Dans Le Numérique pour Tous, Vanessa Pérez reçoit Jérôme Hénique, CEO chez Emea Orange / Alain Bidjeck, PDG et fondateur de MOCA - Expert de la création africaine et des industries culturelles / Adam Haciane, COO chez Sayna
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00:00Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:03Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:06Vérissure présente...
00:07Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Perez.
00:11Bonjour et bienvenue dans le numérique pour tous.
00:13C'est aujourd'hui une émission spéciale Afrique et numérique
00:16où vous allez découvrir comment l'Afrique a de très belles histoires
00:19à nous partager en termes d'innovation.
00:21En effet, on vous fera voyager pour découvrir les innovations
00:23les plus futuristes venant de ce continent.
00:26Vous rentrerez dans l'univers des festivals
00:28mêlant tradition africaine et modernité du métaverse.
00:31Et enfin, on vous expliquera comment les jeunes femmes
00:33se forment dans les villages africains les plus reculés
00:35afin d'acquérir une autonomie professionnelle.
00:38Le numérique pour tous spéciale Afrique et numérique,
00:40c'est parti et c'est sur Sud Radio.
00:42Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Perez.
00:46Et pour commencer cette émission, j'ai le plaisir de recevoir
00:48le président de Orange Moyen-Orient et Afrique,
00:51Orange, l'opérateur télécom que nous connaissons tous,
00:54Jérôme Hennig, bonjour.
00:56Bonjour Vanessa.
00:57J'ai bien prononcé votre nom ?
00:58C'est ça, mais je suis directeur général, pas président.
01:00Très bien, c'est important de le préciser.
01:02Avant de commencer, comment se porte le marché de l'innovation en Afrique ?
01:05Une question bien générale, mais déjà pour faire cette transition et voyager.
01:09Alors globalement, il se porte bien et la scène tech africaine
01:12est bouillonnante, comme vous le disiez, avec plein d'idées
01:15et plein d'innovations surtout.
01:16C'est ça qu'il faut mettre en avant, des entrepreneurs de qualité.
01:20Et puis, l'investissement se tourne maintenant vers l'Afrique,
01:24même si en 2023, il a reculé.
01:26C'est 3 milliards et demi de dollars investis par les fonds
01:29dans les startups en Afrique.
01:30C'est en baisse de 46%.
01:32C'est la même chose en Europe.
01:33C'est la même chose aux États-Unis.
01:36Mais si on prend une tendance plus longue, sur 10 ans,
01:39cet investissement, c'est 20 milliards de dollars
01:41et les deux tiers au cours des trois dernières années.
01:43Donc la scène tech africaine est pleine de vie
01:46et attire maintenant les financements, ce qui est nouveau.
01:48Alors concrètement, les grands pays qui sont des pays innovants,
01:51on va dire, les plus innovants ?
01:53Alors ceux qui ont le plus de startups
01:54et ceux qui attirent le plus les financements,
01:57c'est évidemment les grandes économies africaines.
01:59On va retrouver l'Afrique du Sud, le Nigeria, le Kenya, l'Egypte.
02:03Mais on voit des pays francophones maintenant tirer leur épingle du jeu.
02:07Le Maroc arrive en cinquième position.
02:10On a la Tunisie, on a la Côte d'Ivoire, le Sénégal
02:14qui sont dans le top 10 maintenant.
02:16Des investisseurs, des startups ciblées par les investisseurs en Afrique.
02:20Jérôme, pour des raisons économiques, culturelles et surtout géographiques,
02:25quels sont les véritables enjeux de ces startups en Afrique, si on peut les classer ?
02:29Alors, premier enjeu, c'est d'accéder aux infrastructures numériques.
02:33Il faut avoir évidemment un accès à Internet.
02:35Ce n'est pas le cas partout en Afrique subsaharienne.
02:36À peu près la moitié de la population n'a pas encore d'accès à haut débit.
02:40Donc ça, c'est notre rôle d'opérateur de couvrir,
02:43y compris les zones les plus reculées.
02:45Mais ils ont aussi une grande chance parce que le saut technologique
02:49avec l'arrivée des smartphones massivement en Afrique
02:52et puis du paiement mobile aussi,
02:53leur permet finalement d'avoir un écosystème favorable
02:56à développer des services digitaux qui vont venir s'appuyer
02:59sur la connectivité et sur le paiement.
03:01Mais leur premier enjeu, c'est l'accès aux infrastructures numériques.
03:05Le deuxième, c'est probablement l'accompagnement et la formation.
03:09À voir, et je crois que vous recevez Seyna qui fait beaucoup de choses
03:12dans le domaine de la formation digitale,
03:15c'est d'accéder aux bonnes compétences,
03:17en particulier en matière de codage.
03:19Et puis le troisième, c'est le financement.
03:20Et ce financement, même s'il explose maintenant en Afrique,
03:23s'y croit très fortement, notamment en Afrique francophone.
03:25C'est 15% de croissance des financements en Afrique francophone
03:28entre 2022 et 2023.
03:30Ça reste 1% du total des financements des startups mondiales.
03:33Donc il y a encore beaucoup à faire.
03:35Mais Jérôme, un entrepreneur africain, comment pense-t-il son développement ?
03:38Est-ce qu'il pense à l'échelle de son pays,
03:39à l'échelle du continent, au niveau international ?
03:42Quelle est la culture ?
03:43En général, et les plus...
03:46celles qui rencontrent le plus de succès,
03:47on en a mis quelques-unes en avant dans l'ouvrage
03:51qu'on vient de publier pour présenter
03:557 startups qui sont des rôles modèles dans ce domaine.
03:57Africane Digital Championne, je tiens à préciser le titre.
04:00Si vous voulez vous le procurer.
04:03En fait, elle s'attaque à des besoins du quotidien.
04:05Ce qu'elles ont toutes en commun, c'est de bien connaître
04:08et bien comprendre leur marché, et notamment les besoins
04:10des populations des entreprises africaines
04:12auxquels elles doivent répondre.
04:14Et c'est d'abord leur marché domestique qui les intéresse.
04:16Mais ensuite, elles vont chercher à s'exporter.
04:19Et l'intérêt d'un continent d'un milliard 300 millions d'habitants,
04:22c'est que ça fait un marché à l'échelle continentale
04:24qui est extrêmement intéressant pour eux.
04:26La plupart d'entre elles s'exportent assez vite au-delà de leurs frontières.
04:29Alors faites-nous rêver, partagez-nous quelques innovations
04:31vraiment spectaculaires qui sont une bonne leçon
04:34pour notre continent européen.
04:35Il y en a beaucoup.
04:37Celles qui attirent le plus de financements en ce moment,
04:39ce sont ce qu'on appelle les fintechs
04:42parce que le paiement mobile, les transferts d'argent sur mobile,
04:45c'est déjà de l'histoire ancienne en Afrique.
04:46Ça fait 15 ans que ça existe.
04:48Pour Orange, Orange Monnaie, c'est 30 millions d'utilisateurs
04:53tous les jours qui utilisent leur porte-monnaie mobile.
04:55Et donc, autour de ces services financiers mobiles,
04:58on a tout un tas de start-up comme Joulaïa
05:02qui s'est lancée en Côte d'Ivoire et qui propose
05:04des services financiers mobiles pour les petites entreprises.
05:06Et quand je disais qu'elles adressent surtout les besoins du quotidien,
05:09elles s'attaquent à des problèmes environnementaux clés
05:13comme la sécheresse, le stress hydrique comme on appelle ça.
05:16Vous prenez une start-up tunisienne comme Cumulus
05:19qui a décidé de transformer l'humidité de l'air en eau potable
05:23avec une machine qui fournit 30 litres d'eau potable par jour
05:25pour donner accès y compris à des villages reculés à de l'eau potable.
05:31C'est formidable.
05:32D'autres comme Dabadok au Maroc s'attaquent à la question de la santé,
05:38c'est-à-dire permettre à des populations de pouvoir faire de la téléconsultation
05:42même quand elles sont dans des zones rurales
05:44en ayant accès à des spécialistes qui sont en ville.
05:47Le domaine de la formation et notamment de la formation numérique
05:51qui est un enjeu clé sur le continent.
05:53Donc elles relèvent toutes des challenges
05:55qui semblent des challenges énormes
05:57qui répondent aux principaux enjeux du continent.
06:00On pourrait parler de l'agriculture aussi.
06:02Vous prenez une start-up comme Brastorn au Botswana.
06:04Elle permet aux agriculteurs de savoir
06:07quand est-ce que c'est le bon moment de semer, de moissonner,
06:10sur quel marché vendre leurs produits, au meilleur prix.
06:14Et donc elles fournissent des services qui pour chacun des tissus économiques du pays
06:20vont rendre des services incommensurables.
06:22Jérôme, on parle beaucoup d'intelligence artificielle ici en Europe actuellement.
06:26Est-ce qu'il y a cette même frénésie en Afrique ou alors l'approche est différente ?
06:31Il y a à la fois le même impact sur l'ensemble des services,
06:35sur l'ensemble des domaines économiques des pays.
06:38Et puis il y a des start-ups qui se lancent dans l'IA.
06:42Instadip par exemple en Tunisie est une des start-ups
06:45qui a fait les plus grosses levées de fonds
06:47avant d'être rachetée par le géant des biotechnologies qui s'appelle BioNTech
06:51avec des modèles d'IA tout à fait comparables
06:55à ceux qu'on peut trouver aux Etats-Unis.
06:57Donc on a des entreprises très très pointues.
06:59Et puis l'IA vient bouleverser tous les secteurs d'activité.
07:03On parlait tout à l'heure de l'agriculture.
07:05On a maintenant des start-ups par exemple au Kenya
07:07qui permettent de détecter les maladies du manioc
07:10avant qu'elles ne surviennent avec des modèles d'IA dédiés.
07:13C'est 28 000 agriculteurs au Kenya qui utilisent cette solution-là.
07:17On en a dans le domaine des mines
07:19qui sont des ressources importantes évidemment vous le savez en Afrique
07:22qui permettent de mieux comprendre comment exploiter
07:26et comment exploiter de façon plus durable les mines en Afrique.
07:31On a des start-ups finalement dans l'ensemble de ces domaines
07:36qui vont utiliser l'IA pour accélérer la transformation digitale du continent.
07:40Jérôme, en une poignée de secondes, vous le disiez tout à l'heure,
07:44l'accès à la data dans certains villages reculés est compliqué.
07:48Comment on fait pour y remédier ?
07:50Est-ce que le gouvernement aide justement à établir cette liaison
07:54avec le dernier kilomètre ? Comment ça se passe ?
07:56C'est une préoccupation commune des acteurs privés
07:59et des gouvernements dans les pays.
08:00Nous on a un programme emblématique qui s'appelle les Orange Digital Center
08:03où on forme et on a formé en 2023 un million de bénéficiaires
08:07principalement au codage et puis on accompagne les start-ups.
08:10On a accompagné 228 start-ups dans nos ODC
08:13des phases d'incubation jusqu'au financement.
08:16Et il faut ne pas se concentrer uniquement dans les grandes villes.
08:19On en a 16 dans les grandes capitales africaines
08:22mais on en a 22 en zone rurale.
08:24On appelle ça les ODC club et ça on le fait en partenariat
08:27avec plus de 200 universités en Afrique.
08:30C'est très important parce que, on le disait tout à l'heure,
08:33cette fracture numérique existe peut-être encore plus en Afrique qu'en Europe.
08:38Il faut pouvoir y remédier en mettant les moyens, nous acteurs privés,
08:42aux côtés des pouvoirs publics.
08:43C'est aussi la question de l'inclusion des femmes derrière ça.
08:47On s'enorgueille d'avoir une discrimination positive
08:51dans nos ODC parce qu'on a eu 51% de femmes bénéficiaires
08:55de ces formations gratuites et de cet accompagnement en 2023.
08:58Merci beaucoup Jérôme et Nick,
09:00directeur général de Orange Afrique Moyen-Orient.
09:02Restez avec nous, on marque une courte pause
09:04et on se retrouve pour vous faire rentrer dans la magie
09:06des festivals mêlant tradition et modernité numérique.
09:09Vous découvrirez aussi une toute jeune start-up malgache
09:12qui permet de se forner et de gagner de l'argent grâce au numérique.
09:15Le numérique pour tous, ça continue dans quelques instants
09:17et c'est sur Sud Radio.
09:19Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Perez.
09:23Verissure, le numéro 1 des alarmes en France.
09:26Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de devis gratuits.
09:30Verissure présente Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Perez.
09:34Et dans ce numéro spécial Afrique et numérique,
09:37j'ai le plaisir d'accueillir notre deuxième invité.
09:39Il est expert des musiques et des industries culturelles
09:42de la diaspora africaine depuis 20 ans.
09:44Il initie et dirige de nombreux projets en France
09:47et dans plusieurs pays africains.
09:48Alain Bidjec, bonjour.
09:50On est ravi de vous avoir entre vos différents et multiples voyages
09:54parmi nous aujourd'hui.
09:56Vous êtes donc président et fondateur du MOCA.
09:58Expliquez-nous cette belle aventure du MOCA.
10:00En quoi ça consiste ?
10:01Le MOCA est né de mes 20 ans d'expérience dans les industries culturelles et créatives.
10:05On a lancé le MOCA il y a 8 ans.
10:07C'est une plateforme d'innovation dédiée aux industries culturelles et créatives
10:10avec une particularité, c'est l'écosystème Afrique et diaspora.
10:15Depuis 2016, vous faites la promotion de la créativité et de l'entrepreneuriat culturel
10:20et vous favorisez l'accès à l'emploi aux métiers culturels.
10:24Expliquez-nous qui ça concerne et comment on peut y adhérer ?
10:28A travers le MOCA, c'est un réseau d'artistes, d'entrepreneurs de la culture,
10:33d'organisations professionnelles et d'institutions
10:35qui organisent le métier en termes de législation.
10:38En travaillant avec tout cet écosystème,
10:41on a identifié depuis une dizaine d'années les besoins des acteurs.
10:45On est dans un secteur qui monte, qui explose,
10:47parce que les industries culturelles en France, c'est 4% du PIB.
10:50En Afrique, c'est 1% et quelques.
10:52Ça représente à peu près 50 millions d'emplois dans le monde,
10:552 millions, 3 millions d'emplois en Afrique.
10:57C'est un secteur qui est en train d'augmenter.
11:00D'autant qu'aujourd'hui, grâce au numérique,
11:03la musique se diffuse depuis le continent vers le monde entier,
11:08le cinéma se diffuse dans le monde entier.
11:11On voit le succès de Nollywood, on voit le succès de l'afrobeat.
11:14Nollywood, c'est le Hollywood du Nigeria.
11:17Exactement.
11:18Nollywood, c'est le troisième pays producteur de films.
11:22C'est le troisième cinéma en termes de production de films dans le monde.
11:25C'est plus de 2500 films par an, c'est plus de 600 millions de revenus en 2021.
11:29C'est énorme, c'est quasiment 1 million d'emplois.
11:31On n'imagine pas à quel point ce mouvement,
11:34porté par des producteurs indépendants, est devenu quelque chose de phénoménal.
11:37Il y a un vrai enjeu d'emploi.
11:39C'est dans ce sens-là que nous aussi, à travers le MoCA,
11:41on a commencé à regarder cette jeunesse africaine qui est là,
11:44qui représente 60% de la population.
11:47On a regardé, on s'est dit qu'il faut faire quelque chose.
11:50Ils adorent la culture, ils adorent la musique, le cinéma, les jeux vidéo,
11:53la réalité virtuelle aujourd'hui.
11:55Il faut proposer des outils pour leur permettre de rentrer dans ces métiers.
11:58Le MoCA, c'est un festival ambulant, on va dire,
12:00et vous permettez à des jeunes de venir et de se former
12:03avec un dispositif très particulier, justement,
12:06qui va permettre de se former en réalité virtuelle.
12:08Aussi, oui. En fait, le MoCA est né à Paris
12:11et aujourd'hui circule dans l'ensemble des différentes capitales africaines.
12:15Lesquelles ? Faites-nous un peu voyager.
12:17On a fait Kigali, on est au Rwanda il y a deux ans,
12:19on revient tout juste de Rabat l'année dernière au Maroc.
12:22Cette année, on fait une entorche, on va à Londres
12:24et puis on revient à Kinshasa en 2025.
12:26Et donc, à travers le MoCA, finalement,
12:28c'est leur permettre déjà de rencontrer des professionnels,
12:30d'écouter, de partager des expériences avec des rôles modèles.
12:33Et puis, bien entendu, autour du MoCA,
12:35on a construit un laboratoire de création qui mêle
12:37créativité, danse, musique, art visuel
12:39entre des créateurs internationaux de la diaspora
12:42et aussi du continent.
12:43Donc, finalement, on essaie d'emmener aussi des nouvelles écritures
12:45à travers cet outil-là.
12:47Et puis, du MoCA est né un enfant, on va dire,
12:50hier, l'année dernière, qui s'appelle Immercio,
12:53qui est une application de réalité virtuelle qui, justement,
12:55permet aux jeunes, non pas simplement de contempler
12:58les professionnels qui parlent, mais de découvrir ses métiers
13:01et puis d'aller plus loin et de les former par la suite,
13:04à l'issue du MoCA.
13:05Donc, vous identifiez une quarantaine de jeunes
13:07dans chacun des pays.
13:08Et donc, là, ils vont avoir accès à un cursus, en fait,
13:10grâce à... Enfin, vous utilisez Immercio,
13:12ce système de réalité augmentée,
13:14et ce cursus leur donne une formation.
13:16Enfin, leur donne...
13:17En fait, comment ça se passe ?
13:18Effectivement, on identifie...
13:20En fait, on travaille avec aussi bien les établissements scolaires
13:22que les festivals.
13:23En tout cas, en Afrique, on travaille beaucoup avec les festivals
13:25puisqu'ils agrègent des réseaux de créateurs.
13:28Et généralement, on fait des sessions entre 20 et 40 personnes.
13:31Donc, on a deux formules.
13:32Il y a pour ceux qui veulent découvrir les métiers,
13:34ça, c'est des formations courtes, ça dure quelques heures.
13:36Mais pour ceux qui veulent véritablement rentrer dans un métier,
13:39que ce soit les métiers du son, de la lumière,
13:41les métiers techniques, généralement, du spectacle aujourd'hui,
13:43puisque ce sont les premières briques qu'on a développées,
13:45pour ces métiers-là, on peut aller sur des cursus de 15 jours.
13:47Donc, après, j'irai sur la version plus augmentée.
13:50Ça peut aller jusqu'à 6 mois, puisqu'on intègre à ça
13:52une formation professionnelle avec un stage.
13:55Donc, ce qui permet aux jeunes qui a découvert Immercio
13:57qu'il se fait accompagner en formation avec des experts
14:00et qu'il va maintenant, à travers notre module,
14:03rentrer dans un stage à côté d'un professionnel
14:06qui devient son mentor par là-même.
14:08Très bien. Alors, vous intervenez également en France.
14:10Comment on peut adhérer à vos formations ?
14:12Aujourd'hui, en France, c'est très particulier
14:15parce qu'en fait, sur la France, comme tout est très bien organisé,
14:18on travaille avec les collèges, on travaille avec les lycées,
14:20on travaille avec les universités, on travaille avec les missions locales.
14:23Donc, c'est très, très, très structuré de ce côté-là.
14:25On n'a pas besoin beaucoup d'aller chercher le public.
14:27Généralement, les missions locales nous contactent.
14:29Eux, pour le coup, ont des jeunes qui ont décroché
14:31et qui ne savent plus où aller.
14:32Africains ou non ?
14:34Pour le coup, en France, il n'y a pas de limite.
14:36En Afrique, parce qu'il y a des enjeux de formation.
14:38Mais en France, finalement, il y a un enjeu
14:40parce que la jeunesse, malgré toutes les propositions,
14:42en fait, ils sont perdus, ils ne savent pas où aller.
14:44Et à travers une expérience de réalité virtuelle,
14:46on leur permet de se dire, tiens, ils ont une passion,
14:49ils aiment l'art, ils aiment la culture, le spectacle.
14:51Il y a des métiers.
14:52Et nous, en France, on leur dit, écoutez, vous aimez la musique,
14:54mais derrière l'artiste que vous voyez,
14:56il y a une centaine de métiers.
14:57Donc, à travers Immersio, déjà, vous allez en découvrir une partie.
14:59On va vous permettre d'aller plus loin en faisant un stage.
15:05Parce qu'on travaille avec les syndicats des industries culturelles,
15:07les syndicats du spectacle.
15:08Donc, on a établi un partenariat avec eux.
15:11Donc, dès qu'on a des jeunes qui sont intéressés
15:13dans les missions locales, dans les collèges,
15:14on leur permet de faire des stages dans des festivals,
15:16dans des salles de spectacles
15:17ou encore dans des boîtes de production de spectacles.
15:19Alain, juste pour conclure et pour nous faire voyager,
15:22donnez-nous un ou deux exemples d'imagerie culturelle
15:26qui utilise le numérique et qui innove.
15:30En fait, il y a deux exemples.
15:32J'en ai un en Tunisie, avec un partenaire qui s'appelle Netinfo.
15:34Ils ont créé un métaverse avec un musée virtuel
15:36pour faire revivre les mythologies,
15:38non seulement les mythologies,
15:40mais aussi les histoires fortes africaines
15:42qu'ils ont retranscrits dans un espace de métaverse.
15:44Donc, ça, c'est en Tunisie.
15:45Ils sont très bons sur le digital, sur tout ce qui est animation 3D
15:48et tout ça.
15:49Et puis, il y a une autre innovation au Cameroun,
15:51dont c'est Kiro Games.
15:52Kiro Games, ils utilisent les mythologies africaines pour le coup,
15:55les traditions, les histoires anciennes
15:57qui revitalisent dans les jeux vidéo.
15:58Donc, ils font des jeux mobiles,
15:59ils font des jeux sur ordinateur,
16:02ce qui permet de faire revivre des histoires
16:04et d'utiliser ça et de faire rêver les jeunes.
16:06Et puis, une troisième, à Abidjan.
16:08Donc, ça, c'est Bantouz.
16:09C'est une start-up qui s'est lancée il n'y a pas très longtemps
16:11par un entrepreneur qui est assez incroyable.
16:14Il a créé un système de paiement
16:15qui permet justement aux acteurs de la culture
16:17d'avoir leurs propres moyens de paiement.
16:19Et finalement, à travers un dispositif de détection de talent,
16:22il permet au public d'investir sur la production
16:24des œuvres des artistes sélectionnés.
16:26Et en fait, en utilisant la carte de paiement,
16:28finalement, cette carte devient le moyen de paiement
16:30également des créateurs aussi.
16:32Donc, voilà, il y a énormément de choses qui se passent en Afrique.
16:34Je ne vous parle même pas de la réalité virtuelle aujourd'hui,
16:36de la réalité augmentée en Kenya.
16:38Enfin bon, il y a de belles histoires,
16:39comme disait Jérôme tout à l'heure,
16:40mais en fait, il faut s'arrêter.
16:42Il faut rentrer en relation,
16:44rentrer en discussion avec ces jeunes
16:46parce qu'on parle de la jeunesse africaine
16:48souvent dans des termes assez difficiles.
16:50Mais ce qu'on ne voit pas, c'est toute cette capacité
16:52d'innovation, toute cette fertilité.
16:54Et je pense que, véritablement,
16:56ils sont en train de changer le monde
16:57et ils vont changer le monde.
16:58Merci beaucoup Alain.
16:59Et c'était l'objectif aujourd'hui, avec votre éclairage,
17:01de découvrir ce que l'on ne connaît pas forcément
17:03ou sur ce sur quoi on n'a pas forcément une idée
17:05qui est le reflet de la réalité.
17:07Merci Alain.
17:08Et pour terminer cette émission,
17:09une toute jeune start-up
17:11dédiée à l'apprentissage et à l'accès au travail numérique.
17:14Elle a été créée à Madagascar
17:16et elle est en train de s'ouvrir au monde entier.
17:18Elle permet notamment de dénicher de jeunes talents
17:20qui sont issus des milieux défavorisés
17:22mais aussi de répondre aux besoins de grandes entreprises
17:24en manque de codeurs.
17:25Elle est représentée aujourd'hui par Adam Yassine
17:28qui est le directeur des opérations
17:30de la société Saïna.
17:31Adam, j'ai presque pitché toute la société
17:33mais j'aimerais l'entendre avec vos propres mots.
17:35Saïna, qu'est-ce que vous permettez de faire ?
17:38On est sur trois volets.
17:39Saïna, learn pour apprendre les compétences numériques.
17:41Saïna, work pour travailler sur ces fameuses compétences numériques.
17:43Et Saïna, hub pour pouvoir se réunir
17:45dans des espaces physiques connectés.
17:47Elle s'adresse à de jeunes Africains ?
17:49En effet, on a été créé à Madagascar.
17:51On s'adresse à des jeunes Africains
17:53qui sont en manque de compétences d'une part
17:56et qui ont envie de travailler sur ces compétences numériques d'autre part.
17:59On facilite l'accès au marché international
18:01via notre plateforme.
18:02Vous avez un double enjeu, vous formez.
18:04Donc, quiconque veut aller sur votre plateforme
18:06et s'auto-former, vous allez nous expliquer,
18:08peut le faire.
18:09Et après, vous allez leur permettre de trouver un travail ?
18:12Exactement, c'est le rêve de réunir l'école et le travail
18:15dans une seule et unique entité.
18:17Donc, c'est super, on est contents.
18:19Donc, expliquez-nous comment cette histoire a commencé
18:21parce que l'histoire est un peu magique, on va dire.
18:23Alors, on a la chance d'avoir une entrepreneur
18:25qui est à la tête de cette entreprise,
18:27qui s'appelle Matina Razafi Maéfa,
18:29qui est une entrepreneur de dingue, on essaie de la suivre.
18:31Elle a commencé dans une mezzanine avec 12 personnes
18:33et avec ce succès-là,
18:35maintenant, on est digitalisé.
18:37Donc, ça nous a permis d'aller conquérir l'Afrique.
18:39Donc, les jeunes Africains vont sur votre plateforme.
18:41Après, comment ça se passe ?
18:42Ils sont pris en charge, ils ont un prof,
18:44ils regardent des tutos, ça se passe comment ?
18:45Ça se passe en trois étapes clés.
18:46Tout simplement, d'abord, l'acculturation digitale.
18:48On apprend comment Internet fonctionne,
18:50comment un internet indicateur fonctionne,
18:52comment on navigue en toute sécurité.
18:54Après, on fait ce qu'on appelle le tronc commun,
18:56donc Discovery 101,
18:58pour apprendre les fondamentaux du numérique,
19:00HTML, CSS, JavaScript, un peu de nom compliqué.
19:03Et à partir de là, on choisit une spécialisation.
19:05D'accord, et ça, ça se passe en combien de temps
19:07pour être formé ?
19:08C'est un abonnement à 9,90 euros par mois
19:10et grâce à Orange, on a réussi à vendre la formation
19:13à l'heure, à 0,60 centimes de l'heure.
19:16Et on peut le faire quand on veut, où on veut,
19:19parce qu'évidemment, il y a des mamans
19:21qui sont sur la plateforme,
19:23il y a des personnes qui ont des situations difficiles,
19:25qui doivent manager à la fois l'école
19:27et à la fois la vie dans le champ, par exemple,
19:29ou pour aider la famille.
19:31Adam, ça m'interpelle et ça me pose une double question.
19:34Déjà, comme Jérôme l'a exprimé,
19:36il n'y a pas forcément du réseau partout.
19:38Quand on attaque une formation,
19:39on n'est pas assujetti à une coupure de réseau ?
19:41Exactement, c'est pour ça qu'on a créé
19:43ce qu'on appelle les sign-up hubs,
19:44c'est des espaces physiques connectés
19:45où la communauté peut se rejoindre.
19:47OK, et alors la deuxième chose, c'est le prix,
19:49parce que le pouvoir d'achat est quand même inférieur.
19:51Est-ce que tout le monde peut s'offrir une formation ?
19:53On a la chance d'être la formation
19:55la plus accessible du marché aujourd'hui
19:57et grâce à Orange,
19:59on est devenu encore plus accessible.
20:01D'accord.
20:02Je posais la question à Jérôme tout à l'heure,
20:04l'intelligence artificielle aujourd'hui
20:06qui permet de se former et surtout de coder.
20:09Est-ce que c'est un frein par rapport à vos étudiants
20:12que vous êtes en train de former ?
20:13Parce que demain, on nous dit que l'intelligence artificielle
20:15permettra de faire un prompt
20:16et d'avoir sa ligne de code écrite automatiquement.
20:19Comment vous vivez cette rupture technologique ?
20:22Aujourd'hui, les partenaires avec lesquels on travaille
20:24nous demandent ce qu'on appelle
20:26« human in the room ».
20:27Il faut qu'il y ait un être humain opérateur
20:29malgré toutes les intelligences artificielles.
20:31Nous, en interne, on est 15,
20:32on opère sur 14 pays
20:34et on utilise l'intelligence artificielle partout.
20:35Également, nos étudiants ont accès à l'intelligence artificielle
20:38d'une part pour l'aspect didactique
20:40et de l'autre part pour l'aspect productif.
20:42Pour conclure,
20:43vous nous dites qu'on peut gagner de l'argent avec Saina.
20:46Quel type de revenu ?
20:48À combien s'évalue le montant
20:50que l'on peut prétendre gagner ?
20:53Sur un revenu, un SMIC malgache
20:55qui est environ à 75 dollars,
20:58nous, on est aux alentours de 300
21:01et ça peut monter jusqu'à 1500 en moyenne.
21:04Aujourd'hui, je vais vous raconter une histoire
21:06qui manifeste ça.
21:08C'est l'histoire de Pats.
21:09Elle a été étudiante.
21:11Elle a créé un Saina Hub
21:12pour accueillir les étudiants de son quartier
21:14et elle leur a vendu des prestations de services.
21:16Elle a compris tout le modèle.
21:18Elle utilise la structure Saina pour pouvoir grandir.
21:20Merci beaucoup Adam Yassine.
21:22Le mot de la fin, Jérôme Hénique.
21:24À travers les interventions que nous venons d'écouter,
21:27on voit qu'il faut vraiment changer notre paradigme
21:29de réflexion et de regard sur l'Afrique.
21:31Il y a de très très belles choses.
21:32On ne le sait pas assez.
21:34Quel est votre constat ?
21:36Oui, la scène tech africaine est bouillonnante.
21:39Les investisseurs ne s'y trompent pas
21:41et on a des entrepreneurs de talent
21:43dans tous les pays en Afrique
21:45qui font bouger l'Afrique
21:47et qui sont en train d'accompagner
21:48la transformation numérique du continent.
21:50Jérôme Hénique, merci beaucoup.
21:52Je rappelle le titre de votre livre
21:53Africaine Digital Champion 2023.
21:55Vous y découvrirez de magnifiques histoires
21:57d'entrepreneurs africains.
21:58Alain Bijek pour le Mocha
22:00et Adam Yassine pour Saina.
22:01Le numérique pour tous, c'est fini pour aujourd'hui
22:03et pour prolonger la discussion,
22:05on se retrouve sur vos réseaux sociaux préférés.
22:07Je vous souhaite une excellente fin de week-end
22:09et je vous dis à la semaine prochaine.