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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ !
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TVTranscription
00:00...
00:17J'ai fait le choix d'être moi dans ce que je fais,
00:19dans ce que j'écris, avec toujours autant d'honnêteté et de sincérité.
00:24...
00:31Je crois beaucoup en ce qui rassemble, ce qui fédère.
00:34On doit le succès de cette chanson à cet esprit de fraternité.
00:38C'est une chanson qui parle encore.
00:40...
00:44Ca me tient à coeur d'essayer de motiver
00:47les jeunes filles et d'autres personnes aussi
00:50à essayer de transcender surtout sa condition sociale
00:53pour essayer de construire quelque chose.
00:56...
01:03L'identité, ça s'arrête pas juste à une couleur de peau,
01:06une religion ou un genre.
01:07...
01:08Le défi pour un artiste, c'est d'amener sa particularité.
01:12Il faut pas chercher à correspondre à une définition.
01:15C'est pour ça que je parle de liberté.
01:17...
01:22Bienvenue dans Clich.
01:24Merci, les femmes.
01:25Merci pour l'invitation.
01:27Je suis très touché, c'est la classe.
01:29On a le retour de Wallen dans Clich.
01:31Quelle introduction !
01:32Ca fait tellement longtemps qu'on voulait faire cette émission,
01:35tellement longtemps qu'on voulait avoir des nouvelles de Wallen.
01:39Wallen, c'est toute une partie de notre jeunesse,
01:42et c'est ça, les tubes de Wallen.
01:44...
01:55Là où tout est plus paisible
01:58Où un désir
02:03Ne puisse évanouir
02:07Donne à ces rêves
02:12Ces rêves qui sont les tiens et elles, les miens
02:15Ce refrain
02:19Pour toutes les données
02:23...
02:25Qui
02:26C'est les gens que j'ai vus, que j'ai aimés
02:30A l'échelle de ma maison
02:33De ma maison
02:37Wallen, une des plus belles voix de la chanson française,
02:40la plus belle plume, aujourd'hui passée à la fiction.
02:43Tu as écrit une série qui s'appelle 9.3 bébé.
02:46C'est une série pour France TV Slash,
02:48réalisée par Abdelmalik, ton mari, qui est en coulisses,
02:52avec Louisa Benahissa, Matteo Falcone, Boumès, Auréa Benabet.
02:56C'est disponible sur France TV via My Channel.
02:588 épisodes de 26 minutes. C'est quoi, le pitch ?
03:02Le pitch, c'est l'histoire d'une jeune fille qui s'appelle Leïla,
03:06à qui il arrive un drame de vie.
03:09La perte d'un être cher et...
03:13Et qui se remet en question, en fait, face à ce deuil-là.
03:18Et qui va, par hasard, tomber sur une représentation
03:22d'une pièce de Bertolt Brecht
03:24dans le théâtre qui est juste en face de sa cité.
03:29Et c'est le coup de foudre pour le théâtre.
03:31Et du coup, ça va, voilà, remettre en question
03:35plein de choses dans sa vie.
03:37Est-ce que ces histoires peuvent arriver en vrai ?
03:40Ah bah oui. Oui, oui. Forcément. Forcément.
03:43Là, il s'avère que Leïla, c'est une jeune artiste
03:46qui voit naître sa vocation,
03:50mais on fonctionne tous de la même manière, en fait.
03:54C'est l'inspiration qui nourrit à chaque fois nos choix
03:58et nos actions et qui fait qu'on réajuste certaines trajectoires.
04:03Et c'est le cas de Leïla, mais c'est vrai qu'on...
04:07Comment dire ? On est tous pareils, en fait.
04:11On marche vraiment par inspiration.
04:14Ce qui est intéressant avec cette série,
04:16c'était d'éviter les clichés.
04:18Exactement.
04:20C'est quoi les clichés que tu voulais éviter ?
04:22Alors, en fait, il y en a...
04:24Déjà, il faut quand même expliquer une chose,
04:27c'est que cette série-là, c'est un acte de résistance en soi.
04:32C'est que, voilà, on vit quand même une période
04:35où il y a une normalisation du racisme,
04:38une banalisation de la parole raciste.
04:42Et 9-3-Bébé, c'est avant tout ça, en fait.
04:45C'est un acte de résistance.
04:47Après, voilà, il y a plein de thèmes.
04:49C'est un peu comme mes chansons, en fait.
04:52Il y a un thème central,
04:54mais il y a une multitude de choses abordées à l'image de la vie.
04:58On n'est pas monolithique dans la vie.
05:00Quand on doit faire face à quelque chose,
05:02on doit faire face à plusieurs choses en même temps, en réalité.
05:06Donc, c'est ça, 9-3-Bébé.
05:08On regarde.
05:11On fait partie d'une génération
05:12qui s'est construite sur fond de débats identitaires.
05:15Les pachos, on se balade !
05:17Mais c'est quoi, au fond, l'identité ?
05:19Je vais te faire bouffer !
05:24L'identité, ça ne s'arrête pas juste à une couleur de peau,
05:28une religion ou un genre.
05:29Je reviens du théâtre. J'ai vu une pièce de fou.
05:32C'est comme si ça avait reconnecté des trucs en moi.
05:34Il y a des groupes de raves, on monte une troupe de théâtre.
05:39Si tu devais écrire une pièce, elle parlerait de quoi ?
05:43Les questions que je me pose.
05:46Ça ne t'énerve pas d'être avec des gens pas de notre monde ?
05:49Qui dit que vous n'avez pas des points en commun ?
05:51T'es pas faite pour ça. C'est tout.
05:53Faut l'accepter.
05:54Je suis un artiste.
05:55Je veux sortir ma zik et en vivre.
05:58On est la somme de toutes les personnes qu'on rencontre.
06:01Celles qui nous veulent du bien, celles qui nous causent du mal.
06:04On offre au monde ce qu'on est
06:06Sème ce que t'as récolté Sois la meuf dont tu rêvais
06:09On offre au monde ce qu'on est
06:129-3, 9-3, 9-3, 9-3
06:16Et ça fait grandir
06:17Ça y est, maintenant, Wall-N passe à la fiction.
06:21Là, c'est 9-3 bébés, réalisé par Abdelmalik.
06:24J'ai vu qu'il y avait un projet,
06:25une adaptation au cinéma de l'histoire d'amour
06:28entre Juliette Gréco et Miles Davis.
06:30On a reçu Juliette Gréco, ici, en 2014,
06:33et voici ce qu'elle nous disait.
06:35Vous étiez la première personnalité française
06:38à s'être affichée avec un noir.
06:40Pas n'importe lequel, puisque c'était Miles Davis.
06:42Vous vous êtes pris dans la gueule des histoires de racisme ?
06:46J'en ai pris plein la tronche.
06:47Miles a parlé avec Sartre et Sartre lui a dit
06:52« Dites-moi, Miles Davis, pourquoi vous n'épousez pas Gréco ? »
06:55Miles lui a répondu « Parce que je ne veux pas la rendre malheureuse.
06:58Parce que je l'aime. »
07:01Ce qui était terrible.
07:02Il savait que vous alliez souffrir de racisme ?
07:05Oui.
07:06Il savait qu'on me traiterait comme la dernière des dernières.
07:09Il parait que vous avez craché à la main d'un serveur.
07:12Oui. Je suis arrivé dans un restaurant très chic, très élégant,
07:15où j'avais mes habitudes, les gens me connaissaient bien.
07:20Et le maître d'hôtel me voit et dit « Bonjour, mademoiselle Gréco. »
07:25Et puis tout d'un coup, il voit un aigre derrière moi.
07:30Il fait « Ah, je suis désolé, nous sommes complets. »
07:35Je lui dis « Vous êtes complets ? Donnez-moi votre main. »
07:39L'autre, le pouvoir me donne sa main, je crache dedans, je lui referme la main.
07:43Et je suis parti.
07:45Qu'est-ce qui te touche dans cette histoire ?
07:47Juliette, c'est une grande dame.
07:50J'ai eu la chance de la rencontrer, de la connaître,
07:54de parler, d'échanger avec elle.
07:58Quand je la regarde, je me rends compte à quel point, nous, artistes,
08:02on est des ambassadeurs d'humanité.
08:05Des ambassadeurs d'humanité, de liberté.
08:08Défendre la fraternité, c'est quelque chose d'absolument central
08:13dans notre art.
08:14C'est vraiment le cœur de notre métier.
08:18Donc vraiment, ça m'émeut beaucoup.
08:21Dans ta vie personnelle, comment s'est passée la présentation
08:23d'Abdelmalik à tes parents ?
08:26Écoute, ça n'a pas été facile, c'est clair.
08:30C'est aussi pour ça que ce combat-là contre le racisme,
08:34c'est quelque chose qui me tient à cœur.
08:38Et écoute, ça n'a pas été évident.
08:41Et puis les choses passant, les choses s'arrangent.
08:45Comment ça s'est manifesté, les difficultés ?
08:46C'était quoi, les barrières ?
08:48Parce qu'on n'en parle pas assez, de ces problèmes-là.
08:51Qu'est-ce que c'était que la barrière ?
08:53Écoute, le racisme est malheureusement banalisé.
09:00Quelle que soit la culture, en fait, il y a une espèce...
09:03Aujourd'hui, on le sent vraiment,
09:05c'est une espèce de réveil des suprémacismes.
09:10C'est-à-dire qu'un suprémacisme fait naître en face
09:12un autre suprémacisme.
09:14Et ça, c'est assez...
09:17assez terrible, en fait, d'assister à ça.
09:20C'est... Voilà.
09:21Mais il touche toutes les communautés.
09:22Exactement. Il touche toutes les communautés.
09:24Et c'est pour ça qu'en France, on a quand même cette chance-là
09:28d'expérimenter la vraie vie en communauté.
09:33C'est-à-dire qu'on est vraiment tous différents.
09:35Et on est obligés de trouver ce socle commun.
09:39Et pour moi, ce socle commun-là, ce sont les principes humains de base.
09:44Et on a cette chance-là, en France.
09:45Et vous êtes l'exemple, le couple Abdelmalik-Wahlen.
09:50Déjà, qu'il y a eu ce racisme.
09:51Oui.
09:53Entre les communautés,
09:54entre les familles d'origine marocaine...
09:57Bien sûr.
09:58La famille d'Abdelmalik.
09:59Ça a été le plus dur. De quel côté ?
10:04Écoute, ça a été difficile plus du mien.
10:08C'est vrai.
10:09Mais encore une fois, c'est...
10:12Tu sais, c'est une méconnaissance de l'autre.
10:15Ce qui est assez terrible, c'est de se rendre compte
10:17qu'on grandit en France
10:18et qu'encore, à l'heure d'aujourd'hui,
10:20on est des communautés qui se côtoyons,
10:24mais qui ne vivons pas vraiment, vraiment ensemble dans...
10:29Et puis, tu sais, on vit au milieu de ces mantras, encore une fois.
10:32Je te parle de cet esprit de suprémacisme
10:35qui est en train de se réveiller
10:38et qui normalise, en fait,
10:39cette espèce de cristallisation communautaire.
10:42Et on fait planer un espèce de malentendu, de trouble
10:47en faisant croire que combattre le communautarisme,
10:52c'est combattre les communautés.
10:54Au contraire.
10:55Et je trouve que, vraiment, quand on est artiste,
10:58on fait cette expérience-là,
10:59c'est-à-dire que nos oeuvres défendent ça concrètement.
11:04Voilà, Leïla, quand tu la vois,
11:07elle a grandi comme moi j'ai pu grandir,
11:09ou comme toi, je sais que...
11:10Mais vous, vos oeuvres, ça a été la réponse.
11:13Les albums en commun, la carrière d'Abdelmalik, la tienne,
11:16même vos enfants, c'est une réponse à ça.
11:19Est-ce qu'eux, ils l'ont vécu, ça ?
11:21Ou c'est une génération qui s'est affranchie ?
11:25Écoute, affranchie, non.
11:26Et justement, c'est pour ça aussi que j'ai voulu faire 9-3-Bébé,
11:32parce qu'avec tous les débats, quand même,
11:35on est confrontés à des débats...
11:37Enfin, on a l'impression de revenir,
11:39mais vraiment mouloudin, au temps des croisades.
11:42Parce qu'il y a vraiment ça,
11:44c'est suprémacisme, contre-suprémacisme,
11:48et tout ce débat, tu sais,
11:52à un moment, on parlait beaucoup, il y avait des hommes politiques
11:56qui se faisaient le rappel de cette réalité-là,
12:01c'est-à-dire qu'on vit dans un pays à culture judéo-chrétienne.
12:05Alors, pourquoi ce discours-là ?
12:08Moi, en tant que musulmane, j'ai été blessée deux fois,
12:12parce que...
12:15Pourquoi dire une telle chose, si ce n'est pour isoler
12:19la communauté musulmane du reste de la communauté nationale ?
12:23Donc ça, c'est la première blessure.
12:25La deuxième, c'est de me dire qu'en fait,
12:28on ne nous connaît tellement pas
12:30qu'on ne sait pas qu'on a ce socle commun, en fait.
12:33On a ce socle commun, judéo-chrétien.
12:35On croit en tous les prophètes, en Jésus.
12:38Donc, tu vois, quand on arrive à ça, on se dit que non,
12:42que je me fais du souci pour mes enfants.
12:44Mon fils aîné s'appelle Mohamed.
12:46Il y a eu un moment des débats sur les prénoms,
12:49qu'il ne fallait plus donner des prénoms et qu'il valait mieux...
12:53Enfin, non, quoi, c'est pas derrière tout ça.
12:56C'est encore là, c'est... Vraiment.
12:58Est-ce qu'eux ont peur ?
13:01Non, parce que comme tous parents,
13:05tu sais, on s'évertue à les faire grandir, à les protéger,
13:09euh...
13:10à leur inculquer nos principes.
13:13Donc, pour nous, ce qui est le plus important,
13:16c'est ça, la base, en fait, c'est les principes.
13:18De quels principes tu parles ?
13:20Je parle tout simplement,
13:23si on reste très basique, la devise française,
13:27liberté, égalité, fraternité.
13:30Pour moi, déjà, ça, c'est la base.
13:32Et combien de fois, dans des discours actuels,
13:34on déroge à cette devise-là ?
13:36Enfin, c'est quand même fou.
13:39Il n'y a pas de fraternité, oui, mais...
13:43dans certains cas.
13:44Il n'y a pas de citoyens français plus plus,
13:47des citoyens français plus moins, des...
13:49Enfin, je comprends pas, quoi.
13:51Où on va ?
13:52Reportons-nous à ces principes-là de base.
13:56Et quand t'entends des expressions
13:58comme français de souche ou français de papier ?
14:02Je comprends pas, en fait.
14:04Je comprends pas ce que ça veut dire, en fait.
14:07Quand les gens font des déclarations,
14:09il faut quand même qu'ils donnent un sous-texte,
14:12parce que lancer des punchlines comme ça,
14:16je vois pas...
14:18À moins de se mettre au rap, tu vois.
14:20Mais je vois pas, sinon, le but...
14:23Ils ont pas le talent d'Oualen.
14:25On regarde un autre extrait de 9-3-Bébé.
14:27J'en ai marre des cours.
14:30J'ai envie d'arrêter.
14:31Oh...
14:33Mais c'est normal d'avoir une baisse de morale.
14:37Surtout avec tout ce qui s'est passé.
14:39Repose-toi pendant deux semaines
14:41et tu verras, t'auras les idées plus claires.
14:43Non, mais tu comprends pas, maman.
14:46J'ai envie de faire autre chose.
14:48J'ai envie de...
14:50de prendre le temps de trouver une voix qui me ressemble.
14:54Moi, j'ai peur pour ton avenir, ma fille.
14:56Mais justement, quand je regarde autour,
14:58je vois que de la peur.
15:00Ça devient une obsession.
15:02Réussir.
15:05Bien gagner sa vie.
15:07Devenir quelqu'un.
15:10Je suis déjà quelqu'un.
15:13Ta voix, tu l'as trouvée à 8 ans.
15:15T'es allée au conservatoire.
15:16Bobigny.
15:18Ouais.
15:19Ensuite, t'as eu le succès.
15:21T'as été quelqu'un et t'es retournée dans l'ombre.
15:25Pourquoi t'as voulu te retirer un moment ?
15:29J'ai eu cette chance d'avoir un succès très tôt.
15:32Et d'être devenue maman quasiment au même moment.
15:36Donc, j'ai eu tout de suite...
15:38J'ai pu...
15:41jauger quelle était la priorité pour moi.
15:45Et j'ai eu envie de m'occuper de mon fils à un moment,
15:49justement, parce que ce début de carrière-là,
15:51c'était difficile de concilier les deux.
15:53Il y avait les tournées, la promo.
15:55Et j'en ai quand même beaucoup souffert.
15:58Donc, il y a eu ça.
15:59Et ensuite, la volonté que la famille s'agrandisse aussi.
16:02J'aimerais qu'on aille faire un petit tour dans l'enfance de Wallen.
16:05Elle a choisi sa Madeleine de clics.
16:07Et ça me fait tellement kiffer.
16:09C'est la Madeleine.
16:10Musique d'ambiance
16:13...
16:15Ulysse, Ulysse
16:18Au milieu de la galaxie
16:22Comme le feu, il traverse le temps
16:29Ulysse, Ulysse
16:32Tu t'envoles de la nuit
16:36Tu es roi au milieu des géants
16:42Ulysse, Ulysse
16:45Guidé par la belle vérité
16:49Ulysse, Ulysse
16:52-"Ulysse 31", tout est dit.
16:54T'étais qui quand tu regardais Ulysse 31 ?
16:57Je pense pas l'avoir vu au tout début,
17:00parce que je crois que c'est sorti en 80-81.
17:02J'étais vraiment bébé.
17:04Donc je pense que je l'ai vu plus fin des années 80, début 90.
17:09Et ouais, c'est...
17:10Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? C'est super, c'est Ulysse.
17:13Moi, j'adore cette version du générique.
17:14Est-ce qu'on l'a ?
17:15Ah ouais !
17:17Musique d'ambiance
17:19Voilà !
17:20Voilà !
17:21Mais d'accord, c'est ce son.
17:22Voilà !
17:23Et ce couplet magnifique.
17:25Salut, c'est moi, Nono, je suis le reporter
17:28C'était incroyable.
17:29Incroyable.
17:30D'ailleurs, mon père m'avait offert un petit Nono rouge
17:33que j'avais, quand j'étais petite.
17:36Alors j'aimerais qu'on parle plein, plein, plein de choses.
17:38Ouais.
17:39Il y a la musique, il y a tous les morceaux qui ont marqué.
17:42Il y a le fait que tu sois une icône pour tellement, tellement de personnes.
17:45Comment ça se fait ?
17:46Est-ce que tu l'analyses ?
17:47Est-ce qu'il y a des témoignages qui t'ont bouleversée ?
17:50Est-ce qu'il y a des histoires qui t'ont marquées ?
17:52Est-ce qu'il y a des histoires qui t'ont marquées ?
17:54Est-ce qu'il y a des histoires qui t'ont marquées ?
17:56Est-ce qu'il y a des témoignages qui t'ont bouleversée ?
17:58Parce qu'il y a eu des stars du R'n'B,
18:01mais toi, t'as fait une oeuvre qui est restée.
18:05Alors, en fait...
18:06Déjà, ça me touche beaucoup, l'ambiance, ici, dans l'émission.
18:09J'ai eu un accueil super, super, super.
18:11Tout le monde est venu.
18:12Il y a même...
18:13Il y a même Saliha Brakli, il y a France Info,
18:16qui a lâché les politiques, qui est venue exprès pour toi.
18:18C'est tellement touchant, vraiment.
18:20Et quoi te dire ?
18:22Écoute, je pense que j'ai été...
18:26une espèce de repère de transition générationnelle,
18:29parce que c'est vrai que je ne fais pas partie
18:31de l'ancienne génération, ni de la nouvelle,
18:34et il y a eu un espèce de switch, comme ça,
18:37et je suis arrivée à ce moment-là.
18:39Il y a eu un espèce d'alignement des planètes,
18:42et c'est vrai qu'il y a ce premier album,
18:46qui est quand même un phénomène, même dans sa forme.
18:51Tu sais, moi, j'ai eu envie d'écrire,
18:53parce que je suis tombée amoureuse du rap conscient,
18:57par la figure de Malik.
18:59C'est un rappeur que j'ai entendu quand j'étais en studio,
19:03avant mon premier album.
19:05Qui était dans le groupe NAP.
19:06Exactement, d'ailleurs.
19:07J'ai écouté un titre qui figure dans l'album
19:11La fin du monde, qui s'appelle pas même Un sourire,
19:14et qui m'a bouleversée, en fait.
19:17Les premiers vers, ça faisait...
19:19Je peux plus rire sur plein de choses,
19:20parce qu'il y a trop de choses,
19:22avec lesquelles je pourrais jamais être en osmose.
19:24Et d'ailleurs, ce sont les premiers vers
19:27de celle qui a dit non.
19:29Et je remercie Malik dans ce texte-là,
19:31parce que c'est vraiment cette rencontre-là,
19:34encore une fois, avec ce qu'on appelait dans le temps
19:36le rap conscient, et qui manque cruellement, je trouve,
19:39et qui m'ont...
19:42C'est vraiment ça qui m'a donné envie d'écrire,
19:45et c'est cette réalité-là de recherche de sens
19:48qui ont vraiment irrigué le premier album.
19:51Donc ça, c'était du jamais vu, une chanteuse
19:53qui, en quelque sorte, écrit à une approche d'écriture
19:56plus rapologique.
19:58C'est quelque chose qui a marqué en soi.
20:00Donc je pense que déjà, il y a déjà ce critère.
20:02Et avec les textes, il y avait aussi un problème de représentation.
20:06Oui. Oui, c'est sûr.
20:07C'est sûr, ce problème de représentation-là
20:09était encore plus prononcé
20:14à cette époque-là, au début des années 2000.
20:15On écoute des chansons et on en parle.
20:18J'aimerais qu'on écoute Dona.
20:20Dona
20:24Il ne faut pas grandir trop vite
20:27Ne crois pas
20:31Que tu sois seule à te sentir vide
20:34C'était quoi, l'histoire de Dona ? C'était qui ?
20:38Alors, Dona, c'est...
20:41un profil de jeune fille
20:44de quartier, en fait.
20:46Je pense qu'on a tous connu,
20:48quand on a vécu en cité ou en quartier,
20:51une jeune fille qui se retrouve avec une réputation collée.
20:54Voilà, collée.
20:56Telle fille a fait tel truc avec telle personne.
20:59Donc voilà, j'avais envie de raconter...
21:02de raconter cette Dona complètement effacée
21:06et broyée par ce système-là,
21:09le système de médidence, tout simplement.
21:13Et ces Dona qui ont eu des enfants, à l'époque,
21:16ces enfants ont grandi.
21:18Aujourd'hui, comment tu les vois, les enfants de ces Dona ?
21:24Ben, écoute, comment je vois ces enfants ?
21:28Déjà, au niveau de la jeunesse,
21:30je trouve que la jeunesse n'est pas épargnée aujourd'hui.
21:34Encore une fois, dans les débats les plus récents
21:36sur l'éducation que les parents doivent donner ou non,
21:40je trouve que c'est facile de pointer
21:42la seule responsabilité des parents.
21:45Parce que, tu sais comme moi, d'ailleurs,
21:47tu vois la séquence de la Madeleine de Proust,
21:50prouve qu'en fait... Pardon ?
21:53De Clique ? Non, mais c'est pas...
21:55Excuse-moi !
21:56C'est une blague. Tout va bien, Ouellet.
21:59On sait que tout est sérieux avec Ouellet.
22:02Mais voilà, pour revenir à cette séquence-là,
22:04cette séquence prouve que la pop culture,
22:07tout ce qui nous entoure nous nourrit et nous éduque.
22:10En fait, il y a...
22:12Donc les artistes ont une responsabilité autant que les médias.
22:14Oui, les artistes ont une responsabilité.
22:17La société a une responsabilité.
22:19Tous les mantras auxquels on est soumis...
22:21Voilà, la jeunesse est soumise quand même à des mantras...
22:26On parle beaucoup du pouvoir d'achat, c'est hyper important.
22:30Mais je pense que les jeunes devraient pouvoir entendre
22:33aussi dans certains discours le pouvoir d'être.
22:36Le pouvoir d'être se joue à l'école.
22:39A l'école, on y passe plus de temps qu'avec nos parents.
22:43Nos enfants passent plus de temps à l'école
22:46qu'au sein de leur propre foyer, quand même.
22:49On appelle le ministère de l'Education
22:53et non le ministère de l'Enseignement seulement.
22:55Donc c'est qu'il y a une mission éducative
22:57qui incombe à la société entière, pas qu'aux parents.
23:02Autre morceau très important, c'est celui-là, c'est l'Olivier.
23:06...
23:17C'est quoi l'histoire de ce morceau ?
23:19Comment il est ?
23:20L'histoire de ce morceau, c'est une amie à moi,
23:24juive tunisienne,
23:26qui un jour m'a invitée chez elle
23:28et a évoqué des souvenirs de famille
23:32en me montrant un livre de recettes qu'elle a écrit,
23:36où elle mélange des recettes avec des souvenirs de famille.
23:40Et à un moment donné, elle me parle d'un olivier
23:45que son père n'a pas pu replanter.
23:48Elle fait allusion à cet olivier-là et elle s'est mise à pleurer.
23:53Et voilà, ça m'a vraiment émue.
23:57Et j'ai voulu mettre en parallèle son souvenir à elle et le mien.
24:02Encore une fois, nous, artistes,
24:04on est vraiment ambassadeurs d'humanité.
24:07On peut, nous, qui sommes dans le hip-hop,
24:10qui avons été touchés par ce mouvement culturel,
24:13on sait qu'on peut...
24:14On s'est identifiés à des rappeurs ou des chanteurs
24:18du fin fond d'Arlem ou de Brooklyn.
24:21Donc, voilà, on a cette capacité-là de fédérer et...
24:28Et donc, voilà, ce titre-là, ça parle tout simplement d'humanité.
24:32Et t'as la réponse à la question qui replantera l'olivier ?
24:38Mais je pense que nous tous, nous tous, on a une responsabilité,
24:41ne serait-ce qu'en refusant d'être un canal de haine.
24:46Il faut absolument qu'on résiste à cette haine qui nous entoure.
24:49Il faut qu'on soit des canaux de paix, coûte que coûte.
24:53C'est pas de la démagogie, c'est réel, en fait.
24:56On a cette mission-là.
24:58Et en France, peut-être plus qu'ailleurs,
25:00puisqu'on a la chance de vivre ensemble.
25:03On a la chance, voilà, de pouvoir connaître des Juifs,
25:06des Cathos, des athées.
25:10On est tous ensemble et on se doit de défendre la paix
25:14et de résister à tous ces mantras, encore une fois, de haine.
25:20Le mantra.
25:21Oui, c'est hyper important, oui.
25:23Mais tu sais, c'est Michael Jackson qui disait
25:26que les chansons sont des mantras, en fait.
25:28Si t'écoutes dans une chanson, kill, kill, kill, kill, voilà.
25:31Il faut se rendre compte des dégâts que ça peut causer.
25:35On préfère les chansons qui font clic, clic, clic, clic.
25:43On a cliqué sur vous, Alen.
25:45Et sur vos réseaux, on a glané autant d'informations
25:47que la police lors de l'enquête sur Xavier Dupont de Ligonnès.
25:50Et vous ne nous avez pas vraiment facilité la tâche,
25:52car vous avez un nominium américain,
25:53porteur d'un magnifique mulettos.
25:59Et quand on tape Où Alen sur Google, on ne tombe pas sur vous direct,
26:02mais sur un homme politique suédois un peu flippant.
26:09Mais on ne s'est pas débinés et on a cliqué sur vous, Où Alen.
26:12Forcément, impossible de passer à côté de la question
26:14qui a rythmé votre carrière.
26:15Qui replantera l'olivier ?
26:18Une chanson qui a connu bon nombre de reprises.
26:20Qui replantera l'olivier ?
26:22Où sont passés les gens que j'ai aimés ?
26:26Avec plus ou moins de réussite, en mode Jean-Michel à moitié.
26:38Où Alen, en faisant nos recherches, on est tombés sur vos interviews.
26:40Interviews dans des médias qu'on ne connaissait pas forcément.
26:44Salut, c'est Où Alen.
26:45Salut, c'est Où Alen sur Tchat TV.
26:47Interviews pendant lesquels vous dispensez des cours de spiritualité.
26:51Allez, on ouvre ses chakras.
26:53Si on n'a pas un ancrage intérieur,
26:55on ne peut pas comprendre le monde dans lequel on vit.
26:57Mais Oalen, vous revenez sur le devant de la scène
26:59pour la série que vous avez écrite, 9-3 bébé.
27:01Et en même temps, le 9-3, on sent que vous le connaissez sur le bout des doigts.
27:03Raison.
27:04Pas 9-3.
27:06Pas 9-3.
27:079-3.
27:089-3, bien sûr.
27:10En tout cas, on espère avoir la réponse à notre question.
27:12Qui replantera l'olivier ?
27:15Clic, c'était 9-3 ou c'était pas 9-3 ?
27:18Clic, c'était 9-3, bien sûr, quand même.
27:22Sous-titrage ST' 501