Face à l'Info (Émission du 28/08/2024)

  • le mois dernier
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:0019h01, bienvenue à tous sur Face à l'Info, tout de suite à l'EGT, Barbara Durand.
00:07Bonsoir Christine, bonsoir à tous.
00:10A la une de l'actualité, la France a tué mon mari par son excès de tolérance.
00:15Les mots extrêmement forts de la veuve du gendarme tuée lundi soir à Mougins lors d'un refus d'aube tempérée placée en garde à vue.
00:22Le principal suspect a déclaré l'avoir percuté involontairement, condamné à de multiples reprises.
00:28L'homme doit être déféré pour meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique.
00:33Après la tentative d'attentat à la synagogue de la Grande Motte samedi, le parquet national antiterroriste annonce dans un communiqué avoir ouvert une information judiciaire
00:41et requis la mise en examen du principal suspect pour tentative d'assassinat terroriste commis en raison de la race ou de la religion et association de malfaits terroristes.
00:52Le parquet réclame également son incarcération.
00:55Enfin, depuis le lancement d'une opération militaire de grande ampleur hier dans le nord de la Cisjordanie occupée,
01:01les forces israéliennes annoncent avoir éliminé 9 terroristes armés dont 7 dans des raids aériens.
01:07Le président Mahmoud Abbas a interrompu une visite officielle en Arabie Saoudite.
01:13Merci beaucoup ma chère Barbara.
01:16Et au sommaire ce soir, 3 minutes et 30 secondes.
01:21Le discours de la veuve du gendarme Eric Comine a bouleversé la France aujourd'hui.
01:26La France a tué mon mari. 1981 n'aurait jamais dû exister.
01:31Nous avons pris perpétuité à tel martelé.
01:34Elle précise ne pas parler du fait que l'auteur soit étranger mais qu'il soit récidiviste.
01:39Cris du cœur, cris de colère, cris de détresse.
01:42Sa douleur est immense, sa colère légitime.
01:45Combien de français pensent comme elle ?
01:47Le fameux « ils n'auront pas ma haine ».
01:49C'est fini ? L'État a-t-il le sang de nombreux français sacrifiés par son laxisme ?
01:56Et sa lâcheté ? L'édito de Mathieu Beaucoup.
01:59Le mise en cause dans la mort du gendarme Eric Comine a déclaré dans sa garde à vue
02:04qu'il n'a pas volontairement heurté Eric Comine.
02:07La vidéo semble montrer le contraire.
02:10Ici la dernière image du gendarme avant l'impact.
02:14Il a été dix fois condamné.
02:16Qui l'a condamné ? Qui ne l'a pas incarcéré ?
02:19Qui a renouvelé ses papiers pour le maintenir en situation régulière ?
02:23Qui n'a pas suspendu son permis de conduire ?
02:25Qui a attisé la haine envers les forces de l'ordre ?
02:28Que faut-il faire pour que ça change ?
02:30Voilà les questions que tout le monde se pose ce soir.
02:33Tour de table avec les mousquetaires.
02:35L'immigration clandestine a chuté de 65% en Italie par rapport à l'an dernier
02:41mais décolle en Espagne et en Grèce.
02:43La politique de Giorgia Meloni récolte-t-elle ses fruits ?
02:46Aux européennes, elle avait obtenu un meilleur score qu'au législatif de 2022
02:51lorsqu'elle est arrivée au pouvoir.
02:53Mais qu'est-ce qui fonctionne dans sa politique d'immigration ?
02:56Peut-on s'inspirer du modèle italien ?
02:59L'analyse de Gabriel Cluzel.
03:03Que s'est-il passé avec Médi Guézard ?
03:06Ce chroniqueur très apprécié d'émissions radio en France,
03:09algérien, entrepreneur en région parisienne,
03:12ses propos tenus sur une télé en Algérie,
03:15ont soulevé en France une vive polémique.
03:17Il dénonce le Maroc, qui serait téléguidé par un régime sioniste.
03:21Un pays qui désinforme.
03:23Un peuple muselé.
03:25Une censure allant jusqu'à l'interdiction de toute manifestation, selon lui.
03:29Alors que des manifestations en soutien aux Palestiniens
03:32se tiennent régulièrement au Maroc.
03:34Beaucoup ont donc dénoncé son double discours,
03:37son antisémitisme, son complotisme,
03:39des propos qu'il ne tient pas en France.
03:42Que comprendre le regard de Marc Menand ?
03:45À l'heure où tous les regards sont tournés vers le gendarme tué
03:48par un délinquant routier multirécidiviste,
03:51Sébastien Dologu, député LFI,
03:53a été arrêté roulant à contresens sur une voie de bus.
03:58Le rôle d'un député n'est-ce pas de montrer l'exemple ?
04:01Un autre député LFI a été mis en cause dans un accident.
04:04Le Canard Enchaîné précise qu'il a refusé un contrôle d'alcoolémie,
04:07évoquant son immunité parlementaire,
04:09ce que l'intéressé réfute.
04:11Un troisième député LFI, de son côté,
04:13a contesté une contravention,
04:15avant de s'emporter et de présenter sa carte de député.
04:18Une question ce soir, pourquoi personne n'en parle ?
04:21Le décriptage de Charlotte Dornelas.
04:24Et puis, dans un entretien au Figaro,
04:26Sybille Veil, la prés-dg de Radio France,
04:29a clarifié les orientations qu'elle entend donner à la radio publique.
04:33C'est-à-dire qu'elle entend notamment lui confier
04:35une mission thérapeutique, c'est-à-dire de la radiothérapie,
04:40en deux mots.
04:42L'édito de Mathieu Bancoté.
04:44Une heure avec nos mousquetaires, c'est parti ce soir.
05:00Le cri de la veuve du gendarme tué par un chauffard
05:03lors d'un refus d'obtempérer près de Mougins.
05:06Des paroles fortes, applaudies, mais aussi critiquées.
05:10La France a tué mon mari.
05:13C'est très particulier, parce qu'effectivement,
05:16pour l'immense majorité, ces paroles, cette déclaration,
05:19c'est l'expression d'un cri du cœur,
05:21qui est aussi l'expression du cri d'un pays.
05:24C'est-à-dire d'un peuple qui a entendu, dans cette formule,
05:27l'écho, l'expression de sa plus intime conviction.
05:30C'est-à-dire que ce ne sont pas que des histoires individuelles
05:33qui s'additionnent.
05:35C'est un phénomène collectif.
05:37Il y a une dimension collective.
05:39Il y a des responsables, peut-être même des coupables,
05:42dans l'histoire de ce gendarme tué.
05:44D'ailleurs, le suspect est accusé de meurtre, ne l'oublions pas.
05:47Premier élément.
05:49Donc, une réaction très vive et qui a...
05:51J'insiste, on a entendu la déclaration
05:53La France a tué mon mari,
05:55mais c'est une déclaration qui, dans un deuxième temps,
05:58va encore plus loin.
06:00Mais cherchons à voir d'abord pourquoi il y a une telle émotion
06:03au-delà du ton de l'aveuve.
06:05Le premier élément, je pense que tout le monde est capable
06:08de s'identifier, ça vaut la peine de le dire,
06:10à cette idée qu'on a un mari, on a une épouse, on a des enfants,
06:13on les voit le matin, on s'attend à les revoir le soir,
06:15on s'attend un jour à être séparés d'eux.
06:17La mort passe inévitablement dans nos vies.
06:19Or, qu'est-ce qu'on voit?
06:21Il est arraché tout simplement de l'existence.
06:23Elle ne le reverra jamais.
06:25Ses enfants ne le reverront jamais.
06:27C'est une douleur pour chacun de ses proches.
06:29Elle a une formule sur laquelle je reviendrai.
06:31Chacun prend à perpétuité.
06:33Chacun en, d'un côté, le multirécidiviste,
06:35de l'autre, chacun d'entre eux.
06:37Et un jour, il sera remis en liberté d'une manière ou de l'autre.
06:40Eux, jusqu'à la fin de leurs jours, porteront cette douleur infinie.
06:43Premier élément.
06:45La force de cette phrase est d'abord la force d'une douleur
06:47que tous peuvent comprendre.
06:49Le deuxième élément, qui est peut-être le plus important,
06:52c'est que l'aveuve du gendarme commune n'accepte pas
06:55de jouer le rôle qu'on réserve normalement aux proches des victimes.
06:59Lorsqu'on a normalement le proche d'une victime,
07:02la première fonction qu'on lui confie,
07:04c'est de dire aux médias, avec une certaine insistance,
07:07pas de récupération.
07:09Il n'y a pas de dimension politique à ce qui est arrivé.
07:11Il n'y a pas de dimension collective.
07:13Pas de récupération, j'insiste.
07:15Pas de récupération, avez-vous compris ?
07:17Et là, normalement, on prend prétexte de cela
07:19dans les médias et en politique pour dire
07:21comment osez-vous en parler ?
07:23L'aveuve, les proches, les parents ont demandé pas de récupération.
07:29L'harmonie commune n'accepte pas de jouer ce mauvais rôle
07:32qu'on prescrit normalement à celui qui souffre.
07:35Encore une fois, je le dis à perpétuité.
07:37On lui dit, prends sur toi et surtout,
07:39ne réfléchis pas à ce qui t'arrive.
07:41C'est une forme de pacte Faustien dans les circonstances.
07:44On mettra en scène un deuil exceptionnel
07:46à condition que tu te taises
07:48et que tu ne réfléchisses pas à ce qui t'est arrivé.
07:50Eh bien, elle dit non.
07:52Elle dit, il y a une dimension collective ici.
07:54Il y a une dimension politique ici.
07:56Vous, normalement, on chercherait à dire
07:58pas de récupération, pas de récupération.
08:00Elle-même met les mots nécessaires
08:03pour nommer, au-delà de sa douleur,
08:05la situation.
08:07Pour nommer les responsables.
08:09Pour nommer peut-être même les ou le coupable.
08:12On pourrait distinguer d'ailleurs ici
08:14entre les responsables et le coupable.
08:16Mais c'est important de le noter, c'est essentiel.
08:19Rappelez-vous l'histoire de La Petite Lola,
08:21où il y a eu une véritable cabale,
08:23on peut le comprendre,
08:25pour obliger ses parents à se taire.
08:27Jusqu'à ce que le père, plus tard, avant de mourir,
08:29confesse, dans une autre chaîne,
08:32la douleur qui était la sienne.
08:34Il disait, si le clandestin, dans ce cas-là,
08:36n'avait pas été en France, c'était au QTF,
08:38ma fille serait encore vivante.
08:40Mais ça lui a pris des mois
08:42à avoir le droit de dire ça
08:44parce qu'on comprend l'immense pression
08:46qui pesait sur lui pour lui dire,
08:48tais-toi, tais-toi, témoigne de ta douleur,
08:50mais ne dis rien.
08:52Cette fois, ça n'a pas fonctionné.
08:54Cette fois, ce qu'on pourrait appeler
08:56les mécanismes qui servent à invisibiliser,
08:58qui servent à condamner au silence,
09:00qui servent à nous enfermer dans des formules rituelles
09:02n'ont pas fonctionné.
09:04Récupération, dit-on, en fait, elle-même,
09:06nomme la dimension politique de la chose.
09:08Troisième élément, qui est évidemment important,
09:10elle dit, j'accuse la France,
09:12elle accuse la France.
09:14Ce qu'on entend, évidemment, ici, par la France.
09:16Mais ce qu'elle dit,
09:18on décryptera la chose,
09:20c'est que c'est une dimension collective.
09:22Ce n'est pas un événement individuel.
09:24Ce n'est pas un fait divers parmi d'autres.
09:26Ce n'est pas un fait divers
09:28dans la montagne de faits divers
09:30qui s'accumulent au fil des mois, au fil des ans.
09:32Non, il y a une responsabilité,
09:34un système qui a rendu
09:36possible cette situation.
09:38Un système a rendu
09:40possible la mort de son mari.
09:42Un système a rendu
09:44possible la mise en circulation
09:46d'un meurtrier,
09:48c'est le terme qu'on doit utiliser,
09:50qui a tué son mari.
09:52Lorsqu'on dit un système, ça veut dire qu'il y a des règles
09:54qu'on pourrait changer, qu'on aurait pu changer.
09:56On le sait, on est devant un multirécidiviste.
09:58Le terme s'est beaucoup imposé ces jours-ci.
10:00Dix fois, quand même,
10:02dix condamnations, ça commence à faire beaucoup.
10:04Un étranger en situation, certes, régulière,
10:06c'est amusant, d'ailleurs,
10:08nos progressistes médiatiques disent,
10:10on peut s'inquiéter, les fachos, calmez-vous,
10:12il est en situation régulière.
10:14Et c'est censé apaiser la douleur de qui exactement?
10:16Quelqu'un qui est en France
10:18et qui accumule les condamnations
10:20régulièrement ou irrégulièrement,
10:22que fait-il en France?
10:24Dix condamnations, qu'est-ce qu'il fait
10:26après être en prison? Et s'il n'est pas en prison,
10:28qu'est-ce qu'il fait à ne pas être dans un charter?
10:30Et s'il n'est pas dans un charter, c'est parce qu'il devrait être déjà chez lui.
10:32Que fait-il ici?
10:34Certains se disent, dans quel autre pays au monde
10:36on n'aurait pas expulsé
10:38un étranger déjà condamné à plusieurs reprises?
10:40On pourrait même dire
10:42qu'un pays qui est incapable
10:44de renvoyer chez lui
10:46quelqu'un
10:48qui ne le respecte pas du tout,
10:50qui se permet de piétiner son droit,
10:52piétiner ses lois,
10:54et aujourd'hui, ça entraîne la mort d'un homme,
10:56ce pays-là ne se respecte pas lui-même.
10:58C'est-à-dire qu'on permet aujourd'hui
11:00aux délinquants, aux voyous, d'imposer sa loi
11:02et ça n'a pas de conséquence ensuite
11:04sur la possibilité de rester ou non sur le territoire.
11:06Je pense qu'il y a une grande folie à travers ça.
11:08Donc lorsqu'elle dit la France,
11:10on verra ce qu'elle dit dans un deuxième temps,
11:12mais elle nomme cette dimension
11:14de système collectif.
11:16Trois mots aussi, trois mots qu'elle a utilisés.
11:18L'insuffisance,
11:20elle dit que la France est coupable d'insuffisance,
11:22de laxisme et d'excès de tolérance.
11:24Insuffisance, autrement dit, on n'en fait pas assez pour assurer
11:26tout simplement le respect de l'ordre,
11:28la protection des uns et des autres, et plus encore
11:30la protection de ceux qui assurent la protection de la société.
11:32De laxisme, la faiblesse,
11:34on croit en fait faire preuve de tendresse
11:36et de générosité, d'ouverture.
11:38Dans les faits, c'est du laxisme,
11:40c'est la faiblesse devant le fort
11:42et on maquille notre faiblesse dans la vertu.
11:44Et excès de tolérance,
11:46la vertu qui se retourne
11:48contre elle-même encore une fois.
11:50Donc c'est un propos, c'est le segment de 50 secondes
11:52qui a beaucoup tourné
11:54aujourd'hui et qui a
11:56suscité une immense réaction
11:58et de nombreuses, je dirais,
12:00une immense sympathie, une immense douleur
12:02et de nombreuses réactions.
12:04Et je vais vous montrer, avant ma prochaine question,
12:06une photo, évidemment on ne vous montrera pas
12:08la vidéo, mais cette vidéo
12:10circule de l'impact
12:12et de cet homme arraché
12:14à la vie. Et cette
12:16vidéo tourne sur les réseaux sociaux
12:18et vraiment elle est très
12:20impactante. Je vous montrerai encore
12:22peut-être la photo dans un instant. Revenons
12:24néanmoins à Mathieu Beaucoupter un instant sur cette
12:26phrase, la France a tué mon mari.
12:28Est-ce qu'elle n'est pas trop générale
12:30et pour cela injuste,
12:32d'autant plus que la majorité des Français
12:34aujourd'hui pleure.
12:36Son mari, avec elle.
12:38Et vous avez tout à fait raison de le mentionner. Je pense
12:40que lorsqu'elle dit la France, elle ne dit pas
12:42le peuple français. Lorsqu'elle dit la France,
12:44elle ne dit pas ces millions et ces millions
12:46ces dizaines de millions de Français qui
12:48aujourd'hui partagent sa douleur.
12:50Ce qu'elle dit, fondamentalement, c'est ce système,
12:52ce régime, cette casse,
12:54appelons ça comme on veut, mais en fait
12:56elle est un peu plus précise. Elle dit
12:58ce système, en quelque sorte,
13:00par son sens de l'irresponsabilité, par son
13:02incapacité à prendre les mesures
13:04nécessaires. Elle parle d'un moment donné
13:06des législatifs, dit-elle, pour parler du législateur
13:08qui n'est pas à la hauteur de la tâche.
13:10Donc elle désigne clairement
13:12une élite qui a fait faillite.
13:14Une élite qui a fait faillite et le dommage collatéral,
13:16c'est son mari. Il y en a eu d'autres, soit dit en passant,
13:18des dommages collatéraux au fil des ans.
13:20Donc il y a deux segments et c'est assez intéressant.
13:22Il y a le segment de 50 secondes dont on a beaucoup parlé.
13:24La France a tué mon mari.
13:26Mais il y a un autre segment où elle élargit
13:28la réflexion
13:30sur la responsabilité collective
13:32dans les circonstances.
13:34Qu'est-ce qu'elle nous dit globalement? Elle prend la peine de distinguer
13:36en disant je parle des multirécidivistes,
13:38je ne parle pas des étrangers.
13:40C'est une prudence probablement légitime
13:42pour elle. Je me permettrai, quant à moi,
13:44d'ajouter cette dimension.
13:46Non pas pour dire tous les étrangers, évidemment,
13:48ce serait scandaleux de dire cela,
13:50mais lorsqu'on est devant un étranger multirécidiviste,
13:52je le disais plus tôt, qui accumule
13:54les fautes, les délits, les crimes.
13:56À quel moment
13:58une société qui se respecte elle-même peut dire
14:00vous êtes le bienvenu,
14:0211 crimes, 12 crimes, 13 crimes, 14 crimes,
14:04restez, il n'y a pas de limite. À partir de 10,
14:06franchement, on peut se dire c'est barre ouverte,
14:08vous pouvez faire ce que vous voulez, jamais on ne vous renverra.
14:10Mais la question des multirécidivistes,
14:12elle nous pose la question directement de la sanction
14:14d'une société incapable
14:16de sanctionner
14:18ceux qui ne respectent pas
14:20ces règles les plus élémentaires.
14:22Donc, elle ne met pas en question,
14:24on l'aura compris, le peuple français,
14:26elle ne met pas en question la nation française,
14:28elle met en question des élites qui ont
14:30failli d'ailleurs. Elle parle des législatifs,
14:32je le disais, du législateur,
14:34des élites politiques.
14:36Elle demande, faut-il qu'ils soient
14:38directement touchés pour agir?
14:40Assez forte comme phrase.
14:42Autrement dit, vous vivez à l'abri
14:44des conséquences des politiques que vous nous imposez.
14:46Vous n'êtes pas touchés,
14:48vous, à l'abri,
14:50des élites qui sont, il faut le constater,
14:52qui vivent à l'abri de la société
14:54qu'ils nous construisent, qui s'en protègent
14:56même, ça c'est quand même le culot maximal.
14:58D'un côté, on impose le laxisme
15:00généralisé aux communes immortelles,
15:02mais chez soi, on se barricade de plus en plus
15:04pour se protéger du monde
15:06dont on accouche. Donc, lorsqu'elle dit
15:08faut-il qu'ils soient directement
15:10touchés pour agir, cette phrase
15:12condamne à demi-mot,
15:14et peut-être pas seulement à demi-mot, les élites
15:16politiques. Ensuite,
15:18là, le scandale arrive.
15:201981 n'aurait jamais
15:22dû exister. Alors, qu'est-ce
15:24qu'elle entend par là? Il y a une double
15:26signification. La première...
15:28Et on parlera dans un instant du tombeau de
15:30haine qui s'est déchaîné contre elle.
15:32Et vous avez raison, parce que c'est d'une violence
15:34atroce. Atroce.
15:36C'est quand même, aujourd'hui, ce qu'on en sait, c'est la veuve
15:38d'un homme, et aujourd'hui, on lui crache dessus, on lui vomit
15:40au visage, comme si elle avait dû une horreur.
15:42C'est délirant.
15:441981 n'aurait jamais dû exister. Première interprétation,
15:46première partie de l'interprétation,
15:48depuis 1981, nous vivons effectivement dans
15:50un monde laxiste. Un monde
15:52qui assure le plus grand confort, elle donne
15:54des scènes, le plus grand confort
15:56aux délinquants, qui assure que les délinquants,
15:58même lorsqu'ils sont en prison, sont
16:00dans un environnement ouaté, un environnement
16:02biberonné, un environnement qui les
16:04protège, et elle mentionne au même
16:06moment tous les retraités qui, de leur côté,
16:08doivent retourner travailler, parce
16:10qu'ils arrivent à un âge où la retraite ne suffit pas,
16:12ils doivent retourner sur le marché
16:14du travail alors qu'ils auraient droit
16:16à une retraite méritée. Alors, si vous permettez,
16:18c'est intéressant, cette partie,
16:20on va l'écouter. Bien sûr.
16:22On va l'écouter.
16:24Quelle est la suite pour ce meurtrier ?
16:26Déferrement immédiat,
16:28en attente de jugement,
16:30trois repas chauds par jour,
16:32aide sociale dans les geôles,
16:34là où les retraités qui ont cotisé
16:36toute leur vie de leurs travailleurs
16:38doivent potentiellement retravailler
16:40pour avoir trois repas chauds par jour.
16:42Puis, réduction de la peine
16:44pour bonne conduite,
16:46liberté.
16:48Il recommence.
16:50C'est d'une lucidité,
16:52et c'est un propos qui nous
16:54met en pleine passe une réalité qu'on fait
16:56tout pour fuir, c'est-à-dire
16:58c'est un régime, globalement, et ça,
17:00je pense que ça touche pas seulement la France,
17:02tout le monde occidental. Si vous êtes un citoyen honnête,
17:04responsable, que vous faites
17:06globalement ce qu'on attend d'un citoyen responsable,
17:08vous vous occupez de votre famille, vous payez vos impôts,
17:10vous respectez les lois,
17:12eh bien, on ne vous pardonnera rien.
17:14Vous serez toujours sanctionnés, surveillés.
17:16Le moindre écart, on vous le fera payer
17:18très cher. De l'autre côté,
17:20si vous ne respectez pas la loi, parce qu'on a peur,
17:22le délinquant a la force. Le délinquant
17:24peut oser la force, peut oser la violence.
17:26Le voyou peut se permettre d'attaquer,
17:28et l'autre ne répondra pas, ne ripostera pas.
17:30Alors là, on est d'une grande clémence,
17:32d'une grande lâcheté, peut-être.
17:34Ces paroles, c'est très fort.
17:36Donc, elle remet ça en question, puis elle dit la perpétuité
17:38n'existe pas pour les délinquants, elle existe pour nous.
17:40Je serai veuve à perpétuité, mes enfants
17:42seront orphelins à perpétuité.
17:44C'est déchirant.
17:46Elle dit des choses très clairement.
17:48Ensuite, l'autre 1981 auquel elle peut faire référence,
17:50évidemment, c'est la peine de mort.
17:521981, l'abolition de la peine de mort,
17:54avec Saint Robert Badinter,
17:56ainsi présenté, un saint laïc
17:58de la République. Eh bien, là,
18:00elle nous dit que ça n'aurait jamais dû exister.
18:02On peut comprendre, à demi-mot, elle le dit aussi.
18:04On peut être d'accord ou non
18:06avec son affirmation, mais il y a deux éléments là-dedans.
18:08Le premier, c'est qu'elle nous dit,
18:10finalement, lorsqu'on a fait sauter
18:12la peine la plus exigeante, la plus brutale,
18:14eh bien, l'échelle des peines n'a fait
18:16que dégringoler. Donc, si vous n'avez pas
18:18une peine maximale qui soutient
18:20ensuite l'ensemble des peines,
18:22vous n'êtes pas capable d'assurer
18:24l'ordre et la justice dans une société.
18:26On n'a pas été d'accord nécessairement, mais c'est ce qu'elle nous dit.
18:28J'ajoute une chose qui me semble assez importante.
18:30Elle nous rappelle, par cette déclaration,
18:32si c'est bien ce qu'elle dit, qu'il y a quand même des dizaines
18:34de millions de Français qui sont favorables à la peine de mort.
18:36Il faut juste le garder à l'esprit.
18:38Il ne s'agit pas ici de trancher pour ou contre.
18:40Je dis simplement...
18:42Je me contente de constater que
18:44si, dans le débat public, on présente ça comme
18:46une question résolue, tranchée, dont on ne parlera plus jamais,
18:48des dizaines de millions de Français
18:50ne sont pas d'accord avec ce consensus
18:52auquel on les associe de force.
18:54Je pense qu'elle a exprimé aujourd'hui,
18:56sous le ton de la révolte, une colère
18:58qui, quelquefois, peut conduire en disant
19:00la peine de mort, on ne l'a jamais abolie.
19:02C'est une colère, finalement, pour les délinquants
19:04qui, eux, se permettent de l'appliquer,
19:06de la faire subir comme un immortel,
19:08mais jamais eux ne la subissent, sauf lorsqu'ils
19:10se l'administrent entre eux. Gardons cela
19:12à l'esprit aussi.
19:14Malgré cette déclaration courageuse,
19:16je le disais tout à l'heure,
19:18ou peut-être à cause de cette déclaration,
19:20Harmonie Comine
19:22a été la cible de propos
19:24absolument abjects
19:26sur les réseaux sociaux.
19:28Mathieu Bocoté,
19:30comment comprendre?
19:32J'en ai regardé plusieurs,
19:34j'en résume certains. Globalement, il y a cette idée
19:36que flic égale chien,
19:38femme de flic égale femme de chien.
19:40Je le dis de manière brutale,
19:42mais c'est ce qu'on a pu lire.
19:44Il y a cette idée, une femme de flic,
19:46elle fait partie du mauvais camp
19:48et ses pleurs ne nous émeuvent
19:50d'aucune manière. Premier élément.
19:52Ensuite, il y a l'élément 1981, je l'ai dit,
19:54elle touche un tabou, et pour certains,
19:56vous le verrez, ils vont se braquer
19:58exclusivement sur ce qu'elle a dit sur 1981,
20:00c'est intolérable, on ne devrait pas avoir le droit
20:02de dire ça, pour ne pas entendre
20:04tout le reste de son propos.
20:06On se focalise sur cette question-là,
20:08son propos sur 1981,
20:10et le reste, on oublie. C'est la petite méthode
20:12habituelle des journalistes de gauche.
20:14Ensuite, on ne lui pardonne pas
20:16de politiser l'événement.
20:18On ne lui pardonne pas, justement, de ne pas verser
20:20dans le pas de récupération.
20:22Vous n'aurez pas ma haine.
20:24Elle m'a dit, vous n'aurez pas ma haine,
20:26c'est un journaliste admirable, probablement qu'elle va vouloir
20:28embrasser le meurtrier, mais elle ne veut pas l'embrasser,
20:30elle veut qu'il paye, avec raison.
20:32Donc ça, ne l'oublions pas.
20:34En politisant, elle désigne des responsables.
20:36C'est pour ça que j'ai dit, distinguons coupable et responsable.
20:38Les responsables, ce seraient les élites dans son esprit,
20:40le coupable, évidemment, c'est celui qui conduisait la voiture,
20:42et au final, cette dame,
20:44je crois, finalement, cette femme
20:46incarne aujourd'hui la dignité,
20:48la colère,
20:50une France blessée
20:52qui ne nie pas sa colère
20:54et qui réclame justice.
20:56On va écouter encore ses propos
21:00La France a tué mon mari
21:02et ensuite, je vous montre quelques tweets
21:04et ensuite, on fera un tour de table sur la question.
21:08Haut et fort,
21:10la France a tué mon mari.
21:12La France a tué mon mari,
21:14le père de mes enfants.
21:18La France a tué mon mari par son insuffisance.
21:20Pourquoi ?
21:22Pourquoi cet homme multirécidiviste
21:24peut-il évoluer en toute liberté ?
21:28Quand est-ce que nos législatifs
21:30ouvriront réellement les yeux ?
21:34Pas de tweet de Jean-Luc Mélenchon,
21:36pas de tweet d'Emmanuel Macron
21:38aujourd'hui.
21:40Emmanuel Macron a tweeté hier.
21:42Aujourd'hui, on peut voir, par exemple, le tweet d'Éric Zemmour.
21:44La France a tué mon mari, le père de mes enfants.
21:46Les mots de la veuve de l'adjudant commune
21:48avec justesse poignante.
21:50Ce cri du cœur,
21:52cette injustice, nous les ressentons profondément
21:54à ses comtés.
21:56Les politiciens, par leur insuffisance et leur idéologie,
21:58laissent les Français,
22:00des Français mourir.
22:02Tweet de Jordan Bardella.
22:04La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme
22:06et son excès de tolérance.
22:08Ce sont des mots bouleversants de la veuve du gendarme
22:10tuée dans les Alpes-Maritimes.
22:12Il n'y a rien à retirer à ce constat.
22:14Arrêtons de tolérer ce qui pourrisse
22:16la vie des Français. Expulsons les délinquants
22:18et criminels étrangers. Rétablissons une justice
22:20qui punit sévèrement.
22:22Voilà ce qu'on peut dire
22:24et on attend qu'il soit
22:26d'un instant à l'autre, après sa garde à vue,
22:28déféré pour
22:30meurtre sur personne dépositaire
22:32de l'autorité
22:34publique. On va faire un tour
22:36de table sur la question parce que, je le disais
22:38en titre tout à l'heure, beaucoup de
22:40questions se posent. Effectivement,
22:42il n'a pas déclaré,
22:44enfin, l'homme
22:46le mis en cause a déclaré
22:48qu'il n'a pas volontairement
22:50foncé sur lui. Je vous propose de regarder encore
22:52l'image. La vidéo, on ne va pas la montrer
22:54mais l'image juste avant
22:56l'impact et lorsqu'on voit cette vidéo,
22:58on ne peut pas se permettre
23:00d'être juge mais on a peu de doutes
23:02sur le caractère volontaire
23:04effectivement de ce qui s'est passé mais la justice
23:06de son côté tranchera.
23:08Le mis en cause donc a déclaré
23:10qu'il n'a pas volontairement heurté
23:12Eric Comine. La vidéo
23:14montre le contraire, en tout cas sans montrer le
23:16contraire. Rappelons qu'il a été condamné
23:18dix fois. Les questions
23:20qui se posent aujourd'hui. Qui l'a
23:22condamné ? Qui ne l'a pas
23:24incarcéré ? Qui a renouvelé
23:26ses papiers pour le maintenir en situation régulière ?
23:28C'est ce que disait Mathieu. Qui n'a pas suspendu
23:30son permis de conduire ? Qui a attisé
23:32la haine envers les forces de l'ordre ? Que faut-il faire
23:34pour que ça change ? Voilà
23:36les questions que tout le monde se pose ce soir à
23:38Charlotte d'Ornellas.
23:40Une chose particulière
23:42chez cette femme, parce qu'on entend dans
23:44ce qu'elle dit et notamment cette phrase
23:46« Nous, on a pris perpétuité » qu'on retrouve
23:48dans la bouche de absolument toutes
23:50les victimes qui finissent
23:52par prendre la parole. Mais ces
23:54victimes, elles prennent la parole quand elles commencent
23:56à comprendre le calvaire judiciaire
23:58dans lequel elles sont entrées.
24:00Quand elles commencent à découvrir l'accumulation
24:02de différents
24:04droits non essentiels,
24:06on va dire, qui sont accumulés dans la procédure.
24:08Quand ils commencent à découvrir
24:10que le contradictoire s'est complètement perdu
24:12du côté de l'accusé
24:14au détriment de la victime.
24:16Elle, elle est femme depuis des
24:18années d'un gendarme.
24:20Un gendarme qui connaît ça par cœur.
24:22Un gendarme qui, probablement, le soir
24:24en arrivant chez lui, a raconté à sa
24:26femme toutes ces familles de victimes
24:28qu'il essaye d'accompagner et qui vivent
24:30exactement ce qu'elle vient de reconnaître
24:32dans sa chair. Donc elle sait
24:34beaucoup plus rapidement que d'autres
24:36parce que, probablement, qu'elle a eu
24:38tout le récit. Elle évoque la question
24:40de la procédure. Elle évoque...
24:42Et 1981, je ne sais pas, je ne suis pas dans
24:44sa tête, je ne sais pas ce qu'elle a voulu dire.
24:46Ce qui est sûr, c'est qu'au niveau politique,
24:481981, outre la question
24:50de la peine de mort, est un véritable
24:52basculement dans la conception de la justice.
24:54C'est l'arrivée au pouvoir,
24:561981, d'une révolution
24:58dans la manière de concevoir la justice.
25:00Punir devient un problème,
25:02devient un facteur criminogène
25:04et il faut désormais accompagner,
25:06expliquer, voire excuser,
25:08donner une seconde chance. C'est une véritable
25:10révolution et on aurait tort de se focaliser
25:12sur la question seule de la peine de mort,
25:14je ne sais pas si elle a voulu parler de ça ou pas,
25:16mais pour ne pas voir cette révolution
25:18qui pourrait nous faire réfléchir quand même.
25:20J'aimerais vous entendre, Gabrielle Cluzel,
25:22Mathieu, sur ce cri de détresse
25:24de cette femme. On marque une pause, on revient tout de suite
25:26avec Charlotte,
25:28Gabrielle, Marc et Mathieu.
25:30On tourne sur le plateau de Face à l'Info
25:32avec ce cri de détresse,
25:34ce cri de douleur,
25:36ce cri de cette femme,
25:38la France a tué mon mari. On fait un tour de table
25:40des chroniqueurs. Gabrielle Cluzel,
25:42votre regard sur ces propos,
25:44très fort, et cette haine
25:46qui a été... Moi je pense qu'il y aura un avant et un après
25:48parce qu'elle a brisé un interdit très fort.
25:50Vous êtes optimiste. Les victimes,
25:52si, mais je pense que la société
25:54avance ainsi par étape.
25:56Elle a brisé un interdit très fort
25:58parce que les victimes étaient enfermées
26:00jusque-là dans un guide du savoir-vivre
26:02qui est du savoir mourir dans la dignité.
26:04Si vous voulez être jugée digne
26:06par les grandes semondes qui détiennent
26:08le magistère moral, eh bien,
26:10il faut que vous disiez, effectivement,
26:12vous n'avez pas ma haine,
26:14pas de récupération. Ce sont les mantras
26:16nécessaires pour être qualifiée
26:18de décent, de résilient.
26:20Et là,
26:22elle a brisé ce tabou.
26:24Et c'est vrai qu'elle seule peut poser
26:26ces questions. Alors, il y en a eu d'autres
26:28avant lui. Je vous rappelle qu'à Crépole,
26:30Olivier Véran avait été accueilli par un monsieur qui s'appelait André
26:32qui lui avait dit quelques vérités
26:34que d'autres ne pouvaient pas dire.
26:36Et Patrick Jardin, le père d'une victime
26:38du Bataclan, le monde avait dit de lui
26:40qu'il était sur le chemin de la haine.
26:42Il y a beaucoup de choses à dire.
26:44La première, quand même,
26:46c'est que l'esprit 81,
26:48c'est l'esprit Victor Hugo.
26:50C'est-à-dire qu'on a longtemps imaginé
26:52que le délinquant,
26:54il est lui-même victime de par sa naissance,
26:56de par ce qu'il a eu à vivre.
26:58Mais la délinquance d'aujourd'hui n'est plus celle-là.
27:00Car, heureusement,
27:02les conditions sociales, même quand elles sont
27:04misérables aujourd'hui, permettent
27:06d'afficher une certaine dignité.
27:08Ça, c'est le premier point. Je crois que c'est
27:10important, mais beaucoup
27:12sont encore sous cette
27:14imprégnation. Le deuxième point,
27:16c'est tout simplement l'obsession
27:18sans doute de toutes les familles
27:20de policiers ou de gendarmes
27:22qui, au quotidien, c'est également
27:24ce qui avait été évoqué par le père
27:26d'un des matons
27:28qui avait été fusillé
27:30par cet homme qui court toujours,
27:32d'ailleurs, et qui disait...
27:34Quand on part le matin...
27:36Quand on part le matin.
27:38Je vais vous donner une petite liste
27:40justement de personnes qui ne sont plus là,
27:42des forces de l'ordre, dans un instant.
27:44Et la crainte de l'enfant qui embrasse son père.
27:46Est-ce que ce n'est pas la dernière fois ?
27:48Un dernier mot.
27:50Elle pointe ce qu'on s'interdit
27:52de pointer normalement, la dimension
27:54politique et collective de ces morts
27:56qui s'accumulent et dès lors qu'on nomme cette dimension.
27:58Je ne suis pas certain s'il y aura un avant et un après.
28:00On nous a tellement dit qu'il y aurait beaucoup d'avant et d'après.
28:02Espérons que cette fois, ce soit vrai.
28:04Pensée particulière à ces forces de l'ordre
28:06tuées dans les mêmes conditions.
28:08Éric Monroy. Je prends le temps
28:10de les citer ce soir. Capitaine
28:12dans la police nationale tuée au Mont le 6 août
28:142020, délibérément percutée
28:16par un automobiliste lors d'un contrôle routier.
28:18Il avait 43 ans.
28:20Mélanie Lemay. Major
28:22dans la gendarmerie nationale tuée le 4
28:24juillet 2020 à Port-Sainte-Marie.
28:26Délibérément percutée par un
28:28automobiliste lors d'un contrôle routier.
28:30Elle avait 25 ans.
28:32David Lanne. Major
28:34dans la gendarmerie nationale tuée
28:36à Salles le 5 février 2018
28:38lors d'un contrôle de vitesse.
28:40Il a délibérément été percuté
28:42par un scooteriste âgé de 16 ans.
28:44Il avait 46 ans.
28:46Christian Russig. Major
28:48dans la gendarmerie nationale
28:50décédé le 27 novembre 2016
28:52au lendemain d'un contrôle routier
28:54où il est percuté délibérément par
28:56un automobiliste. Il avait
28:5855 ans. Benoît
29:00Vautrin. Lieutenant de la police nationale
29:02tué à Aubin le 10
29:04avril 2015 lors d'un contrôle
29:06routier. Il est délibérément percuté
29:08par un automobiliste lancé
29:10à pleine vitesse. Il avait 36 ans
29:12et on peut continuer ainsi.
29:14Comme ce soir c'est l'ouverture de la cérémonie
29:16des JO Paralympiques, j'ai une
29:18pensée particulière et émue pour le
29:20seul survivant des attentats
29:22de Mohamed Merah. Il s'appelle
29:24Loïc Liber. C'est un militaire.
29:26Il est tétraplégique
29:28depuis les attentats. Enfermé
29:30dans son fauteuil.
29:32Tout le monde l'a oublié.
29:36Toute autre chose.
29:38Gabrielle Cluzel. L'Italie
29:40a publié ses chiffres sur
29:42l'immigration clandestine.
29:44Depuis le 1er janvier, le nombre
29:46de migrants clandestins arrivés dans le
29:48pays est en baisse de 65%
29:50par rapport à l'an
29:52dernier. Un chiffre qui est lui-même en baisse par
29:54rapport à 2022. Beaucoup de
29:56questions sur ces chiffres.
29:58Sont-ils intéressants
30:00ou dérangeants ? Et peut-on
30:02s'inspirer de
30:04la politique de Giorgia Meloni ?
30:06Ce qui s'entend c'est qu'ils sont dérangeants pour beaucoup
30:08parce qu'ils mettent à mal
30:10la rhétorique du camp de la
30:12raison, à l'endroit de l'immigration.
30:14Il faut noter tout d'abord que depuis
30:16plusieurs années, le discours
30:18a glissé. On est passé de
30:20l'immigration à une chance pour la France, où ce n'est du
30:22bouquin de Bernard Stasi, je crois que c'était en
30:241992, et
30:26aujourd'hui c'est plutôt l'immigration.
30:28C'est compliqué, mais que voulez-vous, ma brave dame ?
30:30On ne peut rien faire. Et
30:32pour donner du
30:34grain à moudre et illustrer ce mantra,
30:36Giorgia Meloni c'était la candidate parfaite.
30:38Parce que
30:40c'était une sorte de Marine Le Pen ou de Marion
30:42Maréchal qui serait arrivée au pouvoir en Italie
30:44et qui finalement n'aurait pas réussi.
30:46Et de fait, un an après son élection,
30:48elle reconnaissait elle-même qu'en matière
30:50migratoire, elle n'avait pas eu
30:52les résultats qu'elle espérait, un peu
30:54sur le ton Paris ou
30:56Rome ne se fait pas en un jour.
30:58Mais je vous invite à regarder
31:00à titre de curiosité,
31:02sur votre barre de recherche, vous tapez
31:04« Échec, Giorgia Meloni ».
31:06C'est un tombereau d'articles
31:08qui expliquent et qui rendent compte
31:10de cet échec.
31:12Je me souviens
31:14d'ailleurs, au passage, d'une petite anecdote.
31:16Gérald Darmanin lui-même l'avait dit.
31:18Il avait provoqué
31:20un incident diplomatique. Il avait dit qu'elle
31:22était incapable de régler les
31:24problèmes migratoires. Giorgia Meloni
31:26l'avait fait en parallèle avec Marine Le Pen.
31:28Ça avait provoqué un tel incident qu'un rendez-vous
31:30avait été
31:32annulé avec la chef de la diplomatie à Rome.
31:34Et donc, l'idée
31:36c'était un peu de désespérer, sinon bien
31:38en cours, au moins, énormément et qu'on sort.
31:40Parce que, on disait
31:42d'une certaine façon, populistes du monde
31:44entier, arrêtez de voter, ça sert
31:46à rien.
31:48D'ailleurs, ça a donné lieu à des campagnes électorales
31:50assez curieuses. Je ne sais pas si vous avez
31:52noté, parce que d'un côté, on nous disait
31:54ou avec le RN, avec Reconquête,
31:56c'est l'apocalypse, c'est
31:58la fusion de la bête du Gévaudan et du Yéti.
32:00Et en même temps, on nous disait, ben non,
32:02il ne se passera rien, ce sera comme Giorgia Meloni.
32:04Alors évidemment, on avait envie de dire,
32:06d'entre deux narratives, il faut choisir.
32:08Soit il ne se passe rien, soit c'est l'apocalypse.
32:10Et puis, on rajoutait
32:12aussi, c'est aussi intéressant, que hors de l'Europe,
32:14on ne pouvait rien faire, que tout seul, on ne pouvait rien faire.
32:16Eh ben, ce petit bout de femme
32:18de Giorgia Meloni et de ses petits bras,
32:20elle a agi pour l'Italie.
32:22Et c'est surtout ça le constat.
32:24Alors, seule, mais pas en restant seule.
32:26Elle a multiplié les contacts.
32:28Elle a essayé de convaincre en Europe.
32:30Elle a aussi rencontré les pays méditerranéens
32:32desquels provenait
32:34cette immigration.
32:36Pour qu'ils
32:38rapatrient les clandestins. Alors, d'après
32:40les quotidiens italiens, il y en aurait eu moins
32:429000 en 2024 vers la Luby et la Tunisie.
32:44Et puis,
32:46il y a eu un certain nombre de mesures
32:48répressives, si j'ose dire, mais qui sont en fait
32:50dissuasives, parce que,
32:52ça se sait, on sait qu'en Italie,
32:54il y a des sanctions pour les passeurs, il n'y a plus de notion de regroupement
32:56familial pour les migrants.
32:58Le contrôle des ONG est plus fort,
33:00etc. Et puis aussi,
33:02vous savez, dans les projets à court ou moyen terme,
33:04ça sera peut-être mis en place en novembre,
33:06si j'ai bien compris, il y a une forme
33:08d'externalisation des frontières avec ce projet,
33:10avec l'Albanie, pour des
33:12contrôles du droit d'asile,
33:14des demandes de droit d'asile à l'extérieur.
33:16Et puis aussi, je termine là-dessus,
33:18le plan Matéi appartenra à 5,5
33:20millions d'euros avec les pays
33:22africains. C'est aussi
33:24à la fois un volet énergétique,
33:26mais aussi un volet
33:28migratoire. Et puis le corollaire
33:30de tout cela, c'est une politique
33:32familiale. Donc on voit qu'il y a une cohérence
33:34complète, il y a toute une série de mesures
33:36natalistes, parce que vous savez que la démographie
33:38italienne, elle est pire que la nôtre, comme quoi
33:40c'est possible.
33:42Donc c'est intéressant de voir cela.
33:44Mais pour autant, les voies migratoires vers l'Europe
33:46ne sont pas fermées. Peut-on dire que c'est
33:48un succès ? Oui, alors c'est un peu le principe
33:50des vases communicants. Vous avez raison,
33:52la porte est fermée en Italie, mais du coup,
33:54de ce fait, les arrivées
33:56dans l'Espagne de Pedro Sanchez ont augmenté
33:58drastiquement, et en Grèce
34:00également. Donc Giorgia Meloni
34:02n'a pas résolu tous ses problèmes, ni même ceux
34:04de l'Italie, puisqu'avec les hackers Schengen,
34:06vous savez qu'on a donné les clés de chaque
34:08pays aux voisins, donc ils peuvent
34:10se retrouver en Italie. Mais
34:12je vous fais un pari, c'est que la France étant
34:14mieux disante sur le plan des
34:16prestations sociales, ils peuvent surtout avoir
34:18envie d'aller en France.
34:20Donc tout n'est pas réglé, mais
34:22ce que je trouve très intéressant,
34:24et cet intruisme, c'est une
34:26évidence, mais aujourd'hui
34:28pas tant que ça, c'est que
34:30Giorgia Meloni a
34:32travaillé pour l'Italie.
34:34C'est une dirigeante italienne, elle s'occupe
34:36des Italiens. Et si chacun de nos
34:38dirigeants européens en faisait de même, les vaches
34:40seraient évidemment mieux gardées.
34:42Alors bien sûr, les Européens ont des
34:44intérêts
34:46convergents, mais chacun
34:48devrait défendre son bout de gras.
34:50On a beaucoup reproché à Giorgia Meloni
34:52d'avoir voté, en tout cas à droite, et
34:54notamment au Rassemblement National,
34:56on s'en est étonnés d'avoir voté le pacte
34:58migratoire. Mais en fait, quand vous êtes la première
35:00porte des migrants,
35:02vous vous dites, je préfère
35:04qu'il soit réparti ailleurs pour mon pays
35:06parce que ça desserre les taux.
35:08Donc elle a
35:10défendu la partition italienne
35:12et nous aimerions que tous les dirigeants en fassent
35:14de même. Alors justement, dernier mot, est-ce que
35:16ce bilan migratoire est une épine dans le
35:18pied de nos dirigeants ? Oui, bien sûr,
35:20parce qu'elle vient de démontrer
35:22que quand on veut, on peut.
35:24Et ça, c'est terrible. C'est
35:26absolument terrible parce que ça met
35:28les autres dirigeants européens face
35:30à leurs responsabilités. Merci
35:32beaucoup, Gabrielle, pour ce
35:34bilan à repos de Giorgia Meloni.
35:36Marc Menand, que s'est-il passé
35:38avec Médic Giza ?
35:40Ce chroniqueur d'émission
35:42Radio en France, algérien,
35:44entrepreneur en région parisienne,
35:46très apprécié des Français.
35:48Ses propos tenus sur
35:50une télé en Algérie ont soulevé
35:52en France une vive polémique.
35:54Il dénonce le Maroc
35:56qui serait téléguidé par un régime sioniste,
35:58je le disais en titre. Enfin, il dénonce plusieurs
36:00petites choses. J'aimerais comprendre
36:02pourquoi une telle polémique
36:04suscitée par les propos de
36:06Médic Giza. Racontez-nous tout.
36:08Alors, on n'a pas beaucoup d'éléments pour répondre
36:10au pourquoi. Néanmoins,
36:12il faut se rappeler
36:14deux choses. Il y a une élection prochaine
36:16en Algérie.
36:18Il se retrouve en Algérie
36:20en étant algérien et on connaît
36:22la liberté de parole en Algérie.
36:24Donc, comment on peut attendre
36:26une personne qui a une belle image
36:28en France, qui représente la réussite ?
36:30Il est un entrepreneur
36:32prolique, c'est un garçon
36:34qui a été extrêmement
36:36imaginatif. Vraiment, il est
36:38très, très brillant. Et dans...
36:40Quand il cause dans le poste, comme on dit,
36:42il enflamme les uns et les autres
36:44avec de l'humanisme. Et tout ça
36:46se recompose dans son
36:48quotidien. Alors, comment peut-il
36:50soudain devenir le vociférant,
36:52l'homme porteur
36:54d'une graine de haine ? Je vais essayer d'éclairer
36:56cela. Et le deuxième point,
36:58n'oublions pas qu'il y a un conflit entre
37:00le Maroc et l'Algérie
37:02depuis des années. À propos de quoi ?
37:04À propos du Sahara
37:06occidental. Le Sahara occidental est
37:0880%. Il est géré
37:10en autonomie,
37:12mais géré par le Maroc.
37:14Il y a 20%, le Polisario.
37:16Là, c'est la Mauritanie. Et ce sont
37:18des rebelles, en quelque sorte.
37:20Et les Algériens sont plutôt
37:22de ce côté-là. Et
37:24au mois de juillet...
37:26Que s'est-il passé ? Eh bien, en plus,
37:28les Français ont
37:30estimé que ce que proposaient
37:32les Marocains pour
37:34gérer cette crise du Sahara
37:36occidental, c'était
37:38la bonne solution.
37:40Tant et si bien que les Algériens se sont
37:42fâchés, ils ont rapatrié
37:44aussitôt leur ambassadeur
37:46et donc on a ce personnage
37:48qui se retrouve sur les terres
37:50d'origine, avec
37:52ce gouvernement qui est en train de se battre
37:54pour essayer de se succéder à lui-même,
37:56en affichant un résultat
37:58extraordinaire. Parce qu'on est
38:00très mal informé, nous. C'est quand même
38:02la troisième puissance économique
38:04d'Igcit, le président sortant
38:06l'Algérie est la troisième puissance
38:08économique du monde.
38:10Voilà une réussite.
38:12C'est important
38:14parce que ça permet de comprendre le contexte.
38:16C'est-à-dire que s'il s'exprime
38:18librement en France, quand il y est
38:20départ, c'est plus tout à fait pareil.
38:22Mais alors là, il tombe quand même...
38:24C'est même pas de l'outrance.
38:26Il tombe dans l'inacceptable.
38:28Un État voyou
38:30où on peut voler un enfant.
38:32Un État voyou.
38:34On peut voler un enfant.
38:36On peut violer un enfant
38:38selon sa fantaisie.
38:40C'est l'État de la prostitution.
38:42C'est un État, pas un pays
38:44vraiment musulman. Et ça aussi,
38:46c'est très intéressant. Pas un pays
38:48véritablement musulman.
38:50Or, n'oublions pas tout ce qui se passe en Algérie
38:52depuis si longtemps.
38:54Toutes ces guerres civiles qui sont
38:56menées par les musulmans
38:58les plus virulents. Et alors là,
39:00il dit, cet État
39:02est un État mené par
39:04les sionistes. Et il accuse qui ?
39:06André Azoulay.
39:08Homme de 83 ans.
39:10Et il dit, c'est
39:12un israélien. Mais pas du tout.
39:14Il est né au Maroc.
39:16Il a fait une bonne
39:18partie de sa vie en France.
39:20C'est un homme qui est un
39:22esprit de paix comme il n'est
39:24pas permis. Il fait pas partie
39:26des sionistes
39:28radicaux. Que non ? Dès
39:301970. Qu'a dit
39:32André Azoulay, qui est conseiller du
39:34roi du Maroc, d'abord de
39:36Hassan II et puis maintenant de Mohamed VI ?
39:38Eh bien, qu'a-t-il dit ?
39:40Il a dit, il faut qu'Israël
39:42laisse
39:44en quelque sorte l'espace
39:46à la Palestine, qu'il y ait
39:48un territoire palestinien.
39:50Il a même désigné
39:52une capitale. Il a dit, il faudrait
39:54que ce pays puisse se reconstituer
39:56derrière les frontières
39:58de 1967.
40:00Ce qu'affirme également de ce côté
40:02de Mohamed VI, qui apparemment a une bonne oreille,
40:04celle de monsieur
40:06Azoulay. Or, que dit
40:08Médiéza ? C'est que
40:10cet homme, le roi, est
40:12un sacripant qui veut sacrifier
40:14le Maroc, qui veut
40:16sacrifier les musulmans
40:18au profit des sionistes
40:20les plus radicaux. Si je vous
40:22rapportais tout ce que
40:24le roi, depuis
40:26des mois, à Seine, pour
40:28plaider la paix, il est du côté de Biden,
40:30il est du côté de l'ONU sur toutes les
40:32résolutions, et on ne peut pas continuer
40:34comme ça ? Il faut qu'enfin ça
40:36cesse ! Mais qui
40:38aujourd'hui n'est pas
40:40dans cette idée-là,
40:42dans ce désir-là,
40:44dans ce souhait-là le plus sincère ?
40:46Et ce qui est reproché
40:48à Médiéza
40:50par les internautes, c'est le fait
40:52aussi qu'il accuse le Maroc
40:54d'interdire des manifestations
40:56pour soutenir les conflits. Alors soi-disant un décret !
40:58Or il y a des manifestations
41:00et je vous dis, en plus, c'est que
41:02le roi soutient, il soutient
41:04la Palestine, et puis après il dit aussi
41:06c'est un état de drogue.
41:08Or oui, il y a un problème avec la drogue,
41:10parce que le cannabis à 80%
41:12pousse dans les montagnes
41:14du Rif, il n'en reste pas moins que
41:16le Maroc, de par sa situation
41:18géographique. Eh bien le Maroc, oui !
41:20C'est un peu comme Tahiti, comme Haïti,
41:22c'est la logique
41:24de la plaque tournante.
41:26Et l'état, chérifien,
41:28fait tout pour essayer d'enrayer
41:30ce fléau, mais malheureusement
41:32ça vient de partout, néanmoins
41:34il dépense énormément d'argent
41:36pour réussir
41:38à endiguer au moins
41:40une partie de ce trafic.
41:42Mais ce qui est quand même dramatique, je reviens
41:44sur M. Azoulay, c'est que quand
41:46on est dans un pays où il y a quand même
41:48un certain nombre de fanatiques,
41:50que l'on désigne cet homme
41:52comme étant un sioniste, un homme
41:54qui hait les
41:56musulmans, c'est une véritable
41:58fatwa. Et c'est ça qui est
42:00véritablement intolérable
42:02dans ce que
42:04ce monsieur a exprimé
42:06et il a perdu en
42:08quelques minutes tout le crédit
42:10qu'il avait constitué depuis des
42:12années en apparaissant comme un garçon
42:14charmant, symbole d'une belle réussite,
42:16symbole d'une intelligence
42:18et d'un esprit d'entreprise
42:20un humaniste, comme quoi
42:22il faut toujours se méfier de certains mots
42:24quand on les utilise trop souvent.
42:26Il est très apprécié effectivement
42:28des Français. Merci Marc pour ce
42:30décryptage à propos de cette polémique
42:32parce qu'on voulait effectivement comprendre.
42:34Charlotte Dornelas,
42:36des informations
42:38sont sorties sur trois
42:40députés de la France insoumise
42:42passés sous
42:44les radars et dont personne
42:46ou presque ne s'est servi
42:48politiquement. Ce sont pourtant
42:50des comportements pour le moins discutables.
42:52Décryptage.
42:54Alors c'est vrai, vous insistez sur le silence
42:56qui accompagne ces informations sur lesquelles
42:58on va s'attarder, mais notez que
43:00souvent on dit ici, quand il y a une grande polémique
43:02qui se déclenche à partir de
43:04pas grand chose ou à partir d'un peu plus,
43:06souvent ça part de LFI et derrière
43:08tout le monde court et quelques-uns
43:10se taisent dans les hurlements ambiants.
43:12Evidemment quand il n'y a pas LFI pour
43:14allumer la mèche, puisque ça les concerne,
43:16vous remarquerez que le silence fait du bien
43:18à tout le monde. Donc là il ne s'agit pas
43:20de ma part de hurler à leur place,
43:22ce serait dommage de
43:24regretter qu'ils hurlent
43:26et de hurler quand ils ne le font pas,
43:28mais simplement de remarquer l'incohérence de leur comportement,
43:30du comportement de ces
43:32soi-disant justiciers et donc
43:34de ceux qu'ils prônent. Parce que c'est
43:36ça évidemment qui nous intéresse.
43:38Alors les histoires extrêmement rapidement,
43:40vous le disiez, il y a dans le sommaire
43:42le député LFI de Marseille,
43:44Sébastien Delogu, qui lui a
43:46été arrêté pour avoir roulé sur une voie de bus
43:48à contresens en pleine nuit,
43:50il a été verbalisé, arrêté,
43:52il n'y a rien de plus à déclarer,
43:54aucune discussion. Vous noterez que je suis honnête
43:56dans ma manière de présenter, ce qu'ils ne font pas nécessairement
43:58non plus. Ensuite...
44:00Vous êtes presque en train de
44:02dire qu'il ne s'est rien passé, pardon.
44:04Mais vous allez voir pourquoi. Pardon ma jolie Charlotte,
44:06c'est très grave. Non, non, je ne dis pas
44:08que ça n'est pas grave, simplement...
44:10Il a roulé à contresens et en plus cette députée...
44:12Sur une voie de bus, c'est une circonstance aggravante.
44:14Mais je vous laisse dans votre honnêteté.
44:16Dans votre...
44:18Le requisitoire.
44:20C'est grave, je veux dire, moi,
44:22ma fille ferait ça, je veux dire...
44:24Ah oui, non mais ça on est d'accord.
44:26Vous avez le député LFI du Rhône,
44:28Abdelkader Lamar, qui lui s'est présenté
44:30au commissariat pour contester une amende
44:32pour stationnement très gênant.
44:34Alors il est arrivé, il s'est énervé,
44:36il n'a pas eu ce qu'il voulait, donc il a brandi sa carte de député
44:38et là, on est sûr de l'information,
44:40parce qu'il a lui-même expliqué qu'il voulait se servir
44:42de son poste de député pour expliquer
44:44que tous les citoyens avaient des droits.
44:46Alors, contester une amende
44:48mise dans la rue, ça ne fait pas partie de nos droits.
44:50Enfin, on aimerait tous, mais
44:52pas vraiment. Bon. Ensuite,
44:54vous avez... Donc là, il y a partie
44:56prenante, on va dire, en plus
44:58du stationnement. Et ensuite, le député LFI de la Réunion,
45:00Jean-Hugues Ratenon, alors lui,
45:02il y a une enquête qui est ouverte, le parquet a ouvert
45:04une enquête après un accident qui n'a pas
45:06fait de victimes, mais beaucoup de dégâts matériels,
45:08à la suite duquel il aurait
45:10refusé, selon les informations qui ont été publiées,
45:12de se soumettre à un dépistage
45:14d'alcoolémie,
45:16exactement, en invoquant son
45:18immunité parlementaire, vous l'avez
45:20précisé également, il le conteste fermement,
45:22l'enquête est ouverte par le parquet.
45:24Alors, ces affaires
45:26pourraient paraître anecdotiques,
45:28non pas en elles-mêmes,
45:30mais par rapport à leurs publications.
45:32Elles sont publiées, pour deux d'entre elles,
45:34par le Canard Enchaîné, pour la troisième
45:36par un journal local.
45:38Précisons que la volonté de
45:40publier ces informations relève
45:42exactement du mouvement de
45:44transparence, réclamé à
45:46corps et à cri dès que ça ne les concerne pas,
45:48notamment par la France Insoumise.
45:50On peut juger ce
45:52mouvement de transparence
45:54détestable, je crois qu'il y en a plusieurs
45:56autour de ce plateau qui le jugent comme tel,
45:58c'est pas exactement le modèle qui est
46:00prôné à la France Insoumise, qui se jette
46:02sur tout ce qui relève de cette transparence
46:04vis-à-vis des Français
46:06pour en faire un sujet politique.
46:08Dont ces exemples sont significatifs
46:10puisque personne
46:12n'a l'indécence de monter au créneau
46:14plus qu'il ne faut par rapport à ces informations
46:16quand il s'agit de la France Insoumise
46:18et quand il s'agit de la France Insoumise
46:20seulement, puisque le reste du temps
46:22eux se chargent de monter au créneau
46:24et derrière, beaucoup trop d'hommes politiques
46:26suivent bruyamment.
46:28Vous décrivez un procédé
46:30désagréable, Charlotte qui révèle
46:32en l'occurrence une immense incohérence
46:34par quoi se traduit-elle ?
46:36On a plusieurs choses
46:38on a d'abord la manière de se taire
46:40vous l'avez dit, le silence
46:42la manière de réagir, puisque chacun
46:44localement, on va dire, a réagi
46:46pour se défendre. La manière de s'expliquer
46:48la manière de reprocher les publications
46:50la manière de regretter un manque
46:52de prudence, qui est peut-être réelle
46:54encore une fois, dans les publications
46:56et dans la manière de les traiter
46:58derrière de son service, pourquoi pas
47:00sur les réseaux sociaux et
47:02la contradiction, évidemment, dans la manière
47:04de les aborder. Il est impossible
47:06de prôner un modèle en permanence
47:08de justifier
47:10tout le reste du temps, et je renvoie aux chroniques
47:12de l'année dernière et probablement
47:14à venir de cette année, de Mathieu
47:16sur la suppression de la vie
47:18privée, qui est prônée
47:20par certains dans ce
47:22monde-là
47:24d'interdire la possibilité de l'erreur
47:26d'interdire la possibilité de la rédemption
47:28une fois la peine purgée, de traquer
47:30le moindre écart en invoquant l'exemplarité
47:32et de ne jamais
47:34se l'appliquer à soi-même
47:36c'est impossible, ou alors il faut changer le modèle
47:38qu'on prône, pourquoi pas, c'est une idée
47:40pour la France insoumise. Or, dans la France
47:42insoumise, c'est devenu un système
47:44sur les élus, on prône l'inégibilité
47:46des condamnés, jusqu'à ce que l'un
47:48d'entre nous, à la France insoumise,
47:50soit concerné, auquel cas, Jean-Luc Mélenchon
47:52lui-même, c'était en l'occurrence pour l'affaire Katnins
47:54avait dit, mais si le juge avait voulu le condamner
47:56à l'inéligibilité
47:58je vais pas le dire trois fois, il l'aurait fait
48:00et il ne l'a pas fait, mais pour aucun
48:02des autres pour lesquels Jean-Luc Mélenchon le demandait
48:04donc il faut savoir. Ensuite
48:06sur les femmes, on prône, vous savez, cette idée
48:08du continuum de violence
48:10depuis la remarque sexiste jusqu'au
48:12meurtre, il n'y a qu'un
48:14continuum de violence, jusqu'à
48:16devoir expliquer qu'une situation ne fait pas
48:18un homme quand ça concerne un député
48:20LFI
48:22sur la violence symbolique
48:24souvenez-vous, on plaide
48:26l'humour quand on met la tête de Marine Le Pen
48:28au bout d'une pique ou qu'on fout le pied
48:30la tête d'un ministre, en l'occurrence
48:32celui du travail, jusqu'à ce que Jean-Luc Mélenchon
48:34se retrouve sur une cible dans une vidéo
48:36et que ça fasse un pataquès pendant
48:38deux semaines, alimenté par la France insoumise
48:40sur la police, on se limite à juger
48:42qu'elle tue et qu'il faut donc la désarmer
48:44jusqu'à ce qu'on soit
48:46menacé de mort sur les réseaux et qu'on accepte
48:48la police armée en bas de chez soi
48:50jour et nuit
48:52donc apparemment, elle ne tue pas en toute
48:54circonstance, me semble-t-il
48:56on prétend défendre les quartiers en attaquant
48:58précisément la police, jusqu'à rester muet
49:00lorsque des criminels issus de ces
49:02mêmes quartiers ensanglantent les
49:04enfants du quartier sur lequel
49:06ils ont pris la main, là il n'y a plus personne
49:08donc soit on défend les quartiers, soit on ne les défend pas
49:10sur l'exemplarité, on hurle que
49:12le moindre écart de conduite est sans retour
49:14des années après, on vient traquer la
49:16petite phrase qui a 25 ans
49:18sauf au moment où il s'agit de
49:20défendre l'indécien, et là encore, Jean-Luc
49:22Mélenchon au moment de l'affaire Katniss nous dit
49:24vous ne pouvez pas inventer
49:26une peine sans fin, je le cite, fermez les guillemets
49:28quand ça les concerne, c'est
49:30différent. Sur l'insulte, on juge
49:32par exemple que quand Mathilde Panot est accusée
49:34de poissonnière, il faut s'y arrêter pendant
49:36une semaine, quand l'indécien
49:38à la France Insoumise qualifie
49:40un ministre de nabots, un ancien ministre de
49:42déchets, là on plaide l'humour encore une fois
49:45sur l'humour, tiens
49:47on juge qu'une caricature est une atteinte
49:49à l'intégrité, non pas de la personne caricaturée
49:51mais de toute une population
49:53sauf au moment où il faut invoquer l'humour
49:55pour défendre un slogan qui réclame la mort
49:57de tous les policiers. Sur les
49:59privilèges, on traque du matin au soir
50:01ce qui relève de, je les cite,
50:03l'ancien régime, jusqu'à avoir besoin
50:05de sa carte de député pour faire annuler une amende
50:07et c'est là que, bon, l'arroseur arrosé
50:09finit par devoir être arrosé
50:11sur tous les sujets finalement, on pratique la curée
50:13extrêmement organisée
50:15au niveau professionnel, quand l'un des
50:17seins est frappé, on la dénonce avant même
50:19qu'elle existe. C'est évidemment
50:21l'incohérence qui est insupportable, beaucoup plus
50:23que les erreurs
50:25qui peuvent être corrigées de telle ou telle.
50:27Je vous laisse reprendre
50:29une petite inspiration à vous entendre
50:31Charlotte Dornelas, on a l'impression
50:33qu'ils auraient finalement raison dans leur défense
50:35et tort dans leur attaque.
50:37Il y a un des députés, celui qui est
50:39visé par une enquête là aujourd'hui
50:41qui a posé cette question là et qui a dit
50:43au moment de se défendre, il dit
50:45qui alimente le canard enchaîné et dans quel but ?
50:47Excellente question
50:49que la France Insoumise
50:51devrait ressortir à toute occasion
50:53en permanence, à chaque fois qu'elle se saisit
50:55d'une info qui concerne quelque chose qui s'est passé
50:57dans le cadre privé, qu'elle le propulse
50:59dans la vie politique pour en faire une accusation
51:01et une arme politique
51:03à des fins idéologiques, politiques
51:05voire même parfois simplement politiciennes
51:07il faut simplement s'attarder
51:09et là je parle aux députés de la France Insoumise
51:11sur la manière dont on se défend
51:13ou l'on défend les siens
51:15et interroger le modèle qu'on prône pour autrui
51:17quand le modèle que vous prônez
51:19pour la société entière est systématiquement
51:21caduque, quand vient le temps
51:23de défendre l'un des vôtres
51:25c'est probablement que le modèle n'est pas extrêmement
51:27adapté à la manière dont vous voulez
51:29conduire la société
51:31évidemment quand vous avez des principes
51:33et que vous les reniez en permanence pour vous-même
51:35ce sont probablement les principes qu'il faudrait renier
51:37ou en tout cas changer
51:39Merci beaucoup Charlotte Dornelas
51:41pour ce regard sur ce qui se passe
51:43avec ces députés
51:45qui devraient être exemplaires
51:47pour nos concitoyens
51:49Dans un entretien au Figaro
51:51Sybille Veil, PDG de Radio France
51:53a clarifié les orientations
51:55qu'elle entend donner à la radio
51:57publique, alors attention
51:59parce que ça intéresse beaucoup Mathieu Bocquet
52:01elle entend lui
52:03confier une mission
52:05thérapeutique
52:07et c'est là que tout commence
52:09Effectivement, la formule m'a frappé
52:11je vais citer d'abord
52:13Madame Veil, parce que son propos est parlant
52:15elle nous dit
52:17que les auditeurs soient à la recherche de joie
52:19d'accord, on l'est tous
52:21les Jeux Paris 2024
52:23ont été une thérapie olympique
52:25pour le pays que nous voulons prolonger
52:27nous proposons donc
52:29une Radio France Thérapie
52:31avec nos radios qui sont là pour faire
52:33du bien. Elles sont des thérapies
52:35contre tout ce qui met à mal
52:37le vivre ensemble, désinformation
52:39polarisation
52:41repli sur soi. Ce qui nous
52:43rassemble, c'est ce qui nous fait du
52:45bien. Et elle va plus loin
52:47on peut être une solution face à la cocotte
52:49minute sociale et renforcer
52:51les défenses immunitaires de la société
52:53face aux crises
52:55C'est beau, non? Très poliment
52:57j'appellerais ça radio-propagande
52:59c'est-à-dire qu'on s'entend
53:01vous me direz que c'est déjà le cas, j'en conviens
53:03ou vous me le direz peut-être pas, mais je le dirai
53:05point de départ
53:07les Jeux Olympiques
53:09c'est ce que j'appelle les vapeurs
53:11d'opium olympique, c'est-à-dire qu'apparemment
53:13la période vécue pendant les Jeux
53:15devrait être la norme pour toujours
53:17les problèmes réels n'existent plus
53:19l'islamisation n'existe plus, l'immigration massive
53:21n'existe plus, la question du pouvoir d'achat n'existe plus
53:23l'insécurité n'existe plus
53:25l'antisémitisme n'existe plus
53:27parce qu'on peut applaudir les gens qui lancent
53:29un javelot, ça c'est formidable
53:31donc les vapeurs olympiques on nous dit
53:33finalement il faut conserver cet état d'esprit
53:35et on nous dit on va le faire comment
53:37en ayant un récit
53:39thérapeutique, un récit
53:41enjoué de l'actualité
53:43mais je vais encore une fois la citer
53:45elles nous disent ce sont des thérapies
53:47les émissions de Radio France
53:49contre tout ce qui met à mal le vivre ensemble
53:51désinformation
53:53polarisation repli sur soi
53:55pourrait-je s'exagérer de demander
53:57une définition de ce qu'elle entend par
53:59désinformation, parce qu'on serait peut-être
54:01quelques-uns à penser qu'on entend de temps en temps
54:03de la désinformation sur Radio France
54:05polarisation, lorsque par exemple
54:07sur Radio France on utilise toujours le concept d'extrême-droite
54:09pour parler du
54:11RN, de Zemmour ou encore
54:13plus largement de tous ceux qui remettent en question
54:15la politique
54:17migratoire contemporaine, extrême-droitisé
54:19son contemporain, extrême-droitisé
54:21son prochain, est-ce que c'est de
54:23la polarisation, repli sur
54:25soi, parle-t-elle du repli sur
54:27soi idéologique de la radio publique
54:29peut-être est-ce de cela dont elle nous parle
54:31ou d'autres choses évidemment
54:33donc ce qu'elle nous dit c'est une forme de mise en narration
54:35jovialiste de l'actualité
54:37elle nous dit ce qui nous rassemble de son
54:39point de vue, est-ce qu'on pourrait savoir ce qui nous rassemble
54:41elle nous dit ce ne sont pas des opinions
54:43c'est l'appartenance à un territoire
54:45certes, mais sur ce territoire il y a des histoires
54:47tristes qui arrivent, on en a parlé
54:49aujourd'hui, encore une fois
54:51elle nous parle des défenses immunitaires d'une société
54:53face aux crises, se pourrait-il
54:55que devant ce qui arrive à la France
54:57devant les crises qui s'accumulent
54:59on ait moins besoin d'une radio douce
55:01qui nous explique que tout va bien
55:03et on aurait plutôt besoin de politiques fermes
55:05qui soient capables de résoudre les problèmes
55:07sans que radiothérapie ne passe par là
55:09pour nous expliquer que finalement nous sommes très heureux
55:11c'est un peu du Oxley version radio
55:13ensuite mise en valeur du local
55:15elle nous dit, la réponse c'est la mise en valeur
55:17du local, est-ce qu'elle croit qu'au niveau
55:19local les choses vont très bien
55:21c'est intéressant, je serais curieux de le savoir
55:23parce que la mise en récit du local ça peut être aussi
55:25la mise en récit d'une France
55:27où les gens fuient quelques fois pour chercher un peu
55:29de sécurité, pour trouver un peu de propriété
55:31pour retrouver un peu de liberté, elle pourrait nous raconter
55:33ça, mais reste à voir
55:35elle ajoute, il y a un conflit
55:37il y a un conflit, Radio France va nous
55:39mettre à l'abri des conflits d'opinion
55:41actuellement, nous vivons
55:43les prémices d'une bataille de l'information
55:45dans les médias, et Radio France
55:47veut marquer sa singularité
55:49avec une offre d'information de confiance
55:51juste, nuancée, fiable
55:53soit tout le contraire de l'information
55:55d'opinion
55:57on pourrait argumenter
55:59c'est quand même génial
56:01et Radio France, nous vivons le début d'une bataille
56:03de l'information dans les médias, et Radio France
56:05veut marquer sa singularité
56:07avec une offre d'information de confiance
56:09juste, nuancée
56:11fiable, soit tout le contraire
56:13de l'information d'opinion
56:15à ce moment précis, on se demande
56:17est-ce qu'on répond par des arguments, ou on répond seulement
56:19est-ce que vous êtes sérieux?
56:21c'est une blague, soyez au sérieux les amis
56:23elle ajoute, soit dit en passant, il y aura des émissions de divertissement
56:25parce que ça manque, évidemment, le service public
56:27doit servir à divertir, apparemment
56:29elle nous explique par ailleurs, il y aura un bon éditorialiste
56:31politique, quand il a été nommé
56:33qui va probablement écarner, je devine, la nuance
56:35et l'absence d'orientation politique
56:37c'est Patrick Cohen
56:39c'est tombé sur Patrick Cohen, mais pourquoi c'est pas
56:41Geoffroy Lejeune, ou Julie Bastier
56:43ou Gilles William Golnadel
56:45pourquoi c'est pas tombé sur eux?
56:47ça tombe sur Patrick Cohen, il y aurait-il quelque chose
56:49comme un petit biais idéologique caché qu'on ne veut pas nous révéler ici?
56:51j'en ai vaguement l'impression
56:53autrement dit, je pourrais aller plus loin
56:55mais on nous présente
56:57radiothérapie, c'est radio rééducation
56:59radiothérapie, c'est radio
57:01qui dit il n'y a pas d'angoisse
57:03en fait, si la réalité est angoissante
57:05c'est pas à cause de la réalité, c'est à cause des angoisseurs
57:07terme qui est pas laissé, néologisme
57:09improvisé, mais je crois que dans son
57:11état d'esprit, il faut avoir le récit
57:13le récit dominant qui nous calmera pour peu qu'on n'écoute pas
57:15les radios et les télés méchantes
57:17qui nous disent que ça va pas si bien que ça
57:19est-ce que la patronne de Radio France
57:21s'est aussi prononcée sur la question du pluralisme
57:23dans les médias?
57:25elle nous a dit d'abord que le pluralisme est très bien
57:27incarné chez elle
57:29encore une fois, vous blaguez chère dame
57:31mais ça va encore plus loin, parce qu'on lui a posé la question
57:33sur C8, vous savez la fermeture
57:35d'une chaîne privée en France
57:37aujourd'hui la plus populaire, comme au Daguestan
57:39pas une chaîne
57:41la première chaîne TNT
57:43c'est pas un détail en effet, alors voilà ce qu'elle nous dit à propos
57:45de la fermeture de C8
57:47cette décision a fait prendre conscience à tous
57:49de la responsabilité qui incombe
57:51aux médias dans le débat public et dans la société
57:53à titre personnel
57:55j'ai été très choqué des menaces de mort
57:57dont ont fait l'objet des membres de l'ARCOM
57:59il ne faut pas jouer avec le feu, remettre en cause
58:01les institutions d'un pays détruit la confiance
58:03c'est tout ce qu'elle a à dire vraiment
58:05C8 globalement, ce qu'elle nous dit, elle l'a bien cherché
58:07elle l'a bien cherché, elle n'était pas à la hauteur
58:09de sa mission, dès lors sa fermeture
58:11était légitime, voilà
58:13la patronne de la radio publique dit
58:15ils n'étaient pas à la hauteur, qu'ils le dégagent
58:17ensuite elle se cache, c'est la nouvelle méthode
58:19ils ont reçu les menaces de mort, si c'est vrai
58:21ils sont évidemment condamnables, mais elle se cache
58:23à gérer les menaces de mort pour ne pas se prononcer sur la vraie
58:25question du pluralisme, de la diversité
58:27de la censure dans les circonstances
58:29la seule radio d'information, je l'ai bien compris, c'est la sienne
58:31le service public n'est pas idéologique
58:33ceux qui sortent de cette ligne pratiquent la polarisation
58:35et ceux qui la pratiquent
58:37les polarisations doivent être sanctionnées
58:39c'est la thérapie civile, va-il pour la France
58:41humoriste peut-être
58:43pensez aux 300
58:45âmes
58:47qui vont perdre leur emploi
58:49avec la fermeture de C8
58:51excellent suite de programme, merci à tous
58:53Pascal Praud

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