• le mois dernier
Avec Adrien Sallez, Directeur général de l'association Asmae

Retrouvez Muriel Reus, tous les dimanches à 8h10 pour sa chronique "La force de l'engagement" sur Sud Radio.

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##LA_FORCE_DE_L_ENGAGEMENT-2024-11-17##

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News
Transcription
00:00AGP, Association d'Assurés Engagés et Responsables présente
00:05Sud Radio, le grand matin week-end, la force de l'engagement, Muriel Reus.
00:10Bonjour Jean-Marie. Alors, s'engager contre le harcèlement scolaire.
00:14En France, 10% des élèves sont victimes de harcèlement à l'école
00:17et un jeune sur dix a déjà affronté le harcèlement en ligne.
00:21Près de deux élèves par classe sont concernés selon le ministère de l'Éducation.
00:25Ce fléau touche toutes les catégories sociales et géographiques
00:28et il est devenu un problème majeur, destructeur.
00:31Le harcèlement, c'est une source d'angoisse quotidienne pour 23% des enfants.
00:35Il affecte particulièrement les filles de 12 à 15 ans.
00:38Plus de 29% d'entre elles disent subir du cyber harcèlement.
00:42Vécues comme un calvaire, ces violences détruisent le sentiment de sécurité des jeunes,
00:47minent leur confiance et les rendent méfiants face à l'avenir.
00:50Les conséquences ? Détresse psychologique, anxiété, dépression, tentative de suicide.
00:56Et si 80% des parents ont parlé harcèlement avec leurs enfants,
01:00les mesures de prévention dans les écoles restent insuffisantes.
01:03Pour répondre à cette urgence, la ministre de l'Éducation s'engage.
01:07Généralisation d'un questionnaire anonyme de détection du harcèlement,
01:10intégration systématique de cours d'empathie dans les écoles.
01:13Des mesures nécessaires face à l'ampleur du problème.
01:16En septembre dernier, l'association HMAE a publié le baromètre de la confiance des enfants.
01:20Et si 87% des jeunes de 8 à 15 ans expriment de fortes craintes,
01:2499% d'entre eux disent accorder une très grande confiance à leurs parents
01:29et aux figures d'autorités, enseignants, infirmiers, animateurs.
01:33Ces chiffres suggèrent combien il est vital de prendre au sérieux la parole des enfants.
01:38Écoutés et soutenus, ils se sentent en sécurité,
01:41capables de partager leurs préoccupations, leurs détresses
01:44et de signaler des situations de harcèlement.
01:46Ce lien de confiance, fragile, est notre meilleure arme pour agir.
01:50Car le silence, vous le savez tous, isole.
01:53Les enfants harcelés, en intériorisant leurs peurs,
01:56sont encore plus vulnérables face aux harceleurs
01:59qui sont en France trois fois plus nombreux que les enfants harcelés.
02:02Après des décennies de silence, la lutte contre le harcèlement devient enfin une priorité politique.
02:07Emmanuel Macron promet qu'en 2027, tout le personnel éducatif sera formé
02:11pour mieux accompagner et protéger les élèves.
02:13Espérons qu'ils tiennent cet engagement.
02:15L'Europe promet également que dès 2025, un signaleur de confiance
02:19pourra notifier les contenus de cyberharcèlement aux plateformes
02:22et permettre leur retrait immédiat.
02:24S'engager contre le harcèlement, c'est s'engager pour façonner un avenir
02:27où nos enfants pourront grandir libres et sereins.
02:30Bonjour Adrien.
02:31Bonjour Murielle.
02:32Merci d'être avec nous aujourd'hui.
02:33Vous dirigez depuis 2020 l'association Asmae,
02:37qui a été fondée par Soeur Emmanuel
02:39et qui est active dans la protection de l'enfance depuis 1980.
02:43Pour nos auditeurs, vous voulez bien nous rappeler
02:46les missions et les valeurs fondatrices de l'association ?
02:48L'association a été créée dans le sillage de Soeur Emmanuel
02:51pour apporter éducation, protection aux enfants des communautés les plus vulnérables.
02:57L'association est née en Égypte, dans le quartier du Caire,
03:00où Soeur Emmanuel a passé sa retraite.
03:02Elle est tombée amoureuse de cette communauté des chiffonniers
03:05dans laquelle elle a vécu des grands moments de bonheur,
03:07mais où elle a aussi été confrontée à une injustice terrible
03:11qui était de voir des enfants naître, grandir, parfois mourir
03:15dans des conditions d'insalubrité et d'exclusion sociale très fortes.
03:19Et donc, ça a nourri sa révolte personnelle qui existait déjà
03:23pour lutter contre les injustices faites aux enfants.
03:27Et donc, elle a décidé de créer Asmae
03:30pour rendre plus fort ce combat qu'elle a mené au Caire avec les enfants.
03:36Aujourd'hui, Asmae, en 2024, c'est 75 000 enfants
03:40qui bénéficient de nos actions dans 8 pays dans le monde et en France.
03:43Et c'est 45 associations partenaires et 22 000 donateurs.
03:46Alors, Soeur Emmanuel, c'est une figure emblématique en France,
03:49une personnalité préférée des Français.
03:52Est-ce que son héritage est toujours très présent dans votre travail aujourd'hui ?
03:56Il est très présent au travers du combat non négociable
04:01qui est l'éducation, la protection des enfants en France, à l'international.
04:05Donc, si vous voulez, le mandat de l'association « Ce pour quoi elle est née »
04:09est directement lié à Soeur Emmanuel.
04:12Il y a d'autres choses aujourd'hui qu'on continue à respecter,
04:15il y a développé dans sa volonté la dimension laïque de l'association,
04:19puisqu'évidemment, elle était religieuse,
04:21mais pour elle, il n'était pas question de savoir si un enfant,
04:25il est chrétien, il est musulman, il est d'une autre religion,
04:28il est d'une religion ou pas de religion.
04:30C'est un enfant.
04:31Et donc, la priorité, c'est de répondre aux besoins fondamentaux
04:36et de garantir les droits des enfants.
04:38Ça, aujourd'hui, ça fait partie des activités, des actions et des valeurs d'Asmae,
04:42de se dire, est-ce qu'un enfant, il est en souffrance dans un pays ami de la France ?
04:47Est-ce qu'il est en souffrance de telle ou telle communauté ?
04:50Ce n'est pas le sujet.
04:51Pour nous, c'est de savoir quels sont ses besoins
04:53et de l'aider à accéder à une vie décente,
04:56à son plein épanouissement, éducation et protection.
04:58Alors, depuis dix ans, revenons un peu en France.
05:01En France, depuis dix ans, vous avez mis en place le programme
05:05« Il y a là pour les droits de l'enfant » et le « Il y a la tour ».
05:08C'est 40 000, si je ne me trompe pas, enfants bénéficiaires.
05:12Quels sont les objectifs de cette initiative du « Il y a la tour » ?
05:16L'objectif du « Il y a la tour », c'est d'aller, en gros, entre novembre et décembre,
05:22d'aller à la rencontre d'une vingtaine d'établissements scolaires.
05:25On va rencontrer 5 000 enfants, un peu partout en France,
05:28dans des grandes villes, mais pas exclusivement,
05:30pour les sensibiliser à la question du harcèlement scolaire,
05:34qui est directement lié au droit des enfants, à la protection.
05:38Donc, on va dans des classes, on est invité par les établissements,
05:42publics, privés, primaires, collèges, principalement.
05:46Et donc, on a des jeunes en services civiques qu'on a formés,
05:50qui sont devenus des experts sur les droits de l'enfant
05:52et des questions de harcèlement.
05:54Et on va à la rencontre des élèves, pour les aider à comprendre
05:59comment les situations de harcèlement et de cyberharcèlement
06:03peuvent arriver, créer du dialogue,
06:05parce que le principal problème pour les enfants
06:08qui sont victimes de harcèlement ou de cyberharcèlement,
06:11c'est l'isolement, c'est le silence.
06:13Donc, l'objectif, c'est de créer du dialogue autour de ces sujets-là,
06:16directement en classe, avec les enfants.
06:18Avec des ateliers pédagogiques, c'est quoi les méthodes de l'association ?
06:21Comment ça se passe sur le terrain, concrètement ?
06:23J'étais la semaine dernière à Boissy-Saint-Léger,
06:25dans une salle de classe.
06:26Alors, notre intervenante, qui est une jeune,
06:29et qui parle à d'autres jeunes, et c'est ça qui fonctionne,
06:31ça crée de la confiance pour le dialogue.
06:34D'abord, elle passe des images qui ont été conçues par Asmaé,
06:38sous forme de BD, qui mettent en scène des situations,
06:41chronologiquement, de situations plutôt neutres,
06:44qui vont à des scènes, objectivement, de harcèlement.
06:47Et donc, on montre ces images aux enfants.
06:50On leur demande « qu'est-ce que vous voyez ? »
06:52Et donc là, très spontanément, les enfants commencent à participer.
06:55Ils lèvent la main. « Ah, ben là, il y a une fille. »
06:58Les autres la montrent du doigt.
07:00Et puis, la fille, elle a l'air un petit peu triste.
07:03« Ah bon, qu'est-ce qui se passe ? Est-ce qu'il y a d'autres enfants ? »
07:06On invite les enfants à déchiffrer des images et des situations,
07:10de manière à créer ce dialogue,
07:13et petit à petit, de leur montrer que,
07:16dans des situations de harcèlement,
07:18c'est pas tout blanc ou tout rose.
07:20Il y a des enfants harcelés,
07:22des enfants harceleurs,
07:24qui, souvent, ont été eux-mêmes victimes de harcèlement.
07:27Et puis, il y a ce qu'on appelle les « renforçateurs passifs »,
07:31c'est-à-dire des enfants qui ne sont ni harceleurs ni harcelés,
07:34mais qui contribuent à cet environnement favorable au harcèlement.
07:39Par exemple, avec des sourires,
07:41par exemple, en prenant une photo dans une situation délicate, etc.
07:44Donc, petit à petit, on amène les enfants à se dire,
07:48et parfois à se reconnaître,
07:51dans la peau du harcelé, du harceleur,
07:54du témoin passif,
07:57et à prendre conscience du fait que, malgré eux, parfois,
08:00sans le savoir, ils jouent un de ces rôles-là.
08:02Et depuis dix ans, est-ce que vous avez l'impression,
08:05la conscience, que les enfants ont davantage assimilé ces notions de harcèlement ?
08:09Est-ce qu'ils ont changé par rapport à...
08:11Non, pas forcément, parce que vous voyez chaque fois des enfants nouveaux.
08:14Vous les suivez de classe en classe ?
08:16On peut constater une évolution dans leur compréhension
08:18des situations auxquelles ils sont confrontés ?
08:20C'est très difficile de les suivre,
08:22comme vous le dites, de classe en classe.
08:25Ce que l'on voit, c'est qu'il y a de plus en plus de cas.
08:30Mais ce qui est bien, c'est que les paroles se délient.
08:33C'est comme les violences sexuelles faites aux enfants.
08:35Le nombre de cas augmente.
08:37Donc, c'est préoccupant.
08:39Mais ce qui est positif, c'est qu'on en parle.
08:42C'est que les enfants s'expriment.
08:44Donc, c'est difficile de suivre.
08:46Et puis, tout le monde a des chiffres très différents sur le harcèlement,
08:48entre l'Education nationale, les associations...
08:50Les chiffres ne sont jamais les mêmes,
08:52en fonction des provenances.
08:54Donc, l'évolution du nombre de phénomènes de harcèlement,
08:56c'est difficile à suivre.
08:58En revanche, ce qui fonctionne bien,
09:00c'est de libérer la parole.
09:02Et donc, là, toutes les initiatives sont bonnes.
09:04Et on est nombreux à travailler sur ce sujet-là.
09:06A commencer par les professeurs dans les classes,
09:08les différentes associations qui interviennent dans l'école,
09:10les initiatives des pouvoirs publics,
09:12le travail que mène, par exemple,
09:14ASMEI directement dans les classes.
09:16Et ce qu'on voit de positif,
09:18c'est que le phénomène est connu,
09:20il est identifié,
09:22et on commence à savoir un peu déconstruire
09:24et prendre en charge des situations de harcèlement.
09:26Et qu'est-ce qu'on peut dire aux parents
09:28qui nous écoutent pour identifier
09:30ces situations où leurs enfants
09:32pourraient être des enfants harcelés,
09:34ou même des parents qui pourraient avoir
09:36des enfants harceleurs et qui ne l'ont pas identifié,
09:38ce problème ? C'est quoi votre conseil ?
09:42Je dirais que ce sont honnêtement des conseils
09:44de bon sens.
09:46Il faut d'abord s'intéresser à ses enfants,
09:48parce que si vous partagez peu de choses
09:50avec vos enfants et qu'un soir vous les regardez
09:52dans le blanc des yeux au dîner en leur disant
09:54est-ce que tu es harcelé ou est-ce que tu as été harcelé,
09:56ça ne marchera pas. Il faut s'intéresser aux enfants,
09:58il faut partager les choses avec eux,
10:00y compris sur des terrains qui sont parfois
10:02pas les nôtres. Il y a beaucoup de parents
10:04qui considèrent que le temps passé par les enfants
10:06sur les smartphones, sur les jeux vidéo,
10:08c'est du temps qui ne les concerne pas.
10:10Erreur.
10:12Parce que
10:14le problème, je le disais tout à l'heure,
10:16c'est le silence, c'est l'isolement des enfants.
10:18Et pour que les enfants puissent s'exprimer
10:20en confiance auprès de leurs parents sur les questions
10:22de harcèlement, il faut un terrain de dialogue.
10:24Pour qu'il y ait un terrain de dialogue, il faut que les parents
10:26passent du temps avec leurs enfants, il faut qu'ils les écoutent,
10:28il faut qu'ils s'intéressent peut-être à TikTok si ça
10:30ne les intéresse pas, ou à tel jeu vidéo
10:32si ça ne les intéresse pas,
10:34mais c'est créer les relations du dialogue
10:36et de la confiance.
10:38Est-ce qu'ils pourraient s'intéresser au harcelomètre que vous avez créé ?
10:40J'ai cherché, il m'intéresse.
10:42J'en ai apporté un pour vous l'offrir.
10:44Le harcelomètre,
10:46on le distribue dans toutes les salles de classe.
10:48On va en distribuer 5000
10:50pendant notre tournée. Il est disponible
10:52sur notre site internet
10:54asmae.fr.
10:56Et puis les parents, il y a tout un tas de sources
10:58d'informations qui existent maintenant. Il y a
11:00l'initiative du CNED,
11:02il y a des ressources pédagogiques
11:04qui sont mises à disposition par plein d'associations
11:06qui font un travail remarquable
11:08sur la question du harcèlement.
11:10Donc le CNED,
11:12l'Education nationale...
11:14Une des mesures qui ont été annoncées par le ministère
11:16de l'Education nationale, c'est de faire en sorte que le harceleur
11:18et non la victime quittent l'établissement.
11:20Vous, vous partagez
11:22cette vision du traitement
11:24de la situation du harcèlement.
11:26Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
11:28Il nous semble que c'est dans l'ordre des choses
11:30de se dire que
11:32c'est l'enfant harceleur qui doit
11:34quitter l'établissement.
11:36Et que l'enfant harcelé,
11:38qui vit déjà un traumatisme du fait de ce harcèlement,
11:40n'a pas en plus
11:42un effet d'exclusion,
11:44de devoir changer d'établissement,
11:46d'une part. D'autre part,
11:48j'entends un petit conseil aux parents,
11:50vous disiez, qu'est-ce qu'on peut leur dire aux parents ?
11:52Si vous avez un enfant qui est victime de harcèlement,
11:54ce n'est pas forcément une bonne idée
11:56de couper tous ses réseaux sociaux.
11:58Parce qu'en plus d'avoir été harcelé et de vivre
12:00cette situation dans laquelle les enfants culpabilisent
12:02souvent, il va se retrouver aussi
12:04isolé.
12:06Le fait que ce soit plutôt le harceleur
12:08qui change d'établissement,
12:10ça va dans le bon sens. Mais ça ne change pas le problème.
12:12Ça le déplace.
12:14Ce qu'il faut, c'est accompagner les enfants
12:16victimes de harcèlement, c'est accompagner
12:18les enfants harceleurs.
12:20Je dirais même, idéalement, si les conditions sont
12:22réunies, amener ces enfants
12:24à dialoguer, à se rencontrer
12:26et permettre à l'enfant harceleur
12:28de comprendre ce que
12:30vit l'enfant harcelé. Parce que bien
12:32souvent, ces enfants ne sont pas
12:34méchants. Ils n'ont pas conscience
12:36du mal qu'ils causent à leurs camarades.
12:38Alors vous avez lancé,
12:40vous venez de publier le baromètre de la
12:42confiance des enfants. Pourquoi
12:44ce baromètre ? En quoi est-ce qu'il est utile
12:46pour vous et peut-être utile pour la société ?
12:48Alors on parle beaucoup
12:50des enfants et ce qui est important
12:52c'est de leur donner la parole aussi.
12:54Ça fait partie des droits de l'enfant,
12:56le droit à la participation et le droit à l'expression.
12:58Donc nous, on a souhaité mettre ce droit
13:00en application.
13:02On a fait ce baromètre de la confiance
13:04des enfants avec l'Institut Odoxa.
13:06On a interrogé 800
13:08enfants en leur demandant
13:10est-ce qu'ils ont confiance en l'avenir et qu'est-ce
13:12qui les préoccupe. Le côté
13:14positif,
13:16c'est qu'il y a plus de 80%
13:18des enfants qui ont confiance dans l'avenir.
13:20Ça veut dire qu'ils se projettent positivement
13:22dans l'avenir. Ils ont confiance
13:24dans leur environnement. Leur environnement,
13:26c'est quoi ? C'est leurs parents, c'est leurs
13:28tuteurs,
13:30c'est la vie et la société
13:32qui les entourent. Donc ça, c'est positif.
13:34Attention, ça veut quand même aussi dire
13:36qu'il y a 20% qui n'ont pas confiance.
13:38Et on voit que,
13:40dans ce baromètre, que les enfants
13:42victimes de harcèlement ont
13:44deux fois moins confiance
13:46en l'avenir que les enfants harcelés.
13:48Ça montre l'empreinte forte
13:50et durable que
13:52cette expérience laisse
13:54dans la tête et dans le cœur des enfants.
13:56Et dans leur psychisme.
13:58Donc,
14:00il y a quand même une bonne nouvelle, c'est que
14:02globalement, les enfants en France
14:04se projettent positivement dans l'avenir.
14:06Et alors, cette initiative
14:08qui vient d'arriver il y a quelque temps,
14:10très peu de temps d'ailleurs, l'initiative de Gabriel Attal
14:12avec son association Fairface
14:14qui souhaite mobiliser parents et entreprises
14:16pour lutter contre le harcèlement scolaire.
14:18Vous en pensez quoi ? Vous trouvez
14:20que ça participe de la sensibilisation
14:22de l'éducation ? Que plus il y a d'initiatives,
14:24mieux c'est ?
14:26Toutes les initiatives sont bonnes. On est très loin de répondre
14:28aux problèmes. Si on se dit
14:30qu'il y a 23% des enfants
14:32dans les classes de France et de Navarre
14:34qui sont confrontés à la question du harcèlement,
14:36qu'un ancien Premier ministre,
14:38ancien ministre de l'éducation
14:40mette son poids politique,
14:42sa capacité d'influence au service
14:44de ce combat-là, c'est très bien.
14:46Je crois qu'il est au début de l'histoire
14:48sur cette association.
14:50Les intentions sont bonnes,
14:52il faut voir comment ça va se mettre en place.
14:54En tout cas, plus on sera nombreux
14:56à agir sur ce sujet-là,
14:58mieux ce sera. Un point d'attention,
15:00il faut s'assurer
15:02qu'on ne crée pas une sur-offre
15:04pour les établissements scolaires et les parents
15:06dans certains territoires
15:08et que dans d'autres territoires,
15:10il ne se passe rien. C'est ça finalement le challenge.
15:12Mettre des ressources pédagogiques
15:14et des outils à disposition
15:16de l'éducation nationale et des parents,
15:18c'est une très bonne étape.
15:20Ça ne remplace pas
15:22le fait d'être dans des salles de classe
15:24pour parler des cas concrets.
15:28Et pour vous joindre, Adrien ?
15:30Pour nous joindre ?
15:32Pour vous rejoindre, vous soutenir ?
15:34Pour nous rejoindre
15:36sur la question du harcèlement,
15:38si des professeurs,
15:40des chefs d'établissement sont intéressés,
15:42ils peuvent nous contacter.
15:44Toutes les informations pour avoir
15:46des interventions sur le harcèlement sont
15:48sur notre site internet asmae.fr.
15:50Pour nous rejoindre,
15:52nous soutenir, je dirais que
15:54ce dont on a le plus besoin, c'est l'argent.
15:56Là, je fais un peu ma sœur Emmanuelle
15:58qui allait partout en disant
16:00on a besoin de financement
16:02pour aller intervenir dans les classes,
16:04etc. Donc ça,
16:06c'est le nerf de la guerre.
16:08C'est extrêmement important. Et puis ensuite,
16:10s'il y a des jeunes qui veulent s'engager sur ces sujets-là,
16:12ils peuvent candidater pour faire un service civique
16:14chez Asmae, aller dans les salles de classe,
16:16rencontrer les enfants et lutter contre le harcèlement
16:18et le cyberharcèlement.
16:20Merci beaucoup Adrien pour toutes ces informations.
16:22Et on fait un petit appel à l'État
16:24à arrêter de diminuer les budgets des associations
16:26parce que sans ça, elles n'ont plus de ressources,
16:28elles ne peuvent plus aider, en l'occurrence les enfants.
16:30Et vous m'avez alerté sur le fait que
16:32le budget de l'aide publique
16:34au développement était en train de
16:36diminuer et que ça allait peut-être mettre
16:3820 000 enfants
16:40sur le carreau, on va dire ça comme ça,
16:4220 000 enfants que vous ne pourrez plus soutenir.
16:44On a une inquiétude très forte
16:46avec le projet de loi de
16:48finance actuelle qui prévoit de
16:50baisser potentiellement de plus de 30%
16:52les crédits
16:54liés à l'aide publique au développement.
16:56Pour une association comme Asmae,
16:58ça veut dire potentiellement en 2025
17:0020 000 enfants
17:02qui ne sont plus soutenus. Et de quels enfants est-ce qu'on parle ?
17:04On parle
17:06d'enfants au Liban
17:08qui sont déplacés internes et qui ont fui les bombardements,
17:10on se parle d'enfants au Burkina
17:12Faso qui ont fui
17:14des villages pour ne pas être massacrés
17:16et qui sont réfugiés dans des zones dans lesquelles
17:18il faut les nourrir, il faut
17:20les protéger, il faut leur donner un accès à l'éducation.
17:22On se parle d'enfants qui vivent
17:24dans la rue aux Philippines,
17:26c'est-à-dire que notre inquiétude,
17:28c'est que baisser l'aide publique
17:30au développement, c'est un mauvais calcul.
17:32D'abord, ce n'est pas un calcul digne,
17:34ce n'est pas un calcul
17:36tenable sur le plan
17:38humain et humaniste, d'une part,
17:40d'autre part,
17:42si on veut que les personnes vivent bien dans leur pays,
17:44soient heureux et s'épanouissent dans leur pays,
17:46il faut les aider
17:48à se développer et à développer
17:50leur pays.
17:52L'aide publique au développement a déjà eu un coup de rabot
17:54très important en 2024.
17:56Malheureusement,
17:58le projet de loi de finances n'est pas du tout
18:00encourageant pour 2025,
18:02et donc les associations
18:04se mobilisent d'ailleurs le 19 novembre.
18:06Ce n'est pas une tradition des ONG
18:08d'aller dans la rue pour faire entendre
18:10leur voix.
18:12Mais on va le faire le 19 novembre
18:14pour dire aux pouvoirs publics,
18:16simplement, tenez vos engagements.
18:18Puisqu'en 2021, Emmanuel Macron
18:20s'est engagé
18:22à ce que 0,7%
18:24du produit national brut
18:26aille à l'aide publique au développement.
18:28L'État ne tient pas ses engagements,
18:30et on souhaite lui rappeler ses engagements.
18:32Merci beaucoup, Adrien.
18:38Force de l'engagement. Muriel Reuss.
18:40Avec AJP, Association d'Assurés Engagées et Responsables.

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