SMART BOSS - Emission du mardi 31 octobre

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Mardi 31 octobre 2023, SMART BOSS reçoit Carlos Fontelas de Carvalho (Président, ADP en France)

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Transcript
00:00 (Générique)
00:03 ---
00:07 -Bonjour à tous et bienvenue dans "Smart Boss",
00:10 le rendez-vous des patrons et des patronnes.
00:12 Je suis ravie d'accueillir Carlos Carvallo,
00:15 président ADP en France et en Suisse.
00:17 Bonjour, Carlos. -Bonjour, Charly.
00:19 -ADP, on précise quand même,
00:21 spécialiste des solutions RH et Paye.
00:24 Au sommaire de cette émission,
00:26 vous aurez une première séquence où David rencontre
00:29 Goliath, où tu feras face à une start-up
00:32 sur laquelle vous allez échanger sur des points communs.
00:35 Ensuite, il y aura la séquence en coulisses,
00:37 une interview sur ta vie de dirigeant, ton quotidien.
00:40 On terminera par l'interview top chrono,
00:43 qui est, comme son nom l'indique,
00:44 une série de questions-réponses très rapides.
00:47 -Très curieux.
00:48 -Merci encore d'être venu.
00:50 Tout de suite, on passe à la séquence
00:52 "David rencontre Goliath".
00:54 ...
00:56 (Bip)
00:58 -Be smart.
00:59 -La start-up qui te fait face, c'est Up2Be,
01:02 qui permet de gérer l'hybridation au travail.
01:05 Je suis ravie d'accueillir son PDG, Louis De Véran.
01:08 Bonjour. -Bonjour, Charly.
01:10 -Merci d'être venu, Louis.
01:12 Louis, pour commencer, tu n'as pas toujours été focalisé
01:16 sur cette question d'hybridation au travail.
01:18 Tu as pivoté, comme beaucoup de start-ups.
01:21 Peux-tu nous dire pourquoi ?
01:22 -Oui. A l'origine, on était dans l'optimisation
01:25 du déplacement pro pour les grandes entreprises.
01:28 L'idée, c'était, quand tu te déplaces,
01:30 savoir qui d'autre vient pour optimiser ton déplacement.
01:33 Pendant le Covid, il n'y avait plus de voyage.
01:36 On s'est dit qu'il fallait pivoter, sinon on mourrait.
01:39 La venue au bureau devient aussi un déplacement.
01:43 De moins en moins, tu vas venir au bureau pour faire tes mails.
01:46 De plus en plus, tu vas venir
01:48 parce qu'il y a Carlos, Israël et untel.
01:50 La présence des collègues devient un atout important
01:52 dans ta décision de venir ou non.
01:54 On a créé Up2Be, qui comprend 3 briques.
01:57 Une première, qui t'aide à t'organiser pour savoir
02:00 qui vient quand,
02:02 parce que tu n'as plus envie de faire 40 minutes de métro.
02:04 La deuxième, c'est la brique RH,
02:06 où on a un gros partenariat avec ADP
02:08 pour pouvoir modéliser et cadrer le télétravail.
02:11 Il y a une vraie demande d'aider RH là-dessus.
02:13 Et la troisième, c'est une conséquence des 2 premières.
02:16 Comme tu n'as plus 100 % de ton effectif au bureau,
02:19 les entreprises déménagent.
02:20 Il faut une solution pour réserver ton emplacement,
02:23 ce qu'on appelle le flex-office.
02:24 -Donc, tu connais déjà très bien...
02:27 -Oui, je dirais que oui.
02:29 Et vous savez, tout le monde le sait,
02:33 qu'ADP, en étant un acteur en France incontournable
02:36 du monde de gestion de capitalement,
02:38 en traitant la paie, en traitant la gestion de temps,
02:41 la gestion des talents,
02:43 on n'a pas la volonté de tout faire.
02:46 Et donc, cet écosystème d'entreprises
02:49 que je dirais avec quelques caractéristiques
02:51 quand même très importantes pour nos clients,
02:53 qui est être sérieux, être agile,
02:56 en même temps avoir un sens très fort de la conformité,
02:59 qui sont quand même notre ADN,
03:01 fait en sorte qu'on propose et s'intègre
03:05 dans l'interface qu'on fait avec les applications
03:08 auxquelles on propose.
03:09 Et Up2B s'inscrit vraiment dans cette...
03:12 Ca fait 2 sens, on va dire, cette mariage.
03:16 -Et Louis, c'est difficile de faire revenir les gens au bureau ?
03:20 -Oui, c'est ça, la vérité problématique, en fait,
03:22 c'est pas tant est-ce qu'il y a de la place dans les bureaux,
03:25 puisque même les boîtes qui déménagent,
03:26 elles sont sur des ratios de 0,7, donc 7 places pour 10 personnes.
03:30 Mais comme il y a 2 jours et demi de télétravail
03:33 qui sont proposés en moyenne, il y a toujours de la place.
03:35 Donc l'enjeu, il est pas tant
03:37 est-ce qu'il y a de la place quand je viens au bureau,
03:39 c'est plus comment je fais pour faire revenir mes équipes au bureau.
03:42 Et nous, c'est vraiment l'angle d'attaque,
03:45 ça a été ça, en fait.
03:46 Et c'est le constat qu'on voit aujourd'hui
03:48 dans les politiques RH,
03:50 c'est que ça se libéralise à fond,
03:53 ça veut dire que les accords de télétravail sont de plus en plus souples,
03:55 mais en même temps, il y a une vraie demande du management
03:57 à cadrer le télétravail, à savoir où sont les équipes
04:01 pour pouvoir avoir de la donnée,
04:02 pour pouvoir mieux savoir quelle hybridisation choisir.
04:06 Et donc l'encadrement est quelque chose de nouveau
04:09 et exigé par le top management.
04:11 D'où le partenariat avec ADP.
04:13 - C'est le cas, les gens sont venus chez ADP.
04:16 - Ils sont venus, mais l'hybridation du travail,
04:19 c'est vrai que c'est un thème qu'il y a un temps avant le Covid
04:23 et un temps après le Covid.
04:24 Et du coup, cette notion d'hybridation
04:27 fait que les dirigeants avec lesquels j'ai l'opportunité de parler
04:33 me disent que ce type de process sur les outils
04:35 qui vont les aider à maîtriser,
04:37 qui vont les aider à donner un engagement collectif plus fort
04:41 aux collaborateurs,
04:43 peuvent faire toute la différence entre avoir un outil
04:45 ou pas avoir l'outil.
04:46 Et donc là, cet outil de Up2B fait toute la différence.
04:51 - Voilà, et je rajouterais quelque chose,
04:53 c'est que nous, on nous demande d'être interfacés
04:56 avec des logiciels maîtres comme ADP,
04:59 puisque c'est la mine où dès qu'une personne arrive dans l'entreprise,
05:03 elle est d'abord créée sur ADP.
05:05 Et pour qu'il y ait une expérience fluide dans l'utilisation,
05:08 nous, on nous demande d'être reliés avec ADP
05:10 pour que la donnée soit fluide
05:11 et que l'expérience utilisateur soit bonne.
05:14 Donc c'est quelque chose...
05:16 Nous, c'est un gain de temps considérable.
05:17 Le fait d'aujourd'hui d'être partenaire ADP,
05:19 d'avoir le tampon ADP,
05:21 que ce soit au niveau de la sécurité, au niveau de la RGPD,
05:24 assure à la fois une acquisition pour nous, aux clientes,
05:29 qui est beaucoup plus courte qu'avant.
05:30 - Bien sûr, oui, c'est un gros canal de distribution.
05:34 Et est-ce que là, ces problématiques,
05:35 on voit beaucoup, on a l'impression,
05:36 dans les grands groupes de flexibilité,
05:38 on a l'impression qu'il n'y a que les grands groupes
05:39 qui se posent la question, et les start-up,
05:41 elles se la posent, cette question.
05:42 - Ah, bien sûr. Oui, oui.
05:43 Et nous, il y a un véritable enjeu aussi
05:45 à ce que le travail d'équipe, ça s'organise, en fait.
05:48 Même nous, aujourd'hui, on est 16 dans l'équipe,
05:51 ça s'organise, il y a des règles, donc il y a beaucoup de souplesse.
05:54 On va plutôt juger aux résultats.
05:56 Donc c'est plus peut-être comme avant,
05:58 où il fallait faire du présentiel, peu importe.
06:02 Mais on sait très bien que les moments de rencontre,
06:05 c'est fondamental pour faire du business.
06:07 Et donc il y a des règles à respecter.
06:09 Les accords de télétravail sont aussi très souples.
06:12 Mais si, voilà, moi-même, si je peux pas venir au bureau,
06:15 j'informe mes collègues, j'informe la communauté,
06:17 puisqu'ils vont se déplacer aussi pour me voir.
06:19 - Alors, Louis dit que c'est fondamental pour le business,
06:22 mais est-ce que c'est aussi fondamental pour engager,
06:24 pour retenir les collaborateurs ou pas ?
06:27 - Ah oui, complètement.
06:28 Parce qu'encore une fois, avant, c'était un donné acquis,
06:32 que tout le monde était de lundi à vendredi au bureau,
06:34 là, c'est plus le cas.
06:36 Et de toute façon, télétravail, c'est quelque chose que,
06:38 pour nous, l'accord de télétravail que tu parlais,
06:39 c'est une réalité depuis 2011.
06:41 Et donc, on sait que les choses ont évolué de toute façon,
06:45 encore une fois, avant Covid et après Covid.
06:47 Et aujourd'hui, cette notion de sens de venir au bureau,
06:50 de sens de faire partie d'un groupe,
06:52 au sens de prendre des décisions
06:54 parce qu'on fait partie d'une équipe,
06:56 elle est sur la table plus que jamais.
06:59 - Donc, Louis, toi, tu vois comment, du coup,
07:01 le bureau dans 5, 10 ans ?
07:04 - Alors, moi, je le vois...
07:05 En fait, la possibilité...
07:07 Je vois plus forcément un seul gros bâtiment.
07:10 Je vois plutôt ce qu'on appellerait du "glow local".
07:12 Ca veut dire que tu puisses bosser dans différents endroits,
07:15 que ça soit ouvert,
07:17 mais que tu puisses avoir des moments
07:20 où tu vas te retrouver une fois par mois,
07:22 une fois tous les deux semaines,
07:24 peut-être dans des "co-working",
07:26 mais aussi, pour moi,
07:28 la présence du bureau est essentielle
07:30 pour l'identité de l'entreprise.
07:31 Mais je pense qu'il y a une souplesse aussi
07:32 dans la possibilité de travailler dans différents lieux,
07:35 plus qu'aujourd'hui.
07:36 - Oui. Pareil, Carlos ?
07:38 - Je vois ça avec un complément.
07:41 Encore une fois, il faut que ça fasse vraiment du sens.
07:44 Pourquoi j'y vais aujourd'hui ? Pourquoi je reste là ?
07:47 Et donc, cette chance va être donnée par l'intelligence
07:49 que peut avoir Collectif Orkrieh
07:52 dans un nouveau lieu de travail.
07:55 Le sens que je peux faire au-delà du travail.
07:58 Qu'est-ce que ça peut me complémenter
07:59 les besoins que j'ai ?
08:00 Et donc, avoir des services annexes
08:02 qui peuvent me préparer la suite après ma journée de travail
08:06 ou qui peuvent m'aider à la coordination
08:09 de mes tâches personnelles.
08:11 Je vois un lieu de travail, une espèce de microquartier
08:15 dans l'écosystème de mon lieu de travail.
08:20 (Rires)
08:21 - Merci beaucoup, en tout cas, Louis,
08:24 d'être venu discuter de ce sujet.
08:27 Et maintenant, on va passer à la séquence en coulisses.
08:30 (Générique)
08:32 (Sonnerie)
08:34 - Bis marte.
08:35 Alors, ta première expérience de dirigeant,
08:38 c'est atypique, puisqu'elle a eu lieu dans l'armée portugaise.
08:41 Comment est-ce qu'on gère des soldats, Carlos ?
08:44 - Oui, c'est vrai.
08:46 Après l'école de commerce, l'armée.
08:48 Je viens d'une famille de militaires et de gendarmes.
08:51 Donc déjà, je suis arrivé un petit peu avec la notion.
08:56 Parce qu'il y a une notion de milité, d'esprit d'équipe,
09:01 chose que je vais retrouver à nouveau dans l'entreprise,
09:04 de confiance qui s'établit.
09:07 Une notion de le collectif
09:09 qui vaut plus que la somme de chaque personne.
09:12 Et là, c'est quelque chose
09:14 que, encore aujourd'hui, j'utilise comme exemple.
09:16 Oui.
09:18 - Et est-ce que, du coup, tu as transposé peut-être des valeurs,
09:21 des méthodes, un peu de management de l'armée à ADP ?
09:25 - Je dirais d'une façon très positive, je dirais que oui.
09:28 Et je pars pour le dernier que je viens de citer,
09:31 que c'était l'exemplarité.
09:33 Je pense qu'à un moment donné, il faut montrer qu'on est capable,
09:37 il faut donner une vision de ce que sont les possibilités,
09:41 vu qu'on a accès aux infos,
09:44 ou à une perspective par rapport au business
09:47 qui est plus large que, quelquefois,
09:49 l'ensemble des collaborateurs,
09:50 pour engager nos collaborateurs à suivre.
09:54 Et donc l'exemplarité, je dirais, qui est une des grandes valeurs.
09:58 Mais le deuxième, je dirais que c'est la 2 grande,
10:00 c'est vraiment cet esprit d'équipe.
10:01 Et là, je le transporte.
10:03 Parce que la capacité qu'un groupe de 20 personnes,
10:05 comme j'avais quand j'étais chef de peloton,
10:08 de faire bouger les lignes,
10:11 de dire qu'il n'y a qu'une place pour nous, c'est de gagner,
10:14 c'est quelque chose qu'en étant compétitif,
10:17 je continue à avoir avec mes équipes la meilleure place,
10:19 c'est d'être devant tout le monde, c'est d'être là.
10:23 - Très bien.
10:24 J'ai lu dans une interview, tu as déclaré
10:27 que le mauvais management est une entrave majeure
10:30 à la performance des salariés,
10:31 ainsi qu'à leur motivation et leur engagement.
10:33 Il est essentiel de former les managers au management.
10:37 Ce n'est pas inné.
10:38 Alors, c'est facile à dire, mais est-ce que c'est facile à faire ?
10:41 - Je dirais que de plus en plus facile,
10:45 vu les outils qui sont disponibles pour tout le monde.
10:49 Facile à déployer, ça dépend vraiment de l'humain,
10:52 des gens qui ont choisi pour notre équipe.
10:55 Mais c'est vrai que ça fait toute la différence
10:59 entre une équipe qui peut être très capable
11:01 en termes de compétence,
11:02 mais qui n'a pas cet esprit de vouloir ensemble
11:07 avoir le même objectif, ou de vouloir ensemble gagner,
11:10 ou de vouloir ensemble réussir un objectif.
11:12 Et donc c'est vrai qu'un mauvais manager
11:14 peut complètement miner cette perspective,
11:19 soit parce que les clouadeurs vont être frustrés,
11:21 parce qu'ils ont toujours envie de suivre un exemple,
11:24 d'avoir un avis de comment mieux faire,
11:28 et le management joue un rôle fondamental sur ça.
11:31 Et donc mon équipe, je dirais que mon équipe,
11:34 et mon équipe directe, chez ADP,
11:36 je dirais que mon équipe, elle est clé,
11:37 et j'ai dit souvent, pour terminer cette partie-là,
11:40 de dire qu'elle me rend ma vie facile,
11:42 parce que c'est en ayant une superbe équipe
11:44 qu'on peut s'occuper de faire des choses
11:46 pour faire développer l'entreprise, finalement.
11:49 - Est-ce qu'il y a le pire souvenir d'être avec un manager ?
11:53 Est-ce que tu as eu une mauvaise expérience, du coup,
11:55 qui t'a peut-être marquée ?
11:56 - Plus qu'une, oui.
11:58 On apprend, on apprend beaucoup,
11:59 mais ça, vraiment, vraiment, ça nous marque,
12:02 et on a envie de ne pas répéter ça,
12:05 ni pareil avec un patron,
12:08 ni de le faire, d'avoir beaucoup d'attention,
12:11 parce qu'on se met à la place du collaborateur
12:13 de ne pas devenir cette mauvaise manager.
12:17 - Et aussi, j'ai vu que tu as fait plusieurs prises de parole
12:19 sur l'importance de faire travailler
12:21 différentes classes d'âge ensemble.
12:24 C'est quoi peut-être le piège à éviter ?
12:28 - Vous savez, chez ADP, en étant un acteur
12:30 de la gestion du capitalement,
12:33 il a une partie très importante pour nous,
12:35 c'est la diversité.
12:36 Donc, la diversité, ils ont dit, et après,
12:38 il y a beaucoup de buzzwords comme la diversité, l'inclusion,
12:41 et pour nous, c'est la diversité,
12:42 c'est mélanger les expériences différentes
12:45 et donc différentes générations,
12:47 parce que je pense qu'il a tout un savoir-faire
12:50 en étant, encore une fois, l'entreprise que je représente,
12:53 une entreprise de service,
12:56 des choses que, bien sûr, différentes générations
12:59 peuvent avoir une perspective différente,
13:00 et même autour d'une table, avoir des solutions
13:03 qui peuvent se complémenter,
13:05 vu ces expériences, ces compétences,
13:09 son focus, son vécu.
13:12 Et donc, pour moi, c'est très important,
13:14 tout le temps, avoir ce mélange
13:16 et les faire tous participer,
13:18 parce que sinon, après, ça peut provoquer de la frustration,
13:20 les mettre tous autour de la table,
13:22 mais faire participer toujours les mêmes.
13:25 - Tu es aussi assez engagé contre les discriminations au travail,
13:28 tu parles d'inclusion.
13:30 Quels sont les outils que tu as mis en place dernièrement ?
13:33 - Pour ça, déjà, une participation de tous.
13:37 Je tiens beaucoup à la communication,
13:41 je tiens beaucoup à pouvoir utiliser les exemples de terrain,
13:45 et c'est une chose que j'aime dans mon quotidien,
13:47 qui est être...
13:49 Je ne m'empasse pas de prendre le café le matin à la cafétéria,
13:54 parce que tout le monde sait qu'il y a cette petite demi-heure,
13:57 entre 8h00 et 8h30, que tout le monde se retrouve là-bas
14:00 pour sentir un petit peu la température de tout le monde.
14:03 Parce que ce que j'utilise pour cet engagement,
14:06 j'utilise la transparence, encore une fois,
14:10 la confiance qu'on peut donner à nos collaborateurs,
14:14 dès que les mesures, les actions qu'on est en train d'entreprendre
14:17 vont faire gagner tout le monde, eux, en termes de compétences,
14:21 eux, en termes de confiance de ce qu'ils peuvent donner aux clients,
14:25 en termes de services, et finalement, en satisfaction de sentir
14:29 que leur valeur ajoutée,
14:33 elle contribue pour le succès, finalement, de l'entreprise.
14:38 - Est-ce que tu penses qu'un grand patron peut être humaniste ?
14:42 - Il doit être humaniste.
14:45 Je pense qu'il n'y a pas de grands patrons actuellement
14:48 qui ne sont pas humanistes,
14:50 mais qui ont une passion pour les collaborateurs,
14:53 les managers, les pairs.
14:55 Car tu peux le faire une ou deux fois sans penser aux gens,
14:59 mais ça ne va pas perdurer dans le temps.
15:02 Et donc, dans une entreprise, encore une fois,
15:05 qui est une entreprise de prestations de services,
15:08 qui est là pour donner... Il y a un client chez nous,
15:11 il reste en moyenne plus de 10 ans, vous imaginez.
15:14 Donc ça veut dire que l'humanisme aussi,
15:17 c'est le point de sentir si les personnes vont se lever tous les matins
15:21 pour vouloir venir travailler, donner cette valeur ajoutée à l'entreprise.
15:25 Ils vont venir faire ça s'ils se sont compris,
15:29 s'ils sentent qu'il y a un chemin à parcourir pour eux,
15:33 et si, finalement, ils peuvent aussi passer cette même expérience aux autres.
15:38 Et donc, l'humanisme dans une entreprise, je pense qu'en ce moment,
15:41 c'est clé, même pour la gestion de talent.
15:44 - C'est pour ça que j'ai vu que tu organisais aussi
15:47 en extérieur avec les collaborateurs.
15:49 - Ah, belle recherche, disons.
15:52 - On a une super équipe, d'ailleurs.
15:55 - Oui, parce que c'est là que je, d'une façon assez ouverte,
15:58 parce que, oui, peut-être quelques collaborateurs d'autres entreprises
16:02 ne peuvent pas être habitués à ça,
16:04 et j'ai quelques feed-back de ça,
16:06 que notre entreprise est assez curieuse de ça,
16:09 c'est de mettre tout le monde autour de la table et dire,
16:12 "Ce matin, tu savais qu'on allait déjeuner ensemble,
16:16 quels sont les thèmes que tu veux traiter ?"
16:18 Et sentir que ce n'est pas seulement un thème
16:21 des représentants, par exemple, sociaux, des élus,
16:25 d'être représenté par les collaborateurs,
16:27 mais un devoir de chacun de nous, de dire,
16:30 "Mon équipe, elle a ça, est-ce que tu peux améliorer ça ?
16:33 "J'ai une idée, est-ce qu'on peut la tester ?"
16:35 Et quelle satisfaction pour un collaborateur quand on dit,
16:38 "On va le tester, on va l'essayer."
16:40 Parce que tu sais quoi ?
16:43 Ça veut dire que les gens veulent participer encore une fois
16:45 au futur et au succès de l'entreprise.
16:47 Et avec cette participation, je pense qu'on considère
16:50 qu'il y a une espèce d'intelligence collective
16:52 qui travaille dans le même sens, et ça, c'est beau.
16:55 J'adore travailler comme ça.
16:57 -J'ai lu aussi que tu étais pour la semaine de 4 jours.
17:00 Alors, est-ce que tu es le seul patron français pour cette semaine ?
17:04 Ou alors vous êtes un petit groupe ?
17:06 -Je dirais qu'il y a à considérer deux choses très importantes.
17:11 Ni toutes les entreprises peuvent être dans cette dynamique
17:14 de "Allez, c'est parti, on va tous à la semaine de 4 jours."
17:17 Et je dirais que le 2 grand groupe, c'est les entreprises
17:20 où, comme la nôtre, il y a déjà une notion de télétravail
17:24 et de travail hybride très présente.
17:27 Notamment, chez nous, c'était 3 + 2, 3 jours au bureau, 2 à la maison.
17:31 Et donc, je pense que cette hybridisation, c'est la solution
17:35 parce qu'il y a une continuité de service qu'il faut rassurer.
17:39 Une semaine de 4 jours pouvait donner des rallongements,
17:41 des horaires et des situations assez critiques
17:44 par rapport à cette continuité de service.
17:46 Mais il y a des entreprises où le télétravail n'est pas possible.
17:49 Ce sont lesquelles, aujourd'hui, ont plus de problèmes à recruter.
17:52 Et on parle de secteurs comme la restauration,
17:55 des secteurs comme le VTP, des secteurs comme la sécurité.
17:58 C'est là qu'il faut penser que peut-être la solution,
18:01 c'est la semaine de 4 jours parce qu'elle va permettre de dire
18:04 "Moi, je ne peux pas télétravailler à la restauration,
18:08 je veux profiter d'avoir une coordination, un équilibre
18:11 entre ma vie privée et ma vie perso".
18:13 Donc, en donnant plus de perspectives à ces entreprises,
18:17 de dire "Chez nous, on va faire un système de rallongement
18:21 où il y a, par exemple, une semaine de 4 jours".
18:23 Donc, il faut voir quels sont les secteurs d'activité.
18:25 Mais oui, je crois à ça.
18:27 - Est-ce qu'un patron, ça peut travailler 4 jours par semaine ?
18:30 - Un patron, je dirais...
18:32 Si tu me demandes personnellement,
18:35 je dis dans ma tête que je suis toujours responsable
18:39 de mon entreprise, peu importe ce qui se passe,
18:41 même pendant les week-ends.
18:43 Mais oui, bien sûr, parce que quand on a une équipe
18:47 et quand on travaille avec cet esprit de collectif,
18:51 la délégation de pouvoir est présente
18:55 dans une équipe qui fonctionne normalement.
18:57 La façon de dire "Aujourd'hui, c'est moi, demain, c'est toi",
19:03 ça contribue à la diversité d'opinion,
19:05 ça contribue à acquisir un équilibre perso-professionnel
19:08 qui est important.
19:10 Donc oui, bien sûr, c'est possible.
19:12 - Justement, tu évoques cet équilibre
19:15 vie prévue, vie perso, parce que forcément,
19:17 une semaine de 4 jours, ça laisse 3 jours
19:19 pour se reposer et faire plein de choses.
19:21 Est-ce que, toi, ta vie est équilibrée ou pas ?
19:23 - Je dirais que si, plus que jamais.
19:26 Bien sûr qu'il y a des moments de notre vie
19:29 où l'attente de certains types d'objectifs
19:32 ou le changement de mission
19:34 nous oblige à avoir un focus plus pertinent.
19:37 Je pense que mes enfants ont toujours son souvenir de ça
19:41 parce que c'est où notre présence est plus affectée.
19:46 Mais je dirais qu'aujourd'hui, c'est complètement.
19:48 Donc j'arrive à avoir, encore une fois,
19:50 avec une belle équipe qui travaille autour de moi,
19:52 avec des coordinations
19:54 et avec une entreprise qui promotionne même ça,
19:57 cet équilibre,
20:00 la possibilité d'être performant et d'avoir ce même équilibre.
20:03 - J'ai aussi vu, encore avec l'équipe derrière,
20:07 qui bosse super bien,
20:09 tu as déjà organisé la journée des enfants
20:11 avec les collaborateurs.
20:13 On ne rentre pas un peu trop, peut-être,
20:15 dans la sphère privée, cette fois ?
20:17 - C'était un vrai bonheur, déjà, je vais te dire,
20:20 comme expérience. Non, parce que déjà,
20:22 c'est sur un régime de volontariat.
20:26 Et on parle de notre expérience, même perso,
20:30 et des échanges que j'ai eus,
20:32 parce que j'ai fait quand même une enquête,
20:34 d'une façon un peu informelle.
20:36 Est-ce que ça te dirait si ton fils, ta fille, ton grand-fils,
20:39 ils veulent voir où papa ou grand-papa travaillent ?
20:42 Et la plupart disent, et tu sais, qu'ils rêvent de savoir ça.
20:45 Et quel bonheur, cette journée.
20:48 Une journée où ils ont pu venir et voir, finalement,
20:53 quel est le lieu de travail de papa et maman,
20:55 où ils mangent dans la cantine,
20:59 où est son lieu de travail.
21:01 Je voyais des photos, les enfants.
21:03 On a fait beaucoup d'activités avec eux.
21:05 J'ai pris des photos avec les enfants.
21:07 On disait, viens, parce que c'est le chef de maman,
21:09 le chef de papa.
21:11 Et donc, ils me posaient des questions.
21:13 J'ai rigolé énormément, parce qu'y compris à la cantine,
21:16 je disais, vous savez, papa, maman,
21:18 aujourd'hui, on a une journée équilibrée de nourriture,
21:22 on mange des hamburgers et des frites ici.
21:23 Ils disent, c'est vrai, maman ?
21:25 Comme j'ai rigolé.
21:27 - Tu organises des séminaires d'origine portugaise.
21:30 Tu as déjà fait découvrir à tes collaborateurs,
21:33 des gens de ton équipe, le Portugal.
21:35 - Je dirais que j'ai un vrai bonheur dans notre entreprise.
21:39 En étant chez ADP, on est présent à plus de 140 pays.
21:43 Et donc, ça nous fait une grande opportunité
21:46 d'avoir déjà des opportunités,
21:48 quand on est en réunion de mission,
21:51 de réunion des objectifs par rapport à des partages de travail,
21:54 d'être autour de la table,
21:56 si nous sommes 20 personnes,
21:58 d'avoir vraiment 20 nationalités différentes.
22:00 Et c'est vrai que la possibilité,
22:02 et je parle des collaborateurs et pas de réunion d'exécutif,
22:05 d'avoir des réunions, par exemple, ici en Europe,
22:08 à Barcelone, à Prague ou à Londres,
22:13 et de pouvoir dire aux collaborateurs
22:16 que d'une façon normale, c'est notre lieu de travail,
22:20 ça les fait découvrir des perspectives différentes,
22:24 des comportements différents.
22:26 Et ça donne une diversité,
22:28 une perspective aussi d'accompagnement de nos clients
22:32 qui est assez complémentaire et qui fait de nous une grande force.
22:35 - Oui, et d'avoir quand même autant de nationalités,
22:38 c'est pas difficile quand même,
22:40 pour gérer ses équipes, gérer les cultures ?
22:43 - Je dirais que c'est au contraire.
22:45 Déjà, il a une grande curiosité.
22:48 Ça fait démarrer les réunions avec une curiosité,
22:52 comment ça se passe chez toi,
22:54 comment tout le ferait,
22:56 parce que notre client est déjà de toute façon présent en plusieurs pays.
23:00 Non, ça se fait d'une manière, je dirais, naturelle.
23:04 Et surtout, ce qui est un grand bonheur,
23:07 c'est de voir, j'ai eu des collègues qui ont démarré en France
23:10 et qui maintenant travaillent en Italie,
23:12 ou qui ont parti à Prague.
23:14 Et ça, c'est très riche en termes de...
23:17 je vais dire d'expérience professionnelle.
23:19 - Et est-ce qu'il y a des difficultés
23:22 que tu as dû surmonter aussi en tant que patron "étranger",
23:25 en tout cas d'origine étrangère ?
23:27 On en voit de plus en plus, d'ailleurs, dans les grands groupes.
23:30 - Euh...
23:32 D'adaptation, je dirais que non.
23:35 Et du coup, opportunité pour dire que j'adore être ici en France
23:40 et notamment à Paris. C'est une ville que j'adore.
23:43 Je dirais qu'il a une période d'acculturation, oui.
23:47 De façon d'être...
23:50 d'être, je vais dire, entendu dans des réunions,
23:53 dans des négociations,
23:55 parce qu'il a des petits comportements,
23:57 des petites choses de non-dit qui se passent, oui, différentes.
24:00 Et j'ai l'expérience, j'ai travaillé en Espagne,
24:02 j'ai travaillé en Italie, j'ai travaillé en Angleterre.
24:04 Il a des petites choses différentes.
24:06 Mais à la fin, je dis, aujourd'hui, c'est une vraie richesse
24:09 parce que ça, finalement, ça fait un petit peu de ce que je suis
24:13 et de mon équipe, parce que je sais qu'il travaille aussi
24:16 dans un autre environnement,
24:18 que finalement, ça va nous devenir un petit peu plus complet
24:21 même en termes de solutions qu'on donne à nos clients.
24:24 Et donc, oui, une adaptation,
24:26 il a toujours une période d'adaptation,
24:28 mais c'est tellement riche que je dis à tout le monde qu'il faut l'essayer.
24:32 -Alors, dans une interview au Figaro, tu as dit,
24:35 alors, tu estimes que les entreprises sont aujourd'hui entrées
24:38 dans l'ère du "like", je ne sais pas si tu t'en souviens.
24:41 Ça veut dire que tu es anti-réseau social ?
24:44 -Non, je ne suis pas anti-réseau social, au contraire.
24:47 Et même si mes enfants me disent que je suis un petit peu "has been"
24:51 parce qu'ils utilisent plus Facebook,
24:53 maintenant, il y a des apps que je ne connais même pas,
24:56 donc je ne suis pas, mais je dirais qu'il a une tendance
24:59 à être un petit peu populiste, je peux utiliser le mot,
25:03 sur certains types de décisions qui, après, à long terme,
25:06 se payent très cher.
25:08 Il y a certains types d'actions
25:11 qui sont quelquefois plus difficiles à prendre
25:15 parce qu'il y a des investissements à faire
25:18 qui ne donnent pas tout de suite un retour sur l'investissement
25:22 ou il y a certains types d'investissements à faire
25:25 sur un client qui est en difficulté,
25:27 que quelquefois, pour ne pas avoir des réclamations,
25:30 pour ne pas avoir des discussions à long terme,
25:34 on a une sensation que je vais toujours faire de façon à ce que,
25:38 peu importe quelle est la décision que je prenne,
25:40 je vais toujours faire de façon à ce que je ne me déplace pas
25:43 dans le même système.
25:45 Et je dis vraiment, ce n'est pas comme ça
25:48 qu'on gère de la continuité et de la croissance
25:52 dans une entreprise, à être seulement à faire des choses
25:55 qui sont consensuelles et que tout le monde va aimer.
25:59 - Merci beaucoup, Carlos, d'avoir répondu à toutes ces questions
26:03 et maintenant, on passe à l'interview Top Chrono.
26:06 - J'ai vu que tu aimais beaucoup le rugby,
26:11 alors quel est ton joueur préféré ?
26:13 - Mon joueur préféré, c'est un joueur portugais.
26:16 - Il s'appelle ?
26:17 - Un non français, lui, parce qu'il m'a fait vibrer
26:21 sur la première victoire en championnat du monde
26:24 de la sélection de Portugal.
26:27 J'ai vraiment adoré voir sa ténacité et sa force.
26:33 - Quel est ton endroit préféré au Portugal ?
26:36 - L'Algarve, parce que j'adore la plage.
26:39 - Pareil.
26:40 Quand prends-tu des vacances dans l'année ?
26:43 - Pardon ?
26:44 - Quand prends-tu des vacances dans l'année ?
26:46 - Normalement, à un moment privilégié, c'est le mois d'août,
26:49 pour être avec mes enfants.
26:51 Je dirais le mois d'août.
26:53 Le mois d'août, c'est vraiment, si je dois dire un mois,
26:56 c'est le mois d'août.
26:57 - Tu préfères le télétravail, le travail au bureau,
27:02 en co-working ?
27:03 - Je dirais les deux.
27:04 Le télétravail et le travail au bureau.
27:07 Aujourd'hui, je ne pouvais pas m'en passer de ces deux dimensions.
27:11 - Est-ce que tu peux me citer une entrepreneuse ou une dirigeante ?
27:15 - Ah oui, je pense invitablement à la grande CEO de ma boîte,
27:19 qui est Maria Black.
27:21 - Très bien.
27:22 - Inspirante.
27:23 - L'application que tu utilises le plus ?
27:26 - Je ne serais pas très original.
27:29 Ce que j'utilise le plus, c'est Waze,
27:31 parce qu'y compris en étant expatrié,
27:34 je pense que je ne pouvais pas vivre à Paris sans Waze.
27:37 - Et tu es plutôt LinkedIn, TikTok ou Instagram ?
27:42 - Je dirais que LinkedIn et Instagram.
27:45 La vie perso et la vie pro.
27:47 - Parfait, tu as répondu à toutes les questions.
27:50 Merci beaucoup encore d'être venu témoigner
27:53 et merci à vous d'avoir suivi cette émission.
27:57 Je vous retrouve la semaine prochaine avec un nouvel invité.
28:00 Au revoir.
28:01 (Générique)
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