Le Meilleur de l'info (Émission du 28/03/2024)

  • il y a 6 mois
Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo

Category

🗞
News
Transcript
00:00 -Bonsoir, bonsoir à tous.
00:01 Merci d'être avec nous pour le meilleur de l'info.
00:04 Il a été encore beaucoup question des remous républicains
00:07 et des haut-le-coeur républicains
00:09 que provoque la démission du proviseur du lycée Ravel,
00:12 menacé de mort après avoir demandé à une jeune femme
00:15 d'enlever son voile dans la cour de l'école.
00:17 "Une victoire pour les islamistes",
00:19 commente Jean-Pierre Aubin, auteur il y a 20 ans
00:22 du premier rapport sur le séparatisme à l'école.
00:25 -Je suis persuadé que pour les islamistes,
00:28 c'est une victoire, et qu'ils la savourent comme telle,
00:31 qu'une jeune fille,
00:34 par le simple fait de provoquer un proviseur,
00:38 réussisse à le faire démissionner de son poste
00:42 et à le faire quitter de ce poste,
00:45 est pour eux une victoire certaine.
00:49 -"Une victoire certaine pour les islamistes,
00:51 "mais une défaite pour les enseignants de ce pays",
00:54 c'est le commentaire de Franz Solizet et Gisbert
00:57 de la journaliste "Edit News".
00:58 -L'Etat a encore failli.
01:01 Il a failli dans l'affaire de Samuel Paty.
01:03 Vous vous rendez compte de ce que c'est d'être enseignant ?
01:06 On n'est pas sûr d'avoir l'Etat derrière soi.
01:10 C'est juste affreux.
01:13 -Dans cette émission, on reviendra tout à l'heure
01:15 sur la disparition du petit Emile,
01:17 neuf mois après les faits.
01:19 L'enquête a été relancée,
01:21 grâce à une reconstitution des faits,
01:23 ce que l'on appelle une mise en situation.
01:26 -La mise en situation, c'est de retracer de manière chronologique
01:29 la soirée du 8 juillet dernier
01:31 et de pouvoir confirmer ou infirmer les éléments
01:34 qu'ils ont pu recueillir pendant leur enquête
01:36 lors des neuf derniers mois.
01:38 -On dirige vers un "cold case".
01:40 C'est très bien qu'on poursuive l'enquête de cette façon-là,
01:43 car ça permet de mettre en place des actes interruptifs
01:46 de prescription qui permettent ensuite
01:48 de repousser la prescription et de pouvoir,
01:51 avec les nouvelles technologies qu'on a,
01:53 éventuellement retrouver Emile.
01:55 -20 enquêteurs travaillent sur cette enquête,
01:57 sur laquelle on reviendra.
01:59 Et dans les petites infos qui nous ont marquées aujourd'hui,
02:02 sachez que 200 000 fonctionnaires,
02:04 200 000 fonctionnaires ne travaillent même pas 35 heures.
02:08 C'est la Cour des comptes qui l'affirme,
02:10 mais c'était ce matin.
02:12 -La loi de transformation de la fonction publique
02:17 impose bien de travailler 1 607 heures dans l'année,
02:20 soit 35 heures par semaine,
02:22 mais n'ayez pas 200 000 fonctionnaires
02:24 qui ne sont pas aux 35 heures.
02:26 C'est dans le service des douanes qu'on travaille en dessous
02:29 et surtout dans la fonction publique territoriale,
02:33 notamment dans les mairies.
02:35 -Vous savez combien ça représente ?
02:37 La Cour des comptes a estimé qu'on pourrait économiser
02:40 3 % des postes, soit une économie d'environ 1 milliard,
02:43 rien qu'en faisant respecter la loi.
02:45 Bonsoir, Xavier Rofeur. -Bonsoir.
02:47 -On travaille chez les criminologues.
02:49 -35 heures. -Et dans le secteur régalien.
02:52 -Oui. -Je peux vous dire...
02:54 -C'est les douanes qui sont pointées dedans.
02:56 Les mairies aussi. -Oui.
02:58 Lamentable exception.
03:00 -Bonsoir, Yoann. -Bonsoir, Tatiana.
03:02 -Un commentaire à faire sur ce chiffre de la Cour des comptes ?
03:05 -Un long commentaire, si vous m'avez permis.
03:08 Une belle économie, effectivement.
03:10 1 milliard d'euros, c'est pas rien.
03:12 Ce ne sont pas les fonctionnaires qui ont le travail le plus difficile.
03:16 Ceux qui travaillent le moins
03:18 sont ceux qui ont le plus de difficultés.
03:20 A priori, quand on travaille dans une mairie,
03:23 ça n'est pas un métier physique, très désagréable.
03:26 Ils pourraient peut-être travailler au minimum 35 heures.
03:29 -On ne sait pas tous. On ne sait pas qui.
03:32 On ne sait pas précisément, catégorie par catégorie.
03:35 -Ca fait du monde. -C'est pas formidable.
03:37 Quand on voit aujourd'hui, par exemple,
03:40 l'ampleur du trafic de drogue, je pensais à ça.
03:43 On voit que ça transite
03:44 et qu'il y a une problématique de contrôle aux douanes.
03:48 Il faut renforcer les effectifs.
03:49 Quand on nous parle de la semaine en 4 jours,
03:52 on voit que ce n'est pas en 4 jours les 35 heures,
03:55 mais en 4 jours.
03:56 -Je voulais commencer cette émission
03:58 par une info qui nous a sidéré.
04:00 Le tweet du ministre polonais de la Défense
04:03 qui annonce que son pays va envoyer des militaires
04:05 pour sécuriser les Jeux olympiques.
04:08 Une force opérationnelle composée de nos soldats,
04:11 y compris avec des chiens renifleurs,
04:13 sera déployée à Paris.
04:14 Elle va entreprendre des opérations de détection d'explosifs
04:18 et de lutte contre le terrorisme.
04:20 Une heure après, le ministère des Armées a confirmé
04:23 et fait savoir qu'en raison des risques maximaux d'attentat,
04:26 une coalition internationale avait été montée
04:29 avec plusieurs nations étrangères
04:31 qui vont renforcer dans certains domaines critiques,
04:34 comme les capacités synophiles.
04:36 Franchement, ça nous a étonnés,
04:38 parce que d'abord, c'est pas Paris qui a commencé
04:42 à communiquer là-dessus,
04:44 mais précisément, c'est la Pologne.
04:46 On a besoin d'être renforcés ?
04:48 -Il y a plusieurs aspects dans l'affaire.
04:51 Le premier, effectivement, spontanément,
04:53 je dirais, ça a un côté sympa, c'est l'Europe.
04:56 La coopération militaire entre la France et la Pologne
04:59 est illustre, elle remonte bien à un avant Napoléon, même.
05:03 Et donc, qui viennent donner un coup de main,
05:06 me choque pas.
05:07 Que ça soit utile, c'est une autre affaire.
05:10 La barrière de la langue est énorme, bien entendu.
05:13 Vous allez avoir affaire à des gens
05:15 qui ont l'habitude d'un certain nombre de situations,
05:18 mais qui auront du mal à communiquer...
05:21 -C'est là qu'on est à quelques mois, en fait.
05:23 On est à quelques mois des Jeux olympiques,
05:26 et on apprend que l'idée d'une coalition doit exister
05:29 depuis bien plus longtemps, sans doute,
05:32 mais que ce soit aujourd'hui et que ce soit la Pologne,
05:35 il y a de quoi poser question.
05:37 -La demande aurait été faite,
05:39 avec le ministère de l'Intérieur, dès janvier.
05:41 C'est pas concomitant, avec le plan Vigipirate,
05:44 qui a été rehaussé en alerte à Tantin.
05:47 C'est aussi quelque chose de mise en général
05:49 pour les autres événements mondiaux,
05:52 internationaux, sportifs.
05:53 C'était le cas pour la Coupe du monde de rugby.
05:56 Cela dit, là où ça pose une question, je trouve,
05:59 c'est qu'il y a un problème de déficit criant
06:02 en termes de sécurité.
06:03 Le nombre d'agents de sécurité
06:05 dont on aura besoin pour ces Jeux,
06:07 avec des pics à 17 000 par jour, voire à 22 000,
06:10 il nous manque 10 000 agents de sécurité.
06:12 Du coup, France Travail, l'ex-Pôle emploi,
06:15 recrute auprès des étudiants, des retraités.
06:17 Je vois qu'un port d'armes pourrait être délivré
06:20 par le préfet de police, Laurent Nunez l'a expliqué.
06:23 -C'est pas en regardant les dossiers de candidature
06:26 qu'on s'est aperçus qu'il y avait des fichiers S ?
06:29 -6 ont été écartés, avec les criblages qui ont déjà été faits.
06:32 89 000 ont été faits par le ministère de l'Intérieur.
06:36 230 cas un peu complexes ont déjà été écartés.
06:39 -Bon.
06:40 -Que voulez-vous dire ?
06:42 Du côté français, ça sera un peu le bricolage,
06:44 mais le fait qu'une coopération européenne,
06:48 symboliquement, puisse être envisagée,
06:51 je trouve pas ça choquant.
06:52 Ce qui est difficile, c'est de voir l'efficacité
06:55 des troupes sur le terrain,
06:57 dans la mesure où tous les Polonais, hélas,
06:59 ne parlent pas français.
07:01 -Le Corneuil a fait savoir que 18 000 militaires français
07:04 seraient mobilisés pour les Jeux olympiques,
07:07 il l'a dit il y a deux jours.
07:08 -Pour les Jeux olympiques, vous aurez 18 000 hommes
07:13 qui seront mobilisables et mobilisés
07:16 pour sécuriser les JO.
07:18 Vous êtes évidemment sur des capacités importantes,
07:21 planifiées pour ce faire,
07:23 sans compter les métiers spécifiques des armées.
07:25 Pendant les JO, c'est 3 000 hommes
07:27 qui vont s'occuper de la sécurité du ciel,
07:30 de la lutte anti-drone au-dessus des lieux d'épreuve,
07:33 jusqu'à la posture permanente de sûreté de l'espace aérien,
07:36 sur des risques plus graves.
07:38 -Il y a énormément de militaires qui vont être déployés.
07:41 -45 000 forces de l'ordre aussi, des militaires.
07:44 -Plus 18 000 militaires.
07:46 -Bien sûr.
07:47 -Plus 3 000 aviateurs.
07:49 -Tous les moyens sont mis pour sécuriser un maximum ces JO,
07:52 qui sont à risque,
07:53 parce que dans le contexte mondial,
07:55 international, d'attentats, les JO sont une cible.
07:58 Cela dit, quand on voit les images de ce qui s'est passé,
08:02 vous avez vu la bagarre généralisée à Roissy,
08:04 lorsqu'on a voulu faire partir un OQTF, un kurde,
08:07 et les opérations sentinelles, les militaires,
08:10 qui n'avaient pas de sécurité,
08:12 on se dit qu'en termes d'images, pour le monde entier,
08:15 pour tous ces touristes qui vont affluer dans quatre mois,
08:18 quand on voit le risque d'attentats,
08:20 qu'il peut y avoir des bagarres dans un aéroport international,
08:24 Roissy, on ne parle pas d'un aéroport local,
08:26 on se dit qu'il va falloir mettre le paquet
08:29 en termes de sécurisation des lieux, notamment de transit.
08:32 - C'est vrai que ces images sont folles.
08:34 On va les voir.
08:35 Une bagarre à Roissy, au milieu des touristes,
08:39 pour éviter l'expulsion d'un kurde.
08:46 On dit que s'il arrive là-bas, en Turquie,
08:50 il sera très mal accueilli dans les prisons.
08:53 Sans doute, mais quand on en arrive là,
08:55 devant les yeux des touristes, ils ont pris les poteaux...
08:58 Tout le monde devrait être en prison,
09:00 si ça arrive aux Etats-Unis, dans un aéroport à l'étranger.
09:04 - Ce n'est pas la première fois que ça se passe.
09:06 Il y a sur le sol français,
09:08 aussi bien côté turc que côté kurde,
09:11 il y a peu encore les tigres de l'Ilam tamoul,
09:13 il y a des bandes armées très dangereuses
09:16 qu'on tolère sous des prétextes
09:18 qui devraient être quand même limités,
09:20 car les droits humains n'imposent pas
09:23 de laisser des bandes armées se constituer sur votre sol
09:26 et passer à l'action.
09:27 - D'abord, une précision,
09:29 si cette personne a pu faire l'objet d'une OQTF
09:31 et que cette OQTF a été exécutée,
09:33 c'est que la justice a considéré
09:35 qu'il n'y avait pas de risque pour cette personne
09:38 d'être maltraitée dans son pays.
09:40 En France, s'il y avait eu le moindre doute
09:43 sur sa sécurité en Turquie,
09:45 elle n'aurait pas été expulsée.
09:47 Il faut préciser qu'il y avait des élus dans cette manifestation,
09:50 des élus communistes, qui ont enfreint la loi,
09:53 ce qui, à l'extrême gauche,
09:55 est en train de devenir récurrent, d'enfreindre la loi.
09:58 - Est-ce qu'il y en a un qui a été condamné pour ça ?
10:01 - Manifestement pas, c'est bien le problème.
10:04 De plus en plus d'élus, maintenant,
10:06 ne respectent pas la loi, manifestent dans les rues
10:09 lorsqu'il y a une interdiction de manifester,
10:11 vont semer le chaos dans les aéroports
10:14 pour s'opposer à une décision de justice.
10:16 C'est aberrant, quand on est élu,
10:18 d'aller s'opposer à une décision qui respecte l'état de droit.
10:21 - Je voulais revenir au J.I.O. et au risque d'attentat,
10:24 car il y a des exercices qui se déroulent.
10:27 Il y a eu un exercice à l'école de police, de Dravet,
10:30 à l'entraînement, pour un exercice de simulation
10:33 d'une tuerie de masse avec prise d'otage.
10:35 C'est un exercice, mais tout y était comme en vrai.
10:38 Regardez quelques images.
10:40 ...
10:42 (tirs)
10:43 ...
10:47 - Je suis venu s'inscrire dans le cadre d'une formation
10:50 à tuerie de masse de 2e niveau,
10:53 puisqu'il y a un système en France
10:55 qui organise la réponse aux tueries de masse de 3 niveaux,
10:58 les primo-arrivants, les primo-intervenants,
11:00 les forces de 2e niveau, comme les BAC,
11:03 les compagnies de sécurisation et d'intervention,
11:05 les compagnies départementales d'intervention,
11:08 et ensuite le 3e niveau avec le RAID, la BRIPP et le GIGN.
11:11 On est venu s'intégrer dans une formation
11:14 pour les tueries de masse.
11:15 On a pu jouer l'intégralité du scénario,
11:18 du début de l'attaque jusqu'à la neutralisation totale
11:21 des 4 preneurs d'otages, avec libération d'otages
11:24 et des exercices qui arrivent très souvent.
11:26 Ces entraînements-là, je crois que ça n'arrive pas
11:29 toujours avec la BRI, le RAID et le GIGN.
11:33 - Bien sûr, c'est un classique.
11:35 À l'heure actuelle, quel est le problème
11:37 en matière de risque d'attentat ?
11:39 Le problème est que nous n'avons plus à faire,
11:42 contrairement à 2014, avec l'État islamique
11:44 tel qu'il était au moment où il s'est constitué,
11:47 où il a été révélé,
11:48 et où à un moment donné, sa puissance était telle.
11:51 C'est un ministre qui me l'a dit,
11:53 l'État islamique de 2014 en Irak
11:56 avait plus de blindés que l'armée française.
11:58 C'était une force armée.
12:00 En réalité, c'était moins un groupe terroriste
12:03 que l'armée de Saddam Hussein, sous un autre nom,
12:05 qui cherchait à se venger des Américains,
12:08 mais malgré tout, c'était une menace centralisée.
12:11 Il y avait une direction, il y avait un émir,
12:13 il y avait une partie militaire,
12:15 une partie de renseignement, une partie de propagande.
12:18 Ça n'existe plus.
12:19 Les émirs successifs de l'État islamique
12:22 ont été récemment le dernier par la Turquie,
12:25 l'année dernière,
12:26 dans des conditions telles que,
12:28 si la Turquie, qui a beaucoup joué avec ces groupes-là,
12:32 notamment dans la partie au nord de la Syrie,
12:34 qu'elle contrôle la région d'Idlib,
12:36 en vient à tuer les responsables de l'État islamique,
12:39 ça ne sert plus à grand-chose.
12:41 À l'heure actuelle, on a des éclats.
12:43 Un des éclats, une décision,
12:45 c'est ceux qui ont agi en Russie, par exemple,
12:48 l'État islamique au Khorasan,
12:49 une des provinces de l'Afghanistan,
12:52 et c'est beaucoup plus dangereux
12:53 d'avoir affaire à une organisation éclatée,
12:56 le risque principal étant le format qu'on appelle "bombay".
13:00 Vous savez, des groupes armés
13:02 qui sèment la mort dans les rues, un peu au hasard.
13:04 - Là, c'est contre ça qu'on s'entraîne.
13:08 Juste un mot, parce qu'on a fait faire un sondage.
13:11 Crénez-vous un nouvel attentat en France
13:13 dans les semaines ou les mois à venir ?
13:16 Vos réponses recueillies par l'institut CSA,
13:18 Paris Match et Europe 1,
13:20 sur une échelle de 10,
13:21 les craintes, c'est quasiment le maximal.
13:24 Quasiment 7, niveau 7 sur 10.
13:26 - Oui, les Français sont lucides.
13:30 Il est évident qu'il y a un risque
13:32 qui est à son apogée, en quelque sorte,
13:36 parce que nous avons connu une telle situation en 2015,
13:39 avec les attentats de Bataclan, Charlie Hebdo,
13:41 l'hypercachère, etc.
13:43 À cette période-là, la France était sous très grande tension.
13:46 La tension avait un peu diminué depuis,
13:49 même s'il y a eu des attentats,
13:50 mais plus de tueries de masse.
13:52 Or, depuis plusieurs mois,
13:54 les services de renseignement le disent,
13:56 la capacité de projeter un attentat
13:59 depuis un pays extérieur
14:01 est redevenue une réalité.
14:04 Les Français sont lucides, ils ont bien entendu le message.
14:07 - Un mot de tête, Sianna, puis Glévier.
14:10 - On vit sous tension internationale,
14:12 avec le contexte que vous décriviez,
14:14 avec la guerre nucléaire, la guerre au Proche-Orient,
14:17 tous les jours, des menaces dans les établissements scolaires,
14:21 des professeurs qui se font tuer de façon abominable.
14:24 Les Français sont conscients d'un risque
14:26 qui plane sur leur tête en permanence.
14:28 Cela dit, c'est vrai que cette cérémonie d'ouverture des JO
14:31 pose question.
14:32 Elle pose question parce que, d'un côté,
14:35 c'est un risque qui est pris d'être sur la scène
14:37 avec des athlètes sur des barges,
14:39 avec quelque chose d'extrêmement risqué,
14:42 et à la fois, il n'en est pas question, si vous voulez,
14:45 d'arrêter cet événement ou d'empêcher cette cérémonie
14:48 sur la scène, parce que ce serait, encore une fois,
14:51 céder à la peur et au terrorisme.
14:53 - David Roffer, vous êtes président de la République.
14:56 On continue la cérémonie ou on passe au plan B ?
14:58 - Je pense qu'on manque d'éléments
15:00 pour prendre une décision pareille.
15:02 - Ce n'est pas la bonne réponse.
15:04 Elle n'est pas honnête.
15:06 Vous êtes président de la République.
15:08 Vous faites quoi ? Vous connaissez la situation.
15:10 - Si j'ai des éléments dont je vais vous parler,
15:13 quels sont les éléments ?
15:15 Depuis 2015-2017, c'est-à-dire Paris,
15:19 après ça Bruxelles, après ça Barcelone,
15:21 les choses ont changé.
15:22 Grâce à l'intelligence artificielle,
15:24 on ne peut pas aller très loin dans les détails,
15:27 parce que c'est chaud,
15:28 mais il y a des moyens de déceler les préparatifs
15:31 d'une opération du style Paris ou du style Barcelone.
15:35 C'est-à-dire que dans le cybermonde,
15:39 il y a un certain nombre d'indications
15:41 qui permettent de repérer les prodromes,
15:44 les premiers symptômes.
15:45 Je pense que depuis 2017,
15:48 quand M. Darmanin ou d'autres disent
15:50 que des attentats ont été déjoués,
15:52 ils ont été déjoués grâce à ces méthodes-là.
15:54 Il y a des moyens.
15:56 Quand vous êtes en train de préparer un acte de cette nature,
15:59 vous devez communiquer.
16:01 On ne peut pas faire ça en envoyant des courriers
16:03 ou des pigeons voyageurs.
16:05 Donc, naturellement, le mode de communication,
16:08 les échanges ont un schéma précis
16:11 et le schéma précis est décelé.
16:13 -C'est la raison pour laquelle on a affaire souvent à des fratries,
16:16 à des gens proches, des cousins, qui vivent ensemble.
16:19 -Pas pour les grands attentats internationaux.
16:22 -Pour les attentats.
16:23 -Non, mais pour les attentats internationaux
16:26 pour lesquels on se prépare.
16:27 Vous vous rendez compte que les attentats de Paris,
16:30 c'est 150 personnes sur deux continents.
16:33 À partir du fin fond de la Syrie,
16:35 10 planques dans la région de Bruxelles,
16:38 2 planques à Paris,
16:39 des planques spécialisées dans les faux papiers.
16:42 C'est un appareil international énorme.
16:44 -On ne peut pas utiliser des messageries cryptées ?
16:47 -Je crois qu'elles ne sont pas cryptées pour tout le monde.
16:50 Mais on ne peut pas... -Un dernier commentaire.
16:53 -J'imagine que c'est comme ça que les Américains,
16:56 c'est ce que vous décriviez, ont pu, devant ces annoncés,
16:59 imaginer l'attaque possible dans un endroit public,
17:03 à Moscou, par exemple,
17:04 que Moscou n'a pas entendu comme...
17:06 -C'est une... -C'est possible.
17:08 -C'est un classique. -Le fait qu'on ait
17:10 de moins en moins de renseignements humains,
17:13 ce qui est la faille américaine,
17:15 et de plus en plus de renseignements
17:17 avec ces grandes oreilles numériques,
17:19 ne fait pas qu'on passe au travers de certains détails ?
17:22 Ce n'est pas un problème qu'on ait plus ces moyens
17:25 de renseignements humains ?
17:27 -En matière de lutte antiterroriste,
17:29 le fait de dire "Ah, vous l'avez bien dit",
17:31 c'est un classique.
17:33 Des services au Moyen-Orient alertent la France
17:35 et disent "Il va y avoir un attentat."
17:37 Le fait de prévenir, ce n'est pas ça.
17:39 Le fait de prévenir, c'est d'être suffisamment précis
17:43 pour qu'on puisse arrêter l'opération.
17:45 Si c'est "Voilà, j'ai regardé dans une boule de cristal,
17:48 "et peut-être que demain, il va y avoir..."
17:51 -Comment prévient-on une attaque de drone ?
17:53 C'est une des hypothèses évoquées par Darmanin.
17:56 C'est l'attaque de drone
17:57 le jour de la cérémonie d'ouverture des JO.
18:00 -Il y a une difficulté avec les attaques de drone,
18:03 c'est qu'il y a des systèmes.
18:04 Il y a des systèmes plus importants en matière de préparatifs
18:08 dans ce domaine-là,
18:09 mais les Etats-Unis, l'Angleterre et la France en ont aussi,
18:12 qui permettent d'étouffer les ondes sur un secteur précis.
18:16 Hélas, dans le cas des attaques au moment d'une cérémonie,
18:19 il faut étouffer certaines gammes d'ondes,
18:21 et pas toutes, autrement la cérémonie n'a pas lieu
18:24 car la télé ne peut pas transmettre.
18:26 -Il paraît qu'on peut prévenir des attaques qui viennent de loin,
18:30 des drones qui arriveraient de très loin,
18:32 mais on ne peut rien faire si on a pas le temps.
18:35 Je voulais qu'on passe à une autre question de la journée.
18:38 Faut-il envoyer l'armée contre les cités tenues par les dealers,
18:42 en particulier Annecy, des Moulins,
18:44 où il y a eu des affrontements entre dealers
18:46 devant des habitants.
18:48 Plus personne ne se bougeait dans ce quartier.
18:51 Lundi soir, il y a eu des coups de feu,
18:53 la CRS81 est déployée, elle a été accueillie par des tirs de mortier.
18:57 Un policier est blessé lors d'affrontements
18:59 avec des jeunes, et la présence de clandestins.
19:02 Le quartier est invivable, il y a une pression folle.
19:05 -Ca fait 40 ans que je suis dans le quartier,
19:16 mais au jour d'aujourd'hui, c'est plus notre époque, c'est fini.
19:19 On a honte.
19:21 On a honte.
19:22 -Il y a eu une bagarre entre civils,
19:25 entre des jeunes du quartier et des clandestins.
19:29 Est-ce que c'est normal ?
19:31 Est-ce que c'est normal que nous devons faire justice, aujourd'hui ?
19:35 ...
19:38 -Wesh !
19:39 -Il y a des habitants qui sont embêtés,
19:41 qui entendent le bruit,
19:42 ou qui voient les clandestins devant chez eux,
19:45 fouillés dans les petits locaux.
19:47 Et quand ils osent se plaindre,
19:49 ou leur demander d'arrêter ou de partir,
19:52 ils reçoivent des menaces en disant...
19:54 "Tu te tais plus vulgairement,
19:58 "sinon on te casse la bouche."
20:01 Clairement, mot à mot, et on te casse la porte.
20:04 -On pourrait envisager d'envoyer l'armée
20:06 de manière même provisoire dans ces endroits
20:09 pour faire établir l'ordre.
20:12 -A la question de l'armée, faut-il envoyer l'armée,
20:15 un agent des services secrets a été S.Marc Morandini, ex-agent.
20:19 -Peut-être que le problème, c'est qu'il faut qu'on cesse
20:25 de faire de nos policiers des présumés coupables
20:27 quand ils engagent leurs armes.
20:30 Comment ça va se passer si, effectivement, sur un incident,
20:33 l'armée ouvre le feu ?
20:34 Parce que, dans l'esprit, quand vous êtes militaires,
20:37 si un groupe, une section, une compagnie est prise à partie,
20:40 ça va riposter.
20:41 Et pas avec les mêmes règles d'engagement, si vous voulez,
20:45 des armes que des policiers qui ont l'habitude
20:48 de ces situations un peu compliquées,
20:50 ou on fait usage de solutions non létales ou pas.
20:54 L'armée, c'est immédiat.
20:55 Si un coup de feu part sur une unité, quelle qu'elle soit,
21:00 ça va riposter.
21:01 -C'est la guerre, mais on ne peut pas envoyer l'armée.
21:04 -C'est une absurdité et ça n'aura jamais lieu.
21:06 Pourquoi ? Parce que la France dispose d'une arme
21:09 dont c'est la mission de maintien de l'ordre
21:12 sur le territoire français avec des moyens militaires,
21:15 c'est la gendarmerie nationale.
21:17 Je vous garantis que si on envoie à la cité des Moulins
21:20 la gendarmerie nationale, le problème est réglé dans le mois.
21:24 Peu avant le Covid, j'ai eu, pour parler des problèmes
21:28 des banlieues, etc. -Ca a l'air trop simple.
21:31 -C'est pas trop simple. -Pourquoi c'est pas fait ?
21:33 -Parce que c'est un problème de décision politique.
21:36 La décision d'envoyer...
21:38 Envoyer les gens pour une semaine, ça sert à rien.
21:42 -Le maire de Nice, qui est plutôt exemplaire
21:44 en matière de sécurité, de vidéoprotection,
21:47 de messe municipale, elle est équipée, etc.
21:50 Il rêverait de ça. -Il fait de la politique.
21:53 Il appuie le gouvernement, qui fait des opérations place nette,
21:57 qui consiste à envoyer des CRS, pardon,
21:59 mais faire du tourisme pendant une semaine dans une cité
22:02 et partir après.
22:04 A partir du moment où on installe la gendarmerie nationale
22:07 dans la cité des Moulins, il faut qu'elle y reste.
22:10 -C'était la proposition de Samia Ghali à Marseille,
22:13 d'envoyer l'armée.
22:14 C'est l'adjoint au maire de Nice qui a fait cette proposition.
22:18 C'est vrai que l'intervenant de la DGSE
22:20 met le doigt sur la problématique.
22:22 Il y a une différence entre ce qu'on appelle
22:25 des gardiens de la paix et des militaires.
22:27 Il y a un coup politique évident, parce que s'il y a riposte,
22:30 ce sera un drame.
22:32 Imaginez ce que ça va provoquer dans un quartier
22:35 s'il y a des coups de feu de militaires.
22:37 Il faut qu'on soit conscients de ça.
22:39 Le gouvernement est très réctif à cette idée.
22:42 -Il y a des coups de feu tous les soirs.
22:44 -Ca, c'est une solution de court terme.
22:46 Il faut trouver des solutions pérennes.
22:49 On a bien vu que d'envoyer la CRS 8,
22:51 ça dure quelques jours.
22:53 Lorsque la CRS 8 se retire, ça recommence.
22:55 -Je voulais vous montrer des images de cette opération
22:58 "Place net XXL".
23:00 Est-ce que ça sert à quelque chose ?
23:02 Vous m'avez dit que non, mais il y en a des nouvelles.
23:05 Aujourd'hui, on était à Dijon.
23:07 Nos équipes étaient embarquées avec les équipes du Duret.
23:10 Vous allez voir qu'il y a eu ratissage complet.
23:12 -Allez, les gars, on y va.
23:14 -Le top départ est donné.
23:16 Il ne faut pas laisser le temps aux dealers
23:18 ou aux éventuels clients de la DGSE.
23:21 Pour éviter aux clients de prendre la fuite,
23:23 2 personnes sont rapidement repérées, puis contrôlées.
23:27 -Vous êtes connus ? -Non.
23:28 -Jamais été appelé ? -J'étais mineur.
23:30 -Pourquoi ? -Je n'étais pas ici.
23:32 -C'était pas grave.
23:34 -En l'absence de drogue et d'argent sur eux,
23:36 ils seront relâchés après un simple contrôle d'identité.
23:40 -La police.
23:41 -Aucun recoin, aucune cache n'échappera
23:43 aux flaires des 7 chiens entraînés à trouver des stupéfiants,
23:47 des billets ou encore des armes.
23:49 -Elle marque...
23:50 -On va les abîmer.
23:51 -Ca se sécurise.
23:52 Si le gouvernement donnait plus de pouvoirs aux policiers,
23:56 je vous garantis, il n'y aurait pas ce qui se passe.
23:59 -Quand on attaque le trafic de drogue,
24:01 on n'attaque pas le trafic de cannabis ou de cocaïne,
24:04 on attaque ça, car c'est dangereux pour la santé,
24:07 mais on attaque un réseau criminel
24:09 qui veut financer les autres activités illicites
24:12 qui nous touchent, le terrorisme, la prostitution,
24:14 les cambriolages et la contrebande de tabac.
24:17 C'est une multinationale, pas une PME.
24:19 -Multinationale.
24:20 Je vous ai vu secouer la tête en disant
24:23 "C'est du cinéma, c'est du cinéma."
24:25 Vous pourrez le dire dans un instant,
24:27 on est en retard, 21h31.
24:29 -Bonsoir, Olivier, et bonsoir à tous.
24:31 Près d'une semaine après l'attentat de Moscou
24:34 qui a fait 143 morts, les enquêteurs russes
24:36 affirment que les auteurs de l'attaque
24:38 avaient des liens avec les nationalistes ukrainiens
24:41 et, de son côté, Kiev dément toute implication dans ce massacre.
24:45 En France, face aux menaces d'attentat
24:47 visées des collèges et des lycées,
24:49 Nicole Belloubet a annoncé suspendre la messagerie
24:52 dans tous les espaces numériques de travail
24:54 des établissements scolaires.
24:56 Un jeune homme de 17 ans a été interpellé
24:59 et placé en garde à vue dans les Hauts-de-Seine.
25:01 À Paris, un rassemblement artistique
25:03 est organisé devant la Comédie française
25:06 pour dénoncer la réalité des violences subies
25:08 par les femmes israéliennes le 7 octobre dernier.
25:11 Des violences qui se poursuivent aujourd'hui
25:14 pour les 14 d'entre elles, toujours détenues par le Hamas.
25:17 - Je voulais juste que vous réagissiez
25:19 à cette opération XXL, Place Net.
25:22 - Alors, c'est simple.
25:23 À la fin de l'année, XXL ou pas,
25:26 il n'y aura pas un toxicomane de moins,
25:28 il n'y aura pas un kilo de drogue de moins vendue en France.
25:31 Le principe de tous les bandits partout dans le monde,
25:34 pas uniquement en France, c'est l'effet de déplacement.
25:37 L'opération Place Net, ils vont à côté
25:40 et la drogue continue à se vendre.
25:42 Récemment, sur France Info,
25:44 il y a un dealer qui est en prison à Marseille.
25:46 Il a expliqué tout.
25:47 Il a dit "OK, pendant 15 jours, on va bouger,
25:50 "après, on reviendra."
25:51 Il faut que les forces de l'ordre
25:54 restent dans ces quartiers en permanence.
25:56 Si jamais elles ne font qu'y passer,
25:58 vous vous rendez compte ?
26:00 Vous avez vu ce qui s'est passé pendant le confinement ?
26:03 Les dealers se sont arrêtés de vendre 3 semaines
26:06 et ils sont repris 3 semaines après.
26:08 - Je voulais juste qu'on dise un mot de ce tableau.
26:11 Ces chiffres, 3,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires,
26:14 c'est ce que représente la drogue, une partie du PIB.
26:17 200 000 personnes participent
26:19 et il y a eu 315 homicides de tentatives de missiles.
26:21 Rapidement, tous les deux.
26:23 - Il est évident que le trafic de drogue
26:25 permet à de nombreuses familles, notamment dans des quartiers,
26:29 de vivre et que c'est une manière de laisser prospérer ce trafic,
26:32 non pas une paix sociale,
26:34 car il n'y a plus de paix sociale dans les quartiers,
26:37 mais d'éviter que ces quartiers ne s'enflamment véritablement.
26:40 On peut se demander si le gouvernement
26:42 ou les gouvernements précédents ont mis tous les moyens
26:45 pour lutter contre ce trafic ou s'ils n'ont pas préféré
26:48 les laisser faire leurs petites affaires entre eux
26:51 tant qu'ils ne faisaient pas trop de mal.
26:53 Mais là, j'ai l'impression qu'avec ce gouvernement,
26:56 ça a changé. - On n'en avait jamais vu.
26:58 - Il y a une volonté de ce gouvernement
27:01 que nous n'avions pas connue jusqu'à présent.
27:03 On verra s'il y a des résultats, mais la volonté est là.
27:06 - Ces chiffres sont éloquents.
27:08 Comme le ministre de la Manière, on est face à une internationalisation
27:12 avec des sommes en jeu colossales.
27:14 C'est ça, le problème, les sommes en jeu.
27:16 Avec des tas de bandes qui se font à l'international.
27:19 Yoda a été arrêté au Maroc.
27:21 Ca pose une vraie question d'internationalisation des moyens.
27:25 Et deuxièmement, avec des passerelles.
27:27 C'est ce qu'expliquait Gérald Darmanin
27:30 entre le trafic de drogue et le terrorisme,
27:33 avec notamment les armes, l'armement.
27:35 Là, il va falloir mettre le paquet,
27:37 non seulement sur les questions de biens immobiliers,
27:40 de saisie financière, mais ça ne se passe pas en France,
27:43 mais à l'international, et ce sont des sommes énormes.
27:46 Vous avez raison, il y a une question de santé publique.
27:49 Tant qu'on ne regardera pas les consommateurs
27:53 pas comme des délinquants, mais aussi comme des malades,
27:56 on ne résoudra pas ce problème.
27:58 Vous aurez beau leur donner une amende,
28:00 ils continueront malheureusement à se droguer.
28:03 - Pardon, j'entends ça depuis 20 ans.
28:06 En 2012, il y avait 400 000 cocaïnomanes en France,
28:11 aujourd'hui, il y en a un million.
28:12 Vous parlez de succès dans la lutte contre la drogue ?
28:15 - Non, c'est pour ça qu'il faut être plus politique
28:18 en matière de réduction des risques.
28:20 Punir et prévenir aussi.
28:22 - C'est devenu...
28:23 - La cocaïne est toujours moins chère et toujours plus pure.
28:26 Si jamais il y avait une victoire dans la lutte contre la drogue,
28:30 je parle de la cocaïne car c'est la drogue reine du XXIe siècle,
28:34 au départ, elle serait à 150 euros le gramme,
28:36 elle serait pure à 40 %,
28:38 aujourd'hui, elle coûte 60 euros le gramme
28:40 et elle est vendue entièrement pure.
28:42 - Elle est déjà remplacée, en réalité.
28:44 - Non, c'est 3 % du total.
28:47 - On va dans un instant parler de la disparition de petite Émile
28:51 et Julie Rigoulet est avec nous,
28:53 rédactrice en chef du nouveau "Détective".
28:56 Bonsoir, Julie.
28:58 On va marquer une pause dans un instant.
29:00 On va rappeler ce qui s'est passé aujourd'hui au Vernet,
29:04 qui était devenu Fornox, tout était bloqué
29:07 et on a mis ensemble tous les témoins de cette affaire.
29:10 - C'est ça.
29:11 On a mis en place une remise en situation,
29:15 c'est-à-dire on a fait revivre la journée du 8 juillet
29:19 à tous les protagonistes, à tous ceux qui ont participé,
29:22 qui étaient là au moment du drame.
29:24 - On a appris quelque chose ?
29:25 On va voir les images. Restez bien avec nous.
29:28 A tout de suite.
29:29 Musique de tension
29:31 - La suite du meilleur...
29:33 Xavier Hoffer, vous étiez sur la drogue.
29:35 - Oui. - Vous n'êtes pas d'accord
29:37 avec Tatiana, je le sais.
29:39 C'est plutôt Tatiana qui n'est pas d'accord avec vous.
29:42 - Non, mais c'est positif, c'est comme ça que les choses progressent.
29:46 Nous sommes sans arrêt critiqués.
29:48 Tous mes étudiants ont le droit de me critiquer,
29:51 de dire "C'est pas vrai, pourquoi vous dites ça ?"
29:53 - On en débâchait pendant un peu.
29:55 - Je voulais que l'on parle de la disparition
29:58 d'Emile. C'était jour de mise en situation.
30:02 C'est comme une reconstitution,
30:04 sauf qu'il n'y a pas d'accusé, de coupable.
30:06 Depuis 9 mois, on ne sait pas comment l'enfant de 2 ans a disparu.
30:10 Sur place, Célia Barotte et l'envoyée spéciale de CNews.
30:13 On va rejoindre Julie Rigoulet.
30:15 - Au cours de cette mise en situation,
30:20 17 personnes ont été convoquées pour retracer les événements
30:23 qui se sont déroulés le jour de la disparition d'Emile.
30:26 L'objectif de la mise en situation,
30:28 c'est de retracer chronologiquement la soirée du 8 juillet dernier
30:32 et de pouvoir confirmer ou infirmer les éléments
30:35 qu'ils ont pu recueillir pendant leur enquête.
30:38 - Nous espérons tous, comme l'ensemble des Français,
30:41 qu'ils se disent "Mais comment ?"
30:43 A notre époque, avec tous les moyens scientifiques
30:46 dont disposent les enquêteurs,
30:48 on ne puisse pas connaître la raison de la disparition d'un enfant.
30:52 - Julie Rigoulet, bonsoir.
30:54 Vous êtes rédactrice en chef du nouveau Détective.
30:57 Qu'est-ce qu'on sait de ce qui s'est déroulé ?
31:00 Y a-t-il des choses qui ont fuité ?
31:02 C'était Fort Knox, le village était fermé.
31:05 Si vous n'étiez pas dans ce qui avait témoigné les 17,
31:09 en quelque sorte, vous n'aviez accès à rien.
31:12 - Oui, c'est ça.
31:14 On ne pouvait pas accéder au village.
31:17 On sait que les opérations ont commencé vers 10h20 ce matin.
31:21 Elles ont commencé dans la maison de la famille d'Émile,
31:26 là où tout a commencé,
31:28 en présence des grands-parents,
31:30 de certains de ses oncles et des tantes,
31:33 qui avaient entre 12 et 15 ans, les plus jeunes n'étaient pas là.
31:37 Y avait aussi les parents d'Émile,
31:39 même s'ils n'étaient pas là le 8 juillet.
31:42 Ils ont assisté à toute cette reconstitution
31:45 et ils ont un petit peu rejoué le moment
31:48 où Émile s'est réveillé de sa sieste,
31:51 de ce jour-là.
31:52 - Dans le village, personne ne semble avoir vu ce petit garçon.
31:57 - Alors, si.
31:59 Le jour du drame...
32:02 En tout cas, lui, il se réveille aux alentours de 16h30 de sa sieste,
32:06 au moment de sa grand-mère de plonge,
32:09 et puis il s'affaire un peu dans la cour.
32:11 En tout cas, toute sa famille s'affaire dans la cour
32:14 parce qu'ils sont en train de charger une voiture
32:17 pour aller construire une clôture un peu plus haut dans le village.
32:20 Et c'est à ce moment-là qu'il aurait échappé à la vigilance de sa famille.
32:26 Plusieurs témoins affirment l'avoir vu.
32:28 Le problème, c'est qu'ils ne l'ont pas tous vu au même endroit.
32:31 Certains l'ont vu en contrebas du village, au niveau du lavoir.
32:35 D'autres l'ont vu remonter la rue du Hameau.
32:38 Et donc, ces témoins-là, ces témoins oculaires,
32:41 étaient présents aujourd'hui aussi
32:44 pour que l'on puisse confronter leurs témoignages
32:48 et voir si c'était cohérent.
32:50 Parce qu'au niveau des horaires, tout ne collait pas.
32:53 Donc, il fallait confronter toutes ces déclarations.
32:56 Xavier Roffert, vous avez déjà assisté à ce genre de mise en situation ?
33:00 Oui, le problème principal est le suivant.
33:04 Tout être humain, quand il va qu'à ses occupations,
33:09 il y a une sorte de bulle autour de sa tête
33:11 dans laquelle il y a ce qu'il va faire, ce qu'il craint,
33:14 ce dont il a peur, ce qu'il réfléchit, ce qu'il lui reste à faire dans la journée.
33:18 Et d'un seul coup, très rarement dans une vie, parfois jamais,
33:23 la bulle éclate parce que quelque chose d'incroyable
33:25 vient de se passer à côté de lui.
33:27 Un attentat, ou alors un hold-up, ou alors une bagarre, simplement.
33:32 Et dans ce cas-là, les témoignages sont extrêmement fragiles.
33:36 C'est pour ça que, dans le temps,
33:39 les braqueurs se mettaient un bonnet rouge ou une écharpe jaune,
33:43 parce qu'à la fin, les gens disaient « je me souviens,
33:45 il avait une écharpe verte, un bonnet vert, etc. »
33:47 Et donc, généralement, c'est pas bon.
33:49 Donc il y a cette difficulté-là énorme.
33:51 Et la seule manière de la surmonter, patiemment, pour les gendarmes,
33:55 surtout dans un lieu rural comme ça, on est dans Gionnaud.
34:00 C'est l'affaire Dominici, vous savez, où le village se tait,
34:04 où les gens ont un rapport avec les étrangers au village assez difficile.
34:07 Et donc, il faut recréer les conditions psychologiques.
34:10 Je dirais, ce qu'on fait, les gendarmes, aujourd'hui,
34:12 essentiellement, c'est de la psychologie.
34:14 - Julie Rigoulet, est-ce qu'il y a des pistes, selon vous,
34:16 qui ont été fermées aujourd'hui ?
34:19 - Pour l'instant, il n'y a pas grand-chose qui a fuité de ce qui s'est passé.
34:24 L'idée, c'était de…
34:26 Alors, il y a déjà des pistes qui ont été refermées,
34:28 mais d'autres restent ouvertes.
34:32 Voilà, on envisage toujours l'accident causé par un tiers,
34:39 l'enlèvement ou l'accident,
34:42 mais sans personne qui intervient dans ce drame.
34:47 - C'est encore le grand mystère.
34:49 La une du nouveau détective, je voulais vous la montrer.
34:51 Je crois que vous avez mis en parallèle Émile et Grégory.
34:55 C'est deux grands mystères.
34:57 Il y en a un qui… C'est incroyable,
35:00 parce que, vraiment, Grégory, ça reste encore dans toutes les têtes.
35:03 Tout le monde se souvient de cette histoire
35:05 et ça continue à rebondir.
35:07 Il y a des expertises, c'est ça.
35:09 Il y a encore des expertises qui sont possibles grâce à l'ADN,
35:12 grâce aux nouvelles technologies.
35:14 - C'est ça, c'est ça.
35:16 C'est des expertises qui peuvent à nouveau relancer l'enquête.
35:19 Et, effectivement, on a mis ces deux enfants en couv'
35:22 parce qu'ils ont marqué les Français dans leur chair, finalement.
35:26 - Juste une dernière chose.
35:27 On a entendu, en début d'émission, M. Bouvier dire que pour placer…
35:32 qu'on devrait, qu'on pourrait placer cette histoire d'Émile en "call case",
35:36 pour annuler le délai de prescription, en quelque sorte.
35:40 Comment on fait ça ?
35:41 À quel moment on fait… on a ce genre de…
35:45 je ne sais pas d'ailleurs, c'est la justice, c'est le procureur,
35:48 j'imagine, qui décide de mettre entre parenthèses le dossier ?
35:53 - Oui, après, là, de toute façon, on rentre dans le temps lent de l'enquête.
35:59 Là, on rentre dans de nouvelles analyses,
36:03 puisque, effectivement, tout ce qui s'est passé aujourd'hui a été filmé.
36:07 Donc, il y a eu des analyses, des données collectées déjà en novembre dernier.
36:14 On va à nouveau analyser tout ça, comparer tout ça.
36:18 Donc, de toute façon, on rentre là, déjà présent,
36:20 dans le temps très long de l'enquête.
36:22 - Merci beaucoup, Julie Rigoulet.
36:24 Je voulais qu'on termine par deux petites infos.
36:26 D'abord, Shani Louk, vous vous souvenez de Shani Louk,
36:28 qui avait été enlevée le 7 octobre ?
36:30 23 ans, belles comme un cœur, les terroristes du Hamas l'ont absolument massacrée.
36:35 On n'a retrouvé d'elle qu'un crâne.
36:37 Elle a été découpée en morceaux.
36:39 Sa famille avait demandé qu'on ne partage que des photos d'elle, souriantes.
36:43 Je crois qu'on en a quelques-unes.
36:45 Peut-être, on peut les montrer à l'image.
36:47 La voilà.
36:48 Que l'on se souvienne de sa jeunesse, de son sourire,
36:50 plutôt que de l'image de Shani enlevée à bord d'un pick-up,
36:54 inconsciente, à moitié nue.
36:56 Et pourtant, c'est ce cliché de Shani jeté dans un pick-up
36:59 qui vient d'être primé comme la meilleure photo de presse de l'année.
37:02 On vient donc de récompenser son auteur,
37:04 qui collabore avec l'agence Associated Press.
37:06 Israël estime que ce photographe a été complice du Hamas,
37:09 accrédité, dit Israël encore, par les terroristes,
37:12 pour les suivre le 7 octobre.
37:14 Visiblement, cette interrogation autour de la complicité d'un photographe
37:17 avec les auteurs d'un pogrom n'a aucune espèce d'importance, Tatiana.
37:21 Il y a en effet ce questionnement sur l'identité de ce journaliste.
37:26 Pour l'instant, on ne sait pas.
37:28 Évidemment que ça a perturbé énormément et ça changerait beaucoup de choses.
37:32 Si on s'en tient stricto sensu au métier de photojournaliste
37:35 et qu'on met ça à part, même si c'est compliqué,
37:37 on se dit que...
37:39 J'avoue que j'ai été très gênée quand j'ai découvert cette information.
37:42 D'abord, je me suis dit que c'était extrêmement choquant.
37:44 Et après, je me suis dit, en tant que journaliste,
37:46 c'est notre métier de devoir témoigner.
37:48 On doit témoigner de tout et montrer même des choses qui sont dures à montrer.
37:52 Et surtout, quand j'ai vu le témoignage du papa de Shani Louk,
37:55 qui disait qu'il fallait la montrer, cette photo.
37:57 Elle est importante parce qu'elle montre le mal, la barbarie.
38:01 Elle rentrera dans l'histoire de ces 50 dernières années
38:04 pour montrer ce qu'est la barbarie du terrorisme.
38:07 Il faisait un parallèle avec l'image à Scooter, de Noah,
38:11 qui avait aussi été enlevée.
38:13 Je pense qu'elle est importante, cette photo,
38:15 parce qu'elle permet de montrer l'horreur et d'expliquer...
38:18 Il me semble qu'il y a une inversion de valeur.
38:21 En prima, cette photo...
38:23 Honnêtement, les mots manquent, donc je ne vais pas être très long.
38:27 Simplement, je veux rappeler et dire que j'ai vu les images
38:31 filmées par les terroristes du Hamas le 7 octobre dernier.
38:34 J'ai vu l'intégralité des images diffusées.
38:36 Et je veux simplement dire que ces images, je les oublierai jamais.
38:39 - Et toujours dans la série des inversions de valeur,
38:42 de mon point de vue, ce qui s'est passé dans le tribunal de Lille,
38:45 on va terminer par ça aujourd'hui,
38:47 où un leader local de la CGT a été jugé pour apologie de terrorisme
38:51 dans un tract, on vous en a parlé hier, il écrit dès le 13 octobre.
38:56 "Les attaques menées par le Hamas constituent les réponses
38:59 "provoquées par les horreurs de l'occupation illégale d'Israël."
39:02 Je re-leur lit.
39:03 "Les réponses provoquées par les horreurs
39:05 "de l'occupation illégale d'Israël."
39:07 Donc avant l'ouverture du procès,
39:09 tout le banc et l'arrière-banc de l'Alephi étaient là, aujourd'hui.
39:12 Katniss, Bernalicis, Domaport, bien sûr Jean-Luc Mélenchon,
39:16 ils considèrent que c'est une attaque des sionistes
39:19 contre des ouvriers.
39:21 - A chaque fois, on se dit que la France insoumise
39:23 ne pourra pas tomber plus bas, et puis en fait,
39:25 malgré tout, malgré tout ce qui s'est passé depuis le 7 octobre,
39:28 ils parviennent toujours à nous surprendre.
39:30 Mais ces gens-là pensent qu'Israël, et donc, sous-entendu, les Juifs,
39:33 parce que quand on peut faire un peu d'antisémitisme
39:35 sous couverte d'antisionisme, pourquoi s'en priver ?
39:38 Tous ces gens-là pensent qu'il s'agit d'une guerre.
39:40 D'ailleurs, ils n'ont toujours pas parlé de terrorisme,
39:42 ils parlent de crime de guerre.
39:44 Ils pensent que c'est une guerre déclenchée par Israël,
39:46 et donc, quand ils utilisent ces mots,
39:48 en fait, ils nous disent la chose suivante.
39:50 Ils nous disent "Israël l'a bien cherché, c'est mérité."
39:53 Voilà, c'est ça. Ce qu'ils disent, c'est que c'est mérité.
39:56 Donc, il est rassurant, quand même, de voir
39:58 que le procureur de la République a requis 12 mois de prison avec sursis,
40:02 que l'État est effectivement du bon côté,
40:04 que l'État soutient ses victimes,
40:06 que l'État se bat contre l'apologie du terrorisme
40:09 et est en soutien des Juifs de France.
40:11 - Voilà. Ce qu'a dit le procureur, exactement,
40:13 c'est, en quelque sorte, c'est que "filmer", "filmer",
40:16 c'est une mise en valeur des actes terroristes
40:18 et des exactions commises.
40:20 "Filmer" vient donc affirmer le caractère terroriste du Hamas
40:23 le fait de trouver une légitimation, quelle qu'elle soit, à ces actes.
40:27 Et c'est ce que fait ce tract de la CGT, revient en faire l'apologie.
40:30 Voilà. Et la décision a été mise en délibérée.
40:32 Le 18 avril, vous avez le mot de la fin.
40:34 - On touche pas aux femmes et aux enfants.
40:36 Il y a des actes qui déconsidèrent la cause même qu'on est censé défendre.
40:40 Point final. Voilà, il n'y a rien d'autre à dire.
40:42 - Merci beaucoup, Xavier Roffler, d'avoir été avec nous ce soir.
40:45 Merci, Tatiana. Merci, Yoann.
40:47 Dans un instant, la suite de vos programmes.
40:50 Mais évidemment, au soir info, Julia Pasquet et Maureen Vidal pour le 22h.
40:54 Moi, je vous retrouve mardi soir.
40:56 Lundi, ce sera Olivier de Caronflet qui sera à ma place.
40:59 Je remercie Jade Rodet et... Jade Roger, pardon.
41:02 Elle avait un photo qui m'a aidé à préparer cette émission. Bye-bye.
41:05 ♪ ♪ ♪

Recommandée