Législatives 2024 : Analyse du programme du Rassemblement National - François Asselineau

  • hace 3 meses
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Transcript
00:00La première chose, c'est... Je vais commencer par ce qui est le plus rapidement fait, c'est-à-dire examiner le programme
00:06proposé pour ces législatives 2024, anticipé par le RN, dont on comprend que ça vaut aussi... Ça va également engager
00:14les quelques 70 députés de la faction chiottiste des Républicains, qui a rallié le RN. Alors regardez un peu le document
00:23qui a été publié, qui va être – si j'ai bien compris – au verso de toutes les professions de foi, de toutes les circulaires électorales
00:30de leurs candidats. Je suppose qu'à l'avers, il y aura la photo du candidat avec son nom et son suppléant.
00:35Et au revers, il y aura ce texte-là, que je vous invite à regarder avec moi. En fait, il y a 8 promesses électorales
00:41qui sont faites par le RN. Regardons-les ensemble. Première promesse, il faut élire une majorité de députés RN
00:47à l'Assemblée nationale. Premièrement, pour soutenir le pouvoir d'achat. En précision, c'est baisser les factures d'électricité
00:53et réduire la TVA sur le gaz, le fuel et les carburants. Très bien. Enfin c'est une... Pourquoi pas ? Pourquoi pas faire ça ?
01:02Parce qu'effectivement, le prix en gros de l'énergie a augmenté considérablement. Pourquoi ne pas faire ça, effectivement ?
01:08Sauf que d'abord, la baisse sur le TVA, ça ne se fait pas comme ça. Il faut demander l'autorisation des institutions européennes
01:14pour baisser la TVA. Et puis surtout, ça n'est pas chiffré du tout. C'est-à-dire que ça peut coûter des milliards, en fait, cette histoire.
01:20Donc il aurait été bien éventuellement de chiffrer et de savoir dans quel cadre ça va se compenser,
01:25puisque par ailleurs, je rappelle que le RN et M. Ciotti et ses épigones ont décidé de rester dans l'UE, dans l'euro.
01:33Donc ils sont obligés de respecter les engagements qui ont été pris vis-à-vis et de la BCE et de la Commission européenne,
01:40notamment quant à la réduction des déficits. Donc là, on ne sait pas. Je note en particulier qu'il n'est pas question
01:45en revanche de sortir du marché européen de l'électricité, par exemple. Le point n°2. Pour remettre la France en ordre,
01:53mettre fin au laxisme judiciaire à l'égard des délinquants et des criminels. Alors ça, excusez-moi, mais ça ne veut rien dire.
02:00C'est un slogan. Je suis absolument certain qu'on peut reprendre les professions de foi du FN depuis sa création en 1972,
02:09mais aussi d'ailleurs du RPR, mais aussi des partis considérés comme de droite. On trouvera toujours la même chose.
02:16Mettre fin au laxisme judiciaire, mettre les délinquants en prison, bon... Enfin rien de nouveau sous le soleil.
02:22Ça n'a strictement aucun intérêt, en fait, cette mesure, si ce n'est que de faire un slogan. C'eût été très différent
02:27s'il y avait une précision sur les mesures qui vont être prises. En quoi ça va différer de ce qu'il était auparavant ?
02:32Est-ce qu'il va y avoir des objectifs chiffrés, quantitatifs ? Est-ce qu'il va y avoir des réflexions sur les peines planchées ?
02:38Comment ces peines planchées, par exemple, vont-elles s'articuler avec les contraintes de la Cour européenne des droits de l'homme, par exemple ?
02:44On ne sait pas. Mais là, on est dans un flou complet. Troisième point. Pour stopper la submersion migratoire,
02:50alors réduire drastiquement l'immigration légale et illégale et expulser les délinquants étrangers.
02:57Alors réduire drastiquement... « Drastiquement », c'est un adverbe qui veut dire « beaucoup », de façon très importante.
03:04Mais ça n'est pas chiffré. Et réduire drastiquement l'immigration légale et illégale... Bon, très bien.
03:10C'est un objectif dont on peut comprendre qu'il correspond à ce que dit le FN depuis des décennies. Il faut le reconnaître.
03:17Mais ce que je note, c'est que là, il est question de l'immigration légale, alors qu'au cours des semaines,
03:22pendant la campagne pour les européennes, il n'était question que de l'immigration illégale. Il est vrai que...
03:27Vous m'avez sans doute entendu dans ces discours. Souvent, j'ai mentionné le fait que la Commission européenne
03:32avait distingué l'immigration légale qu'elle entendait favoriser et favoriser jusqu'à ce qu'elle atteigne 4 millions de nouveaux migrants
03:39par an en Union européenne. Elle entendait distinguer cela de l'immigration illégale qu'elle combattait, laquelle ne représentait
03:46en 2022 que 10% de l'immigration totale, puisque sur les 3 850 000 migrants qui sont arrivés en UE en 2022,
03:543 500 000 sont arrivés de façon légale et 350 000 de façon illégale. Alors là, M. Bardella, le RN,
04:01prennent l'engagement donc de lutter contre l'un et l'autre. Mais le problème, c'est qu'ils vont faire comment ?
04:05Ils vont faire comment dans la mesure... Ils restent dans l'UE, ils restent dans Schengen, et ils restent...
04:10Et donc ils obéissent en fait aux injonctions de la commissaire européenne chargée des Affaires intérieures,
04:16qui va se changer, puisque la Commission européenne va changer parallèlement au Nouveau Parlement européen.
04:22Donc on ne sait pas qui va succéder à Mme Ylva Johansson, la commissaire suédoise chargée des Affaires intérieures,
04:27puisqu'il ne va pas changer. En revanche, ce sont les articles, les traités, notamment les articles 67, 77 et 78
04:33du traité sur le fonctionnement de l'UE, et qui prévoient notamment l'absence de contrôle aux frontières intérieures
04:38à l'intérieur de l'espace européen, le marché unique dans lequel il y a la totale liberté de circulation des personnes et des biens.
04:45De la même façon, qui n'est pas précisé comment ça va se passer pour venir en UE. À partir du moment où des étrangers
04:52viennent en UE avec un titre de séjour légal – je sais pas, mettons par exemple en Allemagne –, rien n'empêche ensuite
04:58les migrants légaux en question de venir s'installer en France, par exemple, pour y bénéficier éventuellement
05:04de meilleures prestations sociales. Alors là, on est vraiment dans le domaine de la très très grande généralité.
05:08On ne sait pas exactement ce qui va se passer. Et surtout, on ne sait pas comment ceci est rendu possible
05:12avec notre appartenance à l'UE et la nécessité d'obéir aux injonctions venues de Bruxelles.
05:19L'opinion n°4. « Pour soutenir notre agriculture, développer les circuits courts et lutter contre la concurrence déloyale ».
05:25Bon. Là aussi, c'est vraiment le minimum, minimum. Enfin « développer les circuits courts, lutter contre la concurrence déloyale ».
05:33On aurait très bien pu trouver cette formulation sur les tracts de renaissance de Macron, voilà, ou sur les tracts
05:41de la plupart des partis politiques. Ça ne mange pas de pain. « Lutter contre la concurrence déloyale ». Bon.
05:45Donc bien entendu, ce qui eût été important, c'est que le RN dise par exemple qu'il comptait introduire un – comment dirais-je –
05:53un protectionnisme éventuellement évolutif au cours de l'année pour protéger les productions agricoles françaises
05:59dont elle était une spécialité. Ça n'a pas été mentionné. Il est vrai que ça eut été interdit par les traités européens.
06:04Mais enfin ils ne sont pas à ça près. De la même façon qu'il n'est pas précisé comment on va faire en sorte d'avoir
06:10une agriculture qui soit plus protectrice des petites exploitations agricoles familiales et non pas une agriculture
06:16qui sauve en permanence, qui promeut en permanence le big business agricole, notamment les articles 38 et 39 du traité
06:23sur le fonctionnement de l'UE, qui précise que la politique agricole commune a pour objectif de développer
06:27la productivité de l'agriculture. Donc on n'en saura pas davantage sur ce point.
06:32Le n°5, il s'agit de donner la priorité à la santé, réduire les déserts médicaux, soutenir l'hôpital public,
06:39et sécuriser l'approvisionnement des médicaments. Là aussi, il était extraordinairement difficile de faire quelque chose de plus
06:46inodore, sans saveur et généraliste. Réduire les déserts médicaux, très bien. Tout le monde veut réduire les déserts médicaux,
06:51c'est-à-dire avoir des médecins qui arrivent s'installer à la campagne. Mais ça, c'est l'objectif.
06:54Tout le monde ne peut qu'être d'accord là-dessus. Le problème, c'est comment on fait. Quels sont les moyens qui sont mis derrière ?
07:00De la même façon que le soutien à l'hôpital public... Bon, c'est très gentil de dire ça. Mais quels sont les fonds
07:05qui vont être mis en œuvre pour soutenir l'hôpital public ? Pourquoi est-ce que l'hôpital public est dans la situation
07:09telle qu'elle est ? C'est bien parce qu'au niveau de l'État, on doit obéir aux injonctions venant de Bruxelles
07:15et de la BCE de réduire les déficits budgétaires, et qui a donné depuis maintenant un nombre d'années considérables...
07:20Ça fait au moins une dizaine d'années que de plus en plus, il y a des objectifs de rentabilité ou du moins de faibles déficits
07:26aux hôpitaux publics. Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire que soutenir l'hôpital public, il va falloir faire un plan
07:31pour lancer les hôpitaux. Je suis favorable, personnellement. Mais le problème, c'est qu'on ne sait pas comment ça va être chiffré,
07:36comment ça va être compatible avec les engagements que nous avons pris, que la France a pris vis-à-vis notamment de la BCE.
07:42Et puis bon, favoriser la distribution de médicaments, bon bah ça, c'est très bien. Mais comme vous le savez,
07:49on constate exactement l'inverse. Et donc là aussi, on aurait aimé que le RN nous précise ce qu'il compte faire.
07:55Reste encore donc 3 points. Pour simplifier la vie des Français, stopper la multiplication des normes abusives
08:02qui pèsent sur les familles et les entreprises. Là aussi, ça fait vraiment se moquer du monde, parce que ça s'appelle
08:07« lutter contre la paperasse ». Moi, depuis que je suis petit, toutes les professions de fouet que j'ai vues depuis l'âge de 8 ans,
08:12il s'agit de lutter contre la paperasse. Donc on va passer sur ce sujet rapidement. Non pas que ça soit un faux sujet.
08:18Mais enfin bon, il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Et puis le point n°7. Pour réaliser des économies de bon sens,
08:27baisser le coût de l'immigration et lutter contre les grandes fraudes sociales et fiscales. Bon, très bien.
08:34Baisser le coût de l'immigration, on ne saura pas davantage comment ils vont s'y prendre, de la même façon qu'on ne sait pas
08:37comment ils vont réduire drastiquement le nombre de migrants. On attend vraiment, parce qu'on attend de savoir
08:42si ceci va être compatible avec à la fois notre appartenance à la Cour européenne des droits de l'homme,
08:47aux traités européens et à l'UE. De la même façon, là, baisser le coût de l'immigration, on ne sait pas exactement
08:54ce que ça signifie. Et par ailleurs, il risque notamment d'y avoir des problèmes d'anticonstitutionnalité,
09:00qui ont déjà été soulevés par un certain nombre d'acteurs, et notamment par le Conseil constitutionnel.
09:04Et puis donc il est question aussi de réduire les grandes fraudes fiscales et sociales. Très bien. Je suis pour.
09:11Voilà. Il faudrait réduire aussi les petites fraudes, parce que les petits riveaux font les grandes rivières.
09:16Et donc il y a aussi beaucoup de petites fraudes qu'il faudrait réduire. Mais comment réduit-on les grandes fraudes fiscales
09:21si ce n'est qu'en contrôlant les mouvements de capitaux ? Parce que si on a une totale liberté des mouvements de capitaux,
09:26ben rien n'est plus facile pour des très très grandes entreprises que de faire apparaître des déficits en France,
09:31des excédents dans des paradis fiscaux, etc. Donc ça veut dire rétablir d'une façon ou d'une autre le contrôle des mouvements de capitaux.
09:38Or, c'est – comme vous le savez – le béaba de ce qui est interdit par l'UE. Donc on ne sait pas exactement ce que ça signifie.
09:45Plus exactement, il est à craindre que ça se traduise par « rien du tout au bout du compte ».
09:49Et puis enfin, le huitième chapitre, huitième et dernière proposition, pour faire respecter les Français,
09:55défendre notre souveraineté et les intérêts de la France en Europe. Voilà. Alors là, on n'en saura pas davantage sur les questions
10:02internationales ni sur les questions européennes, du moins d'après ce tract qui semble-t-il va être ce qui aura au dos
10:07de toutes les professions de foi qui vont être envoyées aux électeurs, défense des intérêts de la France en Europe.
10:13Bon. Alors ça me fait penser... Comme je commence à avoir un petit peu de recul sur l'histoire, ça me fait penser
10:17aux élections européennes de 1979, où il y avait la liste du RPR de l'époque, de Jacques Chirac avec Michel Debré,
10:24qui avait lancé une liste qui s'appelait DIFE, la liste de défense des intérêts de la France en Europe.
10:29C'est exactement le même thème. Regardez un petit peu ces affiches que l'on a retrouvées, qui étaient les professions de foi de l'époque.
10:36C'est assez triste, en fait, de les regarder. Alors qu'est-ce qu'on lisait, donc, sous Jacques Chirac ? Eh bien on lisait que l'Europe,
10:43que De Gaulle et Pompidou ont voulu... Vous savez que personnellement, j'ai expliqué que De Gaulle n'avait pas du tout voulu l'Europe,
10:47qu'elle lui avait été plus ou moins imposée. Je vous renvoie à ma conférence sur qui gouverne la France.
10:52Et puis vous voyez en premier lieu... Il s'agit de savoir la place que la France aura demain dans l'Europe et dans le monde.
10:58Il s'agit de choisir entre une France forte et prospère ou une France de la mollesse et de l'abandon. Voilà.
11:06En unisant les 81 représentants de notre pays à l'Assemblée européenne, vous engagerez l'avenir de notre peuple.
11:11Vous avez le droit, vous avez le devoir de vous montrer exigeants. Alors vous aviez donc... L'organisation de l'Europe est une nécessité.
11:17Nous sommes des partisans de l'Europe, ta-ti-ta-ti-ta-ta. Mais aujourd'hui, l'Europe qui est-il ? Aujourd'hui, on est en 1979, quand même.
11:24C'est-à-dire il y a 45 ans. Aucune action nouvelle n'a été définie pour les industries où l'emploi est menacé, ni pour l'énergie,
11:30ni pour les industries d'avenir, y compris l'aéronautique, ni pour la recherche. La politique agricole a été de même atteinte.
11:36Le revenu des agriculteurs baisse. C'est toujours vrai. Par le jeu des montants compensatoires, nos concurrents,
11:40ils se trouvent subventionnés quand ils vendent chez nous. Et nos produits sont à l'inverse pénalisés. Donc ça va pas du tout.
11:45Et puis ensuite, le marché commun est menacé. Donc on apprend que sous la pression d'autres pays... Et pour servir les intérêts
11:53de certains États membres, le tarif extérieur commun protecteur a été mis en pièce. Et nos industries subissent maintenant
11:59des concurrences sauvages et des pratiques commerciales déloyales. L'Europe passoire importe du chômage.
12:04On croirait que ça a été écrit hier. Encore une fois, c'est un texte qui a quand même 45 ans d'âge. C'est plus qu'un bon Bordeaux.
12:10Et puis après, l'Europe a cessé de vouloir être elle-même, c'est-à-dire indépendante. Nos partenaires cèdent aux pressions étrangères
12:15au détriment des intérêts européens, et en particulier des nôtres. Voilà. Pensons au fameux marché aéronautique du siècle,
12:21où certains de nos partenaires ont préféré un avion américain à un avion français. C'est drôle. Enfin c'est drôle, c'est triste.
12:27C'est triste, mais c'était écrit il y a 45 ans. Ça aurait pu être écrit il y a 3 mois, puisque c'est toujours la même situation, en fait.
12:32« Nous voulons une Europe bâtie sur les nations européennes. L'Europe ne s'organisera pas sur l'effacement de la France ».
12:39Voilà. Voilà ce qu'on pouvait lire, donc, à l'époque, en 1979, sur la défense des intérêts de la France en Europe.
12:46Et on disait d'ailleurs ensuite qu'il fallait pour dire non au chômage, non à la politique de récession, oui à la politique d'expansion,
12:53eh bien c'était à la France de faire l'Europe, et non à l'Europe de faire la France. Et donc il fallait...
12:58Il y a toute une série de mesures qui, évidemment, sont restées sans suite. Voilà. Donc je me permets de faire ce petit dégagement,
13:05parce qu'en fait, bon, ce programme du RN, c'est vraiment ce qu'il lui manque, en fait. Il n'y a rien dedans.
13:11Il n'y a absolument aucune mesure très précise ni concrète qui permettrait aux électeurs d'avoir un jugement éclairé,
13:17de donner – comme on dit – un consentement éclairé. On ne s'adresse pas du tout à l'intelligence des Français,
13:21ni à l'intelligence des électeurs. On s'adresse tout simplement au fait que les Français ne vont pas regarder ça.
13:27Les Français vont être mis en condition sur la tête qu'il faut voter Nutella. Donc si ça va être Nutella, Nutella, jour et nuit,
13:32on va nous parler du gouvernement Nutella. Et donc les Français vont aller voter Nutella. C'est aussi simple que ça.
13:37Il n'est pas nécessaire en fait de s'adresser à l'intelligence des gens. C'est ce que nous montre ce document.
13:43Bien entendu, si Jordan Bardella et si le RN, avec l'aide des Républicains, arrivent à ce qui est prévu, en fait,
13:50puisque les sondages commencent à claironner une victoire très importante, eh bien les Français vont avoir
13:57ce que personnellement, je trouverais formidable comme leçon de choses. Les Français auront un gouvernement
14:02qui sera dirigé par M. Bardella, probablement, par le RN et par les Républicains. Et comme on disait jadis,
14:10c'est là que les Athéniens s'atténirent, puisqu'on va voir ensuite ce que ça va donner. Voilà. On va voir comment les Français,
14:16qui croient mots et merveilles sur ce qui va arriver, d'un seul coup vont découvrir au cours des semaines,
14:21des mois qui suivront, eh bien qu'en fait, la plupart de ces propositions, en tout cas les plus importantes,
14:26les plus significatives de ce qu'était le RN, eh bien ne verront pas le jour. On a déjà vu ce que la presse
14:31commence à appeler pudiquement du mot de « rétropédalage », puisqu'il y avait un principe de base qui avait été acté,
14:38semble-t-il, dans le programme du RN depuis maintenant quelques mois, qui était la remise en cause de la réforme des retraites,
14:44et notamment l'augmentation à 64 ans de l'âge du départ à la retraite. Et vous avez vu que M. Bardella a fait savoir
14:50qu'il n'en était plus vraiment question, voilà, qu'il n'était pas certain d'en reparler. Et vous avez vu d'ailleurs
14:54que dans cette profession de foi dont je viens de vous parler, il n'est à aucun moment question de la question des retraites.
15:00De la même façon, il y avait... Alors ça, c'était une mesure qui avait été proposée par le RN depuis de nombreuses années,
15:06qui était la fin de la double nationalité. Et vous avez vu ce qui s'est passé. M. Sébastien Chenu, dont je rappelle
15:12qu'il est l'un des vice-présidents de l'Assemblée nationale et donc membre du RN... Donc je rappelle au passage
15:19qu'il a été élu à ce poste évident avec les voix des macronistes. Donc comme quoi, les macronistes, quand ils nous disent
15:24qu'ils combattent la bête immonde, évidemment, se moquent du monde, puisque c'est eux qui ont voté pour que M. Chenu
15:29devienne vice-président de l'Assemblée nationale. Eh bien M. Chenu a dit donc... Je crois que c'était hier. Il a dit que
15:36le RN voulait supprimer la double nationalité. Et puis 10 minutes après, il a dû avoir un coup de téléphone
15:42de la patronne et qui lui a dit que ce n'était plus question, donc il a aussi rétropédalé. Et donc le RN a laissé tomber
15:49cette mesure de suppression de la double nationalité. Voilà. On trouve ça, d'ailleurs, dans un certain nombre d'autres domaines.
15:55Et en définitif, ce qui est intéressant dans cette profession de foi, dans ce programme du RN, c'est... Outre que ce sont
16:02des généralités, c'est qu'il y a des tas de choses dont il n'est pas fait mention. Je n'ai pas vu le mot « Ukraine ».
16:07Je n'ai pas vu le mot « Russie ». Je n'ai pas vu le mot « Autant ». Je n'ai pas vu le mot « Guerre ». Je n'ai pas vu le mot
16:14« Élargissement », notamment aux 9 États qui sont prévus pour entrer dans l'UE. Je n'ai pas vu le mot « Euro ».
16:20C'est-à-dire que la très mauvaise santé de l'euro n'est pas évoquée du tout, alors qu'elle a un rôle absolument considérable
16:26dans la baisse du niveau de vie des Français. Je n'ai pas vu non plus le mot « Équilibre budgétaire » ou « Contraint budgétaire ».
16:31Je n'ai pas vu le mot « Lutte contre l'endettement ». Je n'ai pas vu le mot « Directives européennes ». Je n'ai pas vu le mot
16:37« Rapport des grandes orientations des politiques économiques » fixé par la Commission européenne. Bon. En fait, j'ai rien vu.
16:42En fait, j'ai rien vu du tout. Tout ça est fait. Voilà. C'est triste. Mais enfin si vous me suivez, vous savez quand même
16:48que ce que je dis depuis 17 ans se révèle exact. Et vous savez que nous avons tous constaté cette tristesse.
16:54Avec tristesse, ce qui vient de se passer, c'est que beaucoup de gens qui nous suivent au moment de voter ont cru malins,
17:01ont cru que c'était utile de voter pour Bardella ou pour Marion Maréchal. Et puis voilà. Et voilà. Et maintenant,
17:06les Français, ils savent pourquoi ils ont voté. C'est-à-dire de l'escroquerie. Ça, c'est exactement un texte d'escroquerie.
17:12Voilà. C'est pour faire croire aux gens ce qui n'aura pas lieu.
17:36Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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