• il y a 7 mois
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 *Générique*
00:00:10 Bonjour à tous et bienvenue en ce lundi de Pentecôte sur Europe 1 entre 9h et 9h30
00:00:15 et entre 9h et 10h30 comme tous les jours, l'heure des pros sur CNews.
00:00:20 Sur la Nouvelle-Calédonie, les esprits simples ont ouvert une page Wikipédia.
00:00:25 Ils ont lu que la France était arrivée en 1853.
00:00:29 Ils ne sont pas allés plus loin que la première ligne.
00:00:32 Ils ont décrété que la Nouvelle-Calédonie était en 2024 une colonie française,
00:00:37 qu'une guerre d'indépendance avait commencé, que les Kaldosh étaient des pieds noirs
00:00:41 et que la France devait se retirer comme elle a quitté l'Algérie en 1962.
00:00:47 Quand ils sont à Paris, les esprits simples, mais aussi la gauche intellectuelle,
00:00:50 expliquent que la créolisation est l'alpha et l'oméga d'une société,
00:00:54 que l'identité française n'existe pas, que la France c'est une terre d'immigration
00:00:58 depuis Clovis, etc.
00:01:00 Toutes ces fariboles pour contester qu'un français ne soit pas un allemand ou un américain.
00:01:05 Quand ils sont à Nouméa, les mêmes revendiquent que les Kanaks restent attachés à leurs racines,
00:01:10 à leur culture, à leurs mythes.
00:01:11 Je lis ici, in extenso, le communiqué de Christiane Taubira, qui est tout sauf un esprit simple,
00:01:18 icône de la gauche antiraciste en métropole, mais partisane du "on est chez nous"
00:01:24 quand elle évoque la Guyane ou la Nouvelle-Calédonie.
00:01:27 La grille décoloniale est appliquée sans nuance pour expliquer les exactions commises
00:01:31 sur le caillou à 20 000 km de Paris.
00:01:35 C'est court, mais surtout c'est faux.
00:01:36 Nous ne sommes pas en 1962, trois référendums ont eu lieu, les indépendantistes ont perdu
00:01:43 trois fois, la Nouvelle-Calédonie est française.
00:01:46 N'en déplaise aux esprits simples et parfois aussi aux idiots utiles du système.
00:01:52 Il est 9h01 et est avec nous aujourd'hui Augustin Donadieu.
00:01:57 Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:02:09 En Nouvelle-Calédonie, les opérations de sécurisation se poursuivent.
00:02:13 Le haut commissaire s'est félicité du succès de l'opération menée ces dernières heures
00:02:18 durant laquelle 76 barrages ont été neutralisés.
00:02:21 L'axe stratégique qui relie Nouméa à l'aéroport international reste cependant
00:02:25 aux mains des émeutiers qui seraient au nombre de 3 à 5 000 selon les forces de l'ordre.
00:02:30 Alain Bauer était l'invité de l'interview politique de Laurence Ferrari.
00:02:33 Il nous explique comment on pourrait arriver à faire baisser les tensions.
00:02:37 Si on n'avance pas intelligemment sur cette affaire, l'État prend un risque majeur,
00:02:42 celui de créer une petite Algérie.
00:02:43 L'idée que le Premier ministre reprenne la main me paraît être une nécessité.
00:02:47 Que les anciens Premiers ministres soient remis en activité pour retrouver les fils du dialogue aussi,
00:02:52 et ça se fait en même temps.
00:02:54 L'hommage rendu aux deux gendarmes morts en Nouvelle-Calédonie.
00:02:59 Ils ont été décorés à titre posthume à Istres par Gérald Darmanin
00:03:03 et la ministre des Outre-mer Marie Guevnaud.
00:03:05 Le général Bruno Clermont était en direct avec nous dans la matinale de CNews.
00:03:10 Il nous a expliqué l'importance de cette cérémonie.
00:03:12 C'est très important vraiment que, en tout cas pour les frères d'armes d'être présents,
00:03:16 je les accompagne dans toute cette cérémonie, puisqu'il va y avoir un hommage national à Paris.
00:03:22 Tout ça se fait de manière extrêmement rigoureuse,
00:03:25 extrêmement respectueuse pour les corps de ces deux militaires.
00:03:31 Le président iranien Raisi est mort.
00:03:35 L'hélicoptère qui le transportait avec son ministre des Affaires étrangères s'est écraché hier.
00:03:39 Il a été retrouvé ce matin dans une zone montagneuse au nord-ouest du pays.
00:03:43 Les corps des victimes de l'accident, dont celui du président, ont été récupérés d'après les secours.
00:03:48 Sa mort ne va pas entraîner la moindre perturbation dans l'administration de l'Iran, selon le gouvernement.
00:03:54 Merci beaucoup.
00:03:55 Nous sommes avec Sarah Salmane ce matin, avec Elodie Huchard, avec Joachim Leflotte-Imard,
00:04:01 avec Georges Fenech et Philippe Guibert.
00:04:02 Et puis nous sommes avec Nelly Dena, qui était déjà vendredi avec nous.
00:04:06 Si vous n'étiez pas présents vendredi avec nous, Nelly est née en Nouvelle-Calédonie.
00:04:11 Elle est "caldoche", comme on dit.
00:04:13 Et son témoignage nous intéresse, puisque vous savez, vous, de quoi vous parlez.
00:04:17 Et vous n'avez pas simplement ouvert une fiche Wikipédia.
00:04:20 Et vous ne vous êtes pas arrêtée à la première ligne, comme trop de gens qui n'ont jamais allé là-bas
00:04:26 et en parlent, comme toujours, en feignant de tout savoir.
00:04:31 C'est difficile pour vous, d'ailleurs.
00:04:32 C'est un peu difficile, parce que...
00:04:36 Déjà, des retours que j'ai de là-bas, parce que les gens commencent à être un peu fatigués à Nouméa,
00:04:40 du manque d'approvisionnement.
00:04:43 Ils sentent aussi qu'ils sont la cible d'attaque qu'ils n'ont vraiment pas vu venir,
00:04:46 pour la plupart d'entre eux, parce qu'ils n'ont juste rien fait dans cette séquence.
00:04:50 Ils sont retranchés chez eux et on les accuse maintenant d'être des militians surarmés
00:04:55 qui attendraient en faction les canaks, les "gendils canaks" en face.
00:04:59 Enfin, je veux dire, c'est tout sauf ça.
00:05:01 Il y a des émeutiers.
00:05:02 Les gens sont chez eux parce qu'ils font comme ils peuvent aussi.
00:05:05 Et l'étau se dessert un petit peu.
00:05:07 Il faudra qu'on en dise peut-être un petit mot.
00:05:10 Mais l'approvisionnement est toujours difficile.
00:05:12 Et sur des boucles, il y a des infos qui tournent,
00:05:15 sur des groupes Facebook ou des groupes WhatsApp,
00:05:18 pour se donner des renseignements, des "tips", comme on dit,
00:05:20 pour savoir où aller trouver une épicerie ouverte,
00:05:22 comment partager des choses, comment donner un sac de riz, ceci, cela.
00:05:27 Enfin, voilà, c'est un peu presque une économie de subsistance qui est en train de s'instaurer.
00:05:30 Mais c'est aussi difficile psychologiquement, parce que moi-même,
00:05:32 j'en ai fait les frais alors que je suis hyper loin aujourd'hui
00:05:35 et que j'ai juste eu le malheur de partager deux ou trois souvenirs que j'ai d'enfance,
00:05:40 où, en plus à l'époque, je n'avais rien demandé à personne.
00:05:43 Il se trouve que je suis née là-bas et que je ne suis pas...
00:05:47 Enfin, je veux dire, je n'ai pas participé d'un système ou quoi que ce soit.
00:05:50 Mais bon, le simple fait d'être née blanche en Nouvelle-Calédonie
00:05:53 fait de moi une coupable.
00:05:56 Voilà, on en est là aujourd'hui.
00:05:58 Je me suis fait traiter de suprémaciste blanche.
00:06:01 - Mais c'est pourquoi... - Je ne sais quoi, en fait.
00:06:03 - Non, mais c'est pourquoi cette séquence raconte aussi,
00:06:07 illustre notre époque, notre époque.
00:06:10 Et on en parlera tout à l'heure avec cette photo,
00:06:12 effectivement, que vous avez mise sur les réseaux.
00:06:14 Mais c'est très intéressant.
00:06:15 C'est pour ça que votre témoignage est aussi intéressant,
00:06:17 parce que la grille décoloniale,
00:06:19 évidemment qu'elle ne s'applique pas à ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie.
00:06:25 En tout cas, elle peut être un élément, bien sûr,
00:06:28 mais elle ne peut pas tout expliquer.
00:06:30 Nous ne sommes pas en 1853 ni en 1962.
00:06:35 Donc, je voudrais d'abord qu'on rende hommage,
00:06:36 évidemment qu'on ait une pensée,
00:06:38 parce que deux gendarmes, donc vous le savez, sont tués, sont morts.
00:06:42 Nicolas Molinari et Xavier Salou, le premier avait 22 ans.
00:06:47 Il a été tué par un tir à arme à feu
00:06:50 alors qu'il intervenait auprès d'habitants d'un quartier de Nouméa.
00:06:53 Et le second est de 46 ans.
00:06:55 Il a été victime d'un tir accidentel.
00:06:57 Ce sont des gens qui sont morts pour la France, selon l'expression.
00:07:01 Nous sommes là, pour nous, c'est une information que nous donnons.
00:07:04 Et pour ces familles, pour leurs parents, pour leurs frères, pour leurs amis,
00:07:09 il y aura un avant et un après.
00:07:11 Pour leur famille, ce sera le premier jour du reste de leur vie.
00:07:14 Pour nous, c'est une information que nous aurons donnée.
00:07:17 Donc, on peut avoir une pensée vraiment pour eux
00:07:19 et souligner la difficulté de cet engagement de ces gendarmes,
00:07:24 de ces policiers qui sont parfois si mal traités, disons-le,
00:07:28 dans l'espace médiatique.
00:07:29 Je vous propose de voir le sujet d'Audrey Bertheau.
00:07:31 Un premier hommage à Nicolas Molinari et Xavier Salou,
00:07:41 ces tenues ce matin.
00:07:43 L'avion transportant les dépouilles des deux gendarmes tués en Nouvelle-Calédonie
00:07:46 a atterri vers 6h30.
00:07:48 Le ministre de l'Intérieur et la ministre déléguée chargée des Outre-mer
00:07:52 ont présidé la cérémonie.
00:07:54 L'hommage a eu lieu sur la base aérienne d'Istre.
00:07:58 Ils ont été acheminés depuis la Nouvelle-Calédonie
00:07:59 vers la base aérienne d'Istre,
00:08:02 qui est la base aérienne qui sert de point logistique
00:08:07 à partir duquel partent les opérations.
00:08:09 Sont partis les renforts, par exemple, de gendarmes et de militaires,
00:08:13 mais également reviennent les unités aériennes
00:08:16 et donc ce transfert avec des cercueils, avec le drapeau français.
00:08:21 Nicolas Molinari, 22 ans, a été tué d'une balle dans la tête pendant les émeutes.
00:08:26 Son collègue Xavier Salou, 46 ans,
00:08:28 a été victime d'un tir accidentel d'un de ses collègues.
00:08:32 Les familles des deux gendarmes étaient présentes ce matin.
00:08:35 Ça se fait de manière extrêmement rigoureuse,
00:08:38 extrêmement respectueuse pour les corps de ces deux militaires
00:08:44 et par respect pour leur famille également,
00:08:47 puisqu'ils ont donné leur vie pour la France en réalité.
00:08:48 C'est bien de ça dont il s'agit.
00:08:50 Un hommage national devrait avoir lieu à Paris la semaine prochaine.
00:08:54 Cette simple phrase, pardonnez-moi,
00:08:57 ils ont donné leur vie pour la France.
00:09:00 Qui ici, autour de ce plateau, et parmi ceux qui nous écoutent,
00:09:03 est capable aujourd'hui de donner sa vie pour la France ?
00:09:08 Les deux corps vont être transportés à Vélizy, Villa Coublet.
00:09:11 Le ministre de l'Intérieur leur a remis à titre posthume
00:09:13 la médaille d'or de la Sécurité intérieure ce matin vers 6h45.
00:09:17 On va voir le sujet de Cilia Gruyère
00:09:20 avec les derniers événements arrivés en Nouvelle-Calédonie.
00:09:22 Bruit de grenades de désencerclement,
00:09:26 détonations importantes entendues cette nuit.
00:09:29 Certains quartiers de Nouvelle-Calédonie,
00:09:31 notamment celui d'Auteuil à Doumbéa
00:09:33 ou en Corse de Magenta et Tuban dans la capitale,
00:09:36 ont de nouveau été le théâtre de tensions.
00:09:38 Une situation qui peine à se calmer.
00:09:40 Il ne reste plus grand-chose aujourd'hui à brûler.
00:09:46 De ce côté-là, ça se calme un petit peu,
00:09:50 mais il y a quand même beaucoup de tensions.
00:09:53 Du côté des manifestants,
00:09:55 ils se sont aperçus de l'ampleur des choses
00:09:59 et du niveau dans lequel c'était monté.
00:10:03 Donc eux aussi, malgré tout,
00:10:05 ils essaient d'appeler un peu au calme,
00:10:07 mais bon, c'est trop tard.
00:10:09 C'est facile d'appeler au calme
00:10:11 une fois que tout est déjà brûlé et pillé.
00:10:15 Face à cette violence qui persiste,
00:10:16 une seule volonté est affichée par les autorités.
00:10:19 L'ordre républicain sera rétabli, quoi qu'il en coûte.
00:10:22 Une volonté qui a porté ses fruits cette nuit,
00:10:24 selon le haut-commissaire.
00:10:26 J'ai coordonné une opération visant à reprendre totalement
00:10:28 la maîtrise de l'axe principal reliant Nouméa à l'aéroport.
00:10:31 Cette opération est un succès avec 76 barrages neutralisés.
00:10:35 Mais malgré cette action, la route est restée encombrée
00:10:38 à de nombreux endroits de carcasses de voitures brûlées,
00:10:41 de ferraillés de bois entassés.
00:10:43 Les forces de l'ordre estiment le nombre des meutiers
00:10:45 entre 3000 et 5000.
00:10:47 C'est intéressant parce que les réseaux sociaux
00:10:50 reflètent souvent le climat qui peut exister sur certains sujets.
00:10:53 Donc sur votre compte Instagram,
00:10:55 qui est privé peut-être, ouvert à tout le monde ?
00:10:58 Non, je ne sais plus, je crois qu'il est public en ce moment.
00:10:59 Vous avez posté deux photos.
00:11:01 La première qu'on avait montrée...
00:11:03 C'était sur Twitter.
00:11:03 C'était sur Twitter que vous l'avez...
00:11:05 Ah oui, parce que Twitter, c'est beaucoup plus violent d'ailleurs.
00:11:07 Instagram, c'est différent.
00:11:09 Donc vous aviez posté, et comme c'est public,
00:11:12 je montre ces photos, autrement je ne me permettrais pas.
00:11:14 Bien sûr, vous aviez posté une photo de vous, enfant,
00:11:19 et celle-là n'avait pas suscité de polémiques.
00:11:22 On vous voit là, sans doute un matin en Nouvelle-Calédonie.
00:11:27 Vous avez cinq ans, six ans.
00:11:28 Et puis, il y a une autre photo,
00:11:30 et c'est celle-là qui a été commentée.
00:11:31 Ça, c'est une photo où vous êtes à l'école.
00:11:34 Nous sommes d'accord.
00:11:36 Elle montre d'ailleurs, c'est intéressant, on est en quelle année ?
00:11:39 On est au début des années 80.
00:11:41 Je suis en CE2 et c'est dans la localité de Bouraille,
00:11:44 sur la côte ouest.
00:11:45 Bon, on montre manifestement une certaine mixité qui existe.
00:11:49 C'est important de le voir, de le dire.
00:11:52 Oui, alors en fait, il se trouve qu'autour de Bouraille,
00:11:57 il y a trois tribus et des enfants qui viennent effectivement
00:12:02 des tribus pour aller à l'école,
00:12:04 parce qu'il n'y avait qu'une ou deux écoles à ce moment-là.
00:12:06 Et là, j'ai mis cette photo en réponse à un tweet d'un monsieur
00:12:13 dont je n'ai même pas envie de citer le nom,
00:12:15 qui disait que selon lui, selon ce qu'il avait lu,
00:12:21 les enfants kanaks avaient été très peu scolarisés dans le système
00:12:25 comme l'avaient été en leur temps les enfants algériens.
00:12:28 Alors cet homme, on ne le citera pas,
00:12:30 dit en général n'importe quoi sur beaucoup de sujets.
00:12:33 Et il est à Paris et il ne sait pas de quoi il parle.
00:12:35 En général, je referme la parenthèse.
00:12:37 Oui, je n'en sais rien, mais ce n'est même pas mon sujet.
00:12:40 À la limite, c'est juste que je voulais lui prouver que c'était faux.
00:12:43 Alors après, une fois que vous avez la preuve par l'image,
00:12:46 on vous dira oui, mais quoi de ce qui se passait avant les années 80 ?
00:12:49 Oui, bon, enfin bref, moi, je suis née dans les années 70.
00:12:52 Désolée, je ne sais pas ce qui se passait avant.
00:12:54 Moi, je parle de mon expérience personnelle
00:12:57 et c'était déjà le début des événements, comme on les a appelés.
00:13:00 Et puis surtout, il y en a qui se sont amusés à compter.
00:13:06 Et ça, j'ai trouvé ça moche et n'importe quoi, en fait.
00:13:08 Ils se sont amusés à compter le nombre de canaques pour me dire que,
00:13:11 statistiquement, de toute façon, il y en avait moins.
00:13:12 Sauf qu'en fait, ils se sont trompés dans leur décompte
00:13:15 parce qu'ils ont omis de préciser ou de voir, parce qu'ils ne savent pas,
00:13:17 en fait, que sur la photo en question, il y a des gosses métis,
00:13:22 il y a deux Indonésiens, il y a une descendante de Kabyle,
00:13:26 si je ne m'abuse, et que voilà.
00:13:28 Enfin bon, voilà, ils ont dit il y a huit canaques seulement pour 14 blancs.
00:13:32 Enfin, vous voyez à quoi on en est réduit, en fait.
00:13:33 Alors, on est en tout cas, et ce qui nous intéresse ce matin,
00:13:35 c'est cette grille décoloniale qui est proposée et que j'entends à droite, à gauche.
00:13:41 Est-ce que cette grille décoloniale qui est proposée,
00:13:45 elle vous paraît légitime, la comparaison que certains font avec l'Algérie ?
00:13:50 Est-ce que ça vous paraît intéressant comme comparaison ou est-ce que c'est selon vous ?
00:13:56 - Il y a une origine commune.
00:13:58 Mais l'origine ne peut pas expliquer ce qui se passe aujourd'hui.
00:14:01 À mon sens, il y a une origine coloniale.
00:14:04 Enfin, historiquement.
00:14:05 - Mais les accords de Matignon ont reconnu le fait colonial.
00:14:08 - Absolument.
00:14:09 - C'est ça que les coloniaux aujourd'hui ne disent pas.
00:14:11 - La perspective pouvait être celle de la décolonisation.
00:14:13 Si une majorité du peuple, mais ça n'a pas été le cas lors des trois référendums qui ont été organisés.
00:14:18 - Quatre. Pardon, je précise à chaque fois, mais on oublie le quatrième.
00:14:20 - Oui, celui de 1987. - C'était en 1987.
00:14:23 - Mais moi, ce que je ne comprends pas, et nous ne connaissons pas le terrain,
00:14:26 il faut être modeste et prudent.
00:14:28 On comprend le problème politique ces dernières années
00:14:32 qui se cristallise sur le vote de cette loi qui dégèle le colo-électoral.
00:14:37 On arrive à comprendre le problème politique.
00:14:39 Ce qu'on n'arrive pas à comprendre du tout, c'est cette lampe d'hyper-violence
00:14:44 qui détruit le tissu économique, qui va précipiter l'île,
00:14:47 je pense, dans une situation encore pire que ce qu'elle était,
00:14:50 parce que la situation économique, si j'ai bien compris,
00:14:53 ces toutes dernières années, n'était pas brillante.
00:14:56 Donc, une violence qui, non seulement, est très grave,
00:15:01 mais qui, en plus, va aggraver les difficultés de l'île,
00:15:06 est visiblement une violence qui n'est même plus contrôlée par le FNL-Cales.
00:15:11 Enfin, les structures organisées, y compris celles des Canacs,
00:15:16 n'arrivent pas à contrôler cette violence, n'arrivent pas à la canaliser.
00:15:19 Et du coup, c'est une sorte de nihilisme, une volonté de destruction
00:15:24 qu'on n'arrive pas bien à comprendre, je trouve, d'ici.
00:15:27 Il y a un monsieur qui s'appelle Roch Ouamitan,
00:15:29 leader indépendantiste, qu'on n'entend pas beaucoup depuis le début de cette crise.
00:15:34 Mais parce qu'ils sont peut-être aussi dépassés, manifestement,
00:15:36 par des jeunes, mais ils sont simplement des voyous, des mafieux, pourquoi pas,
00:15:41 des kipis, c'est des phénomènes qu'on a vus aussi en France métropolitaine.
00:15:46 Mais d'où ça vient comme ça, subitement ?
00:15:49 Georges Fenech.
00:15:51 Sans esprit polémique, je crois qu'il y a une très lourde responsabilité
00:15:53 du chef de l'État dans ce qui est en train de se passer.
00:15:57 Je ne pense pas qu'on puisse…
00:15:57 Sans esprit de polémique, comme vous dites.
00:15:59 Oui, parce que je le pense vraiment.
00:16:01 Mais en quoi ?
00:16:02 Engagé.
00:16:03 On ne règle pas un problème politique de cette complexité-là
00:16:06 uniquement avec du maintien de l'ordre et de la répression.
00:16:10 Ce n'est pas possible.
00:16:11 Vous n'allez pas maintenir des compagnies de CRS, Admitam, Eternam, sur le caillou.
00:16:16 Vous voulez faire quoi ?
00:16:17 Donc, je pense que l'esprit même des accords qu'on évoquait tout à l'heure,
00:16:22 qui parlaient de décolonisation, mais aussi de souveraineté associée.
00:16:25 On allait vers ce processus.
00:16:28 Tout à coup, qu'est-ce qui s'est passé pour que tout cela soit jeté à la poubelle
00:16:33 de cette façon-là et que ça a provoqué cette flambée de violence ?
00:16:36 Je pense qu'il y a eu une très mauvaise gestion.
00:16:38 On ne passe pas en force sur ces questions-là.
00:16:40 Il faut retrouver.
00:16:42 Et je pense que le président de la République n'a plus les cartes en main, en réalité.
00:16:45 Et qu'il serait peut-être bon de désigner, comme on l'avait fait à l'époque avec Edgar Pizani…
00:16:49 Non mais qu'est-ce que vous reprochez exactement au président de la République ?
00:16:51 Je ne sais pas.
00:16:52 Je pense que c'est l'autorité morale.
00:16:53 Il n'aurait pas dû initier le changement de loi, selon vous ?
00:16:59 Oui, je pense qu'il ne fallait pas le faire.
00:17:00 Ah bon ? Pourquoi ?
00:17:01 Très mauvaise gestion.
00:17:02 Et pourquoi ?
00:17:03 Ce n'était pas le moment.
00:17:04 Pourquoi ?
00:17:05 Parce que les discussions n'étaient pas abouties.
00:17:06 Mais c'est jamais bon moment.
00:17:07 Non, mais attendez, ça faisait 40 ans qu'on avançait.
00:17:10 Si vous me permettez, moi je pense que la responsabilité, elle peut exister, et vous
00:17:14 avez sans doute raison, mais pas là où vous le dites.
00:17:16 C'est-à-dire qu'il faut anticiper.
00:17:18 C'est-à-dire que quand tu fais ça, tu sécurises le territoire là-bas.
00:17:22 Non, mais si, à partir du moment où…
00:17:23 C'est ce qui s'est passé pour le référendum.
00:17:25 Un problème politique, aujourd'hui, en 2025, dans ce territoire, vous ne le réglez
00:17:29 pas à coup de répression.
00:17:31 Mais par rapport au fait qu'il faut rétablir l'ordre.
00:17:33 Ce n'est pas répression.
00:17:35 Ce n'est pas répression, c'est sécuriser.
00:17:38 Non, mais vous ne pouvez pas sécuriser…
00:17:39 Là, c'est des jeunes voyous.
00:17:40 Il y a beaucoup de jeunes voyous, au-delà des indépendantistes, que dit Nelly, intéressant,
00:17:44 au-delà des jeunes…
00:17:45 Il y a de tout, en fait.
00:17:46 Oui, il y a de tout.
00:17:47 Mais il eut fallu penser, peut-être, que ce qui se passait à Paris aurait des répercussions
00:17:52 là-bas.
00:17:53 Simplement, comme il y a les Jeux olympiques qui arrivent, tu n'as envoyé personne, peut-être
00:17:57 que tu n'y as pas pensé non plus.
00:17:58 Et il y a un côté, pardonnez-moi, amateurisme là-dedans.
00:18:02 Et c'est ce qu'on peut reprocher à ce gouvernement, souvent dans beaucoup de domaines,
00:18:05 et à ses gestions politiques.
00:18:06 Ceux qui ne connaissent pas, ceux qui ne connaissent pas…
00:18:07 C'est de l'amateurisme.
00:18:08 Alors, même jamais allés en Nouvelle-Calédonie, ne peuvent pas comprendre le particularisme
00:18:13 des Calédoniens.
00:18:14 Oui.
00:18:15 Le droit coutumier.
00:18:16 Oui, vous avez raison.
00:18:17 Le droit coutumier, le Sénat coutumier.
00:18:18 Oui.
00:18:19 On ne décide pas comme on décide à Paris, quoi.
00:18:20 Je suis d'accord avec vous.
00:18:21 Alors, il y a des questions.
00:18:22 Moi, je n'ai pas la réponse, Nelly.
00:18:23 Pourquoi à La Réunion, ça se passe globalement bien depuis des années et que la mixité
00:18:31 s'est mise en place ? Et pourquoi la Nouvelle-Calédonie a toujours été plus frondeuse ? Moi, je
00:18:35 n'ai pas la réponse à ces questions.
00:18:36 Il y a un risque de contagion, là, pour les autres territoires et départements d'outre-mer.
00:18:40 Vous avez vu ce qui se passe en Martinique.
00:18:42 Vous avez vu les propos aussi de Mme Taubira.
00:18:44 Oui, Guyane.
00:18:45 Bien sûr.
00:18:46 Mais vous savez qu'en Guyane, il y a 40 % des gens qui sont en dessous du seuil de
00:18:53 pauvreté.
00:18:54 Comment voulez-vous que ça n'explose pas un jour ? Vous êtes allé en Guyane ? Vous
00:18:59 avez vu les infrastructures là-bas ?
00:19:01 Oui.
00:19:02 Rien n'a été fait depuis des années.
00:19:04 La métropole, effectivement, a mal.
00:19:07 Donc, vous avez parfaitement raison.
00:19:10 Il se trouve que par le foot, on voyage un peu.
00:19:13 Donc, on voit ce qui se passe.
00:19:15 40 % des gens, je crois, sont en dessous du seuil de pauvreté en Guyane.
00:19:18 Comment voulez-vous que les gens ne se révoltent pas un moment ?
00:19:21 Ce que vous dites est vrai dans les autres départements d'outre-mer.
00:19:23 Oui.
00:19:24 Là où je peux vous rejoindre, c'est sur le fait que des personnalités de tous bords
00:19:28 politiques avaient alerté sur la méthode et sur le calendrier qui n'étaient pas bonnes.
00:19:31 Des gens aussi différents que Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls, Edouard Philippe, Marine Le
00:19:35 Pen, qui en avaient parlé à Darmanin il y a un mois.
00:19:37 Donc, il y a une erreur sur ça.
00:19:38 Maintenant, pour certains, ce n'est jamais le bon moment de régler la situation.
00:19:42 Ça fait 40 ans qu'on fait passer des compromissions sous couvert de compromis.
00:19:47 Au bout d'un moment, on ne peut pas céder sur les principes républicains.
00:19:53 Le fondement de la République, c'est l'unité de la loi.
00:19:55 Et c'est le fait que la citoyenneté est corrélée avec la nationalité.
00:20:00 Or, ce n'est pas le cas dans la situation calédonienne.
00:20:02 Au bout d'un moment, je suis désolé, mais le gel du corps électoral, quand les électeurs
00:20:05 meurent et quand ça ne reflète pas les réalités démographiques, il faut le faire.
00:20:09 - Elodie Huchard qui est avec nous ce matin.
00:20:10 Elodie Huchard, d'abord, quelques informations politiques de Paris.
00:20:14 Comment l'affaire est-elle gérée, si j'ose dire ?
00:20:16 Est-ce qu'un ministre a prévu d'aller jusque là-bas ?
00:20:19 Ou pas même le président de la République ?
00:20:20 Est-ce que ces questions se posent avant l'élection européenne ?
00:20:24 - Oui, la question se pose.
00:20:25 La question, surtout, se pose de savoir qui doit gérer cette crise.
00:20:29 Parce que pour l'instant, c'est un peu tout le monde et personne.
00:20:31 Vous disiez, Georges, aussi peut-être l'importance d'aller chercher à l'extérieur
00:20:34 ou de trouver quelqu'un qui soit vraiment 100 % dédié à la crise.
00:20:37 Parce que Gabriel Attal, on voit bien, il a mis un tacle à Gérald Darmanin
00:20:40 en disant que c'était lui qui avait presque mal géré ce qui s'est passé jusque là.
00:20:44 Mais Gabriel Attal, il ne prend pas vraiment ce sujet à bras le corps.
00:20:47 Alors, il en parle, effectivement.
00:20:48 Il va au Conseil de défense, présidé par le président de la République.
00:20:50 Ça n'a pas beaucoup plus loin.
00:20:52 Donc, l'idée du gouvernement, ça serait de trouver une autre personnalité.
00:20:54 Ils ont pensé à Édouard Philippe qui pourrait gérer cette situation.
00:20:57 Le problème, c'est que l'ancien Premier ministre n'a pas vraiment...
00:20:59 - Ils peuvent faire appel à Mackenzie s'ils veulent.
00:21:01 - Voilà, ça peut être aussi l'idée d'après, puisque pour l'instant, il n'y a pas grand monde.
00:21:05 - Non, mais écoutez, c'est pas Édouard Philippe. Pardonnez-moi, je le dis en ironie.
00:21:08 T'as un gouvernement, c'est un Premier ministre.
00:21:11 Je suis désolé de vous le dire.
00:21:12 - Non, il peut y avoir...
00:21:13 - Je veux dire...
00:21:14 - Il peut y avoir...
00:21:15 - Il peut y avoir...
00:21:15 - C'est un aveu d'échec.
00:21:16 - Oui, enfin...
00:21:17 - C'est un collègue qui connaît de plusieurs anciens...
00:21:19 - Oui.
00:21:19 - Je pense à Manuel Valls, par exemple.
00:21:21 - C'est un aveu d'échec du gouvernement.
00:21:23 - Mais arrêtez de parler d'échec.
00:21:24 Il faut avancer vers...
00:21:25 - Mais c'est un échec.
00:21:26 - Mais non, mais oui, c'est un échec.
00:21:27 - À partir du moment où vous n'anticipez pas quelque chose qui était parfaitement anticipable,
00:21:30 c'est un échec.
00:21:31 Et déplacer le calendrier était quelque chose...
00:21:33 - C'est un échec irresponsable.
00:21:34 Et quand je vois nos deux gendarmes revenir dans un cercueil, franchement,
00:21:38 il y a une lourde responsabilité quelque part.
00:21:40 - Oui, mais vous savez que c'était un sujet inflammable,
00:21:42 il suffisait éminemment de sécuriser les choses.
00:21:44 - Terminé, Elodie.
00:21:44 Édouard Philippe, qui est un adversaire potentiel de M. Attal et de M. Darmanin,
00:21:48 je pense pas que c'est lui qui va gérer ce dossier.
00:21:51 - Non, mais c'est une fois de plus, c'est de la politique politicienne en se disant
00:21:53 "Voyons, Edouard Philippe, s'il ne résout pas la crise comme ça, peut-être qu'il peut se griller".
00:21:57 Et puis, il y a eu l'idée, effectivement, d'un collège d'anciens ministres.
00:21:59 Alors, on parlait du duo Edouard Philippe-Bernard Cazeneuve.
00:22:02 Après, c'est toute la question de savoir pourquoi faire appel à d'anciens premiers ministres,
00:22:05 sachant qu'il se trouve qu'on en a un qui est toujours en exercice.
00:22:07 - Bon, des touristes français sont coincés depuis plusieurs jours.
00:22:09 Je vous propose de voir le sujet de Maxime Legay.
00:22:11 - Ils attendent depuis des jours, cloîtrés dans un hôtel dans le sud de Nouméa.
00:22:18 Des dizaines de touristes métropolitains se retrouvent bloqués à 16 000 km de chez eux.
00:22:23 Inquiets, ils espèrent des signaux positifs de la part des autorités françaises
00:22:27 qui restent pour l'instant muettes sur leur situation.
00:22:30 - On espère pouvoir surtout être rassurés.
00:22:32 C'est surtout ça qu'on attend.
00:22:33 Là, je suis dans un hôtel où il y a une série de crises psychologiques qui va être mise en place
00:22:38 parce qu'il y a des gens qui ont peur, qui paniquent, qui n'arrivent plus à dormir.
00:22:41 Voilà, il y a eu des scènes de guerre à côté, donc c'est pas simple, quoi.
00:22:45 On parle de 3 semaines de vacances qui étaient paradisiaques,
00:22:48 qui peuvent virer un petit peu au cauchemar aussi pour certaines et certains.
00:22:52 Donc ça gâche un peu la fête.
00:22:55 Des vacances qui voient leurs coûts financiers augmenter de jour en jour.
00:22:58 Logés dans un hôtel d'urgence ou dans des gîtes touristiques,
00:23:01 ces hébergements temporaires sont entièrement à leurs frais.
00:23:04 - Le problème, c'est que ça coûte de l'argent parce que être logé à l'hôtel tous les jours,
00:23:08 ça coûte cher. Se nourrir ici, ça coûte cher.
00:23:11 L'assurance des cartes bancaires ne rembourse pas en cas des meutes ou d'hier civile.
00:23:16 Donc tout est à nos frais.
00:23:17 Dans le meilleur des cas, les vols en direction de la métropole reprendront demain.
00:23:22 Au total, 8000 voyageurs sont toujours bloqués sur l'archipel.
00:23:26 Le témoignage de Nelly Donat qui est le plus intéressant et le plus pertinent de tous ceux
00:23:31 jusqu'à présent diffusés dans les médias français et sur les réseaux sociaux parfois.
00:23:36 - C'est un plaisir. - Bien sûr.
00:23:37 - Oui, parce que vous savez de quoi vous parlez, bien évidemment.
00:23:44 C'est ça qui est intéressant.
00:23:45 Mais c'est vrai que la grille décoloniale, elle est appliquée massivement sur les réseaux sociaux.
00:23:50 - Est-ce que vous imaginez en contexte actuel, Georges Fenech, la saisine du Congrès,
00:23:55 où il faut trouver une majorité des 3/5e pour valider ce qui a été voté par le Sénat
00:24:00 du bout des lèvres, en dernier point, et l'Assemblée nationale.
00:24:03 Il y a une erreur de tempo politique, de timing, qui va se terminer en catastrophe politique
00:24:09 si on ne pose pas les choses.
00:24:12 - Dernier mot avant de rejoindre notre ami Thomas Hill.
00:24:16 Philippe Guibert, très vite.
00:24:17 - Mais ce n'est pas des compromissions, c'était la reconnaissance d'une particularité historique
00:24:23 avec un compromis qui a quand même permis de maintenir la paix civile pendant environ 35 ans.
00:24:28 C'est un résultat qui n'est absolument pas négligeable,
00:24:32 surtout au regard de ce qui s'est passé avant, dans les années 80,
00:24:35 et de ce qui se passe depuis une semaine.
00:24:37 Donc respectons un peu l'esprit de compromis.
00:24:41 L'erreur politique fondamentale qui a été faite par le pouvoir
00:24:44 était d'avancer sans un accord de l'ensemble des forces politiques.
00:24:48 Eh bien ça n'a pas marché, c'est un échec.
00:24:51 Et donc il faut retrouver la voie d'un dialogue.
00:24:53 Il ne suffit pas de dire "on a raison sur le fond parce que sur le fond, la République",
00:24:57 ça, ça ne sert à rien pour résoudre la crise.
00:24:59 - Mais là où vous êtes, non mais il y a un problème vraiment d'amateurisme, pardonnez-moi,
00:25:04 de ne pas voir les choses arriver qui signent quand même des gens qui voient les choses de loin.
00:25:09 - Donc domine pas les éléments.
00:25:10 - Et en fait, je vais vous dire, c'est dans tous les domaines pareil.
00:25:13 Vous avez des petits hommes gris qui ne savent pas que derrière leurs décisions, il y a des hommes.
00:25:18 Et c'est un vrai problème.
00:25:20 Parce que vous avez des gens qui ne connaissent pas les êtres humains.
00:25:23 Ils prennent des décisions à Paris et ils ne savent pas que derrière leurs décisions,
00:25:28 il y a des gens qui roulent parfois à 80 à l'heure ou 90 à l'heure.
00:25:30 Et puis parfois, il y a des gens qui sont sur un territoire à 20 000 km d'ici.
00:25:34 Ils ne savent pas, ils sont sur des tableaux Excel.
00:25:37 Donc c'est compliqué de faire de la politique comme ça.
00:25:40 Voilà.
00:25:41 En tout cas, c'est une possibilité de commentaire.
00:25:46 - Les petits hommes gris, il y a 40 ans, avaient plus d'expérience.
00:25:48 - Manque d'expérience.
00:25:49 - Ah ben je suis bien d'accord avec vous, Rencard.
00:25:51 - Mais bien sûr, quand il fait les accords de Matignon, il a des conseillers qui connaissent la Nouvelle-Calédonie.
00:25:56 - Mais vous avez raison.
00:25:57 Thomas Hill est avec nous.
00:25:58 Je voulais le remercier, Thomas.
00:25:59 D'abord, vous avez reçu "Artus" la semaine dernière dans votre émission.
00:26:02 Allez voir ce film, un petit truc en plus.
00:26:04 C'est bien le titre d'ailleurs, j'espère que je ne l'écorche pas.
00:26:08 Que j'ai vu ce week-end, qui est un film absolument formidable.
00:26:12 Ils vont monter les marches.
00:26:13 Allez voir ce film qui est drôle, qui est émouvant, qui est une bouffée d'air frais.
00:26:17 On en a besoin.
00:26:18 Bonne émission.
00:26:19 Je ne vous entends pas.
00:26:20 - Merci, Pascal.
00:26:21 - Je vous entends.
00:26:22 Voilà.
00:26:23 - Bonne émission, Pascal.
00:26:24 - Merci, merci, Thomas.
00:26:25 Il est 9h25.
00:26:26 Il est 9h32.
00:26:27 Je salue ceux peut-être qui viennent de se réveiller parce que c'est lundi de Pentecôte.
00:26:32 Aujourd'hui, ce n'est pas très clair.
00:26:34 D'ailleurs, on travaille ou on ne travaille pas ?
00:26:35 - On a fait chérier.
00:26:36 - Les écoles ne travaillent pas.
00:26:37 - Les écoles ne travaillent pas.
00:26:40 Les fonctionnaires de la France travaillent ou pas ? Non ? Dans les administrations ?
00:26:44 - C'est au choix, je crois.
00:26:45 - C'est au choix.
00:26:46 Si ils ont le choix, à mon avis, ils ne vont pas travailler peut-être.
00:26:49 Si vous laissez au gens le choix de travailler ou pas, il est possible qu'ils prennent
00:26:54 leur lundi pour faire le bon.
00:26:56 Là-dessus, je ne leur reprocherai pas, d'ailleurs.
00:26:58 Bon, sommeil à la midi, le rappel des titres.
00:27:00 - Bonjour, Pascal.
00:27:01 Bonjour à tous.
00:27:02 Une nuit plus calme que les précédentes en Nouvelle-Calédonie.
00:27:08 C'est en tout cas ce qu'a sur ce matin le haut commissaire de Lille dans un communiqué.
00:27:12 Au total, 76 barrages ont été neutralisés et un nouveau conseil de défense a été
00:27:17 convoqué par Emmanuel Macron aujourd'hui à 18h.
00:27:21 Le corps du président Raïssi retrouvé, pas de perturbations dans l'administration
00:27:26 de l'Iran sur le gouvernement.
00:27:27 Il va être remplacé par le premier vice-président Mohamed Moghber avant une élection présidentielle
00:27:33 qui devrait se tenir dans les 50 jours.
00:27:35 Et puis un trafic fortement perturbé demain sur les RER et les Transiliens puisque les
00:27:40 cheminots sont appelés à faire grève au cœur de leur revendication, une revalorisation
00:27:45 des primes accordées pour les Jeux de Paris.
00:27:48 - Merci, Sommeil.
00:27:49 Anna Elidena qui est avec nous, vous la connaissez.
00:27:52 Elle est sur cette chaîne depuis de nombreuses années.
00:27:55 Vous étiez aux Etats-Unis, vous étiez revenue aux Etats-Unis et puis vous aviez, il y a
00:27:59 le soir, entre la première tranche que vous aviez animée, c'était le 22h du midi.
00:28:03 - Avec Thierry Dujon.
00:28:04 - Exactement, je me souviens.
00:28:05 Donc les téléspectateurs vous connaissent.
00:28:07 Vous êtes l'après-midi aujourd'hui sur notre chaîne et puis c'est vrai que vous
00:28:10 avez une connaissance précise de la Nouvelle-Calédonie puisque vous êtes née là-bas.
00:28:14 J'imagine que vous avez eu d'ailleurs ces dernières heures des amis.
00:28:16 Par exemple, sur la photo de classe qu'on peut revoir, vous avez toujours des contacts
00:28:20 avec...
00:28:21 - Il y en a deux ou trois qui continuent de m'écrire et puis après, je suis allée
00:28:25 au collège, je suis allée au lycée, donc j'ai gardé des amitiés qui sont peut-être
00:28:29 encore plus récentes.
00:28:30 Oui, bien sûr, dans cette ville de Bouraille, je connais encore énormément de monde.
00:28:34 - Je voulais vous citer un témoignage de Jacques Exper, que vous connaissez, qui a
00:28:37 été longtemps journaliste à France Inter et qui nous écoute régulièrement.
00:28:40 Il dit "j'étais sur place pour France Inter lors des violents événements de 1988".
00:28:44 J'étais allé en reportage au Vanuatu.
00:28:48 - Les Nouvelles Hébrides, anciennement Nouvelles Hébrides.
00:28:51 - Anciennement, effectivement, Nouvelles Hébrides sous le statut de condominium franco-britannique
00:28:57 à l'époque.
00:28:58 Le pouvoir anglophone Kanak avait instauré la lettre verte.
00:29:03 La lettre verte, c'était les blancs francophones qui la recevaient et qui avaient 24 heures
00:29:08 seulement pour quitter le pays.
00:29:10 C'était la grande crainte des Kaldosh que le même fonctionnement soit mis en place
00:29:15 dans le cas où les Kanaks prendraient le contrôle du pays.
00:29:18 On est en 88.
00:29:19 Aujourd'hui, le Vanuatu est sous domination chinoise.
00:29:23 Voilà, c'est ça la réalité.
00:29:25 C'est QFD, c'est aussi cet enjeu-là qui existe.
00:29:29 - J'y suis allée au Vanuatu, en vacances, sur l'île de Tanna, où il y a un volcan
00:29:34 assez célèbre.
00:29:35 Il y a un peu de tourisme, mais c'est quand même globalement un archipel qui est en effet
00:29:38 très, très pauvre et qui maintenant, effectivement, est sous le joug économique d'une puissance
00:29:45 étrangère.
00:29:46 Donc, oui, souveraineté, oui, mais avec très peu de marge de manœuvre sur le plan économique.
00:29:51 - C'est pour ça que c'est agaçant d'avoir une grille idéologique pure sur des sujets
00:29:56 comme celui-là.
00:29:57 Alors, des hommes politiques, je peux le comprendre, ils sont dans leur couloir.
00:30:01 Des journalistes, ça peut m'étonner davantage qu'ils soient des purs idéologues sur ces
00:30:06 sujets-là, qui demandent un peu de nuance.
00:30:09 - Et de prudence.
00:30:10 - Et de prudence, bien sûr, parce qu'il faut écouter, sur le territoire, il y a 40%,
00:30:16 sans doute, de population.
00:30:17 - Au dernier recensement de l'INSEE.
00:30:19 - 40% de Canac ?
00:30:20 - Oui.
00:30:21 - Bon, le reste ?
00:30:22 - C'est à peu près 111 000.
00:30:23 Après, il y a 25% dans le ratio, pas une chance exacte non plus, 25% qui se disent
00:30:29 européens, c'est-à-dire ou métropolitains venus pour le travail ou fonctionnaires, par
00:30:36 exemple, de l'État, ou caldoches, c'est-à-dire des anciens colons, en effet, qui se sont
00:30:41 installés sur l'île il y a depuis plusieurs générations.
00:30:43 - Qui étaient des bannieurs.
00:30:44 - Qui étaient des bannieurs, oui, mais on en a déjà parlé.
00:30:46 - Alors, il n'y a pas de statistique, par exemple, il n'y a pas de statistique sur
00:30:50 les mariages mixtes, j'imagine.
00:30:52 Ce n'est pas quelque chose...
00:30:53 - Je ne pense pas qu'il y en ait, mais ça existe.
00:30:54 - Ah, il n'y en a pas ?
00:30:55 - Moi, je ne pense pas qu'il y ait des statistiques.
00:30:57 - Entre Kanak et caldoches, il n'y a pas de...
00:30:59 - Moi, je n'en ai pas connaissance, je ne vais pas dire quelque chose que je ne sais
00:31:01 pas, mais après, je parle du dernier quart.
00:31:03 - Et pourquoi ?
00:31:04 - Et ce sont les gens qui viennent de tous les archipels et toutes les îles alentours,
00:31:09 parce que le Pacifique, c'est vaste, et il y a pas mal de gens autres qui se sont mariés
00:31:13 aussi entre eux, donc c'est très compliqué de savoir qui est Kanak, qui est caldoches,
00:31:21 qui est polynésien, qui est walisien-foutounien, enfin, je veux dire, les gens se sont intermélangés
00:31:26 dans beaucoup de familles.
00:31:27 C'est un peu comme les Balkans avant la guerre.
00:31:30 Non mais si, il y avait des familles...
00:31:33 - Ça ne nous rassure pas.
00:31:34 - Non mais oui, mais bon, au moment où la guerre éclate et où plusieurs républiques
00:31:38 post-Tito réclament leur indépendance, il y avait des Croates qui étaient mariées
00:31:42 à des Serbes, il y avait des Slovènes qui étaient mariées à des Croates, enfin, ça
00:31:45 a été très compliqué aussi, donc attention.
00:31:47 Ça peut déchirer des familles.
00:31:49 - Bon, Alain Bauer était ce matin d'ailleurs sur antenne de CNews, on l'a écouté tout
00:31:53 à l'heure, bon, ça peut être un homme, pourquoi pas, que le gouvernement peut...
00:31:56 - Ah oui, le fidèle.
00:31:57 - Peut actionner, je disais tout à l'heure qu'il n'y en aurait pas, mais Alain Bauer
00:31:59 manifestement...
00:32:00 - Ce serait une très bonne idée.
00:32:01 Fidèle à l'esprit de Michel Roquart, dont il était proche, en 88, je trouve que ça
00:32:07 ne serait pas idiot.
00:32:08 - Bon, voilà ce qu'on pouvait dire sur ce sujet, évidemment, aujourd'hui.
00:32:11 Dans le reste de l'actualité, il y a du football, mais via la journée sur l'homophobie qui
00:32:17 avait lieu hier, pour lutter contre l'homophobie.
00:32:19 D'abord, on salue Brest, parce que Brest est quand même en Ligue des champions, 3e, avec
00:32:24 le 15e budget.
00:32:26 On salue également le FC Nantes qui reste en Ligue 1 et qui ne descend pas en Ligue
00:32:31 2, ça c'est une très très bonne nouvelle.
00:32:32 - Et le bambou d'honneur de l'Orient qui a gagné 5-0 et qui a failli...
00:32:34 - Je suis d'accord avec vous, mais Brest, c'est quand même extraordinaire, le parcours
00:32:37 de Brest, qui ne jouera, hélas, sans doute pas dans son stade.
00:32:40 Et puis, hier, il y avait donc cette journée de la Ligue pour lutter contre l'homophobie
00:32:48 et il y a un joueur de Monaco, je crois, qui a refusé de porter le...
00:32:55 Il s'appelle Mohamed Kamara, donc vous voyez, il y avait au centre un petit, comment dire,
00:33:04 blason pour un logo, tout simplement, qui était un patch LGBT anti-homophobie, qui
00:33:11 est une opération mise en place par la Ligue de football professionnelle pour lutter contre
00:33:15 l'homophobie dans le football.
00:33:16 Bon, ce joueur, non seulement il est allé sur le terrain en masquant ça, mais manifestement,
00:33:22 son entraîneur lui a permis d'être sur le terrain, ce qui est quand même assez étrange
00:33:25 puisque c'est une opération qui est menée pour lutter contre l'homophobie par la Ligue
00:33:30 de football professionnelle.
00:33:31 Ça va être intéressant d'ailleurs de voir s'il y a sanction contre le club, pourquoi
00:33:36 pas on peut donner match perdu, pourquoi pas à l'AS Monaco.
00:33:38 Si on veut vraiment être, comment dire, dur sur ces sujets-là, il faut aller au bout.
00:33:45 Il se trouve que Monaco a battu Nantes hier soir 4-0, peut-être que Monaco pourrait avoir
00:33:50 match perdu 3-0, peut-être.
00:33:52 Mais en tout cas, écoutons la ministre des Sports qui s'est exprimée sur ce sujet,
00:33:57 Madame Oudéa Kastéra, tout à l'heure.
00:33:59 Oui, absolument, je trouve que c'est un comportement inadmissible.
00:34:04 J'ai pu d'ailleurs dire ce que j'en pensais à la Ligue de football professionnelle hier
00:34:09 soir et j'estime qu'un tel comportement doit faire l'objet des sanctions les plus
00:34:13 fermes, à la fois contre le joueur mais aussi contre le club qui l'a laissé faire.
00:34:18 Des sanctions aussi contre le club, bien sûr.
00:34:20 Mais elle n'a pas tort, il faut être cohérent.
00:34:23 Il y a des joueurs qui ont refusé de jouer.
00:34:25 Mais s'ils refusent de jouer, il n'y a pas de problème.
00:34:27 Exactement, ils refusent de jouer, bon, pour des parfois prétextes fallacieux, déjà,
00:34:32 ça donne une idée.
00:34:35 Quel est le prétexte pour être… il y a des gens qui sont contre la lutte contre
00:34:38 l'homophobie.
00:34:39 Oui, c'est les Garnets.
00:34:40 C'est ça qui est très intéressant.
00:34:43 C'est le manifestation de haine, encore une fois, elle n'a absolument rien d'anecdotique.
00:34:46 On parle beaucoup dans le petit milieu médiatique, dans le petit milieu associatif, de la montée
00:34:51 des actes homophobes.
00:34:52 Plus 13% je crois en 2023.
00:34:54 Mais encore une fois, comme sur beaucoup de sujets, on se refuse à interroger les raisons
00:34:58 profondes, les causes réelles de cette homophobie qui croit dans la société.
00:35:01 Et la réalité, c'est que ça ne concerne pas l'intégralité du territoire national.
00:35:05 Je pense que la tolérance a quand même beaucoup progressé dans la société française.
00:35:08 Mais que vous avez des pas entiers du territoire où l'homophobie est encore un code culturel,
00:35:12 où il y a des renoncements permanents sur la laïcité, où il y a une immigration de
00:35:17 masse qui ne s'est pas intégrée.
00:35:18 Et je suis quand même venu avec 2-3 données de l'IFOP de 2019 que j'ai vérifiées avant
00:35:22 de venir.
00:35:23 C'est que vous avez 85% de la population française qui affirme que l'homosexualité
00:35:26 est une manière communaute de vivre sa sexualité.
00:35:28 Mais chez les musulmans, vous en avez 63% qui disent que c'est une maladie ou une perversion
00:35:32 sexuelle.
00:35:33 J'aimerais qu'on interroge ça, non pas dans une perspective identitariste, mais
00:35:37 dans une perspective universaliste.
00:35:38 Parce qu'il y a beaucoup de quartiers où même pour des gens musulmans, ils ne peuvent
00:35:42 pas vivre leur sexualité comme ils veulent.
00:35:43 Ils se font tabasser, ils subissent des gats-tapans sur les réseaux sociaux, ils sont chassés
00:35:47 de chez eux.
00:35:48 Et j'aimerais que certains, au lieu d'être dans une posture purement idéologique, ouvrent
00:35:50 les yeux aussi sur ces réalités, même si elles déplaisent.
00:35:52 Mohamed Kamara, il est né en 2000, il est né à Bamako, au Mali.
00:35:58 Je ne sais pas d'ailleurs si l'homosexualité là-bas est condamnée au Mali.
00:36:03 Peut-être que Félix Perola peut me renseigner là-dessus.
00:36:07 Parfois, elle est condamnée, plénalement.
00:36:09 On rappelle qu'en France, elle est dépénalisée depuis…
00:36:13 Depuis 1982, il me semble.
00:36:16 C'est la révolution française associée sur la majorité sexuelle.
00:36:20 Oui, mais ce qui est quand même sidérant aussi.
00:36:24 Symbolique.
00:36:25 Oui, symboliquement.
00:36:26 Donc, il est international malien, il évolue au poste de milieu de terrain à la S-Médeco.
00:36:33 Je répète, ce que je trouve sidérant, ce n'est pas tant que lui ne veille pas à
00:36:37 porter ce maillot.
00:36:38 Mais que le club, que l'entraîneur, que le président, que la principauté de Monaco
00:36:41 ait laissé faire ça, je trouve que ça montre là aussi un abatteurisme.
00:36:45 Ça veut dire que le joueur préfère prendre une sanction pour montrer à quel point il
00:36:49 est contre.
00:36:50 Moi, c'est ça que je trouve complètement ahurissant.
00:36:51 Ah non, le chef à Mohamed n'était pas sur la feuille d'un…
00:36:53 Oui, mais lui, c'est autre chose.
00:36:54 Ne pas venir, c'est complètement différent que d'afficher de façon ostentatoire qu'on
00:36:59 est contre cette lutte.
00:37:00 Ce sont deux choses complètement différentes.
00:37:01 Déjà, ça dit quelque chose de la personne.
00:37:05 Tu peux te poser la question dans ces cas-là, mais est-ce que tu as envie de jouer avec
00:37:11 un joueur qui ne…
00:37:13 C'est une des bonnes questions, d'ailleurs.
00:37:15 On parle toujours de lâcheté.
00:37:17 C'est une bonne question.
00:37:18 Est-ce que toi, joueur, tu as envie d'être sur un terrain avec quelqu'un qui ne lutte
00:37:22 pas contre l'homophobie ? Voilà, chacun peut se poser cette question.
00:37:26 On trouve que l'homophobie, ce n'est pas un sujet…
00:37:28 C'est la réaction du club qui laisse faire.
00:37:31 Ça s'appelle ça, les petites lâchetés ? C'est exactement ça.
00:37:35 Tu peux dire "non, moi, je ne joue pas en fait.
00:37:36 Je ne joue pas avec vous, monsieur, je m'en vais, je quitte le club".
00:37:38 Tu peux.
00:37:39 Il y a des gens qui peuvent réagir comme ça.
00:37:42 Convenons qu'ils sont…
00:37:43 On verra ce qu'est la sanction aussi.
00:37:46 Dans l'actualité, on verra la sanction, oui.
00:37:48 Oui, parce que là, on est en train de…
00:37:50 Match perdu pour l'As Monaco.
00:37:51 Je ne vois que cela.
00:37:52 Est-ce qu'il y aura une sanction ? C'est la première chose.
00:37:53 Et quelle sera la sanction ?
00:37:54 3-0.
00:37:55 Je ne suis pas assez calée en foot pour vous dire quelle sera la sanction.
00:38:01 Match perdu pour l'As Monaco.
00:38:05 Le président…
00:38:07 On voulait parler peut-être des enseignants et notamment de ce sondage, de sondage qui
00:38:14 m'intéressait.
00:38:15 C'est vraiment intéressant de savoir…
00:38:17 Alors honnêtement, ce n'est pas une surprise.
00:38:19 Pour qui vote les…
00:38:20 Ah bon ?
00:38:21 Ça a beaucoup reculé, le vote socialiste.
00:38:24 Et il a reculé dans toute l'Amherd.
00:38:26 Quand on est 1,7, forcément, ça recule.
00:38:29 C'était un électorat qui, historiquement, il y a 30 ans, votait beaucoup socialiste.
00:38:34 Alors on va le voir.
00:38:35 Regardez.
00:38:36 Ça a beaucoup baissé.
00:38:37 Regardez le sondage des enseignants.
00:38:39 Traditionnellement, ils vont quand même voter à 25 % pour le parti socialiste.
00:38:44 Et M. Glucksmann, tu mets Europe Écologie et Vert avec, ça fait 17.
00:38:49 Donc on est déjà à 42.
00:38:51 42.
00:38:52 Plus la France Insoumise, 9.
00:38:55 On est à 51 %.
00:38:57 Donc le plus…
00:38:59 Oui, on est à un vote à gauche, en gros, à 51 %.
00:39:03 Ils mettent quand même l'Assemblée Nationale avant la LFI.
00:39:05 C'est ça qui m'interpelle, moi, en réalité.
00:39:08 C'est significatier.
00:39:09 Oui, sans doute.
00:39:10 C'est ça qui est quand même intéressant.
00:39:11 Le RN a triplé son score chez les profs depuis 2012-2017, si on fait les sondages.
00:39:16 Bon, est-ce que vous en tirez une ?
00:39:18 C'est absolument pas une surprise.
00:39:19 Les profs ont toujours…
00:39:20 Ça fait partie des professions qui votent plutôt à gauche.
00:39:22 Les juges, traditionnellement, c'est plutôt à gauche.
00:39:24 Sauf que les profs, ils sont confrontés à une réalité.
00:39:27 Absolument.
00:39:28 À laquelle ne sont pas confrontés les juges de la même manière.
00:39:31 Ils ont dans leur classe…
00:39:32 Prenez une salle de comparution immédiate, je peux vous assurer qu'ils sont confrontés
00:39:35 à une réalité de terrain qui est…
00:39:36 Oui, mais ils ne l'ont…
00:39:37 Comment dire ?
00:39:38 Ils n'en sont pas victimes, si j'ose dire, de la même manière qu'un prof peut l'être
00:39:42 dans sa classe.
00:39:43 Prenez une salle de comparution immédiate, je peux vous assurer qu'un juge, il peut
00:39:46 encaisser beaucoup de choses.
00:39:47 Et quand il fait du 9h minuit, ça peut être assez difficile avec des personnes qui ne leur
00:39:51 parlent pas forcément très bien.
00:39:53 Bon, en tout cas…
00:39:54 Ils avaient voté beaucoup Macron en 2017, les élu-gants.
00:39:57 Beaucoup moins en 2022 où ils avaient plus voté Mélenchon.
00:40:00 Et là, on a un retour d'un vote, on va dire, traditionnel pour l'EPS.
00:40:04 Ce qui prouve bien quand même que le Glucksmann arrive à reconstituer un électorat socialiste
00:40:11 qui s'était complètement explosé, évaporé, entre Macron, Mélenchon…
00:40:16 Et vous pensez que ça peut être par exemple le futur candidat de la gauche unie en…
00:40:20 En tout cas, ça peut être un candidat parce qu'il n'y a pas de leader au Parti Socialiste
00:40:24 par le…
00:40:25 Ce n'est pas très gentil ce que je dis, mais il n'y a pas de leader au Parti Socialiste.
00:40:26 Non, ben c'est pas gentil.
00:40:27 Il n'y a pas de Parti Socialiste non plus, d'un côté.
00:40:29 Donc c'est normal qu'il n'y ait pas de leader.
00:40:31 Figure d'incarnation quand même, Raphaël.
00:40:32 Ben, c'est pas Olivier Faure et Boris Vallaud qui peuvent faire quelque chose.
00:40:35 C'est Placide et Mulezot.
00:40:38 C'est Placide et Mulezot, vous vous souvenez ?
00:40:42 Je ne sais pas.
00:40:43 C'est Pliquet-Pleun, pour le moment, il n'a…
00:40:46 En tout cas, Glucksmann, il a un début d'incarnation.
00:40:48 Il a un début de leadership.
00:40:49 Oui, tout à fait.
00:40:50 Et je pense que c'est lié au fait qu'il ne vient pas du Parti Socialiste.
00:40:53 Oui, mais ce qui doit les ennuyer d'ailleurs, pour tout vous dire.
00:40:56 Je pense qu'ils doivent se dire "Oh là là, ce serait bien que Glucksmann ne soit
00:40:58 pas trop haut".
00:40:59 Ce qui est intéressant chez les profs aussi, c'est le dissensus qu'il y a entre les
00:41:02 syndicats qui sont de fuite en avant d'extrême gauche et la réalité des professionnels
00:41:06 qui sont de plus en plus menacés et contestataires.
00:41:08 Qu'a-t-il dit M.
00:41:09 Glucksmann sur… parce que lui, il veut reconstituer la NUPS.
00:41:12 Et c'est intéressant parce qu'il a dit…
00:41:14 Sans Mélenchon.
00:41:15 Oui, mais alors avec Rima Hassan, ça ne l'ennuie pas.
00:41:18 Oui, mais sans Mélenchon, mais il a dit…
00:41:22 Alors là, malheureusement, on ne voit pas toute la citation.
00:41:26 Donc, on va peut-être la voir.
00:41:28 Mais il dit "sans Mélenchon", mais il pourrait aussi dire "sans Mathilde Pannot,
00:41:36 sans M.
00:41:37 Porte".
00:41:38 Sans Mélenchon et M.
00:41:39 Elleffi.
00:41:40 Ah oui, vous le voyez comme ça.
00:41:41 Sans Elleffi.
00:41:42 Pourquoi il ne dit pas "sans Elleffi" alors ? Pourquoi il ne dit pas "sans Elleffi" ?
00:41:46 Parce que c'est Éric Mélenchon, ça incarne Elleffi.
00:41:48 À vous de penser.
00:41:49 Moi, je ne pense pas.
00:41:50 C'est marrant.
00:41:51 On ne pense pas pareil.
00:41:52 En Jean-Luc Mélenchon, je vois ce qu'il se passe, la brutisation du débat public.
00:41:55 Cette brutisation est dangereuse, ce sera sans moi.
00:41:58 Donc voilà.
00:41:59 Pour moi, ça mérite d'être clair.
00:42:01 Bravo.
00:42:02 Ça le mérite d'être clair.
00:42:04 La situation est tellement grave que ce n'est pas simplement d'accord d'appareil dont
00:42:07 on a besoin.
00:42:08 On a besoin de clarté, d'un cap clair.
00:42:09 Il n'y a aucune déviation de ce cap.
00:42:11 Il a raison sur ce point.
00:42:13 Ça change la logique du PS par rapport aux alliances.
00:42:16 Et ça, c'est important pour la suite.
00:42:18 Vous avez parfaitement raison une nouvelle fois.
00:42:20 Deux points, dites-donc.
00:42:21 C'est le lundi de "Temps de tôte".
00:42:23 C'est ça que vous avez...
00:42:25 Vous êtes monté.
00:42:26 Ça m'arrive.
00:42:27 Mais personne ne peut lire, pas même les sondeurs, si au dernier moment, d'une courte tête,
00:42:32 il ne sera pas devant Valérie Aillet, qui est la candidate de la majorité.
00:42:36 Ce qui pose un problème pour le débat qui doit avoir lieu entre Gabriel Attal et Jordan
00:42:42 Bardella.
00:42:43 Les actes antisémites ont explosé en France avec une hausse de 300% sur un an.
00:42:47 On recense 366 actes antisémites au premier trimestre 2024, selon les chiffres donnés
00:42:52 par le Premier ministre Gabriel Attal et Jean-Luc Mélenchon.
00:42:55 Jean-Luc Mélenchon, évidemment, sur la synagogue de Rouen, après la mosquée de Cherbourg,
00:42:59 est agressé.
00:43:00 Cette volonté de toujours mettre en parallèle les choses, me semble-t-il, n'est pas exactement
00:43:06 comparable.
00:43:07 En France, la liberté de conscience a gagné à partir de la lutte pour la liberté de culte.
00:43:10 Il faut cesser toutes les stigmatisations religieuses.
00:43:13 Seule une république vraiment laïque peut garantir la liberté de foi.
00:43:17 C'est vrai que c'est vraiment de la tartufferie.
00:43:22 Une vision assez confuse de ce qu'est la laïcité, par ailleurs.
00:43:25 La France insoumise ne combat plus des adversaires politiques, elle combat la France, a tweeté
00:43:30 François-Xavier Bellamy.
00:43:31 Elle encourage chafra, curation, elle justifie la violence, elle transforme des pillards
00:43:35 en héros.
00:43:36 Et puis vous avez également un tweet de Rima Hassan qui a été beaucoup commenté.
00:43:41 Il était là avant nous, il sera là après vous.
00:43:44 Et c'est le drapeau de la Palestine.
00:43:47 Ce qui peut également...
00:43:49 Alors on verra si les Français suivent ce positionnement.
00:43:52 Pour le moment, ça n'a pas l'air d'être forcément le cas.
00:43:56 Mais écoutez, Jean-Luc, monsieur Guedj, qui a pris la parole.
00:44:02 Jérôme Guedj, non pas Jean-Luc, Jérôme Guedj, qui a pris la parole chez Frédéric
00:44:06 Aziza le lundi, c'est l'instant Aziza sur Radio-J.
00:44:10 Et ce qu'il dit, lui aussi, est sans embâche et très clair.
00:44:13 Ce qui me choque, ce qui m'a choqué, ce qui m'a révulsé à nouveau, c'est pour
00:44:18 quelqu'un d'aussi fin, qui sait le pouvoir des mots, a fortiori quand ils sont écrits,
00:44:24 puisqu'il ne pouvait pas ignorer que ces mots-là allaient déclencher les types de
00:44:30 questions que vous me posez en disant "est-ce que ça a des relents antisémites ?"
00:44:33 Ça veut donc dire qu'ils souhaitent qu'on se pose la question.
00:44:36 Et vous répondez quoi ?
00:44:37 Et le simple fait de vouloir qu'on se pose la question, de flirter avec les lignes,
00:44:43 d'être dans l'allusion, d'aucuns diront l'ambiguïté, mais pour moi, il n'y a plus d'ambiguïté.
00:44:49 Il y a délibérément l'idée, et c'est aussi la chose qui m'a le plus heurté,
00:44:55 puisque vous l'avez mentionné, c'est d'expliquer que mes prises de position,
00:44:58 je vais y revenir dans un instant, trahissent la gauche du judaïsme.
00:45:03 Et je l'ai dit, c'est la première fois dans le débat politique qu'on mésentialise
00:45:07 les pointillés qui sont dessinés.
00:45:09 Ça pue, je ne peux pas vous dire mieux.
00:45:12 Qu'est-ce qui pue ?
00:45:13 Ça pue de délibérément choisir des mots.
00:45:17 On peut être en désaccord avec vous, on peut être en désaccord avec moi,
00:45:21 mais on n'est pas obligé de parter d'autres.
00:45:25 Moi, je le dis, dire tout le temps et partout, c'est la grille de lecture,
00:45:33 c'est des antisémites et on les renvoie à ça.
00:45:35 Ce n'est pas ça qu'il faut faire.
00:45:37 Mais par contre, on ne peut pas ne pas voir quand eux, délibérément,
00:45:40 viennent flirter ou franchir cette ligne.
00:45:43 Je continue à penser qu'il n'y a pas de gauche irréconciliable.
00:45:46 Ça le mérite d'être clair, là encore.
00:45:50 C'est important ce qui s'est passé, là.
00:45:52 C'est important ce qui s'est passé.
00:45:55 Mélenchon a créé les conditions d'une rupture fondamentale.
00:45:58 C'est-à-dire ce qu'il avait construit en 2022,
00:46:00 où il avait pris tout le monde en otage, toute la gauche en otage.
00:46:03 Il l'avait contrainte à passer un accord dans l'ANUPS.
00:46:06 Il a tout cassé.
00:46:07 Il a tout cassé par des déclarations qui, comme l'explique très bien Jérôme Guedj,
00:46:11 ont flirté avec les codes de l'antisémitisme.
00:46:13 Mais vous verrez qu'ils iront à la soupe.
00:46:15 Ils y retourneront.
00:46:16 Vous verrez, moi, ce que je vends.
00:46:17 Pour la présidentielle, parce qu'autrement, ils perdent leur siège, ils perdent tout.
00:46:20 Ils iront à la soupe. Ils feront attention.
00:46:22 Ils te diront que Mélenchon a changé, etc. qu'ils ont oublié.
00:46:25 Ils iront à la soupe.
00:46:26 - Mais Mélenchon ne sera pas le candidat de la gauche la prochaine fois.
00:46:29 - Ah bon ? Mais ça sera qui ?
00:46:31 - Ça sera une personnalité qui émergera et qui refera une union de la gauche à l'ancienne.
00:46:36 - Oui, ah bon ?
00:46:37 - Mais ce seraient les filles.
00:46:38 - Bon, écoutez, ça c'est...
00:46:39 - C'est ce que dit Spalin.
00:46:40 - Oui, non mais c'est possible.
00:46:41 Tout est possible.
00:46:42 Je veux remercier vraiment grandement Nelly Denach,
00:46:45 vraiment grandement, parce que je sais combien vous êtes touchés.
00:46:47 Ça se devine et on le sent à la couleur de votre voix.
00:46:51 Vous êtes à l'antenne cet après-midi ?
00:46:52 - Oui, 14-17, comme chaque jour.
00:46:54 - Bon, merci beaucoup.
00:46:56 Il y aura de nouveaux tiboyens.
00:46:57 On va marquer une pause.
00:46:58 On va recevoir Claude Haché dans l'ombre de la Coupe.
00:47:02 Alors Claude Haché, c'est une personnalité haute en couleur, comme on dit,
00:47:08 qui a été viré de la direction générale de la Coupe du Monde,
00:47:12 qui a écrit un bouquin qui est extrêmement violent,
00:47:16 où on peut dire, en forme de règlement de compte,
00:47:19 avec la ministre qui l'accuse de l'avoir viré sur un rien,
00:47:22 Maudéac-Astérat, pour placer ses amis à la place.
00:47:27 Donc on va l'écouter.
00:47:30 Il a été mis en examen d'ailleurs mardi et mercredi,
00:47:32 dans le cadre d'une enquête du parquet national financier,
00:47:35 ouverte en octobre 2022.
00:47:37 Et nous l'avions invité avant, et je lui ai demandé
00:47:40 est-ce que vous voulez quand même venir ?
00:47:41 Vous êtes mis en examen ?
00:47:42 Il y aura forcément des questions qui peuvent être posées.
00:47:45 Il m'a dit écoutez, je viens.
00:47:47 Donc il est venu et on va l'écouter dans une seconde.
00:47:49 Merci Nelly, à tout de suite.
00:47:51 Claude Haché est avec nous, il vient de publier
00:47:54 "Dans l'ombre de la coupe", c'est l'ancien directeur général de France 2023,
00:47:59 qui a écrit, je le disais, un livre extrêmement violent.
00:48:03 Vous êtes rugbyman, vous avez joué au poste de 3ème ligne centre
00:48:06 au rugby club Nîmes-Gare, avant de rejoindre le Racing Club de France.
00:48:10 Et puis vous aviez donc été directeur général, débarqué par la ministre des Sports,
00:48:15 Mme Oudéa Castellas, à la suite d'un rapport d'inspection.
00:48:20 Et dans ce rapport d'inspection, vous dites c'est vide, il n'y a rien dedans,
00:48:23 et on m'a viré, pourquoi ?
00:48:25 Pour mettre des amis de Mme Oudéa à ma place.
00:48:29 C'est ça, c'est un bon résumé.
00:48:32 C'est un bon résumé.
00:48:33 Ça demande quelques explications supplémentaires.
00:48:36 C'est un résumé, oui, à peu près, de la façon dont j'ai vécu cette éviction.
00:48:41 Et on pourra en parler dans quelques instants.
00:48:43 Somaïa Labidi nous rappelle les titres.
00:48:46 Malgré une nuit plus calme que les précédentes,
00:48:51 l'aéroport de Nouméa fermé aux vols commerciaux jusqu'à jeudi,
00:48:56 alors qu'Emmanuel Macron présidera un nouveau conseil de défense,
00:48:59 aujourd'hui à 18h.
00:49:01 Les corps des deux gendarmes, Xavier Salou et Nicolas Molinari,
00:49:04 morts à Nouméa, ont été rapatriés en France, à Istres,
00:49:07 dans un premier temps pour une cérémonie d'hommage.
00:49:09 Puis les dépouilles vont être transportées vers un avion militaire
00:49:12 qui doit décoller dans la journée pour la base militaire
00:49:15 de Vélizy Villacoublé dans les Yvelines.
00:49:18 Et puis, ils promettent une journée noire dans les aéroports.
00:49:21 Les agents parisiens sont appelés à se mettre en grève demain
00:49:24 pour demander, entre autres, des embauches,
00:49:26 l'ouverture de négociations pour une revalorisation salariale
00:49:29 et des gratifications homogènes pour les salariés mobilisés
00:49:32 pendant les Jeux Olympiques.
00:49:34 - On termine ce dossier avec ce qui peut se passer sur la bande de Gaza
00:49:42 et la prise de position intéressante de Salman Rushdie
00:49:45 qui s'est exprimé sur ce conflit, qui oppose le Hamas à Israël
00:49:48 dans le quotidien allemand Bild.
00:49:50 Il affirme que s'il y avait un État palestinien maintenant,
00:49:55 il serait dirigé par le Hamas.
00:49:58 C'est très intéressant d'ailleurs.
00:50:00 Et voyez précisément ce qu'a dit Salman Rushdie dans Bild.
00:50:07 "J'ai passé la majeure partie de ma vie à soutenir un État palestinien indépendant,
00:50:12 mais s'il y avait un État palestinien maintenant,
00:50:15 il serait dirigé par le Hamas et nous aurions un État de type taliban."
00:50:20 Comment expliquer que cette parole intelligente,
00:50:24 cette parole d'un homme qui connaît la situation,
00:50:27 ne soit pas prise en compte dans la société médiatique française ?
00:50:31 C'est un point d'interrogation sur lequel je n'ai pas de réponse.
00:50:37 - Oui, on est tous, la société médiatique,
00:50:42 mais moi aussi, on est tous pour un État palestinien à coup d'Israël.
00:50:46 Mais effectivement, ce qu'on mesure peut-être mal,
00:50:48 c'est le fait que le Hamas a pris de fait un leadership.
00:50:53 C'est ça qui est terrible.
00:50:54 Mais quand vous voyez, par exemple, des jeunes artistes,
00:50:57 je les ai vus l'autre soir au concours de l'Eurovision,
00:51:00 soutenir le Hamas, c'est envie de leur dire
00:51:02 "Mais vous, en tant que militant LGBT, en tant qu'homosexuel,
00:51:06 vous ne pourriez pas chanter là-bas ? Comment est-ce possible ?"
00:51:11 Non mais je vous assure...
00:51:13 - Moi j'ai peut-être une explication très subjective,
00:51:15 c'est que la haine d'Israël et la haine des Juifs est telle
00:51:18 que finalement, on préfère soutenir le Hamas.
00:51:20 Mais c'est une explication qui est tout à fait personnelle.
00:51:22 Parce que quand on voit Eden Golan, la déferlante antisémite
00:51:26 dont elle a été victime, uniquement parce qu'elle est juive,
00:51:29 parce qu'elle ne soutient absolument pas le gouvernement
00:51:31 de Benyamin Netanyahou, nous n'en savons rien.
00:51:33 Donc je pense que c'est uniquement dirigé par la haine des Juifs
00:51:36 plutôt que de se dire "On est LGBT, on ne tiendrait pas à 2 minutes".
00:51:39 Ils n'ont pas ce raisonnement-là.
00:51:41 - Si Gilles-William Goldadel était là, il proposerait la grille
00:51:44 de lecture noir contre blanc, si j'ose dire.
00:51:47 Il dirait qu'effectivement, ce n'est pas tant les Juifs
00:51:52 qui sont pointés du doigt que l'Occident et les Blancs.
00:51:58 - Le problème, ce que soulève aussi Salman Hojdi,
00:52:00 c'est que dans la charte du Hamas, il y a la disparition,
00:52:05 la destruction de l'État d'Israël.
00:52:08 Vous ne pouvez pas laisser créer un État à côté
00:52:10 qui veut votre disparition, ce n'est pas possible.
00:52:13 Et tant que le Hamas aura effectivement le leadership politique,
00:52:15 la question ne se posera pas.
00:52:17 - Ce n'est pas tout à fait ma question.
00:52:19 Ma question, c'est comment se fait-il que dans cet espace médiatique,
00:52:22 ce que vous dites ne soit pas pris en compte ?
00:52:25 Comment se fait-il que dans une soirée de l'Eurovision,
00:52:28 des jeunes gens soutiennent le Hamas alors que si le Hamas...
00:52:31 - La réponse a été apportée.
00:52:33 - Bien sûr, mais c'est ça qui me sidère toujours.
00:52:36 - Une lame de fond générationnelle aussi,
00:52:38 des gens qui entendent s'attaquer à toutes les formes
00:52:40 de déconstruction, de domination géant insupportable.
00:52:42 Et la figure par excellence de la domination, c'est le Juif.
00:52:44 Et vous avez des études qui montrent qu'en France,
00:52:46 vous avez 35% des moins de 25 ans qui considèrent normal
00:52:49 de s'en prendre un Juif s'il est considéré comme un soutien diésobéant.
00:52:52 - Ah oui ?
00:52:54 - C'est le jeu de l'hypothèque. - Des jeunes en général ?
00:52:56 - Oui, en général.
00:52:57 - On va parler de Mohamed Amra dans une seconde
00:52:59 et de la traque qui se poursuit,
00:53:01 mais on peut peut-être dire un mot de Gérald Darmanin
00:53:03 avec vous, Élodie Huchard, parce qu'il sera ce matin,
00:53:05 je crois, il était à Istres d'abord pour accueillir effectivement
00:53:08 les dépouilles de ces deux gendarmes qui sont décédés.
00:53:11 Et il sera sur le terrain encore dans quelques minutes, je crois,
00:53:15 pour saluer cette fois-ci des policiers qui sont intervenus à Rouen.
00:53:21 - Policiers et sapeurs-pompiers qui sont intervenus,
00:53:23 qui étaient les primo-intervenants effectivement à Rouen
00:53:25 pour l'incendie de la synagogue.
00:53:27 Des actualités pour Gérald Darmanin.
00:53:30 Alors cet après-midi, ce sera notamment le policier
00:53:32 qui est intervenu et qui a neutralisé justement la personne
00:53:35 qui voulait mettre le feu.
00:53:36 Ce sera décoré, des hommages, après des drames, des décorations.
00:53:40 On a commencé à prendre l'habitude avec ce gouvernement.
00:53:42 - Est-ce qu'on peut l'écouter peut-être, Gérald Darmanin,
00:53:44 qui a voulu rendre hommage, je le dis à Benjamin Cuneo,
00:53:47 qui est avec nous ce matin.
00:53:48 Est-ce qu'on peut l'écouter ?
00:53:49 Parce que c'est important, je le dis chaque matin,
00:53:51 de saluer tous ces policiers, ces militaires
00:53:54 et tous ceux qui donnent parfois leur vie précisément pour nous.
00:53:58 - Mon travail, c'est de soutenir des forces de l'ordre courageuses
00:54:02 qui font face à une violence exacerbée dans notre pays.
00:54:05 Et que personnellement, j'en ai marre, comme beaucoup de Français,
00:54:08 des critiques contre la police.
00:54:10 Je suis le ministre de l'Intérieur de la Fermeté.
00:54:12 Et bien sûr, ils doivent répondre de leurs actes,
00:54:14 comme tous les fonctionnaires devant la justice,
00:54:16 qui est indépendante, qui fait ses enquêtes.
00:54:18 Mais j'ai le droit d'avoir mon opinion pour dire
00:54:20 que quand on est un jeune policier qui s'engage
00:54:22 à 24 ans pour la République, qui était policier adjoint,
00:54:25 donc voilà, un jeune adulte qui se lève très tôt le matin,
00:54:29 met l'uniforme de la République,
00:54:31 envie de protéger ses concitoyens, était dans sa rue,
00:54:35 comme chacun des policiers était dans sa rue.
00:54:37 Je rappelle que d'ailleurs, il y avait dans cet équipage un chef
00:54:40 qui a fait son travail de chef avec ses hommes.
00:54:42 Et qui a, lorsque cette personne est arrivée avec un couteau
00:54:47 à quelques centimètres de lui, utilisé son arme administrative,
00:54:49 je pense qu'il a fait son travail.
00:54:51 Et que plutôt que, comme je l'ai pu voir depuis ce matin
00:54:53 dans les déclarations, se poser des questions
00:54:55 pour savoir pourquoi cette personne a été neutralisée par la police,
00:54:58 on devrait féliciter cette personne.
00:55:00 C'est pour ça que, ayant marre de ce procès systématique
00:55:02 contre les forces de l'ordre, j'ai décidé désormais
00:55:04 de décorer ce policier, parce que je considère
00:55:07 qu'il a fait son travail.
00:55:09 - Enfin ! Enfin, on fait un peu de com' !
00:55:13 L'inversion des valeurs, ça suffit !
00:55:15 Et il a raison, Gérald Darmanin, il inverse le processus !
00:55:19 - Ce qui n'a pas empêché la justice.
00:55:21 - Ça fait 30 ans qu'on le met en garde à vue, ce policier.
00:55:24 - Oui, selon la procédure.
00:55:26 - Oui, mais ça, il faut la changer, cette procédure.
00:55:28 - Oui, mais moi, je crois qu'il faut la changer.
00:55:30 - Oui, ben, il faut tout changer.
00:55:32 - Je félicite la décision de l'indice d'intérieur, immédiatement.
00:55:36 - Oui, mais c'est quand même...
00:55:38 - On peut l'auditionner sans le mettre en garde à vue.
00:55:40 - Il y avait une audition libre, c'était une option aussi.
00:55:42 - Bien sûr, c'est pas une obligation que de le mettre en garde à vue.
00:55:45 - En fait, c'est un état d'esprit qu'il faut changer.
00:55:49 Et effectivement, le policier qui fait son travail,
00:55:52 le bon sens, c'est quoi ?
00:55:54 C'est après qu'il a tué, ce qui est déjà, convenez-en,
00:55:58 un traumatisme. - Bien sûr.
00:56:00 - Et puis, tu es dans une journée, deux jours plus tard,
00:56:02 en audition libre.
00:56:04 Tu ne lui mets pas tout de suite la garde à vue.
00:56:06 Et c'est cet état d'esprit qui pollue, me semble-t-il,
00:56:10 la société française.
00:56:12 - Surtout que le procureur a été très clair dès le départ.
00:56:14 - Bien sûr. Donc, c'est ça qu'il faut changer.
00:56:16 - Oui.
00:56:17 - Un mot aussi sur l'OBD d'origine algérienne,
00:56:19 qui était connue ni des fichiers de renseignement
00:56:21 pour radicalisation, c'est-à-dire qui n'était pas fiché S,
00:56:24 mais il était quand même au QTF.
00:56:27 Il avait sollicité en 2022 un titre de séjour pour étranger malade.
00:56:31 Il avait été débouté de son recours fin janvier 2024.
00:56:34 Il était sur le territoire français.
00:56:35 - Il faut enlever le caractère suspensif de ces recours.
00:56:39 - Oui, oui, complètement.
00:56:41 - Il faut, il n'y a qu'à, il faut qu'on...
00:56:43 - Oui, mais vous me posez la question.
00:56:45 La réponse, c'est une exécution immédiate de l'OQTF.
00:56:49 - Il n'y a que 7 % des OQTF qui sont exécutés, on avait dit,
00:56:52 en 2019, 100 %.
00:56:54 Ce n'est même pas 10 %, c'est 7 %.
00:56:56 - Si on n'exécute pas les OQTF et qu'on laisse rentrer tout le monde,
00:56:58 c'est sûr qu'au bout d'un moment...
00:56:59 - Il y a 40 ans, j'aurais eu prudence à détricoter.
00:57:01 - Et on a supprimé, le délit de séjour est réduit.
00:57:03 - Oui, puis il y a le regroupement familial qui permet aussi de...
00:57:06 - Un mot sur Mohamed Amra, l'enquête qui avance pour retrouver
00:57:09 le commando qui a attaqué un fourgon pénitentiaire,
00:57:12 tuant deux agents et en blessant trois autres pour faire évader
00:57:15 un multirécidiviste, vous le savez.
00:57:17 Je vous propose de voir le sujet de Sarah Varny.
00:57:19 - Moins d'une semaine après l'attaque sanglante du fourgon pénitentiaire,
00:57:24 l'enquête avance pour retrouver le détenu évadé et ses complices.
00:57:27 350 enquêteurs sont mobilisés.
00:57:30 L'enquête se déroule sur plusieurs plans.
00:57:32 Tout d'abord, les constatations techniques et balistiques.
00:57:35 Les enquêteurs sont à la recherche du moindre indice.
00:57:38 Les laboratoires de la police, techniques et scientifiques,
00:57:40 sont à pied d'oeuvre pour tenter de retrouver des traces ADN,
00:57:43 notamment dans la 5008 qui a servi de voiture bélier.
00:57:47 Dans le même temps, de nombreuses auditions ont déjà eu lieu.
00:57:50 Des victimes, mais également des témoins de la scène,
00:57:53 des proches et la famille de Mohamed Amra.
00:57:56 Vendredi, une perquisition a eu lieu dans la prison d'Ebaumette
00:57:59 où il était détenu avant d'être transféré à Evreux.
00:58:02 Au total, 14 téléphones ont été retrouvés dans 6 cellules.
00:58:05 Les enquêteurs tentent de savoir s'ils ont pu servir à préparer l'évasion.
00:58:09 Enfin, la police va éplucher les images de vidéosurveillance
00:58:13 et tenter de repérer les téléphones et appareils connectés
00:58:16 qui auraient borné aux abords de l'attaque et qui appartiendraient au commando.
00:58:20 Mercredi, une notice rouge a été émise par Interpol
00:58:23 à la demande des autorités françaises pour localiser Mohamed Amra,
00:58:27 si ce dernier était parvenu à quitter le pays et procéder à son arrestation.
00:58:32 "Manifestement, il y a quelque chose à Marseille.
00:58:36 C'est un commando, est-ce une organisation ?
00:58:39 Est-ce piloté de là-bas ? L'enquête le dira.
00:58:42 Mais ce qui est encore là, c'est dire, on n'entend que 14 téléphones."
00:58:47 - Il y en a partout. - J'ai encore un.
00:58:50 Vous dites ça comme s'il y avait une fatalité.
00:58:53 C'est une réalité, les prisons, c'est une passoire.
00:58:56 Quand on est avocat, on met nos téléphones dans un casier,
00:58:59 on passe sous un portique.
00:59:01 - Vous êtes fouillé ? - Non, on met nos effets personnels
00:59:04 dans un casier, on passe sous le portique.
00:59:06 - Pourquoi vous n'êtes pas fouillé ? - J'ose espérer qu'on fait confiance
00:59:09 aux auxiliaires de justice. - Moi, je fais confiance...
00:59:12 Honnêtement, je pense que...
00:59:15 - La confiance n'exclut pas le contrôle.
00:59:18 - Je vais vous raconter une anecdote.
00:59:21 - Moi, je fais confiance à personne, si t'es l'Etat.
00:59:24 - D'accord. - A titre personnel, je fais ce que je veux.
00:59:27 Mais si je suis l'Etat français, je fais confiance à personne.
00:59:30 - J'avais peut-être 6 mois de barreau et j'allais voir quelqu'un
00:59:33 qui était en détention provisoire et sa copine arrive devant
00:59:36 la maison d'arrêt, c'était Nanterre, et me dit "Mon copain n'a rien à manger,
00:59:39 c'est infâme, est-ce que vous pourriez prendre ce pain au chocolat
00:59:42 ?" Et moi, je dis "Oui". J'ai un doute, j'appelle un confrère chevronné,
00:59:45 je lui dis "On m'a demandé d'apporter un pain au chocolat, je sais qu'il va passer".
00:59:48 Et le confrère me dit "Ouvre-le". J'ouvre, il y avait une barrette de shit.
00:59:51 Et j'aurais aussi pu prendre un risque pour ma propre carrière
00:59:54 et je suis devenue... J'ai lâché le dossier parce que pour moi, c'est impensable
00:59:57 de faire ça, et pour vous dire, ils vont jusque là.
01:00:00 Jusque là. Et donc, c'est une véritable passoire dans la mesure où
01:00:03 quand vous allez à un concert, vous êtes fouillé, on est d'accord ?
01:00:06 - Bien sûr, mais dans un stade de foot, vous êtes fouillé.
01:00:09 - Et le monde ouvre son sac sans problème. Quand vous allez en prison,
01:00:12 la famille, donc il y a un parloir, il y en a qui, dans leur soutien gorgé,
01:00:15 il y avait même une dame qui avait caché une fois, je crois que c'était en 2019-2020,
01:00:18 je ne suis plus très sûre de l'année, une escalope.
01:00:21 Donc ils prennent des risques pour une escalope, des sandwiches,
01:00:24 des portables, il y a même des portables qui ne sonnent pas.
01:00:27 Vous avez des portables spéciaux pour ça, qui ne sonnent pas sous les portiques.
01:00:30 Et ensuite, ils ne sont pas fouillés systématiquement au nom de la dignité
01:00:33 de la personne humaine. Ça, c'est toutes les contraintes imposées
01:00:36 par la Cour européenne des droits de l'homme. En quoi, quand on va à un concert,
01:00:39 on est tous d'accord ? On a même un truc comme ça qui passe,
01:00:42 et là, on ne le fait pas systématiquement. Donc oui, les prisons,
01:00:45 c'est un véritable passoire. - J'ai encore un "il faut"
01:00:48 à vous proposer. Il faut transformer les prisons passoires
01:00:51 en prisons étanches. Voilà.
01:00:54 - Oui. - Non, et puis...
01:00:56 - Je veux dire, ceux qui nous écoutent ne comprennent pas
01:00:59 qu'on puisse retrouver 50 000 portables dans l'année.
01:01:02 - Ils comprennent tout, ils savent très bien, ils comprennent tout,
01:01:04 c'est-à-dire que c'est... - Il y a la pression qui est infligée
01:01:06 sur ce qu'on appelle les matons, donc les personnes qui...
01:01:09 La pression, c'est qu'il y en a certains, effectivement, qui servent ces passoires
01:01:12 parce qu'ils ont peur des représailles. Et c'est aussi une réalité de savoir
01:01:15 que les personnes du monde... - J'ai une question idiote
01:01:18 de Béossien. Pourquoi ça ne se fait pas alors que ça apparaît de bon sens ?
01:01:21 C'est-à-dire, pourquoi les prisons... On a laissé les prisons...
01:01:24 - La paix sociale. - Parce que c'est la paix...
01:01:26 Effectivement, vous avez tout dit, c'est la paix sociale,
01:01:28 et la Cour européenne des droits de l'homme va dire qu'au nom de la dignité
01:01:31 européenne, vous ne pouvez pas fouiller systématiquement quelqu'un,
01:01:34 alors qu'il en va de la sécurité de tous, à mon sens.
01:01:37 - Non, mais on parle de prison, quoi. Enfin, on ne parle pas...
01:01:39 - Mais c'est l'application d'une directive européenne
01:01:41 qui a fait la loi de 2009. - Oui, mais c'est comme...
01:01:43 - C'est une question de s'y mettre. - Mais là aussi, c'est un état d'esprit.
01:01:46 En fait, le plus important à changer, c'est le logiciel.
01:01:49 Donc, c'est l'état d'esprit. - Oui, mais c'est la Cour européenne
01:01:52 des droits de l'homme. C'est comme le regroupement familial.
01:01:54 On ne peut pas le changer parce que la Cour européenne a dit que,
01:01:57 c'est la même chose. - Et la Cour européenne privilégie
01:01:59 systématiquement le droit des individus contre toute garantie
01:02:02 de sécurité collective. - Parce que la Cour européenne
01:02:05 voit d'abord les détenus avant de voir la société,
01:02:09 les victimes, etc. Est-ce que les détenus sont assez bien traités ?
01:02:12 Il est vrai que la France a été sauvée plusieurs fois,
01:02:15 mais au nom de la dignité européenne... - On parlera des prisons,
01:02:17 passe-soir, dans quelques instants, ça nous intéresse.
01:02:19 Mais Claude Haché est là. Alors, Claude Haché,
01:02:21 c'est toujours délicat de vous recevoir,
01:02:23 ou de recevoir quelqu'un qui a écrit un livre comme le vôtre,
01:02:26 parce que, par définition, moi, je connais assez mal ce dossier.
01:02:30 Et c'est votre témoignage que vous proposez,
01:02:33 et je ne peux pas vérifier ce que vous dites.
01:02:37 Donc, ce qui est intéressant, c'est de vous écouter,
01:02:39 et on se dit, toujours dans ces cas-là, parce que,
01:02:42 quand on referme le livre, votre thèse, c'est quand même
01:02:46 machination et complot. Un complot.
01:02:49 - En quelque sorte. - En quelque sorte, une machine...
01:02:52 - Oui, en quelque sorte. - C'est-à-dire que vous avez
01:02:54 un ministre, votre tête ne lui revient pas,
01:02:58 elle veut placer des gens à elle, à votre place,
01:03:02 et elle vous vire. C'est ça. - Oui.
01:03:05 - Bon. Moi, je ne peux pas vérifier ça.
01:03:07 - Bien sûr que non. - Je ne peux pas vérifier.
01:03:09 Donc, vous étiez donc directeur général de la Coupe du monde
01:03:15 de rugby, et vous écrivez aujourd'hui "victime d'une décision
01:03:17 injustifiée et arbitraire, lâchée par nombre de ceux
01:03:20 que je pensais amicaux". Vous êtes naïf.
01:03:23 - Franchement, parce que... - On est toujours naïf dans sa vie,
01:03:26 même si on a quelques années de bouteilles derrière soi.
01:03:30 - "Lâchée par nombre de ceux que je pensais amicaux,
01:03:32 loyaux et fidèles, je ne suis plus le directeur général
01:03:34 du comité d'organisation de la Coupe du monde de rugby 2023.
01:03:36 Pour s'emparer de la Coupe, il a fallu qu'on me démette
01:03:38 de mes fonctions. Ce n'était pas une simple éviction
01:03:40 sur un malentendu. J'hésite encore à qualifier mon histoire
01:03:43 de meurtre professionnel avec prémédiation, car si certains
01:03:45 ont agi en terroriste, d'autres étaient des infiltrés."
01:03:49 Quand je dis que c'est violent...
01:03:52 Bon, alors pourquoi est-ce qu'on veut vous virer ?
01:03:55 - Alors, c'est une vraie question à laquelle il n'est pas facile
01:03:59 de répondre, parce qu'en fait, vous avez parlé de la ministre
01:04:01 des Sports. Incontestablement, elle était aux manettes
01:04:04 pour mettre en place cette opération, mais elle n'était pas la seule.
01:04:08 On est dans un contexte, à ce moment-là, d'élection
01:04:11 à la Fédération française de rugby, avec un opposant
01:04:14 qui, depuis des années, n'a qu'une idée en tête,
01:04:18 c'est de devenir président, mettre la main sur l'enquête...
01:04:20 - On dit son nom, M. Grill, qui était sans doute
01:04:23 le candidat de Mme Oudéa Castellarra, si j'ai bien compris.
01:04:25 - Absolument, oui, depuis des années.
01:04:27 - Donc c'est pour ça que je parle de machination-complot,
01:04:29 c'est votre thèse, bien sûr.
01:04:31 - Oui, oui. Je préfère le mot "machination" que "complot",
01:04:33 mais peu importe, au bout du compte, on parle de la même chose.
01:04:37 Et donc ce contexte-là qui fait que Mme Oudéa veut absolument
01:04:42 destituer M. Laporte. - Pourquoi ?
01:04:45 - Parce qu'il y a cette histoire de judiciaire sur laquelle
01:04:49 Bernard est condamné dans un dossier...
01:04:51 - Dans l'affaire Altrade. - Altrade, mais sur laquelle
01:04:53 il a fait appel, donc sur un plan judiciaire, il est toujours
01:04:58 entre guillemets en situation de...
01:05:00 - Alors il faut rappeler également que l'affaire Altrade,
01:05:02 je ne vais pas dire que c'est là aussi une affaire de corps de cul,
01:05:06 mais ce n'est quand même pas grand-grand chose,
01:05:08 si vous me permettez. - Non, non.
01:05:10 - Voilà, j'ai le droit de le dire.
01:05:12 - Et c'est donc qu'on l'accuse d'avoir favorisé M. Altrade dans...
01:05:18 - La commission de discipline sur la remise de deux matchs
01:05:22 de suspension sur le terrain de Montpellier.
01:05:24 - Bon, voilà. - C'est une affaire extrêmement grave.
01:05:28 - Bon, voilà, donc on ferme la parenthèse et puis...
01:05:32 - Voilà, et donc elle veut destituer Bernard Laporte
01:05:36 et mettre Florian Grine, qui est son copain,
01:05:38 qu'elle soutient depuis des années, président de la fédération,
01:05:40 et mettre la main sur le comité d'organisation.
01:05:42 Simplement en deux mots, parce que je ne veux pas se perdre
01:05:46 dans nos détails, mais au mois de juin 2022,
01:05:48 on a un conseil d'administration qui annonce 68 millions d'euros
01:05:51 de résultats positifs de la Coupe du Monde.
01:05:53 Je suis encore en place, 15 jours avant le fameux article
01:05:56 dans les médias, et à ce moment-là, ça suscite quelques intérêts.
01:06:01 C'est rare qu'un événement sportif, de manière générale,
01:06:04 dégage des bénéfices. À ce moment-là, il dégage 68 millions d'euros
01:06:07 de bénéfices. - Mais il n'a pas encore eu lieu.
01:06:10 - Mais il n'a pas encore eu lieu. - C'est du prévisionnel.
01:06:13 - On a quasiment vendu toutes les places. 94% des recettes,
01:06:17 ce sont les recettes billetteries, donc la marge d'erreur
01:06:21 est minime, même si, après mon départ, l'équipe qui m'a remplacé,
01:06:25 notamment dans l'environnement de la ministre,
01:06:28 a dépensé 23 millions d'euros de plus.
01:06:30 Mais globalement, encore aujourd'hui, le conseil d'administration
01:06:34 du mois de mars identifie 53 millions d'euros de résultats.
01:06:38 Donc, globalement, le job a été fait.
01:06:41 Moi, c'est ma troisième Coupe du monde. J'ai été le patron en 2007,
01:06:45 j'ai été le patron au Japon, je suis le patron en 2023.
01:06:48 On peut penser que, professionnellement parlant, j'ai la faiblesse
01:06:52 de penser que j'ai quelques capacités à conduire cette Coupe jusqu'au bout.
01:06:56 Mais malgré tout ça, parce qu'il y a des ambitions personnelles
01:07:00 qui vont en détriment de l'intérêt général, on déstabilise le comité
01:07:04 d'organisation, on déstabilise la Fédération française de rugby.
01:07:08 À la sortie, on a un événement qui, malheureusement, n'a pas l'impact
01:07:12 médiatique qu'il aurait dû avoir, parce qu'en 2007, on a 35 % d'augmentation.
01:07:16 – Oui, alors il n'a pas l'impact parce qu'on n'a pas gagné.
01:07:19 – Oui, mais on a gagné. – Parce qu'on avait gagné…
01:07:22 – Pardon, mais en 2007, on n'avait pas gagné non plus.
01:07:25 Mais on avait 35 % d'augmentation de licenciés.
01:07:28 En 2023, 0 %. Il y a quelque chose qui s'est cassé à un moment donné
01:07:32 parce que, moi je dis, on a volé la Coupe du Monde au rugby.
01:07:36 On a mis en place des techniques… – On n'a pas gagné.
01:07:39 – Mais on n'a pas gagné. Mais si on n'a pas gagné…
01:07:41 – Et dans le sport, si on gagne, souvenez-vous, la Coupe du Monde 98 en foot,
01:07:44 il y a avant et après le quart de finale.
01:07:46 – Vous avez raison, mais on n'avait pas gagné en 2007 non plus. Pardon.
01:07:49 – On était allé en finale en 2007 ? – Non, en demi-finale.
01:07:52 – En demi-finale. – On n'était pas favoris en 2007.
01:07:54 – On n'était pas favoris. Là, on est favoris, on a les joueurs pour gagner.
01:07:57 – C'est une déception, là. – Mais c'est une déception.
01:07:59 – Et c'est sans doute en plus une forme d'injustice parce que cette équipe était très bonne.
01:08:03 – Mais je pense… – Mais c'est le sport.
01:08:05 – Mais si vous me permettez, je pense que… et je pose des questions, j'accuse pas,
01:08:08 mais je pose des questions. Est-ce que toute cette opération de déstabilisation
01:08:12 n'a pas aussi quelque peu déstabilisé le sport de l'Europe ?
01:08:15 – C'est possible que le fait que Bernard Laporte… si Bernard Laporte avait été là,
01:08:18 beaucoup l'ont dit. Non, mais je pense que c'est vrai.
01:08:20 Bernard Laporte, il connaît ça. Donc, il serait… voilà, il sait faire.
01:08:23 – Il connaît, puis c'est le papa du joueur, c'est quelque chose…
01:08:27 – Il y a un rapport avec les institutions. Alors, il ne faut pas dire ça comme ça, toujours.
01:08:30 Mais c'est vrai que tu parles aux institutions, tu sais comment ça se passe, tu préviens…
01:08:34 – Il a été ministre des sports. – Oui, parce qu'on a perdu contre…
01:08:38 – Contre l'Afrique du Sud. – Oui, l'Afrique du Sud.
01:08:40 Le match n'est pas clair, le type qui sort là, bon, c'est pas clair.
01:08:43 L'arbitrage, franchement, il n'est pas clair.
01:08:45 – Mais même en dehors de cette influence-là, il y a aussi le groupe de joueurs
01:08:48 où Bernard était un personnage… – Tout à fait.
01:08:50 – …central. C'était le papa, c'était celui qui rassurait, c'était…
01:08:53 – C'est possible que c'est déstabilisé.
01:08:55 – Et je pense qu'on est quand même… – On ne le saura jamais.
01:08:57 – Non, on ne le saura pas, c'est pour ça qu'on ne peut que poser la question.
01:09:00 – J'ai toujours pas compris ce qu'on lui a reproché.
01:09:02 – Qu'est-ce qu'on vous reproche ? Alors, il y a un rapport d'inspection…
01:09:05 – Alors, c'est un management brutal. On vous reproche d'être brutal. Voilà.
01:09:08 – Alors, je vais essayer… – Mais il n'y a aucune plainte,
01:09:11 c'est que des témoignages anonymes, visiblement.
01:09:12 – Voilà, exactement. – Il n'y a aucune plainte.
01:09:14 Il y a des témoignages anonymes, mais à environ un peu moins de 10% des salariés,
01:09:20 dont évidemment on ne peut pas vérifier la crédibilité, puisqu'ils sont anonymes, par essence.
01:09:26 Ce comité d'éthique, le président est convoqué par la ministre 15 jours avant que moi, je sois reçu.
01:09:32 Donc, une intervention politique dans la rédaction du rapport du comité d'éthique,
01:09:37 puisque moi, je ne suis pas reçu, donc le contradictoire n'est pas respecté.
01:09:41 La même chose avec l'inspection générale des finances,
01:09:44 où le rapport est envoyé au PNF le 15 novembre, moi, je suis reçu le 22 novembre,
01:09:49 et j'apporte 98 réponses à 98 questions qui ne sont pas prises en compte
01:09:54 dans le rapport de l'inspection générale des finances.
01:09:56 Alors, on parle de machination, je pose des questions, je dis,
01:10:00 est-ce qu'il n'y a pas eu, à un moment donné, une volonté que je sois écarté,
01:10:04 alors que ce soit sur le volet du harcèlement moral sur lequel l'enquête n'a toujours pas démarré,
01:10:08 ou que ce soit sur le PNF, où effectivement, j'ai été entendu la semaine dernière,
01:10:13 dans le cadre d'une audition, alors je répète là aussi,
01:10:16 parce que devant les magistrats et les avocats, ils sauront de quoi je parle,
01:10:19 mais je suis convoqué pour une audition, la presse relate une garde à vue de 48 heures,
01:10:24 alors qu'en fait, elle a duré 16 heures, c'est-à-dire trois fois moins,
01:10:27 et en plus, une garde à vue, ce n'est pas une sanction, il faut quand même qu'on remette les choses en ordre.
01:10:32 - Ce qui est vrai aussi, c'est qu'il y a aussi une influence, il y a une influence.
01:10:38 - C'est un outil d'enquête.
01:10:40 - Moi, je connais, pas précisément, mais je connais bien mes confrères et certains de mes confrères,
01:10:44 et c'est vrai qu'aujourd'hui, le journal L'Équipe pense que ces médias partent.
01:10:48 Donc, ils avaient décidé de se payer la porte, c'était une cible, c'est incontestable,
01:10:54 moi je disais tous les papiers, c'est des papiers à charge.
01:10:56 Mais c'est vrai aussi, il y a cette tendance dans le journalisme aujourd'hui,
01:10:59 je ne vais pas citer le journaliste qui écrivait des papiers,
01:11:02 mais manifestement, on sait comment ça se passe, c'est des papiers souvent à charge.
01:11:07 - Vous avez raison, quand je lis les papiers sur cette fameuse semaine,
01:11:11 on parle de 48 heures de garde à vue.
01:11:13 48 heures de garde à vue, moi, petit citoyen, j'imagine que c'est un trafiquant de drogue.
01:11:18 - Il peut même faire beaucoup plus un trafiquant de drogue.
01:11:21 - Et vous n'êtes pas resté 48 heures ?
01:11:23 - Non, on parle le tiers, 16 heures.
01:11:25 - Et ils disent 48 heures, ils critiquent ? - Oui.
01:11:29 - Il y a un problème avec la presse en France, il y a un problème avec l'équipe sur ces sujets-là.
01:11:34 D'ailleurs, c'est une des raisons pour lesquelles l'équipe,
01:11:36 ils expliquent tous les jours, tous les matins à leurs lecteurs que leur sport est pourri,
01:11:41 que le football est corrompu, que le rugby ceci,
01:11:43 et puis après ils se disent "on ne vend pas ce journal".
01:11:45 Bah oui, effectivement, parfois, ce public-là, c'est peut-être pas exactement ce qu'il attend.
01:11:51 Peu importe.
01:11:53 "Vili pendait sur la place publique sans pouvoir m'expliquer,
01:11:56 je viens pendant de longs mois dans un silence monacal de supporter encore et encore des articles
01:12:00 au titre d'informations biaisées, subjectives, voire complètement faux.
01:12:03 Pour couronner le tout, j'ai fait face à une forme de vampirisme journalistique
01:12:07 où certains médias, sans vérifier les sources et sans le moindre scrupule,
01:12:11 relayaient le moindre rondi."
01:12:13 Je l'ai dit ici, ce qu'ils ont fait à Galtier, l'entraîneur,
01:12:17 et c'est un vrai problème, effectivement, ce journal d'équipe là-dessus.
01:12:20 Alors ils ont fait marche arrière, mais Galtier a été traîné dans la boule.
01:12:24 Je parle pas de Fabien, je parle de Christophe, l'entraîneur du Paris Saint-Germain pour racisme.
01:12:29 - J'ai vu ça, oui.
01:12:31 - Trois-une ! Donc pour le moins, on peut avoir un peu de prudence, me semble-t-il.
01:12:36 Bon, cela dit, vous, vous êtes quand même une drôle de personnalité aussi,
01:12:39 parce que déjà en 83, par exemple, vous vous engueulez avec Fourrou.
01:12:43 - Oui.
01:12:45 - Il est vrai aussi qu'il est possible que vous ne soyez pas l'homme le plus diplomate du monde
01:12:51 pour avoir ce poste-là qui réclame un peu de temps en temps de...
01:12:56 - Mais je revendique mon appartenance à la famille du rugby où on se parle vrai.
01:13:01 - Oui, bah oui, je suis d'accord avec vous, mais...
01:13:04 - Non mais moi je suis direct...
01:13:06 - Est-ce que c'est un management à l'ancienne que vous pratiquez ?
01:13:08 - Je sais pas ce qu'est exactement un management à l'ancienne.
01:13:11 - Vous savez bien ce que c'est.
01:13:13 - Ce qu'il y a de sûr, c'est que moi, en tout cas, j'ai toujours pris des précautions
01:13:17 quand j'avais une discussion avec un collaborateur sur une critique de son travail
01:13:23 en disant "attention, c'est pas la personne qui est attaquée, c'est le travail".
01:13:26 - Oui, oui, mais ça...
01:13:27 - On peut pas me reprocher, non, mais je mène un événement à 750 millions d'euros.
01:13:31 On a 285 millions d'euros d'engagement au départ financiers
01:13:35 qui font poser un risque sur la Fédération française du rugby.
01:13:38 Je peux pas mener avec un événement à date incontournable.
01:13:42 C'est une pression permanente.
01:13:44 Moi, je suis très exigeant dans mon métier.
01:13:46 Je le reconnais parfaitement.
01:13:48 Je suis sûrement une forme de manager à l'ancienne
01:13:51 dans la mesure où je dis les choses directement et qu'aujourd'hui...
01:13:54 - Non, mais c'est pas nécessairement constitutif d'une infraction de dire les choses directement.
01:13:58 - Non, mais vous voyez... - Je vois très bien, mais...
01:14:01 - Vous comprenez ce que je veux dire.
01:14:02 Mais, par exemple, est-ce qu'il y a des plaintes de déposés contre vous ?
01:14:05 - Absolument pas. - C'est ça qui est tout à fait étonnant.
01:14:08 - Aucune plainte. - Donc, il y a aucune plainte.
01:14:09 - Aucune même complainte. - Non, mais il faut le dire.
01:14:10 - Mais même s'il y avait une plainte, monsieur serait présumé innocent.
01:14:12 - Oui, il n'y a pas de jugement. - La mise en examen, c'est quoi, alors ?
01:14:14 - Bon. - Oui, c'est ça.
01:14:15 - La mise en examen. - Vous n'êtes pas mis en examen ?
01:14:17 - Non, non, bien sûr que non.
01:14:18 - Ah, après la garde-à-vue, il n'y a pas...
01:14:20 - Ah, non, non, non, non. Je suis sorti sans aucune charge.
01:14:22 - Ah, ben moi, j'ai dit que vous avez été mis en examen
01:14:26 dans le cadre d'une enquête du parquet national financier.
01:14:28 - Absolument faux. - Totalement faux.
01:14:30 - Vous n'êtes pas mis en examen. - Absolument faux.
01:14:32 - Je suis sorti sans aucune charge.
01:14:34 - Vous n'avez pas de vue de juge d'instruction ?
01:14:36 - Absolument pas. - Selon les informations de l'équipe,
01:14:38 il lui serait reproché diverses infractions financières
01:14:40 en rapport avec la billetterie et une douzaine d'autres marchés.
01:14:42 - Là, vous avez raison.
01:14:44 Précédemment, vous dites que l'équipe, ils savent tout.
01:14:46 Sauf que là, manifestement...
01:14:48 - Donc, vous n'êtes pas mis en examen ? - Absolument jamais mis en examen.
01:14:50 - Il faut le dire à deux gens de l'équipe, alors.
01:14:52 - Je n'ai jamais été condamné, je n'ai jamais été mis en examen.
01:14:54 Et dans cette affaire-là, je suis ressorti de la garde-à-vue.
01:14:57 Et au bout de 16 heures de garde-à-vue, je suis ressorti.
01:14:59 - Alors, la ministre des Sports, je considère avoir fait l'objet d'une mesure d'éviction concertée,
01:15:03 totalement injustifiée et infondée,
01:15:05 qui a été menée de manière parfaitement irrégulière
01:15:07 par le JIP France 2023 sous l'impulsion directe de la ministre des Sports.
01:15:10 Mais au fond, c'est la porte qu'on vise derrière vous ?
01:15:13 C'est parce qu'on a du mal à comprendre pourquoi on veut vous virer, finalement ?
01:15:17 - Non, mais... - Je n'ai toujours pas compris.
01:15:19 - Je pense que Bernard Laporte était une cible.
01:15:21 - Oui, et vous, avec.
01:15:23 - Que moi, j'ai fait un dégât collatéral, et manifestement,
01:15:25 que je gênais pas mal de monde à ce poste-là,
01:15:29 qui était un poste crucial dans un événement qui précédait les Jeux Olympiques, quand même.
01:15:33 On peut remettre les choses dans leur contexte.
01:15:35 Et que mon caractère, ma personnalité, mon expérience, mon savoir-faire gênaient beaucoup de monde.
01:15:41 - Mais vous aviez dit que vous avez dirigé d'autres Coupes du Monde.
01:15:44 - Oui, oui, en 2007 en France, c'était moi, et au Japon en 2019.
01:15:47 - Bon, ben écoutez, c'est votre...
01:15:49 - J'ai l'habitude de dire... Pardon, je vais terminer.
01:15:51 - Non, je vous en prie.
01:15:52 - Je suis le général de Gaulle, et c'est pas à 67 ans que je vais devenir dictateur.
01:15:55 - Vous avez 67 ans ?
01:15:57 - Eh oui.
01:15:58 - Et vous les faites pas ?
01:15:59 - Ben si, c'est gentil.
01:16:00 - Je vous ai vu. Alors, parce que là, vous êtes assis, mais bon, vous mesurez combien ?
01:16:02 - 92. 1m82.
01:16:04 - 1m82.
01:16:05 - On a beaucoup envie d'être d'accord avec vous.
01:16:06 - Oui, non, mais écoutez, moi...
01:16:08 - C'est ce qu'il m'a dit avant la mission.
01:16:10 - Écoutez, moi, je vous connais pas, mais vous êtes sympathique,
01:16:12 ce qui est déjà agréable dans la vie, d'être sympathique.
01:16:15 - Oui, et puis, de toute façon, j'irai au bout de cette...
01:16:19 - Madame Oudéa Castérat, elle est sûrement très sympathique,
01:16:21 mais bon, je sens qu'elle fait un peu de politique, de temps en temps.
01:16:23 Je peux dire ça comme ça.
01:16:24 - Un petit peu.
01:16:25 - De temps en temps.
01:16:26 - Ça peut lui arriver.
01:16:28 - Jamais.
01:16:29 - Jamais.
01:16:30 - Mais les inspecteurs du travail ont refusé de me recevoir.
01:16:32 Madame Castérat a refusé de me recevoir.
01:16:34 J'ai été reçu par le comité d'éthique après avoir rendu le rapport à la ministre,
01:16:37 et les inspecteurs généraux des finances m'ont reçu après avoir remis le rapport au PNF.
01:16:41 - Ce que j'aime chez Madame Oudéa Castérat, tout à l'heure, on a dit du bien sur le fait,
01:16:44 ce que j'aime, c'est que quand elle parle, c'est sa sincérité.
01:16:47 C'est ça que j'aime.
01:16:49 On sent que c'est sa franchise et sa sincérité.
01:16:52 Bon, l'important, c'est...
01:16:55 Alors, il y a les Jeux olympiques, donc on va être quand même positif
01:16:58 avec ces Jeux olympiques qui arrivent, même si...
01:17:01 Alors, Paris, ça y est, on commence à fermer les ponts.
01:17:03 - Déjà ?
01:17:04 - Donc, je vous assure...
01:17:06 - Il y a deux heures pour entrer.
01:17:07 - Tiens, je vais faire un coup de gueule.
01:17:09 On est le 19 mai.
01:17:11 - Oui.
01:17:12 - Bon, c'est quand le début des Jeux olympiques ?
01:17:13 - C'est le 26 juillet.
01:17:14 Il faut fermer les ponts de Paris le 19 mai.
01:17:16 - C'est incroyable.
01:17:17 - Mais enfin, on est chez nous.
01:17:18 - On ne pouvait pas accéder à la rue droite.
01:17:19 - Je veux dire, on est...
01:17:20 Mais on ne peut pas.
01:17:21 - Il y a un motard qui est passé à côté de moi.
01:17:22 - Mais il est invalide aussi.
01:17:23 - J'avais la fenêtre ouverte.
01:17:24 Il m'a crié en me disant "Pascal Praud a raison".
01:17:27 - Ah bon ?
01:17:28 - Oui, il y a pas de raison.
01:17:29 - Non, mais ce que je veux dire sur cet État, et c'est ça qui m'agace...
01:17:33 - Mais vous avez raison, c'est vrai.
01:17:34 - Cet État, il est capable de t'interdire de prendre un café debout pendant le Covid.
01:17:39 Il ne sait pas régler ce qui se passe à 20 000 km d'ici parce qu'il est incapable d'anticiper.
01:17:44 Mais il ferme les ponts le 12 mai alors que la Coupe du Monde est dans trois mois.
01:17:48 - C'est le sens des priorités.
01:17:49 - C'est même pas la Coupe du Monde, c'est les Jeux olympiques.
01:17:50 - Non, je suis d'accord.
01:17:51 - Mais il y en a...
01:17:52 - Mais c'est dans 14 ans.
01:17:53 - Alors ça, c'est qui à Paris ?
01:17:54 C'est la mairie de Paris, ça ?
01:17:55 - Mairie et préfecture, normalement.
01:17:57 - Et le préfet, il dit rien.
01:17:58 Il ferme les ponts.
01:17:59 On ne peut pas passer.
01:18:00 Alors évidemment, on parle pour nous.
01:18:04 Les gens qui sont devant le poste, ils se marrent.
01:18:06 - Oui, parce que...
01:18:07 - Ils se marrent, ils disent qu'ils restent à Paris.
01:18:08 - Les Champs-Élysées étaient fermées.
01:18:09 Les Champs-Élysées étaient fermées.
01:18:10 - Non, mais c'est vraiment invraisemblable.
01:18:13 - Tout le secteur de la concorde, c'est...
01:18:14 - Moi, je comprends que tout soit bouclé.
01:18:18 C'est le 26 juillet, je crois.
01:18:19 - Le 26 juillet.
01:18:20 - Je comprends que du 10 juillet, si vous voulez, du 15 juillet, tout soit bouclé.
01:18:24 Je veux bien une fois tous les 100 ans, mais pas le 15 mai.
01:18:28 - J'ai appris qu'il y avait 7500 chantiers de travaux qui étaient en cours
01:18:32 et qu'il y a 8000 rues à Paris.
01:18:34 - Mais non, mais...
01:18:35 - Bon, bon.
01:18:36 - C'est une ville en travaux, chantiers permanents.
01:18:38 - Ah, mais ça ne s'arrête jamais.
01:18:39 - Ça ne s'arrête jamais.
01:18:40 - Et vous avez vu que M. Grégoire, il ne vient plus le 8 mai avec Mme...
01:18:43 Ils sont fâchés.
01:18:44 - Il voudrait être candidat et Mme Hidalgo n'a pas envie de lâcher la ferme.
01:18:47 - Il ne vient plus.
01:18:48 Je crois qu'ils sont fâchés.
01:18:49 De toute façon, ça se finit toujours mal.
01:18:50 Les associations, ça se finit toujours mal.
01:18:52 Bon, Somaya, c'est à vous.
01:18:57 - Plus de réactions après le décès du président iranien.
01:19:01 Le Hamas salue, je cite, un soutien à la résistance palestinienne.
01:19:04 Le Hezbollah a hommage aux protecteurs des mouvements de résistance
01:19:08 quand la Russie déclare avoir perdu un véritable ami.
01:19:11 5 jours de deuil viennent d'être d'ailleurs décrétés dans le pays.
01:19:16 Que se passe-t-il en République démocratique du Congo ?
01:19:19 La confusion règne après l'annonce des autorités qui affirment avoir déjoué,
01:19:23 je cite, une tentative de coup d'État à Kinshasa.
01:19:26 Un commando aurait attaqué un des palais présidentiels
01:19:29 et la résidence du ministre de l'Économie.
01:19:32 Et puis, il sera fixé sur son sort aujourd'hui.
01:19:35 Julian Assange extradé vers les États-Unis,
01:19:37 où ultime sursis, une cour britannique étudie son dossier.
01:19:41 Je vous rappelle que le fondateur de Wikileaks
01:19:43 est poursuivi par les États-Unis
01:19:45 pour avoir fait fûter une quantité massive de documents en 2010.
01:19:49 - Merci, Somaya.
01:19:51 Il y a 50 ans, jour pour jour,
01:19:53 en plus c'était un lundi, le 20 mai,
01:19:56 et le dimanche soir, la veille, Valéry Giscard d'Estaing,
01:19:59 les plus grands présidents de la 5ème République, comme chacun sait,
01:20:03 était élu président de la République.
01:20:05 Nous étions jeunes, c'était en 1974.
01:20:08 Je voulais vous proposer quelques images de partis de campagne,
01:20:11 mais nous n'avons pas le droit de les passer,
01:20:13 parce que visiblement c'est le documentaire de Raymond Depardon
01:20:16 qui est passé hier soir, que vous avez peut-être vu.
01:20:19 - Très beau film. - C'est exceptionnel.
01:20:21 C'est une France qui n'existe plus, et c'est des gens qui n'existent plus.
01:20:24 C'est-à-dire que Giscard, il est tout seul.
01:20:26 Il apprend les résultats tout seul, il ne scille pas.
01:20:30 Aujourd'hui, quand tu gagnes l'élection présidentielle,
01:20:33 tu gagnes la Coupe du monde.
01:20:35 Il y a 50 personnes autour de toi, c'est pas du tout les mêmes atmosphères.
01:20:38 Lui est tout seul, il a son petit radio qui nettoie un moment,
01:20:43 comme ça, il est comme ça.
01:20:45 Le ministre des Finances était au Louvre, encore.
01:20:48 On le voit tout seul, puis il appelle Michel Peniatowski.
01:20:51 "Qu'est-ce que ce sont ces gens qui sont en train de parler ?"
01:20:53 "Ce sont ceux qui sont en train de parler."
01:20:55 "Ce sont ceux qui sont en train de parler."
01:20:57 Et puis il raccroche.
01:20:58 "Ils sont en train de parler à 8h45, ils ont appris les résultats."
01:21:00 Et puis il raccroche.
01:21:01 Mais regardez ça, c'est un des plus grands documentaires politiques du temps.
01:21:05 Mais on n'a pas la musique du chant du départ, Benjamin Cuneo ?
01:21:08 Ah, écoutons la musique du chant du départ,
01:21:10 parce que c'était l'hymne de Giscard.
01:21:12 Écoutons, pour lui rendre hommage.
01:21:15 Pour clôturer ensemble
01:21:19 cette première partie de la campagne présidentielle,
01:21:22 je vous l'ai dit, nous allons chanter le chant du départ.
01:21:27 Car le chant du départ, c'est un chant révolutionnaire français
01:21:31 qui exalte à la fois deux choses
01:21:35 que nous devrons voir triompher ensemble,
01:21:39 qui sont la victoire et la liberté.
01:21:44 En chantant, nous ouvrons la barrière
01:21:50 La liberté et de nos vagues
01:21:55 Cuneo, on lui dit
01:21:59 La trompe est un guerrière
01:22:03 À ce moment, il meurt le combat
01:22:07 On les est amis de la France
01:22:11 On ne peut avoir que la nostalgie de cette France qui était apaisée,
01:22:14 et puis les réformes sociétales.
01:22:16 - Les français avaient fait le bon choix.
01:22:20 - Alors ça c'était en 78, c'était...
01:22:22 Non, c'est après.
01:22:24 C'est en 78, quand les élections législatives sont annoncées perdantes.
01:22:28 Giscard fait le fameux discours de Verdin sur le doux.
01:22:31 Et il avait prévu d'ailleurs de se retirer à Rambouillet,
01:22:34 si la gauche gagnait.
01:22:36 - Acceptons la cohabitation.
01:22:37 - Exactement, et il avait dit "bon choix, les français feront le bon choix".
01:22:40 Et après, les imitateurs disaient "bon choix madame, bon choix mademoiselle, bon choix monsieur".
01:22:45 Mais c'est vrai que les réformes sociétales de Giscard sont absolument formidables, prodigieuses.
01:22:50 - Il y avait le Collège unique quand même.
01:22:52 - Le Collège unique est une petite erreur, je vous l'accorde.
01:22:55 Le collège de la réforme Habit n'a pas été...
01:22:58 Bon, mais ça pouvait être à l'époque.
01:22:59 Mais c'était incroyablement moderne.
01:23:01 Et puis quand vous voyez cette France, le document de pardon est sidérant.
01:23:05 - Le vote a 18 ans.
01:23:06 - Il est tout seul dans sa voiture.
01:23:07 Il prend sa voiture le soir.
01:23:09 Il a sa 500K, il peut même pas sortir.
01:23:11 Il est obligé de sortir.
01:23:12 C'est verrouillé, il est obligé de sortir par la droite.
01:23:15 Il prend sa voiture tout seul.
01:23:17 "Allez, rue de la bienfaisance, allez."
01:23:21 Puis il y va tout seul.
01:23:23 Il n'y a pas de motard, il n'y a personne.
01:23:25 - Moi je retiendrai la chaise...
01:23:26 - Il conduit sa voiture.
01:23:27 - La chaise vide, ça, ça a été extraordinaire.
01:23:29 - Ça, c'est 80.
01:23:30 - Quand il quitte et on voit encore l'écran, la caméra est sur le fauteuil vide.
01:23:34 - Bien sûr.
01:23:35 - C'est-à-dire, après moi, qui va-t-il ?
01:23:37 - Et quand il sort de l'Elysée...
01:23:43 - Le début des problèmes.
01:23:44 - Quand il sort de l'Elysée, il conduit lui-même sa voiture.
01:23:47 Il va à la DS.
01:23:48 - A pied.
01:23:49 - A pied.
01:23:50 - Il sort à pied.
01:23:51 - C'est formidable.
01:23:52 - Et moi aussi, on va dire au revoir et puis je vais partir pareil.
01:23:55 Voilà.
01:23:56 - Je souhaite que la Providence...
01:23:58 - Ça, j'adore.
01:23:59 Je souhaite que la Providence règne sur la France,
01:24:03 mais protège la France, etc.
01:24:04 - Bon, M. Haché, dans l'ombre de la Coupe...
01:24:07 - Merci.
01:24:08 - On vous a parlé beaucoup en médias ?
01:24:10 - Non, je pense qu'il y a quelques médias qui ont des susceptibilités à présenter l'olive.
01:24:17 - Mais parce que le problème, c'est d'aller contre parfois d'autres médias.
01:24:21 C'est ça qui est compliqué, mais nous, ça ne nous fait pas peur.
01:24:25 - Merci.
01:24:26 - Non, non, mais je les connais, vous savez.
01:24:28 Dans l'ombre de la Coupe, l'ancien directeur général de France 2023 sort du silence.
01:24:33 C'est aux éditions en exergue.
01:24:35 Merci.
01:24:36 Il est 10h36, joyeux lundi de Pentecôte à tous.
01:24:41 Amitié à ceux qui ont été au pèlerinage de Chartres.
01:24:44 On a vu des images tout le week-end sur CNews et c'était vraiment formidable.
01:24:48 Je ne peux pas dire autre chose.
01:24:50 Merci à Virginie Leblond-Taillep qui était à la réalisation, à Mathieu Cass qui était à la vision.
01:24:54 Merci à Éric Boémard qui était au son, Benjamin Cuneo était avec nous, Félix Pérolaz également.
01:24:59 Toutes ces émissions sont à retrouver sur cnews.fr et nous, nous serons là demain, ce soir.
01:25:05 Nous serons là ce soir parce que nous travaillons.
01:25:07 Jean-Marc Morandini dans une seconde.
01:25:09 *Bruit de porte qui s'ouvre*