• il y a 7 mois
Éric de Riedmatten reçoit un invité dans #LHebdoDeLEco pour approfondir un sujet économique…

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Transcription
00:00 On va parler cinéma avec l'approche du Festival de Cannes qui démarre le 14 mai.
00:04 Avec nous, Sarah Lelouch, la chef d'entreprise.
00:07 Merci d'être avec nous.
00:08 Vous l'avez connue à l'époque des grandes émissions de télévision.
00:11 Et bien désormais, elle est patronne avec la DCF, Diversité du cinéma français.
00:16 Vous êtes fondatrice.
00:17 Oui.
00:17 Mais alors, ça veut dire qu'il faut financer le cinéma d'une autre manière.
00:20 C'est ça, en fait, cette société ?
00:22 En fait, c'est ça.
00:23 La Diversité du cinéma français, c'est une société de production indépendante
00:27 mais qui vise à offrir à l'industrie du cinéma des nouvelles sources de financement
00:30 parce qu'elle en a besoin, mais aussi de permettre au grand public
00:34 de participer à la création et à la production des films.
00:36 C'est un peu des levées de fonds.
00:38 C'est des levées de fonds.
00:39 Absolument.
00:40 C'est la plateforme ClapAction que la DCF lance,
00:44 qui est donc une plateforme qui va permettre à monsieur et madame
00:47 tout le monde de participer aux films, c'est à dire à la fois de déposer des idées.
00:50 Donc ça, oui, il s'agit plutôt des idées, même quatre lignes.
00:56 Parce qu'on entoure, il suffit une bonne idée, ça tient en quatre lignes.
00:59 Et c'est ça l'idée aussi.
01:01 C'est le pitch.
01:02 C'est le pitch. Les bonnes idées, elles sont partout.
01:05 D'ailleurs, j'ai posé la question à mon père.
01:06 Je lui ai dit Papa, tu as fait 50 films ?
01:08 Comment tu as eu 50 idées ?
01:10 Il m'a dit mais c'est les gens, c'est monsieur et madame tout le monde.
01:12 Voilà donc l'idée, c'est vraiment de démocratiser le cinéma,
01:15 de permettre à monsieur et madame tout le monde de déposer des projets,
01:19 mais également les professionnels, mais aussi de permettre aux autres
01:23 de participer à la création de ces films en donnant des idées,
01:26 en venant sur le tournage, par exemple.
01:28 On dépose une idée et en face, on cherche le financement.
01:32 Tout ça, c'est entre particuliers.
01:34 Alors il y a différents, c'est ce que je disais,
01:35 c'est à dire qu'il y a différentes façons de générer des revenus.
01:38 Donc il y a le crowdfunding qu'on connaît tous.
01:40 Moi, ma première levée de fonds avec la diversité du cinéma français,
01:44 je l'ai fait grâce à une ICO, c'est à dire que j'ai créé une crypto monnaie
01:48 qui s'appelle le Clapcoin, qui est la monnaie du divertissement.
01:51 Donc là, on proposait... - Clapcoin, c'est pour applaudir, c'est ça ?
01:53 - Exactement. Et puis il y a le clap comme ça.
01:55 - Ah oui, le clap du cinéma aussi. - Et le clap du cinéma.
01:57 Et donc, les gens pouvaient donc acheter des claps en échange de quoi
02:04 ils étaient intéressés au succès des films.
02:06 Donc ça, c'est une façon de générer... - Ils sont intéressés au résultat.
02:11 - Voilà. - Combien de films peuvent être produits comme ça ?
02:13 Et est-ce que Cannes apprécie ce genre de démarche ?
02:16 - Alors, combien de films peuvent être produits ?
02:18 Ça, c'est une question difficile.
02:20 Aujourd'hui, en France, on sait qu'il y a en moyenne entre 200 et 300 films français
02:25 qui sont produits. - Chaque année ?
02:27 - Chaque année. Donc vraiment à des budgets différents.
02:31 C'est sûr que ces nouvelles façons de produire, avec ces nouvelles sources
02:34 de financement, ça va mettre du temps à s'installer.
02:37 Les producteurs aujourd'hui, surtout en France,
02:39 sont encore très réfractaires à ces nouvelles technologies.
02:42 - Parce qu'il y a le système traditionnel de financement en France en plus.
02:45 D'ailleurs, le Canal+ contribue beaucoup.
02:47 - Oui, oui, complètement. Et puis, tout le monde connaît ce schéma-là.
02:50 Et c'est vrai que quand on parle aujourd'hui aux professionnels du cinéma en France,
02:55 ils ont encore un petit peu de mal avec des mots comme "blockchain", "web3", "IA".
03:00 Donc, il y a un vrai travail d'acculturation à faire avant que ces nouvelles sources
03:06 de revenus deviennent des sources importantes de financement pour le cinéma.
03:10 - Et vous arrivez à les convaincre facilement ?
03:12 En plus, quand on s'appelle le louche, ça doit quand même ouvrir quelques portes.
03:15 - Eh bien non, figurez-vous que non, non, non.
03:17 Bien sûr que ça ouvre des portes, ça enferme.
03:20 En fait, c'est comme tout le monde.
03:21 - Oui, parce que votre papa a aussi des problèmes pour trouver des financements.
03:23 - Exactement. - Mais l'argent, ce n'est pas ça.
03:25 - C'est vrai que lui aussi se bat à chaque fois pour trouver des financements.
03:30 - J'aimerais parler aussi de la technologie,
03:33 parce que là, aujourd'hui, le cinéma est dans une véritable révolution.
03:36 Avec les images virtuelles, on arrive à reproduire des voix.
03:40 Est-ce que ce serait possible aujourd'hui de refaire des grands films
03:43 comme ceux de votre père, avec la voix de Guillaume Ventura, de Jacques Brel ?
03:47 Voilà, en face, Belmondo même, on pourrait ?
03:50 - Alors aujourd'hui, techniquement, on peut le faire, déjà.
03:53 Maintenant, il y a un grand vide juridique sur ces questions-là.
03:57 - Il faut que les meilleurs droits acceptent. - Exactement.
03:59 Et encore, on n'a pas toutes les réponses.
04:01 Et en ce moment, en fait, d'où l'initiative de TechCan, enfin on va en parler.
04:07 - Que vous avez fondée. - Que voilà, que j'ai fondée TechCan.
04:10 L'idée, c'est de réunir les géants de la tech et du cinéma.
04:13 C'est justement pour discuter de ces questions-là, faire avancer le débat.
04:17 - Donc c'est plus un laboratoire ?
04:19 - Oui, enfin aujourd'hui, c'est plus qu'un laboratoire.
04:23 - Mais pour savoir comment on peut mettre en place ces films de demain.
04:24 - C'est comment mettre en place les films de demain.
04:28 Mais c'est surtout, en fait, de dire,
04:29 parce qu'il y a encore beaucoup de personnes qui se battent contre les nouvelles technologies,
04:33 notamment contre l'IA, surtout dans l'univers du cinéma, avec les créateurs.
04:38 Et je pense que c'est perdre du temps aujourd'hui que de se battre contre ces outils.
04:42 Je pense qu'il faut leur apprendre à les utiliser.
04:44 La tech remplacera jamais l'imagination.
04:49 La tech remplacera jamais le talent.
04:51 Il faudra toujours des créateurs de talent derrière chaque outil.
04:55 - Même pour les scénarios, avec un chat GPT qui pourrait vous pondre à un scénario idéal.
04:59 - Mais en fait, c'est là aussi super utile.
05:01 Il ne faut pas se dire d'abord, il ne peut pas.
05:03 Pour l'instant, on a essayé.
05:04 Moi, je n'ai pas encore vu de résultat probant d'un scénario écrit par chat GPT.
05:08 Ou même aujourd'hui, il existe un logiciel qui s'appelle Génario, qui génère des scénarios.
05:13 En revanche, je trouve là aussi que ça peut être un outil formidable
05:18 pour un auteur qui est face à une page blanche,
05:21 qui n'a pas son co-auteur au moment où il écrit pour échanger, chercher des idées.
05:26 - C'est bien d'y croire, ça, je vous écoute.
05:28 - Ah mais ce n'est pas que j'y crois, c'est que c'est une réalité.
05:30 Et puis, c'est même d'une façon pratique.
05:32 Demain, si je dois faire un film, je dis n'importe quoi sur le MMA
05:36 et que je ne connais rien au MMA, plutôt que d'aller passer une journée sur le terrain.
05:42 Ce qui serait chouette.
05:43 - Que le chat GPT vous donnera ?
05:44 - En tout cas, à court terme, il peut m'aider.
05:47 - Mais un homme et une femme par chat GPT, ça donnerait quoi ?
05:50 - Ça ne serait pas bien du tout, ça c'est sûr.
05:53 Mon père me dit toujours, moi, je n'ai pas besoin de ça.
05:57 - Tu ne vas pas aimer.
05:58 Merci, Sarah Lelouch, d'être venue sur CNews.
06:01 On sera donc à Cannes pour vous regarder aussi
06:04 et puis lever des fonds pour les films du futur.
06:06 À bientôt. Merci d'être avec nous sur CNews.
06:11 [Musique]
06:14 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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