Midi News (Émission du 07/03/2024)

  • il y a 6 mois
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

Category

🗞
News
Transcript
00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à vous au programme de Midi News.
00:00:06 Ce que vous allez entendre, vous le savez déjà pour bon nombre d'entre vous,
00:00:11 mais cette fois ce qui est dit avec des mots crus, drus, sur la réalité à Marseille
00:00:15 est prononcé par des magistrats courageux, il faut le souligner,
00:00:18 qui dénoncent la mexicanisation de la ville, la corruption qui se répand,
00:00:22 les crimes organisés depuis les prisons et tant d'autres choses.
00:00:25 Des magistrats qui ont parlé devant une commission d'enquête parlementaire sous serment
00:00:30 va écouter les extraits en longueur.
00:00:32 Et puis toujours à Marseille, une résidence quasi neuve,
00:00:35 avec certains appartements où l'on trouve écouter bien jusqu'à 10 personnes.
00:00:39 Dans le même appart, c'est le fléau des marchands de sommeil avec les conséquences
00:00:43 pour les résidents, bruit, incivilité, au bout du compte une vie impossible.
00:00:47 À l'école, évitez le pire, dans le pays de Samuel Paty et de Dominique Bernard,
00:00:51 deux professeurs, deux enseignants, deux hussars de la république,
00:00:54 victimes du terrorisme islamiste.
00:00:56 Un rapport choc, là encore, sénatorial, issu là encore d'une commission d'enquête,
00:01:00 pointe la terrible solitude des enseignants face aux menaces et agressions
00:01:05 exhortant l'Etat un un sur saut.
00:01:07 Mais où est-il ? Nous allons en parler, d'autres sujets également au programme.
00:01:10 Et avant de présenter nos invités, place au journal, bien sûr,
00:01:13 et bonjour à vous cher Michael.
00:01:15 - Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:17 On est de parti à l'Elysée aujourd'hui alors qu'un débat et un vote
00:01:21 sont prévus au Parlement la semaine prochaine sur le sujet de la guerre en Ukraine.
00:01:25 Des discussions qui interviennent après les propos polémiques du président
00:01:28 sur l'envoi potentiel de troupes occidentales en soutien à Kiev.
00:01:31 Des propos que continuent de dénoncer Manuel Bompard et Fabien Roussel
00:01:34 à leur arrivée tout à l'heure.
00:01:36 - Je viens lui dire que plutôt que de vouloir prétendre incarner
00:01:42 ou être le leader du camp de la guerre,
00:01:45 moi je pense que la France devrait prendre la tête du camp de la paix.
00:01:49 - Il faut continuer d'aider l'Ukraine à se défendre,
00:01:53 lui apporter les armes nécessaires lui permettant de se défendre,
00:01:57 mais ne rien faire de plus qui ferait que la France devienne demain co-belligérante,
00:02:02 que la France demain entre en guerre.
00:02:04 - Et toujours concernant le conflit en Ukraine,
00:02:07 Emmanuel Macron a reçu hier ses prédécesseurs François Hollande et Nicolas Sarkozy.
00:02:12 François Hollande qui à la sortie de cet entretien a appelé à ne pas altérer l'unité de l'Europe.
00:02:18 - Ma position sur les questions militaires,
00:02:22 je l'ai montré quand j'étais président, c'est que moins on en dit, mieux on agit.
00:02:28 Ne pas dire ce que l'on fait, mais faire ce que l'on n'a pas dit.
00:02:33 C'est ça qui permet d'avoir le plus d'efficacité
00:02:38 et de ne rien faire connaître, en l'occurrence Vladimir Poutine, de nos intentions.
00:02:44 - Dans le reste de l'actualité, nouvelle mobilisation des agriculteurs ce matin,
00:02:49 quelques jours après la fermeture du Salon de l'Agriculture.
00:02:52 La FDSEA et les jeunes agriculteurs de l'Aube et de la Haute-Garonne
00:02:56 bloquent actuellement la National 113 au niveau de Montferrand.
00:02:59 Je vous propose de les écouter.
00:03:01 - Toutes les promesses qui ont été faites sur le Salon de l'Agriculture,
00:03:04 où on a pu entendre certaines choses et qu'il y avait finalement une bonne partie
00:03:09 qui allait dans le bon sens, aujourd'hui rien n'est acté.
00:03:11 - On a les trésoreries à sec, clairement, et là on s'aperçoit que le marché européen
00:03:17 en grande culture, en céréales, en tournesol, est inondé par tout ce qui vient d'Ukraine
00:03:23 et à des prix défiants tout au concurrent.
00:03:25 - Aujourd'hui on veut la trésorerie, et les mesures qu'ils ont prises, c'est des mesurettes.
00:03:30 Ça ne sert à rien. Aujourd'hui on a des exploitations qui sont mal financièrement
00:03:35 et on veut des mesures à la trésorerie. On veut faire venir de l'argent dans nos fermes
00:03:40 et de pouvoir vivre de notre travail.
00:03:42 - Et puis les Jeux Olympiques de Paris menacés par une grève.
00:03:46 Oui, la CGT va déposer des préavis dans la fonction publique, annonce faite ce matin
00:03:50 par Sophie Binet, la secrétaire générale du syndicat.
00:03:54 Voilà, Sonia, ce qu'il fallait retenir de l'actualité à midi.
00:03:58 Sur ces news, place au débat, à présent avec vos invités.
00:04:01 - Merci, Michel. A tout à l'heure, nos invités. Je salue évidemment la présence de Gabriel Cluzel.
00:04:06 Mercédès, bonjour à vous, cher Gabriel. Paul Melun nous accompagne. Bonjour.
00:04:10 - Bonjour. - Nous sommes avec le général Bertrand Cavallier.
00:04:13 - Bonjour. - Merci de votre présence.
00:04:14 Évidemment, je dis évidemment parce que c'est votre jour, je peux dire André Valigny.
00:04:21 C'est le jeudi, c'est Valigny, c'est comme ça. C'est bien aussi.
00:04:25 Alors, écoutez, c'est un sujet dont on parle souvent, mais je trouve que la différence fondamentale,
00:04:31 c'est ce que nous avons l'habitude de dire parfois en tant que commentateur, journaliste,
00:04:35 et puis observateur, ancien ministre, là, ce sont des magistrats qui en parlent avec leurs mots
00:04:40 et cela donne quand même un poids différent parce qu'ils sont dans la machine.
00:04:43 Nous parlons de Marseille, qui est devenue l'épicentre des trafics de stupéfiants,
00:04:47 une véritable pieuvre, qui arrive aussi à Annim, à Avignon, à Hyères.
00:04:51 Et cette audition qui date de mardi, eh bien, devrait passer en boucle, me semble-t-il,
00:04:55 partout pour une prise de conscience collective.
00:04:57 C'est une audition sidérante au Parlement.
00:04:59 Quatre magistrats auditionnés, alors maintenant je connais le principe,
00:05:03 vous le connaissez tous sous serment, évidemment, pour des sujets ô combien majeurs.
00:05:07 Et ils décrivent Marseille comme une narcoville.
00:05:10 Ils évoquent la mexicanisation des prisons avec des criminels qui commandent des meurtres depuis leurs cellules,
00:05:14 la corruption qui se propage chez les gardiens, les cours d'assises qui ont peur.
00:05:18 Alors qui osera affronter une telle situation ? Le résumé avec Michael Dos Santos.
00:05:23 Dès la première prise de parole, le constat est alarmant.
00:05:27 C'est l'Etat qui se trouve en situation de vulnérabilité face à des trafiquants
00:05:32 qui disposent, eux, d'une force de frappe considérable sur le plan des moyens financiers,
00:05:37 humains, technologiques et même législatifs.
00:05:40 Le président du tribunal judiciaire de Marseille craint que l'Etat de droit ne se délite à court terme.
00:05:46 Olivier Laurent exige un plan d'urgence.
00:05:49 Le narco-banditisme agit à Marseille comme une sorte de gangrène.
00:05:53 Il est indispensable de mettre un plan Marshall en oeuvre pour la lutte contre le narco-trafic.
00:05:59 En 2023, la guerre de la drogue a fait 50 morts à Marseille.
00:06:03 Parmi les tueurs ou auteurs de tentatives d'assassinat, 62% d'entre eux avaient moins de 21 ans.
00:06:09 Ce qu'on appelle les jobbeurs qui viennent de la France entière,
00:06:13 mais également sur une ville comme Marseille, un recrutement très important d'étrangers en situation irrégulière.
00:06:21 Comme de nombreux trafiquants de drogue, les jobbeurs terminent leur parcours à la prison des Baumettes,
00:06:26 un centre pénitentiaire où le taux d'occupation est de 188% et où les règlements de compte se poursuivent.
00:06:33 Et là, il y a une vraie mexicanisation, une vraie inquiétude.
00:06:36 Nous avons eu un assassinat et une tentative d'assassinat il y a une dizaine de jours.
00:06:42 Il faudrait qu'on ait des prisons de haute sécurité comme ça existe dans d'autres pays,
00:06:46 parce que sinon, à l'état, on est un petit peu dépassé.
00:06:48 Chiffre inédit dans le pays, plus de 20% de l'activité juridictionnelle concerne le trafic de drogue.
00:06:54 Avant d'évoquer la situation elle-même, je voudrais quand même vous faire réagir.
00:07:00 C'est le président du tribunal judiciaire de Marseille, la vice-présidente de ce même tribunal,
00:07:04 le procureur de la République. Pensons à ces personnes, parce que véritablement,
00:07:09 Gabriel Cluzel, aujourd'hui, c'est du courage que de le dire ainsi.
00:07:14 Ah oui, les juges s'exposent, de toute façon, même par le passé.
00:07:17 On se souvient du juge Michel à Marseille, qui lui aussi avait voulu combattre des trafics de drogue.
00:07:23 C'était des trafics différents, la French Connection,
00:07:25 mais il avait d'ailleurs utilisé des méthodes assez inédites,
00:07:28 qui avaient été critiquées à l'époque, puisqu'il avait pris l'angle des épouses,
00:07:33 des compagnes, des trafiquants, et il y a laissé sa vie, tout simplement.
00:07:38 Donc c'est vrai que c'est extrêmement courageux pour ces magistrats d'oser dire la réalité telle qu'elle est.
00:07:46 Une réalité avec des mots crus, directs, drus, que nous utilisons pour décrire la situation.
00:07:52 Il faut bien reconnaître que quand parfois vous le dites, vous êtes traité de tous les noms,
00:07:56 ça a duré deux heures. On a sélectionné quelques extraits.
00:07:59 Général Cavallé, pourquoi tout ce temps perdu ? C'est ça ce qui fait mal.
00:08:05 Ces magistrats viennent de s'exprimer, mais je rappelle que l'année dernière,
00:08:09 Mme Laure Becquieu, qui est procureure de Paris, a diffusé un signal d'alerte
00:08:15 s'agissant de la montée de ces organisations criminelles, dont elle disait qu'elles sont sans limites
00:08:21 en termes de capacité financière, de recouvre à la violence, de prédation.
00:08:27 Ils sont évoqués également ce qui se passe en Belgique, avec Anvers,
00:08:31 le risque de voir la Belgique devenir un narco-État.
00:08:35 Je rappelle également qu'aux Pays-Bas, la mafia marocaine exerce des menaces
00:08:40 sur la princesse-fille de la famille Régnante, mais qui est sous protection.
00:08:47 Là, vous avez le résultat concret d'un dénigrement général depuis 40-50 ans.
00:08:56 Mais dans tous les domaines, que va-t-on faire ? On va parler tout à l'heure de l'école.
00:09:00 Est-ce que l'État renoue avec la puissance ?
00:09:04 Vous avez reçu Dominique Régnier, ce politologue, qui disait qu'un État doit être craint.
00:09:10 L'État n'est plus craint, les forces de sécurité, la justice n'est plus crainte.
00:09:16 C'est revoir tout le système, mais c'est vraiment un résultat logique
00:09:21 d'une lâcheté rationalisée qui a été dominante chez les élites de ce pays depuis 40-50 ans.
00:09:28 Moi, je l'ai vécu comme praticien de la sécurité sur le terrain.
00:09:31 Et quand vous allez poser des questions aujourd'hui aux gendarmes, aux policiers,
00:09:34 à ceux qui ont une certaine ancienneté, ils vous diront qu'ils ont vu ce phénomène.
00:09:39 Lâcheté rationalisée, peur intériorisée pendant des années.
00:09:45 On va s'arrêter sur les mots.
00:09:46 Écoutez, le procureur de la République, Nicolas Besson, aussi.
00:09:50 Alors lui, il va parler aussi d'un phénomène dont on a déjà parlé
00:09:54 et qui est en pleine expansion, voire explosion, la féminisation des trafics.
00:09:59 Mais avec une violence. Alors là, pour le coup, la parité est respectée.
00:10:02 La violence est la même.
00:10:04 Les femmes sont des trafiquants aussi violents, impitoyables que les hommes.
00:10:08 Écoutons-le.
00:10:10 Un phénomène très inquiétant qui démontre là aussi une dérive mafiose, une féminisation.
00:10:16 Jusqu'à présent, les femmes étaient, on va dire, cantonnées à des rôles de nourrice,
00:10:23 de drogue ou d'argent ou d'armes.
00:10:27 Désormais, on constate que...
00:10:30 Alors on n'a pas encore eu de femmes dont on a la preuve qu'elles sont montées directement,
00:10:35 mais qui ont commandité, qui ont recruté des équipes, qui ont donné le go.
00:10:39 Et là, ça me fait penser un petit peu à la dérive qu'avait connue la Camorra Napolitaine dans les années 2005.
00:10:45 Et maintenant, André Valigny, on va nous dire, on va dépêcher la CRS8, on va mettre plus de bleu,
00:10:49 on va dépêcher le ministre de l'Intérieur, je crois que c'est sa 8e visite, je ne sais pas combien de temps, face à ça.
00:10:56 Oui, le ministre de l'Intérieur y va régulièrement.
00:10:58 Le président Macron aussi est allé plusieurs fois à Marseille.
00:11:01 Il voulait faire Marseille en grand.
00:11:04 Oui, en grand, le trafic, oui.
00:11:06 Exactement.
00:11:08 Moi, je pense deux choses.
00:11:09 D'abord, que rien n'est inéluctable.
00:11:11 Il ne faut pas baisser les bras, considérer que c'est perdu.
00:11:14 Je connais bien l'histoire de l'Italie, de la Sicile, de la mafia sicilienne en particulier.
00:11:18 Et je me souviens de ce qui s'est passé dans les années 90 et 2000.
00:11:22 Le juge Borsellino, le juge Falcone, le général Dallachiezza,
00:11:26 finalement, finalement, on a réussi, pas totalement, mais on a réussi à vaincre la mafia sicilienne.
00:11:32 Pas la Camorra Napolitaine, mais la mafia sicilienne.
00:11:35 Et il y avait des dizaines de morts par mois.
00:11:37 Donc, rien n'est impossible quand l'État s'en donne les moyens.
00:11:40 La deuxième chose que je voudrais dire, c'est que parmi les solutions,
00:11:44 on n'évoque jamais une solution qui, moi, me paraît toute simple et toute bête, si j'ose dire,
00:11:48 c'est de frapper les consommateurs.
00:11:50 C'est-à-dire que si vous attrapez un consommateur de drogue,
00:11:53 que vous lui mettez 1000 euros, 2000 euros, 5000 euros d'amende chaque fois,
00:11:57 on va arriver, je pense, à tarir le problème à la source.
00:12:01 Pourquoi on ne parle jamais des consommateurs ?
00:12:02 Parce que s'il y a autant de trafiquants, c'est qu'il y a beaucoup de consommateurs.
00:12:06 Je suis tout à fait d'accord sur les consommateurs.
00:12:08 Et je pense que si on traite les consommateurs, on traite finalement l'aval.
00:12:12 Moi, je pense qu'il faut aussi traiter l'amont.
00:12:14 Et je pense qu'il faut aussi traiter l'aval.
00:12:16 Et précisément, ce qu'a expliqué le général Cavalier dans la démonstration
00:12:19 de comment est-ce qu'on en était arrivé là, moi, je rajouterais un paramètre
00:12:22 qui est la mondialisation.
00:12:23 La mondialisation du trafic de drogue.
00:12:25 C'est que quand on nous dit, et ces magistrats sont effectivement très courageux,
00:12:29 quand ils nous disent mexicanisation,
00:12:31 quand ils font la comparaison avec des narco-états en Amérique latine,
00:12:34 mais c'est parce qu'aujourd'hui le trafic de drogue s'est mondialisé.
00:12:37 Parce que nous avons abaissé nos frontières,
00:12:39 parce que les flux de population et de drogue circulent un peu partout dans le monde,
00:12:43 puisque l'idéologie qui prédomine, c'est celle de l'ouverture à tout.
00:12:46 L'ouverture à tout, c'est les capitaux, c'est les personnes,
00:12:49 mais c'est aussi les trafics.
00:12:50 Par conséquent, dès lors que l'Europe est une passoire à à peu près tout,
00:12:54 dans le à peu près tout, il y a effectivement la drogue.
00:12:57 Et donc, c'est une vieille histoire.
00:12:58 Ça fait plusieurs décennies.
00:12:59 Et tant qu'on continuera comme ça, il y aura toujours plus.
00:13:01 Mais continuons sur ce raisonnement avant d'aller quand même sur le sursaut.
00:13:04 Quand vous dites les consommateurs, mais la France,
00:13:06 alors avec ces trafics de drogue, mais aussi, je dis, les médicaments, les psychotropes,
00:13:10 pourquoi autant de consommation dans notre pays ?
00:13:12 Qu'est-ce qui manque à un pays, à un pays pour se réfugier là-dedans, Gabriel Pissarro ?
00:13:17 Est-ce qu'il n'y a pas une réflexion au-delà la justice, la police ?
00:13:20 C'est-à-dire, pourquoi ?
00:13:21 Qu'est-ce qui manque à ce pays, même à l'Occident, pour aller vers ça ?
00:13:24 Il manque de croire en lui-même.
00:13:26 Le pays ne croit plus en lui-même.
00:13:27 Ça, ça ne se décrète pas.
00:13:28 Non, mais…
00:13:29 Ce n'est pas évident.
00:13:31 C'est aux dirigeants de donner l'exemple aussi.
00:13:32 Oui, mais que l'individu soit devenu une fin en soi, alors on ne va pas faire de la…
00:13:36 Mais si, c'est important aussi, vous avez raison.
00:13:38 Mais je crois que…
00:13:39 Je parlais avant-hier du grand désenchantement de cet individualisme, cet hédonisme, alors que…
00:13:46 Je ne parle pas de l'hédonisme.
00:13:47 Non, non, pardon ?
00:13:48 Je n'aurais peut-être pas dit hédonisme, mais bon.
00:13:50 Pour l'individualisme, je suis d'accord.
00:13:51 Oui, il y a aussi…
00:13:52 Le nihilisme, mais allons-y.
00:13:53 Bon, mais…
00:13:54 Nihilisme, c'est plus…
00:13:55 Mais nous avons une responsabilité, nous, notre génération, énorme.
00:13:59 Puisqu'on a été sur un discours de facilité, on a renié l'exigence, le dépassement, la transcendance.
00:14:07 Je vois même dans…
00:14:09 Je viens de la gendarmerie, qui est quand même un corps d'élite.
00:14:12 Même au sein de ce corps, on a abaissé le niveau en termes d'exigence, alors que la jeunesse est en attente d'exigence.
00:14:19 Elle est en attente de dépassement.
00:14:21 Donc c'est ça, le véritable enjeu.
00:14:23 Comment peut-on expliquer ce désenchantement général, notamment en France, qui est le pays le plus marqué par la consommation de drogue ?
00:14:31 Donc je suis d'accord qu'il faut peut-être agir sur les consommateurs, mais il faut avant tout agir,
00:14:35 sachant que c'est difficile, il faut être humble en tant que père de famille, ou mère de famille,
00:14:40 mais on doit se poser des vraies questions.
00:14:42 Après, il y a ce que vous avez évoqué, c'est ce pays…
00:14:46 Moi, j'avais évoqué ça devant Michel Iomari quand je commandais un centre d'entraînement à Saint-Assier.
00:14:51 C'est le grand désordre. Nous avons organisé le grand désordre.
00:14:54 D'accord, grand désordre, grand désenchantement, grand désarmement, ça fait beaucoup.
00:14:58 Dans quelques instants, vous allez réagir à Gabriel Cusel, on va continuer à écouter,
00:15:01 parce que quand même, bien sûr, les consommateurs, la justice, etc., moi je ne veux pas dire que c'est perdu,
00:15:06 mais est-ce que ça préfigure de ce qui va se passer aussi dans d'autres villes en France, de ce qui est en train de se passer ?
00:15:10 Dans ce cas-là, on n'a pas les moyens humains suffisants malgré…
00:15:14 Et si on a les moyens ? Moi, je rejoins ce que dit le monsieur le ministre.
00:15:17 Il y aura des CRS8 partout aussi.
00:15:19 Les CRS8, ça, si vous voulez, c'est un effet médiatique. Si on veut vraiment, il faut déclarer la guerre.
00:15:24 On parle de l'Ukraine.
00:15:26 On n'a pas les moyens politiques, les moyens idéologiques, les moyens techniques sur le plan militaire, policiers,
00:15:33 mais les gouvernements ne sont désarmés pour lutter, voilà, moralement.
00:15:41 Je vais vous poser une question. Est-ce qu'ils le veulent vraiment ?
00:15:44 Est-ce qu'on veut vraiment déclarer la guerre ? Parce qu'il faut qu'on parle aussi de ce que ça rapporte.
00:15:48 Exactement. Il y a plusieurs sujets. Simplement, je voulais revenir sur le pourquoi tant de drogue…
00:15:52 Pardon, mais la drogue, on appelle ça la paradisale artificielle,
00:15:55 parce que les paradis naturels, tout ce qui est autour du sacré, que ce soit le dieu, la patrie, etc., ont disparu.
00:16:01 On les a tués. Donc, il faut bien trouver des paradis artificiels.
00:16:03 Ça, ce sont pour les consommateurs. Ce n'est pas si facile d'arrêter les consommateurs,
00:16:06 parce que vous savez très bien qu'il y a de la drogue qui est livrée à domicile aujourd'hui, en même temps que la pizza.
00:16:10 Donc, aller repérer ces trafics-là, ce n'est pas évident.
00:16:14 Quant à la mondialisation, il faut bien reconnaître qu'elle est aujourd'hui la matrice, j'allais dire, de tous nos maux,
00:16:19 en tout cas de la plupart de nos maux, de tous ceux que nous traitons habituellement sur ces plateaux.
00:16:24 Et comme c'est devenu une idéologie, et ça rejoint votre question, personne ne va la remettre en cause.
00:16:28 Quand il y a un problème avec l'immigration qui est lié au flux de personnes,
00:16:31 il ne faut pas en parler parce que ça remettrait en cause le dogme du mondialisme.
00:16:38 Pour la crise agricole, c'était la circulation de marchandises, mais c'est exactement le même raisonnement.
00:16:43 Évidemment, Marseille préfigure d'autres films, parce que Marseille est un port,
00:16:47 donc Marseille est le laboratoire de ce qui peut arriver à d'autres endroits.
00:16:52 André Vallani, vous réagissez juste après le rappel des titres avec Michael.
00:16:56 Des habitants expulsés de leurs logements sociaux après avoir insulté leur maire.
00:17:01 Gérald Darmanin l'a annoncé sur le réseau social X le 17 février dernier.
00:17:05 Le maire de Hantey dans le Nord et son épouse avaient été insultés et menacés de mort par une dizaine d'individus.
00:17:11 Une militante pro-Hamas sur la liste LFI.
00:17:13 Pour les européennes, il s'agit de Rima Hassan qui en novembre dernier avait estimé que le Hamas menait une action légitime.
00:17:19 Le député insoumis David Guiraud s'est réjoui de pouvoir, je cite, "envoyer une voix palestinienne au Parlement européen".
00:17:25 Et puis pour 57% des Français, il faut revenir sur l'interdiction du cumul des mandats.
00:17:30 Résultat de notre dernier sondage CSA pour CNews Europe 1 et le JDD.
00:17:34 Dans les détails, les électeurs de droite sont les plus nombreux à y être favorables.
00:17:38 Merci Miquel. A tout à l'heure. Alors on va vous laisser réagir.
00:17:41 Vous avez beaucoup de choses à dire et c'est passionnant parce qu'il y a plusieurs angles, etc.
00:17:45 Évidemment, on va écouter cette fois la vice-présidente du tribunal judiciaire de Marseille.
00:17:49 Et à chaque fois, j'appelle nos téléspectateurs à faire vraiment, faisant attention aux mots qui sont utilisés.
00:17:54 Ils ne sont pas anodins pour que des magistrats caractérisent ainsi une situation.
00:17:58 Ce n'est pas rien. Et là, la vice-présidente évoque tout l'aspect financier évidemment. Écoutons-la.
00:18:03 La grande aisance financière de ces délinquants du haut du spectre qui n'ont pas payé un seul euro d'impôt en France
00:18:09 est évidente lors de leur interpellation lorsqu'ils apparaissent en capacité de rémunérer plusieurs avocats et non des moindres pour leur défense.
00:18:18 La corrélation entre l'absence de justification de ressources légales et la capacité de rémunérer très cher sa défense interroge.
00:18:27 Alors André Valline d'abord, vous voulez répondre à Gabriel Cluzel. L'abaissement des frontières, cette idéologie du sans-frontierisme, c'est quand même le résultat, les conséquences de tout ça.
00:18:37 Non mais j'ai une nuance par rapport à ce qu'a dit Gabriel Cluzel et à ce qu'a dit Paul Mollet.
00:18:42 C'est que la mondialisation, certes, c'est la matrice idéologique de tout ce que nous vivons dans beaucoup de domaines.
00:18:47 Mais la drogue, elle n'entre pas légalement, elle entre clandestinement. Donc ça n'a rien à voir avec l'ouverture des frontières.
00:18:52 Si les frontières sont des passoires, on rentre plus facilement illégalement.
00:18:57 L'idéologie qui est véhiculée, c'est quand même de dire que les barrières aux frontières, c'est mal. Par conséquent, on fait en sorte que les frontières soient passables.
00:19:04 Ça fait partie aussi du dogme européen.
00:19:07 Non, ce qui se passe, d'après ce que j'ai pu voir comme vous, c'est qu'au Havre ou à Amsterdam, par exemple, la drogue continue à entrer illégalement par des conteneurs
00:19:14 et que la corruption gangrène les services des douanes, ce qui fait que la drogue entre plus facilement.
00:19:20 Quand on dit corruption, il y a des conséquences. Je veux dire, c'est d'une hyper violence.
00:19:25 Parfois, ce sont des actes de torture, ensuite de barbarie, etc.
00:19:31 Il y a des corruptions basse intensité avec des gens qui ne font pas grand-chose, qui déclarent un badge perdu et qui, en réalité, le donnent à quelqu'un.
00:19:38 Mais c'est néanmoins une aide énorme.
00:19:41 On est devenu de l'état de niveau de la menace. Là, on parle d'un soutien de plus en plus important à l'Ukraine pour qu'elle conserve sa liberté.
00:19:52 Certes, mais moi, je dis que nous sommes face à une autre menace qui est en train de déstabiliser, qui également frappe la jeunesse, les forces vives de la nation.
00:20:05 Que va-t-on faire ? Et quand vous parliez des évolutions des organisations criminelles, maintenant, elles se propagent au cœur des territoires, sous couvert d'épiceries, etc.
00:20:16 C'est un système qui est tentaculaire, organisé par des gens adominants d'origine étrangère ou étranger.
00:20:22 Sans vouloir faire d'amalgame, c'est un fait.
00:20:25 On en parlait mardi, mais si on veut déclarer la guerre, d'abord, il faut identifier l'ennemi et dire que c'est un ennemi.
00:20:32 Deuxièmement, ça nécessite d'engager toutes les capacités de l'État. Il en va de la survie de notre nation.
00:20:38 Il faut revoir également les cas juridiques. Les enquêtes sont trop complexes.
00:20:42 Moi, j'ai mené des enquêtes à un an pour démanteler, sachant qu'ils recourent à des avocats...
00:20:47 On va vous dire par exemple l'état de droit. Vous commencez à toucher à l'état de droit, on vient vous sortir de l'état de droit. Qu'est-ce que vous répondez ?
00:20:53 À des avocats de grands talents, mais dont le talent renvoie à un manque d'éthique premier, parce que je ne les vois pas trop défendre des victimes.
00:21:03 Et ces gens-là...
00:21:05 En général, je suis obligée d'intervenir. Il faut des avocats qui défendent tout le monde.
00:21:08 Non, non, mais attendez. Ces gens-là, ils défendent...
00:21:10 C'est un avocat qui est assis à côté de nous. Heureusement qu'il y en a.
00:21:13 Je parle de ces avocats-là spécialisés, qui ont très difficile la lutte.
00:21:18 Ils font leur travail.
00:21:19 C'est le droit.
00:21:20 Je vais pas supprimer.
00:21:23 Ils se lovent, vous avez peut-être raison.
00:21:25 Vous savez que je suis attaché à la liberté d'expression, même si elle est aujourd'hui entravée par des tendances lourdes dans ce pays.
00:21:30 Mais c'est important ce que vous dites.
00:21:32 Je dis qu'il y a un problème également de déséquilibre entre les capacités de la justice et des dealers de haut niveau qui ont des capacités financières pour aller chercher les meilleurs avocats.
00:21:40 La magistrate Béatrice Brugère le dit dans un livre édifiant, véritablement.
00:21:45 Mais moi, je me pose la question, maître, à chaque fois, André Valény, qu'on essaye de dire, regardez, ils se lovent dans notre état de droit.
00:21:53 Ils y trouvent toutes les faiblesses, etc.
00:21:56 Ils se louvoient, etc.
00:21:57 Est-ce qu'on peut y toucher ?
00:21:58 Mais vous êtes folle.
00:21:59 Toucher à l'état de droit ?
00:22:01 Il y a un principe et il y a l'adaptation.
00:22:04 Oui, l'état de droit, ça veut dire une législation qui est en vigueur.
00:22:07 On peut changer la législation.
00:22:08 On peut durcir encore les peines.
00:22:10 On peut durcir encore les peines prononcées en cas de trafic de drogue.
00:22:14 L'état de droit, c'est aussi les droits de la défense.
00:22:17 Ça, il ne faut pas y toucher, en général.
00:22:18 Non, mais je n'ai pas dit que j'ai touché, je dis simplement...
00:22:20 C'est sacré dans une démocratie.
00:22:21 En revanche, qu'on durcisse encore les peines pour les délinquants, pour les criminels, pour les trafiquants, les narcotrafiquants et pour les consommateurs.
00:22:28 J'y tiens, j'y reviens.
00:22:29 Il faut frapper les consommateurs.
00:22:31 Vous savez pourquoi je me suis permis la précision ?
00:22:33 Parce que c'est vrai que notre garde des Sceaux, aujourd'hui, a été l'avocat, beaucoup, de ceux qui étaient du très, très mauvais côté de la barrière.
00:22:41 Non, mais je ne remets pas en cause le volume 1.
00:22:43 Non, mais pas du tout.
00:22:44 Je dis simplement, et je suis tout à fait d'accord sur le fait que les cas de juridique doivent évoluer.
00:22:50 Face à la menace, il faut des procédures plus simples.
00:22:53 Il faut des mesures, également, d'expulsion, qui peuvent d'ailleurs se faire très rapidement.
00:22:57 Il faut renvoyer devant les juridictions.
00:22:59 Là, on est sur des procédures très lourdes, très complexes.
00:23:02 Sur les saisies de la voie criminelle, dès lors qu'on voit des gens qui ont un train de vie très élevé, il faut s'interroger.
00:23:10 Et là, il faut être maintenant, il faut être très engagé.
00:23:14 Deuxièmement...
00:23:15 On le fait, ça ?
00:23:16 Non, un policier me racontait, et nous aurons un policier avec nous tous là, mais il rigole.
00:23:22 Il rigole des peines, des amendes, et ensuite il part avec, je ne vais pas citer les marques, ici, à l'antenne, avec un moteur qui brombille.
00:23:31 Le logiciel est inadapté.
00:23:33 La prison ne représente plus l'opprobre.
00:23:35 C'est le contraire, quand il y a de la prison, ils sortent de là.
00:23:39 Quand il y a des places de prison aussi.
00:23:41 Et ils peuvent continuer à faire leur trafic.
00:23:43 Je me souviens, j'avais interviewé quelqu'un qui avait été emprisonné pour un excès de vitesse, réitéré,
00:23:48 et il me disait, il y avait un trafiquant de drogue, il était nigérian, qui lui donnait quelques fruits qu'il recevait,
00:23:57 parce qu'il arrivait à acheter des...
00:23:59 Vraiment, il vivait dans l'opulence, me disait-il.
00:24:02 Il me dit, j'ai découvert un univers.
00:24:04 Et il poursuivait son trafic, notamment la nuit.
00:24:06 Et je me dis, mais comment ces choses-là peuvent arriver en France, et visiblement, elles sont sues par beaucoup.
00:24:12 Gabriel, je suis d'accord sur la partie des étrangers, mais parlons aussi, j'aime pas les appeler les cols blancs de la drogue,
00:24:17 parce que c'est beaucoup plus que ça, mais qu'ils sont tranquillement.
00:24:20 Est-ce qu'on veut vraiment déclarer la guerre, compte tenu des bénéfices et de chiffres d'affaires de ce secteur, il faut l'appeler ainsi ?
00:24:27 Et est-ce que tout le monde y a intérêt ?
00:24:30 Et est-ce que tout le monde y a intérêt ?
00:24:32 - Non, mais ça y est maintenant, on s'est dit... - Voilà, mais c'est ça.
00:24:35 - Je vous laisse, on a une question, la messe est dite, on les faut agir.
00:24:38 - Ah oui, oui, mais tout n'est pas perdu.
00:24:40 - Non, non, non. - Je veux pas cette expression, parce qu'on peut pas...
00:24:42 - L'État français a les capacités de réagir. - Une pause.
00:24:47 - Il a les capacités. - Est-ce qu'il a la volonté ? Non.
00:24:50 - Ça va venir.
00:24:52 - Beaucoup de sujets à venir.
00:24:56 Un sujet politique, vous allez voir les conséquences et les ramifications avec celle qui est présente sur la liste aux Européennes de la France insoumise, Rima Hassan.
00:25:06 On va vous la présenter, et je vais... Attention, il ne s'agit pas ici de la présenter comme...
00:25:10 Parce qu'elle n'est pas d'ailleurs seulement, si je puis dire, comme une militante pro-palestinienne, parce que cela, évidemment, ça ne pose aucun souci.
00:25:17 Non, c'est qu'elle est militante pro-Hamas, avec des déclarations qui ont été faites et qui sont même revendiquées et assumées.
00:25:24 Alors, quelles conséquences, quand même ? On va en parler.
00:25:26 Et puis, la laïcité à l'école, vous allez voir les recommandations, choc, là encore, des parlementaires, juste après le rappel des titres.
00:25:32 - Les chefs de partis à l'Élysée aujourd'hui pour évoquer la guerre en Ukraine.
00:25:38 Hier, Emmanuel Macron s'est entretenu avec ses deux prédécesseurs, François Hollande et Nicolas Sarkozy.
00:25:42 François Hollande, qui, à la sortie de cet entretien, a appelé à ne pas altérer l'unité de l'Europe.
00:25:47 Plusieurs parents d'élèves de Seine-Saint-Denis ont choisi de ne pas mettre leurs enfants à l'école.
00:25:51 Aujourd'hui, la FCPE 93 a appelé à une journée établissement désert afin de dénoncer la dégradation des conditions d'enseignement ainsi que le manque de moyens.
00:26:00 Et puis, les Jeux Olympiques de Paris menacés par une grève.
00:26:03 La CGT va déposer des préavis dans la fonction publique, annonce faite ce matin par Sophie Binet, secrétaire générale du syndicat.
00:26:10 - Et bien, comment éviter le pire dans le pays de Samuel Paty, de Dominique Bernard, deux professeurs, deux enseignants, deux hussars de la République, victimes du terrorisme islamiste ?
00:26:20 - Et bien, on se pose la question parce que le rapport, véritablement, là on use beaucoup les journalistes en disant "rapport choc", mais celui-ci, il est véritablement...
00:26:29 C'est-à-dire un rapport sénatorial qui est là encore, ici, d'une commission d'enquête, qui pointe une solitude terrible, terrible des enseignants.
00:26:36 Qui pointe aussi la menace sur près de 100 000 enseignants. Pas la menace, c'est déjà assez grave, des menaces et des paroles verbales, des menaces circonstanciées.
00:26:46 Et qui exhorte l'État à réagir. Sinon, attention, là on parle de menaces sur l'intégrité physique de professeurs. Regardez, c'est résumé par nos équipes.
00:26:56 - L'école de la République est en danger. C'est le constat sans appel du rapport sénatorial sur les menaces et agressions dont sont victimes les enseignants.
00:27:06 Face à l'urgence, les sénateurs ont émis 38 recommandations. Parmi elles, l'élargissement de l'interdiction des signes religieux ostentatoires aux sorties scolaires.
00:27:14 Pour défendre les enseignants, ils veulent également responsabiliser les parents d'élèves avec une sanction pénale pour non-respect répété des règles par leurs enfants.
00:27:23 Autre recommandation davantage symbolique, instaurer dans chaque établissement un hommage aux enseignants assassinés.
00:27:29 Des conclusions qui ne font pas l'unanimité au sein des professeurs.
00:27:33 - Ce que je peux reprocher finalement à ce rapport, c'est cette concentrée stricto sensu sur l'établissement scolaire sans avoir conscience finalement que l'école n'est qu'un élément d'un écosystème plus vaste.
00:27:46 Parce que nous souvent, enseignants, on est souvent seul, on tient à des propos républicains, mais quand notre propos est finalement démonté au sein de certaines mosquées, au sein de certaines associations de quartiers, forcément notre poids n'a plus beaucoup de valeur.
00:28:01 Le rapport prévoit aussi une sécurisation des établissements scolaires en améliorant la coordination avec la police.
00:28:08 Mais pour certains syndicats de professeurs, ces recommandations ne sont pas à la hauteur de leurs attentes.
00:28:14 - Les conclusions, encore une fois, ne nous surprennent pas puisqu'elles vont en très grande partie dans le sens de ce que nous demandons.
00:28:22 Maintenant, derrière, au-delà des constats, il faut des actes, il faut des réponses.
00:28:28 Selon un sondage commandé par le Sénat, 70% des Français se disent attachés à la laïcité.
00:28:35 - Il faut des actes, il faut des réponses et il faut là encore moins de lâcher parce que, je ne sais pas si vous avez lu cet ouvrage qui a été consacré aux derniers jours de Samuel Paty,
00:28:44 ce qui est terrible, la fin, tragique, et il y a aussi ces derniers moments où il vit, il est lâché.
00:28:51 - À part tout le monde ?
00:28:52 - Je dis quasiment parce que je ne veux pas mettre tout le monde dans l'homme sale, je ne sais pas, mais vous avez raison.
00:28:56 - C'est-à-dire qu'il traverse un couloir de solitude et vous dites qu'il voit arriver les choses.
00:29:02 Et comment, aujourd'hui, dans notre pays, ça pourrait, attention, c'est-à-dire que le rapport dit que tout ça pourrait arriver de nouveau.
00:29:09 J'ai lu ce rapport, vous refermez, vous dites "c'est pas possible". En fait, qu'est-ce qu'on a retenu comme leçon ?
00:29:13 Véritablement, je me suis dit "mais c'est pas possible". Qu'est-ce qu'on a retenu comme leçon ?
00:29:17 - On a Samuel Paty, on a Dominique Guébernard et on a tous les professeurs qui...
00:29:21 - Il y avait Rédécker, bien entendu.
00:29:23 - Oui, mais ils ne vont pas jusqu'à... Rédécker n'a pas été...
00:29:26 - Non, mais il avait été menacé.
00:29:28 - Mais il y en a beaucoup qui sont menacés encore aujourd'hui et qui le racontent, qui ne veulent pas d'ailleurs...
00:29:32 Et c'est ça que je trouve très drôle, parce que moi j'étais en contact notamment avec un professeur près des Yvelines,
00:29:38 c'est pas les Yvelines mais le début de la Normandie. Vous voyez, j'ose à peine dire le département parce que je ne veux pas la mouiller, elle ne voulait pas.
00:29:44 Qui a vécu quelque chose d'incroyable aussi avec un tableau, vous savez, un tableau représentant un enterrement qui est à Orsay.
00:29:51 Et dessus, il y avait une croix, comme en portaient les enfants de chœur autrefois.
00:29:56 Et donc on l'a menacé de faire du prosélytisme à l'école, ça a pris des proportions incroyables.
00:30:01 Mais elle m'a dit "j'ai pas envie qu'on en parle trop, je vais avoir des ennuis".
00:30:05 - Ce que l'on peut comprendre aussi.
00:30:08 - Ce que l'on peut comprendre. Et c'est ça, parce qu'en tant que journaliste, on n'a pas envie de mettre les gens en danger.
00:30:12 Donc il y a une espèce de loi du silence sur ces sujets qui est énorme.
00:30:16 Et j'ai eu aussi un autre professeur qui, après l'affaire Sommier-Lepathie, a décidé de quitter son établissement
00:30:22 parce qu'elle se sentait menacée, mais gravement, elle était professeure d'histoire.
00:30:27 Donc c'est vrai qu'il y a des menaces haute intensité, puis il y a des menaces basse intensité qui constituent un arrière-fond.
00:30:35 Mais il y a une lâcheté générale, appelez ça de laïcité à l'école.
00:30:38 Pour y répondre, on nous donne la cellule valeur de la République.
00:30:42 Non mais si on est dans l'euphémisme absolu, personne ne comprend ce que ça veut dire.
00:30:46 On ne sait pas si on va donner des autocollants et des flyers, ou on ne voit pas très bien quel outil va servir.
00:30:51 Déjà, appelez ça le mot laïcité. Est-ce que c'est le bouddhisme et le christianisme qui posent des problèmes ?
00:30:55 Ou c'est une autre religion et on a le droit de la nommer ?
00:30:57 Donc en réalité, tout ça est une vaste hypocrisie et on se trouve très démunis.
00:31:02 Et puis là encore, il faut bien le dire, un principe de précaution voudrait que,
00:31:08 comme nous faisons face à une menace qui est nombreuse, qui implique un nombre de personnes importants,
00:31:16 le principe de précaution voudrait qu'on n'importe plus de population issue culturellement avec ce genre d'antisémitisme.
00:31:30 Mais par exemple, parce qu'il faut tout se dire, dans le livre de Jean-Pierre Aubin,
00:31:35 qu'est-ce qui est dit ? Qu'une partie significative des professeurs,
00:31:39 je mets de côté ceux qui ont peur, je mets de côté ceux qui sont menacés, il faut les protéger, les sancturiser,
00:31:44 qu'une partie significative des professeurs, et là je parle de la laïcité, ne sont pas d'accord, eux-mêmes.
00:31:49 Et là, ils ne sont pas issus de l'immigration, ce sont des professeurs, pour certains certainement, mais pour d'autres, ils sont...
00:31:55 Donc ces personnes-là, qui sont en charge de l'enseignement et des savoirs, enfin si l'école est encore...
00:32:02 Ils sont au cœur et ils ne sont pas d'accord avec une application de la laïcité.
00:32:07 Il y a déjà...
00:32:08 Vraiment, chez les jeunes professeurs, vous avez beaucoup de jeunes professeurs qui sont notamment très engagés idéologiquement,
00:32:14 notamment chez la néo-gauche, proche de la France insoumise, etc., qui considèrent la laïcité comme de l'islamophobie.
00:32:20 Comme d'ailleurs une bonne partie du monde considère notre laïcité comme de l'islamophobie.
00:32:24 Par conséquent, effectivement, la laïcité, et c'était rappelé là par Gabriel aussi,
00:32:28 la laïcité est un obstacle dans le projet des frères musulmans ou dans le projet des islamistes, qui est d'islamiser l'Europe.
00:32:34 Dès lors, la France, vous savez, c'est le petit caillou dans la chaussure.
00:32:37 Tant que nous nous tenons ferme sur notre laïcité, sur nos principes, sur nos valeurs, sur nos libertés...
00:32:41 Mais vous pensez que la laïcité, c'est la digue ? C'est le bouclier suffisant ?
00:32:44 Non.
00:32:45 Pas sûr.
00:32:46 Pas la digue suffisante, elle n'est pas suffisante du tout, c'est bien ce que je voulais dire aussi.
00:32:48 C'est que si vous voulez, on l'utilise, on se dit "nous mettons en place cela, nous sommes fermes sur nos valeurs",
00:32:53 mais c'est David contre Goliath, c'est-à-dire que ce n'est pas un professeur tout seul ou quelques professeurs aussi vaillants soient-ils
00:32:59 qui vont, par la laïcité, repousser les forces immenses qui sont en train de se diffuser.
00:33:04 Donc allons-y, c'est quoi ? C'est la bataille culturelle ?
00:33:06 C'est plein de choses, c'est la bataille culturelle, c'est le rapport que nous avons à nos frontières,
00:33:10 c'est le rapport que nous avons à la mondialisation, c'est une multitude de facteurs.
00:33:13 Mais la laïcité, c'est le petit bout.
00:33:15 Vous savez, je veux dire, l'affiche officielle, comparaison de vos paraisons,
00:33:19 mais l'affiche officielle, par exemple, des Jeux Olympiques, où la croix a été enlevée sur le dôme des Invalides.
00:33:24 J'ai essayé de réfléchir, en tant que Française que je suis, mais aussi en tant que Tunisienne,
00:33:28 j'ai la double nationalité, double culture, je me suis dit "si sur un monument dans mon autre pays de naissance,
00:33:32 on aurait gommé un croissant", oui, parce que c'est un pays musulman, et bien c'est inimaginable.
00:33:39 Et donc j'aurais réagi, comme en France, comme en Tunisie, donc vous voyez, en fait, on l'amène...
00:33:45 Vous avez de quoi raison, elle est très intéressante.
00:33:47 Mais on ne l'amène même pas à la bataille.
00:33:49 Non mais c'est terrible, et la nature ayant horreur dit vide, comme nous renions nos propres racines,
00:33:54 notre propre humus culturel, ce que nous sommes, et bien il y a une autre religion qui prend la place,
00:34:00 et j'ai dit "bah puisque vous n'avez pas d'identité, et bien nous, nous arrivons avec une identité forte".
00:34:06 Et c'est terrible de voir que des gens ont la ferme intention de faire table rase de ce que nous sommes.
00:34:11 Moi évidemment, je ne trouve pas que la laïcité soit le bon outil.
00:34:17 C'est même contre-productif, parce que la laïcité commence par dire au christianisme
00:34:21 "il faut que vous montrez que vous êtes le bon élève, donc on va supprimer tous les signes religieux".
00:34:26 Mais c'est parce que c'est en dehors de la France la laïcité, pardonnez-moi,
00:34:28 ce n'est pas une question d'ignorance, c'est difficile.
00:34:31 Et en fait c'est l'inverse, il faudrait affirmer ce que nous sommes tranquillement.
00:34:34 Mais moi je vais...
00:34:35 Et c'est aussi simple, la place est prise.
00:34:37 S'agissant, je reviens deux secondes et après je vais revenir sur cette question de la laïcité.
00:34:41 Un, sur l'affiche, il nous a peut-être échappé qu'il y a également la patrouille de France.
00:34:46 Il n'y a pas son...
00:34:47 Ah, il n'y a pas les couleurs ?
00:34:49 Il n'y a pas l'âge bleu, blanc, rouge.
00:34:51 Donc soit disant qu'on n'a pas le droit.
00:34:53 Je m'en désole aussi, mais soit disant qu'on n'a pas le droit dans l'affiche avec le comité.
00:34:57 Il n'y avait aucun drapeau français non plus.
00:34:59 Il l'a découvert un peu après, parce que moi j'ai vu que l'artiste au début disait "j'ai choisi les détails que je me disais ou pas".
00:35:05 Ceci dit, l'éducation nationale est donc la matrice de la nation.
00:35:11 C'est là où doivent se diffuser les valeurs essentielles en termes de conception de l'individu,
00:35:17 de la société, en termes d'appréciation du droit,
00:35:21 également la transmission de l'identité, laquelle s'inscrit dans l'arracinement.
00:35:26 Je vais pas en parler d'ici une mois de veille, etc.
00:35:28 D'ailleurs, tout ça a été dit par Feu Jacques-Juliard, qui a fait le procès de l'écroulement de l'éducation nationale
00:35:37 sous l'effet bourdieux-merieux, etc., le pédagogisme.
00:35:41 Maintenant, la laïcité.
00:35:44 Lorsque dans le rapport de 2015, les différents consultants du rapport du Sénat disent qu'il faut enseigner l'histoire des religions,
00:35:52 l'histoire critique des religions,
00:35:54 donc il faut être beaucoup plus offensif dans la capacité à susciter le doute, un doute positif,
00:36:02 une interrogation sur c'est quoi l'identité...
00:36:04 - Pardonnez-moi, c'est à l'école d'enseigner ce point-là et d'aller aussi loin dans la critique ?
00:36:09 Moi, c'est une vraie question, je sais pas, je l'apprends.
00:36:11 - D'enseigner l'histoire des religions ?
00:36:13 - Non, la critique...
00:36:15 - Non, mais je... - Oui.
00:36:16 - Mais on doit avoir une... - Non, je sais pas.
00:36:18 - Moi, je dis qu'il faut avoir... - Parce que là, vous mettez...
00:36:20 - L'histoire des religions doit se faire très tôt, de façon à commencer à susciter une démarche de rationalité.
00:36:28 Bon, deuxièmement, si on appelle les gens qui sont...
00:36:32 - Oui, parce que je suis comme Sonia, je suis pas sûre que le rôle de l'école soit de critique.
00:36:34 - Oui, de faire vise-fort les professeurs.
00:36:36 - Je terminerai, moi j'ai connu une rectrice à Damien, Madame Sophie Dameron,
00:36:40 qui était très engagée, très engagée dans le combat républicain.
00:36:43 Bon, je suis pas sûr que tous les recteurs aient la densité de logique pour pouvoir rassurer les professeurs
00:36:50 et les amener à mener ce combat qui est essentiel.
00:36:53 - Oui. - André Valigny.
00:36:55 - Je suis pas sûr, général, que l'école doit enseigner l'histoire des religions.
00:36:58 C'est mettre le doigt dans un engrenage qui me paraît dangereux.
00:37:01 - C'est un débat. - C'est un débat, oui.
00:37:03 - C'est un pose-question, hein. - Je ne vois...
00:37:05 - C'est très... - Je suis très réservé.
00:37:07 - Les cours d'histoire, on parle peu, quand même. - Oui, un peu.
00:37:09 - Oui, mais on les fleure. - Vous êtes un peu brisé.
00:37:11 - Les gamins, là, on les fleure. On va pas dans la critique, dans les écrits critiques et la remise en cause,
00:37:14 parce que vous imaginez la boîte de Pandore.
00:37:16 - Non, mais exactement. C'est une boîte de Pandore.
00:37:18 Si on entre dans le détail de l'histoire des religions, alors on s'expose à tous les...
00:37:21 - C'est pas un détail, c'est-à-dire qu'une religion s'est développée.
00:37:23 - D'ailleurs, aujourd'hui, pour avoir des enfants à l'école,
00:37:25 les professeurs s'autorisent plus volontiers à critiquer le christianisme parce que c'est sans risque.
00:37:29 Ça, vous pouvez taper sur l'Église catholique, vous avez aucun problème.
00:37:31 En revanche, je ne les ai pas beaucoup vus critiquer l'islam, et on les comprend, c'est plus prudent.
00:37:36 - Je pense, comme vous tous, d'ailleurs, que maintenant, la code d'alerte est atteinte,
00:37:42 qu'on a trop longtemps mis la poussière sous le tapis,
00:37:45 que la droite et surtout la gauche ont abandonné le combat il y a une vingtaine d'années.
00:37:50 Je le regrette profondément. Moi, Jacques Julliard était un ami.
00:37:53 Je me référais souvent à lui, je le voyais souvent.
00:37:55 - Homme de gauche à qui on a fait le procès de la droitisation, voire l'extrême droitisation.
00:37:59 - Jacques Julliard, quand même. - Jacques Julliard, oui, qui est l'un de mes maîtres à penser.
00:38:02 Donc, je pense qu'il faut réagir. Il n'est pas trop tard pour réagir.
00:38:05 Il faut être d'une laïcité intransigeante, intransigeante et non pas positive.
00:38:09 - Alors ça, je ne sais pas ce que ça veut dire. La laïcité, point, je ne sais pas.
00:38:13 - La laïcité ? - On dit laïcité intransigeante, la laïcité, point. Mais qu'est-ce que...
00:38:16 - Intransigeante ? - Je vous assure. Je donne parfois mon...
00:38:18 - On ne crée plus de signe religieux à l'école. Aucun signe religieux, aucune dérive.
00:38:22 - Mais est-ce que vous... D'accord, à l'école.
00:38:24 Est-ce qu'on ne va pas avoir un laïcisme qui efface toute forme de sacré ?
00:38:28 Et on retombe dans... On n'a plus à quoi s'asseoir à l'école.
00:38:31 - Non, mais à l'école publique, il n'y a pas de sacré. On n'enseigne pas le sacré à l'école publique.
00:38:35 - L'enseignant... - Enseignez-vous le rationalisme éthique.
00:38:38 - La figure du sacré ? - Comment ?
00:38:39 - La figure de l'enseignant. Quelque part, il faut la sacraliser.
00:38:42 - Le respecter, oui, bien sûr. Enfin, un dernier mot sur l'affiche.
00:38:45 Je la trouve jolie en tant que telle, mais je trouve qu'elle n'illustre pas les Jeux olympiques.
00:38:49 Elle n'est pas adaptée aux Jeux olympiques. - Comme c'est tout ce que vous avez remarqué, chère Andrée.
00:38:52 - Et je trouve que sur la croix, c'est une bêtise sans nom d'avoir enlevé la croix sur le Dôme des Invalides.
00:38:57 Enfin, on truque les choses. On trafique une réalité.
00:39:01 - Parce que là, ce n'est pas un oubli. Je pense qu'il n'a pas dessiné le Dôme.
00:39:04 - Alors par contre, sur les drapeaux bleu, blanc, rouge, il paraît qu'on trouve des petits drapeaux bleu, blanc, rouge quelque part sur l'affiche.
00:39:10 - Je vais aller les chercher. - On peut les chercher, mais on les trouve...
00:39:13 - C'est bon, Charlie, il faut trouver le... - Sur un manège ou quelque chose comme ça.
00:39:16 - Regardez, là, Sonia, à votre gauche. Non, à votre gauche, le manège, là.
00:39:20 - Oui, oui, je le vois sous le... Oui, enfin, c'est le bonnet, oui.
00:39:24 - Il y a des petits drapeaux bleu, blanc, rouge. - On va aller les chercher, les drapeaux.
00:39:27 - Oui, il y a plus de trois, sur les invalides. - Je vous invite...
00:39:29 Là, j'ai vu qu'il y avait une certaine réticence s'agissant de ce que j'ai rappelé.
00:39:35 Je vous invite à lire quand même le rapport de 2015 du Sénat.
00:39:38 - On s'interroge, simplement. - Parce que comment allez-vous enseigner le racialisme critique ?
00:39:42 Et pourquoi les religions échapperaient au racialisme ?
00:39:45 - Pardonnez-moi. Alors, allons dans le dur. Qu'est-ce que vous allez dire sur les croisades ?
00:39:49 Et qu'est-ce que vous allez dire sur certaines... Comment, par exemple, vous vous appréhendez ?
00:39:53 Et comment vous rentrez dans un, comment dire, dans un enseignement critique de cela ?
00:39:57 - Eh bien, l'histoire du christianisme, il y a eu des déruits... - Vous faites pas le cours.
00:40:01 - On peut très bien parler de l'Inquisition, qui, paradoxalement, a fondé le procès moderne.
00:40:06 Mais on doit dire comment une religion s'est bâtie, comment ces textes ont été échafaudés.
00:40:12 - Mais voyez, aujourd'hui, les croisades, comment c'est appréhendé ?
00:40:15 Tout le monde a peur d'en parler, parce que voilà, ça charrie.
00:40:18 - On peut parler également de la grammaire des civilisations, on peut parler de la conquête des Indes par les Arabes,
00:40:22 et du plus formidable massacre qui a eu lieu dans la Grande-Bretagne.
00:40:25 - Non, mais regardez les croisades, comment on les enseigne.
00:40:27 On a le droit de dire que les croisés ont été affreux et ont pillé.
00:40:30 En revanche, on n'a pas le droit de dire, ce qui est quand même une vérité,
00:40:32 que les croisades ont été lancées parce que le tombeau du Christ était devenu complètement interdit.
00:40:38 Ça, je vous mets au défi de trouver un écolier aujourd'hui qui le sache.
00:40:41 - Non, mais moi, je dis simplement que d'ici un certain stade,
00:40:46 vous ne suscitez pas un questionnement, qui est quand même le fondement même du rationalisme critique.
00:40:53 Donc si les gens sortent...
00:40:54 - Ça peut être en philosophie éventuellement, au terminal.
00:40:56 - Mais à partir de la seconde ou première...
00:40:57 - C'est un poids pour les enseignants, en général, qui est...
00:41:00 - En tout cas, dans ce rapport, c'est préconisé de façon unanime.
00:41:03 - Bien sûr, et bien dans celui-ci, là, c'est plutôt la solitude des enseignants qui est soulignée
00:41:08 et véritablement un appel à l'électrochoc et au sursaut de l'État qu'on attend encore.
00:41:12 Tout d'abord, les titres avec vous, cher Mickaël.
00:41:15 - Nouvelle mobilisation des agriculteurs ce matin.
00:41:17 Quelques jours après la fermeture du Salon de l'Agriculture,
00:41:19 la FDSEA et les jeunes agriculteurs de l'Aude et de la Haute-Garonne bloquent actuellement la Nationale 113 au niveau de Montférand.
00:41:27 Une jeune femme de 24 ans est morte au domicile de sa mère après un passage aux urgences.
00:41:32 Elle avait passé une partie de la nuit à l'hôpital de La Fontaine, en Seine-Saint-Denis,
00:41:35 en raison de douleurs thoraciques, avant d'être renvoyée chez elle avec une ordonnance.
00:41:39 Et puis l'hiver que nous traversons est le plus chaud jamais enregistré.
00:41:43 La température des océans a également atteint un nouveau record absolu.
00:41:46 Des eaux s'alimentaient par les émissions de gaz à effet de serre et le phénomène climatique est le n'y nient.
00:41:51 - Merci, cher Mickaël, à tout à l'heure.
00:41:54 Restez avec nous, beaucoup de sujets à vous soumettre.
00:41:57 Je vous ai parlé de la figure, si je puis dire, de Rima Hassan.
00:42:00 Je vais vous en parler.
00:42:01 J'ai suivi son parcours.
00:42:03 Attention, fille brillante, intelligente.
00:42:06 J'ai vu que ça a été présenté sur certains supports comme pro-Palestine.
00:42:09 Non, je le redis avec force, parce qu'attention, ce n'est pas ça qui pose problème du tout.
00:42:13 Ce n'est pas ça ce qui nous intéresse.
00:42:14 Ce sont ces positions, notamment quand elle dit du fleuve à la mer, du Jordan à la Méditerranée.
00:42:21 Donc comprenez, suppression pure et simple de l'État et du Sahel.
00:42:24 Et puis elle dit aussi que le Hamas est un mouvement tout à fait légitime.
00:42:28 Eh bien, elle se trouve sur la liste de la France insoumise.
00:42:31 Ce qui m'intéresse, c'est politiquement.
00:42:33 Qu'est-ce que ça veut dire pour la France insoumise ?
00:42:35 On parle des européennes, c'est majeur.
00:42:37 Ça veut dire que la France insoumise veut fidéliser un électorat musulman dans les banlieues.
00:42:41 Ce qui a curé la présence de Mélenchon à la présidence.
00:42:44 Mais on va attendre, l'essentiel, ils n'ont pas.
00:42:45 Parce que s'ils croient que tous les musulmans votent, bien sûr que non.
00:42:48 Sans doute, mais à mon avis, leur objectif, c'est ça.
00:42:51 C'est que du calcul électoral cynique.
00:42:53 C'est pas que ça.
00:42:54 Bon, ben voyez, il y a un débat.
00:42:56 On va en parler.
00:42:57 Paris, vous avez une messe ?
00:43:03 Midi News en direct, deuxième partie.
00:43:05 Beaucoup, beaucoup de sujets.
00:43:06 On va revenir sur Marseille, c'est très important.
00:43:08 On est sur place avec notre journaliste.
00:43:10 Et puis, alors, c'est pas du tout attention.
00:43:12 C'est pas une comparaison.
00:43:13 C'est pas pour dire que c'est ce qu'il faut faire.
00:43:15 Mais on voulait quand même vous montrer, je veux dire, un pays gangréné par les trafics.
00:43:21 Alors là, c'est une méthode forte.
00:43:23 C'est un dictateur.
00:43:24 Je préviens en amont.
00:43:25 Au Salvador.
00:43:27 Et vous allez voir ce que disent quand même certains habitants.
00:43:29 Ça mérite d'être entendu.
00:43:31 Nous parlerons également du cas ou de la figure de Rima Hassan.
00:43:34 En septième position sur la liste de la France insoumise aux européennes.
00:43:39 Elle est un soutien revendiqué du Hamas.
00:43:43 Avec des slogans qui ne...
00:43:45 Il n'y a pas d'ambiguïté dessus.
00:43:47 Puis nous parlerons aussi quand même de cette résidence
00:43:49 où nous avons des victimes de marchands de sommeil.
00:43:53 On a terminé dans un appartement jusqu'à 10 personnes.
00:43:56 Nous allons en parler.
00:43:57 Nous avions le ministre du logement ce matin lors de la grande interview.
00:44:00 Mais tout d'abord, le journal. Rebonjour à vous, cher Michael.
00:44:03 Rebonjour, Sonia.
00:44:04 Bonjour à tous les chefs de parti à l'Élysée.
00:44:07 Aujourd'hui, pour évoquer la guerre en Ukraine,
00:44:08 ils doivent sortir d'une minute à l'autre.
00:44:10 Hier, Emmanuel Macron s'est entretenu avec ses deux prédécesseurs,
00:44:14 François Hollande et Nicolas Sarkozy, sur le même sujet.
00:44:17 François Hollande, qui à la sortie de cet entretien,
00:44:19 a appelé à ne pas altérer l'unité de l'Europe.
00:44:22 Dans le reste de l'actualité, comment défendre la laïcité à l'école ?
00:44:26 La commission d'enquête parlementaire créée après la mort de Samuel Paty
00:44:29 vient de rendre ses conclusions.
00:44:31 Après 45 auditions et plusieurs mois de travail,
00:44:33 les sénateurs pointent la terrible solitude des enseignants
00:44:36 face à un quotidien marqué par les tensions et les conflits.
00:44:39 Écoutez la réaction de la professeure des écoles et essayistes,
00:44:42 Lisa Kamen-Irzig. Elle était interrogée tout à l'heure sur notre antenne.
00:44:46 En France, on a une obligation.
00:44:48 L'obligation légale, c'est l'obligation d'instruire les enfants.
00:44:51 Ce n'est pas l'obligation de scolariser les enfants.
00:44:54 On s'est mis une balle dans le pied en se disant
00:44:57 qu'il fallait absolument que tous les élèves restent de 3 ans à 16 ans à l'école.
00:45:02 Il y en a une grande partie d'entre eux qui n'ont plus rien à faire à l'école
00:45:05 à partir d'un certain âge. Ils ne veulent pas être là.
00:45:07 Ça les grève. Ils n'ont pas envie d'être là.
00:45:11 Je pense qu'il faut aussi reconsidérer cela
00:45:13 et éventuellement exclure les élèves qui sont fauteurs de troubles,
00:45:18 les renvoyer à la maison et c'est aux parents de les instruire.
00:45:22 Une jeune femme de 24 ans est morte au domicile de sa mère
00:45:26 après un passage aux urgences.
00:45:28 Elle avait passé une partie de la nuit à l'hôpital de La Fontaine,
00:45:31 en Seine-Saint-Denis, en raison de douleurs thoraciques
00:45:33 avant d'être renvoyée chez elle avec une ordonnance.
00:45:36 Écoutez la colère des sœurs de la victime.
00:45:38 Aujourd'hui, on en veut à l'infirmière qui n'a pas eu de compassion
00:45:41 pour ma sœur qui est en train de cracher du sang,
00:45:44 à l'hôpital parce qu'ils ont fait un communiqué de presse
00:45:47 depuis que c'est sorti dans les médias,
00:45:49 alors qu'avant ça, ils n'ont rien fait du tout.
00:45:52 - Au médecin aussi.
00:45:54 - Au médecin aussi parce que sur le rapport médical,
00:45:58 il n'est pas inscrit que ma sœur est arrivée avec les pompiers,
00:46:00 pourquoi on ne sait pas.
00:46:02 Il n'est pas inscrit qu'elle ait craché du sang.
00:46:04 Il y a écrit qu'elle avait une surinfection.
00:46:07 - Une surinfection branchée, un début de foyer infectieux à gauche.
00:46:13 Et pourquoi on l'a laissée sortir avec tout ça en fait ?
00:46:16 - Elle a eu besoin d'être soignée.
00:46:18 - Et puis, nouvelle mobilisation des agriculteurs ce matin.
00:46:21 Quelques jours après la fermeture du salon de l'agriculture,
00:46:24 la FDSEA et les jeunes agriculteurs de Lode et de la Haute-Garonne
00:46:28 bloquent actuellement, vous le voyez sur ces images,
00:46:30 la Nationale 113 au niveau de la commune de Montferrand.
00:46:34 Voilà, Sonia, ce qu'il fallait retenir de l'actualité sur ces news.
00:46:38 A 13h, je vous dis à tout à l'heure.
00:46:40 - Merci, Miquel.
00:46:41 A tout à l'heure.
00:46:42 Et pour l'heure, nous sommes avec nos invités,
00:46:43 toujours autour de la table pour Midi News.
00:46:45 Gabriel Cluzel, Paul Melun.
00:46:47 - Présent.
00:46:48 - Oui, dis donc, en forme.
00:46:50 Le général Berthrand Cavallier.
00:46:52 - J'ai pris mon café, vous allez voir.
00:46:53 - Vous allez voir ce que vous allez voir.
00:46:54 Bah écoutez, on aurait bien aimé entendre ça de la part des responsables.
00:46:58 Vous allez voir ce que vous allez voir sur Marseille et d'autres villes, évidemment,
00:47:01 où les trafics, malheureusement...
00:47:04 Alors, c'est une question qu'on va poser justement à notre invité,
00:47:07 Grégory Joron.
00:47:08 Bonjour tout de bord.
00:47:09 - Bonjour.
00:47:10 - Qui est secrétaire général d'unité SGP Police.
00:47:11 Marseille est-elle perdue ?
00:47:12 Immigration incontrôlée ?
00:47:13 Corruption massive ?
00:47:14 Marseille est-elle encore dans la République ?
00:47:16 Je pose directement les questions parce que c'est de cet ordre-là.
00:47:19 On va rejoindre sur place tout d'abord notre journaliste Laure Parra.
00:47:23 Et je voudrais préciser à Grégory Joron que nous tenons ce débat,
00:47:26 non pas après un énième fusillade, homicide, etc.,
00:47:31 mais parce que des magistrats ont courageusement parlé,
00:47:34 lors d'une commission d'enquête, avec des mots extrêmement lucides.
00:47:37 Il n'y a pas de...
00:47:38 Voilà, c'est mexicanisation.
00:47:41 Une vice-présidente qui parle aussi de la féminisation des trafics
00:47:45 avec une hyper-violence des femmes.
00:47:47 Également, nous allons en parler avec vous.
00:47:49 Et Laure qui est sur place.
00:47:50 Laure, je voudrais préciser à nos téléspectateurs qui vous connaissent
00:47:54 et à nos invités également,
00:47:55 que vous êtes notre correspondant à Marseille depuis un certain temps.
00:47:58 Vous êtes arrivée dans la cité phocéenne en 2002.
00:48:01 Donc votre regard d'abord de journaliste,
00:48:03 mais aussi de quelqu'un qui a vu les choses évoluer petit à petit
00:48:06 et très très intéressant.
00:48:08 Qu'est-ce que vous-même, vous pouvez nous dire sur l'évolution
00:48:11 du narco-trafic aujourd'hui ?
00:48:13 - Ce que je peux vous dire, c'est que ces 20 dernières années,
00:48:18 on peut les diviser en trois périodes majeures.
00:48:21 D'abord dans les années 2000 à 2012.
00:48:24 C'est simple, tout était sectorisé.
00:48:26 Chacun était dans sa cité.
00:48:27 Les points de vue étaient tenus par des familles connues.
00:48:30 Les Tirs, les Remania, les Benglaires, pour ne citer qu'eux.
00:48:33 Et puis 2010, 2011, 2012, des guerres de gangs éclatent.
00:48:37 2012 a été une année particulièrement sanglante.
00:48:40 Et là, on en vient à la deuxième période.
00:48:42 L'État prend conscience de la situation,
00:48:44 eu égard à cette année 2012 particulièrement sanglante,
00:48:47 et crée la préfecture de police.
00:48:49 Et grâce à cette création et à plus de policiers dans les rues,
00:48:52 des interpellations ont lieu.
00:48:54 Les têtes de réseau qui n'étaient pas encore mortes,
00:48:57 puisque lors de la guerre de gangs,
00:48:59 nombreux ont été tués.
00:49:00 Ces têtes de réseau ont été placées en détention, interpellées.
00:49:04 Du coup, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:49:05 Il faut le reconnaître, par temps, en quelques années,
00:49:07 la situation s'est apaisée.
00:49:09 Mais vous en parliez hier sur votre plateau,
00:49:11 Sonia, les dealers n'aiment pas le vide,
00:49:13 ils aiment occuper le territoire, ils font du business, disent-ils.
00:49:17 Et on arrive à cette troisième période, celle de 2020 à aujourd'hui.
00:49:21 Ces nouvelles têtes de réseau sont plus jeunes, plus structurées,
00:49:24 mieux organisées.
00:49:25 Ils dirigent d'ailleurs les points de deal depuis l'étranger,
00:49:28 souvent de Dubaï, certains pays du Maghreb,
00:49:30 voire encore d'autres pays.
00:49:32 Et ils recrutent des tueurs et des chouffes partout dans l'Hexagone,
00:49:35 notamment en Ile-de-France.
00:49:37 Des tueurs et des chouffes toujours plus jeunes et mieux armés.
00:49:40 Je rappelle qu'en 2023, il y a eu 47 morts et près de 118 blessés.
00:49:44 Alors évidemment, la police, riposte,
00:49:47 la préfète de police qui a depuis quitté Marseille
00:49:49 pendant trois ans a mené des opérations de pilonnage
00:49:52 pour démanteler les points de stup.
00:49:54 Elle en a fait tomber près de 70, mais il en reste encore 120.
00:49:57 Et le constat, Sonia, c'est toujours le même,
00:50:00 c'est que ces dealers savent s'adapter.
00:50:02 Alors ils se déplacent dans d'autres quartiers de la ville,
00:50:04 notamment plus au sud, ou encore vers la Caïol, vers les Calanques.
00:50:09 Et puis surtout, ils développent à grande échelle
00:50:11 ce qu'on appelle l'Uberchit.
00:50:13 Uberchit, adaptation, alors, Parra, vous allez rester avec nous
00:50:16 parce qu'on va continuer à en parler
00:50:18 et vous allez intervenir quand vous le souhaitez dans le débat.
00:50:20 Mais je voudrais d'abord avoir votre analyse sur un point précis.
00:50:24 Tout à l'heure, le général Bertrand Cavé en a parlé.
00:50:27 Souvent, ces personnes ont ou sont assistées d'un bataillon d'avocats.
00:50:32 Alors, c'est tout à fait leur droit et c'est tout à fait normal.
00:50:35 Mais face aux enquêteurs, ils cherchent très souvent
00:50:37 le défaut de procédure.
00:50:39 Et ça, ça devient véritablement presque systématique aujourd'hui.
00:50:42 Alors Laure, on va peut-être attendre le retour
00:50:53 et justement, je poserai cette question.
00:50:55 C'est la parole d'une dame elle-même qui m'a prévenue de cette...
00:50:58 Je dois reposer ma question. Est-ce que, Laure, vous m'avez entendue ?
00:51:01 Oui, effectivement, Sonia.
00:51:03 Oui, oui, oui, je vous entends, Sonia.
00:51:05 Pardonnez-moi, je pensais que vous alliez adresser à vos invités.
00:51:08 Oui, oui, effectivement, les enquêteurs de la Criminel à Marseille
00:51:11 sont sursollicités.
00:51:13 Par groupe, ils ont en moyenne 20 à 30 affaires d'assassinat
00:51:16 ou de tentatives d'assassinat.
00:51:18 Et chaque fois qu'il y a un nouveau règlement de compte,
00:51:21 les enquêtes en cours sont suspendues.
00:51:23 Il faut aller sur le terrain, il faut faire les constatations,
00:51:25 les enquêtes de voisinage, il faut étudier la téléphonie,
00:51:28 ce qui crée une lenteur dans l'aboutissement de ces enquêtes.
00:51:31 Mais il y a tout de même de nombreuses interpellations.
00:51:33 Une fois qu'il y a les interpellations,
00:51:35 il faut attendre encore quelques années pour qu'il y ait procès.
00:51:38 Et aux assises, ces enquêteurs, et notamment les chefs d'enquête,
00:51:41 se retrouvent confrontés à la fois aux questions du président
00:51:44 et à la fois aux questions de la défense.
00:51:46 Et cette défense est toujours plus nombreuse, mieux structurée,
00:51:49 et cherche le défaut parce que les avocats de la défense
00:51:52 ont l'impression que les enquêteurs sont submergés,
00:51:54 et donc ils cherchent la faille.
00:51:56 Qui dit faille dit défaut de procédure,
00:51:58 et souvent cela arrange le prévenu qui est à ce moment-là au procès.
00:52:04 Merci beaucoup Laure.
00:52:06 Alors là je vous dis, restez avec nous,
00:52:08 vous intervenez quand vous le souhaitez.
00:52:10 Ce que dit Laure, ce sont nos correspondants de terrain,
00:52:13 ils sont très précis, ils ont des remontées d'informations.
00:52:16 Ils nous les remontent, comme on dit,
00:52:18 et puis nous, nous suscitons et nous argumentons sur un plateau.
00:52:21 Cette fois-ci c'est très important, Grégory Jouran,
00:52:23 les magistrats eux-mêmes parlent, emploient des mots
00:52:27 qui si même quand on employait, vous savez ce qui se passe,
00:52:30 on vous traite de, on vous fait tous les procès possibles et inimaginables,
00:52:35 quand vous, vous avez entendu ces mots-là,
00:52:37 alors que c'est votre réalité de terrain,
00:52:39 déjà enfin ça commence quand même la prise de conscience,
00:52:42 même si c'est peut-être trop tard.
00:52:44 J'espère que ce n'est pas trop tard, mais oui enfin une prise de conscience,
00:52:48 et globalement ça rejoint effectivement ce qu'on dit depuis des années,
00:52:51 c'est-à-dire que malheureusement si on ne s'adapte pas assez vite,
00:52:55 les trafiquants le font beaucoup mieux que nous,
00:52:58 et ensuite on est confronté à des principes de réalité,
00:53:02 c'est-à-dire que plus on a cette guerre asymétrique,
00:53:04 où nous on est empêtrés dans une explosion normative
00:53:08 en termes de procédure pénale,
00:53:10 où on est confronté à un manque de moyens,
00:53:12 même si sur Marseille les moyens ont été ajoutés,
00:53:15 mais c'est malheureusement jamais assez,
00:53:18 il faudrait y être tous les jours 24h/24 en permanence,
00:53:20 et en plus surtout après derrière,
00:53:22 il faut qu'évidemment on adapte aussi nos moyens de justice,
00:53:24 donc les magistrats ont raison d'essayer de réveiller des consciences,
00:53:28 parce que pour le coup je crois que si on n'adapte pas non plus
00:53:31 notre appareil judiciaire et législatif par rapport à ce fléau,
00:53:36 de toute façon on n'y arrivera jamais,
00:53:38 vous parliez des prises de procédure,
00:53:40 tapez sur Google "vis de procédure, trafic de sup",
00:53:42 vous allez voir que tous les mois on a des gens qui sont arrêtés,
00:53:45 des trafiquants qui sont mis en cause avec une tonne d'héroïne ou de cannabis,
00:53:52 et qui sont relâchés parce qu'il y a des vices de procédure,
00:53:55 parce que notre procédure pénale est extrêmement complexe,
00:53:57 extrêmement lourde, et qu'aujourd'hui on n'a même pas besoin de faire de fond,
00:54:00 on a juste à se mettre autour et regarder si la garde à vue a été prononcée à la bonne heure,
00:54:04 si l'avis a été bien fait, si la demande d'écoute était bien conforme,
00:54:11 et on en est là.
00:54:12 Et je ne vous parle même pas de la suite,
00:54:14 c'est-à-dire que quand on doit faire des avoirs criminels,
00:54:16 ne serait-ce que ça, ça c'est un truc qu'on doit fudifier,
00:54:20 il y a des pays européens où quand vous saisissez une voiture d'un trafiquant à 8h du matin,
00:54:28 à midi elle est déjà attribuée au ministère de l'Intérieur du pays.
00:54:31 J'entends ce que vous dites, mais je vais peut-être vous surprendre,
00:54:35 et vous étonner, peut-être hors propos,
00:54:37 est-ce qu'il n'y a pas une forme d'idéologie de l'argent,
00:54:41 mais je trouve quand même que ça passe par une conquête des territoires,
00:54:44 ça passe par des jeunes qu'on embrigade,
00:54:48 donc il y a une forme d'embrigadement, une forme de possession de territoire,
00:54:52 ça passe par une omerta, ça passe par des menaces, etc.
00:54:56 Je trouve que c'est ce qui caractérise aussi une forme d'idéologie,
00:54:59 alors basée sur l'argent, sur l'hyper-violence,
00:55:01 il n'y a pas de structure en tant que telle, il n'y a pas d'idée, il n'y a rien du tout si je puis dire,
00:55:05 mais est-ce que ce n'est pas une bataille culturelle au fond ?
00:55:08 Il y a une hybridation avec la haine anti-France,
00:55:11 et il arrive, moi c'est des policiers qui me l'ont dit,
00:55:15 quand ils font des perquisitions, c'est le moyen aussi de voir des cellules islamistes...
00:55:20 Il est vrai qu'il y a presque un paradoxe,
00:55:24 il y a des bases communicants, mais il y a quand même un fond,
00:55:27 pour répondre à votre question Sonia, il y a quand même un fond capitaliste,
00:55:31 évidemment que je n'amalgame pas ça au capitalisme tel qu'il est envisagé aujourd'hui,
00:55:34 mais en tout cas, il n'y a là pas du gain, probablement,
00:55:37 il y a la conquête, disons, de parts de marché,
00:55:40 il y a quand même un certain nombre, il y a une concurrence pure, libre et non faussée,
00:55:43 mais il y a en plus, évidemment, la violence,
00:55:46 certaines idéologies s'étaient rappelées, et je suis d'accord,
00:55:49 et tout ça forme, pour répondre au bandeau "Marseille devient telle une narco-ville",
00:55:53 ça donne un peu ça, c'est-à-dire que quand vous observez géographiquement, humainement,
00:55:58 les dynamiques dans les grandes villes de narco-trafiquants en Amérique latine,
00:56:01 par exemple, quand vous regardez ce qui se passe au Mexique, en Colombie,
00:56:04 il y a des traits caractéristiques qui ressemblent aujourd'hui à ce que l'on observe à Marseille,
00:56:08 et donc vous disiez "nous on est à la ramasse", je suis d'accord avec vous,
00:56:10 parce qu'on n'est pas habitué à ça en France, on est habitué à être un pays en paix,
00:56:14 une démocratie dans laquelle on traite les choses avec l'état de droit,
00:56:17 et c'est bien heureux parce qu'on est attaché à la paix, au droit de l'homme, etc.
00:56:20 Sauf que là, face à nous, nous avons des gens qui ont le modus operandi
00:56:23 d'un certain nombre de narco-états, avec des villes qui sont gangrénées
00:56:28 par le trafic de drogue, par l'hyper-violence, où il y a des têtes de réseau extrêmement bien structurées,
00:56:33 qui parfois sont à des centaines ou à des milliers de kilomètres,
00:56:35 des hommes de main, des armes de gros calibre, etc.
00:56:39 Et tout ça se propage, comme on le disait en début d'émission,
00:56:43 par une mondialisation du trafic de drogue.
00:56:45 Mais alors quoi ? Plus de bleus, plus de policiers ?
00:56:47 Non mais là, c'est un système que vous devez prendre, vous devez l'inverser, tout simplement,
00:56:51 c'est une révolution.
00:56:52 Oui, là, c'est pas juste plus de bleus.
00:56:55 Là où tu as raison, c'est qu'en fait, il y a un paradoxe, c'est-à-dire que,
00:57:00 et je reviens sur ce que vous disiez, c'est qu'on a durci,
00:57:06 on a complexifié les procédures, avec ce souci premier louable,
00:57:10 de protection des prévenus, etc.
00:57:13 Mais on n'a pas compris que, dans le même temps, la délinquance mutée s'organisait,
00:57:19 elle mutait en organisation criminelle internationale, avec des moyens énormes,
00:57:23 capables aujourd'hui de déstabiliser des États.
00:57:26 Tout ça, dans un cadre général, qui se caractérise quand même par le grand désordre.
00:57:31 On ne contrôle rien.
00:57:32 Oui, mais vous avez entièrement raison.
00:57:34 J'ajoute à ce que vous dites.
00:57:36 Quand je dis, est-ce qu'on a intérêt à aller contre ça,
00:57:38 qui est à la fois l'argent, l'idéologie, la haine de la France,
00:57:41 c'est-à-dire, si on va vraiment contre, et pas seulement en donnant un coup de pied dans la fourmilière,
00:57:45 on risque une sorte de révolution, j'entends par là,
00:57:47 on risque que des quartiers, peu importe lesquels,
00:57:50 parce qu'aujourd'hui, c'est dans quasiment toutes les villes qu'il y a une forme de rébellion,
00:57:55 que l'État ne veut pas.
00:57:56 Je ne suis pas sûr, parce que, de mon expérience personnelle,
00:57:59 notamment des actions dans la Grande Couronne et l'Oise,
00:58:06 les populations sont prises en otage.
00:58:08 Les entretiens, les témoignages que j'ai eus, notamment de mères de famille,
00:58:13 qui souvent, dans ces écosystèmes, ont une place centrale,
00:58:17 mais elles attendent l'État, elles attendent un État à faire…
00:58:21 Je ne parle pas de… et vous avez entièrement raison,
00:58:24 je parle de tous ceux que les dealers et tous les charbonneux peuvent faire partir d'un claquement de doigts.
00:58:31 Ah non, mais vous aurez…
00:58:32 Attention, je ne dis pas qu'il y a une armée qui peut être…
00:58:35 Vous pouvez avoir des émeutes, et ces émeutes…
00:58:37 Voilà.
00:58:38 Alors ces émeutes, et là c'est une course de vitesse,
00:58:40 parce qu'ils s'organisent, ils se structurent, mais ils sont de plus en plus armés.
00:58:44 Oui, enfin c'est pour une raison…
00:58:47 Je me rappelle qu'au moment des émeutes, on nous avait dit que c'était les trafiquants de drogue
00:58:51 qui avaient sifflé la fin de la régulation en disant que ça ne s'y faisait pas.
00:58:55 Je ne sais pas ce que vous en pensez, Grégory.
00:58:57 C'est fou d'imaginer qu'ils dirigent les émeutes.
00:58:59 Oui, je pense que l'action de police a été, j'espère, pour beaucoup, clairement.
00:59:05 Oui, bien sûr.
00:59:06 Même si, évidemment, le désordre ne profite pas aux trafics, ça semble être une évidence.
00:59:10 Maintenant, notre réalité, c'est que je l'ai dit tout à l'heure, c'est une guerre asymétrique pour l'instant.
00:59:15 De toute façon, on n'a pas les moyens de pouvoir s'aligner,
00:59:18 et malheureusement, ces premiers moyens-là doivent être, je pense, législatifs
00:59:23 et portés au niveau de la justice.
00:59:26 J'ai eu la chance d'échanger avec, je ne citerai ni son nom ni le quartier,
00:59:30 parce que justement, elle voulait être très discrète là-dessus,
00:59:33 elle peut se sentir en danger, j'imagine, une dame qui gère une association dans un quartier marseillais.
00:59:39 Il faut savoir comment ça se passe quand même.
00:59:41 On a aujourd'hui des contre-sociétés, clairement, dans ces quartiers-là.
00:59:44 C'est-à-dire que là où on n'est plus, où l'État n'est plus...
00:59:46 Donc, contre-culture, contre-société, bon, ben voilà, ça n'a pas l'une idéologie.
00:59:50 Non, mais attendez, à Marseille, il faut savoir que les trafiquants des quartiers
00:59:54 louent des bus pour emmener les gamins à la plage, prévoient des services de transport...
00:59:58 Mais c'est ce qu'ont fait les islamistes, la trame des islamistes, c'est pas ça, c'est pas ça.
01:00:04 C'est pas le social.
01:00:06 C'est le patronage.
01:00:07 C'est pour ça que je me dis, est-ce qu'en changeant de logiciel, totalement, totalement...
01:00:11 Ils paient des huissiers quand ils veulent virer les gens de leur appartement et achètent les quartiers comme ça.
01:00:16 On est d'accord avec ce concept.
01:00:17 Et alors, pourquoi on ne se réveille pas ?
01:00:18 Ben, il faut mettre le paquet.
01:00:20 Le paquet, le paquet.
01:00:21 On nous a dit Karcher, après on nous a dit le Barcelon, après on nous a dit...
01:00:25 Ça n'a pas été suivi de suffisamment de faits.
01:00:27 Il faut mettre le paquet et ne pas avoir peur des émeutes.
01:00:30 Enfin, depuis quand l'État doit-il reculer ?
01:00:32 Ben, depuis toujours.
01:00:33 Vous faites un constat d'impuissance, là.
01:00:35 C'est pas impuissance, c'est l'État qui recule depuis toujours.
01:00:37 C'est pas moi qui fais un constat d'impuissance, je peux vous lire.
01:00:39 Je dis simplement que...
01:00:40 J'inverse la question.
01:00:41 Depuis quand l'État ne recule pas ?
01:00:43 Je dis...
01:00:44 Il recule depuis trop longtemps ?
01:00:45 Oui, voilà.
01:00:46 Vous avez raison.
01:00:47 Et c'est précisément ce que dit André Vallini.
01:00:48 C'est-à-dire que l'État recule par peur des émeutes.
01:00:49 C'est exactement.
01:00:50 Emmanuel Macron avait la peur bleue de la guerre civile.
01:00:52 Il le disait manifestement en privé.
01:00:54 Donc, si vous voulez, quand on a peur que ça déborde, eh bien, on laisse la cocotte minute.
01:00:58 Et puis, on se met à trop y toucher parce que les trafiquants, mine de rien, tiennent quand même un peu le quartier.
01:01:03 Donc, on va s'arranger avec le réel et on va pas changer.
01:01:05 À quel prix ?
01:01:06 Il faut en finir avec ça.
01:01:07 À quel prix ?
01:01:08 Franchement, la question se pose, hein.
01:01:09 Non, mais...
01:01:10 Ça veut dire quoi, à quel prix ?
01:01:11 À quel prix ?
01:01:12 Je sais pas.
01:01:13 Si vous dites que ça risque de perturber tout un écosystème...
01:01:16 Et alors ?
01:01:17 Pardonnez-moi, mais s'il y a des règles...
01:01:18 Oui, mais parce que nous, on n'habite pas à certains quartiers.
01:01:20 S'il y a des règlements de comptes pour certaines...
01:01:22 Et alors ?
01:01:23 Vous voyez, Sonia, vous-même, vous reculez.
01:01:25 Mais je pense...
01:01:27 Oui, mais les gouvernements passés ont tous reculé les mains derrière les yeux.
01:01:31 Mais en vrai, il est pas facile.
01:01:32 Effectivement, on nous a promis le quartier, on l'attend encore.
01:01:34 Là, vous avez raison.
01:01:35 Là, ce qui est très intéressant aujourd'hui, c'est que tout le monde est d'accord.
01:01:40 Aujourd'hui, il y a quand même un consensus parce que les faits sont tellement évidents.
01:01:45 Bon, maintenant qu'il est vrai, et là, vous êtes sur des...
01:01:50 Je dirais sur des élans clémencistes, mais moi, je vous rejoins totalement.
01:01:56 Il faut y aller.
01:01:57 Il faut user de la force dans un cadre juridique donné.
01:02:00 Mais il y aura confrontation.
01:02:01 De toute façon, dans ce pays, la confrontation, elle est inévitable d'un point de vue idéologique.
01:02:07 Elle sera inévitable également sur le terrain.
01:02:09 Mais pardonnez-moi...
01:02:11 Non, non, non, vous en voyez pas.
01:02:12 Pardonnez-moi.
01:02:13 Ça s'appelle le monopole de la violence légitime.
01:02:16 Oui, et alors ?
01:02:17 Il n'y a plus.
01:02:18 Il n'existe plus.
01:02:19 Déjà, il faut le rétablir.
01:02:20 Non, mais avant de dire...
01:02:21 Dans certains quartiers, vous êtes d'accord qu'il n'existe plus ?
01:02:24 Les policiers sont...
01:02:25 Avant de dire, on va...
01:02:26 Mais je vous assure, dans ce que j'essaie de vous dire...
01:02:28 Vous avez vu Bac Nord ?
01:02:29 Oui.
01:02:30 Il y a des policiers qui y vont, hein ?
01:02:32 Oui.
01:02:33 Et il faut les encourager.
01:02:34 Alors, ils y vont, mais puisque vous avez vu le film, qu'est-ce qui s'est passé à la fois pour leur hiérarchie et après ?
01:02:38 Est-ce qu'ils se sont retrouvés ?
01:02:40 Oui.
01:02:41 Ils vous disent tous que c'est le tonneau des Danaïdes et le rocher de Sisyphe à la fois.
01:02:44 C'est-à-dire qu'ils vident l'océan à la petite cuillère et en même temps, ils mettent un gars dehors, le lendemain, il faudrait arrêter.
01:02:50 Et puis moi, je vois quand même des choses évoluer sur le plan national.
01:02:53 Là, nous avons un journaliste qui a fait un reportage sur le krach à Marseille.
01:02:56 On dit que depuis un an, ça explose, le krach à Marseille.
01:02:58 Moi, j'ai souvenir du ministre de l'Intérieur qui avait été au Sénégal pour mettre de l'ordre là-dedans.
01:03:03 Alors, en même temps, on n'avait pas le droit de dire, parce que ça aurait froissé, que c'était des Sénégalais qui tenaient l'essentiel du trafic.
01:03:10 Ça, c'était interdit.
01:03:11 C'était pas gentil.
01:03:12 Et je vois que non seulement ça n'a pas reculé, mais maintenant, on retrouve à Marseille une explosion.
01:03:17 Donc si vous voulez, non seulement on ne fait rien, mais ça continue à avancer.
01:03:22 Mais à la même enseigne, quand vous avez des Nigérians qui terrorisent des populations dans des quartiers que l'État n'intervient pas.
01:03:32 Mais dites quel quartier.
01:03:34 Ils terrorisent aussi des Français d'origine immigrée, etc.
01:03:37 Exactement, dans l'occurrence, d'ailleurs.
01:03:38 Pourquoi je donne souvent l'exemple général de la petite Sokaïna ?
01:03:41 Parce que ça nous a tous traumatisés, cette fille, qui est l'exemple même de la méritocratie enseignante, pardonnez-moi, étudiante, en droit.
01:03:50 Dans sa chambre, elle était en train d'étudier, elle reçoit une balle dans la tête.
01:03:53 Sa mère rentre dans la chambre et elle voit une scène de guerre.
01:03:55 Elle dit "mais on n'est plus en France, on est en Colombie".
01:03:58 Mais c'est-à-dire que cette femme a quitté un pays pour offrir à sa fille une autre vie, et elle la trouve morte alors qu'elle ne participe pas à des trafics.
01:04:05 Donc si vous mettez un coup de pied dans la fourmilière, vous allez avoir tout ça aussi.
01:04:08 Oui, mais par contre, si on met un coup de pied dans la fourmilière, et là je rejoins ce que disait Bertrand Cavalier,
01:04:12 c'est un service que nous rendons à nos compatriotes qui vivent dans ces quartiers-là, dont certains sont issus de l'immigration.
01:04:18 Nous leur rendons ce service et c'est demandé.
01:04:20 Tout ça est documenté, il y avait un excellent papier, il n'y a pas si longtemps je crois, dans Marianne,
01:04:23 où il y avait des témoignages de personnes qui habitaient justement les quartiers nord de Marseille précisément,
01:04:27 et qui décrivaient l'enfer de leur vie.
01:04:30 La crainte lorsqu'ils sortent les poubelles, la crainte pour leur voiture qui peut être brûlée, la crainte d'un xième règlement de compte.
01:04:37 Donc ils attendent aussi de l'État le rétablissement de ce monopole de la vie en société.
01:04:41 Il faut des pots cassés avant, c'est-à-dire qu'on ne donne pas l'impression qu'il suffit de dire "autorité, autorité, autorité" pour que ça marche.
01:04:46 Les pots cassés dès lors que vous aurez l'action de vie force qui sera cadrée sur le plan juridique,
01:04:51 puisqu'il y a quand même un code d'assurance intérieure, il y a un code pénal.
01:04:55 Mais je vous dis simplement, la confrontation est inévitable, elle devrait être assumée par l'État,
01:05:01 parce que l'État doit conserver le monopole.
01:05:04 Oui, parce que les policiers, il faut des ordres clairs.
01:05:06 Mais les policiers et les gendarmes...
01:05:08 Pardonnez-moi, Paul, là là là...
01:05:10 Attention Sonia !
01:05:12 Non, ils sont dans le même combat.
01:05:14 Non mais j'y pense tout le temps quand je le dis.
01:05:16 Ils sont dans le même combat.
01:05:17 Mais ils sont en attente.
01:05:19 Mais je vous indique une chose.
01:05:21 Est-ce que vous avez regardé l'évolution des équipements des gendarmes et des policiers en 15 ans ?
01:05:25 Même en 50 ans, c'est...
01:05:27 Non mais c'est révélateur.
01:05:28 Il y a 20 ou 30 ans, chemisette, les textes maintenant, ces gilets...
01:05:32 Oui, c'est vrai.
01:05:33 Et il y en a qui voudraient les désarmer.
01:05:35 Non, non, j'y ai pas de désarmement, même des armes automatiques.
01:05:38 Parce que...
01:05:39 Ça montre l'intensité de la violence.
01:05:40 Ça montre bien qu'il y a un vrai problème de fond dans ce pays.
01:05:43 Mais attendez, moi j'ai une question à poser, parce qu'il y a un gendarme et un policier, c'est rare, sur le même plateau.
01:05:48 Est-ce qu'il est midi moins quart ou est-ce qu'il est midi et quart ?
01:05:51 Si on fait fi des cris d'orfraie de l'ultra-gauche, est-ce qu'il y a encore quelque chose à faire ?
01:05:57 Si un gouvernement qui est capable de faire fi de ça, du magistère moral de la gauche qui va crier, est-ce qu'on peut encore agir ?
01:06:03 Oui, il est midi moins quart.
01:06:05 Il y a un gouvernement qui est capable de dire qu'il faut soutenir l'Ukraine et qui monte en gamme dans ce discours.
01:06:11 Je demande simplement que déjà, on défende le précaire et français, tout en ayant pour moi...
01:06:18 Donc on est capable ?
01:06:19 Non, mais on a tous les moyens pour agir.
01:06:21 Mais je rejoins quand même, on est comme dans un état de droit, il ne faut pas non plus qu'il y ait un effet boomerang
01:06:26 où on remette en cause nos principes fondamentaux.
01:06:28 Il faut agir dans le cadre de nos principes.
01:06:30 On va écouter Grégory Joron dans quelques instants.
01:06:33 On va retourner voir l'Orpara qui voulait réagir sur les habitants,
01:06:36 parce que ça ne peut pas être aussi une variable d'ajustement.
01:06:38 Au contraire, une courte pause et on se retrouve.
01:06:41 Puis d'autres sujets à vous soumettre.
01:06:43 Merci d'être avec nous. Dans quelques instants, nous parlerons de la liste aux Européens de la France insoumise
01:06:53 avec la présence en septième position de Reema Hassan, ouvertement pro-Hamas.
01:06:58 En tous les cas, elle juge que le Hamas est un mouvement de résistance.
01:07:02 Et puis sur son compte, sur ses réseaux, elle parle et elle reprend ce slogan du fleuve à la mer.
01:07:09 Donc la suppression de l'État d'Israël.
01:07:11 Vous nous direz quelles conséquences aussi d'avoir cela en France et sur une liste aux Européennes.
01:07:16 Mais tout d'abord, on va rester sur Marseille.
01:07:18 On va écouter l'un des extraits de cette commission d'enquête avec beaucoup de choses qui ont été dites.
01:07:22 La mexicanisation de la ville, l'explosion des règlements de comptes.
01:07:26 Malheureusement, on le vit, si je puis dire, à distance.
01:07:29 Écoutons une réaction.
01:07:31 L'explosion des règlements de comptes en 2023 s'est traduit pour le siège et l'instruction en particulier
01:07:37 par une augmentation considérable du nombre d'ouvertures d'informations judiciaires liées à ces assassinats ou tentatives d'assassinats.
01:07:45 En 2022, il y avait eu 36 ouvertures et on est passé en 2023 à 69 ouvertures d'informations judiciaires
01:07:53 liées à ces assassinats ou tentatives d'assassinats.
01:07:56 Soit presque un doublement avec une moyenne de 5 ouvertures d'informations judiciaires par mois,
01:08:02 dont 80% relève du conflit entre la DZN Mafia et la IODAS.
01:08:08 Alors Grégory, je ne voudrais pas faire du mauvais esprit, mais quand même,
01:08:11 je me dis que dans un pays où il a été facile de contrôler les gens en période de Covid, 150 bornes,
01:08:17 tu peux quand même contrôler plus des délinquants que des honnêtes citoyens.
01:08:20 Mais c'est peut-être de la démagogie, donc ce n'est pas mon...
01:08:23 Oui, c'est possible.
01:08:24 Oui, mais bon, vous êtes arrivé à mettre un pays sous cloche, il faut bien arriver à mettre certains quartiers aussi sous contrôle.
01:08:31 C'est très compliqué.
01:08:33 Oui, très compliqué, parce qu'encore une fois, il y a cet équilibre à trouver entre notre état de droit,
01:08:39 que je pense qu'il faut choyer et évidemment garantir, mais aussi, je le répète,
01:08:44 cette asymétrie des moyens qui nous sont donnés par rapport à l'adaptation des trafics en drogue.
01:08:48 En fait, la clé, elle est là.
01:08:50 Entrer avec des blindés alors ?
01:08:51 Je pense que demain, on devra, si rien, si en fait, pour le coup, il n'y a pas de choc et de changement de logiciel,
01:08:57 alors c'est des mots que tout le monde répète en boucle, mais nous, notre réalité de terrain,
01:09:00 déjà, ça fait plaisir d'entendre des magistrats dire ce qu'on dit depuis des mois, voire des années.
01:09:04 Il y a peut-être ce décalage de temps et tant mieux que la parole se libère clairement,
01:09:09 parce que j'espère que demain, il y aura une prise en compte et en premier lieu, dans la justice.
01:09:14 Et je ne parle pas de l'action de la justice, je parle des moyens qu'elle a pour pouvoir finalement transformer le travail des policiers.
01:09:22 Aujourd'hui, encore une fois, je le répète, on est empêchés parce qu'on est empêtrés par de la procédure pénale,
01:09:27 par des lourdeurs administratives, pour de la saisie d'avoirs criminels,
01:09:30 par une vision tout simplement de ce qu'on doit mettre en place pour lutter contre des trafics qui,
01:09:35 si on ne fait rien, déstabiliseront nos États.
01:09:38 C'est une réalité parce que plus on perd du temps, plus il gagne de l'argent et à la fin, tout le monde a un prix.
01:09:43 Premièrement. Et ensuite, ils se militarisent de plus en plus, ils vont tenir leur territoire
01:09:49 et demain, les policiers et gendarmes devront avoir des blindés pour aller les chercher.
01:09:52 Ça, c'est une réalité.
01:09:53 Mais pardonnez-moi, mais là, vous décrivez des terrains de guerre.
01:09:55 Mais en fait, ça sera ça demain. Regardez depuis 20 ans l'évolution. L'évolution s'accélère, surtout, c'est ça qu'il faut noter.
01:10:01 C'est l'accélération. On peut se dire, tant pis, ça sera dans 20 ans. Moi, je pense que c'est dans moins de 10 ans, ce qui va nous arriver.
01:10:07 C'est demain.
01:10:08 C'est demain.
01:10:09 Sur la saisie des avoirs criminels, je suis allé en Italie pour le Conseil de l'Europe.
01:10:12 J'ai fait une mission parce que l'Italie est un pays qui est en avance sur beaucoup d'autres pays d'Europe en matière de saisie des avoirs criminels.
01:10:18 Là-bas, ça va très vite. On saisit les avoirs criminels dont on soupçonne qu'ils ont été acquis illégalement, des voitures de luxe, des villas, des yachts, des bateaux, etc.
01:10:27 On les gèle, on les revend, on les revend et l'argent va aider les associations qui luttent contre la drogue.
01:10:34 Sans procédure.
01:10:35 Avant que la procédure ne soit terminée.
01:10:37 C'est une façon de bafouer la présomption d'innocence.
01:10:40 Mais 9 fois sur 10, la procédure conclue à la culpabilité.
01:10:43 Incroyable.
01:10:44 9 fois sur 10, la procédure conclue à la culpabilité de celui qui a été saisi.
01:10:49 Et quand il arrive qu'il soit innocenté, c'est très rare, on le rembourse.
01:10:54 Mais ça va très vite en Italie.
01:10:55 C'est très dissuasif parce que les voyous, les trafiquants, notamment les gros bonnets, sont très attachés aux biens matériels.
01:11:01 Les voitures de luxe, les montres de luxe, les villas de luxe, les bateaux de luxe.
01:11:05 Moi j'avais préconisé dans mon rapport au Conseil de l'Europe que la France s'inspire de l'exemple italien.
01:11:11 Pas assez.
01:11:12 Mais ceux qui sont au RSA, je crois qu'il a totalement raison.
01:11:16 Lorsqu'on tombe sur des gars qui sont au RSA et qui ont des sites externes de richesse en train de vivre,
01:11:22 vous ne pouvez pas imaginer, attendez, ce n'est pas la peine de faire une procédure qui va durer 3 ans.
01:11:27 Nous sommes d'accord, Général.
01:11:28 On va rejoindre l'or par or.
01:11:29 Je voudrais qu'on parle aussi...
01:11:32 On peut tout...
01:11:35 L'or par or, vous voudrez nous parler des habitants, parce que tout à l'heure nous avons parlé aussi, attention, des effets...
01:11:41 Eh bien si, parce que pour l'instant, tout ce qui est dit, on a déclaré une guerre, aucune guerre n'a été déclarée.
01:11:47 Vous, vous l'a déclarée, si je puis dire, en tout cas vous la menez sur le terrain.
01:11:51 Mais la vraie guerre idéologique, culturelle, elle n'est pas déclarée.
01:11:55 Pour les habitants, revenons sur ça, l'or par or, ils sont en demande, évidemment,
01:11:59 elles sont les premières victimes, souvent, de ces trafics et de l'hyper-violence autour.
01:12:04 Alors c'est simple, quand on arrive à rencontrer ces habitants et à leur poser des questions,
01:12:10 des gens en général, ils témoignent à visage caché, parce qu'ils ont peur des représailles,
01:12:16 et ce qu'ils se disent systématiquement, c'est qu'ils se sentent abandonnés.
01:12:20 Mais il faut quand même souligner que certains arrivent à se mobiliser.
01:12:23 Notamment ces mères, ces tantes qui ont perdu un fils, un neveu,
01:12:27 qui ont réussi à monter une ou deux associations comme Stop Assassina ou encore Conscience.
01:12:32 Et ces femmes, chaque fois qu'il y a un assassinat, parce qu'elles ne veulent pas parler de règlement de compte,
01:12:36 pour elles il s'agit d'assassinat, elles se rassemblent autour des familles pour les soutenir,
01:12:41 et elles défilent pour dénoncer cette situation.
01:12:43 Et surtout, elles demandent à ce que la police et la justice aient plus de moyens
01:12:47 pour enquêter et pour interpeller les auteurs présumés des tirs qui ont provoqué la mort d'un neveu
01:12:52 ou d'une nièce. Et je pense que c'est important de le souligner.
01:12:55 Ils se sentent certes abandonnés, mais certains arrivent à se mobiliser.
01:12:58 Et ces femmes, notamment quand elles défilent, demandent aux gens dans la rue
01:13:01 "Mais rejoignez-nous", notamment pour le défilé,
01:13:04 eu égard au décès de la petite Sokhaina d'une balle perdue.
01:13:07 On était dans la rue et elles demandaient aux gens de se rassembler,
01:13:10 mais là on voit tout de même que c'est compliqué.
01:13:12 Peu de gens s'arrêtaient dans la rue pour les rejoindre, malgré le haut-parleur,
01:13:15 malgré tous qu'elles dénonçaient.
01:13:17 Donc leur travail est lent et long, mais elles s'accrochent et elles sont très courageuses.
01:13:21 Merci de le rappeler. C'est très juste leur parole,
01:13:24 en notre correspondance à Marseille. Je salue votre travail.
01:13:27 C'est comme ça qu'on arrive à essayer d'avoir des débats, si je puis dire,
01:13:32 équilibrés sur une situation pour laquelle des magistrats faudra vraiment,
01:13:36 je crois que ce jour, on va le retenir, on tirer la sonnette d'alarme
01:13:39 avec des mots extrêmement lucides.
01:13:42 Alors là, la lucidité a manqué. Parce que quand même politiquement,
01:13:46 au-delà de la figure dont on va vous parler, je pense qu'il y aura un avant et un après.
01:13:50 Qui est Rima Hassan ?
01:13:52 Rima Hassan, d'abord, c'est une jeune fille intelligente, c'est une jeune fille engagée.
01:13:57 Une jeune fille, c'est une femme.
01:13:59 Et c'est aussi quelqu'un qui reprend souvent le slogan que vous connaissez
01:14:02 "from the river to the sea", c'est-à-dire en fait, une libération de tous les...
01:14:07 si je puis dire, en tous les cas, une suppression, tout simplement,
01:14:09 un effacement de l'état d'Israël.
01:14:12 Voilà, "from the river to the sea", on veut libérer tous les Palestiniens,
01:14:16 ceux des camps, ceux de Gaza, ceux de Jérusalem, ceux de la Cisjordanie,
01:14:19 ceux d'Israël et tous ceux de la diaspora.
01:14:22 Notre débat ne consiste pas à dire que cette femme, qui est aujourd'hui sur la liste,
01:14:27 elle est fie aux Européennes, elle n'a pas à être pro-palestinienne, pas du tout,
01:14:30 c'est son droit, etc. Là, c'est autre chose.
01:14:33 Là, elle milite contre Israël.
01:14:35 Qu'est-ce que ça dit politiquement ?
01:14:36 Pour l'effacement d'Israël.
01:14:37 Pour l'effacement d'Israël.
01:14:38 Qu'est-ce que cela dit politiquement pour la France insoumise ?
01:14:41 C'est très intéressant parce que la France insoumise tombe le masque.
01:14:45 C'est-à-dire que la France insoumise dévoile son funeste dessin, son funeste projet,
01:14:51 qui est celui, comment dirais-je, d'aller chercher, d'aller attirer l'électorat musulman,
01:14:56 ou en tout cas, ce qu'il croit être l'électorat musulman.
01:14:59 Et eux qui passent leur temps à dire qu'il ne faut pas stigmatiser,
01:15:02 qu'il ne faut pas essentialiser, qu'il ne faut pas coller d'étiquette sur les gens,
01:15:05 eux collent une étiquette sur les musulmans de France,
01:15:08 pensant, présageant, présumant que les musulmans de France sont pro-Hamas.
01:15:13 Par conséquent, le signal qui est envoyé par la France insoumise avec cette présence sur la liste,
01:15:20 c'est "Regardez, nous aussi avons dans nos rangs un certain nombre de personnalités
01:15:25 qui sont proches des thèses du Hamas".
01:15:28 Alors, effectivement, c'est une stratégie électoraliste.
01:15:30 Moi, je ne crois pas, alors je vois peut-être que certains ici ne seront pas d'accord avec moi,
01:15:33 moi je ne crois pas que, par exemple, Jean-Luc Mélenchon soit devenu,
01:15:36 comme le dit Dupond-Moretti, un antisémite.
01:15:39 Je ne pense pas que Jean-Luc Mélenchon croit sincèrement ce qu'il dit
01:15:42 et qu'il soit un soutien actif ou passif du Hamas.
01:15:45 Je ne crois pas tout ça.
01:15:46 Par contre, je pense que c'est un cynique, un calculateur politique
01:15:50 et qu'il a envie de s'appuyer sur cette électorat-là,
01:15:52 stratégie qui, d'ailleurs, est partagée par plusieurs parties de gauche en Europe,
01:15:56 autant qu'en Belgique, ils ont fait cela.
01:15:58 Et qu'à un moment donné, la gauche, l'extrême gauche belge,
01:16:01 finit par être remplacée par des représentants de l'islamo-religion.
01:16:04 Mais jusqu'où va le cynisme électoral ?
01:16:06 Parce que cette femme, Rima Hassan, qui est franco-palestinienne,
01:16:10 me semble-t-il, oui, j'en suis sûre, elle est franco-palestinienne,
01:16:13 elle dit que le Hamas mène une action légitime.
01:16:16 Elle pense que le Hamas mène une action légitime.
01:16:19 Donc attention, parce que là, on passe à autre chose.
01:16:22 Jusque-là, la France insoumise disait que ce n'est pas un mouvement terroriste,
01:16:26 c'est un...
01:16:28 - D'Alexandre Poudault, sur le Hamas, je me souviens,
01:16:32 il avait parlé de mouvement de résistance.
01:16:34 - Oui, mouvement de résistance.
01:16:35 Mais là, c'est-à-dire, il mène une action légitime.
01:16:37 C'est-à-dire que ça, ça ne va pas aller loin.
01:16:39 - Non, mais c'est vrai que c'est très intéressant de voir
01:16:43 que la France insoumise est sortie de l'ambiguïté sur ce sujet-là.
01:16:47 Ça fait quand même des années que la France insoumise a décidé,
01:16:50 une certaine gauche a décidé de remplacer le prolétariat français
01:16:54 par un électorat de substitution qui est immigré.
01:16:57 Je dirais presque que ça date de la guerre d'Algérie,
01:17:00 parce qu'il y a eu presque une figure christique dans la personne
01:17:04 de l'Algérien opprimé.
01:17:06 Tout s'est décliné ainsi.
01:17:10 Mais là, c'est vraiment clairement assumé.
01:17:13 Et je crois que c'est vraiment nouveau.
01:17:16 C'est complètement décomplexé.
01:17:18 Je voulais simplement revenir à un truc,
01:17:20 parce qu'il n'y a pas que la France insoumise qui pose quelques problèmes.
01:17:22 Quand vous voyez que cette jeune femme a été reçue à l'ENS,
01:17:27 comme Judith Butler, qui a été reçue à l'ENS,
01:17:31 est-ce que Sylvie Retailleau, c'est quand même de la fonction publique,
01:17:34 c'est de l'enseignement supérieur ?
01:17:37 - Qui ? - Sylvie Retailleau.
01:17:40 Vous voulez vous moquer de moi et d'elle ?
01:17:43 Est-ce qu'elle a bougé ? Est-ce qu'on l'a entendu ?
01:17:46 Donc si vous voulez, la France insoumise a cessé l'ambiguïté de ce côté-là,
01:17:50 mais il y en a d'autres qui sont extrêmement ambigües sur ce sujet-là.
01:17:54 - Sortons du cadre un moment franco-français,
01:17:57 parce que vous dites qu'ils visent une population en grande partie musulmane,
01:18:01 mais vous avez le reste du monde qui ne pense pas comme l'Occident, je dis au passage.
01:18:05 - C'est ça. - Ah bah si, il y a ce qu'on appelle le Sud global,
01:18:08 - Ah oui, le Sud global. - Si, André Valigny jouait.
01:18:11 - En partie. - Vous avez beaucoup qui estiment que là,
01:18:14 l'action d'Israël n'est plus du tout légitime.
01:18:17 - Oui, c'est vrai qu'on peut estimer ça sans être pro-Hamas.
01:18:20 - On peut estimer que l'action d'Israël va trop loin, sans être pour autant pro-Hamas,
01:18:24 et commettre des excès comme cette dame qui est sur la liste de la France insoumise.
01:18:29 - Oui, mais pardonnez-moi, des populations dans d'autres pays,
01:18:32 sur la nuance, c'est plus compliqué. - Oui, c'est vrai.
01:18:35 Mais je trouve que Paul et Gabriel, pour une fois, font preuve d'une grande naïveté.
01:18:39 Quand vous dites que le masque est tombé, non, le masque n'est pas tombé.
01:18:42 Moi, j'ai toujours considéré depuis des mois et des mois, notamment depuis le 7 octobre,
01:18:46 que la France insoumise était du côté du Hamas.
01:18:49 - Depuis le 7 octobre, le masque est tombé. Peut-être que nous sommes mal exprimés.
01:18:52 - Ah oui, donc le masque est tombé cette fois-ci, définitivement.
01:18:55 Le masque du fait qu'il faut obtenir la balance égale entre les Palestiniens et les Israéliens.
01:19:01 Ce n'est pas vrai. La France insoumise est clairement du côté, non pas des Palestiniens,
01:19:05 parce qu'on est tous conscients que les Palestiniens rencontrent un problème
01:19:08 et qu'il faut un État palestinien, mais du côté du Hamas.
01:19:11 Donc le masque continue de tomber, et je pense que la présence de cette dame
01:19:14 sur la liste des insoumis augure de beaucoup de dérapages.
01:19:18 La campagne européenne, intéressante à suivre.
01:19:21 - Oui, je pense que c'est un piège, parce que ça polarise tellement le débat
01:19:26 qu'aujourd'hui quand vous venez et vous dites qu'il faut quand même penser
01:19:30 à la situation des Palestiniens, à ce qui se passe à Gaza,
01:19:32 à ce qui est en train de se passer à Rafah et en Cisjordanie,
01:19:36 ça devient plus audible.
01:19:39 - C'est ce qui est terrible avec le conflit israélo-palestinien, c'est qu'on est dans un paniquéisme extraordinaire.
01:19:42 C'est-à-dire que du moment où vous allez dire qu'on a le souci des populations civiles,
01:19:46 on a le souci de cette riposte israélienne qui peut-être là doit aller vers un cessez-le-feu,
01:19:50 il y a la position des Américains, il y a des choses qui sont dites là-dessus.
01:19:53 Et on peut le dire et le penser, moi par exemple j'ai beaucoup de compassion
01:19:56 à l'égard du peuple palestinien et ce qu'il subit notamment à Gaza.
01:19:58 Pour autant, ça ne fait pas de moi un pro-hamas, voyez-vous.
01:20:01 Et de la même manière, on peut et on doit à mon avis,
01:20:04 condamner avec la plus grande indignation et la plus grande fervorité les pogroms qui ont subi le 7 octobre.
01:20:08 - Mais ça nous piège tous.
01:20:09 - Il y a quelque chose qui est très assidu au-delà de cette personne,
01:20:12 qui apparaît très moderne, pas mis en CP etc.
01:20:16 - C'est souvent le cas pardonnez-moi des Palestiniennes.
01:20:19 - Oui, peut-être pas à Gaza.
01:20:22 - Bien sûr pas à Gaza, mais là on ne parle pas de quelqu'un qui est palestinien.
01:20:26 - Non j'entends bien, mais la femme palestinienne sous la férule du Hamas...
01:20:30 - Des Afghanes comme les Palestiniennes et d'autres, quand elles peuvent partir.
01:20:33 - Mais vous avez une tradition laïque également, vous avez eu un courant laïque.
01:20:35 - Voilà, c'est ce que je voulais dire.
01:20:36 - Qui à mon avis n'est plus majoritaire aujourd'hui.
01:20:38 - C'était l'époque d'Arafat, mais ce n'est plus tout à fait le cas aujourd'hui.
01:20:42 - Avec d'ailleurs une émanation terroriste de Georges Abbach.
01:20:45 - Exactement.
01:20:46 - Et c'était des laïcs.
01:20:47 - C'est une autre génération qui ne fait plus partie de cette tradition-là.
01:20:50 - Oui, mais elle défend quand même le Hamas.
01:20:53 - Oui, ce qui est intéressant c'est que le défi des perceptions, c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
01:20:58 et c'est un énorme problème pour Israël, c'est-à-dire qu'y compris dans les pays occidentaux
01:21:03 où les opinions étaient massivement favorables à Israël,
01:21:06 on assiste à une érosion de ce soutien.
01:21:09 Il y a tout un travail dans la communication, dans la guerre informationnelle,
01:21:12 et elle est une actrice de cette guerre.
01:21:16 - En général, logiquement, le soutien s'érode à mesure que la guerre progresse.
01:21:20 C'était pareil par exemple dans le soutien des Français à l'égard de Zelensky et d'Ukraine.
01:21:23 Donc il n'y a pas que la propagande.
01:21:26 - Oui, mais là ça nourrit des générations et des générations.
01:21:28 - Oui, oui.
01:21:29 - Et puis je trouve que là aussi, il y aurait un principe de précaution à avoir.
01:21:33 Nous savons qu'il y a des pays où culturellement règne un antisémitisme certain
01:21:39 et qui a été ranimé ces derniers mois de façon extrêmement forte pour des générations,
01:21:43 comme le précise Sonia.
01:21:46 Eh bien, si nous voulons garantir aux Juifs français d'être protégés,
01:21:51 eh bien il ne faut pas laisser ouvertes nos frontières de façon inconsidérée
01:21:56 pour faire venir cette population.
01:21:58 - Mais déjà...
01:21:59 - Il y a beaucoup de fois arrêtés.
01:22:00 - Mais là, Dominique Bernard a été la...
01:22:01 - Alors, c'est très intéressant, mais il y a une chose dans votre discours, Gabrielle.
01:22:04 Je pense qu'il y a peut-être une fragilité, mais dites-moi si vous êtes d'accord.
01:22:07 Même si vous arrêtez tout ça, il y a tout ce que...
01:22:10 - Ah, déjà, parce que c'était ouvert avant.
01:22:12 - Mais il n'y a pas...
01:22:13 Mais il y a quand même un vrai sujet.
01:22:15 Entre antisionisme et antisémitisme aujourd'hui,
01:22:18 est-ce que vous considérez que c'est la même chose ?
01:22:20 Et dans ce cas-là, est-ce qu'on peut interroger quand même
01:22:23 ce qui est en train de se passer à la politique d'Israël sans être qualifié d'antisémite ?
01:22:26 - Non, mais le problème, Sonia, c'est qu'autour d'un plateau,
01:22:29 nous pouvons l'interroger, ces questions-là, entre intellectuels, éclairés, citoyens...
01:22:34 - Oui, mais enfin, je ne veux pas dire que les autres ne le sont pas.
01:22:36 - Mais le problème, c'est qu'aujourd'hui, il y a clairement, pour beaucoup de monde,
01:22:39 une jonction entre antisémite...
01:22:41 - Mais on ne peut pas, nous, avoir le monopole de...
01:22:43 - Non, non, non, non, mais ce que je veux dire, c'est qu'aujourd'hui,
01:22:45 nous gardons une limité nue qui n'est pas comprise par...
01:22:48 - Oui, mais quand vous allez... Là où je vous rejoins totalement,
01:22:51 c'est que quand j'étais au Proche-Orient,
01:22:53 quand dans la rue, on parle du juif,
01:22:55 mais c'est pas avec beaucoup d'affection, hein.
01:22:59 - Ben voilà, nous ne nous voilons pas la face.
01:23:01 - Non, mais quand vous faites venir des populations de façon massive,
01:23:04 comme c'est le cas, vous avez une résonance qui va bouger.
01:23:09 - Enfin, Général, et peut-être qu'on peut régler,
01:23:11 on peut, c'est un vœu pieux, aussi, avoir deux États,
01:23:14 peut-être qu'on aurait évité tout ça.
01:23:16 - Ça, la solution à deux États, j'en vois pas d'autre, bien sûr.
01:23:19 - Je n'essaie de réfléchir sur le long terme.
01:23:21 Qu'est-ce qui a nourri aussi ?
01:23:23 Il y a un aspect culturel qui n'est pas à nier,
01:23:25 malheureusement, venant de certains pays, je le sais,
01:23:27 mais est-ce qu'une situation depuis tellement longtemps...
01:23:29 - Je ne dis jamais Maniqueen, mais simplement,
01:23:31 ce que je veux dire, c'est qu'aujourd'hui, nous autres,
01:23:34 il faut que nous ayons l'humilité d'essayer de régler les problèmes
01:23:37 à l'échelle de notre propre pays, pour commencer,
01:23:39 avant de vouloir régler les problèmes du monde entier.
01:23:41 Et il me semble que le principe de précaution
01:23:43 que nous avons pour tous les sujets, nous devrions l'avoir
01:23:46 de manière migratoire, par égard, pour commencer,
01:23:49 par ceux qui sont menacés par cet anticipation.
01:23:51 - Mais il y a un continuum entre le monde entier et notre pays,
01:23:54 désormais, et ça rejoint notre débat de pêleur sur la mondialisation,
01:23:56 c'est que notre pays et le monde entier, ça n'existe plus.
01:24:00 Maintenant, grâce notamment à Emmanuel Macron
01:24:02 et à tous ses prédécesseurs, le monde, c'est la France,
01:24:04 et la France, c'est le monde.
01:24:06 Par conséquent, une étincelle, le battement d'aile d'un papillon,
01:24:09 comme dirait l'autre, à l'autre bout du monde,
01:24:11 ça a des répercussions dans nos quartiers en France.
01:24:13 Ce qui s'est produit le 7 octobre, effectivement,
01:24:15 s'est produit en Israël, mais la ramification en France,
01:24:18 en quelques heures, elle est là.
01:24:20 - Vous avez une limite à l'exercice, c'est qu'aujourd'hui,
01:24:22 ce qui prévaut de part et d'autre, c'est une vision religieuse de l'histoire.
01:24:26 - Il faut ajouter tout simplement que la France est le pays d'Europe
01:24:29 qui compte le plus de Juifs et le plus de Musulmans.
01:24:31 Donc ce conflit a des résidences très fortes en France,
01:24:33 sur l'Isle d'Or, en Italie, en Allemagne.
01:24:35 - Absolument.
01:24:37 - C'est passionnant, parce qu'on pourrait continuer,
01:24:39 on peut continuer après aussi.
01:24:41 - On aurait préféré avec vous...
01:24:43 - Ceux qui rasent les murs en France sont les Juifs, aujourd'hui.
01:24:45 - Les titres, avec des actes antisémites en explosion,
01:24:48 on leur appelle le quotidiennement.
01:24:50 Les titres avec vous, cher Michael.
01:24:52 - Jordan Bardella s'oppose fermement à l'engagement
01:24:54 de troupes militaires françaises dans le conflit contre la Russie.
01:24:57 Une position partagée par les autres chefs de parti,
01:25:00 réunis ce matin à l'Elysée, d'Éric Ciotti à Manuel Bompard,
01:25:02 en passant par Fabien Roussel.
01:25:04 Éric Dupont-Moretti annonce le renforcement des effectifs
01:25:06 au pôle Colclèze du tribunal judiciaire de Nanterre.
01:25:09 Une section unique, créée il y a deux ans,
01:25:11 consacrée aux crimes en série non élucidés.
01:25:13 Le garde des Sceaux a promis l'arrivée d'un quatrième juge
01:25:16 d'instruction à l'horizon 2025.
01:25:18 Et puis des habitants expulsés de leurs logements sociaux
01:25:21 après avoir insulté leur mère.
01:25:23 Gérald Darmanin l'a annoncé sur X le 17 février.
01:25:25 Le maire d'Antet, dans le Nord, et son épouse,
01:25:27 avaient été insultés et menacés de mort
01:25:29 par une dizaine d'individus.
01:25:31 - Merci, Miquel.
01:25:33 Avec vous, Miquel, et toute l'équipe de Midi News,
01:25:35 on va souhaiter un joyeux anniversaire au patron...
01:25:37 - Monsieur Nadia.
01:25:39 - Non, non.
01:25:41 Oui, le grand...
01:25:43 Il y a plusieurs patrons, mais je parlais déjà à Midi News.
01:25:45 Il y a les manettes, là, en régie.
01:25:47 C'est Benjamin Bouchard.
01:25:49 - On fait tous les anniversaires.
01:25:51 De toute façon, on ne se fait pas d'ennemis.
01:25:53 - Il a 28... Non, il a 33 ans.
01:25:55 - Ah, l'âge du Christ.
01:25:57 - Le même que le mien, là.
01:25:59 - Il a 20 ans.
01:26:01 Je t'ai fait un clin d'oeil.
01:26:03 Elle bouge plus, elle a 20 ans depuis toujours.
01:26:05 C'est formidable.
01:26:07 Bonjour, merci.
01:26:09 On vous dit à dimanche.
01:26:11 Dimanche, le grand rendez-vous.
01:26:13 On reçoit Fabien Roussel.
01:26:15 - Ah.
01:26:17 - Il est très bien, Fabien Roussel.
01:26:19 - Bien sûr.
01:26:21 Comme tous les autres invités, d'ailleurs.
01:26:23 - C'est l'homme que la droite aime bien
01:26:25 parce qu'il mange de la viande.
01:26:27 -Merci, à très bientôt.
01:26:28 ...