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00:00:00 Bonjour à tous et à toutes et bienvenue dans Atlantique Midi, bienvenue tout court sur Atlantique Radio si vous nous rejoignez.
00:00:06 On va parler aujourd'hui, et on va reparler parce que c'était le cas il y a déjà quelques jours,
00:00:10 des relations entre le Maroc et la France.
00:00:12 Il faut dire que c'est à l'occasion de la visite à Rabat de Stéphane Séjourné, le nouveau ministre français des Affaires étrangères,
00:00:19 qui est en discussion en ce moment même avec Nassal Ghourita,
00:00:23 une conversation dont on aura la teneur tout à l'heure lors d'une conférence de presse commune qu'ils tiendront tous les deux.
00:00:30 Cette visite du nouveau ministre français des Affaires étrangères s'inscrit dans le cadre d'un rapprochement,
00:00:37 si ce n'est d'un réchauffement entre Paris et Rabat.
00:00:41 Il font suite à un certain nombre d'événements qui se sont produits.
00:00:45 Prenons d'abord les princesses, les princesses marocaines qui ont été reçues à l'Elysée, c'était le 19 février dernier.
00:00:52 A l'initiative de Brigitte Macron et bien sûr avec l'approbation de sa majesté le roi Mohamed VI.
00:01:00 Il y a eu aussi la déclaration de Christophe Lecourtier, l'ambassadeur de France ici au Maroc.
00:01:09 C'était lors d'une conférence à la fondation Links.
00:01:13 Il a déclaré la chose suivante, "Il serait illusoire et irrespectueux de penser pouvoir continuer
00:01:19 à construire un avenir ensemble", il parle de la France et du Maroc,
00:01:27 "de construire un avenir ensemble sans changer la position de la France sur la question du Sahara".
00:01:35 Bien sûr on en connaîtra la teneur tout à l'heure.
00:01:38 Pour en parler je reçois comme la dernière fois Hassan Alaoui,
00:01:43 vous êtes directeur de la publication de Maroc diplomatique.
00:01:46 Alors, j'ai envie de dire que se passe-t-il ?
00:01:49 Est-ce qu'on assiste à un réchauffement ou un simple dégel entre le Maroc et la France ?
00:01:55 Merci Assidi, bonjour nos auditeurs.
00:02:00 Bien sûr qu'il y a un réchauffement à petite dose, très ponctué,
00:02:07 très je veux dire, qui nous paraît, nous autres observateurs, un peu lent,
00:02:13 par rapport évidemment à la relation et la profondeur de la relation historique entre le Maroc et la France,
00:02:18 mais qui est là, avec des signes, des fois des signes paradoxaux,
00:02:24 parce qu'en fait la crise latente est devenue depuis maintenant 18 mois,
00:02:30 une crise véritable, une véritable crise politique entre les deux pays.
00:02:36 Et donc aujourd'hui on se réjouit parce qu'il y a quand même un certain nombre de signes qui ne trompent pas,
00:02:42 et pour moi personnellement le meilleur signe, si vous voulez, de cette reprise un petit peu de relation,
00:02:50 et éventuellement de l'amitié, c'est le déjeuner que la dame, la première dame de France,
00:02:58 c'est-à-dire madame Brigitte Macron, a offert en l'honneur des trois princesses,
00:03:07 c'est-à-dire de leur hôtesse royale, Lallamrim, Lallasma et Lallasna,
00:03:13 et qui bien entendu a fait, je veux dire, réagir beaucoup beaucoup de gens,
00:03:18 parce que là nous sommes passés, si vous voulez, je dirais du domaine officiel, politique et tout ça,
00:03:27 à un domaine presque privé, familial.
00:03:31 Et Dieu sait que la relation familiale entre le Maroc et la France a toujours été une constante,
00:03:38 très pertinente, qui a conditionné un petit peu le reste.
00:03:45 On l'a dit à plusieurs reprises qu'avec par exemple le président Chirac,
00:03:51 cette relation familiale était très forte,
00:03:54 parce que bien entendu la France à l'époque, et Chirac en particulier, étaient très proches du Maroc.
00:04:02 Sarkozy, qui est venu après, lui aussi a approfondi cette relation
00:04:08 et lui a donné un peu la teneur et la dimension qu'elle mérite.
00:04:13 Et donc aujourd'hui, avec le président Emmanuel Macron,
00:04:18 qui est venu après François Hollande, s'est inscrit dans cette dynamique
00:04:24 avec néanmoins, je le souligne, une parenthèse d'une crise qui est née il y a 18 mois
00:04:32 et qui a persécité pratiquement jusqu'à aujourd'hui.
00:04:35 Aujourd'hui, tout le monde se réjouit, les observateurs, les journalistes, les membres du gouvernement français
00:04:41 et les membres bien sûr du gouvernement marocain aussi.
00:04:45 Sa Majesté le Roi, qui a eu à échanger au téléphone avec le président français,
00:04:53 nous avons là les contours d'une reprise.
00:04:56 Une reprise que la France souhaite que Paris, que le gouvernement français, que Macron,
00:05:02 bien sûr, appellent de tous leurs voeux.
00:05:04 Et nous en sommes là.
00:05:06 Mission a été confiée au nouveau ministre des Affaires étrangères,
00:05:10 qui a hérité du ministère le plus important de France,
00:05:16 qui est celui, comme on dit, le fauteuil de Vergène.
00:05:19 Vergène, c'est un premier diplomate, je veux dire, le ministre des Affaires étrangères de la France,
00:05:24 connu pour sa dimension particulière et sa force.
00:05:30 Et aujourd'hui, donc, monsieur Séjourné reprend le flambeau, relance la relation,
00:05:38 à l'instant même où nous sommes en train de parler ensemble,
00:05:42 il y est question, je veux dire, les deux ministres, marocains et français,
00:05:46 sont en train, je veux dire, d'échanger et de discuter justement
00:05:51 de la nouvelle plateforme de cette relation,
00:05:54 qui est, moi je le souligne, qui a toujours été exceptionnelle.
00:05:58 Il y a quand même un passif avec Stéphane Séjourné.
00:06:02 On se souvient de ce qu'il avait, disons que des positions anti-marocaines au Parlement européen.
00:06:11 Est-ce que c'est dans les discussions, c'est dans la conversation, d'après vous ?
00:06:19 Je ne sais pas du tout, je ne crois pas.
00:06:21 Parce que tout ce qui peut faire ombre à une reprise souhaitée de part et d'autre,
00:06:27 ne doit en principe pas être évoqué.
00:06:30 Cela dit, on peut imaginer qu'en privé, peut-être, on s'est fait, oui, je veux dire, des remarques réciproques.
00:06:37 Oui, on pourra dire à M. Séjourné, nous pourquoi de cette prise de position le 15 janvier 2023,
00:06:46 au Parlement de Strasbourg, pour évidemment faire voter une résolution hostile au Maroc,
00:06:53 c'est-à-dire en particulier sur un sujet qui ne méritait pas du tout d'être évoqué,
00:07:01 celui du chapitre des droits de l'homme.
00:07:05 Or, les droits de l'homme, le Maroc, c'est quand même l'un des très rares pays,
00:07:09 sinon le seul rare pays qui a engagé, j'allais dire, un combat depuis plus de 20 ans maintenant,
00:07:15 sur ce dossier. Nous sommes le seul pays, pratiquement, qui a mis en place un ministère,
00:07:24 je veux dire, des droits de l'homme, donc pour la défense justement des libertés publiques et privées.
00:07:31 Nous sommes aussi le seul pays où il y a eu ce qu'on appelle, suivi par d'autres, par la suite,
00:07:38 où il y a eu l'institution de ce qu'on a appelé justement une instance, je veux dire, de réconciliation,
00:07:49 n'est-ce pas, qui a travaillé des mois et des mois pour présenter un projet
00:07:54 avec des émissions directes à la télévision, dans les radios, dans la presse,
00:07:59 pour justement effacer, si vous voulez, tout ce qu'on peut appeler un chapitre entre guillemets noir
00:08:06 qui nous est reproché par la presse occidentale.
00:08:10 Alors, à l'époque évidemment où M. Séjourné est venu défendre, je le souligne,
00:08:17 avec deux ou trois citoyennes algériennes, franco-algériennes, qui sont à Paris, qui sont hostiles, je veux dire, au Maroc,
00:08:26 quand il est venu défendre ce projet, si vous voulez, contre le Maroc des libertés et notamment de la presse,
00:08:33 je pense qu'il était mal inspiré ou mal conseillé ou de toute façon mal venu en toutes et toutes causes.
00:08:39 Donc aujourd'hui, on tourne la page, je crois, j'espère, et puis voilà, on repart, je veux dire, sur de nouvelles bases,
00:08:45 parce que de toute manière, le constat est fait sur cette affaire ou sur d'autres affaires qui ont été invoquées contre le Maroc,
00:08:55 je veux dire, et que le Maroc évidemment a juste titre à repousser en mobilisant bien entendu un appareil de défense juridique et judiciaire aussi,
00:09:06 où évidemment, il n'y a aucune raison, si vous voulez, qu'il se laisse absolument abattre par des campagnes hostiles.
00:09:15 Est-ce qu'on se dirige réellement vers la reconnaissance de la marocanité du Sahara ?
00:09:19 On va rappeler, si vous voulez bien, je vais rappeler la déclaration de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, c'était en août 2022,
00:09:25 à l'occasion d'un discours, à l'occasion de la fête du roi et du peuple, il avait dit la chose suivante,
00:09:30 "Le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international."
00:09:36 Et il avait appelé certains pays partenaires, traditionnels ou nouveaux, dont les positions sont ambiguës, à les clarifier.
00:09:43 Est-ce qu'on en est là aussi avec la France ?
00:09:45 - Bon, je vois bien que c'est le Sahara qui est à peu près la partie dominante dans tout ce va-et-vient, cette valse diplomatique,
00:09:55 à juste titre d'ailleurs, parce que, et Sa Majesté donc a eu le, je veux dire, raison de mettre en équation, si vous voulez,
00:10:05 cette question nationale, n'est-ce pas, qui nous est posée et qui nous est imposée depuis maintenant près de 50 ans,
00:10:13 c'est-à-dire qu'en fait, le Sahara étant d'emblée considéré comme partie prenante du Maroc, comme un territoire marocain,
00:10:22 nous avons, si vous voulez, le droit, nous autres marocains, de revendiquer un petit peu l'appui et surtout la reconnaissance
00:10:32 de cette marocanité qui a été soulignée à plusieurs reprises par des résolutions, plus que 20 résolutions depuis 2007, avril 2007,
00:10:43 et donc qui reconnaît un petit peu la pertinence, si vous voulez, de la démarche marocaine.
00:10:50 A savoir que, évidemment, c'est un projet d'autonomie, c'est un projet qui est donc crédible, sérieux.
00:10:59 Les Indes vous disent que ce n'est qu'une partie de la solution, c'est simplement un projet, etc., etc., qu'on peut prendre en considération.
00:11:10 Non ! C'est une résolution qui a été votée, qui reconnaît la teneur et la, j'allais dire, la pertinence, par une résolution très importante,
00:11:19 et 19 autres, la pertinence de ce projet d'autonomie.
00:11:23 - Mais les Français disent qu'ils ont soutenu les résolutions du Conseil de sécurité.
00:11:29 - J'allais en venir, justement, parce qu'en vérité, la France, à chaque fois, dans tous les votes des membres du Conseil de sécurité,
00:11:37 bien sûr, appuie le projet, si vous voulez, de règlement politique.
00:11:42 Ça veut dire tout simplement que le règlement politique, c'est celui du projet du plan d'autonomie, et rien d'autre.
00:11:50 Avant, il y avait, si vous voulez, grâce, je veux dire, ou à cause du comportement algérien, il y avait l'histoire du référendum.
00:12:00 Le référendum étant maintenant tout simplement enterré, il n'y a plus aucune raison d'être.
00:12:06 Donc, qu'est-ce qui nous reste aujourd'hui pour aller de l'avant dans cette affaire qui met en péril, pratiquement, la région du Maghreb, si vous voulez,
00:12:15 des divisions déchirantes, et évidemment, la crise qui sévit actuellement au niveau du Maghreb, désunie totalement.
00:12:24 C'est évidemment, cette question, c'est la non reconnaissance, si vous voulez, de cette pertinente résolution qui favorise la solution politique.
00:12:33 Et le Maroc ne s'arrête pas là, il continue. De toute façon, nous avons obtenu des reconnaissances en Europe très importantes.
00:12:41 Je souligne que la France, tacitement, ouvertement, c'est l'Espagne, la Hollande, l'Allemagne même, si vous voulez, etc.
00:12:51 - Le Royaume-Uni qui s'apprête à être alterne, c'est bientôt.
00:12:54 - Et d'autres, quant aux pays africains et autres, n'en parlons pas, ils sont très, très, très nombreux.
00:13:00 Donc, tout le problème, aujourd'hui, est là. C'est que le problème doit rester au niveau des Nations Unies, du Conseil de sécurité, et pas autrement.
00:13:09 Et donc, nécessité étant soulignée de plus en plus pour que le Conseil de sécurité prenne note, si vous voulez, de cette évolution.
00:13:18 Et c'est ce qui se passe aujourd'hui.
00:13:20 - C'est ce qui se passe aujourd'hui. Alors, est-ce qu'on peut assister, enfin, est-ce qu'on est en train d'assister à une course entre le Royaume-Uni et la France, justement, sur cette question ?
00:13:30 - Non, il n'y a pas de course. Il n'y a pas de course. De toute façon, ce sont des, j'allais dire, un langage et des interprétations.
00:13:38 Chacun interprète un petit peu la vision qu'il a de ce problème, ou même, voire même du Maroc.
00:13:45 Et, évidemment, aujourd'hui, on constate, on souligne que le Maroc, quand même, est aujourd'hui devenu une puissance régionale, qu'on le veuille ou pas.
00:13:56 Et cette puissance régionale, elle implique, si vous voulez, une présence dans le continent africain qui fait de notre pays un pays incontournable pour aller travailler avec l'Afrique ou avec le monde arabe.
00:14:12 Et donc, considération étant prise par les puissances principales de l'Europe, nous, on souhaiterait, évidemment, qu'il y ait, si vous voulez, une proclamation franche du gouvernement français pour dire, nous aussi, nous, disons, oui, top pour la reconnaissance, je veux dire, marocaine du Sahara.
00:14:35 Et donc, ça ne tardera pas à venir. Aujourd'hui, la visite, si vous voulez, de monsieur Séjourné s'inscrit dans cette quête nécessité, je veux dire, pour aller de l'avant dans une recherche qui, évidemment, concordera avec les idéaux du Maroc,
00:14:54 qui sont, bien sûr, le Grand Maghreb, l'unité maghrébine et tout et tout, et en même temps, qui corrobore un petit peu les thèses des Nations Unies et surtout du Conseil de sécurité qui encourage la solution politique et rien d'autre.
00:15:10 On en reparle dans un instant, juste après les infos.
00:15:12 Et Hassan Alhawi, directeur de la publication de Maroc diplomatique est mon invité pour parler des relations entre le Maroc et la France à l'occasion de la visite à Rabat de Stéphane Séjourné, le ministre français des affaires étrangères, qui s'entretient avec son homologue marocain Nasser Bouretta, ici, donc, à Rabat, pour tenter de réchauffer les relations entre les deux pays.
00:15:32 On sait à quel point elles étaient à dégrader depuis plusieurs mois. On parlait, il y a quelques instants, de la nécessité pour les pays qui veulent se rapprocher du Maroc de reconnaître la maroganité du Sahara.
00:15:44 Là aussi, c'est une question qui est fondamentale, c'est-à-dire que peut-être qu'un premier pas sera réalisé aujourd'hui à l'occasion de cette visite.
00:15:53 Oui, un premier pas pour la France, je voulais dire un pas officiel. Le soutien est acquis depuis des années, depuis toujours. Je vous dis qu'à chaque fois qu'il y a un vote de résolution concernant ce problème, je veux dire au niveau du conseil de sécurité, la France prend position discrètement, officiellement, pour une solution politique.
00:16:17 Ça veut dire dans le sens du Maroc. Maintenant, nous, on attend, on a besoin d'avoir une déclaration claire, nette et franche qui pourrait, évidemment, lever l'hypothèque et lever l'ambiguïté dont on a besoin.
00:16:34 Mais, évidemment, ce n'est pas facile. Pourquoi ? Parce que...
00:16:39 Oui, parce que les Français marchent sur des oeufs, là, parce qu'il y a la question algérienne.
00:16:42 Parce que, pourquoi ? Parce que, justement, il y a l'Algérie. L'Algérie qui est, je vous rappelle, depuis le début du conflit en 1974, quand elle a créé à Zouérat le polisario, et bien elle est, évidemment, c'était feu boombien.
00:17:02 C'était, évidemment, une position que nous ne pensions pas voir durer aussi longtemps et avec une telle insistance, voir une telle hostilité qui s'est transformée en haine.
00:17:18 Donc, l'Algérie est là. A chaque fois qu'il y a un rapprochement timide qui se dessine entre le Maroc et la France, évidemment, l'Algérie réagit et fait jouer tout ce qu'on peut appeler ses atouts de chantage.
00:17:34 C'est-à-dire, ici, c'est le gaz, là, c'est le pétrole, là, c'est la question migratoire, n'est-ce pas ? Là encore, si vous voulez, c'est les menaces, n'est-ce pas ?
00:17:46 Les menaces carrément d'intervention dans Paris, avec toute une cohorte de militants qui sont installés et qui s'attaquent aux institutions françaises.
00:17:55 On l'a vu la fois dernière avec le décès de ce jeune Algérien, je veux dire, tué par un policier.
00:18:04 Et donc, il y a eu un rametage terrible qui a présenté, qui a incarné une menace pour les autorités françaises.
00:18:11 Donc, il y a tout ça. Tous ces éléments sont utilisés et auxquels recourt le gouvernement algérien.
00:18:19 Donc, le gouvernement algérien n'est pas content du rapprochement maroco-français.
00:18:25 Il souhaiterait le voir encore se perpétuer, perdurer, s'enraciner, se creuser.
00:18:34 Et tout ça, c'est une image un peu désolante pour tout le monde, à la fois pour l'Algérie et la France,
00:18:42 et pour nous aussi, parce que quand même nous avons une frontière avec ce pays voisin qui ne se réseau pas,
00:18:48 qui ne se réseaudra jamais, moi je le souligne ici, dans cette radio, à ce que le Maroc, je veux dire,
00:18:56 officialise l'intégrité territoriale et le parachèvement de sa souveraineté.
00:19:03 C'est ça le problème, c'est le hic, n'est-ce pas ? Et nous, on est en train, je vous le souligne,
00:19:09 de subir un petit peu les affres de ces paradoxes algériens.
00:19:15 Et je dirais, aujourd'hui, le gouvernement algérien n'a pas de politique, ni maghrébine, ni nationale,
00:19:22 ni régionale, ni internationale, ni rien en ce qui concerne cette affaire,
00:19:27 ni rien en ce qui concerne, si vous voulez, le bon voisinage tel qu'on le salue régulièrement.
00:19:35 Mieux, je dirais, je vais avancer une chose, quitte à ce que je choque,
00:19:40 la politique algérienne, en fait, elle s'inspire et se fait à rabat,
00:19:44 c'est-à-dire, comme la jeune militaire n'a aucune vision du voisinage, du bon voisinage,
00:19:51 aucun souci de préserver un petit peu les peuples respectifs algériens et marocains,
00:19:59 et bien, ils sont là, en train de guetter avec leurs lunettes, c'est le cas de le dire,
00:20:05 ce qui se passe à rabat. Et c'est ce qui se passe à rabat qui détermine la politique algérienne.
00:20:10 C'est malheureux à dire, mais c'est comme ça. Donc, j'en conclus...
00:20:13 C'est une politique de réaction.
00:20:15 J'en conclus que la politique algérienne se fait à rabat, s'inspire de rabat,
00:20:20 s'inspire absolument de l'Ouest, comme on dit, n'est-ce pas ?
00:20:24 Et bien voilà, et tant que cette question n'est pas abordée,
00:20:28 et nous avons besoin du soutien de la France franc, pour une fois, la France, qu'est-ce que...
00:20:32 La France n'a pas de complexe, ou alors elle a le complexe historique, colonial entre guillemets,
00:20:37 mais ce n'est plus le cas. La France a quitté l'Algérie depuis 1962,
00:20:42 bien sûr en morcelant le territoire marocain.
00:20:45 L'Algérie est le seul pays qui a hérité d'un vaste et incroyable territoire
00:20:52 aux dépens des autres voisins, dont le Maroc surtout, n'est-ce pas ?
00:20:59 Et donc, il faudrait que la France, un jour, puisse prendre en considération ces données, n'est-ce pas,
00:21:04 de la 4ème République française, qui a évidemment ouvert la voie à ce chantage, n'est-ce pas ?
00:21:10 Et il faut qu'aujourd'hui, on puisse finalement se résoudre à cette réalité nouvelle,
00:21:16 parce que l'ambassadeur français lui-même l'a dit dernièrement dans sa conférence,
00:21:20 le Maroc n'est plus ce qu'il était il y a quelques années, et la France non plus.
00:21:25 Donc il y a irréversiblement un besoin, si vous voulez, de réviser les cartes,
00:21:31 et de réviser les obstacles des uns et des autres.
00:21:35 Et évidemment, on verra aujourd'hui, on est en train d'attendre un petit peu le résultat, le fruit
00:21:41 des échanges que M. Borita est en train d'avoir avec son homologue français, n'est-ce pas, M. Séjourné,
00:21:51 pour qu'on puisse évidemment procéder à l'analyse de ce qui pourra aujourd'hui être entrepris,
00:21:55 ce qui pourra l'être demain, et dans les jours suivants.
00:21:58 - Est-ce qu'on est à un tournant des relations entre la France et le Maroc ?
00:22:03 - Oui, nous sommes à un tournant, parce que c'est une deuxième, pardonnez-moi l'expression,
00:22:07 c'est une deuxième entre guillemets révolution des relations.
00:22:10 Là, il a fallu évidemment que le Maroc prenne les choses en main,
00:22:15 que refusent tout chantage venant des lobbies algériens qui sont en France,
00:22:22 qui conditionnent un petit peu la vision diplomatique du président Macron.
00:22:28 Donc, aujourd'hui, on est là parce qu'il faut bousculer ses habitudes,
00:22:33 et l'ambassadeur français Arabat l'a dit, il a dit qu'il faudrait changer de lunettes,
00:22:37 ou éventuellement supprimer ses huilettes, les lunettes anciennes,
00:22:40 pour regarder un petit peu les choses en face, celles d'un Maroc nouveau,
00:22:46 celles d'un pays qui travaille, qui n'a ni pétrole, ni gaz, bien entendu,
00:22:51 qui compte sur ses propres forces, sur son intelligentsia, sur ses jeunes, sur ses talents,
00:22:58 sur son entre-gens, sur surtout la vision de sa majesté Mohamed VI,
00:23:04 qui vient de lancer le grand projet atlantique, évidemment,
00:23:07 qui est en train de faire, j'allais dire, grincer des dents à nos amis algériens.
00:23:12 Est-ce que business is business aussi ?
00:23:14 Est-ce que c'est une question aussi de relations commerciales entre les deux pays ?
00:23:21 Est-ce que la France se rend compte que le Maroc a de moins en moins besoin de la France,
00:23:25 et que donc il y a du retard à rattraper pour Paris ?
00:23:27 La France est le premier partenaire économique du Maroc,
00:23:31 l'Espagne étant le deuxième partenaire commercial.
00:23:35 La France, évidemment, elle est implantée depuis les lustres au Maroc.
00:23:40 D'ailleurs, la dimension économique a été avancée,
00:23:44 avancée dans cette visite que entreprend le ministre des Affaires étrangères,
00:23:50 qui précède une autre ou plusieurs visites qui vont arriver au mois d'avril.
00:23:56 En l'occurrence, la présence du ministre français de l'économie, n'est-ce pas ?
00:24:01 - Qui va participer au forum des affaires France-Maroc.
00:24:04 - Qui participe au forum avec la CGM, et donc avec une délégation très importante.
00:24:08 Donc, la France reprendra, s'il ne le fait pas déjà, son rôle de partenaire économique.
00:24:15 Les plus grands groupes français sont installés,
00:24:20 je veux dire les grands groupes français du CAC 40 sont installés au Maroc.
00:24:24 C'est quand même la référence la plus importante et la plus significative.
00:24:27 Et forcément, on voit que là, c'est une décision qui est absolument importante
00:24:36 au niveau du Maroc.
00:24:39 - Est-ce que c'est le milieu des affaires qui pourrait pousser aussi les responsables politiques à agir plus rapidement ?
00:24:43 - Le milieu des affaires n'a jamais été absent, quand bien même la crise aurait...
00:24:48 - Oui, mais est-ce que le milieu des affaires pourrait faire savoir aux politiques
00:24:53 qu'il est temps d'agir et d'agir rapidement parce que la France est en train de perdre des parcs de marché ?
00:24:57 - La preuve, c'est que la délégation importante des LR qui est venue sous la direction de monsieur Chioti,
00:25:04 ils ont attiré l'attention du gouvernement français, ils n'ont pas arrêté, ils ne sont pas les seuls.
00:25:08 Tous les grands groupes, je veux dire, qui comptent en France, vous savez,
00:25:13 qui sont installés ici ou même pas, qui ont simplement, je veux dire,
00:25:17 une politique d'échange régulière, d'investissement au coup par coup, quelque chose comme ça,
00:25:24 tous plaident pour un retour à la normale avec la France, n'est-ce pas ?
00:25:29 Et nous, on est là, bien sûr, on attend et aussi on joue, si vous voulez, la boussole.
00:25:37 La boussole, c'est évidemment cette prise de position sur la marocanité du Sahara.
00:25:42 - L'essor du Maroc en termes politiques et économiques, sa situation géographique,
00:25:50 son ouverture vers l'Afrique subsaharienne, est-ce que tout ça, ça n'incite pas à aller plus loin
00:25:56 parce que finalement le Maroc est devenu la pierre angulaire de l'Afrique ?
00:26:00 - Vous savez, j'ai un ami qui s'appelle Alain Julliet, qui est quand même,
00:26:07 il est costaud sur le plan diplomatique et analytique parce qu'il a un site important,
00:26:15 il est associé à d'autres sites ici, à Maroca, notamment celui de Dries Belomar, n'est-ce pas ?
00:26:23 Qui a toujours dit, qui a toujours soutenu avec ferveur que la France est en train de vivre une crise,
00:26:30 bien entendu, en Afrique et que c'est aujourd'hui, et il dit heureusement, c'est le Maroc qui reprend le relais.
00:26:37 Et le Maroc, évidemment, il a pris le relais en Afrique, n'est-ce pas ?
00:26:41 Ces groupes importants, nationaux, les champions, comme on dit, et autres, sont installés en Afrique.
00:26:51 Au Sénégal, en Côte d'Ivoire, au Cameroun, éventuellement, et même, j'allais dire, en Rwanda, et tout ça.
00:27:01 Toute l'Afrique est recouverte, je veux dire, couverte par une implantation,
00:27:06 de plusieurs implantations des groupes marocains.
00:27:10 Mais il n'y a pas que les groupes forts ou champions, comme on dit.
00:27:13 Il y a aussi, moi j'ai vu en Côte d'Ivoire, à Abidjan, parce que mon ami l'ambassadeur du Maroc, M. Ketani, m'a fait visiter,
00:27:23 et il m'a montré un quartier où il n'y a pratiquement que des Marocains qui acceptent, qui s'installent avec des petits métiers,
00:27:31 presque coiffeurs éventuellement, si on peut dire ainsi, forgeront, comment on appelle ça ?
00:27:38 - C'est des petits commerces quoi. - Des petits commerces.
00:27:43 Tous les petits métiers sont installés en Afrique.
00:27:46 Ça me rappelle que de toute façon, c'est en tout état de cause,
00:27:49 cette relation verticale maroco-africaine, n'est-ce pas, diversifiée bien sûr à plusieurs pays,
00:27:56 c'est quand même la mémoire du Maroc.
00:27:58 La mémoire et l'histoire qui revient du Maroc, parce que la présence du Maroc en Afrique,
00:28:04 j'évoque tout simplement l'affaire, je veux dire l'histoire de Tombouctou,
00:28:10 où les rois sahadiens et beaucoup d'autres dynasties se sont installés,
00:28:14 sont partis, pas à la conquête, mais tout simplement, sont partis, évidemment, pour faire rayonner l'islam, n'est-ce pas ?
00:28:23 Et la religion musulmane. La religion musulmane est bien sûr modérée, et pas radicale comme on essaie de l'implanter aujourd'hui
00:28:32 à travers les groupes terroristes et évidemment islamistes, non ?
00:28:37 Donc, la page, cette page historique, mémoriale du Maroc, je veux dire en Afrique, elle existe,
00:28:43 et on peut toujours l'invoquer, la révoquer, pardon, pas révoquer, c'est-à-dire l'invoquer,
00:28:49 et la rappeler, parce que c'est une donnée, c'est un paradigme fondamental
00:28:55 de ce qu'on peut considérer comme la diplomatie d'Austre, le soft power du Maroc en Afrique.
00:29:02 La preuve, c'est que la dernière coupe d'Afrique, vous avez vu comment la consanguinité d'une relation
00:29:08 entre le peuple marocain et le peuple ivoirien a fait rayonner une autre image de notre pays.
00:29:15 - Oui, il y a une amitié entre les peuples, ou de la même, de l'amitié entre les dirigeants.
00:29:18 - Mais le Maroc a été quand même l'un, sinon le fondateur ou co-fondateur de l'organisation de l'unité africaine en 1961,
00:29:27 à Casablanca, avec Mohamed V, Nekroma, Nasser, Hufvud, Bonny, Senghor, et tout ça,
00:29:35 et les documents sont là pour dire un petit peu la vocation africaine.
00:29:40 Aujourd'hui, dans le même sens et dans le même schéma, je dirais, la présence du roi du Maroc,
00:29:48 sa majesté Mohamed VI, qui est allé en Afrique, ça fait 24 ans maintenant, avant les autres,
00:29:56 et bien cette dimension qui est humaine d'abord, solidaire, et tout s'est transformé en partenariat.
00:30:07 La fameuse conférence, si vous voulez, qui a eu lieu il y a quelques années à Abidjan,
00:30:11 où le Maroc a signé pratiquement quasiment une centaine d'accords de libre-échange, n'est-ce pas ?
00:30:18 Je dis d'échange économique, ce n'est pas d'aujourd'hui, comme maintenant M. Tebboune croit nous faire miroiter
00:30:25 un petit peu une ouverture, et avec quelle maladresse, n'est-ce pas ?
00:30:30 Pour simplement concurrencer le Maroc, on arrête là, parce que là, les dégâts aujourd'hui algériens en Afrique,
00:30:38 ils sont perceptibles à l'œil nu.
00:30:41 Les Espagnols le disent, le Maroc sert de hub, notamment pour leurs entreprises, pour accéder au marché africain.
00:30:50 La France a besoin de ça aussi.
00:30:53 Oui.
00:30:54 Donc pour regagner la confiance et peut-être des parts de marché en Afrique, la France a désormais besoin du Maroc.
00:31:01 Moi je soupçonne, je n'ai pas encore maintenant les derniers mots de la conférence de presse tout à l'heure,
00:31:06 des échanges maroco-français qui ont eu lieu depuis hier, l'arrivée de M. Sejourné,
00:31:13 mais je ne serais pas étonné que la France finalement demande au Maroc, non pas de la supplanter,
00:31:20 mais de l'épauler et de la soutenir dans son action en Afrique centrale, en Afrique de l'Ouest en particulier,
00:31:29 dans ce Sahel maintenant qui est devenu maudit et qui est devenu une espèce de "Mansland" dangereux,
00:31:36 une sorte, pardonne-moi l'expression, d'Afrique enfermée, je veux dire de "Masada" si vous permettez,
00:31:45 "Masada" si l'actualité l'autorise ce mot aujourd'hui, et bien écoutez, je ne serais pas étonné qu'il y ait une partie des échanges
00:31:54 pourtant sur cette présence marocaine en Afrique qui pourrait être, je veux dire, un pont qui pourrait être bénéfique pour les uns et les autres.
00:32:04 Et nous allons voir, nous patientons, et nous sommes évidemment en attente des résultats de cette conférence.
00:32:11 A demi-mot, évidemment les choses seront dites à demi-mot, mais au moins on pourra percevoir, je veux dire,
00:32:18 et entrevoir ce qui se dit exactement, ce qui se joue comme cette nouvelle page que la France veut écrire avec le Maroc.
00:32:26 La relation elle est aussi sécuritaire ?
00:32:29 La relation est sécuritaire, bien entendu. Je ne vais pas répéter le rôle, si vous voulez,
00:32:35 de la... de... d'essayer, je veux dire, de jouer par les services de sécurité marocains, et Dieu sait, en l'occurrence par M. Abdel-Temmouchi
00:32:46 qui a alerté à plusieurs reprises, qui a alerté les Français pendant les attentats de 2015, n'est-ce pas ?
00:32:52 Qui leur a dit "Voilà où se passe l'action, voilà où sont planqués les criminels" et tôt et tôt après le... le... le... le... je veux dire, le massacre du...
00:33:01 du... du... d'Ancien... comment il s'appelle ? J'oublie.
00:33:04 Le Bataclan.
00:33:05 Le Bataclan ! Et... et... et dans les quartiers, je veux dire, on fouille tout ça, tous ces... ces...
00:33:12 qui sont... ces meurtriers qui sont venus de Bruxelles, un peu de partout, et dont la principale, Abdel-Slam, est encore en prison aujourd'hui en France,
00:33:22 mais c'est le Maroc qui a alerté aussi bien les Français, les Allemands, et plus loin encore toute l'Europe, n'est-ce pas ?
00:33:29 Sur cette... comment dirais-je ? Cette tentacule qui s'appelle le... le... le terrorisme.
00:33:37 Et le climat de... le climat de tension internationale révèle qu'il y a de plus en plus besoin de services comme celui du Maroc.
00:33:45 N'oubliez pas que M. Humechia a été décoré quand même par les socialistes français.
00:33:50 Et ça, vous voyez, c'est quand même significatif, comme il a été par les Américains régulièrement.
00:33:56 On reçoit les... les... j'allais dire les hauts responsables sécuritaires des Etats-Unis qui viennent ici.
00:34:01 Au Maroc, on reçoit aussi l'opération... je veux dire, l'exercice, le fameux exercice américain.
00:34:06 Ici, en Afrique, le Maroc est... consolide, si vous voulez, consolide ça.
00:34:13 D'abord, sa propre sécurité, et consolide aussi celle de ses voisins, n'est-ce pas ?
00:34:18 Consolide... et la France et l'Espagne lui doivent beaucoup, n'est-ce pas ?
00:34:23 Parce que, tout simplement, c'est une tradition, une tradition marocaine qui est de développer un petit peu une politique...
00:34:32 indépendante, bien sûr, mais une politique visionnaire de la sécurité qui est partagée avec les pays amis qui le souhaitent et qui le demandent.
00:34:43 - Est-ce que cette visite de Stéphane Séjourné aujourd'hui à Rabat présage d'une visite officielle d'Emmanuel Macron dans le futur ?
00:34:51 - Oui, elle a été dite à plusieurs reprises.
00:34:53 A plusieurs reprises, il a été souligné que c'est les préparatifs, parce que de toute façon, tout ce mouvement ministériel français,
00:35:00 c'est-à-dire, en fait, les affaires étrangères aujourd'hui, demain ce sera les finances, et autres...
00:35:08 Et puis, avec les déclarations qui ont été faites sur, évidemment, le rapprochement entre, mais là, c'est vraiment presque familialement,
00:35:20 entre le président de la République française et le roi du Maroc, ça présage, évidemment, d'une reprise, une volonté de dépassement,
00:35:30 de transcender un peu tout ce qui peut bloquer, je veux dire, la reprise positive sur les questions.
00:35:40 Et moi, personnellement, le fait, évidemment, que la France ne s'abstienne pas, et dernièrement, on l'a vu au Conseil de sécurité,
00:35:49 de voter en faveur, si vous voulez, du Maroc, indirectement, avec, d'ailleurs, dernièrement, c'est l'ambassadeur de France aux Etats-Unis,
00:35:59 qui a pris la parole aux Nations Unies, je veux dire, pour lire un texte écrit, pour dire que nous allons, nous allons aller,
00:36:07 pardonnez l'expression, dans le bon sens, si vous voulez, qui est, pour moi, c'est une reconnaissance implicite avant d'être explicite.
00:36:16 Souvent, l'intention précède le discours, mais le discours, il est déjà, si vous voulez, sous...
00:36:21 Il y a déjà la reconnaissance implicite, maintenant, il faut l'expliciter.
00:36:24 L'expliciter, il y a le discours, il y a la fameuse phrase, elle est sous la main, elle arrivera.
00:36:28 Si jamais ça tarde, est-ce que ça pourrait ralentir ce rapprochement entre le Maroc et la France ?
00:36:34 Non. Vous savez, nous, ce qui nous intéresse, c'est que les pays, en fait, les pays "amieux", comme la France, qui ne prennent pas position contre nous.
00:36:46 C'est ça le plus important. Qu'ils ne, justement, aujourd'hui, et je vais vous dire pourquoi, qu'ils ne s'opposent pas, si vous voulez,
00:36:55 aux règlements initiés et mis en oeuvre par les Nations Unies. Et ça, c'est important.
00:37:00 Et pourquoi, aujourd'hui ? Parce qu'aujourd'hui, il y a l'Algérie qui est membre du Conseil de sécurité.
00:37:08 Membre, je veux dire, provisoire, temporaire, elle n'est pas permanente. C'est-à-dire, dans quelques mois, elle partira, comme le Maroc l'a été deux fois, n'est-ce pas ?
00:37:18 Qui est en train de travailler avec l'Afrique du Sud, contre le Maroc.
00:37:23 Et à partir du moment où la France ne prend pas position contre nous, ne s'oppose pas à notre projet, ne joue pas le jeu suicidaire d'une Algérie complètement folle,
00:37:39 eh bien, cela nous convient parfaitement.
00:37:42 On va continuer cette discussion, parce que, finalement, l'Algérie, quel jeu joue ce pays, donc le voisin de l'Est, comme on l'appelle ici au Maroc ?
00:37:54 Quel jeu joue-t-il dans ce triumvirat, finalement, entre la France, le Maroc et donc l'Algérie ?
00:38:01 Elle joue les embrouilles, voyons. Bien sûr. Elle joue les embrouilles. Elle sabote, elle s'aborde, elle torpille.
00:38:12 Voilà, je ne peux pas dire les choses autrement, c'est comme ça.
00:38:15 Bonjour, Monsieur.
00:38:16 Donc, vous comprenez que, lui laisser les coudes et franges, c'est évidemment risqué, si vous voulez, tout un renversement de la vision que le Maroc a défendue depuis 50 ans.
00:38:29 Ne le faut pas l'oublier. Le Polisario, quand l'Algérie a accédé à son indépendance en 1962, il n'y avait ni Polisario ni rien.
00:38:38 Le Maroc avait déposé en 1956 déjà, dans une résolution, et notamment confortée par la fameuse résolution de 1961, qui s'appelle la 15-14,
00:38:50 tout, si vous voulez, qui est explicite que chaque négociation qu'il y a entre pays colonisés et puissance coloniale,
00:38:58 quand il y a un dialogue, je veux dire, une discussion ou un règlement direct, même les Nations Unies ne peuvent pas y avoir.
00:39:04 Or, ce qui s'est passé en 1975, c'est justement une puissance coloniale qui s'appelle l'Espagne franquiste,
00:39:11 et le royaume du Maroc, qui réclamait son Sahara, qui n'était pas terrain ni lieu, quand en 1934 l'Espagne l'a occupé, en installant les tierces et les soldats et tout ça.
00:39:24 Voyez ? Donc, négociation directe, conformément aux Nations Unies, et l'accord de Madrid signé le 14 novembre 1975 par l'Espagne.
00:39:34 On y revient d'ailleurs, regardez le hasard, la Mauritanie, et le Maroc, ça a été explicite, c'est une décolonisation.
00:39:43 Alors pourquoi est-ce qu'on bafoue, si vous voulez, le langage des Nations Unies, en faisant référence, parce que l'Algérie le veut,
00:39:51 et parce qu'elle y a mis les moyens, sonantes et trébuchantes, et le pétrole menace, pétrole et gaz, etc.,
00:39:57 pour dire que c'est une colonie occupée par le Maroc ? Non ! C'est pas possible. Voilà.
00:40:05 - On en reparlera dans un instant, Hassan Alawi, je rappelle que vous êtes directeur de la publication de "Maroc Diplomatique"...
00:40:10 - Co-fondateur de "Maroc Diplomatique". - Co-fondateur en plus, oui.
00:40:13 - Je rends hommage à mon ami Saad Mkoui. - Bien sûr.
00:40:16 Et on sera en ligne, juste après le journal de 13h, avec Adel Essaoui, qui est politologue,
00:40:22 et puis Kévin Gormand, qui nous a rejoint, et président et co-fondateur du site Moubaweb,
00:40:29 qui est bien connu au Maroc, site leader de l'immobilier digital. On parlera business avec vous, c'est dans un instant, juste après le journal.
00:40:35 Et aujourd'hui, les questions des relations entre le Maroc et la France, à l'occasion de la visite à Rabat de Stéphane Séjourdé,
00:40:40 le ministre français des Affaires étrangères. Il est en discussion en ce moment même avec Nasser Al-Bouretta,
00:40:44 son homologue marocain, pour tenter de réchauffer les relations entre les deux pays.
00:40:50 On sait qu'elles sont en froid depuis déjà plusieurs mois. Pour en parler, Hassan Al-Aoui, vous êtes directeur de la publication de "Maroc Diplomatique"
00:40:57 et co-fondateur aussi de cette publication bien connue. Kévin Gormand, qui est président et co-fondateur du site Moubaweb,
00:41:07 qui est le leader de l'immobilier digital ici au Maroc. Je vais me tourner vers vous dans quelques instants, mais nous sommes en ligne avec Daley Sarissawi.
00:41:15 Vous êtes, vous, politologue. Qu'est-ce que vous pensez de ce rapprochement entre le Maroc et la France ?
00:41:23 Et est-ce que oui ou non, on peut parler de réchauffement des relations ?
00:41:28 Je pense que ce qui a tourné autour de cette visite, bien avant qu'elle n'ait lieu,
00:41:34 c'est qu'en fait, il y a beaucoup de choses qui se sont déroulées, notamment un déplacement des princesses royales qui ont déjeuné avec Mme Macron.
00:41:49 Il y a également ce ministre des Affaires étrangères, je vais même citer l'ambassadeur français Arraba,
00:41:59 qui avait déclaré que ce serait nécessaire, important de relancer ces relations.
00:42:05 Et il était impensable et complètement inacceptable aussi que l'on puisse discuter de cette situation alors que rien ne se passe, rien.
00:42:18 C'est-à-dire que du côté français, les choses sont tellement conquilosées que personne ne peut espérer voir des changements intervenir, disons, dans cette situation.
00:42:33 Maintenant, le nouveau patron de la diplomatie française est Arraba. C'est une excellente chose.
00:42:41 Nous avons un ministre des Affaires étrangères marocain qui est très intelligent, très entreprenant, etc.
00:42:48 Ils vont avoir possibilité de parler dans le détail.
00:42:53 Et pour l'instant, on en est en train d'en parler, mais nous n'avons aucune information sur comment les choses vont pouvoir se faire.
00:43:04 Alors les supputations qui se sont multipliées autour de ça, c'est qu'on dit que la France souhaite effectivement donner un coup de pouce positif aux relations entre le Maroc et la France.
00:43:20 Alors le grand sujet, il faut le dire tout de suite, c'est que tant que la France n'a pas changé son attitude vis-à-vis de l'affaire du Sahara, on ne pourra pas parler.
00:43:34 D'ailleurs, de toutes les manières, sa majesté le roi Mohamed VI l'avait dit pendant un moment. Le point de changement, le point d'ancrage pour le Maroc, pour l'analyse de ses relations avec l'étranger, c'est cette position par rapport à la question du Sahara.
00:43:55 On va rappeler la déclaration de sa majesté le roi Mohamed VI. C'était en août 2022, un discours à l'occasion de la fête du roi et du peuple.
00:44:02 Il avait déclaré la chose suivante. Le dossier du Sahara et le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international.
00:44:10 Sa majesté avait appelé certains pays partenaires traditionnels ou nouveaux dont les positions sont ambiguës à les clarifier. C'est à ça que vous faites référence.
00:44:19 Absolument, absolument. Je vous remercie beaucoup parce qu'en fait, c'est cette citation qui me permet justement...
00:44:26 Parce qu'en fait, sa majesté le roi Mohamed VI est un homme direct, est un homme, disons, régulier dans ses positions.
00:44:35 Et il était impossible de continuer à entretenir une relation entre le Maroc et la France en laissant cette situation dans l'embarras.
00:44:46 C'est-à-dire, en fait, dans l'imprécision, il fallait que la France puisse se déterminer de manière directe.
00:44:52 Je vais juste rappeler quelque chose. Ce que malgré tout cela, la France garde une relation mesurée avec le Maroc sur l'affaire du Sahara.
00:45:04 Ils n'ont jamais été... Ils ne sont allés pas, on va dire, dans la cité du point de retour. Non.
00:45:12 Donc il n'y a jamais eu d'hostilité ?
00:45:14 Non, l'hostilité, il y en a eu, sincèrement. Il faut dire la vérité.
00:45:18 Non, mais sur ce dossier particulier du Sahara marocain...
00:45:22 Sur ce dossier, sur le dossier du Sahara, la France a laissé planer un doute. Un véritable doute.
00:45:30 D'autant plus qu'Emmanuel Macron avait fait un voyage en Algérie avec un déplacement de pratiquement tout son gouvernement avec lui pour décider de ce qu'il allait faire.
00:45:45 Cela dit, moi je voudrais juste rappeler une chose. C'est qu'en France, le problème du Maroc, il est très connu.
00:45:55 On ne veut pas en revenir en arrière. Maroc est un pays qui est direct, droit dans ses bottes, et il sait que dans l'affaire du Sahara, il est dans son pays, il est sur ses territoires.
00:46:09 Il ne veut plus discuter, il ne veut plus mettre en équation cette situation parce que cela ne plaît pas à tel ou tel, disons, pays ou à responsables politiques.
00:46:22 Non, il faut être direct. Je pense que l'exemple qui est devant nous, clair et saillant, c'est l'Espagne.
00:46:33 L'Espagne, ancienne force colonisatrice du Maroc, a pris une décision tout à fait courageuse.
00:46:40 Elle est en train de considérer que le processus de règlement politique de l'affaire du Sahara est basé sur une base acceptable qui va être acceptée par toutes les parties.
00:46:55 C'est une approche qui est positive. La même chose, on l'a retrouvée au niveau de l'Angleterre, au niveau de l'Allemagne.
00:47:03 Il ne reste que la France qui était restée seule. Il faisait un single temps dans cette politique étrangère et il était nécessaire que le ministre des Affaires étrangères de France
00:47:17 vienne à Rabat pour discuter de manière honnête, directe et au fond des choses sur l'avenir et le devenir des relations bilatérales.
00:47:28 Il ne faut pas oublier tout de même que la France est le premier partenaire commercial du Maroc. C'est une donnée très très importante.
00:47:34 Et ça aussi, ça rendait nécessaire un réchauffement des relations.
00:47:40 Ce n'est pas seulement ça. Vous savez, le business, c'est le business. Les investissements, les entreprises du CAC 40 qui sont présentes au Maroc, ils ont beaucoup d'intérêt.
00:47:51 Et on ne va pas revenir, on ne va pas remettre les choses parce que nous avons un gros et de gros investissements au Maroc. Non.
00:48:00 Nous considérons que, effectivement, ce sont des entreprises qui sont importantes. Nous avons une bonne partie de nos échanges extérieurs qui se font essentiellement avec la France.
00:48:11 Et nous avons fait le calibrage de nos exportations en fonction de certaines entreprises françaises. Nous avons même une entreprise qui a, c'est Renault,
00:48:26 qui a installé une usine à Tangier dans la zone d'activité autour du port de Tangier-Mède qui est extraordinaire.
00:48:33 Nous avons Peugeot qui, elle-même, a installé une usine dans les environs de Kenitra. Je ne veux pas revenir sur ça.
00:48:41 Et si vous voulez, on peut aller plus loin en regardant un peu tout ce qui se fait dans les technologies de l'automobile et toutes les technologies de transformation qui sont installées dans ce pays.
00:48:55 Mais je pense que sur le plan politique, et vous l'avez cité, Sa Majesté le Roi Mohamed Sidiq avait dit qu'il faut être direct et clair sur cette situation.
00:49:08 Il fallait, disons, éclaircir toutes les positions des uns et des autres par rapport à ce problème-là.
00:49:15 Je peux intervenir ? Bien sûr. Je viens de recevoir un ou deux petits éléments de la conférence de presse et de la déclaration de ces journées.
00:49:25 Donc je la lis. Il a dit "Nous avons également abordé un certain nombre de points et il y a cette question, entre parenthèses, du Sahara, qui a été particulièrement à l'ordre du jour de nos conversations.
00:49:40 Il s'agit de la question du Sahara. C'est un enjeu existentiel pour le Maroc. Nous le savons. Un plan d'autonomie présenté par le Maroc est sur la table depuis 2007.
00:49:51 Maintenant, Monsieur le Ministre, vous savez personnellement que depuis l'origine de ce plan, le Maroc peut compter sur le soutien clair et constant de la France à ce plan.
00:50:03 Nous l'avons dit et je le redis aujourd'hui. Peut-être avec plus de force. Il est désormais temps d'avancer et j'y veillerai personnellement.
00:50:11 En matière de partenariat, la relation de l'Europe avec le Maroc est également importante."
00:50:17 Voilà, vous avez en...
00:50:19 On l'a écouté.
00:50:20 On l'a écouté.
00:50:21 C'est pas bon, c'est pas bon.
00:50:22 Eh bien écoutez, ça progresse. Nous sommes aussi dans cette émission avec Kevin Gourmand. Vous êtes président et cofondateur du site Moubawe, qui est le site leader de l'immobilier digital. Vous êtes français.
00:50:34 Oui.
00:50:35 Ça vous fait plaisir d'entendre ça, d'entendre que les relations se réchauffent entre les deux pays ?
00:50:40 Très plaisir. C'est évident. Ça fait un moment que je crois que, en tant que Français au Maroc, on a envie que cette situation évolue. Parce que moi, je considère que le Maroc n'a pas été reconnu sur ce dossier-là à sa juste valeur et à sa juste compétence et autorité.
00:50:57 Enfin, moi, je ne suis pas du tout politologue. Je ne suis pas du tout dans ce...
00:50:59 Bien sûr. C'est une opinion personnelle.
00:51:00 C'est une opinion très personnelle qui voit ce qu'elle vaut. Mais je crois que... En tout cas, ce que moi, je suis témoin depuis une dizaine d'années au Maroc, c'est que c'est un pays qui est tout à fait souverain, qui prend ses décisions, qui a sa ligne politique et qui, au final, sur lesquelles les autres pays doivent s'aligner, comme tout pays doit le faire et peut le faire.
00:51:20 Et je crois qu'il y avait cette relation peut-être avec la France ou l'Espagne qui, historiquement, avait été peut-être un peu différente. Et je pense que c'est très bien que ça fasse un peu bouger les lignes et que la France comprenne qu'on doit s'aligner sur ce que décide le Maroc.
00:51:37 C'est important pour un chef d'entreprise comme vous parce que ça peut attirer de nouveaux investisseurs, parce que ça peut asseoir un certain nombre d'éléments économiques et de partenariats, peut-être qui étaient un peu ambivalents parce qu'il y avait ce...
00:51:53 - Je ne suis pas sûr, je rejoindrai ce qu'a dit... - Adresse ICM, oui, peut-être. - Exactement. Telephone, que business is business. Il y a toujours eu, ça veut dire, en tout cas dans la sphère où j'évolue, qui est donc dans les innovations et les investissements, principalement sur les mobiliers mais sur les nouvelles technologies,
00:52:16 il y a un vrai intérêt pour le Maroc parce que beaucoup voient un pays déjà proche par rapport à l'Europe. Beaucoup en voient aussi parce que le Maroc s'en fait figure de proue mais d'être un pays tremplin pour l'Afrique après.
00:52:31 Donc au final, les relations politiques sont vraiment inexistantes, voire... Enfin, entre nous, n'ont pas eu un impact, en tout cas, de ce que moi je peux voir de par mon prisme. Et moi, en tout cas, en tant que Français, depuis 10 ans, en tout cas, c'est très simple de faire du business au Maroc, c'est très simple d'avoir ouvert une société.
00:52:52 On a même pu ouvrir une société en étant non résident. Toutes les démarches administratives sont simples. Il y a une terre d'opportunité au Maroc qui est pour tout le monde, que ce soit des Français, des Marocains, et tout le monde peut prendre part à cette opportunité qui, aujourd'hui, est réelle et présente au Maroc.
00:53:14 - Ce réchauffement politique va aussi passer par la possible visite de Bruno Le Maire, le ministre français de l'Economie et des Finances. Il pourrait participer au forum d'affaires Maroc-France qui aura lieu en avril, en Araba. Est-ce que c'est important, ça aussi, parce que des investisseurs doivent aussi venir de France et non pas seulement d'Espagne ou du Royaume-Uni, comme c'est le cas en ce moment ?
00:53:40 - C'est évident. Moi, je pense que ça n'a pas été un frein, mais ça n'a pas été un accélérateur non plus. Ça, c'est évident.
00:53:46 - Il fallait cet accélérateur.
00:53:47 - Et je pense que c'est évident qu'au final, ça va être plus simple si le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, qui en plus est assez actif pour les entreprises françaises, montre et que chacun fait un effort pour montrer les opportunités de business qu'il y a, et parce qu'il y en a, il y en a beaucoup, sur plein de niveaux.
00:54:06 Ça, c'est évident que ça va être... Même s'il n'y avait pas de frein, parce que je ne constate pas qu'il y ait eu des freins, mais par contre, il peut y avoir un accélérateur. Et ça, ça peut être très très intéressant, je pense, pour le Maroc et pour la France, pour tout le monde, pour pouvoir se déployer plus sereinement.
00:54:20 - Pour des chefs d'entreprise comme vous aussi ? Parce que peut-être que ça passerait par vous pour essayer de faire grossir des business ? Ou le vôtre en particulier, d'ailleurs ?
00:54:30 - Le nôtre, d'une part, oui, c'est vrai, Moubawam, on sait ce qu'on regarde, mais de par ma position, ça fait... Aujourd'hui, j'ai un rôle moins opérationnel au sein de Moubawam, c'est pour ça que j'ai le titre de président.
00:54:42 Et donc, je veux, j'essaie d'accompagner de plus en plus d'entreprises françaises qui veulent s'installer ici, ou des entreprises marocaines qui veulent lever des fonds, soit localement, soit à l'international. Et ça, ça ne peut être qu'une aubaine, de toute façon.
00:54:58 - Hassan Alhawi, les discussions continuent entre Nasser Bouletta et Stéphane, ces journées ne sont pas terminées, ça va durer encore un petit moment.
00:55:09 - Non, non, ça va durer encore, et c'est de très bonnes déclarations.
00:55:11 - C'est des déclarations qui progressent, qui avancent, mais est-ce qu'elles sont encore suffisantes, à ce stade ? Ou alors, est-ce qu'il faut attendre une visite d'Emmanuel Macron pour dire "oui, le Sahara est marocain, et puis, il n'y a pas d'ambiguïté là-dessus" ?
00:55:26 - Si vous voulez la visite d'Emmanuel Macron, c'est un couronnement, tout simplement. Et ça procède aussi d'une amitié, entre guillemets, qui peut renaître de ses petites cendres, et de son extension pendant 18 mois, encore que, finalement, je ne crois pas que parce que, au-delà d'Emmanuel Macron, il y a l'histoire et la mémoire.
00:55:53 Et la France et le Maroc ont toujours tissé des relations qui sont très très profondes, intimes même, n'est-ce pas ?
00:56:02 Je l'ai dit tout à l'heure, en l'occurrence, c'était un peu la présence, avec sa dimension exceptionnelle, de Jacques Chirac dans cette relation, lequel Jacques Chirac, avant même d'être président de la République, entretenait, je veux dire, une relation très profonde avec le feu, le roi Hassan II, et après, tout de suite, avec sa majesté le roi Mohamed VI,
00:56:29 lequel Chirac passait toutes ses vacances de Noël, toujours toujours, à Ouarzazate, au fameux hôtel que vous connaissez, qui s'appelle la Gazelle d'Or, ou à Agadir.
00:56:41 Moi, je l'ai connu, Jacques Chirac, parce que je l'ai connu dans une piscine, à l'hôtel Sahara, à Agadir. Voilà. Il était encore président, je veux dire maire de Paris, mais président, si vous voulez, de cette assemblée des villes internationales.
00:56:58 Et donc, la relation franco-marocaine, elle existera, elle perdura au-delà, je veux dire, de Macron, et évidemment, c'est la garantie, la garantie totale qu'elle ne disparaitra pas, parce que, comme vous avez souligné, c'est le partenaire économique numéro un du Maroc,
00:57:20 c'est les invités, la présence de groupes comme aujourd'hui notre ami, ça fait dix ans quand même que vous êtes là. - Dix ans, oui. - N'est-ce pas ? Vous aimez ce pays ? - Je ne vois pas pourquoi je partirais.
00:57:33 - Et nous avons donc des défenseurs, je veux dire, malgré nous, malgré tout le monde, qui sont là, qui défendent, qui comprennent un peu les enjeux de ce pays, qui travaillent aussi dans et avec ce pays, pour ce pays.
00:57:46 Et moi, je me réjouis de voir ça, parce que notre destin, il est commun. C'est un langage peut-être un peu lapidairement diplomatique, mais c'est ça la réalité aujourd'hui. La réalité, parfois, elle dépasse un petit peu les visions politiques.
00:58:01 Le président Macron, il revient à de meilleurs sentiments. Au départ, il n'était pas mauvais. On a presque, je veux dire, souhaité intimement voter pour lui.
00:58:12 Bon, les choses ont été, je veux dire, changées parce que l'Algérie, le gouvernement algérien, et pas le peuple, le gouvernement algérien est entré dans le jeu, comme on dit, dans la danse, pour perturber, comme à son habitude, n'est-ce pas ?
00:58:27 Il a perturbé, mais finalement, maintenant, le retour à de meilleurs sentiments. Et quand je vois les déclarations de M. Séjourné, alors même où je suis en train de parler, n'est-ce pas, qui me sont parvenues, moi, je me réjouis.
00:58:41 Qu'à cela nous tienne, la France et le Maroc retrouvent un peu leur vocation, pour ne pas dire leur destin.
00:58:48 - Dresser, oui, ça y est, la relation reprend des couleurs.
00:58:51 - Oui, très probablement. C'est-à-dire qu'on était, je vous en ai parlé au début, alors il y avait beaucoup d'informations qui ont circulé, et qui est là, avec des responsables, dans des salons, etc.
00:59:05 On a toujours espéré que la France puisse retrouver de meilleurs sentiments vis-à-vis du Maroc. Je pense qu'ils vont le faire. Et l'actuel ministre français des Affaires étrangères est un homme, est un bon émissaire, qui est venu, justement, apporter la bonne parole.
00:59:23 C'est excellent, c'est très bien. Je pense que les Marocains vont enregistrer ces déclarations de bonne intention, et on va voir comment les choses vont se passer.
00:59:33 Je vous ai dit que personne ne peut préjuger de ce que sera demain, de ce qui sera fait, parce que de toutes les manières, même avec l'Algérie, le Maroc a fait et fait toujours la politique de la main tendue.
00:59:48 L'Algérie ne le souhaite pas, ne le veut pas. L'Algérie est en train de faire un travail, de vouloir dresser la Mauritanie contre le Maroc, utiliser les Libyens, etc., contre le Maroc.
01:00:02 Mais de toutes les manières, tant que les choses sont à ce niveau-là, parce qu'ils ont enlevé tout ce qui pouvait rapprocher les deux pays, il a été dilapidé, il a été enlevé.
01:00:17 Et l'Algérie ne pourra jamais, jamais, au grand jamais, espérer voir autre chose que ce qu'ils sont en train de voir, parce que le Maroc n'est pas un pays belliqueux.
01:00:30 Il a vu que les choses ne marchaient pas, et il s'est détourné de tout cela. Il est en train de faire son travail, un travail important avec les pays africains. De toutes les manières, tous les pays le savent. Tous les investisseurs le savent.
01:00:47 Est-ce qu'un pays comme la France, on sait les liens que la France a avec l'Algérie, est-ce que la France serait capable de tordre le bras des Algériens pour revenir à de meilleurs sentiments vis-à-vis du Maroc ?
01:01:01 Je ne pense pas que l'Algérie a développé... C'est-à-dire que tout ce qu'ils ont fait, sur le plan politique, sur l'animosité avec le Maroc, c'est structurel. Ce n'est pas quelque chose qui a été dicté par M. X ou Mme Y. C'est quelque chose qui est né, et il est là, et ce n'est pas une émission pour pouvoir parler de relations algériennes et marocaines.
01:01:28 Absolument pas, mais à travers la France, c'est un sujet qui revient souvent.
01:01:32 C'est difficile. C'est extrêmement difficile. Et de toutes les manières, le président Tebboune devait partir en voyage officiel en France. Il ne l'a pas fait pour beaucoup de raisons, beaucoup de choses.
01:01:46 Donc on verra par la suite comment les choses vont se faire. Mais toujours est-il que l'Algérie reste là où elle est. La France a compris que pour continuer à faire une bonne œuvre, il faut revenir à de meilleurs sentiments avec le Maroc.
01:02:05 Et l'intérêt de la France, c'est de garder ses relations à un niveau excellent et exceptionnel. Garder ses bonnes relations avec le Maroc, ça va apporter beaucoup de quiétude à la France et au Maroc, et aussi à la région du Maghreb.
01:02:23 Vous l'avez dit tout à l'heure, business is business. Et nous sommes avec le président et cofondateur du site Moubaweb. Je le rappelle, c'est le leader de l'immobilier digital ici au Maroc.
01:02:34 C'est un site bien connu que tout le monde a croisé à un moment ou à un autre. Cette relation entre la France et le Maroc, à partir du moment où elle devait se réchauffer, qu'est-ce qu'elle pourrait vous apporter, finalement ?
01:02:52 Est-ce que l'amélioration sur le plan politique aurait un bienfait pour vous ? Et si oui, comment ?
01:02:58 Pour moi, c'est un peu dur à lire cette partie-là, parce que ce n'est pas mon quotidien, ce n'est pas ma spécialité.
01:03:06 Mais ce qui est sûr, c'est que quand on voit la détermination que la France peut mettre dans ce qu'elle appelle la French Tech, etc., ça peut faire du bien pour un développement, notamment au Maroc.
01:03:19 Je pense que c'est l'accélérateur que je voulais parler tout à l'heure.
01:03:22 Mais je voudrais aussi revenir sur un autre point, au final, dans si... Encore une fois, moi je vais me dégager de tout ça, mes frères marocains, tunisiens, algériens, j'ai beaucoup de respect pour tout le monde.
01:03:35 Mais si ça devait être qu'un calcul économique, le Maroc est clairement le parti sur lequel miser.
01:03:46 Parce que stabilité politique ?
01:03:48 Stabilité politique, parce que nous on a ouvert Moubaouab au Maroc, puis en Tunisie, mais on ne l'a jamais ouvert en Algérie.
01:03:55 Non pas par volonté, parce que, et en termes de PIB, en termes d'habitants, le Maroc et la Tunisie représentent à peu près la même chose.
01:04:02 Donc pour nous, ça serait, on pourrait doubler le business.
01:04:04 Mais ce n'est pas possible d'ouvrir une société en Tunisie et de pouvoir l'exploiter.
01:04:09 Et c'est dommage, moi j'aurais beaucoup aimé pouvoir le faire, mais au final...
01:04:13 Il y a une ouverture économique au Maroc qu'il n'y a pas ailleurs, c'est ça ?
01:04:15 Et en Tunisie quelque part aussi, mais en tout cas qu'il n'y a pas en Algérie, clairement.
01:04:19 Et donc, et moi je trouve ça dommage, mais en tout cas, si on veut, il est évident que sur beaucoup de secteurs d'activité économique français,
01:04:29 ça passe par le Maroc déjà.
01:04:35 Stellantis ne s'y est pas trompé ?
01:04:37 Pardon ?
01:04:38 Stellantis ne s'y est pas trompé, c'est ça ?
01:04:39 Stellantis ne s'y est pas trompé, et je crois qu'il y a d'autres accords économiques évidemment avec l'Algérie,
01:04:42 mais en tout cas pour des jeunes entrepreneurs comme moi, qui avaient toute la volonté d'ouvrir dans le plus de pays possible,
01:04:49 au final, on est très content avec le Maroc et la Tunisie, mais on n'a pas pu faire autrement,
01:04:53 et c'est très bien comme ça, mais c'est dommage pour l'Algérie, et au final, ce que je veux dire par là,
01:04:56 c'est que le focus, quand ces relations peuvent se réchauffer, ça va ramener de toute façon plus d'intérêt vers le Maroc.
01:05:05 La Tunisie est aussi un super pays pour faire du business, sans aucun doute, mais plus difficile,
01:05:12 parce qu'un marché beaucoup plus petit, et politiquement beaucoup plus instable,
01:05:17 alors que le Maroc doit récupérer, et la pierre pour moi angulaire, de beaucoup de choses pour l'activité économique,
01:05:25 ou le déploiement de l'activité économique française, en Afrique, en nord de l'Afrique en tout cas.
01:05:28 On va reparler business avec vous dans un instant, juste après le journal,
01:05:32 on reste avec Dressa Eissaoui, on est en ligne avec lui et Hassan Alaoui,
01:05:37 pour continuer à parler de ces relations entre la France et le Maroc.
01:05:41 Rapprochement entre les deux pays, et même d'un réchauffement des relations entre les deux pays.
01:05:46 Pour en parler, Hassan Alaoui, directeur et cofondateur du Maroc diplomatique,
01:05:51 directeur de la publication, cofondateur aussi de cette revue,
01:05:55 Dressa Eissaoui, politologue, qui est toujours en ligne avec nous,
01:05:59 et Kevin Gourmand, qui est président et cofondateur du site Mouboaweb,
01:06:03 le leader de l'immobilier digital au Maroc.
01:06:06 Dressa Eissaoui, c'est à vous que je m'adresse en particulier et en premier lieu,
01:06:11 cette relation, ce rapprochement, ce réchauffement,
01:06:15 peut présager une visite d'Emmanuel Macron dans les semaines ou les mois qui viennent ?
01:06:21 Dressa Eissaoui n'est pas en ligne avec nous.
01:06:26 Alors, bon, non, alors c'est pas très grave. C'est à vous que je repose la question alors, Hassan Alaoui,
01:06:31 d'est-ce que ce rapprochement, ce réchauffement des relations entre le Maroc et la France,
01:06:38 présage d'une visite d'Emmanuel Macron dans les semaines ou les mois qui viennent ?
01:06:42 Oui, je pense que ça constituerait un aboutissement, un aboutissement heureux bien entendu.
01:06:52 Le président français a toujours souhaité faire, effectuer cette visite.
01:06:57 Plus que des rumeurs, enfin c'est presque des informations quasi sûres,
01:07:03 annonce cette visite dans la foulée.
01:07:06 Et puis, je crois qu'effectivement on se prépare à une visite qui va être effectuée,
01:07:14 après, je veux dire, après celle des délégations françaises économiques qui vont venir au mois d'avril.
01:07:21 Et donc, ce sera le couronnement bien entendu que nous attendons,
01:07:24 pour un petit peu, parce que de toute façon, au-delà de tout ça,
01:07:28 il y a le nécessaire, l'impératif dialogue à certains niveaux, et au sommet comme on dit,
01:07:36 entre effectivement sa majesté Mohamed VI et Emmanuel Macron.
01:07:42 Donc, oui...
01:07:44 Et puis, il y a le dialogue mais il y a aussi les images, les symboles.
01:07:48 Et ça c'est important.
01:07:49 Moi je crois que l'image la plus importante que j'ai eu à, j'allais dire, à applaudir,
01:07:56 c'est celle du déjeuner que Mme Macron a offert à l'Eure Altesse Royale,
01:08:03 les princesses, donc, la Lamrième, la Laasma et la Laasna.
01:08:09 Et bien entendu, certainement, une visite pour les saluer du président de la République française,
01:08:17 qui évidemment, avant de laisser sa propre épouse prendre son déjeuner avec les princesses,
01:08:25 est venue les saluer, est venue s'enquérir un petit peu de ce qui se passe, etc. etc.
01:08:30 Sur la verre de soir, on n'imagine pas les princesses venir au Palais de l'Elysée,
01:08:35 qui est quand même la maison, je veux dire, haute du président de la République et son épouse,
01:08:41 sans que ce dernier ne vienne un petit peu s'enquérir de ce qui se passe, etc.
01:08:48 Donc, donner évidemment le confort authentique, le confort moral et, je veux dire, politique,
01:08:56 ça devient politique, n'est-ce pas, aux princesses,
01:08:59 qui sont évidemment, dans cette circonstance particulière, les émissaires aussi du roi du Maroc.
01:09:07 Lequel roi du Maroc ? C'est quand même lui qui a autorisé, n'est-ce pas,
01:09:15 et on dit même ordonné à ses soeurs d'accepter ce déjeuner.
01:09:20 Et donc, il est évident que, dans cette foulée même, il y est envisagé, si vous voulez,
01:09:27 une suite et une suite logique qui sera la visite d'Etat,
01:09:32 la visite officielle que nous attendrons, si, du président de la République française,
01:09:37 qui, rappelons-le, va quitter le pouvoir dans deux ans.
01:09:42 Et c'est certain. Et pour un peu marquer, si vous voulez,
01:09:48 temporaliser cette amitié franco-marocaine, il faut qu'il y ait une visite d'Etat aussi,
01:09:55 donc du président de la République.
01:09:56 - Et une déclaration forte, comme l'a dit Donald Trump, juste avant de quitter le pouvoir.
01:09:59 - Voilà. Et donc, c'est de ça qu'il s'agit.
01:10:03 Aujourd'hui, on attend une déclaration des deux ministres, on va la voir tout à l'heure, certainement, forte.
01:10:09 Il paraît qu'il y a déjà, on a soupçonné qu'il y a déjà l'accord sur un accord important,
01:10:14 on le saura tout à l'heure, qui portera sur des années, paraît-il, de coopération et de partenariat stratégique.
01:10:20 Ce sont les mots du ministre français, ça revient, "partenariat stratégique".
01:10:26 Ça veut dire, ça va englober, c'est un... j'allais dire... comment on appelle ça ?
01:10:32 - Oui, ça va au-delà du partenariat économique.
01:10:36 - Oui, ça va au-delà de tout.
01:10:38 - D'un certain sens, oui, c'est aussi votre opinion, c'est-à-dire que cette visite de Stéphane Séjourné,
01:10:44 ce réchauffement des relations, ça augure d'une visite prochaine d'Emmanuel Macron à Rabat ?
01:10:49 - Oui, enfin, je vous ai dit, la première intervention que j'ai faite, il y a eu beaucoup de choses.
01:10:57 D'ailleurs, même avec Hassan Alaoui, on s'est vu à Rabat, on en a parlé de manière, on va dire, de manière simple,
01:11:06 mais on a exprimé notre point de vue.
01:11:10 Pour Emmanuel Macron, il ne peut pas se permettre de perdre un pays qui s'appelle le Maroc,
01:11:18 qu'il ne soit plus son partenaire, et très certainement,
01:11:25 parce qu'en fait, Emmanuel Macron est en train de gérer de grosses difficultés au niveau de son pays,
01:11:31 et il n'a pas besoin de développer des relations qui ne soient pas véritablement des relations amicales
01:11:40 avec un certain nombre de partenaires, notamment le Maroc.
01:11:43 Parce qu'il fera tout pour que les choses soient dirigées de manière agréable avec le Maroc, avec l'Algérie, avec la Tunisie, c'est normal.
01:11:56 Nous, on n'a pas de problème à ce niveau-là.
01:12:00 - Mais quand il est question de partenariat stratégique, comment vous l'entendez ?
01:12:06 - Là, c'est-à-dire que, puisqu'on est en train de parler, si on veut parler de partenariat stratégique, par exemple, pour le Maroc,
01:12:15 vous savez, la France doit réfléchir, que ce soit le président français, ou les membres du gouvernement,
01:12:24 ou un membre du gouvernement, ils sont obligés de réfléchir à comment on va gérer cette relation
01:12:32 dans plus ou moins longtemps, c'est-à-dire sur le plan économique, sur le plan social,
01:12:37 il faut qu'on réfléchisse comment on va conduire cette relation.
01:12:42 Je pense que, très certainement, les mois prochains, on verra.
01:12:46 Bon, bien sûr, j'ai entendu tout à l'heure, et effectivement c'est vrai, le ministre des Finances français viendra au Maroc,
01:12:53 et il trouvera, ce sera l'occasion de discuter de beaucoup de choses avec ses partenaires ici au Maroc,
01:13:03 mais également avec une vision politique qui va amener, disons, du réconfort aux relations bilatérales.
01:13:12 Donc très certainement, les choses vont s'améliorer d'ici quelques années.
01:13:19 Il faut le dire, il faut que les choses s'améliorent et deviennent de plus en plus acceptables pour tout le monde.
01:13:26 Et particulièrement pour la partie marocaine, on a besoin de ce réchauffement,
01:13:31 on a besoin que les relations deviennent des relations amicales,
01:13:35 et des relations, disons, qui vont être dirigées de manière très directe par des politiques qui savent ce qu'ils font.
01:13:46 C'est ça le plus important. Il faut que les politiques puissent mesurer à leur juste valeur
01:13:52 les choses qui se passent chez eux, dans leur pays, et aussi avec leurs partenaires.
01:13:58 Kevin Gourmand, je rappelle que vous êtes président cofondateur du site Moubaweb, leader de l'immobilier digital.
01:14:04 Est-ce que quand vous entendez parler de rapprochement stratégique entre la France et le Maroc,
01:14:10 quand vous entendez parler de ces bonnes intentions, en tout cas venues de Paris vis-à-vis de Rabat,
01:14:16 ça vous conforte dans l'idée que le Maroc est un pays, finalement, politiquement leader ?
01:14:22 Oui, une chose qui me paraît évidente, en tout cas, encore une fois je ne suis pas politologue,
01:14:28 mais en tout cas ce que je vois dans les médias, et français, et africains, la position de la France,
01:14:34 ça donne l'impression de beaucoup d'amateurisme, en fait ça donne l'impression qu'on ne connaît pas,
01:14:38 on ne connaît plus en tout cas nos partenaires anciens.
01:14:42 Et je pense qu'au final il faut arriver avec, déjà, reconnaître la souveraineté complète de chacun de ses partenaires,
01:14:50 et puis après arriver avec beaucoup d'humilité, pas en tant qu'ancienne puissance,
01:14:54 parce que c'est un peu ça ce qu'est aujourd'hui la France, c'est une ancienne puissance,
01:14:58 c'est plus aujourd'hui, en tout cas dans ma vision.
01:15:01 Et c'est évident qu'avec, pour beaucoup, beaucoup de raisons, la France et le Maroc, notamment,
01:15:08 sont des pays vraiment frères, vraiment très proches,
01:15:11 et d'avoir un réchauffement ne peut être que bénéfique, d'abord pour la France, et puis pour le Maroc,
01:15:19 et pas que, je pense que ce premier pas aussi vers le Maroc, c'est un premier pas vers l'Afrique de manière plus générale,
01:15:27 où aujourd'hui on n'y est pas, il reste énormément de choses à faire,
01:15:30 et je vois les opportunités, en tout cas dans mon domaine, qui est l'immobilier, les technologies,
01:15:36 en ce moment c'est très dur en France, il y a énormément de choses à faire,
01:15:41 tout le monde aurait beaucoup à gagner à avoir des relations bilatérales économiques plus importantes,
01:15:47 à avoir des entreprises françaises qui se développent au Maroc, en Afrique du Nord, en Afrique en général,
01:15:55 et ça c'est évident, et je pense que le Maroc a un rôle là.
01:15:58 - C'est un gage de développement parce qu'il y a encore pratiquement tout à faire en Afrique,
01:16:03 alors que les marchés, des marchés peuvent être saturés, en France en particulier, en Europe en général ?
01:16:10 - C'est plus difficile, ça demande beaucoup plus d'investissement,
01:16:14 après il faut trouver des personnes qui vont pouvoir adapter l'offre au Maroc et en Afrique en général,
01:16:26 mais c'est évident qu'il reste beaucoup de choses à faire,
01:16:29 et le Maroc est un pays qui sur les 10 dernières années avance très très vite,
01:16:34 et ça se voit dans ses infrastructures, ça se voit au-delà des autoroutes, du TGV, Valborac, etc.,
01:16:40 ça se voit partout.
01:16:43 - C'est un développement visible.
01:16:46 - C'est un développement qui se voit, et dans l'immobilier, et dans l'infrastructure, et partout,
01:16:52 et ça serait dommage, ne serait-ce que par un calcul économique, d'être absent,
01:16:59 ne serait-ce que sous ce prisme-là.
01:17:01 Et si on considère en plus les relations historiques qu'il y a avec le Maroc,
01:17:07 voilà, je pense qu'il faut...
01:17:09 Moi je suis en tout cas, pour moi c'est la déclaration que je viens d'entendre,
01:17:12 si elle est bien pour le ministre des Affaires étrangères français, Stéphane Sejourné,
01:17:17 c'est une très bonne nouvelle, en tout cas moi j'en suis très content.
01:17:20 - Vous l'accueillez comme une bonne nouvelle ?
01:17:22 - Comme une super bonne nouvelle, pour la France, pour le Maroc, pour tout le monde.
01:17:25 Oui, et puis je pense qu'il faut qu'on avance là-dessus.
01:17:28 - Et pour le climat des affaires aussi, c'est une bonne nouvelle,
01:17:31 parce que justement ça efface un certain nombre d'ambiguïtés qui vont permettre de développer des choses ?
01:17:36 - Vous savez, on organise un salon, on a fait venir plein de boîtes françaises,
01:17:40 tout le monde était hyper content de venir, c'était en septembre, on le refait cette année en septembre,
01:17:44 tout le monde était hyper content de venir, qui sont des boîtes de la PropTech,
01:17:49 donc des technologies de l'innovation pour l'immobilier,
01:17:56 tout le monde était content de venir, je ne pense pas qu'il va y avoir plus de personnes qui viennent.
01:17:59 Par contre, ce que j'aimerais bien, ou ce que j'aimerais beaucoup,
01:18:04 c'est que justement qu'il y ait une plus forte visibilité du Maroc en France,
01:18:08 pour pouvoir attirer de plus en plus au final, et donner un coup d'accélérateur.
01:18:12 C'est-à-dire qu'il n'y a jamais eu de frein, mais ça serait bien qu'il y ait un coup d'accélérateur.
01:18:16 - C'est aussi votre opinion, Zandala ?
01:18:18 Ce coup d'accélérateur, il va arriver, et la déclaration d'aujourd'hui en fait partie.
01:18:23 - Tout à l'heure, tout à fait, pardonnez-moi.
01:18:25 Tout à fait d'accord, parce que le coup d'accélérateur, c'est une belle formule,
01:18:29 sémantique, magnifique, c'est exactement ce qui se passe aujourd'hui.
01:18:33 C'est le coup d'accélérateur, c'est déjà sortir de l'ornière
01:18:36 dans laquelle étaient plongées les relations franco-marocaines depuis 18 mois.
01:18:43 N'est-ce pas ?
01:18:44 Donc une certaine léthargie qui a frisé le...
01:18:47 Pardonnez-moi l'expression, qui a frisé le ridicule.
01:18:50 Et c'était presque indigne de deux pays qui sont liés par des liens très profonds.
01:18:57 Et ce n'est pas, j'allais dire, une alternance politique comme celle de Macron
01:19:04 qui va venir détruire cette relation privilégiée.
01:19:07 D'accord ? On en est là aujourd'hui, on reconstruit.
01:19:10 J'adhère au vocabulaire de monsieur Sejourner
01:19:15 qui a dit qu'il va maintenant réécrire une nouvelle page, à la bonne heure,
01:19:19 et qu'à cela nous tienne.
01:19:20 Nous allons donc continuer à espérer et travailler dans ce sens pour la renforcer, bien entendu,
01:19:26 en tenant compte des critères majeurs qui sont spécifiques,
01:19:31 qui sont évidemment celles du Maroc et de la France.
01:19:34 Merci beaucoup à tous les trois.
01:19:36 Merci à Hassan Alaoui, directeur de la publication et cofondateur du site Maroc Diplomatique.
01:19:42 Merci à Adèle Saoui d'avoir été en ligne avec nous et de nous avoir apporté votre éclairage.
01:19:46 Merci aussi à vous, Kevin Gourmand.
01:19:48 Je rappelle que vous êtes président et cofondateur de Moubaweb,
01:19:51 site bien connu au Maroc, qu'on ne présente évidemment plus.
01:19:55 Merci à tous de nous avoir suivis.
01:19:57 On se retrouve demain pour une nouvelle émission, pour Atlantique Midi.
01:20:01 Pour l'instant, il est pratiquement 14 heures et c'est l'heure des infos.
01:20:04 Atlantique Radio. Musique. Infos. Échos.