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Mardi 30 janvier 2024, SMART BOSS reçoit Philippe Barret (Directeur Général, Groupe APICIL)

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Transcription
00:00 *Générique*
00:08 Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Boss, le rendez-vous des patrons et des patronnes.
00:12 Je suis ravie d'accueillir Philippe Barré aujourd'hui. Bonjour.
00:15 Bonjour.
00:16 Vous êtes directeur général d'Apicil, donc 3ème groupe de protection sociale.
00:20 Alors, première séquence de cette émission, on va avoir ce qu'on appelle David Rencontre-Goliath
00:26 et vous allez faire face à une start-up. On parlera un peu de vos sujets communs.
00:29 Ensuite, on aura la séquence en coulisses où là, on parlera plutôt de votre parcours et de votre quotidien de dirigeant.
00:36 Et on terminera par l'interview chrono, donc qui est une série de questions-réponses très rapides.
00:41 Très bien.
00:42 Merci encore d'avoir accepté l'invitation et on peut tout de suite passer à la séquence David Rencontre-Goliath.
00:49 *Générique*
00:53 Donc la start-up qui va vous faire face, c'est Eco Essence, spécialisée dans le bien-être des salariés.
00:59 Donc je suis ravie d'accueillir cette directrice générale Marina Benomar. Bonjour.
01:03 Bonjour Charlie, bonjour Philippe, enchantée.
01:05 Ravie d'être sur ce plateau avec vous.
01:06 Merci d'avoir accepté l'invitation. Alors est-ce que déjà, est-ce que vous pouvez dire un petit peu ce qui se cache derrière,
01:12 voilà, bon, bien-être des salariés.
01:14 Bien sûr. Donc chez Eco Essence, nous on est spécialisé dans la prévention santé des salariés
01:19 et on propose un parcours d'accompagnement très complet avec de la formation du coaching directement d'entreprise,
01:25 un coffret sur mesure de produits bio, complément alimentaire et une application de suivi des besoins sur un an
01:31 et notamment l'application qu'on est en train de faire, elle va permettre de créer en quelques clics une centaine de coffrets sur mesure pour les salariés.
01:39 Donc c'est tout un paquet, je comprends, c'est simple.
01:41 Exactement, c'est vraiment un suivi parce qu'on estime que la prévention santé, c'est un sujet très important en France.
01:47 Aujourd'hui le coût de l'absentéisme, il est de 25 milliards par an, 3500 euros par salarié
01:53 et on a vraiment envie de proposer une solution complète parce qu'il y a un réel besoin aujourd'hui.
02:00 Philippe, est-ce que vous connaissiez Eco Essence ?
02:03 Pas du tout, je découvre là, effectivement.
02:07 Par contre, je trouve le concept très original parce que la prévention en entreprise, c'est aussi un peu notre cœur de métier
02:19 en tant qu'assureur et en amenant des services à nos entreprises clientes.
02:25 Et on le fait plutôt sur des aspects immatériels, c'est-à-dire des réflexions sur l'organisation,
02:32 sur des actes de prévention plus généraux comme la lutte contre les addictions, les postures, etc.
02:40 Et c'est la première fois, effectivement, que je rencontre quelque chose qui est matériel.
02:44 Donc je trouve ce côté-là très intéressant, très innovant.
02:48 Est-ce que Marina, il y a eu un intérêt un peu plus fort pour cette question du bien-être des salariés depuis le Covid ?
02:55 Ah oui, totalement. On est rentré vraiment dans cette thématique.
03:00 Le Covid, je pense que ça a permis de briser certains tabous en entreprise concernant les maladies au travail,
03:06 concernant l'empathie qu'on peut avoir envers ses collaborateurs et d'ouvrir un petit peu la parole sur ces sujets.
03:11 Après, il y a une vraie volonté des entreprises aussi d'avoir une marque employeur très dynamique pour les nouvelles générations de l'emploi,
03:19 d'attirer les talents, pas juste avec des missions, mais aussi avec un écosystème et une culture d'entreprise bienveillante
03:26 et qui prend soin de la santé de ses collaborateurs. Donc ça, c'est un vrai sujet depuis le Covid.
03:32 Et je pense qu'en fait, ça existait même avant, mais la prise d'action, elle s'est vraiment accélérée.
03:37 Nous, on l'a vu, on a fait deux salons préventica l'année dernière à Paris et à Toulouse et on a pu rencontrer les décideurs.
03:43 Et c'est vrai qu'ils ont vraiment, vraiment envie de mettre en place des stratégies complètes au niveau RSE.
03:49 Vous en avez, voilà, des stratégies comme ça, ce type chez ABC ?
03:53 Oui, tout à fait. Je confirme, il y a deux choses très différentes depuis le Covid,
04:01 qui, je pense, sont liées au changement des modes de travail.
04:07 La première, c'est l'explosion des arrêts de travail pour causes psychiques, qui sont maintenant majoritaires,
04:14 alors qu'avant, c'était plutôt, encore une fois, le cancer, les problèmes mécaniques.
04:19 Et la deuxième, et celle-là, je la relie aussi directement au Covid, c'est le fait que ce sont les managers qui sont plus souvent,
04:28 enfin, les managers sont plus souvent en arrêt de travail qu'avant.
04:32 Et je pense que c'est lié justement à la nouvelle difficulté qu'ils peuvent rencontrer de manager,
04:37 à la fois en présentiel, en distanciel et dans des modalités qui sont quand même assez différentes.
04:43 Et donc, du coup, oui, la plupart des entreprises, avec en plus les difficultés de recrutement actuelles,
04:50 vont toutes, pour des raisons de marque employeur ou pour des raisons tout simplement de fonctionnement,
04:57 vers cet engagement d'offrir toujours plus à leurs collaborateurs pour les fidéliser, pour les attirer.
05:05 – Et les entreprises se posent encore la question, là même en période un peu d'inflation,
05:09 où justement, on essaie plutôt de réduire un petit peu les coûts par-ci par-là.
05:13 – En fait, investir dans les budgets de formation, où il y a plusieurs types de budgets,
05:18 ça peut être dans le service RSE ou via les CSE pour nous, sur la partie produits,
05:22 en fait, c'est diminuer le coût lié à l'absentéisme.
05:26 Donc, c'est un peu ce ratio-là, au final, il gagne quand même de l'argent.
05:29 Après, il y a deux types d'acteurs, en fait.
05:31 Il va y avoir de nombreuses problématiques, nous, dont on nous rapporte au quotidien.
05:37 Mais il y a des acteurs qui sont prêts à activer l'action, le levier et dire,
05:41 ça y est, on veut changer complètement notre stratégie et on a besoin de vous.
05:46 Et il y en a d'autres qui se posent la question,
05:48 mais qui n'ont pas encore ce réflexe de passer à l'action.
05:50 Je dirais qu'on est sur deux temps en France.
05:52 – D'accord. Alors là, tu fais, bon, nutrition, coaching, etc.
05:57 Mais est-ce que le bien-être, ça ne passe pas aussi, Philippe,
06:01 par un peu l'inclusion, les questions de diversité ?
06:04 – Ça passe surtout par une bonne protection sociale, je tiens à le dire.
06:09 Oui, une entreprise, c'est une collectivité humaine.
06:13 D'ailleurs, je pense que c'est une des dernières collectivités humaines
06:17 qui fonctionnent vraiment, c'est-à-dire dans lesquelles les gens s'investissent
06:21 pour un projet, pour des choses communes.
06:25 Et effectivement, pour faire ça, il est nécessaire d'attirer, donc d'inclure.
06:33 Et en tout cas, nous, c'est comme ça qu'on le conçoit,
06:37 c'est l'inclusion ou la diversité, parce que c'est un petit peu la même chose.
06:41 C'est finalement d'avoir des compétences, des talents qui sont différents.
06:45 Et c'est plus il y a de différences, plus il y a de richesses.
06:48 Et donc, plus l'entreprise va être performante à la fin.
06:52 Donc c'est à la fois une bonne action, mais en même temps une action rentable,
06:57 si je puis dire.
06:58 – C'est aussi des sujets sur lesquels, voilà, que vous regardez un petit peu.
07:02 – Bien sûr, nous, c'est clairement dans notre ADN.
07:04 C'est-à-dire que, alors, on est une start-up, donc on est quatre,
07:07 voilà, on n'est pas beaucoup encore, mais on est vraiment dans la diversité,
07:11 dans mon équipe, moi je suis franco-marocaine,
07:13 voilà, une personne, une nationalité différente quasiment,
07:17 donc on est très, très ouverts par rapport à ça.
07:19 Et je pense que l'ouverture à la culture, c'est aussi l'ouverture
07:21 sur des sujets après humains, et donc les valeurs communes
07:24 liées à la santé et le bien-être tous ensemble.
07:28 Donc oui, totalement.
07:29 – Donc quatre, vous allez recruter un peu ?
07:31 – Oui, on a une session de recrutement sur la partie tech et commercial en ce moment.
07:35 Et pour l'année 2024, on aimerait se déployer sur toute la France,
07:41 toucher plus de 1000 salariés, et pouvoir travailler notamment
07:44 avec des groupes comme Apitchil pour faire des partenariats solides
07:48 et toucher encore plus d'entreprises.
07:50 – Voilà, le message est passé.
07:52 – Il est reçu.
07:53 – Merci beaucoup Marina d'avoir participé à cette émission.
07:58 Et puis on va pouvoir passer à la séquence en coulisses.
08:01 [Générique]
08:04 [Bismart]
08:06 – Alors vous avez fait une école d'ingénieurs,
08:08 vous avez travaillé aussi j'ai vu comme économiste,
08:11 bon après on viendra sur tout votre parcours,
08:13 mais quelle facette, là, ingénieur, économiste,
08:16 qui aide le mieux pour diriger une entreprise ?
08:19 – Aucun. [Rires]
08:22 Aucun, non, non, les ingénieurs, ça veut dire que je sais lire et compter, à peu près.
08:29 Mais sinon pour le reste, c'est plutôt,
08:32 enfin je pense que le management et diriger une entreprise,
08:35 c'est plutôt quelque chose qu'on apprend en le faisant.
08:38 Donc en tout cas, dans mes études,
08:41 il n'y a pas grand-chose qui me serve pour cette activité-là.
08:44 – Oui, c'est plus des soft skills qui ont été…
08:46 – Voilà, acquises durement.
08:49 – Alors j'ai vu, je parlais aussi, donc, économiste,
08:52 parce que vous avez été économiste au ministère des Finances en Côte d'Ivoire.
08:55 Alors on parle surtout, nous, des parcours dirigeants,
08:59 alors vous n'étiez pas dirigeant à ce moment-là,
09:01 mais je trouvais ça intéressant d'en parler.
09:03 Qu'est-ce qui vous a marqué, parce que vous avez été quand même quelques années dans ce pays,
09:06 ce n'est pas très courant,
09:07 est-ce qu'il y a eu quelque chose qui vous a marqué,
09:09 que vous avez retenu de ces cinq années ?
09:11 – Alors, beaucoup de choses,
09:13 parce que ça a été très formateur dans mon parcours.
09:16 D'abord, je suis parti en Afrique comme volontaire du service national en entreprise,
09:21 donc c'était à la place du service militaire.
09:23 Donc c'était en gros ma première expérience professionnelle,
09:27 autre que des stages ou des missions de courte durée.
09:30 Et avec une idée de venir aider le continent africain, voilà.
09:38 Donc ça c'était l'idée.
09:41 Et ensuite, ce que j'ai appris là-bas,
09:44 c'est que je me suis débrouillé à faire beaucoup de choses tout seul,
09:48 parce que c'était un environnement finalement
09:50 dans lequel il y avait assez peu d'encadrement.
09:54 Alors, la chose qui m'a le plus marqué,
09:58 parce que c'était quand même des environnements qui étaient un peu,
10:01 on va dire, indigents sur le plan des outillages qu'on connaît statistiques,
10:07 qu'on connaît dans les pays développés.
10:09 Donc mon boulot, c'était de faire les prévisions économiques,
10:12 et plus précisément de mesurer les impacts des politiques
10:16 que la Banque mondiale ou le FMI imposaient à la Côte d'Ivoire
10:20 en échange des prêts qui étaient accordés sur l'économie.
10:25 Et donc mon travail était tellement bien fait
10:28 qu'à la fin, c'est mes chiffres de prévision
10:31 qui servaient pour faire la comptabilité nationale.
10:34 Et donc du coup à la fin, mes prévisions étaient toujours réalisées
10:37 puisque c'était elles qui devenaient les vrais chiffres.
10:40 Donc j'étais très satisfait de ça.
10:42 Et au-delà de cet aspect un peu anecdotique,
10:45 j'ai appris quand même à faire beaucoup de choses.
10:49 Je me suis rendu compte aussi qu'il y avait des différences de cultures
10:52 très très importantes, et entre l'idée que j'avais
10:56 de venir apporter une aide et ce que les fonctionnaires ivoiriens
11:01 du ministère des Finances attendaient de moi.
11:04 Ils attendaient juste que je bosse, ils n'attendaient pas du tout
11:07 que je vienne les aider ou leur amener des éléments civilisationnels
11:12 ou que sais-je.
11:14 Donc une expérience très formatrice sur se débrouiller
11:17 et se confronter à une culture qui est très différente de la nôtre.
11:23 - Après vous avez passé plus de dix ans chez Malakoff-Médéric,
11:26 vous avez terminé poste de directeur général adjoint,
11:29 vous êtes ensuite parti chez Réunica, directeur général adjoint,
11:34 et donc après depuis 13 ans chez Apicil.
11:37 Est-ce que de passer comme ça Malakoff, Réunica, Apicil,
11:41 c'est à peu près la même chose ou c'est complètement des cultures très différentes ?
11:45 - Alors c'est à la fois la même chose et à la fois très différent.
11:50 Donc déjà la même chose, c'est que dans tous les cas,
11:55 on est dans l'économie sociale et solidaire et dans le paritarisme,
12:00 c'est-à-dire la gestion par les organisations patronales et syndicales
12:04 de la protection sociale des salariés.
12:07 Ça c'est le côté qui est la même chose et c'est finalement ce qui fait
12:12 que je fais ce métier depuis plus de 30 ans,
12:15 c'est le fait qu'on est dans des sociétés de personnes
12:19 avec un objectif qui n'est pas principalement le résultat,
12:23 le résultat est nécessaire mais ce n'est pas l'objectif.
12:26 Ce qu'on manie c'est la vie humaine, puisqu'on va verser une rente d'invalidité,
12:33 on va payer des capitaux d'essai, on va s'occuper du patrimoine des gens
12:39 et c'est aussi une activité qui est du système d'information
12:43 mais quand même l'essentiel c'est délivré par des personnes aussi.
12:47 Donc des fois je résume, c'est le triple H, c'est humain par la gouvernance,
12:52 c'est humain par la matière et c'est humain par la manière
12:56 dont les services sont délivrés.
12:59 Et ensuite chaque entité a quand même sa culture qui est très spécifique,
13:06 qui tient à pas mal de choses, notamment les clientèles qui sont servies,
13:12 je dirais les caractéristiques propres à Apicil,
13:16 d'abord c'est une entreprise qui est lyonnaise, les autres étaient parisiennes,
13:21 ça c'est très important parce qu'il y a un substrat économique qui est derrière,
13:28 qui est très puissant et puis j'ai eu la chance d'être Goliath par rapport à la start-up
13:38 mais en réalité dans le monde de notre activité on est plutôt du côté de David,
13:43 les autres sont plus gros que nous et on essaye de croître.
13:47 - Et ça ressemble à quoi un peu une journée, directeur général d'Apicil ?
13:52 Est-ce que vous avez des habitudes ?
13:55 - Avant ou après le travail ?
13:58 - Ou même pendant, c'est quoi un petit peu ?
14:01 Je sais qu'il y a des dirigeants, il se note trois choses à faire le matin.
14:04 - Non, moi je n'ai pas ce genre de choses.
14:07 Il y a une grande part, la part au global la plus significative de l'activité,
14:14 c'est quand même tout ce qui est les conseils d'administration
14:18 parce qu'il y a beaucoup d'entités juridiques dans le groupe,
14:22 je crois qu'on est à 17 employeurs différents,
14:25 donc autant de gouvernance distincte.
14:29 Ensuite après c'est le travail avec les équipes
14:34 et puis ensuite c'est être à disposition en fait,
14:38 en fonction de ce qui se passe et de là où il faut intervenir.
14:44 - Vous dites souvent en interview que vous aimez la difficulté, les challenges,
14:47 ce qui est ressorti un petit peu.
14:49 C'est quoi la dernière difficulté à laquelle vous l'avez fait face ?
14:54 - Par exemple, la dernière acquisition sur laquelle on vient de communiquer,
15:02 Alphaisis, qui est une opération qui a pris à peu près 18 mois.
15:08 Donc 18 mois d'échange avec les autres actionnaires, de travail de conviction.
15:17 Effectivement ce que je n'aime pas c'est la routine
15:22 et je n'aime pas spécialement l'adversité,
15:26 parce que quand ça se passe bien c'est quand même plus simple.
15:29 Mais c'est vrai que l'adrénaline de la difficulté,
15:33 c'est quelque chose qui est important pour moi
15:37 et qui me plaît quand on réussit à la fin.
15:40 - Et vous aviez racheté aussi une start-up l'année dernière, une FinTech.
15:44 - Oui, Nalo. - Nalo, RoboAdvisor.
15:47 L'intégration, comment ça se passe ?
15:51 - On a un modèle qui, je pense, est assez facilitant pour l'intégration.
15:59 C'est une évolution d'organisation que j'ai impulsée il y a quelques années.
16:07 Avant, on avait une organisation qui était plutôt centralisée.
16:12 C'est-à-dire un gros GIE qui contenait tous les salariés
16:19 qui travaillaient pour toutes les entités juridiques du groupe.
16:22 Et on est passé plutôt à des business units, on va dire.
16:26 Donc des entités qui sont chacune spécialisées
16:29 et avec un centre qui est beaucoup plus restreint.
16:33 Donc en fait, quand on fait une opération d'acquisition de manière générale,
16:38 on rajoute un pétale à la marguerite et on accroche le pétale au pistil,
16:44 si vous me permettez cette image approximative.
16:48 Et donc c'est assez simple à faire.
16:51 Et c'est un modèle qui permet de faire pas mal de croissance externe assez rapidement
16:57 dans des domaines différents parce qu'il y a juste à rimer,
17:02 mais il n'y a pas de fusion, il n'y a pas de transformation radicale.
17:08 - Et comment est-ce que vous faites pour le recrutement, de rétention des talents ?
17:15 C'est une question que je pose à beaucoup de dirigeants.
17:17 Et surtout peut-être dans votre secteur, c'est peut-être pas forcément le...
17:21 - Glamour, vous voulez dire ?
17:23 Vous avez raison, ce n'est pas un secteur glamour.
17:28 Il se trouve que sur la région lyonnaise, nous avons avec...
17:33 Parce que la région lyonnaise a beaucoup de qualités, beaucoup d'attraits,
17:38 dont une qui n'est pas forcément très connue, c'est que c'est une place forte d'assurance.
17:43 Parce qu'il y a des mutuelles, il y a des groupes de protection sociale,
17:48 il y a de très gros courtiers grossistes ou directs,
17:52 il y a une caisse régionale de groupes AMA.
17:56 Et donc il y a 6 ou 7 000 emplois qui sont dans le secteur de l'assurance.
18:03 Donc on s'est regroupé en créant un cluster qui s'appelle Assurance Valley.
18:07 Et dont la mission, c'est d'essayer de rendre glamour le métier de l'assurance
18:13 en montrant qu'en fait, à l'intérieur de l'assurance, il y a des juristes,
18:18 il y a des actuaires, il y a des informaticiens, il y a des marketeurs,
18:21 il y a des data scientiste, il y a tout.
18:24 Et puis après, en tant qu'Apicil, on fait comme toutes les entreprises,
18:29 on met en avant notre marque employeur.
18:33 Et ce qu'on met en particulier en avant, c'est la dimension de l'économie sociale et solidaire,
18:40 qui est quelque chose qui parle notamment aux jeunes.
18:44 Les dimensions humaines que je vous expliquais, qui est aussi quelque chose qui parle.
18:49 Et puis après, il faut les intéresser sur des projets.
18:56 Et là, je pense que les employeurs, on doit changer notre logiciel.
19:02 C'est-à-dire, je suis aussi représentant de ça.
19:07 Pour moi, on rentre dans une entreprise, on y reste des dizaines d'années, on progresse.
19:12 C'est un peu ça mon modèle, mais ce n'est pas la réalité d'aujourd'hui.
19:15 Donc il faut que nous, les entreprises, on s'adapte au fait que de toute façon,
19:20 les jeunes vont rester parce qu'ils veulent apprendre, parce qu'ils veulent s'investir dans un projet.
19:24 Mais ça va être sur des durées plus courtes, de quelques années probablement,
19:28 plutôt que toute une carrière.
19:31 - Je ne sais pas s'il est inauguré, vous avez un nouveau siège social à Lyon-Pardieu ?
19:36 - Il n'est pas encore inauguré. - Ça doit être bientôt.
19:38 Ça fait partie aussi de ça, pour attirer aussi ?
19:41 - Absolument. Ça, c'est aussi un projet d'entreprise de très longue haleine,
19:44 puisqu'on va emménager dans une tour qui est la deuxième plus haute de Lyon,
19:51 et qui est la dernière surtout qui va être construite, compte tenu des orientations actuelles.
19:57 Et avec l'idée de réunir toutes les équipes de Lyon,
20:01 parce qu'on était sur deux sites distincts jusqu'à présent.
20:05 Et puis surtout de révolutionner nos façons de travailler, les moderniser,
20:11 avec du flex office, avec zéro papier, une digitalisation totale.
20:16 Donc c'est un projet d'entreprise,
20:18 et c'est aussi une modernisation des modes de management de l'entreprise.
20:23 - Et il y a quand même un sujet un peu plus politique que je voulais évoquer,
20:27 mais on a eu toute la réforme des retraites pendant quelques mois.
20:31 Comment est-ce que vous, là, en tant que dirigeant,
20:33 comment vous avez vécu toute cette période ?
20:38 - Il y a énormément de choses à dire.
20:42 Mais une fois la réforme votée en l'état,
20:49 pour nos métiers, ça a finalement assez peu de conséquences.
20:55 Il y a une conséquence, c'est évidemment comme à chaque réforme des retraites,
21:01 ceux qui peuvent partir avant que la réforme ne s'applique le font.
21:08 Donc on a un volume de ce qu'on appelle les liquidations,
21:12 c'est-à-dire le traitement des nouveaux retraités,
21:15 qui est plus important que d'habitude.
21:17 Un volume de questions aussi, qui est plus important que d'habitude.
21:22 Mais en gros, c'est tout.
21:24 Et puis de l'autre côté, pour le métier de la prévoyance,
21:29 là, il y avait possiblement le risque qu'avec un recul de l'âge de la retraite,
21:34 les prestations doivent être servies pendant plus longtemps.
21:37 Donc ça va être le cas, mais ça va être le cas de manière progressive,
21:41 puisque les personnes qui sont en situation d'invalidité,
21:44 déjà, leur droit à la retraite n'a pas bougé.
21:50 Donc il n'y a pas eu une aggravation du coût du risque.
21:54 Elle va venir simplement parce qu'il va y avoir une augmentation
21:57 progressive de l'âge moyen des salariés, puisqu'il faudra travailler plus longtemps.
22:01 Mais ce sera progressif et donc peu sensible pour les salariés et pour les entreprises.
22:08 Puis après, sur la méthode, sur le fond, on le voit bien,
22:12 les prévisions du corps qui viennent de sortir disent que la croissance
22:18 ne va pas être aussi forte que prévue.
22:21 Donc en fait, ça ne va pas être tout à fait suffisant.
22:24 Mais ça, c'est à chaque fois… il n'y a rien de nouveau sous le soleil.
22:28 C'est à chaque fois pareil.
22:29 Donc il faut s'attendre à des réformes régulières des régimes de retraite.
22:35 Et puis peut-être dernier point, ce qui était aussi important
22:38 pour les organismes tels que les nôtres, c'est que les partenaires sociaux
22:44 qui gèrent la partie retraite complémentaire au sens Agir Carco,
22:49 continuent de la gérer de façon pleinement autonome et indépendamment du régime de base
22:56 qui lui est géré par les partenaires sociaux mais avec l'État.
23:01 Autre sujet, mais plus ce côté engagement de l'entreprise.
23:05 Vous participez à l'initiative Stop au sexisme ordinaire en entreprise,
23:09 coordonnée avec l'Association française des managers de la diversité.
23:13 Vous publiez aussi un baromètre sur les Français et l'inclusion.
23:17 Pourquoi ces thématiques en particulier ?
23:20 Ce sont des exemples, mais toutes les thématiques de discrimination
23:26 nous intéressent et on travaille dessus.
23:33 L'inclusion, c'est ce que je disais un peu tout à l'heure.
23:38 Une entreprise, c'est une collectivité humaine.
23:41 Cette collectivité humaine doit refléter la société dans laquelle elle baigne.
23:47 Et si on est tous issus des mêmes écoles, si on a tous la même couleur, la même religion, etc.,
23:54 ça ne produit pas la même chose que quand on est différent et qu'on s'engueule un peu, qu'on se confronte.
24:01 Donc ça, c'est la partie efficience, on va dire.
24:05 Donc moi, je fais les choses dans le but de produire un résultat, pas simplement parce que c'est bien.
24:12 Il se trouve que c'est bien aussi.
24:14 Et sur les deux exemples que vous citez, le baromètre de l'inclusion, c'est un petit peu pour donner à voir.
24:21 Et notamment, une des conclusions de ce baromètre, c'est que les entreprises sont bien considérées
24:29 comme à la fois un lieu sur lequel la discrimination existe, malheureusement,
24:35 mais aussi l'endroit légitime pour lutter pour l'inclusion et contre les discriminations.
24:43 Et sur le sexisme, j'avoue que malheureusement, je croyais que c'était un sujet passé.
24:49 Et en fait, quand on fait des enquêtes, y compris au sein d'Apicil,
24:56 on se rend compte qu'il y a encore une proportion assez importante de femmes
25:02 qui expriment le fait d'être soumises à des agissements sexistes.
25:07 Et donc, il faut continuer de travailler là-dessus.
25:11 C'est le sens de cette signature-là.
25:13 - Oui, que ce soit en plus des biais conscients ou inconscients.
25:15 - Tout à fait.
25:17 - Et alors, la question que je pose à tout le monde, que ce soit homme ou femme,
25:20 mais comment est-ce que vous arrivez à concilier un peu votre vie personnelle et votre vie professionnelle ?
25:25 - Je me réveille pas du tout durant le matin.
25:27 - Tous les matins ?
25:28 - Presque tous les matins.
25:29 - C'est ça.
25:30 - C'est indispensable, mais ça me suffit.
25:32 - OK. Et comment est-ce que vous progressez aussi dans votre travail ?
25:35 S'il y a des ressources, des choses ?
25:38 - C'est une question difficile.
25:41 Parce que déjà, ça supposerait que je progresse, effectivement.
25:44 - C'est toujours, quand même.
25:45 - Ce dont je ne suis pas certain.
25:48 En fait, j'observe beaucoup plutôt les erreurs ou les échecs.
25:56 C'est plus les échecs qui m'inspirent que les réussites, on va dire.
26:02 Et donc je m'efforce soit de ne pas faire les choses qui ne marchent pas telles que je les vois chez d'autres,
26:10 ou soit, quand je me suis trompé, essayer de faire autrement la prochaine fois.
26:15 Donc c'est ce que je dis à mes présidents.
26:17 Je ne fais jamais deux fois la même erreur.
26:19 Par contre, je vais m'efforcer d'en faire des nouvelles à chaque fois.
26:22 - Merci beaucoup d'avoir répondu à toute cette série de questions.
26:26 Et on va pouvoir passer à l'interview chrono.
26:28 - Quel métier vous vouliez faire quand vous étiez enfant ?
26:36 - Cosmonaute.
26:37 - Beaucoup de garçons.
26:39 Vous êtes plutôt LinkedIn, Instagram ou TikTok ?
26:42 - Moi, c'est Strava.
26:43 - Ah oui.
26:44 La plus belle ville française en dehors de Lyon ?
26:48 - Ah, là, c'est une question piège.
26:50 Alors on va dire Saint-Etienne, qui est ma ville de naissance.
26:53 - Est-ce que vous êtes retourné en Côte d'Ivoire ?
26:55 - Je ne suis pas retourné en Côte d'Ivoire, mais je veux y emmener ma fille, qui est née là-bas.
27:00 - L'application que vous utilisez le plus ?
27:03 - J'ai dit, c'est Strava.
27:04 - C'est encore Strava.
27:06 - En deuxième LinkedIn, peut-être.
27:08 - Est-ce que vous pouvez me citer une entrepreneuse ou une dirigeante française que vous appréciez, qui vous inspire ?
27:14 - Alors, je ne la connais pas, mais Mercedes Serra est quelqu'un qui m'inspire,
27:19 parce que d'abord, elle est dirigeante depuis très longtemps, je ne sais pas depuis quand,
27:24 et elle me semble, encore une fois, je ne la connais pas, mais elle me semble avoir toutes les qualités que je n'ai pas.
27:31 Donc, voilà, ça m'impressionne.
27:32 - Voilà, Mercedes Serra, donc présidente fondatrice de BETC, une agence de publicité, et qu'on a reçue récemment.
27:38 - Elle ne doit pas être ingénieure.
27:39 - Sur un plateau. Non, effectivement.
27:41 Le dernier livre que vous avez lu ?
27:43 - Alors, le dernier livre que j'ai lu et qui m'a marqué, parce que ce n'est pas le dernier livre que j'ai lu,
27:49 c'est un livre qui s'appelle "Le problème à trois corps",
27:52 et qui est un livre de science-fiction d'un auteur chinois, qui s'appelle Liu Xingxin.
27:56 - Et vos dernières vacances, c'était où ?
27:58 - Mes dernières vacances, c'est comme les prochaines, ce sera au bord de la mer, dans le sud de la France.
28:04 - Merci beaucoup, Philippe, d'avoir répondu à ces petites questions,
28:09 et merci à vous d'avoir suivi une nouvelle fois cette émission,
28:13 et puis je vous donne rendez-vous bientôt pour un prochain numéro.
28:16 Merci, au revoir.
28:18 [Musique]