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00:00 *Musique*
00:18 Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouveau numéro d'Un mois dans les médias.
00:22 Chaque mois, vous le savez, on jette un coup d'œil dans le rétroviseur de l'actualité.
00:25 C'est aussi l'occasion de vous expliquer comment chaque jour est fabriquée l'information que vous consommez grâce à nos médias.
00:31 Avec moi en plateau Delphine Noyon, rédactrice en chef adjointe de La Nouvelle République.
00:35 Bonjour Delphine, bienvenue.
00:36 Bonjour.
00:37 Mathieu Djuha, rédacteur en chef d'Infotour et 37°, ravi de t'accueillir par ailleurs aussi sur le plateau.
00:43 Bonjour Mathieu.
00:44 On parlera dans ce numéro éducation sexuelle et polémique autour de l'éducation sexuelle.
00:48 On parlera de la fameuse insulte raciste à la métropole.
00:52 On parlera des éoliennes qui semblent avoir le vent en poupe dans notre département et dans nos départements après des années de statu quo.
01:00 Nous recevrons en troisième partie d'émission Marc Mettet, directeur du Château d'Amboise.
01:04 On parlera de l'excellente saison touristique 2023, des perspectives pour 2024.
01:09 On parlera de cinéma aussi et des fins des travaux de la chapelle Saint-Hubert.
01:14 Mais tout de suite, c'est l'info dans le rétro.
01:16 Première partie.
01:18 Par petits groupes et encadrés par un graffeur professionnel, depuis le mois d'octobre, les détenus se réapproprient les lieux.
01:29 Cette cour doit être totalement reduquée.
01:32 Les intercommunalités du Val de Loire grincent des dents.
01:35 Depuis hier, elles sont responsables des dicts de la Loire, anciennes compétences de l'État.
01:39 Les coûts d'entretien de ces infrastructures sont très élevés et la participation de l'État ne suffira pas.
01:46 La colère gronde toujours.
01:48 Et pour se faire entendre, les agriculteurs du nord du Loir-et-Cher ont choisi l'option du barrage filtrant.
01:53 Les véhicules sont bloqués une dizaine de minutes toutes les heures avant de passer au compte-gouttes.
01:58 1300 personnes selon la police, 1500 selon les syndicats.
02:03 Ce matin, dans les rues de Tours, résonnaient les chants des enseignants.
02:06 - La manif des gens furieux.
02:09 Tous appellent à une hausse des salaires et alertent sur leurs conditions de travail avec des classes toujours plus nombreuses.
02:16 C'est la fin d'une époque au sanitas.
02:18 L'ancienne école Claude Bernard fait ses adieux au quartier.
02:21 Le bâtiment est en train d'être démantelé.
02:24 Construite au début des années 60 sur un modèle de bâtiment agricole,
02:27 cette véritable passoire thermique ne répond plus aux normes actuelles.
02:31 - Les banderoles sont accrochées.
02:32 Plus d'une vingtaine d'élèves et parents d'élèves sont ici, dans l'école mignonne de Jouet-les-Tours.
02:37 Ils ont investi les lieux depuis la fin d'après-midi.
02:39 Tout est fait pour manifester contre l'éventuelle fermeture d'une classe de moyenne section au sein de l'établissement à la rentrée prochaine.
02:47 Colère et tristesse au cours du patinage artistique du mercredi matin.
02:51 La veille de la transformation de la patinoire de Bourgueuil a été votée au conseil municipal.
02:56 Le glaçon fermera en avril prochain.
02:59 En Indre-et-Loire, 13 inspecteurs de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes,
03:04 qui doivent rester anonymes, sont régulièrement sur le terrain.
03:07 Aujourd'hui, ils ciblent en particulier la viande et les fruits et légumes.
03:11 Des contrôles que le gouvernement a promis aux agriculteurs d'intensifier.
03:16 En Indre-et-Loire, c'est déjà le cas.
03:18 Ils ont été doublés entre 2021 et 2023.
03:22 - Et on commence par une polémique autour d'un cours d'éducation sexuelle.
03:25 C'était le 1er février, un cours d'éducation sexuelle au collège Jules Ferry de Tours,
03:29 à partir d'une exposition qui tourne depuis plusieurs années dans les établissements.
03:33 Le thème "Vie affective, relations, filles, garçons".
03:36 Apparemment, rien de bien original, j'allais dire.
03:40 Mais le collectif "Parents en colère" crie à l'incitation au rapport sexuel,
03:43 publie un communiqué grave, dérive dans un collège.
03:46 Jusqu'où va cette polémique, Mathieu ?
03:49 - Eh bien, cette polémique, nous, on l'a découverte sur les réseaux sociaux,
03:52 puisque ce collectif de parents l'a relayée,
03:55 alors je n'irai pas dire abondamment, mais en tout cas sur leur réseau propre,
03:58 ce qui a permis de faire monter un petit peu tout ça.
04:01 Et en enquêtant, mon collègue Pascal Montagne, en enquêtant dessus,
04:04 s'est rendu compte que ça faisait un petit peu pchit,
04:06 mais qu'on a été face quand même à un collectif de parents
04:09 qui était soit instrumentalisé pour ceux qui étaient le moins impliqués dans le collectif,
04:15 soit pour certains, qui étaient carrément dans des théories vraiment complotistes
04:18 et proches d'une certaine mouvance d'extrême droite pour certains.
04:21 - Et on voit justement ces pages publiées sur le réseau
04:26 du collectif "Parents en colère", Delphine, cette polémique,
04:30 qu'est-ce qu'elle vous a inscrite ?
04:32 - Oui, c'est vraiment un sujet d'actualité, en fait, on voit bien.
04:35 Il y a certains sujets, à notre époque, qui cristallisent comme ça les positions.
04:39 Là, ce collectif, ça pose vraiment la question de ce que les parents acceptent
04:42 ou n'acceptent pas de l'école.
04:45 Donc, on a pu le voir à d'autres niveaux, au niveau de la religion.
04:48 Là, c'est au niveau de la sexualité ou des relations fille-garçon,
04:52 même si les enquêtes qu'ont pu être menées dans les différents journaux
04:55 montrent qu'il n'y a rien d'extraordinaire, en fait,
04:58 dans la séance qui a été dispensée dans ce collège.
05:01 Mais la perception, ou ce que certains veulent en percevoir,
05:04 ça fait toute la différence.
05:06 - Oui, c'est ça.
05:07 Comment cette info, elle est passée, en fait ?
05:11 Ce collectif, en fait, qui a servi de caisse de résonance, en fait,
05:14 à quelque chose qui n'existait pas, presque.
05:16 - Non, qui n'existait pas, en effet, comme vous l'avez rappelé,
05:19 en fait, ce cours d'éducation sexuelle est basé sur une exposition
05:23 qui est financée par le conseil départemental d'Indre-et-Loire
05:25 qui tourne dans les collèges depuis plusieurs années.
05:27 L'école d'éducation sexuelle, c'est une obligation en collège.
05:31 Ça fait partie du programme.
05:32 Là, on est en effet sur une attaque de la structure,
05:36 l'école de la structure publique, en tout cas.
05:38 C'est ça le problème.
05:39 Et ce collectif tourne en jour, en fait, "Parents en colère",
05:42 c'est une émanation d'un collectif national qui a pu se rapprocher,
05:45 il y a dix ans, c'était sur la théorie des genres, par exemple,
05:47 qui avait été orchestré.
05:50 On retrouve exactement les mêmes fondements, j'ai envie de dire,
05:53 dans ces polémiques-là.
05:54 – Oui, c'est le même type de mouvance.
05:57 Vous parliez d'attaque, mais à tel point que le directeur académique
06:00 des services de l'éducation nationale a dû prendre la parole,
06:03 publiquement, pour expliquer un peu les choses
06:06 et remettre un peu l'Église au centre du village.
06:08 On écoute un extrait de ce qu'on avait diffusé, nous, en février.
06:12 – On est dans vraiment un enseignement qui est dispensé
06:16 avec beaucoup de précaution, beaucoup de préparation
06:20 par nos personnels d'éducation nationale.
06:23 Et je voudrais d'abord les remercier pour leur engagement
06:26 et leur dire que nous souhaitons les protéger
06:29 contre des attaques injustes et diffamantes
06:32 dont ils font l'objet aujourd'hui.
06:34 – Donc défense des personnels et puis redire que l'éducation sexuelle,
06:38 l'éducation affective, en même temps,
06:40 elle est fondamentale, en fait, dans les établissements.
06:42 – Oui, elle est fondamentale, d'autant qu'on le sait,
06:45 et l'Observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique l'a redit,
06:48 l'âge d'exposition à des contenus pornographiques via les écrans,
06:52 les smartphones, les ordinateurs baissent toujours.
06:55 Et là, on est à 11 ans de moyenne d'âge,
06:57 donc ce cours s'adressait à une classe de 3ème,
06:59 on est plutôt à 14 ans, donc on voit que clairement,
07:02 il y a un intérêt aussi à montrer que la sexualité,
07:04 ce n'est pas que la pornographie.
07:06 – Qui sont ces parents en colère qui ont surréagi ?
07:08 – Alors c'est vrai qu'on a un peu de mal à les définir,
07:10 sinon que le groupe est national et qu'on a là une antenne locale,
07:15 que ce sont des gens qui, visiblement, ont des points de vue très arrêtés,
07:19 notamment là sur la sexualité, c'est le cheval de bataille,
07:22 la sexualité à l'école de ce groupe.
07:24 Ils nous disent qu'il faut respecter la maturité des enfants,
07:27 sauf que je viens de vous le dire, la maturité des enfants,
07:29 malheureusement dans notre société,
07:31 elle est face à ce problème des écrans, notamment,
07:36 auquel il faut aussi répondre.
07:38 – Oui, parce que l'éducation, elle, de ce côté, fait son job,
07:41 l'éducation nationale, il y a des cours d'éducation régulière.
07:43 – Exactement, c'est ce que nous disait l'Académie,
07:44 il est préférable d'apprendre ces notions plutôt que les jeunes
07:47 les voient sur les réseaux sociaux et les découvrent sans encadrement.
07:50 Le problème de ces collectifs, c'est qu'on est sur des termes
07:52 qui sont très forts et vraiment très connotés.
07:55 Ils nous parlent de réinformation, nous, quand on les interroge.
07:57 On doit réinformer.
07:59 Quand on sort l'article, on a des attaques en règle sur leur groupe Téléfranc.
08:03 – On va voir justement un extrait de message qui a pu être diffusé
08:07 sur les réseaux sociaux qui invite les gens, en gros, à pourrir votre page.
08:11 – À pourrir nos réseaux sociaux, clairement.
08:12 C'est clairement indiqué noir sur blanc, enfin noir sur blanc en couleur là,
08:15 pour le coup, mais c'est clairement indiqué textuellement.
08:18 Donc on est vraiment sur une attaque.
08:20 Ça fait un peu penser au groupuscule américain,
08:24 on se rappelle des attaques au Capitole, ces choses-là.
08:26 Les gens ne croient plus en rien et on est un peu dans ce genre de collectif.
08:29 – Oui, et c'est pas forcément qu'ils sont nombreux.
08:32 C'est qu'en fait, on vit à une époque où les réseaux sociaux
08:35 ont vraiment une caisse de résonance incroyable
08:38 et les plus virulents de ce genre de groupe ne sont pas forcément nombreux,
08:41 mais par contre, savent très bien viraliser des sujets sur les réseaux sociaux
08:44 et imposer leur point de vue de cette manière.
08:47 – Ah ouais, donc une minorité qui oblige en fait tout le monde
08:49 un peu à se mobiliser et défendre quelque part, ce qui est une norme.
08:53 – Oui, et du coup, ça donne aussi, juste pour finir là-dessus,
08:56 mais quelle place on leur laisse ?
08:58 On s'est posé la question, est-ce qu'on fait une enquête ?
08:59 Après, on a jugé que c'était important,
09:00 parce que c'était de tomber sur la place publique,
09:03 mais quelle place, nous, les médias, on doit leur laisser justement ?
09:05 Est-ce qu'on n'est pas une caisse de résonance aussi ?
09:07 Et c'est une vraie question, alors on n'a pas la réponse.
09:08 – C'est vrai que c'est compliqué, parce que plus on en parle
09:10 et plus on les fait connaître, donc c'est vrai qu'on se pose toujours la question.
09:14 En même temps, ne pas en parler, ça paraissait un peu compliqué
09:16 sur un sujet comme celui-là.
09:17 – Exactement.
09:18 – Allez, autre sujet les amis, une affaire qui fait tâche
09:20 sur un CV de président de Métropole, le procès de Frédéric Ogis,
09:23 qui a insulté son 9e vice-président Cédric de Oliveira de salle Portugais,
09:27 aura lieu le 7 mars prochain, dans quelques jours.
09:29 Le principal intéressé n'a pas porté plainte,
09:31 il a écrit une lettre à destination de la préfecture.
09:33 Plusieurs jours plus tard, SOS Racisme annonce porter plainte,
09:37 Frédéric Ogis, lui, de ce côté, a reconnu les faits.
09:40 Des faits qui se sont déroulés le 4 avril 2023.
09:42 Est-ce qu'on peut juste faire un petit rappel de ce qui s'est passé,
09:44 de ce que l'on sait, Mathieu peut-être ?
09:46 – Eh bien, de ce que l'on sait, c'est qu'on était à la sortie
09:48 d'un conseil métropolitain, il est de coutume qu'il y ait un petit cocktail
09:51 à la fin de ces réunions publiques, et au sujet d'une délibération
09:57 qui n'avait pas été votée de mémoire par Cédric de Oliveira,
09:59 Frédéric Ogis l'a interpellé, et la discussion véhémente, en tout cas,
10:06 Frédéric Ogis a lâché un mot comme ça, voilà,
10:09 de toute façon, t'es qu'un sale portuier, il lui aurait dit textuellement,
10:12 et ça, devant, témoignent, il y a des gens autour…
10:14 – Il a reconnu les faits ou pas, Frédéric Ogis ?
10:15 – Oui, il l'a reconnu, il a même écrit un courrier d'excuses
10:18 à Cédric de Oliveira, quelques jours suivant la révélation de l'affaire,
10:24 donc oui, il l'a reconnu.
10:26 – Pas de plainte, hein, de Cédric de Oliveira, une lettre qui a fuité, comme ça,
10:30 mais de SOS racistes, depuis, enquête et des auditions qui ont eu lieu.
10:34 – Et c'est ce qui est intéressant dans cette affaire, justement,
10:36 parce que n'ayant pas de plainte de Cédric de Oliveira,
10:38 on aurait pu penser que l'affaire allait être enterrée, comme ça,
10:41 au fil du temps, et c'est la plainte d'SOS racisme
10:44 qui remet le sujet d'actualité et qui lance la machine judiciaire, on va dire.
10:49 Donc c'est vrai que là, on se retrouve à la veille d'un procès,
10:52 où on a des personnes qui ne veulent pas parler,
10:54 mais comme à l'époque, on avait déjà du mal à les faire parler officiellement,
10:57 au moment où cette affaire a été révélée, et donc, en clair,
11:01 je crois que cette affaire, elle embarrasse tout le monde.
11:02 – Oui, est-ce que Frédéric Ogis s'est isolé ?
11:05 Alors, personnellement, et politiquement,
11:08 est-ce que c'est une affaire qui ralentit, peut-être,
11:11 un peu aussi la machine métropole sur des projets ?
11:14 – Eh bien, c'est assez paradoxal, mais moi, je ne le trouve pas si isolé que ça.
11:16 Frédéric Ogis, la preuve, la LICRA et SOS racisme ont demandé
11:19 aux élus métropolitains de le condamner, en tout cas,
11:22 verbalement, lors du dernier Conseil Métropolitain,
11:24 il n'y a pas eu un mot dessus, alors que le procès arrive.
11:26 Il est soutenu, il faut rappeler aussi, dans la concordance des événements,
11:30 c'est que quelques semaines avant cette affaire,
11:33 il s'est rabiboché avec le maire de Tours, Emmanuel Denis,
11:35 ils ont recréé une gouvernance collégiale en disant
11:37 "ça y est, maintenant, on va marcher ensemble, on est tous copains, tout le machin".
11:39 Donc là, ça tombe pile poil au mauvais moment, en fait.
11:43 Même si certains attendent le procès gentiment,
11:45 parce que bon, il y a le courage politique qui va avec,
11:47 on attend le volet judiciaire pour s'exprimer,
11:50 mais pour l'instant, il n'est pas isolé.
11:52 Les projets, même s'ils n'avancent pas,
11:54 je ne suis pas sûr qu'ils soient directement en lien avec cette affaire,
11:56 plutôt qu'à l'investir.
11:56 – Qu'est-ce qui risque judiciairement, là-bas, Frédéric Ogis ?
11:59 – Oui, alors, en fait, il est poursuivi pour injure publique à caractère racial
12:02 par personne dépositaire de l'autorité publique.
12:05 Et officiellement, il en court jusqu'à un an de prison ferme.
12:07 On ne pense pas qu'il y aura cette condamnation,
12:09 mais bon, en tout cas, en effet, il y a une attente de savoir
12:12 qu'est-ce qui sera décidé.
12:13 – Bon, on suivra ça.
12:15 Particulièrement, le sens du vent a changé pour les éoliennes en Touraine
12:21 après le feu vert donné par le préfet d'Andréloire
12:23 au projet oratorio d'Osweyr-en-Touraine.
12:26 On en parle tout de suite en deuxième partie d'un "Moi dans les médias".
12:29 À tout de suite.
12:30 [Musique]