Le nihilisme wokiste détruit la mémoire et l'esprit critique. L'individualisme concurrentiel mine la cohésion sociale. L'égocentrisme transsexuel corrompt la psyché des enfants et des adolescents pour en faire des zombies politiques. L'universalisme prétend gouverner et uniformiser le monde. La France est ainsi promise à la dissolution dans un magma prétendument européen, en réalité sous-traitant du Moloch états-unien. Le régime des partis a favorisé l'émergence d'une oligarchie inculte, déconnectée de la population, autoritaire parce qu'impuissante. Dans son ouvrage "Face au désordre, comment échapper au régime des partis et à la dissolution de la France", l'épistémologue Romain Kroës propose des outils économiques, politiques, financiers et juridiques pour échapper à ce désordre.
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00:00Bonjour à tous, bienvenue dans notre Zoom aujourd'hui en compagnie de Romain Croes. Bonjour monsieur.
00:12Bonjour monsieur Virgil.
00:14Romain Croes, vous avez été commandant de bord puis instructeur. Vous êtes considéré comme l'un des meilleurs spécialistes des systèmes intelligents en automatisation dans l'aéronautique.
00:26Votre engagement syndical vous a amené à vous intéresser à l'économie, à la recherche sur la productivité et le management.
00:35Vous avez déjà publié trois ouvrages, on avait d'ailleurs évoqué ensemble le deuxième.
00:40Malade de la dette en 2021, surchauffe, l'inflation ou l'enflure économiste est le dernier que l'on va présenter aujourd'hui.
00:48Face au désordre, comment échapper au régime des partis et à la dissolution de la France ?
00:54Tout un programme. Alors peut-être pour commencer avec vous, monsieur Romain Croes, excusez-moi, j'en perds mon stylo.
01:02Partir de votre titre, pourquoi remettez-vous en cause, mettez-vous en cause le système des partis, le système partisan ?
01:11Eh bien, dès 1946, le général de Gaulle avait découvert, enfin découvert, avait compris que le régime des partis serait impuissant à mettre au point des projets de long terme pour la nation.
01:28Il l'avait déclaré d'ailleurs à cette époque, il l'avait déclaré devant l'Assemblée Constituante.
01:36Et je crois qu'avec le recul, maintenant, on peut constater qu'en effet, il avait raison.
01:42Et aujourd'hui, le régime des partis aboutit à une impuissance de l'Assemblée nationale qui est manifeste.
01:50Les parlementaires n'ont pas été capables d'endiguer les assauts du pouvoir exécutif sur le législatif.
01:59Ils n'ont pas été capables d'empêcher la mainmise par le ministère de l'Intérieur sur les enquêtes judiciaires, donc sur le pouvoir judiciaire.
02:10Il n'y a plus de séparation des pouvoirs aujourd'hui et c'est le bilan du régime des partis.
02:17Il est donc urgent de, mais nous en parlerons peut-être plus tard, de trouver une nouvelle formule.
02:24Est-ce que vous reprochez aussi à ce système partisan sa dépendance vis-à-vis du système bancaire ?
02:33Je ne suis pas certain que ce soit le système bancaire.
02:38Parce qu'ils sont tous dépendants du système bancaire pour faire leur campagne.
02:43On a vu par exemple que Marine Le Pen et son parti n'ont pas pu contracter un emprunt auprès des banques françaises
02:52pour la dernière présidentielle et qu'elle a dû aller en Russie pour cela.
02:57Oui, alors ça, ça concerne les campagnes électorales.
03:01Je dirais que c'est de l'ordre de la cuisine.
03:04Ce n'est pas le plus grave.
03:07C'est quand même les banques qui permettent aux partis d'aller...
03:10De faire une campagne électorale.
03:12D'aller manger à la soupe.
03:13Oui, sans doute.
03:14Mais quels que soient les partis politiques, la preuve est faite avec un recul de 50 années,
03:19quels que soient les partis politiques, le simple fait que l'Assemblée nationale et le Sénat soient toutes deux aux mains des partis politiques,
03:29nous conduit dans l'impuissance.
03:33Et surtout, l'impuissance a imposé une politique indépendante.
03:39Du fait de cette impuissance, nous sommes tombés sous la dépendance des États-Unis.
03:46Alors, vous parlez, Romain Croesse, d'une subversion de la civilisation
03:51par la normalisation de désirs infantiles, d'appropriation et de pouvoir absolu.
03:58Moi, ça me fait penser à quelqu'un tout de suite.
04:01Oui, exactement.
04:02Qui est au sommet de l'État.
04:04Mais vous, est-ce que vous pouvez nous expliquer d'où vient cette manie ?
04:09Cette tendance ?
04:11C'est ce que Sigmund Freud appelle le retour du refoulé.
04:16C'est-à-dire que cette tendance existe chez les petits-enfants, on les connaît,
04:21l'éducation réprime ces tendances,
04:25mais sous certaines conditions, qui sont celles du pouvoir actuel notamment,
04:31elles reviennent en force.
04:34C'est-à-dire que les gens qui sont au pouvoir
04:39retrouvent leurs instincts infantiles d'appropriation et de domination.
04:46Et d'autre part, alors là c'est beaucoup plus grave
04:50parce que c'est l'anticivilisation qui est à l'œuvre,
04:53on voit ce retour dans le mouvement lgbtiste,
05:00le transsexualisme, le transhumanisme.
05:05Tous ces nihilismes.
05:07Oui, qui sont des nihilismes de la civilisation.
05:11Et qui prétendent créer, par exemple pour ce qui est du transhumanisme,
05:17un être supérieur à nous, à notre image.
05:22La genèse à l'envers.
05:24C'est l'ère de l'individualisme, de l'être tout-puissant.
05:29L'enfant unique qui réclame tout ce à quoi il a droit.
05:36Tout ce à quoi il croit avoir droit, oui.
05:39Alors, vous vous attaquez à ce qu'on appelle l'économie politique,
05:43vous la qualifiez carrément de poison intellectuel.
05:46C'est quoi le problème avec l'économie politique ?
05:48Le problème numéro un, c'est que cette discipline repose à l'origine
05:55sur le postulat selon lequel les ressources naturelles seraient gratuites et illimitées.
06:01Ce postulat n'a toujours pas été explicitement récusé,
06:08bien sûr on ne le met plus en avant,
06:12mais moi je l'ai rencontré dans les manuels, à la fin du siècle dernier,
06:16dans les manuels pour les étudiants, où on disait
06:20que la science économique ne s'intéresse qu'à ce qui est rare,
06:25et les ressources naturelles sont gratuites et illimitées.
06:29Alors ça c'est le premier problème de l'économie politique.
06:34Là-dessus, David Hume a formulé un certain nombre d'autres postulats
06:43qui gouvernent toujours la politique économique, à peu près dans le monde entier.
06:49Alors ces postulats remontent quand même au XVIIIe siècle,
06:54on ne les a jamais remis en question.
06:56Depuis lors, deux autres postulats sont venus s'y appuyer.
07:00– Le marxisme et le keynésianisme.
07:02– Ah non, je ne parle même pas du marxisme et du keynésianisme,
07:06le marxisme, j'en dirai un mot après si vous voulez bien.
07:10Non, les deux grands postulats nouveaux de l'économie politique,
07:15c'est d'abord celui de Walras, selon lequel les marchés sont en équilibre,
07:22en équilibre général, à la condition d'une libre concurrence.
07:28Or la libre concurrence n'est pas un état stable,
07:31c'est une transition vers le couronnement du vainqueur.
07:37Et la preuve, c'est que les plus forts l'emportent devant la concurrence,
07:44ce sont les plus forts qui l'emportent et qui imposent leur loi.
07:48– La libre concurrence mène au monopole.
07:50– Elle mène soit au monopole, soit à l'entente, obligatoirement.
07:53– À la soumission quoi.
07:55– Et la meilleure preuve, c'est qu'il faut un tas de règlements
07:58pour l'imposer, sans lesquels elle n'existe pas.
08:02Le deuxième postulat qui a été ajouté donc à ceux de David Hume,
08:11c'est celui des prétendues anticipations rationnelles.
08:20C'est-à-dire que les agents économiques seraient capables d'anticiper l'avenir,
08:27en quelque sorte, et que leurs anticipations,
08:29du fait même qu'ils anticipent quelque chose, ça arrivera.
08:33On est dans l'animisme complètement.
08:36Et Lucas, qui est donc l'inventeur dans les années 90 de ce postulat,
08:48évidemment admettait que ça pouvait ne pas marcher.
08:51Alors il avait une explication, il disait
08:53si les anticipations des agents économiques ne se réalisent pas,
08:57eh bien c'est parce qu'au départ ils ont été mal informés.
09:01Autrement dit, si les économistes étaient bien informés,
09:03ils pourraient nous prédire l'avenir.
09:05Donc vous voyez, on voit que l'économie politique qui impose,
09:10par exemple, la manipulation des taux d'intérêt,
09:13qui détruit l'économie partout, y compris en Russie, en Chine, partout.
09:19– Oui, le rabaissement des taux d'intérêt.
09:21– Non, non, c'est le contraire, c'est l'augmentation des taux d'intérêt
09:25qui fragilise l'économie, l'économie réelle.
09:32Et cette économie politique est devenue un poison
09:37parce qu'elle s'oppose à l'avènement d'un monde serein
09:44et notamment d'un monde qui règle les problèmes écologiques à la racine,
09:49c'est-à-dire qui met un terme à la course au gain de productivité.
09:53Voilà, qui sont l'origine de tous les problèmes écologiques.
09:59– Alors, en ce qui concerne nos institutions,
10:02vous dénoncez ici un délire hors ou alien qui renfle avec une rapidité étonnante.
10:08Pensez à quoi exactement sur les institutions ?
10:10– À tout, à l'en même temps.
10:13– À l'en même temps macronien.
10:16– Macronien qui renfle, qui est le double bind de la psychanalyse,
10:21c'est-à-dire que la censure protège la liberté d'expression,
10:29et ça a été dit, je n'invente pas, que la guerre c'est la paix.
10:35– Oui, si on veut faire la paix, il faut faire la guerre.
10:37– Voilà, et la soumission c'est l'indépendance,
10:41puisque nous allons vers une fédéralisation de l'Europe,
10:46c'est-à-dire une dissolution de la France,
10:49et c'est, nous dit le Godelureau du Faubourg Saint-Honoré,
10:56que c'est normal, que c'est le chemin de la souveraineté.
11:03Voilà, c'est Orwell dans le texte.
11:06– Sur le capitalisme aussi, vous dites qu'il est utilisé en Occident,
11:11tel qu'il est utilisé en Occident, il est entré en phase régressive.
11:17Comment vous expliquez cette régression alors ?
11:19– Eh bien, parce que le capitalisme n'a jamais été en équilibre
11:23que lorsqu'il était en expansion.
11:28Du fait, justement, de la course au gain de productivité,
11:33il épuise le potentiel des ressources accessibles,
11:38et il ne peut les régénérer que par des conquêtes extérieures,
11:46par la découverte de nouveaux gisements,
11:48de nouvelles populations, de nouveaux territoires.
11:51Eh bien, on a fait le tour de la planète,
11:54bientôt la planète est entièrement conquise,
11:57et donc le capitalisme n'a plus cet exutoire.
12:01– Si on se mettait à chercher, comme c'est interdit aujourd'hui en France,
12:06des puits de pétrole ou de gaz, on en trouverait en Guyane…
12:10– Sans aucun doute, il y a encore un potentiel, mais il est fini.
12:14Il est fini, c'est un potentiel fini.
12:18– Donc on va vers la transition énergétique alors ?
12:21– En ce moment, pas du tout.
12:24On parle de transition énergétique, mais en fait,
12:28vous voyez bien qu'il n'en est rien, et que par exemple en Allemagne,
12:31on a remplacé l'énergie nucléaire par le retour au charbon.
12:35Donc on est très loin d'une vraie transition énergétique.
12:41Il faudrait renouveler le parc nucléaire.
12:44– Oui.
12:45Une croissance nulle, c'est l'un des thèmes que vous abordez.
12:49Les libéraux vont vous tomber dessus avec une telle idée.
12:55– De toute façon, c'est obligatoire. Pourquoi ?
13:00Lorsqu'on augmente la productivité au-delà des cycles naturels,
13:06on puise dans le potentiel des ressources,
13:10comme une rente annuelle puise dans le capital
13:14quand elle est consommée en 10 mois, par exemple.
13:20Il est bien évident qu'il y a une limite à cela.
13:23On ne peut pas continuer à puiser dans le potentiel des ressources naturelles.
13:30Donc il faut cesser la course au gain de productivité.
13:34Alors qu'est-ce qui reste ? Il reste la démographie.
13:38La démographie qui est le seul et unique facteur de croissance.
13:43Quand on regarde les courbes, on s'aperçoit que c'est le seul facteur de croissance.
13:50– Il n'est de richesse que d'hommes.
13:52– Pardon ?
13:53– Il n'est de richesse que d'hommes.
13:54– Bien entendu, c'est le travail qui fait les richesses, c'est bien connu.
13:59Et donc cette démographie, tout dépend de la démographie,
14:04mais elle aussi, elle peut procéder de l'atteinte au potentiel,
14:10si elle est trop forte.
14:11D'ailleurs, c'est à l'origine de l'expansion de l'homme sur la Terre,
14:16tient à ce facteur démographique qui fait qu'au bout d'un moment,
14:21il n'y ait en plus suffisamment de ressources localement accessibles,
14:25les hommes sont allés les chercher ailleurs.
14:27C'est ce qui est normal.
14:29Seulement maintenant, la conquête de la planète est pratiquement terminée.
14:33Alors vous parliez des nouveaux gisements qu'on peut retrouver.
14:35Certes, il y a encore de la marge.
14:37On peut trouver un tas de gisements.
14:39Il n'empêche qu'ils sont finis, de toute façon.
14:44– On est en plein boom sur l'intelligence artificielle.
14:48On a vu apparaître ce fameux chat de GPT.
14:51Vous dites que l'innovation cognitiviste peut servir
14:55la réaction totalitaire d'un pouvoir politique aux abois.
15:00À quoi, quel type de dérive vous pensez ?
15:03– Eh bien, il s'agit de mettre en application une croyance
15:13selon laquelle des machines pourraient remplacer le cerveau humain.
15:18Cette croyance est largement répandue.
15:21Elle est à la base de la prétendue intelligence artificielle.
15:25Ce qui fait que, s'ils en ont le pouvoir,
15:28les gens qui détiennent cette croyance la mettent en application.
15:32Ils sont précisément écoutés assidûment par des politiciens
15:40qui sont dépassés par les problèmes.
15:43Et qui sont donc enclins, ils le disent d'ailleurs de plus en plus,
15:48à remplacer un certain nombre de métiers par l'intelligence artificielle.
15:52Et pas des moindres.
15:54La médecine générale, les juges.
15:57– Les avocats.
15:58– Les avocats.
16:00Il y a encore une catégorie que j'oublie.
16:03Et c'est ça, la dérive.
16:06C'est dramatique parce que, d'une part,
16:09ça va évidemment dégrader les services en qualité et en sécurité.
16:14Et puis, d'autre part, ça va fermer des filières de formation
16:21qu'on finira par regretter un jour.
16:25– Vous vous attaquez aussi, Romain Croesse, au management.
16:28Vous dites qu'il est toxique pour la société.
16:30Ça vient d'où le management, les techniques de management ?
16:34– Oh, écoutez, c'est assez vaste.
16:37Mais enfin, un historien, dont le nom m'échappe à l'instant,
16:42a trouvé que l'origine était du côté des nazis.
16:49Du côté du nazisme.
16:50C'est le nazisme qui aurait inventé le management.
16:54Et en effet, on retrouve certaines pratiques qui peuvent rappeler…
16:59– Quel genre de pratiques ?
17:01– Eh bien, le fait d'imposer aux individus des objectifs
17:08sans leur donner les moyens de les atteindre.
17:10C'est-à-dire en les contraignant à violer les lois et les règlements, par exemple.
17:17Pour parvenir à l'objectif qui leur est fixé.
17:20– C'est la course à l'échalote, quoi.
17:23– C'est grave, parce que les gens risquent de perdre leur emploi.
17:27Ils sont donc obligés de se mettre dans l'illégalité
17:30du point de vue des règlements.
17:32Ça, c'est un exemple, il y en a d'autres.
17:34Alors actuellement, l'exemple le plus flagrant, c'est le remplacement…
17:42Comme on ne peut pas remplacer un cerveau humain
17:46par un cerveau électronique dans la réalité,
17:49eh bien, le management est en train de transformer les humains en robots
17:55par le moyen des procédures et protocoles.
17:58C'est-à-dire que quand on ne peut pas installer un cerveau électronique
18:08en lieu et place d'un cerveau humain,
18:10eh bien, on transforme le cerveau humain en cerveau électronique
18:14en mettant devant lui des procédures et des protocoles
18:18qu'il doit suivre à la lettre, comme une machine.
18:21– Alors, vous militez, et vous l'expliquez dans votre ouvrage, Romain Creuès,
18:25pour une sortie rapide de la France, de l'Union Européenne.
18:29En revanche, vous ne faites pas de la sortie de la France, de l'euro, une urgence.
18:34Expliquez-nous où ça peut être.
18:36– Eh bien, parce qu'il y a la dette, le problème de la dette extérieure.
18:40Tant que l'euro est une monnaie de réserve,
18:43il faut s'en servir pour racheter la dette extérieure.
18:47On a cette possibilité-là.
18:49– C'est-à-dire le déficit de la balance commerciale ?
18:52– Non, je parle de la dette elle-même.
18:55Oui, enfin, ça en fait partie, bien sûr, le déficit.
18:58– Qu'est-ce que vous entendez par dette extérieure ?
19:01– La dette de ce qu'on doit…
19:04– Ah, les 3 000 milliards !
19:06– Oui, voilà, ce qu'on doit à l'extérieur.
19:09Pas seulement la dette publique, il y a aussi la dette privée,
19:11c'est très important.
19:13Alors, on peut racheter cette dette tant qu'on a une monnaie de réserve.
19:17Mais l'euro ne restera pas éternellement une monnaie de réserve.
19:22Pourquoi ?
19:23Parce que le dollar est menacé.
19:26L'usage du dollar est menacé.
19:28Alors, il faut se rappeler que le fait que le dollar soit utilisé
19:33dans le reste du monde, par tous les autres pays,
19:36entre eux, et pas seulement avec les États-Unis,
19:40ça se résout comme un tribut payé par le reste du monde aux États-Unis,
19:46et qui permet justement de subventionner l'armée américaine
19:49et toutes les guerres que mènent les États-Unis.
19:53Alors, cette latitude est menacée par les BRICS,
19:59c'est-à-dire par des gens qui ne veulent plus commercer entre eux en dollars.
20:03Donc, cette menace finira par se servir de l'euro comme marche-pied,
20:15comme victime expiatoire.
20:18Ça s'est déjà vu.
20:20Lorsque le dollar or était en crise dans les années 60,
20:24il s'en est sorti provisoirement, jusqu'en 71,
20:29par la dévaluation de la livre Sterling.
20:32C'est la livre Sterling qui a été sacrifiée.
20:34Eh bien, cette fois-ci, il va se passer la même chose.
20:37Les États-Unis, déjà, commencent à sacrifier l'économie européenne à leur profit,
20:44par les sanctions, et maintenant, ce qui est menacé,
20:49c'est l'euro en tant que monnaie de réserve.
20:51Il va y avoir une offensive du dollar contre l'euro, c'est obligé,
20:58parce que, comme le dollar recule dans les transactions internationales,
21:04les oligarques américains vont vouloir compenser ça.
21:09Ils vont le faire.
21:11– Et donc, l'euro va perdre encore plus de sa valeur ?
21:14– L'euro est condamné par le fait même que le dollar est en crise.
21:19Alors, il faut profiter de ce qu'il est encore, monnaie de réserve,
21:23pour racheter la dette extérieure.
21:25Après, on ne pourra plus.
21:27– Alors, justement, ce traitement de la dette,
21:31vous préconisez l'annulation de toutes les dettes résultant de crédit ?
21:35– Oui, à l'intérieur.
21:37Là, nous parlions à l'instant de la dette extérieure.
21:39Alors, à l'intérieur, oui, il va falloir faire ça,
21:42pour sauver les entreprises, pour sauver les ménages.
21:45Vous savez qu'on en est déjà aux dettes alimentaires,
21:47au retour des dettes alimentaires.
21:49Ça, c'est une chose très grave.
21:51C'est une preuve de décadence de civilisation.
21:55Et donc, il est urgent, effectivement, de prendre une mesure.
21:59Dès qu'il y aura changement de régime, car il en faut un,
22:02eh bien, il faudra un décret d'annulation des dettes,
22:06de remise à zéro des crédits.
22:08Ça ne pose absolument aucun problème à l'intérieur.
22:11– Alors, vous évoquez un changement de régime,
22:14et vous proposez dans votre ouvrage un projet constitutionnel
22:17pour remplacer la Vème République, dont, il faut le rappeler,
22:21elle en est à sa 25ème ou 26ème réforme.
22:27– Oui, oui, oui.
22:29– Qu'est-ce que vous proposez ?
22:31À quoi ressent votre modèle politique ?
22:33– Alors, c'est le problème du pouvoir juridique,
22:38des législatives, d'abord.
22:41Pourquoi ?
22:43Parce que nous avons deux assemblées qui font double emploi.
22:48Toutes deux sont aux mains des partis politiques.
22:51Toutes deux constituent une représentation territoriale,
22:56puisque l'Assemblée nationale est élue
23:00sur la base des circonscriptions électorales qui sont localisées.
23:07Donc, il faut changer.
23:09Ce qui manque dans cette représentation,
23:11c'est la représentation sociologique de la nation.
23:17Et comment peut-on obtenir une représentation sociologique ?
23:22Eh bien, d'abord, on en fait une matrice.
23:24On fait une matrice sociologique de la population,
23:26c'est ce que font les instituts de sondage,
23:28et avec un certain succès, comme on peut le vérifier.
23:32Donc, le remplacement de cette assemblée territoriale
23:40par une assemblée sociologique ne peut se faire.
23:43Et du même coup, d'ailleurs, ça permet de se libérer
23:47en partie du régime des partis que par le tirage au sort.
23:51Le tirage au sort des citoyens sur la base de cette matrice sociologique
23:56dont je parlais et dont les instituts de sondage ont fait la preuve,
23:59largement la preuve de la validité.
24:01– Alors, ça c'est pour le côté législatif qu'elle…
24:04– Alors, ça c'est le plus important.
24:06Ça permet d'avoir une représentation territoriale
24:09qui est celle donc du Sénat par l'intermédiaire
24:14des départements et des municipalités,
24:17et puis une représentation sociologique, celle de l'Assemblée nationale.
24:22– Pour les autres pouvoirs, qu'en est-il ?
24:24Est-ce que vous prévoyez des changements pour l'autorité judiciaire ?
24:28– Pour l'autorité judiciaire, il faut qu'elle conquiert complètement son indépendance,
24:33et je veux saluer…
24:35– Les magistrats du parquet obéissent au ministère de la justice ?
24:39– Pas tellement, je ne sais pas si vous avez remarqué,
24:41mais ils ne se laissent pas faire.
24:44Il faut saluer actuellement la résistance des magistrats au pouvoir macronien.
24:51– Mais enfin, tous les jours, on se rend compte
24:54qu'il y a des gars qui assassinent des gamins
24:56et qui auraient dû être en taule.
24:58– Oui, mais ça…
24:59– Je veux dire, la résistance, elle est où ?
25:01– Oui, mais c'est organisé par l'affaiblissement du pouvoir judiciaire.
25:06La France n'a pas le nombre de magistrats
25:12correspondant aux autres pays européens.
25:16Nous sommes en sous-effectif de magistrats,
25:19et les moyens sont de plus en plus limités par le pouvoir,
25:24qui essaie justement, enfin, il n'essaie pas,
25:28il réussit à affaiblir le pouvoir judiciaire
25:32en lui refusant les moyens nécessaires,
25:36pour pouvoir, précisément, pour l'avoir à sa main,
25:40et donc avec les conséquences que vous venez de rappeler, évidemment.
25:44– Un point de conclusion, si vous voulez, Romain Creusse,
25:47pour terminer notre entretien.
25:50Quelle force vous donneriez à ce projet constitutionnel
25:54pour qu'il se réalise ?
25:57– Il faut d'abord qu'il soit diffusé dans la nation,
26:04discuté, diffusé, discuté, amendé, complété,
26:13et quand la majorité du peuple se sera emparée de ce programme,
26:20d'un nouveau projet constitutionnel,
26:22à ce moment-là, les choses finiront par changer.
26:26– Face au désordre, comment échapper au régime des partis
26:30et à la dissolution de la France ?
26:32A retrouver sur la boutique de TV Liberté.
26:34Merci à vous, monsieur.
26:35– Merci à vous.
26:36❤️ par SousTitreur.com