• il y a 7 mois
Avec Colombe Brossel, sénatrice socialiste de Paris et rapporteuse du rapport sur les familles monoparentales


Retrouvez Muriel Reus, tous les dimanches à 8h10 pour sa chronique "La force de l'engagement" sur Sud Radio.

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##LA_FORCE_DE_L_ENGAGEMENT-2024-05-26##

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Transcription
00:00AGP, Association d'Assurés Engagés et Responsables présente
00:05Sud Radio, le grand matin week-end, la force de l'engagement, Muriel Reus.
00:10S'engager pour les familles monoparentales.
00:12Aujourd'hui en France, une famille sur quatre est une famille monoparentale,
00:16c'est-à-dire une famille où un adulte vit avec un ou plusieurs enfants, soit en partenaire.
00:21Cette proportion a doublé en 30 ans,
00:23plaçant la France devant des pays comme l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne.
00:27En moyenne, cette situation familiale dure 6 ans pour les mères et 4 ans pour les pères.
00:323 familles monoparentales sur 4 sont issues d'un divorce ou d'une séparation.
00:36En France, les structures familiales sont désormais diverses.
00:4063,3% de familles traditionnelles composées d'un couple avec des enfants,
00:459% de familles recomposées où un couple vit au moins avec un enfant né d'une union précédente
00:51et 24,7% de familles monoparentales,
00:54soit au total 2 millions de familles et 3,1 millions d'enfants.
00:59Mais cette diversité cache une réalité préoccupante.
01:03Les familles monoparentales sont particulièrement vulnérables
01:06et les mères solos, qui représentent 90% des parents monoparentaux,
01:10sont souvent confrontés à des défis socio-économiques importants.
01:14Environ 40% de leurs enfants sont en situation de pauvreté,
01:18soit deux fois et demi plus que ceux vivant dans une famille traditionnelle.
01:23Ils sont également deux fois plus nombreux à ne pratiquer aucune activité extra-scolaire.
01:28Cette précarité économique se traduit aussi par des difficultés d'accès à l'emploi.
01:32Plus les mères ont d'enfants, moins elles peuvent travailler,
01:35bien que 47% d'entre elles le souhaitent.
01:38Cette situation est souvent liée à l'absence de solutions de garde d'enfants.
01:42Et puis, l'autre facteur aggravant, c'est le niveau d'études des parents monoparentaux.
01:4645% des mères à la tête d'une famille monoparentale
01:50ont un niveau du diplôme inférieur ou bac, contre 29% pour les mères de familles traditionnelles.
01:55Vous voyez, les mères isolées sont exposées à un cumul sous-estimé d'inégalités et de difficultés.
02:02Des niveaux de vie inférieurs, des privations matérielles et sociales,
02:05des difficultés d'emploi, des difficultés d'accès au logement et de garde d'enfants.
02:10Angle mort des politiques publiques, il devient aujourd'hui impératif
02:14de considérer ses familles comme un modèle familial, parmi d'autres.
02:18Le récent rapport de la délégation aux droits des femmes du Sénat
02:21semble enfin montrer une attention particulière aux statuts et aux droits de ces familles.
02:26Madame la sénatrice, je suis ravie de vous recevoir ce matin.
02:29Ma première question, c'est qu'est-ce qui a bien pu déclencher l'ouverture de ce rapport sur les familles monoparentales ?
02:35Une vraie volonté politique, portée par la présidente de la délégation aux droits des femmes, Dominique Vérien,
02:41de mettre ce sujet, c'est le premier sujet qui a été traité par la délégation aux droits des femmes
02:46après les élections sénatoriales.
02:49Et c'est un vrai sujet d'égalité, et d'égalité qui concerne les femmes.
02:53Et donc c'est un sujet de délégation aux droits des femmes.
02:56Parce que les familles monoparentales, vous l'avez rappelé, c'est une famille sur quatre,
03:00donc c'est une réalité tous les jours dans notre pays,
03:03mais c'est 82% des familles monoparentales qui ont à leur tête, comme on dit, une femme.
03:10Et ce qui caractérise les familles monoparentales, c'est en effet un cumul de précarité et d'inégalité,
03:17et donc il faut vraiment se poser la question de savoir comment on lutte contre ces inégalités.
03:22Alors, j'ai constaté que l'originalité de ce rapport, c'est d'avoir bien sûr travaillé en commission,
03:27mais vous avez soumis 26 articles de ce rapport à une consultation publique.
03:32100 000 votes enregistrés, si mes chiffres sont bons, et 1 000 amendements proposés.
03:37Avec un travail de compilation qui est en cours, avec comme objectif un projet de loi avant l'été ?
03:42Alors ça, c'est le travail qui a été effectué en parallèle par un collègue qui est lui député, Philippe Rhin,
03:49et qui fait ce travail-là, en effet.
03:52Et ce qui est intéressant, c'est qu'en fait, on était dans un angle mort absolu des politiques publiques.
03:57Personne ne parlait des familles monoparentales et de la façon dont il fallait s'attaquer aux inégalités.
04:02Et là, vous avez un rapport transpartisan proposé par le Sénat,
04:07vous avez ce travail tout aussi transpartisan proposé à l'Assemblée,
04:12et puis le gouvernement, qui a semblé au moins entendre qu'on était les uns et les autres en train de travailler sur le sujet,
04:18a confié une mission à une députée, un sénateur pour travailler sur le sujet.
04:22Donc nous avons le fol espoir que ça y est, on sorte enfin de cet angle mort et qu'on s'attaque enfin au sujet.
04:30C'est-à-dire trois réflexions, j'imagine complémentaires, mais quand même avec des différences.
04:33Comment vous allez faire pour cumuler l'ensemble ?
04:35Alors, ça fait trois réflexions extrêmement complémentaires.
04:38Moi, j'ai longuement discuté avec mon collègue Philippe Rhin, qui travaille à l'Assemblée de façon transpartisane.
04:44On est vraiment sur les mêmes sujets.
04:47Et pourquoi on est sur les mêmes sujets ?
04:49Parce qu'en fait, le constat, il est connu, étayé, documenté,
04:54et donc en fait, on n'a pas mille sujets à mettre sur la table.
04:57Comment est-ce qu'on accompagne ces familles ?
04:59Comment est-ce qu'on soutient ces familles ?
05:01Comment est-ce qu'on les reconnaît ?
05:03Et finalement, les sujets de travail, ils ne sont pas si nombreux que ça.
05:07Alors, dans les sujets de travail, dans les propositions, il y a cette famille,
05:10cette carte de famille monoparentale qui pourrait ouvrir droit à des avantages,
05:15voire des tarifs préférentiels, afin de mieux soutenir et accompagner les parents solos.
05:20Cette carte, c'est un premier acte de reconnaissance de l'existence de ces familles ?
05:24Oui. L'un des sujets qui nous est apparu, c'est vraiment,
05:27comment est-ce qu'on reconnaît les familles monoparentales ?
05:29On a été très frappés, au cours de nos auditions,
05:33d'entendre que le mot qui revenait le plus souvent,
05:36notamment de la part d'associations de collectifs,
05:38c'était le mot stigmatisation.
05:40On est en 2024, c'est une famille sur quatre,
05:43ça veut dire statistiquement, vous emmenez vos enfants à l'école le matin,
05:46il y a une personne sur quatre devant l'école qui élève seuls ses enfants.
05:50C'est une réalité partout, de tous les jours,
05:52de toutes les classes sociales, de tous les territoires,
05:54et pourtant, elle nous parlait de stigmatisation.
05:57Et donc on s'est dit, il faut qu'on arrive à proposer
06:00un outil très pragmatique, très opérationnel,
06:03qui permette de répondre à ce besoin de reconnaissance
06:06et qui permette aussi de répondre au cumul des difficultés.
06:09Pouvoir faire acter le fait qu'on ait une famille monoparentale,
06:13à un moment donné dans sa vie, c'est pouvoir présenter cette carte
06:18et, par exemple, avoir des tarifs préférentiels à la cantine,
06:22c'est avoir un accès privilégié au mode de garde,
06:25parce que s'il n'y a pas de mode de garde quand on est une famille monoparentale,
06:28il n'y a pas d'accès à l'insertion et à l'emploi.
06:30Et puis c'est finalement un sujet qui a émergé
06:32quand on a auditionné des entreprises.
06:34On a des entreprises privées qui nous ont dit,
06:36mais nous, on voudrait pouvoir proposer un certain nombre davantage
06:41à nos salariés famille monoparentale.
06:43Je vous prends un exemple.
06:45Doubler le nombre de jours pour enfants malades.
06:47Quand votre enfant est malade, vous êtes deux, vous avez deux fois trois jours.
06:51Quand vous êtes maman solo ou papa solo,
06:53vous êtes tout seul et vous avez que trois jours.
06:55Mais votre enfant, il ne va pas diviser par deux le nombre de jours où il va être malade.
06:59Et les entreprises nous ont dit, on a besoin d'un cadre protecteur
07:02pour pouvoir, dans notre politique RSE, faire ce type de proposition.
07:06Et donc cette carte famille monoparentale,
07:08on a pris l'exemple sur la carte famille nombreuse,
07:10elle nous est apparue comme le levier pour pouvoir
07:13et actionner de la politique publique
07:15et pouvoir aider les familles monoparentales
07:18et répondre aux besoins de reconnaissance.
07:20Comment allez-vous faire ?
07:22Parce qu'il y a un mode transitoire de ce statut.
07:25On l'a dit tout à l'heure,
07:27quatre ans pour les hommes, généralement,
07:29et six ans pour les femmes.
07:30Est-ce que ce n'est pas ce mode transitoire
07:32qui fait qu'on a du mal à créer ce statut de famille ?
07:36Cette carte va être accordée pendant 4-5 ans,
07:38elle va être reprise ensuite ?
07:40Alors, il y a ce sujet-là,
07:41et puis il y a aussi un sujet qu'on a entendu
07:43dans un certain nombre d'auditions,
07:45qui est la volonté de ne pas être stigmatisé.
07:49Parce que dire je suis maman solo ou papa solo
07:53et donc j'ai des difficultés matérielles, économiques
07:57ou d'organisation de vie quotidienne,
08:00ça peut aussi se retourner contre vous.
08:02Et donc l'intérêt de cette carte famille monoparentale,
08:04c'est aussi de dire, ok, on ne va pas vous demander
08:06de faire le tour des 25 guichets
08:08de l'administration et des entreprises privées
08:10pour reprouver à chaque fois que vous êtes,
08:12aujourd'hui, une famille monoparentale.
08:15Vous le faites une fois.
08:16D'abord, vous le faites si vous le voulez.
08:18Si vous n'avez pas envie de faire valoir vos droits,
08:20personne ne vous obligera à demander
08:22une carte famille monoparentale.
08:24Vous le faites si vous voulez,
08:25et si vous le voulez, alors, à ce moment-là,
08:27ça permettra de pouvoir proposer des choses
08:30qui vous seraient utiles.
08:31Et elles pourraient être disponibles quand ?
08:32Alors là, on fait la tournée de tous ceux
08:34qui peuvent actionner ce type de carte.
08:38Et donc, on a un rendez-vous très prochainement
08:40dans les ministères pour aller présenter notre rapport.
08:43Alors, une des grandes difficultés
08:45dans la situation de précarité que vivent ces mères solos,
08:47c'est la possibilité de travailler.
08:49Comment expliquer que le taux d'activité moyen
08:52d'une mère en couple est de 80% ?
08:54Il passe à 76% en solo,
08:58et il chute à 30% dès qu'il y a deux enfants,
09:01dont un au moins de trois ans.
09:03Il faut tirer quel constat de ces chiffres
09:05et quelles mesures il faudrait mettre en place
09:06pour favoriser le retour à l'emploi des mères solos
09:09avec des enfants ?
09:10À l'évidence, le sujet mode de garde des enfants
09:13est un sujet absolument fondamental.
09:15C'est pour ça qu'on a fait un certain nombre de propositions
09:17dans notre rapport sur le mode de garde.
09:19Que ce soit en augmentant ce qu'on appelle
09:22des crèches à vocation d'insertion professionnelle
09:24pour des personnes qui ne travaillent pas encore
09:26mais qui vont s'engager dans un parcours
09:28d'insertion professionnelle,
09:29des places qui leur sont réservées
09:31et qui leur permettent de concilier formation,
09:33insertion, et donc ensuite emploi,
09:35et mode de garde.
09:37Mais ça pourrait être aussi l'idée de se dire
09:39que cette carte de famille monoparentale,
09:41elle permettrait de dire
09:43quand j'ai des places en crèche
09:46ou en relais d'assistante maternelle
09:48dans les zones rurales,
09:51je mets un bonus pour l'accès à ces femmes,
09:55c'est quand même principalement des femmes,
09:57qui ont besoin de pouvoir avoir un mode de garde
09:59pour pouvoir ensuite travailler.
10:01Parce qu'il y a un chiffre, en plus de celui
10:03de ceux que vous avez donné,
10:05c'est que par ailleurs, lorsqu'elles travaillent,
10:07les femmes à la tête d'une famille monoparentale,
10:09elles sont plus souvent en intérim,
10:11en CDD, en intérim qualifié,
10:13en temps partiel non choisi,
10:15et donc là aussi, ça explique pourquoi
10:17elles ont un reste à vivre
10:19qui est tout à fait ridicule.
10:21C'est étonnant d'ailleurs, parce qu'elles sont 47%
10:23à désirer travailler davantage.
10:25Donc on voit bien qu'il y a une vraie volonté
10:27de ne pas rester à la maison,
10:31de ne pas avoir ce statut,
10:33mais au contraire, d'être complètement insérée
10:35dans la société, et les difficultés sont grandes.
10:37Est-ce qu'il y a le choix ?
10:39Est-ce qu'il y a le choix quand aujourd'hui
10:41dans notre pays, on a près de 30%
10:43des pensions alimentaires qui sont dues
10:45qui ne sont pas versées ?
10:47Elles n'ont pas le choix, elles doivent travailler
10:49et en effet, elles veulent travailler.
10:51Mais s'il n'y a pas de mode de garde,
10:53elles ne peuvent pas accéder à l'emploi.
10:55En fait, on est passé de 30% d'impayés en 2017
10:57à 24% en 2023,
10:59depuis qu'il y a un prélèvement automatique
11:01par la CAF. C'est toujours insuffisant ?
11:03C'est totalement insuffisant.
11:05On sait que d'autres modèles
11:07existent et sont performants.
11:09Je vais reprendre l'exemple du Québec.
11:11Au Québec, c'est un prélèvement à la source
11:13pour la pension alimentaire et 95%
11:15des pensions alimentaires sont payées.
11:17Oui, parce que le reste à vivre,
11:19c'est-à-dire ce qu'il reste quand on a payé son loyer,
11:21pour les maires solos, il est
11:23de 950 euros par mois.
11:25Il est de 1410 euros
11:27pour un homme dans la même situation.
11:29Avec un couple, avec un enfant,
11:31il est de 1780 euros. On voit bien là
11:33qu'il y a une disparité très forte.
11:35Est-ce qu'il ne faut pas des mesures
11:37socio-fiscales ? Par exemple, une défiscalisation
11:39des pensions alimentaires pour les maires qui les reçoivent ?
11:41Il faut d'abord augmenter
11:43et revoir le barème d'élaboration
11:45de la pension alimentaire, qu'on appelle
11:47la contribution à l'éducation de l'enfant.
11:49Aujourd'hui,
11:51le niveau moyen d'une pension alimentaire
11:53c'est 190 euros par mois.
11:55Et quand on regarde, pardon,
11:57les termes sont horribles et j'y mets des guillemets,
11:59mais quand on regarde ce que coûte d'élever un enfant,
12:01on est entre 200 et 900 euros
12:03par mois, avec 700 euros
12:05en moyenne. On voit bien qu'il y a un gap.
12:07Et donc il faut retravailler
12:09sur le barème des pensions alimentaires.
12:11Et puis là aussi, toujours une question d'égalité.
12:13Si vous allez sur Internet,
12:15vous êtes en train de vous séparer, vous allez sur Internet
12:17pour vous renseigner, savoir quel va être
12:19le montant de la pension alimentaire.
12:21On va vous demander trois choses.
12:23Le nombre d'enfants, le mode de garde
12:25qui sera le vôtre,
12:27et le niveau de ressources
12:29du parent non gardien.
12:3182% des cas, c'est le père.
12:33Mais à quel moment on vous demande, à vous,
12:35quel est votre niveau de revenu
12:37et la façon dont vous allez pouvoir élever vos enfants ?
12:39Jamais il n'est affiché.
12:41Et donc il faut retravailler sur la pension alimentaire.
12:43Parce que ça, c'est vraiment la question essentielle.
12:45Ce qui est important, c'est pas le revenu...
12:47C'est important, ça compte dans la décision.
12:49Mais ce n'est pas que. Ce qui compte, c'est
12:51de quelles ressources je dispose pour élever
12:53moi-même mes propres enfants.
12:55Évidemment, et puis élever un enfant,
12:57c'est bien entendu
12:59le loger, le nourrir, le vêtir.
13:01Mais c'est aussi
13:03lui permettre d'avoir des activités extrascolaires.
13:05Parce qu'en fait, l'éducation d'un enfant,
13:07c'est aussi tout ce qui lui permet de grandir
13:09et de devenir un...
13:11Oui, et puis il y a la cantine, il y a les frais médicaux,
13:13il y a les frais dentaires, il y a les fournitures scolaires.
13:15On nous a beaucoup parlé de mutuel par exemple.
13:17Dans toutes nos auditions, c'est revenu en nous disant
13:19c'est impossible de payer une mutuelle
13:21quand on est un parent seul avec ses enfants.
13:23Là aussi, il faut,
13:25et la carte famille monoparentale pourrait nous y aider,
13:27dire tarif spécifique
13:29pour les familles monoparentales.
13:31Alors, en s'exprimant sur la famille,
13:33le Président de la République a provoqué de très fortes réactions.
13:35D'abord sur le réarmement
13:37de la France en matière de natalité,
13:39et aujourd'hui sur le devoir du visite.
13:41Quel est votre point de vue sur cette déclaration
13:43du devoir du visite ?
13:45Que ça ne réglera pas grand chose.
13:47On parlait du montant
13:49moyen des pensions alimentaires.
13:51Travaillons plutôt sur ce sujet
13:53par exemple, qui est un vrai sujet,
13:55de responsabilisation des pères,
13:57parents non gardiens, pour rester
13:59sur la totalité des cas.
14:01Le montant de la pension
14:03et le fait qu'elle soit versée,
14:05qu'on n'ait plus ces 24%
14:07de pensions alimentaires non versées,
14:09ça c'est de la responsabilisation des pères.
14:11Et c'est important de les responsabiliser,
14:13c'est nécessaire. Mais honnêtement,
14:15sur le devoir, le droit de visite,
14:17c'est un sujet qui me paraît
14:19plus sémantique et qui en plus laisse
14:21ouvert des portes qui ne me paraissent
14:23pas très bonnes. On a eu beaucoup de retours,
14:25notamment de Maman Solo,
14:27qui nous disait
14:29« Moi je suis aussi partie parce qu'il y avait
14:31des violences d'ordre psychologique. »
14:33La question principale, c'est qu'est-ce qu'on fait
14:35en cas de violence ? Imposer un devoir
14:37de visite à une mère qui a tout fait pour s'éloigner
14:39de son conjoint en vous violant, ça paraît complètement invraisemblable.
14:41Oui, c'est pour ça que ce sujet
14:43ne règle rien. Responsabiliser
14:45les pères, oui, bien sûr.
14:47Responsabiliser les parents non gardiens,
14:49parce qu'il y a quand même 20% de pères Solo,
14:51oui, bien sûr. Mais
14:53on peut le faire et on doit le faire, par exemple
14:55par le montant de la pension alimentaire.
14:57Pourquoi une tête d'éclaration ? C'est une déconnexion avec la réalité ?
14:59Moi il me semble que
15:01c'est peut-être un souci,
15:03je ne suis pas dans la tête du Président de la République,
15:05un souci de rappeler
15:07l'importance de
15:09la responsabilité des deux parents.
15:11Oui, mais une fois qu'on a dit ça,
15:13le sujet c'est 25% de familles
15:15monoparentales. Il faut accepter
15:17que c'est un modèle de famille
15:19qui est aujourd'hui totalement courant,
15:21commun, présent partout.
15:23C'est votre sœur, votre fille,
15:25votre voisine de bureau,
15:27c'est la maman devant l'école,
15:29c'est tout le monde. Et donc le sujet c'est
15:31plutôt de se dire comment est-ce qu'on les aide et on les accompagne.
15:33Alors on va bientôt terminer
15:35cette conversation,
15:37on va essayer de le faire sur une note positive.
15:39Est-ce qu'il y a des entreprises
15:41dont les initiatives vous paraissent
15:43vraiment performantes,
15:45novatrices, en dehors des
15:47congés pour les enfants
15:49malades ? Est-ce qu'il y a d'autres
15:51choses qui existent et que vous avez repérées ?
15:53La bonne nouvelle c'est que la réponse est oui.
15:55Ah, formidable. Non mais c'est une
15:57bonne nouvelle. La deuxième bonne nouvelle
15:59c'est qu'elles sont par ailleurs fédérées
16:01en réseau et qu'il y a plein d'initiatives
16:03qui se nourrissent les unes des autres.
16:05Ça peut être des propositions qui soient faites
16:07sur la modulation des cycles horaires
16:09parce qu'on peut avoir besoin
16:11d'arriver plus tôt ou de partir plus tard.
16:13Ça c'est par exemple une bonne initiative.
16:15Ça peut être, alors depuis
16:17le Covid c'est un tout petit peu moins
16:19spécifique, mais c'était des accords qui
16:21permettaient plus de télétravail pour les
16:23familles monoparentales. Donc oui ça existe,
16:25oui ces entreprises privées
16:27elles bossent entre elles et donc vraiment
16:29moi je pense que c'est le bon moment pour qu'on arrive enfin
16:31à avancer. Eh bien voilà, c'est notre positif terminé.
16:33Je vous remercie beaucoup Madame la Sénatrice.
16:35Merci à vous. Et vous reviendrez nous raconter
16:37les mesures qui seront définitivement
16:39mises en place quand elles le seront.
16:41On ne lâchera rien pour que ça aboutisse.
16:43Nous ne lâchons rien sur les droits des femmes.
16:45Merci à vous.

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