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Mardi 26 mars 2024, SMART BOSS reçoit Laurent de la Clergerie (président, Groupe LDLC)

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Transcription
00:00 *Générique*
00:08 Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Boss, le rendez-vous des patrons et des patronnes.
00:12 Je suis ravie d'accueillir cette semaine Laurent de la Clergerie. Bonjour.
00:16 Bonjour.
00:17 Tu es PDG du groupe LDLC, donc on connaît bien pour City Commerce, je ne sais plus si on dit High Tech, Electronique.
00:24 Oui, High Tech, Electronique, Matériel Informatique.
00:26 Ok, merci beaucoup d'avoir accepté l'invitation. Alors on va commencer par la séquence d'Avis de rencontre Goliath,
00:33 où tu vas faire face à une start-up et on va parler d'un sujet particulier, mais vous n'êtes pas dans le même secteur, tu verras.
00:39 Ensuite, il y aura l'interview en coulisses, où on va vraiment parler de ta vie de dirigeant, on va remonter un peu aussi dans le temps.
00:45 Et on terminera par l'interview chrono, qui comme son nom l'indique, est une série de questions réponses très rapides.
00:52 Merci encore d'avoir accepté l'invitation et maintenant on va pouvoir passer à la séquence David rencontre Goliath.
00:59 La start-up qui va te faire face, c'est Carbo. Je suis ravie d'accueillir son PDG Simon Letourneau. Bonjour.
01:09 Bonjour Charline.
01:10 Merci d'avoir accepté l'invitation. Alors vous n'êtes pas du tout dans le même secteur. D'ailleurs tu peux dire en une phrase ce que fait Carbo.
01:17 Carbo, on aide les citoyens et les petites entreprises à prendre conscience de leur empreinte carbone, faire leur bilan carbone pour le réduire.
01:23 Voilà, donc pas trop de lien on va dire avec l'high tech, même s'il faudra quand même un moment réconcilier les deux.
01:29 Tout à fait.
01:30 Mais non, on voulait parler surtout aujourd'hui de la semaine de 4 jours, parce que c'est des initiatives que vous avez mises en place tous les deux.
01:37 On trouvait intéressant de voir déjà peut-être toi Simon, comment est-ce que, voilà, comment était venue l'idée.
01:44 Puis je vois en plus que tu as ramené un livre qui est pile sur ce sujet.
01:48 Merci beaucoup. Très rapidement, nous chez nous la semaine de 4 jours c'est, on va dire, la figure de proue d'une vision un peu philosophique de l'entreprise et de l'organisation.
01:57 Nous ce qu'on défend chez Carbo c'est, c'est quoi une organisation, une entreprise écologique et militante.
02:02 Et pour nous la semaine de 4 jours c'est, un, j'aimerais bien avoir la confirmation, mais ça permet d'être écologique, ça permet d'être féministe, ça permet plein de choses.
02:11 Et ça permet surtout de se réapproprier le temps, ce qui je pense nous permet d'être heureux collectivement.
02:16 Alors c'est vrai ?
02:18 Alors c'était pas une démarche écologique au départ, même si ça en fait partie, puisqu'un jour de moins de travail ça génère moins de déplacements, ça génère plein de choses qui sont dans le sens écologique.
02:26 Mais la démarche du départ c'était vraiment se réapproprier le temps, redonner du temps aux salariés, reprendre le temps d'avoir un vrai équilibre entre vie perso et vie pro.
02:34 Et l'idée elle était venue de Microsoft qui l'avait mis en place au Japon pendant un mois, qui à la fin a décidé de ne pas continuer.
02:41 Mais ça a planté une graine, et cette graine je l'ai fait germer en disant, bah moi ça me plaît, je vais tester, je vais le mettre en place.
02:47 D'accord, et vous l'avez mis en place dès le début chez Carbo ou c'est venu après ?
02:52 Alors nous on l'a mis en place depuis plus d'un an maintenant, on est 60 collaborateurs, et donc maintenant tout le monde est en semaine de 4 jours, le mercredi ou le vendredi.
02:59 Et si je peux rebondir sur ce que tu disais Laurence, c'est ça, c'est comment on arrive dans l'écologie à se réapproprier le temps pour soi, pour les autres, les relations avec les autres.
03:07 Et puis le temps écologique de la planète, on ne peut pas avoir des cerises toute l'année par exemple.
03:11 Et donc toi comment ça s'est passé ? Tout le monde l'a fait, on pouvait choisir, parce que le mettre en place à ce niveau là...
03:18 Alors en fait oui, puisqu'on est 1000 collaborateurs, et que l'idée pour moi c'était que ça s'applique aux 1000 collaborateurs, que ce ne soit pas un choix.
03:24 Ça a été imposé au départ, ça fait 3 ans qu'on l'a mis en place, 4 ans en arrière, et en fait on a dû revoir tout le planning de l'entreprise pour pouvoir l'adapter.
03:34 C'est n'importe quel jour de la semaine, avec une seule contrainte, on est une grosse entreprise, on doit fonctionner totalement normalement,
03:39 c'est à dire qu'on fonctionne 5, 6 ou 7 jours par semaine suivant les métiers, et le client ne doit pas se rendre compte que les salariés derrière sont sur des plannings de 4 jours.
03:46 Donc tout a été construit autour de ça, et aujourd'hui l'intégralité des salariés fonctionne en 4 jours.
03:51 Donc tu penses qu'on peut scaler le modèle de coûts de 4 jours ?
03:55 Merci beaucoup, très inspirant déjà, parce que souvent on se dit toujours, oui une start-up c'est trop tôt, je pense que c'est jamais trop tôt pour le mettre en place,
04:01 il faut le mettre dès que possible en place, parce que ça change la façon de penser de l'entreprise, nous aussi on fonctionne, alors nous on est en semaine de...
04:07 l'entreprise travaille en 5 jours, les collaborateurs sont en semaine de 4 jours, effectivement nous c'est mercredi ou vendredi,
04:12 mais on a repensé, je pense un peu comme vous, l'ensemble des méthodes de travail en interne, donc on travaille beaucoup en asynchrone,
04:18 il n'y a aucune réunion chez Carbo qui commence plus de 3 ou 4 minutes en retard, on finit à l'heure,
04:22 c'est des bonnes pratiques qui sont connues, qui nous permettent d'avoir une plus grande intelligence collective,
04:29 et d'être plus efficace collectivement, et on a aussi revu une partie des objectifs de manière adaptée en fonction des différents métiers.
04:35 Vous avez organisé pas mal de choses aussi ?
04:38 Alors en fait pour le coup, quand on s'est lancé dans le projet, on a posé les plannings des 4 jours, mais on ne s'est pas posé la question de comment on allait fonctionner.
04:45 Pour savoir qu'au moment où j'ai mis la mesure en place, on est passé à 32 heures derrière,
04:49 donc je m'étais dit on va devoir recruter, puis on recrutera en fonction des besoins, on s'adaptera,
04:53 mais on n'a pas du tout pensé la méthode de travail, et c'est plutôt dans la pratique,
04:57 effectivement on s'est retrouvé dans des bonnes pratiques, de façon automatique, parce qu'en fait c'était nécessaire,
05:02 puisque en plus en étant absent tous les jours, il a fallu organiser le travail de chacun autour des autres,
05:07 parce que très clairement au moment où on l'a mis en place, autant on n'a eu aucune difficulté à le mettre en place vis-à-vis du client extérieur qui ne s'en rendait pas compte,
05:13 mais autant en interne, on a cassé les rythmes, et il a fallu que les services entre eux réadaptent leurs rythmes,
05:19 et on a eu quelques changements dans les 3 premiers mois liés à ça, parce qu'effectivement la communication interne était plus compliquée,
05:25 et le passage de relais, parce que c'est pareil, quand on est absent un jour, c'est quelqu'un d'autre qui va faire le travail quand on a un client en face,
05:31 donc forcément il a fallu adapter les méthodes de travail au fait qu'on doit être constant dans le service qu'on délivre.
05:37 Quel gain vous avez observé ? Les gens sont plus productifs ?
05:42 Non, j'aime pas trop ça, parce que c'est vraiment pas l'idée de la semaine de 4 jours,
05:47 je fais la petite dédicace, mais "Paresse pour tous" c'est un roman dont on parlait juste avant,
05:52 où c'est un candidat à l'élection présidentielle qui propose la semaine de 15 heures,
05:56 et c'est très utopique, mais c'est vraiment ça la philosophie, l'idée c'est de moins travailler pour être plus heureux.
06:03 Après on observe, une collaboratrice qui nous disait il y a pas longtemps "non mais la semaine de 4 jours c'est génial",
06:08 après j'ai l'impression qu'il n'y a pas vraiment beaucoup de débat, on vous propose de travailler moins pour le même salaire,
06:14 on peut parler pendant longtemps, mais si c'est bien fait, bien organisé, ça me semble assez évident.
06:21 Et vous, vous avez vu vraiment une différence ?
06:24 Alors très concrètement, comme je le disais, au départ le but était de dire "on va compenser les heures,
06:28 et on ne vous demande pas de travailler plus, c'est un cadeau et l'entreprise l'assume,
06:33 et c'est juste pour avoir un meilleur équilibre de vie pro/perso".
06:36 Dans les faits, on s'est rendu compte depuis que les gens travaillaient beaucoup plus,
06:40 étaient beaucoup plus efficaces en 4 jours qu'ils ne l'étaient avant en 5 jours 35 heures.
06:45 Mais à aucun moment on a cherché ça, mais en réalité on se rend compte que c'est le cas.
06:52 Parce que finalement, une fois qu'on se réappropie son temps perso, on ne ramène pas ses problèmes au boulot,
06:57 et pendant les heures de travail, de façon naturelle, et j'insiste sur le mot naturelle,
07:01 on est plus dans son travail et du coup on est plus efficace.
07:05 - Et on peut cumuler télétravail à 4 jours ?
07:07 - Exactement, nous dans cette idée d'être vraiment une organisation écologique,
07:11 la semaine de 4 jours c'est une des figures de proue,
07:13 mais on est en transparence des salaires, en gouvernance partagée,
07:16 on n'a pas de variables individuelles, et donc on a vraiment poussé,
07:19 on a une grande politique de télétravail, évidemment le télétravail permet de se réapproprier le temps des trajets,
07:23 par exemple ne pas prendre le train au même moment, et donc potentiellement que ce soit moins cher.
07:29 D'ailleurs on a tout référencé dans ce qu'on appelle un "culture book" sur Carbo,
07:32 on a pensé à toutes les bonnes pratiques écologiques qu'on essaie de mettre en place,
07:37 et peut-être pour finir, nous on a observé des effets de bord intéressants que je n'avais pas forcément imaginé,
07:42 c'est comme nous c'est le mercredi ou le vendredi, quand il y a des gens,
07:45 par exemple aujourd'hui, la journée de vendredi, on a très peu de réunions,
07:48 si on est ceux qui travaillent le vendredi, et donc c'est vraiment des journées de deep work,
07:51 donc de travail intense sur le sujet de fond,
07:54 et donc c'est des effets de bord qu'on avait un peu sous-estimés, même pas imaginés,
07:57 qui sont très chouettes, mais en termes d'équilibre, ça me semble nécessaire,
08:02 et j'ai l'impression que c'est quelque chose qu'on va porter plus globalement,
08:05 je suis ambassadeur du mouvement Impact France aussi,
08:07 et donc c'est des choses qu'on va essayer de porter dans la vision du futur du travail.
08:11 - Super intéressant, les gens pourront donc lire le roman que tu m'as dit ?
08:17 - "Pareils pour tous", qui a dû inspirer des entrepreneurs comme Laurent.
08:21 - Ça a l'air sympa, merci beaucoup Simon d'être venu partager cette expérience,
08:25 et on va pouvoir passer à la séquence en coulisses.
08:28 J'ai vu que l'envie d'entreprendre est venue en regardant une émission avec Bernard Tapie,
08:38 et que même à l'âge de 12 ans, tu voulais déjà être PDG,
08:41 tu disais "je veux être PDG quand je serai grand",
08:43 alors qu'est-ce qui te fascinait à la fois chez Bernard Tapie, et sur le fait d'être PDG ?
08:47 - Alors chez Bernard Tapie, le côté entrepreneur qui reprend des boîtes,
08:50 je n'avais pas toute l'histoire, j'étais jeune,
08:52 mais le côté entrepreneur qui entreprend, qui reprend des boîtes, qui relance,
08:55 il y avait cette fascination par rapport au personnage,
08:57 et cette envie que j'ai toujours eue,
08:59 et l'histoire des 12 ans c'est qu'en 5e j'ai écrit une rédaction,
09:02 où j'ai dit que je voulais être PDG, c'était le sujet de la rédaction,
09:05 qu'est-ce que je voulais faire plus tard,
09:06 cette rédaction je l'ai retrouvée,
09:07 et la première phrase de la rédaction c'est "depuis que je suis en maternelle, je veux être PDG",
09:10 donc je peux même dire qu'en gros depuis que j'ai 5 ou 6 ans, j'ai toujours voulu le faire.
09:14 Il y a vraiment cette notion de vouloir faire les choses,
09:18 de vouloir quelque part créer mon monde.
09:21 Tu l'as fait, pas tout de suite avec LDLC,
09:24 mais en tout cas avant, j'ai vu qu'en dehors du service immunitaire,
09:26 tu as créé un logiciel de gestion de devis auprès des concessionnaires,
09:30 RVI qui maintenant s'appelle Renault Trucks,
09:33 et RVI a même voulu racheter ce logiciel.
09:37 En fait j'ai créé la société au départ pas du tout pour faire LDLC,
09:40 et d'où le nom qui n'a rien à voir avec l'activité,
09:43 mais justement pour vendre ce logiciel que j'avais fait à RVI,
09:47 un logiciel qu'ils n'ont jamais acheté,
09:49 et moi je me suis retrouvé avec une société que j'avais créée,
09:51 et plus rien.
09:53 Après je me suis lancé dans du développement,
09:55 je n'avais pas codé sur Internet,
09:57 et puis un jour je me suis dit, tiens je vais apprendre à faire un site Internet,
09:59 qu'est-ce que je pourrais mettre dessus,
10:01 je ne sais pas faire grand-chose, jouer un peu de matériel à des amis,
10:03 tiens je vais faire un site de vente de matériel informatique,
10:05 et c'est comme ça que l'histoire a commencé.
10:07 Mais alors comment on fait, parce que là ça a l'air,
10:09 aujourd'hui je ne vais pas dire que ça a l'air très simple de mettre un site e-commerce,
10:12 mais bon tu as quand même des outils comme Shopify et tout qui t'aident beaucoup,
10:16 là on est quand même en 97,
10:19 comment on lance un site e-commerce en 97 ?
10:21 Alors pour le coup à l'époque il n'y a rien,
10:23 c'est tout le contraire,
10:25 on ne paye même pas sur Internet par carte bleue, ça n'existe pas,
10:27 on paye par chèque.
10:29 Donc on est vraiment au début,
10:31 on n'a pas d'outils, donc on code le site de A à Z,
10:33 alors il est beaucoup plus simple que les sites qu'on trouve aujourd'hui,
10:36 il n'est pas aussi structuré ou autre,
10:39 mais en fait on développe tout le site,
10:42 avec ses mains j'allais dire.
10:44 Tu as fait tout tout seul ?
10:46 J'ai fait tout tout seul au départ,
10:48 et puis 3 ou 4 ans plus tard j'ai été accompagné et j'ai délégué toute la partie,
10:50 aujourd'hui je gère plus toute cette partie là,
10:52 mais j'ai commencé, je suis développeur de formation,
10:54 enfin je ne suis pas développeur, j'ai appris à coder depuis l'âge de 10 ans,
10:57 et c'était plus l'occasion justement d'apprendre à le faire,
11:00 et de créer un des premiers sites dans le domaine.
11:03 En fait c'était à peu près au même moment de la création d'Amazon.
11:06 Amazon s'est créé un an avant,
11:08 non un an hein, 97, un an avant aux US,
11:11 et d'ailleurs à l'époque pour pouvoir héberger le site LDLC,
11:14 mes serveurs étaient aux US parce qu'il n'y avait rien pour le faire en France.
11:17 Ah oui effectivement, pas encore OVH et tout ça.
11:20 Non il n'y avait pas tout ça.
11:22 Et au niveau du paiement, tu disais qu'on ne pouvait pas payer au départ d'ailleurs, comment tu faisais ?
11:25 Au départ c'était, on passait la commande sur internet,
11:28 on avait le panier qui se remplissait, et à la fin on envoyait son chèque.
11:31 Et je paierai après quand on a reçu le chèque.
11:33 Et comment tu as atteint le premier million de revenus ?
11:36 Alors la première année même pour l'histoire,
11:38 j'ai fait 100 000 francs, soit 15 000 euros de chiffre d'affaires,
11:41 pour dire que c'était vraiment au début.
11:43 Le premier million j'ai dû l'atteindre deux ans plus tard, en euros cette fois.
11:47 En fait, on est vraiment dans le début d'internet,
11:50 il n'y a pas de publicité, il n'y a pas de panier ou très peu.
11:54 Et puis il y avait un site qui marchait,
11:57 qui était le leader en France à l'époque,
11:59 qui s'appelait HardwareFR.
12:01 Et la petite histoire c'est que c'est un étudiant qui gérait ce site.
12:04 Son ordinateur est tombé en panne.
12:07 Et je lui ai dit, je t'offre un ordinateur,
12:09 on échange lui le manière en haut de ton site.
12:11 Et j'ai eu cette manière, et comme son site était leader
12:13 et qu'on était sur le même sujet, je vendais de l'informatique
12:15 et lui parlait d'informatique,
12:17 automatiquement il m'a amené énormément de clients, énormément.
12:19 Aujourd'hui on dirait que c'est rien du tout.
12:21 C'était 15 commandes par jour, mais c'était énorme.
12:24 Et ça a lancé le site et l'activité.
12:28 Ok. Et alors je dis que tu avais fait à prévenir ta soeur Caroline
12:31 et ton frère Olivier dans l'entreprise.
12:33 Ça aussi c'était un rêve d'avoir une entreprise familiale ?
12:36 Non, ça ne s'est pas calculé.
12:38 C'est les hasards de l'avancée de l'entreprise.
12:40 Ma soeur a fini ses études un an plus tard
12:43 et puis elle s'est dit, le temps de trouver un job, je vais t'aider.
12:46 Et puis elle n'est jamais partie.
12:48 Et mon frère avait commencé dans un cabinet inaudite.
12:51 Et puis à un moment on a voulu rentrer en bourse en l'an 2000.
12:54 Il est venu nous aider sur le projet.
12:57 Il a commencé à s'impliquer dans deux ou trois trucs pour construire le projet.
13:00 Et puis pareil, il a décidé d'y rester et puis il n'est pas parti non plus.
13:05 Alors justement en 2000, tu veux rentrer en bourse pour lever 3 millions d'euros.
13:10 Alors on disait quand même en pleine bulle internet,
13:13 ce n'était pas un peu loufoque cette idée quand même ?
13:16 Alors au moment où on lève, c'est une anecdote tiens qui est amusante,
13:19 c'est que la boîte est valorisée 15 millions d'euros.
13:23 Et on voit les bulles, les boîtes qui vont dans tous les sens.
13:28 Et quand on fait un dossier en bourse, on prépare son dossier,
13:30 on justifie la valeur de la boîte.
13:32 Et du jour au lendemain, je regarde les prix, je dis mais pourquoi on y va à 15 ?
13:36 On peut y aller à 30.
13:37 Et on a refait tout le dossier pour y aller à 30.
13:39 Ça ne s'est pas passé tout à fait comme prévu,
13:41 parce qu'en fait on est rentré en bourse le 13 avril 2000.
13:44 Et le 12 avril 2000, c'était le krach internet.
13:47 Et on a failli ne jamais pouvoir rentrer en bourse à ce moment-là,
13:50 ce qui aurait été compliqué parce qu'on avait engagé beaucoup de frais.
13:52 Mais c'est passé de justesse.
13:54 Les gens qui s'attendaient à avoir très peu d'actions ont eu tout ce qu'ils voulaient.
13:57 Donc il y a eu une chute du cours derrière.
13:59 Mais en tout cas, ça a permis à l'entreprise de lever 3 millions et de continuer à avancer.
14:03 Après, les années passent super croissance.
14:06 On ne va pas faire d'année en année, mais à un moment,
14:08 en 2004, tu atteins 145 millions d'euros de revenus.
14:13 Et après, ça retombe en 2006 à 123,9.
14:18 Et c'était la faute d'un bug informatique.
14:21 En fait, entre 2005 et 2006, on change toute notre logistique,
14:24 puisqu'on grandit très très vite.
14:26 Comme je l'ai dit, on est passé de 2 017 millions à 143 millions 4 ans plus tard.
14:32 Donc on a déménagé deux fois entre temps.
14:33 Enfin, tout allait très très vite.
14:35 Et on change notre logistique à ce moment-là.
14:37 Et la logistique ne fonctionne pas.
14:39 C'est-à-dire qu'on est incapable d'envoyer les colis des clients.
14:41 On a les stocks, on a tout ce qu'il faut, mais le logiciel ne sort pas les trucs.
14:44 Donc effectivement, pendant 3 mois, on va se retrouver à être quasiment incapable d'envoyer une seule commande.
14:49 Ce qui va créer...
14:51 C'est l'année où on a failli tout perdre, si j'ose dire.
14:55 On était en interne.
14:57 Le 14 juillet de cette année-là, je me rappelle très bien, on était désespérés.
15:00 Et j'avais dit, si aujourd'hui, un de nos concurrents, qui s'appelle Rue du Commerce, nous appelle,
15:04 je suis prêt à leur vendre la boîte 1 euro pour qu'il la sauve.
15:08 Au final, ce n'est pas ce qui se passera.
15:10 Et d'ailleurs, si tu suis les actualités, tu as pu voir qu'on devrait racheter Rue du Commerce.
15:15 Alors, je n'ai même pas vu.
15:16 On a annoncé ça il n'y a pas longtemps.
15:18 C'est en cours de finalisation.
15:20 Donc l'histoire s'est complètement retournée.
15:22 Ça va pas.
15:24 C'était majoritairement de l'e-commerce.
15:27 Tu avais ouvert déjà un magasin, je crois, en 1998, en tout cas fin des années 90, près de Lyon.
15:33 Mais en 2006, c'est là où tout ouvre avant.
15:36 Deuxième magasin et que tu vas dans une dynamique plus sur le physique.
15:40 Pourquoi est-ce que tu as attendu d'avoir autant de temps pour aller sur le physique et puis un système de franchise en plus ?
15:47 Au départ, on est sur Internet.
15:49 On a un modèle qui n'a pas de coût.
15:51 C'est l'avantage comparé au retail.
15:53 Très rapidement, on va arriver, le marché global de l'informatique sur Internet va prendre 25 ou 30 % des parts de marché au total.
16:00 Et à ce moment-là, je me dis, on est à 25 % de parts de marché, mais de toute façon, on n'ira jamais à 100.
16:06 Parce que le client va toujours aller en boutique, il a le plaisir de se balader, plein de raisons.
16:12 Et donc, je pense qu'on est à saturation.
16:13 Donc si maintenant on veut grandir, on n'a pas le choix.
16:16 On doit venir dans le retail et on doit venir s'installer dans le retail pour prendre les parts de marché sur le marché de retail.
16:21 Et c'est ça la raison qui fait qu'on y va.
16:23 Au moment où on prend cette décision, c'est aussi le moment où tout le monde dit "le retail est mort".
16:28 Et je me rappelle que le jour où j'arrive dans l'entreprise et que j'annonce qu'on va ouvrir des boutiques,
16:32 on me regarde et on me dit "Laurent, je crois que tu n'as pas compris ce que tu es en train de dire.
16:35 Tu veux aller là où on est en train d'annoncer que ça va mourir".
16:37 Et je leur explique justement "bah non, le client aura toujours envie de sortir, aura toujours envie d'aller dehors, donc on doit y aller".
16:43 Et aujourd'hui, en tout cas, on n'a pas eu tort.
16:45 C'est la fameuse stratégie un peu omni-canale que tout le monde a développée pratiquement.
16:51 Alors donc, LDLC, au fur et à mesure, c'est devenu un groupe, on peut dire.
16:55 Alors vous vous êtes diversifié. Alors je n'ai pas fait toute la liste parce qu'en fait c'est assez fou.
16:59 Dans la puriculture avec l'armoire de bébé, l'installation de matériel de réseau DLP Connect, l'édition de logiciels aussi, un e-cop.
17:08 On peut tout faire une fois qu'on a fait un site e-commerce ?
17:11 Non, je ne dirais pas qu'on peut tout faire, mais en fait les projets que tu racontes, c'est des projets internes.
17:16 C'est-à-dire que c'est des salariés qui un jour sont venus me voir en me disant "j'ai une idée".
17:19 Et on va accompagner ces idées et l'opportunité de quelqu'un qui a envie de grandir, qui a envie d'aller sur autre chose.
17:25 Et plutôt que de les laisser partir, on sait qu'ils ont les compétences, ils n'ont pas les moyens de lancer leur projet,
17:29 on les accompagne dans le lancement.
17:30 Et en fait, tous les projets que tu viens de citer, c'est des projets qui ont été créés par des salariés qui avaient envie de faire autre chose
17:35 et à qui on a dit "ok, on y va avec toi".
17:37 Ah, et ça fait comme l'intrapreneuriat comme on dit ?
17:41 C'est ce qui crée l'intrapreneuriat et puis des projets, des nouvelles idées.
17:43 Là, tu cites ceux qui ont réussi, il y en a quelques-uns qui ont raté sur le chemin.
17:47 Mais voilà, l'idée c'est de se dire "si on peut aider ceux qui sont chez nous à faire autre chose, on y va".
17:53 Et après, ils ont un peu des quitty ou pas dans la boîte ?
17:55 Tout à fait, ils ont un peu des quitty dans la boîte parce qu'on leur laisse une part pour qu'ils soient intéressés à ce qu'ils font.
18:00 Oui, c'est intéressant, un peu comme un startup studio.
18:03 Exactement, mais en mode "j'ai un salarié qui a envie d'aller plus loin".
18:06 Et justement, sur les secteurs qui sont attaqués, il y a vraiment de tout.
18:13 Tu mettais des stops ou pas à des salariés où ils pouvaient aller vers n'importe quel secteur ?
18:18 Ou il y en a un où tu dis "non, non, non".
18:19 Non, j'avais plaisanté une fois en disant "s'il y en a un qui veut lancer une chaîne de pizza, il y en a déjà des tonnes, c'est pas la peine".
18:24 Il faut que ça ait un peu de lien avec ce qu'on fait, avec les métiers qu'on a aujourd'hui, qu'on s'y retrouve.
18:29 Mais non, il n'y a pas de réel stop. Après, c'est que ce ne soit pas complètement à l'opposé de ce qu'on fait.
18:35 Donc, c'est vrai qu'il y en a qui n'ont pas marché.
18:37 Alors, moi, j'avais noté les activités de Maginéa, qui était spécialisée dans l'équipement de la maison à l'extérieur des bâtiments.
18:43 Qu'est-ce qui pêche ? Pourquoi ce type de projet ne marche pas ?
18:47 Marché trop concurrentiel, trop bataillé sur les prix, qui n'a pas permis de rentabilité.
18:51 Au bout d'un moment, on a arrêté.
18:53 D'accord. Ok. Alors, j'ai vu très récemment, je n'ai pas vu pour Rue du Commerce, on en parlera peut-être un petit peu après,
18:59 mais en début de mois, LDLC était victime d'une cyberattaque, une fuite de données.
19:04 Justement, sur les clients en boutique, pas sur le site.
19:07 Comment est-ce que toi, tu réagis en tant que dirigeant quand t'apprends ça ?
19:11 Alors, très honnêtement, la première chose que j'ai demandé, c'est qu'est-ce qui est sorti comme données ?
19:16 Et quand j'ai vu qu'en fait, il n'y a pas de données stratégiques, il n'y a pas de mots de passe, il n'y a pas de carte bleue,
19:21 je ne m'inquiète pas trop parce qu'en fait, c'est des données que globalement, les pirates ont déjà.
19:27 Puisque aujourd'hui, on l'a vu quelques jours après, c'était la NVE avec 45 millions d'adresses.
19:31 Et puis bon, ben voilà, ça se recoupe, ils les ont récupérées ailleurs.
19:35 Cela dit, la deuxième réaction, une fois qu'on se dit, bon, OK, l'attaque n'est pas grave en soi vis-à-vis des données qui sont sorties,
19:41 par contre, on a une faille.
19:43 Et là, il faut qu'on mette les moyens parce que ça ne doit jamais se reproduire, ce genre de faille,
19:46 parce que là, on a de la chance, ils ont pris quelque chose qui n'a pas de conséquence,
19:50 mais la prochaine fois, s'ils passent et qu'ils arrivent sur des données plus conséquentes, ça sera dangereux.
19:54 Donc c'est plus comment on a eu cette faille et comment on fait pour que ça ne se reproduise pas.
19:58 OK. Et donc, je reviens rapidement sur Rue du Commerce.
20:01 Là, je rebondis, mais c'est parce qu'en fait, t'as grossi surtout en créant, enfin, de manière organique,
20:07 jamais par acquisition. Donc là, pourquoi ?
20:10 Alors, on a atteint 350 millions sans aucune acquisition.
20:13 À partir de là, on a commencé à en faire. On a acquis Matériel.net, on a acquis Top Achat,
20:17 on a acquis une boîte qui était spécialisée Apple qui s'appelle BIMP, puis une autre qui s'appelle Actimac.
20:21 Et aujourd'hui, Rue du Commerce, on devrait finaliser prochainement.
20:25 Aussi pour, justement, avoir plusieurs types de communication.
20:29 Rue du Commerce, sa stratégie qui est derrière, en fait, c'est d'aller sur le grand public,
20:32 parce qu'on est connus comme des spécialistes, on est très spécialistes.
20:36 Rue du Commerce, c'est beaucoup plus grand public et c'est un domaine qu'on veut attaquer,
20:39 enfin, dans lequel on veut être plus présent. Et c'est la raison aussi de l'acquisition.
20:43 D'accord. Alors, rien à voir, mais quand même, je trouve ça intéressant à évoquer.
20:48 Tu as participé à l'émission Patron Inquadrito, dans laquelle il y a des dirigeants d'entreprises
20:53 qui se font passer pour des demandeurs d'emplois en reconversion.
20:56 Donc, ça permet d'aller voir un peu les équipes et puis repérer ce qui marche et ce qui ne marche pas.
21:01 Tu as été relooké en Fabien et tu as même été jusqu'à, j'ai vu, raser ta tête,
21:06 pour ne pas qu'on te reconnaisse, sinon ce n'est pas évident.
21:09 Mais en gros, mais qu'est-ce que tu as été faire dans cette galère ?
21:13 Alors, en fait, l'émission, je ne voulais pas la faire. Ils sont venus même deux ans avant me la proposer, je ne voulais pas.
21:18 Et c'est la com qui a insisté parce que comme on est passé à la semaine de cas de jours,
21:21 ils m'ont dit que c'était le meilleur moyen de montrer ce que c'est que les cas de jours de l'intérieur.
21:25 Et donc, j'y suis allé pour ça. Honnêtement, l'émission est géniale,
21:29 parce qu'on passe trois jours avec un salarié qui ne sait pas qui on est et qui va se dévoiler totalement
21:33 parce qu'il ne parle ni à son patron ni à un collègue et donc il raconte son histoire.
21:37 Et de la même façon pour le salarié, et ça, on ne le perçoit pas quand on voit l'émission,
21:41 on voit le salarié qui à la fin est presque un ami du patron, on se demande mais pourquoi ?
21:44 Parce qu'on a passé huit heures avec chacun d'entre eux et lui non plus n'a pas parlé au patron toute la journée.
21:49 Il a parlé à quelqu'un de façon totalement normale.
21:51 Donc une fois le stress passé de la révélation, il retrouve la personne à laquelle il a parlé.
21:56 Et ce n'est plus son patron quelque part, c'est une personne avec qui il s'entend bien.
21:59 Il a passé huit heures et ça crée une relation très spéciale.
22:02 Donc ça donne une vision de l'entreprise très honnête, avec une transparence totale
22:06 et qu'on n'aurait jamais eue si on n'était pas agrimé, caché.
22:10 Et de l'autre côté, c'est très bien accueilli par les autres salariés de l'entreprise
22:14 qui sont très contents qu'on prenne ce risque.
22:16 Et puis finalement, cette expérience que je ne voulais pas faire, j'aurais vraiment regretté de ne pas l'avoir fait
22:20 parce que ce n'est pas truqué, c'est un truc qui est juste génial en vrai.
22:25 Et qu'est-ce que tu as appris sur la boîte ? Qu'est-ce que tu as découvert des choses ?
22:28 Le truc le plus, et que n'importe quel patron dira, c'est qu'on peut avoir le sentiment qu'on découvre les choses et autres.
22:34 Surtout, je me suis rendu compte que les choses qui ne fonctionnaient pas, c'est des éléments qui ne remontent pas.
22:38 Parce que tout ce que j'ai pu voir, quand j'en ai parlé avec les salariés en question, ils m'ont dit "mais je l'ai déjà dit".
22:43 Et donc oui, on voit des choses qui ne marchent pas, mais ils le savent.
22:47 La seule chose, c'est que ça ne remonte pas à la chaîne hiérarchique, parce qu'à un moment dans la chaîne,
22:51 il y a quelqu'un qui se dit "oui, mais ce n'est pas important".
22:53 Sauf que oui, c'est vrai que ça pourrit la vie du salarié tous les jours.
22:55 Et que si c'est important, et c'est plus ça qu'on se dit "comment je peux faire pour que ces petits points de détails
23:00 qui, effectivement, arrivent à un certain niveau, on peut se dire ça ne compte pas, mais parce qu'on ne le fait pas tous les jours,
23:05 comment on pourrait faire pour que ça soit pris en compte ?".
23:07 Alors ce que j'ai vu, ça a été pris en compte depuis, mais je suis sûr qu'il y a plein d'autres choses, aujourd'hui encore,
23:11 qui arrivent dans la boîte, d'où un moment, quelqu'un va bloquer, parce qu'il va se dire "non, ça ne sert à rien".
23:16 Alors qu'en fait, je dis souvent, c'est celui qui sait ce qu'il faut faire, faites-lui confiance.
23:21 Et toi, tu définirais comment, comme manager ? C'est quoi un peu ton style ?
23:26 Alors moi, il y a une phrase que je dis à toutes les personnes qui vont travailler pour moi, c'est "moi je te vois, mieux je me porte".
23:33 Et je dis tout de suite après, par contre, dès qu'il y a un souci ou dès qu'il y a quelque chose de bien à me raconter,
23:39 tu es dans mon bureau tout de suite, tu n'attends pas à la réunion.
23:41 Je n'ai pas de réunion toutes les semaines, je n'ai pas de réunion tous les mois,
23:43 c'est on se voit quand il y a besoin de se voir, ça peut être tous les jours, si à un moment il y a besoin de se voir tous les jours,
23:47 ça peut être tous les trois mois, si il y a besoin de se voir tous les trois mois, mais c'est dans la confiance.
23:51 C'est ce qu'il y a de capital pour moi, c'est le mot-clé du fonctionnement d'une boîte, c'est si on est en confiance, après, on peut tout faire.
23:58 - Alors, Gilles, ton pseudonyme, c'était "The Fox". - Tout à fait.
24:02 - Quoi ? On veut savoir. - Le Renard.
24:04 Parce qu'en fait, ça vient de très loin, ça vient de...
24:07 Quand j'étais jeune aussi, mes parents m'ont toujours dit que j'étais malin et rusé.
24:10 Et quand, jeune aussi, j'ai voulu me mettre un pseudo, j'ai pris "Le Renard" et je ne l'ai jamais quitté.
24:16 - OK. Et aussi, Gilles, dans une interview, tu disais que tu étais un dirigeant qui était bien dans ses baskets,
24:21 mais est-ce qu'il y a encore des choses, tu te dis, que tu peux t'améliorer ?
24:24 - On peut toujours s'améliorer. Parce qu'il y a toujours des choses. On parlait d'écologie.
24:29 Enfin, même dans notre démarche, il y a des tas de choses qu'on peut améliorer. Nul n'est parfait.
24:33 Mais oui, je profite et je m'éclate. Et c'est ce que je trouve important, c'est justement ce côté.
24:41 Je partage une histoire avec les équipes et j'ai envie qu'elles la partagent avec moi. C'est-à-dire que c'est réciproque.
24:48 Et c'est pour ça aussi les mesures qu'on met en place, tout en se rendant compte.
24:52 Et c'est pour ça que je communique beaucoup dessus à l'extérieur, que finalement, quand on partage,
24:56 quand on est bien ensemble, quand on se considère les uns les autres, l'efficacité est démultipliée
25:01 et qu'on crée des trucs assez incroyables.
25:03 - Alors j'ai aussi vu que tu passais beaucoup de temps à boursicoter, jouer au poker en ligne.
25:08 Donc un hobby qui pourrait te permettre de gagner bien mieux ta vie qu'aujourd'hui, c'est ce que tu dis.
25:14 Donc un dirigeant, de toute façon, c'est jamais motivé par l'argent. Il ne faut pas.
25:18 - Je vois que tu as lu beaucoup de choses.
25:22 Non, alors, personnellement, ce n'est pas l'argent qui m'intéresse.
25:25 Je dis ça et en même temps, je dis que j'aimerais gagner beaucoup d'argent.
25:28 Et pourquoi je dis que j'aimerais gagner beaucoup d'argent ? Parce que j'aimerais investir et faire plein de projets.
25:32 J'ai plein d'idées dans la tête, mais à titre personnel, de ma vie personnelle, je n'ai pas besoin de tant que ça.
25:37 Par contre, oui, j'ai besoin de boîtes rentables parce que si je pouvais faire des choses incroyables,
25:41 j'aurais besoin d'argent pour le faire.
25:43 Ce n'est pas ce qui me motive. Il y en a qui sont motivés par ça.
25:45 Moi, ce qui me motive, c'est vraiment de créer, de faire évoluer les choses et de les faire évoluer positivement.
25:50 Et pour ça, il y a besoin d'argent. J'ai besoin d'en gagner, mais je ne sais pas.
25:55 J'ai des baskets. Je suis bien dans mes baskets. Je suis en basket.
25:59 - Merci beaucoup d'avoir répondu à toutes ces questions.
26:03 On va pouvoir passer maintenant à l'interview chrono.
26:06 Tu as combien d'appareils électroniques chez toi ?
26:13 - Waouh ! Trop !
26:17 - Est-ce que tu as une autre idole, mis à part Bernard Tapie, que tu citais ?
26:22 - D'État. On m'a posé une fois la question à qui j'aimerais bien dîner.
26:28 En vrai, j'aimerais dîner avec tellement de monde.
26:30 J'adore les gens qui font des podcasts et qui voient plein de monde.
26:32 J'aimerais être à leur place pour pouvoir parler avec tout le monde.
26:35 - L'application que tu utilises le plus ?
26:38 - C'est un jeu. C'est Candy Crush.
26:41 - Il faut le dire. Est-ce que tu vas citer une entrepreneuse ou une dirigeante française ?
26:46 - Ça revient un peu avec la question d'avant.
26:48 Ça serait Xavier Niel parce que je trouve admirable tout ce qu'il a fait depuis le début et où il en est arrivé.
26:52 Et des fois, je suis jaloux parce qu'il a des moyens qui lui permettent de faire des tas de choses que j'aimerais faire.
26:57 - Je t'avais demandé entrepreneuse.
27:00 - Entrepreneuse ? Ah pardon, ce n'était pas entrepreneur.
27:02 - C'est bien pour Xavier Niel.
27:04 - Entrepreneuse, alors je vais aller dans le beaucoup plus…
27:07 - Ce n'est pas entrepreneuse, c'est gérante d'un club de basket.
27:11 C'est Marie-Sophie Obama qui gère l'LCL Féminin et qui a créé en Affine l'entreprise à mission
27:16 avec une vraie mission sportive et de réétablir les filles, de leur donner de la confiance.
27:21 Et je trouve génial tout ce qu'elle met en place constamment.
27:24 - Super. Tu es plutôt LinkedIn, Instagram ou TikTok ?
27:28 - LinkedIn, très clairement. C'est là que je communique tout ce que je fais.
27:31 - Où as-tu passé tes dernières vacances ?
27:34 - Mes dernières vacances, aux Etats-Unis avec les enfants.
27:37 - Chat GPT, est-ce que tu es plutôt fasciné ou apeuré ?
27:41 - Je l'ai dit une première fois où je me suis dit ça ne sert à rien.
27:44 Une deuxième fois où je me suis dit c'est génial.
27:46 Et aujourd'hui je forme toutes les équipes de la boîte pour dire c'est l'avenir.
27:50 - Le dernier livre que tu as lu, si tu en as lu récemment ?
27:54 - Je lis en ce moment le livre "Pause" d'Alexandre Marx.
27:57 - Qui vient de sortir à l'instant.
28:00 - Oui, de la Fondation Epic.
28:03 - Merci beaucoup d'avoir répondu à toutes mes questions.
28:06 Merci à vous d'avoir suivi cette émission.
28:09 Je vous donne rendez-vous prochainement pour un nouveau numéro.
28:12 Merci, au revoir.
28:14 (Générique)