Avec Sabine Paturel, chanteuse, auteure de "Femmes qu’on assassine" et Sandrine Pégand, avocat pénaliste
Retrouvez Sud Radio vous explique à 7h45 du lundi au vendredi
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-03-04##
Retrouvez Sud Radio vous explique à 7h45 du lundi au vendredi
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-03-04##
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Il est 7h45, Radio vous explique la violence aux femmes à l'occasion de la journée cette semaine, vendredi le 8 mars, du droit international des femmes.
00:13 C'est la chanteuse Sabine Paturel qui est avec nous ce matin parce qu'elle sort une chanson "Femmes qu'on assassine".
00:20 Bonjour Sabine Paturel. - Bonjour Patrick.
00:22 Également à vos côtés l'avocate pénaliste Sandrine Pégan qui suit beaucoup de procès. Bonjour.
00:27 Bonjour Monsieur Roger. - Alors on va entendre un extrait de votre titre "Sabine Paturel".
00:31 Donc pourquoi justement ce titre ? Mais vous allez nous le dire "Femmes qu'on assassine".
00:36 * Extrait de "Femmes qu'on assassine" *
01:00 Des paroles touchantes, on écoutera encore un petit extrait, des paroles touchantes sur une mélodie. Pourquoi vous avez écrit "Femmes qu'on assassine" ou vous chantez "Femmes qu'on assassine" ?
01:11 Déjà parce que moi j'ai connu la violence au travers de mon père donc je connais bien cette peur, panique, cette impossibilité de parler et le fait de trouver ça normal.
01:22 Voilà donc tout ça moi je l'ai écrit d'abord parce que j'en avais besoin et aujourd'hui je m'aperçois que ça aide les autres.
01:31 Et j'ai une femme qui a entendu cette chanson et qui m'a dit "j'ai été profondément touchée par ce texte, il m'a aidée à me reconstruire et c'est une véritable thérapie".
01:42 Donc comme le but de cette chanson c'est ça, je suis quand même très contente.
01:47 C'est que la parole se libère quoi, ce qui se fait déjà depuis...
01:52 Dans un premier temps, elle n'ose pas parler mais cette chanson libère la parole et ça c'est déjà génial.
01:57 Après le but c'est de sortir d'une situation qui est totalement inacceptable et tellement douloureuse mais dans un premier temps au moins parler.
02:07 Parce que vous, vous avez été victime ce que vous avez dit de violence mais alors de votre père, pas de violence conjugale par la suite ?
02:14 Non, pas de violence conjugale.
02:15 Qu'est-ce qui se passait avec votre père ?
02:17 Mon père était très violent, il ne buvait pas, il était juste violent de nature et il nous cognait dessus pour rien.
02:24 Dès que quelque chose le contrariait, il nous cognait dessus.
02:26 Donc en tant qu'enfant, on ne se rebelle pas, vraiment on trouve ça normal et on est terrorisé surtout.
02:33 On est terrorisé, on ne parle pas, on ne dit ça à personne.
02:36 Et vous n'osiez pas le dire, et votre mère ?
02:38 Ma mère était terrorisée autant que nous, donc elle n'a pas pu agir, elle n'a rien pu faire parce qu'elle avait peur autant que nous.
02:48 Une situation insupportable et vous ne voulez pas justement, vous voudriez en tout cas qu'aujourd'hui on évite ce genre de choses et qu'on puisse parler.
02:57 Oui, je voudrais qu'on évite ce genre de choses et c'est malheureusement tristement d'actualité.
03:01 Il y a énormément de femmes qui sont dans cette situation et si cette chanson peut les aider, vraiment ce ne serait plus qu'en bonheur.
03:10 Est-ce que vous soutenez la demande de Judith Godrech qui l'autre jour a demandé une commission d'enquête sur les violences sexistes, sexuelles aussi, dans le milieu du cinéma ?
03:20 Et puis peut-être dans le milieu de la culture où vous évidemment, vous êtes actrice en fait, comédienne au théâtre beaucoup, après avoir été chanteuse, même si vous reprenez actuellement.
03:30 Vous l'avez vécu ça aussi dans votre carrière ?
03:33 Non, pas au théâtre. Je ne l'ai jamais vécu au théâtre.
03:37 Quand j'ai débuté, j'ai été confrontée à un producteur absolument abominable.
03:42 Quand j'ai débuté dans la musique, j'ai été confrontée à un producteur abominable qui est allé jusqu'à me gifler.
03:48 Sauf que moi, je n'ai pas reproduit le schéma, c'est-à-dire que le jour où il m'a giflé, je passe de ce qui s'est passé avant, le harcèlement, l'humiliation, etc.
03:59 Mais je me suis tirée à la course dès la première gifle. C'est ce qu'il faut faire.
04:03 C'est ce qu'il faut faire, partir quoi. Et puis ensuite, attendre que la justice réponde également éventuellement.
04:09 Alors Sandrine Pégan, vous êtes l'avocate justement, quelle est la réponse judiciaire à ces violences conjugales qui existent ?
04:16 Est-ce que c'est plus rapide et plus ferme aujourd'hui dans les peines ?
04:19 Plus rapide, je ne pourrais pas le dire puisque malheureusement, dans la pratique, ça ne se voit pas.
04:24 En fait, l'enquête est tellement longue, les instructions judiciaires derrière également, que du coup, le temps qu'on arrive devant les tribunaux, devant la cour d'assises quand on parle de féminicide,
04:34 ça met 3, 4, 5 ans, 6 ans. Ce qui veut dire que déjà, il y a tout ce laps de temps qui est en train de passer.
04:40 Et au niveau du quantum de la peine, encore faut-il qu'il y ait tous les éléments présents au dossier pour asseoir la culpabilité.
04:46 Puisque parfois, ce n'est pas le cas, c'est un peu tendancieux, les violences, en fait, finalement, on manque de preuves.
04:53 On manque de preuves, sauf s'il y a eu jusqu'à des coups portés et parfois des meurtres.
05:00 Mais quand on parle de violences conjugales, parfois, les femmes ne viennent au commissariat ou même au tribunal sans preuve.
05:07 C'est-à-dire qu'elles n'ont pas de photo, elles n'ont pas de certificat médical, elles ne se sont pas confiées aux proches.
05:12 Ce qui veut dire que c'est très compliqué, la justice, après, elle est obligée de faire avec ce cas-là.
05:16 Donc les peines derrière, elles peuvent être très lourdes, comme elles peuvent être malheureusement très légères, voire même relax.
05:21 - Vous, en tant que spécialiste, quelles mesures faudrait-il mettre en place pour éviter tout ça ?
05:27 - Il y a déjà des mesures qui sont en place, des mesures préventives.
05:30 Comme le disait Sabine, à partir du moment où on est victime de violences conjugales,
05:33 et avant d'en arriver au féminicide, il faut libérer la parole, il faut dénoncer la première gifle, il faut partir, il faut dénoncer les faits aux autorités.
05:41 Et donc il y a des mesures qui sont déjà mises en place, mais la lutte contre les violences faites aux femmes est une lutte qui prend du temps.
05:47 Donc il y a le bracelet anti-rapprochement, il y a le téléphone grand danger.
05:50 Alors maintenant avec la 5G, le bracelet normalement serait nettement plus performant.
05:54 Il y a aussi, depuis le 1er janvier 2024, il y a un pack Nouveau Départ,
05:58 qui permet justement aux femmes de pouvoir partir du domicile conjugal, parce que parfois elles sont emprisonnées, elles sont isolées financièrement.
06:05 Et ce pack Nouveau Départ est à partir de 240 euros par personne, par femme, en fonction aussi des facultés contributives et puis des enfants.
06:14 Donc ce montant peut être plus important.
06:16 - Plus important. Merci Sandrine Pégan, merci Sabine Paturel.
06:20 Donc ça y est, ce morceau est sorti ce week-end.
06:22 - Il est sorti, et le clip est sur Youtube depuis hier.
06:26 - Oui, bon ben je vous conseille de regarder ce clip avec des images qui sont assez fortes.
06:31 - Assez fortes, oui.
06:32 - De personnes enchaînées, c'est ça ce que vous dites.
06:35 - Oui, de personnes enchaînées dans cette situation, et il faut couper les chaînes.
06:38 - Il faut couper les chaînes. "Femmes qu'on assassine", merci Sabine Paturel.
06:42 On écoute un nouvel extrait.
06:44 "Femmes qu'on assassine, ô femmes relève-toi, et même si ton cœur se brise, ne lâche jamais le combat."
07:04 "Femmes qu'on assassine", donc ces paroles que vous pourrez écouter en téléchargeant ce morceau et en regardant le clip.
07:11 Merci Sabine Paturel, merci Sandrine Pégan.
07:14 Dans un instant, c'est Guy Carlier sur Sud Radio, il est 7h52.