L'INTÉGRALE - Les Auditeurs ont la parole du 30 mai 2024

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Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet du 30 mai 2024

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00:00:00 Jusqu'à 14h30, les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet sur RTL.
00:00:07 Bah oui les EHPAD, on en a beaucoup parlé il y a un an, deux ans, vous savez de la maltraitance
00:00:12 des patients, des personnes âgées dans les EHPAD. Est-ce que ça a changé ? Agnès a fait le 30/10.
00:00:17 Bonjour Agnès. Est-ce que ça a changé Agnès ?
00:00:20 Euh non, je pense que ça n'a pas changé. Pas du tout. Bonjour M. Brunet. Non, ça n'a pas changé.
00:00:25 Vous avez un proche qui est dans un EHPAD ?
00:00:27 J'ai un papa. J'ai un papa qui est décédé. Et puis j'ai un proche qui est décédé aussi, il y a un an et demi.
00:00:34 Mais qui est décédé de maltraitance vous croyez ?
00:00:37 Oui, voilà. J'ai amené cette personne un dimanche soir et le lundi matin, je suis allée la voir,
00:00:42 elle n'était toujours pas déshabillée dans son vêtement tout.
00:00:45 Vous allez nous raconter ça Agnès. Oui, intéressant. Restez avec nous.
00:00:49 Il est 13h01 maintenant et c'est le moment du rappel des titres avec Céline Landreau.
00:00:53 Difficile de trouver une officine ouverte aujourd'hui en France. D'après les syndicats, 90% des pharmacies restent fermées.
00:01:00 Une mobilisation inédite depuis 10 ans des pharmaciens qui dénoncent la pénurie de médicaments,
00:01:04 la fermeture des officines et qui réclament aussi une meilleure rémunération.
00:01:09 En Espagne, les députés ont définitivement adopté une loi d'amnistie pour les indépendantistes,
00:01:13 catalan loi, qui permettra donc le retour de ceux qui étaient encore en exil
00:01:18 depuis la tentative de sécession avortée de 2017 et notamment Carlos Puigdemont.
00:01:23 Roland Garros où l'on retrouve Vincent Derosier pour la suite du deuxième tour.
00:01:31 Aujourd'hui Vincent, la suite de la pluie aussi.
00:01:34 Oui, comme une impression de déjà vu, averse ce matin, courbaché, match arrêté.
00:01:40 Alors les matchs interrompus, ils sont en train de reprendre sur tous les cours qui n'ont pas de toit.
00:01:45 Pour l'instant, sur les autres matchs qui sont en cours, la numéro 2 mondiale,
00:01:49 Sabalenka se balade sur le chatrier. 6-2, 4-2 contre la japonaise Uchijima
00:01:55 qui fait ce qu'elle peut pour rattraper les missiles de la Belarus.
00:01:58 Mais c'est pas facile, les français ne se baladent pas du tout.
00:02:01 Alexandre Muller est mené deux manches à zéro, mais il mène 2-0 dans la troisième contre l'italien Arnaldi.
00:02:07 Chloé Paquet a elle perdu la première manche contre Signacova.
00:02:11 Et puis une info de dernière minute, Amélie Mauresmo l'a dit en conférence de presse,
00:02:15 demain les matchs, ils débuteront à 10h, y compris sur le cours central,
00:02:20 pour rattraper le retard à cause de la pluie ces derniers jours.
00:02:23 Merci beaucoup Vincent Dorosier à Roland Garros pour ayant fait le rendez-vous dans une demi-heure.
00:02:28 La météo, Peggy !
00:02:30 Cet après-midi, les cours risquent encore d'être bâchés pour ceux qui ne sont pas couverts.
00:02:35 Amélie Mauresmo va annoncer le début des matchs à 7h bientôt.
00:02:39 Ou alors les reporters, il fera beau la semaine prochaine, ça c'est sûr.
00:02:43 Vous dites toujours ça !
00:02:45 Non, je ne dis pas toujours ça, c'est pas vrai.
00:02:47 Là au moins j'ai une date à vous donner, lundi c'est bon pour tout le monde.
00:02:52 Mais en attendant, c'est vrai que le temps est encore instable.
00:02:54 Surtout cet après-midi, on attend des averses, de fréquentes averses orageuses,
00:02:57 avec du vent localement du Grésil, entre la Champagne-Ardennes, l'Ile-de-France, la Bourgogne,
00:03:02 en allant vers le nord du Poitou.
00:03:04 Ailleurs, un ciel changeant entre nuages, éclaircies, quelques averses,
00:03:07 plus d'éclaircies sur l'ouest, plus d'averses sur les frontières de l'est.
00:03:11 Ça reste pluvieux au pied des Pyrénées, puis là où finalement le temps est le plus agréable,
00:03:15 c'est près de la Méditerranée avec de belles éclaircies et du vent,
00:03:17 et surtout de la chaleur, ce qui n'est pas le cas ailleurs.
00:03:20 Jusqu'à 27°C à Marseille, 25°C à Bastia, 23°C à Toulon, 21°C à Bordeaux,
00:03:24 19°C seulement à Nancy, 18°C à La Rochelle, 18°C à Nevers, et un petit 16°C à Paris.
00:03:33 Merci beaucoup Peggy.
00:03:35 Merci Peggy Broch. Quant à vous Céline Landreau, je vous annonce que vous avez rendez-vous
00:03:38 avec les auditeurs d'RTL lundi à midi. C'est ça ?
00:03:42 C'est ça.
00:03:43 Qu'est-ce qui se passe dans les jours qui viennent ?
00:03:45 J'écoute Peggy, je vais chercher les éclaircies à l'ouest.
00:03:47 Très bien. C'est pas bête du tout.
00:03:50 Mesdames, Messieurs, je salue l'arrivée dans le studio de Lisa Marie. Lisa Marie, bonjour.
00:03:55 Bonjour Eric, bonjour à tous.
00:03:57 Sandrine Bonner a ému les auditeurs et les auditrices d'RTL.
00:04:02 Tout à l'heure, c'était à 12h40, en parlant de la mort de sa maman dans un Ehpad.
00:04:08 Oui, on parle de maltraitance et de négligence en Ehpad, deux ans après le scandale du groupe Orpea.
00:04:14 Cette fois, vous le disiez, c'est la comédienne Sandrine Bonner qui a déposé plainte contre un Ehpad
00:04:19 qu'elle accuse de négligence médicale dans la mort de sa mère, qui vivait donc dans cet Ehpad.
00:04:25 Une enquête a été ouverte et Sandrine Bonner était au micro de RTL midi.
00:04:29 Il y avait déjà beaucoup de choses qui n'allaient pas.
00:04:32 On avait averti la direction, son environnement médical, le médecin prétent,
00:04:38 tous les gens qui étaient censés l'accompagner, la toilette, les soins médicaux, la nourriture et la prise de médicaments.
00:04:45 La prise de médicaments, c'est pareil. Personne n'était là pour vérifier si elle les prenait bien ou pas.
00:04:50 C'est pas contre les soignants, évidemment.
00:04:52 Quand vous avez 90 résidents pour 3, vous êtes soignant, une infirmière pour l'ensemble de l'établissement.
00:05:01 Les gens n'ont pas le temps de faire leur travail, ils n'ont pas le temps de le faire bien.
00:05:04 Après son décès, il y a des médecins qui constatent que son décès est lié à une déshydratation et à une occlusion intestinale qui auraient pu être prises à temps.
00:05:15 - Vous l'entendez pour la comédienne Sandrine Bonner, c'est la négligence médicale qui a entraîné le décès de sa mère âgée de 84 ans.
00:05:22 - Il faut préciser que sa maman est décédée à l'hôpital. Dans les dernières heures, elle a été transférée à l'hôpital.
00:05:29 Agnès, ça vous renvoie à votre propre histoire, ce témoignage de la comédienne Sandrine Bonner ?
00:05:37 - Tout à fait. Je suis encore émue. Oui, ça me renvoie.
00:05:41 Ce sont des blessures à vie que nous avons.
00:05:45 Malheureusement, nous avons dû le mettre en EHPAD suite au décès de maman.
00:05:50 Mon papa est rentré, il était sous ses deux jambes. Six mois après, il ne marchait plus.
00:05:55 Sa chambre était sale. Un jour, je suis allée le voir, il était nu dans son lit.
00:06:00 Un jour, je suis allée le revoir, il faisait pipi dans une bouteille.
00:06:04 On l'a laissé tomber trois fois parce qu'il fallait l'attacher.
00:06:09 Je leur avais dit la quatrième fois, je pense qu'elle sera fatale.
00:06:13 La quatrième fois a été fatale. Il est tombé. On n'a jamais su comment il était tombé.
00:06:18 On ne l'a pas attaché, je pense. On n'a jamais voulu le dire.
00:06:21 Il est mort dix jours après l'hôpital.
00:06:24 - Agnès, j'entends votre émotion et pourtant, comment dire les choses ?
00:06:28 Je vais essayer de faire l'avocat du diable.
00:06:31 Peut-être que votre papa, sa santé s'était détériorée et qu'elle se serait détériorée dans toutes les circonstances,
00:06:38 dans cet EHPAD ou ailleurs, et que finalement,
00:06:41 sa détérioration physique n'était peut-être pas liée aux conditions de prise en charge dans l'EHPAD,
00:06:50 mais que c'était comme ça, que c'était la conséquence du vieillissement.
00:06:53 J'essaie de venir vous chercher là, Agnès.
00:06:56 - Oui, mais je l'entends. Le médecin, son médecin référent, qui venait toutes les semaines,
00:07:02 parce que moi j'avais un suivi, vous savez, une petite parenté, je ne vais pas vous dire mon nom,
00:07:06 mais moi quand j'arrivais, on disait "Ah, Mme Durand-Riz, tout ça".
00:07:09 Alors voilà, c'était parce que je surveillais et le médecin me disait "On va en faire un centenaire de votre papa.
00:07:15 On va en faire un centenaire. Je vous assure, il n'avait rien, rien."
00:07:19 Et ça a été de la négligence. Moi je l'entends, je ne suis pas contre.
00:07:22 Il n'y a pas de personnel, elles sont mal payées, elles ne sont pas formées.
00:07:26 Elles ne sont pas formées. Et c'est malheureux.
00:07:29 - Alors la négligence, elle était à quel niveau ?
00:07:32 - Eh bien on ne l'a pas attachée. Papa, il avait de la force dans les bras.
00:07:36 Et là, on ne nous a rien dit.
00:07:41 Moi plusieurs fois j'ai alerté, plusieurs fois je suis allée les voir,
00:07:45 mais j'étais trop ici, j'étais trop là.
00:07:48 La deuxième fois, j'ai fait le ménage. Et quand il est décédé, M. Brunet,
00:07:52 vous savez il est décédé en vendredi, il a fallu que le mardi nous allions tout enlever dans sa chambre.
00:07:58 Il y avait encore du sang dans sa chambre. Elle n'avait pas été nettoyée.
00:08:03 Et ça, voilà, c'est incompréhensible.
00:08:07 Et là, il y a un an et demi, pour Noël, moi j'avais une dame dont je m'occupais, mon compagnon,
00:08:14 eh bien on l'a ramenée à Népal, pas très loin de la maison.
00:08:18 Je suis allée la voir le lundi matin et elle a été hospitalisée dans l'après-midi
00:08:23 parce qu'ils n'ont pas vu qu'elle était fatiguée. Ils ne l'avaient pas déshabillée non plus.
00:08:26 Je l'ai trouvée telle que je l'avais amenée le soir de Noël.
00:08:30 Tout ça, je pense que l'État devrait faire des formations pour ça.
00:08:35 - C'est le minimum, oui. C'est le minimum, Agnès.
00:08:39 - Je dis que ces jeunes femmes, je ne suis pas contre,
00:08:43 mais elles sont envoyées, excusez-moi, je vais être plus forte,
00:08:46 elles sont chargées hier le vendredi et le lundi elles en n'est pas.
00:08:49 Alors moi je dis que c'est de l'alimentaire, mais bon, il faut que tout le monde travaille.
00:08:53 Alors elles sont sous-payées.
00:08:55 Moi je vois la chambre de papa ne passer même pas un chariot.
00:08:58 Il a fallu que ce soit des pompiers qui le prennent sur leurs épaules.
00:09:02 - Pourquoi ? Parce qu'il y avait des... on ne pouvait même pas rentrer dans la chambre ?
00:09:07 - Ah non, vous ne pouviez pas. Même pas une chaise roulante.
00:09:10 - Non, on ne pouvait pas. - Restez avec nous, Agnès,
00:09:13 parce que votre témoignage était très intéressant.
00:09:15 Restez avec nous, je vais prendre juste après, je vous reprendrai,
00:09:19 je vais prendre Patrice. Vous êtes là, Patrice ?
00:09:21 - Oui, oui, je suis là, tout à fait. - Vous êtes dans quel coin de France ?
00:09:24 - Alors, moi je suis sur Annecy. - Annecy, ben restez avec moi
00:09:27 et on vous passe le micro dans un instant, dont les auditeurs ont la parole.
00:09:31 Contactez-nous gratuitement via l'appli RTL ou au 3210.
00:09:35 50 centimes la minute.
00:09:36 J'appelle pour les EHPAD. Les gens sont heurtés de ce qui se passe dans les EHPAD
00:09:50 et je vais vous dire, moi j'ai toujours gardé mes anciens.
00:09:54 J'ai gardé ma maman pendant 15 ans, qui elle avait gardé son père
00:09:57 pendant une dizaine d'années à la mort de ma grand-mère, et ainsi de suite.
00:10:00 La famille n'a jamais eu d'EHPAD. Ça aurait été improbable, impossible.
00:10:05 Alors quand on dit "on ne peut pas parce qu'on travaille, on trouve des excuses
00:10:08 pour ne pas les garder", ce ne sont que des excuses pour moi,
00:10:11 parce qu'on a toujours pu garder nos anciens à la maison.
00:10:14 Quand on veut, on peut. Voilà, c'est ma façon de voir, c'est très personnel.
00:10:19 C'est Françoise qui laisse ce message, c'est intéressant, c'est un peu dur
00:10:23 pour ceux qui ne peuvent pas, qui n'ont pas les moyens, qui habitent loin
00:10:26 et qui n'ont pas d'autre solution que mettre un ancien dans un EHPAD,
00:10:29 mais c'est vrai que dans les sociétés traditionnelles, moi je me souviens
00:10:32 de la ferme de mes grands-parents, il y avait toujours trois générations
00:10:35 dans la ferme. Il y avait trois générations dans la ferme, à cette époque.
00:10:40 Et dans les sociétés rurales d'ailleurs, on a toujours dit que le Covid en Italie
00:10:44 s'est développé beaucoup plus rapidement que dans les autres pays.
00:10:47 Souvenez-vous au début de la maladie, parce qu'en Italie, c'était des sociétés
00:10:51 traditionnelles et qu'il y avait trois générations dans les mêmes maisons.
00:10:55 Intéressant ce témoignage. Enzo, Standard, tout va bien Enzo ?
00:11:00 Écoutez, tout va bien, beaucoup de témoignages.
00:11:02 Je voudrais que dans les prochaines minutes, nous ayons des soignants,
00:11:05 qu'il n'y ait pas que des témoignages. Des soignants et pourquoi pas
00:11:08 un directeur d'EHPAD. Écoutez, Eric, vous tombez plutôt pas mal.
00:11:11 Jean-Luc, directeur d'EHPAD, a fait le 30/10 et on a Christine,
00:11:14 qui a travaillé en EHPAD et qui a constaté la violence.
00:11:16 Très bien, on lui repassera le micro dans un instant.
00:11:19 Mais pour l'instant, je rejoins Patrice qui est à Annecy, qui a fait le 30/10.
00:11:23 Bonjour Patrice.
00:11:25 Oui, bonjour à toute l'équipe. Alors moi, ce que je voulais dire,
00:11:27 en fait, c'est que déjà, pour une première chose, j'ai eu ma maman
00:11:30 qui avait la maladie d'Azèmmer. Alors, comme dirait la personne d'avant,
00:11:33 les générations, comme vous les avez bien précisé, ont gardé les personnes
00:11:38 à la maison. Maintenant, c'est quasiment impossible, surtout avec la maladie
00:11:41 d'Azèmmer et le fait aussi que les gens vivaient en milieu rural.
00:11:45 Donc, il y avait plusieurs générations, ce qui empêchait, entre guillemets,
00:11:49 à mon avis, la maladie d'Azèmmer de se développer, puisqu'en fait,
00:11:52 les gens étaient tout le temps, on va dire, suivis, stimulés.
00:11:57 Alors, pas suivis, mais en fait, ils étaient dans un milieu qui leur appartenait.
00:12:02 Donc, ils partaient pas en... Donc, moi, ma tante s'occupait de ma maman
00:12:06 parce que moi, j'étais parti sur Annecy, elle habitait Paris.
00:12:08 On la gardait jusqu'au maximum et à un moment donné, on a été obligé
00:12:12 de la placer parce qu'en fait, déjà, elle se lavait les mains dans les toilettes,
00:12:15 elle faisait cuire, lavait la viande avec le papier. Enfin bref,
00:12:19 elle s'était perdue deux ou trois fois, on ne pouvait pas la garder,
00:12:21 ce n'était pas possible. - Alors, justement, sur ce sujet-là,
00:12:24 de la prise en charge, est-ce que vous considérez qu'elle a été bien prise en charge ?
00:12:28 Parce qu'on n'est pas obligé, parce qu'on parle de ce sujet-là, de dire
00:12:31 "Tout le monde, les EHPAD, c'est épouvantable". Moi, je ne connais pas les EHPAD,
00:12:36 mais je suis persuadé qu'il y a des EHPAD où il y a des personnels
00:12:39 qui sont formidables et où il y a une prise en charge qui est bien, quand même.
00:12:42 Ne me dites pas que tout est pourri.
00:12:44 - Alors, moi, je suis très, très mitigé là-dessus, puisqu'en fait,
00:12:48 c'était ma maman en 2003. Après, malheureusement, elle est décédée, bien sûr,
00:12:53 parce qu'en fait, elle était tombée dans les poubelles,
00:12:55 parce qu'il n'y a pas de surveillance, donc elle est tombée dans les poubelles
00:12:58 et nous l'avons retrouvée cinq heures après.
00:13:00 Après, j'ai eu ma tante qui a fait une chute dans sa baignoire,
00:13:04 et ce jour-là, j'avais rendez-vous chez le médecin, donc moi,
00:13:06 j'allais tous les trois fois par jour la voir. Et ce jour-là, je suis allé la voir
00:13:09 à 9h30, et ça faisait un quart d'heure qu'elle était tombée dans la baignoire.
00:13:12 Donc, je l'ai fait transporter à l'hôpital, ils l'ont soignée, tout ça,
00:13:14 ils l'ont mise en maison de repos, et le docteur de la maison de repos m'a dit
00:13:17 "surtout, vous ne la remettez pas à la maison". Je lui ai dit "mais moi,
00:13:20 je passe trois fois par jour, s'il faut, je passerai quatre fois,
00:13:22 puisque j'habite la même ville et je suis à 100 mètres de chez elle".
00:13:25 Et il m'a dit "non, non, mettez-la en EHPAD". Et en EHPAD, en fait,
00:13:28 elle est tombée une fois, et elle est tombée de la nuit,
00:13:33 elle a sonné, quelqu'un est venu ouvrir la porte, et est repartie,
00:13:36 elle est restée jusqu'à 9h du matin, par terre, on va dire, assommée.
00:13:43 Donc, elle a été transportée à l'hôpital, et elle est décédée deux jours après.
00:13:46 Par contre, ce que je veux préciser aussi, c'est que moi, j'ai ma belle-fille,
00:13:50 enfin, mon ex-belle-fille, qui a travaillé en EHPAD, donc, sur Annecy,
00:13:53 et elle me disait que c'était de la maltraitance complète, puisqu'en fait,
00:13:56 il n'y avait pas assez de personnel, ils s'occupaient de 15 patients pour une personne,
00:13:59 et ça, c'est lamentable, c'est la France qui est pourrie.
00:14:02 En fait, on préfère donner de l'argent à des gens qui viennent de tous les pays du monde,
00:14:07 plutôt que d'augmenter les gens qui travaillent dans les EHPAD,
00:14:10 qui est un métier très difficile, et d'embaucher des gens.
00:14:13 Voilà, le problème, il est là, comme par hasard, pour finir mon truc,
00:14:19 c'est qu'en fait, elle est partie en Suisse, et en Suisse, elle s'occupe de 4 personnes.
00:14:24 - Votre belle-fille qui travaille en EHPAD ?
00:14:26 - Voilà, qui travaille en EHPAD, donc sur Annecy.
00:14:28 - Vous êtes à Annecy, vous n'êtes pas très loin de la frontière, c'est ça ?
00:14:30 - Oui, c'est ça.
00:14:31 - Et donc, elle préfère travailler… Et donc, ce que vous voulez dire, c'est que
00:14:33 elle a la gestion de 4 personnes, donc c'est une gestion hyper qualitative,
00:14:36 parce qu'un soignant pour 4… - C'est ça.
00:14:38 - Un pour 4… Tout à l'heure, Sandrine Bonner, qui a poussé ce coup de gueule
00:14:41 à propos de la mort de sa maman en EHPAD, elle disait "on est dans un ratio
00:14:47 3 soignants pour 90 patients", disait-elle tout à l'heure.
00:14:50 - Oh, peut-être pas tout à fait, mais au moins, ce qu'elle me disait,
00:14:53 c'est qu'elle était une seule personne pour 15 personnes âgées,
00:14:57 qui avaient même la dix-neufème mère, qui se faisait caca dessus,
00:15:01 qui se pouvaient, elle me dit "on n'a pas le temps de s'en occuper,
00:15:03 on fait ça à l'arrache".
00:15:04 - Alors qu'en Suisse, un pour 4.
00:15:06 - C'est ça. Elle est partie en Suisse, et là, elle me dit "là, c'est vraiment de l'EHPAD,
00:15:12 on s'occupe des personnes". Bon, après, le prix n'est pas forcément le même,
00:15:16 mais on s'occupe des personnes, et c'est ça.
00:15:18 Et pour en venir aussi aux médicaments, que vous parliez tout à l'heure,
00:15:21 les pharmacies, les médicaments qui sont en disparition,
00:15:23 moi mes médicaments, parce que j'ai des médicaments très spécifiques,
00:15:26 on est obligé de les acheter en Suisse, parce qu'en France,
00:15:28 on n'est pas foutu de les fournir, et ce ne sont que des produits
00:15:30 simplement anti-allergiques. Vous voyez, donc au lieu de payer un produit
00:15:34 5 euros en France, en pharmacie, remboursé par la sécurité sociale,
00:15:37 on le pèse 18 euros à Genève, et il n'est pas remboursé, bien entendu.
00:15:41 - Oui, vous êtes frontalier, vous êtes frontalier. Ne bougez pas, Patrice.
00:15:44 Christine a fait le 3210, j'essaie de faire tourner la parole
00:15:47 pour qu'on entende un maximum d'auditeurs, d'auditrices.
00:15:50 Christine, bonjour, où êtes-vous ?
00:15:51 - Oui, bonjour monsieur, je suis dans le Loire-et-Cher.
00:15:54 - D'accord, du côté de Blois, c'est ça ?
00:15:56 - Par là, oui. Dans ces eaux-là, oui.
00:15:58 - Alors, vous, vous avez travaillé en EHPAD ?
00:16:01 - J'ai travaillé en EHPAD et j'ai fait un burn-out avec une tentative de suicide
00:16:06 vu le comportement de collègues qui prenaient des personnes
00:16:10 pour des numéros sur une porte. J'ai vu des choses tellement horribles,
00:16:15 que vous voyez, je suis encore très perturbée par rapport à ça.
00:16:19 Il fallait même que, pour faire un transfert du fauteuil au lit,
00:16:25 il ne fallait pas que la personne respire. Il ne fallait pas lui dire
00:16:29 "Madame Hintel, on va vous coucher parce que vous êtes restée..."
00:16:32 J'étais côté dépendant, c'était un côté très lourd.
00:16:36 La personne ne voulait pas... Il fallait la prendre de force et la mettre au lit.
00:16:43 Vous savez, dire "Madame Hintel, on vous couche parce que vous avez été toute la journée en fauteuil",
00:16:49 elle était très, très de peur, elle avait peur.
00:16:54 Moi j'ai vu des collègues qui ne donnaient pas à manger aux personnes le soir
00:16:59 et elles mangeaient le repas des gens pour rentrer chez elles, comme ça, elles avaient mangé.
00:17:03 Le matin, c'est moi qui leur donnais à manger, mais je prenais du temps pour aller nourrir,
00:17:09 parce que je savais que la veille, elles n'avaient rien mangé.
00:17:12 - Attendez, on ne les nourrissait pas le soir, mais pour quelle raison ?
00:17:16 - Parce que les filles mangeaient leur part. - Mais qui les filles ?
00:17:20 - Les collègues. - Les collègues ? Le soignant ?
00:17:22 - Oui, oui, oui. - Non !
00:17:24 - Ah oui, oui, oui. Si j'ai fait un burn-out, si j'ai fait une tentative de suicide par rapport à mon travail,
00:17:31 c'est que je peux vous dire que j'ai vu des choses horribles.
00:17:34 Pourtant, il y avait assez de personnel dans cette épave-là, c'était très bling-bling,
00:17:39 et la direction ne montait jamais voir les dépendants, parce que c'est des gens qu'on cache,
00:17:43 il y a des personnes qui ne sont pas bien, mais il faut les cacher.
00:17:50 Il faut les cacher, ces gens-là.
00:17:52 Quand, si après tout, il y avait le maire ou quelqu'un venait, on ne les décernait pas à la salle.
00:17:58 Non, non, non, il faut cacher. Il faut montrer que les autonomes, qui sont très bien,
00:18:02 les personnes qui sont à l'ité, j'ai même vu...
00:18:05 - Attendez, Christine, restez avec nous, parce que là, c'est incroyable.
00:18:09 Votre témoignage d'une soignante qui a été jusqu'à faire une tentative de suicide
00:18:13 parce qu'elle a été confrontée à la cruauté des soignants, alors vous, vous êtes intonnante,
00:18:18 parce que vous dites "dans mon EHPAD, le sujet, ce n'était pas les moyens".
00:18:21 - Ce n'était pas les moyens. - Ce n'était pas les moyens.
00:18:23 - Non. - Restez avec nous, tout de suite.
00:18:42 Bonjour, je suis ex-soignante, j'ai travaillé quelques années en EHPAD.
00:18:48 Et il faut savoir que le personnel soignant n'est pas en nombre par rapport au nombre de résidents
00:18:56 que nous devons prendre en charge.
00:18:59 Effectivement, les toilettes sont chronométrées, parce qu'il faut prendre le temps avec tout le monde.
00:19:06 Le nombre de douches était limité à une fois toutes les trois semaines avec un planning.
00:19:12 Par contre, nous sommes quand même soignants, nous sommes bienveillants et empathiques.
00:19:17 Voilà, c'est un message que vient de nous laisser Marie, qui est soignante dans un EHPAD.
00:19:22 Christine était avec nous, elle dénonce la cruauté, la dureté de ses collègues
00:19:28 quand elle travaillait dans un EHPAD avec des personnes en situation de dépendance totale.
00:19:32 Vous disiez, on les cachait. Quand il y avait un élu qui venait visiter l'EHPAD, un élu de terrain, du coin,
00:19:37 on montrait ceux qui n'étaient pas, les autonomes, mais pas les dépendants.
00:19:42 - Bien sûr, bien sûr. Et il y a aussi, c'est qu'entre les deux...
00:19:46 - Mais alors vous, attendez Christine, je ne veux pas vous torturer, mais vous avez tenté de mettre fin à vos jours
00:19:52 parce que confrontée à l'inhumanité de votre structure, vous avez sombré.
00:20:00 - Oui, j'ai fait une tentative de suicide où je suis restée trois jours dans le coma.
00:20:04 J'aimais tellement mon travail que quand j'ai claqué, j'ai fait une tentative de suicide.
00:20:14 - Mais Christine, comprenez-moi, j'ai tellement de mal à imaginer que des collègues qui sont à côté de vous
00:20:25 mangent le soir la part du repas des malades, ça me paraît tellement fou,
00:20:32 ou qu'une personne fasse ça une fois, mais ce n'est pas possible Christine, vous imaginez ce que vous dites ?
00:20:37 - Je vous jure que c'est la vérité, j'ai vu tellement de choses.
00:20:41 J'ai vu des gens qui restaient une heure et demie sur les toilettes, parce qu'ils allaient discuter,
00:20:46 il fallait se dépêcher pour qu'ils n'aient pas de temps de pause.
00:20:49 Et qu'à l'après-midi, je voyais les gens qui étaient tous en rond, on les mettait tous en rond devant la cinquième,
00:20:58 et ils ne faisaient jamais d'activité, ils pouvaient encore se servir de leurs doigts, faire des dominos, faire des choses.
00:21:05 - On les mettait en rond pendant des heures comme ça, sans les stimuler, sans les faire...
00:21:10 - Voilà, sans rien.
00:21:12 Moi j'ai vu, même pour les lits, quand les barrières de lit n'étaient pas bien, enfin ils commençaient à s'abîmer,
00:21:20 je signalais toujours, et je disais toujours à la réalité thérapeute,
00:21:24 "Oh, tu vas encore dire que je t'embête, mais le lit de M. Hintel, il ne tient pas bien, il faut le refaire."
00:21:30 Elle me disait "Mais non Christine, t'es trop bien, je n'ai jamais vu une personne si bienveillante."
00:21:36 J'ai vu des choses, mais quand une personne, vous ne pouvez pas savoir...
00:21:42 C'est affreux, c'est affreux.
00:21:45 Quand je me faisais crier dessus par mes collègues, parce que le matin, la famille avait le droit de venir,
00:21:53 et puis on ne parlait pas, on parlait de la maman, vous voyez, et on me criait dessus.
00:21:57 On me criait dessus parce que je leur disais "Bon, elle va bien, elle mange bien."
00:22:02 Et moi je prenais...
00:22:04 - Vous preniez le temps, c'est ça, on vous criait dessus parce que vous perdiez du temps à parler, c'est ça ?
00:22:08 - Oui, mais il faut dire que normalement j'étais que ASH.
00:22:12 Donc moi, les résidents, je n'avais pas le droit de parler aux enfants.
00:22:17 Mais les enfants savaient que je leur donnais le petit déjeuner,
00:22:21 c'est vrai que je mettais du temps parce qu'il fallait que je fasse du bouilli ou de l'eau gélifiée,
00:22:27 je changeais les petits déjeuners, donc je faisais manger deux personnes en même temps,
00:22:32 la petite cuillère et l'infirmière qui avaient très confiance en moi,
00:22:36 parce qu'elles m'ont toutes dit "On a tellement confiance en toi, Christine, qu'on te laisse préparer les médicaments."
00:22:44 - Vous étiez une ASH très scrupuleuse, et finalement,
00:22:48 comme vous êtes une personnalité très humaine,
00:22:52 au bout d'un moment on a considéré que vous étiez un roige qui finalement empêchait la planète de tourner en rond,
00:23:00 et vous l'avez très mal vécu, vous avez vu des choses qui vous ont abattu,
00:23:05 et aujourd'hui vous ne travaillez plus Christine ?
00:23:07 - Non, non, je n'ai jamais été reconnue le Bernhout,
00:23:12 et vous voyez j'avais une petite dame, elle était toute crispée le matin,
00:23:18 et j'avais demandé au kiné, parce qu'il y avait un kiné qui venait tous les jours,
00:23:21 je lui ai demandé comment je peux faire pour la...
00:23:23 elle avait les bras en croix, vous voyez, sur sa poitrine,
00:23:26 et elle m'a dit "t'as juste à lui toucher les bras, ça va",
00:23:30 et je mettais deux minutes, c'était pas long,
00:23:33 et rien qu'à voir ses beaux yeux bleus, à parler pas, même dire merci...
00:23:38 - Oui, attendez, Christine, votre témoignage est saisissant,
00:23:42 mais je ne peux pas, excusez-moi Christine, je suis fait comme ça,
00:23:46 je ne peux pas croire, vous je vous crois bien sûr,
00:23:49 je ne peux pas croire que ce soit partout pareil, je ne peux pas croire ça Christine.
00:23:54 - Non, je le sais, je le sais que ce n'est pas partout pareil, je le sais.
00:23:57 - Alors attendez, ça tombe bien, parce que Enzo me dit que nous avons une infirmière,
00:24:01 coordinatrice en EHPAD qui s'appelle Elodie, qui est là, bonjour Elodie !
00:24:05 - Bonjour !
00:24:06 - Bonjour Elodie, on va parler dans une minute,
00:24:09 mais vous, vous avez un regard aussi critique que celui de Christine ou pas ?
00:24:14 - Je sais que dans beaucoup d'EHPAD, malheureusement, il y a des grosses difficultés,
00:24:18 parce qu'on manque terriblement de moyens, et que les organismes de surveillance
00:24:21 ne font pas forcément leur travail, comme l'ARS,
00:24:24 qui ne passe pas forcément voir ce qui se passe dans les EHPAD.
00:24:27 Mais je sais aussi que quand on embauche des personnes qui aiment leur métier,
00:24:31 qui aiment les gens, on arrive à faire de très belles choses.
00:24:33 On a un EHPAD qui a une ambiance très familiale,
00:24:36 qui a été très touché par le Covid au moment de la grosse crise,
00:24:40 et ça a énormément resserré les équipes, on fait des animations top,
00:24:44 on emmène les gens faire du poney, faire du parapente, de l'avion.
00:24:49 Là, avec les Jeux Olympiques, on fait des super projets.
00:24:52 Je voulais essayer de redorer un peu l'image des EHPAD,
00:24:56 parce qu'on n'est pas tous comme ça, et c'est vrai qu'on souffre beaucoup de cette image-là,
00:24:59 parce qu'après, les familles ont vraiment beaucoup de mal à nous faire confiance,
00:25:02 parce que ce qu'elles entendent dans les médias, ça leur fait vraiment peur.
00:25:06 - Attendez, vous, je vous garde au chaud, restez, on va discuter dans deux minutes.
00:25:11 - Eric Brunet vous donne la parole sur RTL.
00:25:14 - Vincent Derosier est à Roland-Garros,
00:25:23 et on va à Roland-Garros toutes les demi-heures, voir ce qu'il se passe, Vincent.
00:25:26 - Eh bien, les nouvelles ne sont pas bonnes, Eric, pour les deux Français actuellement sur les cours.
00:25:30 Alexandre Muller est tout, tout près de la sortie.
00:25:32 Balle de match pour l'Italien Arnaldi, qui mène 6-4, 6-1, 5-2,
00:25:37 et la Française Chloé Paquet, également sur le cours en ce moment contre Signe Kovalaček,
00:25:43 est menée 6-3. Mais il y a un petit espoir encore, car il y a 5 jeux partout dans la deuxième manche, Eric.
00:25:49 - Merci Vincent, on vous retrouve à 14h, dans une petite demi-heure, merci à vous.
00:25:54 - Les Ehpad, les Ehpad en question.
00:26:01 Elodie, vous voulez redorer quand même l'image des Ehpad.
00:26:05 Elodie, vous êtes infirmière coordinatrice, vous m'avez dit, en Ehpad,
00:26:09 mais en même temps, vous me dites, nous on fait des choses extraordinaires,
00:26:13 nos pensionnaires, on leur fait faire du... vous avez dit quoi ? Du poney ?
00:26:18 - Oui, avec un hôpital, on a un partenariat pour leur faire faire de l'équithérapie,
00:26:24 et l'été, au mois d'août, on leur propose du parapente, on a trois places pour le parapente.
00:26:30 Là, avec les Jeux Olympiques, on leur fait faire tous les sports qui sont...
00:26:35 - Oui, mais quand je vous entends, ça ne fait pas sérieux, parce qu'il y a la plupart des gens qui nous écoutent,
00:26:42 et se disent, mon père, ma mère, ma soeur, n'a jamais fait du parapente et du poney !
00:26:48 - Et en fait, il suffit d'avoir aussi du personnel investi, et puis des directions
00:26:54 qui donnent tout le loisir à leurs agents de pouvoir faire toutes leurs idées.
00:26:58 Nous, on a la chance d'avoir deux animateurs dans notre structure,
00:27:02 et qui arrivent aussi à récolter énormément d'argent auprès de crédits agricoles,
00:27:06 ou d'associations, et qui nous aident à financer énormément d'activités.
00:27:11 - Quel type d'EHPAD ? - On est un EHPAD public, on dépend d'un CCAS, c'est public territorial.
00:27:17 - Ah, vous êtes dans un EHPAD public, et en fait, vous êtes en train de me dire que finalement,
00:27:21 tout ça, ça dépend beaucoup de la volonté humaine des gens,
00:27:25 parce que faire du poney, etc., c'est pas des histoires d'argent,
00:27:29 c'est une histoire de trouver l'association qui va se mobiliser, etc.
00:27:33 - Le problème, c'est que si on attend qu'on nous donne l'argent, il ne se passera rien,
00:27:36 parce qu'on ne nous en donne pas, jamais !
00:27:38 - Elodie, qu'est-ce que vous avez pensé des... alors, c'est terrible de travailler...
00:27:42 Je me mets parfois à la place des soignants, depuis l'affaire hors péage,
00:27:46 c'est épouvantable, on entend le mot EHPAD, on se bouche le nez,
00:27:51 on dit non, jamais, c'est horrible, maltraitance !
00:27:54 - Et moi, quand je vois mon EHPAD, je me dis, j'espère que quand je serai vieille,
00:27:57 je pourrai aller dans un EHPAD pareil, parce que je me dis, ils s'éclatent,
00:28:00 ils font des choses qu'ils n'ont jamais, parfois, comme le cheval,
00:28:02 la dernière fois, il y a une dame, elle me dit,
00:28:04 "mais moi, c'est la première fois de ma vie que je monte sur un cheval",
00:28:06 ou quand il y a eu un cirque aussi, dans la ville,
00:28:08 on a pu réussir à récupérer des places gratuites,
00:28:11 on a pu emmener énormément de résidents, et il y en avait plein qui n'avaient jamais mis les pieds dans un cirque,
00:28:14 donc c'est super de pouvoir créer ces émotions là, chez eux.
00:28:18 - Mais je vous entends, mais pourquoi les EHPAD ?
00:28:21 Qu'est-ce qui se passe ?
00:28:24 Je me dis, j'essaie toujours de creuser,
00:28:26 je me dis peut-être que chez certains enfants,
00:28:29 il y a une petite culpabilité d'avoir mis "papa" ou "maman",
00:28:34 et donc on y revient et on dit "regarde, il est maltraité", etc.
00:28:38 et puis de toute façon, par définition, la situation physique se détériore,
00:28:42 j'essaie de comprendre pourquoi,
00:28:45 et puis après, il y a une part de vérité qui n'est pas négligeable,
00:28:48 c'est pas seulement des EHPAD où ça se passe mal, et où les soignants ne sont pas bons,
00:28:51 mais c'est quand même, Élodie, c'est terrible que la France soit à ce point fâchée avec ses EHPAD.
00:28:56 Et puis, il y a aussi le manque de moyens,
00:28:59 il doit y avoir des endroits où il n'y a pas assez de soignants.
00:29:02 - En fait, il y a le ratio aussi du nombre de soignants pour les résidents,
00:29:06 nous on a la chance avec une architecture très particulière de notre EHPAD,
00:29:11 qui fait que du coup j'ai deux soignantes pour environ 16-17 résidents,
00:29:15 donc c'est une grande chance, et on le sait,
00:29:17 donc c'est pour ça qu'on prend aussi beaucoup de temps avec eux,
00:29:19 on est fermement du service à la carte,
00:29:21 s'ils veulent plus d'une douche par semaine,
00:29:23 et bien ils ont plus d'une douche par semaine,
00:29:25 on essaie vraiment de faire en fonction de ce que le résident veut.
00:29:28 Là où parfois c'est plus compliqué, c'est que souvent, les rôles s'inversent,
00:29:32 l'enfant devient parent et exige certaines choses,
00:29:35 et nous on ne cesse de leur rappeler qu'on est là pour les parents,
00:29:38 on est là pour faire ce qu'eux ils veulent, et pas ce que les enfants décident.
00:29:41 Donc s'il y a une journée où il a décidé qu'il n'avait pas envie de se lever,
00:29:45 il n'avait pas envie de se laver, et bien on va faire que le strict minimum,
00:29:48 et on verra le lendemain si ça va mieux.
00:29:50 Et ça c'est vrai que parfois c'est difficile de faire accepter ça aux enfants,
00:29:54 parce que vu tout ce qu'ils entendent sur les autres structures,
00:29:57 ils se disent "bah c'est juste parce qu'on ne veut pas le faire",
00:29:59 alors que nous souvent c'est juste parce qu'on est à l'écoute du résident,
00:30:02 et c'est lui qui décide de ce qu'il veut,
00:30:04 ils ont encore la capacité de choisir et d'être acteurs de leur vie,
00:30:07 donc on les laisse aussi choisir à la maison,
00:30:10 s'il y a une journée où on n'est pas bien, on n'a pas envie de se lever,
00:30:12 il n'y a personne qui va nous dire...
00:30:14 - Je voudrais reprendre Agnès, on a commencé l'émission avec Agnès,
00:30:18 et son papa mort dans une forme de maltraitance passive, disiez-vous Agnès.
00:30:24 Vous avez entendu deux voix, celle d'Elodie, qui est pourtant dans un EHPAD public,
00:30:28 qui se bat avec ses équipes, et puis celle de Christine,
00:30:34 qui nous a dit que finalement, elle a fait une tentative de suicide
00:30:39 quand elle a été confrontée à la dureté, à la cruauté des personnels soignants
00:30:44 dans l'EPAD dans lequel elle travaille.
00:30:45 Vous avez deux voix, comment vous vous situez vous par rapport à ça Agnès ?
00:30:49 - Moi je suis très choquée que cette personne soit arrivée là,
00:30:54 moi je pense qu'il y a des EHPAD, c'est pas une question de prix,
00:30:59 moi je connais un EHPAD en ce moment à 4100 euros,
00:31:01 une personne qui, il faut voir comment elle est traitée, c'est de la folie.
00:31:04 Il n'y a pas de... je crois que...
00:31:06 - A 4100 euros, elle est mal traitée vous dites ?
00:31:09 - Ah oui, je vais vous dire, quand on rentre, excusez-moi monsieur Brunet,
00:31:12 ça sent la pisse, elle a une chambre qui ne rémarquait rien,
00:31:17 elle ne voit pas le médecin, elle avait de la diarrhée,
00:31:22 elle ne touche personne, donc c'est pas...
00:31:25 Moi, mon papa, je pense que dans ces structures,
00:31:28 les gens ne pensent pas, le personnel soignant ne pense pas
00:31:32 que pour nous déjà laisser nos parents...
00:31:34 Vous savez monsieur Brunet, moi je confie mon chien à quelqu'un,
00:31:37 on va bien le soigner, nous on confie nos parents là,
00:31:40 et on attend qu'ils soient bien soignés.
00:31:43 Moi mon papa comme...
00:31:44 - Oui mais par exemple, Agnès, je vais vous dire une chose,
00:31:46 moi j'ai un copain qui me dit "la bouffe est dégueulasse"
00:31:52 et je suis allé dans l'EHPAD et j'ai constaté que ça n'était pas vrai,
00:31:57 mais mon copain, il a une vision très subjective, très personnelle de la bouffe,
00:32:02 qu'est-ce qu'il voulait...
00:32:04 Bon voilà, moi j'ai trouvé que pour de la restauration collective,
00:32:08 c'était remarquable.
00:32:10 Et donc lui, il doit raconter à tout le monde "c'est épouvantable,
00:32:13 mon père, on lui donne à manger des trucs infects",
00:32:16 c'est-à-dire qu'il y a une part de subjectivité très personnelle
00:32:19 dans les jugements qu'on émet parfois.
00:32:21 - Oui, sûrement.
00:32:22 Moi j'ai papa, il fallait lui faire du mouliné,
00:32:24 parce qu'il faisait des fausses routes.
00:32:25 Combien de fois je leur ai dit "faites-lui du mouliné,
00:32:28 faites-lui ici, faites-lui là", comme je vous dis,
00:32:30 il avait encore tous les âges du haut de son corps.
00:32:32 Et bien il fallait sans arrêt, sans arrêt.
00:32:34 Un jour je suis allée voir le grand directeur,
00:32:36 moi c'était un Ardèche, vous savez ce qu'on m'a répondu ?
00:32:38 "Oui mais ici c'est un monde paysan."
00:32:40 Voilà ce qu'on m'a répondu.
00:32:41 Ça veut dire que dans les grandes villes c'était mieux soigné.
00:32:44 Vous voyez, je crois qu'il faut qu'ils comprennent,
00:32:47 vous voyez, mon papa ça fait 9 ans à la chanson qu'il est mort,
00:32:50 et ça il faut comprendre que c'est des blessures.
00:32:53 On ne met pas, vous savez, c'est un abandon pour nous
00:32:55 qui mettons nos parents en épave.
00:32:58 Moi je l'ai vécu comme ça.
00:32:59 Et maintenant je le vis très très mal,
00:33:01 je développe même un cancer un an après
00:33:03 parce que dans la culpabilité j'aurais dû le garder à la maison.
00:33:06 Mais je ne pouvais pas, vous voyez.
00:33:08 Et j'ai rien contre le personnel, pas du tout.
00:33:11 Mais peut-être qu'ils prennent conscience que moi,
00:33:14 c'est vrai papa, il fallait voir sa chambre,
00:33:17 dans quel état elle était.
00:33:18 Moi je faisais le ménage, mais c'était de la folie.
00:33:21 Et un jour je me suis pris un petit peu de bec avec une,
00:33:23 et je lui disais "mais chez vous comment vous faites ?
00:33:25 C'est aussi sale que ça ?"
00:33:26 "Chez vous comment vous faites ?"
00:33:27 Ben oui, moi je lui disais "mais chez vous comment vous faites ?
00:33:29 Est-ce que c'est aussi sale que la chambre de mon père ?"
00:33:32 Elles n'ont pas le temps, elles ne sont pas formées.
00:33:35 Et peut-être que l'État devrait...
00:33:37 Alors restez avec nous Agnès, parce que ça c'est passionnant aussi.
00:33:40 Ici alors sur les tâches fondamentales,
00:33:42 qui sont juste nettoyer les fondements,
00:33:45 nettoyer la chambre des patients, si c'est pas fait, qu'est-ce que vous voulez.
00:33:48 Jean-Luc est avec nous, alors ça c'est très intéressant,
00:33:50 c'est ce que disait Enzo au Standard,
00:33:51 nous sommes avec un directeur d'EHPAD, c'est bien ça Jean-Luc ?
00:33:54 Oui, oui, bon...
00:33:56 Alors attendez, je vous garde, je vous donnerai le micro,
00:34:00 dans une seconde vous pourrez tout nous dire, à tout de suite.
00:34:03 Oui, bonjour, je m'appelle Geneviève,
00:34:16 et ma maman a été en EHPAD pendant de nombreuses années,
00:34:20 dans un petit EHPAD de village à Moëlan-sur-Mer, dans le Finistère.
00:34:24 Elle a vécu 8 ans et demi avec une maladie d'Alzheimer,
00:34:27 et moi j'ai trouvé que les gens qui travaillaient dans cet EHPAD étaient formidables.
00:34:31 Et vraiment, je voulais vous donner un petit peu d'espoir quand même,
00:34:35 d'après tout ce que j'entends sur les EHPAD,
00:34:38 qu'il y en a qui sont bien,
00:34:39 il y a des gens qui sont formidables dans ces EHPAD aussi,
00:34:42 il y a des directeurs d'EHPAD qui sont formidables,
00:34:44 et voilà, c'était un petit rayon de soleil dans tout ce que j'ai entendu.
00:34:48 - Voilà, mesdames, messieurs, ça fait aussi du bien d'entendre ça de temps en temps.
00:34:53 Jean-Luc, directeur d'EHPAD, il a fait le 3210, mon cher Jean-Luc, bonjour.
00:34:57 - Oui, je me suis réveillé.
00:34:58 - Je vous garde au chaud parce que je sais que vous avez écouté les différents témoignages.
00:35:02 Qu'est-ce que vous aviez envie de nous dire ?
00:35:04 - J'ai envie de vous dire que malheureusement, tout le monde a raison.
00:35:08 Alors, heureusement qu'on a Elodie qui nous a partagé une belle expérience,
00:35:12 Geneviève vient de le confirmer,
00:35:14 mais malheureusement, on a deux exemples qui sont les deux extrêmes.
00:35:17 Et j'ai vraiment, énormément, j'ai été extrêmement touché par le témoignage de Christine,
00:35:23 mais malheureusement, Christine a raison, il existe des établissements où ça existe.
00:35:27 Alors, si vous voulez, je crois qu'il faudrait d'abord faire une petite différence
00:35:30 entre deux catégories vraiment distinctes,
00:35:32 c'est la maltraitance individuelle et la maltraitance institutionnelle.
00:35:35 L'individuel, Christine en a parlé, il y a des gens qui sont dans ce métier qui n'ont rien à y faire.
00:35:39 Ce métier de soignant, on ne peut le faire que si on a vraiment la foi,
00:35:43 si on vit ce métier, si on est touché par les personnes âgées, sinon on est mauvais.
00:35:47 Et le problème qu'on a, c'est que c'est un métier qui recrute,
00:35:49 en plus, on a tellement peu de monde qu'on est parfois obligé de recruter des personnes
00:35:54 qui n'ont quasiment pas de formation, donc les dérives sont malheureusement faciles.
00:35:58 Christine disait, ou c'est Agnès peut-être qui disait,
00:36:01 elle travaille dans une charcuterie le vendredi et le lundi, elle se retrouve en EHPAD.
00:36:05 Ça peut arriver, ça peut arriver malheureusement.
00:36:09 Donc, ce qu'a connu Christine, malheureusement, ça existe.
00:36:13 L'important, c'est l'encadrement du personnel.
00:36:17 Bien sûr, il y a la question de formation, mais aussi l'encadrement du personnel.
00:36:20 Et aussi, je crois qu'Élodie et Geneviève l'ont dit également,
00:36:23 c'est la personnalité des personnes soignantes et la personnalité de la direction qui joue beaucoup.
00:36:28 Indépendamment de ça, il y a aussi le fait que, de mon monde à moi, si vous voulez,
00:36:33 qu'est-ce que le privé lucratif vient faire dans ce domaine ?
00:36:36 Pour moi, c'est comme la santé, comme le handicap et tout ça.
00:36:38 Il y a assez de domaines où on peut gagner des thunes
00:36:40 que pour essayer de rentabiliser ce qu'on appelle l'or gris.
00:36:44 Donc, en général, on constate d'ailleurs que les établissements associatifs
00:36:48 se distinguent en général par une meilleure, et certains publics, par une meilleure prise en soin.
00:36:52 Alors, pour la maltraitance individuelle...
00:36:54 - Ouvrons une parenthèse sur ce sujet, Jean-Luc.
00:36:59 Je trouve très bien ce que vous dites, mais ce serait trop simple
00:37:05 si les établissements lucratifs, c'est-à-dire privés, étaient tous des salauds,
00:37:10 et si dans les établissements publics, tout allait bien,
00:37:13 parce qu'il y a des intérêts, le sens de la mission publique, etc.
00:37:18 Ce serait trop simple et trop beau.
00:37:20 C'est jamais comme ça, la vie !
00:37:22 - Non, non, c'est pas ce que j'ai dit, M. Brunet.
00:37:25 Je dis simplement que, si vous voulez, déjà dans la philosophie de l'établissement,
00:37:28 à partir du moment où la première priorité et la première pression que reçoit un directeur,
00:37:31 c'est de dégager du bénéfice pour des actionnaires,
00:37:34 déjà ça pipe un peu le jeu, si vous voulez.
00:37:36 Il faut qu'il soit soit public, soit associatif,
00:37:39 pour que la seule préoccupation soit le bien-être des résidents.
00:37:42 Maintenant, il y a le plus important aussi à voir, c'est la maltraitance institutionnelle.
00:37:47 La maltraitance institutionnelle, c'est de ne pas donner aux EHPAD les moyens.
00:37:50 Je vais vous faire une petite parenthèse, et permettez-moi un petit coup de gueule.
00:37:53 L'État a débloqué en 2023 100 millions pour les EHPAD publics.
00:37:57 Il faut savoir qu'aujourd'hui, la petite plaisanterie de transformer
00:38:00 un pôle emploi en France Travail va coûter 2,7 milliards d'euros.
00:38:07 Mais dans quel monde on vit ?
00:38:09 Comment un gouvernement peut dépenser 2,7 milliards d'euros
00:38:12 pour réorganiser quelque chose qui fonctionnait bien, au lieu de s'occuper de ses anciens ?
00:38:16 Pour moi, on marche complètement sur la tête.
00:38:20 La maltraitance institutionnelle, c'est aussi de ne pas nous donner les moyens.
00:38:23 Nous n'avons pas assez de personnel.
00:38:25 Nous n'avons pas les moyens de former le personnel.
00:38:28 C'est un vrai problème.
00:38:30 Merci Madame Bonner de nouveau d'avoir mis un pavé dans la mare.
00:38:33 Il faut vraiment que ça bouge.
00:38:35 La maltraitance n'est pas une question de prix.
00:38:38 Elodie l'a très bien dit, c'est une question de personnalité.
00:38:42 Il faut choisir dans le personnel les gens qui ont la fibre de ce métier.
00:38:45 C'est un métier très difficile, mal payé, pas toujours bien reconnu.
00:38:48 C'est un métier extrêmement pénible.
00:38:51 Il y a beaucoup d'arrêts de travail, qui ne sont pas toujours des arrêts de travail de complaisance,
00:38:54 mais des arrêts de travail d'épuisement.
00:38:56 Parce que la pression est forte, parce que c'est un travail difficile.
00:38:59 C'est un travail parfois très ingrat.
00:39:01 On est quand même en train de parler de soins intimes,
00:39:04 parfois de situations extrêmement difficiles.
00:39:07 Donc il faut également accompagner les familles.
00:39:10 Moi je ne comprends pas qu'un directeur d'État ne se préoccupe pas presque autant des familles que des résidents.
00:39:15 Ça fait partie aussi de notre tâche, mais encore faut-il en avoir le temps et les moyens.
00:39:20 La dynamique impulsée par le directeur est capitale.
00:39:23 Quand on voit tout à l'heure les témoignages d'Élodie qui nous faisaient un peu rêver,
00:39:26 en disant "on fait un peu de poney"...
00:39:28 Oui, mais heureusement ça existe.
00:39:30 C'est parce qu'il y a quelque part un peu de folie chez un directeur qui dit
00:39:33 "on va tenter de faire cet été avec une association locale du coin,
00:39:37 on va essayer de faire du poney à quelques-uns de nos résidents, etc."
00:39:41 Donc il faut aussi qu'il y ait cette folie, parce qu'elle fait partie de l'humanité.
00:39:46 La dynamique du directeur est importante.
00:39:49 Il faut foutre le feu à leur vie, parce que le nom d'un chien à leur vie est en train de s'éteindre.
00:39:53 Donc il faut y mettre le feu, mais il faut encore une fois en avoir d'abord la volonté,
00:39:57 et ensuite les moyens, et que nous ne nous assommes pas avec des normes à n'en plus finir,
00:40:02 avec des rapports à n'en plus finir, où finalement on passe plus de temps
00:40:05 derrière un ordinateur qu'avec nos résidents.
00:40:08 Donc tout est à revoir, mais il faut nous donner les moyens.
00:40:11 Donc il ne faut plus gaspiller notre argent dans des imbécilités,
00:40:14 de changements d'enseignes, de front de travail.
00:40:16 Donnez-nous les moyens, et soutenez-nous.
00:40:18 J'ignorais ce que vous m'avez dit là.
00:40:20 Les 2,7 milliards de...
00:40:22 Mais bon, Maxime Chubrunay, ça ne dérange personne.
00:40:25 Avez-vous entendu un seul politique réagir par rapport à ça ?
00:40:28 Non, personne n'y tourne bien.
00:40:29 C'est le projet de fusion.
00:40:30 Il doit y avoir une réorganisation de Pôle emploi et de France Travail,
00:40:35 mais vous avez raison de continuer.
00:40:37 Mais oui, mais ces 2,7 milliards, c'est principalement les changements d'enseignes,
00:40:41 de logiciels et tout.
00:40:43 C'est grotesque.
00:40:45 Merci mon cher Jean-Luc, vous pouvez rester avec nous,
00:40:48 mais je voudrais faire tourner la parole.
00:40:50 Sylvie a fait le 3210, elle est en Mayenne, je crois, du côté de Laval.
00:40:53 Sylvie, c'est bien ça ?
00:40:54 Oui, c'est ça. Bonjour, Monsieur Brunet.
00:40:56 Bonjour, vous avez travaillé en EHPAD ?
00:41:00 Alors, j'ai travaillé en EHPAD 7 mois,
00:41:03 après 31 années en libéral,
00:41:07 et là, je suis tombée de très haut.
00:41:09 Ah, je vous garde, c'est un très bon teaser, comme on dit.
00:41:12 À tout de suite.
00:41:14 Jusqu'à 14h30,
00:41:16 Éric Brunet vous donne la parole sur RTL.
00:41:20 13h-14h30,
00:41:24 Les auditeurs ont la parole,
00:41:26 avec Éric Brunet sur RTL.
00:41:28 Concernant la maltraitance dans les EHPAD,
00:41:31 moi, ma grand-mère était en EHPAD sur la région de Normandie.
00:41:34 C'était une véritable catastrophe, pas de nourriture, pas de soins,
00:41:37 et lors de son décès, on m'a même menti sur l'heure de son décès.
00:41:40 J'ai dû aller la chercher le soir,
00:41:42 et vider la chambre dès le lendemain,
00:41:44 dans une EHPAD de la Croix-Rouge.
00:41:46 Donc c'est lamentable, pas assez de personnel, pas de soins.
00:41:49 Voilà, c'est un message que nous venons de recevoir,
00:41:52 qui vient de Normandie.
00:41:54 Enzo, des messages écrits ?
00:41:56 Oui, beaucoup de réactions et de messages sur notre page Facebook,
00:41:59 et sur l'application RTL.
00:42:00 Evelyne s'interroge et nous écrit,
00:42:02 qu'a fait le gouvernement depuis le scandale et la sortie du livre "Les Fausses Hoyeurs"
00:42:05 qui dénonçait la situation dans les EHPAD.
00:42:07 Oui, alors ça, préparez-vous,
00:42:31 à partir de 14h, les amis, la question est simple.
00:42:33 Est-ce que vous avez observé cette pénurie de médicaments ?
00:42:36 Est-ce que quand vous avez, par exemple, des traitements importants pour vous,
00:42:39 je ne sais pas, anti-hypertenseurs, diabète et compagnie,
00:42:42 est-ce qu'on vous a dit "mais non, on n'a plus de médicaments" ?
00:42:46 C'est une information importante, n'hésitez pas à le faire 32/10.
00:42:50 Alors, on va prendre Sylvie, qui est en Mayenne,
00:42:52 parce que Sylvie vient de nous dire, on parle des EHPAD,
00:42:54 après le coup de gueule de la comédienne Sandrine Bonner,
00:42:57 sa maman est partie du côté de La Rochelle dans un EHPAD l'année dernière,
00:43:02 elle est décédée dans des conditions qui ne sont pas du tout satisfaisantes,
00:43:07 elle a même déposé une plainte,
00:43:10 et il y a une enquête préliminaire qui commence,
00:43:12 sur le cas de la mère de Sandrine Bonner,
00:43:14 donc elle était avec nous tout à l'heure,
00:43:16 et c'est suite à cela que nous avons eu envie de faire cette émission.
00:43:18 Sylvie, elle vient de m'appeler,
00:43:20 et elle, elle dit "j'ai été infirmière 31 ans en libéral,
00:43:23 et puis un jour, j'ai commencé à travailler en EHPAD,
00:43:26 ça a duré 7 mois, et là, je suis tombée de haut !
00:43:29 Et à ce moment-là, je vous ai interrompu Sylvie,
00:43:32 et maintenant je voudrais savoir, Sylvie, ce que ça veut dire,
00:43:34 "je suis tombée de haut" ?
00:43:36 - Eh bien parce que, quand j'ai choisi de travailler en libéral,
00:43:40 je mettais en priorité le relationnel par rapport à la technique.
00:43:46 Bon, pour une raison personnelle, j'ai dû quitter le libéral,
00:43:50 et quand je suis arrivée à l'EHPAD,
00:43:53 le relationnel, malheureusement, c'était pas simple,
00:43:58 le travail nous empêchait d'avoir du relationnel.
00:44:03 - Comment vous aviez des patrons, des managers, qui vous disaient
00:44:06 "écoutez Sylvie, vous n'êtes pas là pour discuter avec les familles,
00:44:08 avec les résidents ?"
00:44:11 - Alors, pas directement.
00:44:14 On me le faisait comprendre, même vis-à-vis des collègues,
00:44:18 quand je parlais trop avec les résidents,
00:44:22 si j'allais les voir dans leur chambre, etc.
00:44:24 Je savais que mes collègues derrière bouillaient un petit peu,
00:44:28 parce que, oui, le travail technique ne se faisait pas pendant ce temps-là.
00:44:33 En plus, la direction m'a bien fait comprendre
00:44:37 qu'il ne fallait pas que je compte d'heures supplémentaires,
00:44:41 qu'il fallait que je parte à l'heure,
00:44:43 et donc vous comprenez bien que si je passais du temps près des patients,
00:44:47 il me restait l'administratif à faire.
00:44:50 - Vous étiez dans un EHPAD privé ? Dans quel type ?
00:44:52 - Non, non, un EHPAD public.
00:44:55 Et d'ailleurs, je voulais revenir sur ce que disait Jean-Luc.
00:45:00 Alors, il y a dans le privé peut-être un aspect lucratif,
00:45:04 mais je peux vous dire que, où je travaillais,
00:45:07 la direction faisait des entrées très fréquentes,
00:45:11 deux, trois par jour,
00:45:14 avec des résidents qui demandaient le plus de soins possibles
00:45:18 pour un rapport plus important.
00:45:21 On ne s'inquiétait pas s'il y avait deux infirmières l'après-midi ou une.
00:45:26 Il faut savoir que moi j'étais dans un EHPAD...
00:45:28 - Je n'ai pas compris ce que vous disiez.
00:45:30 Vous voulez dire que la direction...
00:45:32 - Si vous voulez, elle planifiait des entrées de résidents,
00:45:38 mais avec des soins importants, de façon à ce que ça rapporte plus.
00:45:44 - Ah oui.
00:45:45 - Et il faut savoir que moi j'étais dans un EHPAD de 126 résidents,
00:45:50 et que, je vois, le dimanche, j'étais toute seule comme infirmière.
00:45:56 Donc, ce dimanche, je ne pouvais pas avoir...
00:46:00 - Une infirmière pour 126 résidents le dimanche ? Ouf !
00:46:06 - Oui. - Alors ça c'est un ratio, hein ? Ouf !
00:46:10 - Alors là, Sylvie, merci. Catherine a fait le 32/10.
00:46:15 Où êtes-vous, ma chère Catherine ?
00:46:17 - Oui, bonjour.
00:46:19 - Vous êtes dans quel coin de France ?
00:46:21 - Touraine.
00:46:22 - Touraine. Je vous écoute, vous avez fait le 32/10.
00:46:25 Infirmière, aide-soignante ?
00:46:27 - Aide-soignante.
00:46:28 - Aide-soignante. En EHPAD, en maison de retraite ?
00:46:30 - Exactement.
00:46:32 Alors moi je vous appelle, ce n'est pas au sujet de mon travail, c'est pas ça.
00:46:36 Moi je vous appelle au sujet de ma maman qui est décédée il y a deux ans.
00:46:40 Nous avons été obligés de la mettre en maison de retraite parce qu'elle ne pouvait plus rester chez elle.
00:46:45 Voilà, une maison de retraite publique dans la région où elle habitait.
00:46:50 Et trois mois après, elle est sortie avec une dame de l'établissement faire une promenade.
00:46:57 Cette dame a fait bloquer le fauteuil roulant sur un pavé, soi-disant.
00:47:04 Ma maman a basculé.
00:47:06 Elle est tombée sur le rebord du trottoir.
00:47:09 Voilà. Et la dame, ma maman se suppliait à ce qu'on appelle les secours,
00:47:15 vu que c'était sur la voie publique.
00:47:17 Heureusement, nous avons retrouvé un témoin, qui était témoin de la scène,
00:47:20 car la personne a menti quand même un petit peu sur le déroulement des faits.
00:47:25 Et elle l'a ramenée à la maison de retraite.
00:47:29 Le témoin nous disait, la tête elle basculait dans tous les sens.
00:47:33 Elle avait du sang.
00:47:34 Elle l'a remontée dans sa chambre.
00:47:36 Sauf qu'en la remontant dans sa chambre, la remettre dans son fauteuil,
00:47:39 elle a fait un maman.
00:47:40 Là, ils se sont encolés, ils l'ont descendu à la radio,
00:47:43 et ils se sont aperçus.
00:47:44 Nous, on nous appelle en nous disant, non, non, il n'y a rien de grave.
00:47:49 Et en fait, il s'est avéré qu'elle avait les deux cervicales fracturés.
00:47:53 Minerve pendant neuf mois et demi.
00:47:56 Ils enlèvent la minerve.
00:47:58 Alors, elle avait une bosse et une ouverture au niveau du front.
00:48:04 Elle était humiliée, ma maman.
00:48:06 Quand on l'a vue, on ne l'a pas reconnue.
00:48:08 - C'est une faute d'un soignant qui la promenait ?
00:48:14 - Voilà.
00:48:16 - Vous avez fait une procédure judiciaire ?
00:48:18 - Alors, nous, on est allé à la gendarmerie, on a apporté plainte.
00:48:22 Ils sont venus interroger ma maman, qui a dit,
00:48:24 je ne suis pas tombée, je ne me suis pas penchée, ce n'est pas vrai.
00:48:28 Le témoin a dit aussi qu'elle ne s'était pas penchée,
00:48:30 il a vu toute la scène.
00:48:32 Même le témoin a demandé à ce que les secours viennent,
00:48:35 pour lui mettre une minerve.
00:48:38 Et elle l'a ramenée dans sa chambre, en fait.
00:48:40 Et elle a fait mal à ma maman.
00:48:42 Et quand on nous a appelé, on nous a dit, non, non, il n'y a rien de grave.
00:48:45 Quand on l'a vue, on s'est aperçus.
00:48:47 - Ça me renvoie à Catherine, je vous interromps,
00:48:50 parce que j'entends votre histoire, elle est passionnante.
00:48:53 Mais ça nous renvoie à ce que disait Jean-Luc, directeur des Pâtes, tout à l'heure.
00:48:56 Il y a la maltraitance institutionnelle,
00:48:58 et il y a la maltraitance individuelle.
00:49:01 Et là, typiquement, Catherine, vous êtes dans un cas de maltraitance individuelle.
00:49:06 Pardonnez-moi, je déteste couper comme ça,
00:49:08 mais on est à la radio, il y a un million d'auditeurs,
00:49:11 il faut que la radio fonctionne, et qu'elle respecte son tempo.
00:49:16 Nous parlerons dans un instant de la pénurie dans les pharmacies, appelez-nous.
00:49:20 Pour l'instant, je passe le micro à Jean-Alphonse Richard,
00:49:23 qui sera à la baguette tout à l'heure, à 14h30, dans l'heure du crime.
00:49:26 - Avec aujourd'hui, mon cher Éric Brunet, une mère de famille de 33 ans, Muriel Régada,
00:49:31 elle va être enlevée devant chez elle, c'était à l'hiver 2004,
00:49:34 dans une commune tranquille, près d'Orléans.
00:49:36 Alors la seule question des enquêteurs, ça va être "Pourquoi ?"
00:49:39 Pourquoi est-ce qu'on enlève cette femme, qui est employée dans une administration,
00:49:42 elle a deux enfants, un mari, tout va bien, cette famille n'a pas d'ennemis.
00:49:46 - Et bien derrière va se dessiner l'ombre ô combien inquiétante d'un homme,
00:49:52 un ancien collègue de la disparue, un homme qui cache bien des secrets,
00:49:55 puisque ça pourrait être même un caméléon du crime,
00:49:58 et on va se demander si cet individu n'est pas un tueur de femmes en puissance.
00:50:04 Il s'appelle André Bouger, et je vous raconte toute cette histoire,
00:50:07 dans l'heure du crime, 14h30.
00:50:09 - Nous serons à l'écoute, voilà en tout cas quel témoignage sublime,
00:50:13 et d'une force incroyable sur les Ehpad, vos histoires, mesdames, messieurs,
00:50:18 et dans un instant, on revient à l'actualité, car aujourd'hui,
00:50:21 les pharmaciens font grève, il manque de médicaments,
00:50:24 qu'en pensez-vous ?
00:50:25 30 de 10.
00:50:26 RTL, vivre ensemble.
00:50:29 Merci d'écouter RTL.
00:50:33 RTL.
00:50:37 RTL, les infos de 14h.
00:50:41 Et c'est avec Lisa Marie Marques à la une,
00:50:45 Lisa Marie, la mobilisation, nous allons en parler dans quelques instants,
00:50:48 des pharmaciens, aujourd'hui.
00:50:50 - 9 officines sur 10 sont fermées d'après les syndicats,
00:50:54 un mouvement inédit depuis 10 ans.
00:50:56 Les pharmaciens dénoncent les pénuries de médicaments
00:50:59 et réclament aussi une revalorisation de leurs rémunérations dès l'an prochain.
00:51:03 - La Cour des comptes également, elle propose de restreindre
00:51:06 l'indemnisation des arrêts maladie.
00:51:08 - Oui, une proposition choc, ne plus indemniser les arrêts maladie
00:51:11 de moins d'huit jours pour réduire le déficit de la sécurité sociale.
00:51:15 Ce matin, le Premier ministre, Gabriel Attal, invité de RTL,
00:51:19 a déclaré qu'aucune décision n'était prise et que pour lui,
00:51:22 la priorité est d'abord de lutter contre les faux arrêts maladie.
00:51:25 - Alors, la Cour des comptes a fait un petit correctif,
00:51:27 elle a dit finalement ne plus indemniser les arrêts maladie
00:51:29 de moins d'huit jours, d'accord, mais ce qu'on voulait dire,
00:51:31 c'est que ce serait bien que ce soient les entreprises
00:51:34 qui paient les salariés qui se soustraient à l'assurance chômage.
00:51:38 Bref, ça s'appelle un petit cafouillage du côté de la Cour des comptes.
00:51:41 Il est 14h02 et sur RTL, on prend la direction de Roland Garros.
00:51:46 - Cinquième journée de Roland Garros, Vincent Dorosier est sur place,
00:51:54 porte d'auteuil, Vincent Defrançais se trouve sur les cours en ce moment.
00:51:58 - Oui, sur le cours numéro 7 avec Chloé Paquet qui nous offre
00:52:02 un très joli cadeau puisqu'elle a gagné le tie-break dans le deuxième set
00:52:05 et tout va se jouer dans cette troisième manche décisive
00:52:09 contre Sinyakova, la française mène deux jeux à zéro.
00:52:13 Sur le central, Diane Paris, la française, 63ème joueuse mondiale,
00:52:18 tient tête à l'Ukrainienne Zvitolina, tête de série numéro 15.
00:52:22 Le score, 3-2 pour la française, c'est du très bon tennis
00:52:25 sur le cours Philippe Châtrier.
00:52:27 Et puis un mot des hommes avec Matteo Arnaldi
00:52:29 qui fait très très mal au tennis français.
00:52:32 Après avoir éliminé Arthur Fyss au premier tour,
00:52:34 l'italien a puni un autre français, Alexandre Muller en 3-7, 6-4, 6-1, 6-3.
00:52:40 - Et merci Vincent Dorosier qui se trouve donc à Roland Garros.
00:52:44 - Un petit point sur la météo, Lisa Marie.
00:52:46 - Demain, sur la moitié ouest, les éclaircies finiront par s'imposer
00:52:50 et les averses par s'atténuer, ce qui ne sera pas le cas sur la moitié est
00:52:54 où le temps restera perturbé. Seul le littoral méditerranéen
00:52:58 aura du soleil mais un vent fort.
00:53:00 Les températures le matin, 9 à 12°C attendu en général
00:53:04 et jusqu'à 17°C près de la Méditerranée.
00:53:06 - Alors comme ça, vous venez de le dire dans votre journal, Lisa Marie,
00:53:16 9 pharmacies sur 10 sont fermées en France.
00:53:20 Aujourd'hui, d'après les syndicats, c'est pas le moment d'aller
00:53:23 avec son ordonnance chercher ses médicaments.
00:53:26 9 pharmacies sur 10 !
00:53:28 - Oui, grève massive des pharmaciens.
00:53:30 Vous avez peut-être remarqué que votre officine a laissé le rideau baisser aujourd'hui.
00:53:34 Les pharmaciens sont en grève face aux pénuries de médicaments et à l'inflation.
00:53:38 Ils demandent une revalorisation des tarifs de l'assurance maladie.
00:53:42 C'est la première grève massive depuis 10 ans.
00:53:46 Il faut savoir que les pharmaciens font face à des difficultés économiques.
00:53:49 10% des pharmacies ont mis la clé sous la porte en 10 ans.
00:53:52 - Voilà, la question elle est simple. Est-ce qu'on vous a déjà dit ces derniers jours
00:53:58 que votre traitement n'était pas là, qu'on n'avait pas reçu les médicaments,
00:54:02 qu'on mettrait du temps à les recevoir ou tout simplement qu'il y a une pénurie ?
00:54:06 J'imagine à ceux qui ont des traitements importants, dont la vie dépend,
00:54:11 ça doit être épouvantablement stressant.
00:54:13 Vous faites le 3210, tout de suite je reçois un coup de fil de Delphine
00:54:17 qui est à Saint-Malo. Me dit-on bonjour Delphine.
00:54:19 - Oui, bonjour, bonjour à tous.
00:54:21 - Vous êtes cliente, pharmacienne ?
00:54:24 - Alors moi je suis pharmacienne.
00:54:26 - Vous êtes fermée ?
00:54:29 - Alors on est fermée. Alors nous, pour tout dire, sur notre secteur de garde,
00:54:33 on a 100% des pharmacies qui sont fermées.
00:54:35 Donc l'ARS a mis un dispositif de réquisition.
00:54:38 Donc aujourd'hui nous sommes réquisitionnés.
00:54:40 Donc nous sommes ouverts uniquement pour les urgences,
00:54:44 pour les personnes qui ont besoin de médicaments de façon urgente.
00:54:48 Et sinon on a fermé l'accès à notre pharmacie par solidarité
00:54:51 avec tous les pharmaciens qui manifestent partout en France.
00:54:53 - D'accord. Donc j'ai compris, conditions économiques difficiles.
00:54:58 Simplement sur ce volet pour commencer, qu'est-ce que c'est que la pénurie de médicaments ?
00:55:02 - La pénurie de médicaments, on en parle déjà depuis longtemps,
00:55:05 mais c'est vrai que ça vient s'ajouter à toutes nos revendications.
00:55:09 C'est sûr que ça devient une partie très importante de notre travail
00:55:13 puisqu'en fait on est passé de 10 heures hebdomadaires à 12 heures hebdomadaires
00:55:17 pour trouver des médicaments.
00:55:19 Donc ça devient complètement asphyxiant pour nous et surtout pour nos équipes,
00:55:22 pour les patients aussi parce que...
00:55:24 - Quels sont les médicaments qui sont en pénurie en général ?
00:55:28 - Je ne pourrais pas tous vous les citer, il y en a un peu plus de 4000,
00:55:31 donc ça serait un petit peu trop long pour les auditeurs.
00:55:33 Mais je pense que si chacun regarde son ordonnance,
00:55:37 je pense que tout le monde a été confronté au moins une fois
00:55:39 à la difficulté d'avoir des médicaments ou la forme du médicament désirée.
00:55:43 Donc c'est vrai qu'il existe énormément de pénurie.
00:55:46 On a toujours les traitements contre le diabète,
00:55:48 les traitements aussi ostalmiques,
00:55:50 ça devient très compliqué, très anxiogène,
00:55:53 ça devient aussi des sources de confusion pour les patients
00:55:56 parce que d'une fois sur l'autre ils n'ont pas les mêmes boîtes.
00:55:59 Donc c'est vrai qu'on avait l'habitude de répondre aux attentes des patients
00:56:03 en nous disant "moi je veux la petite boîte verte".
00:56:05 Maintenant on a l'habitude de leur dire "on prend ce qu'il y a malheureusement".
00:56:09 - Moi j'imagine Delphine ceux qui ont du diabète,
00:56:12 ceux qui ont des pathologies cardiaques,
00:56:14 ceux qui ont de l'hypertension artérielle.
00:56:16 Attention quand on arrête le traitement il ne s'agit pas qu'on monte à 20/12 de tension.
00:56:20 Ceux qui ont du cholestérol, ceux qui ont des cancers,
00:56:23 ceux qui ont des traitements à long terme à prendre,
00:56:27 c'est épouvantable, épouvantable !
00:56:30 Et leurs jours sont en danger !
00:56:32 Imaginez quelqu'un qui a de l'hypertension artérielle,
00:56:35 qui fait un AVC parce qu'il n'a pas pris pendant 10 jours son antihypertenseur.
00:56:39 - Oui mais c'est sans compter sur notre capacité nous à gérer les situations qui sont difficiles.
00:56:43 C'est-à-dire que nous on se dépanne entre confrères,
00:56:46 on cherche des solutions pour nos patients.
00:56:48 On en devient à faire des protocoles qui sont au-delà de ce qu'on peut imaginer,
00:56:54 mais on ne laisse pas les patients sans traitement,
00:56:56 on essaie de trouver des solutions avec les médecins.
00:56:58 Mais ça c'est une petite partie de nos revendications,
00:57:01 parce qu'effectivement il y a aussi notre système économique
00:57:04 qui est mis à mal par la non-valorisation de nos honoraires.
00:57:08 C'est vrai, vous l'entendez tout à l'heure,
00:57:10 il y a quand même en 10 ans 2000 pharmacies qui ont fermé.
00:57:13 On a un réseau hospitalier qui devient très très fragile,
00:57:17 avec des zones où il n'y a plus de médecins,
00:57:19 mais bientôt il n'y aura plus de pharmaciens non plus.
00:57:21 C'est vrai qu'on nous parle de dérégulation,
00:57:23 de vente de médicaments sur internet,
00:57:26 je pense qu'on ne va pas dans le bon sens.
00:57:28 - Oui, on va en parler de ça dans un instant.
00:57:30 Vente de médicaments sur internet, dérégulation,
00:57:32 effectivement là les pharmaciens font la gueule,
00:57:35 et je comprends parce que c'est une façon aussi de mépriser un peu leur expertise.
00:57:39 Véronique nous appelle, vous êtes là Véronique ?
00:57:41 Bonjour ma chère Véronique.
00:57:43 - Oui bonjour, oui je suis là.
00:57:46 - Qui êtes-vous Véronique ?
00:57:48 - Alors moi j'habite dans le Loiret,
00:57:51 et je suis diabétique,
00:57:55 et je ne trouve pas de Trulicity.
00:57:59 Donc là vous avez la pharmacienne avec vous,
00:58:03 elle saura mieux vous dire.
00:58:05 C'est un médicament dont on a absolument besoin.
00:58:10 - Alors attendez, vous allez nous raconter ça,
00:58:12 je vous garde chaud, vous allez nous raconter ça,
00:58:14 voilà c'est exactement le cas typique que je voulais entendre.
00:58:17 Vous avez le micro dans une minute,
00:58:19 parce que vous êtes diabétique et vous ne trouvez pas votre traitement.
00:58:21 A tout de suite.
00:58:22 Les auditeurs ont la parole jusqu'à 14h30 sur RTL.
00:58:26 Éric Brunet.
00:58:28 Éric Brunet.
00:58:29 Les auditeurs ont la parole sur RTL.
00:58:32 - La rupture des médicaments dans les pharmacies,
00:58:35 un exemple tout récent,
00:58:36 mon fils de 11 ans avait un examen de fond d'œil à faire,
00:58:38 il faut mettre des gouttes,
00:58:39 et ce produit est en rupture totale dans toutes les pharmacies,
00:58:41 et il n'y a pas de produit de substitut,
00:58:43 donc pas d'examen.
00:58:45 - Donc pas d'examen, il a été obligé d'annuler l'examen
00:58:48 pour le fond de l'œil de son fils.
00:58:50 C'est Thierry qui nous a appelés.
00:58:53 Véronique, alors vous Véronique,
00:58:55 on va prendre Véronique et Claire en même temps.
00:58:56 Vous Véronique, vous me disiez à l'instant que
00:58:58 c'est votre traitement pour le diabète, c'est ça Véronique ?
00:59:01 - C'est bien ça, oui, oui, tout à fait.
00:59:03 On m'a découvert un diabète depuis juin 2023,
00:59:07 et depuis c'est le parcours du combattant,
00:59:09 je suis obligée, écoutez bien,
00:59:11 de faire 80 kilomètres parfois,
00:59:13 faire toutes les pharmacies,
00:59:15 de passer mon temps à appeler,
00:59:17 voir s'ils ont une boîte de disponible,
00:59:19 donc, mais c'est un enfer.
00:59:21 Vraiment, on vit un enfer.
00:59:23 - Et vous êtes dans quel coin de France, c'est important ça ?
00:59:26 - Dans le Loiret.
00:59:27 - Oui, vous me l'avez dit, dans le Loiret.
00:59:28 Loiret, préfecture, c'est quoi ?
00:59:30 C'est Orléans, le Loiret ?
00:59:31 - Orléans.
00:59:32 - Orléans, oui.
00:59:33 Ah bon ?
00:59:34 Alors attendez, ne bougez pas.
00:59:36 Très bien. Claire, Claire, vous,
00:59:38 vous êtes dans la région bordelaise, me dit-on Claire ?
00:59:40 - Oui, tout à fait, j'habite à Eysines en fait.
00:59:43 - Et alors, même chose,
00:59:45 vous êtes retrouvée en situation de pénurie de médicaments ?
00:59:49 - Oui, on s'est retrouvés il y a un mois
00:59:52 en pénurie pour un médicament hyper important
00:59:56 pour notre fille,
00:59:58 qui a une maladie,
01:00:00 c'est une kérato-conventivite vernale.
01:00:02 Bon, ça fait partie des maladies rares,
01:00:04 c'est une personne sur 2000.
01:00:06 Mais en fait, le médicament dont elle a besoin au quotidien,
01:00:09 quatre fois par jour, ce sont des gouttes oculaires,
01:00:12 était tout simplement en rupture.
01:00:15 - Conséquence, quand on ne les a pas ces gouttes,
01:00:18 quand on ne les applique pas ?
01:00:19 - Ah ben c'est une catastrophe,
01:00:21 parce que ma fille peut perdre la vue tout simplement.
01:00:24 C'est une maladie qui fonctionne par poussée inflammatoire.
01:00:27 Et donc si on n'arrête pas tout de suite,
01:00:30 alors déjà il y a un traitement de foule,
01:00:31 mais si on n'arrête pas tout de suite la poussée,
01:00:34 c'est la cornée qui est abîmée,
01:00:37 avec un prolongement sans médicament de perte de vue.
01:00:41 - Mais dites-moi, Claire, c'est terrible,
01:00:44 elle s'est retrouvée sans ses gouttes à un moment donné ?
01:00:47 C'est-à-dire, le flacon était vide ?
01:00:51 - Ah ben ce sont des gouttes, ce sont des humides-eau,
01:00:54 quand il a fallu renouveler le médicament à la pharmacie,
01:00:58 on nous a dit "on n'en a pas et on ne peut pas en avoir".
01:01:01 Et donc je n'ai pas compris,
01:01:03 on m'a dit "appelez d'autres pharmacies".
01:01:05 Ce que j'ai fait, j'ai passé des dizaines et des dizaines de coups de chien,
01:01:08 enfin on est quand même sur Bordeaux,
01:01:09 on n'est pas dans un désert médical.
01:01:11 Et il y a une pharmacie qui, au bout d'un moment, m'a dit
01:01:13 "mais appelez la pharmacie du CHU Pellegrin".
01:01:16 Ce que j'ai fait, et là la pharmacie du CHU Pellegrin m'a dit
01:01:20 "j'ai vu, grâce à mon logiciel, sur toutes les pharmacies en France,
01:01:24 voilà où je peux vous dire où il y a du stock".
01:01:27 Donc j'ai cherché moi, où j'ai de la famille en France
01:01:29 qui puisse aller récupérer dans une autre pharmacie ces médicaments,
01:01:34 et j'ai trouvé une boîte dans une pharmacie à 3 km de la frontière belge.
01:01:40 - Non ! Non, vous avez fait Bordeaux-Belgique ?
01:01:44 - Alors je ne l'ai pas fait.
01:01:46 - Non mais c'est pareil, vous avez envoyé quelqu'un de votre famille quoi.
01:01:49 - J'ai envoyé ma belle-mère de 60 saisons,
01:01:51 qui est allée chercher le médicament à la pharmacie,
01:01:54 j'avais envoyé tous les papiers nécessaires, et elle nous a fait un chronopost.
01:01:58 - Quelle histoire ! Delphine, notre pharmacienne de Saint-Malo, est avec nous.
01:02:06 J'ai entendu, Delphine, je ne sais pas si c'est vrai,
01:02:08 qu'au-dessus des pharmacies, il y a des grossistes qui vous fournissent.
01:02:12 Et que ces grossistes, finalement, ils ont les molécules, les médicaments,
01:02:18 les boîtes, ils ont tout, mais dans un marché ouvert,
01:02:21 ils peuvent choisir de les vendre à l'Espagne, à l'Allemagne, à des pays voisins,
01:02:25 parce que finalement, ils payent les médicaments un peu plus chers dans leur système de santé.
01:02:30 - Non, ce ne sont pas les grossistes, je crois que c'est les laboratoires pharmaceutiques
01:02:35 qui vendent les produits à des pays où ils sont mieux rémunérés,
01:02:40 mais ce quotidien que j'entends, je le vis tous les jours,
01:02:44 c'est plusieurs fois par jour, plusieurs dizaines de fois par jour,
01:02:47 je suis vraiment, je compatis avec tous ces patients, c'est des histoires.
01:02:50 Moi, j'envoyais des gens à 80 km de chez nous pour une petite pommade ophtalmique,
01:02:54 mais c'est vrai que ce n'est pas, c'est vraiment un gros problème,
01:02:58 c'est que nos grossistes aussi sont contingentés, c'est-à-dire que pour fournir,
01:03:02 voilà, toutes les pharmacies, 20 000 pharmacies de France,
01:03:05 ils vont avoir des quantités qui sont complètement dérisoires.
01:03:07 Alors, on n'arrive pas trop à comprendre si, par moment, il y a des stocks
01:03:11 qui sont, qu'on appelle contingentés, c'est-à-dire qu'ils ont un nombre de produits
01:03:15 qui peuvent nous délivrer, donc le TrulyCity, en l'occurrence,
01:03:18 moi, j'ai une boîte par semaine alors que j'ai 30 patients qui en ont besoin,
01:03:24 donc voilà, on fait des pertes de chance parce qu'on dit à certains non,
01:03:28 on dit à certains oui, on a également d'autres patients, d'autres pharmacies
01:03:32 et d'autres régions qui viennent chez nous parce qu'on est tout à fait transparent,
01:03:37 on donne nos stocks sur un site qui s'appelle Vigiruptur,
01:03:40 donc tout le monde peut voir qui a quoi, et c'est une grande transparence de notre part,
01:03:44 mais qui nous pose des gros problèmes de gestion,
01:03:46 puisque, évidemment, c'est évident que nos stocks filent à une vitesse encore plus rapide,
01:03:51 donc c'est vraiment...
01:03:53 - Moi, on m'a vraiment dit que les grossistes dans les zones frontalières,
01:03:57 ils n'ont aucune obligation de fournir les pharmacies françaises,
01:04:00 et que parfois, ce qui convient le plus aux Francs qui est un côté en Allemagne...
01:04:03 - Oui, mais je pense que c'est pas ça, oui...
01:04:05 - Parce que les labos, ils ne s'amusent pas à réfier leurs produits,
01:04:10 et plus ils en vendent, plus ils sont heureux, les laboratoires pharmaceutiques.
01:04:13 - Et oui, alors après, quand ils fabriquent des produits qui sont à des coûts qui sont si bas,
01:04:18 évidemment, c'est plus tellement intéressant de faire une chaîne de production pour des médicaments...
01:04:23 - Ça, c'est un vrai sujet, effectivement.
01:04:25 - C'est un vrai sujet, donc c'est vrai que tant que le prix des médicaments
01:04:28 ne sera pas commercialisé à sa juste valeur, à son juste prix,
01:04:32 je ne connais pas beaucoup de gens qui travaillent pour rien...
01:04:35 - Vous avez vu qu'il y a des laboratoires de générique qui sont en France,
01:04:39 qui sont à vendre, parce que finalement, paradoxalement,
01:04:43 le système de santé français ne paie pas les médicaments très chers,
01:04:46 et ceux qui produisent préfèrent les vendre à d'autres pays qu'à la France.
01:04:50 Parce que chez nous, c'est réglementé...
01:04:52 - C'est la loi du commerce, de toute façon, on a continué dans ce système-là,
01:04:57 en faisant baisser le prix des médicaments,
01:05:00 je crois que M. Bessé, le président de notre syndicat, disait
01:05:03 que l'Oméprazole coûtait 50 euros en 1990, et maintenant il coûte 5 euros,
01:05:08 vous vous rendez bien compte que même s'il y a un amortissement du coût de production,
01:05:12 ce ne sont pas des sommes qui sont décentes pour pouvoir continuer à fabriquer
01:05:16 et surtout à vendre sur le marché français.
01:05:18 Donc on en a de plus en plus, c'est de plus en plus problématique,
01:05:22 et on va vers des pertes de chance pour les patients,
01:05:24 pour se soigner correctement et de façon sereine.
01:05:27 - Merci. - C'est compliqué.
01:05:29 Voilà, donc on est tous mobilisés, et très fiers de nos patients.
01:05:32 - Merci Delphine.
01:05:34 Donc vous êtes aujourd'hui, vous du côté de Saint-Malo,
01:05:37 vous êtes solidaire des officines, des pharmacies qui sont fermées,
01:05:40 9 sur 10 aujourd'hui en France pour protester contre cela,
01:05:44 mais pas que ça, il y a des tas d'autres sujets,
01:05:46 mais ça on en parle dans les journaux d'RTL,
01:05:48 mais comme vous êtes réquisitionnés par la puissance publique,
01:05:51 vous êtes quand même ouvertes, car vous êtes dans la région,
01:05:54 la seule pharmacie ouverte, voilà, réquisitionnée.
01:05:58 Il est 14h18, merci à Delphine, à Claire, à Véronique,
01:06:01 j'espère qu'elles trouveront leur traitement.
01:06:03 Claire pour sa fille et ses problèmes oculaires,
01:06:05 Véronique pour son diabète.
01:06:07 Mesdames, Messieurs, soyez vigilants, au pignâtre,
01:06:09 et les pharmaciens ont la possibilité de regarder sur le logiciel
01:06:12 où se trouvent les boîtes qui sont encore en stock, n'oubliez pas ça.
01:06:16 Lisa Marie, dans un instant, c'est l'auditeur ou l'auditrice du bout du monde.
01:06:20 - Oui, on prend l'avion pour aller retrouver notre auditrice du bout du monde,
01:06:24 mais avant il faut deviner où elle se trouve,
01:06:26 pour tenter de remporter un guide du routard.
01:06:28 Damien, notre réalisateur, a un indice sonore pour vous.
01:06:31 - Trouvez ! J'ai trouvé !
01:06:40 - Et si vous avez deviné, comme Eric, c'est le moment de nous envoyer un message
01:06:43 avec votre réponse sur l'application RTL.
01:06:47 - Et va y, arriva, arriva !
01:06:49 - Alors, Enzo, où allons-nous, Enzo ?
01:07:07 - Alors, on part au Mexique et c'est Youssef de Montauban qui a gagné le guide du routard.
01:07:12 - C'est parti, bouclez vos ceintures les amis !
01:07:14 L'auditeur du bout du monde.
01:07:17 - Hola, qué tal, Astrid ?
01:07:20 - Bonjour, bonjour ! - Bonjour, Astrid !
01:07:22 - Bon, il est tôt, quelle heure est-il au Mexique, là ?
01:07:25 - Il est 6h22, vous me faites me réveiller très tôt.
01:07:28 - Et passez la tête par la fenêtre, qu'est-ce que vous voyez ?
01:07:32 - Il fait encore nuit, peut-être ?
01:07:34 - Non, non, il fait jour, on est sur du 17° à 6h, il fait beau.
01:07:39 - Il fait beau, d'accord.
01:07:40 - Il y a un grand soleil.
01:07:41 - Alors, vous êtes où ? Vous êtes à Mexico, dans la campagne ?
01:07:44 - Non, je suis à la ville de Mexico, je suis sur la capitale.
01:07:47 - Ouh là là, combien d'habitants en Mexico ? C'est un pays tellement, c'est grand.
01:07:51 - On est sur du 22 millions, oui.
01:07:53 - 22 millions !
01:07:54 - C'est une très grande ville.
01:07:56 - Vous imaginez, c'est deux fois toute l'agglomération francilienne, c'est gigantesque.
01:08:01 Alors, qu'est-ce que vous faites là-bas ?
01:08:04 - Alors, j'ai ouvert mon restaurant il y a à peu près deux ans, bientôt.
01:08:08 J'étais arrivé après la fin de mes études et j'allais partir vivre aux Etats-Unis.
01:08:13 Et en fait, je suis jamais reparti. J'adore le Mexique, donc du coup, je suis resté ici.
01:08:16 - Vous venez d'où Astrid, de France ?
01:08:18 - Je suis de Toulouse.
01:08:20 - Mais alors, pourquoi avoir quitté Toulouse pour le Mexique ?
01:08:23 - C'est une très bonne question.
01:08:25 - La ville rose ?
01:08:26 - Non, à ce moment-là, la ville rose.
01:08:29 À ce moment-là, aucune idée, je pense que j'avais vraiment besoin d'aventure.
01:08:32 J'étais... Je sortais, vous savez, des études et j'avais vraiment besoin de voir autre chose,
01:08:40 de vivre autre chose.
01:08:42 Mais c'est vrai que je me suis tellement bien installée ici et qu'il fait bon vivre au Mexique, en fait.
01:08:48 Donc c'est vrai qu'on s'attache très vite au pays, on s'attache très vite aux gens.
01:08:51 - Vous leur faites des magrettes canard aux Mexicains, dans votre restaurant ?
01:08:54 - Alors, vous allez peut-être rire, mais il y a quelque chose qui s'appelle le tamal,
01:08:58 qui est comme un type de crêpe, on va dire, préhispanique.
01:09:01 J'espère qu'il n'y a pas de Mexicains qui m'entendent parce qu'ils vont m'engueuler.
01:09:05 Mais oui, j'ai justement un tamal qui est une crêpe mexicaine, mais qui est toujours remplie de quelque chose de salé.
01:09:11 Et ça vient avec du confit de canard à l'orange.
01:09:15 - La petite Toulouse.
01:09:17 - La fusion de la cuisine toulousaine et mexicaine.
01:09:19 - C'est la maison.
01:09:20 - Bon, alors dites-nous, Mexico, on entend tout sur le Mexique,
01:09:25 la violence extrême, les gangs, les cartels, les tueries de masse.
01:09:30 Mais cette ville tentaculaire, elle est comment, Mexico ?
01:09:33 - Alors, écoutez, c'est comme une grande ville.
01:09:36 Il y a des endroits où il ne faut pas aller, il y a des endroits où on peut aller.
01:09:39 Il y a des précautions à prendre.
01:09:41 Moi, je ne rentre jamais en marchant toute seule à partir de 10 heures du soir.
01:09:44 En France, je me permettais jusqu'à minuit, mais c'est vrai qu'au Mexique, on faut faire un peu plus attention.
01:09:49 La violence existe, c'est un fait.
01:09:51 Ce n'est pas quelque chose sur lequel je vendrais autant le Mexique,
01:09:56 parce qu'en général, c'est quand même de la violence de cartel.
01:09:58 Donc, il faut quelque chose...
01:10:00 Pas forcément avoir, parce que c'est vrai que c'est un peu comme...
01:10:05 Comment est-ce qu'on peut dire ça ?
01:10:07 C'est un mauvais virus, les cartels. Ils sont partout.
01:10:10 Ils sont impliqués dans absolument tout.
01:10:12 Ils sont impliqués dans la politique, ils sont impliqués partout.
01:10:14 Et c'est vrai que, moi, je parle d'un point de vue d'une personne qui est très privilégiée.
01:10:18 J'habite dans un des meilleurs quartiers, j'habite dans le centre-ville.
01:10:21 Mais c'est vrai qu'il y a des gens qui se battent avec cette violence tous les jours.
01:10:24 Et c'est pour ça qu'il y a une émigration énorme.
01:10:27 Et malgré ça, la vie heureuse est possible dans une grande ville comme ça ?
01:10:32 Il y a des moments de joie ?
01:10:33 La vie heureuse est possible, oui.
01:10:35 C'est...
01:10:36 Le Mexicain a ce côté où...
01:10:38 Mon époux est Mexicain, d'ailleurs.
01:10:40 Il le dit tout le temps, il dit "Vous savez, nous, on rigole même de la mort."
01:10:43 Et c'est vrai qu'ils fêtent même la mort.
01:10:45 Ils sont tellement heureux qu'ils fêtent même la mort.
01:10:47 Ils ont ce côté, ils ont une résilience.
01:10:48 Les Mexicains ont une résilience incroyable.
01:10:51 Ils continuent même quand il y a justement ces problèmes de violence.
01:10:56 Là, on est en pleine élection, par exemple.
01:10:58 Mais c'est vrai qu'ils se battent.
01:10:59 Ils se battent pour leurs droits.
01:11:01 Ils se battent pour leur pays.
01:11:02 Après, c'est un pays qui est immense.
01:11:04 On a tendance à oublier.
01:11:06 Et on ne s'en rend pas compte.
01:11:07 Mais c'est vrai que c'est quand même un pays où 17 États européens peuvent rentrer à l'intérieur du Mexique.
01:11:14 Prendre un vol de la ville de Mexico jusqu'à San Diego,
01:11:19 où Tijuana qui est à la frontière, juste en dessous de San Diego,
01:11:23 c'est presque 4 heures de vol.
01:11:24 Donc c'est vrai que c'est quand même un pays qui est immense.
01:11:26 Et puis vous avez deux côtes, deux littorales.
01:11:29 Atlantique, Pacifique, Caribe.
01:11:32 On a Atlantique, Pacifique.
01:11:33 Et on a également la mer de Cortez, qui est celle qui descend de la péninsule de la Bascaïfrandie.
01:11:38 Qui est d'ailleurs un endroit superbe.
01:11:40 Astrid, est-ce que la vie coûte cher à Mexico ?
01:11:42 La vie ne coûtait pas cher à l'époque.
01:11:45 La vie coûte cher maintenant.
01:11:46 Je ne vois pas trop de différence avec Toulouse d'ailleurs, pour être très honnête.
01:11:51 Le supermarché, c'est devenu un peu la même chose.
01:11:55 Donc après ça dépend.
01:11:57 Ça dépend aussi si vous allez vers le...
01:11:59 On a des marchés qui sont extrêmement grands, qui sont comme les marchés,
01:12:02 justement où vont nous les chefs.
01:12:03 Donc dans ces endroits-là, ça reste relativement, on va dire que, acceptable.
01:12:09 Mais c'est vrai que depuis la pandémie, les prix sont devenus...
01:12:12 L'inflation est incroyable.
01:12:13 Bon.
01:12:14 Merci beaucoup Astrid.
01:12:15 C'était chouette de vous avoir.
01:12:16 Je vous en prie.
01:12:17 Je sens que vous avez encore la voix toute ensommeillée,
01:12:19 parce qu'il est 6h20.
01:12:20 Ah mais complètement !
01:12:21 Je vais retourner dormir.
01:12:22 Voilà, elle va retourner dormir.
01:12:23 C'est la seule chef, Astrid, voilà, c'est la seule chef toulousaine qui fait des tamales,
01:12:28 on dit comme ça, des tamales.
01:12:29 Des tamales.
01:12:30 Des tamales au...
01:12:31 Au confit de canard.
01:12:32 Au confit de canard.
01:12:33 La seule au monde !
01:12:34 C'est incroyable.
01:12:35 La gastronomie fusion entre Gascogne et Mexique.
01:12:38 Voilà, merci Astrid.
01:12:39 C'était chouette de vous réveiller.
01:12:40 Vous pouvez vous rendormir.
01:12:42 Bonjour Jean-Alphonse Richard.
01:12:43 Bonjour Eric Brunet.
01:12:44 Dans l'heure du crime, et c'est tout de suite, l'enlèvement de Muriel Regada,
01:12:47 l'ombre inquiétante d'un tueur de femmes.
01:12:50 A tout de suite.
01:12:51 A tout de suite.
01:12:52 Très bel après-midi sur RTL.
01:12:53 Salut les amis.
01:12:54 R.T.A.

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