Chaque jour, Céline Géraud et ses invités font un point complet sur l'actualité.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3
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00:00Il est 13h18, vous écoutez Céline Giraud sur Europe 1 et réagissez à l'actualité au 01.80.29.21
00:08avec nos deux chroniqueurs du jour, Céline l'avocat essayiste Gilles-William Golmadel et l'écrivain et philosophe Nathan Dever.
00:15Bonjour William, bonjour Nathan, bienvenue à bord, ravi de vous retrouver pour redécrypter comme chaque jour l'actualité.
00:21Est-ce que vous connaissez cette chanson ?
00:23Depuis hier effectivement vous entendez sans doute cette musique tourner, pourquoi ?
00:30Et bien parce que c'est le titre de la chanteuse d'Eden Golan, la candidate israélienne qui s'est qualifiée hier pour la finale de l'Eurovision.
00:37Elle dit je suis encore brisée par cet ouragan dans cette chanson.
00:41Alors les paroles initiales évoquaient le massacre du 7 octobre, il a fallu les modifier pour dépolitiser le texte et participer à l'Eurovision.
00:50Alors pas de quoi éviter quand même la vindicte anti-israélienne, 12 000 manifestants ont réclamé son exclusion au même titre que la Russie.
00:59Alors je vous rappelle aussi pour nos auditeurs que depuis février les organisateurs de l'Eurovision écartaient définitivement l'idée d'exclure Israël.
01:07Pourquoi ? Parce qu'ils rappellent que ce télécroché est apolitique, un principe fondateur revendiqué par le concours dans son règlement.
01:14Ils considèrent donc que la candidate israélienne respecte le règlement.
01:19Ce qui s'est passé hier soir en effet est très grave.
01:24Quand on voit une artiste se faire huer parce qu'elle fait une oeuvre d'art, quelle que soit l'oeuvre d'art, que ce soit un livre, une chanson, un film.
01:35Quand on voit en plus ces images qui étaient terribles avec toute une salle qui la huait, une jeune femme issue de la société civile qui chante une chanson
01:43qui en effet n'a aucun message politique sinon de rendre hommage à des civils qui se sont fait massacrer dans un attentat.
01:49C'est une image terrible et encore une fois quand une société se met à huer des oeuvres d'art, ça finit toujours extrêmement mal quel que soit le contexte.
02:00Et puis une autre chose, c'est que soutenir la cause palestinienne, ça a toute sa légitimité, c'est important, c'est bien.
02:06Mais que le faire ainsi, ce n'est pas soutenir la cause palestinienne.
02:09Est-ce que ce n'est pas plutôt des manifestations anti-Israël plutôt que pro-palestinienne parce qu'on est plutôt là-dedans ?
02:13Vous avez tout à fait raison.
02:15La comparaison avec la Russie ne tient pas sur un plan, c'est qu'Israël est une démocratie.
02:19Où vous avez une presse libre, où vous avez des contre-pouvoirs qui sont très actifs dans les universités, partout.
02:24Chez les artistes notamment.
02:26Et que donc la population civile israélienne exprime notamment très souvent un message de contestation vis-à-vis même de son gouvernement, de ses choix politiques, de ses choix militaires, etc.
02:36Autrement dit, si des gens veulent défendre la cause palestinienne et ils ont parfaitement le droit et raison de le faire,
02:41ils ne peuvent le faire que dans une logique de paix avec la société civile israélienne, surtout quand celle-ci réclame la paix.
02:49J'aimerais juste dire une dernière chose, c'est que cette chanson qui en plus est une très belle chanson, rend hommage implicitement.
02:53Elle a fini deuxième lors des qualifications en quelque sorte.
02:55Oui, oui, tout à fait. Et rend hommage aux victimes du festival Nova, qui était un festival de paix.
03:00Les gens du 7 octobre qui se sont fait massacrer dansaient pour célébrer la paix entre les peuples, entre les cultures, entre les civilisations, entre guillemets.
03:07Et donc si vous voulez, c'est impossible de prétendre vouloir apporter une vision de paix au Moyen-Orient si on eut une chanson pareille.
03:14Oui, Amko Nadel, sur cette polémique, je le rappelle, la Russie avait été exclue dès qu'elle a commencé effectivement à attaquer l'Ukraine, ça a été immédiat.
03:22Là, on n'est pas dans le cas figuré.
03:24Je ne sache pas que la Russie ait été victime d'un pogrom au début du conflit avec l'Ukraine, ça n'a aucun sens.
03:35La comparaison n'a aucun sens.
03:37Mais au-delà de ce qui vient d'être dit par Nathan, moi je le vis comme un symbole terrible.
03:44C'est-à-dire ?
03:45C'est pratiquement métaphysique.
03:49C'est le plaisir jouissif quasi pornographique d'exclure l'état juif.
03:57Le judéo-centrisme est devenu mondial.
04:01Les mots sont forts que vous utilisez.
04:03Ils sont forts, mais à la hauteur ou au poids de ce que subit l'état juif lorsqu'on veut justement, dans le cas d'une manifestation de ce genre, l'éliminer, bien entendu, et lui seul.
04:18Je vous signale que chaque jour que Dieu ou Diable fait, il y a des choses terribles qui se passent.
04:23Par exemple, il y avait un article dans Le Monde qui n'intéresse d'ailleurs personne parce qu'on parlait d'un risque de génocide au Soudan avec des massacres terribles dont personne ne parle.
04:35Dans le public du Congo également.
04:37Vous avez raison, pour le Congo.
04:39Donc ce que je veux dire, le plaisir est dans l'interdit justement qu'on lève.
04:45Et puis d'autre part, ça ne s'est pas passé à Malmö pour rien.
04:49Malmö, c'est l'une des capitales de l'islamisme.
04:55C'est à cause de Malmö que le peuple suédois a tourné le dos délibérément, y compris la gauche suédoise, à l'immigration.
05:07Bien avant le 7 octobre, les juifs étaient interdits de citer à Malmö sauf à être suicidaires.
05:18Donc il ne faut pas s'étonner du nombre d'anti-israéliens à Malmö.
05:24Malmö est une ville démographiquement anti-israélienne.
05:28Donc si vous voulez, voilà pourquoi.
05:30Mais les mots que j'emploie sont forts parce qu'il ne faut pas s'y tromper.
05:35Malmö, c'est la France insoumise.
05:37Malmö, c'est le plaisir jouissif d'éliminer.
05:42Et donc la victoire, le fait qu'Israël soit qualifié pour la finale, c'est un camouflet, c'est un soufflet merveilleux à la tête de ces gens-là.
05:57On va continuer à en parler, mais on va prendre Isabelle qui nous écoute à Angers qui veut réagir.
06:02Bonjour Isabelle !
06:03Oui, bonjour à vous tous.
06:05Merci d'être avec nous. Vous souhaitiez réagir sur cette polémique qui ne cesse d'enfler ?
06:09Oui, oui. Avant, je voudrais dire un petit bonjour à M. Gilles-William Goldmanen.
06:14C'est un monsieur que j'admire énormément.
06:18Je lui dirais par rapport à un marque-page que la démocratie est un équilibre subtil qui peut se casser la figure à n'importe quel moment.
06:26Mais c'est une private joke là !
06:28Oui merci, parce qu'il se trouve que j'aime les marque-pages, les stylets.
06:32Ah, les marque-pages !
06:34Bonjour à vous.
06:36Bonjour M. Goldmanen. Ne jamais oublier la mémoire du passé, comme je dis toujours, pour vivre dans le réel.
06:43Actuellement, je trouve que ce qui se passe, c'est du lynchage.
06:47Ça n'a pas lieu d'être.
06:48Oui.
06:49Cette personne a toute sa légitimité.
06:51Et alors, j'en ai marre qu'il y ait du conflit, du politique partout.
06:56Moi, ce que je suis contre, c'est quand on parle, qu'on ait des propos en littérature, ou ce que vous voulez, en chanson,
07:05sur la haine de certaines institutions, de tuer du flic, de tuer les femmes.
07:13Non, mais ils entendent les féministes.
07:15Oui.
07:16Parce qu'ils représentent aussi une femme.
07:17Oui.
07:18On les entend pas.
07:19On a vu Greta Thunberg, voilà, en grande...
07:21On entend pas.
07:22C'est insupportable.
07:24Elle a toute sa légitimité d'être là.
07:27Elle chante une chanson pour la paix, point barre.
07:30Et je pense qu'actuellement, on est en train de faire une usine à crétins.
07:33Et c'est une usine qui fonctionne à plein régime.
07:35Voilà.
07:36Mais c'est terrible.
07:38Merci Isabelle.
07:39Merci.
07:40Merci Isabelle.
07:41On a compris que vous étiez effectivement choquée par le fait que ça devienne effectivement une scène politique.
07:46Un mot peut-être Nathan sur Mathilde Panot et le communiqué de LFI qui a été produit il y a quelques semaines,
07:52avant même ce concours, pour dénoncer la participation de cette candidate israélienne.
07:56Mathilde Panot est la démonstration par A plus B de ce qu'on disait.
08:01A savoir qu'il y a un journaliste qui lui a demandé, Steve Jourdain,
08:05qui lui a demandé si la Palestine était située à l'est ou à l'ouest du Jourdain.
08:09Elle n'était pas capable de répondre.
08:11Alors encore une fois, je reviens à ce que je disais.
08:13Défendre la cause palestinienne, c'est très bien.
08:15Ne pas savoir situer la Palestine sur une carte, ça devient problématique.
08:18Et ça signifie donc que la Palestine est instrumentalisée pour des choses qui...
08:22Enfin, si vous voulez, que ce qui est défendu, ce n'est absolument pas le sort des palestiniens,
08:26c'est quelque chose qui a à voir avec des névroses, avec des fantasmes,
08:30qui relèvent presque de la politique intérieure et de projections morbides de l'une sur l'autre.
08:34J'aimerais juste rappeler une chose.
08:35L'été dernier, avant le 7 octobre, en juillet,
08:38il y avait eu les habitants de Gaza, des civils,
08:41qui ont fait des mouvements de révolte absolument héroïques contre le Hamas,
08:46qui se sont fait réprimer à balles réelles, tirés dessus, tués,
08:49dans plusieurs villes de Gaza, Gaza City, Hanyounès, Rafah,
08:52qui ont été emprisonnés.
08:54Et je ne dis pas ça pour faire de l'autocitation, pour me jeter des fleurs,
08:57mais la seule personne qui a consacré une chronique à cet événement,
08:59à la radio ou à la télévision, c'est moi.
09:01C'est-à-dire que les mêmes gens aujourd'hui
09:03qui prétendent défendre les palestiniens de cette manière-là,
09:07se moquaient parfaitement du sort des palestiniens
09:09et s'en moqueront demain s'ils sont victimes d'un autre peuple.
09:11Donc ce que je... Vraiment, c'est très important,
09:14c'est qu'à mon avis, il y a dans ces phénomènes-là,
09:17des gens qui sont de bonnes intentions, des jeunes,
09:19des gens un peu idéalistes, pour la paix, de gauche,
09:21qui viennent là, mais qui ne se rendent pas compte
09:24que ce qui se joue est un phénomène d'une toute autre mesure.
09:28En un mot ?
09:29Oui, un mot, je ne suis pas sûr.
09:35Les palestiniens qui tuent d'autres palestiniens, ça n'intéresse personne.
09:39Le Congo ou le Soudan, ça n'intéresse personne,
09:43parce que ce ne sont pas des blancs qui ont à la manœuvre.
09:46Sous le racisme des insoumis, il y a le racisme anti-blanc.
09:51On demande à Caron, à BFM,
09:53ne serait-ce que pour la libération des otages,
09:57il n'est même pas capable de le dire.
10:00Pour vous dire à quel point, encore une fois, il y a l'électoralisme,
10:04mais il y a un véritable racisme anti-occidental.
10:06Oui, M. Gondeladel, N. Devers, on reste ensemble, évidemment,
10:09et Pierre De Villeneuve reviendra sur cette polémique ce soir,
10:12dès 19h dans Europe 1 Soir Nouvelle Formule.
10:14Soyez là, chers auditeurs d'Europe 1,
10:16et nous, dans quelques instants, on va continuer à dérouler l'actualité,
10:19notamment cette attaque dans un commissariat du XIIIe arrondissement.
10:23Renaud Muselier qui critique le choix de Jules pour la flamme à contre-courant,
10:27et puis le ticket de bus hors de prix.
10:29Est-ce qu'on nous prend pour des pigeons pendant les Jeux ?
10:31A tout de suite sur Europe 1.
10:320 à 80 20 39 21 pour réagir avec Céline Giraud de 13h à 14h sur Europe 1.