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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00 - Oui, on va me voir maquiller. Je suis désolée, j'ai pas fini.
00:03 Non mais attends, mon gars, dans l'oreillette, il est 19h01, l'info Simon Guila.
00:08 - Et vous terminez pendant ce temps-là ? - Oui.
00:10 - Allez-y. Bonsoir, Christine. Et bonsoir à tous.
00:15 À Grenoble, un homme de 20 ans est activement recherché par la police,
00:18 suspecté d'être l'auteur de plusieurs viols et agressions sexuelles.
00:21 L'individu a été aperçu entièrement vêtu de noir et circulant sur une trottinette.
00:25 Les faits qui lui sont reprochés ont été commis entre le 22 janvier et le 16 mars.
00:29 Plus de 170 Français et 70 ressortissants étrangers ont été évacués d'Haïti à bord d'hélicoptères.
00:35 Il s'agit de personnes en état de vulnérabilité, indique le Quai d'Orsay.
00:40 Le pays est plongé dans le chaos en proie à l'ultra-violence des gangs qui prospèrent sur place.
00:45 Et puis le parquet espagnol demande 2 ans et demi de prison contre Luis Rubiales.
00:49 L'ancien président de la Fédération française d'Espagnol de football est poursuivi pour agression sexuelle
00:55 après avoir embrassé par surprise une joueuse de l'équipe d'Espagne juste après le sacre de la Fora en Coupe du Monde.
01:01 Merci beaucoup Simon Guilain.
01:03 Au sommaire ce soir, les responsables de l'émission "Quotidien" avec Yann Barthez
01:09 sont assumés ne pas invités de membres du RN, auditionnés ce matin en commission d'enquête parlementaire.
01:17 Ils expliquent que le temps de parole est pourtant parfaitement respecté.
01:21 L'équipe de "Quotidien" rappelle qu'ils n'ont eu aucun dérapage, aucune procédure de sanction, aucune mise en demeure de l'ARCOM.
01:28 Sont-ils exemplaires ou bénéficient-ils d'une certaine impunité ?
01:32 L'édito de Mathieu Boquecote.
01:34 Notre ministre des armées a remis une pièce dans la machine de l'engrenage face à la guerre.
01:40 Dans le cadre de l'économie de guerre, Sébastien Lecornu s'est dit prêt à recourir à des réquisitions.
01:45 Si les cadences et les délais de production n'étaient pas tenus par les industriels,
01:50 en quoi est-ce une menace pour les industriels de l'armement français ?
01:54 Le moment est-il venu pour la France de changer d'échelle et de modèle de production en matière d'armement ?
01:59 Que penser de cette course à l'armement ? L'analyse de Guillaume Bigot.
02:04 Lors de l'audition des équipes de "Quotidien", il y a une remarque qui a interpellé Marc Menon.
02:09 "On fait partie des émissions qui ont reçu le plus de transgenres dans le paysage audiovisuel", a déclaré un des membres de l'équipe.
02:16 En quoi sommes-nous dans l'information, le divertissement ou l'idéologie ? Le regard de Marc Menon.
02:24 L'élève à l'origine du départ du proviseur du lycée Maurice Ravel à Paris, qui avait refusé de retirer son voile,
02:33 se dit désolé et condamne les menaces de mort à Prenton ce soir.
02:38 Il est clair qu'un cap a été franchi dans l'éducation nationale depuis que le proviseur du lycée a quitté ses fonctions.
02:44 La ministre de l'éducation nationale avait promis un bouclier de protection, qui s'est avéré inefficace.
02:51 Le proviseur a été reçu par le Premier ministre Gabriel Attal cet après-midi.
02:55 Qu'en est-il ? Pourquoi le choc est-il si puissant avec cet échec face à la loi de décryptage de Charlotte Dornel ?
03:02 Au premier jour de sa visite d'État au Brésil, Emmanuel Macron a remis la Légion d'honneur au chef amérindien Raoni,
03:09 icône de la défense de la forêt amazonienne et des peuples autochtones.
03:13 Cette séquence a beaucoup fait réagir. Pourquoi ?
03:16 Le bilan carbone du président ? La tenue vestimentaire du chef de l'État ?
03:20 Le paradoxe entre la guerre qui se rapproche avec la Russie et l'exotisme de la séquence ?
03:25 Emmanuel Macron est-il en campagne internationale ? L'édito de Mathieu Bocoté.
03:29 Une heure pour prendre un peu de hauteur avec nos mousquetaires ce soir.
03:33 Guillaume Bigot est avec nous. C'est parti.
03:37 (Générique)
03:48 Yann Barthez a été auditionné devant la commission d'enquête aujourd'hui.
03:53 En bref, je suis fier de rendre, je l'espère, ne serait-ce qu'un peu, les téléspectateurs curieux, curieux comme nous le sommes.
04:01 Et il me manque la fin.
04:04 Hop.
04:07 Ah, il me manque la fin.
04:10 (Rires)
04:13 - Ne vous en faites pas, ça nous arrive aussi. - Bah oui, j'imagine.
04:16 C'est con, ça partait bien.
04:18 Donc voilà, je voulais juste rappeler que, malgré tout ça,
04:22 quotidien, c'est zéro dérapage, zéro procédure de sanction, zéro amende, zéro mise en demeure de l'ARCOM,
04:28 zéro mise en garde et aucune procédure en diffamation.
04:31 Merci de m'avoir écouté.
04:33 C'était une audience très attendue.
04:35 Mathieu Bocote, quelques heures plus tard, l'heure est venue du décryptage.
04:40 Que retenir de ce passage, selon vous ?
04:43 Alors, une chose première, vous vous demandez tous, c'est une question qu'on se posait.
04:47 Yann Barthez, qu'est-ce que c'est Yann Barthez sans oreillette ?
04:51 Yann Barthez sans oreillette et sans fiche.
04:53 Qu'est-ce que ça donne Yann Barthez laissé à lui-même ?
04:56 Il est arrivé, il était sûr de lui.
04:58 Il est arrivé, bon, il faut dire que c'est un homme qui est toujours très élégant à l'écran,
05:01 témoigner de son respect pour les parlementaires aujourd'hui.
05:04 Je peux vous interrompre avant de commencer ?
05:05 Oui.
05:06 Il vous lâche tout le temps dans leur émission, donc faites attention, vous serez lâché.
05:09 Ah mais j'en ai aucun doute, mais pour me lâcher, il va avoir besoin de tous...
05:12 Ils sont juste en dessous de nous.
05:13 Mais je note une chose, pour me lâcher, il va avoir besoin de tous ceux qui écriront
05:15 les petites blagues qu'il utilisera pour nous lâcher,
05:17 parce que laissé à lui-même, il ne peut pas lâcher, il est muet.
05:21 Parce que revenons-y un instant, Yann Barthez donc se présente normalement devant son émission,
05:27 toujours très correctement vêtu, et là, devant les parlementaires, devant l'Assemblée nationale,
05:32 il se présente habillé à la manière de SDF ou en tenue chalet,
05:37 pour nous montrer tout le respect qu'il a pour l'institution.
05:40 Il arrive avec une déclaration, on est très sûr, il attaque, il multiplie les tirs,
05:44 il multiplie les petites saillies, il nous montre à quel point il est sûr de lui.
05:48 Yann Barthez, avec un texte, c'est du solide.
05:51 Et il manque soudainement, on l'a vu, une page.
05:54 Et là soudainement, Yann Barthez est désorienté.
05:56 Yann Barthez ne sait plus quoi dire.
05:58 On voudrait bien lui dire « Aller à l'oreillette », mais il n'y a pas d'oreillette.
06:01 On voudrait bien lui confier une fiche de plus, mais il a perdu ses fiches.
06:04 Donc que se passe-t-il? Yann Barthez est presque muet.
06:07 Les quelques dernières lignes qu'il pourrait prononcer, s'il les connaissait par cœur,
06:10 même pas s'il les savait de lui-même, il ne peut pas.
06:13 Donc qu'est-ce qui se passe? Il panique, il panique, il cherche ses fiches.
06:16 Et à ce moment, qu'est-ce qu'on voit? Yann Barthez sans oreillette ni fiche.
06:19 Yann Barthez, c'est muet. Et soudainement, il y a un petit côté Calimero. J'y reviendrai.
06:24 C'est vraiment trop injuste, tant que tu n'es pas méfie.
06:26 Et là, qu'est-ce qu'on voit avec cette scène assez gênante chez lui?
06:29 C'est que l'essai en lui-même, c'est une forme de marionnette, c'est un pantin.
06:32 C'est quelqu'un qui parle lorsqu'on le fait parler,
06:34 mais lorsqu'il parle par lui-même, il ne le dit pas grand-chose.
06:37 Premier élément qui me semble assez intéressant, donc globalement la bête défardée,
06:42 l'homme sans ses beaux atours, était finalement une bête assez peu terrifiante.
06:46 On aimerait l'éviter en débat. Ce serait intéressant de voir dans quelle mesure
06:49 il est capable de délire pendant plus de 15 secondes sans une fiche ou sans quelqu'un
06:52 pour lui chuchoter ce qu'il doit penser. Je laisse ça de côté.
06:55 J'ai dit sans tout respect, j'ai simplement décrit la scène qu'on a eue devant nous.
06:58 Ensuite, deuxième temps, et c'est assez intéressant, de cette séance à l'Assemblée.
07:03 Alors là, les patrons ont pris le relais.
07:05 Les patrons, ça, en gros, ils ont dit « Fini, arrête, c'est terminé, merci. »
07:09 Et là, je note, soit distant, soit distant, que lorsque Barthez voulait intervenir à nouveau,
07:13 il tendait le doigt comme ça « S'il vous plaît, monsieur, est-ce que je peux dire quelque chose ? »
07:15 Et puis on voit, à un moment donné, le regard d'un de ses patrons qui le regarde sur le mode
07:18 « Non, non, il ne va pas encore parler, celui-là. »
07:20 Quoi qu'il en soit, j'y reviens, les patrons, sur l'essentiel, ont un discours, eux, beaucoup plus sobre.
07:25 D'ailleurs, il y a une petite phrase de Haraïa Prékion qui m'a beaucoup plu.
07:28 Je vais vous la montrer en fin de séquence au cours de l'émission.
07:30 Alors, beaucoup plus sobre, beaucoup plus calme. Ils disent qu'ils respectent les obligations.
07:35 Enfin, ils nous disent finalement « Nous ne savons pas pourquoi nous sommes là. »
07:38 Ils le défient à quelques reprises, soit disant, en passant les parlementaires,
07:41 en disant « Nous sommes ici parce que le RNFN nous a invités. »
07:44 Et c'est le président de la séance qui est obligé de les rappeler à l'ordre en disant
07:48 « Non, non, non, c'est l'Assemblée qui vous invite.
07:50 Vous n'êtes pas ici pour régler vos comptes avec des parlementaires que vous rencontrez pour la première fois
07:54 parce que vous ne les invitez jamais.
07:56 Et vous n'êtes pas ici pour régler vos comptes personnellement.
07:58 Répondez s'il vous plaît aux parlementaires. »
08:00 Et là, on voit qu'ils sont un peu dérangés quand même dans cette équipe de fine lame.
08:04 J'ajoute une chose qui est intéressante, c'est le débat sur l'invitation au nom du RN.
08:09 Et là, soyons honnêtes, on est passé à côté de l'événement.
08:12 C'est-à-dire les questions qui auraient dû être posées sur pourquoi refusez-vous systématiquement
08:17 d'inviter les représentants d'un parti qui fait 42% de la présidentielle,
08:21 qui a plusieurs dizaines de députés.
08:23 Pourquoi refusez-vous d'inviter?
08:25 Et là, il n'y a pas de réponse parce qu'il n'y a pas de question.
08:27 Parce que la question n'est pas posée même par les gens du RN qui étaient un peu absents du rendez-vous.
08:32 Ce qui est toujours un problème puisqu'ils étaient à l'origine du rendez-vous.
08:35 Donc là, ces gens-là, les gens du RN, n'ont pas posé des questions.
08:38 Donc, on s'est blindés chez les gens du quotidien sur le mode, vous savez,
08:42 on respecte les obligations, l'obligation légale, stricte, nous nous y tenons.
08:46 Elle ne nous oblige pas à recevoir des parlementaires.
08:49 Donc, nous, c'est la loi, strictement la loi, seulement la loi.
08:52 Ce à quoi on pourrait répondre que c'est news, on respecte strictement la loi.
08:55 Et en plus, nous, on invite tout le monde et on a les exigences du pluralisme.
08:59 Mais quand vient le temps de réécrire la loi, ce n'est pas par quotidien qu'on passe.
09:02 C'est étrange, peut-être, est-ce qu'il y a un biais quelque part dans la société?
09:05 - Ils ont expliqué que c'est par des magnétos, effectivement,
09:09 qu'il n'y a pas le Rassemblement national, pas en invitant.
09:12 - Et ils précisent, ils tiennent à dire qu'ils n'ont pas d'hostilité particulière
09:15 envers quelque courant politique que ce soit.
09:17 C'est assez intéressant. Ça nous avait un peu échappé quand même.
09:20 Cela dit, il y a quelque chose, il y a le grand basculement,
09:23 parce que finalement, il y a eu les reproches inattendues
09:25 qui ont été faites à quotidien dans le cadre de cette séance,
09:28 lorsque finalement, on a cru comprendre que quotidien, le vrai problème, en fait,
09:31 c'est que c'était une émission qui basculait à l'extrême droite.
09:34 C'est une émission qui est coupable de vrais tares idéologiques.
09:38 C'est l'émission qui embrasse la bête réactionnaire sur la bouche.
09:41 Ça, je ne l'avais pas vu venir.
09:43 - Mais comment cette inversion est-elle possible, Mathieu Boscotti?
09:47 De quoi vous parlez, justement, lorsque vous dites...
09:49 - Deux scènes, deux scènes merveilleuses.
09:52 La scène 1, où on explique...
09:54 Elisabeth Rodinesco, qui est psychanalyste, très critiquable par ailleurs,
09:57 mais quoi qu'il en soit, elle était invitée à quotidien,
10:00 et elle parle sur la question trans d'une épidémie de trans aujourd'hui.
10:04 Le terme lui appartient, nous ne le revendiquons pas,
10:06 mais elle utilise cette formule.
10:08 Là, Barthez, à ce moment-là, en temps réel, avait dit,
10:11 vous savez, vous allez peut-être un peu loin.
10:13 Je devine qu'on lui avait soufflé à l'oreillette.
10:15 On a une oreillette, on sait quoi répondre.
10:17 Mais à ce moment-là, ce qui est intéressant, c'est que les parlementaires,
10:20 LFI, disent, vous ne trouvez pas que vous n'en avez pas fait assez?
10:23 En fait, est-ce que vous n'avez pas été coupable, en fait,
10:25 de complaisance pour la transphobie?
10:27 Ce ne sont pas leurs mots, mais c'est ce que ça voulait dire.
10:29 Ce à quoi un des hommes qui était présent,
10:31 Marc nous en parlera dans un instant, dit, non, non, non, non, non,
10:34 on est ceux qui avons reçu le plus de trans sur notre plateau,
10:37 même le fameux enfant trans que nous avons reçu,
10:40 n'est-ce pas la preuve que nous sommes moralement bons?
10:42 Mais, premier élément, nos amis de quotidien se sont fait coincer pour transphobie.
10:47 De même que pour racisme. Pourquoi?
10:50 Ça, c'est intéressant, parce qu'apparemment, Nicolas Sarkozy,
10:52 dans une phrase qui aurait été tirée de son contexte,
10:54 aurait eu des propos qui pourraient laisser croire
10:56 qu'il était potentiellement raciste.
10:58 Mais, vous savez, vous, Barthez, vous n'êtes pas complice de ce racisme potentiellement.
11:01 C'est la question qui était posée à sa manière.
11:03 Et là, Yann Barthez, avec une réponse étonnante, nous dit, vous savez,
11:07 c'est une phrase qui était prise hors contexte.
11:10 Est-ce qu'on m'explique ici que quotidien décide de s'en prendre
11:12 à des phrases prises hors contexte?
11:14 C'est quand même du génie.
11:16 Si quotidien ne se spécialise pas dans le hors contexte,
11:18 que fait quotidien? Mais il va encore plus loin.
11:20 - Donc, si j'ai bien compris, il s'excuse en disant
11:23 que la phrase a été prise hors contexte,
11:25 alors que c'est l'ADN même de son émission.
11:27 C'est quand même du génie. Et plus encore, lorsqu'on lui demande,
11:29 vous utilisez beaucoup les microperches.
11:31 Vous savez, cette manière d'espionner les gens en public
11:33 avec les microperches.
11:35 C'est la meilleure manière d'avoir des phrases hors contexte.
11:38 Et là, il dit, c'est une méthode de journalisme parmi d'autres.
11:40 Donc, il légitime lui-même les techniques qui permettent
11:43 d'avoir des phrases hors contexte,
11:45 mais au moment de se défendre sur Sarkozy,
11:47 il nous dit, c'est une phrase hors contexte.
11:49 C'est du génie.
11:50 Alors, j'aimerais simplement rappeler une chose qui me semble importante.
11:52 Je vais me permettre un petit détour par l'époque du petit journal.
11:55 J'en ai déjà parlé une fois, mais je tiens à la rappeler
11:57 parce que c'est absolument fondamental.
11:59 - Dites-nous.
12:00 - C'est à l'époque, donc c'est avant-quotidien,
12:02 mais on pourrait dire que c'est pré-quotidien.
12:04 En 2016, Marine Le Pen vient au Québec.
12:06 Je vais pas raconter l'anecdote parce que ça touche la France directement.
12:09 Elle arrive au Québec et elle est interviewée
12:12 par une journaliste de chez nous.
12:14 Ça dure une demi-heure environ.
12:16 Et honnêtement, tous les Québécois qui ont vu la scène
12:18 vous le diront, c'était une catastrophe pour la journaliste.
12:21 Elle s'était... Enfin, elle était déchiquetée dans le débat.
12:24 Marine Le Pen l'avait trucidée rhétoriquement, disons ça comme ça.
12:27 C'est un effondrement.
12:28 Elle n'était pas intellectuellement au niveau de la journaliste.
12:31 Tout le monde, même les adversaires les plus résolus de Marine Le Pen,
12:34 disent « Mais qu'est-ce qui s'est passé là? On a eu l'air des fous.
12:37 La leader de l'extrême droite était capable de terrasser
12:40 notre puissante journaliste.
12:42 On vient de se faire humilier à l'international. »
12:44 Le petit journal, à l'époque, prend l'entretien,
12:47 le découpe, le monte,
12:49 ne conserve que les questions de la journaliste
12:51 sans donner les réponses de Marine Le Pen,
12:53 diffuse cet entretien reconstruit,
12:56 et là, ça devient Marine Le Pen se fait terrasser
12:59 par une journaliste québécoise qui, elle, n'hésite pas à l'affronter.
13:03 Et plus encore, ce petit segment,
13:05 ce petit segment a circulé dans la presse française ensuite
13:09 dans des titres de qualité, des titres de référence,
13:11 qui reprenaient ça en disant « Marine Le Pen passe un très mauvais moment au Québec. »
13:15 Donc là, on était témoin de la fabrication en direct d'une fake news.
13:18 Tous les Québécois qui regardaient ça...
13:20 Je vais me permettre de citer juste un instant d'ailleurs
13:22 un petit mot de chez nous qui commente la scène.
13:24 Dites-nous.
13:25 L'émission française satirique, Le Petit Journal, sur Canal+,
13:28 a réduit cette longue entrevue de 30 minutes
13:30 à un montage de 2 minutes
13:32 qui n'est pas du tout représentatif de ce qui s'est passé.
13:34 Ils ont totalement charcuté l'entrevue d'origine,
13:37 mis bout à bout des questions de l'animatrice
13:39 et carrément supprimé des réponses, souvent savoureuses, de Le Pen
13:42 pour qu'elles paraissent chaos,
13:44 alors que c'est le contraire qui s'est produit.
13:46 Ça, c'est la méthode du petit journal à l'époque.
13:48 La question que je pose, c'est dans quelle mesure
13:50 est-ce encore la méthode de nos amis de quotidien?
13:53 Dans les circonstances, je crois que la question se pose...
13:55 On était devant une fabrication de fake news explicite.
13:58 Le côté divertissement ne justifie pas tout.
14:01 Quand on décide de fabriquer une fake news,
14:03 ce serait bien que l'on garde à l'esprit
14:05 que les méthodes de cette équipe
14:07 se trouvent ici, en fait, un triste exemple.
14:10 Alors, deux, de ce point de vue,
14:12 mais on n'en aura pas parlé, évidemment, parce que l'enjeu, c'était...
14:14 - Il n'y avait aucune question sur la fabrication de fake news.
14:17 - Non, pas du tout.
14:18 En fait, on nous explique qu'ils en étaient victimes eux-mêmes
14:20 sur la séquence Sarko,
14:21 parce qu'ils ont été victimes d'une phrase hors contexte.
14:23 Yann Barthez, pris dans une question de hors contexte,
14:26 c'était merveilleux.
14:28 - On a beaucoup parlé, Mathieu Bocot et Sladi,
14:31 dans cette commission, pardon,
14:33 de la confusion entre l'information et le divertissement.
14:37 Ce qui vous amène à vouloir nous dire, vous,
14:39 quelques mots sur la ligne de Guillaume Meurice.
14:41 Ça fait quelque temps que vous nous en parlez en coulisses.
14:43 - Oui. Alors, sachez que nous, à Face.info,
14:45 cher public, on se sacrifie pour vous.
14:47 On lit vraiment le livre de Guillaume Meurice,
14:49 page à page, on le note.
14:51 Et c'est absolument...
14:52 Donc, c'est Guillaume Meurice dans l'oreille du cyclone.
14:54 Et je tiens à vous en parler parce que j'ai l'impression
14:56 d'être devant ce que j'appellerais la gauche Calimero,
14:58 encore une fois.
14:59 C'est-à-dire que c'est vraiment trop injuste.
15:01 En quoi c'est injuste pour ce pauvre Meurice?
15:03 On se souvient de sa blague ratée, pour le dire poliment,
15:05 sur le monde Netanyahou, nazi, sans prépuce.
15:07 Bon, on s'en souvient de cette scène.
15:09 On en a beaucoup parlé.
15:11 Alors, ça donne une tempête médiatique de quelques jours,
15:14 quelques semaines.
15:15 Et puis ensuite, c'est terminé.
15:17 On n'en parlait plus.
15:18 Je précise, soit dit en passant, plus personne ne parle de cela.
15:21 Mais ce pauvre Guillaume Meurice,
15:22 qui connaît donc une tempête médiatique de quelques jours,
15:24 ils sont tellement pas habitués, à gauche,
15:26 à subir des tempêtes médiatiques
15:27 lorsqu'ils tiennent des propos outranciers,
15:29 que lorsque ça leur arrive,
15:30 ils écrivent un livre de plus de 150 pages, au-delà de ça,
15:33 170, pour se plaindre d'avoir subi les conséquences médiatiques
15:38 de leurs propos pendant quelques jours.
15:40 Donc, dans ce livre, qu'est-ce qu'il nous dit, encore une fois?
15:42 On m'a cité hors contexte.
15:45 Il m'explique comment il y a la fabrication
15:47 d'une fake news autour de lui.
15:48 Il dit, c'est pas ce que j'ai dit.
15:50 Et puis, on l'inscrit dans un contexte qui n'est pas le mien.
15:52 Comment ose-t-on me faire cela?
15:54 Cher ami, c'est la méthode de la gauche médiatique
15:56 depuis très longtemps.
15:58 Il se demande, c'est assez étonnant,
16:00 il se demande qui a le droit de décider ce qui est drôle
16:02 et ce qui ne l'est pas.
16:03 Là, il se questionne sur le sens de l'humour.
16:05 Qui est en droit de définir ce qui est humoristique
16:07 et ce qui ne l'est pas?
16:08 Donc là, il se pose la question,
16:09 qui fixe les lignes de la respectabilité humoristique?
16:12 C'est intéressant.
16:13 Il pourrait commencer à se demander
16:14 si ça touche d'autres personnes.
16:15 Il se demande, soit d'autant passant,
16:17 si les forces de l'ordre sont à ce point tranquilles
16:20 dans ce pays, qu'ils peuvent passer du temps
16:22 à enquêter sur la blague d'un humoriste
16:24 plutôt que de se présenter pour défendre les gens
16:26 qui ont des vrais problèmes de sécurité.
16:28 Je le cite.
16:29 "Je conseille aux femmes victimes de violences conjugales
16:32 "de dire que leur conjoint a fait une blague sur Netanyahou.
16:34 "Il devrait être entendu par la police plus rapidement."
16:37 Autrement dit, il nous explique
16:38 que si on peut avoir la police judiciaire chez soi
16:41 pour délit d'opinion.
16:42 Il nous explique qu'autrement dit,
16:43 que la police de la pensée de délit d'opinion, c'est mal.
16:46 Il a tout à fait raison, mais de ce point de vue,
16:48 je propose de fonder une association
16:50 Meurice, Zemmour, Renaud Camus et d'autres,
16:52 parce que tous, par ailleurs,
16:53 sont la cible d'un procès de harcèlement judiciaire,
16:56 auquel point les procès légitiment, peut-être.
16:58 Mais sur le fond des choses,
16:59 c'est la dynamique du harcèlement judiciaire
17:01 pour délit d'opinion,
17:02 pour propos qui ont déplu à certains
17:04 et qui ont instrumentalisé ensuite les tribunaux
17:06 ou la police ou les forces de l'ordre
17:08 pour être capables de sanctionner
17:09 ceux qui ont connu un délit d'opinion.
17:11 C'est tout à fait fascinant, mais lui,
17:13 une tempête, un livre et tout le système
17:16 qu'il présente comme une victime.
17:17 Pauvre Guillaume Meurice.
17:18 Je devine qu'il est très ami avec Barthez.
17:20 - Merci pour votre regard.
17:22 On reviendra dans un instant.
17:24 J'ai envie de vous entendre avec Marc Menon,
17:27 toujours sur cette audition.
17:28 Mais faisons un tour au niveau de ce qui se passe
17:33 aux portes de la guerre.
17:34 Parce que pour la première fois,
17:36 Guillaume Bigoud,
17:37 depuis le début de la guerre en Ukraine,
17:39 le ministre des Armées Sébastien Lecornu,
17:41 a déclaré que la France n'excluait pas
17:44 de procéder à des réquisitions dans l'industrie
17:47 pour passer en économie de guerre.
17:48 Cette réquisition est-elle inquiétante ou nécessaire ?
17:53 - Alors, elle peut sembler inquiétante.
17:55 Elle peut sembler inquiétante parce que le terme
17:58 est introduit par la loi de programmation militaire
18:01 que le gouvernement a fait passer en août dernier,
18:03 qui est la loi de programmation 2024-2030,
18:06 et dans laquelle on peut lire qu'en cas de menace,
18:09 la réquisition de toute personne physique ou morale,
18:12 donc des entreprises ou des citoyens,
18:14 et de tous les biens et services nécessaires
18:16 pourraient parer à cette menace,
18:19 peuvent être décidées en Conseil des ministres.
18:21 Donc on se dit que c'est très inquiétant.
18:23 Mais en fait, ce sont des termes qu'on trouvait
18:26 dans le Code de la Défense Nationale.
18:28 Il n'y a rien de nouveau.
18:29 Le principe de la réquisition,
18:30 c'est un très vieux principe chez nous.
18:32 Ce qui est plus inquiétant, par contre,
18:34 c'est ce dont on a parlé ici,
18:36 c'est-à-dire l'accord qui a été passé
18:38 entre la France et l'Ukraine,
18:39 accord de sécurité à la demande des États-Unis
18:41 et qui est un moyen un peu de faire rentrer
18:43 par une espèce de sous-piraille l'Ukraine dans l'OTAN
18:46 quand même par la porte dérobée.
18:47 Les États-Unis ont demandé au pays de l'OTAN
18:49 de faire adopter cet accord.
18:51 L'Allemagne l'a passé, la France l'a passé, etc.
18:53 Donc en application des engagements internationaux,
18:55 oui, il pourrait y avoir réquisition.
18:56 Ça peut être assez inquiétant.
18:57 Mais en répondant à votre deuxième question,
18:59 c'est-à-dire est-ce qu'on va vers une réquisition
19:01 et dans quel contexte le ministre Lecornu
19:03 a parlé de réquisition,
19:04 on peut quand même rassurer un peu nos téléspectateurs.
19:06 On est très loin d'une guerre avec la Russie en réalité,
19:08 contrairement aux termes un peu sensationnalistes.
19:10 Et on est encore plus loin de ce qu'on pourrait appeler
19:12 l'économie de guerre,
19:13 ou ce que les historiens et les spécialistes de l'économie
19:16 appellent l'économie de guerre.
19:17 Alors d'abord le contexte.
19:19 J'ai vraiment besoin que vous nous rassuriez.
19:21 Pardonnez-moi.
19:23 J'ai vraiment l'impression qu'on est dans une sorte
19:25 de course à l'armement très inquiétante.
19:27 Mais je vous écoute.
19:28 Bien entendu.
19:29 Non mais je comprends.
19:30 Non mais c'est vrai.
19:31 Non mais c'est fait pour ça.
19:32 En fait c'est un terme,
19:33 la réquisition, on va vous réquisitionner,
19:35 on va aller vous faire chercher chez vous,
19:36 on va vous envoyer sur le front, dans le Donbass, etc.
19:38 Mais en fait, qu'est-ce qu'il y a derrière ?
19:39 Il y a le fait que l'État a passé commande
19:41 de 200 missiles antiaériens,
19:43 missiles Aster, enfin peu importe les missiles,
19:45 à une entreprise franco-italienne d'armement MBDA,
19:48 et que ces 200 missiles n'ont pas été produits dans les temps.
19:51 Et là, c'est typique du macronisme,
19:53 au lieu de faire méa culpable.
19:54 C'est ça où c'est les questions en fait.
19:55 L'État n'a pas payé suffisamment tôt.
19:57 L'État n'a pas assuré à l'entreprise privée,
19:59 en question, une visibilité suffisante.
20:01 Quand on vous dit "doubler ou tripler votre production",
20:04 ben attendez, c'est une demande ponctuelle que vous avez,
20:06 ou c'est quelque chose sur 10 ans qui va se produire ?
20:08 L'État n'a pas fait son travail,
20:10 donc évidemment ils n'ont pas produit en quantité suffisante,
20:12 et c'est normal, ils doivent être rentables ces gens-là.
20:15 En plus, il fallait absolument que ce soit une entreprise franco-italienne
20:18 pour des raisons idéologiques Europe, etc.
20:20 Donc ça allonge la ligne de production,
20:22 ça allonge les délais,
20:23 et ce sont d'excellents missiles,
20:25 mais ce sont des missiles qui étaient faits pour l'exportation,
20:28 ce ne sont pas des missiles de compétition,
20:30 ce ne sont pas des missiles qui sont fabriqués
20:32 à produire dans une quantité industrielle.
20:34 Donc maintenant, évidemment, on dit "réquisition, économie de guerre".
20:37 D'ailleurs le Président nous parle de l'économie de guerre
20:39 depuis, je crois, le mois de juin 2022.
20:41 Mais il n'y a pas le début du commencement d'une économie de guerre.
20:44 Soit on se moque des gens, soit le terme a un sens.
20:46 Le terme d'économie de guerre, oui, il a eu un sens en France.
20:49 Alors en 1918, la France produisait 300 000 obus par jour.
20:54 Pourquoi ? Parce que c'est ça l'économie de guerre.
20:56 Là, il n'y a plus de Renault, on ne produit plus de voitures.
20:58 Renault, on lui dit "produis des bombes".
20:59 Maintenant, tu produis des bombes.
21:00 Tout le monde produit des bombes.
21:01 Vous produisiez des fourchettes ? Non.
21:03 Vous produisiez des bombes. Tout le monde produit des bombes.
21:05 C'est ça l'économie de guerre.
21:06 C'est une question de vie ou de mort.
21:07 Là, c'est une énorme plaisanterie, en fait.
21:09 Ce n'est pas du tout une économie de guerre.
21:11 L'État n'est même pas en mesure de livrer
21:13 des petits engagements microscopiques faits à l'Ukraine.
21:16 Et on nous parle de réquisition d'économie de guerre.
21:18 La belle blague, en réalité. La belle blague.
21:21 Pardon.
21:23 Je suis prêt.
21:24 J'attendais, justement, pour aider l'Ukraine à gagner face à la Russie,
21:28 Guillaume Bigot, est-ce que le moment n'est pas venu, là, pour la France
21:30 et pour l'Europe, je disais en citant tout à l'heure,
21:32 de changer d'échelle et de modèle de production en matière d'armement ?
21:36 Si on veut empêcher, comme on le dit tout le temps,
21:40 tout le temps, tout le temps, la Russie de gagner,
21:42 oui, c'est ce qu'il faut faire.
21:43 C'est sûr que c'est ce qu'il faut faire.
21:45 Moi, je pense, en ayant vraiment, en essayant de ne pas prendre du tout
21:48 partie dans cette question, mais en essayant d'analyser les données,
21:51 etc., qui sont disponibles, et en mobilisant mes souvenirs d'économie,
21:54 je ne vois pas comment c'est possible.
21:56 Là, de la manière dont on s'est engagé.
21:57 Pourquoi ?
21:58 Prenons l'exemple des obus.
21:59 Avec l'artillerie, les obus, ça a une importance considérable
22:01 dans cette guerre, mais on pourrait prendre tous les types d'armes.
22:03 On ne va pas le faire, c'est trop long.
22:05 La question des obus.
22:07 La France a réussi à doubler sa production.
22:09 C'est déjà énorme.
22:11 Passer de 15 000 obus par an à 30 000 obus par an.
22:13 Souvenez-vous de ce que je vous disais en 1918.
22:15 300 000 par jour, pas 30 000 obus par an.
22:17 Ça montre bien le différentiel.
22:19 Quand on est au bord de l'abîme, et que c'est une question de vie ou de mort,
22:22 ou que c'est vraiment pour faire de la communication,
22:24 de la politique politicienne, des enjeux internationaux, etc.
22:27 Et là, on nous dit qu'on est passé à 30 000 par an,
22:30 on va passer à 60 000 par an.
22:31 Moi, je pense qu'on n'y arrivera pas.
22:32 En tout cas, si on y arrive, ça va être extrêmement difficile.
22:34 Pourquoi ?
22:35 C'est un peu comme les médicaments.
22:37 Il faut qu'on change complètement de logique de production.
22:39 On dit, oui, réarmement des médicaments.
22:41 Mais il n'y a aucun réarmement des médicaments.
22:43 Les médicaments sont faits en Inde ou en Chine,
22:45 et on les met sous blister ici.
22:46 On dit, ça y est, on a réarmé au plan des médicaments.
22:48 En fait, pour produire des obus, par exemple, on n'a plus de poudre.
22:51 On a décidé, pour faire des économies, le marché, l'Europe, etc.,
22:54 qu'on allait acheter de la poudre aux Allemands.
22:55 Donc, on n'en a plus.
22:56 Mais attention, pour produire de la poudre,
22:58 et pour produire des obus, d'ailleurs,
23:00 il faut des matériaux, des matières premières chimiques,
23:03 qu'on n'a pas chez nous.
23:04 Il faut du nitrocellulaire, qu'on n'a pas chez nous.
23:07 D'ailleurs, on en importait de Chine, par exemple.
23:10 Il faut de l'acier, il faut de la main-d'œuvre spécialisée, etc.
23:13 On n'a plus tout ça.
23:14 On ne sait plus le faire, en fait.
23:15 Vous êtes en train de m'inquiéter, là, parce que je ne comprends pas.
23:18 Donc, l'exemple des obus montre que la France ne pèse pas dans ce conflit.
23:21 On marque une pause.
23:22 On revient sur ce sujet.
23:23 On va revenir aussi sur l'édition de Quotidien.
23:26 Avec vous, Charlotte Dornelas, le sujet du jour,
23:29 avec la jeune fille qui avait refusé d'enlever son voile,
23:33 qui s'excuse, en quelque sorte.
23:35 On va essayer de comprendre tout ça.
23:37 Il n'empêche que le proviseur n'est pas là.
23:39 Il n'est plus là, il a quitté ses fonctions.
23:41 Rien ne va plus.
23:42 On marque une pause.
23:43 À tout de suite.
23:44 En bref, je suis fier de rendre, je l'espère, ne serait-ce qu'un peu,
23:50 les téléspectateurs curieux, curieux comme nous le sommes.
23:53 Et il me manque la fin.
23:56 Il me manque la fin.
24:03 Ne vous en faites pas, ça nous arrive aussi.
24:07 Oui, j'imagine.
24:08 C'est con, ça partait bien.
24:10 Je voulais juste rappeler que, malgré tout ça,
24:14 Quotidien, c'est zéro dérapage, zéro procédure de sanction,
24:18 zéro amende, zéro mise en demeure de l'ARCOM,
24:20 zéro mise en garde et aucune procédure en diffamation.
24:23 Merci de m'avoir écouté.
24:25 On en parle dans un instant avec vous, mon cher Marc.
24:29 On reviendra sur cette audition.
24:31 On parlait alors...
24:33 Mais c'est fascinant.
24:34 Non, non, on parlera plus tard.
24:35 Attention, attention.
24:36 On va faire un tour de table juste un instant.
24:38 Et je m'excuse parce qu'on a entendu que j'ai dit "tu te crois où" là,
24:41 c'était à Guillaume Bigot, avant la cuve.
24:43 Comme quoi !
24:44 Ils savent maintenant de nous inviter les spectateurs.
24:46 Ça rigole pas.
24:47 Oui, voilà.
24:48 Parce que hors antenne, c'est vrai que Guillaume Bigot,
24:50 depuis le début de l'émission, il se maquille,
24:52 il se regarde dans le machin, il boit de l'eau.
24:54 Mais les téléspectateurs, ils ne vous voient pas, mais je dis.
24:57 Donc, tu te crois où là, mon Guillaume ?
24:59 Je ne bois plus d'eau.
25:01 Mais non, je t'agrippe.
25:02 Vous savez qu'on s'aime beaucoup ici.
25:04 Question concrète.
25:05 On était dans cette économie de guerre avec le ministre des Armées.
25:09 Vous étiez en train de nous expliquer, à notre grande surprise,
25:12 que l'exemple des obus montre que la France ne pèse pas dans ce conflit.
25:15 Pourquoi ?
25:16 Le dernier rapport de la CIA évalue la production d'obus annuel de l'Ukraine
25:21 à 2,5 millions.
25:22 Donc là, si on arrive à doubler encore, on arrivera à 60 000.
25:26 60 000 versus 2,5 millions.
25:28 Mais si tous les Européens s'y mettaient,
25:30 si tous les Américains s'y mettaient, ensemble, tous ensemble, en 2025,
25:34 on arriverait péniblement à 1 million d'obus.
25:36 Mais entre-temps, les Russes, ils seraient passés à 3 millions,
25:38 voire 3,5 millions.
25:39 Vous comprenez ?
25:40 Donc c'est pour ça qu'il y a une course qui est assez irratrapable.
25:42 En fait, pourquoi ?
25:43 Parce que, je dirais, la logique de production d'armement des Occidentaux,
25:48 c'est une logique que certains économistes appellent du plaqué or.
25:52 C'est-à-dire qu'on fabrique quasiment des prototypes,
25:54 on fabrique des armes les plus sophistiquées,
25:56 les meilleures du marché pour l'exportation, en petite quantité.
25:59 Sauf qu'elles s'enraillent très facilement,
26:01 elles se réparent très difficilement,
26:03 elles coûtent un pognon de dingue, comme dit l'autre,
26:05 et elles ne sont pas faites pour être utilisées en très grande quantité.
26:08 Et il y a une loi en mathématiques qui s'appelle la loi de Manchester
26:10 qui avait été calculée à la sortie de la Seconde Guerre mondiale
26:13 pour montrer qu'il y a un ratio, en fait,
26:14 entre la quantité et la qualité des armements qu'on utilise.
26:17 Pour gagner une guerre de haute intensité, qu'est-ce qu'il faut ?
26:20 La Russie, contre l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale,
26:22 a gagné non pas parce qu'elle avait les meilleurs chars,
26:24 les chars allemands étaient très supérieurs aux chars russes,
26:26 mais parce que la Russie en produisait en quantité absolument astronomique.
26:31 Les chars étaient très robustes, donc ils étaient faciles à réparer,
26:34 ils coûtaient très peu cher.
26:35 Et en fait, tout ce qui se passe, c'est ça,
26:37 et c'est absolument irretravable.
26:38 En fait, ce qu'on est en train de payer, c'est la désindustrialisation,
26:41 les délocalisations et la volonté de produire des armements,
26:45 disons très sophistiqués.
26:46 Donc on n'est pas du tout formatés pour gagner cette guerre.
26:49 Donc d'une certaine façon, quand on réfléchit un peu aux problèmes,
26:51 on se rend compte que c'est hors sujet.
26:53 C'est évidemment que de la com', qu'un numéro de claquette,
26:55 cette histoire de "on va gagner la guerre contre la Russie".
26:57 Bien sûr que non.
26:58 Alors n'est-ce pas une bonne idée, mon cher Guillaume Bigot,
27:00 de stimuler justement la production industrielle d'armements
27:03 pour soutenir l'économie française
27:05 et pour renforcer notre base industrielle de défense ?
27:08 Il y a un autre argument en plus, c'est que les Russes,
27:11 si on parle de l'économie européenne,
27:12 l'économie américaine, c'est un peu différent.
27:14 Mais l'économie, disons, européenne, elle est en récession.
27:18 Elle est vraiment en récession.
27:19 Notamment le moteur de l'économie européenne,
27:21 qui est l'Allemagne, est en récession.
27:23 La Russie caracole à 3,3% de croissance.
27:26 On a 115% d'endettement, par exemple, de notre PIB.
27:29 La Russie a 22% d'endettement du PIB.
27:31 Donc la Russie, ils en ont encore sous le pied, si vous voulez.
27:33 Nous, on n'en peut plus, on n'en peut mais.
27:35 Mais on veut continuer.
27:36 Et donc, en apparence, on peut se dire,
27:37 oui, c'est bien de stimuler...
27:39 Moi, je suis keynésien, donc je pense que c'est une bonne idée
27:41 quand il y a une récession, de relancer l'activité économique.
27:44 Produire des armes, même si personne ne va nous les acheter,
27:46 finalement, c'est quand même augmenter la production,
27:49 augmenter le PIB.
27:50 Et comme, en plus, en France, on a un énorme problème
27:52 qui est qu'on a trop de consommation par rapport à la production,
27:54 stimuler la production, toute chose égale par ailleurs, c'est bon.
27:56 Keynes disait, il vaut mieux, en cas de récession et de crise,
27:59 demander aux chômeurs de creuser des trous et de les reboucher
28:01 plutôt que de ne rien faire.
28:02 Donc ça pourrait être une bonne idée.
28:03 Sauf que c'est absolument contradictoire
28:06 avec tout le reste de la politique économique.
28:08 Puisque la Banque Centrale Européenne élève les taux.
28:10 Donc ce qu'on va donner par la main droite,
28:12 on va le reprendre par la main gauche.
28:13 Parce que d'un côté, on dit, on y va, on y va,
28:15 on produit de l'armement, des milliards, des milliards, des milliards
28:17 pour une guerre perdue d'avance.
28:19 Alors que par ailleurs, on veut réduire les dépenses,
28:21 voire même, demain, augmenter les impôts.
28:22 Mais ça se mélange là-haut chez M. Le Maire, en réalité.
28:25 Donc là, il y a un énorme problème.
28:27 C'est que c'est totalement, mais totalement contradictoire.
28:30 Sans parler d'un problème d'acceptabilité sociale énorme.
28:33 Énorme !
28:34 Parce qu'on nous explique qu'il n'y a plus d'argent pour les hôpitaux,
28:36 il n'y a plus d'argent pour l'école,
28:37 il va falloir faire des économies,
28:39 il n'y a plus d'argent pour le logement,
28:40 il n'y a même plus d'argent, d'en parler sur ce plateau,
28:42 pour réparer les ponts, par exemple, en France, qui s'écroulent les routes.
28:44 Mais par contre, de l'argent pour une guerre qui est perdue à l'avance,
28:47 des milliards, là, il y en a.
28:49 Mais ça pose un énorme problème d'acceptabilité sociale.
28:52 Évidemment, c'est très, très étrange.
28:55 Ensuite, ce qu'on pourrait dire, c'est que oui,
28:57 on pourrait dire que c'est bien de reconstituer la filière poudre,
29:00 de se redonner des moyens de produire des armements
29:02 de manière plus autonome.
29:03 Parfait, parfait !
29:04 Mais en réalité, est-ce que ce sont nos besoins de défense,
29:07 de manière stratégique ?
29:08 Nous sommes une puissance nucléaire.
29:10 Faire une guerre conventionnelle contre la Russie,
29:12 ce n'est pas du tout un horizon crédible.
29:14 En revanche, c'est exactement comme pendant le Covid,
29:16 on nous a dit que le cancer, c'est fini,
29:18 les maladies cardiovasculaires, c'est fini, il n'y a que le coronavirus.
29:20 Donc là, on est en train de rebasculer tout en mode
29:23 guerre conventionnelle contre la Russie, qu'on va perdre
29:25 et qu'on ne livrera jamais.
29:27 C'est absurde.
29:28 Excellente analyse, mon cher Guillaume Bigot.
29:31 Vous êtes bien à votre place.
29:32 J'ai le droit de boire de l'eau.
29:33 Vous avez le droit de boire de l'eau, de vous maquiller,
29:35 de regarder votre cravate, tout ce que vous voulez.
29:37 Je ne vous ferai plus de remarques, je vous adore.
29:39 En plus, la chronique était top.
29:41 Il y a, lors de l'audition, comme d'habitude,
29:44 lors de l'audition des équipes de Quotidien,
29:48 il y a une remarque qui a été appelée.
29:50 Marc Menand, écoutez-la.
29:52 S'agissant de la question de la transidentité, du transgenre,
29:56 on fait sans doute partie des émissions
29:59 qui ont reçu le plus de transgenres
30:02 dans le paysage audiovisuel.
30:06 Ali Aguado, homme transgenre, qui a porté son enfant.
30:10 Alexa Serins, la première joueuse de rugby transgenre.
30:13 Lily, une enfant transgenre.
30:14 Et là aussi, il y a eu beaucoup de gens
30:19 qui étaient mécontents de voir un enfant transgenre
30:21 sur un plateau de télévision.
30:23 Il y a eu un débat là-dessus.
30:25 Marie Coe, la première transgenre.
30:27 J'ai toute une liste d'invités transgenres.
30:30 Sur ce sujet-là, je pense qu'on est irréprochable.
30:36 Marc Menand, en quoi sommes-nous dans l'information,
30:39 le divertissement ou l'idéologie ?
30:41 C'est quand même extraordinaire.
30:43 La conclusion, après un temps de latence,
30:45 un temps de réflexion, nous sommes si réprochables.
30:49 Comme si traiter du transgenre,
30:52 c'était quelque chose de tout à fait normal,
30:56 qu'il n'y avait pas là d'interrogation à avoir
31:02 sur le principe même de l'éthique journalistique.
31:07 Le transgenre, ça concerne, en traitement,
31:11 à peu près 2000 personnes par an.
31:14 Et ce ne sont pas des traitements anodins.
31:17 C'est-à-dire que déjà, pour les plus jeunes,
31:19 et pour le moment où on commence des traitements,
31:22 dès l'âge de 10 ans, 12 ans,
31:24 on a des bloqueurs de croissance.
31:28 Ensuite, vous avez des oestrogènes
31:32 ou de la testostérone
31:37 qui sont infiltrés pour permettre le changement de sexe.
31:44 Avec tout ce que cela a de conséquence.
31:47 Vous savez, quand on prend un traitement,
31:49 ce traitement a des effets secondaires.
31:51 Les grands spécialistes aujourd'hui disent
31:54 qu'il y a de grands risques de cancer,
31:56 qu'il y a des risques cardiovasculaires,
31:58 qu'il y a des risques de thrombose.
32:01 Les risques sont multiples.
32:03 Et la dernière expérimentation qui a été faite chez les jeunes,
32:08 c'est une diminution du QI.
32:11 C'est-à-dire que quoi qu'il arrive,
32:13 vous vous placez dans une situation
32:15 où une personne en pleine santé
32:18 sera condamnée à un traitement à vie.
32:20 Car quoi qu'il arrive,
32:22 votre origine qui est liée au chromosome,
32:26 les chromosomes ne vont pas changer.
32:29 - Est-ce que vous pouvez rester plus sur l'audition ?
32:32 - Non mais pourquoi je dis cela ?
32:35 Parce que quand vous faites venir une enfant de 8 ans
32:38 sur un plateau de télévision,
32:40 que vous faites applaudir cet enfant de 8 ans...
32:43 - Qui a fait ça ?
32:45 - Yann Barthès, c'était en 2020.
32:48 Et avec le public qui se dresse, qui se met debout.
32:52 Et d'ailleurs, M. Le Rambon dit
32:56 "Oui, ça avait fait un enfant..."
33:00 "Les gens étaient mécontents de voir un enfant transgenre
33:05 sur un plateau de télévision."
33:07 Il y a un débat là-dessus.
33:09 Mais ce n'est pas un débat, c'est une question fondamentale.
33:12 Aujourd'hui, que disent les pédopsychiatres ?
33:14 Que disent les psychologues ?
33:16 Qu'il y a une sorte de contagion par Internet.
33:19 Il n'y a pas un adolescent
33:21 qui ne connaisse pas des problèmes d'identité
33:23 par rapport à son corps.
33:25 Tout à l'heure, j'ai donné des petits chiffres comme ça.
33:27 Il faut savoir que
33:30 chez les filles de 13 à 17 ans,
33:34 on a une augmentation de 1 500 %
33:37 de désir de changement de sexe.
33:39 - Donc pour vous, ils ne sont pas dans leur rôle ?
33:41 - Non, ils ne sont pas dans leur rôle !
33:43 - Ils ne sont pas dans leur rôle d'information ?
33:45 - L'information, les questions que cela pose,
33:47 là vous allez toujours dans une sorte de merveille.
33:50 On vous dit, à un moment donné, vous vous sentez mal,
33:54 mais tous les gamins, tous les ados se sentent mal.
33:56 Et que se passe-t-il en Suède, par exemple, et en Angleterre ?
33:59 En Suède, le principal hôpital
34:03 qui s'appelle le Karolinska,
34:06 qui dépend de l'Institut Nobel,
34:09 eh bien cet hôpital a décidé d'arrêter le traitement
34:14 chez les plus jeunes, parce qu'on s'aperçoit du désastre mental que ça fait.
34:18 Et en Angleterre...
34:20 - Oui, mais pour vous, ils sont dans l'idéologie...
34:23 - C'est l'idéologie pure !
34:25 Il n'est pas question de remettre en cause l'étrange genre.
34:28 C'est la manière dont les choses sont présentées.
34:31 Et de faire en sorte, c'est un public jeune qui est chez eux,
34:35 et de dire, c'est normal, écoutez,
34:37 si vous ne vous sentez pas bien, il faut pouvoir avoir cette transformation.
34:41 C'est ça, quand vous avez un enfant de 8 ans, c'est de la maltraitance !
34:45 Qu'un enfant de 8 ans ait des doutes !
34:48 Mais il y avait dans le Figaro, il y a quelques mois,
34:51 un article qui montrait comment en Suède, il y avait des revirements,
34:54 et une femme qui raconte l'histoire de...
34:56 - Et puis on en avait d'ailleurs parlé sur ce plateau, aussi, de ce bloquer.
35:00 C'était avec vous, qui avez fait une chronique là-dessus.
35:02 Et selon vous, Mathieu Bocoté, c'est de l'idéologie aussi, ou bien...
35:06 - C'est très clair, c'est la manière dont répond le producteur de l'émission.
35:10 Il nous dit, regardez à quel point nous sommes irréprochables moralement sur cette question.
35:14 Voilà notre bilan transidentité, regardez à quel point nous sommes irréprochables.
35:18 Et il s'agit dans leur esprit d'en faire la promotion.
35:21 Alors que sur le mode... C'est une vraie question aujourd'hui, on en parle beaucoup.
35:24 Il y a matière à avoir débat autour de cela,
35:26 mais Quotidien était dans la promotion, parce que c'est la ligne éditoriale de l'émission.
35:29 Une surprise !
35:30 - Marc, j'aimerais vous entendre sur un autre sujet, aussi.
35:33 Même sans Rennes en plateau, le pluralisme est respecté.
35:36 Ce défunt Quotidien à l'Assemblée nationale, ils ont expliqué
35:39 qu'ils se sont fait sévèrement agresser par le Rassemblement national.
35:43 Donc ne les invite pas, mais n'ont jamais porté plainte.
35:45 Pas de plaintes, pas de condamnations. On écoute.
35:47 - Je disais que c'était ironique, dans la mesure où...
35:51 votre présidente de groupe nous a traité de clowns, et que...
35:57 Voilà, donc...
35:59 Oui, je pense qu'il y a une forme d'ironie.
36:03 Écoutez, sur la question...
36:07 Les condamnations, non, ça a été documenté, diffusé.
36:13 J'imagine que vous avez vu les images, on n'a pas porté plainte.
36:15 On considère que le pouvoir que l'on a de montrer ce qui se passe,
36:20 des relations entre nous, c'était suffisant.
36:23 On n'a pas porté plainte, mais c'est des actes violents.
36:25 Vous les connaissez, M. le député, j'imagine, vous les avez vus.
36:29 Non ?
36:30 M. le président, du coup, vous utilisez votre droit de rebond.
36:35 Allez-y. Allez-y.
36:38 - Je note, des choses que vous jugez graves, zéro plainte,
36:41 et de l'autre côté, zéro condamnation.
36:43 Je le note, c'est intéressant de le noter ainsi.
36:46 - Réaction, Marc Menand, chez notre honde d'âme, sur le sujet.
36:51 - Déjà, clown, si c'est une insulte, alors là...
36:54 Mais ce qui est intéressant, c'est que M. Bond dit
36:57 "Nous avons le pouvoir", et leur pouvoir, c'est quoi ?
37:00 C'est de dire "Nous utilisons le temps de parole",
37:02 comme si le temps de parole, une quantité numérique,
37:06 montrait que l'on était dans le pluralisme.
37:09 Il suffit de prendre des enregistrements,
37:11 de sortir des phrases sur lesquelles, ensuite, on raille,
37:14 et de dire "Vous voyez, nous avons respecté".
37:17 Or, c'est de la manipulation, c'est véritablement la manière cynique
37:23 de faire croire que l'on est dans l'objectivité,
37:26 alors qu'on est simplement dans un désir de pratiquer,
37:30 là encore, un prosélytisme.
37:33 - C'est intéressant, parce que vous avez retenu le mot "pouvoir".
37:35 Charlotte Dernelaz, on fera un tour de table là-dessus,
37:37 parce que le pouvoir vient de la fréquence
37:40 qui a été donnée, justement, par l'État,
37:43 et utiliser cette fréquence en termes de pouvoir,
37:45 et le revendiquer.
37:46 C'est ce que disait Marc Menand encore.
37:47 Retenez-vous, de façon générale, aussi, de cette audition.
37:50 - Mais je retiens, vous savez, la dernière fois,
37:52 quand les journalistes de CNews étaient interrogés,
37:55 on avait découvert un amour du débat qu'on ne connaissait pas aux gens
37:57 qui étaient en face d'eux.
37:58 Là, aujourd'hui, j'ai découvert un amour de la liberté
38:02 que les gens de quotidien n'ont revendiqué que pour eux-mêmes.
38:04 C'est un peu ce que nous racontait Mathieu,
38:07 au moment où Guillaume Meurice se prend une tempête mesurée
38:10 par rapport à ce que d'autres ont pris dans la figure,
38:12 notamment par le biais de Guillaume Meurice et ses amis.
38:16 Et là, tout à coup, il découvre des principes,
38:18 mais des principes qui sont mouvants,
38:20 des principes qui ne s'appliquent qu'à eux-mêmes.
38:21 Et on a vu, dans cette même audition,
38:23 les gens se défendre avec des principes
38:25 qui ne tenaient plus dans la même audition
38:27 pour d'autres journalistes qui, eux, n'ont pas le droit
38:29 de gérer leur antenne comme ils veulent,
38:31 qui, eux, n'ont pas le droit d'avoir une ligne éditoriale,
38:33 et qui, eux, en l'occurrence, sont accusés d'enfreindre le pluralisme,
38:36 non pas parce qu'ils refusent d'inviter des gens comme quotidien,
38:39 mais parce que des gens refusent de venir sur leur plateau.
38:42 Moi, au bout d'un moment, mon sens de logique basique
38:45 ne tient plus, en fait. Je n'y arrive plus, vraiment.
38:48 - Guillaume Bigovoli réagira tout à l'heure aussi.
38:51 - En tout cas, la réaction, c'est parce qu'on s'attendait
38:54 à ce que M. Barthez, qui ne savait plus quoi dire,
38:57 enfin, qui avait perdu ses notes,
38:59 peut-être que c'était le résultat d'une équation différentielle
39:02 assez sophistiquée, d'un raisonnement très complexe,
39:05 d'une grande citation, mais en fait, on se rend compte
39:07 que ce sont trois chiffres, simplement,
39:09 qu'il aurait pu mémoriser très facilement.
39:11 Peut-être que c'était l'émotion, je ne sais pas.
39:13 Non, ce que je veux dire, sur le fond,
39:15 c'est qu'ils ont le droit d'avoir, évidemment, des opinions,
39:18 une ligne éditoriale, des préférences politiques,
39:21 ce n'est pas le sujet. En fait, le seul reproche
39:23 qu'on peut leur faire, c'est de fabriquer
39:25 un monde artificiel, une sorte de carnaval,
39:27 dans lequel il y a les bons et les méchants,
39:29 et ils s'arrogent le rôle de bons.
39:31 Mais ça ne peut tenir que s'ils sont protégés de la réalité.
39:34 Si la réalité vient leur donner la contradiction,
39:36 tout le carnaval s'écroule, c'est ça, le problème.
39:38 Et en fait, ça correspond à une catégorie
39:40 socio-professionnelle de CSP+,
39:42 qui bénéficie de la mondialisation,
39:44 qui met sur le banc de la route 70 % des gens
39:47 qu'ils traitent de cons, d'imbéciles, de salauds,
39:49 de fascistes, etc., et il ne faut pas débattre avec eux.
39:51 Et donc, tous ces gens-là, ces CSP+
39:53 se regardent comme dans un miroir,
39:55 et ça ne peut marcher qu'avec des oreillettes,
39:57 et que s'ils n'ont pas de contradiction.
39:59 - Et ça ne peut tenir, comme vous le disiez,
40:01 effectivement, que s'il n'y a jamais de condamnation,
40:03 jamais de sanction, jamais de remontrance, aussi,
40:05 Mathieu Bocote. - Oui, et je note,
40:07 vous avez tout à fait raison, ils sont protégés, en fait.
40:09 Ils sont protégés parce qu'au-delà de la logique,
40:11 il y a l'idéologie, l'idéologie,
40:13 et l'idéologie dit ce qui est bon pour moi
40:15 n'est pas nécessairement bon pour toi
40:17 parce qu'il y a le deux poids deux mesures qui est revendiqué.
40:19 Je note une chose, cela dit, et je me permettrai
40:21 d'être sévère un instant, les députés du RN étaient présents,
40:23 ils auraient pu décider de questionner sérieusement,
40:25 de questionner sévèrement, ils ne l'ont pas fait.
40:27 Et je ne comprends pas sur la question,
40:29 parce que c'est fondamental,
40:31 Quotidien revendique le droit de ne pas inviter
40:33 des courants de pensée, des partis
40:35 qui ont l'appui de millions de Français,
40:37 ils revendiquent le droit
40:39 de discriminer politiquement.
40:41 - Mais qu'est-ce que vous répondez par exemple
40:43 sur le fait qu'ils répondent,
40:45 vous nous agressez, on ne peut pas...
40:47 - Non, non, ça c'est une espèce de transaction
40:49 un peu étrange, c'est-à-dire en tant que telle,
40:51 l'obligation de recevoir des gens
40:53 de différents courants de pensée, c'est une obligation en soi.
40:55 Ensuite il y a évidemment un respect élémentaire,
40:57 on n'attaque pas les gens dans la vie.
40:59 Je note soit dit en passant,
41:01 quand Sophie Binet dit
41:03 je ne veux pas voir ce journaliste de Seigneuse
41:05 devant moi, sinon on va s'occuper de vous finalement,
41:07 ce ne sont pas ses mots mais c'est ce qu'elle dit,
41:09 personne ne se porte à la défense
41:11 du journaliste qui est présent parce qu'on essaie
41:13 qu'il porte une étiquette qui justifie son exclusion.
41:15 Ces gens-là ne sont pas des amis de la liberté d'expression,
41:17 ce sont des amis de leur liberté d'expression
41:19 mais certainement pas celle des autres.
41:21 - J'aime bien ce que vous dites,
41:23 liberté d'expression, on va finir par le petit sonore
41:25 que moi j'ai bien apprécié de
41:27 Ara Prekian qui est la directeure des programmes de TF1.
41:29 Écoutez.
41:31 - Je crois qu'il est très important aujourd'hui
41:33 de défendre la liberté éditoriale.
41:35 Je crois que c'est une des questions
41:37 qui vont être clé
41:39 dans les années qui viennent.
41:41 La défense de la liberté éditoriale
41:43 me paraît quelque chose de primordial
41:45 à défendre dans un contexte
41:47 où,
41:49 et notamment à la télévision,
41:51 où on peut avoir un déclin
41:53 du public
41:55 qui va partir vers les réseaux sociaux
41:57 sur lequel cette capacité
41:59 d'une information de qualité contrôlée
42:01 qui lutte contre les fake news,
42:03 qui lutte contre les éléments de désinformation
42:05 va être de plus en plus
42:07 en tension.
42:09 - Absolument d'accord, ça c'est du bon sens.
42:11 Voilà ce qu'on pourrait dire, on aurait pu parler encore
42:13 pendant des heures. Pascal Praud
42:15 va certainement continuer dans un instant,
42:17 rester sur ces news. Charlotte Dornelas,
42:19 le proviseur du lycée Maurice Ravel
42:21 qui avait demandé à trois jeunes élèves
42:23 de retirer leur voix à la quitté de ses fonctions,
42:25 on a appris ce soir en début d'émission
42:27 que la jeune fille condamne
42:29 les menaces de mort, qu'elle s'excuse
42:31 en quelque sorte. On n'est l'évoquant hier,
42:33 le choc est tel qu'on a besoin de comprendre
42:35 d'autant que Gabrielle Attal
42:37 l'a reçu aujourd'hui même. En quoi un cap
42:39 a été franchi ? - Alors on reviendra
42:41 sur les propos et les excuses
42:43 de l'élève dans
42:45 quelques temps, mais simplement sur les
42:47 réactions et les raisons
42:49 et surtout les réactions qui ont accompagné ce départ
42:51 du proviseur.
42:53 Le rectorat de Paris a fait savoir
42:55 que le proviseur avait, je cite, "quitté
42:57 ses fonctions", évoquant, je cite encore,
42:59 "des convenances personnelles".
43:01 C'est ça qui est sorti initialement.
43:03 Et les convenances personnelles, en l'occurrence,
43:05 un, ce proviseur
43:07 a fait un courrier interne à l'établissement
43:09 auquel tout le monde a eu accès,
43:11 dans lequel il évoque
43:13 sa sécurité et celle de son
43:15 établissement pour justifier
43:17 sa demande d'un départ anticipé, il devait
43:19 partir à la retraite dans quelques mois.
43:21 Deux, son successeur, nommé donc
43:23 en urgence par le même rectorat, son successeur
43:25 communique auprès de toutes les personnes
43:27 de son établissement, les parents, les élèves,
43:29 les professeurs,
43:31 et ce successeur parle, lui,
43:33 à son tour, d'un départ pour,
43:35 je cite, "raison de sécurité".
43:37 Le même rectorat
43:39 évoque un peu plus tard,
43:41 le même rectorat qui a parlé de convenances
43:43 personnelles, évoque un peu plus tard,
43:45 je le cite encore, "un départ anticipé
43:47 accordé", donc par le rectorat,
43:49 "au vu des événements
43:51 qui ont marqué ces dernières semaines,
43:53 de leur médiatisation
43:55 et de l'impact qu'ils ont pu avoir
43:57 sur lui", donc déjà,
43:59 il y a des impacts sur lui, je note,
44:01 "et les événements qui ont marqué
44:03 ces dernières semaines, ce sont des menaces
44:05 de mort".
44:07 Ce n'est pas des événements pour convenances personnelles.
44:09 Enfin, je veux dire, on croit rêver de l'utilisation
44:11 de ces mêmes mots par le même rectorat
44:13 dans un dossier où, en l'occurrence,
44:15 tout le monde parle de raison de sécurité,
44:17 ce qui est déjà une manière
44:19 apaisée, et...
44:21 Non, mais de la part du
44:23 proviseur lui-même, moi, je vais vous dire,
44:25 j'ai crevé le cœur de me dire, il part
44:27 à quelques mois de la fin de son...
44:29 de son... comment dire...
44:31 de sa carrière de professeur,
44:33 il a donné toute sa vie à l'école en France,
44:35 et il part quelques mois plus tôt comme un chien.
44:37 Personne ne fait attention à son départ
44:39 pour des raisons de sécurité et pour protéger
44:41 son établissement, et ça n'émeut personne.
44:43 Ça n'émeut pas grand monde,
44:45 c'est-à-dire que les seuls gens qu'ont réagi, on sent qu'on réagit
44:47 pour gérer une communication
44:49 de crise. Mais moi,
44:51 vraiment, ça m'a fait de la peine, d'autant que ce professeur
44:53 a passé des années à servir
44:55 en Seine-Saint-Denis, et en
44:57 Seine-Saint-Denis, on sait que c'est
44:59 des établissements qui sont compliqués, il y a
45:01 des sujets d'absentéisme scolaire,
45:03 de niveau scolaire, il y a beaucoup
45:05 de sujets qui sont lourds dans ces établissements,
45:07 les professeurs le disent eux-mêmes, et il a
45:09 des états de service parfaits.
45:11 Je pense qu'il pourrait avoir un peu plus de place,
45:13 on va dire, dans le débat de ce
45:15 pays, à la veille d'une retraite
45:17 qu'il aurait pu prendre quand même un peu plus paisiblement
45:19 que ça. Et le
45:21 ministère de l'Éducation nationale, lui,
45:23 qualifie la décision du professeur,
45:25 donc par ailleurs, on remet la décision entre les mains
45:27 du professeur, bon, de
45:29 compréhensible au regard de la gravité des
45:31 attaques dont il a fait l'objet. Donc en fait,
45:33 il n'y a de doute pour personne sur la raison de ce
45:35 départ-là, mais le rectorat communique
45:37 sur des convenances personnelles. J'y reviens parce que, franchement,
45:39 j'ai relu quatre fois pour être sûre de ce que je lisais.
45:41 Des convenances personnelles. Bon.
45:43 La réalité est donc la suivante.
45:45 Ce proviseur quitte ses fonctions plus tôt que
45:47 prévu en raison des menaces de mort
45:49 qui ont suivi le fait qu'il demande à trois élèves
45:51 de retirer leur voile
45:53 conformément à la loi
45:55 française. Et les
45:57 autorités le savent d'autant mieux que
45:59 Gabriel Attal, vous l'avez dit, a annoncé
46:01 qu'il recevait ce proviseur
46:03 cet après-midi et que
46:05 le ministère s'est empressé de préciser
46:07 qu'ils avaient pris des mesures pour
46:09 protéger le proviseur et l'établissement.
46:11 Plusieurs équipages de police nationale
46:13 avaient été mobilisés autour de l'établissement
46:15 et par ailleurs, une protection
46:17 fonctionnelle lui avait été accordée,
46:19 c'est-à-dire un accompagnement
46:21 humain et financier dans ses
46:23 démarches judiciaires notamment.
46:25 Donc on sait que tout cet accompagnement existe,
46:27 qu'il y a des mesures qui ont été prises, puisque quand même
46:29 après Samuel Paty, il y a quand même cette réaction
46:31 qu'on a un peu plus rapidement qu'avant.
46:33 Et donc là, moi j'aimerais quand même
46:35 entendre le ministre de l'Éducation
46:37 nationale, en l'occurrence, nous expliquer
46:39 ce communiqué du rectorat, puisque
46:41 je croyais qu'on était sortis du
46:43 pas de vague. Alors là, je ne sais pas comment ça s'appelle.
46:45 C'est même plus pas de vague, là.
46:47 On se cache derrière son petit doigt et on n'est même pas
46:49 capable de dire qu'il part
46:51 pour des raisons de sécurité, encore le site.
46:53 C'est calme comme
46:55 expression et on nous parle de convenance personnelle.
46:57 J'aimerais quand même que le rectorat
46:59 soit interrogé sur cette communication
47:01 plus que douteuse.
47:03 Nous avons vu des établissements menacés,
47:05 évacués, protégés. Nous avons l'impression,
47:07 Charlotte Dornelas, d'une offensive de plus en plus
47:09 inquiétante sur l'école.
47:11 Comment la comprendre ?
47:13 On a vu les établissements scolaires, en effet,
47:15 qui étaient la menace du
47:17 terrorisme islamiste, ces dernières semaines
47:19 notamment. On l'a vu par le biais de ces menaces
47:21 qui sont reçues,
47:23 par le biais des menaces qui pèsent, évidemment,
47:25 sur les professeurs et, après
47:27 l'assassinat de Samuel Paty et de Dominique Bernard,
47:29 personne ne peut prendre le sujet
47:31 à la légère, évidemment.
47:33 Et par ailleurs, ils sont aussi
47:35 l'objet d'une offensive islamique,
47:37 cette fois-ci, par le biais
47:39 d'élèves qui sont simplement musulmans,
47:41 qui sont conscients ou instrumentalisés
47:43 par des réseaux que, eux, on peut clairement
47:45 qualifier d'islamistes, et qui
47:47 organisent la conquête,
47:49 notamment culturelle, des établissements
47:51 scolaires. Pourquoi ? Parce que les établissements scolaires
47:53 et la France ne sait mieux que personne, sont le
47:55 terrain privilégié de toutes les batailles culturelles
47:57 du monde. Et d'ailleurs,
47:59 ce dont on parlait juste récemment,
48:01 même l'entrée dans l'école de
48:03 toutes les associations sur tous les sujets
48:05 idéologiques, nous le prouvent en permanence.
48:07 C'est vrai aussi sur ce terrain-là
48:09 et je dis ça parce qu'on a vu
48:11 toutes ces vidéos sur la question
48:13 de l'abaya, sur la question du voile,
48:15 comment éviter votre prof
48:17 islamophobe, comment éviter la loi
48:19 islamophobe, comment éviter votre professeur,
48:21 et on voyait des tutos,
48:23 clairement, pour expliquer comment se voiler
48:25 sans que ce soit vraiment conforme à la loi,
48:27 comment mettre une abaya en mettant une ceinture
48:29 qui, comme ça, on ne peut pas expliquer que c'est une abaya.
48:31 Donc il y a clairement une offensive
48:33 qui est organisée, et certains élèves
48:35 sont parfaitement conscients de ce qu'ils font,
48:37 d'autres le font par mimétisme
48:39 culturel de leur environnement
48:41 ou de certains de leurs camarades, mais à la fin,
48:43 le résultat est le même.
48:45 Et ces deux sujets
48:47 qui pèsent sur l'école, on va dire, sont
48:49 différents dans la gravité de l'implication,
48:51 mais ils se nourrissent l'un
48:53 l'autre. Et ils se nourrissent l'un l'autre,
48:55 pourquoi ? Les premiers s'insurgent
48:57 et les premiers revendiquent,
48:59 et les premiers livrent en pâture un professeur-improviseur,
49:01 et les seconds, eux, ils menacent
49:03 et parfois ils tuent. Parce que c'est
49:05 ça qui s'est passé avec Samuel Paty,
49:07 c'est ça qui s'est passé avec Dominique
49:09 Bernard, et c'est ça, évidemment,
49:11 qui a poussé ce proviseur à quitter
49:13 l'établissement pour sa sécurité,
49:15 je le cite encore, et pour la sécurité
49:17 de tout son établissement.
49:19 Parce qu'on en est là, quand même.
49:21 Et après Samuel Paty,
49:23 il est impossible de trouver la moindre
49:25 excuse, ni à cet élève,
49:27 ni à ses parents, puisqu'elle a des parents,
49:29 puisqu'apparemment elle est partie, elle a quitté son BTS
49:31 elle aussi, pour aller rejoindre sa
49:33 mère, et elle travaille donc dans l'école maternelle
49:35 où travaille sa mère, aujourd'hui, si on a
49:37 appris ça, parce que RTL a joint
49:39 cette jeune fille, elle cherche une alternance,
49:41 elle nous dit "mais j'étais déjà désintéressée par mon BTS",
49:43 enfin, peu importe, c'est vraiment pas
49:45 notre sujet, aujourd'hui.
49:47 Et maintenant qu'on a eu l'histoire,
49:49 je rappelle quand même que l'histoire de Samuel Paty
49:51 commence sur le mensonge d'une élève. Je vais revenir
49:53 aussi sur la question du mensonge,
49:55 et par ailleurs, Dominique Bernard, c'est un
49:57 ancien élève qui cherchait un prof d'histoire-géographie
49:59 et qui a visé délibérément ce professeur-là.
50:01 Donc non, il n'y a pas d'excuse,
50:03 d'autant que, vous le disiez, cet élève
50:05 explique qu'elle est désolée, qu'elle condamne
50:07 les menaces de mort, et je la cite
50:09 encore, c'est RTL qui la joint,
50:11 "c'était mieux qu'il parte,
50:13 s'il ne se sentait pas en sécurité,
50:15 moi, je suis passée à autre chose."
50:17 Je vous jure, cette phrase,
50:19 je sais même pas comment c'est possible
50:21 de la prononcer, vu les circonstances
50:23 aujourd'hui, et par ailleurs,
50:25 au moment où il y a deux jours,
50:27 parce qu'elle est passée à autre chose, mais il y a deux jours,
50:29 elle faisait encore des vidéos
50:31 pour expliquer, notamment, en convoquant
50:33 le CCIE, vous savez,
50:35 cette résurgence à l'échelle européenne
50:37 du CCIF, dissous par Gérald Darmanin
50:39 en France, après l'assassinat
50:41 de Samuel Paty.
50:43 Ce CCIE,
50:45 qui fait partie d'un réseau européen,
50:47 en l'occurrence, qui reçoit des subventions
50:49 de l'Union européenne. Je vous jure, nos problèmes,
50:51 ils sont partout en même temps, vraiment partout en même temps.
50:53 Et elle faisait cette vidéo, relayée
50:55 par le CCIE, en continuant à accuser
50:57 le professeur et les médias,
50:59 qui ne relayaient pas la bonne version, en l'occurrence.
51:01 Donc moi, je veux bien qu'elle présente ses excuses
51:03 aujourd'hui, et qu'elle soit désolée
51:05 pour ce professeur, mais il y a deux jours,
51:07 l'histoire de Samuel Paty, elle était connue de la France entière.
51:09 Et l'engrenage, après
51:11 le mensonge de l'élève initial,
51:13 c'était connu. Et le problème,
51:15 c'est que cette offensive culturelle
51:17 à l'école, elle est d'autant plus forte
51:19 qu'elle est portée par des gens qui sont,
51:21 enfin, je veux dire, par des gens qui portent
51:23 cette culture-là et cette revendication-là
51:25 avec une vivacité
51:27 et une jeunesse
51:29 et une fougue qui est complètement
51:31 hallucinante. Et
51:33 si, enfin, Mathieu
51:35 en avait parlé la dernière fois, mais la
51:37 laïcité, en l'occurrence, c'est le cadre
51:39 et c'est la loi qui doit s'appliquer.
51:41 Mais dans ce cadre-là, il faut absolument
51:43 réaffirmer la France. Pourquoi
51:45 la France ? Pourquoi la culture ?
51:47 Parce qu'en face de nous, quand on vous impose
51:49 une manière de vous vêtir,
51:51 une manière de manger, une manière de
51:53 se comporter, une manière des heures
51:55 auxquelles prier, des jours où on ne va pas
51:57 à l'école, ça s'appelle une culture
51:59 entière. Ça s'appelle même une civilisation
52:01 différente. Et en face
52:03 d'une civilisation, il faut en proposer
52:05 une autre. Et quand vous avez une
52:07 civilisation aussi vivante
52:09 en face de vous, et que vous n'opposez
52:11 que de la repentance, un
52:13 et un enrichissement mutuel
52:15 dans une immigration que vous poursuivez,
52:17 alors vous êtes sûr de la manière dont ça va se terminer.
52:19 Donc on ne peut pas juste mettre des policiers autour
52:21 de l'école. C'est évidemment important
52:23 pour la protection immédiate de tous les
52:25 élèves et des professeurs. Mais la question
52:27 peut être un peu plus large que ça.
52:29 Et il y a plus qu'urgence
52:31 à se poser cette question-là.
52:33 - Dernière question rapidement, Charlotte Dornelas.
52:35 Cette jeune élève, on en a parlé
52:37 déjà. On accusait donc le proviseur de l'avoir frappée.
52:39 Et continue d'ailleurs
52:41 à le faire, même si elle a
52:43 changé un peu sa version. Est-ce qu'il faut
52:45 pas écouter aussi, elle, peut-être
52:47 ce qu'elle dit ? - Vous savez, on parle souvent de la
52:49 crise de l'autorité dans ce pays et on se
52:51 demande comment la résoudre. La première chose
52:53 dans l'autorité, c'est que les paroles ne se valent
52:55 pas. Pour le débat public,
52:57 je ne parle pas ici, évidemment, de la justice
52:59 ni de l'enquête policière. Je parle dans le débat
53:01 public. Quand vous avez un proviseur qui est en fin
53:03 de carrière et qui a des états de service
53:05 impeccables, et une élève en face
53:07 où il y a une chose dont tout le monde est sûr, c'est
53:09 qu'elle a enfreint la loi dans l'enceinte
53:11 de l'établissement, vous ne prenez
53:13 pas pour argent comptant ce que
53:15 dit cette fille. Parce qu'en l'occurrence, elle accusait le proviseur
53:17 de l'avoir giflé, puis en fait, elle expliquait
53:19 qu'en fait, non, il l'avait prise par le bras de manière
53:21 vive. Donc en gros, elle l'accuse encore de l'avoir frappée.
53:23 Elle a porté plainte pour infraction
53:25 non suffisamment caractérisée.
53:27 La plainte a été classée sans suite.
53:29 Le proviseur, lui, sa plainte est en cours
53:31 et quand bien même, quand bien même
53:33 il l'a attrapée par le bras de manière un peu radicale
53:35 ou de manière un peu...
53:37 il l'a empoignée de manière un peu vive,
53:39 est-ce que ça mérite les menaces de mort
53:41 qui suivent ? Et que,
53:43 je le répète, elle a alimenté par le biais
53:45 de vidéos qu'elle a continuées
53:47 à alimenter
53:49 ces derniers jours, malgré l'existence
53:51 déjà des menaces de mort et de la mise sous protection
53:53 de ce professeur.
53:55 - Merci beaucoup, Charlotte, pour votre regard
53:57 et suite à la réunion autour de Gabriel
53:59 Atta de la semaine dernière, préfet, proviseur,
54:01 procureur seront rassemblés
54:03 la semaine prochaine sur la sécurisation
54:05 des établissements.
54:07 Emmanuel Macron
54:09 est au Brésil.
54:11 Suite de sa visite d'État, il a remis
54:13 la Légion d'honneur au chef amérindien
54:15 Raoni, icône de la défense
54:17 de la forêt amazonienne et des peuples autochtones.
54:19 Mathieu Bocote, ça a beaucoup
54:21 fait réagir. Qu'est-ce que ça dit de la
54:23 communication présidentielle et pourquoi ça fait réagir ?
54:25 - Premièrement, on peut croire,
54:27 et je reviendrai dans un instant, qu'Emmanuel Macron cherche
54:29 à s'extraire d'un contexte tragique pour se
54:31 construire une légitimité nouvelle sur la scène
54:33 internationale. Mais d'abord, quelques éléments
54:35 sur le contexte.
54:37 Raoni, donc, accueille,
54:39 très heureux, je le comprends, d'avoir la Légion d'honneur,
54:41 c'est un honneur immense, et il
54:43 dit, s'inquiète devant Emmanuel Macron, qu'il est
54:45 très inquiet que l'homme blanc continue
54:47 à détruire la nature.
54:49 Et il invite Emmanuel Macron à
54:51 porter son soutien pour qu'il n'y ait plus
54:53 de terres indigènes rendues aux peuples autochtones.
54:55 Rendre les terres aux
54:57 peuples autochtones, aïe, aïe, aïe, ça,
54:59 en Europe, ça passerait pas. Mais bon,
55:01 au Brésil, ça passe. Cela dit,
55:03 autre élément, Emmanuel Macron
55:05 mettra un peu d'argent là-dedans, c'est significatif,
55:07 je crois que c'est un milliard, pour soutenir,
55:09 encore une fois, une cause qui est tout à fait légitime,
55:11 ce soit dit en passant, celle des peuples indigènes là-bas,
55:13 la défense de la nature,
55:15 de l'Amazonie, c'est une question fondamentale.
55:17 Donc, en soi, on comprend, il y a une légitimité
55:19 là-dedans. Ce qui est plus étonnant, c'est le
55:21 contexte qui est le nôtre. Guerre en Ukraine,
55:23 Gaza, terrorisme islamiste,
55:25 migration déstabilisante,
55:27 mafia et narcotrafic.
55:29 Alors manifestement, c'est un contexte qui pourrait,
55:31 théoriquement, pour un homme en responsabilité,
55:33 qui pourrait le solliciter, qui pourrait
55:35 l'amener à se dire, en ce moment, ma première
55:37 tâche n'est peut-être pas, justement,
55:39 au Brésil, mais, tu sais, pour
55:41 assumer que la France est une puissance nucléaire,
55:43 une puissance qui compte dans le monde, est un pays qui connaît
55:45 la submersion migratoire, qui connaît les narcotrafics,
55:47 qui connaît les bandes, on voit
55:49 ce qu'il se passe en ensauvagement du pays, il pourrait croire
55:51 que c'est important. Mais, mais, mais,
55:53 manifestement, la communication présidentielle,
55:55 c'est un homme intelligent, Emmanuel Macron, qu'est-ce qui le
55:57 pousse, justement, dans cette direction?
55:59 On peut croire qu'il y a une stratégie internationale,
56:01 en définition ou redéfinition.
56:03 - Alors, c'est vrai, il y a une sorte de décalage.
56:05 C'est la fonction, donc, de cette stratégie
56:07 présidentielle. - Alors, mon propos
56:09 n'engage que moi, comme d'habitude, mais là, encore
56:11 un peu plus. Je pense
56:13 qu'Emmanuel Macron n'est pas un homme qui veut voir sa carrière
56:15 politique s'interrompre en 2027.
56:17 C'est un homme jeune, c'est un homme
56:19 qui aime gouverner, c'est un homme qui est au premier plan,
56:21 et c'est un homme qui, donc,
56:23 veut penser la suite.
56:25 Pour certains, la suite, on la connaît, ils s'en plaignent ici
56:27 et là, de temps en temps, dans les médias, ils se disent comment
56:29 cet homme, d'exception, pourrait-il avoir
56:31 un troisième mandat à la présidence de la République?
56:33 Et il se demande de quelle manière,
56:35 est-ce qu'il y a une stratégie, une dimension constitutionnelle,
56:37 est-ce qu'il y a une possibilité pour lui
56:39 de faire un troisième mandat? Reste à savoir
56:41 si ça l'intéresse lui-même. Mais ce qui est certain, c'est qu'il veut
56:43 poursuivre sa carrière politique,
56:45 ce qu'il voit probablement comme un destin politique.
56:47 Donc, pour ça, il doit se construire
56:49 une légitimité internationale
56:51 détachée des enjeux tragiques
56:53 dont nous parlions tout rapidement.
56:55 Donc, ça implique quoi? Les questions environnementales,
56:57 des peuples premiers, la liste de tous
56:59 ces enjeux nouveaux qui permettent
57:01 probablement, demain, si jamais
57:03 se présenter un poste en succession à Mme von der Leyen,
57:05 si c'était créé ce poste de président
57:07 de l'Europe. Je ne dirais pas secrétaire générale
57:09 de l'ONU, je souhaite à autre chose, avec Emmanuel Macron,
57:11 que ce titre de...
57:13 Secrétaire général de l'ONU, ce n'est pas très recommandable.
57:15 Mais président de l'Europe, au fond de lui-même,
57:17 est-ce que ce n'est pas le rêve qu'il porte d'être le premier président
57:19 de l'Europe? Et de ce point de vue, est-ce que toute sa
57:21 stratégie internationale dans les prochains temps
57:23 ne consiste pas à le préparer et occuper
57:25 cette prochaine fonction qui pourrait occuper
57:27 sa cinquantaine? Ce n'est qu'une hypothèse,
57:29 c'est une hypothèse bien personnelle, mais je me dis
57:31 qu'un homme comme lui doit penser à la suite,
57:33 et c'est probable que la suite, ça soit quelque part à Bruxelles.
57:35 - Merci beaucoup, mon cher Mathieu.
57:37 Merci Guillaume-Charlotte Marc.
57:39 Et c'est l'entente d'hoppeur à bleu
57:41 des pro 2 sur CNews.
57:43 merci à bientôt !