Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00:00 -Il est 19h, mais je ne suis pas prête.
00:00:02 -Bon, t'as bien. -J'rigole.
00:00:04 Comment allez-vous ? Bonsoir à tous.
00:00:06 19h, c'est l'heure. Beaucoup de sujets ce soir.
00:00:10 Mais avant, Simon Guélin, il piafne d'impatience.
00:00:13 -Comme tous les soirs, mais ça va très bien.
00:00:15 Je peux vous faire une confidence ? -Ah non.
00:00:18 -C'est mon moment préféré de la journée.
00:00:20 -Oh ! -Ca faisait longtemps
00:00:22 que je voulais vous le dire et j'ai choisi cette soirée.
00:00:25 -Il dit ça à chaque tranche. -Ca, c'est pas vrai.
00:00:28 -J'ai jamais dit ça. Bonsoir, chère Christine.
00:00:31 Le défilé des personnalités politiques se poursuit
00:00:34 au Salon de l'agriculture.
00:00:35 Laurent Wauquiez, Emmanuel Bompard et Marine Le Pen
00:00:38 sont porte de Versailles.
00:00:40 Une visite s'est déroulée dans le calme
00:00:42 pour la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale.
00:00:45 Le RN souhaite un prix garanti par l'Etat
00:00:48 qui intervient comme arbitre, a-t-elle affirmé aujourd'hui.
00:00:51 Les funérailles de l'opposant au Kremlin Alexei Navalny
00:00:55 se tiendront vendredi à Moscou.
00:00:57 Sa veuve Yulia a dit redouter des arrestations
00:00:59 lors de cette cérémonie.
00:01:01 Elle s'est exprimée devant le Parlement européen à Strasbourg
00:01:05 et a accusé le président russe Vladimir Poutine
00:01:07 d'être le chef d'une organisation criminelle.
00:01:10 Et puis cette question,
00:01:12 pourquoi des oiseaux marins meurent-ils par centaines
00:01:15 sur les côtes de Vendée ou en Bretagne ?
00:01:17 L'association de défense de l'environnement Sea Shepherd
00:01:20 a recensé plus de 130 cadavres de guillemots ces dernières semaines.
00:01:24 Les oiseaux sont souvent épuisés ou en état d'hypothermie.
00:01:27 -Pauvre petit oiseau. Merci, mon cher Simon.
00:01:31 Excellente fin de soirée.
00:01:33 Au sommaire, ce soir,
00:01:35 alors que Bernard Kouchner s'est fait remarquer
00:01:39 en se déclarant favorable à l'envoi de troupes en sol en Ukraine,
00:01:44 les Français, eux, ne se sont toujours pas remis
00:01:47 de cette éventualité.
00:01:48 Certains politiques, relayés par des internautes,
00:01:52 ont appelé à la destitution du président de la République.
00:01:55 Pourquoi cette volonté de passer outre le vote démocratique
00:01:59 et de s'interroger sur la destitution du président ?
00:02:03 Pourquoi, comme il y a un an avec les retraites,
00:02:06 certains font appel à cet article 68 de la Constitution,
00:02:10 l'analyse, l'édito de Mathieu Boccute ?
00:02:13 Alors que Marine Le Pen s'est rendue au Salon de l'agriculture
00:02:16 aujourd'hui, au lendemain de son échange musclé
00:02:19 avec Gabriel Attal, qui l'a qualifiée, elle,
00:02:22 et ses troupes de troupes de Poutine,
00:02:25 on se demandera si tous les pays d'Europe,
00:02:28 les Etats-Unis et l'OTAN,
00:02:29 qui ont désavoué Emmanuel Macron sur cette éventualité,
00:02:32 sont-ils, eux aussi, des troupes de Poutine ?
00:02:35 En quoi la voix de la France dans le monde sort-elle affaiblie
00:02:39 ou non de cette séquence ?
00:02:41 L'analyse de Guillaume Bigot.
00:02:42 Grosse surprise, coup d'arrêt
00:02:46 pour l'intelligence artificielle de Google,
00:02:49 Gemini, c'est son nom,
00:02:51 est accusée de réécrire l'histoire avec des images erronées.
00:02:55 Les rois de France sont noirs,
00:02:57 la jeune fille à la perle de Wermer est noire.
00:03:00 Devant la révolte des utilisateurs,
00:03:02 Google a bloqué son intelligence artificielle.
00:03:05 Google perd ainsi 70 milliards de dollars de valeur boursière.
00:03:10 L'euroquisme a-t-il une fois encore été trop loin ?
00:03:13 Le regard de Marc Menand.
00:03:15 C'est aujourd'hui, en ce moment même,
00:03:18 que le Sénat vote l'inscription du droit à l'avortement
00:03:21 dans la Constitution.
00:03:22 Si le Sénat vote en faveur de l'inscription,
00:03:25 ce mercredi, aujourd'hui,
00:03:27 les députés et sénateurs pourront être réunis
00:03:29 dès la semaine prochaine en congrès à Versailles.
00:03:31 La clause de conscience des médecins au coeur des enjeux,
00:03:36 pourquoi est-elle en coeur des enjeux ?
00:03:38 Et de quoi parle-t-on précisément ?
00:03:40 En quoi le débat s'est-il déplacé aujourd'hui sur l'IVG ?
00:03:45 Le décryptage de Charlotte Dornelas.
00:03:48 Et puis, des plans de sécurisation des JO de Paris
00:03:51 ont été volés à la Gare du Nord.
00:03:53 C'est un agent dédié à la cybersécurité à la mairie de Paris
00:03:57 qui se serait fait voler sa sacoche.
00:03:59 Le vol a eu lieu dans une rame du RER D,
00:04:02 une clé USB qui contient des données personnelles,
00:04:04 une autre clé qui contient des notes sur la sécurisation des JO.
00:04:09 Pourquoi faut-il s'en inquiéter ?
00:04:11 Qu'est-ce que cela dit de la France ?
00:04:13 L'édito de Mathieu Bocoté.
00:04:16 Une heure pour prendre un peu de hauteur avec nos mousquetaires.
00:04:19 Guillaume Bigot est là ce soir. C'est parti.
00:04:22 (Générique)
00:04:25 ---
00:04:33 -Comment allez-vous ? -Toujours bien.
00:04:37 -Vous vous dérangez pas ? On va être froid avec nos amis.
00:04:40 Vous êtes en cours de conversation, tous les deux.
00:04:42 -Avec Mathieu ? Non, mais j'aime bien sa cravate.
00:04:45 -Il est jaloux. -Il est jaloux.
00:04:47 -Ce n'est pas un vieux singe, c'est un vieux jaloux.
00:04:50 -C'est un vieux tout court.
00:04:52 -Je vous aime tous les quatre. -Le jeune conquérant.
00:04:55 -Je vous admire. Vous êtes mes chouchous d'amour.
00:04:58 C'est vrai, c'est un plaisir à chaque fois.
00:05:00 -On vous adore aussi. -Générique de fin, ça y est.
00:05:03 (Rires)
00:05:04 Mathieu Bocoté, ce soir, je vous ai mis dans l'embarras.
00:05:08 -Oui, je le reconnais.
00:05:10 -Je tenais à avoir votre regard sur une question
00:05:14 que beaucoup de Français se posent ce soir.
00:05:16 Emmanuel Macron peut-il être destitué ?
00:05:20 Comme au moment des débats sur les retraites,
00:05:22 certains brandissent l'article 68 de la Constitution
00:05:26 après le vif débat sur le possible envoi des troupes en Ukraine
00:05:30 face à la Russie.
00:05:31 En quoi cette démarche est-elle légitime ?
00:05:35 -Légitime, puisque c'est inscrit dans la Constitution.
00:05:38 On peut donc considérer qu'il y a une légitimité
00:05:41 de se poser la question.
00:05:42 Ce que je chercherais à faire,
00:05:44 parce que j'étais, quand on a parlé de ça,
00:05:46 j'étais étonné.
00:05:47 Comme on fait à notre époque, j'ai regardé sur Internet
00:05:50 qui, aujourd'hui,
00:05:51 plaide pour la destitution du président de la République.
00:05:54 Y a-t-il vraiment des gens qui le font ?
00:05:57 Et effectivement, autour d'un article, l'article 68,
00:05:59 qui est là, et dont la signification,
00:06:02 dont la formulation a évolué avec le temps,
00:06:04 ça vaut la peine de le dire,
00:06:06 et qui permet aujourd'hui à certains de dire
00:06:08 que le président n'est plus apte à exercer ses fonctions,
00:06:11 qu'il peut être jugé par la haute cour,
00:06:13 la transformation des assemblées en haute cour,
00:06:16 et chassé de ses fonctions.
00:06:17 C'est étonnant.
00:06:18 Convenons, ça ne risque pas d'arriver demain matin.
00:06:21 Mais cherchons à comprendre ce qu'il y a dans la tête
00:06:24 de ceux qui proposent cela.
00:06:26 Mais d'abord, quel est cet article 68 ?
00:06:28 Alors, point de référence,
00:06:30 l'article 68, à l'origine,
00:06:32 parle de haute trahison.
00:06:34 C'est assez intéressant.
00:06:36 Le président de la République n'est responsable des actes...
00:06:39 des actes accomplis dans l'exercice de ses fonctions
00:06:42 qu'en cas de haute trahison.
00:06:44 En cas de haute trahison.
00:06:45 C'est un concept qui traverse l'histoire de la politique,
00:06:48 même la philosophie politique, la trahison.
00:06:51 Mais c'est un concept dont on ne sait plus trop quoi faire.
00:06:54 Parce que qu'est-ce que le traître ?
00:06:56 On connaît la formule de Talleyrand,
00:06:58 la trahison est une question de date.
00:06:59 Le traître en 40, c'est de Gaulle.
00:07:03 Le traître en 45, c'est Pétain.
00:07:06 Au final, le traître, c'était Pétain, effectivement.
00:07:09 On sait que l'histoire tranche de telle manière
00:07:11 qu'il suffit d'être vainqueur pour avoir le beau titre,
00:07:14 il suffit d'être vaincu pour avoir le titre de traître
00:07:16 à l'échelle de l'histoire.
00:07:17 Ceux qui ont lancé la République américaine,
00:07:19 qui ont fait la Révolution américaine,
00:07:21 étaient d'abord des traîtres à l'Angleterre,
00:07:22 avant d'être des héros.
00:07:23 Washington a été un traître avant d'être un héros.
00:07:25 Donc le concept de trahison est un concept compliqué.
00:07:28 Quelquefois, ceux qui sont traités de traîtres
00:07:30 se voient comme des résistants absolus
00:07:32 qui disent devant un ordre illégitime,
00:07:34 nous devons nous révolter.
00:07:36 S'ils l'emportent, on dira héros.
00:07:37 S'ils le perdent, on dira traître.
00:07:39 Donc il y a une ambiguïté autour du concept de trahison.
00:07:42 Que veux-tu dire ?
00:07:43 Peut-être est-ce pour cela qu'en 2007,
00:07:47 l'article 68 a vu sa définition reformulée.
00:07:50 Et là, on a fait disparaître la haute trahison.
00:07:53 On parle désormais...
00:07:55 Le président de la République ne peut être destitué
00:07:58 qu'en cas de manquement à ses devoirs
00:08:01 manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat.
00:08:06 Là, ce n'est plus exactement la même chose.
00:08:08 La trahison, d'ailleurs, à l'échelle de l'histoire,
00:08:10 ça vient normalement avec une exécution, soit dit en passant.
00:08:12 Là, le manquement à ses devoirs,
00:08:15 c'est assez large comme concept, si je peux me permettre.
00:08:18 On pourrait à la rigueur l'appliquer
00:08:19 à tous les parlementaires aujourd'hui,
00:08:21 et à la plupart des journalistes,
00:08:22 et à la plupart des gens qui exercent une fonction publique.
00:08:24 Donc qu'est-ce qu'on entend par là ?
00:08:26 C'est que toute constitution,
00:08:27 ou à tout le moins la plupart des constitutions,
00:08:29 cherchent à garder la possibilité de l'expulsion,
00:08:33 sinon du souverain,
00:08:34 à tout le moins de la figure suprême de l'État.
00:08:36 Mais comment être capable ?
00:08:38 Quel est l'article dans une constitution
00:08:40 qui permet cette expulsion ?
00:08:42 Aux États-Unis, on y reviendra, c'est l'impeachment.
00:08:44 Quel est cet article ? Il est dur à formuler.
00:08:46 Donc ce qu'on voit, cela dit,
00:08:48 en l'espace du début de la Ve République à 2007,
00:08:51 ce qui est disparu, je le redis, c'est la haute trahison.
00:08:54 Pourtant, certains aujourd'hui, sur les réseaux sociaux,
00:08:56 disent qu'il faut juger Emmanuel Macron pour haute trahison.
00:08:58 Ils sont fidèles à l'ancienne constitution
00:09:00 plutôt qu'à la nouvelle.
00:09:01 Je prends la peine de le noter.
00:09:02 De quelle manière cela fonctionne ?
00:09:04 Globalement, vous avez besoin, si vous voulez lancer une telle démarche,
00:09:07 un dixième des membres d'une assemblée,
00:09:10 donc de l'Assemblée nationale ou du Sénat,
00:09:12 se saisissent de cet article et engagent une démarche.
00:09:15 Je vous évite la procédure longue,
00:09:17 ça devrait être presque du traité de droit constitutionnel,
00:09:19 mais globalement, c'est une démarche assez complexe.
00:09:23 Pour l'initier, c'est moins complexe qu'on ne le dit,
00:09:25 mais pour qu'elle ait jusqu'au terme,
00:09:27 ça, ça ne risque pas d'arriver, encore une fois, je le dis.
00:09:29 Et au terme, si jamais une telle démarche aboutissait,
00:09:32 les assemblées se transforment en haute cour,
00:09:35 et là, il y a la condamnation du président qui peut être destitué,
00:09:40 et s'il est destitué, cela vaut immédiatement.
00:09:43 La majorité des deux tiers des membres de la haute cour
00:09:45 est nécessaire pour prononcer sa destitution.
00:09:48 Non, c'est la dimension juridique.
00:09:50 - Pardonnez-moi avant de poursuivre.
00:09:53 Je pense que les gens qui nous écoutent
00:09:55 vous entendent dire déjà à deux reprises,
00:09:57 ça ne risque pas d'arriver. Pourquoi, selon vous ?
00:09:59 - Parce que dans les faits qu'ils voient dans la présente assemblée,
00:10:02 les deux tiers des gens au Sénat comme à l'Assemblée nationale
00:10:06 décidaient de se constituer en haute cour
00:10:08 pour destituer Emmanuel Macron.
00:10:09 J'annonce que si ça arrive dans les trois prochaines années,
00:10:12 je me transforme en fromage géant.
00:10:14 (Rires)
00:10:15 Non pas que je le mange, je me transforme en fromage géant.
00:10:18 Ce qui est plus improbable. - Je vais le cuire avec des coulants.
00:10:20 (Rires)
00:10:21 - Et non pas croulant.
00:10:23 Alors, cela dit, ce qui est intéressant dans les circonstances,
00:10:27 c'est est-ce que ça vient d'arriver tout juste, cette teuf ?
00:10:29 L'appel à l'article 68.
00:10:30 Non, vous l'avez dit en intro, c'est intéressant,
00:10:32 au moment de la crise des retraites, certains ont dit,
00:10:35 effectivement, ce n'était pas la référence à la haute trahison
00:10:37 dans les circonstances, mais on considérait certains
00:10:39 dans la France insoumise, donc qui relayaient les pétitions
00:10:42 en cette matière, qui disaient le président de la République
00:10:44 est à ce point étranger, éloigné par rapport aux préoccupations
00:10:49 de la grande majorité des Français sur les retraites
00:10:51 qu'il n'est plus apte à exercer ses fonctions.
00:10:53 Donc ça venait de la gauche à ce moment-là.
00:10:55 Là, aujourd'hui, on pourrait dire si on cherchait à identifier
00:10:58 ceux qui en appellent à cet article 68, c'est ce qu'on pourrait
00:11:01 appeler la droite Filippo Asselineau.
00:11:03 C'est la droite qui était très engagée au moment du combat
00:11:06 sur la question de la COVID et qui a trouvé,
00:11:10 dans l'appel à cet article, une nouvelle manière de se mobiliser
00:11:13 dans quel contexte ?
00:11:14 Vous l'avez dit, évidemment, dans le contexte de la déclaration
00:11:17 étonnante d'Emmanuel Macron envisageant la possibilité
00:11:20 de troupes au sol portant l'uniforme français,
00:11:22 de troupes occidentales.
00:11:24 L'armée occidentale est un concept étrange, je vous le dis en passant.
00:11:27 Donc de troupes françaises, de troupes italiennes,
00:11:29 de troupes américaines, de troupes canadiennes,
00:11:31 de troupes britanniques en Ukraine face à l'armée russe.
00:11:33 Et c'est dans ce contexte que certains disent
00:11:35 qu'il faut mobiliser l'article 68.
00:11:38 Ils le disent, je le redis souvent, quand on regarde sur les réseaux sociaux,
00:11:42 j'ai passé une partie de la journée à voir comment évoluait ce débat,
00:11:44 avec la formulation initiale de l'article.
00:11:47 Donc ils disent "haute trahison",
00:11:48 ils ne parlent pas de l'évolution des fonctions,
00:11:50 il ne peut plus être en capacité d'exercer ses fonctions.
00:11:54 Donc certains, aujourd'hui, veulent réactiver...
00:11:56 - Réformer ses devoirs, c'est la nouvelle version.
00:11:58 - Exactement. Et certains veulent réactiver le concept de trahison
00:12:01 pour s'en prendre au président de la République.
00:12:03 - À l'heure où l'interprétation des textes est à la mode,
00:12:09 tout peut arriver.
00:12:11 - Pour moi, ça ne rentre pas exactement dans le tout.
00:12:14 Ça rentre dans le domaine des passions spéculatives des uns et des autres.
00:12:17 Mais cela dit, c'est intéressant de voir que pour certains,
00:12:19 on se tourne aujourd'hui vers cet article pour mener du combat politique.
00:12:22 - Alors, vous en avez parlé tout à l'heure,
00:12:24 de la référence à la destitution.
00:12:26 Est-ce qu'elle ne fait pas écho à la référence américaine à l'impeachment ?
00:12:30 - Oui, je crois vraiment que de ce point de vue,
00:12:32 l'appel à la destitution, c'est un écho étonnant,
00:12:35 parce que oui, c'est dans la Constitution,
00:12:37 mais dans les faits, c'est un écho d'une forme d'américanisation culturelle
00:12:40 de la vie politique française.
00:12:42 On est tous, aujourd'hui, colonisés mentalement, à un certain degré ou l'autre,
00:12:46 par Hollywood, par l'histoire américaine.
00:12:48 On connaît tous l'histoire de Nixon, qui soit dit en passant,
00:12:51 avant d'être destitué, d'être impeaché,
00:12:54 a décidé de démissionner.
00:12:56 Pourquoi Nixon voulait-on faire son impeachment ?
00:12:58 Parce qu'on l'avait accusé, justement, de mensonge,
00:13:00 et toute l'affaire du Watergate, finalement.
00:13:02 Il ne faut pas oublier que certains voulaient le congédier de ses fonctions aussi,
00:13:05 parce qu'ils ne le pardonnaient pas d'avoir réussi à avoir
00:13:08 une majorité très forte aux élections de 72, si je ne me trompe pas,
00:13:12 alors que l'élite intellectuelle du pays rêvait d'une victoire de la contre-culture.
00:13:17 Je pense qu'avec McGovern, finalement, Nixon l'emporte,
00:13:20 on ne lui pardonne pas, et on réussit à l'exécuter sur le plan juridique,
00:13:23 bien qu'il démissionne.
00:13:25 Deuxième cas qu'on a en tête, Bill Clinton.
00:13:27 Bill Clinton, pour des histoires de moeurs
00:13:29 qui n'auraient pas suscité de grandes passions en France,
00:13:32 si je peux me permettre.
00:13:33 Mais les moeurs américaines et protestantes ne sont pas les mêmes.
00:13:36 Mais on lui reprochait surtout d'avoir menti à propos de cette histoire de moeurs,
00:13:40 et on a voulu alors le chasser de ses fonctions, il s'est maintenu.
00:13:44 Et plus récemment, Donald Trump, autour essentiellement de la question russe,
00:13:49 en disant « Vous n'êtes pas un vrai président américain,
00:13:51 vous êtes un agent russe, aidez-leur, dégagez »,
00:13:54 et bon, ça n'a pas abouti, évidemment.
00:13:56 Ce qui est intéressant, c'est que vu...
00:13:58 - Pas la guerre en Irak, George Bush, non.
00:14:00 - Je n'ai pas souvenir.
00:14:01 - Les mensonges...
00:14:02 - Je n'en ai pas...
00:14:04 Peut-être il y a eu une démarche, mais je n'en ai pas souvenir.
00:14:07 - Intéressant.
00:14:08 - Mais c'est possible, vous avez raison de me poser la question, je vais vérifier.
00:14:10 Ce qui est intéressant dans tout cela, cela dit,
00:14:12 c'est qu'on n'imagine plus, vu l'état de division profonde des États-Unis,
00:14:16 où on n'accepte plus la victoire du camp d'en face.
00:14:19 C'est quoi une démocratie ?
00:14:20 C'est accepter d'être dans la minorité pour un temps
00:14:22 jusqu'à ce qu'on devienne la majorité la fois d'après.
00:14:25 Les Américains sont à ce point divisés
00:14:28 qu'on n'imagine plus un président
00:14:30 qu'on ne cherchera pas à destituer d'une manière ou de l'autre.
00:14:34 C'est un signe de la psychologie de guerre civile qu'il y a aux États-Unis.
00:14:38 Donc, si Donald Trump est élu, je l'annonce,
00:14:41 il y aura une tentative d'impeachment, ça m'apparaît évident.
00:14:43 Si Joe Biden est réélu et qu'il survit dans les circonstances,
00:14:47 les circonstances difficiles pour sa santé,
00:14:49 je suis persuadé que les Républicains vont chercher aussi
00:14:52 à faire une procédure de destitution contre lui.
00:14:54 Parce que les Américains ne sont plus capables de s'entendre
00:14:57 même sur les mécanismes démocratiques qu'ils partagent.
00:15:00 En France, c'est autre chose.
00:15:01 Je regardais le discours qui se tenait aujourd'hui,
00:15:03 tout comme celui de 2023 autour des retraites,
00:15:06 c'est plutôt, si je peux me permettre,
00:15:07 la vieille passion régicide qui se réactive.
00:15:09 C'est-à-dire, on a l'impression qu'on est devant un souverain illégitime,
00:15:13 un souverain qui fait partie désormais du camp des émigrés,
00:15:15 comme on l'aurait dit autrefois,
00:15:16 qui n'est plus de son peuple, qui a prêté allégeance à autre chose,
00:15:20 dans ce cas-là, l'Europe ou l'Ukraine ou les États-Unis,
00:15:22 on n'en sait rien.
00:15:23 Et dès lors, il faut en finir avec lui.
00:15:25 Donc la passion du régicide est réactivée à travers cet article.
00:15:29 On me dira encore une fois, la procédure est dans le droit, certes,
00:15:32 mais dès lors que vous assimilez tous les accords politiques de fond
00:15:36 à une forme de trahison,
00:15:37 vous n'êtes plus dans l'esprit du débat démocratique.
00:15:40 - Donc si j'ai bien compris,
00:15:41 sans vous cacher votre petit doigt,
00:15:42 vous y voyez une mauvaise idée.
00:15:44 - Oui, quand même.
00:15:45 C'est pas l'idée du siècle, à mon avis.
00:15:47 Autant, quand j'ai entendu Emmanuel Macron lancer cette idée,
00:15:50 je la trouvais, pas la décision, mais les troupes en Ukraine,
00:15:53 je trouve que c'est une très mauvaise idée.
00:15:55 Quand j'entends Gabriel Attal accuser de trahison
00:15:59 les députés de la droite nationale globalement
00:16:01 en disant que vous êtes le parti de Vladimir Poutine,
00:16:03 je trouve que c'est une très mauvaise accusation,
00:16:05 qui n'est pas de bon niveau.
00:16:06 Mais inversement, je pense que ce n'est pas une bonne chose
00:16:08 que le camp d'en face s'accuse de trahison.
00:16:09 S'il n'y a que des traîtres dans ce pays,
00:16:11 où sont les patriotes?
00:16:12 C'est quand même un problème.
00:16:13 S'il n'y a que des traîtres, c'est assez étonnant.
00:16:16 Ensuite, il y a différentes positions
00:16:18 en matière de politique étrangère.
00:16:20 On peut être en accord, en désaccord.
00:16:22 Et je pense que ce qui se joue ici,
00:16:23 c'est d'abord des passions idéologiques.
00:16:25 D'abord, vous noterez une chose,
00:16:27 les Français sont un peuple beaucoup plus nationaliste
00:16:29 qu'on ne le dit.
00:16:30 Ils ne le sont tout simplement pas pour eux-mêmes.
00:16:32 Ils sont très nationalistes ukrainiens dans l'un cas,
00:16:34 très nationalistes palestiniens dans l'autre,
00:16:36 très nationalistes américains s'il le faut,
00:16:38 très nationalistes russes de temps en temps,
00:16:40 très nationalistes arméniens s'il le faut,
00:16:42 mais nationalistes français ou patriotes français,
00:16:44 c'est le seul patriotisme que les Français ne se permettent pas.
00:16:47 Donc ça, c'est la première chose qui me frappe.
00:16:49 Donc c'est une passion idéologique
00:16:51 davantage qu'une logique de trahison
00:16:53 qui commande les uns les autres.
00:16:55 Ensuite, encore une fois, je dis,
00:16:56 il y a une passion qui est dans la culture politique française,
00:16:59 c'est la passion idéologique qui consiste à s'emparer toujours
00:17:02 de causes étrangères
00:17:03 et de brandir un autre drapeau que le sien.
00:17:06 Brandir un autre drapeau que le sien,
00:17:07 c'est très patriote, c'est humaniste,
00:17:09 c'est républicain, c'est vénérable.
00:17:10 Brandir son propre drapeau,
00:17:12 c'est l'exercence et c'est la France moisie.
00:17:14 Mais derrière cela, encore une fois,
00:17:15 je ne vois pas de logique de trahison,
00:17:17 je vois tout simplement des désaccords idéologiques
00:17:20 exacerbés dans un pays qui peine de plus en plus à se rassembler,
00:17:24 il faut le dire.
00:17:25 Alors moi, je conseille à tous ceux qui veulent en finir
00:17:27 avec soit Emmanuel Macron, ça, ça va être compliqué,
00:17:29 il a été élu, mais avec son successeur
00:17:31 ou les différentes figures qui voudraient lui succéder,
00:17:33 c'est un truc qui existe depuis quelques siècles quand même
00:17:36 et c'est plutôt efficace, on appelle ça les élections.
00:17:38 C'est-à-dire, gagnez vos élections,
00:17:40 réussissez à gagner vos élections,
00:17:41 ne cherchez pas à truquer le vote en éjectant de ses fonctions
00:17:46 le président de la République, gagnez vos élections,
00:17:49 vous allez quitter la passion régicide,
00:17:51 vous allez vous réconcilier avec la possibilité démocratique
00:17:53 et plus encore, si vous gagnez vos élections,
00:17:55 vous exercerez le pouvoir,
00:17:57 vous changerez la politique telle que vous le souhaitez,
00:17:59 vous n'aurez pas le plaisir, encore une fois,
00:18:00 de couper symboliquement la tête du roi,
00:18:02 mais ça n'aurait pas été une mauvaise idée d'ailleurs
00:18:04 de ne pas la couper la première fois.
00:18:06 - Merci pour votre regard.
00:18:08 Charlotte, vous voulez réagir peut-être par rapport
00:18:10 à ce retour régulier de cette volonté de destitution ?
00:18:15 - C'est vrai qu'il y a une colonisation américaine
00:18:17 des esprits sur cette question qui est absolument évidente.
00:18:20 C'est une question dont on n'a jamais entendu parler précédemment
00:18:23 et que ça se fasse en effet sur un désaccord politique de fond
00:18:26 qui revient très régulièrement,
00:18:28 notamment avec les oppositions vis-à-vis d'Emmanuel Macron
00:18:30 et la majorité vis-à-vis des oppositions,
00:18:32 qui se placent sur un terrain de traîtrise,
00:18:34 de collaboration en permanence.
00:18:36 Il y a à la fois une plongée dans le passé
00:18:38 qui n'arrive pas à passer
00:18:39 et vers les Etats-Unis qui ne sont pas le même pays que la France,
00:18:42 notamment sur le terrain politique.
00:18:44 Donc c'est un peu inopérant en effet.
00:18:46 - On continue. On a beaucoup de sujets.
00:18:48 J'aimerais vous montrer, avant de passer avec vous,
00:18:52 mon cher Guillaume, quelques secondes,
00:18:55 puisqu'on va parler un peu de Marine Le Pen
00:18:59 ou plutôt de Marine Le Pen qualifiée de "troope de Poutine",
00:19:03 comme vous le disiez tout à l'heure,
00:19:05 mon cher Mathieu Bocoté.
00:19:07 Regardez quelques secondes d'image de Marine Le Pen,
00:19:10 "troope de Poutine", au salon.
00:19:13 ...
00:19:41 - Donc Marine Le Pen, "selfie"...
00:19:42 - C'est pas un champs russes, ça, hein ?
00:19:44 - Des "selfies", un accueil, a priori.
00:19:48 Bon, on s'y attendait. Elle n'est pas en pouvoir non plus.
00:19:50 Il y a des images qui contrastent un peu, effectivement,
00:19:53 avec le passage d'Emmanuel Macron.
00:19:55 Et puis elle a tenu aussi à dire un petit mot au Mahorais.
00:19:58 On parle souvent de Mayotte aussi.
00:20:00 Donc on va écouter ces 3 secondes aussi, un petit mot au Mahorais.
00:20:03 ...
00:20:05 - Tenez bon, on arrive !
00:20:07 - Merci.
00:20:08 - Voilà. C'est tout.
00:20:10 - Ah !
00:20:12 - Faut pas la rater !
00:20:14 - Après sa petite phrase,
00:20:16 Guillaume Bigot, laissant entendre...
00:20:18 - Le haïku politique. - Comment ?
00:20:20 - C'est le haïku politique.
00:20:22 - Après sa petite phrase laissant entendre
00:20:24 que la France pourrait engager des troupes au sol en Ukraine,
00:20:27 tous nos alliés de l'OTAN, du chancelier allemand
00:20:30 au président polonais, en passant par le Premier ministre britannique
00:20:33 et jusqu'au président des Etats-Unis,
00:20:35 Guillaume Bigot, se sont désolidarisés
00:20:38 d'Emmanuel Macron.
00:20:41 Est-ce à dire qu'eux aussi,
00:20:43 ils seraient des troupes de Poutine ?
00:20:45 - Donc votre question est assez...
00:20:48 - Coquine. - Malicieuse.
00:20:50 Elle vous ressemble, en vérité.
00:20:52 Oui, vous avez raison, il y a un côté
00:20:55 phrase-choc dans ce qu'a dit Emmanuel Macron.
00:20:57 L'idée, c'était peut-être... Je sais pas, je peux me faire son interprète.
00:21:00 Mais de réveiller les consciences, de nous piquer un peu
00:21:03 avec quelque chose d'aussi grave que la possibilité
00:21:06 de faire la guerre directement contre la Russie.
00:21:09 Et cette phrase-choc, elle a fait un flop énorme, en réalité.
00:21:12 C'est comme un boomerang, ça s'est retourné contre l'envoyeur.
00:21:15 Donc d'abord, il faut essayer de comprendre
00:21:18 ce qu'il a voulu dire par là, et puis voir si ça a fonctionné ou pas.
00:21:21 Mais on va se perçoir que ça a vraiment raté.
00:21:23 Moi, je pense qu'il y avait trois intentions.
00:21:25 D'abord, sa première idée, c'était vraiment de faire peur
00:21:28 à Vladimir Poutine. En tout cas, de laisser
00:21:31 penser aux Russes que si les Etats-Unis n'étaient plus derrière,
00:21:34 l'Europe, elle prendrait le relais. Et donc, jouer aussi
00:21:37 sur ce qu'on appelle l'ambiguïté stratégique.
00:21:39 Donc on pourrait, comme ça, se mettre à produire des armes
00:21:42 en Europe et les livrer à l'Ukraine. Deuxième idée, je crois,
00:21:45 c'est vraiment de saisir une sorte d'opportunité
00:21:48 pour remplacer les Etats-Unis comme "nation cadre",
00:21:52 comme disaient les militaires de l'OTAN.
00:21:54 C'est-à-dire que les Etats-Unis sont omnubilés par Gaza
00:21:57 et préparent des affaires qui pourraient tourner vinaigre à Taïwan.
00:22:02 Donc, ils sont occupés à autre chose.
00:22:04 Ils anticipent d'ailleurs la victoire de Trump.
00:22:07 On n'est pas sûr qu'on aide l'Ukraine trop longtemps.
00:22:10 C'est intéressant, ce qui se passe aux Etats-Unis.
00:22:12 On n'en parle pas beaucoup, mais dans le New York Times,
00:22:14 il y a des révélations quand même chocs.
00:22:16 12 bases de la CIA en Russie, c'est quand même un peu bizarre.
00:22:21 Donc là, les Etats-Unis, manifestement, sont occupés ailleurs
00:22:24 et en fait, la France en profite pour essayer de prendre la tête,
00:22:28 le leadership des Européens. Et enfin, la troisième idée
00:22:31 d'Emmanuel Macron, c'est de dire, je pense,
00:22:35 les sondages montrent que le RN est très très haut
00:22:40 par rapport à Renaissance et les élections européennes s'approchent.
00:22:44 Donc, il faut essayer de faire dégonfler ce score.
00:22:46 Donc, on va grosso modo les traiter de traîtres,
00:22:49 c'est-à-dire de troupes de Poutine. Voilà les idées.
00:22:51 Maintenant, le résultat. Le résultat, c'est...
00:22:53 Moi, je n'ai pas l'impression que Poutine ait vraiment pris peur.
00:22:56 C'est le moins qu'on puisse dire. Il n'a même pas déni à répondre.
00:22:59 Il y a eu une vague porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe
00:23:02 qui a dit qu'il s'agissait peut-être de refaire,
00:23:05 vous savez, la division Charlemagne de sinistre mémoire,
00:23:08 les troupes SS dans lesquelles étaient engagées
00:23:12 souvent, d'ailleurs, des Français, malgré eux, d'Alsace.
00:23:16 Ensuite, donc vraiment traiter ça par le mépris, ça ne leur a pas fait peur.
00:23:20 J'ai suivi hier Dimitri qui nous expliquait
00:23:24 qu'il y avait 25 000 hommes combattants dans l'armée française.
00:23:26 Il a raison. C'est-à-dire que c'est à peu près 7 km
00:23:29 du front, sur un front qui fait 1 000 km.
00:23:31 Donc, évidemment, ça n'a pas inquiété Poutine.
00:23:33 Deuxièmement, ça a plutôt énervé les Européens
00:23:35 et ça a plutôt isolé la France.
00:23:37 Apparemment, les Européens ont l'air d'être un peu plus énervés,
00:23:41 d'ailleurs, par la prétention du code gaulois
00:23:43 à monter sur ses ergots et à prendre la tête des Européens
00:23:46 plus tôt que par le retrait américain.
00:23:48 En tout cas, le chancelier Shultz, l'air de ne pas y toucher,
00:23:51 a totalement assassiné cette proposition d'Emmanuel Macron
00:23:55 puisqu'il a dit, d'une simple phrase,
00:23:57 "Envoyer des troupes au sol en Ukraine,
00:23:59 "c'est pas du tout ce qui était convenu entre alliés de l'OTAN."
00:24:02 C'est-à-dire que là, tout est dit, en fait, pour les Allemands.
00:24:04 Mais je ne sais pas combien de fois il faudra répéter
00:24:06 à la classe dirigeante française qui est un peu Alzheimer,
00:24:09 quand même, que les Allemands, non,
00:24:11 ils ne feront jamais l'Europe indépendante.
00:24:13 Jamais, jamais. C'est les Américains qui les protègent.
00:24:15 Et demain, peut-être, si la Russie se réconcilie avec la Russie,
00:24:18 peut-être, mais obéir aux Français, à mon avis, ça ne marchera jamais.
00:24:21 Et troisièmement, l'effet drapeau attendu par Emmanuel Macron,
00:24:24 ça n'a pas fonctionné non plus.
00:24:26 Le discrédit du RN ou de l'opposition,
00:24:28 puisqu'il y a aussi les Insoumis qui s'étaient manifestés,
00:24:30 ça n'a pas l'air de bien fonctionner du tout.
00:24:32 On a parlé de l'article 68.
00:24:34 C'est vrai que c'est pas tout le monde qui veut déclencher cet article,
00:24:37 mais, grosso modo, ce n'était pas un effet très sérieux.
00:24:40 Ça n'a pas fait très sérieux.
00:24:42 Et surtout, il y a une opposition massive, il y a 76 % des Français
00:24:45 qui, apparemment, ne veulent pas du tout, du tout
00:24:47 que des soldats français se retrouvent sur le terrain
00:24:49 et qui ont maintenant peur de la guerre.
00:24:51 Donc ça s'est retourné comme un boomerang.
00:24:53 - Alors, est-ce que la voix de la France est affaiblie ?
00:24:56 L'image de la France, est-ce qu'elle est affaiblie ?
00:24:58 On voit ça dans un instant. On marque une pause.
00:25:00 Retour sur le plateau de Face à l'Info.
00:25:07 Dans un instant, on parlera avec vous,
00:25:09 mon cher ami de Google, Gemini.
00:25:12 L'intelligence artificielle.
00:25:14 Alors, attention, elle est un peu raciste ou pas,
00:25:16 cette intelligence artificielle ?
00:25:18 Il voit tout le monde en noir.
00:25:20 Non, mais c'est vrai, les rois de France sont noirs,
00:25:22 c'est un thème, bien sûr.
00:25:24 - Le ciel, parfois peut-être noir,
00:25:26 c'est donc un orage qui nous attend.
00:25:28 - Oh là là, on parlera de l'IVG dans la Constitution
00:25:31 dans un instant et avec vous, mon cher Mathieu,
00:25:33 est-ce que c'est vous qui avez dérobé les documents de...
00:25:36 les plans de sécurisation de JO ?
00:25:40 - Il faut les rendre. - Non, mais c'est grave.
00:25:42 On en parlera. Qu'est-ce que ça dit de la France ?
00:25:44 On en parlera. Et rendez-nous les informations.
00:25:46 - Mais il y a plus grave, c'est que j'ai induit
00:25:49 les téléspectateurs en erreur dans le cours de l'action.
00:25:51 J'ai parlé de 12 bases en Russie, bien sûr,
00:25:53 c'est 12 bases en Ukraine.
00:25:55 - On avait compris.
00:25:57 Prenez un verre d'eau.
00:25:59 Est-ce que, Guillaume Bigot,
00:26:01 est-ce que la première fois
00:26:05 que les déclarations du président Emmanuel Macron
00:26:09 isolent la France,
00:26:11 est-ce que vous estimez que ce genre de propos,
00:26:14 comme on parlait, de l'envoi des troupes en Ukraine,
00:26:17 affaiblissent la France ?
00:26:19 - Alors oui et oui. C'est-à-dire oui,
00:26:21 c'est pas la première fois, c'est même une habitude.
00:26:23 Et oui, je pense que ça affaiblit la France.
00:26:25 En décrétant qu'on pouvait envoyer des troupes au sol,
00:26:28 je pense qu'Emmanuel Macron, il fait du Emmanuel Macron,
00:26:31 ça, c'est sûr et certain.
00:26:32 C'est-à-dire qu'il ne prévient personne,
00:26:34 il surprend, voire il essaye de choquer,
00:26:38 et il assume un virage à 180 degrés,
00:26:41 puisque, je rappelle quand même que c'était dans tous les dirigeants occidentaux,
00:26:44 celui qui voulait ne pas humilier la Russie.
00:26:46 Voilà, donc, c'est pas si surprenant que ça.
00:26:48 Ce qui est surprenant, peut-être, c'est que ça nous surprenne encore.
00:26:50 Ce qui est surprenant, c'est qu'on fasse quasiment un peu attention
00:26:53 encore à ses déclarations, alors qu'en fait, sa parole,
00:26:55 maintenant, me semble vraiment, vraiment peser le poids d'une plume,
00:26:58 vu qu'il dit tout et le contraire de tout.
00:27:00 Bon, mais sauf qu'il est président de la République
00:27:02 et sauf que le sujet qu'il aborde là est quand même particulièrement oxygène,
00:27:05 c'est la guerre et la paix.
00:27:06 Donc, on est obligé de s'y pencher.
00:27:08 Ensuite, c'est tellement vrai que, dans certains pays,
00:27:11 il y a des néologismes, il y a des mots qui ont été fabriqués
00:27:14 pour rendre compte du fait que le président avait des formules,
00:27:17 mais des formules souvent absolument chocs et creuses,
00:27:20 qui étaient des formules qui ne voulaient pas dire grand-chose.
00:27:22 D'abord, en Russie, on parle de "macroner".
00:27:25 Qu'est-ce que ça veut dire en Russie ?
00:27:26 "Macroner", ça veut dire "parler pour ne pas agir".
00:27:29 Effectivement, là, vu qu'on n'a pas de force à envoyer sur le terrain,
00:27:33 on ne risque pas d'agir.
00:27:34 Deuxièmement, en Ukraine, il y a une petite nuance.
00:27:36 "Macroner", qu'est-ce que c'est en Ukraine ?
00:27:38 C'est "parler pour décevoir".
00:27:40 Donc, on voit bien que, même s'il n'y a pas d'effet
00:27:42 dans les déclarations intempestives du président de la République,
00:27:46 il peut quand même avoir un effet.
00:27:47 - Ils ont créé les verbes "macroner".
00:27:49 - Absolument.
00:27:50 Avec même la nuance entre l'Ukrainien et le Russe.
00:27:53 Mais alors, les Chinois, eux, ils se sont dépassés.
00:27:57 Ils ont fait preuve d'une grande créativité.
00:27:59 Ils parlent de "macaroner".
00:28:01 "Macroner", c'est une petite subtilité.
00:28:03 Ça fait référence, bien sûr, aux biscuits.
00:28:05 Pourquoi "macroner" ?
00:28:07 Parce que c'est "parler de manière dure à l'extérieur,
00:28:09 mais complètement molle à l'intérieur".
00:28:11 En fait, c'est "parler pour se rassurer",
00:28:13 "parler pour dire qu'on n'a pas les moyens d'agir".
00:28:16 Et "parler" pour avouer sa faiblesse.
00:28:18 Ce que fait constamment, à mon avis, le président de la République.
00:28:21 Donc effectivement, ce n'est pas sans effet.
00:28:23 Oui, ça abîme la signature de la France.
00:28:25 Oui, ça abîme la réputation de la France, ces déclarations intempestives.
00:28:28 Je répète, elles ne sont pas efficaces,
00:28:30 mais elles ne sont pas sans effet.
00:28:31 Et cet effet, c'est nous nuire.
00:28:33 Lorsque le président de la République,
00:28:34 et vous en aviez parlé, je crois, hier,
00:28:36 mais à juste titre, sur l'affaire de Gaza, du Hamas,
00:28:40 dit "on va envoyer une coalition internationale pour mater le Hamas",
00:28:44 bon, personne n'y fait attention.
00:28:46 Ça n'a pas de sens.
00:28:46 Mais en même temps, la France abîme sa parole.
00:28:48 Lorsqu'il se déplace en Chine et qu'il dit
00:28:50 "la Chine a tout à fait les droits sur Taïwan",
00:28:52 mais en même temps, il dit dans l'avion
00:28:55 "oui, mais quand même, franchement,
00:28:57 on comprend la volonté d'indépendance de Taïwan",
00:29:00 bon, il abîme la parole de la France.
00:29:02 Lorsqu'il va en Russie pour faire comme s'il allait stopper la guerre
00:29:04 avec ses petits bras,
00:29:05 d'ailleurs les petits bras qui n'étaient pas assez longs avec la table,
00:29:07 et on l'a fait attendre des heures et des heures,
00:29:09 ce n'est pas raisonnable.
00:29:10 Quand il va au Liban pour dire "je vais faire le ménage"
00:29:14 il ne se passe rien.
00:29:14 Quand il va au Maghreb pour dire "je vais maintenant couper les visas"
00:29:18 pour ensuite les réaugmenter,
00:29:20 encore plus que ce qu'il y avait avant,
00:29:22 d'ailleurs ça n'a vraiment aucun sens.
00:29:23 Quand au Mali, il s'emporte contre les pouchistes,
00:29:25 et en même temps il ne se passe rien, il les laisse faire.
00:29:27 Quand il s'invite de lui-même à la réunion des BRICS,
00:29:31 donc l'effet n'est pas sans effet.
00:29:33 C'est-à-dire qu'on voit bien qu'ensuite,
00:29:34 les Anglo-Saxons par exemple, les Américains et les Britanniques
00:29:37 n'ont pas hésité à nous faire un enfant dans le dos
00:29:38 avec l'affaire des sous-marins.
00:29:39 On voit bien que le Mali,
00:29:43 un pays où on a perdu des hommes pour sauver ce pays,
00:29:45 le pays ensuite traite notre ambassadeur
00:29:48 quasiment comme un espion et il l'éjecte.
00:29:50 Donc on voit quand même que, je répète,
00:29:52 ça abîme la réputation de la France, ça c'est sûr.
00:29:54 Alors admettons qu'il y a peut-être un effet Emmanuel Macron,
00:29:58 mais n'est-ce pas aussi un effet du déclin de la France
00:30:02 sur la scène internationale qui a commencé avant Emmanuel Macron ?
00:30:07 Si, il y a quelque chose comme ça.
00:30:09 Bien sûr qu'Emmanuel Macron n'est pas responsable
00:30:12 de la perte d'influence de la France.
00:30:15 Un pays finalement qui a une dette qui dépasse 110%, 111%,
00:30:19 je crois maintenant, un pays qui engrange
00:30:22 des déficits commerciaux, déficits commerciaux sur déficits commerciaux
00:30:24 de manière quasiment structurelle, un pays qui ne contrôle plus
00:30:27 l'ensemble de son territoire, quasiment,
00:30:29 un pays qui n'a même plus de frontières.
00:30:30 Quelles frontières d'ailleurs ? Où se trouvent-elles ?
00:30:32 Prenons un exemple, notre relation avec l'Algérie.
00:30:36 Qui a plus d'influence sur qui ?
00:30:38 Je pose la question, on a déjà posé la question,
00:30:41 Emmanuel Macron répond, oui, il faudrait déjà refaire
00:30:44 nos forces pour retrouver une sorte d'indépendance
00:30:47 déjà avant d'avoir une influence.
00:30:49 Mais ça a commencé bien avant Emmanuel Macron ce déclin,
00:30:53 ça c'est sûr et certain.
00:30:54 Mais je pense que ce n'est pas seulement la perte de puissance
00:30:58 matérielle ou la perte de puissance économique ou militaire.
00:31:01 Prenons l'exemple de la Turquie,
00:31:02 la Turquie n'a pas la puissance de la France,
00:31:05 ni militaire, ni nucléaire, ni diplomatique, en rien.
00:31:08 Et pourtant la Turquie a aujourd'hui plus d'influence que la France,
00:31:10 nettement plus d'influence que la France.
00:31:12 La clé c'est quand même pour avoir une voix,
00:31:14 il faut avoir quelque chose à dire.
00:31:15 Ça a l'air idiot mais c'est quand même très important.
00:31:17 Or la France, ça fait quand même très longtemps maintenant,
00:31:19 au moins depuis Sarkozy,
00:31:20 qu'elle est complètement alignée sur les Etats-Unis.
00:31:23 C'est le ventriloque de la Maison-Blanche,
00:31:25 donc c'est totalement inaudible si vous voulez.
00:31:28 La France ensuite, elle est complètement obsédée par l'Europe,
00:31:31 elle a non seulement mis tous ses oeufs dans les mêmes paniers,
00:31:34 c'est-à-dire le panier des Etats-Unis,
00:31:35 qui est le même panier d'ailleurs que l'Europe via l'OTAN,
00:31:38 mais évidemment, ça c'est depuis Mitterrand au moins,
00:31:40 qu'il y a cette espèce d'obsession continentale,
00:31:42 avec une contradiction énorme d'ailleurs au cœur de ce problème dont on ne parle pas,
00:31:46 c'est que la France rêve tout le temps de faire de l'Europe
00:31:49 une sorte de levier d'archimède pour avoir une France en plus grand
00:31:52 et avoir une Europe, c'est l'obsession d'Emmanuel Macron,
00:31:55 l'autonomie stratégique et simultanément,
00:31:58 la réalité de l'Europe, c'est que l'Europe est un féodé aux Etats-Unis.
00:32:01 Donc il y a quand même une contradiction, une erreur système là-dedans.
00:32:04 Quiconque, je pense, prend un peu de recul sur l'histoire de France,
00:32:07 se rend compte de deux choses qui se sautent aux yeux.
00:32:09 Première chose, la France n'est, la France n'est influente dans le monde
00:32:12 que lorsqu'elle est mondiale, que lorsqu'elle est maritime,
00:32:15 que lorsqu'elle a une stratégie tous azimuts.
00:32:17 Quand la France est uniquement concentrée sur le continent européen,
00:32:20 la France n'a plus aucune influence.
00:32:22 Or ça fait maintenant 50 ans, 60 ans qu'on nous bassine avec l'Europe, l'Europe, l'Europe,
00:32:26 mais c'est un Ehpad l'Europe, ils n'en sortiraient rien évidemment,
00:32:29 sauf si on en sort.
00:32:31 Et deuxièmement, à l'échelle de l'histoire,
00:32:33 la France n'a pas toujours été une très grande puissance,
00:32:35 mais elle a toujours compté dès lors qu'elle s'est mise à retrouver,
00:32:38 je dirais, ce qui fait sa force, c'est-à-dire d'être systématiquement
00:32:42 contre les hégémonies.
00:32:44 Et là, c'est très intelligent parce qu'on est complètement collé en plus
00:32:47 à l'hégémonie du passé, l'hégémonie qui est en train de s'écrouler,
00:32:49 c'est-à-dire l'hégémonie des Etats-Unis.
00:32:51 Mon idée, ce n'est pas qu'il faut passer l'hégémonie des Etats-Unis
00:32:53 à soutenir l'hégémonie de la Russie, de la Chine, etc.
00:32:56 Ça n'a pas de sens. Non, l'idée, si la France redevient la France,
00:32:59 elle redevient mondiale, elle redevient maritime,
00:33:02 elle cesse de ne voir son avenir que dans l'Europe,
00:33:06 mais surtout, elle ne s'aligne plus.
00:33:08 Et là, dans l'alignement, évidemment,
00:33:10 on est carrément collé aux Etats-Unis.
00:33:12 Il faudrait se décoller des Etats-Unis, se décoller de l'OTAN,
00:33:15 comme le fait la Turquie, comme le fait l'Inde,
00:33:17 comme le font d'autres pays.
00:33:18 Et là, il pourrait y avoir, évidemment, une stratégie et une voie,
00:33:22 et je pense même un boulevard pour la France,
00:33:24 parce que le monde n'a pas envie ni de la domination américaine,
00:33:27 à mon avis, ni de la domination chinoise qui se profile.
00:33:30 - Merci pour ce regard international dont on a tant besoin en ce moment.
00:33:35 D'un instant à l'autre, Charles Ordenelas, le Sénat est en train de voter,
00:33:39 il reste un amendement ou deux,
00:33:40 ils sont en train de voter l'inscription de l'IVG de la Constitution,
00:33:44 on en parle avec vous dans un instant.
00:33:46 Juste avant, grosse surprise, coup d'arrêt
00:33:48 pour l'intelligence artificielle de Google,
00:33:50 Jiminy, c'est son nom, son petit prénom,
00:33:52 qui est accusé de réécrire l'histoire avec des images erronées.
00:33:56 Je le disais tout à l'heure, des rois qui sont noirs,
00:33:58 la jeune fille à la perle de Wehrmacht qui est noire,
00:34:01 devant la révolte des utilisateurs, c'est intéressant quand même.
00:34:04 Ce sont les utilisateurs qui se révoltent
00:34:07 contre l'intelligence artificielle de Google.
00:34:11 - L'intelligence, ah, ça fascine certains.
00:34:15 Hier, Mathieu, dans sa chronique, il parlait d'un médecin,
00:34:18 son nom c'est Alexandre, quelque chose comme ça,
00:34:21 qui est là, qui regarde l'intelligence artificielle,
00:34:24 le progrès, c'est extraordinaire,
00:34:27 l'homme ne sera plus qu'une marionnette.
00:34:30 L'intelligence.
00:34:32 L'intelligence, effectivement, c'est des soldats nazis qui sont noirs,
00:34:36 c'est une femme pape noire.
00:34:39 Vous voyez la collection, toutes les invraisemblances.
00:34:43 - Bien fait, Netflix.
00:34:45 - Vous avez des vikings qui sont asiatiques.
00:34:51 Après, vous avez même les fondateurs de Google
00:34:54 qui sont asiatiques aussi.
00:34:56 C'est peut-être ça qui a fini par les faire réagir.
00:34:59 Le reste, ils s'en foutent, ils n'ont peut-être pas la culture
00:35:02 pour comprendre, mais être asiatique, non.
00:35:04 C'est notre honneur qui est en jeu.
00:35:06 Ils ont décidé de tout supprimer.
00:35:08 - Ils ont décidé de bloquer l'intelligence.
00:35:10 - C'est pour ça qu'on supprime le temps, soi-disant.
00:35:13 Ce qui est intéressant, c'est que les utilisateurs,
00:35:16 à un moment donné, ils ont taquiné le système.
00:35:19 Ils ont interrogé l'intelligence et lui ont demandé
00:35:22 de dessiner une personne blanche.
00:35:25 Elle répond parce qu'à cause de l'intelligence.
00:35:27 Elle a dit quoi, l'intelligence ?
00:35:29 "Je ne peux répondre à des requêtes qui demandent
00:35:32 "de générer une image basée spécifiquement
00:35:35 "sur la couleur ou l'ethnicité d'une personne.
00:35:39 "En revanche, quand il faut la même chose sur une personne noire,
00:35:42 "là, elle apparaît."
00:35:44 C'est quand même formidable, non ?
00:35:46 Ça montre quoi ?
00:35:48 Eh bien que l'intelligence, tout cela, cet emballement,
00:35:51 ce mot qui ne cesse de nous être infligé au quotidien,
00:35:56 c'est une imposture.
00:35:59 Il n'y a pas d'intelligence artificielle.
00:36:02 C'est quoi, l'intelligence artificielle ?
00:36:04 C'est une sorte de supra-ordinateur
00:36:07 qui dispose de données.
00:36:09 Les données, ce sont nous qui les mettons
00:36:13 à l'intérieur de la machine
00:36:15 et ensuite, il y a une synthétisation qui se fait
00:36:19 de façon logique.
00:36:21 Mais la logique, ce n'est pas l'intelligence.
00:36:24 Vous pouvez effectivement mener un merveilleux sophisme
00:36:29 sur un raisonnement de logique pure,
00:36:33 mais ce n'est pas de l'intelligence.
00:36:36 C'est comment je fabrique une sorte de puzzle.
00:36:40 Et c'est ça qui est fou, parce que ça signifie quoi ?
00:36:43 Eh bien que l'on a mis dans la machine,
00:36:45 comme données,
00:36:47 les fameuses données du wokisme, la nouvelle culture.
00:36:51 Et c'est ça qui nous gouverne.
00:36:53 - Pardon, je suis assez stupéfaite.
00:36:56 - Soyez stupéfaites.
00:36:57 - Non, mais je vous interromps parce que Google,
00:37:00 ce n'est pas n'importe qui.
00:37:02 C'est une puissance.
00:37:04 Ils perdent 70 milliards de dollars de valeur boursière
00:37:07 à cause de ça.
00:37:08 - Mais ils leur gagneront demain.
00:37:10 - Oui, mais comment est-ce qu'on peut se permettre
00:37:13 d'éduquer avec des fausses informations
00:37:16 l'histoire sur la réalité ?
00:37:18 - Mais ce n'est pas ça.
00:37:20 C'est qu'ils mettent comme fondement le wokisme.
00:37:25 La machine, je vous dis, elle n'est pas intelligente.
00:37:28 La machine, elle est simplement dans une logique.
00:37:31 Donc on lui dit qu'il faut qu'il y ait une sorte d'équité.
00:37:35 Il faut que le blanc ne soit plus suprémaciste.
00:37:39 Alors il n'est pas question qu'un pape, ou n'importe qui,
00:37:43 soit spécialement blanc.
00:37:45 Sinon, toutes les personnes importantes étaient blanches.
00:37:48 - Mais ça ne donne ni les noirs ni les blancs.
00:37:51 - Mais ce n'est pas ça.
00:37:53 Je vous explique qu'il n'y a pas d'intelligence.
00:37:56 Il y a un système de raisonnement qui colle de façon logique.
00:38:00 Et la façon logique, puisque le fondement même,
00:38:03 c'est qu'il ne faut plus que ce soit le blanc qui domine.
00:38:06 Le blanc ne domine plus.
00:38:08 Et si je mets le PDG de telle maison,
00:38:11 il ne sera pas blanc.
00:38:13 Et il sera noir, il sera ceci, il sera cela.
00:38:17 Eh bien, ça sera la même chose pour le pape.
00:38:20 Car comme il n'y a pas d'intelligence,
00:38:22 que ce soit le pape ou le PDG de je ne sais trop quoi,
00:38:25 c'est la même chose, c'est une fonction d'importance.
00:38:28 Et il ne faut plus que ce soit les blancs qui aient ça.
00:38:31 Mais ça nous en dit beaucoup aussi sur nos façons de penser.
00:38:35 C'est-à-dire qu'on a l'impression d'être là,
00:38:38 des êtres qui, à chaque seconde,
00:38:41 sont en ébullition, capables de faire jaillir je ne sais trop quelle théorie.
00:38:45 Mais nous ne sommes que des petits êtres
00:38:47 qui barâtent des vérités
00:38:50 que l'on colporte de bouche en bouche,
00:38:52 qui nous agitent, qui sont nos conversations,
00:38:55 mais qui sont d'un creux total.
00:38:57 C'est la plétitude, il n'y a rien là-dedans.
00:39:00 On se pâte tous de bouche en bouche
00:39:03 les théories qui se sont instituées, qui se sont imposées.
00:39:07 Et la seule chose, c'est que de temps en temps,
00:39:11 vous avez un être humain qui émergera,
00:39:14 soit comme scientifique, soit comme philosophe,
00:39:17 car il a eu quoi ? Il a eu l'intuition.
00:39:20 Il a eu éventuellement cette capacité
00:39:26 à extrapoler et il se met en marge de la pensée institutionnelle.
00:39:31 Il osera affronter cette pensée institutionnelle
00:39:35 merveilleusement bien documentée.
00:39:38 Et c'est une nouvelle théorie qui émerge
00:39:41 et on se bat pour la faire gagner, en quelque sorte.
00:39:45 Mais Einstein a mis des années avant que sa théorie soit reconnue.
00:39:49 On estimait que c'était farfelu,
00:39:51 que l'univers ne pouvait pas du tout se comporter
00:39:54 selon la théorie de E=1i de MC2.
00:39:59 Donc, à partir de là, ça montre bien
00:40:03 que nous sommes dans un conditionnement
00:40:05 et ce conditionnement nous culpabilise au quotidien.
00:40:08 D'où le revirement.
00:40:09 Vous vivez une situation, vous êtes heureux, c'est formidable.
00:40:13 Je me suis laissé emporter dans une histoire.
00:40:15 Des années après, l'homo-kisme arrive.
00:40:17 On vous dit "Attention, là, tu te rends coupable d'indigénisme.
00:40:21 Là, tu te rends coupable, tu as été victime de..."
00:40:24 Et ce qui est extraordinaire, par exemple, dans Gémini,
00:40:27 on vous dit "Question posée à Gémini.
00:40:30 Les Blancs doivent-ils reconnaître leurs privilèges ?"
00:40:33 Réponse de Gémini.
00:40:35 Oui, les Blancs devraient reconnaître absolument
00:40:38 leurs privilèges Blancs.
00:40:40 Voici pourquoi le privilège Blanc existe.
00:40:43 C'est une réalité que les Blancs bénéficient davantage,
00:40:47 non gagnés.
00:40:49 Et alors, comment lutter contre ça ?
00:40:52 Eh bien, le Blanc doit démanteler le système.
00:40:55 Une fois que les Blancs ont compris
00:40:57 que les privilèges sont pour leur bénéfice,
00:41:01 il leur faut les revisiter.
00:41:03 Il faut s'éduquer soi-même.
00:41:05 Il faut lire des livres.
00:41:07 C'est-à-dire qu'on vous demande de vous démanteler,
00:41:10 de ne plus être dans votre culture, d'épouser.
00:41:13 On en revient pratiquement aux propos de tout à l'heure.
00:41:16 On est dans une américanisation.
00:41:18 On voit du racisme,
00:41:20 façon que les Américains l'ont imposé avec des Noirs
00:41:24 qui étaient des esclaves, alors que chez nous,
00:41:27 quand Joséphine Becker arrive, elle est émerveillée
00:41:30 d'être regardée comme un être humain.
00:41:32 Eh bien, non, on a extrapolé tout cela.
00:41:35 On a le néo-féminisme, toutes ces idées
00:41:38 qui nous polluent, qui nous corrompent
00:41:40 et qui nous empêchent d'être nous-mêmes.
00:41:42 Nous ne sommes plus que des marionnettes,
00:41:44 mais on appellera ça l'intelligence.
00:41:46 Moi, je dirais que c'est la bêtise artificielle.
00:41:50 -Oh non, j'applaudis.
00:41:53 Chacun son idée.
00:41:55 Quel est votre regard, puisque vous êtes spécialiste de ces questions ?
00:41:59 -Je ne dirais pas que je suis spécialiste,
00:42:01 mais comme tout le monde, je fais l'expérience.
00:42:03 L'intelligence artificielle repose sur une forme
00:42:06 de logiciel idéologique, on le constate aujourd'hui,
00:42:09 et falsifie la connaissance du monde.
00:42:11 Il faut comprendre, de tel logiciel,
00:42:13 il n'y a pas que Jiminy.
00:42:15 Imaginez des élèves qui décident aujourd'hui,
00:42:17 et plusieurs le font, pour composer leur rédaction,
00:42:19 pour faire leur recherche en histoire,
00:42:21 leur recherche en sociologie.
00:42:23 À partir d'un tel logiciel, les conditions d'accès
00:42:25 à la connaissance sont bloquées, sont falsifiées par tout cela.
00:42:29 J'ajoute une chose, parce que ça m'avait amusé,
00:42:32 c'est que l'intelligence artificielle,
00:42:34 version Chad JPT, ça manque terriblement d'humour.
00:42:37 Je prends la peine de le noter,
00:42:39 il y a un texte qui est paru sur l'incorrect,
00:42:41 Dophilie Rock, qui est une essayiste,
00:42:43 et elle faisait une blague à Chad JPT,
00:42:45 et Chad JPT la gronde, "tu ne peux pas faire ça,
00:42:47 tu ne peux pas faire ça", elle s'excuse,
00:42:49 et à la fin, Chad JPT dit "ce n'est pas une très bonne blague,
00:42:52 si vous voulez faire de l'humour, je vais vous suggérer
00:42:54 plutôt des blagues plus légères, qui sont compatibles
00:42:56 avec l'inclusion et la diversité".
00:42:58 C'est exceptionnel, quand même !
00:43:00 - Rééducation, absence de second degré,
00:43:03 et au final, rééducation, et tout ça,
00:43:06 à l'échelle de l'histoire, il n'y a pas un dictateur,
00:43:08 il n'y a pas un totalitarisme qui a rêvé d'avoir
00:43:10 un instrument de reconditionnement
00:43:12 des populations aussi puissant que cela.
00:43:14 - Mais ce que je ne comprends pas,
00:43:16 par exemple, Guillaume Bigot, c'est que
00:43:18 s'il n'y avait pas encore quelques personnes intelligentes,
00:43:21 l'intelligence artificielle nous dicterait
00:43:24 une certaine façon de penser.
00:43:26 - Oui, mais il y a un problème de compte à rebours,
00:43:28 parce qu'il faut bien comprendre la bascule.
00:43:31 - Parce que là, ce sont des utilisateurs qui se révoltent.
00:43:33 - Bien sûr, mais le simple...
00:43:35 - Allez Mathieu, je vous donne la parole.
00:43:37 - Je vais vous dire que l'intelligence artificielle
00:43:39 signe comme une technologie périmée.
00:43:41 La technologie périmée que nous sommes est encore capable
00:43:43 de reconnaître la falsification, mais on arrivera
00:43:45 un jour où nous ne serons plus capables,
00:43:47 où la possibilité même de s'y opposer sera vue
00:43:49 comme un acte non seulement de dissidence,
00:43:51 mais possiblement un acte de crime pensé
00:43:53 qu'il faudra punir.
00:43:55 - On voit qu'en fait, c'est la crétinerie
00:43:57 de l'occurrence walkiste américain
00:43:59 qui est rentrée dans la machine par des gens.
00:44:01 Mais ce qu'on ne voit pas, c'est la bascule.
00:44:03 On voit bien comment, par exemple, les calculatrices
00:44:05 complètement détruisent le calcul mental,
00:44:07 la capacité à faire des opérations,
00:44:09 qui était banale en réalité.
00:44:11 Deuxième étape, la culture générale.
00:44:13 Il ne sert à rien de stocker des informations,
00:44:15 puisqu'à Wikipédia.
00:44:17 Mais la troisième étape est beaucoup plus grave,
00:44:19 c'est la computation, c'est-à-dire le fait
00:44:21 de faire des opérations de mélange,
00:44:23 toutes les opérations logiques
00:44:25 de la culture générale.
00:44:27 Ce n'est pas seulement qu'ils ne pourront plus compter,
00:44:29 c'est qu'ils ne pourront plus réfléchir.
00:44:31 Donc cette intelligence artificielle,
00:44:33 Marc ne croit pas s'y bien dire,
00:44:35 elle va générer de la bêtise humaine
00:44:37 en quantité kilométrique, si vous voulez.
00:44:39 - Charlotte et Marc.
00:44:41 - J'ajouterais à tout ça, en effet,
00:44:43 enfin, je complèterais plus exactement
00:44:45 que c'est le rapport à la vérité tout court.
00:44:47 Tout ce que nous a dit Marc est faux, juste.
00:44:49 C'est faux.
00:44:51 Et là, il n'y a personne qui s'inquiéter
00:44:53 de la machine à fake news
00:44:55 et qui se défend sur des sujets moins détectables,
00:44:57 en effet, que ceux-là qui sont tellement énormes
00:44:59 que tout le monde les voit.
00:45:01 - Mais ils vont demander à la machine
00:45:03 qu'est-ce que la vérité ?
00:45:05 - C'est la logique des réseaux sociaux.
00:45:07 Aujourd'hui, l'étudiant va chercher la vérité,
00:45:09 vous tapez et on entre dans le monde
00:45:11 de la confusion et de l'illusion.
00:45:13 C'est-à-dire qu'il n'y a plus de connaissances
00:45:15 en tant que telles.
00:45:17 Il y a un amalgame.
00:45:19 Vous faites jaillir Louis XIV,
00:45:21 c'est aussi crédible de le voir noir
00:45:23 et on vous racontera quelque chose
00:45:25 de plus proche de l'essai.
00:45:26 - C'est un peu comme un professeur
00:45:28 puisque c'est inscrit dans la machine
00:45:30 qui est l'intelligence.
00:45:32 Mais la confusion la plus totale,
00:45:34 on n'est plus dans la réalité
00:45:36 et c'est pour ça qu'on passe son temps
00:45:38 à interroger son téléphone.
00:45:40 On ne parle plus avec son voisin.
00:45:42 - En fait, c'est l'abolition de la recherche
00:45:44 de la vérité et la distinction du mensonge.
00:45:46 Ce qui compte, c'est l'idéologie,
00:45:48 la ligne juste, la ligne fixée
00:45:50 et le mensonge et la vérité
00:45:53 et le réalisme. C'est la racine.
00:45:54 - Ce n'est pas le seul.
00:45:56 - Comment ?
00:45:58 - Ce n'est pas le seul.
00:46:00 - On finit par être coupables
00:46:02 d'inviter l'un ou l'autre.
00:46:04 - Merci. On va quand même laisser
00:46:06 quelques minutes pour le dernier sujet
00:46:08 sur ces informations du plan de sécurisation
00:46:10 des JO qui a été volé à la gare du Nord à Paris.
00:46:13 Comment ça se fait
00:46:15 et que ça dit de la France aujourd'hui
00:46:17 puisque c'est un moment capital dans le monde,
00:46:20 ce qui va se passer.
00:46:22 - On est là, en ce moment même.
00:46:24 Le Sénat se penche sur la question
00:46:26 de l'inscription de l'IVG dans la Constitution.
00:46:28 Le vote aura lieu d'un instant à l'autre.
00:46:30 Au coeur des débats, la question
00:46:32 de la clause de conscience des médecins.
00:46:34 Qu'est-ce que c'est que ça ?
00:46:36 Pourquoi cette question se pose ?
00:46:38 - On a compris, en effet,
00:46:40 que l'IVG a été inscrit dans la Constitution
00:46:43 par l'Assemblée, il doit l'être par le Sénat
00:46:45 et ensuite par les deux chambres aux deux tiers
00:46:47 réunies en congrès pour pouvoir faire
00:46:49 un changement constitutionnel.
00:46:51 C'est un changement que l'on peut adopter dans les mêmes termes.
00:46:53 Or, il y a eu un débat sémantique
00:46:55 qui va plus loin que le débat sémantique
00:46:57 mais qui s'est fait sur un plan sémantique
00:46:59 entre l'Assemblée et le Sénat.
00:47:01 L'Assemblée a inscrit l'IVG comme liberté garantie
00:47:04 et certains sénateurs ont déposé
00:47:06 deux amendements, notamment,
00:47:08 un, pour n'inscrire qu'une liberté,
00:47:10 pas garantie, pour que ce ne soit pas un droit opposable,
00:47:13 c'est-à-dire que si vous n'y avez pas accès,
00:47:15 vous ne pouvez pas poursuivre en justice,
00:47:17 et deuxième chose, pour placer la clause de conscience,
00:47:20 la clause de conscience des médecins,
00:47:22 au rang constitutionnel à égalité
00:47:24 avec le droit d'accès à l'avortement.
00:47:26 -Je fais une petite parenthèse.
00:47:28 A l'instant, on apprend que l'amendement
00:47:30 sur la clause de conscience vient d'être rejeté.
00:47:32 -Voilà. Donc, j'allais vous dire,
00:47:34 ils ont été rejetés tous les deux en commission des lois.
00:47:36 Donc, la clause de conscience a été rejetée
00:47:38 par le Sénat tout entier
00:47:40 et cette clause de conscience,
00:47:42 elle était proposée par certains médecins
00:47:44 parce qu'aujourd'hui, elle a valeur légale.
00:47:47 Or, si le droit est garanti,
00:47:49 le droit d'accès à l'IVG est garanti par la Constitution,
00:47:52 alors un médecin ne pourra plus le refuser
00:47:55 puisque sa clause de conscience, à lui, ne sera que légale
00:47:58 par rapport à l'accès à l'IVG qui, lui, sera constitutionnel.
00:48:02 Alors, la question qui se pose, évidemment,
00:48:04 et celle qui est derrière votre question,
00:48:06 pourquoi est-ce que la clause de conscience est un enjeu ?
00:48:08 Il faut comprendre pourquoi il y a une clause de conscience
00:48:11 spécifique sur l'IVG.
00:48:13 Il y a une clause de conscience générale pour les médecins
00:48:15 et il y a une clause de conscience spécifique
00:48:17 qui a été voulue à l'époque par Simone Veil elle-même.
00:48:20 En ces termes, elle le disait, je le dis avec toute ma conviction,
00:48:23 l'avortement doit rester l'exception,
00:48:25 l'ultime recours pour des situations sans issue.
00:48:27 Il va de soi qu'aucun médecin ou auxiliaire médical
00:48:31 ne sera jamais tenu d'y participer.
00:48:34 Et pourquoi dit-elle ceci ?
00:48:36 Parce qu'à l'époque où elle dépénalise l'avortement,
00:48:39 où elle propose cette dépénalisation,
00:48:41 le respect de la vie, de toute vie,
00:48:44 et donc de la vie à naître du foetus
00:48:47 est une règle prescrite par le code pénal
00:48:50 et que l'avortement devient l'exception.
00:48:52 C'est pour ça qu'il est dépénalisé à l'époque.
00:48:55 Et si l'avortement devient une valeur constitutionnelle,
00:48:59 alors cette question-là se pose.
00:49:01 Pourquoi est-ce qu'elle se pose et pourquoi elle est devenue
00:49:03 un enjeu notamment soulevé par certains sénateurs ?
00:49:06 Parce que cette clause de conscience spécifique,
00:49:09 plusieurs militantes, notamment néo-féministes,
00:49:12 et certains partis, notamment à gauche,
00:49:14 la remettent régulièrement en cause.
00:49:16 Il y a eu deux propositions de loi ces dernières années
00:49:18 pour supprimer cette clause de conscience spécifique.
00:49:21 La dernière en date, c'était par une ancienne députée LREM en 2020.
00:49:25 Vous savez, quand on est passé de 12 à 14 semaines,
00:49:27 elle voulait également supprimer la clause de conscience.
00:49:29 Ça n'a pas été fait parce que, un, l'Ordre des médecins s'y est opposé,
00:49:33 deux, le Conseil consultatif national d'éthique s'y était également opposé.
00:49:37 Le planning familial demande cette suppression de la clause de conscience
00:49:40 depuis extrêmement longtemps.
00:49:42 Et alors cette fois-ci, le garde des Sceaux
00:49:44 et le rapporteur de la loi ont dit que la clause de conscience
00:49:47 n'était pas en jeu, mais je note quand même
00:49:49 qu'elle n'est pas inscrite à valeur constitutionnelle
00:49:52 au même niveau, et le président du syndicat national
00:49:55 des gynécologues obstétriciens s'est inquiété de cette question,
00:49:59 en disant que si ça n'a que valeur légale,
00:50:01 c'est donc moindre que le droit d'accès à l'IVG.
00:50:05 Or, ce qu'on retrouve derrière cette bataille sémantique,
00:50:07 c'est que si l'avortement est inscrit dans la Constitution,
00:50:10 donc c'est le vote qu'on va avoir dans quelques minutes,
00:50:12 si c'est inscrit comme une liberté,
00:50:15 alors c'est simplement, en effet, encore une fois,
00:50:17 un mimétisme américain, parce que déjà,
00:50:20 le Conseil constitutionnel fait découler l'IVG
00:50:23 comme un droit, du droit individuel
00:50:26 qui est déjà constitutionnel.
00:50:28 Si ça devient une liberté garantie,
00:50:31 alors là, ça devient opposable,
00:50:34 et donc une femme qui n'aurait pas accès à l'avortement,
00:50:36 par exemple parce qu'un médecin opposerait sa clause de conscience,
00:50:39 eh bien alors là, c'est le médecin qui a tort,
00:50:42 puisque c'est le droit à l'IVG qui a valeur constitutionnelle.
00:50:46 Voilà quels sont les enjeux, on va dire,
00:50:48 derrière cette bataille qui n'a l'air que sémantique
00:50:51 et finalement anecdotique.
00:50:53 - Alors, en attendant le vote, pourquoi, dites-vous,
00:50:56 que le débat s'est déplacé, finalement, au fil des années ?
00:50:59 Et est-ce que ce n'est pas toujours quand même
00:51:01 celui de la liberté de la femme ?
00:51:03 - Eh bien non, justement, ça n'a pas toujours été
00:51:05 une question de liberté de la femme. Pourquoi ?
00:51:07 Parce qu'initialement, le débat, quand vous reprenez les débats
00:51:10 à l'époque de la dépénalisation, initialement,
00:51:13 le débat était entre le droit, justement, à la protection du fœtus
00:51:18 et la question de la santé publique
00:51:20 des femmes qui avaient recours clandestinement à l'avortement
00:51:23 et dont certaines en mourraient ou avaient des complications atroces.
00:51:27 Donc la question se faisait sur le terrain de la santé publique
00:51:30 et du curseur entre ces deux questions.
00:51:33 Ce n'était pas un droit, mais une dérogation
00:51:36 au droit à vivre du fœtus, qui était le premier droit
00:51:39 qui a été observé initialement.
00:51:41 Donc c'est vraiment entre ces deux questions
00:51:43 que la loi s'est faite.
00:51:44 Si on ne comprend pas ça, il est absurde de penser
00:51:47 qu'une clause de conscience a été posée dans cette loi à ce moment-là.
00:51:51 Puisque si ça n'est qu'une question du droit des femmes,
00:51:54 pourquoi y aurait-il une clause de conscience accordée à certains ?
00:51:57 C'est évidemment sur la question du fœtus
00:51:59 et non pas sur la question du droit des femmes
00:52:01 que cette clause de conscience a été posée.
00:52:03 Et d'ailleurs, notons qu'une clause de conscience spécifique
00:52:06 existe aussi pour la recherche sur l'embryon,
00:52:08 pour la même question.
00:52:09 Derrière cette clause de conscience se pose simplement
00:52:12 la question de ce qu'est exactement l'avortement.
00:52:15 Quel est cet acte exactement ?
00:52:18 Puisqu'il n'est pas comme les autres actes médicaux
00:52:20 où vous n'avez pas une clause de conscience spécifique
00:52:22 pour retirer une appendice,
00:52:23 vous n'avez pas une clause de conscience spécifique
00:52:25 pour tous les actes médicaux dont il s'agit.
00:52:28 Donc il ne s'agit pas, là, en l'occurrence,
00:52:30 d'être d'accord ou non, de juger telle ou telle personne,
00:52:33 il s'agit d'étudier l'acte.
00:52:35 Si nous voulons vraiment être libres et responsables,
00:52:37 comme n'importe quel adulte,
00:52:38 il faut voir quel est cet acte-là,
00:52:41 et derrière cet acte-là,
00:52:42 quel est le débat qui se pose depuis 1975
00:52:45 et que certains, très peu, posent encore.
00:52:48 Parce que l'immense majorité des Français
00:52:49 est pour la constitutionnalisation
00:52:51 une majorité encore plus grande
00:52:54 et pour le droit à l'avortement.
00:52:55 Donc il n'y a pas du tout de menace sur cette question,
00:52:57 contrairement à ce que certains essayent de dire.
00:53:00 Mais seulement derrière la question,
00:53:02 on voit que, quand je dis "le débat s'est déplacé",
00:53:05 c'est qu'on voit bien que ce débat-là n'existe plus.
00:53:07 Il est devenu "mon corps, mon choix".
00:53:10 C'est le slogan de défense de l'avortement.
00:53:13 "Mon corps, mon choix".
00:53:14 Il n'est plus devenu qu'un droit de la femme.
00:53:16 Mais comment est-ce qu'on comprend que Simone Veil, à l'époque,
00:53:19 dit "c'est un drame qu'il faudra tenter d'éviter".
00:53:22 On comprend bien que si c'est un drame,
00:53:24 ce n'est pas le droit de la femme qui est un drame, à l'époque.
00:53:27 Donc on voit bien que le débat s'est tout simplement déplacé.
00:53:30 Et la CEDH, qui a été interrogée,
00:53:32 en l'occurrence, c'était en 2004,
00:53:34 une mère qui avait été avortée par erreur.
00:53:36 Je ne vais pas revenir sur cette histoire.
00:53:38 Elle avait été avortée à la place d'une autre
00:53:40 qui devait se faire retirer un stérilet.
00:53:42 Et la CEDH est interrogée à ce moment-là
00:53:45 et elle dit "il n'est pas souhaitable,
00:53:47 "ni même possible actuellement, de répondre dans l'abstrait
00:53:50 "à la question de savoir si l'enfant à naître est une personne
00:53:53 "au sens de l'article 2 de la Convention".
00:53:56 Et cette question "mon corps, mon choix",
00:53:58 donc le corps de la femme,
00:54:00 ne répond pas à cette question qui hante un peu nos débats,
00:54:03 qui est celle de "qu'est-ce qu'un embryon ?
00:54:05 "Est-ce que c'est un être ? Est-ce que c'est une vie ?
00:54:07 "Est-ce que c'est un être en puissance ?
00:54:09 "Est-ce que c'est quelque chose ? Est-ce que c'est rien ?"
00:54:11 Et il faut voir, qu'on soit d'accord ou pas,
00:54:14 que les gens qui s'opposent à l'avortement
00:54:16 ou les médecins ou les infirmiers
00:54:18 qui invoquent une clause de conscience
00:54:20 simplement ne remettent pas en cause le droit de la femme,
00:54:24 ils interrogent le droit du fœtus, de l'embryon,
00:54:27 le statut de cet embryon.
00:54:29 Qu'est-ce que c'est que cet embryon ?
00:54:31 Et on voit que ce débat, qu'on le veuille ou non,
00:54:33 il hante la question du droit et de l'accès à l'IVG de toute façon.
00:54:39 - Un débat qui hante, un débat délicat aussi.
00:54:42 C'est surtout la question de la protection de l'avortement
00:54:45 qui inquiète aujourd'hui dans le débat politique et public.
00:54:48 Est-ce que là, ce n'est pas quand même légitime ?
00:54:50 - Les évolutions, honnêtement, depuis 1975,
00:54:53 les évolutions se sont toujours faites en faveur
00:54:58 d'un plus grand accès, d'un accès plus large à l'avortement.
00:55:01 On a supprimé le délai de réflexion,
00:55:03 on a supprimé l'entretien avec un psychologue,
00:55:05 on a rallongé le délai de 10 à 11 à 12,
00:55:08 puis à 14 semaines en 2020.
00:55:11 Et il y a un accès aujourd'hui qui n'est pas du tout menacé à l'avortement.
00:55:15 Et ce sont les autorités qui le disent, le dernier rapport de 2020 le disait.
00:55:18 Mais cette question, elle hante malgré tout les débats. Pourquoi ?
00:55:21 Parce que si on ne définit pas clairement l'embryon,
00:55:24 la CODH nous dit que ce n'est pas souhaitable, ni même possible de le faire,
00:55:28 c'est que qu'est-ce qui différencie un embryon à 12 ou à 14 semaines ?
00:55:32 Aujourd'hui, c'est possible jusqu'à 14 semaines,
00:55:34 mais il y a deux ans, ça n'était pas possible.
00:55:36 Aujourd'hui, ça n'est pas possible à 15, alors que dans d'autres pays, ça l'est.
00:55:39 Quelle est la différence entre ces différents embryons ?
00:55:42 La réponse n'existe pas.
00:55:44 Quid de l'avortement médical, cette fois-ci,
00:55:46 qui peut se faire jusqu'au terme de la grossesse,
00:55:48 si, par exemple, il y a un handicap ou un risque pour la mère ?
00:55:51 On comprend bien que la situation change,
00:55:54 pas le statut de l'embryon, pas ce qu'est l'embryon.
00:55:57 Quelle est la différence médicale entre l'embryon qui est souhaité,
00:56:02 donc la grossesse qui va jusqu'à terme, et l'embryon...
00:56:05 -Pour en parler, on voit les images du vote en direct.
00:56:08 -Et l'embryon qui n'est pas souhaité.
00:56:10 Par ailleurs, il y a une autre question.
00:56:12 En parallèle, on s'inquiète du deuil périnatal,
00:56:15 donc du deuil de l'enfant qui n'est pas accouché vivant.
00:56:18 On nous explique qu'il y a une douleur très forte
00:56:21 et qui est prise en compte de la fausse couche.
00:56:23 La peine de cette mère, par exemple,
00:56:25 au moment de l'accident avec Pierre Palmate,
00:56:28 toutes ces questions hantent cette question-là.
00:56:31 On en avait beaucoup discuté parce que tout le monde sent bien
00:56:34 et il n'y a pas de différence médicale
00:56:36 entre un embryon qui est souhaité ou qui ne l'est pas.
00:56:39 C'est cette définition-là qui est derrière les débats
00:56:42 et non pas des gens qui sont pour ou contre le droit des femmes.
00:56:45 On gagnerait tous, en sérénité et en intelligence,
00:56:48 à respecter des avis qui sont contraires
00:56:51 en s'adressant aux intelligences
00:56:53 plutôt qu'en expliquant que certains sont pour ou contre les femmes,
00:56:56 ce qui me semble être assez peu intelligent
00:56:59 pour reprendre la chronique de Marc.
00:57:02 - Merci, Charlotte, pour ce délicat sujet.
00:57:04 Donc, d'un instant à l'autre, on saura.
00:57:06 On garde un peu les images, si vous permettez,
00:57:08 sur la fin de cette émission.
00:57:10 On rappelle que Gérard Larcher était contre
00:57:12 l'inscription de l'aventement dans la Constitution.
00:57:14 Le vote a lieu en ce moment.
00:57:16 Mathieu Beaucoupté, on apprenait ce matin
00:57:18 que les plans de sécurité des I.O. ont été volés ces derniers jours.
00:57:22 Est-ce un fait divers ?
00:57:24 On est en train de voir le résultat.
00:57:27 Voilà. Donc, on voit à l'instant en direct
00:57:31 que l'inscription dans la Constitution a été adoptée
00:57:36 et donc validée sans véritable grosse surprise, finalement,
00:57:39 même si on savait que l'extrême-droite était...
00:57:41 - Je ne sais pas du coup ce qui me rend,
00:57:43 mais je vois juste "liberté de recourir".
00:57:45 Je ne sais pas si c'est dans les mêmes termes que l'Assemblée.
00:57:49 - "Liberté de recourir".
00:57:51 - On peut pas remettre l'image ? Juste 3 secondes que je vois.
00:57:54 Pardon ? "Liberté de recourir à l'interruption volontaire de grossesse".
00:57:58 En tout cas, le Sénat vote en faveur.
00:58:01 Votants 339, ex-mémés 317,
00:58:03 pour 267, contre très peu, finalement.
00:58:06 - Merci beaucoup pour cette information en direct sur CNews.
00:58:11 Alors, je disais, pour terminer,
00:58:13 excusez-moi, on a pris beaucoup de temps ce soir.
00:58:15 - On va faire ça rapidement.
00:58:17 - Comment c'est possible ? Soyons clairs.
00:58:19 Comment c'est possible qu'à quelques mois des JO,
00:58:21 un événement mondial, dans une capitale aussi merveilleuse que Paris,
00:58:25 on puisse voler les plans de sécurisation des JO ?
00:58:28 - Alors, je vous ferai une réponse rapide et synthétique.
00:58:31 Ce qui est plutôt amusant, c'est que j'ai l'impression d'être dans
00:58:33 "Tintin et les Picarross" ou "Tintin en Sile d'Avis".
00:58:36 C'est-à-dire, là, qu'est-ce qu'on a ?
00:58:38 On a l'ingénieur, un ingénieur de la ville de Paris,
00:58:40 qui transportait avec lui la mallette absolument nécessaire,
00:58:42 portant les codes secrets de la protection des JO.
00:58:45 En fait, c'est un mauvais film d'OSS 117.
00:58:48 - Un ingénieur dédié à la cybersécurité.
00:58:49 - C'est encore mieux. Et là, il portait donc les...
00:58:52 - Les clés USB.
00:58:53 - Les clés USB. Genre, je possède ici les codes qui assurent la sécurité du monde.
00:58:58 Et qu'est-ce qui se passe ? Le type, donc, réussit à perdre
00:59:01 ou se faire voler sa mallette.
00:59:03 C'est pas très, très clair dans le train, dans les circonstances.
00:59:06 Alors, je résumerai ça de la manière suivante.
00:59:08 Cet événement, alors qu'on sait déjà que les JO,
00:59:11 ça commence à être compliqué pour la France.
00:59:13 Les JO, c'était censé être le grand moment de consécration,
00:59:17 un grand moment de fierté.
00:59:18 Et tous appréhendent désormais les JO sous le signe de la plus grande inquiétude.
00:59:23 J'ai l'impression que ce qu'on voit en ce moment,
00:59:25 on vient confirmer l'existence d'un concept philosophique nouveau,
00:59:28 la poisse.
00:59:29 C'est-à-dire, fondamentalement, il y a le concept de poisse,
00:59:32 c'est nécessaire pour comprendre ce qui se passe,
00:59:34 ou la malchance absolutisée.
00:59:36 Alors, qu'on se comprenne tous les enjeux des JO pour l'instant.
00:59:39 Enjeux sécuritaires, menaces terroristes, insécurité.
00:59:42 Aussi, radicalisation autoritaire de l'État,
00:59:45 le confinement olympique dont on a déjà parlé.
00:59:47 Et le cauchemar pour tous ceux qui vivent à Paris
00:59:49 et qui devront peut-être se promener avec leur QR code dans les circonstances.
00:59:52 Et à travers tout ça, la bêtise humaine était capable de faire basculer quelque chose.
00:59:56 De quelle manière l'ingénieur spécialisé transportait la clé USB qui fait tout tomber.
01:00:01 - Merci Mathieu pour votre regard.
01:00:04 On va s'arrêter là.
01:00:05 Et je rappelle que, donc, on a pu vivre en direct le vote de l'inscription de l'IVG dans la Constitution.
01:00:13 Eric Dupond-Moretti s'est exprimé en déclarant que le Sénat, je cite,
01:00:17 "a ouvert une nouvelle page du droit des femmes".
01:00:20 C'est un vote historique.
01:00:22 Et je rappelle donc qu'a priori, les députés et sénateurs pourront être réunis
01:00:26 dès la semaine prochaine en congrès à Versailles pour valider tout cela.
01:00:29 Excellente idée de programme. Merci à tous.
01:00:31 Pascal Proleur, Dépro2.
01:00:33 [SILENCE]