Film d’action réaliste pour les uns ou odieuse production d’extrême droite pour les wokes, "BAC Nord" qui vient de sortir sur Netflix a été le drame policier le plus clivant à sa sortie. Ce drame policier aux 2,5 millions d’entrées est inspiré du scandale de 2012 au sein de la BAC de Marseille. Pour en parler, il fallait un spécialiste. Patrick Yvars, commissaire divisionnaire, décrypte le vrai du faux pour "Tueurs en Séries".
A l’opposé de "Bac Nord", sort également "Avant que les flammes s’éteignent". Ce film est un réquisitoire à charge contre la police. On y voit de grossières manipulations.
A l’opposé de "Bac Nord", sort également "Avant que les flammes s’éteignent". Ce film est un réquisitoire à charge contre la police. On y voit de grossières manipulations.
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00:00Générique
00:29Film d'action réaliste pour les uns,
00:31ou odieuse production d'extrême droite pour les autres ou les woke.
00:35Assurément, Bac Nord est un film extrêmement clivant.
00:38C'est un drame policier qui vient de sortir sur Netflix.
00:41Il me fallait une pointure, un spécialiste.
00:44Je suis donc avec Patrick Ivars.
00:47Et vous êtes avec Turand Seri.
00:50Générique
00:52Donc Charles Mathieu, bonjour.
00:54Salut Arnaud.
00:55Patrick, bonjour.
00:56Bonjour Arnaud.
00:57Votre compte Twitter dit que vous êtes commissaire divisionnaire honoraire.
01:02Alors, quoi de plus ?
01:03C'est bien ça.
01:04Alors, moi je suis à la retraite.
01:05Honoraire, ça veut dire que je suis à la retraite.
01:07Oui, bien sûr.
01:08Depuis quelques années maintenant.
01:09Et en fait, j'ai fait toute ma carrière en poli judiciaire à Paris et en région parisienne.
01:14Et j'ai terminé comme chef du 3e district de poli judiciaire à Paris.
01:18A savoir, c'est la rive sud de Paris.
01:20Au nord, la Seine.
01:21Et au sud, le boulevard périphérique.
01:24D'accord.
01:25Alors ça, c'est notre séquence promo.
01:26Donc vous parlez de votre compte Twitter.
01:27Vous donnez l'adresse du compte Twitter.
01:29Allez-y.
01:30Alors, mon compte Twitter, c'est à rebase Patrick Thivard.
01:33C'est tout attaché, si je ne me trompe pas.
01:35On me trouve assez facilement sur Twitter.
01:37D'accord.
01:38J'ai toujours plein de choses à raconter tous les jours.
01:39Voilà.
01:40Et attention, si vous y allez, vous verrez qu'il fait de la politique.
01:42Un peu.
01:43Pas plus ?
01:44Un peu beaucoup d'ailleurs.
01:46Oui, bien sûr.
01:47Bon.
01:48D'accord.
01:49Donc je ferme la parenthèse promo en disant que si vous aimez musique, vous pouvez les trouver directement.
01:54Il y a un lien dans la description.
01:56Et deuxième chose, j'ai mis une vidéo qui s'appelle Le songe d'Ossian et qui est un
02:00barbe gaélique.
02:01Ce sont des poèmes qui étaient très lus par Napoléon et qui rendent hommage aux grands
02:05guerriers, etc.
02:06J'avais fait de la musique en 1979.
02:08Donc vous pouvez la trouver.
02:10Voilà.
02:11Un extrait en tout cas.
02:12Donc on va reparler de Bac Nord.
02:14Je referme la parenthèse.
02:15Donc promo.
02:16Bac Nord, c'est une coproduction de France 2 et de Canal+.
02:20Qui a fait 2 200 000 vues quand c'est sorti.
02:24C'est donc pas mal.
02:25Donc le pitch, c'est quoi ? Le synopsis ?
02:28Alors Bac Nord, ça raconte l'histoire de trois membres de la BAC de Marseille qui
02:36sont principalement chargés du maintien de l'ordre et d'arrêter les petits trafiquants
02:41et qui se retrouvent d'un seul coup à la tête d'une vaste opération, opération
02:46placenet, pour citer l'actualité, dans une des cités les plus dangereuses de Marseille
02:52alors que la période électorale arrive et que le préfet cherche à arrondir les angles
03:00auprès de la population.
03:01Pour que l'opération soit un succès, les trois policiers vont être contraints à se
03:08placer dans l'inégalité pour les besoins de l'enquête.
03:12D'accord.
03:13Alors la présentation officielle du film dit que c'est un drame policier librement
03:21inspiré par le scandale de 2012 au sein de la BAC de Marseille.
03:25Alors je me tourne vers vous Patrick.
03:27Vous nous rappelez cette affaire ?
03:29Alors c'est une affaire qui effectivement s'est déroulée en 2012 et puis on a vu
03:32pas trois policiers en fait, il y en avait plusieurs parce que le film parle de trois
03:35policiers précisément mais au total je crois qu'ils ont été 18 à être mis en examen.
03:38C'est ça.
03:3918 policiers de la BAC Nord de Marseille, c'est pas habituel qu'ils soient ciblés
03:44par une enquête judiciaire, c'est quand même quelque chose de vraiment très inhabituel
03:49et c'est une enquête qui a vraiment, c'est une affaire qui a vraiment défrayé la chronique
03:53à l'époque.
03:54Pas que dans la police, je crois que la France entière en a parlé.
03:57D'accord.
03:5818 c'est inhabituel ?
03:5918 c'est inhabituel bien sûr.
04:01Une enquête GPN classique j'allais dire.
04:04D'accord.
04:05Je pense que ça peut concerner surtout une personne, peut-être deux.
04:08Mais là 18 c'est énorme.
04:09C'est énorme, ok.
04:10La description officielle dit librement inspirée, donc cette formule, c'est une protection
04:15juridique pour le film ou est-ce que vraiment le film est très loin de la réalité globalement,
04:19en globalité ?
04:20J'espère que c'est un petit peu loin quand même parce que le film déjà, il faut
04:24commencer par dire que c'est un beau film.
04:25Oui.
04:26C'est un super film.
04:27Moi j'ai été scotché sur mon canapé, je l'ai revu récemment, donc je l'ai vu
04:29deux fois.
04:30C'est un beau film policier, c'est un beau film d'action, il y a de l'action,
04:34il y a de l'émotion, les personnages sont attachants.
04:37C'est vrai.
04:38C'est un beau film.
04:39En dehors du film, il y a les actions policières qui sont prises dans le film.
04:43Là je pense qu'il y a beaucoup de choses à dire parce que c'est la collection de
04:45tout ce qu'il ne faut pas faire.
04:46Oui.
04:47Et puis à côté de ça, il y a la réalité de 2012, la réalité de ces trois policiers,
04:54les protagonistes de l'affaire.
04:56Je commencerai déjà par dire que moi je ne les juge pas, je n'ai pas envie d'en
05:01dire du mal, je n'ai pas envie de dire qu'ils n'auraient pas dû ceci, cela.
05:06Il faut savoir qu'être policier en BAC, c'est peut-être ce qu'il y a de plus
05:09difficile en police, avec policier en car police secours, parce qu'on ne sait pas
05:13sûr qu'on intervient.
05:14Alors justement, la BAC pour moi, c'est le flic qui course les dealers de shit pour
05:22les prendre en flag, c'est ça ?
05:24C'est tout à fait ça.
05:25C'est-à-dire qu'en fait c'est des policiers qui sont un peu libres de leur
05:30mouvement, ils font un peu ce qu'ils veulent entre guillemets sur leur circonscription
05:34et leur boulot c'est de faire ce qu'on appelle du saut dessus, c'est-à-dire qu'ils
05:37font du flag, sans arrêt du flag.
05:39Et ce sont des gens qui connaissent par cœur leur circo, vous leur présentez une
05:43photo de surveillance avec un type qui a été photographié à 20 mètres de distance,
05:47ils sont capables de vous dire qui c'est et puis de vous dire où est-ce qu'on peut
05:50le trouver sans aucun problème parce que c'est leur boulot.
05:53D'accord.
05:54Alors on va voir en détail la vraisemblance du scénario, on va commencer sur la misère
05:57des moyens.
05:58Alors le poste de police ressemble vraiment à un chouk et les racains, les petits délinquants
06:04sont tassés dans des espèces de box grillagés et ils poussent des cris qui font penser un
06:09petit peu à la fosse de Mad Max.
06:12Moi ça m'a fait penser à ça.
06:14Ça se passe comme ça ? La police n'arrive pas à faire régner l'ordre dans son propre
06:18commissariat ?
06:19Alors on fait régner l'ordre mais c'est vrai que vous parliez de misère, effectivement
06:21il y a une certaine misère dans les locaux de police.
06:24La plupart du temps les locaux de police sont un petit peu abandonnés, il n'y a pas
06:29d'entretien.
06:30Objectif vétus.
06:31C'est vétus, il n'y a jamais d'entretien, il faut refaire les peintures, elles ne sont
06:33jamais refaites, la plomberie ça ne va pas, quand il pleut, il pleut dans les sous-sols
06:38et dans les parkings, il n'y a rien qui va.
06:40C'est sûr qu'on n'a pas les moyens de travailler correctement.
06:44Alors concernant l'indigence justement, dans le film on montre bien que les flics se font
06:49agresser, agresser dans leur voiture et que la seule chose finalement que le supérieur
06:54voit, et donc peut-être je m'adresse à vous, que le supérieur voit c'est que le véhicule
06:59est endommagé.
07:00Alors effectivement je me sens un petit peu visé là Arnaud, c'est vrai c'est l'éternel
07:05problème, on dit ben ouais mais bon si la voiture est abîmée, il faut savoir ce qu'on
07:10veut, si la voiture est abîmée elle part au garage, on n'a plus de voiture.
07:13Donc c'est pour ça que le chef de service en général il n'est pas content quand la
07:16voiture est abîmée.
07:17Maintenant abîmer une voiture sur une opération de police si c'est pour arrêter Al Capone
07:21il n'y a pas de problème, maintenant si c'est pour arrêter un petit dealer avec 20 grammes
07:25de chit dans la poche, il faut voir que ça ne vaut peut-être pas le coup non plus.
07:29Donc forcément le chef de service, et pas que lui d'ailleurs, le chef de section, le
07:33chef de groupe, parce qu'il y a toute une hiérarchie entre le responsable de la BAC
07:37et le chef de la SERCO, il y a toute une hiérarchie.
07:39Hiérarchie c'est un système, ce n'est pas juste le chef de service et son adjoint.
07:43Forcément que les gens ne vont pas être contents que le matériel soit abîmé parce
07:46qu'on sait qu'il ne va pas être remplacé.
07:48Ce qui est curieux, toujours dans l'indigence, c'est qu'on voit la BAC monter des opérations
07:54en état d'infériorité numérique et matérielle.
07:57C'est possible ?
07:59Alors oui et non, parce que déjà il y a un truc qui me gêne dans ce que vous dites,
08:02c'est que la BAC n'a pas à monter des opérations, ce n'est pas leur boulot.
08:05Oui mais c'est ce qu'on voit dans le film.
08:07Oui mais ça ne colle pas, ça me gêne un peu dans le film parce que ce n'est pas une
08:11BAC de monter un dispositif de plusieurs centaines de personnes.
08:14Ça concerne plusieurs services en général.
08:17C'est quelque chose qui se fait en concertation avec déjà la justice, le parquet.
08:21Les objectifs doivent être déterminés, les moyens aussi.
08:24Donc ça fait l'objet de multiples réunions.
08:26Et quand on doit lancer l'opération, quand on doit taper en jargon policier,
08:31c'est la BAC qui est présente bien sûr, mais ce n'est pas un brigadier-chef de la
08:35BAC qui va décider de bouger 300 personnes pour attaquer une cité.
08:38Voilà, c'est ce qu'on voit un peu dans le film et ça ce n'est pas tout à fait
08:42conforme à la réalité.
08:43Alors ce qu'on voit dans le film, c'est des flics très déprimés.
08:46Je ne dis pas qu'ils vont se pendre, mais pas loin.
08:48Alors je vais lire une phrase qui est quand même importante.
08:51On voit un flic déprimé qui s'adresse à un de ses collègues et qui dit
08:54« Plus je fais ce métier et moins je le fais.
08:56On se fait insulter.
08:57Il ne faut pas faire de vagues et pas abîmer le matériel.
09:00C'est quoi le projet ? »
09:01Alors je me tourne vers vous, c'est quoi le projet ?
09:03Alors c'est quoi le projet ?
09:04Je les comprends les flics déprimés.
09:06Je les comprends parce qu'effectivement, il faut arriver à trouver une motivation
09:11quand on arrête des gens et que la justice les met dehors
09:13parce qu'il n'y a plus de place dans les prisons,
09:15parce que, pour x raisons, on recommence sans arrêt
09:19et puis on nous dit « Que fait la police ? »
09:20Mais moi j'ai envie de dire, ce n'est pas « Que fait la police ? »
09:22ce qu'il faut dire, c'est « Que fait la justice ? »
09:24Une fois qu'on arrête les gens, normalement ils devraient aller en prison
09:26et puis on ne devrait plus les revoir avant un certain temps.
09:28La difficulté, c'est que la police les arrête et puis on retrouve
09:31à peu près toujours les mêmes dans la rue, dans le circuit
09:34et on nous demande de les arrêter à nouveau.
09:36Puis ça ne s'arrête jamais.
09:37Alors forcément, ça ne donne pas trop le moral.
09:40La difficulté, quand on dirige un service de police,
09:42je parle pour moi là, c'est d'arriver à motiver les gens,
09:46à leur donner encore l'envie de se battre,
09:48alors qu'ils ont vu au bout de 2 ans, 3 ans, 4 ans, 5 ans
09:51que ça recommence sans arrêt.
09:53C'est le tonneau des Danaïs.
09:56D'ailleurs, c'est assez surprenant parce que,
10:00dans le film, les flics connaissent parfaitement tous les délinquants.
10:04Ils les côtoient, ils leur disent bonjour,
10:06ils vont aux infos, etc.
10:08Ça ne les intéresse pas au fond.
10:10Globalement, ils veulent taper plus haut.
10:12Ça, c'est vrai.
10:13Mais ça, ce n'est pas le rôle de la BAC normalement.
10:15Le rôle de la BAC, c'est de bien connaître sa circonscription.
10:17Forcément, ils connaissent tout le monde.
10:19Ils ont des relations professionnelles
10:23avec l'ensemble des petits voyous de la commune
10:27et des communes avoisinantes, de la cité, etc.
10:29Donc, ils connaissent tout leur monde.
10:31Ce qui nous permet, encore une fois,
10:33je fais appel à mes souvenirs,
10:34ce qui permet aux services d'investigation,
10:36quand ils ont une affaire en cours,
10:38que ce soit stupe ou que ce soit un vol à marmée
10:40ou que ce soit autre chose,
10:42on va voir les gens de la BAC,
10:44de l'arrondissement à Paris ou de la circo
10:46en Petite-Couronne ou ailleurs,
10:48et puis on leur dit, on cherche un mec qui ressemble à...
10:50il a tel signalement, on sait qu'il a un sweat à capuche,
10:52il est comme ça,
10:54il a une sacoche de telle marque, etc.
10:57et puis il traîne dans tel quartier.
10:59Le signalement, c'est à peu près ça.
11:01Il nous dit ça, c'est lui ou c'est lui.
11:04Demain, on vous appelle et on vous dit qui c'est.
11:06Ils ne se trompent jamais parce qu'ils connaissent la circo.
11:09Ils sont déprimés parce que j'ai un peu l'impression
11:12qu'ils se sentent impuissants,
11:14ils coursent les petits dealers,
11:16mais s'ils le font un peu trop,
11:18on voit ça dans le film,
11:20je ne sais pas si vous allez me dire si c'est vrai ou pas,
11:22on voit le chef de quartier, en quelque sorte,
11:24arriver en Porsche Cayenne
11:26et puis aller engueuler les flics de la BAC
11:29en leur disant qu'ils l'empêchent de travailler
11:31et qu'ils arrêtent de taxer les clients.
11:34Il leur dit ça.
11:36Donc ça, je pense que c'est vrai.
11:38En Colombie peut-être, en France, non.
11:42Ou alors pas encore.
11:44Mais je n'ai jamais vu de type roulé en Porsche
11:46la ramener et venir nous voir
11:48en nous disant vous faites quoi les gars ?
11:50Moi je vois quand même des types en Porsche,
11:52on est au Créme d'Abyssètre,
11:54on voit des jeunes qui ont 22 ans,
11:56qui ont une Porsche, les grandes gourmettes,
11:59la pétasse à droite,
12:01et la musique à fond.
12:03Et là je me dis,
12:05c'est un type qui a eu son BAC à 14 ans,
12:08il a fait une prépa à 16 ans,
12:10il est sorti de Sciences Po à 18,
12:12et à 22 ans il sort de l'ENA
12:14et maintenant il gagne beaucoup d'argent.
12:16Sciences Po, je ne sais pas si c'est le bon exemple,
12:18en tout cas ils n'ont pas fait Polytechnique,
12:20mais quand on creuse un peu,
12:22on s'aperçoit d'une chose,
12:24c'est que la voiture c'est une voiture de location,
12:26une agence de location qui est à Pignon-sur-Rue,
12:28si je puis dire, en banlieue,
12:30dans une cité pourrie,
12:32les gens qui tiennent l'agence ne valent pas mieux
12:34que celui qui conduit la voiture,
12:36tout ça c'est payé en espèces,
12:38et quand on essaie de remonter un peu les choses,
12:40on se heurte à nos frontières
12:42et à la compétence territoriale des polices françaises.
12:44Appeler les Allemands pour savoir à qui appartient la voiture,
12:46ok ça peut se faire,
12:48mais après quand on sait que c'est une voiture
12:50qui est sous-louée,
12:52qui a traversé la frontière juste pour être rentabilisée
12:54on ne va guère plus loin.
12:56D'accord, mais enfin,
12:58je ne sais pas, moi quand je vois ce genre d'individu,
13:00la musique qui est à fond,
13:02qui a 20 ans,
13:04une Porsche et tout ça,
13:06il est évident que si on l'arrête
13:08c'est bingo, non ?
13:10Vous l'arrêtez pourquoi ?
13:12Il fallait savoir, parce qu'en fait,
13:14il ne faut pas confondre la morale avec le droit pénal,
13:16c'est deux choses différentes.
13:18C'est-à-dire que moralement,
13:20quand on voit un petit voyou de 20 ans
13:22avec la gourmette, la casquette à l'envers
13:24et puis la Porsche, on se dit
13:26il y a un problème, moralement ça ne colle pas,
13:28donc je vais l'arrêter. Mais vous l'arrêtez pourquoi ?
13:30Il a son permis de conduire, enfin s'il n'a pas voulu l'arrêter,
13:32parce qu'il ne l'a pas, mais ça ne va pas bien loin.
13:34Et en fait,
13:36on s'aperçoit que sur un plan pénal,
13:38il y a tout un travail d'investigation
13:40qui doit être fait sur ce jeune homme,
13:42mais ce travail
13:44il est préalable,
13:46et c'est ce qu'on ne voit pas du tout dans le film d'ailleurs,
13:48parce qu'il n'y a aucun travail préalable,
13:50il n'y a pas d'investigation qui est faite en amont,
13:52parce que quand on arrête quelqu'un,
13:54ce n'est pas le début de l'enquête, c'est la fin.
13:56On l'arrête parce qu'on sait
13:58ce qu'on lui reproche,
14:00et dans le film, c'est un petit peu l'inverse,
14:02on arrête plus ou moins des gens, mais on ne sait pas trop
14:04ce qu'on leur reproche, ce qu'on reproche à ces gens-là.
14:06Dans un service d'enquête sérieux,
14:08l'enquête dure plusieurs mois,
14:10mais une fois qu'on arrête quelqu'un,
14:12à la limite, on n'a même pas besoin de l'interroger
14:14parce qu'il va nous dire que ce n'est pas lui, on s'en fiche,
14:16on a la photo, on a la sonorisation de la voiture,
14:18on a balisé sa voiture, on a ses écoutes téléphoniques,
14:20on sait exactement où il va,
14:22on sait où est sa planque, on sait tout.
14:24Donc il peut nous dire que ce n'est pas vrai,
14:26c'est pas moi, c'est encore mieux d'ailleurs,
14:28parce que ça montre qu'il est d'une totale mauvaise foi,
14:30mais pour nous, en investigation, c'est la fin de l'enquête
14:32et ce n'est pas le début.
14:34– Bien sûr, je comprends.
14:36Alors impuissance toujours ou encore de la police,
14:38on voit dans le film des checkpoints,
14:40et en fait, flic comme particulier,
14:44ils doivent montrer pas de blanches, leur papier, etc.
14:46Les types sont à travers de la route
14:48et on ne passe pas dans le quartier.
14:50– Malheureusement, je pense que ça existe de façon assez régulière.
14:54Alors on peut avoir effectivement, comme disait Charles Mathieu,
14:56on peut avoir des opérations place nette,
14:58je ne sais pas comment ils appellent ça,
15:00c'est place nette, je crois.
15:02– C'est ça.
15:04– Bon, on appelle les caméras de télé
15:06et puis on appelle la célébrissime CRS8
15:08ou ses petites sœurs,
15:10et puis on fait l'opération,
15:12ça dure une heure, deux heures,
15:14on saisit un petit peu de cam' qu'on a trouvé
15:16dans un top-case de scooters volés dans la cave,
15:18et puis on repart,
15:20et une heure plus tard, ça recommence comme avant.
15:22Donc on ne règle pas le problème.
15:24Maintenant, je vais vous dire une chose.
15:26– Dans le film, on les voit se faire,
15:28quand ils vont serrer la tête du réseau,
15:32ils fuient sous les rafales de Kalachnikov.
15:34– Ils ne serrent pas la tête du réseau dans le film,
15:36c'est une des critiques que je peux faire au scénario.
15:38C'est qu'ils ne sortent pas,
15:40ils ne sortent pas la tête du réseau.
15:42Pour serrer la tête du réseau en question,
15:44il faut déjà savoir quel réseau on attaque.
15:46– Oui, bien sûr. – Il faut travailler dessus.
15:48Il faut les écoutes téléphoniques une fois de plus,
15:50il faut les filatures, il faut les surveillances,
15:52il faut les contacts avec des policiers étrangers.
15:54C'est un service d'investigation qui fait ça,
15:56ce n'est pas une BAC.
15:58Et malheureusement, c'est un aspect de l'enquête poli-soc
16:00qu'on ne voit absolument pas dans le film.
16:02En revanche, ils saisissent du produit, c'est sûr.
16:04– D'accord, mais les rafales de Kalachnikov, ça existe ?
16:06– Oui, des Kalachnikov, il y en a quelques-unes,
16:08moins que ce qu'on croit, mais il y en a quelques-unes
16:10qui traînent dans les cités, c'est certain.
16:12Mais jusqu'à présent, elles sont surtout utilisées
16:14pour se tuer entre eux, entre dealers,
16:16parce qu'ils sont en perpétuelle rivalité.
16:18Maintenant, l'actualité nous a montré
16:20que des armes de guerre sont utilisées aussi pour des évasions.
16:22On a vu ça très récemment du côté de Rouen,
16:24c'est quelque chose de dramatique.
16:26Mais c'est d'ailleurs peut-être un des rares exemples
16:28où on voit des Kalachnikovs,
16:30enfin ce n'était pas des Kalachnikovs d'ailleurs
16:32sur le PH de la 13,
16:34mais on voit des armes de guerre
16:36qui sont utilisées pour tuer des fonctionnaires,
16:38pour tuer des agents de la force publique.
16:40Jusqu'à présent, à ma connaissance,
16:42ce n'est pas quelque chose
16:44que les policiers affrontent de façon régulière,
16:46ça peut arriver de façon ponctuelle,
16:48mais ce n'est pas quelque chose
16:50qui est entré dans les mœurs des voyous.
16:52Tirer un arme automatique sur des policiers,
16:54c'est quelque chose qui pour l'instant,
16:56pour l'instant, n'est pas habituel.
16:58– Alors, on va inverser maintenant le rôle.
17:00Habituellement, dans les films politiques,
17:02ou les séries, on montre souvent
17:04les flics comme des prédateurs.
17:06Alors, est-ce que c'est une réalité ?
17:08Est-ce que la violence des voyous
17:10appelle la violence des policiers ?
17:12Ou est-ce que, tout simplement,
17:14il y a peut-être un peu plus de prédateurs
17:16dans la police ?
17:18Parce qu'au fond,
17:20là où il y a de la prédation possible,
17:22il y a des prédateurs.
17:24Je prends un exemple très simple.
17:26Vous avez plus de prédateurs
17:28dans la police,
17:30vous avez forcément plus de pédophiles
17:32dans l'éducation nationale
17:34que sur une plateforme pétrolière,
17:36parce qu'il n'y a pas d'enfants.
17:38– C'est sûr, il y a peut-être un peu de stupe
17:40sur les plateformes pétrolières,
17:42avec les pédophiles…
17:44– Le côté prédateur mis en exergue
17:46dans tous les films, quasiment,
17:48même dans Bac Nord d'ailleurs,
17:50ils font les kékés, on les voit coller des baffes,
17:52ils enlèvent un voyou en les tabassant,
17:54ça c'est possible ou pas ?
17:56– Alors, il faut un petit peu recadrer les choses.
17:58Prédateur, je n'aime pas le terme en fait.
18:00Je n'aime pas le terme de prédateur,
18:02mais je dirais qu'on n'est pas dans le monde
18:04des bisounours chez les voyous.
18:06– Je dis prédateur parce que c'est comme ça
18:08qu'ils sont présentés.
18:10– Alors moi je ne dirais pas prédateur,
18:12je dirais que ce sont des gens qui ont
18:14une forte personnalité et qui s'imposent
18:16face aux voyous, parce que dans le monde des voyous,
18:18dans ce monde-là, celui qu'on voit dans le film,
18:20on voit des gens qui ne respectent que la force,
18:22ils ne vont pas respecter le droit,
18:24ils s'en fichent, ils ne vont pas respecter
18:26la morale parce qu'ils n'en ont pas,
18:28ils vont respecter la force,
18:30c'est la seule chose qui compte.
18:32Et si on veut s'imposer face à ces gens-là,
18:34il faut montrer qu'on n'est pas impressionné par eux
18:36et qu'on est impressionnant.
18:38C'est ce que vous appelez prédateur.
18:40À savoir qu'ils doivent s'imposer physiquement.
18:42Alors après, des baves comme vous le dites,
18:44je n'en sais rien, après tout peut-être,
18:46je ne sais pas.
18:48Mais le fait que les policiers
18:50aient besoin de s'imposer dans ce monde-là,
18:52c'est une évidence.
18:54C'est un monde de violence.
18:56Dans un monde de violence,
18:58on ne va pas s'imposer par le dialogue
19:00et ça ne les intéresse pas trop.
19:02Parce que pour eux, c'est de la faiblesse.
19:04Dans un monde de violence,
19:06face à des voyous violents,
19:08ça ne veut pas dire qu'il faut être violent.
19:10Il faut montrer qu'on a de quoi
19:12les dissuader de l'être.
19:14– Ce n'est pas un peu pour ça
19:16qu'on a mis des femmes dans la police
19:18et que les voitures patrouillent en binôme ?
19:20– Alors des femmes dans la police, Arnaud,
19:22j'en ai connu quelques-unes qui étaient
19:24dans ces structures BAC ou autres,
19:26ce n'est pas forcément
19:28les plus faibles et les plus gentilles.
19:30Au contraire, elles ne se laissent pas marcher
19:32sur les pieds et le fait d'être une femme
19:34dans la police,
19:36dans ces services type BAC et autres,
19:38elles savent très bien
19:40qu'il ne faut pas du tout
19:42qu'elles apparaissent
19:44comme femmes mais comme fonctionnaires
19:46de police avant tout.
19:48Et elles ne se laissent pas faire,
19:50elles sont très très dures.
19:52– Bon, les flics dans le film,
19:54ils acceptent des sandwiches,
19:56ils mangent à l'œil quoi en fait,
19:58il y a le food truck qui est là,
20:00on les sert gratuitement,
20:02ils prennent des cartouches de clopes
20:04au vendeur à la sauvette
20:06de clopes de fausse marque,
20:08ça existe ce genre de choses ou non ?
20:10– Ça existe peut-être
20:12mais en tout cas ce n'est pas terrible.
20:14Ce qu'on voit dans le film,
20:16alors on parle du film,
20:18ce qu'on voit du film,
20:20ça ne donne pas une bonne image
20:22de ces services de police
20:24parce qu'on doit être exemplaire
20:26et c'est un peu ce qui manque.
20:28Je parle du film,
20:30je ne parle pas de la réalité de 2012,
20:32je parle du film.
20:34Mais ce qui manque dans ce film,
20:36c'est quelqu'un qui dise
20:38aux trois personnages de la BAC
20:40qui leur disent
20:42« Attendez les gars, vous déconnez quoi,
20:44ça ne va pas, ce n'est pas comme ça qu'on fait,
20:46vous êtes en train de dérailler,
20:48vous êtes en train de passer la ligne jaune,
20:50il ne faut pas. »
20:52Et ça c'est le rôle de la hiérarchie en fait.
20:54C'est le rôle des collègues aussi,
20:56des autres BAC
20:58parce qu'une BAC
21:00ce n'est pas trois personnes,
21:02c'est plusieurs, une dizaine de personnes
21:04parfois dans les grandes villes
21:06et ce qu'il en manque c'est ça,
21:08c'est quelqu'un qui leur dit
21:10« Là ça ne va pas ce que tu fais.
21:12Et si ça ne suffit pas,
21:14c'est le rôle de la hiérarchie
21:16pour dire aux gars « Revenez à la réalité,
21:18on ne se comporte pas comme vous vous comportez. »
21:20Pourquoi ? C'est très simple.
21:22Parce que déjà moralement ce n'est pas acceptable
21:24et puis parce que vous
21:26vous donnez prise
21:28à d'autres qui vont ensuite
21:30se plaindre et ça se voit
21:32dans le film.
21:34Après ces gens-là vont déposer plainte,
21:36la plainte va se retrouver où ?
21:38Elle va se retrouver à l'IGPN
21:40et vous vous retrouvez avec une enquête contre vous.
21:42C'est une enquête pour des petites choses,
21:44le kebab, etc.
21:46Mais vous risquez
21:48de très gros ennuis.
21:50Justement, on va parler de l'IGPN
21:52très peu, mais un peu quand même.
21:54Quel est son rôle, son utilité,
21:56son importance ?
21:58L'IGPN, c'est sultureux ça.
22:00L'IGPN c'est un service
22:02de police des polices.
22:04C'est composé de policiers
22:06qui font des enquêtes, donc d'investigation
22:08sur d'autres policiers
22:10tant sur le plan judiciaire
22:12que sur le plan déontologique.
22:14Et en fait,
22:16c'est toujours un peu compliqué de parler d'IGPN
22:18parce que tôt ou tard, un policier
22:20dans sa carrière, il les rencontre
22:22d'une manière ou d'une autre.
22:24Je dirais que l'IGPN,
22:26de ce que j'ai pu en voir,
22:28dans leur écrasante majorité,
22:30c'est composé de flics,
22:32hommes et femmes,
22:34qui viennent de services d'investigation
22:36pour beaucoup, qui savent faire la part
22:38des choses et qui sont des gens honnêtes,
22:40sérieux. La difficulté, c'est quoi ?
22:42C'est qu'il ne faut pas que l'IGPN devienne
22:44une police politique, entre guillemets.
22:46C'est tout, je n'en dirai pas plus.
22:48Donc oui à la police des polices,
22:50mais il ne faut pas que ça la dérive,
22:52ça serait une police politique.
22:54Alors oui à la police des polices, mais non au règlement de compte politique.
22:56C'est ça. Ok, très bien.
22:58Ça s'en est vécu.
23:00Ah oui, complètement.
23:02Très bien.
23:04Alors, il y a des gens de droite
23:06qui pensent que
23:08finalement, si on légalisait
23:10le cannabis,
23:12un, ça va retirer des subsides
23:14aux racailles qui seront obligés
23:16de travailler, et puis deux, ça va libérer
23:18du temps pour la police. Qu'est-ce que vous en pensez ?
23:20Vous êtes pour la légalisation ou pas ?
23:22Non, je ne suis pas pour la
23:24légalisation, pas du tout.
23:26Mais c'est une vision, alors j'hésite
23:28parce que soit c'est une vision un petit peu angélique
23:30des choses,
23:32ou alors c'est une vision froidement libérale.
23:34C'est-à-dire c'est du commerce, c'est business, c'est business
23:36et puis on va faire rentrer le proxénétisme
23:38et puis le trafic de stup dans le PIB
23:40des pays pour voir un petit peu comment ça fonctionne,
23:42si l'économie est florissante ou pas.
23:44Moi je trouve que c'est absolument pas moral.
23:46Déjà le cannabis, c'est une drogue,
23:48et je ne veux pas rentrer dans le débat
23:50drogue dure ou drogue douce.
23:52Des adolescents en particulier
23:54qui fument du cannabis, ça les déstructure,
23:56ça ne leur rend pas du tout
23:58service, ça abîme leur mental,
24:00ça abîme leur physique.
24:02Donc moi je suis absolument contre
24:04et sur un plan
24:06au-delà, je dirais que...
24:08Dans le film, les flics qui fument...
24:10Mais oui, évidemment, mais ça si...
24:12Ils fument du cannabis, hein ?
24:14Mais oui, j'ai vu, bien sûr, alors je ne dis pas qu'il n'y en a pas,
24:16mais c'est pas quelque chose d'admissible.
24:18On ne peut pas lutter contre les stups
24:20en consommant soi-même, c'est pas possible,
24:22c'est pas moral, alors je me place sur le terrain de la morale là.
24:24Mais pour combattre les voyous, il ne faut pas être voyou,
24:26pour combattre les stups, il ne faut pas en consommer.
24:28Je me place sur ce terrain-là.
24:30Je me place sur ce terrain-là.
24:32Ok, très bien.
24:34Selon Allociné,
24:36la note sur 5 est de 4,2
24:38pour les téléspectateurs
24:40et de 3,5 pour la presse, c'est pas étonnant.
24:42Votre note ?
24:44Ah ben moi, 5 sur 5.
24:46Oui, carrément, le film est un beau film.
24:48C'est... Quand vous voyez ce film-là,
24:50c'est... Ouais, vous dites...
24:52Quand même, je ne sais pas si c'est un bon moment,
24:54c'est un très beau film policier.
24:56Ah oui, j'ai bien aimé. Mais la presse a moins aimé.
24:58Bon, parfait. Parfait, parfait.
25:00Je tourne maintenant vers Charles Mathieu.
25:02Alors, Charles Mathieu, d'abord,
25:04Bac Nord, une note ?
25:06Je suis d'accord avec Patrick.
25:08Je pense que 5 sur 5,
25:10c'est vraiment un film intense
25:12et ça change des films
25:14de Hedgley où la fin
25:16est connue d'avance.
25:18Alors, en opposition à Bac Nord,
25:20qui est un film plutôt présenté
25:22comme bienveillant ou compréhensif
25:24vis-à-vis de la police,
25:26c'est un film horrible
25:28de propagande
25:30à charge complète
25:32contre la police qui a été
25:34vraiment une grande souffrance pour moi de le voir.
25:36Mais enfin, je l'ai vu parce que je vais te poser
25:38deux ou trois questions. De quoi parle-t-on ?
25:40Alors, c'est
25:42« Avant que les flammes ne s'éteignent »
25:44de Mehdi Firki qui est sorti
25:46à l'automne dernier et qui met en vedette
25:48la chanteuse Camélia Giordana.
25:50Donc, bon, c'est
25:52purement fictif mais ça se...
25:54On suit la lutte
25:56pour la justice de Malika,
25:58une jeune maghrébine qui vit dans
26:00une cité de Strasbourg
26:02et dont le frère Karim
26:04est mort d'une crise d'épilepsie
26:06lors de son arrestation
26:08arbitraire par la police.
26:10– Donc ça, ça ressemble à deux affaires
26:12qu'on connaît bien. C'est l'affaire Floyd
26:14aux États-Unis. Là,
26:16je ne peux pas respirer. Et puis...
26:18– Surtout l'affaire
26:20Adama Traoré en
26:222016 où donc
26:24ce multirécidiviste qui
26:26meurt au cours d'un contrôle.
26:28Alors, il me semble que c'était les gendarmes.
26:30– Ce sont les gendarmes. Il n'y a pas que la police
26:32dans ces histoires-là. Il y a aussi la gendarmerie.
26:34– Oui, mais là, dans ce film-là,
26:36c'est la police. Ils sont très méchants.
26:38– C'est ça, c'est ça.
26:40Donc, on trouve évidemment toutes les caractéristiques
26:42qui leur sont propres. Ils sont racistes,
26:44ils sont xénophobes, ils sont violents.
26:46– Alors, comment c'est possible
26:48que la police soit raciste ?
26:50Bon, dans les années
26:5230 peut-être ou 40,
26:54je veux bien, mais
26:56à l'heure actuelle, la police est composée
26:58aussi avec une part importante
27:00de Français issus de l'immigration.
27:02Donc,
27:04on travaille avec quand même.
27:06– C'est-à-dire, même
27:08Ledgeley montre des policiers issus de l'immigration.
27:10Donc, si même
27:12le maître ose ça...
27:14Non, là, en l'occurrence,
27:16Medhi Farkhi, lui, montre que des policiers
27:18blancs, systématiquement,
27:20toutes les personnes,
27:22comment dire, bien intentionnées
27:24sont issues de l'immigration.
27:26Et s'il y a une journaliste
27:28qui fait un papier à charge
27:30en dévoilant le passé
27:32de trafiquant du jeune Karim
27:34et qui est prise à partie
27:36parce qu'elle ne se bat pas
27:38pour la cause et pour la justice.
27:40Donc oui, c'est très manichéen.
27:42– Très manichéen.
27:44– Et surtout très wokiste.
27:46Quelque chose d'autre ?
27:48La note ?
27:50– Alors, la note,
27:52le film a été encensé par la critique,
27:54aussi bien dans la presse
27:56que sur les sites internet.
27:58En revanche,
28:00et c'est là que le film
28:02a connu quelques mésaventures,
28:04la note du public sur la leucinée,
28:061,8. – C'est très mauvais.
28:08– C'est très mauvais.
28:10Alors, la production
28:12a quand même déclaré
28:14une campagne de la fachosphère
28:16pour discréditer le film.
28:18Comme souvent, d'ailleurs,
28:20il y a eu d'autres films
28:22qui sont passés par là.
28:24Mais ça n'a quand même fait
28:26qu'à peine 23 000 entrées.
28:28Donc il y a peut-être quand même
28:30une raison à cette note désastreuse.
28:32– Il y a une justice, en fait.
28:342,2 millions ou même 2,5 millions
28:36maintenant pour Bac Nord
28:38et puis maintenant quelques dizaines
28:40de milliers, c'est ça ?
28:42– Il faut dire aussi
28:44que la prestation de Camélia Jordana
28:46est quand même assez limitée.
28:48Donc c'est juste un film
28:50qui est juste mauvais.
28:52– Très bien.
28:54Donc vous l'avez compris,
28:56si vous êtes policier
28:58et que vous avez envie de vous pendre,
29:00vous regardez avant que les flammes
29:02s'éteignent, c'est ça ?
29:04Sinon vous pouvez regarder Bac Nord,
29:06c'est un film sympa mais pas très proche
29:08de la réalité. Vous avez quelque chose à dire ?
29:10– Avant que les flammes ne s'éteignent
29:12ou c'est pas la peine ?
29:14– Non, je pense que vous pouvez faire un pass
29:16et ne pas rejoindre
29:18les 23 000 et quelques.
29:20– Je vais revoir Bac Nord.
29:22– Très bien, à très bientôt
29:24et nous dans 15 jours.