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Mardi 2 janvier 2024, SMART BOSS reçoit Ines Leonarduzzi (Directrice, Générale MTArt)

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Transcription
00:00 *Générique*
00:08 Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Boss, le rendez-vous des patrons et des patronnes.
00:12 Je suis ravie d'accueillir aujourd'hui Inès Léonard Duzy.
00:16 J'ai bien prononcé ?
00:17 - Tout à fait.
00:18 - Tu es fondatrice de l'ONG Digital for the Planet,
00:21 donc qui est dédiée à l'éducation, au numérique responsable et au lobbying éthique.
00:26 Merci beaucoup d'avoir accepté cette invitation.
00:29 Au sommaire de l'émission, on va voir une interview qu'on appelle "En coulisses",
00:33 où je vais te poser pas mal de questions sur ton parcours de dirigeant,
00:35 ton quotidien de patronne, et plutôt tes quotidiens, on va y revenir.
00:41 Et après, on aura la séquence interview chrono,
00:44 où je te poserai des questions très courtes et il y aura des réponses très courtes.
00:47 - Très bien.
00:48 - Merci beaucoup encore d'avoir accepté l'invitation.
00:51 Et maintenant, on passe à la séquence "En coulisses".
00:54 *Générique*
00:58 Alors, tu as fondé Digital for the Planet en 2017.
01:02 Pourquoi avoir choisi de créer plutôt une ONG plutôt qu'une entreprise ?
01:06 - C'est vrai qu'à ce moment-là, ce qui m'intéressait, c'était de faire de la recherche,
01:09 de comprendre déjà ce que c'était que le numérique responsable,
01:12 qu'est-ce que c'était qu'une externalité négative sur le point de vue technologique,
01:16 comment est-ce que le numérique peut polluer sur le plan environnemental,
01:19 sur le plan cognitif dans nos cerveaux, mais également sur le plan sociétal,
01:22 vers quoi ça nous mène.
01:24 Et je n'avais pas nécessairement envie, en tout cas au début,
01:29 de chercher à craquer l'idée qui allait me faire devenir millionnaire,
01:33 comme c'est la mode et l'idée.
01:35 C'était surtout de faire quelque chose qui soit utile au plus grand nombre.
01:40 Et l'ONG, ça m'a paru le plus facile, d'abord pour aborder des parties,
01:45 des partenaires, pour aborder des pays.
01:49 Et puis surtout d'avoir la latitude, de ne pas avoir la pression de me dire
01:53 que je dois m'enrichir, enrichir une entreprise,
01:56 mais plutôt enrichir mon cerveau, enrichir le cerveau des autres idéalement,
02:00 et le faire avec des personnes.
02:02 Par exemple, si je voulais travailler avec des chercheurs,
02:04 si je voulais travailler avec des enseignants,
02:05 c'était bien plus pertinent d'arriver avec une association qu'avec une entreprise.
02:12 Donc c'est très important de savoir ce qu'on a envie de faire avant d'avoir une idée.
02:15 En effet, après je me suis amusée à apprendre à coder,
02:19 à développer des algorithmes qui soient moins énergivores.
02:22 J'aurais pu, et d'ailleurs j'ai eu des propositions par de nombreux cabinets de conseil,
02:26 de rachats, pour justement essayer de trouver comment faire du profit avec tout ça.
02:32 Ce qui m'intéressait, c'était surtout d'honorer ma casquette citoyenne.
02:38 Évidemment, faire du business, gagner ma vie, être libre sur le plan entrepreneurial,
02:44 c'est quelque chose d'important pour moi, mais le numérique,
02:46 et en tout cas les travaux que j'ai développés à ce sujet-là,
02:49 j'avais besoin que ce soit parfaitement indépendant et pas du tout corrélé à un gain.
02:55 Ça aurait complètement biaisé mes réponses de toute façon.
02:59 Et comment est-ce qu'on gère une ONG ?
03:01 Est-ce que c'est complètement différent de gérer une entreprise ? Un peu ton quotidien, on va dire.
03:07 Alors c'est une partie de mon quotidien.
03:08 Je ne suis évidemment pas toute seule aujourd'hui.
03:10 J'ai beaucoup de gens qui travaillent au sein de cette ONG, en France et à l'étranger.
03:15 C'est un peu différent parce que les personnes sont d'abord là pour assouvir des idéaux
03:21 et pour essayer de concrétiser un futur meilleur, un futur souhaitable,
03:26 exprimer des envies, des idées justement, où parfois on n'a pas l'espace dans l'environnement professionnel.
03:31 D'ailleurs, la plupart des personnes qui travaillent avec nous sont des personnes qui ont aussi un travail à l'extérieur,
03:36 souvent qui sont entrepreneurs, qui dirigent de grandes entreprises, qui sont salariés.
03:40 Il y a des maires au foyer qui sont parfaitement passionnés et qui nous aident énormément.
03:46 Donc diriger une ONG, je dirais que c'est un petit peu différent quand même d'une entreprise.
03:49 Même si vous avez l'aspect stratégique, l'aspect organisationnel, il faut donner du temps à chacun.
03:55 Sur le plan management pur, c'est important d'être présent, de montrer qu'on sait parfaitement où on va,
04:01 de garder les troupes motivées.
04:02 Ce sont des éléments qui sont essentiels et peut-être encore plus qu'en entreprise
04:06 parce qu'on n'a pas cet aspect pécunier qui est à la fin du mois, je paye nécessairement un salaire.
04:13 Ça, ça change tout.
04:14 Après, oui, on a une petite équipe qui est salariée, mais la plupart des personnes sont des bénévoles,
04:21 des personnes qui dirigent des groupes de projets et qui permettent de faire avancer la recherche,
04:29 les actions et les liens avec les corps intermédiaires, les États, les gouvernements, les entreprises
04:35 dans lesquelles on va, les écoles.
04:39 Donc, diriger une entreprise, je dirais que c'est similaire à une ONG,
04:46 mais dans une ONG, il y a tout un aspect où on est un peu livré à soi-même.
04:50 C'est à la fois un endroit où les gens cherchent un endroit où espérer,
04:55 espérer sur le plan éthique, sur le plan moral, sur le plan esthétique.
04:59 Et il faut être garant de tout ça, ce qui n'est pas forcément nécessaire
05:02 quand on est dans une entreprise où tout le monde sait pourquoi on est là.
05:05 Justement, c'est quoi un peu les qualités d'un bon patron d'une ONG ?
05:10 Écoutez, j'essaie de vous faire une réponse avec un regard sur les succès qu'on a pu avoir
05:16 et aussi parfois les difficultés.
05:20 Être une bonne dirigeante d'ONG, c'est d'abord en effet savoir exactement où est-ce qu'on veut aller.
05:26 Et ce n'est pas grave si ça change dans six mois ou dans deux ans,
05:28 c'est normal que ce soit organique et que ça bouge.
05:31 C'est une notion dynamique, une stratégie.
05:33 Mais c'est important de savoir tous les jours quand on se réveille où est-ce qu'on va
05:36 et le répéter, savoir l'exprimer, savoir le dire.
05:39 C'est aussi important de montrer qu'on est à l'écoute et qu'on est humble.
05:44 Humble, c'est un mot galvaudé.
05:46 Humble, l'humilité, ça veut dire être convaincu qu'on peut apprendre de tout le monde.
05:50 Et ça, dans une ONG, c'est essentiel parce que vous avez des gens qui se présentent à vous,
05:54 on ne cherche pas le CV en réalité.
05:56 Il y a quelques travaux, projets sur lesquels on a besoin de compétences extrêmement clés.
06:02 Et là, en général, ce sont tout de suite des grands chercheurs qui viennent nous voir.
06:05 Donc c'est assez facile.
06:06 D'ailleurs, quand on est capable de bien communiquer sur son projet, on est plus visible,
06:11 on est médiatique et donc forcément, vous attirez beaucoup, beaucoup de gens
06:15 et ça facilite et vous gagnez du temps au quotidien.
06:20 Mais c'est aussi savoir partager les tâches.
06:28 C'est savoir travailler dans l'exigence malgré tout, même si la plupart sont bénévoles.
06:36 C'est un point très important.
06:38 Vous devez exiger énormément à des personnes qui sont là parce qu'elles le veulent bien.
06:43 Donc c'est tout un travail humain.
06:45 À la fois, je dirais, rappeler pourquoi on est là.
06:47 Est-ce qu'on a toujours envie d'être là ?
06:49 Et encore une fois, je reviens sur ce trait d'humilité,
06:51 c'est-à-dire qu'il faut savoir rayonner, à vous faire preuve d'autorité,
06:53 une autorité saine, humaine et à la fois savoir revenir à son statut d'être humain,
06:59 de personne absolument lambda.
07:01 Et c'est ça qui est beau dans une association, une ONG.
07:03 En fait, ça n'a pas de valeur juridique.
07:05 C'est une association de l'OM-1901, Capignon-sur-Vu, tout simplement,
07:10 et qui ont un certain niveau d'importance vis-à-vis de la manière dont on se rémunère
07:15 et dont on développe une trésorerie.
07:17 En réalité, c'est ça.
07:19 Mais dans ce cadre-là, et ce qui est beau dans une association,
07:22 c'est qu'en réalité, ça porte son nom.
07:25 On n'est pas tout seul.
07:26 C'est forcément une co-création.
07:28 On a des associés.
07:30 Et puis, vous êtes soumis à un vote, à un jugement,
07:33 dans un conseil d'administration, avec des assemblées extraordinaires ou ordinaires,
07:37 où on vous dit oui, ou on vous dit non,
07:40 et où potentiellement, on peut aussi vous dire merci,
07:42 mais vous pouvez y aller maintenant, on va vous remplacer, on va continuer sans vous.
07:46 Donc ça, c'est aussi vrai dans des grandes entreprises.
07:49 Mais c'est vrai tous les jours pour une association.
07:52 - Et est-ce que c'est pas un peu aussi, tu fais un pas, beaucoup de politique d'ailleurs ?
07:55 - J'allais y venir.
07:57 L'aspect politique est super essentiel dans une ONG,
08:00 surtout quand on a un rôle de plaidoyer, ce que tu appelais tout à l'heure le lobbying éthique.
08:04 Il faut savoir manœuvrer la chèvre et le chou, comme on dit.
08:08 Donc c'est à la fois avoir un discours entrepreneurial,
08:11 parce que par ailleurs, le numérique responsable,
08:13 quand on a fondé Digital for the Planet,
08:15 c'était un sujet qui était encore très absent,
08:17 parfois dans les médias, dans les entreprises et dans les conversations courantes.
08:20 Donc il a fallu avoir de la plomb, avoir de l'audace aussi.
08:23 Il a fallu faire preuve de résistance quand on nous a dit que ce n'était pas un sujet.
08:28 Et puis, il faut savoir accompagner le législateur.
08:32 On a travaillé sur des projets de loi,
08:34 on a travaillé à l'écriture d'amendements qui sont aujourd'hui en train de vigueur.
08:37 Et pour ça, c'est trouver les bonnes parties prenantes au sein du gouvernement,
08:41 avec qui est-ce qu'on peut discuter.
08:43 Et puis il y a des personnes qui ont très envie de vous suivre,
08:45 qui vous disent "attends, moi j'ai pas compris ce dont vous parlez,
08:48 rappelez-moi encore une fois mademoiselle".
08:50 Et en fait, ça fait la dixième fois que vous le rappelez à ce sénateur.
08:53 Mais c'est pas grave, vous le faites et vous accompagnez.
08:56 Tout ça, c'est un travail important, vous passez énormément de temps dans les relations publiques,
09:00 donc à déjeuner, à petit déjeuner.
09:02 Moi je me rappelle qu'au tout début, on n'avait absolument pas d'argent.
09:05 Et donc chaque centime était important.
09:08 Et donc je privilégiais les petits déjeuners, parce que ça coûte moins cher.
09:11 En général, les gens prennent un café.
09:13 Et je me mettais à un objectif de au moins quatre petits déjeuners par semaine,
09:17 ce qui était quand même assez sport.
09:19 Mais c'est ce qui permettait.
09:21 Et puis c'est bien le matin, parce qu'à midi, on est toujours coincé entre une réunion qui termine tard
09:24 et puis un nouveau rendez-vous sur lequel il faut aller de l'autre côté de Paris.
09:26 Et le soir, évidemment, c'est un temps personnel.
09:29 Donc le matin fonctionnait bien, j'ai gardé un peu ces habitudes.
09:32 - Je suis d'accord.
09:34 Et est-ce que le fait là, tu parlais de sénateurs, etc.
09:36 Est-ce que c'est pas difficile aussi, franchement, en tant que jeune femme,
09:40 d'aller parler en plus de sujets qui sont un petit peu techniques,
09:44 que tu disais que tout le monde ne comprend pas ?
09:46 Et en plus, le fait d'être femme, ça aide pas non plus ?
09:48 Enfin, c'est encore plus difficile ?
09:50 - Je pense qu'il y a toujours des personnes qui ont des billets, évidemment.
09:53 Et je pense que ça appartient au quotidien de tout le monde.
09:56 Mais dans mon travail, je ne me suis jamais positionnée comme une jeune femme.
10:01 Dans mon travail, j'étais une chef d'ONG.
10:04 J'étais dirigeante.
10:06 Et je ne donnais pas un genre à mon...
10:08 Donc en fait, quand j'arrive, si vous voulez, je suis juste une professionnelle
10:11 et je m'attends à parler avec d'autres professionnels.
10:13 Et je pense que cette posture-là m'a beaucoup aidée
10:15 à faire en sorte qu'en face, ce ne soit pas un sujet.
10:17 Et quand ça a été, parce qu'évidemment que pour plein de gens,
10:20 et il y a des billets, il y a du sexisme dans tous les milieux,
10:23 mais quand ça arrivait, en réalité, j'avais tellement pas le temps,
10:29 j'avais tellement l'urgence qui m'obligeait,
10:33 que je n'y prêtais pas vraiment attention,
10:35 ou alors je remettais en place avec un petit peu d'humour,
10:38 et puis ça partait. Et ça ne restait pas.
10:41 Alors tu as aussi cofondé C Contemporaine,
10:44 qui est là une agence de stratégie culturelle spécialisée dans l'ARSE,
10:48 et l'image contemporaine.
10:50 Bon, question simple, mais tu t'ennuyais ?
10:53 J'ai l'habitude de dire, du coup, que Digital for the Planet,
10:57 c'est ma casquette citoyenne.
10:59 Je ne suis pas rémunérée sur mon activité de présidente au sein de cette ONG.
11:04 C Contemporaine, ça a été un coup de cœur,
11:07 d'abord avec une personne qui est mon associée,
11:09 qui est Caroline Boudéenne,
11:11 qui est une autrice et journaliste spécialisée dans l'art.
11:14 Il se trouve que moi aussi, j'ai une spécialité dans l'art,
11:16 notamment dans le management des marchés de l'art.
11:19 Et c'est un monde qui m'a toujours attirée.
11:22 Et d'ailleurs, quand vous travaillez dans un monde aussi sec
11:25 que celui de la technologie, de la politique,
11:28 des ressources associatives pour faire vivre une ONG,
11:31 à un moment donné, vous avez besoin d'esthétique,
11:33 vous avez besoin de culture.
11:35 Et c'était là où moi, je me nourrissais.
11:37 Et je me nourris toujours là-bas, d'ailleurs.
11:39 Et donc, on a fondé cette entreprise, pour le coup,
11:41 qui est une petite agence.
11:43 Et pour le dire très simplement, qu'est-ce qu'on fait ?
11:45 On travaille sur des campagnes de communication,
11:47 interne et externe, pour les entreprises,
11:50 avec un gros billet culture et RSE.
11:53 Donc, c'est vraiment très important
11:55 d'avoir ces deux ADN-là très, très fortes dans nos campagnes.
11:58 C'est quelque chose qui marche bien.
12:00 On est très contentes, on le fait à taille humaine.
12:02 Et là encore, en fait, vous savez, moi, j'ai été étudiante,
12:05 et au premier cours d'économie, on m'a appris
12:09 que l'objectif principal d'une entreprise,
12:11 c'était de maximiser les profits.
12:13 Et en fait, aujourd'hui, et je fais partie
12:15 de ces femmes et ces hommes-là, on est nombreuses et nombreux,
12:18 l'idée, c'est pas tant de créer une multinationale,
12:21 d'avoir des gros bureaux, de recruter.
12:23 En 2025, on veut recruter 100 personnes.
12:25 En fait, il faut peut-être aussi sortir de ce mythe-là
12:27 et de cette idée que c'est la seule voie possible
12:29 pour une entreprise.
12:31 Nous, on est très bien à taille humaine.
12:33 On travaille avec un système managérial et RH
12:36 assez souple et léger, ce qui diminue
12:40 la pression au quotidien.
12:43 Et à la fois, on donne plus de pouvoir
12:45 aux personnes qui travaillent avec nous,
12:47 c'est-à-dire qu'elles gagnent mieux leur vie,
12:49 et puis elles peuvent aussi s'associer.
12:51 Donc, c'est un système pérenne où on entreprend.
12:53 Et c'est d'ailleurs rigolo, quand on décortique
12:55 le mot "entrepreneur", on est "entrepreneur".
12:57 On a plus d'équité, d'égalité autour de notre table.
13:00 Et ça, on aime beaucoup.
13:02 Et puis, on ne cherche pas à gagner des millions,
13:04 en fait, on cherche à bien vivre.
13:06 Et surtout, à être libre.
13:08 Je pense que moi, c'est ce que j'ai recherché
13:10 dans le monde de l'entreprise.
13:12 C'était de pouvoir faire les choses
13:14 comme je les entendais, et à la fois,
13:16 de savoir écouter les autres.
13:18 - Et tu as donc, c'est contemporain.
13:20 Donc, l'ONG, j'ai vu aussi que tu avais monté
13:22 une plateforme avec des masterclass
13:24 en développement personnel, professionnel.
13:26 Tu fais des conférences un peu partout dans le monde.
13:30 Concrètement, comment est-ce que tu organises ton temps ?
13:33 - C'est une question que je me pose tous les jours.
13:36 En effet, je pense que j'ai...
13:40 Là, j'ai 36 ans.
13:42 Donc, j'ai une grosse période de 25-35 ans
13:44 où j'ai essayé énormément de choses.
13:46 Et c'était un besoin pour moi, et aussi un plaisir.
13:49 Je suis aussi devenue maman dans le process.
13:52 Et ça, c'est une chose qui a compté.
13:54 Comment j'organise mes journées ?
13:56 En réalité, je suis assez...
13:58 Il faut savoir que le multitâche, ça n'existe pas.
14:00 C'est un énorme mythe.
14:02 Ça a été inventé dans les années 80
14:04 par des personnes très intelligentes
14:06 qui vendaient des ordinateurs
14:08 et qui avaient besoin de les vendre à des personnes
14:10 qui avaient besoin de faire plus de choses en moins de temps.
14:12 Par contre, ce qui existe, c'est la capacité à compartimenter.
14:14 Et ça, c'est une compétence que j'ai essayé
14:16 de développer au maximum quand j'ai compris
14:18 que ça se développait et que j'en avais besoin.
14:20 Je compartimente beaucoup au quotidien.
14:22 J'ai ma casquette écrivaine quand j'écris
14:24 et que je fais de la recherche en tant qu'analyste,
14:26 puisqu'à la base, c'est mon métier. Je suis analyste culturel.
14:28 Ensuite, je mets ma casquette ONG
14:30 quand j'ai besoin de me concentrer sur les actions
14:32 qu'on va mener en France et en Europe
14:34 avec toutes les parties prenantes.
14:36 Il y a aussi la partie babette.
14:38 C'est la facturation, la compta,
14:40 toutes ces choses-là
14:42 sur lesquelles il faut se pencher aussi.
14:44 Il y a la partie médiatisation,
14:46 relations publiques.
14:48 Ça s'organise assez simplement.
14:50 Par contre, il ne faut surtout pas
14:52 essayer de commencer à être compliqué
14:54 autour d'une journée. Je les prends comme elles viennent,
14:56 avec des compartiments.
14:58 J'ai des plages de 1h, 2h, 3h.
15:00 Ça fonctionne bien.
15:02 Je ne fonctionne pas par demi-journée.
15:04 Je fracture énormément mon temps.
15:06 Ça me permet de faire plus de choses.
15:08 Par contre, il faut aussi accepter l'idée
15:10 que les journées passent extrêmement vite.
15:12 On a à peine levé les yeux et envoyé un e-mail
15:14 quand il est déjà 16h30.
15:16 En hiver, c'est pire.
15:18 Il fait nuit. On a vraiment l'impression d'avoir...
15:20 - En plus de tout ça,
15:22 tu as aussi écrit un essai qui s'appelle "Réparer le futur",
15:24 qui est un carnet de voyages
15:26 où tu rassembles les observations
15:28 durant pas mal de voyages que tu as pu faire.
15:30 Silicon Valley, j'ai noté Congo,
15:32 Bolivie. Est-ce que publier un livre,
15:34 pour toi, c'était un très bon outil
15:36 de communication pour l'ONG ?
15:38 C'est un projet
15:40 qui a un peu d'ego
15:42 pour faire ça.
15:44 - Pas du tout.
15:46 En réalité, être écrivaine, c'était mon rêve d'enfant.
15:48 Peut-être que c'est le seul métier
15:50 que j'aurais aimé faire.
15:52 Je dis ça, j'aurais aimé faire un million de métiers
15:54 et à la fois,
15:56 écrire, c'est peut-être ce qui m'enrichit
15:58 le plus personnellement. Et pourtant, c'est un des métiers
16:00 les plus ingrats quand on ramène le temps passé
16:02 à ce qu'on est payé.
16:04 On est très mal payé en tant qu'écrivain.
16:06 On ne fait surtout pas ça pour l'argent.
16:08 On fait ça pour l'amour du geste.
16:10 - Il y en a très peu qui en vivent.
16:12 - Il y en a très peu qui en vivent.
16:14 L'écriture, pour moi, c'est essentiel.
16:16 Les livres, pour moi, sont importants.
16:18 Non, ça n'a pas forcément été
16:20 quelque chose qui m'a apporté de la visibilité.
16:22 Peut-être de la crédibilité.
16:24 Parce qu'écrire, poser un propos
16:26 dans une maison d'édition sérieuse
16:28 qui publie des chercheurs,
16:30 c'est évidemment toujours bien vu.
16:32 Mais non, d'ailleurs,
16:34 ça a été plein de péripéties, l'écriture de Steve.
16:36 En tout cas, sa publication, plutôt,
16:38 et puis son écriture aussi.
16:40 Et puis son roman, qui va apparaître
16:42 dans une jolie maison d'édition aussi.
16:44 C'est vraiment une partie de ma vie.
16:46 C'est comme des personnes
16:48 qui ont besoin de faire du jardinage.
16:50 Moi, j'ai besoin d'écrire.
16:52 - Tu es aussi, alors,
16:54 encore une nouvelle cassette.
16:56 C'est difficile d'avoir une ligne
16:58 qui conduit avec ton parcours.
17:00 Tu as été lauréate de plein de choses.
17:02 Prix Women for Climate,
17:04 classe Manchoiselle France.
17:06 Tu as été identifiée comme une des 90 femmes
17:08 qui sont dans l'intègre par le magazine Forbes US.
17:10 Parmi les 100 qui construiront la France
17:12 par le journal La Tribune, etc.
17:14 Est-ce que toutes ces reconnaissances,
17:16 ça fait quoi ?
17:18 Ça bousse le moral ?
17:20 Ou ça donne un peu la grosse tête ?
17:22 - Je ne sais pas si ça dépend des gens.
17:24 Moi, il faut savoir que
17:26 c'est toujours flatteur, évidemment,
17:28 d'être dans un classement.
17:30 Maintenant, quand j'apparais,
17:32 notamment pour Classement Forbes,
17:34 celui qu'on cite souvent,
17:36 les 90 femmes les plus influentes au monde
17:38 ou encore les 40 femmes les plus influentes en France,
17:40 des classements dans lesquels je fais partie,
17:42 on sait pertinemment
17:44 qu'en fait, il y en a beaucoup plus
17:46 des femmes influentes
17:48 et certainement des plus influentes que moi.
17:50 En réalité, il faut comprendre que ces classements-là
17:52 sont aussi là pour sanctionner un parcours,
17:54 pour mettre en lumière des femmes
17:56 qu'à un moment donné, on a vues
17:58 et qu'on a trouvées intéressantes.
18:00 Mais ça aurait pu être une autre femme
18:02 qu'on voit à ce moment-là.
18:04 Je peux vous présenter au moins 40 femmes
18:06 qui ne sont dans aucun classement
18:08 et qui sont éminemment plus brillantes que moi
18:10 et plus méritantes aussi.
18:12 Et ça, c'est mon point de vue.
18:14 Une fois qu'on a dit ça, qu'est-ce qu'on se dit
18:16 quand on est remercié avec un prix
18:18 aussi prestigieux que celui-là ?
18:20 D'abord, on dit merci parce que ça donne
18:22 évidemment une grande visibilité,
18:24 plus qu'un bouquin, on ne va pas se mentir.
18:26 Ce qui est d'ailleurs assez déloyal
18:28 parce que ce n'est pas sur le plan du mérite,
18:30 il y a une question qui se pose.
18:32 C'est une réalité. Les gens vous appellent,
18:34 les gens veulent travailler avec vous,
18:36 ça fait accélérer votre carrière,
18:38 ça fait accélérer les processus de décision.
18:40 Et ça, c'est très précieux.
18:42 Donc être dans ces classements-là,
18:44 évidemment, qui a un enjeu.
18:46 Maintenant, une fois qu'on a dit ça,
18:48 c'est un véhicule.
18:50 Ça ne veut pas dire que je ne me balade pas
18:52 en me disant que je suis une des 40 femmes
18:54 sur le plan national qui compte.
18:56 Pas du tout.
18:58 Je me dis que j'ai été au bon endroit,
19:00 mais c'est ce qu'on appelle la chance.
19:02 La chance, c'est savoir maîtriser ses géographies,
19:04 c'est savoir maîtriser son sujet,
19:06 c'est savoir voir les trains qui passent
19:08 et saisir, comprendre les concours
19:10 de circonstances et faire en sorte
19:12 que ça joue en notre faveur,
19:14 sans doubler par la droite les autres.
19:16 Jouer de chance, c'est ça.
19:18 Et je crois qu'il s'agit beaucoup de ça aussi.
19:20 Donc avoir du recul, c'est pas mal,
19:22 surtout quand on est multiprimé
19:24 comme j'ai eu la chance de l'être.
19:26 Ce n'est pas non plus que de la chance.
19:28 Mais après aussi, c'est basé un peu
19:30 sur des parcours et le travail.
19:32 Il y a toujours une part de chance et une part de travail.
19:34 Sinon ce serait de l'imposture.
19:36 Évidemment que je travaille comme une forcenée
19:38 et je pense vraiment que c'est quelque chose
19:40 qu'on ne pourra jamais m'enlever.
19:42 C'est ce qui me permet quand parfois je me dis
19:44 "attends, j'ai rien à faire ici, je me rappelle le travail que j'étale"
19:46 et je me dis qu'en fait, ça va.
19:48 Mais sur le plan du mérite
19:50 et des femmes dont je sais
19:52 qu'elles soignent les cœurs,
19:54 qu'elles soignent les enfants,
19:56 qu'elles passent leur journée avec des enfants handicapés,
19:58 des enfants qui n'ont pas de moyens.
20:00 Je parle beaucoup d'enfants, je pourrais vous parler
20:02 d'hommes blessés, de femmes blessées.
20:04 Mais je suis très attachée à cause des enfants.
20:06 Je suis très engagée aussi.
20:08 Je rencontre des femmes extraordinaires.
20:10 Et sur ce plan-là, si c'est de la chance
20:12 parce qu'elles travaillent autant que moi
20:14 et à un moment donné, j'ai juste été visible
20:16 où elles ne l'ont pas été.
20:18 Donc il y a le travail, mais il y a évidemment aussi la chance.
20:20 Et penser qu'il n'y a pas ce facteur-là,
20:22 ce serait très dangereux.
20:24 Ce serait très dangereux pour l'ego.
20:26 Ce serait penser qu'en fait,
20:28 tous ceux qui ne sont pas à ma place
20:30 déméritent. Et ça, ce n'est pas possible.
20:32 - Et comment alors, après, avec tout ça,
20:34 ce dont on a parlé, comment aussi tu organises
20:36 ta vie pro, vie perso ?
20:38 Et je te pose la question
20:40 parce que tu es une femme, mais je la pose
20:42 à beaucoup de mes invités parce que
20:44 des fois, vu les emplois du temps que vous avez,
20:46 comment toi tu fais ?
20:48 - J'accepte que les choses
20:50 prennent plus de temps qu'elles ne devraient.
20:52 C'est-à-dire qu'à 18h30,
20:54 une fois sur deux, je vais chercher mon fils à l'école
20:56 et jusqu'à 21h, je suis avec lui.
20:58 C'est un temps que je ne sacrifierai pas.
21:00 Puisqu'on parle de perso,
21:02 moi je ne pensais vraiment pas que je serais maman un jour.
21:04 Je ne me projetais pas du tout.
21:06 Et d'ailleurs, mon bébé, ça a été une surprise.
21:08 Mais une fois que je suis devenue mère,
21:10 je me suis aperçue que c'était une des choses que je préférais au monde.
21:12 Ça passe avant tout.
21:14 Donc pour moi, la vie personnelle
21:16 est très importante.
21:18 Et je pense que c'est très important
21:20 d'être conscient qu'on a le droit d'être plusieurs choses.
21:22 On a le droit d'être
21:24 une chef d'entreprise chevronnée,
21:26 hyper active dans la journée.
21:28 Et encore une fois, compartimentée.
21:30 Je sais parfaitement me mettre
21:32 des cloisons dans mon cerveau
21:34 et dans ma manière de fonctionner.
21:36 Une fois qu'il est 18h, j'arrive,
21:38 j'ai mes exercices de retour au calme
21:40 pour être en tout cas
21:42 la meilleure maman que je peux.
21:44 Et les week-ends, c'est très important
21:46 pour mon conjoint comme pour moi.
21:48 Lui aussi est à la fois salarié
21:50 et entrepreneur.
21:52 Donc autant vous dire qu'on travaille énormément.
21:54 Mais on aime ce qu'on fait.
21:56 Donc l'équilibre pro-perso,
21:58 je pense qu'en fait,
22:00 quand on a la chance de pouvoir s'offrir du temps,
22:02 il faut le prendre.
22:06 Et donc il y a des projets qui devraient naître en 6 mois,
22:08 ils vont naître en 1 an. Et c'est pas grave du tout
22:10 parce qu'il n'y a rien qui justifie que
22:12 ça me prenne le temps des moments que je ne vivrai plus jamais
22:14 avec mon enfant. Donc voilà, pour tout vous dire.
22:16 - Donc toi aussi, vous parlez
22:18 de tous ces superbes
22:20 initiatives, ces succès en tout cas.
22:22 Et j'ai vu dans une interview
22:24 que tu parlais aussi, alors tu évoquais
22:26 rapidement tous les projets que tu as extraordinairement
22:28 échoués, je te cite,
22:30 dont tu parles volontiers.
22:32 Est-ce que tu trouves qu'un dirigeant, une dirigeante,
22:34 ça ne parle pas assez d'échecs, d'erreurs ?
22:36 - Bah nécessairement,
22:38 non, ça n'en parle pas assez.
22:40 Et à la fois c'est légitime
22:42 parce qu'un entrepreneur, un dirigeant
22:44 doit inspirer, doit montrer qu'il sait.
22:46 Regardez dans un débat.
22:48 Dans un débat, vous allez avoir une personne
22:50 qui dit des choses très sensées mais qui manque d'assurance.
22:52 Qui va vous dire
22:54 "Oui, je me suis trompée à un moment donné,
22:56 mais là ce que je dis est vrai." Et en face, vous allez avoir
22:58 une personne qui est complètement de mauvaise foi,
23:00 qui a une assurance débordante. Et bien les études
23:02 tentent à montrer qu'on va
23:04 avoir tendance à préférer
23:06 la personne de mauvaise foi
23:08 qui n'est pas défaillante.
23:12 C'est un sondage qui est assez tragique.
23:14 Donc quand on revient à notre sujet,
23:16 évidemment que c'est difficile d'arriver
23:18 de dire aux gens "Croyez en moi, j'ai échoué plein de fois."
23:20 C'est peut-être une mentalité
23:22 qu'on devrait davantage développer parce qu'une
23:24 personne qui échoue, en fait c'est une personne qui a
23:26 compris ce qui ne marchait pas.
23:28 C'est une personne qui normalement ne refrappe pas
23:30 deux fois les mêmes erreurs, qui a été avertie
23:32 et qui a compris où était le raccourci.
23:34 Ou en tout cas qui sait où sont les chemins
23:36 qu'il ne faut pas prendre.
23:38 Donc non, évidemment, on a tendance
23:40 à parler à postériori de nos échecs.
23:42 Quand on les a vécus, on
23:44 serre les dents, on sourit
23:46 et on fait comme si tout allait bien.
23:48 Mais on montre
23:50 nos cicatrices quand
23:52 on a moins de choses à prouver.
23:54 Donc l'important
23:56 c'est de le faire à un moment donné, je crois.
23:58 Ne serait-ce que pour donner l'exemple.
24:00 Mais c'est à la fois tragique
24:02 et légitime de dissimuler
24:04 ces échecs quand on est au milieu
24:06 du combat. - Si tu devais
24:08 en citer un, là. - Pour moi ?
24:10 - Oui. - Je parlerais
24:12 de cette plateforme
24:14 dont tu parlais,
24:16 de Masterclass, qui a en effet été
24:18 un magnifique succès pendant le confinement.
24:20 Je l'ai lancée pendant le confinement, je venais d'accoucher.
24:22 Et comme beaucoup de mes projets
24:24 qui ont extraordinairement échoué,
24:26 j'y suis allée
24:28 trop vite et en fait je n'ai pas su gérer
24:30 la croissance.
24:32 En réalité, personne ne m'a appris à être
24:34 entrepreneur. Et il y a des personnes qui deviennent entrepreneurs
24:36 parce qu'elles estiment qu'elles ont les épaules
24:38 et que c'est ça qui leur convient. Moi, je suis devenue entrepreneur
24:40 parce que je manquais
24:42 d'assurance et j'étais persuadée que
24:44 je ne serais compatible avec aucune entreprise
24:46 parce que je n'avais pas les codes.
24:48 Parce que je ne viens pas d'un milieu
24:50 ni social, ni culturel où on
24:52 me les a appris. Donc je me suis dit que
24:54 l'entreprenariat, c'était
24:56 plus qu'essentiel pour moi
24:58 et surtout si je voulais payer mon loyer.
25:00 Donc,
25:02 souvent il m'est arrivé... Par contre, je me suis
25:04 aperçue avec le temps que j'avais des bonnes idées.
25:06 Et ça, je ne vais pas en rougir, c'est un fait.
25:08 Mais même les bonnes idées,
25:10 vous voyez, tu vois, apparemment on a dit qu'on
25:12 se tutoyait, même les bonnes idées,
25:14 ça se manage. Et quand elles démarrent
25:16 et qu'elles te dépassent, tu ne sais pas comment faire.
25:18 Même Digital for the Planet, j'ai failli perdre cette ONG
25:20 parce qu'à un moment donné,
25:22 je n'étais pas assez grande pour ce
25:24 qu'on avait construit.
25:26 Et j'ai passé les trois premières années de cette ONG,
25:28 aujourd'hui ça fait sept ans, les trois premières années
25:30 j'ai souffert parce que j'ai passé mon temps à courir
25:32 après mon costume et à être suffisamment
25:34 grande pour pouvoir l'enfiler. Aujourd'hui, ça va
25:36 beaucoup mieux. Donc voilà,
25:38 pour ne citer que ça.
25:40 - Écoute, merci en tout cas pour cette
25:42 franchise et d'avoir répondu à toutes
25:44 ces questions. Il y avait évidemment encore plein de choses à évoquer
25:46 vu ton parcours. Mais on
25:48 va passer maintenant à la séquence
25:50 d'interview chrono.
25:52 Alors tu as beaucoup voyagé, quel était
25:58 ton prix préféré ?
26:00 - Aïe !
26:02 J'hésite entre le Brésil et le Maroc.
26:04 - Ok, bon allez, on peut en prendre deux.
26:06 - J'arrive pas à me décider.
26:08 - Tu es plutôt LinkedIn, Instagram ou TikTok ?
26:10 - Clairement Instagram
26:12 et LinkedIn.
26:14 Instagram peut-être en premier.
26:16 - Alors tu as écrit un livre, mais quel est
26:18 le dernier livre que tu as lu ?
26:20 - J'ai lu...
26:22 Ça s'appelle
26:26 "La beauté du monde" de Christian
26:28 Bobin que j'ai lu ce matin.
26:30 J'ai commencé à lire ce matin.
26:32 - Est-ce que tu peux me citer une entrepreneuse ou une dirigeante française ?
26:34 - Je pense tout de suite à
26:36 Maude Bailly.
26:38 Je pense aussi à Angélique Girard, pardon, j'arrive pas à en dire qu'une.
26:40 Ce sont deux femmes, une entrepreneur
26:42 et une dirigeante.
26:44 Je dois dire où elle vient ?
26:46 - Oui, Maude Bailly c'est encore... - Maude Bailly, donc c'est Sophie Tell, absolument.
26:48 C'est l'un des gémants de Sophie Tell.
26:50 Et Angélique Girard, aujourd'hui,
26:52 qui développe des projets avec des femmes,
26:54 qui est céramiste et qui fait plein de choses.
26:56 Ce sont deux femmes qui, moi, personnellement,
26:58 m'ont beaucoup aidée.
27:00 Avec qui j'ai des relations très amicales au quotidien.
27:02 Donc je regarde.
27:04 - Alors tu es multicasquette, on en a beaucoup parlé.
27:06 Tu accomplis beaucoup de choses. C'est quoi ton rêve ultime ?
27:08 - Mon rêve ultime, c'est de finir
27:12 dans une maison au milieu de la forêt,
27:14 écrire des bouquins, lire tout ce que je peux
27:16 et donner des conférences
27:18 dans le monde entier.
27:20 - Chasse-GPT, t'es impressionnée
27:22 ou apeurée ?
27:24 - Un petit peu des deux.
27:26 - Oui.
27:28 Alors plutôt au télétravail ou au bureau ?
27:30 - Les deux aussi.
27:32 Je suis très duelle comme femme, pardon.
27:34 - Et tes dernières vacances ?
27:36 - Mes dernières vacances,
27:40 c'était à Aix-en-Provence,
27:42 perdue dans la maison.
27:44 - D'accord. Merci beaucoup d'avoir répondu
27:48 à ces petites questions.
27:50 Et merci encore d'avoir participé à cette émission.
27:52 Quant à moi, je vous remercie
27:54 d'avoir suivi ce numéro.
27:56 Et je vous retrouve bientôt
27:58 pour une prochaine édition.
28:00 Merci beaucoup, au revoir.
28:02 (Générique)
28:04 ---
28:06 ♪ ♪ ♪