Mardi 27 février 2024, SMART IMPACT reçoit Jimmy Colomies (cofondateur, TRYON Environnement) , Gabriel Marvier (cofondateur, Les Ombres) , Benjamin Chanseau (mentor, Les Ombres) et Mathéo Gabon (cofondateur, Climatosportifs)
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00:08 Bonjour, bonjour à toutes et à tous. Bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de la transformation environnementale et sociétale de notre économie.
00:14 Et voici le sommaire. Mon invité, c'est Jimmy Colomy, le cofondateur de Trion Environnement, pionnier français de la méthanisation des biodéchès alimentaires.
00:23 Il vient d'annoncer le levée de fonds de 6 millions d'euros pour accélérer son développement.
00:28 Dans notre débat, on va découvrir ensemble l'association Les Ombres qui accompagne des jeunes de l'aide sociale à l'enfance,
00:34 proposition de mentorat pour combler notamment les lacunes de ce service public qui concerne 350 000 personnes dans notre pays.
00:42 Et puis dans Smartalize, je vous présenterai Climatosportif, association qui propose une charte pour un sport durable.
00:50 Voilà pour les titres, c'est parti. C'est Smart Impact.
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00:58 L'invité de Smart Impact, c'est Jimmy Colomy. Bonjour.
01:02 Bonjour.
01:02 Bienvenue. Vous êtes le cofondateur de Trion Environnement, créé en 2015 avec Sébastien Gacognol.
01:08 Est-ce que vous étiez un peu pionnier à l'époque, la méthanisation des biodéchès ? Je ne suis pas sûr qu'on en parlait énormément en 2015.
01:15 Oui, plutôt, effectivement. En fait, la réglementation est plutôt arrivée en 2016 avec un premier seuil réglementaire qui vise à rendre obligatoire
01:23 le tri sélectif des biodéchets en vue de leur valorisation à 120 tonnes par an.
01:26 Donc c'était vraiment les très gros producteurs qui est venu réduire au fur et à mesure des années à 80, 40, 20, 10 en 2016.
01:33 Et en fait, aujourd'hui à peine, on va généraliser justement cette obligation à des plus petits acteurs jusqu'aux particuliers.
01:40 Et à nous, depuis le 1er janvier, on est censés, et je le dis d'ailleurs, on en parlera, tous trier ces biodéchets.
01:46 Donc c'était novateur à l'époque.
01:48 C'est ça. Il y a plus de 8 ans, peu de gens s'y intéressaient encore. La réglementation venait à peine de sortir, était encore à compléter.
01:54 Et donc on est un peu arrivé sur un terrain vierge en se disant quand même, il semble qu'il y a des choses à faire puisque aujourd'hui, il n'y a rien qui est fait.
02:01 Et finalement, notre pot de bananes, donc notre déchet organique, il part avec le reste des ordures ménagères en voie de destruction, par incinération ou enfouissement.
02:10 Ce qui ne fait aucun sens dans son cas quand on sait qu'il est composé à 80% d'eau.
02:14 Le reste étant de la matière organique qui devrait être restituée aux espaces agricoles plutôt qu'être envoyée aux oiseaux.
02:19 Alors c'est quoi votre solution ? Qu'est-ce que vous proposez ?
02:21 Et donc nous, notre solution, c'est de la méthanisation.
02:24 Donc on connaît tous assez bien le compost qui permet de dégrader la matière et d'en faire justement une matière exploitable pour la plante.
02:32 Là, nous, on va le faire en fait en milieu fermé, ce qui fait qu'on n'est pas à l'air libre.
02:36 Et donc on va être en mesure de produire du biomethane avec.
02:39 C'est du beugas, c'est le gaz de ville en fait, celui quand on allume notre plaque.
02:43 Et qui va pouvoir être valorisé, donc injecté sur les eaux gdrf en remplacement des énergies fossiles.
02:49 Vous parlez de micro-métanisation, pourquoi ?
02:52 Voilà, et donc la méthanisation, ça existe déjà, mais ça existe à très grande échelle.
02:56 Et c'était logique puisqu'au début, on s'est plutôt intéressé aux gros producteurs, comme je disais, des agriculteurs, des industriels.
03:02 Simplement, on va vers des acteurs de plus en plus petits, qui ont des volumes de plus en plus petits, disséminés sur l'ensemble du territoire.
03:07 Et donc si on applique ces grosses unités, elles vont devoir rayonner sur des très longues distances, avec une logistique assez lourde de collecte.
03:14 Et cette collecte, elle va avoir un impact économique qui va peser sur le coût de gestion du déchet.
03:18 Et surtout environnemental et social, puisqu'on va générer du trafic, etc.
03:21 Évidemment, ça nous place des centaines, voire des milliers de camions sur les routes.
03:24 C'est ça. Donc nous, on va plutôt le faire à petite échelle, à l'inverse.
03:27 Donc on va être plutôt 10 à 20 fois plus petit que des unités conventionnelles.
03:30 Et en fait, cette échelle, elle nous confère pas mal d'avantages.
03:33 Ça va nous permettre, par exemple, d'avoir des solutions qui sont un peu standards, modulaires,
03:37 et qui vont être avec une implantation beaucoup plus simple, simple et rapide d'ailleurs.
03:41 Unité habituelle, c'est 4 à 8 ans de projet.
03:44 Pas mal de projets, malheureusement, ont subi des recours, puisque les gens veulent bien faire de l'environnement.
03:49 Mais si c'est pas trop près de chez eux, ou du moins, s'il n'y a pas une perception de risques et de nuisances trop élevées.
03:54 Et dans notre cas, justement, le fait d'avoir tout réduit nous permet d'avoir quelque chose qui est à taille humaine.
03:59 Mais alors, quand on dit à taille humaine, ça s'appelle modulo, c'est ça ?
04:02 La technologie s'appelle modulo, exactement.
04:04 Et alors, quand on dit à taille humaine, ça veut dire quoi ?
04:06 Quelle emprise au sol, par exemple ? Et puis surtout, quelle quantité de biodéchets vous pouvez traiter ?
04:10 Exactement. Donc nous, ça va être des terrains, on va dire, de l'ordre de 3000 m²,
04:15 ce qui est très petit, on parle plutôt en hectares normalement.
04:17 Et qui nous permet de traiter l'équivalent de 10 000 tonnes à pleine charge de biodéchets alimentaires.
04:24 Donc vos clients, pardon de interrompre, vos clients, c'est plutôt des collectivités locales ?
04:28 Ça peut être des entreprises ?
04:30 C'est tout type de producteurs, en fait. Parce qu'initialement, c'est vrai que c'est plutôt les gros producteurs.
04:34 Donc on va dire la grande surface, la restauration collective, puis la restauration traditionnelle.
04:39 Maintenant, on va même vers les petits commerces et les particuliers.
04:42 Et l'enjeu de toute façon, justement, de notre échelle, c'est qu'on est certes à petite échelle,
04:45 mais pour tous les acteurs de l'échelle.
04:47 Donc contrairement à des solutions qui vont être individuelles,
04:50 là on va vraiment avoir une force qui est de proposer ce mode de gestion à tout le monde.
04:55 Et donc ça, c'est une vraie force pour la collectivité,
04:57 puisque aujourd'hui c'est elle qui est censée mettre en place la solution pour ses administrés,
05:01 et qui va devoir gérer avec différents types d'acteurs et d'implantations.
05:07 En zone pavillonnaire, on n'a pas la même gestion qu'en zone rurale ou autre.
05:11 Et donc là, l'idée justement, c'est de fournir avec un panel de solutions,
05:14 puisqu'on a notre unité de méthanisation, mais ensuite on a tout ce qui va autour de la collecte et du tri sélectif,
05:18 pour justement fournir une solution à tous ces acteurs-là.
05:21 Un tiers du contenu, un chiffre important des poubelles ménagères des Français
05:26 est constitué justement de ces biobûtes déchets, essentiellement alimentaires.
05:29 Ça présente 83 kilos par habitant et par an.
05:32 Et je rappelle que depuis le 1er janvier, application de la loi AJEC,
05:35 anti-gaspillage et économie circulaire, on est censé les trier et les valoriser.
05:40 Censé parce que ça se met en place lentement, on va dire ça comme ça ?
05:44 C'est ça, censé parce que, comme je vous l'ai dit, des projets conventionnels,
05:47 en tout cas de méthanisation, c'est 4 à 8 ans.
05:49 La loi est sortie autour de 2016, la nouvelle, enfin, je veux dire, pour les nouveaux seuils.
05:55 Et les collectivités n'ont pas forcément pris la mesure de ces délais-là,
05:59 et donc, un peu comme tout le monde, on s'est dit, si on est à l'avance,
06:02 on va prendre notre temps, plus on a de temps, plus on en prend, c'est la nature humaine.
06:06 Donc on a un peu attendu les derniers moments, et aujourd'hui, on se retrouve par contre au pied du mur,
06:09 puisqu'on se rend compte qu'il y a une règle d'augmentation qui est en place,
06:12 mais que les solutions, elles ne sont pas atteignables si facilement.
06:15 Et donc c'est là où, justement, nous, on vient avec une solution qui va être intéressante pour eux,
06:18 c'est que déjà, on arrive avec une solution qui est clé en main.
06:20 On va, nous, pouvoir leur proposer l'intégralité des prestations,
06:24 depuis le développement du projet, la réalisation, l'exploitation,
06:28 et jusqu'à la collecte, si elles le souhaitent, ou si les acteurs en place ne sont pas encore forcément avancés sur le sujet.
06:33 Donc nous, on est capable d'arriver avec quelque chose de clé en main,
06:35 et finalement, la seule chose qu'on va attendre de la collectivité,
06:38 c'est effectivement qu'elle fasse cet effort de pousser le tri sélectif auprès de ses acteurs,
06:43 et à la rigueur, qu'elle nous aide en nous identifiant, par exemple, un foncier,
06:46 un terrain d'implantation, en fait, puisqu'aujourd'hui, c'est le sujet, en fait,
06:50 la brique de départ, on va dire, pour lancer un projet, et donc pour commencer toute l'aventure.
06:55 - Ça concerne plutôt des zones rurales, périurbaines,
07:00 j'imagine quand même que les grandes agglomérations ont anticipé,
07:05 et puis ont déjà des systèmes de collecte et de méthanisation ?
07:08 - Oui, non ? - Certaines, oui.
07:09 - Pas toutes ?
07:10 - Pour certains quartiers, voire pour certains types d'acteurs.
07:13 - D'accord.
07:14 - Souvent les plus simples, forcément, on va à l'essentiel au début,
07:18 mais ça nécessite encore une généralisation qui n'est pas du tout présente.
07:21 Il faut savoir qu'on a dit que c'est un tiers des ordures ménagères,
07:24 c'est autour de 10 millions de tonnes par an quand on prend tout type d'activités confondues.
07:28 Il n'y en a que 25% qui sont valorisés aujourd'hui,
07:31 donc 75%, trois quarts, qui ne sont pas encore valorisés,
07:34 qui sont détruits par incinération ou enfouissement.
07:36 Donc on est encore loin du compte,
07:38 et justement parce que les collectivités ont commencé à mettre en place des solutions,
07:43 certaines qui sont un peu simples et rapides, comme par exemple des petits composteurs, etc.,
07:46 mais qui ne répondent pas à tout le besoin, donc à tous les acteurs, à tous les flux,
07:50 et à tous les volumes qui sont représentés.
07:53 Et nous, là, on leur propose de pouvoir accélérer sur cette partie-là
07:56 avec au contraire une solution qui est générale pour tout type d'acteurs,
07:59 tout type de flux, et surtout avec une valorisation qui est économique,
08:02 parce que le but, c'est quand même que les gens fassent le tri
08:04 et pas qu'à la fin ils se retrouvent avec un coût qui soit plus important.
08:06 Évidemment. Le biogaz que vous produisez, il repart dans le circuit GRDF tout simplement ?
08:13 Exactement. On va l'épurer, en fait, le rendre aux caractéristiques qui sont attendues par le réseau,
08:18 pour pouvoir l'injecter de manière naturelle du coup,
08:21 et le substituer finalement à tout le gaz qu'on va pouvoir importer par ailleurs.
08:24 De ce côté-là, à ce bout de la chaîne, la demande, tout le monde vient du biogaz aujourd'hui.
08:29 Il y a au casse aussi de ce côté-là, j'imagine.
08:31 C'est assez marrant l'évolution, parce qu'au début on venait beaucoup nous voir pour le biodéchet,
08:36 puisque la réglementation, etc. Il y a eu une crise énergétique qu'on a tous vécue.
08:40 Depuis, tout le monde nous a dit "Ah, mais vous faites aussi du biogaz, c'est assez intéressant".
08:43 C'est l'ensemble qu'il faut regarder, parce qu'évidemment l'un ne va pas sans l'autre,
08:46 et que les deux sont intéressants.
08:48 Mais effectivement, ce biogaz est très regardé et attendu pour compléter l'énergie fossile.
08:53 Au mois de janvier, vous avez annoncé une levée de fonds de 6 millions d'euros.
08:57 Avec quelle ambition ? C'est de passer à l'échelle, j'imagine ?
09:01 Exactement. Nous, on a déployé une première unité qui est en fonctionnement
09:04 depuis début 2022 à Carrer-Sous-Poissy dans les Yvelines.
09:08 Elle a démontré en plus d'un an ses performances, on va dire,
09:12 techniques, économiques et environnementales.
09:14 Maintenant que cette référence est avérée, le but est de pouvoir la dupliquer.
09:18 C'était tout l'objet de notre conception au standard modulaire,
09:21 de pouvoir la répliquer à grande échelle partout en France,
09:24 et à terme en Europe ou dans le monde, puisque de toute façon, c'est une directive européenne.
09:28 Donc l'objectif, c'est une production de ces unités de méthanisation un peu plus industrialisées, c'est ça ?
09:33 Un développement dans un premier temps, on a parlé du sujet de l'implantation et du foncier.
09:37 Ensuite, effectivement, une production, une réalisation,
09:40 et ensuite une mise en service avec notamment tout ce qui va autour,
09:43 puisque avoir des très belles unités de traitement, c'est une chose.
09:47 Si les gens ne font pas le tri sélectif, ça ne sert à rien.
09:49 Et donc nous, l'enjeu, c'est vraiment de pousser encore une fois cet effort-là
09:52 pour aussi sensibiliser et fournir les moyens adaptés à tout type de producteur
09:56 pour capter un maximum de flux.
09:57 Un méthaniseur, c'est une ICPE, installation classée pour la protection de l'environnement.
10:01 Ça suppose un certain nombre d'obligations ?
10:03 C'est ça, on a des contraintes, et en fait, l'avantage quand on a une unité standard comme la nôtre,
10:07 c'est qu'on va les avoir nativement intégrées dans la conception.
10:09 Donc en fait, pour nous, aujourd'hui, ça n'est plus une contrainte.
10:11 Ça veut dire qu'on a intégré tous les...
10:13 Tout ce cahier des charges, il est dans l'unité ?
10:15 Tous les sujets de sécurité, même de nuisance.
10:19 Ça veut dire qu'il y a, et je vous invite à venir visiter notre installation,
10:22 il n'y a absolument aucune odeur, pas réellement de risque,
10:26 très peu de trafic est généré par ça, etc.
10:29 Donc on a vraiment quelque chose qui peut s'implanter en zone périurbaine,
10:31 sur des zones industrielles ou commerciales,
10:34 et qui vont faire justement la transition entre le milieu urbain,
10:38 c'est quand même 80% de la population française aujourd'hui,
10:40 et le milieu rural, qui, si on ne restitue pas cette matière,
10:44 on va appauvrir les sols.
10:45 Donc là, l'enjeu, c'est vraiment d'être au milieu,
10:47 de faire cette transition-là, de permettre à ces deux mondes de communiquer,
10:50 et surtout de faire du circulaire en restituant cette matière organique aux espaces agricoles.
10:53 Merci beaucoup, Jimmy Colomiers, et à bientôt sur Bismarck.
10:57 On passe à notre débat "L'aide sociale à l'enfance", au programme.
11:08 Le débat de ce Smart Impact porte sur l'aide sociale à l'enfance,
11:12 avec Gabriel Marvier, bonjour, bienvenue.
11:14 Bonjour Thomas.
11:15 Membre fondateur de l'association Les Ombres,
11:17 et Benjamin Chansot, bonjour et bienvenue.
11:19 Vous êtes mentor au sein de cette association.
11:22 Les Ombres, vous l'avez créée en 2021, avec votre frère, Antoine,
11:26 et avec Louis Poincignon.
11:28 Racontez-moi pourquoi. C'est quoi Les Ombres ?
11:31 Alors, Les Ombres, tout d'abord, c'est une association à loi 1901,
11:35 qui vient pour accompagner les jeunes de l'aide sociale à l'enfance,
11:39 sur trois volets, qui sont l'insertion académique, l'insertion professionnelle,
11:42 et la lutte contre l'électronisme.
11:44 Et ensuite, l'histoire des Ombres, c'est une histoire avant tout personnelle.
11:48 Je dirais que c'est une volonté depuis l'enfance d'entreprendre avec mon frère.
11:51 Et puis ensuite, c'est un drame personnel, c'est le décès de l'associé
11:56 avec lequel mon frère avait créé une société de conseil en orientation,
11:59 et décès qui nous a interrogés sur comment donner plus de sens au projet qu'il portait,
12:03 et le tourner notamment vers ceux qui en ont le plus besoin,
12:06 et donc les jeunes de l'aide sociale à l'enfance.
12:08 Et on va détailler ce qu'est l'aide sociale à l'enfance.
12:10 Un mot, Benjamin Chansot, sur votre… Vous êtes mentor, je crois,
12:13 depuis quasiment la première heure.
12:15 C'est ça.
12:16 Peut-être pourquoi cet engagement ? Et puis, combien de jeunes vous avez déjà accompagnés
12:20 depuis que vous êtes mentor pour Les Ombres ?
12:24 Alors, bonjour. Alors, effectivement, ça fait depuis le début que je participe
12:28 à cette association avec Gabriel, avec Antoine.
12:33 Moi, j'ai mentoré sur la première année 8 jeunes.
12:36 Alors, le mentorat, c'est une forme d'engagement qui est un peu différente
12:41 des engagements de d'habitude, parce que c'est un engagement plus flexible
12:45 qui permettait, moi, en tant que jeune salarié, de pouvoir mettre à profit mes compétences,
12:51 parce que je venais de sortir des études à des jeunes qui allaient s'insérer
12:55 dans le marché de l'emploi ou qui cherchaient à parfaire leur orientation scolaire,
13:00 un nouveau diplôme, etc.
13:02 D'ailleurs, c'est quoi, vos métiers respectifs ?
13:04 Alors, respectivement, moi, je suis consultant dans une grande société de conseil
13:06 qui s'appelle Capgemini.
13:07 Ok. Et vous ?
13:08 Moi, je suis cadre réglementaire dans une petite banque.
13:10 Ok. Bon, voilà les compétences que vous pouvez partager avec ces jeunes
13:14 de l'aide sociale à l'enfance.
13:16 Plus de 350 000 jeunes qui sont pris en charge par ce service public.
13:21 Et ce qui est intéressant et désastreux quand on y réfléchit,
13:25 cette espèce de cercle vicieux, 25 % des sans-abri en France
13:29 sont issus de cette aide sociale à l'enfance.
13:31 Est-ce que c'est justement pour briser ce cercle vicieux que vous vous êtes dit
13:34 qu'il faut créer les hommes ?
13:36 Alors, exactement. Et merci beaucoup de citer justement ce genre de chiffres.
13:40 Je vais même en ajouter un, parce qu'aujourd'hui, quand je viens justement
13:43 sur ce plateau de télévision, c'est avec un peu deux messages.
13:46 Un message avant tout d'urgence et un message aussi d'espoir.
13:49 Le message d'urgence correspond justement à ce constat.
13:51 Vous parlez de 25 % des sans domicile fixe en France sont issus de la ZEU.
13:55 Je dirais aussi 70 % des jeunes de la ZEU la quittent sans diplôme.
13:59 Donc on a un système qui est volontariste.
14:02 Et je loue la qualité du travail du personnel, des référents,
14:05 des éducateurs spécialisés qui au quotidien accompagnent ces enfants,
14:08 mais qui clairement ne fonctionnent pas.
14:11 Parce qu'ils n'ont pas assez de moyens ?
14:13 Alors c'est un sujet de moyens. C'est aussi un sujet d'alculturation.
14:16 L'insertion académique, l'insertion professionnelle,
14:19 ça passe par tout un tas de codes sociaux, de capital social,
14:22 qu'on obtient tout simplement souvent de ses parents.
14:25 Or c'est des jeunes qui justement ont moins de capital social
14:29 de par leur situation et nous l'objectif aux ombres, c'est de leur apporter.
14:32 Et ça c'est le message d'espoir ?
14:34 La possibilité de finalement combler ces lacunes du service public ?
14:39 Exactement. Et je dirais le message d'espoir, il va aussi un cran plus loin,
14:43 il est de se dire que les lignes bougent. L'association elle a 3 ans,
14:46 c'est une association qui est très jeune, mais en 3 ans on a déjà aidé
14:49 plus de 1500 jeunes, on a déjà fédéré une communauté de plus de 500 bénévoles en France.
14:53 Et c'est cette communauté dont j'ai envie de parler aussi,
14:56 c'est que la nouvelle génération elle a envie d'avoir un impact positif,
14:59 elle a envie de s'engager pour la société et c'est ça qu'on observe.
15:02 Effectivement, je redonne vos chiffres, plus de 1500 jeunes accompagnés,
15:06 150 structures de l'ASE, plus de 500 bénévoles, vous l'avez dit,
15:11 qui forment cette communauté de mentors dont Benjamin Chansot.
15:14 Quels sont les défis à relever ? Parce que vous me dites, j'ai 8 jeunes la première année,
15:19 c'est pas rien, c'est beaucoup de temps, j'imagine,
15:22 quel défi vous devez relever avec eux ?
15:24 Effectivement, il faut savoir les comprendre, il faut savoir comprendre
15:27 l'environnement dans lequel ils sont, il faut savoir comprendre leurs attentes,
15:30 bien que dans le format de notre association, c'est eux qui vont vers nous
15:33 et nous qui devons les écouter et apporter l'aide qu'on peut apporter.
15:39 Le défi, c'est vraiment de savoir les accompagner, de savoir rester en contact avec eux
15:44 et apporter une réponse très concrète, très adaptée à la manière dont ils vont recevoir notre aide.
15:49 Alors évidemment, il y a autant de cas particuliers, 1500 jeunes,
15:53 c'est 1500 histoires et solutions différentes, j'imagine,
15:57 mais dans quelles difficultés sont-ils souvent et qu'est-ce que vous pouvez leur apporter comme réponse ?
16:03 Vous voyez ce que je veux dire ?
16:05 Ces jeunes, c'est des jeunes de l'aide sociale à l'enfant qui sont souvent placés,
16:09 qui n'ont pas eu le même cadre éducatif que nous,
16:11 qui n'ont pas le même contact avec l'extérieur que nous
16:13 et qui ont un référent qui est un référent pour plusieurs enfants,
16:17 donc qui sont moins disponibles et qui ne leur permettent pas d'avoir les clés
16:21 que peuvent leur apporter des jeunes comme nous,
16:23 mais aussi des moins jeunes, des personnes qui ont travaillé dans ce milieu-là,
16:26 parce que nos bénévoles, ce n'est pas forcément que des jeunes.
16:29 À ce titre-là, nous, on peut, par le biais de petites actions simples,
16:34 qui sont en fait des réflexes qu'on a eus dans le cadre de notre parcours scolaire
16:37 ou de notre orientation professionnelle, débloquer des situations,
16:41 leur apporter une aide concrète qui leur permet d'avancer.
16:44 Et peut-être, je me permets, pour donner des exemples très concrets à celles et ceux qui nous écoutent,
16:49 on les aide sur justement la relecture de leur CV, de l'aide de motivation,
16:53 on les aide à se préparer aux entretiens, on les aide dans leur candidature Parcoursup.
16:57 L'objectif, c'est vraiment de leur faire aussi un coaching pour l'orientation.
17:00 On a tout un tas de sujets qui vont du mentorat, j'allais dire, court terme,
17:03 une action concrète, est-ce que quelqu'un peut relire mon CV,
17:05 dans mon foyer, il n'y a personne qui est en mesure de le faire,
17:08 ou est-ce qu'on peut faire des actions plus long terme,
17:10 est-ce que sur les six prochains mois, vous pouvez m'aider à définir mon parcours d'orientation.
17:15 Et nous, on part de trois constats qu'on a observés sur le terrain,
17:18 puisque effectivement, tous nos bénévoles dans la France entière sont sur le terrain,
17:22 c'est qu'on a des jeunes qui ont un manque de capital social et donc un manque de réseau, tout simplement.
17:26 Donc l'idée des hommes, c'est aussi de leur apporter ce premier réseau,
17:29 le fameux stage d'observation qui est souvent issu du réseau de nos parents,
17:32 et bien justement, on peut les aider sur ce sujet-là.
17:35 Il y a un manque de capital social que je mentionnais,
17:38 il y a un manque pour moi aussi qui est, on les pousse vers des formations très courtes.
17:42 Le pousser vers des formations très courtes, c'est très bien,
17:44 il faut qu'on développe nos filières professionnelles,
17:46 il y a beaucoup pour les entreprises justement qui nous écoutent,
17:49 de jeunes qui sont dans ces filières et qui vont pouvoir rentrer dans le marché de l'emploi.
17:53 Il y a aussi des profils qui sont capables d'aller plus loin,
17:55 et moi je regarde, on a un peu plus...
17:57 - Et qui s'auto-censurent parfois ?
17:58 - Exactement, et je prends souvent un exemple,
18:00 on a récemment accompagné un jeune qui est rentré en classe préparatoire,
18:03 la physique chimie, il y a quelques semaines,
18:05 on a ce genre de profil qui existe aussi à l'ASE,
18:07 on a plus de 20% des jeunes de l'ASE qui suivent un lycée général
18:10 et des formations d'études supérieures,
18:12 il faut aussi les encourager à ne pas s'auto-censurer.
18:15 - Est-ce qu'ils ont parfois perdu confiance envers les adultes ?
18:19 C'est quoi leur relation avec le monde des adultes ?
18:22 Vous êtes super jeune, donc vous y êtes depuis peu dans le monde des adultes.
18:26 - Je ne sais pas si je peux parler forcément au nom des adultes,
18:29 en tout cas, nous, notre âge est facilitant.
18:32 Il est facilitant, et pour ceux qui auraient perdu
18:34 leur relation avec le monde des adultes, nous c'est facilitant.
18:37 - Vous avez quel âge ?
18:38 - Moi j'ai 25 ans, donc le monde des adultes je le connais depuis peu,
18:42 mais en ayant un contact avec le référent et avec l'extructure,
18:46 nous on peut aussi réussir à faire passer des messages,
18:49 à faire passer des messages d'aide,
18:51 effectivement leur permettre de ne pas s'auto-censurer
18:54 et de pouvoir avancer.
18:55 - Et puis on leur donne, je pense aussi, surtout un pont avec le monde hors de l'ASE.
18:59 Ce n'est pas pour critiquer l'ASE du tout,
19:01 mais pour ces jeunes qui sont, il faut se rendre compte,
19:03 au quotidien dans des foyers,
19:05 là c'est le moyen d'avoir un contact avec quelqu'un de l'extérieur,
19:08 donc d'ouvrir leur perspective, quel que soit l'âge.
19:10 Effectivement, vous le citiez, on a plus de 2/3 de nos mentors
19:12 qui ont, j'allais dire, moins de 30 ans,
19:14 on en a aussi, ça veut dire 1/3 qui ont souvent plus de 40,
19:16 même plus de 50 ans, qui ont été anciennes familles d'accueil.
19:18 - Est-ce que c'est plus difficile de créer le lien de confiance
19:21 quand on a 40, 50 ?
19:24 - Je pense que c'est des gens encore plus motivés aussi
19:26 qui le font à cet âge-là,
19:27 et souvent qui ont connu l'écosystème de l'ASE,
19:29 et qui ont du coup envie de lui redonner.
19:32 - Donc ils vivent en foyer,
19:33 parce qu'il y a sans doute une bonne partie des téléspectateurs
19:36 qui ne savent pas ce qu'est l'ASE.
19:37 Ce sont des jeunes qui sont en rupture avec leur...
19:41 soit ils ne connaissent pas leurs parents, soit ils ont été abandonnés, etc.
19:43 Ils vivent dans des foyers ?
19:44 - Alors effectivement, l'ASE, c'est tout simplement
19:47 une compétence du département
19:49 issue des lois de décentralisation des années 80,
19:52 qui en fait permet de protéger l'ensemble des enfants
19:55 qui sont confrontés à des difficultés sociales
19:57 qui peuvent nuire gravement à leur équilibre.
20:00 Donc ils sont effectivement pour la plupart placés,
20:02 mais pas tous, certains restent dans leur famille.
20:04 Ils sont pour la plupart l'objet de mesures de placement judiciaire,
20:07 et les structures d'accueil, j'allais dire,
20:09 elles diffèrent selon le territoire et les situations.
20:11 Il existe des maisons d'accueil de jour,
20:13 des maisons d'accueil sur l'ensemble des semaines et plusieurs mois.
20:18 On a des jeunes qui sont placés jusqu'à leurs 18 ans.
20:20 Ce qu'il faut comprendre, c'est que ces jeunes,
20:22 quelle que soit la structure dans laquelle ils sont placés,
20:24 l'accompagnement de l'ASE dont ils font l'objet
20:26 s'arrête à leurs 18 ans.
20:28 Et qu'il existe depuis peu un système
20:30 qui s'appelle le contrat jeune majeur,
20:32 qui leur permet de poursuivre cet accompagnement jusqu'à 21 ans,
20:35 mais quelle que soit leur situation,
20:38 un jeune dans l'aide sociale à la France,
20:40 il n'est plus accompagné par l'État à 21 ans.
20:42 Et je me permets de se dire,
20:44 et je nous interroge tous,
20:46 à 21 ans, est-ce qu'on aurait été capables nous-mêmes
20:49 de s'insérer dans le monde professionnel facilement ?
20:51 Je ne pense pas.
20:52 Je pense que c'est quelque chose qui reste très jeune.
20:54 Et c'est pour ça aussi qu'on a besoin d'associations
20:56 comme la nôtre et comme d'autres
20:58 pour les accompagner sur le long terme.
21:00 Benjamin Chansot, est-ce que parfois vous intervenez en urgence ?
21:02 Est-ce qu'il y a des jeunes qui vous appellent un peu perdus
21:05 ou même confrontés à un coup dur dans leur vie ?
21:08 Ça, c'est l'avantage du mentorat,
21:10 c'est qu'on a une relation à distance avec le jeune.
21:12 On a les numéros de téléphone et eux,
21:14 on leur propose de pouvoir nous appeler dans des situations.
21:17 Les situations d'urgence, elles sont très concrètes.
21:19 Un jeune pense avoir un stage, il le perd au dernier moment.
21:22 Nous, on peut agir.
21:24 Un jeune a un besoin matériel qu'on est capable de remplir.
21:26 Par exemple, un ordinateur,
21:28 pour pouvoir postuler à des annonces, des choses comme ça.
21:30 Nous, on peut leur apporter une réponse.
21:32 Donc oui, on est capable, avec notre forme de bénévolat,
21:35 c'est mon mentorat, de pouvoir répondre à des questions d'urgence.
21:38 Dernière question, il reste une minute.
21:40 En 2022, la fondation Break Poverty a mené une étude de six mois
21:44 pour évaluer les résultats du mentorat,
21:46 justement pour ces jeunes de l'ASE.
21:48 Quel résultat ?
21:50 Ça marche, le mentorat ?
21:52 Le mentorat, ça marche.
21:54 On peut effectivement utiliser aussi les résultats
21:56 de plusieurs études du collectif mentorat
21:58 qui regroupe toutes les associations en France
22:00 qui ont un impact et qui agissent en faveur du mentorat
22:02 et qui le montrent.
22:03 Le mentorat, c'est une relation gagnant-gagnant.
22:05 Ensuite, si vous me permettez,
22:07 je voudrais sur la dernière minute de donner aussi un message.
22:09 On est sur BeSmart, on est sur la chaîne, j'allais dire,
22:11 de référence du monde des entreprises.
22:13 Donc mon message, il est avant tout pour les entreprises.
22:15 Le monde des entreprises, c'est un des chaînons manquants,
22:18 entre guillemets, actuellement dans notre engagement envers la sociale.
22:21 On a une aide de l'État, on a une aide des citoyens.
22:24 Les entreprises, elles peuvent nous aider de plein de manières.
22:27 Je vais donner trois cas concrets très rapidement.
22:29 Vous ne savez pas quoi faire de vos anciens ordinateurs.
22:32 Les ordinateurs, c'est un outil d'insertion pour les jeunes de l'ASE.
22:35 Ce n'est pas seulement du matériel informatique.
22:37 Vos employés, vous avez envie de leur faire développer des soft skills
22:40 et de les faire progresser, monter en compétence dans vos entreprises,
22:43 faites-leur faire du mentorat.
22:45 Ce sont des mentors pour la force sociale
22:47 et ils vont gagner en compétence de ce fait.
22:49 Vous, je prends à témoin la dernière étude de France Travail
22:54 qui explique qu'il y a une grande inadéquation
22:56 dans les profils qui font des formations professionnelles.
22:59 Donc vous vous plaigniez en tant que recruteur
23:01 de cette inadéquation du profil de ces jeunes.
23:04 N'hésitez pas, nous on a des jeunes qui font ces formations professionnelles.
23:08 Vous pouvez leur parler directement, les faire monter en compétence,
23:11 faire des ateliers avec nous pour leur faire découvrir vos formations.
23:14 Voilà, message d'espoir.
23:16 Merci beaucoup d'être venu partager ce message d'espoir.
23:19 Merci à tous les deux et à bientôt sur BeSmart.
23:21 Notre rubrique Smart Ideas, tout de suite.
23:23 Smart Ideas avec Mathéo Gabon. Bonjour.
23:32 Bonjour. Bienvenue, vous êtes le cofondateur de Climatosportif.
23:36 C'est une association lancée, créée l'an dernier avec Amélie Claire et Younes Nezard.
23:41 Et avec quelle idée, c'est quoi Climatosportif ?
23:43 Eh bien l'idée c'est tout simplement d'utiliser le sport comme cheval de Troie
23:47 pour parler de sujets à la fois sociétaux et environnementaux.
23:51 On était en colocation et en fait est arrivée un jour
23:55 une manchette que l'on a portée lors de nos compétitions.
23:58 Donc c'est une manchette aux couleurs des bandes du réchauffement climatique.
24:01 En fait c'est un graphique qui a été fait par Ed Hawkins, donc un scientifique.
24:04 Et ça montre l'évolution des températures.
24:07 Et donc sur les dernières années, on voit très bien sur le graphique, ça fait vraiment sens.
24:11 C'est de plus en plus rouge quoi.
24:12 C'est ça, exactement. C'est rouge et donc ça veut dire que le climat,
24:16 la température augmente et qu'il fait plus chaud et donc qu'il y a un risque.
24:20 Donc vous avez commencé par diffuser cette manchette, l'idée,
24:23 auprès du plus grand nombre de sportifs, c'est ça, qui portent le message ?
24:27 Dans un premier temps, on a porté nous la manchette en tant que sportif.
24:32 Vous êtes tous les trois compétiteurs ?
24:35 Moi je fais du sprint, du 200 mètres. Younes aussi du sprint.
24:38 Amélie, elle fait de l'escrime.
24:40 Et donc par exemple, la semaine dernière, j'ai eu la chance de faire
24:43 les championnats de France Élite sur 200 mètres.
24:45 Et donc j'ai pu porter cette petite manchette.
24:47 Et donc ça fait un rappel visuel à ces bandes du réchauffement climatique.
24:52 Donc on les porte pour pouvoir sensibiliser.
24:55 Et à la suite de ça, on a aussi fait une charte.
24:58 Une charte, c'est quoi ? Une sorte d'engagement que les sportifs peuvent signer, c'est ça ?
25:03 C'est ça. Cette charte, en fait, elle a pour vocation de sensibiliser
25:07 que ce soit un professionnel du sport ou un amateur, un sportif du dimanche.
25:11 On veut s'adresser à n'importe qui pour leur dire qu'il est possible
25:14 de faire du sport différemment, qu'il existe des alternatives.
25:18 Donc ces engagements, ça va viser par exemple sur les moyens de transport,
25:22 sur la manière de s'alimenter en tant que sportif, sur la manière de s'équiper,
25:25 la manière de s'informer et de communiquer.
25:28 Et ces sportifs-là, on leur dit qu'il est possible de faire différemment.
25:32 Moi, par exemple, je ne mange pas de viande et j'ai réussi à faire partie des 16 meilleurs français.
25:36 Oui, effectivement, ça marche aussi.
25:38 Tiens, on va reprendre un certain nombre de ces engagements sur le déplacement, déjà.
25:42 On sait que, alors ce n'est pas seulement vrai des événements sportifs,
25:45 c'est vrai aussi, par exemple, des grands concerts, des grands événements.
25:49 L'impact maximal de ces événements, c'est le déplacement, d'abord des spectateurs,
25:54 mais aussi d'une certaine façon des participants.
25:56 Comment on peut lutter contre ça ? Il y a un moment où on est quand même un peu dans le mur de la réalité.
26:02 Oui, totalement. Je suis très content que vous me posiez cette question
26:05 parce que moi, je suis ingénieur et je trouve que pour les ingénieurs,
26:09 c'est ça qui nous intéresse vraiment.
26:11 On se dit qu'il y a quelque chose à faire, il faut qu'on réfléchisse sur comment faire autrement,
26:15 qu'est-ce qu'on peut proposer de nouveau.
26:17 Là, il y a des milliards d'idées qui fusent.
26:20 On peut proposer, par exemple, des rediffusions comme il y a eu lieu partout en France,
26:24 avec quelque chose qui est plus télévisuel, avec moins de transport par avion,
26:30 proposer, comme le fait en France, des lieux uniquement accessibles en train.
26:34 Je trouve ça un petit peu dommage que finalement les transports ne soient pas gratuits,
26:38 ce qui avait été au début proposé, que tous les transports en commun soient gratuits.
26:43 Finalement, ce n'est pas le cas, donc c'est un petit peu dommage.
26:45 Là, vous parlez des Jeux Olympiques, par exemple ?
26:47 Oui, les Jeux Olympiques, oui.
26:48 Par exemple, sur les sujets des transports, il y a vraiment des choses à faire.
26:51 Proposer des lieux qui sont uniquement accessibles en transport en commun,
26:54 proposer forcément moins de transport en avion pour y accéder,
26:59 et des rediffusions télévisuelles.
27:02 Et sur l'équipement, parce que quand on est sportif du dimanche ou de haut niveau,
27:08 l'équipement c'est quelque chose d'important.
27:09 Est-ce qu'on peut tenir l'engagement de l'équipement durable, peut-être la seconde main,
27:15 et être aussi efficace d'une certaine façon ?
27:19 Alors là, ça va dépendre aussi de si on pratique un sport de manière très intensive.
27:23 En tant que professionnel, souvent on a des dotations,
27:25 on a comme des cadeaux pour pouvoir faire de la publicité pour la marque.
27:28 Donc dans ces cadres-là, c'est compliqué.
27:30 Mais en tant que consommateur, on a aussi, nous, le choix,
27:33 et je dirais même la responsabilité de pouvoir prendre peut-être du seconde main.
27:37 J'ai envie de citer la recyclerie sportive, qui est un lieu génial,
27:40 où on peut trouver des tonnes et des tonnes d'équipements sportifs de très bonne qualité,
27:45 qui nous permettent de faire du sport à haute performance.
27:48 Et puis ensuite, les équipements éthiques,
27:50 qui eux réfléchissent à faire peut-être "made in France", "made in Europe",
27:54 avec des équipements recyclés,
27:57 qui nous permettent donc de faire du sport de manière plus responsable.
28:00 Merci beaucoup Mathéo Gabon, et bon vent à Climatosportif.
28:05 Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
28:08 Merci à toutes et à tous de votre fidélité.
28:10 À la chaîne des Audacieuses et des Audacieux.
28:12 Salut, à demain.
28:14 [Musique]