Le Meilleur de l'info (Émission du 07/03/2024)

  • il y a 6 mois
Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo

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00:00 Bonsoir, bonsoir à tous, merci d'être avec nous pour le meilleur de l'info.
00:03 Dans un instant je vous présenterai mes invités, ceux qui m'accompagneront ce soir.
00:07 Mais pour le moment on va commencer par le mailleur des punchlines de CNews de la journée.
00:13 Et la première concerne le grand dossier de la journée.
00:16 Marseille, capitale de la drogue, la bataille perdue contre les narcos.
00:19 On a entendu plusieurs aux magistrats et aux fonctionnaires de justice le dire.
00:24 Marseille est-elle devenue une narcocité ?
00:27 Réponse de Karim Zredi.
00:30 Si Marseille n'est pas une narco-ville, il y a des narco-arrondissements.
00:34 Vous avez un Marseille idyllique dans certains quartiers, où vous vivez en sécurité,
00:38 où vous avez de bonnes écoles, où vous avez un cadre de vie fantastique,
00:41 une lumière magnifique.
00:43 Et puis vous avez le nord de la ville qui possède ses atouts,
00:47 mais qui est gangrenée par les trafics de drogue.
00:49 Qui vont chercher une main d'œuvre de plus en plus jeune,
00:52 voire une main d'œuvre de personne en situation irrégulière.
00:55 C'est une contagion, il y a même une marseillisation des trafics de stupe partout en France.
01:00 L'une des raisons est expliquée par le général Bertrand Cavanier.
01:04 L'État n'est plus craint, les forces de sécurité, la justice n'est plus crainte.
01:11 Donc c'est revoir tout le système,
01:13 mais c'est vraiment un résultat logique d'une lâcheté rationalisée depuis 40-50 ans.
01:20 L'État impuissant n'aura largement le temps d'en reparler dans un instant.
01:23 Rima Hassan, c'est la polémique du jour.
01:26 La présence sur la liste LFI aux européennes de cette militante qui soutient le Hamas
01:29 fait évidemment polémique.
01:31 Richard Berry était l'invité ce matin de leur découverte.
01:33 C'est terrifiant.
01:36 Rima Hassan.
01:37 Ça ne fait qu'exacerber l'antisémitisme, cette montée de l'antisémitisme.
01:41 Je pense qu'il faut cesser d'amalgamer le Hamas avec les Palestiniens,
01:48 les Juifs avec l'extrême droite de Netanyahou.
01:52 Je pense qu'il faut peut-être penser à un moment donné à une trêve
01:57 pour que ça s'arrête.
01:57 Il faut que les enfants à Gaza puissent manger, vivre.
02:02 Et puis l'autre sujet important de la journée, évidemment, c'est la France.
02:06 Va-t-elle en guerre, si l'on peut dire comme ça, contre Poutine ?
02:09 Emmanuel Macron bontise le torse tout seul.
02:12 François Hollande, qui a rencontré Emmanuel Macron,
02:14 a choisi de tacler son successeur sur sa stratégie,
02:17 juste après sa rencontre à l'Élysée.
02:19 Explication de Philippe Guybert.
02:22 Ma position sur les questions militaires,
02:26 je l'ai montré quand j'étais président,
02:28 c'est que moins on en dit, mieux on agit.
02:32 Il ne se remettra jamais de la fin de son mandat.
02:35 Il n'a pas pu se représenter.
02:36 Il a le sentiment, qui n'est pas entièrement faux,
02:38 qu'Emmanuel Macron l'a trahi.
02:40 Et donc il ne s'en mettra jamais.
02:42 On se remet rarement d'une trahison.
02:44 Bonsoir, Yoann Zay.
02:45 Peut-être qu'on pourra en reparler tout à l'heure.
02:48 C'est vrai que François Hollande n'a pas été sympa hier.
02:51 Il y a beaucoup de choses à dire.
02:53 Il y avait Nicolas Sarkozy, qui a rencontré le président,
02:56 qui n'a pas dit un mot.
02:57 François Hollande a pris un peu de temps.
02:59 Bonsoir, Béatrice Brugère.
03:02 Vous êtes auteur de "Justice, la colère qui monte".
03:06 Voici le livre.
03:07 Vous êtes surtout secrétaire générale syndicat Unité.
03:09 "Magistrat" est faux.
03:10 Et évidemment, on va parler, revenir avec vous longuement
03:13 sur ce qui se passe à Marseille.
03:15 La colère des magistrats est très importante.
03:19 Vous m'avez alerté sur le fait qu'il y aurait demain
03:21 une sans doute...
03:24 - Peut-être.
03:24 - Une tribune de magistrats en colère.
03:28 Et puis, je salue évidemment Elie Korchia.
03:31 Bonsoir, Elie.
03:31 Vous êtes président de la Consitoire centrale de France et avocat.
03:34 Cinq mois.
03:35 Cinq mois depuis le 7 octobre aujourd'hui.
03:37 C'est un anniversaire qu'on n'a pas beaucoup d'ailleurs évoqué
03:39 dans beaucoup de médias, je trouve, aujourd'hui, Elie.
03:42 - C'est vrai.
03:43 - On avait parlé du quatrième mois,
03:45 puisque ça avait coïncidé avec la cérémonie organisée
03:49 par le président de la République.
03:52 Donc, effectivement, on en avait beaucoup parlé.
03:53 Et là, c'est un mois de plus.
03:55 Un mois de plus, un mois, effectivement, très difficile,
03:59 puisqu'il faut le rappeler, en dehors, évidemment,
04:01 de ce qui se passe.
04:02 La réplique d'Israël, suite aux atrocités du 7 octobre à Gaza
04:07 pour démentre les infrastructures du Hamas
04:09 et les leaders du Hamas.
04:10 On sait que c'est terrible ce qui se passe là-bas.
04:12 C'est une guerre difficile, une guerre douloureuse, évidemment.
04:15 Et on pense aux victimes.
04:17 Mais il y a aussi des otages qui sont aujourd'hui détenus,
04:20 toujours détenus, dans les geôles des terroristes du Hamas,
04:23 dans les tunnels qui se trouvent de Gaza à Rafa.
04:27 Et effectivement, il y a ce combat qui est aussi mené par l'armée,
04:29 en parallèle de ce que fait Israël pour essayer
04:32 d'éradiquer les terroristes sur place.
04:34 Il y a ce combat qui est mené pour chaque jour,
04:36 depuis cinq mois, essayer de ramener à la vie ces bébés,
04:40 ces enfants, ces adultes, ces personnes âgées
04:42 qui sont encore détenus par dizaines et dizaines
04:44 sur le territoire là-bas.
04:46 Il n'y a pas de franco-israélien, je le rappelle.
04:47 Bien sûr.
04:47 On en reparlera tout à l'heure.
04:48 Bon, c'est le principal sujet de la journée sur CNews.
04:50 Marseille, ville gangrénée par les narcos.
04:54 Est-ce qu'il est trop tard ?
04:55 Sans doute.
04:55 C'est un magistrat qui le dit, pas un journaliste, pas un policier,
04:58 mais même président du tribunal judiciaire.
05:02 C'est la présidente du tribunal judiciaire de Marseille
05:04 qui le dit devant une commission d'enquête nationale.
05:06 Et ça fait froid dans le dos.
05:09 Je pense que Marseille est la seule ville de France
05:13 gangrénée à ce point par le trafic de drogue,
05:16 l'économie souterraine que ce trafic induit
05:19 et les règlements de comptes qui en découlent.
05:22 Il me semble que cette ville a basculé comme aucune autre
05:25 dans le narcotrafic.
05:27 Le trafic de drogue et les assassinats liés aux stupéfiants
05:29 existent partout en France, mais jamais, à mon sens,
05:33 dans la dimension que ce fléau a pris à Marseille.
05:36 Et c'est ce que nous disent les collègues
05:38 des autres juridictions lorsque nous échangeons avec eux.
05:42 Je crains que nous soyons en train de perdre la guerre
05:44 contre les trafiquants à Marseille.
05:47 Je crains que l'on soit en train de perdre la guerre
05:49 contre les trafiquants à Marseille, Béatrice Bollière.
05:53 Ce qui est intéressant, c'est le cadre de cette déclaration.
05:56 On est devant une commission d'enquête.
05:58 Qui dit commission d'enquête dit dire la vérité.
06:01 Je dis ça parce que tous les magistrats
06:03 n'ont pas l'habitude de parler.
06:05 Et là, on est dans un exercice un peu particulier
06:08 devant, j'allais dire, les parlementaires
06:11 qui posent des questions aux magistrats du terrain.
06:15 Et le magistrat du terrain répond exactement
06:18 en disant ce qu'elle voit et ce qu'elle ressent.
06:20 Et ça, c'est extrêmement intéressant.
06:21 Ça, c'est la première chose.
06:23 La deuxième chose, c'est que le phénomène n'est pas du tout nouveau.
06:26 Il n'est pas propre à Marseille, mais peut-être qu'on va en parler.
06:30 Mais par contre, ce qui est nouveau, c'est l'ampleur.
06:32 Mais les mots qui sont employés, on a perdu.
06:34 On est en train de perdre la guerre. On l'a perdu.
06:37 Est-ce qu'il faut savoir que la lutte contre les stupéfiants
06:41 est un enjeu quasiment national, pour ne pas dire maintenant international,
06:45 puisque à la fois, on est sur notre sol face à des nouveaux défis
06:51 parce qu'on a une multiplicité de drogues,
06:54 y compris de fabrication maintenant sur notre propre sol.
06:58 Et c'est un enjeu international parce qu'en fait,
07:00 nos frontières laissent rentrer des tonnes et des tonnes de drogues.
07:06 Et qui dit autant de flux dit aussi consommateurs.
07:10 C'est aussi là-dessus qu'il va falloir s'interroger.
07:12 Donc, on est vraiment sur quasiment une pandémie
07:17 qu'il faut prendre au sérieux.
07:18 Une pandémie ?
07:19 Une pandémie de drogues qui fait qu'aujourd'hui,
07:22 la vraie question, c'est quasiment celle des institutions.
07:26 C'est-à-dire qu'au-delà de cette déclaration,
07:29 ce qui est en jeu aujourd'hui, c'est l'équilibre même
07:33 de la capacité de l'État à faire face à la criminalité.
07:37 Encore une fois, moi, le mot "la bataille est perdue",
07:39 c'est ça qui nous a alertés.
07:40 Alors, on va écouter une autre intervention,
07:45 parce que là, c'est un procureur qui l'a dit également.
07:50 Vous allez l'entendre.
07:51 Il faut être clair, la bataille est perdue,
07:56 sans stigmatiser la profession.
07:57 Avec l'administration pénitentiaire,
07:59 on sait que drogue, téléphone mobile
08:04 rentre tout à fait facilement.
08:07 On commence, parce que les moyens de ces réseaux criminels
08:11 sont infinis, à avoir de plus en plus,
08:13 et Mme Ford l'a indiqué, de problématiques de corruption
08:18 de fonctionnaires de police.
08:20 Et nous entamons une réflexion avec le procureur général
08:25 sur des cabinets qui seraient sujets
08:31 à beaucoup d'annulations de procédures.
08:32 Bonsoir Sébastien Soulet.
08:35 Vous êtes secrétaire zonal adjoint Allianz Zone Sud.
08:38 Et je ne vous vois pas encore,
08:41 mais je crois que vous n'êtes pas très, très loin.
08:42 Vous êtes également auteur de "Flic à la Bac Nord",
08:45 aux éditions City.
08:47 Quand un flic comme vous, un policier de Marseille,
08:50 entend un procureur dire "la bataille est perdue",
08:54 qu'est-ce qui se passe ?
08:56 Déjà, bonsoir.
08:57 Écoutez, ce qui se passe, c'est que,
08:58 moi ce qui me chagrine un peu,
09:00 c'est que c'est une situation qui perdure
09:03 depuis de nombreuses années.
09:05 Vous l'avez bien signalé,
09:06 j'étais dans ce quartier nord il y a bien longtemps,
09:09 ça fait plus de 10 ans,
09:10 la situation était identique.
09:12 La violence a peut-être un peu pris d'ampleur
09:14 avec la jeunesse maintenant,
09:16 mais c'était une situation qu'on a tous vécue.
09:19 Maintenant, j'entends Mme Brugère sur votre plateau,
09:22 qui dit "c'est bien de dire la vérité",
09:24 oui, mais nous avons été les seuls en tant que syndicat
09:26 à parler de mexicanisation.
09:28 À l'époque, je vous rappelle quand même que ça a trois ans,
09:30 on nous traitait presque de factieux,
09:32 que d'extrême droite,
09:33 parce que nous tenions des propos
09:35 qui étaient la triste réalité de ce que nous vivons
09:38 au jour le jour.
09:39 Et je veux dire, voilà,
09:41 maintenant on a fait un constat,
09:42 maintenant je pense que le constat,
09:44 ça fait bien longtemps que nous nous le dénonçons,
09:46 il va falloir trouver des solutions très rapidement.
09:48 Maintenant la guerre est perdue, non, il ne faut pas dire ça,
09:50 parce que vous imaginez bien que tous les jours,
09:52 il y a des fonctionnaires de police dans ces quartiers
09:54 qui font leur travail,
09:55 s'ils n'attendent pas des responsables
09:57 de dire "la bataille est perdue"
09:59 et que la police ne peut pas lutter les bras
10:01 et ne ressent jamais les bras.
10:02 Très franchement, Frédéric Solé,
10:03 moi c'est ça qui m'a,
10:05 Sébastien Solé, pardon,
10:06 moi c'est ça qui m'a alerté tout à l'heure.
10:08 Vous pouvez répondre.
10:10 Oui, tout à fait.
10:10 Non mais, monsieur a tout à fait raison
10:12 de dire que le phénomène est ancien
10:14 et qu'il est dénoncé depuis longtemps.
10:16 La question, c'est celle de l'inertie
10:17 et de l'incapacité à prendre les bonnes décisions.
10:20 Notre syndicat, alors nous, on n'est pas policier,
10:22 on est magistrat,
10:23 mais c'est beaucoup investi aussi sur cette thématique
10:25 et n'a cessé de faire des demandes de réformes
10:28 parce qu'il y a plein d'enjeux en été.
10:30 Il y a l'enjeu de l'enquête,
10:31 l'exécution, de la sanction, des flux, etc.
10:35 La question, c'est qu'est-ce qu'on attend
10:37 aujourd'hui pour faire ces réformes ?
10:39 Donc, vous avez raison de dire
10:41 la guerre est peut-être perdue,
10:42 mais peut-être pas non plus
10:43 si on prend les bonnes décisions.
10:45 Moi, je ne dis pas,
10:45 moi j'entends des magistrats,
10:47 des procureurs qui disent
10:48 "la bataille est perdue aujourd'hui".
10:49 Oui, il faut comprendre,
10:50 en fait, il faut comprendre pourquoi
10:52 ils disent ça aussi.
10:53 C'est-à-dire, quelles sont les problématiques aujourd'hui ?
10:55 On a une procédure qui est extrêmement complexe,
10:58 on a extrêmement peu d'enquêteurs,
11:00 on a des narcotrafiquants qui continuent
11:03 en détention, à commanditer
11:06 et à continuer leur business, etc.
11:08 Donc, je crois que c'est ce qu'il dit.
11:09 La prison est une passoire,
11:10 il y a les téléphones mobiles,
11:11 la corruption des fonctionnaires de police,
11:14 et puis des narcos qui ont des moyens
11:15 très importants pour engager des cabinets d'avocats
11:18 qui traquent les erreurs de procédure
11:20 et en général font capoter les poursuites.
11:23 Donc, en réalité, on ne va jamais sur le fond.
11:25 En réalité, la guerre, c'est un rapport de force.
11:28 Or, aujourd'hui, le rapport de force
11:30 et la capacité qu'on donne à la justice
11:32 de pouvoir renverser ce rapport de force
11:35 n'est pas là. Pourquoi ?
11:36 Parce qu'on a des procédures qui sont complexes,
11:38 on a en effet des stratégies
11:40 avec des puissances financières,
11:41 des puissances, j'allais dire, de stratégie
11:44 qui sont tout à fait connues
11:46 pour essayer d'embolir la justice
11:48 ou de faire tomber les procédures.
11:50 Et derrière, nous avons peu de magistrats,
11:53 pas assez de magistrats pour traiter ça.
11:55 Et donc, on voit bien que le rapport de force
11:57 aujourd'hui n'est pas en notre faveur.
11:58 Sébastien Soullé, je vois qu'il y a eu un renfort
12:00 de 22 magistrats supplémentaires sur le terrain,
12:02 21 enquêteurs de police judiciaire
12:04 qui ont permis de doubler les ouvertures
12:05 d'informations judiciaires.
12:06 Et en 2023, il y en a eu 69
12:09 liées aux tentatives d'assassinat.
12:11 69 liées aux tentatives d'assassinat.
12:13 C'est-à-dire que derrière,
12:14 il doit y en avoir des centaines
12:16 liées juste aux questions de trafic de drogue.
12:18 Mais moi, le problème,
12:20 ce n'est pas le nombre de magistrats,
12:22 c'est la réponse pénale.
12:23 Je ne veux pas réinsister sur ça,
12:25 mais à un moment, quand vous avez des trafiquants de stup,
12:27 pour qui c'est la première fois,
12:29 et je suis gentil, c'est très rare,
12:31 à qui on dit, vous avez droit à une chance,
12:33 vous avez droit à deux chances,
12:34 vous avez droit à trois chances, quatre, cinq,
12:36 et à la fin, vous ne comprenez pas,
12:37 vous imaginez bien qu'il n'y a pas de réponse pénale.
12:39 Ça fait longtemps que nous...
12:40 Mais selon vous, ça devrait s'arrêter quand ?
12:43 Ça devrait s'arrêter quand ?
12:43 Dès la première, dès la deuxième,
12:45 dès la troisième ?
12:46 Mais il ne faut pas...
12:47 Mais il n'y a pas un trafic de stup et fiang,
12:49 ils savent très bien ce qu'ils sont en train de faire.
12:50 Je pense qu'il faut une réponse pénale très rapide
12:54 et très ferme surtout,
12:55 parce qu'il faut qu'ils comprennent
12:56 qu'il faut s'arrêter de suite.
12:57 Après, je pense que ce n'est pas que le problème de la police,
13:00 ce n'est pas que le problème de la justice.
13:01 Je pense qu'il faut remettre en cause
13:03 un peu toutes ces institutions.
13:04 Il faut que nous reprenons
13:05 et que nous mettons un petit peu plus
13:07 les parents en responsabilité,
13:09 parce que ça touche de plus en plus de jeunesse.
13:11 Il faut remettre les policiers dans les écoles.
13:13 Il faut leur expliquer aussi que le business,
13:16 ça va un temps qu'on monte très rapidement.
13:18 On s'imagine que Scarface,
13:19 c'est un film exceptionnel dans les quartiers,
13:22 mais ils ont oublié que la fin,
13:23 c'est où la mort, où la prison,
13:25 souvent les deux même d'ailleurs.
13:27 Mais je pense qu'ils en sont conscients.
13:28 Moi, ce qui me fait peur,
13:29 moi, ce qui me fait peur,
13:30 c'est que je pense qu'ils en sont totalement conscients
13:32 et que c'est un choix de vie aujourd'hui,
13:35 parce qu'il n'y a pas d'autre modèle.
13:36 Johan Usai.
13:38 Écoutez, si on dit que la guerre est perdue,
13:40 c'est qu'on ne se bat pas avec les bonnes armes,
13:42 parce que si nous avions les bonnes armes,
13:43 à ce moment-là, nous pourrions gagner cette guerre.
13:46 Et quand le ministre de l'Intérieur dit effectivement
13:49 que la lutte contre les stupéfiants
13:51 est une priorité absolue du gouvernement,
13:53 ça n'est pas vrai.
13:54 Ça n'est pas vrai parce que sinon,
13:55 il engagerait davantage de moyens.
13:57 Sinon, il utiliserait d'autres armes
13:59 pour lutter contre ces trafiquants.
14:01 Il faut changer complètement de logiciel.
14:02 On voit bien que ça ne fonctionne pas.
14:04 La France est...
14:05 C'est quoi le bon logiciel ?
14:06 Là, il reste quoi ?
14:07 Il reste l'armée.
14:08 Non, non, non.
14:08 Les policiers font un travail formidable,
14:10 ils font le maximum, mais c'est quoi ?
14:11 Il ne reste pas simplement l'armée.
14:12 D'abord, il y a la lutte contre la corruption.
14:14 Effectivement, on sait que les ports,
14:16 notamment, sont l'une des principales portes d'entrée
14:19 de la drogue, notamment de la cocaïne,
14:21 qui arrive de l'Amérique du Sud.
14:23 Il faudra renforcer les contrôles.
14:24 Il faut lutter contre la corruption
14:26 parce que des dockers, effectivement,
14:27 sont corrompus.
14:28 Il y a tellement d'argent.
14:29 Ces trafiquants génèrent tellement d'argent
14:31 qu'ils peuvent effectivement déployer
14:33 des sommes colossales pour corrompre
14:34 notamment les dockers.
14:35 Il faut mettre l'accent là-dessus.
14:37 Il faut des peines de prison.
14:38 Pourquoi pas imaginer des peines planchées ?
14:41 Réviser la Constitution pour imposer
14:43 des peines planchées.
14:44 Quand on est lié au trafic de drogue
14:46 de près ou de loin, qu'on soit certain
14:48 d'aller en prison pendant plusieurs années
14:50 parce que là, les peines, effectivement,
14:52 ne font pas peur.
14:53 Et en termes de trafic de drogue,
14:54 si vraiment c'est la sécurité de l'État
14:56 qui est en jeu, comme on l'a entendu
14:58 dans ces témoignages, si la sécurité
14:59 de l'État est en jeu, il n'y a pas
15:01 de deuxième chance.
15:02 À la première infraction, au premier délit,
15:05 au premier crime lié au trafic de drogue,
15:07 on va en prison pendant des années.
15:08 - Je n'avais pas d'accord avec vous, du tout.
15:11 - C'est pas que je suis tout...
15:12 Non, mais je ne sais pas.
15:13 En fait, c'est tout le processus
15:14 qu'il faut revoir à l'aune des enjeux
15:16 et du rapport de force.
15:18 Il faut reprendre ce que font
15:19 les pays italiens qui connaissent bien
15:21 la lutte contre la mafia,
15:23 renforcer nos capacités, par exemple,
15:26 sur les repentis, sur la protection
15:28 des témoins.
15:28 - La question des repentis,
15:29 c'est très important.
15:30 - Exactement. Et on est très faible là-dessus.
15:32 - En réalité, quel est le programme ?
15:35 - En réalité, il y a un problème
15:36 qui est hyper simple.
15:37 On ne peut pas utiliser le système
15:39 des repentis en France pour les crimes de sang.
15:41 Or, on voit bien que le trafic,
15:43 le narcotrafic, utilise évidemment
15:46 des armes à feu et qu'il y a des meurtres.
15:47 Donc, c'est hyper intéressant.
15:48 On ne peut pas le faire.
15:49 Ça, ça s'appelle une modification législative.
15:52 Renforcer le statut des témoins,
15:53 c'est pareil.
15:54 C'est mettre aussi de l'argent,
15:55 c'est mettre de la stratégie.
15:57 Simplifier la procédure.
15:58 Quand vous pouvez, je donne un exemple,
16:00 tous les jours faire une demande
16:01 de mise en liberté, voire plusieurs par jour.
16:04 Il y a des stratégies pour justement
16:06 faire tomber les procédures.
16:07 Il faut arrêter ça.
16:08 Etc.
16:09 Il faut que les établissements
16:10 véhétanciens, puisqu'on parle de prison
16:12 et je termine là-dessus, promis,
16:14 soient ultra sécurisés.
16:15 C'est-à-dire que ce spectre-là
16:17 de haute criminalité
16:19 ne puisse pas être mélangé
16:20 et continuer le business.
16:21 Mais on a quand même l'impression
16:21 que les dealers ont un coup d'avance,
16:23 toujours un coup d'avance.
16:24 On va écouter un autre extrait
16:27 sur la féminisation, notamment,
16:29 des dealers, qui a été souligné.
16:30 Très intéressant.
16:31 Un phénomène très inquiétant
16:35 qui démontre là aussi
16:36 une dérive mafiove,
16:38 une féminisation.
16:39 Jusqu'à présent,
16:41 les femmes étaient,
16:43 on va dire, cantonnées
16:44 à des rôles de nourrices,
16:46 de drogue ou d'argent
16:49 ou d'armes.
16:50 Désormais, on constate que...
16:54 Alors, on n'a pas encore eu de femmes
16:56 dont on a la preuve
16:57 et qu'elles sont montées directement,
16:58 mais qui ont commandité,
16:59 qui ont recruté des équipes,
17:00 qui ont donné le go.
17:02 Et là, ça me fait penser
17:03 un petit peu à la dérive
17:04 qu'avait connue la Camorra napolitaine
17:06 dans les années 2005.
17:07 Sébastien Soulet,
17:09 vous confirmez la féminisation
17:11 de cette organisation
17:14 mafieuse, en réalité ?
17:15 Ça se voit de plus en plus,
17:17 effectivement, mais après,
17:18 ça, c'est des longues enquêtes
17:20 que ça pourra se démontrer.
17:23 Mais vous avez bien vu
17:25 que c'était très compliqué.
17:27 Après, vous parlez,
17:28 Mme Ruggière parle de simplification
17:29 de la procédure.
17:30 Nous, on la demande depuis
17:31 bien longtemps parce que,
17:32 effectivement, ça part souvent
17:33 sur une nullité de la procédure,
17:34 alors que vous avez mis des mois
17:35 et des mois d'enquête
17:36 pour faire tomber un trafic.
17:37 Un trafic, ce n'est pas évident.
17:39 Ça, ça doit être terriblement
17:40 démoralisant, en réalité.
17:42 Oui, mais ça, c'est...
17:43 À tous les points de vue.
17:44 Ça, c'est la loi.
17:45 Vous vous entenez, vous entenez
17:46 toutes les procédures et puis,
17:47 à la fin, parce que vous n'avez
17:48 pas signé un procès verbal,
17:49 on vous dit que la garde à vue
17:50 n'est pas bonne ou quoi que ce soit.
17:51 Et j'ai l'impression qu'on tire
17:52 tous les deux dans le même sens
17:53 et je vois que ça n'avance
17:54 toujours pas.
17:55 C'est un petit peu
17:56 la problématique de tout ça.
17:57 C'est que, bon, nous avons
17:58 une solution, vous en avez
17:59 de votre côté pour les magistrats.
18:00 Nous en avons aussi, nous en amenons
18:02 beaucoup pour la police et puis,
18:03 je vois que ça n'avance toujours pas.
18:04 Donc, on n'a pas dit qu'on avait
18:05 la solution miracle, sinon,
18:06 on l'aurait trouvé depuis
18:07 bien longtemps.
18:08 Mais je pense qu'à un moment,
18:09 il va falloir qu'on se mette...
18:10 En fait, il vous faut des avocats
18:11 aux côtés.
18:12 Il vous faut des avocats,
18:13 il vous faut des gens qui soient
18:15 impeccables sur les procédures
18:17 et qu'il y ait le temps de le faire.
18:18 Il faut surtout renvoyer
18:19 ceux qui prennent les décisions
18:20 à leur responsabilité.
18:21 Ça, il est plus clair.
18:24 Ça veut dire qu'aujourd'hui,
18:26 il y a des enjeux de politique pénale,
18:28 de politique publique.
18:29 On constate, là, on va fêter
18:31 les 20 ans de la loi Perben,
18:34 qui a été un outil formidable.
18:35 Aujourd'hui, le contexte criminel
18:38 n'est plus le même.
18:39 Il faut le réadapter.
18:40 Il faut qu'on nous donne les outils.
18:42 Qui c'est qui donne les outils ?
18:43 Eh bien, c'est les lois,
18:45 c'est le gouvernement,
18:46 c'est une politique pénale.
18:47 Voilà.
18:48 On ne peut pas être dans une société
18:49 du commentaire ou du spectaculaire.
18:50 Ou alors, on pourra refaire
18:53 ce plateau télé pendant 200 fois.
18:55 J'ai l'impression qu'on le fait souvent.
18:57 Léa Han.
18:58 L'un des principaux enjeux,
18:59 c'est aussi la maîtrise des frontières.
19:00 On l'a dit, parce qu'effectivement,
19:01 la cocaïne arrive effectivement...
19:03 Mais c'est la politique ?
19:04 Mais oui, je reviens toujours.
19:05 Mais évidemment, mais tout est politique.
19:07 La cocaïne qui arrive effectivement
19:09 de l'Amérique du Sud,
19:10 il y a un contrôle des frontières
19:11 qui doit être renforcé dans les ports,
19:13 notamment le port du Havre,
19:14 mais pas seulement.
19:15 Et la maîtrise des frontières également,
19:17 parce qu'on sait que ces dealers
19:18 sans scrupules exploitent de plus en plus,
19:20 notamment des milleurs isolés
19:22 qui servent de guetteurs,
19:23 qui servent éventuellement de livreurs, etc.
19:25 pour ces trafics de drogue.
19:26 Donc ces mineurs-là sont exploités.
19:28 Et parmi les consommateurs,
19:29 on parle de Marseille,
19:31 mais si vous allez à Paris,
19:33 les consommateurs de crack
19:34 sont quasiment tous des personnes
19:35 en situation irrégulière
19:37 qui se trouvent sur le territoire français.
19:38 Donc il y a aussi une question
19:40 qui est liée à la maîtrise des frontières
19:41 et qui concerne le fait de savoir
19:43 qui peut ou non se trouver sur notre sol.
19:45 Il y a des résultats du côté de la police.
19:47 Il y a de très bons résultats.
19:48 Sébastien Soulet, peut-être vous allez commenter.
19:50 On va écouter ce que disait d'ailleurs
19:51 la procureure adjointe chargée du pôle criminalité organisé
19:54 puisqu'elle a donné des chiffres de saisie.
19:56 Mais elle a dit qu'il y a de la drogue
19:57 et aussi des armes.
19:58 Ça aussi, c'est inquiétant.
19:59 En 2023, nous avons dans le ressort
20:05 saisi plus de 3,3 tonnes de résine de cannabis,
20:09 soit deux fois plus qu'en 2022.
20:12 Nous avons saisi plus de 350 kilos de cocaïne,
20:16 là également deux fois plus que l'année 2022.
20:20 Et ces saisies, évidemment, sont en corrélation
20:23 avec un nombre très important de saisies d'armes.
20:27 La plupart du temps, des fusils d'assaut,
20:32 des kalachnikovs, des 9 mm.
20:36 Là aussi, des saisies en constante augmentation.
20:39 Et nouveauté, depuis l'année 2023,
20:42 la saisie de grenades.
20:44 Sébastien Soulet, quand vous entendez ce bilan,
20:47 vous vous dites "on a bien bossé,
20:49 on a bien travaillé sur le terrain,
20:50 mais qu'est-ce qu'il nous faut ?
20:52 Qu'est-ce qu'il nous faut de plus
20:53 pour obtenir de meilleurs résultats ?"
20:57 Bien bosser, bien évidemment.
20:59 Vous imaginez bien que c'est ce que je disais,
21:01 c'est des mois d'enquête pour trouver tout ça.
21:02 Vous ne le trouvez pas simplement par un claquement de doigts.
21:06 Maintenant, ça continue de circuler.
21:08 Vous imaginez bien que les armes, il y en a beaucoup.
21:10 C'est tellement lucratif que tous les points de stupe
21:13 essayent de se fournir des armes pour se protéger
21:15 contre un éventuel trafiquant
21:18 qui viendrait pour récupérer votre marché.
21:20 Donc effectivement, c'est compliqué.
21:22 Je pense que ça passera.
21:24 Le pilonnage, vous savez,
21:25 ça c'est le résultat du pilonnage de l'ancienne préfète de Marseille
21:28 qui a donné les résultats.
21:29 C'est la preuve.
21:29 Je pense qu'il ne faut pas laisser,
21:30 contrairement à ce qu'ils ont dit à la commission sénatoriale,
21:33 il ne faut pas dire que c'est perdu,
21:35 sinon c'est trop facile.
21:36 Et puis là, ça va être à la débandade absolue.
21:39 Moi, je pense qu'il faut continuer à pilonner ces quartiers.
21:41 Il faut faire voir que ce n'est pas eux qui font la loi.
21:44 C'est la police qui fait la loi.
21:45 Il faut que la justice,
21:46 nous travaillons main dans la main maintenant.
21:48 Je pense qu'il faut se mettre autour d'une table
21:50 et trouver des solutions ensemble.
21:52 Et ça passera par des placements en prison.
21:56 Ça, c'est une certitude.
21:57 S'il faut créer des prisons,
21:59 il va falloir le faire très rapidement.
22:00 En tout cas, je pense qu'il est temps de se retrousser les manches
22:03 parce que si on le laisse,
22:04 c'est des magistrats qui le disent.
22:06 Pour une fois, ce n'est pas des syndicats de police.
22:08 C'est ça qui est intéressant.
22:10 C'est la parole.
22:11 C'est intéressant,
22:12 mais de notre côté, on a alerté sur la situation
22:16 depuis bien longtemps quand même.
22:17 Vous n'êtes plus seul.
22:19 Ce qu'on peut dire aujourd'hui,
22:20 c'est que vous n'êtes plus seul, en tout cas, à le dire.
22:22 Je voulais juste faire intervenir Elie Corcia sur ce dossier
22:24 parce que vous êtes également avocat
22:27 et en même temps qu'on voit le nombre de victimes
22:28 de trafic de drogue à Marseille,
22:29 on est à environ 50 homicides.
22:32 Oui, tout à fait.
22:32 Je vais parvenir sur ce que disait Béatrice Brugère,
22:36 dont je partage le point de vue.
22:37 Moi, je voulais juste dire un petit mot
22:38 parce que je suis souvent là-bas,
22:39 évidemment, dans mes fonctions d'avocat.
22:40 Mais ce soir, je suis avec vous
22:42 en tant que président du Concert de France.
22:43 Et depuis deux ans, je suis beaucoup allé visiter
22:45 les communautés juives,
22:46 notamment par rapport à l'antisémitisme
22:48 et à un certain nombre de sujets.
22:49 J'y étais notamment il y a 15 jours.
22:52 Et je crois qu'il faut rendre hommage,
22:53 il en parlait tout à l'heure, notre invité,
22:56 au travail de la préfecture
22:57 et notamment de la préfète de police Frédéric Camilleri,
22:59 qui a fait un très gros travail
23:01 avec le préfet de région Christophe Mièrement.
23:03 Mais la préfète de police a fait un très gros travail
23:05 sur le terrain.
23:06 Et il faut aussi rappeler cela
23:07 parce que moi, qui suis beaucoup en contact
23:09 avec les gens sur place,
23:10 je crois qu'il y a vraiment eu un coup de chapeau
23:12 qui a été donné au travail qu'elle a réalisé
23:14 alors qu'elle vient de quitter ses fonctions
23:15 et qu'elle a été nommée maintenant
23:17 en région parisienne préfète de l'Estone.
23:18 - En Estone, c'est ça ? - Exactement.
23:19 - Oui, moi juste, j'espère que cette commission d'enquête
23:22 qui va donner une photographie
23:23 va donner aussi une impulsion
23:26 pour modifier ce qui doit être modifié
23:27 et nous donner les armes pour continuer
23:29 et ne pas perdre espoir.
23:30 - Sébastien Souley, le mot de la fin, c'est pour vous.
23:34 Je voulais rappeler le nom de votre livre,
23:35 "Flic à la Bac Nord",
23:37 parce que vous avez bien connu ce quartier.
23:40 Tout le monde a entendu parler du film,
23:42 évidemment, c'est tiré de votre histoire.
23:45 Donc, ces histoires de drogue,
23:47 vous connaissez par cœur.
23:49 Est-ce qu'il y a quelque chose de positif dans tout ça,
23:54 à part le cri de ces magistrats
23:56 qui peut-être s'associent à ceux de la police
23:59 et des syndicats de police ?
24:00 C'est ce qu'on va retenir.
24:01 - Oui, moi je pense que c'est réellement,
24:04 c'est ce qu'il faut retenir.
24:05 Nous, nous demandons qu'à travailler
24:08 main dans la main avec la justice,
24:10 parce que je pense que si nos deux institutions
24:12 arrivent à s'entendre,
24:13 je pense qu'on sera peut-être un petit peu mieux entendus
24:16 que si on le fait séparément,
24:18 comme vous pouvez le faire certainement, Madame Bougière,
24:20 comme on le fait nous de notre côté.
24:22 Je pense que maintenant,
24:23 vous avez fait un constat très clair sur la situation,
24:26 un constat que nous avions déjà fait
24:28 et je pense que nous devrions trouver des solutions ensemble
24:32 pour aider toutes ces institutions
24:35 à fonctionner et puis pour trouver de belles solutions
24:38 parce que la situation est très compliquée maintenant.
24:42 - Merci beaucoup d'avoir été avec nous en direct depuis Marseille.
24:46 Justice, la colère qui monte,
24:47 il n'y a pas que celle des policiers qui monte,
24:51 il y a celle des magistrats également.
24:52 - Il y a aussi des propositions pour y mettre fin.
24:57 - C'est surtout ça.
24:58 - C'est surtout ça, vous en avez évoqué quelques-unes.
25:01 Il y a un chantier quand même,
25:01 il y a un chantier absolument colossal.
25:03 Merci d'avoir été avec nous.
25:04 - On a du courage pour ça.
25:05 - Ce soir, Beatrice Brugère.
25:08 Je voulais qu'on l'avait évoqué il y a un instant,
25:12 la bataille, une autre bataille, une autre guerre
25:14 contre l'antisémitisme.
25:16 Elle est importante, surtout aujourd'hui,
25:18 qui est une date qui marque les cinq mois du début de la guerre
25:22 et surtout de ce pogrom abominable
25:25 qui s'est déroulé le 7 octobre.
25:28 En ce moment, il y a quelque chose qui m'inquiète profondément,
25:32 c'est la manière dont on confond juif et israélien.
25:34 Vous êtes juif, vous êtes israélien.
25:36 Vous soutenez...
25:37 - Moi, je suis français.
25:38 - Non mais vous êtes...
25:40 - Oui, je comprends le syllogisme.
25:42 - Je reviens sur ce qui a été dit à Marco.
25:46 On vous a parlé ici de Marco, 62 ans,
25:49 à qui on a cassé la gueule.
25:51 Il n'y a pas d'autre mot.
25:52 Le voilà Marco et l'auteur présumé des faits lui avait dit
25:54 "C'est toi le juif responsable de la mort des Arabes à Gaza".
25:57 Cette phrase, moi, ça montre la césure peut-être
26:00 qui existe dans ce pays.
26:03 - C'est exactement ça.
26:05 C'est-à-dire qu'un français devant une synagogue
26:08 dans le 20e arrondissement de Paris,
26:09 en plus quelqu'un qui est fragile,
26:12 qui est quelqu'un qui a eu des problèmes de santé,
26:15 qui est un monsieur fragilisé,
26:17 qui se retrouve violenté, agressé,
26:20 le visage avec le nez cassé,
26:23 des points de suture sur le front,
26:24 simplement parce qu'il est en France,
26:26 devant une synagogue, qu'il est juif
26:28 et que donc son agresseur l'assimile,
26:30 comme vous l'avez très bien dit, immédiatement
26:32 à ce qui se passe à 4000 kilomètres d'ici.
26:34 Voilà l'importation, je n'aime pas trop ce mot,
26:36 mais là c'est vraiment le cas,
26:38 l'importation du conflit au Proche-Orient
26:41 qui touche des Français de confession juive.
26:44 Et c'est comme ça que Marco s'est retrouvé
26:46 agressé avec une violence inouïe et une grande lâcheté.
26:49 Parce que quand on s'attaque à quelqu'un
26:51 dans l'état de Marco
26:53 et qu'on le frappe aussi violemment,
26:55 c'est aussi une double lâcheté.
26:57 - Il faut faire attention à ce qu'on dit,
26:58 il faut faire attention aux mots.
27:00 Et les hommes politiques, je trouve,
27:02 de la gauche et de l'LFI en particulier,
27:05 ne font pas tout à fait ce qu'il faut,
27:08 je me semble.
27:10 - Ils ne font pas tout à fait ce qu'il faut.
27:11 - Ils font absolument le contraire.
27:13 - Ils font ce qu'il faut pour encourager l'antisémitisme.
27:16 Alors c'est ce que vous voulez dire.
27:17 Mais effectivement, là je suis d'accord avec vous,
27:19 effectivement, ils encouragent et ils entretiennent
27:22 l'antisionisme qui débouche depuis le 7 octobre
27:24 à un antisémitisme effrayant dans ce pays.
27:27 Ça c'est une certitude.
27:28 Et effectivement, les élus de la France insoumise,
27:31 en tout cas une partie d'entre eux,
27:33 prennent presque un malin plaisir,
27:35 plaisir électoral, mais au fond,
27:37 je crois aussi qu'une grande partie d'entre eux
27:39 est profondément antisémite.
27:41 Je ne le pensais pas après le 7 octobre,
27:42 mais maintenant j'en suis profondément convaincu.
27:44 Et ils l'affichent au grand jour.
27:46 Et naturellement, quand on dit qu'Israël
27:48 et les Juifs, en fait, sont en train de commettre
27:51 un génocide dans la bande de Gaza,
27:52 quand on occulte maintenant ce qui s'est passé le 7 octobre,
27:55 parce que plus personne n'en parle,
27:56 on est aujourd'hui au cinquième mois,
27:58 cinquième anniversaire de ce massacre abominable,
28:00 de ces attentats terroristes innommables,
28:02 plus personne n'en parle.
28:03 On l'a complètement oublié.
28:05 Et maintenant, Israël est devenu l'agresseur.
28:08 On a inversé les rôles.
28:09 Et donc naturellement, quand on est un responsable politique
28:12 avec une voix qu'il porte, notamment auprès de la jeunesse,
28:14 eh bien ça a des conséquences
28:15 et ça aboutit à ce que vous avez décrit ici.
28:17 Alors depuis 24 heures précisément,
28:19 tout le monde a découvert le visage de Rima Hassan,
28:22 militante pro-Hamas,
28:24 numéro 7 de la liste LFI aux européennes.
28:28 Sa présence a provoqué notamment la colère
28:31 de la députée Caroline Yadam à l'Assemblée.
28:33 C'est une dame qui a affirmé de manière très claire
28:40 que le Hamas a mené une action légitime.
28:45 Le Hamas qui a violé, qui a brûlé,
28:49 qui a décapité, qui est assimilé par cette femme,
28:54 à un mouvement de résistance.
28:56 Cette femme qui prône par ailleurs un État palestinien
29:00 "from the river to the sea",
29:02 ce qui revient tout simplement à effacer l'État d'Israël.
29:06 Ça, c'est votre réalité.
29:09 C'est la réalité de ceux qui s'allient aux islamistes.
29:14 C'est la réalité de ceux qui offrent une excuse victimaire
29:21 à tous les agresseurs de juifs en France.
29:25 C'est votre responsabilité et il est temps d'en prendre conscience
29:29 et de faire le travail qui s'impose dans vos rangs.
29:33 Éric Corcier, on a souvent parlé ici,
29:36 mais je pense qu'Éric Dupond-Moretti a raison.
29:41 Dimanche dernier, il a dit Jean-Luc Mélenchon
29:43 est en cité antisémite et par extension LFI
29:48 d'une manière archipolarité.
29:51 J'entendais ce qui a été dit sur LFI.
29:55 D'abord, je ne mettrai pas tous les élus,
29:58 comme vous l'avez dit,
29:59 ce ne sont pas tous les élus que je stigmatiserais.
30:01 Mais quand on voit quand même depuis le 7 octobre
30:04 les déclarations successives qui ont été prises
30:07 par un certain nombre d'élus de LFI,
30:09 on voit bien une stigmatisation des positions
30:12 qui n'est plus de l'antisionisme.
30:14 À un moment donné,
30:15 quand on a une telle haine viscérale de l'État d'Israël,
30:18 quand on remet en cause l'existence même
30:20 de l'État d'Israël qui est dans une guerre défensive,
30:23 évidemment une guerre dont les Israéliens se seraient bien placés,
30:26 parce que ceux qui parlent aujourd'hui de ce qui se passe,
30:28 évidemment c'est terrible ce qui se passe à Gaza,
30:30 parce que cette guerre est dure,
30:31 elle est douloureuse, elle est difficile.
30:33 Et on savait que si Israël s'attaquait
30:35 aux terroristes du Hamas dans la bande de Gaza,
30:37 ce serait une guerre extrêmement difficile,
30:39 notamment quand vous avez des terroristes
30:40 qui ont construit une ville sous la ville
30:42 avec plus de 500 kilomètres de tunnel où eux se cachent,
30:45 et non pas les civils dont ils se servent comme bouclier humain.
30:47 Mais je voudrais juste rappeler quelque chose,
30:49 les Israéliens et Israéliennes aujourd'hui
30:51 qui envoient leurs enfants, leurs filles de 18, 19, 20 ans,
30:54 leurs garçons de 18, 19, 20 ans,
30:56 dont des dizaines, des centaines sont morts
30:59 depuis le début de cette guerre
31:00 pour défendre la sécurité de l'État d'Israël.
31:03 Et quand vous savez qu'il y a 1200 morts
31:04 et 13 000 blessés en Israël dans ce petit pays,
31:09 c'est quand même, il faut comprendre
31:10 que quand vous avez des élus qui mettent de l'huile sur le feu,
31:13 il ne faut pas s'étonner ensuite qu'ici, dans notre pays,
31:17 on ait des personnes qui passent à l'acte
31:18 et qu'il y ait cette désinhibition de l'acte antisémite.
31:21 On va en reparler dans un instant.
31:23 Quelques mots, il faut qu'on marque une pointe.
31:24 Le simple fait d'intégrer Mme Hassan,
31:28 numéro 7 sur la liste,
31:29 ça veut dire qu'elle est en progestion éligible,
31:31 qu'elle sera probablement, hélas, élue.
31:35 Ça signe que ce parti est devenu un parti antisémite
31:37 parce que quand on intègre sur ces listes
31:39 une personne qui prône le génocide du peuple israélien,
31:42 le génocide des Israéliens,
31:43 quand vous dites la Palestine de la mer au Jourdain,
31:46 ça veut dire que vous voulez effacer Israël.
31:48 Quand vous avez sur votre liste, à cette position-là,
31:52 une personne de ce type-là,
31:54 vous signez, vous revendiquez ouvertement
31:56 que vous êtes un parti antisémite.
31:59 Et puis n'oublions pas quand même que Rima Hassan
32:02 est une très proche de David Guiraud,
32:05 qui fait partie des députés à l'AFI,
32:07 qui ont tenu parmi les propos les plus ignobles
32:10 depuis le 7 octobre, notamment sa déclaration
32:12 qu'il avait faite depuis Tunis sur les bébés dans le four,
32:16 sur les femmes éventrées,
32:18 qui ne seraient pas des atrocités
32:20 qui n'auraient pas été commises le 7 octobre
32:22 par les terroristes du Hamas en Israël,
32:24 mais par les Israéliens.
32:25 Donc il faut quand même se rappeler aussi
32:27 des déclarations qui ont été faites.
32:28 Donc finalement, ça va dans la droite lignée,
32:31 je dirais presque, de l'extrémisation à outrance
32:33 de l'AFI au cours de ces derniers mois.
32:35 Dans un instant, on écoutera les paroles
32:37 de familles d'otages qui étaient à Londres,
32:39 notamment aujourd'hui, on se retrouve dans un instant.
32:41 Restez bien avec nous.
32:46 Aujourd'hui marque donc la triste date du 7,
32:49 le jour du pogrom, c'était il y a exactement 5 mois,
32:52 5 mois que aussi 3 otages franco-israéliens
32:55 sont entre les mains des terroristes du Hamas.
32:57 153 jours exactement qu'Ofer, Orion, Oued sont retenus.
33:00 Nous demandons leur libération,
33:02 comme on le fait quasiment chaque soir.
33:04 Alors il y a des négociations qui sont en cours,
33:05 mais les doutes se creusent, les colères aussi,
33:08 l'absence de résultats concrets
33:09 pour les plus de 130 familles d'otages
33:11 qui attendent sans aucune information.
33:13 Certaines familles d'ailleurs étaient à Londres
33:14 aujourd'hui entre larmes et colères.
33:16 Il me manque.
33:24 Le café que nous buvions ensemble me manque.
33:27 Nos disputes, nos conversations quotidiennes me manquent.
33:33 Notre vie a connu une grande crise.
33:43 Notre vie s'est arrêtée.
33:45 Jusqu'à il y a 5 mois, si vous me disiez que je venais à Londres,
33:54 la raison était probablement le travail ou le plaisir.
33:57 Puis mon frère a décidé d'aller à un festival de musique.
34:05 Depuis, la mission de ma vie est de le ramener.
34:12 Jusqu'au 21 janvier dernier, date à laquelle l'armée nous a dit
34:17 que Shai était mort le 7 octobre, il n'y a pas eu d'enterrement,
34:21 pas de tombe.
34:22 Le corps est toujours à Gaza.
34:24 Le corps est toujours à Gaza et sans nouvelles.
34:31 C'est aussi l'atroce attente et puis les doutes.
34:36 Avec les doutes, on ne peut pas se rassurer.
34:41 Avec les doutes, l'espoir qui s'en va.
34:43 Je suis en Israël il y a deux semaines,
34:46 pour un voyage de soutien, de solidarité aux familles endeuillées
34:51 et évidemment aussi aux familles qui ont des otages,
34:54 encore détenus actuellement par les terroristes.
34:56 C'est une attente insoutenable.
34:58 On a un calendrier extrêmement compliqué en Israël.
35:04 D'un côté, les opérations qui doivent mener avec un timing très dur,
35:09 qui doit être mené jour après jour pour essayer d'éradiquer au maximum
35:13 les infrastructures et les leaders du Hamas.
35:16 Et puis pour ces familles-là, le seul calendrier qui vaille,
35:19 c'est celui qui permettrait de ramener à la vie les enfants,
35:22 les adultes et les personnes âgées qui sont détenues.
35:24 On a parlé du trêve, c'est en cours, il y a des négociations.
35:28 On a entendu Ben Aminataneo ce soir.
35:31 D'abord ne pas dire un mot là-dessus, dire surtout quiconque
35:34 essaiera de nous empêcher d'aller à Rafa et de mener nos opérations à Rafa,
35:39 et pour lui l'étape semble-t-il finale,
35:43 pour avoir la main sur l'intégralité de la bande de Gaza,
35:47 quiconque s'y opposera, évidemment ne sera pas audible.
35:51 Il y a un discours qui reste très déterminé, évidemment.
35:55 Comment avoir autre chose d'ailleurs ?
35:57 On l'imagine bien et évidemment ça va de soi quand on sait,
36:00 parce que moi je m'en rappelle, je ne l'ai pas oublié,
36:02 contrairement à beaucoup de monde, ce qui s'est passé le 7 octobre.
36:05 Comment voulez-vous que le gouvernement israélien et les Israéliens
36:08 ne soient pas déterminés à éradiquer ce groupe terroriste
36:11 qui menace évidemment à tout moment de recommencer s'il n'est pas anéanti ?
36:16 Ensuite, je suis moi particulièrement, comment dirais-je,
36:21 interrogatif ou choqué sur le fait que maintenant,
36:25 l'ensemble des critiques du gouvernement français,
36:29 évidemment de l'opposition de la France insoumise,
36:32 se concentrent uniquement sur la réponse de Tsahal.
36:36 On ne parle plus du tout de ce que fait subir le Hamas aux otages en ce moment,
36:40 des viols de masse qui continuent vraisemblablement sur les otages.
36:44 On ne parle plus du tout du fait que le Hamas se sert toujours
36:47 de la population de Gaza comme de bouclier humain.
36:51 On occulte totalement le fait que les aides humanitaires
36:54 qui arrivent dans la bande de Gaza sont en partie détournées par le Hamas.
36:58 Le Hamas qui fait subir un calvaire à sa population,
37:01 qui se réjouit évidemment du nombre de morts dans la bande de Gaza,
37:04 qui souhaite qu'il y en ait le plus possible,
37:06 ça on l'occulte complètement, on n'en parle pas du tout,
37:08 on se concentre uniquement sur ce qui n'est pas un crime de guerre,
37:11 mais ce qui est une réponse des conséquences terribles effectivement
37:14 parce qu'Israël répond à ce qu'il a subi le 7 octobre.
37:17 On a commencé comme ça, mais encore une fois,
37:19 ce n'est pas anodin, si on est cinq mois plus tard,
37:21 et si c'est le 7 octobre, personne n'en parle.
37:24 Bien sûr.
37:25 Personne.
37:26 C'est la raison qui sera évoquée par Yoann.
37:28 Je réagis à ce que dit Yoann Uzaï,
37:30 c'est-à-dire que vous avez une guerre de la communication
37:32 à travers cette guerre aussi qui est en train de se jouer à 4000 km d'ici.
37:36 Et le Hamas a réussi petit à petit à instiller l'idée,
37:41 alors en France c'est soutenu évidemment principalement par des élus LFI,
37:46 ils ont réussi à faire croire, en tout cas, qu'ils représentaient les Palestiniens.
37:51 Alors qu'en fait, ceux qui veulent défendre la cause palestinienne aujourd'hui
37:55 sont les premiers à dénoncer les actes terroristes du Hamas,
37:58 parce qu'en fait, il n'y aura jamais d'avenir pour les Palestiniens
38:03 avec le Hamas qui les tient en joue, comme il le fait,
38:06 et qui a la mainmise sur Gaza.
38:08 Il y reste trois minutes pour conclure.
38:10 Je voulais que l'on termine par cet agora pour la laïcité
38:13 qui s'est déroulée au Sénat, vous y avez participé.
38:15 A la suite de la marche, tout le monde s'en souvient,
38:18 du 12 novembre contre l'antisémitisme et pour la République,
38:21 le président du Sénat, Gérard Larcher, que vous voyez ici,
38:23 a mené un travail de réflexion approfondie sur la laïcité en France.
38:26 C'est quoi la laïcité en France ? C'est le sens de cet agora.
38:29 Il y avait quasiment tout le monde.
38:31 Manquaient quand même, et c'est important de le dire,
38:33 les représentants des musulmans, de la Grande Mosquée notamment.
38:37 Il y avait des bouddhistes, il y avait absolument tout le monde.
38:40 Il n'y avait pas les représentants des musulmans.
38:43 Encore une fois, ce n'est pas la première fois qu'on s'interroge là-dessus.
38:47 Pourquoi c'est impossible de parler avec eux ?
38:49 - Vous avez raison, ça a été...
38:51 D'abord, avant de voir le sujet problématique, et on ne va pas le cacher,
38:55 rappelons que le président Larcher avait dit qu'après la marche, il fait une démarche.
39:00 Je l'avais rencontré il y a quelques jours avec le grand ramen de France.
39:02 Il nous avait parlé de cet agora sur la laïcité.
39:05 Laïcité menacée, République en danger, c'était le thème.
39:08 Ça a été franchement une très belle agora,
39:11 avec des prises de parole extrêmement fortes sur la laïcité,
39:14 sur la défense de la laïcité à la française, la loi de 1905,
39:17 qui a toujours été parfaitement vécue,
39:20 jusqu'à ce qu'on connaît actuellement avec une certaine dérive par rapport à cela.
39:24 Il y avait effectivement un culte qui manquait.
39:26 C'était le représentant du culte musulman qui n'était pas là,
39:31 alors que tous les autres cultes étaient là.
39:33 Il y avait aussi beaucoup de personnalités de la société civile,
39:35 et évidemment beaucoup d'élus politiques, de sénateurs et de sénatrices.
39:38 Donc ça, on peut le regretter.
39:40 Mais effectivement, sinon, sur le reste de cet agora,
39:43 ça a été un moment républicain très fort qu'on a vécu hier.
39:45 - Trois résultats à vous donner très intéressants.
39:47 On terminera là-dessus sur ce sondage.
39:49 58% des Français pensent que la laïcité correspond à l'intervention de l'État
39:52 pour limiter l'influence des religions.
39:54 À l'occasion de cet agora, il y a eu des sondages.
39:56 L'Institut CSA a fait ces sondages.
39:58 Donc les Français pensent à 58% que la laïcité,
40:01 c'est l'intervention de l'État pour limiter l'influence des religions.
40:05 - En fait, ce qui se passe aujourd'hui, on le voit bien.
40:07 Le problème, c'est que pendant des décennies et des décennies,
40:10 la laïcité a été parfaitement vécue et gérée avec les différents cultes.
40:15 Aujourd'hui, ce qu'on a, c'est qu'on a une difficulté dans l'appréciation,
40:18 notamment dans les services publics, dans l'éducation nationale aussi.
40:21 On a un véritable problème à ce titre.
40:24 Ce qu'il ne faudrait pas, c'est qu'effectivement,
40:26 notamment pour ceux qui ont toujours vécu la laïcité,
40:29 de bonne intelligence et de bonne alloie,
40:31 il ne faudrait pas que le durcissement fasse aujourd'hui
40:33 qu'il y ait des contraintes très fortes,
40:35 notamment sur la religion,
40:37 à cause de ce qui est en train de se passer avec la laïcité.
40:39 58% de Français pensent que la laïcité
40:42 vise à exclure les religions de l'espace public.
40:46 Il ne faut pas que la laïcité devienne un athéisme.
40:50 Certains voudront en faire une négation des religions.
40:55 Ce n'est pas ça, la laïcité.
40:56 La laïcité à la française depuis la loi de 1905,
40:58 c'est que les religions puissent exister et coexister harmonieusement dans le pays.
41:03 On sait que depuis malheureusement 20 ou 30 ans, ça devient extrêmement difficile.
41:06 Les derniers chiffres, 61% des Français seraient favorables,
41:09 très intéressant ça, à une interdiction du port des signes religieux visibles dans l'espace public.
41:15 Je vais vous dire, moi, le chiffre qui m'inquiète le plus,
41:17 c'est celui qui montre que de plus en plus de musulmans
41:21 sont convaincus que la laïcité en France est en place pour lutter contre l'islam.
41:27 Parce que ça, c'est un discours des fréristes, des salafistes,
41:30 qui est de plus en plus présent sur les réseaux sociaux,
41:32 qui est en train d'imprégner notre jeunesse,
41:35 qui pense effectivement que la laïcité à la française vise à lutter contre l'islam.
41:40 Et ça, ça conduit évidemment à des dérives, à des radicalisations,
41:43 et ça, ça doit profondément nous inquiéter.
41:45 C'est là-dessus qu'on aurait aimé entendre, notamment les représentants.
41:47 Voilà ce qui entraîne le durcissement de la laïcité,
41:49 alors que nous avons toujours été des défenseurs.
41:51 Les grandes religions, la religion catholique, la religion protestante, la religion juive,
41:55 ont toujours été des grands défenseurs de la laïcité à la française.
41:58 Encore une fois, nous avons défendu et nous continuons à défendre la laïcité,
42:01 mais ce qui est en train de se passer, c'est effectivement un durcissement
42:04 dont nous craignons effectivement qu'il puisse aller à l'encontre
42:07 des bonnes pratiques qu'on a toujours pu avoir jusqu'à présent.
42:10 Merci, Lucorcia, d'être venu nous voir.
42:12 Merci beaucoup, Johan. Dans un instant, la suite de vos programmes.
42:15 22h, Maureen Vidal, 22h30, vous avez rendez-vous avec Julien Pasquet, évidemment, pour Soir Info.
42:20 Je remercie Valérie Aknin, Yael Benhamou qui m'ont aidé à préparer cette émission.
42:24 Et je vous dis à lundi pour le retour du Milieu de l'Info. Bye bye.
42:27 - Bye bye. - Bye bye.
42:28 [Musique]

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