• il y a 9 mois
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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ ! 

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Transcription
00:00 [Musique]
00:08 On le présente comme le futur phénomène du judo français.
00:10 Teddy Riner, un lycéen de 17 ans, mesure 2m04.
00:13 [Musique]
00:16 Je kiffe mettre des points.
00:18 [Musique]
00:20 Riner attend son heure, le public lance le décompte.
00:23 [Cris]
00:29 Il est désormais le plus grand judoka de tous les temps.
00:32 [Musique]
00:37 Là c'est Teddy, regardez, son heure de gloire encore une fois.
00:41 [Musique]
00:47 De durer c'est difficile, gagner une fois c'est bien, le faire longtemps c'est autre chose.
00:51 [Musique]
00:55 Je suis plus proche de la fin que du début ou de la moitié.
00:58 Tout ça demain, ça sera fini et je veux finir sur une victoire, pas sur une défaite.
01:03 [Musique]
01:09 Pour l'instant on est sur 2024 mais à 2028 j'ai pas dit non.
01:13 [Musique]
01:20 Qu'est-ce que je suis content.
01:21 C'est vrai ?
01:21 Voilà je suis content.
01:22 Ça va bien ?
01:23 Ça va Teddy ?
01:24 Ouais ça va, ça va.
01:25 [Musique]
01:27 Qu'est-ce que ça te fait d'entendre que tu es le plus grand judoka de l'histoire ?
01:31 Ouh bah c'est de la fierté, c'est de la fierté parce que je me souviens lorsque je suis rentré en 2004 à l'INSEP.
01:38 J'étais curieux, j'avais envie de réussir de grandes choses mais de là à devenir le plus médaillé de mon sport,
01:47 je me suis jamais fixé du doigt.
01:48 On a d'un côté des champions qui disent c'est moi le plus grand, c'est moi le plus fort, je suis le plus grand de l'histoire, je suis le GOAT.
01:54 Toi tu l'es et tu le dis pas.
01:56 Je pense pas que j'ai besoin de le dire, c'est une fierté intérieure.
01:59 C'est une fierté forcément pour tous ceux qui portent le même nom que moi parce que quand on est, on vient avec un nom,
02:05 on a des parents, des frères et soeurs, des cousins, je sais que je les rends fiers.
02:09 Et puis j'ai des messages que mes grands-parents me m'ont dit en face à face qui m'ont touché.
02:15 Donc voilà c'est une fierté.
02:17 Aujourd'hui tu as 34 ans, tu mesures toujours 2m3, tu es toujours dans la catégorie des plus de 100 kilos.
02:23 Ton club c'est le Paris Saint-Germain Judo, tes prises favorites c'est le Uchimata, le Osotogari, le Haraigoshi.
02:33 C'est bien ça ?
02:34 C'est ça, c'est mes spéciaux.
02:35 C'est tes spéciaux.
02:36 5 titres de champion d'Europe, 11 titres de champion du monde, 5 médailles olympiques,
02:41 une médaille d'or en équipe mixte à Tokyo en 2021, 2 médailles d'or à Londres en 2012 et à Rio de Janeiro en 2016.
02:48 Et là il va y avoir les JO de 2024.
02:52 Est-ce que tu es l'homme absolu qu'il faut abattre ?
02:55 Je pense dans la tête de beaucoup.
02:57 Maintenant moi je ne me focalise pas là-dessus.
02:59 Je sais que je dois progresser, continuer à bien me préparer pour cet événement qui me tient à cœur.
03:04 Et ça sera combat après combat.
03:07 La journée va être dure.
03:09 Je pense que même les dernières semaines vont être très dures parce qu'il va y avoir beaucoup de pression, ça c'est sûr.
03:15 Mais bon, on sait la gérer.
03:17 Ce que je n'aimerais pas c'est passer à côté de quelque chose.
03:20 Donc du coup je mets vraiment tout ce qu'il faut pour bien me préparer et pour être prêt pour le jour J.
03:26 Ce n'est pas l'esprit Coubertin du tout ?
03:28 Ah non, ça ne l'a jamais été.
03:30 Je vais me trouver un petit peu dur mais cette expression de l'essentiel c'est de participer, pas pour moi.
03:37 Pour moi c'est de tout donner pour gagner.
03:39 Participer ça ne m'intéresse pas.
03:41 Et si on donne tout pour gagner et qu'on ne gagne pas ?
03:43 Qu'on a par exemple l'argent ou le bronze ?
03:45 Tout dépend.
03:47 Ça dépend. Si tu as donné le meilleur de toi-même et que tu n'as aucun regret,
03:51 tu as fait tout ce qu'il fallait, tu as fait une bonne préparation,
03:53 tu as fait tout ce qui était en ton pouvoir pour aller au-delà de toi-même, alors OK.
03:59 Donc en fait la première victoire elle est contre soi.
04:01 Toujours, toujours. C'est facile de dire que je fais un sport de haut niveau.
04:06 Le plus dur c'est de tous les jours faire ce qu'il faut pour pouvoir rester en haut du sommet.
04:10 Et surtout, ne pas écouter les autres.
04:13 Quand je dis ne pas écouter les autres, c'est les copains qui vont me dire "Allez reviens, on va boire un verre".
04:16 "Ça a été le meilleur, ça va, t'as déjà gagné. Mais qu'est-ce que tu veux encore ?
04:21 Des tracteurs. Si tu les écoutes, ça y est, tu vas dans le mur.
04:26 Par contre si tu restes fort là-haut, si c'est ce que tu veux,
04:29 tu restes sur ce chemin qui t'a mené là où tu es aujourd'hui, ça peut qu'aller bien.
04:34 C'est quoi la clé ?
04:35 La clé ? La siduité.
04:38 Après, moi je suis un peu particulier, je ne lâche rien même dans un jeu simple de petits chevaux.
04:45 J'aime gagner dans tout.
04:47 Maintenant, la clé qui m'a mené là où je suis aujourd'hui, je pense que c'est déjà la détermination, le mental.
04:54 Et puis faire ce qu'il faut.
04:56 Je m'entoure d'un très bon staff, que ce soit préparation physique, que ce soit diététique, que ce soit spécialiste technique.
05:04 Préparation mentale aussi.
05:05 Aussi, j'ai un psychologue qui me suit depuis mes 14 ans.
05:08 Si aujourd'hui je suis bon dans tous ces levels, c'est que j'ai fait ce qu'il fallait et je me suis entouré des bonnes personnes.
05:14 La santé mentale, c'est un sujet qui commence à venir.
05:17 Enfin dans le sport, tu as été le premier à en parler.
05:20 Mais vraiment le premier.
05:21 Il faut le dire parce que c'est vraiment Teddy Riner qui a été le premier à parler du fait que c'était important d'être accompagné par un psychologue, d'aller parler.
05:33 De s'ouvrir.
05:34 Ça ne veut pas dire qu'on est fou si on a besoin d'aller voir un psy.
05:36 Même encore maintenant, même si j'en ai parlé, même si aujourd'hui ça se démocratise, ça a été compliqué puisque le mot psy, il est hard.
05:48 Il est très violent en France.
05:51 Parce que psy, tout de suite, on l'associe à fou.
05:55 On l'associe à problème.
05:56 On l'associe à la négativité.
05:59 Allez voir un psychologue.
06:00 Si le mot psychologue n'est pas assez bon, on devrait mettre thérapeute.
06:03 On devrait mettre un spécialiste mental.
06:05 On devrait mettre coach mental.
06:07 Même si les psychologues disent "non, non, nous nos études, les diplômes".
06:10 Mais c'est juste pour dire, adoucissons ce mot et on verra que les choses vont mieux.
06:15 Moi, quand je me suis entouré d'un spécialiste pour la préparation physique, je me suis entouré d'un spécialiste technique.
06:23 Qui fait le mental ?
06:24 Qui fait le cerveau ?
06:25 C'est un psychologue.
06:27 Et quand j'ai mis tout mon schéma, on va dire, d'oppression, être bien dans ses bottes, bien grandir, bien se préparer, être prêt pour le jour J.
06:37 Ce travail, je l'ai fait quand j'avais 14-15 ans.
06:41 Et depuis, à chaque fois, je mets les choses en place.
06:44 J'essaie de ne rien oublier.
06:46 Ça a été quoi les différentes étapes du travail avec le psy ?
06:48 J'imagine que 14-15 ans, c'est déjà sa différence par rapport aux autres.
06:52 Bien sûr.
06:53 Quand on rentre à l'INSEP, que je suis cadet et qu'on annonce à des seniors ou des gens qui sont plus âgés que moi que c'est moi le futur ou la relève,
07:03 c'est pas évident.
07:04 Parce que du coup, qu'est-ce qu'ils font les mecs ?
07:06 Ils me rentrent dedans, ils me donnent pas l'heure, ils me font pas cadeau.
07:11 C'est un sport de combat, il faut pas l'oublier.
07:13 Donc moi, courageux, je me relève.
07:16 J'essaie de ne rien montrer, mais c'est pas évident pour un gamin qui a à peine 14 ans de faire face à tout ça.
07:23 Je dis pas que j'ai pleuré dans mon lit, ça m'est pas arrivé.
07:28 Mais j'ai des camarades qui pleuraient.
07:30 Parce que le haut niveau, c'est dur très jeune.
07:33 On est loin des parents.
07:34 Et heureusement que moi, je sais pas comment j'en suis arrivé là.
07:39 En tout cas, j'ai eu la chance de croiser Myriam, ma psy, qui m'a aidé à mettre ces choses en place,
07:44 à bien grandir, à bien accepter le fait que j'ai un potentiel,
07:48 qu'en face, c'est des adultes, mais que tu vas y arriver.
07:52 Ça va se faire étape par étape, mais il faut pas se presser.
07:55 - Est-ce qu'il a fallu aussi gérer la première médaille d'or, psychologiquement ?
07:58 De se dire, tout d'un coup, on reçoit un amour mondial,
08:03 on sort de l'ombre, parce que le judo, c'était pas un sport exposé,
08:06 on arrive dans la lumière, on devient une icône des Français.
08:10 C'est-à-dire que Teddy Riner était entré dans les 10 visages des Français les plus connus du monde.
08:15 - Oui, c'est vrai.
08:16 Oui, on l'a travaillé, mais non, on l'a pas travaillé.
08:19 Parce que moi, j'ai toujours voulu rester naturel.
08:22 Quand je fais des interviews ou quand je vais sur un plateau,
08:25 j'ai pas besoin d'avoir les questions.
08:27 Ma mère m'a toujours dit, si on t'aime, on t'aimera comme tu es.
08:32 Pas parce que tu deviens quelqu'un, j'aime pas préparer.
08:35 Je veux être qui je suis, comme je suis, et puis voilà.
08:39 Et du coup, non, je prépare rien, et ça se vit.
08:42 Alors, oui, je comprends que pour certains,
08:45 il y en a qui vont prendre la grosse tête, il y en a où ça va décoller.
08:49 Mais je crois que quand on a reçu une bonne éducation
08:51 et qu'on a la tête bien faite, ça n'arrive pas.
08:53 C'est l'entourage qui vous fait décoller.
08:55 Moi, mon entourage, il est assez sain, parce que je suis personne pour juger.
09:00 Mais voilà, je crois que mes parents m'ont bien éduqué,
09:03 mes frères et sœurs font bien le travail.
09:05 Et ce qui me fait rire, c'est quand j'ai des amis d'enfance
09:08 ou des amis que j'ai pas vus depuis longtemps qui me disent,
09:10 "Putain, t'as pas changé."
09:12 Et je leur dis, "Mais pourquoi tu veux que je change ?"
09:14 -Pour quoi faire ?
09:15 -Je suis comme je suis, j'aime déconner, attention.
09:17 Moi, c'est positif attitude, rigoler,
09:20 et puis avec un minimum de sérieux, de temps en temps, quand il faut.
09:23 -Ouais, moi, j'ai jamais vécu un moment avec toi
09:25 où je me suis pas fait vanner, ou terminé.
09:27 -J'ai déjà vu, je me suis fait vanner à de certains bons moments,
09:29 notamment à Cannes.
09:31 Où j'ai pris très cher.
09:33 -Oui.
09:35 -Tu sais, je repense à ce travail avec la psy,
09:38 c'est que t'as été invaincu pendant dix ans.
09:42 Est-ce que la défaite, ça t'a libéré de quelque chose ?
09:45 -Libéré, oui et non.
09:49 Pourquoi ? Parce qu'en fait,
09:51 ça m'était pas arrivé de perdre à l'international.
09:53 Alors attention, c'est en tournoi,
09:56 après, ça a été aux Jeux olympiques,
09:58 mais je repars à chaque fois avec une médaille.
10:00 La première fois que ça arrive depuis longtemps,
10:02 ça fait bizarre.
10:03 Ça fait bizarre parce que...
10:05 On n'est pas habitués.
10:07 Je suis pas habitué moi-même, j'aime pas ça.
10:09 Du coup, c'est remettre au bloc,
10:11 comprendre pourquoi c'est arrivé,
10:13 et puis...
10:15 Après, il y a un décalage.
10:17 Le décalage, c'est pas que perdre ne me fait plus peur,
10:21 mais on comprend certaines choses.
10:24 Des choses où toute ma vie, je me suis mis
10:26 d'énormes pressions à me dire qu'il faut pas perdre.
10:28 -Tu comprends quoi, par exemple ?
10:29 -Pardon ? -Qu'est-ce que t'as compris ?
10:31 -Bah que les choses les plus importantes,
10:32 c'est ma femme, mes enfants, ma famille.
10:34 Et que tant que je fais les bonnes choses
10:37 et que je reste sur ce chemin
10:40 à bien préparer à faire les bons choix,
10:43 advienne ce que pourra.
10:44 Aujourd'hui, j'ai donné le meilleur de moi-même
10:47 tout au long de ma carrière.
10:49 Aujourd'hui, c'est du plaisir.
10:50 C'est la limite de la gourmandise.
10:52 Mais en même temps, comment ne pas aller
10:55 au bout de soi-même ?
10:56 Comment laisser passer des Jeux olympiques ?
10:59 Moi, j'ai envie de connaître les Jeux olympiques à la maison.
11:01 Tout athlète a envie de connaître les Jeux olympiques
11:03 chez soi, devant ses amis, sa famille,
11:06 tous les gens qui n'ont pas pu ou n'ont pas eu la chance
11:08 de pouvoir se déplacer tout au long de ma carrière.
11:10 C'est quelque chose de grandiose.
11:12 T'as un peuple qui est là, à domicile, pour te porter.
11:14 -Parce qu'on ne réalise pas.
11:15 Pour te voir avant, il fallait aller à Rio.
11:18 -Tocyo, Russie, Kazakhstan.
11:22 Ce genre, c'est des destinations assez loin.
11:24 -On y mange bien.
11:26 -A chaque fois, on mange bien.
11:28 Et puis, voilà, Paris, c'est Paris.
11:32 Ce qui m'a fait prendre conscience,
11:35 ce qui m'a fait le déclic d'aller et de continuer,
11:38 ça a été quand on était au pied de la Tour Eiffel
11:40 pour fêter les médailles de Tokyo.
11:42 Quand il y avait la Patrouille de France qui est passée,
11:44 cet engouement avec tout le peuple
11:46 qui s'était déplacé pour fêter les médailles avec nous,
11:48 je me suis dit, non, il faut.
11:51 Il faut. Et j'ai mis des choses en place
11:54 qui ont fait que même cette Olympiade allait passer super vite.
11:57 Et je me projette déjà pour la prochaine.
11:59 Tant que le plaisir est là, pourquoi je vais arrêter ?
12:02 -Il y a quelque chose aussi que j'admire beaucoup chez toi,
12:04 c'est que t'as toujours transcendé le politique.
12:06 Ils ont tous essayé de te récupérer.
12:09 Ils t'ont tous appelé, t'es dit par-ci, t'es dit par-là.
12:12 T'as toujours été au-dessus. T'as jamais...
12:15 -Parce que je suis sportif.
12:17 Parfois, on me dit que j'étais une star.
12:18 Je ne suis pas une star, je suis un sportif.
12:20 Alors oui, une autorité publique, oui, je suis devant la scène,
12:23 mais je reste sportif.
12:25 La politique, non.
12:26 Ça sera peut-être... Je ne me ferme jamais les portes.
12:29 Parce que faire un excellent ministre des Finances,
12:31 ça peut matcher.
12:33 Parce que toujours, on nous met "sportif", "ministre des Sports", non.
12:36 C'est pas parce qu'on est sportif qu'on n'a rien dans la tête
12:38 ou qu'on ne connaît que le sport.
12:40 -Je pense que tu ferais un très bon ministre de la vie.
12:42 -Why not ? Bien sûr.
12:44 Mais on n'est pas là.
12:46 Moi, je veux rester concentré pour l'instant dans mon sport,
12:49 m'amuser, progresser, me préparer,
12:52 et penser de temps en temps à mon après-carrière.
12:55 Parce que c'est important.
12:56 Il faut le savoir, on ne vit pas d'amour et d'eau fraîche.
12:59 On a besoin aussi de vivre,
13:00 on a besoin de se préparer à quand ce bouquin va se fermer.
13:05 Ce n'est pas évident.
13:06 -Mais l'après-carrière pour plein de grands sportifs, c'est aussi...
13:08 -Une petite mort, bien sûr.
13:10 C'est dur.
13:12 La question que j'adore poser,
13:14 c'est aux mecs qui commencent ou qui annoncent qu'ils vont arrêter,
13:17 leur demander
13:18 "Mais à quel moment tu as su que tu devais arrêter ?"
13:20 Il me dit "Tu sais."
13:21 Il n'y en a aucun qui me répond franchement et qui me dit
13:24 "Bah si, c'est ça."
13:25 À chaque fois, ils me disent "Tu sauras."
13:27 J'ai envie de leur dire "Les gars, je l'attends, moi.
13:29 Quand est-ce que je vais savoir ?"
13:30 -À quelle légende tu as demandé ça ?
13:31 -J'ai demandé à Titi,
13:32 j'ai demandé à des basketeurs,
13:35 j'ai demandé...
13:36 Je ne me souviens pas, mais à chaque fois, je demande.
13:39 Même Tony, je lui ai demandé.
13:41 Je demande à chaque fois, à tous ces gens,
13:43 "Comment tu sais ?"
13:45 -Et à quelle grande légende du sport tu aimerais demander ça ?
13:48 D'avoir la vraie réponse.
13:50 Jordan ?
13:52 -Ouais, ouais, ouais, ouais.
13:56 Ouais, Jordan.
13:57 J'aurais demandé à un mec comme Schumacher.
14:01 J'aurais demandé à Kobe.
14:04 Kobe, à l'époque.
14:06 Tiger Woods, mais bon, la plupart des légendes que j'aime,
14:12 ils sont encore en activité.
14:14 Donc c'est pas évident.
14:15 Tu vois, un mec comme Nadal,
14:16 j'aimerais savoir quand est-ce que tu vas sentir un Joko pareil.
14:20 Ouais.
14:22 -Il y a un trait commun chez tous les sportifs de ce niveau-là, ou pas ?
14:26 -Ouais.
14:27 On est tous mauvais perdants.
14:29 On est tous.
14:30 J'ai pu faire des parties de foot avec certains,
14:33 des parties de tennis.
14:34 -C'est exactement ce que ma répondue fait derrière.
14:37 -On est des mauvais...
14:38 En fait, on n'est pas des mauvais perdants,
14:40 on est des mauvais joueurs.
14:41 Et en fait, ce qui fait qu'on est des mauvais joueurs,
14:43 c'est qu'on n'accepte pas forcément la défaite.
14:45 Et quand tu joues à un jeu, il faut un gagnant et un perdant.
14:48 Et nous, on veut que gagner.
14:49 Donc à partir de là, on est des mauvais.
14:51 Et j'ai pu voir de mes yeux des parties
14:55 où c'est parti un peu en cacahuète,
14:57 mais pas méchamment,
14:58 mais là où tu vois le champion qui va chercher ce qu'il faut
15:02 pour aller chercher la victoire.
15:04 Et là, j'ai dit, ouais, on est tous dans le même moule.
15:08 -Est-ce que le MMA, ça pourrait être une suite pour toi ?
15:12 -Je ne sais pas.
15:13 Je ne me ferme pas encore une fois.
15:15 Moi, je suis un épicurien, vraiment.
15:18 Rien ne me fait peur,
15:20 et je n'ai pas peur de travailler,
15:23 pas peur de découvrir des nouvelles choses.
15:25 Il y a un truc qui me plairait, moi,
15:29 je ne sais pas si ce sera après Paris ou Los Angeles,
15:31 plus après Los Angeles,
15:32 puisque j'ai envie vraiment de continuer,
15:34 c'est d'aller faire une tournée de tous les arts martiaux.
15:36 Tester un petit peu, faire de l'immersion, pour voir.
15:41 Si il y a une formation ninja, je viens, c'est mon rêve.
15:43 -Ça doit être chaud, ça.
15:45 -Incroyable.
15:46 -Faut travailler la souplesse grave.
15:47 -Ninja, c'est incroyable.
15:48 Tu arrives...
15:49 -Ils sont assez complets.
15:50 -Tu vas sur les arbres...
15:51 -On prend avec, je ne sais pas, Jet Li ou Jackie Chan avec nous.
15:54 -Et Omar, direct.
15:55 -Parce qu'en plus, il aime bien, lui, aussi.
15:59 -On est des ninjas.
16:00 Il y a une star du MMA qui vient du judo, c'est Baki,
16:05 qui va affronter Cédric Doumbé, j'aimerais qu'on l'écoute.
16:08 Il y a un sport qui a changé votre vie, c'est le judo.
16:10 Qu'est-ce que c'est ?
16:11 Qu'est-ce que c'est, les valeurs du judo ?
16:13 -Le judo, c'est un sport qui a énormément de valeurs.
16:16 D'ailleurs, je pense que c'est aussi une des raisons
16:18 pour lesquelles il est autant apprécié en France.
16:20 Inscrire son fils au judo, je trouve que c'est quelque chose de bien,
16:23 parce que déjà, ça va lui apprendre à maîtriser son corps,
16:26 en apprenant à chuter.
16:28 Aussi, on va apprendre les confrontations,
16:30 les premières confrontations.
16:32 Et surtout, il y a tout ce truc de hiérarchie, de grade,
16:35 de respect à avoir envers les plus anciens, et tout ça.
16:38 C'est vraiment un beau sport.
16:40 -Qu'est-ce que ça t'a appris, le judo, en termes de valeurs ?
16:43 -Moi, la plus belle des valeurs que j'ai apprises...
16:46 Deux valeurs.
16:47 La première, ça a été, quand on arrive dans un groupe,
16:50 quel qu'il soit, apprendre à vivre en communauté.
16:53 Ça, ça a été quelque chose qui m'a marqué jusqu'à maintenant,
16:56 puisqu'aujourd'hui, voilà, tu dois apprendre...
17:00 Déjà, on apprend de chacun, mais surtout,
17:02 tu dois savoir tes limites,
17:04 respecter l'espace de ton camarade de chambre,
17:07 de là où tu évolues.
17:10 C'est super important.
17:11 Après, il y a une autre chose, et je crois que ça,
17:13 c'est tous les judokas, même les sports de combat,
17:16 mais je vais parler plus du judo, c'est le dépassement de soi.
17:20 Le dépassement de soi, puisqu'en fait,
17:22 peu importe ce qui se passe dans notre vie,
17:26 futur, on est prêt à remonter nos manches
17:29 et ne rien lâcher.
17:31 Le sport, le judo, c'est ça que ça m'a appris, moi.
17:35 Ne rien lâcher.
17:36 - Et l'analyse aussi, c'est important chez toi.
17:38 - Bien sûr, l'analyse.
17:39 - Quelqu'un qui analyse beaucoup, et t'es aussi très analysé.
17:41 Il y a un pays où tu les rends fous, c'est le Japon.
17:43 - Japon.
17:44 - Au Japon, je pense qu'ils te détestent,
17:46 parce que c'est quand même leur sport.
17:47 - Mais ouvertement.
17:48 - Ouvertement, c'est ça, ouvertement.
17:50 C'est-à-dire que c'est leur sport.
17:51 C'est comme si, nous, la baguette, c'était quelqu'un d'autre.
17:54 - On ne peut pas l'accepter.
17:55 Et je le sais, puisqu'à chaque fois que je viens dans une université
17:58 pour m'entraîner, déjà, je leur remercie,
17:59 parce que j'adore le Japon pour ça aussi.
18:01 C'est leur façon de s'entraîner.
18:03 C'est 3-4 heures pour un entraînement
18:05 où on va vraiment réviser, passer en revue tout.
18:09 Le newaza, les combats au sol, debout, la technique,
18:12 la répétition de mouvements.
18:14 J'adore, j'adore.
18:15 Mais je sais très bien, parfois, je viens dans une université,
18:18 et finalement, je vois le numéro 1, le numéro 2, le numéro 3,
18:20 jusqu'au numéro 6 qui arrivent,
18:22 alors qu'ils ne sont pas du tout de cette université.
18:24 Et puis, ils me prennent chacun leur tour.
18:26 Et puis, à chaque fois, ils vont faire des comptes rendus à l'entraîneur.
18:29 - Et là, tu prends un taxi, ils sont derrière.
18:31 - Limite, limite, c'est ça.
18:33 Mais voilà, je peux comprendre.
18:35 - Qu'est-ce qu'il a mangé ce midi ?
18:37 - À un certain moment, ils demandaient à mon entraîneur,
18:39 pourquoi, comment, expliquez-nous.
18:42 Je crois qu'il n'y a rien à expliquer.
18:44 C'est comme ça que je suis, je n'aime pas perdre.
18:46 Je fais ce qu'il faut, il faut s'entraîner.
18:48 C'est le mental, ne rien lâcher.
18:49 Je ne sais pas, je n'ai pas d'explication.
18:51 - Il y a un grand judoka japonais qui s'appelle Shohei Ono,
18:53 que tu dois connaître, c'est une légende du judo.
18:55 Il a parlé de toi dans Libération cette semaine.
18:57 Il a dit que Teddy Riner est un grand judoka
18:59 car il est toujours au sommet.
19:01 Et je sais ce que ça coûte.
19:03 Toutefois, sa force est avant tout physique plutôt que technique.
19:05 Quelque part, son niveau ultime n'est connu que de lui.
19:09 Je suis désolé, mais quelque part, son niveau ultime n'est connu que de lui.
19:13 Normalement, c'est un Jedi qui dit ça.
19:16 - Oui, mais Ono est particulier.
19:19 Alors, un, je vais émettre une hypothèse.
19:24 Je ne suis pas sûr que ça ait été reformulé
19:26 comme ça aurait dû être formulé, la presse française.
19:29 Deux...
19:30 - Voilà, la balle perdue pour la presse française.
19:32 - Voilà, pouf !
19:33 Et deux, oui et non, c'est vrai que je suis très fort,
19:37 mais en fait, tout le monde se réduit à ça,
19:41 à penser que je suis très fort.
19:42 Or, moi je sais, et tous ceux qui travaillent autour de moi
19:46 diront que les adversaires que j'ai sont plus forts que moi,
19:50 en termes de puissance.
19:52 Mais c'est ça qui est hyper fort chez moi.
19:54 C'est ça qui m'a mené là où je suis aujourd'hui.
19:56 Si je n'ai pas ça, je me fais tuer comme tout le monde.
19:59 - Et c'est aussi l'amour des kiffeurs, l'enfance, la nostalgie.
20:06 - Bien sûr, et ça ne bougera pas.
20:07 C'est ce qui me mène.
20:08 - Et on passe à la Madeleine de Click,
20:09 le souvenir d'enfance de Ted Irina.
20:12 - Je ne chante pas.
20:19 J'ai l'impression que la voix est partie.
20:21 Esteban !
20:22 - Oui ?
20:23 - Je ne peux pas !
20:24 - Esteban !
20:25 Les mecs, ils disent tous ça.
20:26 Au lieu de chanter dans leur tête,
20:27 ils disent Esteban !
20:28 - Je l'ai dans le téléphone.
20:29 Elle est magnifique.
20:30 - Magnifique cette chanson.
20:31 - Laisse tomber, après ça va faire buzz.
20:35 - Eh bien toi, tu as choisi ça.
20:37 K2000, très grand kiff.
20:38 - Oui, Mick and Light.
20:39 - Regarde.
20:41 - Les exploits d'un chevalier solitaire
20:44 dans un monde dangereux.
20:46 Le chevalier et sa monture.
20:48 Un héros des temps modernes.
21:01 Dernier recours des innocents,
21:02 des sans-espoir,
21:03 victime d'un monde cruel et impitoyable.
21:06 - Un héros des temps modernes.
21:08 - Oui.
21:09 - C'est quoi ?
21:10 - Héros des temps modernes.
21:11 - Je n'avais pas vu ça du tout comme ça.
21:13 J'ai adoré.
21:14 Je me souviens.
21:15 On ne loupait pas un épisode avec mon frère.
21:17 On a eu des belles époques.
21:18 - Elle est où ?
21:19 - Tu es pareil que moi.
21:20 - Pareil.
21:21 - Par rapport à nos enfants.
21:22 - J'ai 10 ans de plus, mais pareil.
21:23 - Par rapport à nos enfants.
21:24 Les dessins animés,
21:25 ce n'était pas de la compète chez nous.
21:26 - Je pense qu'il faut faire des dessins animés.
21:28 Si on a des enfants,
21:29 il ne faut pas laisser les regarder.
21:30 - Je te jure.
21:31 Nous, on avait Dragon Ball Z,
21:33 les chevaliers du jeu,
21:34 les cobras.
21:35 Comment s'appellent les robots ?
21:37 Goldorak.
21:38 - Goldorak.
21:39 - Michael Nath, Supercopter.
21:41 - Supercopter, Tonnerre mécanique.
21:43 - Grave aussi.
21:44 - Code Quantum.
21:45 - Aussi.
21:46 Laisse tomber.
21:47 - C'était trop.
21:48 - J'adorais K2000 parce que j'aime les voitures.
21:50 Une voiture qui fait tout comme ça, j'adore.
21:52 - Est-ce que tu t'es déjà fait le kiff
21:54 de la voir en vrai cette voiture ou pas ?
21:55 - Tu vas rigoler.
21:56 Quand j'ai eu mon premier enfant,
21:57 j'ai acheté le petit manège, tu sais,
21:59 comme ça, avec la voiture qui bouge,
22:01 où tu mets la petite pièce.
22:02 K2000.
22:03 Elle est dans le parking.
22:04 Elle est là.
22:05 Et donc, le petit était super content.
22:07 - Si tu devais t'acheter une voiture
22:09 entre ça et celle de "Retour vers le futur",
22:11 la DeLorean, tu prendrais laquelle ?
22:13 - C'est compliqué, ce que tu me dis.
22:16 T'as un qui est capable de tout faire
22:18 et t'as un autre qui m'emmène dans le futur.
22:21 Elle me dit...
22:22 On est d'accord avec le truc ?
22:24 - Oui, avec les 88 miles à l'heure.
22:26 - Retour dans le futur.
22:27 Pourquoi ?
22:28 Je vais aller voir mes grand-mères.
22:30 Ça va, mamie ?
22:31 Tu vois, les bons moments.
22:32 Parce que je suis gourmand des bons moments,
22:34 des moments de qualité.
22:36 La famille, les amis.
22:38 - La retraite, on sait que t'y penses pas qu'en 13 ans.
22:41 Et c'est le cas de tous les grands sportifs,
22:43 même les plus jeunes.
22:44 Il y a un phénomène.
22:45 18 ans, Victor Wemben-Yama,
22:47 qui joue au Spurs à San Antonio.
22:49 J'ai eu la chance de le rencontrer
22:51 sur le parquet mythique des Spurs.
22:53 Et il nous a parlé de sa retraite déjà.
22:55 - Ah bon ?
22:56 Ah ouais, précoce, hein.
22:58 - Moi, j'ai l'impression que t'as un plan.
23:00 T'as déjà prévu ta quarantaine.
23:02 - Souvent, quand les joueurs prennent leur retraite,
23:04 ils savent pas quoi faire après.
23:06 Moi, c'est déjà...
23:07 Je sais quoi faire.
23:08 Il y a plein de trucs.
23:09 J'ai plein de projets.
23:10 Mais il y a un truc qui m'intéresse,
23:12 c'est l'autosuffisance.
23:13 Pour moi, c'est pas quelque chose
23:14 à très long terme que je ferais.
23:16 Et surtout, c'est impossible de le faire
23:18 pendant ma carrière.
23:19 Mais en gros, c'est se nourrir soi-même,
23:21 produire son énergie soi-même, peut-être.
23:23 Mais pour moi, c'est important.
23:25 Parce que c'est important d'être connecté à la réalité.
23:30 - Ça te fait quoi de le voir si jeune,
23:32 parler déjà de la retraite,
23:33 et d'avoir déjà pensé à des solutions
23:35 d'énergie alternative ?
23:37 - J'aimerais voir ses équipes derrière.
23:40 Je suis méchant.
23:41 Non, c'est bien, à 18 ans,
23:43 de penser déjà à ça.
23:45 Mais c'est pas ça, pour moi, la retraite.
23:48 La retraite, c'est qu'est-ce que tu vas faire
23:50 réellement demain ?
23:51 Qu'est-ce que tu vas faire quand le livre se ferme ?
23:53 - Mais pourquoi tu dis que le livre,
23:55 il se ferme pas, le livre ?
23:57 - Non, mais tu m'as compris.
23:58 La page judo, compétition.
24:00 C'est vraiment ça, Mouloud.
24:02 Ça va être ça.
24:03 Quand tu arrêtes, le livre, il se ferme.
24:06 Le téléphone, il va sonner beaucoup moins.
24:08 Il faut en être conscient.
24:09 Si t'es pas conscient de ça,
24:12 comme dirait Jean-Claude Van Damme,
24:14 il faut rester "aware".
24:15 Tu vois ce que je veux dire ?
24:16 Non, c'est important, parce que
24:18 si tu te prépares pas à ça,
24:19 tu la prends, la claque.
24:21 Tu la prends et ça fait mal.
24:22 Moi, je suis prêt.
24:24 J'ai déjà préparé mon après-carrière,
24:27 mais j'ai envie encore de profiter
24:29 de ce que j'ai créé.
24:31 J'ai encore envie de profiter
24:32 d'être sur les tatamis.
24:34 J'ai encore envie de voir
24:36 jusqu'où je peux aller.
24:37 Maintenant, bien sûr qu'elle fait peur.
24:40 Bien sûr qu'elle fait peur.
24:42 Partir en voyage,
24:44 vivre des moments uniques entre athlètes,
24:46 les confrontations sur les tapis,
24:48 les visites des différents pays,
24:50 des différentes cultures.
24:51 C'est quelque chose qui a manqué.
24:53 Alors tu me diras,
24:54 "Ouais, mais tu pourras toujours partir."
24:55 C'est pas pareil.
24:56 - Mais tu vas pas trouver
24:57 un autre truc à gagner ?
24:58 - Bien sûr.
24:59 - C'est ça, ton moteur, c'est la gagne.
25:00 - Bien sûr, mais je pense
25:01 que je ne retrouverai jamais
25:03 l'adrénaline de la compétition.
25:04 Et quand je pose la question
25:06 à chacun des personnes sportives
25:09 qui ont arrêté, ils me disent,
25:10 "Non, je retrouve pas cette adrénaline."
25:12 - Et le e-sport ?
25:13 - Pardon ? - Le jeu vidéo ?
25:15 - Ah, le jeu vidéo.
25:16 Je suis bidon.
25:19 - Tu peux devenir...
25:20 - Non, non, je suis bidon.
25:21 Jeu FIFA, j'aime bien les jeux de foot,
25:25 jeux de voiture, jeux de bagarre.
25:26 Voilà.
25:27 - Oui, moi, je sais que je te tape
25:28 à Street Fighter,
25:29 il n'y a pas de problème.
25:30 - Alors, écoute-moi bien.
25:31 On va prendre un rendez-vous.
25:32 Tu joues beaucoup ?
25:34 - Tout le temps.
25:35 - Bon, c'est un premier problème.
25:37 Après les Jeux.
25:39 - Très bien.
25:40 Parking de Renu 2.
25:41 - Je vais m'entraîner, OK.
25:43 - Teddy Riner,
25:45 l'avenir, c'est aussi ta vie de parent.
25:46 Tu as sûrement dû te poser
25:48 la question un jour.
25:49 Est-ce qu'il faut ou non
25:50 poster des vidéos ou des photos
25:51 de ses enfants ?
25:52 - Je fais attention.
25:53 - Sur les réseaux, je sais que tu fais
25:54 très, très attention.
25:55 On en parle juste après
25:56 ce sujet-là.
25:57 - La semaine dernière,
25:58 l'Assemblée nationale
25:59 a adopté à l'unanimité
26:00 une loi en faveur
26:01 de la protection du droit
26:02 à l'image des mineurs
26:03 sur Internet.
26:04 Elle entend ainsi responsabiliser
26:05 les parents et introduit
26:06 notamment la notion
26:07 de vie privée de l'enfant.
26:08 - Pour 195,
26:09 l'Assemblée nationale a adopté.
26:10 - Mais comment ça se traduit
26:13 dans les faits ?
26:14 Eh bien, désormais,
26:15 pour diffuser des images
26:16 de son enfant sur Internet,
26:17 il faudra, en plus de lui
26:18 demander son avis,
26:19 avoir l'accord des deux parents.
26:20 - C'est ça.
26:21 - Qu'est-ce qui est si important ?
26:22 - Je pense que tu es si mignon.
26:23 C'était un moment sympa.
26:24 Qu'est-ce qui est mal ?
26:25 - Parce que tu n'as pas demandé.
26:26 - En cas de désaccord
26:27 des parents,
26:28 un juge peut interdire
26:29 la publication
26:30 ou la diffusion d'images.
26:31 Et dans certains cas,
26:32 si l'enfant est exposé
26:33 de manière excessive,
26:34 il peut même confier
26:35 cette responsabilité
26:36 à un tiers.
26:37 - Le parent n'est pas détenteur
26:38 de l'image de son enfant,
26:39 il en est le protecteur.
26:40 En fait, un bon nombre
26:41 de parents oublient cela.
26:42 Ils sont censés protéger
26:43 l'image de leurs enfants
26:44 pour qu'elle soit vierge
26:45 de toute réputation
26:46 jusqu'à ses 18 ans, en fait.
26:47 - Sur les forums
26:48 pédopornographiques,
26:49 50 % des images
26:50 proviennent de contenus
26:51 partagés par les parents
26:52 ou les enfants eux-mêmes.
26:53 Et c'est sans parler
26:54 du phénomène
26:55 des deepfakes
26:56 qui, grâce aux nouveaux outils
26:57 d'intelligence artificielle,
26:58 créent des vidéos pornographiques
26:59 à partir de photos d'enfants.
27:00 - Je sais que pour toi,
27:01 ces images sont juste des souvenirs.
27:04 Mais pour d'autres,
27:05 elles sont des données.
27:06 Et pour moi,
27:07 peut-être le début
27:08 d'un futur horrible.
27:10 - Alors même si le plus souvent,
27:11 ça part d'une simple envie
27:12 de partager un instant de vie,
27:13 il y a des photos
27:14 qui sont des images
27:15 qui sont des souvenirs.
27:16 - Je ne sais pas
27:17 si c'est vrai
27:18 que la vie peut être
27:19 une sorte de souvenir
27:20 de partager un instant de vie
27:21 quand on voit
27:22 les conséquences
27:23 que ça peut avoir.
27:24 Est-ce qu'il ne faut pas
27:25 tout simplement
27:26 arrêter de poster
27:27 des photos de ses enfants en ligne ?
27:28 - Je rappelle Teddy Riner
27:29 désormais pour diffuser
27:30 une image de son enfant,
27:31 les deux parents
27:32 doivent être d'accord
27:33 et demander son avis à l'enfant.
27:34 - Non, mais moi, je suis d'accord.
27:35 Et je suis d'accord
27:36 et je trouve ça top
27:37 que cette loi soit passée
27:38 puisque j'ai envie de dire
27:39 la génération 6.0,
27:40 les réseaux sociaux,
27:41 on voit tout et n'importe quoi.
27:42 Et heureusement
27:43 que des choses comme ça
27:44 se font pour protéger
27:45 les mineurs parce que parfois,
27:46 les parents,
27:47 j'ai pas l'impression
27:48 qu'ils soient conscients
27:49 quand ils exposent
27:50 à fond leurs enfants.
27:51 Je parle même pas
27:52 que des Français.
27:53 Je parle au State.
27:54 Je vois des choses.
27:55 Les enfants,
27:56 ils sont mal barrés.
27:57 Pour grandir sainement
27:58 avec des bonnes bases,
27:59 c'est compliqué.
28:00 Donc, quand je vois ça,
28:01 ouais, à la bonne heure.
28:02 - Il y a cette expression
28:03 sur les réseaux
28:04 "donner de la force".
28:05 Moi, je sais qu'à chaque fois
28:06 que tu likes
28:07 une de nos vidéos,
28:08 je suis heureux.
28:09 Teddy Riner,
28:10 je vais pouvoir
28:11 te donner des vidéos
28:12 de la vie.
28:13 - Je suis d'accord
28:14 avec ça.
28:15 - Teddy Riner,
28:16 je fais OK,
28:17 on a bien fait le taf.
28:18 - Non, en général,
28:19 c'est vrai que...
28:20 - Et ça me fait plaisir.
28:21 Mais est-ce que toi,
28:22 ça te donne de la force,
28:23 les réseaux,
28:24 les gens qui te soutiennent,
28:25 qui t'écrivent ?
28:26 - Bien sûr, les messages.
28:27 Les messages de voir
28:28 que tu vois une communauté
28:29 qui grandit,
28:30 le soutien lorsqu'il y a...
28:31 Les gens viennent
28:32 sur les compétitions,
28:33 non, ça fait plaisir,
28:34 bien sûr.
28:35 Ça donne de la force.
28:36 Et j'espère
28:37 qu'aux Jeux olympiques,
28:38 il y aura plus de Français
28:39 que d'étrangers dans les gradins.
28:40 - Suivez massivement
28:41 Teddy Riner
28:42 et n'oubliez pas,
28:43 si vous avez cliqué sur "clic",
28:44 c'est le clic sûr.
28:45 (Générique)
28:48 - On a cliqué sur vous,
28:49 Teddy Riner,
28:50 le judoka
28:51 qui plie le monde du judo
28:52 depuis...
28:53 Bon, avant la création
28:54 du judo.
28:55 Sur vos réseaux,
28:56 forcément,
28:57 on voit votre préparation.
28:58 Une préparation
28:59 à la limite de la maltraitance.
29:00 (Bruits de bataille)
29:01 À base de cris de motivation
29:02 un peu flippants.
29:03 - On va tout casser !
29:04 - Ouais !
29:05 - On va la gagner !
29:06 - Mais une fois à la maison,
29:07 tout grand judoka que vous êtes,
29:08 vous vous faites maîtriser
29:09 par votre fils.
29:10 - Aïe !
29:11 - Vous vous entraînez
29:12 pour gagner,
29:13 c'est un plaisir pour vous
29:14 et un enfer
29:15 pour vos entraîneurs.
29:16 - Il a perdu le gaz,
29:17 il doit faire
29:18 le tour de la piscine
29:19 avec moi sur les épaules.
29:20 - Voilà !
29:21 En cliquant sur vous,
29:22 c'est la star du judo
29:23 que l'on voit.
29:24 Celui qui se bat
29:25 dans le kimono,
29:26 partout,
29:27 comme si c'était normal.
29:28 Tellement star
29:29 qu'en plein Paris,
29:30 pendant une interview,
29:31 vous reconnaissez
29:32 des amis japonais.
29:33 - Konnichiwa !
29:34 Le Japon est parmi nous.
29:35 Ça va ?
29:36 Vous allez bien ?
29:37 - Et comme une star de la musique
29:38 qui nous annonce
29:39 que c'est son dernier album,
29:40 vous faites pareil
29:41 avec les JO.
29:42 - Si jamais on se dit
29:43 que le judo est fini,
29:44 c'est fini.
29:45 - Je pense que ça serait
29:46 de terminer en 2020.
29:47 - Pour l'instant,
29:48 on est sur 2024,
29:49 mais en 2028,
29:50 je n'ai pas dit non.
29:51 Mais derrière ce monstre
29:52 sacré du judo,
29:53 il y a un cœur.
29:54 Un homme qui pleure
29:55 quand il est touché.
29:56 - Je pleure par contre
29:57 pour des films émotifs.
29:58 C'est abusé.
29:59 Une sensibilité
30:00 que l'on retrouve aussi
30:01 dans vos goûts
30:02 en termes de séries.
30:03 - Séries,
30:04 c'est les préférés.
30:05 - C'est bien.
30:06 Mais désormais,
30:07 on l'a bien compris,
30:08 votre objectif,
30:09 ce sont les JO à Paris,
30:10 votre ville.
30:11 - Une médaille d'or aux JO,
30:12 c'est une médaille d'or aux JO.
30:13 C'est tout ce qu'on vous souhaite.
30:14 - Il est bon, ton gars.
30:15 Oui, oui, Paris,
30:16 tout ce qu'on voit.
30:17 A chaque fois,
30:18 tu regardes,
30:19 il y a le smile,
30:20 la positive attitude.
30:21 C'est rare
30:22 que je tire la tête, moi.
30:23 J'ai besoin d'être
30:24 dans ce mood-là,
30:25 avoir la banane.
30:26 C'est important.
30:27 - On va faire
30:28 un jeu ensemble.
30:29 Ici, j'ai des cartes.
30:30 On va faire une interview
30:31 à la carte.
30:32 Tu vas en tirer une.
30:33 Tu fermes les yeux
30:34 et ça va te donner
30:35 une interview.
30:36 Allez, c'est parti.
30:37 - Je me rapproche ?
30:38 - Allez.
30:39 - T'es où ?
30:40 - Vas-y.
30:41 Vas-y, vas-y.
30:42 L'amitié.
30:43 - OK.
30:44 - Teddy Riner,
30:45 on va faire une interview
30:46 l'amitié.
30:47 Pour toi,
30:48 c'est quoi un ami ?
30:49 - Un ami,
30:50 c'est quelqu'un
30:51 sur qui tu peux compter
30:52 à n'importe quelle heure.
30:53 C'est important.
30:54 À n'importe quelle heure.
30:55 Et je fais le test.
30:56 C'est quelqu'un
30:57 qui va te donner
30:58 les bons conseils,
30:59 pas pour te faire plaisir,
31:00 ce que tu dois entendre
31:01 au bon moment.
31:02 Et c'est quelqu'un
31:03 à qui tu peux te compter.
31:04 - C'est un ami.
31:05 - Et c'est quelqu'un
31:06 à qui tu peux te compter.
31:07 - C'est quoi le pire,
31:08 une rupture amoureuse
31:09 ou une rupture amicale ?
31:10 - C'est pas le même sentiment,
31:13 mais je dirais...
31:14 Aïe !
31:17 Une rupture amicale ?
31:18 Pourquoi ?
31:20 Parce que si...
31:21 Enfin,
31:22 si y a une rupture amoureuse,
31:23 c'est que ça n'allait pas.
31:24 Amicale,
31:25 c'est vraiment ton socle.
31:26 C'est vraiment quelqu'un
31:28 qui est à tes côtés
31:29 depuis un bon...
31:30 Bon plusieurs années.
31:32 Bon...
31:33 Un bon nombre d'années, oui.
31:34 - Est-ce que tu peux être ami
31:35 avec quelqu'un
31:36 qui ne pense pas comme toi ?
31:37 - Bien sûr.
31:39 Et je pense que c'est même mieux.
31:41 Parce que si quelqu'un
31:42 pense comme toi,
31:43 tu vas dans le mur.
31:44 On y va tous ensemble.
31:45 - Est-ce que comme
31:47 Denis Raud
31:48 en les a franchis,
31:49 tu penses qu'il faut
31:50 jamais balancer les copains
31:51 et toujours la mettre en veilleuse ?
31:52 - L'amitié fait
31:55 qu'on balance pas les copains.
31:56 Donc ouais,
31:58 je suis un peu comme lui.
31:59 - Une minute trente,
32:00 un top chrono,
32:01 un maximum de questions
32:02 et un maximum de réponses.
32:03 Je sais que Laurent Delahousse
32:04 tout l'a fait,
32:05 mais il fait tout ce qu'on fait.
32:06 Donc voilà,
32:07 c'est comme ça.
32:08 Allez.
32:09 Est-ce qu'il y a un être humain
32:10 qui te fait plus peur
32:11 que ta mère ?
32:12 - Non.
32:13 - Ton mot préféré
32:14 de la langue japonaise ?
32:15 - Konnichiwa.
32:16 - Ton mot préféré
32:17 de la langue française ?
32:18 - Bonjour.
32:19 - Le premier truc
32:20 que tu vas manger,
32:21 c'était une médaille d'or ?
32:22 - Non, champagne.
32:23 - Qu'est-ce que tu veux
32:24 pour tes enfants
32:25 que tu n'as jamais eus ?
32:26 - Je veux qu'ils soient...
32:30 Non, ben non.
32:31 Je veux le plus...
32:32 Je sais pas,
32:33 le meilleur pour eux.
32:34 - Quelles ont été
32:35 les secondes
32:36 les plus longues de ta vie ?
32:37 - L'accouchement.
32:38 - Quel est le membre
32:39 de ton anatomie
32:40 que tu préfères ?
32:41 - Mon anatomie
32:42 que je préfère ?
32:43 Mon sexe.
32:44 - C'est qui la personne
32:46 la plus connue
32:47 de ton répertoire ?
32:48 - Euh, wow.
32:49 - Ne réponds pas à mon sexe.
32:50 - Non, non, non.
32:51 Euh...
32:52 Pfff...
32:53 Hein ?
32:54 M6.
32:55 - Qu'est-ce qu'on peut faire
32:56 sur un tatami
32:57 à part du judo ?
33:01 - La sieste.
33:02 - Quel est le moment
33:03 que tu voudrais effacer
33:04 de ta vie ?
33:05 - Euh...
33:06 Non.
33:07 Aucun.
33:08 - T'as quel âge
33:09 dans ta tête ?
33:10 - 20 ans.
33:11 - Pour qui tu vaudras jamais ?
33:12 - Hum...
33:18 Un tortionnaire,
33:19 un dictateur.
33:20 - C'est quoi le cauchemar
33:21 dont tu te rappelles
33:22 tout le temps ?
33:23 - Une défaite.
33:25 - C'est quand la dernière fois
33:26 que t'as pleuré ?
33:27 - Euh...
33:29 Peut-être.
33:30 Il y a peut-être
33:31 une semaine et demie.
33:32 - Si demain,
33:33 t'as le droit de faire un vœu
33:34 qui va se réaliser ?
33:35 - Ah !
33:36 Ça y est, je l'ai.
33:37 Je peux pas le dire, par contre.
33:38 - Bah si, il faut le dire.
33:39 - Je suis champion olympique.
33:40 Merci à tous !
33:42 [SILENCE]

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