• il y a 8 mois
Tous les matins, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély

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00:00Générique
00:10Bienvenue dans Les Informés, l'émission de décryptage de l'actualité sur France Info avec évidemment Renaud Delis.
00:15Bonjour Renaud.
00:16Bonjour Salia.
00:17Et nous informer ce matin Pauline Théveniot, journaliste politique au service politique du Parisien,
00:21aujourd'hui en France évidemment, politique politique.
00:23Bonjour.
00:24Bienvenue Pauline.
00:25Et à vos côtés François-Xavier Bourmeau, journaliste politique à l'Opinion.
00:27Bonjour Salia.
00:28Tous les deux, Renaud Delis, en pleine campagne des européennes, des membres de l'opposition sont soit convoqués par la police, soit visés par des dépôts de plainte.
00:35Oui, la justice qui vient percuter en quelque sorte le calendrier électoral.
00:39Deux procédures que l'on a donc apprises hier.
00:42D'une part la convocation par la police de Mathilde Panot, la présidente du groupe LFI à l'Assemblée Nationale.
00:47Elle sera entendue prochainement par la police pour apologie du terrorisme.
00:51Une procédure née d'une plainte de l'association juive européenne à propos du communiqué publié par le groupe LFI à l'Assemblée
00:57après les massacres commis par le Hamas le 7 octobre.
01:02Une attaque terroriste qualifiée dans ce texte, je cite, d'offensive armée des forces palestiniennes
01:07en réponse à l'intensification de la politique d'occupation israélienne.
01:10Et puis, une plainte qui a été déposée hier pour complicité de crime contre l'humanité et complicité de torture
01:15contre Fabrice Légery qui est l'ex-patron de Frontex, l'agence de surveillance des frontières européennes
01:21qui est désormais numéro 3 sur la liste du Rassemblement National conduite par Jordan Bardella.
01:25Il est poursuivi par deux associations, la Ligue des Droits de l'Homme et Utopia 56
01:30qui l'accusent en particulier d'avoir illégalement repoussé des bateaux de migrants en mer
01:37et d'en avoir même livré certains aux gardes côtes libyens malgré les risques de noyades ou de tortures encourues par ces migrants.
01:44Et contrairement aux dispositions de la Convention de Genève, une plainte qui suscite la colère du parti d'extrême droite
01:50et dont le député Rassemblement National du Nord, Sébastien Chenu, qui était votre invité il y a quelques minutes,
01:55se faisait l'écho sur ce plateau.
01:57Aujourd'hui on vient dire, ces associations viennent sur la base d'un rapport,
02:02viennent contester le fait que M. Légery ait voulu assumer sa tâche.
02:06Le tribunal appréciera, mais il y a une manœuvre politique, là aussi en pleine campagne électorale
02:12pour tenter de discréditer un haut fonctionnaire qui n'a fait que son devoir,
02:16qui a souhaité le faire du mieux possible dans le respect, je le redis, du droit de la mer et d'un cadre légal.
02:21M. Légery, aujourd'hui, est poursuivi tout simplement parce qu'il est engagé en politique.
02:26Alors même si, en termes de calendrier justement, rappelons qu'une ONG allemande
02:31avait d'ores et déjà Fabrice Légery dans son viseur en quelque sorte depuis près de deux ans
02:35et souhaitait que la Cour pénale internationale enquête sur les agissements de Fabrice Légery à la tête de Frontex,
02:40restent donc ces deux procédures différentes, l'une visant Mathilde Panot, l'autre Fabrice Légery,
02:45sur deux affaires radicalement différentes, viennent percuter les calendriers électoraux.
02:49Y a-t-il effectivement un complot politique, comme le laissait entendre Sébastien Chenu dans le cas du RN,
02:54ou y a-t-il un risque de judiciarisation excessive de l'avis politique aujourd'hui ?
03:00Pauline Thévenian.
03:01Comme vous le rappeliez très bien à l'instant, déjà il est important de prendre cette précaution.
03:05Il y a un effet cumulatif parce que les deux annonces sont tombées en même temps.
03:10Mais ces deux affaires n'ont rigoureusement rien à voir entre elles.
03:14Vous disiez M. Chenu qui a dénoncé un complot politique.
03:19On a entendu aussi Manuel Bompard, je crois que c'était également sur votre endroit.
03:22Pauline Thévenian.
03:23Il parlait de criminalisation de l'avis politique.
03:25Pauline Thévenian.
03:26De l'avis politique, et dénoncer une instrumentalisation par le pouvoir de la justice.
03:32Ce qui est important, il me semble, de revenir aux faits.
03:36Ces deux affaires, il est important de noter, oui, elles interviennent alors que la campagne européenne est lancée.
03:43Mais elles ne sont pas le fait de poursuites d'un candidat contre un autre.
03:48Elles ne sont pas non plus le fait de poursuites ou de saisines de la justice par l'exécutif.
03:53Et elles ne sont même pas non plus le fait de poursuites que le parquet aurait décidé de son propre chef d'engager.
04:01Dans les deux cas, c'est soit une ONG, soit une association.
04:03Exactement.
04:04Ça résulte de plaintes.
04:05Et d'une certaine façon, c'est la procédure normale si la justice considère que la plainte n'est pas farfelue.
04:15Et dans le cas de M. Légeri, on en est encore au stade du dépôt de plaintes.
04:20Donc, on ne peut pas parler de judiciarisation de la campagne.
04:25Oui, ces affaires peuvent venir percuter la campagne.
04:28Et je pense qu'on en parlera.
04:29Mais on verra si ça peut avoir un impact réellement politique et un impact sur le rapport des forces en présence.
04:36Mais en tout cas, en l'état actuel des choses, ce n'est pas une judiciarisation de la campagne en tant que telle.
04:42Alors, François-Xavier Bourbon, vous nous direz dans un instant ce que vous en pensez.
04:45Puisque à 9h10, c'est l'heure du Fil Info de Mathilde Roubagnan.
04:48Le projet de loi de simplification pour les entreprises est présenté ce matin en Conseil des ministres.
04:54Objectif, réduire la paperasse avec des mesures comme la mensualisation des loyers pour les commerçants
05:00ou la suppression progressive des formulaires administratives SERFA.
05:04La plainte visant Fabrice Légeri est déposée par des adversaires politiques, dénonce ce matin Sébastien Chenu,
05:10le vice-président du Rassemblement National. Il était l'invité du 8.30 France Info.
05:15Deux associations accusent Fabrice Légeri, numéro 3 de la liste RN pour les Européennes,
05:20de complicité de crime contre l'humanité lorsqu'il était directeur exécutif de Frontex, l'agence européenne des frontières.
05:27Entre 1 300 et 3 200 postes sont menacés au sein du groupe Casino.
05:32Annonce ce matin de la nouvelle direction du groupe de grande distribution aux représentants du personnel.
05:38Mais elle promet le maintien d'un millier d'emplois au siège historique de Saint-Etienne.
05:43Duralex en saura plus sur son sort aujourd'hui.
05:46Le tribunal de commerce d'Orléans doit décider cet après-midi s'il place la mythique verrerie française en redressement judiciaire ou non.
05:53L'usine de La Chapelle Saint-Mémin dans le Loiret emploie 230 personnes.
05:59France Info.
06:03Les informés, Renaud Dely, Saliha Brakia.
06:08Les informés continuent avec Renaud Dely, avec Pauline Thévenieux, aussi journaliste au service politique du Parisien aujourd'hui en France,
06:15avec François-Xavier Bourmeau, journaliste politique à l'Opinion.
06:19Un événement sans précédent dans l'histoire de notre démocratie, c'est ce que dénonce Jean-Luc Mélenchon
06:24après la convocation pour apologie du terrorisme à l'encontre de Mathilde Panot.
06:30Il a raison, c'est vrai ?
06:32Alors Jean-Luc Mélenchon, il est dans son rôle.
06:34Et justement, les mots qu'il utilise, qui sont extrêmement forts, illustrent pourquoi les deux cas sont différents en réalité.
06:41LFI et Mathilde Panot, ils sont enfermés depuis 2017 dans une conflictualisation à outrance qui empêche le débat.
06:50C'est-à-dire que normalement dans une démocratie apaisée, vous arrivez dans le pire des cas à un constat de désaccord partagé.
06:57Vous n'êtes pas d'accord ? Bon ben voilà, on en reste là.
06:59Et puis dans le meilleur des cas, vous pouvez passer un compromis.
07:02Avec LFI, on est vraiment dans l'opposition frontale sans aucun compromis possible depuis le début.
07:08L'issue de cette rigidité de la France insoumise, c'est la judiciarisation.
07:14Puisque vous pouvez pas faire entendre raison ou essayer de convaincre votre adversaire politique.
07:19Vous demandez à la justice d'aller trancher.
07:21En plus, sur un sujet qui est extrêmement clivant, qui est celui de la bande de Gaza.
07:27Là c'est une association qui a porté plainte contre Mathilde Panot, contre LFI.
07:31On voit bien quand même derrière l'utilisation politique qui en est faite.
07:36D'ailleurs pardon, c'est ce que Manuel Bompard, le coordinateur de la France insoumise, met en avant.
07:41Il dit que l'association en question, l'organisation juive européenne, est un soutien de Benjamin Netanyahou,
07:47de la politique du gouvernement israélien.
07:49Et c'est pour ça qu'ils sont visés par cette enquête.
07:53En plus, cette mise en cause de Mathilde Panot arrive dans une campagne
07:59où la France insoumise a mis la question palestinienne au cœur de la campagne des européennes.
08:04Donc on voit la sauce politique qui prend.
08:07Le cas est totalement différent avec Fabrice Leggeri.
08:10Parce que là, sur le plan politique, on a affaire à des adversaires politiques du RN
08:15qui ne trouvent aucune prise contre le RN.
08:20On voit depuis le septembre que Jordan Bardella est à 32% dans les sondages.
08:27Et il n'y a absolument aucune offensive, aucun argument qui a réussi à le faire bouger de ce socle.
08:32Donc la tentation, ça peut être effectivement, et là on est dans l'instrumentalisation politique,
08:38mais la tentation, ça peut être d'aller chercher par la justice des arguments
08:42que les opposants du RN n'arrivent pas à trouver sur le terrain politique.
08:45C'est ce que dit Sébastien Chenu. Même s'il s'agit d'ONG,
08:48vous vous dites qu'elles font de la politique en période européenne.
08:51Oui, sauf que c'est un argument qui est parfaitement réversible.
08:53En l'occurrence, c'est d'ailleurs ce que font Sébastien Chenu pour le RN,
08:56et Jean-Luc Mélenchon et ses soutiens côté insoumis.
08:58C'est-à-dire, est-ce qu'il y a une judicialisation de la vie politique
09:00avec ces plaintes sur des affaires radicalement différentes
09:03mais qui tombent en même temps en pleine campagne électorale ?
09:05Ou est-ce qu'il y a, à l'inverse, presque une politisation de la justice,
09:08une instrumentalisation de la justice par les partis concernés ?
09:11Parce que ça leur permet aussi de se victimiser, de poser en victime
09:15de soi-disant complots ou manœuvres politiques,
09:17de souder un peu plus leurs troupes et d'essayer de mobiliser davantage,
09:20justement, en se disant victime, encore une fois, et d'inverser des rôles.
09:24On voit d'ailleurs, les réactions de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon hier
09:27sont exactement identiques. C'est-à-dire, on veut nous faire taire.
09:30On veut nous faire taire, on veut nous réduire au silence
09:33parce que nous dénonçons la subversion migratoire,
09:36entre guillemets, ça c'est les déclarations de Marine Le Pen,
09:39parce que nous dénonçons le génocide en cours à Gaza, entre guillemets,
09:42ça ce sont les déclarations de Jean-Luc Mélenchon.
09:44Donc c'est exactement la même chose.
09:46Ce qui est vrai, c'est que dans cette période de grande confusion,
09:48il faut distinguer ces procédures judiciaires qui n'émanent pas du pouvoir,
09:51qui émanent de plaintes, effectivement.
09:53Alors, de plaintes déposées par des adversaires politiques
09:55ou des associations hostiles, c'est normal, en règle générale,
09:58quand on dépose plainte, c'est qu'on est plutôt hostile, effectivement,
10:01que ce soit contre l'organisation ou la personne qui a commis des actes
10:04ou proféré des propos que nous combattons.
10:08Donc ça c'est logique que ces associations soient hostiles,
10:11en l'occurrence au RN d'une part et à LFI d'autre part.
10:14Il faut distinguer ça des interdictions de réunions publiques
10:17qu'il y a pu y avoir la semaine dernière notamment,
10:19dont notamment Jean-Luc Mélenchon a été victime, c'est vrai,
10:22à Lille en particulier, que ce soit au sein de l'université
10:25ou d'ailleurs ensuite la réunion déplacée dans la ville de Lille,
10:30parce que là ce sont des décisions qui émanent du préfet,
10:33pour raison de sécurité, mais là, effectivement,
10:36les politiques telles que, comme l'a fait Jean-Luc Mélenchon d'ailleurs,
10:39peuvent directement pointer l'influence, la décision de l'exécutif
10:43derrière le fait que le préfet représentant de l'État
10:46prenne cette décision, même s'il doit aussi faire attention
10:49avec l'inflation, les hyperboles, décisions les plus graves
10:52de l'histoire de notre démocratie.
10:54Hier ou avant-hier soir, Jean-Luc Mélenchon s'est exprimé
10:57fort heureusement d'ailleurs, longuement, à Sciences Po,
11:00sans problème, il y a eu une manifestation dimanche, certes,
11:03dont l'interdiction avait été demandée à l'origine,
11:06mais rétablie par la justice, qui montre aussi que la justice
11:09fonctionne dans ce pays qui s'est déroulé dans le calme
11:12à l'initiative des Insoumis, donc voilà, il n'y a pas non plus péril.
11:15Et puis il y a Emmanuel Macron aussi qui a dit que Jean-Luc Mélenchon
11:18pouvait s'exprimer partout. Absolument, donc il faut distinguer
11:21ce qui relève parfois de décisions préfectorales, lesquelles peuvent
11:24de ce qui relève de plaintes, d'associations,
11:27à l'endroit de propos ou d'actes, reste que globalement,
11:30c'est vrai que ces dernières années, il y a eu une inflation
11:33des procédures judiciaires en politique.
11:36Est-ce que c'est lié à une judiciarisation excessive
11:39ou est-ce que c'est lié aussi parfois à une extrémisation
11:42d'un certain nombre de propos et de comportements, voire une hystérisation
11:45y compris alimentée par les réseaux sociaux, qui conduisent peut-être davantage
11:48à se tourner vers la justice ? Mais la question c'est de savoir aussi
11:51sur la campagne électorale. Absolument.
11:54J'aurais tendance à penser que pas vraiment,
11:57pour tout vous dire, parce qu'en fait,
12:00il est un peu acquis que l'élection européenne,
12:03les élections européennes sont une élection de mobilisation.
12:06Le but de chacune des écuries, c'est de mobiliser son camp,
12:10c'est que ses sympathisants aillent voter, aillent aux urnes.
12:13Or, finalement, et Renaud l'a très bien expliqué,
12:16là, ce qui se passe au plan judiciaire,
12:19c'est qu'on alimente la rhétorique et d'un côté de la France insoumise
12:22et de l'autre du Rassemblement national et plutôt
12:25de nature à mobiliser, un peu à galvaniser
12:28ses partisans.
12:31Je vais vous rapporter les propos d'un ministre
12:34sous couvert d'anonymat, qui était assez édifiant,
12:37qui réagissait hier à la convocation de Mathilde Pannot
12:40et qui disait, si on avait la main sur la justice,
12:43tout en précisant, évidemment, on ne l'a pas.
12:46Mais on ne ferait jamais ça. Pourquoi ? Parce que c'est pas du tout
12:49dans notre intérêt. Alors, si on regarde ça de façon un peu cynique
12:52et politique, froidement,
12:55ben oui, en fait, est-ce que ça va vraiment
12:58inverser le rapport de force ? Pas sûr.
13:01François-Xavier ? Non, puis surtout que la campagne n'a pas encore commencé.
13:04Le coup d'envoi sera donné demain par Emmanuel Macron avec son discours
13:07de la Sorbonne 2. Pour l'instant, on est dans les préliminaires
13:10de la campagne avec des prises de position.
13:13Je crains que tout ça fasse partie du bruit
13:16ambiant de la pré-campagne. A moins que ce soit
13:19une volonté de la part des plaignants de respecter la consigne
13:22de Gabriel Attal. Tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies,
13:25tu défies l'autorité, on t'apprendra à respecter.
13:28On s'arrête une petite minute. Le temps du Fil Info de Mathilde Romagnon
13:31à 9h20 et on revient.
13:34La nouvelle direction de Casino annonce ce matin
13:37la suppression nette de 1293 postes
13:40au sein du groupe et en fonction des ventes des magasins,
13:43c'est plus de 3200 emplois au total qui sont menacés.
13:46Mais un millier de postes seront bien préservés
13:49au siège historique du groupe à Saint-Etienne, assure la direction.
13:52Un chef d'entreprise peut passer jusqu'à
13:558h par semaine dans les papiers, selon Bruno Le Maire.
13:58Le ministre de l'Economie veut soulager les entrepreneurs de la paperasse.
14:01Un projet de loi de simplification est donc
14:04présenté ce matin en Conseil des ministres.
14:07L'affaire avait éclaté lors de l'élection présidentielle de 2017
14:10lorsque François Fillon était candidat.
14:13La Cour de cassation se prononce aujourd'hui sur la condamnation
14:16pour emploi fictif à l'Assemblée nationale de l'ancien Premier ministre
14:19et de son épouse. Condamnation par la Cour d'appel
14:22de Paris en 2022 et qu'ils contestent tous les deux.
14:2561 milliards de dollars pour aider Kiev
14:28dans sa guerre contre la Russie. Après le vote du Sénat,
14:31cette nuit, le Congrès a définitivement adopté cette nouvelle enveloppe
14:34et dans la foulée, le président américain Joe Biden a dit
14:37vouloir envoyer des armes à l'Ukraine dès cette semaine.
14:52De retour sur le plateau des informés avec Pauline Thévenieux,
14:55journaliste parisien aujourd'hui en France, avec François-Xavier Bourbeau,
14:58journaliste à l'Opinion et Renaud Delis, demain,
15:01grosse grève en vue chez les contrôleurs aériens.
15:04Oui, une grosse grève et un mouvement qui devrait être très suivi
15:07des contrôleurs aériens demain, très suivi en particulier
15:10dans les aéroports parisiens. À Orly, on prévoit 75%
15:13de vols supprimés, à Roissy, 65%. D'autres aéroports
15:16vont être touchés aussi, notamment celui de Nice.
15:19Et puis, le syndicat national des contrôleurs du trafic aérien
15:22a d'ores et déjà déposé un préavis pour la semaine prochaine,
15:25jeudi prochain, et en l'occurrence, c'est un préavis
15:28qui concerne pile le pont de l'Ascension, du 9 au 11 mai.
15:31Le motif de leur colère, c'est la refonte
15:34du contrôle aérien, avec notamment des mesures de compensation
15:37et des hausses de salaire jugées insuffisantes par les syndicats.
15:40Est-ce que ce mouvement peut donc prendre de l'ampleur,
15:43durer y compris la semaine prochaine ?
15:46Et au-delà, voici ce qu'en disait ce matin Augustin de Romanet,
15:49qui est le PDG de l'aéroport de Paris et qui était l'invité de France Info.
15:52D'une part, les réformes de productivité
15:55qui sont demandées par le gouvernement sont nécessaires
15:58et par ailleurs, la vraie raison de ce conflit est peut-être aussi
16:01une raison salariale, ce qui me conduit à être
16:04particulièrement prudent dans mes commentaires. Je fais confiance
16:07tout de même aux négociateurs et à leur esprit de responsabilité
16:10pour que cette grève de 8, 9 et 10 mai n'ait pas lieu.
16:13On arrive à très fortement
16:16abîmer la sérénité des Français
16:19et des étrangers d'ailleurs, avec
16:22ces mouvements qui,
16:25objectivement, devraient pouvoir être réglés par la négociation.
16:28Et en filigrane, évidemment, il y a la perspective des Jeux Olympiques
16:31qui débutent, rappelons-le, le 26 juillet et donc
16:34cette crainte d'une météo sociale qui s'assombrisse
16:37à l'approche de cette échéance et d'autres
16:40mouvements sociaux, notamment donc
16:43dans le trafic aérien mais aussi peut-être
16:46à la RATP, où rappelons que des prêts à vite grève ont été déposés d'ailleurs qui couvrent
16:49la durée des Jeux Olympiques, voire dans d'autres catégories. Est-ce qu'on peut
16:52redouter une forme d'extension des conflits sociaux à l'approche
16:55des Jeux ? Et est-ce que le gouvernement, d'ailleurs, a, en quelque sorte,
16:58prévu le cas échéant de céder
17:01à un certain nombre de revendications de façon à essayer
17:04de ramener le calme ? – François-Xavier ? – Oui, non, je pense pas
17:07qu'il faille le redouter, je pense plutôt qu'il faille s'y préparer parce que
17:10avec les Jeux Olympiques en ligne de mire… – Ah, il est défaitiste totalement, lui, il est parti !
17:13– Non, mais il y a une grande tradition française
17:16de déposer des prêts à vite grève avant les départs en vacances
17:19pour menacer les Français, de les empêcher
17:22de partir en vacances. Là, ce sont les Jeux Olympiques avec une menace
17:25qui est quand même un cran au-dessus, qui est d'empêcher de venir le monde
17:28assister à un événement planétaire. Donc oui, effectivement,
17:31on peut s'attendre à ce que la tension monte d'un cran.
17:34Et d'ailleurs, avec les cheminots de la SNCF, on a touché au sublime
17:37ces derniers jours, puisqu'ils ont réussi à détricoter la réforme
17:40des retraites avec ces menaces. – À la contourner, on va dire.
17:44– Oui, à la détricoter, à la contourner. Enfin, en tout cas,
17:47faire en sorte que ça n'applique plus tellement
17:50dans les termes dans lesquels elle avait été votée à l'Assemblée nationale.
17:53– Est-ce que ça s'appelle de la négociation ou alors c'est de l'abus ?
17:56– Ça s'appelle l'esprit français. Mais Macron avait voulu faire
17:59de la France unanée des fiertés françaises, mais les grèves,
18:02les menaces sur les transports, ça fait aussi partie de la fierté française.
18:05Ce serait dommage que le monde se prive de cette spécificité.
18:10– L'ironie de François de Zébulon.
18:12– Non, mais il y a autre chose intéressante.
18:15Le droit du travail va s'appliquer, le droit du travail français
18:18va aussi s'appliquer aux journalistes, par exemple,
18:21qui vont venir couvrir les Jeux olympiques, qu'ils seront peut-être
18:24contrôlés pour qu'on vérifie s'ils prennent bien leur RTT,
18:27s'ils ont bien les repos compensateurs, ce genre de choses.
18:30Le droit social, les grèves, la gréviculture, les syndicats,
18:33c'est aussi une épreuve olympique.
18:37– Je voulais dire…
18:39– Je vous laisse, Pauline, en chérir, si vous voulez,
18:42parce que vous voulez rester dans la même veine ?
18:45– Ce qui est sûr, c'est que ce sera en tout cas un scénario catastrophe,
18:48absolument catastrophe pour l'exécutif, et que c'est une épée de Damoclès
18:52qui pèse au-dessus de sa tête.
18:54Vous le disiez, il y a des préavis de grève qui ont été déposés
18:57courant sur la durée des Jeux olympiques et paralympiques,
18:59notamment de la CGTFO, les deux premiers syndicats de la fonction publique.
19:03– Alors la CGT, Sophie Binet, sur ce plateau, disait quand même
19:06qu'on n'est pas là pour gâcher la fête, non.
19:08Nous, on est de votre volonté, mais on est juste là pour négocier.
19:11– Mais la possibilité existe, la carte est dans la manche.
19:15J'ai noté aussi, j'ai relevé, sur un tract de syndicats de police
19:20appelant à une journée d'action ce jeudi, le 25 avril,
19:24qui évoquait clairement, c'était inscrit sur le tract,
19:27prochaine action, deux points, blocage de la flamme olympique,
19:30point d'interrogation.
19:31Donc voilà, c'est preuve que l'échéance est dans toutes les têtes.
19:34Et on a vu, pour aussi répondre à votre question,
19:38la promptitude avec laquelle l'exécutif tente d'éteindre les incendies,
19:44comme on a entendu le message très clair d'Emmanuel Macron
19:47qui, la semaine dernière, sur BFM TV, a appelé tout le monde
19:51à la responsabilité et rappelait qu'il ne doutait pas
19:55que la nation serait unie derrière cette fête.
19:59Alors après, vous avez raison de rappeler la flamme olympique,
20:01parce qu'en fait, les Jeux olympiques ne commencent pas le 26 juillet,
20:03mais le 8 mai. Le 8 mai, la flamme olympique va arriver
20:05sur le territoire français, en l'occurrence à Marseille,
20:07et c'est de tradition aussi, et pas uniquement en France.
20:09D'ailleurs, le parcours de la flamme olympique est souvent
20:11l'objet de tumultes, de blocages, de revendications, etc.
20:15Après, moi, je vais prendre un peu quand même le contre-pied
20:17des propos de François-Xavier Beaumont.
20:19Oui, parce que là, il est fait d'y aller loin.
20:21Sur deux plans. D'une part, parce que le fait que les mouvements sociaux
20:25soient effectivement assez fréquents en France,
20:29et qu'il y ait des manifestations, qu'il peut aussi passer par la grève,
20:31c'est aussi un signe de vitalité démocratique.
20:33N'ayons pas peur des mots, aussi.
20:35C'est ce qui permet aussi de gagner des droits sociaux.
20:37D'une part, mais il y a effectivement des tas de pays
20:41dans lesquels je pense qu'il y a un certain nombre
20:43de revendications sociales qui préfèreraient pouvoir s'exprimer davantage.
20:46C'est vrai que la France a un défaut, on le sait,
20:48c'est un manque de négociations, de concertation en amont,
20:51et on met toujours en avant le modèle allemand,
20:53même si l'Allemagne aussi a connu, ces dernières semaines
20:55et ces derniers mois, des mouvements de grève massifs,
20:57y compris dans les transports et dans les services publics.
21:00Donc ce n'est pas une spécificité française, d'une part.
21:03D'autre part, on peut comprendre, effectivement,
21:05que profitant de cette occasion, en quelque sorte,
21:07mais aussi parce qu'ils se sont mis à contribution,
21:09dont de nombreuses corporations vont travailler davantage
21:11et travailler l'été à cause des Jeux olympiques,
21:14et effectivement le gouvernement a déjà lâché un certain nombre de primes,
21:17notamment, je pense, à la police.
21:19C'est vrai que, sans aucun doute,
21:21il va y avoir d'autres corporations qui vont se manifester,
21:24elles le font déjà.
21:25Je pense qu'en 1998, à l'approche
21:27de la Coupe du monde de football de 1998,
21:29je ne sais pas si vous vous souvenez.
21:30Oui, je me rappelle.
21:32Vous vous souvenez comment ça a fini pour ça ?
21:34Bref, avant que ça commence,
21:35les pilotes avaient fait une menace de grève,
21:38ils avaient très rapidement obtenu satisfaction
21:40avec des hausses de salaires considérables
21:42à l'approche de la Coupe du monde de football de 1998.
21:44Tout dernier point,
21:45le gouvernement fait aussi parfois preuve d'une forme de maladresse.
21:48Ça peut arriver, par exemple,
21:49est-ce que l'idée de vouloir,
21:51je cite le ministre de la Fonction publique,
21:53Stanislas Guérini,
21:54mettre fin au tabou du licenciement à la fonction publique,
21:56c'était vraiment le bon moment d'agiter ce chiffon rouge ?
21:59Bon, le dernier mot AFX.
22:00Oui, c'est sûr que les Jeux olympiques
22:01sont un puissant levier de négociation pour les syndicats
22:04et qu'ils vont activer avec d'autant plus d'entrain
22:06qu'il y a une rancœur accumulée depuis 2017
22:08contre l'exécutif et le gouvernement
22:11qui n'a jamais fait preuve de beaucoup d'écoute à leur égard.
22:14Voilà, il revient un peu à sa geste.
22:17Merci à tous les trois.
22:19Pauline, t'es venue à Journalistes politiques
22:20au service aux Parisiens aujourd'hui en France.
22:22On regarde la une de votre journal tout de suite
22:24avec cette question.
22:26Faut-il un couvre-feu pour les mineurs face à la violence ?
22:29Est-ce qu'a décidé de mettre en place le maire de Béziers par exemple ?
22:31C'est le cas à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe.
22:33Nice l'envisage.
22:34Du côté de votre journal,
22:35l'opinion François-Xavier Bourmeau,
22:36c'est une autre question qui se pose.
22:38Macron, comment retenir la gauche ?
22:40Et donc il faut lire l'opinion pour avoir la réponse.
22:43Merci à vous Renaud.

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