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Après "Le populisme ou la mort", Olivier Maulin vient de publier un deuxième recueil de chroniques d’exploration de la société française : "La République des copains". L’écrivain et critique littéraire de Valeurs actuelles porte un regard incisif et caustique sur les années politiques allant de 2012 à 2016. En parcourant cette période de plus de "dix ans d’âge", le lecteur est stupéfait par la très grande actualité des thèmes évoqués et la très grande résonance avec les événements de 2024. Olivier Maulin passe en revue des personnalités politiques de première importance comme Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon et François Hollande, deux hommes politiques brocardés avec talent. Olivier Maulin insiste sur des thèmes de débats actuels comme l’islamisme, les atteintes à la liberté d’expression ou la République des copains. L’ouvrage cache aussi une véritable et vibrante profession de foi avec la dénonciation du capitalisme absolu "qui détruit tout et déroule sous nos yeux le cauchemar américain mondialisé". TVL propose, en complément de cet entretien, un grand angle sur les chroniques littéraires réalisées par Olivier Maulin pour TVL en 2023-2024. Une émission de qualité à ne pas manquer

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Transcription
00:00Après le populisme ou la mort, il a publié un deuxième recueil de chroniques d'exploration
00:10de la société française.
00:12Il, c'est le critique littéraire de Valeurs Actuelles, celui à qui l'on doit de belles
00:16chroniques littéraires sur TVL, et vous pourrez découvrir en même temps que ce Zoom, celui
00:21à qui l'on doit donc de belles chroniques littéraires sur TVL, et bien il s'agit
00:24de l'écrivain Olivier Melun.
00:26Bonjour Olivier.
00:27Bonjour Martial.
00:28Avec La République des Copains, votre regard incisif et caustique se porte sur les années
00:33allant de 2012 à 2016.
00:36Peut-on parler d'un journal ou s'agit-il véritablement d'un pamphlet ?
00:40Alors, si vous voulez, ces chroniques font suite à un premier recueil qui avait été
00:46publié il y a quelques années qui s'appelait Le populisme ou la mort, et en fait c'était
00:49des chroniques journalistiques que j'ai tenues dans un journal qui a malheureusement
00:54disparu aujourd'hui et qui s'appelait Minute, certains l'ont bien connu.
00:57Et pendant 4 ou 5 ans, on m'a confié la dernière page de Minute avec une liberté
01:04totale, c'est-à-dire qu'on me disait voilà, tu as une page, tu fais ce que tu veux.
01:08Et donc j'en ai profité, si vous voulez, pour donner en effet des chroniques sur l'actualité.
01:13Je dirais que c'était des chroniques entre le journalisme et la littérature.
01:17C'est-à-dire que c'est des chroniques qui étaient quand même écrites, je veux
01:20dire au sens avec un effort de stylistique quelque part, et donc d'une liberté totale.
01:25Je choisissais un sujet dans la société qu'on vivait et je le développais, j'essayais
01:31un petit peu d'éclairer mon lecteur.
01:34En fait c'est du journalisme quand même dans la mesure où, vous savez, on oublie
01:38toujours que le journalisme il y a deux pans.
01:39Il y a un pan de journalisme, on va dire, d'investigation, de recherche de l'information,
01:44mais il y a aussi un pan du journalisme, et ce, dès l'origine du journalisme au
01:4919ème siècle, un pan qui est plus, j'allais dire, éditorialisant, qui est plus d'analyse,
01:54qui est plus de livrer une réflexion sur l'actualité, sur ce qui nous arrive en
01:59quelque sorte.
02:00Et ça c'était plutôt ce que j'essayais de faire.
02:01– Voilà un balzac.
02:02– Non, n'exagérons rien, mais disons que c'était dans ce journalisme que j'essayais
02:05de me mettre.
02:06C'est-à-dire un journalisme qui essayait un petit peu de donner des clés, si vous
02:09voulez, de compréhension de l'époque et d'essayer de voir surtout ce qu'il y a
02:13un petit peu sous la surface, vous voyez, parce qu'il y a toujours la surface, c'est
02:18l'actu, et j'essayais de voir un petit peu en dessous les forces en présence, ce
02:22qui arrivait, ce que j'estimais en tout cas, voilà, c'était un petit peu le boulot
02:27que je m'étais fixé.
02:28– Alors en lisant ces chroniques publiées chez Via Romana, l'excellent Benoît Mancheron
02:32de Via Romana, et que cet ouvrage vous retrouvez sur la boutique TVL, sur le site tvl.fr, en
02:38lisant donc ces chroniques relatant des événements, je l'ai dit, de 10 ans d'âge, j'ai été
02:43moi stupéfait par la très grande actualité des thèmes, la très grande résonance finalement
02:48avec les événements que nous vivons en 2024.
02:50Et je vous propose de retenir quelques personnalités, pour commencer, et tout d'abord, parce que
02:57l'on nous parle d'une popularité renouvelée et redrouvée, François Hollande, alors vous
03:01l'affiblez tous ces petits noms, ou ce briquet, fraise des bois, fraise d'Agada, guimauve
03:05le conquérant, flamby ou encore caramel pudding, que pensez-vous du personnage devenu la troisième
03:11personnalité la plus populaire auprès des français, si l'on en croit les sondages ?
03:15– Alors, d'abord un petit mot sur effectivement ces chroniques qui datent d'il y a 10 ans
03:19maintenant, donc ça remonte, et en même temps, si on a décidé avec Bonnard-Mancheron,
03:23dont vous parliez à l'instant, de les rééditer, c'est parce qu'on trouvait qu'il y avait
03:28pas mal de choses qu'on vit aujourd'hui qui se mettaient en place à ce moment-là,
03:32et donc on s'est dit que ça pourrait être intéressant, si vous voulez, de plonger un
03:36peu dans les prémices de ce qu'on vit aujourd'hui, et notamment, on en parlera peut-être tout
03:40à l'heure, on est dans la période qui annonce la Macronie, ce qu'on appelait parfois à
03:45l'époque c'est l'UMPS, certains s'en rappellent, c'est-à-dire en fait c'était d'un côté
03:48les socialistes, d'un côté la droite parlementaire comme on l'appelait, qui se passait le pouvoir
03:55et qui en fait faisait l'un dans l'autre la même politique, et d'ailleurs cette UMPS
04:02donnera finalement la Macronie avec des ralliements de droite et de gauche et donnera la politique
04:05qu'on connaît aujourd'hui, et sur plein d'aspects il y a des choses qui se mettent
04:08en place.
04:09Maintenant pour parler des petits surnoms de Hollande que vous évoquez, c'est pas moi
04:13qui les ai inventés ça, moi je m'étais amusé dans une chronique à reprendre tous
04:17les surnoms que lui donnaient ses petits camarades d'UPS, pour vous dire combien il
04:20le tenait en estime.
04:21Il faut se rappeler, alors les plus jeunes ça commence vraiment à dater, mais il faut
04:25se rappeler que François Hollande il est arrivé quasiment accidentellement, celui
04:30qui était prévu de longue date, qui était sur les rails, vous vous rappelez bien, c'était
04:33DSK, c'est lui qui devait être Président de la République, et puis Dominique Strauss-Kahn,
04:38et puis bon il y a eu certaines affaires malheureuses qui ont fait qu'il s'est retrouvé, et en
04:42fait François Hollande s'est retrouvé là un petit peu par hasard, et moi ce qui m'amusait
04:46à l'époque en tant que chroniqueur, c'était de voir que tous ses petits copains d'UPS
04:50le prenaient pour un guignol en fait, pour un guignolo, et il affublait de fraises des
04:53bois effectivement, de tous ses petits noms, et donc voilà, moi j'en relatais simplement
04:57ça, et notamment, je ne sais pas si vous vous rappelez, parce qu'il y a toute une première
05:00partie de ces chroniques, qui sont en fait que j'appelais pâtées de campagne, où je
05:04suivais la campagne présidentielle donc de 2012, et la campagne législative qui a suivi,
05:11et c'était drôle, parce que vous savez dans les campagnes, quand on regarde un petit
05:14peu la communication qui est mise, qui est utilisée pour faire voter les gens, dans
05:21cette communication, il y avait des petits ratés, notamment, c'est anecdotique, mais
05:25il y a un moment donné où le candidat Hollande avait cité Shakespeare, et manque de bol,
05:32c'est un de ses conseillers qui avait tapé sur Google, et c'était un autre Shakespeare,
05:35c'était un écrivain anglais contemporain, et enfin voilà, ce genre de petites choses
05:39m'amusaient beaucoup, et donc je les croquais.
05:42Alors, 2012-2024, il y a 12 ans, et pourtant, on retrouve toujours les mêmes, notamment
05:48le portrait de Jean-Luc Mélenchon, on est en 2012, et vous dites de lui, certains disent
05:51que Mélenchon est un gentil garçon, timide et gauche, d'autres qu'il a conservé de
05:55son passé, l'embertisme, un côté petite frappe, qu'il sort très vite de ses gonds.
05:5912 ans plus tard, vous avez tranché sur la personnalité de Jean-Luc Mélenchon ?
06:04Eh bien, toujours pas, parce que dans la mesure où, si vous voulez, il apparaît de plus
06:07en plus comme une petite frappe, ça c'est évident, maintenant, dans son comportement
06:12privé, je ne le connais pas, mais il y a quand même beaucoup de gens, parce qu'à
06:16l'époque, j'entendais des gens que je connaissais qui disaient, et on l'avait vu du reste,
06:21vous vous rappelez qu'il avait des mots très durs entre Macron, et puis un jour, il croise
06:25Macron, là on est un peu plus tard, Macron venait d'être élu, et puis là, il y avait
06:29le gentil garçon qui baissait les yeux, qui était tout, donc on ne sait pas, c'est un
06:33mystère, dès qu'il y a une caméra, en tout cas, il fait le mariole, ça c'est certain.
06:36Et puis, la chronique que vous venez de citer, c'était un chroniqueur assez célèbre à
06:45la télévision, qui s'était permis de lui faire remarquer qu'il y avait plein de fautes
06:49dans son livre qu'il venait de publier dans les années 2014-15, et effectivement, qui
06:55avait raconté après que Mélenchon avait failli quand même lui casser la gueule,
06:59dans les coulisses, donc là, c'était le côté petite frappe, bon voilà, il est entre
07:02les deux.
07:03Il va falloir trancher encore sur vos erreurs, sur vos analyses, avec une autre personnalité
07:09qui, elle, ne cesse de monter en puissance, il s'agit évidemment de Marine Le Pen, alors
07:13vous, vous laissez aller à une confidence, puisque vous écrivez, je cite, le 25 avril
07:182012, j'ai voté, pour la première fois de ma vie, j'ai voté Marine Le Pen, et vous
07:24rajoutez par instinct plus qu'autre chose, est-ce que votre instinct vous a trompé ? Parce
07:29que vous savez que rien ne se fourvoie, plus qu'un instinct.
07:32Là encore, il est vrai que j'ai voté pour la première fois en 2012, et c'est vrai
07:38que je ne peux pas dire autre chose, c'était un instinct, et depuis, cet instinct me commande
07:42quand même de, en tout cas, de ne plus voter, ça c'est certain, pour ce qu'on appelait
07:50la guerre, ou ce qu'on peut encore appeler le système, si vous voulez, il y a une chose
07:53dont je suis convaincu, d'une chose, c'est que ceux qui nous ont mis dans la panade dans
07:58laquelle on est actuellement ne nous en sortiront pas, voilà, ça c'est ma conviction, maintenant
08:02qui nous en sortira, je n'en sais rien, mais je sais que ce n'est pas ceux qui nous ont
08:06mis.
08:07C'est ça que vous dites, quand vous dites j'ai voté Le Pen pour que tous ces gens disparaissent,
08:11c'est cette classe politique ?
08:12Bien sûr, bien sûr, c'est ce qui m'avait amené à nommer mon premier ouvrage, le populisme
08:19ou la mort, c'était comme ça que j'entendais le populisme, si vous voulez, c'était, à
08:22un moment donné, c'était le coup de balai, si vous voulez, cette élite qui s'est trompée
08:26depuis 30 ou 40 ans, avec l'immigration massive, la chute de l'autorité, la chute de l'école,
08:31enfin tout ce que vous voulez, la chute de l'hôpital, la chute de tout, la chute de
08:34la Maison France, cette élite qui s'est trompée dans ses choix systématiquement,
08:38cette élite-là ne nous sortira pas, parce qu'elle a un logiciel, on le voit encore
08:42actuellement avec Macron, enfin je veux dire, Macron, ça commence à se dire maintenant
08:46il a échoué partout, il a échoué dans les finances, il a échoué, la France se
08:50porte beaucoup plus mal que lorsqu'il est arrivé, mais on oublie de dire souvent qu'il
08:54n'a pas échoué dans l'Europe, et que c'est tout ce qui l'importe, vous voyez,
08:56son logiciel c'est l'Europe, c'est la fin de la souveraineté française, c'est
08:59la fin de la France, et il prépare quelque chose, on nous prépare vraisemblablement
09:03quelque chose de monstrueux, parenthèse, c'est-à-dire un vrai basculement vers le
09:06fédéralisme sans référendum, sans rien, bon.
09:08Mais vous voyez ce que je veux dire, donc c'est, je pense que ces gens-là, le MPS
09:15comme on disait, ou en tout cas ces partis de gouvernement, se sont trompés, ils se
09:21sont trompés et leur logiciel fait qu'ils ne reviendront pas en arrière, voilà, c'était
09:25ça, donc l'instinct dont je parlais, c'était ça, c'est-à-dire de dire, il faut quelqu'un
09:28de neuf, Marine Le Pen l'était, neuf au sens, vous voyez ce que je veux dire, au
09:31sens de, elle n'a jamais exercé la politique, et alors, est-ce que je me suis trompé, je
09:37pense pas m'être trompé, j'ai l'impression quand même, si on parle de Marine Le Pen
09:41et du Rassemblement National, alors, certains me diront que le discours est édulcoré,
09:45que je veux bien entendre, mais enfin, il y a quand même des ralliements qui sont des
09:47ralliements de gens très sérieux, qui commencent à prendre ce parti très au sérieux et qui
09:52commencent à avoir une véritable volonté de remettre la France dans les rails, voilà,
09:56moi c'est ce que j'observe.
09:57Au-delà des personnalités, alors il y a la persistance des thèmes, alors prenons-en
10:02quelques exemples, un exemple simple c'est l'islam, vous écrivez une phrase qui est
10:05importante parce que vous parlez avec l'islamisme d'une régression de cette civilisation
10:10tiraillée par des forces morbides que les régimes arabes contenaient tant bien que
10:14mal.
10:15Oui, je le crois.
10:16Une approche un peu différente.
10:17Exactement, je crois que, si vous voulez, il y a deux sujets dans l'islam, il y a l'islam
10:21en France, et là, je suis comme beaucoup, je pense qu'il y a quelque chose qui est
10:25en train de partir, enfin, on laisse faire des choses absolument innommables et scandaleuses,
10:31on a vu à Cologne, vous avez vu il y a quelques jours, des gens qui manifestent pour un califat
10:34quand même, on en est là.
10:35Mais il y a un autre, l'islam hors de France, l'islam en terre d'islam, si vous voulez,
10:40en soi j'ai rien contre, et je trouve même que c'est une belle civilisation, il y a eu
10:44des moments de l'islam, alors que ce soit l'islam iranien du reste ou l'islam arabe,
10:47il y a eu des beaux moments, il y a quand même eu des moments où on chantait l'ivresse
10:50et le vin et les belles jeunes filles, enfin vous voyez, il y a des poésies, des poèmes
10:53arabes absolument magnifiques.
10:54Donc je trouve effectivement que c'est, oui, une religion globalement qui a régressé
11:00terriblement dans un, comment dire, dans un côté identitaire complètement stérile
11:06et fermé, vous voyez, et qui est devenue effectivement, je veux dire, cette pseudo-tradition que les
11:12salafistes brandissent, c'est une tradition du 19ème siècle, ce n'est pas du tout une
11:15tradition qui remonte au 13ème siècle par exemple, vous voyez, donc voilà, je trouve
11:19qu'il y a une régression en effet de l'islam, et je pense en effet que finalement le désastre
11:25et la manière dont cette religion a commencé à s'étendre dans le monde entier est lié
11:31aussi en effet au régime arabe fort qui tenait ça en fait, vous voyez, et à partir du moment
11:36où on a déglingué tous ces régimes arabes, et bien on a, voilà, si vous voulez, la grande
11:41erreur à mon avis occidentale, et c'est une erreur qui peut nous coûter très cher
11:45et qui nous coûte déjà très cher, c'est de croire que tout est équivalent, que tout
11:50se vaut, que tous les peuples, tous les individus se valent, je ne dis pas qu'il y en a certains
11:53qui sont supérieurs à d'autres, ce n'est pas du tout la question, mais je pense que
11:55chaque peuple a ses spécificités et qu'il y a en effet des peuples qui ont une tradition
12:00d'être tenus par un pouvoir fort, c'est vrai des russes aussi, les russes ont toujours
12:03eu un pouvoir fort, je pense que les arabes étaient tenus par un pouvoir fort et ce n'était
12:07pas pour rien, alors des dictatures qui n'étaient pas forcément par ailleurs extrêmement sympathiques,
12:11mais qui tenaient les choses et qui réussissaient quand même à maintenir des forces, notamment
12:16des forces religieuses, les forces les plus redoutables quand même, qui les canalisaient.
12:20– Allez, autre thème récurrent, le grand remplacement, souvent nié, ce processus est
12:25décrit par vous comme la première fois dans l'humanité qu'un peuple se laisse coloniser
12:31pacifiquement par d'autres peuples, et ce processus a cru de manière exponentielle,
12:35malheureusement.
12:36– Alors, à l'époque j'écrivais en effet que c'est la première fois qu'un peuple
12:40se fait coloniser pacifiquement, aujourd'hui je pense qu'on peut enlever le pacifiquement,
12:45c'est-à-dire qu'entre-temps, si vous voulez, en 10 ans, à l'époque il y avait
12:49beaucoup moins, aujourd'hui il n'y a pas un jour qui se passe sans qu'il y ait des
12:52gamins égorgés, il y a encore hier, je ne sais pas si vous vous souvenez ou avant-hier,
12:55un jeune garçon de Châteauroux qui s'est fait planter dans le cœur par un afghan
13:00pour une histoire de portable, enfin 15 ans, ça c'est tous les jours, donc aujourd'hui
13:05c'est plus si pacifique que ça, si vous voulez, je pense qu'aujourd'hui il y a
13:08des gens en France qui ne sont pas français ou qui sont français de papier mais qui ne
13:11sont pas français de cœur et qui effectivement commencent à imposer leurs lois et ça n'est
13:15plus de manière pacifique, je veux dire par là qu'il y a eu quand même des faits divers
13:19entre guillemets ces derniers temps, qui à mon avis ne sont pas des faits divers, mais
13:22que ce soit la petite Samara, vous savez, qui vivait à l'occidentale et qui se fait
13:25lyncher parce qu'elle quitte la communauté, que ce soit le petit gamin qui chème ses
13:31dînes, vous savez, qui parle sur les réseaux avec une jeune fille et qui a des propos
13:37un peu l'Est et qui se fait rappeler à l'ordre par sa communauté au point qu'il est tué,
13:42donc tout ça, vous voyez, le pacifisme a disparu, on continue à être colonisés mais
13:46de moins en moins pacifiquement et alors après il faut quand même dire que la période couverte
13:51par le bouquin inclut quand même un moment très important de ces 2015, c'est-à-dire
13:57que 2015, tout d'un coup on réalise, et en tout cas moi je réalise en écrivant mes
14:00chroniques que l'immigration qu'on a connue jusqu'alors était peut-être une plaisanterie
14:07par rapport à ce qui nous attend.
14:082015, je vous rappelle, c'est un million de personnes qui arrivent en Allemagne pendant
14:11la guerre de Syrie et c'est des colonnes entières d'envahisseurs, ou alors les mots
14:16n'ont pas de sens, filmés par drone ou par hélicoptère, etc., des colonnes entières
14:23qui viennent en Europe et Merkel qui leur dit évidemment bienvenue, ville commune, etc.
14:29et puis on a Cologne…
14:30– Ce ne sont pas des envahisseurs, ce sont des invités.
14:32– Alors ce sont des invités d'un point de vue des gouvernants probablement, mais
14:36je pense que d'un point de vue, tout le problème est là, d'un point de vue des
14:38peuples européens, non, ce ne sont pas des invités, les peuples européens, je crois
14:41que clairement on n'en veut pas, en tout cas pas de cette quantité et parfois même
14:46de cette nature parce que l'immigration, on a quand même le droit de choisir et le
14:50nombre et la qualité des gens qu'on invite précisément.
14:53– Vous insistez aussi sur une autre thématique qui est encore très présente en 2024,
14:58c'est les intents systématiques à la liberté d'expression avec cette volonté systématique
15:03là aussi de s'immiscer dans notre vie privée, alors là vous évoquez entre 2012 et 2016,
15:08là vous allez avoir raison avec notamment la crise sanitaire et la volonté de contrôler
15:13les peuples, les populations, la liberté d'expression est sacrée mais…
15:17– La liberté d'expression c'est bien simple, depuis ces chroniques elle a encore
15:23reculé, je vous donne un exemple tout bête, il y avait une chronique que j'avais publiée
15:28à l'époque dans Minutes sans problème et avec mon éditeur on s'est dit, même
15:33mon éditeur d'ailleurs m'a signalé lui-même, il m'a dit la loi maintenant, enfin la loi,
15:36ce n'est pas tant la loi d'ailleurs, ce n'est pas tant la loi qui a changé que
15:40la manière de l'interpréter, que la manière dont les juges vont attaquer ou les associations,
15:45en tout cas dans les faits la liberté d'expression ne cesse de reculer, c'est une évidence,
15:49elle ne cesse de reculer, il y a des… regardez récemment il y a un livre qui est sorti
15:55qui s'appelle Transmania d'Horamuto et… – Il y avait Bistro Liberté…
16:00– Et Mademoiselle Stein, Marguerite Stein qui non seulement est privée de publicité
16:08par la mairie de Paris mais qui est attaquée, alors que c'est un essai qui est très documenté,
16:14qui donne des chiffres, qui donne des interviews, des éléments tout à fait factuels
16:18avec une opinion qu'elles ont strictement le droit d'avoir,
16:20et bien non c'est attaqué et on veut effectivement de plus en plus faire taire l'opposition,
16:25après quelque part j'allais dire, est-ce que c'est un combat d'arrière-garde ou pas ?
16:30Je pense quand même que si vous voulez il y a le vent souffle dans les voiles,
16:35et alors on en parlait tout à l'heure hors caméra,
16:40mais moi je disais quand même qu'à l'époque si vous voulez,
16:45je traquais dans ces chroniques le moment où les Français allaient ouvrir un œil,
16:50et parfois je voyais, je sentais quand même qu'il y avait des…
16:53alors ils ont mis le temps à ouvrir mais je crois qu'il y a un œil qui est ouvert,
16:56je crois que les Français ont ouvert un œil, maintenant il reste à ouvrir le deuxième,
17:00et à ce moment-là on verra bien ce qui nous entoure,
17:01et là ça peut aller très vite, vous savez l'histoire c'est le lieu de l'imprévisible,
17:05c'est le lieu qui tout d'un coup, là où on n'attend pas
17:07et les choses peuvent tout d'un coup aller très vite,
17:09je ne veux pas faire profession d'optimiste outrancier
17:13parce que la période ne s'y prête pas,
17:15mais rappelez-vous quand même l'URSS, un empire qui était là pour mille ans,
17:19bon tout d'un coup il y a quelques failles,
17:22et en quelques semaines ça s'effondre.
17:25– Alors si les Français ouvrent leurs yeux,
17:27est-ce qu'ils voient une grande constance au fil des années ?
17:31C'est ce que vous appelez la République des copains,
17:33évoquant avec brio d'ailleurs la quatrième république,
17:35Eric Branca pourfend lui la République des imposteurs,
17:37bref de tout temps, la République des coquins.
17:40– En fait ce titre c'était la République des copains coquins,
17:42c'est vrai qu'il y avait un petit clin d'œil en effet,
17:44mais c'était plus, si vous voulez, il faut se rappeler quand même
17:46que c'est aussi l'époque de Cahuzac, Cahuzac c'est quand même pas rien,
17:50c'était un ministre en charge de la fraude fiscale qui fraude au fisc,
17:56c'est quand même original,
17:57on avait vu plein de choses dans la Mitterrandie
17:59mais on n'avait quand même pas vu ça,
18:00et alors moi je me rappelle très bien,
18:02en plus c'est une affaire qui m'avait un peu secoué à l'époque
18:04parce que c'est Mediapart qui l'avait sortie,
18:07et je me rappelle que Cahuzac était venu au Parlement
18:10et il avait obtenu un discours,
18:12il avait regardé les yeux dans les yeux de la représentation nationale
18:15en disant je n'ai pas de compte en Suisse,
18:18et là je m'étais dit,
18:19vous voyez comme quoi on est toujours un peu naïf,
18:20on ne perd jamais de sa naïveté,
18:22je m'étais dit un type ne peut pas,
18:23un ministre ne peut pas aller dans le lieu de la représentation nationale,
18:26jurer les yeux dans les yeux,
18:27donc Mediapart s'est planté,
18:28et je m'étais dit maintenant j'attends de voir comment,
18:31eh ben non, si vous voulez le cynisme de ce bonhomme était quand même absolu
18:35et ce qui fait que voilà,
18:36donc la République des copains c'était quand même,
18:38il y avait plein d'affaires à l'époque quand même,
18:40donc c'était les copains au sens copains coquins,
18:42mais c'était aussi dans mon esprit,
18:44le titre qu'on a choisi pour le recueil entier,
18:48c'était aussi cette République des copains dont je parlais un peu avant,
18:51c'est-à-dire le PS et l'UMP qui se partageaient le pouvoir,
18:54qui étaient copains en fait,
18:55copains au sens idéologique,
18:56qui pensaient la même chose,
18:57cap sur l'Europe et puis tout ira bien,
19:00et donc il y avait les copains politiques et les copains coquins,
19:04il y avait les deux,
19:05et donc j'ai pris ce titre parce que je trouvais que ça,
19:10on aurait pu en prendre un autre,
19:11mais ça donnait un petit peu une image de l'époque
19:13telle que je l'avais analysée dans ces chroniques.
19:16– Oui, Olivier Molin,
19:17ce livre cache aussi une véritable profession de foi,
19:20elle se trouve de manière assez vibrante d'ailleurs,
19:22en page 188, je le dis pour les téléspectateurs,
19:26une dénonciation du capitalisme absolu
19:28qui détruit tout et déroule sous nos yeux le cauchemar américain mondialisé,
19:33et là c'est véritablement le fond de votre pensée.
19:37– Alors oui, c'est le fond de ma pensée,
19:39et c'était aussi dans cette chronique,
19:41je revenais sur, j'entamais un débat un petit peu
19:44avec un autre journaliste, enfin on ne rentre pas dans le détail,
19:47mais je disais simplement qu'à un moment donné,
19:48si vous voulez, il faut savoir ce qu'on veut,
19:50et moi en effet, j'avais poussé mon raisonnement,
19:53alors vous dites que oui, c'était quasiment une profession de foi,
19:57on peut le dire comme ça,
19:57c'est-à-dire que le principal danger aujourd'hui
20:00que je vois et que je continue à voir,
20:02c'est en effet ce capitalisme sans limite,
20:06si vous voulez, qui détruit tout en vérité,
20:08ce que souvent d'ailleurs les gens de droite ont du mal à comprendre,
20:11ils ont du mal à comprendre,
20:12ils pensent que le capitalisme c'est uniquement un système économique,
20:15alors que non, le capitalisme c'est aussi un esprit,
20:18pour que le capitalisme puisse être accepté,
20:20pour que tous les dégâts qu'il fait, quand je dis les dégâts,
20:23le capitalisme a besoin de marchés sans cesse, de nouveaux marchés,
20:26donc quand il y a des choses qui ne sont pas de l'ordre de la marchandise,
20:31il faut qu'ils créent de la marchandise,
20:32un exemple tout bête, ça vous parlez,
20:35mais ça c'est un exemple anecdotique,
20:36mais il y en aura des bien plus graves,
20:37par exemple avant on avait quelque chose qui s'appelait l'autostop,
20:40on faisait du stop, bon ça marchait,
20:42vous pouvez vous conduire à Lyon, merci etc.
20:44Il y avait un marché, on en a fait un marché,
20:47aujourd'hui on fait pareil mais on paye,
20:48et alors c'est pareil pour la famille si vous voulez,
20:51pourquoi est-ce que tous les gens vous rappelaient,
20:52c'est la même époque, je fais des chroniques là-dessus,
20:54sur l'ouverture du travail le dimanche,
20:57que la droite à l'époque souhaitait ardemment,
21:00mais pourquoi, parce que le dimanche c'est un lieu où on va à la messe,
21:02ou pas d'ailleurs, on va se balader dans la forêt,
21:04c'est un jour où il n'y a pas d'activité économique,
21:09et donc pour certaines personnes qui n'ont pas de vision autre qu'économique,
21:14c'est un scandale, il faut qu'on consomme ce jour-là aussi.
21:17Et donc c'est cette malédiction économique,
21:19ça ne veut pas dire que je suis contre l'économie,
21:21et que je suis contre qu'un pays soit riche, pas du tout,
21:24je ne suis pas décroissant ou ce genre de choses,
21:25mais je dis simplement que l'économie devra être laissée à sa place,
21:28et laisser des moments de respiration qui sont non marchands.
21:30Or le capitalisme ne les tolère pas,
21:32donc il détruit tout ce qui est sensationnel.
21:34– Vous dites même à l'intérieur d'une phrase,
21:35une dictature de la marchandise régie par les seules lois de l'économie,
21:38où les hommes ne seraient plus que des atomes,
21:40et on pense ensuite à la GPA.
21:42– Voilà, et effectivement, bien sûr,
21:44et regardez la GPA c'est un magnifique exemple,
21:47parce qu'en plus c'est un exemple particulièrement choquant,
21:49on a créé un marché, c'est un marché la GPA,
21:52c'est un marché, je crois que c'est 100 milliards de dollars dans le monde,
21:55donc voilà, c'est un marché, on achète des enfants,
21:58ce qui est formidable c'est qu'il y a aujourd'hui des gens de gauche
22:02qui se disent anticapitalistes qui applaudissent à la GPA,
22:04bon alors ça il faudra m'expliquer, c'est leur problème,
22:07mais la GPA c'est effectivement quelque chose de complètement délirant,
22:10on achète des enfants.
22:12– Et pour dire tout cela,
22:14vous allez chercher un philosophe italien, Costanzo Preve,
22:17qui est un marxiste.
22:18– Oui c'est un marxiste.
22:20– Donc il faut aller chercher chez les marxistes
22:21la lutte contre le capitalisme, on ne peut pas le faire nous-mêmes ?
22:24– C'est-à-dire que moi, si vous voulez, ça ne m'a jamais gêné d'aller,
22:28non seulement ça ne m'a jamais gêné, mais je l'ai toujours fait, d'aller lire à gauche,
22:30il ne faut pas oublier qu'à gauche, il y a une gauche sérieuse,
22:34il y a une gauche, notamment sur les questions économiques et sociales,
22:37une gauche marxiste très sérieuse, il ne faut pas hésiter à aller la lire,
22:39et après on l'adapte à notre sauce,
22:41c'est-à-dire que moi je ne suis pas du tout un marxiste,
22:43mais bien sûr qu'il faut aller lire,
22:45alors ça ne veut pas dire qu'à droite il n'y a pas des…
22:48à droite si vous voulez, je pense qu'à droite il y a les grands auteurs
22:52qui ont dénoncé, d'un point de vue moral et d'un point de vue,
22:55je pense à Bernanos par exemple,
22:57qui ont dénoncé ce monde qui apparaissait déjà à son époque,
23:00les plus belles envolées sont plutôt des écrivains de droite,
23:02mais dans l'aspect, plutôt littérairement on va dire,
23:05mais dans l'aspect précis, technique, de la pensée,
23:09oui il y a des écrivains, moi je me rappelle avoir lu un très très beau livre
23:11sur l'esprit du capitalisme, précisément de Boltanski
23:14et je ne sais plus comment, c'était deux auteurs,
23:16Eva Ciappello je crois, enfin peu importe,
23:18et qui était très intéressant,
23:19parce qu'ils montraient justement que le capitalisme c'est un esprit,
23:23et le capitalisme, son but c'est de faire adhérer les gens,
23:28et pour adhérer c'est quoi ?
23:29C'est l'advertissement, c'est toute une espèce d'entertainment
23:33comme disent les américains, qui va faire adhérer à un système
23:37et qui fait qu'on va accepter les dégâts causés par ce système,
23:40sans quoi on ne les acceptera jamais du reste.
23:42– On va donc conclure avec Costanzo prévé,
23:44on va le garder, notre marxiste dissident dans son éloge du communautarisme,
23:48il dit que face à toute la perspective que vous dénoncez à travers lui,
23:51vous affirmez, il affirme, et donc vous affirmez avec lui,
23:54qu'il y a trois solutions, l'adhésion des peuples,
23:58c'est la soumission, l'adaptation,
24:00– Ou l'adhésion à ce qu'on nous propose en tout cas.
24:02– L'adhésion à ce qu'on propose, l'adaptation,
24:04d'ailleurs on ne va pas pouvoir faire autrement,
24:05donc on va s'adapter à la situation, et puis la résistance.
24:08Et la résistance, vous l'évoquez dans vos chroniques
24:10avec la manif pour tous à l'époque,
24:12plus tard il va y avoir les bonnets rouges, les gilets jaunes,
24:14les manifestations contre la retraite Macron,
24:17les partisans de la liberté sanitaire,
24:19en fait la résistance elle existe,
24:20TVL c'est la presse alternative, elle existe et la rébellion existe,
24:25Valeurs Actuelles est aussi une presse de transition,
24:27une presse alternative, elle existe, tout n'est donc pas perdu,
24:30la France n'est pas, et dites-moi, rassurez-moi Olivier Molin,
24:34est-ce qu'elle était éternellement livrée aux bras cassés ?
24:37– Alors moi je vous le disais avant,
24:40je ne suis pas exagérément optimiste,
24:41mais je n'oublie jamais,
24:43moi j'ai une formation d'historien à la base,
24:44et je n'oublie jamais que l'histoire c'est le lieu de l'imprévisibilité,
24:48quelque chose peut arriver très vite, personne ne le voit,
24:51c'est pour ça que les projections,
24:52vous savez à 5 ans, 6 ans, 10 ans c'est un moyen de rire,
24:55une projection trois mois avant la pandémie,
24:57vous imaginez ce que ça donne, bon, voilà, l'histoire c'est ça,
25:00donc non, il y a toujours ce petit trou de souris,
25:03et en attendant effectivement que cette chose arrive ou pas…
25:07– Vous êtes vraiment de droite,
25:08vous croyez à l'homme providentiel, Général Boulanger ?
25:10– Oui, ce n'est pas faux, ce n'est pas faux,
25:11je crois en l'homme providentiel,
25:13mais l'histoire est remplie d'hommes providentiels,
25:14bien sûr, oui, je crois que dans les périodes historiques,
25:17il peut y avoir tout d'un coup de femmes providentielles,
25:19pensons à Jeanne d'Arc quand même, ce n'est pas rien,
25:21oui, je crois qu'il y a tout d'un coup des personnes qui peuvent,
25:24des personnalités particulièrement fortes qui peuvent apparaître
25:27et changer le désastre, je pense aussi,
25:29en effet, je ne crois pas uniquement à l'homme providentiel,
25:32je crois aussi aux structures, pour le coup comme les montres,
25:37plutôt les essayistes de gauche,
25:39il y a aussi évidemment des structures qui font qu'à un moment donné,
25:41il y a un combat culturel qui est pour moi fondamental,
25:43c'est le combat culturel qui doit être gagné
25:45pour que les solutions après puissent arriver politiquement,
25:48tant que le combat culturel est perdu,
25:50il est évident qu'on ne peut rien faire dans un pays,
25:52ça c'est d'où l'intérêt de TV Liberté, de Valeurs Actuelles en effet,
25:55et d'autres, de réussir à mener ce combat culturel
26:00et si possible, à le gagner.
26:02– Il n'y a pas de sens de l'histoire alors ?
26:04– Non.
26:05– Ce sont les hommes qui font l'histoire ?
26:06– Oui, oui, bien sûr.
26:08– Merci Olivier Mollin, on vous retrouve avec cette République des Copains
26:11et autres chroniques sur TVL.fr
26:14en achetant le livre d'Olivier Mollin sur la boutique de TVL,
26:17mais autres chroniques, il y en a aussi,
26:18qui seront diffusées tout de suite après ce Zoom,
26:20si vous allez sur TVL.fr ou si vous allez sur la chaîne YouTube de TVL,
26:24retrouvez in extinso l'ensemble des chroniques littéraires
26:26que vous avez faites sur TVL pendant plusieurs mois,
26:29qui vous permettront de découvrir des écrivains magiques
26:32et pourtant peu connus de l'opinion publique.
26:34Je vous laisse découvrir tout cela, merci Olivier Mollin.
26:36– Merci à vous.
26:37Sous-titrage ST' 501

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