Judiciarisation de la vie politique et mouvements sociaux avant les JO... Les informés du matin du mercredi 24 avril 2024
Tous les matins, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély
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00:00Générique
00:10Bienvenue dans Les Informés, l'émission de décryptage de l'actualité sur France Info avec évidemment Renaud Delis.
00:15Bonjour Renaud.
00:16Bonjour Salia.
00:17Et nous informer ce matin Pauline Théveniot, journaliste politique au service politique du Parisien,
00:21aujourd'hui en France évidemment, politique politique.
00:23Bonjour.
00:24Bienvenue Pauline.
00:25Et à vos côtés François-Xavier Bourmeau, journaliste politique à l'Opinion.
00:27Bonjour Salia.
00:28Tous les deux, Renaud Delis, en pleine campagne des européennes, des membres de l'opposition sont soit convoqués par la police, soit visés par des dépôts de plainte.
00:35Oui, la justice qui vient percuter en quelque sorte le calendrier électoral.
00:39Deux procédures que l'on a donc apprises hier.
00:42D'une part la convocation par la police de Mathilde Panot, la présidente du groupe LFI à l'Assemblée Nationale.
00:47Elle sera entendue prochainement par la police pour apologie du terrorisme.
00:51Une procédure née d'une plainte de l'association juive européenne à propos du communiqué publié par le groupe LFI à l'Assemblée
00:57après les massacres commis par le Hamas le 7 octobre.
01:02Une attaque terroriste qualifiée dans ce texte, je cite, d'offensive armée des forces palestiniennes
01:07en réponse à l'intensification de la politique d'occupation israélienne.
01:10Et puis, une plainte qui a été déposée hier pour complicité de crime contre l'humanité et complicité de torture
01:15contre Fabrice Légery qui est l'ex-patron de Frontex, l'agence de surveillance des frontières européennes
01:21qui est désormais numéro 3 sur la liste du Rassemblement National conduite par Jordan Bardella.
01:25Il est poursuivi par deux associations, la Ligue des Droits de l'Homme et Utopia 56
01:30qui l'accusent en particulier d'avoir illégalement repoussé des bateaux de migrants en mer
01:37et d'en avoir même livré certains aux gardes côtes libyens malgré les risques de noyades ou de tortures encourues par ces migrants.
01:44Et contrairement aux dispositions de la Convention de Genève, une plainte qui suscite la colère du parti d'extrême droite
01:50et dont le député Rassemblement National du Nord, Sébastien Chenu, qui était votre invité il y a quelques minutes,
01:55se faisait l'écho sur ce plateau.
01:57Aujourd'hui on vient dire, ces associations viennent sur la base d'un rapport,
02:02viennent contester le fait que M. Légery ait voulu assumer sa tâche.
02:06Le tribunal appréciera, mais il y a une manœuvre politique, là aussi en pleine campagne électorale
02:12pour tenter de discréditer un haut fonctionnaire qui n'a fait que son devoir,
02:16qui a souhaité le faire du mieux possible dans le respect, je le redis, du droit de la mer et d'un cadre légal.
02:21M. Légery, aujourd'hui, est poursuivi tout simplement parce qu'il est engagé en politique.
02:26Alors même si, en termes de calendrier justement, rappelons qu'une ONG allemande
02:31avait d'ores et déjà Fabrice Légery dans son viseur en quelque sorte depuis près de deux ans
02:35et souhaitait que la Cour pénale internationale enquête sur les agissements de Fabrice Légery à la tête de Frontex,
02:40restent donc ces deux procédures différentes, l'une visant Mathilde Panot, l'autre Fabrice Légery,
02:45sur deux affaires radicalement différentes, viennent percuter les calendriers électoraux.
02:49Y a-t-il effectivement un complot politique, comme le laissait entendre Sébastien Chenu dans le cas du RN,
02:54ou y a-t-il un risque de judiciarisation excessive de l'avis politique aujourd'hui ?
03:00Pauline Thévenian.
03:01Comme vous le rappeliez très bien à l'instant, déjà il est important de prendre cette précaution.
03:05Il y a un effet cumulatif parce que les deux annonces sont tombées en même temps.
03:10Mais ces deux affaires n'ont rigoureusement rien à voir entre elles.
03:14Vous disiez M. Chenu qui a dénoncé un complot politique.
03:19On a entendu aussi Manuel Bompard, je crois que c'était également sur votre endroit.
03:22Pauline Thévenian.
03:23Il parlait de criminalisation de l'avis politique.
03:25Pauline Thévenian.
03:26De l'avis politique, et dénoncer une instrumentalisation par le pouvoir de la justice.
03:32Ce qui est important, il me semble, de revenir aux faits.
03:36Ces deux affaires, il est important de noter, oui, elles interviennent alors que la campagne européenne est lancée.
03:43Mais elles ne sont pas le fait de poursuites d'un candidat contre un autre.
03:48Elles ne sont pas non plus le fait de poursuites ou de saisines de la justice par l'exécutif.
03:53Et elles ne sont même pas non plus le fait de poursuites que le parquet aurait décidé de son propre chef d'engager.
04:01Dans les deux cas, c'est soit une ONG, soit une association.
04:03Exactement.
04:04Ça résulte de plaintes.
04:05Et d'une certaine façon, c'est la procédure normale si la justice considère que la plainte n'est pas farfelue.
04:15Et dans le cas de M. Légeri, on en est encore au stade du dépôt de plaintes.
04:20Donc, on ne peut pas parler de judiciarisation de la campagne.
04:25Oui, ces affaires peuvent venir percuter la campagne.
04:28Et je pense qu'on en parlera.
04:29Mais on verra si ça peut avoir un impact réellement politique et un impact sur le rapport des forces en présence.
04:36Mais en tout cas, en l'état actuel des choses, ce n'est pas une judiciarisation de la campagne en tant que telle.
04:42Alors, François-Xavier Bourbon, vous nous direz dans un instant ce que vous en pensez.
04:45Puisque à 9h10, c'est l'heure du Fil Info de Mathilde Roubagnan.
04:48Le projet de loi de simplification pour les entreprises est présenté ce matin en Conseil des ministres.
04:54Objectif, réduire la paperasse avec des mesures comme la mensualisation des loyers pour les commerçants
05:00ou la suppression progressive des formulaires administratives SERFA.
05:04La plainte visant Fabrice Légeri est déposée par des adversaires politiques, dénonce ce matin Sébastien Chenu,
05:10le vice-président du Rassemblement National. Il était l'invité du 8.30 France Info.
05:15Deux associations accusent Fabrice Légeri, numéro 3 de la liste RN pour les Européennes,
05:20de complicité de crime contre l'humanité lorsqu'il était directeur exécutif de Frontex, l'agence européenne des frontières.
05:27Entre 1 300 et 3 200 postes sont menacés au sein du groupe Casino.
05:32Annonce ce matin de la nouvelle direction du groupe de grande distribution aux représentants du personnel.
05:38Mais elle promet le maintien d'un millier d'emplois au siège historique de Saint-Etienne.
05:43Duralex en saura plus sur son sort aujourd'hui.
05:46Le tribunal de commerce d'Orléans doit décider cet après-midi s'il place la mythique verrerie française en redressement judiciaire ou non.
05:53L'usine de La Chapelle Saint-Mémin dans le Loiret emploie 230 personnes.
05:59France Info.
06:03Les informés, Renaud Dely, Saliha Brakia.
06:08Les informés continuent avec Renaud Dely, avec Pauline Thévenieux, aussi journaliste au service politique du Parisien aujourd'hui en France,
06:15avec François-Xavier Bourmeau, journaliste politique à l'Opinion.
06:19Un événement sans précédent dans l'histoire de notre démocratie, c'est ce que dénonce Jean-Luc Mélenchon
06:24après la convocation pour apologie du terrorisme à l'encontre de Mathilde Panot.
06:30Il a raison, c'est vrai ?
06:32Alors Jean-Luc Mélenchon, il est dans son rôle.
06:34Et justement, les mots qu'il utilise, qui sont extrêmement forts, illustrent pourquoi les deux cas sont différents en réalité.
06:41LFI et Mathilde Panot, ils sont enfermés depuis 2017 dans une conflictualisation à outrance qui empêche le débat.
06:50C'est-à-dire que normalement dans une démocratie apaisée, vous arrivez dans le pire des cas à un constat de désaccord partagé.
06:57Vous n'êtes pas d'accord ? Bon ben voilà, on en reste là.
06:59Et puis dans le meilleur des cas, vous pouvez passer un compromis.
07:02Avec LFI, on est vraiment dans l'opposition frontale sans aucun compromis possible depuis le début.
07:08L'issue de cette rigidité de la France insoumise, c'est la judiciarisation.
07:14Puisque vous pouvez pas faire entendre raison ou essayer de convaincre votre adversaire politique.
07:19Vous demandez à la justice d'aller trancher.
07:21En plus, sur un sujet qui est extrêmement clivant, qui est celui de la bande de Gaza.
07:27Là c'est une association qui a porté plainte contre Mathilde Panot, contre LFI.
07:31On voit bien quand même derrière l'utilisation politique qui en est faite.
07:36D'ailleurs pardon, c'est ce que Manuel Bompard, le coordinateur de la France insoumise, met en avant.
07:41Il dit que l'association en question, l'organisation juive européenne, est un soutien de Benjamin Netanyahou,
07:47de la politique du gouvernement israélien.
07:49Et c'est pour ça qu'ils sont visés par cette enquête.
07:53En plus, cette mise en cause de Mathilde Panot arrive dans une campagne
07:59où la France insoumise a mis la question palestinienne au cœur de la campagne des européennes.
08:04Donc on voit la sauce politique qui prend.
08:07Le cas est totalement différent avec Fabrice Leggeri.
08:10Parce que là, sur le plan politique, on a affaire à des adversaires politiques du RN
08:15qui ne trouvent aucune prise contre le RN.
08:20On voit depuis le septembre que Jordan Bardella est à 32% dans les sondages.
08:27Et il n'y a absolument aucune offensive, aucun argument qui a réussi à le faire bouger de ce socle.
08:32Donc la tentation, ça peut être effectivement, et là on est dans l'instrumentalisation politique,
08:38mais la tentation, ça peut être d'aller chercher par la justice des arguments
08:42que les opposants du RN n'arrivent pas à trouver sur le terrain politique.
08:45C'est ce que dit Sébastien Chenu. Même s'il s'agit d'ONG,
08:48vous vous dites qu'elles font de la politique en période européenne.
08:51Oui, sauf que c'est un argument qui est parfaitement réversible.
08:53En l'occurrence, c'est d'ailleurs ce que font Sébastien Chenu pour le RN,
08:56et Jean-Luc Mélenchon et ses soutiens côté insoumis.
08:58C'est-à-dire, est-ce qu'il y a une judicialisation de la vie politique
09:00avec ces plaintes sur des affaires radicalement différentes
09:03mais qui tombent en même temps en pleine campagne électorale ?
09:05Ou est-ce qu'il y a, à l'inverse, presque une politisation de la justice,
09:08une instrumentalisation de la justice par les partis concernés ?
09:11Parce que ça leur permet aussi de se victimiser, de poser en victime
09:15de soi-disant complots ou manœuvres politiques,
09:17de souder un peu plus leurs troupes et d'essayer de mobiliser davantage,
09:20justement, en se disant victime, encore une fois, et d'inverser des rôles.
09:24On voit d'ailleurs, les réactions de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon hier
09:27sont exactement identiques. C'est-à-dire, on veut nous faire taire.
09:30On veut nous faire taire, on veut nous réduire au silence
09:33parce que nous dénonçons la subversion migratoire,
09:36entre guillemets, ça c'est les déclarations de Marine Le Pen,
09:39parce que nous dénonçons le génocide en cours à Gaza, entre guillemets,
09:42ça ce sont les déclarations de Jean-Luc Mélenchon.
09:44Donc c'est exactement la même chose.
09:46Ce qui est vrai, c'est que dans cette période de grande confusion,
09:48il faut distinguer ces procédures judiciaires qui n'émanent pas du pouvoir,
09:51qui émanent de plaintes, effectivement.
09:53Alors, de plaintes déposées par des adversaires politiques
09:55ou des associations hostiles, c'est normal, en règle générale,
09:58quand on dépose plainte, c'est qu'on est plutôt hostile, effectivement,
10:01que ce soit contre l'organisation ou la personne qui a commis des actes
10:04ou proféré des propos que nous combattons.
10:08Donc ça c'est logique que ces associations soient hostiles,
10:11en l'occurrence au RN d'une part et à LFI d'autre part.
10:14Il faut distinguer ça des interdictions de réunions publiques
10:17qu'il y a pu y avoir la semaine dernière notamment,
10:19dont notamment Jean-Luc Mélenchon a été victime, c'est vrai,
10:22à Lille en particulier, que ce soit au sein de l'université
10:25ou d'ailleurs ensuite la réunion déplacée dans la ville de Lille,
10:30parce que là ce sont des décisions qui émanent du préfet,
10:33pour raison de sécurité, mais là, effectivement,
10:36les politiques telles que, comme l'a fait Jean-Luc Mélenchon d'ailleurs,
10:39peuvent directement pointer l'influence, la décision de l'exécutif
10:43derrière le fait que le préfet représentant de l'État
10:46prenne cette décision, même s'il doit aussi faire attention
10:49avec l'inflation, les hyperboles, décisions les plus graves
10:52de l'histoire de notre démocratie.
10:54Hier ou avant-hier soir, Jean-Luc Mélenchon s'est exprimé
10:57fort heureusement d'ailleurs, longuement, à Sciences Po,
11:00sans problème, il y a eu une manifestation dimanche, certes,
11:03dont l'interdiction avait été demandée à l'origine,
11:06mais rétablie par la justice, qui montre aussi que la justice
11:09fonctionne dans ce pays qui s'est déroulé dans le calme
11:12à l'initiative des Insoumis, donc voilà, il n'y a pas non plus péril.
11:15Et puis il y a Emmanuel Macron aussi qui a dit que Jean-Luc Mélenchon
11:18pouvait s'exprimer partout. Absolument, donc il faut distinguer
11:21ce qui relève parfois de décisions préfectorales, lesquelles peuvent
11:24de ce qui relève de plaintes, d'associations,
11:27à l'endroit de propos ou d'actes, reste que globalement,
11:30c'est vrai que ces dernières années, il y a eu une inflation
11:33des procédures judiciaires en politique.
11:36Est-ce que c'est lié à une judiciarisation excessive
11:39ou est-ce que c'est lié aussi parfois à une extrémisation
11:42d'un certain nombre de propos et de comportements, voire une hystérisation
11:45y compris alimentée par les réseaux sociaux, qui conduisent peut-être davantage
11:48à se tourner vers la justice ? Mais la question c'est de savoir aussi
11:51sur la campagne électorale. Absolument.
11:54J'aurais tendance à penser que pas vraiment,
11:57pour tout vous dire, parce qu'en fait,
12:00il est un peu acquis que l'élection européenne,
12:03les élections européennes sont une élection de mobilisation.
12:06Le but de chacune des écuries, c'est de mobiliser son camp,
12:10c'est que ses sympathisants aillent voter, aillent aux urnes.
12:13Or, finalement, et Renaud l'a très bien expliqué,
12:16là, ce qui se passe au plan judiciaire,
12:19c'est qu'on alimente la rhétorique et d'un côté de la France insoumise
12:22et de l'autre du Rassemblement national et plutôt
12:25de nature à mobiliser, un peu à galvaniser
12:28ses partisans.
12:31Je vais vous rapporter les propos d'un ministre
12:34sous couvert d'anonymat, qui était assez édifiant,
12:37qui réagissait hier à la convocation de Mathilde Pannot
12:40et qui disait, si on avait la main sur la justice,
12:43tout en précisant, évidemment, on ne l'a pas.
12:46Mais on ne ferait jamais ça. Pourquoi ? Parce que c'est pas du tout
12:49dans notre intérêt. Alors, si on regarde ça de façon un peu cynique
12:52et politique, froidement,
12:55ben oui, en fait, est-ce que ça va vraiment
12:58inverser le rapport de force ? Pas sûr.
13:01François-Xavier ? Non, puis surtout que la campagne n'a pas encore commencé.
13:04Le coup d'envoi sera donné demain par Emmanuel Macron avec son discours
13:07de la Sorbonne 2. Pour l'instant, on est dans les préliminaires
13:10de la campagne avec des prises de position.
13:13Je crains que tout ça fasse partie du bruit
13:16ambiant de la pré-campagne. A moins que ce soit
13:19une volonté de la part des plaignants de respecter la consigne
13:22de Gabriel Attal. Tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies,
13:25tu défies l'autorité, on t'apprendra à respecter.
13:28On s'arrête une petite minute. Le temps du Fil Info de Mathilde Romagnon
13:31à 9h20 et on revient.
13:34La nouvelle direction de Casino annonce ce matin
13:37la suppression nette de 1293 postes
13:40au sein du groupe et en fonction des ventes des magasins,
13:43c'est plus de 3200 emplois au total qui sont menacés.
13:46Mais un millier de postes seront bien préservés
13:49au siège historique du groupe à Saint-Etienne, assure la direction.
13:52Un chef d'entreprise peut passer jusqu'à
13:558h par semaine dans les papiers, selon Bruno Le Maire.
13:58Le ministre de l'Economie veut soulager les entrepreneurs de la paperasse.
14:01Un projet de loi de simplification est donc
14:04présenté ce matin en Conseil des ministres.
14:07L'affaire avait éclaté lors de l'élection présidentielle de 2017
14:10lorsque François Fillon était candidat.
14:13La Cour de cassation se prononce aujourd'hui sur la condamnation
14:16pour emploi fictif à l'Assemblée nationale de l'ancien Premier ministre
14:19et de son épouse. Condamnation par la Cour d'appel
14:22de Paris en 2022 et qu'ils contestent tous les deux.
14:2561 milliards de dollars pour aider Kiev
14:28dans sa guerre contre la Russie. Après le vote du Sénat,
14:31cette nuit, le Congrès a définitivement adopté cette nouvelle enveloppe
14:34et dans la foulée, le président américain Joe Biden a dit
14:37vouloir envoyer des armes à l'Ukraine dès cette semaine.
14:52De retour sur le plateau des informés avec Pauline Thévenieux,
14:55journaliste parisien aujourd'hui en France, avec François-Xavier Bourbeau,
14:58journaliste à l'Opinion et Renaud Delis, demain,
15:01grosse grève en vue chez les contrôleurs aériens.
15:04Oui, une grosse grève et un mouvement qui devrait être très suivi
15:07des contrôleurs aériens demain, très suivi en particulier
15:10dans les aéroports parisiens. À Orly, on prévoit 75%
15:13de vols supprimés, à Roissy, 65%. D'autres aéroports
15:16vont être touchés aussi, notamment celui de Nice.
15:19Et puis, le syndicat national des contrôleurs du trafic aérien
15:22a d'ores et déjà déposé un préavis pour la semaine prochaine,
15:25jeudi prochain, et en l'occurrence, c'est un préavis
15:28qui concerne pile le pont de l'Ascension, du 9 au 11 mai.
15:31Le motif de leur colère, c'est la refonte
15:34du contrôle aérien, avec notamment des mesures de compensation
15:37et des hausses de salaire jugées insuffisantes par les syndicats.
15:40Est-ce que ce mouvement peut donc prendre de l'ampleur,
15:43durer y compris la semaine prochaine ?
15:46Et au-delà, voici ce qu'en disait ce matin Augustin de Romanet,
15:49qui est le PDG de l'aéroport de Paris et qui était l'invité de France Info.
15:52D'une part, les réformes de productivité
15:55qui sont demandées par le gouvernement sont nécessaires
15:58et par ailleurs, la vraie raison de ce conflit est peut-être aussi
16:01une raison salariale, ce qui me conduit à être
16:04particulièrement prudent dans mes commentaires. Je fais confiance
16:07tout de même aux négociateurs et à leur esprit de responsabilité
16:10pour que cette grève de 8, 9 et 10 mai n'ait pas lieu.
16:13On arrive à très fortement
16:16abîmer la sérénité des Français
16:19et des étrangers d'ailleurs, avec
16:22ces mouvements qui,
16:25objectivement, devraient pouvoir être réglés par la négociation.
16:28Et en filigrane, évidemment, il y a la perspective des Jeux Olympiques
16:31qui débutent, rappelons-le, le 26 juillet et donc
16:34cette crainte d'une météo sociale qui s'assombrisse
16:37à l'approche de cette échéance et d'autres
16:40mouvements sociaux, notamment donc
16:43dans le trafic aérien mais aussi peut-être
16:46à la RATP, où rappelons que des prêts à vite grève ont été déposés d'ailleurs qui couvrent
16:49la durée des Jeux Olympiques, voire dans d'autres catégories. Est-ce qu'on peut
16:52redouter une forme d'extension des conflits sociaux à l'approche
16:55des Jeux ? Et est-ce que le gouvernement, d'ailleurs, a, en quelque sorte,
16:58prévu le cas échéant de céder
17:01à un certain nombre de revendications de façon à essayer
17:04de ramener le calme ? – François-Xavier ? – Oui, non, je pense pas
17:07qu'il faille le redouter, je pense plutôt qu'il faille s'y préparer parce que
17:10avec les Jeux Olympiques en ligne de mire… – Ah, il est défaitiste totalement, lui, il est parti !
17:13– Non, mais il y a une grande tradition française
17:16de déposer des prêts à vite grève avant les départs en vacances
17:19pour menacer les Français, de les empêcher
17:22de partir en vacances. Là, ce sont les Jeux Olympiques avec une menace
17:25qui est quand même un cran au-dessus, qui est d'empêcher de venir le monde
17:28assister à un événement planétaire. Donc oui, effectivement,
17:31on peut s'attendre à ce que la tension monte d'un cran.
17:34Et d'ailleurs, avec les cheminots de la SNCF, on a touché au sublime
17:37ces derniers jours, puisqu'ils ont réussi à détricoter la réforme
17:40des retraites avec ces menaces. – À la contourner, on va dire.
17:44– Oui, à la détricoter, à la contourner. Enfin, en tout cas,
17:47faire en sorte que ça n'applique plus tellement
17:50dans les termes dans lesquels elle avait été votée à l'Assemblée nationale.
17:53– Est-ce que ça s'appelle de la négociation ou alors c'est de l'abus ?
17:56– Ça s'appelle l'esprit français. Mais Macron avait voulu faire
17:59de la France unanée des fiertés françaises, mais les grèves,
18:02les menaces sur les transports, ça fait aussi partie de la fierté française.
18:05Ce serait dommage que le monde se prive de cette spécificité.
18:10– L'ironie de François de Zébulon.
18:12– Non, mais il y a autre chose intéressante.
18:15Le droit du travail va s'appliquer, le droit du travail français
18:18va aussi s'appliquer aux journalistes, par exemple,
18:21qui vont venir couvrir les Jeux olympiques, qu'ils seront peut-être
18:24contrôlés pour qu'on vérifie s'ils prennent bien leur RTT,
18:27s'ils ont bien les repos compensateurs, ce genre de choses.
18:30Le droit social, les grèves, la gréviculture, les syndicats,
18:33c'est aussi une épreuve olympique.
18:37– Je voulais dire…
18:39– Je vous laisse, Pauline, en chérir, si vous voulez,
18:42parce que vous voulez rester dans la même veine ?
18:45– Ce qui est sûr, c'est que ce sera en tout cas un scénario catastrophe,
18:48absolument catastrophe pour l'exécutif, et que c'est une épée de Damoclès
18:52qui pèse au-dessus de sa tête.
18:54Vous le disiez, il y a des préavis de grève qui ont été déposés
18:57courant sur la durée des Jeux olympiques et paralympiques,
18:59notamment de la CGTFO, les deux premiers syndicats de la fonction publique.
19:03– Alors la CGT, Sophie Binet, sur ce plateau, disait quand même
19:06qu'on n'est pas là pour gâcher la fête, non.
19:08Nous, on est de votre volonté, mais on est juste là pour négocier.
19:11– Mais la possibilité existe, la carte est dans la manche.
19:15J'ai noté aussi, j'ai relevé, sur un tract de syndicats de police
19:20appelant à une journée d'action ce jeudi, le 25 avril,
19:24qui évoquait clairement, c'était inscrit sur le tract,
19:27prochaine action, deux points, blocage de la flamme olympique,
19:30point d'interrogation.
19:31Donc voilà, c'est preuve que l'échéance est dans toutes les têtes.
19:34Et on a vu, pour aussi répondre à votre question,
19:38la promptitude avec laquelle l'exécutif tente d'éteindre les incendies,
19:44comme on a entendu le message très clair d'Emmanuel Macron
19:47qui, la semaine dernière, sur BFM TV, a appelé tout le monde
19:51à la responsabilité et rappelait qu'il ne doutait pas
19:55que la nation serait unie derrière cette fête.
19:59Alors après, vous avez raison de rappeler la flamme olympique,
20:01parce qu'en fait, les Jeux olympiques ne commencent pas le 26 juillet,
20:03mais le 8 mai. Le 8 mai, la flamme olympique va arriver
20:05sur le territoire français, en l'occurrence à Marseille,
20:07et c'est de tradition aussi, et pas uniquement en France.
20:09D'ailleurs, le parcours de la flamme olympique est souvent
20:11l'objet de tumultes, de blocages, de revendications, etc.
20:15Après, moi, je vais prendre un peu quand même le contre-pied
20:17des propos de François-Xavier Beaumont.
20:19Oui, parce que là, il est fait d'y aller loin.
20:21Sur deux plans. D'une part, parce que le fait que les mouvements sociaux
20:25soient effectivement assez fréquents en France,
20:29et qu'il y ait des manifestations, qu'il peut aussi passer par la grève,
20:31c'est aussi un signe de vitalité démocratique.
20:33N'ayons pas peur des mots, aussi.
20:35C'est ce qui permet aussi de gagner des droits sociaux.
20:37D'une part, mais il y a effectivement des tas de pays
20:41dans lesquels je pense qu'il y a un certain nombre
20:43de revendications sociales qui préfèreraient pouvoir s'exprimer davantage.
20:46C'est vrai que la France a un défaut, on le sait,
20:48c'est un manque de négociations, de concertation en amont,
20:51et on met toujours en avant le modèle allemand,
20:53même si l'Allemagne aussi a connu, ces dernières semaines
20:55et ces derniers mois, des mouvements de grève massifs,
20:57y compris dans les transports et dans les services publics.
21:00Donc ce n'est pas une spécificité française, d'une part.
21:03D'autre part, on peut comprendre, effectivement,
21:05que profitant de cette occasion, en quelque sorte,
21:07mais aussi parce qu'ils se sont mis à contribution,
21:09dont de nombreuses corporations vont travailler davantage
21:11et travailler l'été à cause des Jeux olympiques,
21:14et effectivement le gouvernement a déjà lâché un certain nombre de primes,
21:17notamment, je pense, à la police.
21:19C'est vrai que, sans aucun doute,
21:21il va y avoir d'autres corporations qui vont se manifester,
21:24elles le font déjà.
21:25Je pense qu'en 1998, à l'approche
21:27de la Coupe du monde de football de 1998,
21:29je ne sais pas si vous vous souvenez.
21:30Oui, je me rappelle.
21:32Vous vous souvenez comment ça a fini pour ça ?
21:34Bref, avant que ça commence,
21:35les pilotes avaient fait une menace de grève,
21:38ils avaient très rapidement obtenu satisfaction
21:40avec des hausses de salaires considérables
21:42à l'approche de la Coupe du monde de football de 1998.
21:44Tout dernier point,
21:45le gouvernement fait aussi parfois preuve d'une forme de maladresse.
21:48Ça peut arriver, par exemple,
21:49est-ce que l'idée de vouloir,
21:51je cite le ministre de la Fonction publique,
21:53Stanislas Guérini,
21:54mettre fin au tabou du licenciement à la fonction publique,
21:56c'était vraiment le bon moment d'agiter ce chiffon rouge ?
21:59Bon, le dernier mot AFX.
22:00Oui, c'est sûr que les Jeux olympiques
22:01sont un puissant levier de négociation pour les syndicats
22:04et qu'ils vont activer avec d'autant plus d'entrain
22:06qu'il y a une rancœur accumulée depuis 2017
22:08contre l'exécutif et le gouvernement
22:11qui n'a jamais fait preuve de beaucoup d'écoute à leur égard.
22:14Voilà, il revient un peu à sa geste.
22:17Merci à tous les trois.
22:19Pauline, t'es venue à Journalistes politiques
22:20au service aux Parisiens aujourd'hui en France.
22:22On regarde la une de votre journal tout de suite
22:24avec cette question.
22:26Faut-il un couvre-feu pour les mineurs face à la violence ?
22:29Est-ce qu'a décidé de mettre en place le maire de Béziers par exemple ?
22:31C'est le cas à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe.
22:33Nice l'envisage.
22:34Du côté de votre journal,
22:35l'opinion François-Xavier Bourmeau,
22:36c'est une autre question qui se pose.
22:38Macron, comment retenir la gauche ?
22:40Et donc il faut lire l'opinion pour avoir la réponse.
22:43Merci à vous Renaud.