• il y a 8 mois
Un tour du monde d’histoires d’adaptation et de résilience face aux bouleversements climatiques. Des pôles gelés de l'Antarctique et de l'Arctique aux vastes plateaux et pics vertigineux de l'Himalaya, la course est désormais lancée pour comprendre et protéger les zones glacées, qui se réchauffent quatre fois plus vite que le reste de la planète.

Cet épisode montre comment les grands mammifères – phoques, baleines à bosse et ours polaires – ont déjà commencé à modifier leurs comportements pour s’adapter à la disparition de la banquise, et des proies dont ils se nourrissent. Il se met aussi dans les pas d’un chasseur inuit au Groenland, d’un éleveur de yaks tibétain devenu photographe, d’un duo d’explorateurs de glaciers au Népal et d’un groupe d’agriculteurs indiens qui a mis au point un ingénieux système pour stocker en hiver la glace dont leur village du Ladakh aura besoin en été.

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Transcription
00:00 ...
00:21 -A Kouloussouk, la banquise se forme plus tôt
00:24 que dans les autres villages. C'est une chance.
00:28 -Dès qu'on peut, on part chasser dans un endroit sûr,
00:32 près d'ici.
00:33 ...
00:38 -Yustus Outouak est un chasseur tounoumiit.
00:41 Il fait partie des quelques 3 000 tounoumiit
00:44 qui vivent dans l'est du Groenland.
00:46 ...
00:51 ...
00:58 -L'hiver, on chasse avec les chiens.
01:02 ...
01:04 -Yustus part en reconnaissance vérifier l'état de la banquise.
01:08 Le traîneau à chiens est un moyen de déplacement essentiel
01:12 pour les tounoumiit.
01:13 ...
01:16 -C'est une pratique vitale pour notre culture.
01:19 ...
01:21 -Au Groenland, les Autochtones se déplacent en traîneau
01:24 depuis près de 1 000 ans.
01:26 ...
01:30 -Plus vite !
01:31 À droite !
01:32 ...
01:37 -Avec nos chiens, on travaille en équipe.
01:42 ...
01:47 -À droite !
01:48 -À droite !
01:49 ...
01:52 -Je leur consacre beaucoup de temps.
01:55 ...
01:57 Ils ont besoin de moi pour survivre.
01:59 -À gauche !
02:01 -Et j'ai besoin d'eux pour survivre.
02:04 ...
02:06 Particulièrement en hiver, pour la chasse.
02:09 ...
02:11 -Les chiens de traîneau étant indispensables
02:14 aux modes de vie autochtones dans le Grand Nord,
02:17 ils doivent préserver le patrimoine génétique,
02:19 d'où l'interdiction d'importer d'autres races canines
02:23 sur le territoire.
02:24 -À droite !
02:25 -Mais la fonte des glaces menace cette pratique ancestrale.
02:30 ...
02:34 -Le climat se réchauffe
02:36 et la surface de la banquise se réduit chaque année.
02:39 ...
02:40 -À gauche !
02:42 -À gauche !
02:43 ...
02:45 -Je sais par expérience quand la couche de glace est fine.
02:49 Et je vérifie toujours qu'elle est assez solide
02:53 avant de m'y engager.
02:54 ...
02:56 -Plus vite !
02:57 Plus vite !
02:58 ...
03:02 -Je crains que la banquise ne disparaisse entièrement
03:05 de mon vivant.
03:06 ...
03:08 -Stop !
03:09 -À droite !
03:10 ...
03:17 -Partons explorer les contrées les plus extrêmes de notre planète,
03:21 sur tous les continents,
03:24 à la rencontre de ceux qui se trouvent
03:27 aux avant-postes des bouleversements climatiques.
03:30 ...
03:33 Et découvrons comment la science,
03:35 la nature
03:38 et les savoirs ancestraux
03:41 peuvent nous préparer à un avenir
03:44 qui change toujours plus vite.
03:47 ...
03:50 -Baleine en vue !
03:51 -Les royaumes des glaces fondent.
03:54 Ces habitants seront-ils s'adapter ?
03:57 Quel avenir se dessine pour les contrées enneigées
04:01 de notre planète vivante ?
04:05 ...
04:18 La glace recouvre 10 % de la surface de la Terre,
04:22 dont ses deux pôles, depuis des millions d'années.
04:26 Elle influence les courants marins
04:29 et les phénomènes météorologiques qui nous affectent tous.
04:33 ...
04:36 En réfléchissant une grande partie de la chaleur du soleil,
04:40 la glace contribue à maintenir un climat plus frais sur notre planète.
04:44 Sa disparition accélère le réchauffement climatique,
04:47 qui, à son tour, aggrave la fonte des glaces restantes.
04:50 ...
04:51 Cette situation contraint les habitants des terres gelées,
04:55 hommes et animaux, à trouver des solutions ingénieuses.
04:59 ...
05:16 -Les ours polaires sont devenus emblématiques
05:19 du changement climatique.
05:21 Ca fait 25 ans que je travaille dans l'Arctique.
05:25 La banquise disparaît de plus en plus tôt
05:28 et se reforme de plus en plus tard.
05:31 C'est sans précédent.
05:32 Que vont devenir les ours polaires en été ?
05:35 ...
05:37 -En hiver, les ours polaires chassent les phoques sur la banquise.
05:42 En été, ils vivent sur leurs réserves de graisse
05:45 jusqu'au retour de la glace.
05:47 ...
05:49 Mais l'attente s'allonge d'année en année.
05:52 Comment vont-ils survivre ?
05:54 ...
05:57 Le réalisateur Adam Ravitch filme un groupe d'ours
06:01 qui semble avoir trouvé une parade.
06:03 ...
06:12 -A marée basse, l'estuaire de la rivière Seale
06:15 se transforme en immense champ de roche.
06:17 C'est un environnement à première vue très inhospitalier.
06:21 ...
06:25 -Au début, on pensait y trouver des ours dans un état famélique.
06:29 Mais non. Ils étaient en pleine forme.
06:33 ...
06:35 Comment se sont-ils adaptés à ce nouvel environnement ?
06:39 ...
06:43 C'est le grand jour ? -Comme tous les jours.
06:45 -Comme tous les jours, oui.
06:47 ...
06:49 Chaque année, des milliers de belugas convergent
06:52 dans l'estuaire de la rivière Seale.
06:54 Les éléments sont magnifiques.
06:56 ...
07:01 Regardez ! On a un petit curieux.
07:03 ...
07:08 -Les belugas gagnent ces eaux peu profondes
07:10 pour muer et mettre bas.
07:12 ...
07:22 À marée haute, la mer reprend possession de l'estuaire
07:25 ...
07:27 et les belugas s'y engouffrent.
07:29 ...
07:39 Des ours s'installent sur les rochers.
07:41 ...
07:43 -De gros ours affamés à l'affût des belugas.
07:46 ...
07:49 Adam espère les filmer en pleine action.
07:52 ...
08:06 -Je ne savais pas si j'arriverais à être au bon endroit
08:09 au bon moment.
08:10 ...
08:34 -C'est incroyable.
08:35 On a réussi à filmer la scène vue du ciel et vue de la mer.
08:38 ...
08:44 Passée la première semaine, on en a vu de plus en plus.
08:47 ...
08:49 C'est là qu'on a vraiment compris ce qui se passait.
08:52 ...
08:56 On n'avait pas affaire à deux ou trois ours isolés
08:58 qui chassaient les belugas à défaut d'autre chose.
09:01 C'était un vrai travail d'équipe.
09:05 -Dès qu'un ours attrapait un beluga, un autre le rejoignait.
09:08 ...
09:11 -Adam observe une forme de coopération,
09:13 ce qui est inédit chez les ours, habituellement solitaires.
09:17 ...
09:21 -Même s'il y avait des tensions,
09:23 ils finissaient par partager leurs butins.
09:26 A ma connaissance, on n'avait jamais vu
09:28 un tel degré de collaboration et d'interaction sociale
09:31 chez les ours polaires.
09:33 ...
09:35 -La capacité d'adaptation est un avantage certain
09:38 dans un monde en mutation.
09:40 Mais l'environnement de la rivière Seel est unique.
09:43 ...
09:47 C'est le seul endroit au monde
09:48 où les ours polaires ont autant de proies en été
09:51 et des conditions idéales pour les attraper.
09:54 ...
09:58 -Ce champ de rochers est un écosystème unique
10:01 dont les ours ont appris à tirer parti pour chasser le beluga.
10:05 ...
10:09 Cet environnement très spécifique a permis aux ours de prospérer.
10:14 ...
10:16 Mais ils ont dû apprendre à chasser ensemble
10:18 pour survivre ensemble.
10:20 ...
10:29 D'ici 2050, et pour la première fois depuis des millions d'années,
10:33 la banquise de l'océan Arctique pourrait entièrement fondre en été.
10:37 ...
10:39 Au pôle Sud, la menace est encore plus grande.
10:42 ...
10:46 L'Antarctique est une étendue de terre recouverte d'une couche de glace
10:49 de près de 5 km d'épaisseur.
10:52 ...
10:54 Cela représente 90 % de la masse glaciaire terrestre totale.
10:58 ...
11:01 La vie y est très rare.
11:03 ...
11:07 Excepté sur la banquise qui borde ce continent désolé.
11:11 ...
11:21 Vue du ciel, ce n'est qu'une vaste étendue aride.
11:25 Mais si l'on regarde sous la glace, où filtre la lumière,
11:29 des algues se multiplient et forment de véritables prairies.
11:33 ...
11:37 Elles constituent une source de nourriture essentielle pour le krill,
11:40 ce minuscule crustacé.
11:43 ...
11:44 Et forment l'un des premiers maillons
11:46 de presque toutes les chaînes alimentaires de l'Antarctique.
11:49 ...
11:51 Le krill ne survivrait pas à l'hiver sans ces algues.
11:54 ...
11:58 Or, le krill nourrit tout le monde, des poissons jusqu'aux baleines.
12:02 ...
12:05 Jusqu'à présent, le facteur refroidissant de la calotte glaciaire
12:09 ralentissait la fonte de la banquise.
12:12 Mais son recul tout autour du continent
12:14 semble aujourd'hui inexorable.
12:16 ...
12:21 Et sur la péninsule antarctique, plus éloignée du pôle,
12:25 la disparition de la glace est déjà une réalité.
12:28 ...
12:39 -La péninsule antarctique est une zone témoin.
12:41 Tout ce qui s'y passe
12:43 gagnera par la suite le reste du continent.
12:46 ...
12:48 On sent ici l'urgence climatique.
12:51 ...
12:52 Dans cette baie, on entend les plateformes de glace se détacher.
12:56 Avant, c'était un phénomène rare.
12:58 ...
13:03 -La péninsule connaît une hausse de température de 3 degrés
13:06 depuis les années 50.
13:08 Et la mer y est dénuée de banquise trois mois de plus.
13:12 ...
13:17 -L'absence de glace permet aux baleines
13:19 de se nourrir ici plus longtemps.
13:21 ...
13:23 Mais le krill a besoin de la banquise.
13:26 Sur le long terme, la fonte des glaces entraînera
13:29 la raréfaction du krill et, par conséquent, celle des baleines.
13:32 ...
13:38 On étudie les baleines à Bosse
13:40 pour voir comment elles adaptent leur comportement
13:43 au changement de leur environnement.
13:45 ...
13:48 On fait des biopsies et on leur pose des balises sur le dos
13:52 pour suivre et cartographier leur déplacement.
13:54 ...
13:58 Ces appareils sont très pratiques.
14:00 Ils embarquent plusieurs capteurs, une caméra et une radio.
14:03 Ça nous permet de documenter très précisément
14:06 ce que font les baleines et de les filmer en même temps.
14:09 ...
14:13 -Le plus dur, c'est de les mettre en place.
14:16 ...
14:20 -C'est une perche en fibre de carbone très légère,
14:23 mais avec une balise de 2 kg accrochée au bout,
14:25 c'est pas facile à manier.
14:27 ...
14:30 On s'approche au plus près des baleines.
14:33 L'adrénaline monte, on a les mains gelées,
14:35 on y voit à peine, on crie des ordres au barreur.
14:38 Non !
14:39 ...
14:41 Baleines en vue !
14:43 ...
14:46 Encore un peu !
14:47 ...
14:49 C'est bon.
14:50 ...
14:52 Du premier coup.
14:53 ...
14:57 -Pour les prélèvements, on tire une flèche spéciale
15:00 sur le dos de la baleine.
15:01 Ça ne lui fait pas mal, elle ne saigne même pas.
15:04 La biopsie permet de déterminer le sexe de l'animal,
15:07 de connaître son état de santé et, si c'est une femelle,
15:10 de savoir si elle est gestante.
15:12 ...
15:13 -Steph s'occupe de la balise, moi, de la biopsie.
15:15 On filme tout.
15:17 J'ai une GoPro sur la tête et lui, il en a une sur la poitrine.
15:20 Dans l'ordre, ça donne.
15:21 Il pose la balise, je tire ma flèche, la baleine s'en va.
15:25 Et on recommence.
15:27 ...
15:29 -Raté ! -Pas grave.
15:31 ...
15:34 -Elle est encore là.
15:35 -Avance, Ryan. Allez, allez.
15:37 ...
15:40 ...
15:44 -Ça, c'est un beau prélèvement.
15:46 -C'est un privilège d'approcher les baleines d'aussi près.
15:50 J'adore ces moments.
15:51 ...
15:54 -Oh là là !
15:56 Bonjour, Claudia.
15:58 Je crois que j'ai deviné son prénom.
16:02 Elle s'est approchée quand j'ai dit "Claudia".
16:05 Oh là là !
16:09 Coucou.
16:10 C'est incroyable.
16:14 J'ai regardé une baleine dans les yeux.
16:20 Peu de gens peuvent en dire autant.
16:22 C'était magique, on sent une vraie connexion.
16:25 Elle nous regarde, c'est sûr.
16:28 -Quand la baleine s'approche du bateau,
16:33 on prend conscience de sa taille colossale,
16:36 de sa force et de son agilité.
16:38 ...
16:41 J'ai vu sa bosse.
16:42 ...
16:46 Bon.
16:47 Je tire ou pas ?
16:48 -Ouais, vas-y.
16:49 ...
16:53 -Oh, bon sang !
16:55 C'est dingue !
16:56 ...
17:02 Je vais retirer la flèche.
17:05 Elle est beaucoup trop près.
17:06 ...
17:08 Je voudrais pas lui faire mal.
17:10 ...
17:15 -La vache !
17:16 Attention.
17:17 ...
17:19 -Claudia, qu'est-ce que tu fabriques ?
17:21 Elle nous montre que la balise s'est détachée.
17:23 Regarde, elle fait le clown.
17:26 ...
17:30 -Ils retenteront leur chance avec Claudia un autre jour.
17:34 Et comme ils se mettent à neiger,
17:36 l'équipe préfère se mettre au chaud
17:38 et analyser les informations des balises posées avec succès.
17:41 ...
17:42 -Presque 2 minutes 30 avant le premier plongeon.
17:45 -Oui, à près de 400 m, en plus, non ?
17:47 -Ouais, 400 m.
17:48 -Dès qu'on a posé la balise, elle a plongé à 400 m ?
17:51 -Oui.
17:52 En piqué.
17:53 ...
17:54 On a vu une baleine descendre à 400 m de profondeur
17:58 et remonter d'une traite à la surface.
18:01 ...
18:03 Elles ont une bonne capacité d'adaptation,
18:05 ce qui va être un avantage
18:06 avec l'accélération des changements environnementaux.
18:09 -Une question demeure.
18:11 Que feront les baleines face à la fonte de la banquise
18:14 et à la raréfaction du krill ?
18:16 ...
18:17 -Les baleines à bosse s'adapteront probablement.
18:20 Elles en sont capables.
18:22 Mais elles cesseront peut-être d'aller en Antarctique
18:24 si elles n'y trouvent plus de nourriture.
18:27 ...
18:29 -D'après les scientifiques, c'est l'ensemble de l'Antarctique
18:32 qui commence à ressentir les effets du réchauffement.
18:35 Mais le continent est si vaste
18:37 qu'il est encore temps d'agir pour essayer de limiter les dégâts.
18:41 ...
18:46 99 % de la masse glaciaire terrestre
18:49 se trouve concentrée aux deux pôles géographiques.
18:52 ...
18:54 Mais il existe un troisième pôle glaciaire.
18:57 ...
19:02 L'Himalaya.
19:03 Le sommet d'une chaîne de montagne
19:05 qui s'étire sur 3 500 km
19:08 et qui traverse huit pays.
19:10 ...
19:13 Bien que ces glaciers himalayens
19:15 représentent moins d'un pour cent de la masse glaciaire terrestre,
19:18 ils ont un impact considérable sur la vie des habitants de la région.
19:22 ...
19:26 Dix des plus grands fleuves d'Asie prennent leur source dans ces montagnes.
19:30 Ils approvisionnent en eau plus d'un milliard de personnes.
19:33 ...
19:37 Mais les deux tiers de ces glaciers
19:39 pourraient avoir disparu d'ici la fin du siècle.
19:42 ...
19:55 -Le paysage a beaucoup changé depuis mon enfance.
20:00 Avant, on avait beaucoup de neige l'hiver.
20:02 Mais depuis 10 ou 15 ans, on n'en a plus du tout.
20:05 Les hivers sont très secs.
20:06 Les étés sont devenus très pluvieux et très longs,
20:10 ce qui est vraiment inhabituel.
20:12 ...
20:16 -Ang Temba est guide de montagne dans l'Everest népalais.
20:20 Avec le glaciologue Jason Gully,
20:22 ils entreprennent un trek de trois semaines au coeur de l'Everest.
20:26 ...
20:30 Jason veut voir si les plus hauts glaciers du monde
20:32 fondent à la même vitesse que ceux d'Epaule.
20:35 ...
20:37 -On a un temps superbe. Je pensais qu'il ferait plus froid.
20:40 -Oui, on est fin novembre.
20:43 Il devrait y avoir de la neige.
20:46 Mais les températures n'arrêtent pas de monter.
20:49 ...
20:50 -Jason étudie les glaciers de cette région reculée
20:53 depuis près de 20 ans.
20:54 ...
20:57 L'expertise d'Ang Temba remonte à encore plus loin.
21:00 -J'ai 56 ans.
21:03 Ca fait 35 ans que je parcours ces montagnes
21:05 et j'ai vu la région se transformer.
21:07 ...
21:10 -Dans des lieux aussi difficiles d'accès que l'Everest,
21:13 les données scientifiques ont quelques décennies, tout au plus.
21:16 Des personnes comme Ang Temba et ses proches,
21:19 qui vivent ici depuis 60, 70, voire 80 ans,
21:22 sont de véritables mines d'information pour nous.
21:26 ...
21:28 Cette expédition est l'occasion de jeter un pont
21:30 entre les connaissances autochtones et scientifiques.
21:33 On va en apprendre plus sur les conséquences locales
21:36 du changement climatique.
21:37 Je vais pouvoir enrichir mes observations
21:40 avec les témoignages des personnes qui habitent ici.
21:43 ...
21:47 Il neige beaucoup moins en hiver.
21:50 Or, la neige permet de garder l'humidité dans le sol.
21:53 Sans elle, la terre s'assèche, l'herbe aussi,
21:57 et les éleveurs de yaks doivent monter toujours plus haut
22:01 pour faire pêtre leurs animaux.
22:03 -Nous allons chez mon oncle et ma tante.
22:06 Mon oncle vit à Pongboche.
22:08 C'est l'un des plus anciens éleveurs de yaks de la vallée.
22:12 Il fait ça depuis toujours.
22:15 Bonjour, ma tante !
22:17 Bonjour, mon oncle !
22:19 Ah, là, voilà ! Ca va ?
22:21 -Bonjour, rentrez. -D'accord.
22:23 -Merci.
22:24 -Combien de yaks avez-vous ?
22:27 -D'habitude, il en a entre 15 et 20.
22:31 Mais il y a eu des naissances, cette année.
22:34 -Il y a beaucoup de petits ?
22:36 -Yakpi maliwe ! Yakpi maliwe !
22:39 -Yakpi, yakpi !
22:41 -Cinq naissances.
22:43 -Cinq ? -Oui.
22:44 ...
22:51 -Si personne ne les achète, il les gardera.
22:54 Mais il y a beaucoup de loups et de panthères des neiges
22:58 dans les environs.
22:59 Les jeunes yaks sont des proies faciles.
23:02 Il ne sait pas combien de temps il les gardera en vie.
23:06 Musique douce
23:08 -Les acheteurs de veaux de yaks sont rares
23:10 parce que les élever devient trop difficile.
23:13 Avec la hausse des températures,
23:16 les éleveurs doivent monter toujours plus haut dans les montagnes,
23:20 là où vivent de grands prédateurs, comme la panthère des neiges.
23:24 ...
23:30 Sur l'autre versant de la montagne, sur le plateau tibétain,
23:34 un ancien éleveur de yaks
23:36 cherche à approcher au plus près ce dangereux félin.
23:39 Le réchauffement du climat augmente ses chances d'y parvenir.
23:43 ...
23:53 -Quand j'étais petit,
23:56 on vivait de l'élevage de yaks et de moutons.
23:59 C'est moi qui allais les faire paître dans la montagne.
24:03 ...
24:12 -Aujourd'hui, Targier n'élève plus de yaks.
24:15 Il gagne sa vie en tant que photographe.
24:18 Et à 9 ans, sa fille suit ses traces avec enthousiasme.
24:22 ...
24:26 -Quand j'avais 6 ans,
24:29 mon père m'a appris à prendre des photos.
24:32 ...
24:38 -Targier et Kandro se sont spécialisés
24:41 dans les paysages et la faune sauvage du plateau tibétain.
24:44 ...
24:46 -Il y a tellement d'animaux sauvages à observer.
24:49 C'est magnifique.
24:51 ...
24:55 -Les espèces les plus rares font les clichés les plus précieux.
24:58 ...
25:01 Mais le Graal serait d'immortaliser l'insaisissable panthère des neiges.
25:06 -Quand j'ai commencé la photographie,
25:10 les gens d'ici ont essayé de m'en dissuader.
25:14 On me disait que je ne pourrais jamais en vivre.
25:18 ...
25:20 -Mais la décision de Targier s'est avérée payante.
25:24 La réduction de l'enneigement
25:26 facilite l'accès aux altitudes au Ville à Panthère des Neiges.
25:30 ...
25:32 -Quand j'y pense, beaucoup de choses ont changé
25:35 depuis que je suis petit.
25:37 Par exemple, il y avait un grand glacier
25:40 au-dessus de notre maison en hiver.
25:43 Le climat a changé.
25:47 ...
25:50 -Targier et Kandro se rendent dans les montagnes
25:53 au-dessus d'une ferme
25:54 où des panthères des neiges ont été récemment aperçus.
25:57 ...
26:06 -J'aime passer du temps avec mon père.
26:09 J'aime, quand on part ensemble dans la montagne,
26:13 prendre en photo les mêmes animaux que lui.
26:16 ...
26:19 -Dans un premier temps, il faut confirmer les rumeurs.
26:22 ...
26:24 Targier installe un piège photographique
26:27 dans les montagnes surplombant la ferme.
26:29 ...
26:38 -Mon père aime beaucoup la panthère des neiges.
26:45 Moi aussi, mais mon animal préféré, c'est le paon.
26:50 Et en deuxième, c'est la panthère des neiges.
26:54 -A ton avis,
26:58 on a une photo de panthère ou pas ?
27:01 -Je crois pas. -Ah bon ?
27:03 -Ce serait super.
27:05 -Les images confirment la présence du félin dans les parages.
27:10 -Ouah !
27:12 Ouah !
27:14 Ouais !
27:16 ...
27:25 -En progressant vers les cimes enneigées,
27:28 des carcasses de yak
27:29 rappellent les risques que prennent ces animaux
27:32 en s'aventurant toujours plus haut pour se nourrir.
27:35 -Qu'est-ce qui l'a tué ?
27:37 -C'est une panthère des neiges qui a fait ça.
27:40 ...
27:44 -Ils sont donc sur la bonne piste.
27:46 -Tu vois la blessure au cou ?
27:49 Les panthères sautent à la gorge de leur proie
27:51 pour les étouffer, alors que les loups attaquent par derrière.
27:55 ...
28:07 -Plus haut, des empreintes confirment qu'ils touchent au but.
28:11 ...
28:20 -Je vois quelque chose. -Où ça ?
28:22 -Là-bas.
28:24 ...
28:30 -Là-bas ? -Oui.
28:32 ...
28:41 -C'est une vision rare.
28:43 ...
28:46 Avec son épais pelage,
28:48 la panthère des neiges résiste aux froids les plus intenses.
28:52 ...
28:55 Elle s'adaptera à un climat plus doux.
28:57 Mais sera-t-elle s'accommoder de la présence humaine
29:00 qui s'en suivra ?
29:02 ...
29:05 -On ne sait pas ce que nous réserve l'avenir.
29:10 ...
29:15 Mais je veux continuer à protéger les animaux qui vivent ici
29:18 et leur habitat.
29:20 ...
29:28 -Sensibilisée au changement climatique
29:30 à travers la photographie, voilà comment Targier
29:33 montre sa reconnaissance envers la Terre qu'il aime.
29:36 ...
29:45 Au Népal,
29:47 Aang et Jason entament leur onzième jour de trek.
29:50 À 4 000 m d'altitude, l'air se fait rare
29:54 et chaque pas puise dans leur réserve.
29:56 ...
29:59 Mais il leur reste 1 000 m à gravir
30:02 pour atteindre le site du glacier du Lotse.
30:04 ...
30:08 -Les glaciers de l'Everest sont recouverts
30:11 d'une couche de débris rocheux
30:12 pouvant atteindre 3 m d'épaisseur.
30:15 Elle joue un rôle isolant et retarde la fonte de la glace en dessous.
30:18 -En théorie, ce glacier de haute montagne
30:22 devrait garder une température constante.
30:25 Pour le vérifier, Jason va s'aventurer au cœur même de la glace.
30:29 Très vite, les signes sont peu rassurants.
30:33 ...
30:36 De petits lacs de glace fondue se sont formés dans les dépressions.
30:39 ...
30:42 -Parfois, ces lacs se vident dans la nuit
30:44 et laissent un trou béant,
30:46 donnant sur un réseau de cavités glaciaires.
30:49 ...
30:51 Je vais chercher un moyen d'entrer.
30:54 ...
30:55 -Hang est un expert à la surface,
30:58 mais il n'a jamais exploré l'intérieur d'un glacier.
31:02 -Je vais essayer là. -Il y en a un autre, plus bas.
31:05 ...
31:07 -Oh !
31:09 ...
31:15 C'est pas mal. -Ah oui ? Vous pouvez passer ?
31:18 ...
31:23 -Oh !
31:25 ...
31:26 -Je peux venir ? -Oui.
31:28 Attention, c'est très glissant.
31:31 ...
31:33 -Ah oui, en effet.
31:34 -OK.
31:35 -C'est bon ? -Oui.
31:37 -Parfait.
31:38 -La première fois qu'on entre dans un glacier,
31:41 on se pose mille questions,
31:43 à commencer par "Est-ce que je vais mourir ?"
31:45 Il n'y a plus de lumière, là-bas.
31:48 -Oh, incroyable !
31:49 -C'est un signe que le plafond est très fin.
31:52 Il va falloir avancer prudemment
31:54 et s'assurer qu'il n'y a pas de risque d'effondrement.
31:57 ...
31:59 Le sol est couvert de poussière,
32:02 mais en y regardant de plus près, on voit une fissure.
32:05 -Ah oui.
32:06 -Et une grosse crevasse, juste ici.
32:08 On ne distingue pas bien l'aspect de la glace.
32:11 ...
32:13 Ce rocher ne bougera pas.
32:15 On peut s'appuyer dessus pour sauter jusqu'ici,
32:18 où la glace est très stable.
32:20 ...
32:22 -Oh, c'est profond.
32:24 -Oui, il vaut mieux éviter de tomber.
32:27 -Je peux sauter ? -Oui, allez-y.
32:30 -Wouh ! -Ca va ?
32:31 -Oui, merci.
32:32 -Une fois, le plafond s'est effondré,
32:34 une autre fois, les parois me sont tombées dessus,
32:37 je suis tombé dans l'eau et j'ai dû nager.
32:39 Il m'est arrivé toutes sortes de mésaventures dans les glaciers.
32:43 C'est bon ? Faites attention.
32:45 En près de 20 ans d'exploration,
32:47 on a accumulé beaucoup d'informations sur les glaciers.
32:50 ...
32:52 Ca, c'est un faux sol.
32:54 La glace fondue a coulé jusqu'ici
32:56 avant de geler à nouveau en couche très fine.
32:59 Elle est ici recouverte de débris.
33:03 Je vais longer la paroi de gauche jusqu'au bout
33:06 pour jeter un oeil à l'autre bassin.
33:10 Ne mettez surtout pas les pieds de ce côté.
33:13 -D'accord, j'attends ici. Dites-moi quand je peux vous rejoindre.
33:16 -Oui.
33:18 ...
33:20 -Hang, vous pouvez venir.
33:23 ...
33:26 Tout va bien ?
33:27 -Ca va un peu effrayant. -Oui.
33:30 -C'est de la glace, là.
33:32 ...
33:33 Voilà. -C'est incroyable.
33:35 ...
33:37 -Il y avait un lac ici.
33:40 En se vidant, il a creusé cette très longue galerie.
33:44 -Il contemple le lias séché du lac qui a façonné, en se déversant,
33:48 le passage par lequel ils sont arrivés.
33:50 -C'est incroyable. C'est la première fois que je vois ça.
33:54 -Mais les parois sont instables.
33:58 -Toutes les fissures qu'on voit dans la glace,
34:00 c'est la grotte qui s'affaisse.
34:02 -Elle finira par s'effondrer un jour ou l'autre, alors.
34:06 -Jason comprend mieux pourquoi les glaciers fondent aussi vite.
34:10 Les mars d'eau chauffés par le soleil creusent des galeries instables
34:14 sous la couche isolante de débris rocheux.
34:16 ...
34:19 -Tenez. Ca va ? -Parfait.
34:21 -Ce réseau souterrain de lacs et de cavités
34:25 transforme les glaciers en véritables gruyères.
34:28 ...
34:30 Les glaciers sont littéralement dévorés de l'intérieur
34:34 et perdent 45 cm de surface chaque année,
34:38 ce qui est énorme.
34:40 ...
34:48 Ce travail peut être assez déprimant,
34:50 parce qu'on assiste à la mort des glaciers,
34:53 mais il est très utile, parce que les données recueillies
34:56 nous permettent de faire des projections
34:58 sur les autres glaciers dans le monde
35:00 et d'informer les populations locales de ce qui pourrait les attendre.
35:04 ...
35:13 -Dans certaines régions, le temps des glaciers est déjà compté.
35:17 ...
35:25 Situé dans la zone d'ombre pluviométrique
35:27 des montagnes qui le dominent,
35:29 le Ladakh est un désert en haute altitude.
35:32 ...
35:34 Avec des précipitations annuelles de 80 mm,
35:37 le climat y est aussi sec qu'au Sahara.
35:39 ...
35:42 Pendant des siècles, les habitants de villages comme Kouloum
35:46 ont vécu en irriguant leur culture
35:48 avec l'eau de fonte des glaciers en été.
35:50 ...
35:54 -Mes parents sont nés ici et leurs parents aussi.
35:58 ...
36:02 Moi aussi, je suis né ici, mais à l'époque, il y avait encore de l'eau.
36:06 On cultivait des pommes de terre,
36:10 des petits pois, du blé.
36:12 ...
36:16 -À cause du recul des glaciers,
36:18 il n'y a plus assez d'eau pour faire pousser de la nourriture.
36:21 ...
36:26 Alors, les gens sont partis.
36:29 Les uns après les autres.
36:33 ...
36:35 C'est devenu un village fantôme.
36:38 ...
36:46 ...
36:50 -Les habitants du Ladakh sont confrontés à une crise de l'eau
36:53 à cause de la disparition progressive des glaciers.
36:56 ...
36:59 -Avant, il y avait des glaciers près du village.
37:02 ...
37:04 Maintenant, on n'en voit même plus au loin.
37:06 Ca doit faire 10 ans qu'ils ont disparu du paysage.
37:09 ...
37:11 -Le village de Moroub connaît son premier véritable hiver
37:14 depuis des années,
37:15 mais quelques centimètres de neige
37:17 ne compensent pas la perte d'un glacier.
37:20 -La neige que vous voyez là
37:22 aura fondu à la fin du mois de février.
37:24 -Or, le village a besoin d'eau en mai,
37:28 au début de la saison agricole.
37:30 ...
37:32 -L'année dernière, on s'en est sortis,
37:35 mais le manque d'eau était critique.
37:38 Les gens se disputaient pour savoir qui avait le plus besoin d'eau.
37:43 Ca a été très compliqué.
37:46 ...
37:49 -Cette année, Moroub et ses amis ont décidé d'y remédier.
37:53 -Tu as le kérosène ? Ca suffira pour le réchaud.
37:57 ...
38:01 -Ils profitent de l'hiver pour stocker de la glace
38:04 dans les montagnes qui surplombent le village,
38:07 en prévision de l'été.
38:08 -C'est dur de marcher dans la neige.
38:10 Oui, j'arrête pas de glisser.
38:12 ...
38:14 -Ils construisent un glacier artificiel baptisé Stupa de glace.
38:18 En référence au sanctuaire bouddhiste de forme conique.
38:22 ...
38:26 L'idée émane d'un ingénieur Ladaki
38:28 qui encourage tous les villages à bâtir leur propre stupa de glace.
38:32 L'eau est acheminée par des tuyaux depuis les hauteurs des montagnes.
38:37 ...
38:40 -Avec la gravité, l'eau arrive très vite ici.
38:43 A la base du stupa, le tuyau est coudé
38:46 pour faire monter l'eau jusqu'au sommet.
38:48 Et tout en haut, on a installé un arroseur.
38:51 En retombant en fines gouttes, l'eau gèle rapidement.
38:56 ...
39:00 -Chaque jour, les cinq hommes viennent entasser des branchages
39:03 pour élargir le stupa.
39:05 ...
39:07 -On étoffe la structure avec des branches qui gèlent dans la nuit.
39:12 Ca fait office de ciment.
39:15 Les quatre premiers mètres qui forment la base sont très importants.
39:19 Si la base est solide, le stupa tiendra debout,
39:23 quelle que soit la quantité de glace.
39:26 ...
39:28 -Pour protéger leurs réserves de glace des rayons du soleil,
39:31 ils ont bâti le stupa dans une vallée étroite et encaissée.
39:34 ...
39:40 Les nuits sont rudes.
39:43 Les températures peuvent descendre à -35 degrés.
39:46 ...
39:49 -Les tuyaux gèlent environ 15 minutes
39:55 après le coucher du soleil.
39:57 ...
40:00 ...
40:04 -La glace bouge. Arrête, tu l'envoies vers moi.
40:07 -Le plus gros problème, c'est le tuyau à l'intérieur du stupa.
40:11 On ne peut pas le démonter.
40:14 ...
40:17 Alors, on allume le réchaud,
40:21 on fait bouillir de l'eau dans une cocotte minute
40:26 et on dirige le jet de vapeur à l'intérieur du tuyau.
40:30 Ca permet de faire fondre la glace.
40:34 -Il est 2h du matin,
40:37 et les hommes sont toujours au travail.
40:40 -Il nous faut une plus grosse cocotte.
40:43 -Je vais vider un peu d'eau.
40:45 -Tiens, réessaie.
40:47 -Là, ça va marcher.
40:48 On l'a débloqué vers 2 ou 3h du matin.
40:51 ...
40:57 -Après 3 mois de nuit blanche et de dur labeur,
41:00 le stupa s'élève désormais à plus de 30 m de haut.
41:03 ...
41:05 On ignore combien d'eau il contient exactement,
41:08 mais chaque goutte comptera
41:10 quand la sécheresse frappera l'été prochain.
41:12 ...
41:15 -J'espère qu'il tiendra jusqu'en juin
41:17 pour alimenter en eau le village.
41:20 ...
41:23 -Cette victoire mérite d'être fêtée dignement,
41:26 avec une dernière et périlleuse ascension.
41:30 ...
41:32 -Je ne suis pas très rassuré.
41:36 Un faux pas, et c'est la catastrophe.
41:39 ...
41:43 Mais une fois qu'on arrive au sommet,
41:45 on se dit que ça valait le coup.
41:48 Ne reste pas là, tu vas tout casser.
41:50 ...
42:01 -Je le trouve très beau.
42:04 ...
42:09 Quand je vois le stupa,
42:10 je suis fier du travail qu'on a accompli tous ensemble.
42:14 ...
42:16 Au début, on nous disait
42:19 "Vous n'y arriverez jamais."
42:21 ...
42:23 Maintenant, on nous dit "Il est immense, comment vous avez fait ?"
42:27 Et je réponds "L'année prochaine, vous aussi vous en ferez un."
42:31 ...
42:42 -Il faudrait des centaines de glaciers artificiels
42:45 pour remplacer les réserves naturelles de glace
42:48 que le Ladakh a déjà perdu.
42:50 ...
42:52 Mais à l'échelle de la planète,
42:54 la fonte des glaces n'est pas inéluctable.
42:56 ...
42:58 Nous avons encore le temps de sauver une partie de nos royaumes immaculés.
43:02 ...
43:04 ...

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