A la une de cette édition, le risque d’embrasement du Proche-Orient. Israël serait à l’origine de nouvelles attaques vendredi matin contre l’Iran.
Nous évoquerons ensuite le nouveau plan com’ de Gabriel Attal pour l’école.
Puis nous nous intéresserons à l’industrie française de défense…Vous verrez que nous sommes encore loin de l’économie de guerre !
Et enfin, nous reviendrons sur une étrange affaire de cargo russe chargé d’uranium avec Nicolas de Lamberterie.
Nous évoquerons ensuite le nouveau plan com’ de Gabriel Attal pour l’école.
Puis nous nous intéresserons à l’industrie française de défense…Vous verrez que nous sommes encore loin de l’économie de guerre !
Et enfin, nous reviendrons sur une étrange affaire de cargo russe chargé d’uranium avec Nicolas de Lamberterie.
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00:00 [Générique]
00:14 Madame, Monsieur, bonsoir.
00:15 À la une de cette édition, le risque d'embrasement du Proche-Orient Israël
00:19 serait à l'origine de nouvelles attaques vendredi contre l'Iran.
00:23 Nous évoquerons ensuite le nouveau plan COM de Gabriel Attal pour l'école,
00:27 puis nous nous intéresserons à l'industrie française de défense.
00:31 Vous verrez que nous sommes encore loin de l'économie de guerre.
00:35 Et enfin, nous reviendrons sur une étrange affaire de cargo russe d'uranium
00:39 avec Nicolas de Lambertery.
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00:44 Riposte ou apaisement ?
00:46 Le jeu de dupe se poursuit entre Téhéran et Tel Aviv
00:49 avec des attaques de drones israéliens repoussées dans la région d'Ispahan.
00:53 Tour d'horizon.
00:54 Des explosions ont eu cours tôt vendredi matin dans la région d'Ispahan,
00:58 au centre de l'Iran.
00:59 La défense aérienne a été déployée dans plusieurs provinces du pays.
01:03 Les autorités iraniennes ont affirmé qu'il n'y avait pas eu d'attaque par missile
01:07 et que seulement des drones avaient été abattus.
01:11 Tel Aviv n'a pas revendiqué l'attaque dans un premier temps,
01:14 mais un haut responsable américain cité par la chaîne ABC News
01:17 affirme qu'il s'agit d'une riposte israélienne menée contre l'Iran
01:21 en représailles aux frappes iraniennes contre Israël.
01:24 Des frappes iraniennes qui constituaient elles-mêmes une riposte à l'attaque israélienne
01:28 contre une section consulaire de l'ambassade de la République Islamique d'Iran en Syrie.
01:33 De son côté, Israël vise d'Iran qu'elle estime complice des attaques du Hamas en octobre 2023.
01:38 Un parfait exemple d'enchaînement guerrier,
01:41 mais qui demeure néanmoins dans une certaine retenue.
01:44 Chacun des acteurs voulant éviter de rentrer dans une démarche de guerre totale
01:48 qui pourrait lui être fatale.
01:50 En visant Ispahan, plus que de faire des dégâts,
01:52 Israël entend s'attaquer à une ville qui abrite des installations nucléaires
01:56 et montrer ainsi sa force de frappe.
01:58 L'Agence internationale de l'énergie atomique a néanmoins communiqué rapidement
02:02 affirmant qu'il n'y avait aucun dommage sur les sites nucléaires iraniens.
02:06 Vendredi, c'est la confusion qui dominait sur les événements qui se sont déroulés,
02:10 chacun tentant systématiquement de minimiser les attaques adverses.
02:14 En Israël, c'est aussi l'occasion pour les ultras de se faire entendre,
02:18 ainsi le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir,
02:22 favorable à une riposte d'ampleur, a déploré sur les réseaux sociaux
02:25 la « faiblesse apparente » de cette attaque.
02:28 Un mode de communication pour le moins singulier en temps de conflit.
02:32 L'Union européenne a de son côté appelé les partis à « s'abstenir de toute nouvelle action ».
02:38 Bruxelles, qui suit systématiquement les préconisations états-uniennes,
02:41 notamment en matière de sanctions contre l'Iran,
02:43 ne semble aujourd'hui pas capable de peser dans ce dossier.
02:46 Les paroles de la présidente de la Commission européenne,
02:49 Ursula von der Leyen, vendredi matin en Finlande,
02:52 selon lesquelles il est « absolument nécessaire que la région reste stable
02:56 et que toutes les partis s'abstiennent de toute nouvelle action »,
03:00 semblent néanmoins marquer du bon sens et pourraient bien s'imposer aux deux belligérants.
03:05 En effet, on imagine mal aujourd'hui une guerre totale entre l'Iran et Israël.
03:08 Un conflit qui non seulement serait meurtrier,
03:10 mais qui risquerait de provoquer un chaos gigantesque dans l'ensemble de la région.
03:15 Israël, encore sous le choc de l'attaque du mois d'octobre,
03:18 doit composer avec un environnement direct hostile au Liban et en Syrie.
03:23 L'Iran sait cependant qu'un conflit ouvert avec Israël
03:27 implique une opposition avec les États-Unis.
03:29 Et si Washington peine à gagner des guerres,
03:31 sa capacité à ruiner des pays demeure intacte.
03:34 Des décisions d'envergure ne devraient cependant pas être prises par la Maison-Blanche.
03:39 Guerre en Ukraine et période électorale obligent.
03:42 Par ailleurs, l'état de santé du président Biden affaiblit la politique internationale du pays,
03:47 comme en témoignent ces dernières déclarations publiques.
03:50 Jeudi, le président des États-Unis a ainsi déconseillé aux Israéliens de se rendre à Haïfa,
03:55 qui est pourtant une ville israélienne.
03:57 Je l'ai fait clair aux Israéliens, ne vous en remettez pas.
04:01 C'est juste pas... Je veux dire...
04:04 De toute façon, je...
04:08 Regardez ce que nous avons fait récemment,
04:11 quand Israël a été attaqué.
04:13 Au niveau régional, la situation inquiète.
04:15 Oman, réputée pour sa politique internationale équilibrée et son goût pour la neutralité,
04:20 a déploré l'attaque israélienne de vendredi,
04:23 et les pays de la région se tiennent sur le qui-vive.
04:26 En Jordanie, des manifestations contre Israël mettent la pression
04:29 au pouvoir très conciliant avec Tel Aviv.
04:32 C'est un peu le même morceau qui se joue dans toute la région
04:35 où les différents États se sont rapprochés d'Israël ces dernières années,
04:39 plus ou moins discrètement, et cela au risque de voir leur population s'agacer.
04:43 Les Émirats Arabes Unis et l'Arabie Saoudite, comme la Jordanie,
04:45 ont apporté un soutien logistique à Israël,
04:48 non sans une certaine contradiction avec leur discours sur la Palestine.
04:52 L'Irak a également laissé Israël franchir son espace aérien,
04:56 des concessions ou une aide qui se veut généralement prudente
04:59 de la part des pays arabes.
05:01 Ceux-ci ont tout intérêt à ce qu'Israël et l'Iran calment le jeu
05:05 pour éviter de se retrouver dans une situation délicate
05:08 vis-à-vis de leur population, toutes hostiles à l'État hébreu.
05:12 S'il convient de se montrer vigilant et de ne pas tirer de leçon trop rapidement,
05:16 il semble aujourd'hui que Téhéran comme Tel Aviv ont intérêt à une accalmie.
05:20 L'un comme l'autre a montré sa capacité à lancer une offensive,
05:24 mais les deux ont aussi montré leur limite en matière d'objectifs.
05:28 Tel Aviv se trouve dans une opération militaire complexe en Palestine
05:32 et voit son image se détériorer de plus en plus au niveau international.
05:36 Quand Téhéran demeure sous le coup des sanctions occidentales
05:38 et ne devra pas aller trop loin pour éviter de gâcher
05:41 son rapprochement diplomatique récent avec l'Arabie saoudite.
05:44 Vendredi après-midi à Paris, au consulat d'Iran,
05:51 un homme a été aperçu à 11h entrant dans le bâtiment
05:54 équipé d'une grenade ou d'un gilet d'explosif.
05:56 La brigade de recherche et d'intervention, la BRI, a procédé à son interpellation.
06:02 À l'heure où nous tournons ce journal, nous ne disposons pas de plus d'informations.
06:08 Retour en France et à la politique française avec Gabriel Attal.
06:11 À l'école, le Premier ministre a présenté ses mesures
06:13 pour amener l'autorité chez les jeunes, comme toujours,
06:16 des paroles qui auront du mal à être suivies des faits.
06:19 Renaud de Bourleuf.
06:21 La France a mal à une partie de son adolescence et de sa jeunesse,
06:25 tant elle a le sentiment qu'elle se perd parfois.
06:27 En chercher les causes, c'est y avoir réfléchi.
06:31 Aujourd'hui, c'est la République qui contre-attaque.
06:34 C'est cela que nous sommes venus lancer aujourd'hui depuis Viry-Châtillon.
06:38 La mobilisation générale de la nation pour renouer avec ses adolescents,
06:42 juguler la violence, réaffirmer notre projet d'une jeunesse libre
06:45 et émancipée, reconquérir le droit à la France tranquille,
06:49 confiante dans l'avenir et sereine dans sa vie.
06:52 La République contre-attaque, rien que ça.
06:54 En reprenant le vocabulaire de Star Wars, l'étoile montante du macronisme,
06:57 Gabriel Attal a voulu montrer qu'il était capable de durcir le thon
07:00 pour ne pas le militariser.
07:01 Jeudi, le Premier ministre s'est rendu à Viry-Châtillon dans les Saônes
07:04 pour prononcer un discours sur le retour de l'autorité
07:06 face à la violence qui gangrène la jeunesse.
07:08 Le lieu n'a pas été choisi au hasard.
07:10 C'est là que deux semaines plus tôt, un garçon de 15 ans du nom de Shem Sedin
07:14 a été mortellement battu par quatre individus.
07:17 Parmi les agresseurs, deux individus qui n'auraient pas supporté
07:19 qu'ils discutent avec leurs soeurs de sujets relatifs à la sexualité.
07:23 Gabriel Attal a brûlé un sursaut d'autorité auprès des jeunes
07:26 et a énoncé son plan étalé sur deux mois pour rétablir la discipline.
07:29 Il détaille trois axes pour guider son action.
07:31 D'abord, il nous faut prendre le mal à la racine.
07:35 C'est la question des parents, des écrans, des séparatismes.
07:38 Ensuite, il nous faut une réponse directe, rapide et adaptée à chaque moment.
07:42 C'est la question des peines, des sanctions, de la justice des mineurs.
07:45 Enfin, l'accompagnement de nos jeunes doit nous rappeler
07:47 que tout n'est pas affaire de répression,
07:50 mais que la prévention, l'attention, l'environnement que l'on crée pour nos jeunes
07:54 est aussi au cœur de ce que nous voulons faire.
07:56 Plusieurs mesures sont annoncées dans ce sens.
07:58 D'abord, la signature par les parents à chaque rentrée scolaire
08:00 d'un contrat qui rappelle les droits et obligations de chacun.
08:03 Encore un document a signé après les règlements intérieurs d'établissement
08:05 que selon les enseignants, la plupart des parents ne prennent pas la peine de lire.
08:09 Une nouveauté, il y aura des sanctions en cas de défauts manifestes d'assiduité
08:12 ou de non-participation des parents à l'éducation de leurs enfants.
08:16 Les contours de ce contrat doivent encore être définis lors de concertations
08:19 avec des chefs d'établissement et des parents d'élèves.
08:21 Reste à savoir si la perspective de voir leurs parents faire l'objet d'une contravention
08:24 invitera des jeunes à plus de respect.
08:25 La mesure semble calquer sur celle que préconisent LR et l'ERN,
08:28 à savoir la suppression des allocations pour les parents de délinquants.
08:32 Autre mesure vis-à-vis des élèves cette fois.
08:34 Mentionner les défiances et dégradations ou la perturbation des cours
08:37 dans le dossier Parcoursup ou les sanctionner dans leur brevet, leur CAP ou leur baccalauréat.
08:41 Les enseignants ont été stupéfaits par la première mesure qui en pratique existe déjà.
08:45 Ce type d'information apparaît dans les bulletins scolaires et, in fine, dans Parcoursup.
08:48 Quant à la seconde, il faut se demander si les adolescents rentrés dans le trafic de drogue
08:52 se préoccuperont de leurs résultats au bac.
08:54 D'autres mesures plus simples ont également été avancées,
08:56 par exemple se lever dès qu'un prof rentre dans la salle de classe,
08:58 ce qui existe encore dans certains établissements,
09:00 faire participer les élèves aux tâches communes au sein de leur école
09:03 ou limiter leur accès aux écrans et réseaux sociaux.
09:05 Le ministre a réitéré sa volonté de doubler les cours d'enseignement moral et civique.
09:10 Les enseignants rappellent que cela a déjà été promis, mais que rien n'a changé.
09:13 Enfin, la question de la délinquance des mineurs a été mise sur la table.
09:16 Gabriel Attal a parlé de répression, mais aussi d'accompagnement avec le placement des internats.
09:21 Plusieurs questions restent floues.
09:22 Est-ce sur décision du juge, avec ou sans l'accord des parents ?
09:26 Dans la filiation de la gauche républicaine, le camp macroniste pourrait se montrer
09:29 assez hostile à la liberté d'éducation des parents,
09:31 mais devra faire face à des populations qui ne se laisseront pas guider leur conduite.
09:35 La faiblesse des propositions de Gabriel Attal en matière d'éducation peut en partie s'expliquer
09:38 par sa méconnaissance de ministères, où il n'a passé qu'à peine cinq mois.
09:42 Comme toujours, beaucoup d'annonces et de gesticulations qui ne convainquent plus personne,
09:45 et beaucoup de flous.
09:46 Gabriel Attal parle des jeunes, mais omet de nombreuses réalités,
09:49 comme la cohabitation entre une idéologie progressiste pro-LGBT
09:52 et des populations qui y restent hermétiques.
09:54 Il a cependant abordé brièvement la question de la religion.
09:58 Aujourd'hui, soyons francs, de plus en plus souvent,
10:00 les troubles ou les violences dont nous entendons parler à l'école
10:02 ont un sous-texte identitaire ou religieux.
10:05 Je vous le dis, il n'y aura pas de guerre des religions à l'école.
10:09 Reste à savoir si les mesures annoncées aujourd'hui
10:10 vont nous protéger de ce qu'il appelle la guerre.
10:12 L'économie de guerre au milieu du guet.
10:18 Depuis deux ans, l'exécutif presse notre industrie de défense de se remobiliser,
10:23 mais malgré les injonctions présidentielles, le compte n'y est toujours pas rémitel.
10:29 Nous sommes partis pour nous installer durablement dans un changement géopolitique
10:34 où les industries de défense vont avoir un rôle croissant.
10:37 Il faut aller vite, fort, massifié.
10:40 Tel était le cap rappelé par Emmanuel Macron lors d'une visite le 11 avril
10:44 dans une usine d'armement à Bergerac.
10:47 Un horizon conforme à l'engagement du chef de l'État en juin 2022
10:52 de faire passer la France en économie de guerre.
10:54 Mais deux ans plus tard, cette promesse n'a pas vraiment été honorée.
10:58 Forte de neuf grands groupes de 4000 PME et de 210 000 emplois directs et indirects,
11:05 la base industrielle et technologique de défense française, ou BITD,
11:09 est l'une des plus conséquentes au monde.
11:11 Un rang qui ne suffit pourtant pas à garantir de vrais résultats en matière de production.
11:17 Alors que beaucoup de spécialistes qualifient notre armée d'embryonnaire,
11:20 l'industrie française de défense produit en un mois le nombre d'obus consommés chaque jour
11:26 par l'artillerie ukrainienne.
11:27 En janvier 2024, lors de ses voeux aux forces armées,
11:31 le chef de l'État avait ainsi dénoncé, je cite,
11:33 "l'engourdissement satisfait des marchands d'armes tricolores",
11:37 dans le viseur d'Emmanuel Macron notamment, les délais de livraison
11:41 qui ont fait perdre au cours des dernières années plusieurs contrats juteux à notre pays.
11:45 Accusé de jouer à la belle endormie, l'industrie française de défense
11:49 avance plusieurs justifications à son inertie.
11:53 Le difficile accès à certaines matières premières ou à des composants stratégiques,
11:57 les problèmes de recrutement dans les métiers en tension
12:00 ou le recours complexe au financement,
12:02 les banques rechignant souvent à accorder des prêts aux activités militaires.
12:06 Plus discrètement, les industriels s'émeuvent aussi d'un décalage
12:09 entre les incantations présidentielles et l'engagement réel de l'État.
12:13 Il n'en demeure pas moins que les carnets de commandes sont pleins avec 30 milliards d'euros
12:17 rien que pour le matériel lourd et des hautes technologies.
12:20 Cette somme n'était que de 9,5 milliards d'euros sous François Hollande
12:24 et de 15 milliards d'euros lors du premier quinquennat Macron.
12:27 La loi de programmation militaire votée à l'été a également consacré un effort sans précédent
12:32 en matière de défense.
12:34 Une divergence d'appréciation entre gouvernement et industriel qui a agacé.
12:38 Le 26 mars, le ministre des armées Sébastien Lecornu
12:41 a été jusqu'à menacer les industriels de réquisitionner salariés,
12:45 stocks et outils de production.
12:47 Le ministre regrettant, je cite, "une économie de guerre à deux vitesses".
12:51 Pour s'assurer de la bonne volonté des uns et des autres,
12:54 Sébastien Lecornu a donc entamé une tournée de la BIT des françaises
12:58 avec quand même le constat de quelques résultats positifs.
13:02 Ainsi, le délai de fabrication des radars GM200 a été divisé par deux chez Thalès.
13:07 Chez le franco-allemand KNDS, on prévoit d'augmenter de 50% la production d'obus sur l'année 2024
13:13 et de la doubler l'an prochain.
13:15 En outre, une vingtaine de projets de relocalisation soutenus par l'Etat seraient actuellement en cours.
13:20 De quoi laisser espérer que la BIT des françaises redonne à notre pays les moyens de se défendre,
13:24 à moins que ce réveil ne serve d'autres intérêts que les nôtres dans le cadre de l'OTAN
13:28 ou par la livraison de matériel produit à l'Ukraine,
13:31 la puissance ouïe à condition qu'elle soit au service de la France.
13:35 Retour à présent sur un épisode qui soulève pas mal d'interrogations.
13:42 Au début du mois d'avril, les autorités allemandes ont amarré un cargo russe
13:46 transportant de l'uranium enrichi en direction des États-Unis.
13:50 Les explications de Nicolas de Lambertery.
13:53 Début avril 2024, plusieurs articles de presse ont révélé qu'un navire russe,
13:58 l'Atlantic Navigator 2, a été amarré dans le port allemand de Rostock,
14:02 où il se trouve toujours actuellement.
14:04 La raison de la présence de ce navire à Rostock tient à une mésaventure technique.
14:08 Le navire étant parti de Saint-Pétersbourg en direction des États-Unis d'Amérique,
14:13 mais a rencontré une panne de moteur l'obligeant à s'arrêter en Allemagne en vue d'être réparé.
14:18 Et c'est là que les choses se sont compliquées.
14:19 Les autorités douanières allemandes ont examiné le contenu des marchandises transportées,
14:24 figurées d'une part de l'uranium enrichi,
14:26 destiné au fonctionnement des centrales nucléaires des États-Unis,
14:29 et d'autre part du bois de bouleau provenant d'usines appartenant à un oligarque russe
14:34 figurant sur la liste des sanctions de l'Union européenne.
14:37 Et c'est donc pour cette raison, le bois de bouleau, et non pas pour l'uranium,
14:41 que le navire a été détenu par les autorités allemandes,
14:44 puisque le navire avait franchi les eaux territoriales de la République fédérale d'Allemagne.
14:48 Au travers de cette anecdote, on apprend donc que les États-Unis,
14:52 censément en conflit indirect avec la Russie en Ukraine,
14:55 continuent d'importer des matières premières russes,
14:57 et que la Russie, qui affirme être en conflit avec un Occident qualifié d'empire du mensonge,
15:02 continue à fournir l'uranium indispensable au fonctionnement des centrales nucléaires américaines.
15:07 Et qu'au milieu de tout cela, l'Europe, sous influence principalement américaine,
15:11 prend davantage de sanctions contre la Russie que ne le font les États-Unis eux-mêmes.
15:15 Sur le plateau de TV Liberté, il y a quelques jours,
15:18 Alain Juillet avait déjà évoqué cette hypocrisie, dont le grand perdant est l'Europe.
15:22 On sait maintenant qu'une partie du pétrole russe qui ne part plus,
15:25 ou du gaz qui ne part plus en Europe directement,
15:27 passe par l'Inde et repart ensuite chez nous.
15:29 C'est-à-dire que ça nous coûte plus cher, mais l'origine est la même.
15:32 Mais l'Inde prend son billet au passage.
15:35 Oui. Maintenant, après deux ans de guerre en Ukraine,
15:40 quand on regarde le résultat aujourd'hui,
15:42 il est certain que l'Europe est considérablement affaiblie
15:46 depuis le démarrage de cette guerre en Ukraine,
15:50 et que les États-Unis en tirent partie,
15:52 puisque les États-Unis sont maintenant pratiquement le principal fournisseur de gaz.
15:57 Or, ils nous vendent le gaz de schiste américain,
16:02 beaucoup plus cher qu'il n'est vendu aux États-Unis, aux compagnies,
16:05 aux particuliers américains.
16:06 Donc, si vous voulez, c'est du tout bénéfice.
16:08 Par ailleurs, en dépit de la dimension humainement assez importante
16:12 du conflit en Ukraine depuis plus de deux ans,
16:13 il est intéressant de noter que du pétrole russe
16:16 transite toujours par l'Ukraine en direction de l'Europe,
16:18 que ses oléoducs n'ont jamais été endommagés,
16:21 et que la société Gazprom effectue toujours les versements
16:24 qu'elle doit à l'État ukrainien en vertu de la taxe de transit du pétrole.
16:28 L'auteur et blogueur Modeste Schwarz va du coup jusqu'à s'interroger
16:31 sur la réalité des sanctions anti-russes,
16:34 ou en tout cas pose des questions pour le moins iconoclastes
16:37 sur les véritables cibles de ces sanctions.
16:39 Ça peut étonner, mais ça étonnera ceux qui ne savent pas
16:43 qu'il n'y a pas de sanctions sur l'uranium,
16:47 et que d'ailleurs, moi j'irais un peu plus loin,
16:49 je dirais qu'il n'y a pas de sanctions anti-russes.
16:52 C'est ce qu'on explique, alors on argumente sans arrêt
16:57 pour et contre les sanctions, pour expliquer les uns qu'elles sont utiles,
17:01 les autres qu'elles sont inutiles.
17:03 Je pense que la question est mal posée,
17:06 il faudrait surtout voir à qui profitent les sanctions,
17:10 parce que, évidemment, elles nuisent aussi à beaucoup de gens,
17:13 avant tout à la classe moyenne européenne,
17:15 mais en même temps elles profitent.
17:18 Il y a beaucoup de gens en Chine, en Inde, et d'ailleurs aussi en Occident,
17:22 et j'ajouterais en Russie,
17:24 pour qui les sanctions sont une affaire formidable.
17:27 On avait compté à la veille de l'opération militaire spéciale en Russie,
17:33 à l'époque 88 milliardaires recensés,
17:36 le calcul a été refait il y a à peu près un an ou six mois,
17:40 enfin dans le courant de l'année 2023,
17:43 ils étaient déjà 114,
17:44 et alors même que certains entre-temps ont renoncé à la citoyenneté russe.
17:48 En Occident, les choses sont un peu plus compliquées,
17:51 se présentent de manière moins massive,
17:54 ça passe souvent par des fonds d'investissement, etc.
17:56 Donc le décompte et le rapport de cause à effet
17:59 est peut-être plus difficile à établir,
18:01 mais je pense qu'on doit être dans les mêmes proportions.
18:03 Donc il y a une hyper-classe que les sanctions enrichissent brutalement,
18:07 pendant qu'elles appauvrissent tout aussi brutalement la classe moyenne occidentale,
18:12 et tout cela est couvert par ce bruit médiatique de la troisième guerre mondiale,
18:17 de l'affrontement probablement nucléaire imminent entre la Russie et l'OTAN,
18:23 qu'on vous promet de deux semaines en deux semaines,
18:25 c'est la jurisprudence Covid, ça va toujours durer deux semaines.
18:28 Bon, ça dure deux semaines depuis deux ans.
18:30 Quand on prend les unes après les autres,
18:32 toutes les sanctions qui ont été adoptées,
18:33 on sait qu'il y en a des dizaines de milliers au total,
18:36 on se rend compte que les plus importantes,
18:38 celles qui auraient pu affecter une certaine vulnérabilité du système russe,
18:43 ont toujours et systématiquement été adoptées,
18:47 à un moment de la chronologie où il était très facile de savoir
18:51 qu'elles n'auraient pas d'impact, ou alors l'impact qu'elles ont aussi chez nous,
18:57 c'est-à-dire qu'en Russie aussi, il y a une classe moyenne qui s'appauvrit,
19:01 et des milliardaires qui sont de plus en plus nombreux,
19:03 et qui ont de plus en plus de milliards.
19:05 Donc la vraie question qu'il faudrait se poser à un moment,
19:08 c'est qui est-ce que les sanctions visent vraiment ?
19:12 Les faux débats continuent en Europe,
19:14 tout comme le déclin extrêmement rapide du vieux continent,
19:17 tandis que les causes de ce déclin
19:19 sont systématiquement éludées par des écrans de fumée.
19:22 Et plus personne ou presque dans le débat électoral
19:25 ne semblant désireux de prendre le bon taureau par les cornes,
19:28 il est assez peu probable que les élections européennes de juin
19:32 débouchent sur un quelconque rebond d'un continent qui n'en finit plus de s'affaisser
19:36 au profit des autres puissances et des oligarchies qui le dépouillent.
19:44 Passons à l'actualité en bref.
19:46 Les VAT en guerre invités à prendre leur pactage.
19:49 Aux Etats-Unis, le débat sur l'aide à l'Ukraine provoque des remous chez les républicains.
19:53 Mercredi, à la Chambre des représentants,
19:55 Marjorie Taylor Greene, élue de Géorgie proche de Donald Trump,
19:58 a déposé l'amendement suivant.
20:00 Tout membre du Congrès qui votera en faveur de cette aide
20:02 sera tenu de s'enrôler dans la guerre en Ukraine.
20:04 Un amendement qui n'a aucune chance d'aboutir,
20:06 mais qui traduit une exaspération d'une frange de la droite américaine
20:09 face à l'envoi de milliards pour un pays étranger.
20:11 De l'argent emporté par le vent alors qu'ils ont leurs propres problèmes,
20:14 tels que la crise frontalière ou le pouvoir d'achat.
20:16 La majorité des républicains devraient néanmoins voter samedi en faveur de l'aide à l'Ukraine.
20:20 Un vieux monsieur qui ne sait plus trop ce qu'il dit.
20:22 Le président des Etats-Unis a accusé, mercredi,
20:25 la Chine de xénophobie et de tricher dans le commerce mondial de l'acier.
20:28 Des accusations assez étonnantes venant de Washington
20:31 qui dictent ses lois commerciales dans le monde entier.
20:33 Plus précisément, le candidat démocrate à sa propre réélection a déclaré,
20:37 je cite, "leur population compte plus de retraités que de travailleurs,
20:40 ils n'importent rien, ils n'apportent rien."
20:42 "Ils n'importent rien, ils n'apportent rien."
20:44 "Ils sont xénophobes, personne n'entre chez eux."
20:47 Une formule à l'emporte-pièce qui pourrait sortir de la bouche de son concurrent républicain.
20:51 La cible pour le président est ici double,
20:53 les industriels américains et les travailleurs du secteur
20:55 qui pourraient peser pour les élections de novembre prochain.
20:58 De son côté, la Chine a déploré les déclarations du président
21:01 et a rappelé que les Etats-Unis pratiquaient des mesures protectionnistes contre la Chine
21:04 et dénonce l'hypocrisie de Joe Biden.
21:06 Vieux monsieur mais à droite cette fois.
21:09 Donald Trump s'est-il assoupi à son procès ?
21:11 C'est ce qu'assure une partie de la presse américaine
21:13 alors que l'ancien président est actuel rival de Joe Biden dans la course à la Maison-Blanche
21:17 comparée dans un tribunal new-yorkais pour des soupçons de blanchiment d'argent.
21:20 À plusieurs reprises, le champion du Républicain aurait montré des signes de fatigue,
21:24 avec une explication toute trouvée,
21:26 l'interdiction pour M. Trump de boire lors de l'audience
21:28 et d'avoir notamment accès à sa source d'énergie favorite, le Coca-Cola.
21:32 L'école se fait machine arrière dans sa politique LGBT.
21:35 Jeudi, à Glasgow, la clinique Sandy Ford a annoncé suspendre la prescription
21:39 de bloqueurs de puberté pour les moins de 18 ans.
21:41 L'Ecosse était sous le feu des critiques après la publication, le 10 avril, du rapport Case.
21:46 Cette étude indépendante commandée par le service de santé britannique
21:48 avait dénoncé le manque de prudence sur le sujet
21:50 avec des conséquences inconnues sur le développement cognitif et sexuel des enfants en transition.
21:55 Avant même la publication du rapport,
21:56 Londres a mis fin à la prescription de bloqueurs de puberté pour les enfants.
21:59 La décision n'est effective qu'en Angleterre et au Pays de Galles.
22:02 Mais, sous la pression, notamment de l'opposition conservatrice,
22:05 le seul service hospitalier de changement de genre en Ecosse a fini par s'aligner.
22:09 Le sujet provoque de vifs débats sur ce territoire,
22:11 où le lobby LGBT est extrêmement influent.
22:12 Dans les écoles primaires, on peut y demander aux enfants de 4 ans
22:15 s'ils sont membres de la dite communauté LGBT, dans le cadre du programme Stonewall,
22:19 qui organise pour les élèves des événements tels que la journée nationale du coming out
22:22 et la journée de visibilité des transgenres.
22:24 Obsession du genre, toujours, mais en Suède.
22:27 Le Parlement de cet état scandinave a adopté, mercredi,
22:30 deux lois pour simplifier les démarches de transition de genre.
22:32 L'âge minimum de transition est ainsi abaissé de 18 à 16 ans
22:35 et l'accès aux interventions chirurgicales est facilité.
22:37 Elles entreront en vigueur le 1er juillet 2025.
22:40 Si la loi a été votée avec une large majorité, 234 voix pour et 94 contre,
22:44 elle ne fait pas l'unanimité dans le gouvernement suédois.
22:47 Si les libéraux sont favorables à la loi,
22:49 les chrétiens démocrates et les démocrates s'y sont opposés.
22:52 Depuis 2008, les dysphories de genre ont explosé en Suède pour les 13-17 ans,
22:56 passant de 4 à 77 pour 100 000 chez les adolescentes
22:59 et de 2 à 23 pour 100 000 chez les adolescents.
23:02 Pas gaillard le ministre.
23:04 En déplacement en Guadeloupe, Gérald Darmanin était en poignée,
23:06 jeudi, près de Point-tre-la-Pitre,
23:08 dans les locaux de la chaîne Guadeloupe 1ère, par un jeune homme.
23:11 Le ministre de l'Intérieur devait enregistrer une entrevue
23:14 quelques heures après avoir annoncé un couvre-feu à partir de 20h pour les mineurs.
23:17 L'empoigneur serait un jeune homme âgé d'une vingtaine d'années
23:20 et aurait voulu échanger avec le premier flic de France.
23:22 Il a été placé en garde à vue.
23:24 Alerte au tsunami en Indonésie après l'éruption du volcan Rwang.
23:27 Les autorités craignent en effet que les débris de lave rejetés en mer
23:30 ne provoquent un retour de vagues, détruisant la côte.
23:32 11 000 habitants ont d'ores et déjà été évacués par bateau,
23:35 notamment depuis l'île de Taugoulandang.
23:37 En 1871, l'effondrement d'une partie du volcan Rwang en mer
23:41 avait déjà engendré un tsunami de grande ampleur dans l'archipel.
23:44 Au-delà du danger, l'éruption du volcan Rwang
23:46 a donné lieu à des images spectaculaires depuis le 16 avril.
23:49 [Générique]
23:53 Ce soir, le retour d'orage de papier.
23:55 Demain, pour le samedi politique,
23:56 Élise Blaise reçoit le patron du CF2R,
23:59 le Centre français de recherche sur le renseignement, Eric Dénessé,
24:02 pour tirer les enseignements de la guerre en Ukraine.
24:06 Dimanche, contre-enquête et terre de mission, c'est la fin de cette édition.
24:09 Merci de votre fidélité, bonne fin de semaine à tous.
24:12 A lundi, bonsoir.
24:14 [Générique]