• l’année dernière
Avec Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations de France


Retrouvez Muriel Reus, tous les dimanches à 8h10 pour sa chronique "La force de l'engagement" sur Sud Radio.

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##LA_FORCE_DE_L_ENGAGEMENT-2024-04-14##

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Transcription
00:00AGP, Association d'Assurés Engagés et Responsables présente
00:05Sud Radio, le grand matin week-end, la force de l'engagement, Muriel Reus.
00:10Alors, la France va-t-elle inscrire le consentement dans notre droit pénal ?
00:15Alors que nous venons de marquer l'histoire des femmes en inscrivant l'avortement dans notre Constitution,
00:20rendant ce droit inaliénable, la question du consentement se trouve aujourd'hui au cœur du débat public.
00:25Le 8 mars, en marge du scellement du droit à l'avortement, le Président de la République a déclaré
00:30qu'il allait inscrire dans le droit français la notion de consentement.
00:34Depuis 1980, notre Code pénal définit le viol en termes de violence, contrainte, menace ou surprise.
00:40Cette définition laisse dans l'ombre les états de sidération psychique et de dissociation traumatique
00:45qui révèlent les limites de notre législation actuelle.
00:48Une définition qui ne tient pas compte des situations où les victimes paralysées par la peur
00:52ou écrasées par la domination ne peuvent résister à leur agresseur,
00:55qui omet les abus de pouvoir, les situations de précarité et les rapports de domination
00:59qui contraignent les victimes dans un silence forcé.
01:02Alors, comment juger ces crimes et rendre justice aux 90% de victimes de viols
01:06qui n'ont pas crié, ne se sont pas débattues, n'ont pas fui, de celles qui sont devenues étrangères à elles-mêmes ?
01:12Comment prouver les contraintes psychologiques, les menaces verbales ?
01:15Il est temps de reconnaître que l'absence de résistance ne constitue pas un consentement
01:19et que céder sous la contrainte n'est pas synonyme d'acceptation.
01:22La loi actuelle, en exigeant des preuves de violences, contraintes, menaces ou surprises pour caractériser un viol,
01:28suggère implicitement une présomption de consentement chez la victime
01:32et creuse le vide juridique des viols commis sans coercition.
01:35En Suède, l'obligation de consentement a non seulement augmenté la réponse pénale de 75%,
01:40mais a également renversé le fardeau de la preuve en plaçant la responsabilité sous l'auteur de l'acte,
01:45lui demandant de s'assurer du consentement de sa partenaire.
01:48La vertu pédagogique de cette loi est indéniable.
01:51En inscrivant le consentement dans le droit pénal, nous envoyons un message clair.
01:55La loi n'a pas seulement pour but de punir, ce qu'elle ne fait d'ailleurs pas toujours et pas souvent,
01:5994% des plaintes pour viol sont classées sans suite,
02:02mais son rôle est tout de suite d'éduquer et de guider la société vers une compréhension plus profonde du respect.
02:07Souligner que toute relation sexuelle requiert l'accord libre et éclairé des deux partenaires
02:12est un pas essentiel pour la transformation des mentalités et du respect dans toutes nos interactions.
02:17La convention d'Istanbul ratifiée par la France en 2014 définit clairement le viol
02:22comme tout acte sexuel sans consentement volontaire et éclairé.
02:26Cette convention nous oblige, comme elle oblige les travaux en cours
02:29de la délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale et du Sénat
02:32qui préparent le terrain pour cette réforme cruciale.
02:35La véritable question est donc désormais de déterminer le moment
02:38de cette inscription du consentement dans notre droit pénal.
02:41Ce n'est plus une question de si ou de oui, mais une question de quand.
02:45Madame la Ministre, bonjour.
02:47Le 8 mars, en marge de la cérémonie de scellement de la loi
02:51constitutionnalisant l'avortement, le Président de la République a déclaré
02:54qu'il allait inscrire dans le droit français la notion de consentement.
02:58Cette décision marque un changement significatif par rapport à la position initiale de la France
03:03au début de l'année sur la définition pour une commune proposée par l'Union européenne.
03:08Comment expliquez-vous ce revirement et à titre personnel
03:11quelle est votre position sur l'intégration du consentement dans notre droit pénal ?
03:15Alors déjà, vous l'avez extrêmement bien décrit dans votre éditorial
03:19et merci de l'avoir fait avec ce niveau-là de précision et de clarté
03:23parce que ce n'est pas toujours le cas sur ces sujets.
03:26Je pense qu'il y a deux choses.
03:27Il y avait une proposition en effet de directive au sein du Parlement européen
03:31et nous on a une position qui est une position de principe
03:33qui est de dire que notre droit pénal n'a pas à être défini par des règles européennes.
03:37Et je crois que ça c'est important, c'est un enjeu de clarté.
03:39C'est d'abord un débat national qui doit pouvoir exister.
03:41Ce n'est donc pas une opposition sur le fond.
03:43C'était vraiment une position de principe que ce soit sur cette question-là ou sur une autre
03:47qui aurait ensuite impacté notre droit pénal.
03:49Oui, mais la Convention d'Istanbul le réclame et le demande.
03:51Oui, mais ça c'est autre chose.
03:53Je pense que c'est un autre registre.
03:55Et puis il y a surtout concrètement
03:57qu'est-ce que changer notre droit pénal permettrait ?
03:59Et c'est ce que vous avez dit, ça permettrait deux choses
04:02et c'est pour ça que moi j'y suis extrêmement favorable
04:05et j'ai eu l'occasion d'en échanger avec le président de la République.
04:07Ça permet de mieux définir, de mieux caractériser ce qu'est le viol
04:12et donc de permettre, je l'espère demain,
04:14d'avoir aussi des taux de condamnation qui soient plus importants
04:17parce que je crois qu'on a un droit qui est aujourd'hui protecteur
04:21avec les quatre critères que vous avez rappelés
04:23mais on a un certain nombre de situations
04:25qui ne sont pas caractérisées par ces quatre critères.
04:28Pourquoi ?
04:29Parce qu'il y a une réalité assez terrible
04:31qu'on n'a pas du tout envie de regarder en face.
04:33C'est que le viol, on a une espèce d'image
04:36de dire que si demain, l'une de nous, une de nos sœurs,
04:40de nos mères, de nos filles,
04:42venait à vivre cette chose absolument terrifiante
04:44qui est une agression sexuelle, au pire un viol,
04:46ce serait forcément par un inconnu.
04:48Ce serait, je ne sais pas, dans une petite boîte,
04:51dans un parking, dans une ruelle mal éclairée.
04:54En fait, ce n'est pas le cas.
04:56Si un jour cette chose absolument terrifiante nous arrive,
04:58nous connaîtrons notre agresseur.
05:00Neuf victimes sur dix connaissent leur agresseur.
05:02Et personne n'a envie de regarder cette réalité en face.
05:04Personne n'a envie de se dire que si un jour elle est violée,
05:07que si un jour nos enfants, que si un jour nos mères,
05:09nos amis, nos collègues,
05:11ça veut dire que ce sera peut-être un parent,
05:13un ami ou un collègue.
05:15Et donc ça veut dire qu'il faut changer profondément
05:18les représentations qu'on a du viol
05:20pour mieux protéger les victimes,
05:21pour mieux préparer la société.
05:23Et donc ça veut dire aussi
05:25que si c'est quelqu'un que vous connaissez,
05:27si c'est un agresseur que vous connaissez,
05:29on ne peut pas continuer à entendre dans des plaidoiries
05:31comme on l'entend.
05:32Elle ne s'est pas débattue.
05:34Elle n'a pas crié.
05:35Elle n'a pas dit non.
05:36Parce qu'il y a tellement de circonstances
05:38dans lesquelles vous n'êtes pas en capacité,
05:40tout simplement, de dire non.
05:41Donc c'est ça, la première chose que ça permettrait,
05:43le consentement, c'est de mieux caractériser
05:45ce qu'est le viol, de mieux le définir.
05:47Et donc, la deuxième des choses,
05:49c'est que ça permettrait sans doute
05:51de mieux éduquer nos enfants.
05:53Sur ce que veut dire, justement, le consentement.
05:55Et sur le fait que dès le plus jeune âge...
05:57La vertu pédagogique de la loi, oui.
05:58Oui, la vertu pédagogique de la loi, exactement.
06:00Ça veut dire que dès le plus jeune âge,
06:02on doit pouvoir éduquer nos enfants,
06:04nos petites filles, comme nos petits garçons,
06:06dans une culture qui est une culture du respect.
06:08C'est ni plus ni moins que ça, le consentement.
06:10Vérifier, veiller au fait que son partenaire,
06:13sa partenaire, que ce soit pour un soir,
06:15pour un quart d'heure ou pour la vie,
06:17est consentant.
06:18Et que ce soit fait de manière libre et éclairée.
06:20Et donc, c'est vraiment une nouvelle éducation
06:23qu'on doit pouvoir faire prévaloir, tout simplement.
06:26Donc moi, j'y suis extrêmement favorable.
06:28Je crois qu'il est temps.
06:29Je l'espère le plus tôt possible.
06:31Le président de la République souhaite
06:33que ça puisse être le cas.
06:35Il a eu l'occasion, en effet, de le dire.
06:38Et je crois que ce sera un signal extrêmement fort
06:41que notre pays enverrait
06:43à l'égard des femmes qui ont été victimes,
06:45qui pourraient l'être demain.
06:47Et vraiment, changer aussi les représentations,
06:50encore une fois, qu'on a d'un viol.
06:52Pas pour dire que tous les hommes en puissance
06:54sont des prédateurs.
06:55Pas pour tomber dans cet excès qui serait
06:57absolument insupportable lui aussi.
06:59Mais pour vraiment mieux éduquer,
07:01mieux prévenir, mieux informer
07:04et encore une fois garantir que la parole des femmes
07:07soit là encore beaucoup mieux respectée et appréhendée.
07:11On sait que tous les hommes ne sont pas des prédateurs.
07:13Mais ce qu'on sait, c'est que 96% des auteurs de violences
07:15sont des hommes.
07:16Et vous disiez l'éducation.
07:17Donc l'éducation, c'est extrêmement important.
07:19On sait qu'on a des difficultés d'application
07:21des programmes à la vie sexuelle
07:23et à la vie affective dans l'école.
07:25Est-ce que vous, vous allez intervenir là-dessus ?
07:26Oui, j'interviens.
07:27On est en train d'y travailler avec Nicole Belloubet,
07:29qui est la ministre de l'Éducation nationale.
07:31Parce qu'aujourd'hui, on a trois heures normalement
07:33de cours, de formations qui sont des heures obligatoires.
07:36Je pense que déjà, c'est mal nommé.
07:38Parce que quand on parle de vie sexuelle à des parents
07:40pour éduquer nos enfants qui sont à l'école élémentaire,
07:43je pense que ça fait peur.
07:44C'est mal nommé les choses.
07:46Je pense qu'on est en train justement de réfléchir
07:48à un nouveau nom en lien avec, évidemment,
07:51la révision des programmes.
07:52Vous savez que la révision des programmes,
07:54elle est en cours de finalisation.
07:56Elle sera présentée au mois de juin
07:58pour garantir que ce soit des heures effectives.
08:00Parce que dans ce cadre-là, c'est apprendre quoi
08:02à nos enfants dès le plus jeune âge ?
08:04L'intégrité de leur corps, tout simplement.
08:06C'est-à-dire que personne n'a le droit de te toucher
08:08si tu ne le souhaites pas.
08:10Personne n'a le droit de te faire du mal,
08:12d'attenter à ce que tu es.
08:14Et c'est, encore une fois, dès le plus jeune âge,
08:16évidemment, que ça s'apprend.
08:17C'est toute la question aussi des violences qui sont faites
08:19à l'encontre de nos enfants.
08:21Et, encore une fois, la question du consentement.
08:23La question du consentement, elle doit pouvoir être aussi
08:25appréhendée dans ce cadre-là.
08:27Donc, c'est absolument vital.
08:29Et on est totalement alignés, extrêmement combattifs
08:31avec la ministre de l'Éducation nationale
08:33pour que ce soit...
08:34Oui, parce que ces outils, on les a.
08:35Donc, on a fait le constat
08:37des situations de violence de façon assez très claire.
08:39Aujourd'hui, on y met en place plein de mesures.
08:41Il y a eu toutes les mesures du Grenet.
08:43Il y a aujourd'hui les mesures du Plan Rouge
08:45qui sont très nombreuses.
08:47Donc, finalement, le constat, c'est qu'on a tout ce qu'il faut
08:49pour combattre ces violences.
08:50Le problème, c'est la mise en application.
08:52Est-ce qu'on a tout ce qu'il faut ?
08:54En termes d'arsenal juridique, il y a sans doute
08:56ces évolutions sur le viol.
08:58Mais est-ce que toute la société se sent concernée ?
09:00Ah, ça, c'est autre chose, oui.
09:02Mais je crois que c'est ça, en fait.
09:04C'est ce qui est absolument déterminant.
09:06C'est-à-dire que la question des violences faites aux femmes,
09:08que ce soit des violences physiques, qu'elles soient intrafamiliales,
09:10qu'elles soient sexuelles,
09:12quelles que soient en vérité les violences,
09:14il faut qu'on arrive à embarquer toute la société
09:16pour que la société trouve absolument insupportable
09:18que ces violences puissent persister
09:20dans la société.
09:22Et aujourd'hui, je pense que ce n'est pas suffisamment le cas.
09:24Et à un moment, c'est la société qui doit
09:26prendre aussi sa part.
09:28C'est-à-dire qu'il y a ce que l'État fait et doit faire.
09:30Les enjeux de formation dès le plus jeune âge,
09:32formation de nos policiers, de nos gendarmes,
09:34qui s'est considérablement renforcée,
09:36formation évidemment de nos magistrats,
09:38changement du droit pénal partout où c'est nécessaire,
09:40ordonnance de protection pour que ce soit
09:42la victime, évidemment, ou victime potentielle
09:44qui soit protégée de son agresseur,
09:46éloignement du conjoint violent,
09:48il y a un arsenal solide,
09:50mais la société ne se sent pas suffisamment concernée
09:52et elle doit l'être.
09:54La société, y compris les hommes,
09:56parce qu'on a besoin d'eux dans ce combat,
09:58c'est extrêmement important.
10:00Vous avez lancé une mission novatrice,
10:02je vais dire novatrice, pour comprendre
10:04les mécanismes à l'oeuvre dans les violences sexuelles et sexistes.
10:06Non pas que des missions sur les violences sexuelles et sexistes
10:08n'existent pas, mais votre focus,
10:10c'est explorer ces violences,
10:12en particulier dans les lieux de pouvoir
10:14et dans les situations de domination hiérarchique
10:16et de relations d'autorité.
10:18Le milieu des médias, avec les affaires que vous connaissez,
10:20PPDA, Hulot, Plaza, Coé, Miller, Pont-Cité-Que,
10:22et le milieu du cinéma, avec les affaires
10:24De Pardieu, Doyon, Benoît Jacob,
10:26sont le symbole de ces relations de pouvoir et de domination.
10:28Vous avez choisi pour cette mission
10:30de trois mois six femmes.
10:32Une avocate, fondatrice
10:34de Stop Ficha, une ex-sénatrice,
10:36vice-présidente de l'Alliance pour la protection du patrimoine
10:38dans les zones de conflit,
10:40une chef de service gynéco-obstétrique,
10:42président de Donner des Ailes à la Santé,
10:44président de l'Association nationale des DRH,
10:46et une enseignante de PRS et conférencière
10:48sur les violences sexuelles et sexistes dans le sport.
10:50Alors moi j'ai envie de vous demander, pourquoi ces profils ?
10:52Comment vous envisagez la collaboration
10:54avec les ministères que vous souhaitez impliquer ?
10:56Je crois la santé, la culture,
10:58le sport, la fonction publique.
11:00Quels résultats concrets attendez-vous
11:02à l'issue de ces trois mois ?
11:04Et qui allez-vous auditionner ?
11:06Alors ce n'est pas moi qui vais réaliser les auditions,
11:08c'est vraiment les personnalités qui ont été
11:10choisies et qui sont totalement indépendantes,
11:12c'est-à-dire qu'elles sont libres d'auditionner qui elles veulent
11:14et elles sont libres de faire toutes les propositions
11:16qu'elles souhaiteront évidemment.
11:18Moi je les ai rencontrées la semaine dernière
11:20pour essayer
11:22de mieux définir ensemble
11:24ce qui est absolument nécessaire dans la société.
11:26Et ce qui est nécessaire c'est quoi ?
11:28C'est que, encore une fois, on a des situations dans lesquelles
11:30on voit bien que la relation d'autorité
11:32elle peut conduire à de l'abus de pouvoir.
11:34Tout simplement. Et donc,
11:36comment on fait face à ces abus de pouvoir ?
11:38Comment on signale ? C'est quoi les circuits
11:40pour signaler ? C'est quoi les alliés
11:42que vous avez au sein de votre organisation ?
11:44Qu'elles soient professionnelles,
11:46associatives, sportives, culturelles,
11:48etc. Où parfois les rapports
11:50sont aussi un peu flous, la promiscuité
11:52peut être extrêmement importante,
11:54où il y a un rapport de mentor aussi
11:56qui peut s'exercer, bref.
11:58Où en clair, les rôles sont parfois
12:00peu identifiés, peu clairs, peu lisibles
12:02et où ça peut conduire encore une fois
12:04à de l'abus d'autorité, à de l'abus de pouvoir
12:06et à des femmes qui se retrouvent parce que
12:08les victimes sont d'abord des femmes
12:10et bien dans des situations où elles ne
12:12ne savent pas qui alerter,
12:14vers qui se tourner
12:16et donc moi je crois qu'on a besoin
12:18dans tous ces lieux de pouvoir d'avoir des
12:20contre-pouvoirs, d'avoir des autorités qui permettent
12:22d'avoir une véritable régulation.
12:24Il y a des référents dans toutes les sociétés,
12:26les entreprises ont fait des progrès.
12:28En quoi cette commission, avec ces
12:30profils-là que vous avez choisis, c'est vous
12:32qui les avez choisis, qu'est-ce que ça va amener de plus ?
12:34Déjà c'est des profils qui sont très complémentaires
12:36parce que vous avez une avocate,
12:38parce que vous avez une gigologue obstétricienne,
12:40parce que vous avez, vous l'avez cité,
12:42le professeur de PS Angélie Cauchy, qui est aussi
12:44une femme qui a été lanceuse d'alerte dans le monde du sport
12:46parce qu'elle-même a subi des violences
12:48sexuelles. Bref, des profils
12:50très complémentaires. Le monde du travail,
12:52avec justement l'association des DRH
12:54de notre pays. Et oui, les entreprises
12:56sont très volontaires, mais les entreprises nous disent elles-mêmes
12:58quelle est la frontière ? Jusqu'où j'ai le droit d'aller ?
13:00De ne pas aller ? Si les violences ne sont pas
13:02sur mon lieu de travail, mais que je pressens qu'une femme
13:04qui est ma collaboratrice
13:06subit des violences chez elle.
13:08Est-ce que j'ai le droit d'alerter ? A qui j'en parle ?
13:10Est-ce que j'ai le droit d'en parler directement à cette femme
13:12pour mieux la protéger ? Il y a plein de choses
13:14aujourd'hui qui sont un petit peu floues,
13:16notamment dans le monde professionnel.
13:18Et encore une fois, on a des mondes professionnels
13:20qui peut-être sont plus
13:22particuliers que d'autres. Ce n'est pas dire qu'il y a forcément plus de
13:24violence dans ces mondes professionnels. La violence, elle peut être partout.
13:26Mais c'est la nécessité, encore une fois,
13:28d'avoir systématiquement des contre-pouvoirs.
13:30Partout où il y a pouvoir, il y a le risque aussi
13:32qu'il y ait, encore une fois, un contre-pouvoir.
13:34Donc on va attendre très concrètement
13:36et très attentivement les résultats de cette commission.
13:38Alors, vous étiez cette semaine à Malte,
13:40dans le cadre de la conférence de l'Organisation
13:42pour la Sécurité et la Coopération en Europe
13:44sur la lutte contre l'antisémitisme,
13:46consacrée cette année au 20e anniversaire
13:48de la déclaration de Berlin. Vous y avez
13:50annoncé la création des assises
13:52de l'antisémitisme qui se tiendront à Paris
13:54le 6 mai prochain. Cette initiative,
13:56c'est une réponse directe à l'escalade
13:58des actes antisémites en France et à
14:00l'international. Quels sont
14:02les objectifs précisément de ces assises ?
14:04On ne peut malheureusement pas ignorer que depuis les attaques
14:06terroristes qui ont été commises par le Hamas
14:08le 7 octobre dernier en Israël,
14:10on a une recrudescence des actes
14:12antisémites. Ce qui est assez insupportable pour nos
14:14concitoyens juifs, c'est qu'aujourd'hui,
14:16parce que vous avez un patronyme
14:18juif, parce que vous êtes
14:20juif avant d'être français, au vu de
14:22ceux qui sont antisémites,
14:24vous êtes aussi
14:26co-responsable de la situation qui se passe à Gaza. Comme si
14:28chacun de nos compatriotes juifs
14:30était lui-même
14:32responsable des choix
14:34politiques et militaires réalisés
14:36par Israël. Et ça, c'est absolument
14:38insupportable. Et c'est évidemment caractéristique
14:40de l'antisémitisme. C'est-à-dire qu'on
14:42essentialise les personnes,
14:44on les réduit à ce qu'on imagine qu'elles sont
14:46et on y ajoute évidemment toutes les
14:48théories complotistes
14:50que ça peut émailler
14:52et ça a des conséquences. Ça a des conséquences sur la
14:54sécurité des personnes, ça a des conséquences sur le bien-être
14:56des personnes, ça a des conséquences sur nos enfants,
14:58des enfants qui sont victimes de harcèlement à l'école,
15:00ça a des conséquences à l'université.
15:02C'est pour ça que la ministre a pris une circulaire
15:04dès le 9 octobre pour dire à tous les présidents
15:06de l'université, à tous les recteurs, d'être extrêmement
15:08vigilants. Ça a des conséquences dans la rue,
15:10ça a des conséquences sur les réseaux sociaux.
15:12Alors,
15:14première étape, le 6 mai,
15:16avec l'ensemble des associations de lutte contre la haine,
15:18pas uniquement les associations juives, parce que
15:20l'objectif pour moi, c'est quoi ? C'est de dire
15:22clairement que l'antisémitisme,
15:24c'est pas que l'affaire des juifs, c'est l'affaire
15:26de toute la société. Et que l'antisémitisme,
15:28c'est toujours, dans toutes les démocraties,
15:30la première porte d'entrée vers
15:32toutes les autres haines. Toutes les autres haines.
15:34Et derrière, c'est la question du racisme,
15:36c'est la misogynie, c'est la violence,
15:38c'est la haine anti-LGBT. C'est toujours la première
15:40porte d'entrée, les premières cibles
15:42de cette haine. C'est terrifiant,
15:44mais malheureusement, c'est toujours le cas et ça persiste.
15:46Ce sont d'abord nos compatriotes juifs.
15:48C'est pour ça aussi qu'il faut que, là encore,
15:50la société se sente concernée. Pas parce que je ne suis pas juif
15:54mais par la violence, par les agressions,
15:56par les insultes qui sont
15:58subies aujourd'hui par
16:00nos compatriotes juifs. Donc on va réunir
16:02toutes les associations de lutte contre la haine. Pas uniquement
16:04juifs, mais je vous dis, lutte contre le racisme
16:06notamment. L'ensemble des cultes, parce qu'ils
16:08ont une voix qui compte et je crois qu'on a besoin
16:10de cette alliance de l'ensemble
16:12de la société civile
16:14pour progresser sur le sujet.
16:16Et après les élections européennes,
16:18je réunirai l'ensemble des partis
16:20politiques qui se représentaient à l'Assemblée nationale
16:22et au Sénat. C'est aussi une réponse
16:24à l'appel d'un collectif, quel collectif nous vivrons,
16:26qui s'est créé en réponse
16:28aux attentats du 7 octobre, pour la libération
16:30aussi de nos otages, et qui appelle
16:32à un sursaut républicain très clair dans notre pays.
16:34Eh bien madame la ministre, je vous remercie.
16:36Merci à vous. Vous reviendrez, je l'espère,
16:38pour nous parler des résultats de cette conférence,
16:40de ces assises
16:42de l'antisémitisme
16:44et aussi de la mission sur les violences sexuelles
16:46et sexistes, notamment dans les lieux de pouvoir.
16:48Merci beaucoup. Merci à vous.
16:52Grand matin week-end.
16:54La force de l'engagement. Muriel Reus.
16:56Avec AJP, Association d'assurés
16:58engagées et responsables.

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