Premiership Rugby : horizon sombre pour le championnat anglais ?

  • il y a 6 mois
Rugby EcoXpert, la chronique de Philippe Spanghero.

Le thème de la chronique ce soir : horizon sombre sur le championnat anglais ?

Plusieurs questions posées ensuite :
- Le championnat vivait-il au-dessus de ses moyens ?
- La Premiership demande un report des remboursements, le gouvernement propose un étalement, négocié avec chaque club
- Le départ des stars : Farrell au Racing, Tuilagi à Bayonne, Gray à l'UBB, etc.

Partie débat : La Premiership est-elle passée derrière le Top 14 et l'URC ?

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##RUGBY_ECOXPERT-2024-03-29##

Category

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Sports
Transcript
00:00 C'est un an avant, c'est un an avant pour moi.
00:02 Sud Radio, la radio du rugby.
00:04 Vous êtes millions, vous êtes charmantes.
00:08 Vous voyez ce que ça fait déjà ? Un million, l'armina.
00:10 Où est l'argent ? Où est l'argent ?
00:12 C'est mon pote mort, il n'a rien su.
00:14 En fait, je viens retirer de l'argent.
00:16 Amis, ouvrez votre cœur.
00:18 N'en ayez pas peur.
00:20 L'argent ne fait pas de bonheur.
00:24 Shut up and take my money.
00:26 L'horizon est-il sombre pour le championnat anglais ?
00:30 La première chip, comme on l'appelle.
00:32 C'est une question qu'on va se poser ce soir sur Sud Radio,
00:34 dans la chronique de Philippe Spangiro.
00:36 Avec déjà un premier état des lieux,
00:38 le Covid a fait des dégâts sans précédent
00:40 au sein du rugby anglais, Philippe,
00:42 qui a, semble-t-il,
00:44 souffert tout autant,
00:46 voire plus que nous, de cette période
00:48 sanitaire extrêmement difficile
00:50 et ses incertitudes liées à la situation économique aussi.
00:54 Alors, sincèrement,
00:56 je me pose vraiment la question de savoir
00:58 à quel niveau la période Covid
01:00 est responsable de cette situation.
01:02 Parce que, quand on regarde ce qui s'est passé en France,
01:04 c'est-à-dire que l'État a extrêmement bien accompagné les clubs,
01:06 il faut le dire et il faut en être reconnaissant,
01:10 mais donc ils ont accompagné les pertes d'exploitation,
01:13 et on voit finalement qu'on est revenu à la normale
01:16 avec des clubs plutôt sains financièrement,
01:18 on va pas revenir sur le fait qu'il y a des clubs
01:21 dont les présidents mécènes rajoutent au pot tous les ans,
01:24 mais tous les ans, on repart de zéro
01:26 et aucun club ne démarre une saison
01:28 avec des ardoises, avec des dettes.
01:30 Donc, quelque part...
01:31 Ce qui n'est pas du tout le cas en Angleterre,
01:33 où il y a des dettes comme il en faut.
01:35 Oui, il y a des dettes comme il en faut,
01:37 mais en fait, quelque part, c'est pour ça que je dis ça,
01:39 c'est-à-dire que ces clubs anglais,
01:41 ils ont utilisé la période Covid
01:43 et les aides pour combler du passif antérieur.
01:47 Donc, forcément que ça, ça ne tue la crise.
01:49 Donc, là...
01:50 Donc, tu es en train de dire que la situation initiale
01:52 d'avant Covid était déjà critique
01:54 au sein du RIB ?
01:55 Quand on voit les niveaux d'argent injectés
01:58 par le gouvernement au soutien des clubs anglais,
02:02 ce n'est pas possible que si les clubs
02:04 étaient sains financièrement avant,
02:07 ils ne s'en sortent pas.
02:08 Donc, forcément, il y a une explication
02:12 qui se trouve dans la façon
02:14 dont ces clubs étaient gérés avant.
02:15 Et on l'a vu, depuis des clubs majeurs
02:18 ont déposé le bilan.
02:20 Les WASPs, c'est London Airish et Worcester.
02:23 Alors, c'est triste parce qu'il y a des joueurs
02:26 sur le carreau.
02:27 L'histoire est triste.
02:28 Par contre, il faut vraiment que ça nous serve
02:29 à nous, rugby français, je le dis souvent,
02:31 parce qu'on a, proche de nous,
02:33 un exemple de ce qu'il ne faut pas faire.
02:35 Il y a eu une première décision
02:38 qui, pour moi, a tué le rugby anglais
02:41 et son niveau général et son homogénéité.
02:44 C'est le fait de sacrifier cette deuxième division
02:48 en sanctuarisant la première chip,
02:50 en disant qu'on arrêtait les montées et les descentes,
02:52 parce qu'on a voulu s'inspirer d'un modèle américain,
02:56 en disant qu'on allait spéculer sur les franchises
02:59 qui composent cette première division.
03:01 On a tué la deuxième division professionnelle anglaise.
03:03 On a tué cette synergie qu'il pouvait y avoir
03:07 et qui existe aujourd'hui en France
03:09 entre ces deux divisions.
03:10 Et donc, ça, ça a été une première erreur.
03:12 Deuxième erreur, ça a été le laxisme
03:14 depuis des années sur le regard financier
03:19 apporté à la santé des clubs.
03:21 On a laissé beaucoup trop faire
03:23 et aller beaucoup trop loin.
03:26 Quand on entend parler des dettes cumulées des clubs anglais,
03:29 c'est abysmal à l'échelle du rugby.
03:31 340 millions sur les six dernières années.
03:33 340 millions de pertes cumulées sur les six dernières années,
03:38 ce qui est absolument colossal.
03:40 C'est quoi, une équipe de 2014 ?
03:42 Ça fait plus de 60 millions cumulés par an.
03:45 C'est plus du triple du rugby français par an,
03:51 en sachant que ces dernières années,
03:53 à lui tout seul, le stade français portait
03:55 une très grande partie de la dette cumulée des clubs français.
03:59 Donc, ça montre le grand écart qu'il y a
04:03 entre nos deux championnats.
04:05 Et donc, en effet, le rugby anglais est en grande souffrance
04:08 parce que ça amène au quoi ?
04:10 Aujourd'hui, on a un championnat de première division
04:12 qui était censé être la poule aux œufs d'or,
04:14 amener de la spéculation,
04:16 amener des marques qui allaient valoir des fortunes,
04:19 qui ne valent plus rien.
04:21 Aujourd'hui, la société commerciale
04:24 qui gère la première chip anglaise
04:26 n'est plus en position de force pour rien,
04:28 ni dans la négo de ses droits sponsoring,
04:30 ni dans la négo de ses droits télé,
04:32 on y reviendra, parce qu'il y a moins de matchs,
04:34 parce qu'il y a moins d'équipes.
04:36 Donc, on voit que tout se négocie à la baisse.
04:38 Et donc, c'est la fuite en avant.
04:40 Parce que quand vous avez des dettes,
04:42 vous avez moins de ressources pour être capable de les combler.
04:44 Et non seulement, ils n'ont pas de nouvelles ressources,
04:46 mais ils ont des ressources en moins.
04:48 Ils négocient les droits télé à la baisse,
04:50 il y a moins de monde dans les stades,
04:52 il y a moins de sponsors.
04:54 Donc, l'équation, elle est insoluble du côté anglais aujourd'hui.
04:56 Et ma question initiale,
04:58 l'horizon est-il sombre pour le rugby anglais,
05:00 pour le championnat anglais ?
05:02 Je précise bien, pour le championnat professionnel anglais,
05:04 la première chip, la première division.
05:06 J'ai déjà quelques éléments de réponse
05:08 que tu nous apportes, Philippe.
05:10 Juste sur les pré-Covid,
05:12 il y a le gouvernement britannique
05:14 qui a actionné un processus de remboursement
05:16 de 175 millions d'euros accordés au club.
05:18 - Sur les 340, du côté du ? - C'est ça.
05:20 Et là, la première chip,
05:22 les clubs ont demandé un report des remboursements.
05:24 Et le gouvernement a proposé un étalement
05:26 des remboursements négociés avec chaque club.
05:28 Parce qu'en fait,
05:30 les clubs ne peuvent pas rembourser.
05:32 Non, mais c'est vrai.
05:34 C'est vrai.
05:36 C'est vrai.
05:38 Les clubs ne peuvent pas rembourser.
05:40 Non, mais les clubs sont exempts financièrement.
05:42 Les clubs sont exempts financièrement.
05:44 Donc c'est difficile pour le gouvernement anglais.
05:46 Parce que soit ils campent sur leur position
05:48 et ils savent qu'ils tuent ce sport en Angleterre carrément.
05:50 Puisque là, en chaîne,
05:52 la plupart des clubs vont déposer le bilan.
05:54 Mais à la fois,
05:56 ils ne peuvent pas effacer l'ardoise.
05:58 Parce que quel signal ils donnent sinon à la population
06:00 et aux entreprises qui n'ont pas les mêmes conditions ?
06:02 - Parce que malgré tout... - Évidemment.
06:04 - C'est des boîtes. - Non, mais c'est...
06:06 Et puis au-delà de ça, c'est de la mauvaise gestion
06:08 et une bulle spéculative
06:10 que ces clubs ont créée entre eux.
06:12 C'est ça qui est dramatique.
06:14 C'est cette fuite en avant
06:16 à laquelle on a assisté
06:18 quelque part,
06:20 sans rien se dire du côté anglais.
06:22 Et aujourd'hui, ils viennent
06:24 se retourner vers le gouvernement pour demander de l'aide
06:26 alors qu'ils sont responsables
06:28 de leur situation, malheureusement.
06:30 - Oui, c'est vrai que
06:32 c'est assez hurissant.
06:34 Et puis alors, du coup,
06:36 il y a moins d'argent, donc il y a des salaires qui vont être vers la baisse.
06:38 Du coup, il y a des stars qui quittent le navire.
06:40 Farrell au Racing 92,
06:42 on vous le rappelle, Kuyla Geek qui va arriver à Bayonne,
06:44 Richie Gray,
06:46 qui n'est pas anglais mais qui est une star du championnat anglais
06:48 qui va arriver à l'Union Bordeaux-Beigle,
06:50 Vonnipoula au MHR,
06:52 il y a plein de stars anglaises qui vont arriver.
06:54 Et pour en avoir discuté
06:56 récemment avec des agents,
06:58 Philippe, en fait l'anglais coûte pas cher.
07:00 Aujourd'hui, on en est à se dire...
07:02 - Oui, on recrute un international anglais
07:04 parce qu'en fait, il coûte pas cher.
07:06 Alors attention, pour le salaire du commande immortel,
07:08 c'est ahurissant, mais
07:10 quand un joueur français qui a 25 sélections
07:12 coûte
07:14 35 000 par mois,
07:16 je vous donne un chiffre comme ça, l'anglais va coûter 20 000.
07:18 Et en fait, c'est aussi ça,
07:20 la réalité, c'est que
07:22 le joueur anglais ne vaut plus grand-chose
07:24 parce qu'il lui aussi, sa valeur a baissé.
07:26 - Bien sûr, la valeur est abaissée,
07:28 mais ce que je dis souvent,
07:30 c'est qu'il se tourne vers la France.
07:32 Et même si on le paie
07:34 moins cher qu'une forme de valeur du marché,
07:36 la vraie question c'est quelle est la valeur du marché ?
07:38 Puisque aujourd'hui,
07:40 on voit quel est l'état des finances
07:42 anglaises,
07:44 mais c'est pareil au
07:46 Pays de Galles, c'est pareil en URC,
07:48 les clubs sud-africains ont
07:50 des politiques de rémunération qui sont aussi
07:52 très basses, donc en fait, le rugby
07:54 français est un ovni sur la planète rugby.
07:56 Avec le Japon, mais
07:58 on dit souvent que c'est difficile
08:00 de comparer les deux,
08:02 le Japon est vraiment très à part dans son modèle.
08:04 Et donc aujourd'hui,
08:06 pourquoi les joueurs français sont chers ?
08:08 Parce qu'on a intégré la règle des chiffres,
08:10 et que quelque part, ça crée de la
08:12 sur-valeur à la valeur sportive
08:14 du joueur. Mais donc,
08:16 la vraie valeur de marché, c'est certainement
08:18 ce que les clubs sont prêts
08:20 à payer des Anglais aujourd'hui,
08:22 mais demain, même si
08:24 on décidait de leur faire des offres à 20%
08:26 de moins que ce qu'on leur offre aujourd'hui,
08:28 je pense qu'ils viendraient quand même.
08:30 Donc, tout ça
08:32 va aller à la baisse, et la vraie question
08:34 c'est, il y a deux questions que je me pose,
08:36 c'est, quelle est la place de la
08:38 France dans tout ça ? Parce que
08:40 il ne faut pas juste regarder ça en se disant
08:42 "Ah ouais, c'est chez les Anglais", mais ça nous impacte
08:44 directement, parce qu'on a
08:46 quand même besoin d'une homogénéité
08:48 dans le monde du rugby qui soit
08:50 cohérente, et quand on a ce championnat
08:52 aussi solide, qui est le championnat
08:54 de la deuxième fédération mondiale en termes
08:56 de licenciés, qui est une des fédérations
08:58 les plus puissantes du monde, c'est ça
09:00 le paradoxe, c'est qu'on
09:02 parle du championnat professionnel qui est
09:04 dans cette situation, qui est
09:06 porté par la fédération la plus riche du monde.
09:08 Donc, comment
09:10 c'est possible en fait d'avoir cet
09:12 écart-là, entre
09:14 le poids financier de
09:16 sa fédération, et l'état de ses clubs
09:18 professionnels ? Et c'est là qu'on voit aussi
09:20 à quel point, quelque part, ça peut être dangereux
09:22 de
09:24 diviser ces deux mondes,
09:26 et de vivre chacun de son côté.
09:28 Parce que la vérité, c'est que la fédération
09:30 aurait dû intervenir beaucoup
09:32 plus tôt, aurait dû être beaucoup plus
09:34 rigide, et imposer les décisions
09:36 à la société commerciale propriétaire
09:38 de la première chip.
09:40 Exactement, et quand on regarde
09:42 la dernière actualité qui s'est passée
09:44 la semaine dernière, c'est
09:46 la renégociation des droits télé,
09:48 une rénégociation avec TNT,
09:50 qui est le diffuseur officiel,
09:52 à la baisse.
09:54 Et ça, c'est, on va dire,
09:56 le dernier indice que
09:58 le produit a perdu vraiment sa valeur,
10:00 parce que, même pour les télévisions, dans un
10:02 contexte où la plupart du temps,
10:04 quand ton championnat va bien,
10:06 les droits télé augmentent,
10:08 et bien là, ça va baisser en Angleterre.
10:10 Mais c'est à la baisse pour deux raisons. Il y a
10:12 moins de matchs, donc le
10:14 produit est moins complet,
10:16 avec des marques
10:18 fortes qui tiraient l'image
10:20 de ce championnat vers le haut, qui ne sont plus là.
10:22 Et deuxièmement, c'est ce que
10:24 j'expliquais pour le sujet des droits télé en France,
10:26 c'est une question de loi d'offre
10:28 et de demande. Aujourd'hui, il y a trop
10:30 peu d'acteurs qui sont intéressés
10:32 par les droits du rugby. Donc,
10:34 quand vous êtes une marque comme TNT,
10:36 que vous savez que le produit
10:38 est moins bon qu'avant, et que vous savez que
10:40 personne d'autre se positionnera à l'offre
10:42 que vous faites, même si elle est plus basse,
10:44 quel intérêt vous avez à
10:46 faire plus haute ?
10:48 Aujourd'hui, quelque part, on est dans une économie
10:50 de marché, et TNT joue sa carte,
10:52 et honnêtement,
10:54 ils auraient proposé 15 ou 20%
10:56 de moins, ils auraient eu les droits
10:58 de la même façon.
11:00 Donc,
11:02 c'est vrai que ce rugby anglais,
11:04 pour répondre à la question qu'on se posait tout à l'heure,
11:06 est-ce qu'il a décroché ?
11:08 Est-ce qu'il est moins fort que le top 14 ?
11:10 Oui, et ça fait longtemps.
11:12 Est-ce qu'il devient moins fort que l'URC ?
11:14 La réponse est oui.
11:16 Aujourd'hui, en l'état actuel des choses, la réponse est oui.
11:18 Et donc, il y a
11:20 une reconstruction
11:22 complète à amorcer du côté anglais,
11:24 et je crois que
11:26 je ne sais pas
11:28 dans le détail quelle est la
11:30 relation entre la ligue et la FED,
11:32 par rapport à ce qui se passe en France, d'un point de vue juridique,
11:34 mais de toute façon,
11:36 la société commerciale
11:38 qui gère le rugby professionnel
11:40 doit travailler de concert
11:42 avec la Fédération,
11:44 parce que la Fédération anglaise ne peut pas,
11:46 avec son nombre de licenciés,
11:48 je le répète, avoir un rugby professionnel
11:50 aussi pauvre, parce que ça reste
11:52 le vivier de son équipe nationale.
11:54 Donc tout ça est lié, interconnecté.
11:56 Mais non,
11:58 ça ne changera jamais.
12:00 La Fédération a besoin d'un championnat professionnel
12:02 fort.
12:04 Bien sûr, mais pour l'instant, la règle
12:06 de sélection,
12:08 il faut jouer en Angleterre
12:10 pour être sélectionné,
12:12 elle est quand même contestée en Angleterre,
12:14 parce que les stars s'en vont,
12:16 et ont toujours envie de porter le maillot du 15 de la Rose.
12:18 Donc il peut y avoir un certain affrontement
12:20 sur ce point-là. La première chip est-elle passée
12:22 derrière le Top 14 et l'URC ? C'est la question du débat.
12:24 Quentin Kébenis ?
12:26 Euh...
12:28 Je ne sais pas... Non. Pas encore.
12:30 Non ? Non, je ne pense pas.
12:32 Tu penses que l'URC est toujours derrière
12:34 le championnat anglais ?
12:36 Bah... Oui.
12:38 En tout cas, dans mon esprit, oui.
12:40 Tu vois ? Dans ton esprit.
12:42 Antoine Mazère ?
12:44 Ah oui, ils sont complètement passés derrière l'URC.
12:46 Quand tu vois l'homogénéité de ce championnat qui est devenu
12:48 maintenant l'URC, avec des équipes italiennes
12:50 qui arrivent à rivaliser, avec des équipes
12:52 irlandaises, avec des équipes d'Afrique du Sud
12:54 qui arrivent à vraiment apporter une mixité,
12:56 et surtout, je trouve un championnat qui est
12:58 très télégénique, et un très
13:00 beau produit finalement, et qui est accessible
13:02 là aussi en France à regarder,
13:04 et qui se vaut, avec des équipes
13:06 qui sont prêtes après pour jouer la Coupe d'Europe,
13:08 donc oui, largement, ils sont passés
13:10 un step au-dessus.
13:12 Clément Combes, ton avis ?
13:14 Je nuancerais quand même, derrière le Top 14, ça fait quand même
13:16 quelques bonnes années qu'ils sont derrière le Top 14,
13:18 oui, ça c'est sûr. Maintenant, derrière l'URC,
13:20 je dirais que c'est kiff-kiff.
13:22 L'URC, c'est pas un championnat
13:24 si homogène que ça, c'est un championnat à trois vitesses,
13:26 où il y a trois championnats dans le championnat,
13:28 il y a vraiment les équipes qui se battent
13:30 pour accéder en phase finale, il y a le ventre mou,
13:32 et les équipes qui ne jouent rien
13:34 parce qu'elles n'ont pas le niveau pour jouer quelque chose
13:36 avec notamment les franchises galloises,
13:38 quand on parle des franchises
13:40 italiennes en URC, il y a seul le Benetton,
13:42 Trévis, qui rivalise avec les autres,
13:44 mais ça fait un sur deux.
13:46 Oui, ça fait un sur deux.
13:48 Mais la question que je me pose, c'est
13:50 jusqu'à quel point
13:52 la première chip va couler,
13:54 ou va réussir à se relever ? On sait qu'il n'y a pas
13:56 si longtemps que ça, il y a quelques semaines,
13:58 il y a un membre du Parlement de Gloucester
14:00 qui avait interpellé Richie Sounak,
14:02 le Premier ministre,
14:04 sur les risques et les dangers financiers
14:06 et l'état actuel
14:08 des clubs de rugby anglais. Richie Sounak était allé
14:10 visiter le club de Gloucester,
14:12 il y avait eu toute une opération de communication
14:14 et ça avait parlé d'ailleurs
14:16 de pourquoi pas perfuser
14:18 les clubs de rugby anglais.
14:20 Donc, à voir jusqu'à quel point
14:22 ça va au bout. Et ensuite,
14:24 ça passe derrière l'URC
14:26 un petit peu quand même,
14:28 parce que ça reste la première chip,
14:30 elle est devenue un championnat sans montée descente
14:32 et donc c'est aussi
14:34 un des enjeux qui fait, à mon sens,
14:36 baisser les droits télé au-delà de...
14:38 - C'est un championnat
14:40 qui n'existe pas du tout en France.
14:42 C'est-à-dire qu'on ne voit plus une image
14:44 de première chip,
14:46 il ne se passe plus rien, il n'y a plus aucune communication.
14:48 A l'époque, il y avait des diffuseurs en France,
14:50 là aujourd'hui, c'est quand même extrêmement
14:52 compliqué de pouvoir voir des images
14:54 de première chip d'un championnat qui se déroule
14:56 à
14:58 quelques centaines de kilomètres
15:00 de nous. Donc c'est quand même aussi
15:02 assez révélateur de l'exportation
15:04 décroissante
15:06 de ce championnat.
15:08 - Et surtout, et je nuancer sur l'URC,
15:10 mais l'URC, depuis qu'il y a cette formule avec les clubs
15:12 sud-africains, on voit quand même que d'année en année,
15:14 que ce soit les audiences, que ce soit
15:16 les affluences dans les stades, même si en Afrique
15:18 du Sud, il y a toujours quelques difficultés,
15:20 dès qu'on arrive en phase finale, les demi-finales,
15:22 les finales, ça grandit d'année en année.
15:24 Donc, il va falloir que ça se relève
15:26 vite du côté de la première chip, s'ils ne veulent
15:28 pas qu'il y ait un gap trop important avec les autres
15:30 championnats d'Europe. - C'est intéressant
15:32 ce que tu dis, et ce sera ma dernière question pour toi.
15:34 - Ça fait que deux ans.
15:36 - Et ce sera ma dernière question pour toi,
15:38 Philippe. Clément met en point,
15:40 met sur la table
15:42 un argument intéressant, c'est que ce championnat du
15:44 URC s'est renouvelé
15:46 avec l'arrivée de ces équipes
15:48 sud-africaines. Ça rafraîchit
15:50 vraiment cette compétition
15:52 et ça fait gagner de l'intérêt.
15:54 Toi,
15:56 si tu devais faire une décision
15:58 de crise pour
16:00 faire un changement majeur dans ce
16:02 championnat anglais, est-ce que par exemple,
16:04 il faudrait intégrer
16:06 des équipes de cette deuxième division
16:08 qui n'est plus totalement professionnelle ?
16:10 Est-ce qu'il faut rouvrir les portes à plus de
16:12 dix clubs ?
16:14 Qu'est-ce qu'il faut faire ? Est-ce qu'il faut rafraîchir les équipes ?
16:16 Qu'est-ce que tu pourrais mettre en place
16:18 toi, Philippe ? - Déjà,
16:20 pour moi, il y a trop peu de clubs
16:22 dans cette première division.
16:24 De toute façon, il faut retrouver douze clubs.
16:26 Je pense qu'il faut changer cette règle. De toute façon,
16:28 cette règle n'a pas marché.
16:30 Le but était
16:32 de donner une valeur commerciale
16:34 très élevée à ce championnat
16:36 en jouant sur la spéculation.
16:38 En disant, voilà, un investisseur
16:40 qui veut racheter une franchise,
16:42 ça va valoir
16:44 de plus en plus cher tous les ans
16:46 parce que s'il ne rachète pas cette franchise-là,
16:48 il ne pourra jamais intégrer
16:50 ce championnat. Ce n'est pas comme quelqu'un
16:52 qui arriverait demain en pro des deux en France, qui mettrait
16:54 20 millions sur la table en disant
16:56 "je veux monter en top 14". Là, ce n'est
16:58 pas possible autrement que par une négo
17:00 financière. Donc, c'était ça l'idée initiale.
17:02 À part que ça n'a pas fonctionné.
17:04 Donc, partant de ce principe-là
17:06 et du postulat
17:08 qui est de dire que ça n'a pas
17:10 enrichi la première chip,
17:12 il faut changer la règle, simplement.
17:14 Et revenir à
17:16 cette notion de montée et descente
17:18 qui est culturellement importante aussi
17:20 dans le rugby anglais, retrouver une première
17:22 division homogène et solide
17:24 à 12 clubs et retravailler
17:26 sur cet enjeu
17:28 de formation qui s'est perdu
17:30 en sacrifiant cette deuxième
17:32 division parce que, je le répète,
17:34 quand on voit à quel point
17:36 elle est un laboratoire ici en France,
17:38 on se dit que les Anglais se sont coupés
17:40 de beaucoup de potentiel
17:42 de laboratoire de formation.
17:46 Exactement.
17:48 Je suis tout à fait d'accord avec toi, Philippe.
17:50 Merci d'avoir été avec nous. La chronique
17:52 à retrouvé sur la chaîne YouTube de Sud Radio.
17:54 Vous êtes de plus de 900 000
17:56 abonnés.
17:58 Et on va chercher le million, on est comme ça.
18:00 On va aller chercher le million avant la fin de saison
18:02 de Top 14 et de Pro D2.
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18:14 d'avoir été avec nous. Merci messieurs, bonne fin de soirée.

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