#9juin : Le Parlement Européen, Pouvoir Réel ou Symbolique ? - François Asselineau

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Transcript
00:00 Il est question toujours de refonder. Ils veulent toujours tout refonder.
00:04 Ils veulent refonder, refonder la politique, refonder leur mouvement.
00:08 Ils veulent tous refonder quelque chose. Ils ont un problème de fondement, peut-être.
00:11 De fondation, pardon. (Rires)
00:15 Ils veulent réinventer, réenchanter, revisiter, etc., etc.
00:20 Enfin tout ça, c'est le discours macronien, mais que vous trouvez partout ailleurs.
00:23 Alors moi, j'ai créé un parti politique il y a 17 ans, bientôt. Là, on n'a pas besoin de refonder quoi que ce soit, en fait.
00:29 Parce que tout ce que je dis depuis 17 ans, devant tous les Français, se révèle exact. On n'a pas un mot à changer.
00:36 On a signé lors de la fondation une charte fondatrice. Il n'y a pas une virgule qui a été changée.
00:42 Vous pouvez la voir. Elle est en ligne depuis 17 ans. Alors la seule chose qu'il faudrait modifier, c'est une donnée conjoncturelle
00:48 qui était le niveau du SMIC. Et puis par ailleurs aussi des évolutions malheureuses sur l'endettement de la France.
00:55 Mais à part ça, tout le reste est absolument exact et confirme malheureusement la situation telle qu'elle est en train de se produire.
01:04 Comme je le dis souvent, on me traite de Cassandre. Mais vous savez, en tout cas ceux qui ont des humanités antiques,
01:10 vous savez que dans la tragédie grecque, Cassandre annonçait des malheurs. Mais vous savez aussi que malheureusement, elle avait raison.
01:17 Donc c'est pas uniquement quand on dit « Vous jouez les Cassandres », c'est finalement... C'est assez juste,
01:24 parce que je n'annonce pas des malheurs qui ne se réalisent pas. Malheureusement, les malheurs que j'annonce se réalisent.
01:29 En fait, beaucoup de gens... J'ai l'air l'écrasante majorité des Français ne savent pas à quoi ça sert, les élections européennes, en fait.
01:38 Il s'agit d'élire des parlementaires dans une espèce de sénacle qui fut appelé aujourd'hui l'Assemblée consultative des communautés européennes
01:49 et qui s'est transformée en 1979 en une espèce de parlement avec un suffrage universel. Ça, c'était sous Giscard que ça s'était produit.
01:59 Et puis... Venez, venez, venez. Il y a encore de la place dans la maison du père. (Rires)
02:05 Et puis progressivement, le temps venant, vous savez qu'il y a eu un changement fondamental dans la construction européenne
02:12 qui s'est passé en 1992 avec le référendum sur le traité de Maastricht, qui a transformé ce que l'on appelait auparavant
02:20 les communautés européennes ou le marché commun en une nouvelle entité qui s'appelle l'UE, avec un drapeau,
02:26 et qui est en fait une Europe fédérale, qui ne dit pas son nom. Ça fait 32 ans que ce référendum a eu lieu.
02:34 L'UE est entrée en vigueur le 1er janvier 1993. Elle a – entre autres choses – à drainer avec elle non seulement un changement de nom,
02:44 un drapeau qui existait auparavant mais qui a été vraiment de plus en plus utilisé, mais aussi une politique étrangère
02:53 et de sécurité commune, la PESD, qui était un des piliers de Maastricht, qui a changé ensuite de nom pour s'appeler la PESD,
02:59 la politique étrangère de sécurité et de défense, que je propose personnellement d'appeler la PESD, tout simplement.
03:06 C'est-à-dire la politique étrangère de sécurité et de terreur. C'est également le traité de Maastricht qui a créé l'euro.
03:14 Je rappelle que d'ailleurs, dans le traité de Maastricht, qui a été ratifié par les Français sur le fil du rasoir,
03:19 il n'était pas question de l'euro, mais il était question de l'écu. L'écu qui chantait à l'oreille des Français
03:25 comme une vieille monnaie de l'ancien régime, et qui était « European Common Unit », qui était un acronyme anglais.
03:35 Je rappelais hier soir, parce que j'ai eu cette question, qu'en fait, ce traité a changé après coup, parce que les européistes
03:44 n'hésitent pas à piétiner le droit. On n'a pas le droit de changer un mot d'un traité, surtout un mot relativement important.
03:51 C'était le nom de la monnaie. Mais il se trouve que les Allemands qui s'étaient fait faire... Comment dirais-je ?
03:59 Qui avaient été forcés, en fait, d'adopter ce projet de monnaie commune, et pas par François Mitterrand, comme on l'a souvent dit,
04:05 mais par les Américains eux-mêmes, les Allemands ont toujours été très réservés sur cette monnaie.
04:09 Ils ont imposé un système qui serait facilement réversible. Je renvoie à certaines de mes autres conférences,
04:16 avec notamment des banques centrales nationales qui ont été maintenues pour que ce soit facilement réversible.
04:21 On pourra revenir là-dessus sur ce sujet pendant les questions. Et les Allemands l'avaient gros sur la patate.
04:30 Donc lorsqu'ils se sont rendus compte que malheureusement, le traité allait vraiment entrer en vigueur, en 1997,
04:35 ils ont fait savoir qu'ils ne voulaient pas du nom de EQ. Pas fondamentalement, parce que c'était le nom d'une monnaie française, en fait,
04:42 et un acronyme anglais. Ils ont fait valoir qu'en allemand, « die Kuh », ça veut dire « la vache ».
04:49 Ils ont dit « on ne veut pas payer en vache ». Et accessoirement, c'est aussi le nom d'une bière allemande qui s'appelle « EQ », « KU ».
04:58 Donc ils ont dit « hors de question ». Donc il y a eu des tractations. Chirac a dit « mais pas de problème, on va changer », etc.
05:06 Et donc il a été décidé dans des conciliabules entre des portes capitonnées que le nom de l'EQ serait changé.
05:13 Et les Allemands ont proposé l'euro. À ce moment-là, ce sont les Grecs qui ont levé la main,
05:17 puisque vous savez, c'est comme le Rubik's Cube. Dans l'UE, dès qu'il y a un truc qu'on croit résoudre,
05:20 bloup, il y a quelqu'un qui n'est pas d'accord. Les Grecs ont fait savoir. Mais non, ça va pas du tout,
05:25 parce que « euro », c'est « uros », ça veut dire « l'urine ». Bon, là, je m'égare, parce qu'on est quand même assez loin du but.
05:30 Si je commence à faire des digressions, là, on en a jusqu'à 6 heures du matin.
05:36 Et donc on a eu ce traité de Maastricht qui nous a imposé la politique étrangère de sécurité commune,
05:42 la monnaie commune, mais appelée « monnaie unique » en France, ce qui est un véritable problème,
05:48 puisque les Français approuvent que non seulement le peuple français... C'est des choses compliquées, en fait.
05:53 Mais ça veut dire surtout que les dirigeants, les responsables politiques, les journalistes,
05:58 les personnes ne comprennent, ne connaissent comment fonctionne l'euro en réalité.
06:02 On les compte sur les doigts d'une main, en fait, les gens qui savent comment fonctionne l'euro,
06:06 plus évidemment les gens à la BCE, non compris Mme Christine Lagarde, dont l'incompétence est notoire.
06:12 Et donc en ce moment, il a failli y avoir une grève à la BCE devant l'incompétence de Mme Christine Lagarde.
06:19 J'en profite pour dire au passage une petite tristesse. C'est que de plus en plus, dans le monde entier,
06:24 maintenant, on commence à comprendre que la France est un pays dont les dirigeants politiques sont nuls.
06:31 C'est extraordinaire. Enfin on bat des records de nullité. Voilà. — Merci beaucoup.
06:39 — Alors c'était le deuxième pilier de ma liste. Et dans la foulée, évidemment, le Parlement européen a pris
06:50 un petit peu plus d'ampleur, parce qu'on a expliqué que c'était une grande œuvre démocratique,
06:55 sauf que le Parlement européen n'est pas démocratique du tout, puisque je rappelle qu'à l'époque,
07:01 en fait, la Commission européenne décide d'à peu près tout. Alors je voudrais ici rappeler
07:06 pour ceux qui n'auraient pas bien des choses à l'esprit que nous avons en gros 4 structures.
07:13 On a la Commission européenne, qui est une structure de fonctionnaires, de technocrates,
07:16 avec – je sais plus combien – 13 000 personnes à Bruxelles. Et à la tête de cette Commission
07:22 se trouve justement la Commission elle-même, avec le président de la Commission européenne,
07:26 ou la présidente, puisque c'est actuellement Mme van der Leyen. — Leyen ? — Leyen ?
07:32 — Vous êtes... Alors moi, j'en ai marre des complotistes. (Rires) Et puis avec des commissaires européens.
07:41 Donc ça, c'est une structure qui est une abomination pour la pensée classique, la séparation des pouvoirs.
07:47 Depuis Montesquieu, l'esprit des lois, 1744, normalement, une démocratie... Enfin un pays qui a une constitution,
07:54 on sépare le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire. Donc dans l'UE, ça ne se passe pas
08:01 exactement comme ça, puisque le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif sont en fait mélangés
08:06 dans la même structure, qui s'appelle la Commission européenne. Pour ne pas dire d'ailleurs que nous,
08:09 c'est une partie du pouvoir judiciaire, puisqu'elle se permet de prendre des sanctions quand ça l'arrange,
08:13 par exemple contre tel ou tel pays. Je pense par exemple à la Pologne ou à la Hongrie de Viktor Orbán lorsqu'elle déplaise.
08:21 Donc on a cette structure qui est devenue un peu métastatique, comme un cancer qui s'est beaucoup beaucoup développé,
08:27 qui est constituée de fonctionnaires qui ne sont pas élus. Ils ne sont élus par personne, sauf évolutions
08:33 dont je vais parler dans un instant, et qui sont des évolutions récentes. Il y a par ailleurs le Conseil européen,
08:39 qui est le Conseil des chefs d'État et de gouvernement, qui est censé prendre les décisions. C'est la méthode
08:44 dite intergouvernementale. Et lorsque vous parlez à des européistes, il y a des gens qui disent
08:48 « Mais enfin, c'est scandaleux que vous attaquiez cette pauvre Commission européenne qui n'y est pour rien.
08:53 Ce ne sont que des fonctionnaires. Toutes les décisions sont prises avec l'accord et la volonté des chefs d'État
08:58 et de gouvernement. Comment pouvez-vous dire ça ? ». Alors c'est à la fois vrai et c'est totalement faux.
09:03 J'ai eu l'occasion de l'expérimenter dans ma carrière, puisque j'ai la particularité d'avoir eu une carrière
09:11 qui m'a amené à connaître beaucoup de choses. Alors évidemment, je n'ai pas 34 ans, donc je ne suis pas digne d'être Premier ministre.
09:17 Évidemment, je connais la syntaxe française, donc je ne suis pas digne d'être ministre des Affaires étrangères.
09:22 (Rires et applaudissements)
09:30 Évidemment, je connais quand même beaucoup d'articles des traités. Rappelez-vous qu'en 2017, je me suis fait brocarder.
09:36 On m'a traité comme un professeur nimbus, parce que je savais de quoi je parlais. C'était incroyable.
09:41 C'est comme si par exemple, vous aviez un problème avec votre employeur. Donc vous estimez qu'il a violé le droit du travail, etc.
09:51 Donc vous allez voir un avocat qui est spécialiste là-dedans. Et l'avocat que vous consultez dit « Oui, je vois très bien ce que vous avez.
09:57 Donc on va attaquer votre employeur en vertu de l'article du Code du travail, avec la jurisprudence du 12 décembre 1978,
10:05 celle du 1er janvier 2004, etc. Et puis votre compte est bon ». Et à ce moment-là, vous sortez du cabinet de votre avocat en disant
10:11 « Mais vite, que je trouve quelqu'un d'incompétent, parce que celui-là connaît trop bien son affaire ».
10:17 C'est exactement ce qui s'est passé en 2017. Moi, j'ai eu des journalistes qui rigolaient, parce que je citais les articles.
10:24 Et donc je raconte tout ça, parce que c'est ce que je dis aux gens qui m'expliquent, qu'en fait, ce sont les chefs d'État et de gouvernement
10:31 qui décident « Non, c'est pas vrai ». C'est pas vrai, parce que les dossiers, ils arrivent. Ils ont été filtrés pendant des mois, des mois et des mois
10:36 par toute la structure de la Commission européenne à Bruxelles. Ça arrive... Pratiquement, ce sont des dossiers qui ont fait l'objet
10:44 d'une espèce de consensus de fonctionnaires qui sont des technocrates élus par personne, qui sont pénétrés de l'idéologie
10:50 de la construction européenne et qu'il faut faire avancer le schmilblick. Et lorsque les chefs d'État et de gouvernement
10:55 arrivent et prennent ça, ils peuvent pas dire non, parce que s'ils disaient non à tout, toute la société serait bloquée.
11:00 Et donc j'ai pu le voir. C'est pour ça que je fais cette anecdote. J'ai pu le voir concrètement. C'est que, en fait,
11:06 formellement, c'est les chefs d'État et de gouvernement qui décident. Mais en fait, non. C'est d'ailleurs certainement
11:12 à l'issue d'un processus de cette nature que la France a accepté que le prix de l'électricité soit assujetti
11:19 dans le marché commun de l'électricité en Europe au prix de fabrication de l'électricité par des centrales à gaz en Allemagne.
11:25 — Donc peut-être que... — Ah peut-être. Oui, c'est possible. Mais enfin normalement, la France aurait jamais dû accepter ça.
11:34 Alors on a vu donc que vous avez la Commission européenne qui, en fait, est devenue... Qui a pris un pouvoir considérable.
11:39 Le Conseil, qui a un pouvoir normalement. C'est lui qui décide. Mais en pratique, non. Dans la cybernétique administrative,
11:46 si vous faites un travail de type... Je sais pas. De tous ceux qui ont étudié les phénomènes bureaucratiques, etc.,
11:53 en réalité, le pouvoir a déserté pour l'essentiel, sauf des très grands sujets, bien sûr. Mais pour beaucoup,
11:58 les sujets communs, c'est en général pas le Conseil des chefs d'État et des gouvernements.
12:04 Reste les deux autres institutions qui sont le Parlement européen et la Cour de justice de l'UE.
12:09 La Cour de justice de l'UE, dont on a un peu tendance à oublier l'existence, c'est quand même une Cour de justice
12:15 qui siège à Luxembourg et qui vérifie que les États membres de l'UE appliquent bien les traités qu'ils ont signés et ratifiés.
12:24 Ça, c'est quand même important. Et je précise que les traités font obligation... « Obligation » au sens propre du terme,
12:32 « obliger », c'est-à-dire « tenu par la loi », la loi des traités. La Commission européenne doit saisir la Cour de justice
12:38 lorsqu'elle constate qu'il y a un manquement aux traités de la part d'un pays. Donc il y a beaucoup de pays qui ont
12:42 des instances pendantes devant la Cour de justice. La France, notamment. La France s'est fait traîner de nombreuses fois
12:49 devant la Cour de justice de l'UE, parce qu'elle traînait des pieds à transposer en droit français des directives communautaires.
12:54 Ça a été par exemple le cas pendant longtemps sur le glyphosate, par exemple, où on avait traîné des pieds.
12:59 Donc on a été condamné à une paiement qui était – je crois – de quelque chose comme 135 000 € par jour de retard. Voilà.
13:05 Alors je dis ça au passage pour toutes les personnes dans cette salle qui se disent « Oui mais non, on peut très bien rester
13:11 dans l'UE, mais on n'en fera qu'à notre tête. On va entrer dans un parti de bras de fer. On va faire des alliances au Parlement européen.
13:19 Mais je vais y revenir tout de suite. Et puis en fait, tout ça, ça va être... Non, non, non. Si la France commençait à faire
13:27 ce que conseille M. Mélenchon depuis 20 ans, ce que conseille Mme Le Pen depuis 10 ans, ce que conseille M. Zemmour depuis 2 ans,
13:35 eh bien il se passerait quoi ? Il se passerait qu'on serait traîné devant la cour de justice de l'UE et qu'on serait battu
13:40 et qu'on devrait payer des amendes. Voilà. Alors évidemment, il y a des gens qui disent « On va pas payer ».
13:44 Bah oui, très bien. Ne payons pas. Mais à ce moment-là, si on ne paye pas, les autres États de l'UE seront fondés à dire
13:53 « Mais qu'est-ce que c'est que ça ? Qu'est-ce que c'est que cet État voyou ? ». Et seront fondés à avoir recours à une autre instance internationale.
14:00 Si on ne respecte pas les traités, c'est tout simplement d'avoir recours à la cour internationale de justice.
14:03 On n'est pas encore là, mais pourquoi pas ? Donc je rappelle que c'est l'instance suprême de la juridiction du droit international.
14:10 C'est une émanation de l'ONU. Et la France serait évidemment condamnée, puisqu'on aurait claironné partout que de toute façon,
14:14 on ne respecterait pas les traités. Donc la France, membre permanent du Conseil de sécurité, condamnée devant le monde entier
14:20 par la cour internationale de justice parce qu'elle ne veut pas respecter les traités. Et tout ça pourquoi, d'ailleurs, au passage ?
14:26 C'est quoi, l'objectif, en fait ? C'est-à-dire que si vous êtes dans un jeu où vous perdez systématiquement,
14:32 parce que c'est le jeu dans lequel on se retrouve, il y a un moment à partir. Comme l'avait dit De Gaulle à l'imperfite,
14:36 vous le trouverez dans le tome 2. De Gaulle avait dit que quand on est couillonné, on dit « Je suis couillonné, je m'en vais ».
14:41 C'est ce que De Gaulle a dit. On est couillonné, donc on s'en va. Voilà, c'est tout. Mais on ne va pas prétendre continuer à jouer à un jeu
14:47 en en changeant les règles en cours de route. Ça, ça n'est pas possible. Donc en tout cas, la Cour de justice de l'UE, elle est là,
14:52 et bien là. Et elle surveille l'application des traités. Reste le Parlement européen, qui nous préoccupe tous aujourd'hui,
14:58 puisque nous allons avoir les élections au Parlement européen. Alors le Parlement européen, donc, depuis quelques années,
15:05 notamment avec les traités supplémentaires qui sont intervenus après Maastricht – je rappelle le traité d'Amsterdam,
15:12 le traité de 1997, le traité de Nice de 2000, et puis ensuite le traité sur la Constitution européenne qui a été avorté,
15:19 puisque les Français puis les Néerlandais l'ont rejeté, mais qui s'est muté en un traité de Lisbonne,
15:27 qui a été concocté dans le dos des Français, selon une procédure absolument scandaleuse du point de vue juridique,
15:33 du point de vue de la légitimité politique, plus exactement, parce que du point de vue du droit, malheureusement,
15:37 on peut pas trop s'y opposer. C'est que, comme vous le savez, Sarkozy a fait ratifier par les parlementaires français
15:46 réunis en congrès à Versailles, en 2007, le traité de Lisbonne, qui reprend en fait la Constitution européenne
15:56 en changeant de 3,1. Donc depuis quelque temps, notamment depuis le traité de Lisbonne, il y a eu des évolutions
16:02 sur le Parlement européen. À quoi ça sert, en fait, le Parlement européen ? Pendant longtemps, ça servait, en fait.
16:06 C'était une simple assemblée consultative. Elle a eu un petit peu plus de pouvoir. Il est quel ? Premier pouvoir,
16:15 c'est que le Parlement européen élit formellement le président de la Commission européenne, dans l'espèce Mme von der Leyen.
16:25 Alors c'est exact. Il y a une élection. Mais il y a un mais. C'est qu'en fait, le président ou la présidente est en général
16:35 choisi d'un commun accord par la chancelière d'Allemagne ou le chancelier d'Allemagne et le président de la République française.
16:43 C'est dans le grand mythe du couple franco-allemand. En tout cas, ce qui s'est passé avec Mme von der Leyen,
16:48 c'est que Macron et Mme Merkel s'étaient mis d'accord pour choisir cette allégorie de l'intelligence et de l'intégrité
16:58 qu'est Mme von der Leyen. Je rappelle qu'elle avait quand même été ministre de la Défense en Allemagne,
17:03 qu'elle avait été chassée à coups de latte, et parce qu'elle était incompétente, et parce qu'elle était corrompue jusqu'à l'os.
17:09 Ils nous ont retrouvé à un point de chute comme présidente de la Commission européenne. Alors certes, il y a eu ensuite une élection.
17:16 Il est de tradition désormais de ce que les Allemands appellent « Spitzenkandidat », c'est-à-dire de trouver un candidat
17:22 qui corresponde à la majorité émanant des élections au Parlement européen. Donc comme en 2019, ce qui avait émané,
17:29 c'était la majorité relative qui était détenue par des partis conservateurs modérés se regroupant dans le cadre
17:37 du Parti populaire européen, le PPA, qui est une espèce de groupe regroupant différentes nationalités au sein du Parlement,
17:44 il avait donc été décidé que ce serait quelqu'un qui serait un membre d'un de ces partis. Alors pour fixer un peu les idées,
17:51 au sein du PPE, actuellement, vous avez... S'agissant de l'Allemagne, par exemple, vous avez la CDU, le chrétien de démocratie.
17:58 S'agissant de la France, vous avez à la fois Reconquête... Excusez-moi, Renaissance, on s'y perd avec ces...
18:06 Le Renaissance, qui s'appelle Renew d'ailleurs en anglais, mais aussi Les Républicains, M. Bellamy.
18:14 Les Républicains sont dans le même groupe que Renaissance, et que donc la CDU, et que Mme von der Leyen. Voilà.
18:22 Ce qui explique d'ailleurs sans doute les raisons pour lesquelles M. Bellamy, à Paris, s'indigne du manque de transparence
18:28 de la Commission européenne. C'est un scandale, et c'est ça. Mais une fois à Bruxelles, il ne vote pas en faveur de la publication
18:35 des contrats Pfizer, alors qu'il est quand même incroyable. Je veux dire, comment est-ce que les Français peuvent faire confiance
18:41 à un escroc pareil ? Parce que c'est de l'escroquerie dont il s'agit. C'est quelqu'un qui est capable de dire à Paris
18:46 le contraire de ce qu'il fait à Bruxelles. Il n'est pas le seul, d'ailleurs. Il a d'ailleurs ensuite expliqué sur je sais plus quoi...
18:52 C'était... Je ne me rappelle plus ce que c'était. Enfin qu'il s'était trompé de bouton. Je renvoie. J'ai fait un tweet là-dessus,
19:00 une petite vidéo là-dessus. Il y avait un champion en la matière. C'était Mélenchon. Mélenchon, il avait quand même...
19:06 Parce que vous savez, quand vous votez à Bruxelles au Parlement, vous avez un... C'est pas hyper compliqué.
19:11 Vous avez un gros bouton rouge qui veut dire « non ». Vous avez une croix noire sur fond blanc qui veut dire « abstention ».
19:18 Et vous avez un gros bouton vert qui veut dire « oui ». Je veux dire, il n'y a pas besoin d'avoir un QI de 250 pour comprendre ce que ça veut dire.
19:25 (Rires) Alors il y a des gens qui sont assez finaux, des députés européens, qui ont découvert qu'il y a une faille au truc.
19:33 C'est que si vous votez le contraire de ce que vous voulez voter ou de ce que les gens attendent de vous, de ce que les électeurs attendent de vous,
19:41 vous pouvez après dire « je me suis trompé ». Et à ce moment-là, c'est marqué dans le journal officiel des...
19:48 Je sais plus quoi, des communautés européennes. Je sais plus comment ça s'appelle. Il est marqué que vous avez fait une déclaration
19:55 comme quoi vous vous êtes trompé. Mais c'est là la colossale finesse. C'est que ça ne change pas le vote.
20:05 Vous avez compris, pour des esprits vislards, tout l'intérêt qu'il y a dans cette procédure. Vous êtes élu par des gens de gauche, par exemple,
20:12 qui s'attendent à ce que vous tapiez sur les grands trusts et les grands conglomérats. Et puis lorsqu'arrive – je sais pas –
20:18 un vote au Parlement européen, vous votez pour le grand conglomérat. Puis après, vous dites « Oh ! Je me suis trompé ».
20:24 Donc vous dites à vos troupes « Je me suis trompé ». Ça peut arriver, quoi. Bon. Mais moyennant quoi, comme vous avez voté pour l'intérêt
20:30 des grands conglomérats, vous avez droit évidemment à passer à la télévision. Ou alors éventuellement...
20:35 Alors je ne sais pas. M. laisse entendre qu'il y aurait des enveloppes. Je ne peux pas le croire.
20:42 (Rires et applaudissements)
20:47 Alors ça, c'est ce qu'a fait Chevènement, quand même, du temps où il était député européen. Alors bon, une fois...
20:54 Si on a un coup dans le nez... (Rires) Ça peut arriver. Deux fois... Cinq fois... Ça veut dire une fois par an, déjà.
21:03 Au cours des 5 ans, ça serait quand même déjà gênant, quand même, de se tromper de vote cinq fois.
21:07 Mais vous savez que Mélenchon s'était quand même trompé 266 fois. (Rires et applaudissements)
21:22 Alors si vous avez un doute, tapez « Mélenchon-Asselineau 266 fois » sur Google. Et vous verrez d'un seul coup sortir
21:32 un article du journal Libération qui me donne raison. Alors c'est quand même les fact-checkers de Libération
21:39 qui me donnent raison. (Rires et applaudissements)
21:46 Donc cette procédure, ce qu'ils appellent « faire une Mélenchon », Mme Bellamy l'a prise reprise à son compte.
21:53 Donc Mme Bellamy nous fait des Mélenchons. En réalité, pour en revenir à mon sujet, lorsque la France, l'Allemagne
22:00 tombent d'accord éventuellement avec l'Italie pour choisir un président, en gros, la majorité, ils le choisissent.
22:07 Non, la majorité, c'est ce que... Et en gros, le Parlement élit celui qui a été choisi. Voilà.
22:15 Donc on ne peut pas... Je suis honnête. Je reconnais que les parlementaires européens peuvent élire...
22:22 Enfin élisent formellement le président. Mais c'est un président... Je crois d'ailleurs même... Il me semble me rappeler.
22:29 Je n'en suis pas absolument certain. Je vérifie qu'en 2019, Mme von der Leyen était finalement la seule candidate,
22:35 ce qui simplifie évidemment le vote. Le Parlement européen a également, par mimétisme vis-à-vis des États-Unis,
22:46 le Parlement européen a adopté un système qui est proche de ce qu'on appelle les hearings, c'est-à-dire les auditions
22:52 qui ont lieu à Washington lorsqu'il y a un changement de gouvernement aux États-Unis d'Amérique.
22:57 Vous savez qu'il y a le spoil system. Quand il y a un nouveau président des États-Unis qui est élu, que l'ancien n'est pas réélu...
23:07 Je suis de ceux qui prient pour que ce soit le cas en novembre de cette année. Eh bien le nouveau président nomme des ministres.
23:17 Mais ces ministres ne sont confirmés pas seulement les ministres. Il y a un certain nombre de postes de hauts fonctionnaires,
23:23 comme par exemple le principal des États-Unis, c'est-à-dire le chef de la CIA. C'est lui qui dirige le pays.
23:29 Et donc ça passe devant les hearings. Et donc par mimétisme, il a été décidé de faire pareil avec les commissaires européens.
23:36 Donc les commissaires européens, il y en a un par pays, suite notamment à une protestation. L'Irlande ne voulait pas perdre son...
23:41 Parce qu'il y a eu des tractations sur le thème. Évidemment, plus il y a de pays, plus ça fait de commissaires européens.
23:46 Il faut se creuser la tête pour leur trouver un portefeuille. Ça fait des portefeuilles un peu à la fois très compliqués.
23:52 C'est un peu comme quand Macron s'était creusé la tête pour trouver un portefeuille à donner à Mme Schiappa.
23:58 Au fait, vous savez ce que ça veut dire, « schiappa » en italien ? (Rires)
24:02 Non, ça veut dire « la conne », en fait. Mais c'est vrai. C'est un mot d'argot italien. « Schiappa », ça veut dire « une nullité ».
24:12 C'est comme en norvégien « duceau ». Vous savez comme Olivier Duceau, « duceau », en norvégien, c'est écrit pareil. Ça veut dire « un connard ».
24:17 (Rires)
24:19 Bon, arrêtons ici l'étymologie. Donc les commissaires européens sont choisis un par pays. Et ensuite, ils doivent passer devant
24:27 le Parlement européen, qui vote ou non pour le commissaire. Alors il est arrivé... Il y a une fois... Il y a quelques...
24:35 Non, ça arrive en gros sur l'ensemble des 27 commissaires européens. Il y en a statistiquement un qui n'est pas validé.
24:41 Donc il y avait... Je crois que la commission qui avait été élue en 2014... Enfin confirmée en 2014, il y avait un Italien qui avait tenu
24:51 des propos suspects sur l'IVG, qui trouvait que l'IVG, c'était pas terrible, etc. Donc évidemment, il y a eu un procès.
24:59 Il était contraire aux valeurs européennes, et c'est ça. Donc il a été rejeté. Donc ça, c'est le deuxième pouvoir du Parlement européen.
25:05 Il a aussi un pouvoir qui est un pouvoir de valider des décisions qui sont prises par la Commission européenne,
25:12 dans le cadre de ce qu'on appelle la procédure normale, dans 70% des cas. Donc ça, c'est quand même nouveau.
25:17 C'est-à-dire que la Commission européenne propose des directives. Et dans 70% des cas, le Parlement européen vote pour ou contre.
25:25 Mais c'est quand même sujetti à certaines amodations qu'il faut avoir à l'esprit. La première, c'est que seule la Commission européenne
25:33 a le monopole d'avoir des idées. C'est-à-dire que le Parlement n'a aucunement le droit d'avoir d'idées.
25:38 Je rappelle qu'en France, le gouvernement peut proposer ce qu'on appelle les projets de loi. Et les parlementaires,
25:44 les députés ou les sénateurs peuvent proposer eux-mêmes une loi. On appelle ça une proposition de loi. Vous connaissez...
25:50 Je suppose que tout le monde connaît parfaitement les institutions françaises. Attention, il y aura une interrogation à la fin.
25:57 Donc il y a la proposition de loi. Ça, ça n'existe pas au Parlement européen. Les députés n'ont pas la possibilité de proposer quoi que ce soit.
26:05 La Commission européenne est seule, elle a le seul monopole. Je l'ai dit, la seule... C'est-à-dire que le Conseil des chefs d'État
26:11 et de gouvernement n'a pas non plus le pouvoir de proposer quoi que ce soit. C'est important à savoir.
26:17 Le président de la République française ou le gouvernement qui voudraient qu'il y ait un truc n'a pas le pouvoir.
26:21 Seule la Commission européenne est habilitée à avoir des idées de directive. Alors ça, c'est quand même un bémol assez singulier.
26:31 Et deuxièmement, il y a 70% des cas qui sont assujettis à un vote du Parlement européen, un vote conforme.
26:37 Mais 30% des cas ne le sont pas. En particulier, les choses les plus importantes. Par exemple, tout ce qui concerne la politique étrangère,
26:43 le Parlement européen n'a pas à approuver ou à désapprouver. Qu'est-ce qu'il y a d'autre sur le Parlement européen ?
26:55 Ah oui, s'ils peuvent aussi lancer des commissions d'enquête. Et puis ils peuvent aussi faire des vœux. Voilà.
27:05 Ou alors ils font aussi beaucoup de condamnations. Donc si un jour, ça vous intéresse, allez. Ça vaut quand même son pesant de cacahuètes.
27:12 C'est-à-dire qu'à chaque fois que le Parlement européen se réunit, vous avez une espèce de litanie des votes du Parlement européen
27:22 qui condamnent la situation des femmes bantoues au LESOTO, qui condamnent la situation des droits de l'homme en Russie,
27:33 qui condamnent le sort des Ouïghours en Chine, qui condamnent – je sais plus quoi – en Iran le sort des femmes,
27:42 et puis en Afghanistan, et puis en Turquie, et puis qui condamnent ce qui se passe en Pologne,
27:46 parce que parfois, ça peut condamner soi-même les membres de l'Union européenne, et puis qui condamnent...
27:51 Enfin c'est incroyable, ce qui se passe au Comore, au Ghana, au Burkina Faso, au Paraguay. Enfin c'est incroyable.
27:57 En fait, le Parlement européen condamne à peu près la planète entière, sauf évidemment la communauté internationale.
28:04 Vous le savez, puisque la communauté internationale désigne les États-Unis d'Amérique et leurs vassaux. Voilà.
28:10 Alors ça, c'est des condamnations qui se succèdent à j'ai continu, et que vous trouverez dans les...
28:15 Voilà. Je crois que j'ai à peu près tout dit sur le Parlement européen. J'ajouterais quand même un point fondamental.
28:22 C'est qu'il y a... Ça change à chaque élection, le nombre de parlementaires. Mais il y a 725 cette année.
28:28 Là, il va y avoir 725 parlementaires européens à élire. Et sur ces 725 parlementaires, il y aura 81 Français.
28:37 Alors 81 divisé par 725 égale 11,25% des parlementaires. Ça veut donc dire que le choix des Français ne changera rien, en fait,
28:51 ou très peu de choses, puisque c'est une espèce de dramatie de 27 États aux intérêts totalement divergents,
28:59 et qui se regroupent – comme je l'ai dit – par grands groupes. Le Parti populaire européen, le groupe d'identité,
29:05 c'est là où il y a la prétendue extrême-droite. Et vous avez aussi la gauche, etc. Et en pratique, ça ne se peut pas.
29:12 C'est un Parlement qui n'est pas tout à fait un Parlement factice. Mais pour l'essentiel, toutes les grandes décisions stratégiques
29:20 sont prises par la Commission européenne en vertu des traités européens, d'ailleurs, qu'elle ne fait qu'appliquer.
29:26 En particulier, vous savez que la France, comme tous les autres États, est assujettie à un rapport annuel de ce que l'on appelle
29:33 les GOPÉ, les grandes orientations des politiques économiques, décidé en vertu de l'article 121 du TFUE.
29:43 Vous voyez à quel point je suis con. Je connais même les articles. C'est incroyable. Et donc cet article,
29:49 ce rapport sur les GOPÉ, tous les ans, explique aux Français ce qu'ils doivent faire, puis aux Belges, puis aux Italiens.
29:55 Donc s'agissant de la France, par exemple, si vous reprenez tous les rapports des GOPÉ au cours des 10 dernières années,
30:00 vous savez par exemple que la France a été priée de remonter l'âge de départ à la retraite, avec un objectif 67 ans.
30:07 C'est pour ça, d'ailleurs, que Fantomas, il propose 67 ans. C'est parce qu'il sait que c'est ce qu'il devra faire
30:12 s'il est élu président de l'Assemblée publique. C'est d'ailleurs pour ça, au passage, qu'il est considéré
30:17 comme étant l'homme politique préféré des Français par les sondages. C'est d'ailleurs un peu bizarre,
30:23 parce que comment se fait-il que les Français par millions ont descendu pour 64 ans, et qu'ils en passent
30:28 pour un type qui veut le porter à 67 ? En fait, c'est parce qu'il applique à l'avance les grandes orientations
30:33 des politiques économiques. Mais vous avez aussi la destruction de nos services publics. Alors c'est pas marqué
30:37 « détruire les services publics ». Il y a la libre concurrence. Il faut avoir une concurrence libre et non faussée.
30:44 Il faut donc pouvoir ouvrir le marché par exemple du ferroviaire à la concurrence, c'est-à-dire en fait détruire la SNCF,
30:51 avoir toujours des procédures de moins de 10 ans. C'est pareil pour EDF. C'est pareil pour les barrages.
30:55 C'est pareil pour tout, en fait. Donc tout ça est décidé par les grandes orientations des politiques économiques,
31:01 qui a été un secret soigneusement gardé, que j'ai depuis maintenant un certain nombre, au moins 15 ans,
31:05 et que j'ai essayé de mettre en avant. Maintenant, les gens commencent à comprendre un peu ce dont il s'agit.
31:09 Mais enfin, il est jugé utile, fondamental même, de ne pas m'inviter sur les médias, parce qu'il faut surtout pas
31:15 que les Français commencent à comprendre ce qui se passe.
31:18 (Générique)
31:31 (...)

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