• il y a 7 mois

Du lundi au jeudi, Thomas Schnell reçoit un invité au centre de l'actualité.
Retrouvez "L'invité actu" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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Transcription
00:00 (Générique)
00:02 Europe 1 soir
00:04 19h20, Thomas Chenelle
00:06 Il est 19h22 sur Europe 1, le lancement d'une grande concertation contre la violence des jeunes.
00:12 Dès les deux huit semaines, le travail sera collectif avec un premier point d'étape d'ici quatre semaines.
00:16 Bonsoir Sarah El Haïry.
00:18 Bonsoir.
00:19 Ministre délégué chargé de l'enfance, de la jeunesse et de la famille.
00:22 On a entendu Gabriel Attal présenter une série de pistes pour lutter notamment contre les élèves perturbateurs.
00:28 Il parle d'addiction à la violence.
00:31 Alors l'addiction selon le Larousse, c'est un processus de dépendance plus ou moins aliénante à des toxiques ou à des comportements.
00:38 C'est le cas ?
00:40 Aujourd'hui malheureusement, oui c'est le cas.
00:43 Nous avons une grande majorité de jeunes qui vont bien, qui s'engagent, dont on est fiers.
00:47 Et on a une minorité qui aujourd'hui glisse dans l'ultra-violence.
00:51 Alors nous avons besoin d'un plan, d'un sursaut d'autorité partout.
00:55 A la maison, à l'école et dans la rue.
00:58 Et l'idée de ce plan, c'est d'apporter des réponses en prévention, mais aussi en sanction.
01:03 D'accompagner les enfants et les parents.
01:05 Mais d'accompagner aussi sur des réponses immédiates, et puis des réponses à plus long terme.
01:10 Puisque ça commence dès le plus jeune âge et dès l'école.
01:13 On a vu des événements violents ces dernières semaines.
01:16 Viry-Châtillon, Montpellier, Grande-Synthe.
01:18 Gabriel Attal blâme les réseaux sociaux qu'il qualifie d'accélérateurs, de catalyseurs de haine.
01:24 Est-ce que c'est la faute des réseaux sociaux ou est-ce que ce sont un symptôme ?
01:28 Vous savez, les réseaux sociaux c'est un nouveau risque, c'est un nouveau défi.
01:31 Qui se pose aux parents, aux familles et à notre société tout entière.
01:35 Ce qui est certain, c'est que oui ça accélère la violence.
01:37 On le voit sur le harcèlement, il ne s'arrête plus à la sortie de l'école.
01:41 Il rentre jusque dans votre chambre.
01:43 C'est le cyber-harcèlement, c'est pour ça qu'on a fait évoluer la loi sur les règles numériques par exemple.
01:47 Ou encore la majorité à 15 ans pour le numérique.
01:50 Sauf que les réseaux sociaux c'est aussi malheureusement des meutes, des raids, de l'extraviolence qui désinhibent.
01:59 Et donc du coup dans cet espace où tout est désinhibé, les réactions et les conséquences sont parfois mortelles.
02:05 C'est pour ça que le Premier ministre l'a rappelé, il n'y a pas de droit de tabasser.
02:10 La violence n'a pas sa place et pour ça il nous faut ce sursaut d'autorité.
02:14 Et il faut remettre un cadre, des repères.
02:17 Vous savez on ne grandit pas droit si on n'a pas ce cadre.
02:20 Et ce cadre il s'apprend à l'école mais aussi à la maison.
02:23 Et nous souhaitons accompagner les parents, ceux qui se sont débordés parfois par leurs propres adolescents.
02:30 Et rappeler à l'ordre les parents qui ont déserté leurs obligations éducatives.
02:36 Pour ça il y a différents outils que nous souhaitons bien sûr mettre à la concertation ou développer.
02:41 Justement parmi les pistes avancées il y a celle du collège non-stop de 8h à 18h pour les collégiens.
02:50 On a les moyens Sarah El Haïry de garder les enfants de 8h à 18h ?
02:54 Pour nos enfants bien sûr qu'il faut mettre les investissements nécessaires.
02:57 Plus que jamais c'est un des meilleurs investissements qu'on puisse faire.
03:01 Un enfant et un collégien en particulier n'a rien à faire dans la rue.
03:04 Il doit apprendre soit dans une masso, après l'école, soit à la maison.
03:09 Mais l'essentiel c'est que de 8h à 18h, au-delà des cours, au-delà de l'enseignement,
03:13 il puisse faire plus de sport, ses devoirs, de la culture, du théâtre.
03:18 Peu importe, on mettra des moyens avec des associations, d'éducation populaire.
03:24 Quel moyen ? On manque d'enseignants dans les classes aujourd'hui.
03:26 On a du mal à remplacer les professeurs. Comment on fait en sorte qu'ils acceptent de rester ?
03:31 On parle d'heures supplémentaires. C'est des enseignants qui vont accepter des heures supplémentaires pour garder les élèves ?
03:36 Il y a plusieurs pistes.
03:39 Évidemment, il y a tout ce qui a été lancé avec PACT pour permettre aux enseignants qui le souhaitent plus de missions.
03:45 C'est le premier point, mais il est loin d'être unique.
03:47 Il y a toute l'éducation populaire.
03:49 Vous savez qu'aujourd'hui, on ouvre l'école aussi aux associations.
03:52 C'est notre souhait, notre volonté.
03:54 Et on peut faire intervenir des éducateurs, des animateurs pour travailler.
03:59 Par exemple, c'est ce qu'on fait sur les devoirs faits.
04:01 Pour que les collégiens, quand ils rentrent à la maison, leurs devoirs soient déjà faits, déjà travaillés, en tout cas soutenus.
04:07 On pourra faire ça avec du théâtre, du sport ou encore de la culture.
04:12 Ce n'est bien sûr pas sur les seules épaules des enseignants, bien au contraire.
04:16 C'est pour ça que ce plan a sa force.
04:19 On remet autour de la question de l'autorité l'ensemble des adultes qui entourent les enfants.
04:24 L'autorité, elle vient bien sûr avec l'enseignant, mais aussi et uniquement si,
04:29 le message qui est porté, il est clair pour les élèves, pour les enfants.
04:33 Et que les adultes, qu'ils soient sportifs, animateurs ou parents, tiennent le même cadre.
04:39 Et c'est pour ça qu'un adolescent, c'est normal qu'il vienne frotter le cadre.
04:42 Encore faut-il qu'il soit clair et ferme.
04:44 Je reste sur ce collège de 8h à 18h.
04:47 Est-ce que ça ne va pas pénaliser les autres élèves, ceux qui ne sont pas oisifs, ceux qui ne sont pas dans les rues,
04:51 qui pourraient avoir des activités après l'école ?
04:55 Non, bien sûr que non.
04:56 Puisque, ceux qui ont des activités après l'école, il y a une réflexion qui vient accompagner, encore une fois,
05:02 c'est de ne laisser personne tout seul ou face à cette oisiveté qui est la mère de tous les vifs.
05:08 L'idée, elle est là.
05:09 C'est d'accompagner ces enfants qui, malheureusement, ne font rien après l'école.
05:13 Ou se retrouvent devant les écrans tout seuls,
05:15 à rester des heures devant un téléphone portable ou une tablette,
05:18 ou ceux qui traînent dans la rue.
05:19 L'idée, elle est là.
05:20 Et pour ça, on peut reprendre la lecture,
05:22 on peut participer aussi aux tâches de l'établissement,
05:25 on peut trouver des projets,
05:26 et tout ça se fera en bonne intelligence avec les proviseurs et avec les établissements.
05:31 Mais encore une fois, on a commencé à le faire, ça marche.
05:34 Maintenant, nous souhaitons l'étendre à l'ensemble des établissements d'éducation prioritaire,
05:38 dans les quartiers et dans notre ruralité.
05:41 Et puis après, d'ici la rentrée prochaine, l'élargir partout en France.
05:46 Et encore une fois, c'est qu'une chance pour les enfants,
05:48 pour tous ceux qui, aujourd'hui, ne font rien.
05:50 Mais la mention spécifique dans Parcoursup, pour ceux qui perturbent les cours,
05:55 ça va vraiment les effrayer ?
05:57 Ce ne sont en général pas eux, ces perturbateurs, qui ambitionnent de hautes études ?
06:02 C'est ça, notamment, qui peut les faire renoncer à perturber les cours ?
06:07 Vous savez, dans la proposition faite par le Premier ministre,
06:11 les sanctions sont graduelles.
06:13 La meilleure des préventions, une des meilleures en tout cas,
06:16 c'est la certitude de la sanction.
06:18 Et les sanctions, elles sont graduelles, ça veut dire quoi ?
06:20 Installer des conseils et des disciplines plus forts.
06:22 Les perturbateurs et les très grands perturbateurs ont vocation à quitter l'établissement.
06:26 C'est ce que nous faisons aujourd'hui avec, par exemple, les harceleurs.
06:29 Ça, c'est le premier point.
06:31 La mention sur Parcoursup ou sur les diplômes, c'est une sanction supplémentaire.
06:35 Uniquement d'ailleurs, si l'enfant ne revient pas sur le droit chemin et ne tourne pas droit.
06:40 On lui proposera de se rattraper, on lui proposera de s'investir.
06:44 Et donc, finalement, des mesures éducatives.
06:46 Mais s'il ne saisit pas cette opportunité-là, alors oui, il y aura une sanction nouvelle
06:51 qui a vocation à être dissuasive, qui est celle de la mention sur Parcoursup
06:56 ou évidemment sur son diplôme.
06:57 C'est une sanction supplémentaire.
06:59 On va y travailler avec la ministre de l'Éducation nationale, bien sûr.
07:02 Mais sachez que quand on a envie de faire des études après,
07:06 ou en tout cas de choisir un diplôme, on a conscience que ça aura des conséquences.
07:11 Ce qui est certain, c'est que rien ne reste impuni.
07:13 Avec des réponses graduelles, bien sûr.
07:15 Et surtout, on a investi ça aussi sur la partie prévention, avec les parents et avec les enseignants.
07:20 Sarah El Haïry, vous restez avec nous.
07:22 Dans un instant, on abordera les autres volets, les autres pistes
07:26 pour responsabiliser les parents, les mesures judiciaires également,
07:30 avec vous, ministre chargé de l'Enfance, de la Jeunesse et des Familles sur Europe 1.
07:39 Mai à 19h33, nous en sommes à ces annonces de Gabriel Attal pour lutter contre la violence des jeunes.
07:46 Avec la ministre chargée de la Jeunesse, de l'Enfance et des Familles, Sarah El Haïry, en direct avec nous.
07:52 Nous venons de voir le volet éducatif, le volet judiciaire à présent de ces pistes de réflexion.
07:59 Sarah El Haïry, le Premier ministre, a parlé de comparution immédiate devant un tribunal à partir de 16 ans.
08:05 C'est la place d'un jeune de 16 ans aujourd'hui dans un tribunal ?
08:09 Ce qui est certain, c'est que la meilleure des sanctions, c'est quand elle est la plus rapide.
08:14 C'est un volet éducatif que d'avoir une réaction la plus rapide possible et la plus immédiate.
08:20 Le Premier ministre a souhaité que le Garde-sauve ouvre les discussions sur, bien sûr, les comparations immédiates des 16 ans,
08:27 de voir l'opportunité d'étudier cette possibilité, de voir la question de plus largement rapprocher la punition de l'acte du fait.
08:39 Pourquoi ? Parce que c'est préventif, parce que c'est éducatif.
08:42 Plus vite il y a la sanction, mieux c'est.
08:44 Il se trouve qu'on a déjà fait, sous le mandat précédent, la réforme de l'ordonnance de 45,
08:48 qui permet aujourd'hui d'avoir des réponses extrêmement rapides.
08:52 Il y a encore quelques années, il se trouve que quand un jeune mineur était condamné, sa sanction arrivait quasiment quand il devenait majeur.
08:59 C'est beaucoup trop long. Dans la tête d'un adolescent, il ne fait même plus lien entre sa bêtise ou l'acte grave qu'il a fait et la sanction qu'il subit.
09:07 La menace de la sanction donc ferait prendre conscience et ça dissuaderait ?
09:12 Plus rapidement, en tout cas la certitude de la sanction est une réalité, est une prévention.
09:17 Merci Sarah El Haïry d'avoir été avec nous sur Europe 1, ministre chargée de l'enfance, de la jeunesse et des familles.

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