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Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 25 octobre 2024.

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00:00Et tout de suite, l'invité d'RTL Matin, Thomas, vous recevez aujourd'hui depuis Marseille Pierre-Edouard Collièques, c'est le préfet de police des Bouches-du-Rhône.
00:10Bonjour et merci d'être en direct sur RTL ce matin Pierre-Edouard Collièques, monsieur le préfet de police des Bouches-du-Rhône et décidément ce n'est pas un métier facile que le vôtre.
00:18On va commencer avec le match qui inquiète pour dimanche soir au MPSG au Vélodrome. Ce match est-il pour vous un match à risque ?
00:25Bien évidemment c'est un match qui présente des risques et des enjeux. Les enjeux on les connaît, c'est un match emblématique au MPSG.
00:36Donc bien sûr on s'est préparé et bien sûr des dispositifs importants seront pris.
00:41Quel sera ce dispositif en chiffres et en nombre de personnels mobilisés ?
00:45Bien sûr d'abord des décisions. Le ministre a décidé d'interdire le déplacement des supporters parisiens à Marseille.
00:52On limite de cette façon les risques. Vous avez vu les incidents quand il y a eu des déplacements de supporters à Montpellier le week-end dernier.
01:00Il y a eu 6 policiers blessés. C'est inadmissible, c'est intolérable. Donc des moyens importants seront pris.
01:05Ces moyens c'est près de 500 policiers. Le ministre a décidé de donner à Marseille 5 unités de force mobile, des CRS, des EGM qui seront mobilisés.
01:15Au côté bien sûr des agents de sécurité financés par les organisateurs, par l'OM.
01:20C'est 800 agents de sécurité qui procéderont au contrôle, aux palpations à l'entrée du stade.
01:26Est-ce qu'il y aura des policiers en civil dans le stade, dans les tribunes ?
01:30C'est un dispositif. Le ministre a été très clair sur ce qu'il nous demande.
01:33Il demande à procéder à des interpellations ciblées s'il y a des délits. Donc nous serons en capacité de le faire.
01:40Nous avons des effectifs spécialisés qui seront positionnés dans le stade, aux abords du stade, prêts à intervenir en fonction de la configuration.
01:47Et vous savez, on l'a déjà fait. Souvenez-vous du match contre Bergame il y a quelques mois.
01:53Un individu avait été repéré qui faisait un salut nazi. Au stade Vélodrome à Marseille, le procureur est représenté.
02:00Tout de suite, je l'ai informé. Une enquête a été ouverte.
02:04À la sortie du stade, l'individu qui avait été repéré, identifié, a été interpellé.
02:10Et il a fini le week-end en garde à vue et présenté à la justice.
02:13Le ministre de l'Intérieur a annoncé hier qu'à partir du 31 décembre, pour les clubs du PSG, de l'OM et de l'OL de Lyon, les places seront nominatives.
02:23Est-ce que c'est quelque chose qui pourrait vous aider à vous au quotidien ?
02:26Ensuite, ce sont tous les clubs qui devront s'y mettre.
02:29Bien sûr, tout ce qui va dans le sens de la sécurité, dans l'identification, dans la responsabilisation des individus, dans leur comportement, est quelque chose d'important.
02:38Nous y travaillerons extrêmement attentivement avec les organisateurs.
02:43En cas de champ homophobe, comme on en a entendu notamment il y a quelques jours au Parc des Princes, faudra-t-il arrêter le match, comme le dit le ministre des Sports,
02:50ou ne pas arrêter le match, comme l'a dit le ministre de l'Intérieur ? Quelles consignes avez-vous ?
02:55Clairement, quand il y a des délits, il faut réagir.
02:58C'est la responsabilité des organisateurs d'interrompre, de suspendre le match en cas de trouble à l'ordre public.
03:04Évidemment, il n'y aura aucune impunité pour les champs racistes et homophobes.
03:09Je vous l'ai dit, on est capables d'interpeller, d'identifier les responsables.
03:13On l'a fait pour un salut nazi, on le fera éventuellement s'il y a des champs racistes ou des champs homophobes.
03:19Il n'y aura évidemment aucune impunité.
03:21Mais il faut vraiment garder à l'esprit que notre objectif sur un match comme celui-là,
03:25qui est un match emblématique, qui sera vraisemblablement, je l'espère, un très beau match,
03:29c'est de garder l'esprit de fait qui doit régner dans ce type d'événement.
03:34Et nous nous donnons tous les moyens pour le faire.
03:36Monsieur le Préfet, vous êtes supporter de l'OM ou du PSG ?
03:39Je suis évidemment neutre.
03:43En tout cas, je peux vous dire que je suis allé voir tous les matchs et c'est toujours,
03:48depuis mes prises de fonction, je vais voir tous les matchs et c'est toujours un grand plaisir.
03:51La rencontre de Dimancheoir semble être un problème finalement assez mineur à Marseille comparé aux autres,
03:55et notamment à celui du trafic de drogue.
03:57Aujourd'hui, des lignes de bus de la RTM sont déviées pour ne pas passer devant des points de deal
04:02qui ont pris le pouvoir, en l'occurrence dans le quartier de la Cayolle.
04:05Et là, on se dit, Monsieur le Préfet, que cette fois, les dealers ont gagné, que la République a reculé.
04:09On en est là ?
04:11On n'en est évidemment pas là.
04:13Il y a eu un incident, un incident grave, inadmissible, il y a une dizaine de jours,
04:18dans ce quartier de la Cayolle, avec un bus qui a été suivi,
04:23avec un individu armé qui a été vu et menaçant sur ce bus.
04:28Évidemment, on prend, nous, toutes les mesures.
04:30Et la réalité, ce n'est pas que la République a reculé,
04:33c'est que la République a mis des moyens très importants
04:36et que ça fait baisser la délinquance, et notamment les transports en commun.
04:39C'était une priorité absolue, la sécurité dans les transports en commun.
04:42On doit, à l'ensemble des usagers, à l'ensemble des travailleurs,
04:45qui matin, le soir, tard dans la nuit, utilisent ces transports, la sécurité.
04:50Et la réalité de notre investissement, c'est que les faits de délinquance dans les bus ont baissé de 10%,
04:57les faits de délinquance dans les transports en commun ont baissé de 6%,
05:00c'est 200 faits de moins cette année.
05:02– Et ça veut dire, pardon, Pierre-Edouard Koliak,
05:03ça veut dire que ces bus vont reprendre le chemin originel,
05:05que vous allez pouvoir sécuriser ces trajets-là ?
05:08– Là, il y a un événement isolé.
05:10Pendant les vacances, puisque nous sommes en période de vacances scolaires,
05:13ce bus va changer son itinéraire pendant quelques semaines.
05:17J'ai eu une réunion hier avec le directeur général de la Régie des transports marseillais,
05:23qui fait un travail très important en termes de sécurité et d'organisation.
05:28Ils ont renforcé leur dispositif de sécurité.
05:30Il y a eu une adaptation ponctuelle parce que c'est les vacances
05:33et parce qu'il y a eu un événement, mais c'est évidemment pas la règle du tout à Marseille.
05:37Et au contraire, on regagne du terrain en termes de sécurité dans les transports.
05:42– Cela dit, quand on regarde la situation à Marseille,
05:44on découvre une narcosociété organisée, rentable, qui embauche.
05:48Il y a des annonces pour décrocher des narco-emplois,
05:50qui payent bien, voire très bien.
05:52Il y a des jeunes qui ne voient pas le problème.
05:54Et tout ça, c'est la Cour des comptes qui le dit.
05:56Peut-on parler d'une mexicanisation de la ville, Monsieur le Préfet ?
06:00– La Cour des comptes, elle constate un certain nombre de faits.
06:04Elle constate notamment un engagement absolu des forces de l'ordre
06:09et des résultats en matière de lutte contre les stupéfiants.
06:11Évidemment, nous ne sommes pas naïfs.
06:13Évidemment, Marseille, comme Paris, ne s'est pas fait en un jour.
06:18Et le travail qui est engagé est extrêmement intense.
06:22Et la bataille contre la délinquance, elle est en cours,
06:25elle est menée par des policiers courageux, mais on a des résultats.
06:28Et ça, la Cour des comptes le mentionne très particulièrement.
06:31– Je vous interrompre, Pierre-Edouard Collex, parce que j'imagine
06:33que vous avez eu connaissance de la note confidentielle du ministère de l'Intérieur
06:36à laquelle l'émission Complément d'Enquête a eu accès,
06:38et qui s'alarme d'un risque de fort similitude entre les profils
06:41de cette nouvelle génération de criminels et les jeunes sicarios.
06:44Donc je vous repose ma question.
06:46Peut-on parler d'une forme de mexicanisation de la ville ?
06:48Est-ce que vous êtes dépassé ?
06:50– Quand on fait diminuer cette année le nombre d'homicides
06:55liés aux stupéfiants à Marseille de 60%, on n'est pas dépassé.
06:59Au contraire, c'est le signe de l'engagement,
07:01l'engagement absolu et courageux des policiers dans cette lutte.
07:05Quand on diminue le nombre de points de deal de près de 50%,
07:08de moitié à Marseille et dans le département d'Ibujuron,
07:11c'est bien la preuve que nous ne sommes pas dépassés.
07:14Les moyens sont mis, les moyens sont là,
07:17et l'action des forces de l'ordre a un impact.
07:20On a interpellé cette année 60% d'individus pour trafic de stupéfiants
07:25en plus que l'an dernier.
07:27C'est un engagement incroyable et les résultats sont là.
07:31Moi j'aimerais bien qu'on n'ait pas non plus la mémoire courte.
07:34Vous me parlez de sicarios, vous me parlez de mexicanisation.
07:37– Ce n'est pas moi, c'est une note confidentielle du ministère de l'Intérieur.
07:40Vous l'avez lue cette note ?
07:42– Oui, on connaît la situation, on la voit et on la vit
07:46et on lutte chaque jour contre cette situation.
07:49Mais la réalité de notre engagement, c'est que les moyens qu'on a mis,
07:53l'engagement qu'on a fait, cette capacité de faire diminuer les trafics
07:57et les homicides à Marseille, c'est aussi notre capacité,
08:00et on l'a démontré cette année, d'organiser la plus belle fête.
08:04Et beaucoup avaient des doutes.
08:06Vous m'avez interrogé en avril dernier,
08:09on avait des doutes sur la capacité de Marseille à organiser l'arrivée de la flamme
08:13qui a été le plus beau service d'ordre, le plus important service d'ordre public
08:17de l'histoire de la ville.
08:18On l'a fait avec un grand succès.
08:20– Il y a quelques jours, après un énième règlement de compte
08:22dont elle voulait se disculper, des hommes cagoulés,
08:24se revendiquant de la DZ Mafia, ont publié un message vidéo.
08:28Est-ce qu'elle vous fait peur ? Est-ce qu'elle vous impressionne la DZ Mafia ?
08:32– Vous savez, les policiers et moi-même, nous ne sommes ni impressionnés
08:36ni n'avons peur.
08:37Et on n'est pas payés pour avoir peur et pour être impressionnés,
08:39on est payés pour travailler.
08:40Et ce travail, moi, j'ai quelques années de police derrière moi,
08:44je n'ai jamais été aussi fier d'avoir avec moi
08:47les policiers les plus courageux et les plus engagés de France.
08:50Donc évidemment qu'il n'y a pas de peur.
08:52Il y a le sens de l'urgence, le sens de l'importance de la mission.
08:56Et honnêtement, je n'ai jamais vu des policiers qui reviennent
09:00avec autant d'énergie au travail pour lutter contre les subventions
09:04avec des résultats.
09:05– Merci Pierre-Edouard Collièques, monsieur le préfet de police
09:07des Bouches-du-Rhône d'avoir été en direction RTL ce matin.
09:09Merci également à Marie Bonnet-Blanc pour la réalisation de ce duplex.
09:11Plutôt Marseille ou plutôt PSG ?
09:14– Moi, plutôt, je ne dis rien.
09:17En tout cas, honnêtement, à Marseille, on a envie que Marseille gagne.
09:20– Ah ben voilà, merci beaucoup.

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