• il y a 6 mois
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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ ! 

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00:00 C'était un bébé très remuant.
00:02 Au jardin d'enfant, elle était toujours perchée sur le plus haut des toboggans.
00:06 J'ai mis 3-4 ans à arriver au niveau, à faire partie de l'équipe de France.
00:14 J'ai fait 15 combats pour 15 victoires.
00:26 Quand The Beast rentre dans la cage, c'est vraiment une autre personne.
00:33 A ceux qui disent que les femmes n'ont pas leur place dans l'Octobon,
00:43 je les invite à regarder mon combat.
00:45 Ça fait plaisir de voir les murs en place.
00:55 Donnez-moi la ceinture, j'ai battu tout le monde, toute la catégorie.
00:58 Il n'y a plus personne, la ceinture est à moi.
01:00 Déjà d'être arrivé là où je suis, c'est déjà une partie de rêve qui est réalisée.
01:04 Maintenant, il faut aller au bout.
01:06 Bienvenue.
01:12 Salut.
01:13 Bienvenue dans le Ligue.
01:14 Ça va bien ?
01:15 Ça va très bien, merci.
01:16 Bonsoir Manon Fiorau, vous êtes le nouveau visage du MMA français,
01:19 la première française à avoir remporté un combat UFC,
01:22 qui est la plus prestigieuse ligue de MMA.
01:25 Vous serez peut-être la première française championne du monde de MMA.
01:29 Votre surnom c'est The Beast, la bête.
01:31 Quelle est la différence entre The Beast et Manon ?
01:35 The Beast et Manon, c'est vraiment deux personnes différentes.
01:39 Dans la vie de tous les jours, Manon n'est plus trop réservée.
01:42 C'est cool, relax.
01:46 Et The Beast, c'est tout l'inverse.
01:49 Elle veut tout faire pour gagner.
01:51 Quitte à aller plus centré sur elle-même, je dirais, plus égoïste un peu,
01:55 et plus championne.
01:57 Là, je suis face à Manon.
01:58 On regarde des images de The Beast.
02:01 Elle est de Paris, en France.
02:03 Mettez vos mains ensemble pour Manon Fiorau.
02:09 Manon, The Beast Fiorau !
02:15 Manon, The Beast Fiorau !
02:21 Manon, The Beast Fiorau !
02:26 Manon, The Beast Fiorau !
02:31 Alors, qui est-ce qu'on vient de voir là ?
02:33 Là, c'est The Beast.
02:35 C'est Manon qui s'entraîne,
02:39 qui met toute sa vie dans l'entraînement
02:42 et tout ce qu'elle a dans le combat pour apporter la victoire à chaque fois.
02:45 Vous vous êtes lancée dans le MMA en 2015 en amateur.
02:48 Vous avez été championne du monde amateur MMA en 2017.
02:51 Devenue pro en 2018, 13 combats, 12 victoires.
02:54 Vous évoluez dans la catégorie des poids mouches de l'UFC.
02:57 Vous êtes gauchère, mais vous n'êtes pas que championne de MMA.
03:00 Dès que vous touchez un sport, c'est un succès.
03:02 Vous êtes aussi championne de France de snowboard,
03:05 trois fois championne de France de karaté,
03:07 deux fois championne de France de muay thai,
03:09 championne de France de kickboxing.
03:11 Qu'est-ce qui se passe dans votre tête quand vous vous lancez dans un sport ?
03:15 Déjà, j'ai toujours pratiqué beaucoup de sport depuis l'enfance.
03:18 Mon papa était un grand sportif aussi.
03:20 C'est lui aussi qui m'a appris cette mentalité-là de vouloir gagner à chaque fois.
03:27 J'aime ça, c'est venu aussi naturellement.
03:29 C'était dans mes gènes, je pense.
03:31 À chaque fois que je suis en sport, je veux voir jusqu'où je peux aller.
03:34 Vous avez 34 ans.
03:36 Votre rêve de petite-fille, c'était de devenir championne du monde.
03:39 Vous allez peut-être le réaliser.
03:41 Vous êtes née et vous avez grandi à Nice.
03:43 Vos parents étaient très sportifs.
03:45 Votre père était pompier, pratiquait la lutte.
03:47 Il a gagné des titres champion de France.
03:50 Vous dites que c'était votre héros.
03:52 Oui, c'est ça, c'est mon héros.
03:54 J'ai toujours pris exemple sur lui.
03:56 Pour moi, il était pompier professionnel.
04:00 J'admirais déjà ça en premier, le fait d'aider les gens, de donner sa vie pour eux.
04:04 Et puis ce côté sportif, il adorait aussi la compétition.
04:09 Peut-être même un peu moins que moi, mais il adorait le sport.
04:12 Il m'a toujours appris ça et on partageait ça ensemble.
04:15 Qu'est-ce qui vous a transmis de plus précieux que vous gardez aujourd'hui ?
04:18 Je pense que c'est le fait d'aider les autres et de tout faire pour réaliser ce qu'on veut.
04:25 Il y a une phrase qui vous a dit que vous n'oublierez jamais, qui vous accompagne même sur le ring ?
04:29 Je n'ai pas une phrase comme ça qui me vient en tête,
04:32 mais quand je pense à lui, je vois la victoire et je me dis qu'on va le faire.
04:38 C'est notre truc.
04:40 Vous gagnez pour lui.
04:41 Voilà, c'est ça.
04:42 Votre mère dit de vous que vous êtes l'enfant du mouvement.
04:44 Il faut qu'elle soit en mouvement tout le temps.
04:47 Oui, c'est ça.
04:49 Quand j'étais petite, c'est pour ça qu'on m'a inscrite dans le sport, je pense, à la base,
04:53 parce que j'aimais courir.
04:55 J'ai grandi à moitié à la campagne et à moitié à la ville.
04:58 Du coup, j'avais la chance de pouvoir faire plein de choses, du vélo, de la moto.
05:03 J'adorais bouger, faire du sport.
05:05 À 7 ans, vous démarrez le karaté, puisqu'il y a un club de karaté à côté de chez vous.
05:09 Vous vous souvenez de cette époque-là et de qui était cette petite fille ?
05:12 Oui, je me souviens très bien.
05:14 À l'époque, il y avait un grand champion de karaté de ma ville,
05:18 qui s'appelle Christophe Pina, qui était plusieurs fois champion du monde en karaté.
05:21 Ça a été mon premier exemple d'un grand champion.
05:24 J'avais la chance de bien connaître son frère, qui était pompier aussi.
05:30 Du coup, j'ai partagé pas mal de trucs.
05:32 J'allais le voir en compétition.
05:33 Je suis allée plusieurs fois aussi, quand on lui remettait les médailles à la ville.
05:37 Ça m'a plu.
05:39 J'ai dit, je veux être comme lui, je veux être une championne.
05:42 Ensuite, il y a eu plusieurs sports.
05:43 Il y a eu le snowboard, beaucoup de blessures.
05:45 Vous gardez encore des séquelles aujourd'hui.
05:47 Il y a eu le kickboxing et la muay thai.
05:50 Qu'est-ce qui donne l'envie à une petite fille d'aller se bagarrer ?
05:54 Je pense que mon père pratiquait la lutte, donc c'est déjà un peu un sport de combat.
05:59 Après, à l'école, j'avais pas mal de copains qui pratiquaient le karaté.
06:03 Du coup, je voulais aller avec eux aussi le soir, aller m'entraîner avec eux.
06:07 Je pense que ça aurait peut-être pu être un autre sport, mais c'était le karaté.
06:11 J'ai bien aimé ça, je ne sais pas pourquoi.
06:13 On vous a dit à l'époque que c'était un truc de mec ou pas ?
06:15 Ouais, un petit peu.
06:17 Après, j'étais déjà un garçon manqué, comme on dit.
06:19 J'aimais jouer au football, j'aimais faire de la moto, du vélo.
06:22 Ce que mes copains faisaient, je le faisais aussi, j'allais avec eux.
06:26 Elle vaut encore quelque chose, cette expression "garçon manqué"
06:28 quand on voit tous les sportifs qui excellent dans les sports de combat, dans le foot.
06:33 Ça veut dire encore quelque chose, aujourd'hui, "garçon manqué" ?
06:36 J'ai jamais aimé cette expression.
06:38 Je la ressors parce que je l'ai entendue.
06:40 Je crois que c'est une très belle expression.
06:43 Je pense qu'une femme, au jour d'aujourd'hui, peut faire tous les sports qu'elle veut.
06:49 Après, forcément, on reste des femmes, donc on a des qualités physiques différentes d'un homme.
06:54 Après, il ne faut pas se comparer, mais on peut faire autre chose.
06:57 On regarde un sujet sur le sport féminin et on revient juste après ça.
07:01 En 2024, le sport féminin devrait dépasser le cap symbolique du milliard d'euros de revenus,
07:05 de quoi réduire en partie le fossé monumental qui le sépare du sport masculin.
07:09 Il est arrivé de remporter une compétition avec la même figure que celui qui avait remporté chez les hommes.
07:15 Il avait gagné un voyage à Hawaï. J'ai gagné un T-shirt.
07:19 Car oui, même si le sport féminin est en pleine croissance, l'écart reste énorme.
07:23 Et on l'observe aussi dans la manière dont il est médiatisé.
07:25 Les footballeuses, encore une fois, de l'Olympique lyonnais,
07:28 ce n'est pas la première fois qu'elles remportent la Champions League,
07:30 mais par contre, elles ne font jamais la une de l'équipe.
07:32 On préfèrera toujours mettre un homme.
07:33 Peu importe le sport, on dira toujours "non, ça c'est mieux, c'est plus attrayant, etc."
07:36 Et à la télévision aussi, le sport féminin est rare sur nos écrans.
07:39 Pourtant, moins on diffuse de sport féminin, moins il est populaire.
07:42 Et moins il est populaire, moins il rapporte.
07:44 Et moins il rapporte, moins on le diffuse.
07:46 Bref, c'est le serpent qui se mord la queue.
07:48 Une plus forte médiatisation inciterait des partenaires privés à davantage s'impliquer.
07:53 Il y aurait plus de moyens, peut-être plus d'équipement,
07:55 une hausse du niveau général qui pourrait s'effectuer.
07:58 Un essor difficile du sport féminin qui ne se limite pourtant pas qu'à des questions financières.
08:02 Il est aussi le fruit d'un manque cruel de femmes dans la gouvernance sportive
08:06 et de stéréotypes de genre persistants dans la société.
08:08 Alors même s'il y a du mieux...
08:10 Maintenant, j'attends aussi des politiques, des gouvernements,
08:13 enfin, du ministère et de fédération,
08:15 que les choses ne soient pas juste une question de communication,
08:18 qu'il se passe des choses vraiment concrètement.
08:19 Tout comme dans la société, même si on est sur le bon chemin,
08:22 il faut passer un peu la vitesse supérieure.
08:24 Est-ce qu'il faut passer la vitesse supérieure ?
08:26 Je pense que oui, surtout dans certains sports.
08:29 Encore après, moi, je trouve que j'ai de la chance dans le MMA
08:33 et surtout là où je combats à l'UFC, où les femmes sont assez mises en valeur.
08:37 Elles ont le même salaire à la base quand on rentre,
08:40 c'est pour tout le monde le même.
08:42 Et c'est plus en fonction de nos performances et de notre popularité
08:45 qu'on va monter l'échelle.
08:49 Le MMA n'a pas toujours été une discipline qui appréciait la présence des femmes.
08:52 On regarde.
08:54 Quand on va voir les femmes dans l'UFC ?
08:56 Jamais.
08:57 Jamais ?
08:58 Jamais.
08:59 Personne ne va regarder ça.
09:01 Personne ne veut regarder ça.
09:03 C'est juste ce que c'est.
09:05 Je ne sais pas quoi te dire, mec.
09:07 Pour les femmes, j'ai de très bons conseils.
09:10 Soyez des combattantes dans votre espace.
09:13 C'est Sean Strickland qui dit ça en plus.
09:18 Il a combattu, je crois, à la dernière UFC.
09:21 Le combat, il n'y avait rien de spectaculaire, rien de beau.
09:25 La plupart des gens ont été déçus de ce combat.
09:28 Donc franchement, comparé à certains combats de femmes,
09:31 c'est beaucoup mieux.
09:34 Les combats de femmes sont beaucoup mieux que certains combats d'hommes,
09:38 en tout cas à l'UFC.
09:39 Surtout, je vois Sean Strickland qui a dit ça, c'est pour ça qu'il m'a fait réagir.
09:42 Je ne suis même pas arrivée à regarder son combat.
09:44 Vous le défoncez, quoi.
09:47 Je ne l'aime pas.
09:48 Vous ne l'aimez pas ?
09:49 Non, pas spécialement. Après, c'est un bon combattant.
09:52 Il est arrivé jusque-là.
09:54 Mais en fait, je n'aime pas spécialement son style de combat.
09:58 Vous faites un sport qui est devenu hyper populaire dans le monde entier.
10:03 Les sommes sont folles, avec les chaînes de pay-per-view aux États-Unis
10:07 qui vendent les combats très, très, très cher.
10:09 Donc, il y a de plus en plus de pression.
10:11 On en a parlé avec une autre super star, mais française, Baki.
10:16 L'EMMA, c'est quand même un sport où, avant de rentrer dans la cage,
10:20 on est dans une situation qui est très difficile.
10:24 Parce que, du coup, on est face à un public.
10:26 On va devoir faire quelque chose qui est très incertain, un combat.
10:29 On ne sait pas ce qui va se passer.
10:30 Et je pense que certaines personnes, avec la pression,
10:33 le fait de devoir marcher vers la cage, avec les gens qui crient "tu es mort", etc.,
10:38 ça peut les mettre dans une situation où, au lieu de voir un adversaire en face de soi,
10:42 ils voient un adversaire et 20 000 personnes contre soi.
10:46 Moi, je pense que la meilleure chose, c'est de rester lucide.
10:48 Moi, c'est ce que j'arrive bien à faire.
10:50 Comment est-ce que vous, vous laissez gérer cette pression ?
10:52 Parce que là, ce n'est pas juste des combattants,
10:54 c'est des stars avec un public autour qui veut du sang.
10:58 Déjà, je travaille beaucoup là-dessus.
11:00 J'ai une préparatrice mentale qui m'aide là-dedans.
11:03 Après, j'ai quand même toujours eu... J'aime ce que je fais, en fait.
11:07 Déjà, je pense que... Voilà, j'aime tout ça.
11:09 C'est moi qui l'ai choisi.
11:10 Et ce public, ça m'aide.
11:13 Après, je sais qu'une fois que le combat commence,
11:15 j'arrive vraiment à oublier tout ça.
11:17 Je suis juste dans mon combat.
11:19 En fait, ce que je me dis souvent, c'est "maintenant, il n'y a plus qu'elle et moi".
11:22 Et j'arrive vraiment à le faire et c'est ce qui se passe en combat.
11:24 J'oublie tout ce qui se passe autour.
11:25 Il y a une grosse partie stratégique dans la MMA.
11:29 C'est vraiment comme une partie d'échec, en fait.
11:31 Oui, c'est ça. On analyse beaucoup l'adversaire.
11:33 Chaque adversaire a un style différent.
11:35 Donc, à partir de là, on met un game plan en place.
11:38 Et voilà, après, c'est celui qui aura le meilleur game plan
11:42 et qui gèrera le mieux aussi la pression et tout ce qui est à côté.
11:45 Il faut aussi encaisser les coups.
11:46 Après, c'est du MMA, donc on sait que tout peut se passer dans un combat.
11:49 C'est ça aussi qui est difficile et qui met un peu de pression
11:51 parce qu'on peut mener tout le combat et se faire toucher au dernier ronde, à la dernière seconde.
11:55 Parce que tous les coups sont permis.
11:56 Pas tous les coups sont permis.
11:57 Il y a beaucoup de règles en MMA.
11:59 Mais il y a un ensemble de coups.
12:03 Et surtout, il y a des petits gants.
12:06 Donc, ça tombe vite KO.
12:08 Ça serait quoi, votre style, si vous deviez le définir ?
12:11 Moi, je suis plutôt une strikeuse, vu que je viens du karaté.
12:15 C'est quoi une strikeuse ?
12:16 Tout ce qui est pieds-poing.
12:18 J'aime rester debout.
12:20 Si je peux garder le combat debout, je le fais.
12:23 Mais après, avec les années, je deviens une combattante plus complète.
12:29 J'aime aussi beaucoup la lutte, le sol aussi.
12:32 Au fur et à mesure de ma carrière, j'essaie d'évoluer et de devenir une combattante plus complète.
12:37 Le MMA vient toujours avec les réseaux sociaux, les oppositions entre les combattants et les combattantes.
12:43 J'aimerais qu'on écoute le roi du trash talk, Cédric Doumbé.
12:46 Quand je fais du trash talk, que j'ai redéfini par real talk,
12:51 c'est avant tout un exutoire pour moi.
12:54 C'est le moyen d'évacuer mon stress à moi.
12:58 Et je suis comédien dans l'âme.
13:00 C'est ma manière de m'exprimer.
13:02 C'est l'humour. J'aime l'humour. J'aime rire.
13:05 Aujourd'hui, le fait que ces situations arrivent,
13:08 et que les gens saisissent la seule occasion qu'ils ont...
13:11 Ils aimeraient que Cédric Doumbé perde.
13:14 Il y a des gens qui me disent "Franchement, je suis pour toi, je t'aime beaucoup,
13:17 mais j'aimerais bien que tu perdes pour que je puisse te vanner."
13:20 Vous approuvez ?
13:23 Cédric Doumbé, c'est vrai, c'est son truc.
13:26 Si c'est ton truc, j'approuve.
13:28 Si c'est toi, si t'es comme ça, et que t'as besoin de ça pour remporter ton combat,
13:32 ben oui, fais-le.
13:34 Et le trash-talk, vous ?
13:35 Moi, c'est pas mon truc.
13:36 Je vais pas me forcer à rentrer dans un personnage là où c'est pas moi.
13:40 Et moi, ça serait l'effet inverse.
13:42 Je me mettrais trop de pression.
13:43 Je me dirais "Ouais, j'ai parlé, j'ai fait ci, j'ai fait ça."
13:45 Et je pense que je combattrais moins bien.
13:48 Je sais que c'est pas pour moi et je le changerais pas.
13:51 Il y a des combattantes, des fois, qui vous ont trash-talké ou insulté avant un combat ?
13:54 C'est arrivé un petit peu en début de carrière,
13:56 quand je combattais en Afrique du Sud pour la ceinture de l'EFC.
13:59 Mais après, toujours pareil.
14:01 Je suis tellement concentrée sur mon combat.
14:03 Je me dis que je me suis tellement entraînée que ça m'atteint pas.
14:07 Et même à l'inverse, ça m'enlève un peu de stress,
14:10 parce que du coup, j'ai un peu ce côté "Je suis énervée quand même."
14:12 Et ça m'enlève un peu de pression.
14:14 Mais quand le combat commence, je sais par contre, je vais pas faire d'erreur.
14:17 Je vais gagner quoi qu'il arrive.
14:18 C'est quoi les critiques qui vous énervent le plus ?
14:21 Les terrains sur lesquels il faut jamais aller ?
14:23 Qui m'énerve le plus ? Quand on trash-talk ?
14:26 Je me permettrais pas de parler de la vraie vie.
14:29 Après, ça m'est jamais...
14:33 Je pense que ça serait si on parle mal de ma famille ou des gens proches, en fait.
14:37 J'aimerais qu'on écoute une pionnière du MMA féminin.
14:40 Elle s'appelle Tevisey et elle a parlé dans un documentaire sur Arte
14:43 des critiques que les femmes reçoivent sur le physique.
14:46 Moi, j'avais mes copines qui me disaient
14:49 "Tu devrais peut-être arrêter ce sport.
14:52 Regarde, t'as un corps d'homme maintenant.
14:55 Tu devrais pas faire ça, t'es trop musclée."
14:58 Moi, je leur répondais "Mais je fais ce sport parce que j'aime ce sport
15:02 et ce sport me forge un corps qui me permet d'être efficace dans ce sport.
15:07 Donc mon corps, il est comme il est, il est efficace et c'est tout ce qui m'intéresse."
15:12 C'est le rapport que vous avez à votre corps, c'est l'efficacité aussi ?
15:16 Oui, c'est sûr. Après, j'aime pas spécialement.
15:20 C'est vrai être costaud ou avoir des gros bras ou des grosses épaules,
15:24 mais c'est le sport que je pratique, ça me rend comme ça.
15:27 Donc je suis fière, je vais pas me cacher de ça.
15:31 On n'y peut rien, c'est de lier à notre sport.
15:34 Et quel rapport vous avez, vous, avec votre physique ?
15:38 Moi, forcément, surtout en tant que femme, on a toujours des complexes
15:42 et c'est vrai qu'on est beaucoup jugée en plus sur le physique,
15:45 beaucoup plus que des hommes.
15:46 On n'entend jamais quelqu'un critiquer un combattant de MMA sur son physique.
15:49 C'est très rare.
15:50 Un combattant de MMA, il peut arriver avec la tête éclatée dans tous les sens,
15:53 des oreilles comme ça, on va rien lui dire.
15:55 C'est ça, c'est ça. Et c'est vrai que pour une femme, c'est toujours plus compliqué.
15:58 Et c'est vrai que franchement, c'est pas facile au quotidien.
16:02 En plus, on va avoir des photos après le combat où, pour un mec,
16:07 il n'y a aucun souci d'avoir un oeuf vert noir, d'avoir la tête enflée.
16:10 Et c'est vrai que pour une femme, c'est un peu plus compliqué.
16:13 Donc j'essaye de pas trop être marquée après mes combats.
16:15 Il y a une pratique dans les sports de combat qu'on appelle le "cutting".
16:18 Où il faut faire très très attention à son hygiène de vie pour être au bon poids pour combattre.
16:23 Vous, comment ça se manifeste avant un combat ?
16:25 C'est quoi les préparations ? C'est quoi la diète ? C'est quoi l'entraînement ?
16:28 Ça représente combien de temps et combien d'efforts ?
16:30 Alors avant un combat, en moyenne, mon entraînement dure deux mois où c'est vraiment intensif.
16:34 Après moi, je m'entraîne toute l'année, mais on va dire qu'il y a deux mois où je suis vraiment focus sur le combat,
16:38 où la diète, elle commence aussi.
16:40 En fait, ça commence d'abord par un régime.
16:42 Et après, c'est vraiment les dernières semaines qui sont beaucoup plus compliquées.
16:47 C'est les deux ou trois semaines avant le combat, où là, vraiment, on commence à baisser l'apport calorique.
16:51 Et après, à la veille de la pesée, il y a ce qui est vraiment le "cutting",
16:54 là où on va perdre les derniers kilos, mais ça va être que de l'eau.
16:57 Et c'est la partie un peu la plus difficile avant le combat.
17:00 Là, en ce moment, ça va, vous mangez bien ?
17:01 Là, je suis très bien. Tant qu'il n'y a pas de combat, je fais comme je veux.
17:04 C'était quoi le dernier repas ?
17:06 Là, c'était ce matin le petit déj, le dernier repas.
17:10 Je n'ai pas encore eu le temps de manger aujourd'hui.
17:12 Bah alors, de quoi on a envie ?
17:14 Là, ce soir, par contre, je vais me faire plaisir. Je pense que ça sera pizza, ce soir.
17:17 Pizza ? Très bien. On choisit quelle pizza ? Une petite margherita ?
17:20 Ouais, une petite margherita ou... On verra.
17:24 On en reparlera au prochain "cutting", évidemment.
17:27 Je vais vous proposer un petit jeu. Ça s'appelle une interview à la carte.
17:30 Je vais vous donner des cartes. Vous en choisissez une et il y a une interview.
17:33 C'est parti. Choisissez.
17:35 Vous avez choisi l'amour.
17:43 Allez, donnez-moi la carte et je vous pose les questions qui vont avec.
17:47 À quand remontre votre dernier "je t'aime" ?
17:51 Ce matin.
17:53 À qui ?
17:54 À mon amoureux.
17:55 Qu'est-ce qui vous fait tomber amoureuse ?
17:57 Qu'est-ce qui me fait tomber amoureuse ? C'est une bonne question.
18:01 Bah, c'est... Il faut que je me sente à l'aise avec la personne,
18:06 que je la trouve bien, physiquement bien,
18:10 qu'elle soit plus grande que moi, plus costaud.
18:14 Et voilà, après, il n'y a pas vraiment de critères. C'est du feeling.
18:18 Qu'est-ce qui fait que vous ne pourrez jamais tomber amoureuse de quelqu'un ?
18:21 C'est quoi ce qu'on appelle les "red flags" ?
18:24 Je dirais quelqu'un de... C'est méchant, mais quelqu'un qui ne sait pas se battre.
18:30 Je déteste qu'un homme me dise "moi, je ne sais pas se battre. Est-ce que tu peux m'apprendre à partir de là ?"
18:35 Non, il y a déjà des mecs qui vous ont dit "défends-moi".
18:38 Oui, "est-ce que tu peux m'apprendre ?"
18:41 Ils sont nuls.
18:43 C'est quoi le pire date de votre vie ? Qu'est-ce qui s'est passé ? C'était quand ? C'était où ?
18:47 En fait, je n'ai pas eu beaucoup de dates dans ma vie. Franchement, je ne me souviens pas.
18:53 Quel est le pire défaut que vous êtes prête à accepter par amour ?
18:57 Quelqu'un qui est un peu bordélique ?
19:05 Ça va. De quelle star êtes-vous secrètement amoureuse ?
19:09 Cristiano Ronaldo.
19:13 Eh bien, ça tombe bien, il est juste là. Non, je plaisante.
19:17 Merci. Beaucoup de dernières questions. Quel a été le plus grand râteau que vous avez pris dans votre vie ?
19:22 Râteau ? Je ne sais pas le souvenir. Je ne sais pas que je me la pète, mais ça ne me vient pas.
19:29 Eh bien, vous avez de la chance. On a mené une petite enquête.
19:32 Le premier clic qu'on a cliqué sur vos réseaux, c'est le clic sûr.
19:36 On a cliqué sur vous, Manon Fiorau.
19:43 Salut, c'est Manon Fiorau.
19:44 Et sur vos réseaux, on entre dans votre univers, fait de bagarres.
19:48 Mais aussi de bagarres solos.
19:58 En cliquant sur vous, on a découvert votre passion pour les sports extrêmes.
20:01 Pour les animaux aussi.
20:02 Oui, vraiment tous les animaux.
20:04 Hello.
20:06 Ce n'est pas un chat.
20:07 Désormais, vous êtes l'une des figures du MMA féminin.
20:09 Alors, vous faites pas mal d'interviews et certains bégayent un peu face à vous.
20:13 Sa nation sera accrochée à sa chaise.
20:17 Vous répondez à des questions un peu cheloues pour une combattante de MMA.
20:21 Est-ce que tu mets une épice sur les frites de patates douces ?
20:23 Et vous répondez aussi à des questions en anglais grâce à votre traducteur.
20:26 Qu'est-ce que vous cherchez ?
20:28 Si jamais, ce n'est pas toi qui fait la ceinture, il y a une autre flyweight que tu as en vue ?
20:31 Erine Blanquet.
20:33 Erine Blanquet.
20:34 Traducteur qui est aussi votre coach et qui se fait un peu malmener.
20:37 Sur vos réseaux, on découvre aussi vos menus avec vos repas post-combat.
20:43 C'est simple.
20:44 Ce n'est plus une pizza, c'est un octogone avec de la sauce tomate dessus.
20:47 Oh, mamie.
20:48 Allez.
20:49 Tu ne manges pas tout.
20:50 Une combattante que l'on peut désormais retrouver dans les jeux vidéo de MMA.
20:55 Pour qui on peut investir ?
20:56 Salut à toi, jeune entrepreneur.
20:58 Vu l'état de vos adversaires, investir sur Manon, ça reste quand même l'une des choses les plus sûres ces derniers temps.
21:02 Moi, je parie sur vous.
21:04 C'est quoi le prochain combat que vous voulez gagner ?
21:07 La ceinture de l'UFC.
21:09 C'est quand ?
21:10 Là, il y a de plus en plus de chances que ce soit juste avant l'UFC Paris, le 14 septembre.
21:17 Donc là, on est sur une grosse annonce.
21:19 Ce n'est pas encore sûr, mais ça s'annonce bien en tout cas.
21:23 On pourrait peut-être dire qu'en 2024, vous seriez championne du monde ?
21:27 Oui, je pense.
21:28 Championne du monde ?
21:29 Championne du monde.
21:30 Vous revenez si vous êtes championne du monde ?
21:31 Oui, carrément.
21:32 Très bien. On est avec la future championne du monde.
21:34 Elle vient de le dire.
21:35 Merci à tous.
21:36 Au revoir.
21:36 Merci à tous !