Avec Valérie-Odile Dervieux, membre du Conseil national d'Unité magistrats-SNM-FO et magistrate à la Cour d'appel de Paris ; Philippe Fabry, historien du droit, auteur de "Le président absolu - La Vème République contre la démocratie" publié aux éditions Scripta Manent ; Patrice Franceschi, aventurier, auteur de "Croire et agir. Pour en finir avec l'impuissance européenne" publié aux éditions Plon.
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00:00:00terre-de-france.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente
00:00:09Sud Radio Berkhoff dans tous ses états, midi 14h. André Berkhoff.
00:00:15J'accepte si l'on engage sa responsabilité, c'est-à-dire s'il dit sous l'Assemblée ou s'il démissionne en cas de défaite.
00:00:21Bien sûr, si on change la Constitution et tout le toutime.
00:00:23Je suis pour le communisme, je suis pour le socialisme et pour le capitalisme parce que je suis opportuniste.
00:00:35Je dissous donc ce soir l'Assemblée Nationale.
00:00:38N'aie pas peur des profiteurs, ni même des agitateurs, je fais confiance aux sélecteurs.
00:00:45Je suis naturellement au siège du parti, j'ai pris mes responsabilités dans un moment très lourd, très grave pour le pays.
00:00:58Honte, vous ne méritez pas le nom qui est inscrit sur votre façade, monsieur.
00:01:04Votre diatribe m'honore, madame. J'avais pas vu que c'était telle.
00:01:15Et de l'aventure, quand le temps va vivre, on ne pense à rien.
00:01:22Et oui, on lui rend tous hommage.
00:01:24François Zardy, qui vient de mourir, qui nous a bercés pendant tellement longtemps et depuis tellement longtemps.
00:01:31C'est aussi, on peut dire, une voix de la France, elle, François Zardy.
00:01:35Et elle sera toujours là, à travers ses chansons et on en parlera un peu plus tard dans l'émission.
00:01:40Mais là, on va commencer, évidemment, par parler de la dissolution, de l'élection, des mobilisations, etc.
00:01:48Chacun cherche son chat, chacun trouve son camp.
00:01:52Et pendant ce temps-là, quand même, il y a les magistrats.
00:01:55Les magistrats, moi, dans mon âme d'enfant un peu naïve, je pensais que les magistrats étaient tenus à la réserve, à l'objectivité, à ne pas prendre des positions.
00:02:04Eh bien, ce n'est pas le cas de tous.
00:02:07Et on va en parler, notamment du syndicat de la magistrature.
00:02:09On va en parler avec Valérie Audit-Dervieux, qui est membre du Conseil National d'Unité Magistrat SNM Info.
00:02:15On va se dire, au fond, qu'est-ce qu'on va entendre pendant ces trois semaines ?
00:02:20Puisque vous savez que c'est le 30 juin, le premier tour.
00:02:23Est-ce que les magistrats, le troisième pouvoir, est-ce qu'il doit s'exprimer en prenant parti politique ?
00:02:32Parce qu'il s'agit bien de politique, en l'occurrence.
00:02:34Et puis, on va parler aussi, vous savez, il y a eu une grosse polémique sur les dates.
00:02:40On disait, oui, mais attention, il faudrait trois semaines, quatre semaines, pardon, de vendredi avant l'élection.
00:02:48Les dépositions, les députés doivent déjà être inscrits.
00:02:52Or, si c'était comme ça, c'était vendredi dernier qu'il fallait le faire.
00:02:56Et évidemment, vendredi dernier, il n'y avait pas encore les résultats des élections, ni du reste.
00:03:02Alors, de quoi s'agit-il exactement ? On va en parler avec Philippe Fabrique, historien du droit.
00:03:07De quoi s'agit-il ? Avec qui il avait écrit le président absolu.
00:03:10Et puis, on va parler des perles, tout ça.
00:03:13Sandrine Rousseau, Éric Ciotti, vous l'avez entendu.
00:03:15Et puis, ce qui se passe quand on se fait la belle, des détenus, ça se passe très bien, apparemment.
00:03:22Et en deuxième partie, nous allons recevoir un écrivain, un aventurier, mais au très bon sens du terme, un bonhomme d'aventure,
00:03:33qui vient d'écrire une espèce d'hymne pour son Europe à lui, qu'il n'est pas l'Union Européenne telle qu'il existe,
00:03:39qui est les États-Unis d'Europe.
00:03:42On va en parler avec Patrice Franceschi.
00:03:44Mais pour le moment, et tout de suite, on va passer à la justice.
00:03:50Terre-de-France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente...
00:03:56Ici Sud Radio.
00:04:00Les Français parlent au français.
00:04:04Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:04:06Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:04:09Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:04:13Depuis 1958, et selon le statut de la magistrature, 22 décembre 1950, on dit ceci, on lit ceci.
00:04:22Toute manifestation d'hostilité à la forme républicaine du gouvernement est interdite aux magistrats
00:04:28et ils sont généralement, plus généralement, tenus à un devoir de réserve comme tous les agents publics.
00:04:35Est-ce le cas ?
00:04:37On est à la veille d'élections importantes, on va voir.
00:04:42Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:04:44Le fait du jour.
00:04:45Connu, évidemment, Michel Sardou, et puis tiré de la fontaine, bien sûr.
00:04:50Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
00:04:53Alors voici un communiqué de presse qui est paru hier, hier.
00:04:57Je vous le lis. Au début, quand j'ai commencé à le lire, je pensais que c'était un parti politique.
00:05:02Je me dis, tiens, c'est intéressant.
00:05:04Écoutez, je vous le lis complètement, et nous allons en parler ensuite avec Valérie Odide-Dervieux.
00:05:11Comme attendu, les partis d'extrême droite ont recueilli près de 40% des suffrages exprimés aux élections européennes.
00:05:18A la suite de ce résultat, le président de la République a pris la décision de dissoudre l'Assemblée Nationale.
00:05:25Donc je me dis, bon ben, c'est un parti de gauche qui réagit.
00:05:31L'ancrage électoral, je continue de communiquer.
00:05:35L'ancrage électoral de l'extrême droite se poursuit sur tout le territoire.
00:05:39Certes, les pans entiers des programmes d'extrême droite sont depuis plusieurs années intégrés aux politiques publiques des gouvernements successifs.
00:05:46Et le syndicat de la magistrature, ah bon, je commence à voir que ce n'est pas un parti politique.
00:05:53Donc le syndicat de la magistrature n'a de cesse de dénoncer les conséquences sociales et politiques catastrophiques de ces orientations.
00:06:00Mais les risques pour l'effectivité de l'État de droit, attention, l'État de droit,
00:06:05se multiplient chaque fois que le Rassemblement National et ses affidés sont sur le point d'élargir encore leur assise au sein des pouvoirs législatifs et exécutifs.
00:06:14La fonction première des magistrates et des magistrats est d'assurer l'égale application de la loi et de protéger les droits et libertés des personnes,
00:06:23notamment contre l'éventuel arbitraire du pouvoir.
00:06:26L'installation des matrices idéologiques, c'est intéressant les mots, matrices idéologiques,
00:06:31d'extrême droite, autoritaire, sécuritaire, discriminatoire, xénophobe, raciste, les concerne donc, donc les magistrats au premier chef.
00:06:40Le syndicat de la magistrature appelle l'ensemble des magistrates et magistrats,
00:06:45ainsi que toutes celles qui participent à l'activité judiciaire, à se mobiliser contre l'accession au pouvoir de l'extrême droite.
00:06:52Le syndicat de la magistrature ne s'arrêtera pas là, ça c'est moi qui ajoute,
00:06:57rendra part au tout mouvement collectif d'union et de résistance,
00:07:00et participera aux manifestations organisées dans les jours qui viennent partout en France.
00:07:06Mobilisons-nous pour construire des alternatives. Voilà.
00:07:09Alors, quiz de...
00:07:13Attention, ils sont tenus d'aucune manifestation d'hostilité à la forme républicaine du gouvernement, etc.
00:07:22Marie-Héréodile Dervieux, bonjour, vous êtes magistrate, je l'ai dit,
00:07:28qu'est-ce que ça veut dire exactement ?
00:07:31On a l'impression, voilà, et après tout, on dit voilà, un syndicat qui s'engage politiquement,
00:07:37qui dit attention, il faut arrêter ça, il faut manifester, il faut se manifester de toutes les manières,
00:07:43et il appelle tous les magistrats, le corps judiciaire, à intervenir.
00:07:48Ça traduit quoi ?
00:07:50D'abord, je voudrais faire une précision.
00:07:53Contrairement à son nom, le syndicat de la magistrature n'est pas le syndicat de tous les magistrats.
00:08:00C'est le syndicat d'une partie des magistrats qui ont voté pour ce syndicat.
00:08:06On a aussi beaucoup d'abstentions, donc j'appelle à faire attention.
00:08:12Parce qu'on a toujours, les citoyens ont toujours l'impression que c'est le syndicat de tous les magistrats.
00:08:16Il y a trois syndicats représentatifs.
00:08:18Il aurait pu dire un syndicat de magistrats, au pluriel, mais pas de la magistrature.
00:08:22Le syndicat de la magistrature, ça c'est le premier point.
00:08:25Le deuxième point, c'est que dans les trois syndicats, il y a donc l'unité magistrats SNFO,
00:08:33qui est composée de plein de magistrats qui ont des opinions et probablement des votes totalement différents,
00:08:40et qui se réclament définitivement et totalement de l'apolitisme.
00:08:45Avec L apostrophe.
00:08:47Voilà.
00:08:48De l'apolitisme.
00:08:49Et pas de la politique, de l'apolitisme. Merci beaucoup M. Bercoff pour cette précision.
00:08:54Et donc effectivement, quand on lit ce communiqué de presse,
00:08:59on a l'impression au début qu'il s'agit d'un parti politique,
00:09:02et d'ailleurs on a l'impression aussi à la fin qu'il s'agit d'un parti politique,
00:09:05puisque nous disons, mobilisons-nous pour construire des alternatives.
00:09:10Je ne vois pas comment un syndicat de magistrats peut construire quoi que ce soit dans le cadre politique.
00:09:16L'appel donc à l'ensemble des magistrates et des magistrats ne concerne que les gens
00:09:21qui se sentent concernés par le positionnement extrêmement politique de ce syndicat,
00:09:28et qui se sentent investis d'une mission qui n'est pas celle de...
00:09:34Est-ce qu'un syndicat, quel qu'il soit, magistrat de gauche ou de droite,
00:09:38peut se manifester, parce que c'est ça qui nous intéresse à nous,
00:09:43si justiciables les citoyens,
00:09:45peut se manifester en disant voilà, tel parti risque de prendre le pouvoir,
00:09:51ça va être l'abolition des libertés ou presque.
00:09:54Est-ce que c'est dans le code, dans la loi, est-ce que c'est possible, est-ce que c'est acceptable ?
00:10:02Juridiquement.
00:10:04Possible, on peut se poser la question, l'article 10 que vous avez cité de l'ordonnance statutaire
00:10:09indique que toute manifestation d'hostilité au principe ou à la forme du gouvernement de la République
00:10:14est interdite, de même que toute démonstration de nature politique,
00:10:18démonstration de nature politique, incompatible avec la réserve que leur imposent leurs fonctions.
00:10:22Et c'est ça le problème, parce que quand le citoyen il lit un communiqué de cette nature,
00:10:27il se dit mais comment ça va se passer quand moi, si mes convictions politiques ou ma profession est connue
00:10:34quand je vais passer devant un magistrat, moi je ne sais pas de quelle couleur politique il est,
00:10:38je n'ai pas à le savoir, je ne sais pas de quel syndicat il est,
00:10:41et je n'ai pas à le savoir, en tous les cas c'est ce que dit le conseil supérieur de la magistrature,
00:10:45on n'a pas à mettre dans nos déclarations d'intérêt le syndicat auquel on appartient.
00:10:49Les préférences politiques.
00:10:50Les préférences politiques, et comment moi je suis sûre d'être jugée avec impartialité,
00:10:55l'impartialité qui est une exigence au terme de la loi par un magistrat qui appartient à tel ou tel syndicat.
00:11:00Et c'est ça le vrai problème.
00:11:02Parce que la Cour Européenne des Droits de l'Homme, la CEDH,
00:11:06indique qu'on doit faire montre d'une impartialité objective et subjective.
00:11:12Subjective c'est par rapport aux relations qu'on a,
00:11:14et objective c'est-à-dire qu'on doit montrer qu'on est impartiaux dans les décisions qu'on rend,
00:11:18mais surtout on doit montrer une apparence d'impartialité, une apparence d'impartialité.
00:11:23De ne pas manifester haut et fort ses soins d'éthiquette ou ses engagements politiques.
00:11:28C'est ce que dit aussi le statut général de la fonction publique,
00:11:32la neutralité c'est l'interdiction de manifester des convictions,
00:11:37qu'elles soient religieuses, politiques.
00:11:39Alors, bien évidemment, quand on rend une décision, il n'y a pas marqué syndicat de la magistrature,
00:11:44il y a marqué le nom du juge.
00:11:46Quand on est à l'audience, on ne dit pas syndicat de la magistrature,
00:11:48on essaye de traiter le dossier.
00:11:50Mais le citoyen peut légitimement se poser la question,
00:11:53parce que revêtir la robe quand on va dans une juridiction pour rendre une décision,
00:11:58ce n'est pas une sorte d'armure de neutralité ou d'invisibilité, comme diraient les enfants.
00:12:03Et donc on a un vrai sujet.
00:12:06Beaucoup de magistrats ne se reconnaissent pas dans ce communiqué,
00:12:09alors je ne sais pas si ça va rassurer, en tous les cas moi ça me rassure.
00:12:12Et quand hier j'en ai parlé avec des collègues, j'ai dit bah oui vous ne vous reconnaissez pas là-dedans,
00:12:16parce que ça a quand même fait un coup de tonnerre chez les collègues.
00:12:18Vous savez on a des discussions, on échange.
00:12:20Et il y a beaucoup de collègues qui m'ont dit non, non, c'est pas qu'on ne se reconnaît pas,
00:12:23c'est qu'on est en colère.
00:12:25Parce que ça jette une option politique sur l'ensemble de la magistrature.
00:12:32Vous savez bien que quand les politiques évoquent les magistrats,
00:12:35ils reprochent tout et son contraire.
00:12:37Trop strict, trop laxiste, pas assez, etc.
00:12:43On donne nous-mêmes, par l'intermédiaire de ce type de communiqué, des armes pour nous.
00:12:50Des verges pour se faire fouetter.
00:12:51Voilà, merci pour l'expression.
00:12:53Mais au fond, parce que ça va loin,
00:12:56vous avez très bien fait de reciter l'article 10,
00:13:00qui est quand même la loi organique des magistrats, de la justice, etc.
00:13:06Là carrément ils disent,
00:13:09le syndicat, la magistrature, prendra part au moins collectif d'union
00:13:13et participera aux manifestations.
00:13:15Ce n'est même pas le devoir de réserve.
00:13:17C'est on manifeste, alors que c'est en flagrante contradiction quand même avec la loi organique.
00:13:22Alors le conseil supérieur de la magistrature avait été saisi par l'actuel garde des Sceaux
00:13:27sur justement la liberté d'expression,
00:13:29suite par exemple à la participation de ce syndicat à la fête de l'humanité.
00:13:34Alors ce n'était pas une participation, c'était un stand co-tenu.
00:13:37Puis c'est aussi à la participation de ce syndicat aux manifestations contre, entre guillemets,
00:13:41les violences policières, avec les slogans que l'on connaît tous, la police tue, etc.
00:13:46C'est ça, tout le monde hait la police, etc.
00:13:48Et le conseil supérieur de la magistrature a indiqué que les magistrats avaient un devoir de réserve,
00:13:53que les chefs de juridiction avaient un peu plus de liberté dans les audiences de rentrée,
00:13:57vous savez c'est les audiences annuelles où on fait un petit peu le bilan,
00:14:00et bien évidemment les organisations syndicales, puisqu'il y a une liberté syndicale.
00:14:04La question aujourd'hui c'est jusqu'où ne pas aller trop loin.
00:14:07Pour l'instant on a l'impression qu'il y a une gradation, qu'il y a un développement,
00:14:11qu'il y a de plus en plus d'expression partisane de la part d'un syndicat,
00:14:16qui est de nature à mon sens à porter atteinte à l'image que peut avoir le citoyen de la magistrature.
00:14:22Alors on peut avoir les options politiques qu'on veut, c'est pas le sujet.
00:14:25Chacun vote pour qui il veut.
00:14:28On a une liberté effectivement d'expression individuelle,
00:14:32on a une liberté de vote, et c'est précieux, et c'est ça la démocratie.
00:14:36La question c'est, quand on est un syndicat de magistrats,
00:14:39qu'on se revendique comme tel, et qu'on s'appelle en plus le syndicat de la magistrature,
00:14:43s'il peut créer des ambiguïtés, je l'ai dit tout à l'heure, jusqu'où on peut aller ?
00:14:48Oui mais alors, quelque chose qui me posait une question, Valérie Odile Dervieux,
00:14:54comment se fait-il que quand un syndicat, et encore une fois nous ne prenons pas parti,
00:15:00sa légitimité, il le fait, il le fait, très bien,
00:15:04mais comment ça se fait que les autres magistrats, qui soient syndiqués ou pas,
00:15:09vous dites que vous avez parlé à certains de vos collègues qui sont en colère,
00:15:12mais on n'entend pas cette colère, pourquoi ne se manifeste-t-elle pas ?
00:15:16En fait, vous avez eu un communiqué, on va bientôt faire un communiqué aussi,
00:15:20pour dire qu'on respecte le résultat des élections,
00:15:25que nos valeurs sont la politisme et la neutralité,
00:15:28et que bien évidemment, dans l'application des droits, on respecte la hiérarchie des normes,
00:15:32au sommet duquel, d'ailleurs, il y a les règles de la CEDH,
00:15:35donc la construction juridique quelle qu'elle existe, permet de rassurer chacun.
00:15:41En fait, moi j'ai déjà pris une position, dans ma juridiction,
00:15:48contre une motion qui était appelée par le syndicat des magistrats,
00:15:52en disant, moi, en tant que représentante de l'unité magistrale,
00:15:55je ne veux pas être instrumentalisé par un syndicat qui prend des options politiques.
00:15:59Et ce qui a été répondu par l'autre syndicat, des représentants de l'autre syndicat,
00:16:03c'était, oui, mais si on se ligue les uns contre les autres,
00:16:07on est plus faibles vis-à-vis de l'extérieur.
00:16:09Donc une sorte de peur d'apparaître divisé, et de faire le jeu de ceux qui nous voudraient du mal.
00:16:15Toujours l'expression faire le jeu d'eux.
00:16:17Mais à un moment donné, et je pense que l'unité magistrale a le courage de le dire,
00:16:21au travers notamment de la voix de sa secrétaire générale, Béatrice Beuger,
00:16:25on ne peut pas cautionner n'importe quoi.
00:16:27Et on ne doit pas cautionner n'importe quoi.
00:16:29Et donc, les magistrats, ils restent discrets,
00:16:33parce que d'abord ils respectent le devoir de réserve,
00:16:35moi je suis une syndicaliste, donc j'ai un devoir de réserve qui me permet d'exprimer ce désaccord.
00:16:41Et puis, il ne voudrait pas qu'apparaissent décisions à l'intérieur du corps.
00:16:45En fait, on n'est pas un corps très corporatiste, contrairement à ce qu'on pense.
00:16:49Mais peut-être qu'on a le sentiment que si on montre des différences,
00:16:52on n'est plus susceptible d'être attaqué, parce qu'on est quand même très souvent attaqué.
00:16:56Mais si on est souvent attaqué, c'est peut-être justement parce qu'on ne réagit pas.
00:17:00Donc vous avez raison, M. Bercoff, il est peut-être temps aujourd'hui de dire
00:17:04que les magistrats n'adhèrent pas à ce positionnement.
00:17:07Et vous avez le droit de le faire en tant que citoyen,
00:17:09parce que vous êtes des magistrats, mais vous êtes des citoyens français.
00:17:13Vous savez, M. Bercoff, l'unité magistrale qui fait partie d'une confédération
00:17:18qui a son indépendance, bien évidemment, une confédération,
00:17:20parle beaucoup avec les autres syndicats, notamment l'unité police,
00:17:24notamment l'unité directeur d'administration pénitentiaire.
00:17:27Et la question qui nous revient souvent, c'est
00:17:30si on comparaît devant un magistrat qui est manifestement, parce qu'on le sait,
00:17:34parce qu'il s'est exprimé du syndicat d'administration,
00:17:36est-ce qu'on va être jugé comme les autres ?
00:17:38Et c'est ça la question.
00:17:39Oui, c'est une question grave.
00:17:41Et je vais vous dire, M. Bercoff, moi je pense qu'effectivement,
00:17:44les magistrats, dans l'exercice de leurs fonctions,
00:17:47sont impartiaux, parce qu'il y a des règles, parce qu'il y a le syllogisme, etc.
00:17:53Mais c'est l'apparence qui pose problème.
00:17:55Et c'est le fait même qu'on puisse se poser la question
00:17:58qui, à mon sens, est un sujet.
00:18:01C'est un vrai sujet.
00:18:02Merci beaucoup de vos exercicements, Valérie Odile Dervieux.
00:18:06Merci à vous.
00:18:07Et nous allons suivre tout cela, bien sûr.
00:18:09Je vous rappelle que vous êtes membre du Conseil national d'unité magistrale.
00:18:13On va marquer une courte pause sur Sud Radio.
00:18:15On revient dans un instant où on va parler de constitution,
00:18:18avec André Bercoff et Philippe Fabri, qui sera son invité.
00:18:20A tout de suite sur Sud Radio.
00:18:24Merci à vous.
00:18:35Ici Sud Radio.
00:18:39Les Français parlent au français.
00:18:42Les carottes sont cuites.
00:18:45Les carottes sont cuites.
00:18:47Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:18:50Donc, premier tour des législatives le 30 juin prochain.
00:18:54Deuxième tour le 7 juillet prochain.
00:18:57La machine s'emballe.
00:18:59Constitutionnellement, c'est légitime ou pas légitime ?
00:19:04La polémique existe aujourd'hui.
00:19:06On va en parler avec Philippe Fabri.
00:19:08A tout de suite.
00:19:10Sud Radio André Bercoff.
00:19:14Bercoff dans tous ses états.
00:19:16Ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:19:18Je ne sais pas qui a retourné sa veste ici.
00:19:20Ils sont peut-être plusieurs d'ailleurs.
00:19:22Mais Philippe Fabri, bonjour.
00:19:24Bonjour.
00:19:25Vous êtes historien du droit.
00:19:27Vous êtes auteur de plusieurs livres.
00:19:29On vous a reçus et toujours avec plaisir.
00:19:31Vous avez écrit, en l'occurrence, le Président absolu.
00:19:35La Vème République contre la démocratie.
00:19:38Notamment aux éditions Scripta, Maninthe.
00:19:40Philippe Fabri, alors, je ne sais pas.
00:19:42Le Président absolu.
00:19:44Est-ce que c'est encore une manifestation d'absolutisme ?
00:19:47Et est-ce que c'est une manifestation, en fait,
00:19:50par rapport à la démocratie ?
00:19:52Surtout par rapport aux dates.
00:19:54Alors, il y a eu cette polémique, comme vous le savez, en tout cas, depuis hier.
00:19:57Certains disaient, voilà, non, non, non, c'est trop court.
00:20:02Plusieurs spécialistes droits constitutionnels
00:20:04disent qu'il faut faire annuler le décret.
00:20:06Ils l'ont demandé.
00:20:07D'ailleurs, ils ont déposé une motion au Conseil constitutionnel
00:20:11pour annuler le décret qui encadre l'organisation
00:20:14des élections législatives anticipées.
00:20:16Il s'agit bien de ça.
00:20:18Alors, annulation ou pas,
00:20:20est-ce qu'on est, en fait, en sortie du cadre
00:20:24de la loi ou de la Constitution ?
00:20:26En l'occurrence, Philippe Fabri.
00:20:28Alors, moi, je ne pense pas.
00:20:31En tout cas, pour ceux dont la vie compte,
00:20:33c'est-à-dire le Conseil constitutionnel
00:20:35qui sera amené à trancher ça,
00:20:36la question est vraisemblablement tranchée
00:20:38depuis pas mal de temps.
00:20:39Puisqu'il y a deux décisions
00:20:41qui ont été rendues dans des circonstances similaires.
00:20:43C'était pour les deux dissolutions par Mitterrand,
00:20:45en 89 et en 88.
00:20:47Donc, les décisions du 4 juin...
00:20:49Deux décisions du 4 juin 88 et 11 juin 81.
00:20:55Et dans les deux cas,
00:20:57le Conseil constitutionnel a considéré
00:20:59que la Constitution
00:21:01et le texte de la Constitution
00:21:03qui prévoit qu'après une dissolution,
00:21:05les élections doivent avoir lieu
00:21:07entre 20 et 40 jours après la dissolution,
00:21:09que ces dispositions-là qui sont constitutionnelles
00:21:11l'emportaient sur toute autre disposition législative.
00:21:13Et que même si ça amenait
00:21:15à avoir des résultats
00:21:17dans des territoires d'Outre-mer,
00:21:19à l'époque c'était Wallis et Futuna
00:21:21dans la décision de 81,
00:21:23avant que les gens qui sont là-bas ne votent,
00:21:25ça ne posait pas de problème.
00:21:27Même si tout le monde ne vote pas
00:21:29en même temps et que certains résultats sont connus
00:21:31avant d'autres, ce n'est pas un problème.
00:21:33Sauf avoir un changement d'une jurisprudence
00:21:35qui en plus a eu lieu deux fois,
00:21:37donc qui peut être considérée comme constante
00:21:39du Conseil constitutionnel, je ne vois pas
00:21:41pourquoi il y aurait une annulation.
00:21:43Surtout que jusqu'ici, le Conseil constitutionnel
00:21:45et ces derniers mois en tout cas étaient plutôt complaisants
00:21:47avec le Président, donc je ne crois pas que tout d'un coup
00:21:49il s'abotterait sa dissolution.
00:21:51Alors Philippe Abril, justement,
00:21:53ça a apparu dans le journal officiel,
00:21:55mais ça a apparu en date du 9 juin,
00:21:57donc il y a 20 jours entre le 9 juin
00:21:59et le 30 juin, donc là il n'y a pas de problème.
00:22:01C'est ça.
00:22:03Donc, à partir du moment,
00:22:05disons, cette affaire réglée
00:22:07qui va être vraisemblablement
00:22:09réglée comme vous le dites,
00:22:11alors moi je voudrais qu'on aille plus loin
00:22:13avec le spécialiste que vous êtes,
00:22:15Philippe Abril,
00:22:17est-ce que, alors,
00:22:19donc les élections ont lieu,
00:22:21on va faire des hypothèses et des suppositions,
00:22:23mais je voudrais revenir
00:22:25sur la question du Président
00:22:27de la République. Emmanuel Macron
00:22:29finit, normalement finit en
00:22:312027 son mandat, il ne peut pas être
00:22:33réélu. Est-ce qu'il y a
00:22:35des possibilités, je parle de
00:22:37scénarios, dans lesquels, d'une manière
00:22:39ou d'une autre, il ne peut pas en plus
00:22:41dissoudre avant
00:22:43juin 2025,
00:22:45puisqu'il faut un an.
00:22:47Est-ce qu'il y a des scénarios
00:22:49dans lesquels il pourrait
00:22:51que,
00:22:53compte tenu les choses étant
00:22:55ce qu'elles sont, si ça ne se passe pas très bien,
00:22:57etc., comment peut-il intervenir ?
00:22:59Peut-il démissionner ?
00:23:01Et s'il peut démissionner,
00:23:03peut-il se faire réélire ?
00:23:05Question. Plusieurs.
00:23:07Alors, la question, elle est encore
00:23:09débattue, de savoir s'il pourrait se faire réélire
00:23:11en cas de
00:23:13démission, il faudrait que le conseil constitutionnel
00:23:15ait tranché dessus pour qu'on sache si c'est possible ou pas.
00:23:17Mais normalement,
00:23:19aujourd'hui,
00:23:21à l'heure où nous parlons,
00:23:23les lois étant ce qu'elles sont,
00:23:25les règles étant ce qu'elles sont,
00:23:27est-ce que, si par exemple,
00:23:29parce qu'il a toujours l'habitude de démissionner,
00:23:31est-ce qu'il peut se représenter
00:23:33ou il faudrait une décision du conseil constitutionnel
00:23:35pour trancher ça ?
00:23:37Alors, je ne pense pas qu'il faudrait une décision
00:23:39du conseil constitutionnel a priori pour l'autoriser,
00:23:41mais je pense que vraisemblablement,
00:23:43la question serait posée au conseil constitutionnel
00:23:45s'il se représentait pour tenter de
00:23:47contester le fait qu'il se représente.
00:23:49Je pense que ça serait...
00:23:51La question se poserait en tout cas.
00:23:53Voilà.
00:23:55C'est pour ça que je dis que c'est une question qui n'est pas tranchée
00:23:57parce que c'est difficile
00:23:59à dire a priori
00:24:01et très honnêtement, en plus apparemment,
00:24:03on ne part pas dans cette direction
00:24:05puisqu'il semble-t-il d'ores et déjà dit qu'il était hors de question
00:24:07pour lui démissionner.
00:24:09Donc, si vous voulez, aujourd'hui,
00:24:11il va se passer ce qu'il se passe.
00:24:13Encore une fois, la première fois,
00:24:15ça s'est passé
00:24:17sous Mitterrand,
00:24:19ça s'est passé sous Chirac,
00:24:21on se rappelle ce qui s'est passé
00:24:23en 2007.
00:24:25Oui, c'est ça.
00:24:27Donc,
00:24:29aujourd'hui,
00:24:31tout ça suit son cours. Donc, pour vous,
00:24:33il n'y a aucune anomalie constitutionnelle,
00:24:35comme on dit,
00:24:37dans ce qui se passe en ce moment ?
00:24:39Non, d'anomalie constitutionnelle, je ne vois pas.
00:24:41D'ailleurs, il me semble que le principal grief
00:24:43qui était fait à la décision, c'était plutôt
00:24:45une anomalie législative à cause des dispositions
00:24:47habituelles qui s'appliquent
00:24:49en cas de scrutin.
00:24:51Et justement, les jurisprudences du Conseil constitutionnel dont je parlais
00:24:53considèrent que les règles
00:24:55de la dissolution sont particulières
00:24:57et donc s'imposent
00:24:59parce que les élections après une dissolution
00:25:01ne sont pas de même nature,
00:25:03c'est un cas particulier
00:25:05pour lesquelles c'est les dispositions constitutionnelles
00:25:07qui doivent s'appliquer et pas la loi
00:25:09législative habituelle.
00:25:11Alors, effectivement,
00:25:13c'est vrai que c'est la première fois depuis assez longtemps
00:25:15qu'une législative
00:25:17ne suit pas une présidentielle.
00:25:19On avait l'habitude, avec le quinquennat surtout,
00:25:21que le quinquennat avait changé
00:25:23la donne et qu'il y avait
00:25:25l'élection présidentielle et ensuite
00:25:27l'élection législative. Là,
00:25:29l'élection législative se passe
00:25:31après deux ans
00:25:33du nouveau quinquennat d'Emmanuel Macron.
00:25:35Est-ce qu'à votre avis,
00:25:37ça peut changer la donne ?
00:25:39Alors,
00:25:41ça peut changer la donne
00:25:43sur un certain nombre de traits du régime. Parce que ce qui a caractérisé
00:25:45la Ve République
00:25:47sous Emmanuel Macron,
00:25:49c'est qu'elle est devenue plus autoritaire
00:25:51que jamais, j'ai envie de dire. C'est-à-dire que, véritablement,
00:25:53Emmanuel Macron concentrait pratiquement
00:25:55tous les pouvoirs et même après avoir perdu la majorité
00:25:57absolue
00:25:59lors des dernières législatives,
00:26:01il a réussi à maintenir cet état de fait.
00:26:03C'est-à-dire à maintenir son absolutisme. On est même allé dans des choses
00:26:05qui sont assez délirantes,
00:26:07comme l'affaire de la loi immigration,
00:26:09où, avec l'aide du Conseil constitutionnel,
00:26:11il a réussi à promulguer
00:26:13une loi dont le texte
00:26:15avait été rejeté
00:26:17par une motion de rejet du Parlement.
00:26:19Il a réussi à faire adopter une loi contre
00:26:21la volonté du Parlement.
00:26:23L'exécutif a enjambé le législatif.
00:26:25Voilà, donc on avait vraiment atteint l'apogée
00:26:27de ça. Et très clairement,
00:26:29là, il se met en position
00:26:31de se retrouver en situation
00:26:33carrément de cohabitation,
00:26:35avec une majorité hostile
00:26:37qui se met en place. Et pour le coup,
00:26:39ça va changer beaucoup de choses,
00:26:41parce que ça va un petit peu
00:26:43dans le sens de ce que les Français
00:26:45collectivement font depuis
00:26:47l'élection précédente. C'est une
00:26:49reparlementarisation du régime,
00:26:51que Macron lui-même, en pratique, a refusé.
00:26:53Et là, vraisemblablement,
00:26:55ça va aller encore plus loin,
00:26:57et on peut se retrouver dans une situation
00:26:59de nouvelle crise, en fonction de
00:27:01la bonne ou mauvaise volonté qu'il mettra
00:27:03dans cette cohabitation.
00:27:05Et pour vous, alors,
00:27:07le titre de votre livre,
00:27:09Le Président absolu, effectivement, vous venez de le dire,
00:27:11c'est vrai qu'il a largement
00:27:13utilisé, l'exécutif,
00:27:15la Seine-et-Mes-Républiques contre
00:27:17la démocratie. Est-ce que, justement,
00:27:19ce qui s'est passé là,
00:27:21cette élection européenne,
00:27:23en plus, c'est intéressant, le paradoxe
00:27:25est toujours intéressant, est-ce que cette
00:27:27élection européenne, pour la France
00:27:29notamment, mais pas seulement, n'était pas une élection
00:27:31nationale, quelque part ?
00:27:33Philippe Fabry.
00:27:35Alors, il y a eu de ça en partie,
00:27:37il y a aussi le fait que
00:27:39c'est une élection, que l'Europe
00:27:41devient un sujet de préoccupation de plus en plus important.
00:27:43Je pense que ça a véritablement été une élection
00:27:45européenne, malgré tout, aussi.
00:27:47Ce qui a été extrêmement intéressant, c'est que le taux de participation
00:27:49à ces élections européennes a été supérieur
00:27:51à ce qu'il a été au législatif dernier,
00:27:53en 2022. C'est-à-dire que
00:27:55je pense que c'était la première fois
00:27:57qu'il y avait une élection européenne
00:27:59qui dépassait en participation
00:28:01une élection nationale.
00:28:03Il est très plausible
00:28:05que ce taux de participation soit cependant
00:28:07explosé par le législatif
00:28:09qui vient, mais
00:28:11ça montre qu'il y a véritablement un dialogue
00:28:13désormais qui se met dans les deux cas
00:28:15parce que, ce qui était également très important,
00:28:17c'est que
00:28:19le résultat des élections européennes au niveau du Parlement
00:28:21européen a permis
00:28:23une coalition alternative à droite,
00:28:25plutôt que celle qui se faisait à gauche, entre le PPE,
00:28:27les sociodémocrates et les libéraux.
00:28:29Désormais, il y a une alternative à droite,
00:28:31et si la France
00:28:33devient un gouvernement
00:28:35rassemblement national,
00:28:37ça va pousser à choisir
00:28:39plutôt une coalition que l'autre à l'échelle européenne.
00:28:41D'autant plus qu'il y a une dernière chose importante,
00:28:43c'est qu'en Allemagne,
00:28:45la CDU-CSU
00:28:47et l'AFD, les deux grands
00:28:49gagnants des européennes, eux aussi se tournent
00:28:51vers l'âge seul et se disent « Pourquoi on dissout pas chez nous aussi ? »
00:28:53Après tout, c'est exactement pareil.
00:28:55Vous en avez avoué, vous avez fait 14%,
00:28:57donc vous ne pouvez pas rester au pouvoir.
00:28:59– Tout à fait, mais juste une chose quand même,
00:29:01vous dites qu'effectivement, les élections
00:29:03européennes, le taux de participation
00:29:05a été plus fort que celui
00:29:07des législatives de 2022,
00:29:09mais on peut aussi expliquer ça
00:29:11par le fait que les Français
00:29:13avaient envie
00:29:15d'exprimer leur insatisfaction
00:29:17ou leur frustration, ou leur contentement
00:29:19ou mécontentement, c'est aussi une chose.
00:29:21Quand on n'a pas d'autres occasions,
00:29:23puisqu'il n'y a plus de référendum depuis 2005,
00:29:25on s'exprime quand on peut
00:29:27à une élection.
00:29:29– Ça joue probablement,
00:29:31mais il faut voir aussi que,
00:29:33et on l'a vu de plus en plus en particulier
00:29:35l'année qui est passée,
00:29:37de plus en plus, même entre les droites
00:29:39nationales européennes, qui jadis étaient plutôt
00:29:41eurosceptiques, on a vu monter une espèce
00:29:43de mise en réseau et des problématiques qui sont de plus
00:29:45en plus pensées et dialoguées
00:29:47à l'échelle européenne. Donc l'opposition
00:29:49au pacte vert, la question de l'opposition
00:29:51à la loi immigration, ou même des grandes questions
00:29:53comme la question des agriculteurs,
00:29:55tout ça sont des questions qui sont aussi montées
00:29:57à l'échelle européenne, donc ça a probablement
00:29:59joué sur la participation à cette élection.
00:30:01– Merci Philippe Fabry, en tout cas
00:30:03c'est intéressant, on va suivre bien sûr,
00:30:05c'est même plus qu'intéressant.
00:30:07Voilà, la machine est repartie, elle s'emballe
00:30:09et qui votera, verra,
00:30:11je l'ai déjà dit.
00:30:13– Merci Philippe Fabry.
00:30:15– Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
00:30:17les perles du jour.
00:30:19– Je me suis fait la belle,
00:30:21je me suis fait la belle,
00:30:23je me suis fait la belle.
00:30:25Tchou tchou tchou tchou.
00:30:27– Vous savez, le merveilleux
00:30:29Louis Chédid, je me suis fait la belle,
00:30:31et oui, on a parlé effectivement de l'état
00:30:33des prisons françaises,
00:30:35un état aussi extrêmement,
00:30:37je veux dire,
00:30:39critiquable
00:30:41sur un certain nombre de conditions,
00:30:43parce qu'il n'y a pas de raison que parce qu'on est prisonnier,
00:30:45évidemment, qu'on soit maltraité
00:30:47à l'intérieur de la cellule,
00:30:49mais il y a aussi
00:30:51autre chose, il y a aussi effectivement,
00:30:53selon que vous soyez puissant et misérable,
00:30:55et ça existe aussi chez les détenus,
00:30:57et bien écoutez, ça se passe
00:30:59de manière très différente, on a beaucoup
00:31:01parlé effectivement de Mohamed Amra,
00:31:03de ses dix portables,
00:31:05de ses réceptions, etc.
00:31:07Mais il y a eu
00:31:09quelque chose de très intéressant
00:31:11dans ce dimanche d'élections européennes,
00:31:13ça sert aussi à ça, les élections,
00:31:15et oui, un détenu de la maison
00:31:17centrale d'Arles, dans les bouches du rôle,
00:31:19s'est évadé après avoir
00:31:21voté en ce dimanche d'élections pénitentiaires.
00:31:23Intéressant,
00:31:25comment il s'est évadé, qu'est-ce que ça a
00:31:27à faire avec le vote ? Et bien,
00:31:29le détenu, bénéficié d'une
00:31:31permission de sortie encadrée pour
00:31:33exercer son droit civique,
00:31:35il s'est enfui, alors voilà,
00:31:37il est allé voter, effectivement, il est prisonnier,
00:31:39ont le droit de voter, et ça,
00:31:41c'est très bien, mais
00:31:43il s'est enfui en sortant du bureau de vote
00:31:45au moment de rentrer dans le véhicule,
00:31:47voilà, il a décidé
00:31:49de prendre la clé des champs, de se faire
00:31:51la belle, comme disait Louis Chédide,
00:31:53voilà, l'enquête est ouverte,
00:31:55alors on se dit, comment ça
00:31:57se fait, comment ça s'est passé ?
00:31:59Mais vous voyez, il y a des trous dans la raquette,
00:32:01bien sûr, et quelquefois, pour lui,
00:32:03en tout cas, pour lui,
00:32:05le vote dimanche a été
00:32:07forcément plutôt un bon
00:32:09jour, pour lui, pour le reste,
00:32:11c'est à voir.
00:32:13On va marquer une courte pause sur Sud Radio,
00:32:15on va revenir dans quelques instants pour la suite,
00:32:17les huées, les bravos d'André Bercoff, et bien sûr,
00:32:19le face à face, tout à l'heure, à partir de
00:32:2113h, à tout de suite sur Sud Radio, ne bougez pas.
00:32:23Sud Radio
00:32:25Bercoff, dans tous ses états,
00:32:27appelez maintenant pour réagir,
00:32:290 826 300 300.
00:32:31Sud Radio Bercoff,
00:32:33dans tous ses états,
00:32:35les perles du jour.
00:32:37Le merveilleux Louis Chédide, je me suis fait la belle,
00:32:39oui, on a parlé, effectivement,
00:32:41de l'état,
00:32:43de l'état des prisons françaises,
00:32:45un état, aussi,
00:32:47extrêmement,
00:32:49je veux dire, critiquable,
00:32:51sur un certain nombre de conditions, parce qu'il n'y a pas de raison
00:32:53que parce qu'on est prisonnier, évidemment,
00:32:55qu'on soit maltraité à l'intérieur de la cellule,
00:32:57ou, enfin,
00:32:59mais il y a aussi autre chose, il y a aussi,
00:33:01effectivement, selon que vous soyez puissant et misérable,
00:33:03et ça existe aussi chez les détenus,
00:33:05et bien, écoutez,
00:33:07ça se passe de manière très différente,
00:33:09on a beaucoup parlé, effectivement, de Mohamed Amra,
00:33:11de ses dix portables,
00:33:13de ses réceptions, etc.
00:33:15Mais,
00:33:17il y a eu quelque chose très intéressant
00:33:19dans ce dimanche d'élections européennes,
00:33:21vous voyez, ça sert aussi à ça,
00:33:23les élections, et oui,
00:33:25un déluge de la maison centrale d'Arles,
00:33:27dans les bouches du rôle, s'est évadé
00:33:29après avoir voté en ce dimanche
00:33:31d'élections pénitentiaires.
00:33:33Intéressant, mais alors, comment il s'est évadé,
00:33:35qu'est-ce que ça a à faire avec le vote ?
00:33:37Eh bien, le détenu, bénéficié
00:33:39d'une permission de sortie encadrée
00:33:41pour exercer son droit civique,
00:33:43il s'est enfui,
00:33:45alors, voilà, il est allé voter, effectivement,
00:33:47il est prisonnier, ont le droit de voter,
00:33:49et ça, c'est très bien, mais,
00:33:51il s'est enfui en sortant du bureau
00:33:53de vote au moment de rentrer dans le véhicule,
00:33:55voilà, il a
00:33:57décidé de prendre la clé des champs,
00:33:59de se faire la belle, comme disait Louis Chédide,
00:34:01voilà, l'enquête est ouverte,
00:34:03alors, on se dit,
00:34:05comment ça se fait,
00:34:07comment ça s'est passé, mais vous voyez, il y a des trous dans la raquette,
00:34:09bien sûr, et quelquefois,
00:34:11pour lui, en tout cas, pour lui,
00:34:13le vote dimanche
00:34:15a été, forcément, plutôt
00:34:17un bon jour, pour lui,
00:34:19pour le reste, c'est à voir.
00:34:21On va marquer une courte pause sur Sud Radio,
00:34:23on va re-lire dans quelques instants pour la suite
00:34:25les huées, les bravos d'André Bercoff,
00:34:27et bien sûr, le face-à-face, tout à l'heure,
00:34:29à partir de 13h, à tout de suite sur Sud Radio, ne bougez pas !
00:34:33Sud Radio Bercoff dans tous ses états
00:34:35Appelez maintenant pour réagir
00:34:370 826 300 300
00:34:39Terre-de-France.fr
00:34:41Le premier site d'articles français
00:34:43et patriotes présente
00:34:45Ici
00:34:47Sud Radio
00:34:49Les
00:34:51Français parlent au français
00:34:53Je n'aime pas
00:34:55la blanquette de veau
00:34:57Je n'aime pas la blanquette de veau
00:34:59Sud Radio Bercoff
00:35:01Bercoff dans tous ses états
00:35:03Ah, mes aïeux, depuis dimanche soir,
00:35:05depuis dimanche soir, ça n'arrête pas
00:35:07une minute, tsunami de déclarations,
00:35:09d'alignations, de grandes
00:35:11manœuvres, de petites magouilles,
00:35:13tout est là, tout est là,
00:35:15les alliances, les mésalliances,
00:35:17les pax,
00:35:19les divorces, les mariages,
00:35:21et ça va durer, effectivement,
00:35:23jusqu'à...
00:35:25pratiquement jusqu'au
00:35:2730 juin,
00:35:29mais avant le 30 juin, bien sûr,
00:35:31et il y a quelques scènes absolument
00:35:33magnifiques qu'on va garder
00:35:35dans les perles électorales.
00:35:37A tout de suite.
00:35:39Sud Radio Bercoff dans tous ses états
00:35:41Shame, shame on you,
00:35:43et honte, honte sur toi,
00:35:45mais c'est exactement, exactement
00:35:47ce qu'a dit Sandrine Rousseau,
00:35:49sans laquelle notre radio
00:35:51ne pourrait pas exister, notre radio
00:35:53et tous les médias, car que ferait-on
00:35:55sans Sandrine Rousseau, comment
00:35:57existerait-on sans les
00:35:59immortels ? Formule de Sandrine Rousseau.
00:36:01Mais là, elle a été à l'attaque.
00:36:03Écoutez. Je suis
00:36:05naturellement au siège du
00:36:07parti, j'ai pris mes
00:36:09responsabilités dans un moment
00:36:11très lourd, très grave pour le
00:36:13pays, où la France est
00:36:15menacée par l'alliance honteuse
00:36:17des insoumis.
00:36:19Vous ne méritez pas
00:36:21le nom qui est inscrit sur votre
00:36:23façade, monsieur.
00:36:25Votre diatribe
00:36:27monore, madame.
00:36:29Je n'avais pas vu que c'était telle.
00:36:31Vous avez reconnu
00:36:33effectivement un duo quand même
00:36:35qui n'est pas le plus fréquent,
00:36:37mais enfin qui était intéressant, cette fois-ci
00:36:39c'était Éric Ciotti contre
00:36:41Sandrine Rousseau, un match
00:36:43éphémère, ils ont été 15
00:36:45secondes sur le ring, mais intéressant.
00:36:47Donc Éric Ciotti donne une petite conférence
00:36:49de presse au siège de son parti
00:36:51et Sandrine Rousseau,
00:36:53sans que son courage, honte à vous,
00:36:55honte à vous, honte à vous, shame on you,
00:36:57shame, shame, shame, shame on you,
00:36:59et lui il dit, bon écoutez madame,
00:37:01j'ouvre, on voit l'appareil,
00:37:03il a gardé son calme,
00:37:05ben voilà, ça fait partie,
00:37:07il fallait le faire, ça fait partie du climat
00:37:09post-électoral,
00:37:11vous savez, c'était la phrase connue
00:37:13post-coïtum animal triste,
00:37:15eh bien post-électoral
00:37:17animal ensanglanté
00:37:19et furieux, normal.
00:37:21Je dirais même la ferme
00:37:23des animaux encore plus normale.
00:37:25Sud Radio Bercoff
00:37:27dans tous ses états.
00:37:29Zardy sur un texte de Serge Gainsbourg,
00:37:31comment te dire adieu,
00:37:33voilà Françoise Zardy, on savait qu'elle était malade
00:37:35depuis longtemps d'un cancer,
00:37:37elle vient de nous quitter à l'âge de 80 ans,
00:37:39elle était l'épouse
00:37:41de Jacques Dutronc,
00:37:43la mère de Thomas Dutronc,
00:37:45famille incroyable
00:37:47de musiciens,
00:37:49de compositeurs et surtout
00:37:51elle avait cette espèce
00:37:53d'intelligence magnifique
00:37:55et elle a bercé pour ceux qui
00:37:57pour ceux,
00:37:59je parle d'un temps que les moins
00:38:01de 30 ans ne peuvent pas connaître, mais
00:38:03tous les garçons et les filles,
00:38:05les yéyés, salut les copains, etc.
00:38:07Vous savez, c'était toute cette génération
00:38:09de Johnny Hallyday à Serge Gainsbourg
00:38:11en passant par Jacques Dutronc et
00:38:13tous les autres
00:38:15qui ont effectivement changé un peu
00:38:17la chanson française comme elle l'était,
00:38:19voilà,
00:38:21elle a souffert,
00:38:23elle avait vraiment un
00:38:25cancer, hélas,
00:38:27galopant, système lymphatique,
00:38:29elle souffrait
00:38:31beaucoup, mais elle a été toujours
00:38:33extraordinairement intelligente,
00:38:35douce,
00:38:37elle parlait vraiment
00:38:39avec une espèce de, comment je dirais,
00:38:41de classe formidable,
00:38:43voilà, c'est ce que j'appelle
00:38:45la classe, bien sûr,
00:38:47elle était férue d'astrologie, elle parlait beaucoup, beaucoup d'astrologie,
00:38:49et puis,
00:38:51voilà, donc que tous les garçons et les filles,
00:38:53que ce soit de son âge,
00:38:55que ce soit de tous les âges,
00:38:57eh bien, ils sont pas, peuvent être que tristes
00:38:59pour saluer
00:39:01quelqu'un qui est parti, mais qui a,
00:39:03encore une fois, vive la chanson,
00:39:05vive le streaming, vive les disques,
00:39:07vive la radio, sera
00:39:09toujours là.
00:39:15...
00:39:17...
00:39:19...
00:39:21...
00:39:23...
00:39:25...
00:39:27...
00:39:29...
00:39:31...
00:39:33...
00:39:35...
00:39:37...
00:39:39...
00:39:41...
00:39:43...
00:39:45...
00:39:47Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:39:4913h03, sur Sud Radio,
00:39:51nous sommes ensemble jusqu'à 14h,
00:39:53avec André Bercov, qui reçoit aujourd'hui
00:39:55Patrice Franceschi, qui vient nous voir pour son
00:39:57nouveau livre, Croire et Agir,
00:39:59pour en finir avec l'impuissance européenne.
00:40:01C'est publié aux éditions Plon. Bonjour, Patrice Franceschi.
00:40:03Alors, Patrice Franceschi,
00:40:05on l'a vu sur tous les fronts, on le connaît,
00:40:07on l'a vu sur tous les fronts, que ce soit les fronts
00:40:09kurdes, à un moment,
00:40:11et à plusieurs reprises, avec tout ce qu'il y a eu
00:40:13en Syrie, en Irak et ailleurs,
00:40:15on l'a vu sur...
00:40:17on l'a vu en Amérique du Sud, on l'a vu
00:40:19partout, on l'a vu faire le tour du monde avec
00:40:21la boudeuse, son bateau,
00:40:23on l'a vu effectivement sur
00:40:25les fronts, non seulement de la guerre, mais du
00:40:27voyage, de l'exploration, et surtout
00:40:29de la curiosité, de voir d'autres
00:40:31peuples, d'autres civilisations,
00:40:33etc., et puis il a écrit
00:40:35beaucoup de livres, et on l'a reçu
00:40:37souvent, et toujours avec plaisir,
00:40:39et là, Patrice Franceschi, vous sortez,
00:40:41croit réagir, pour en
00:40:43finir avec l'impuissance européenne.
00:40:45Vaste programme, travail d'Hercule,
00:40:47mais vous, vous faites quelque chose
00:40:49d'intéressant, parce que
00:40:51vous dites, alors que jusqu'à présent, nous avons
00:40:53effectivement, surtout entendu,
00:40:55les partisans de l'Europe telle qu'elle est,
00:40:57de l'Union Européenne, de
00:40:59Ursula von der Leyen à Emmanuel
00:41:01Macron, en passant par
00:41:03Olaf Scholz et tous les autres,
00:41:05tous les
00:41:07problèmes qui se passent, et puis
00:41:09il y a ceux qui veulent absolument
00:41:11quitter. L'Angleterre
00:41:13est partie avec le Brexit,
00:41:15il y a beaucoup de gens qui sont
00:41:17pour le Frexit, que pour la France,
00:41:19quitte, effectivement, cette Union
00:41:21Européenne telle qu'elle est aujourd'hui,
00:41:23et puis ceux qui sont aussi pour le Bruxite,
00:41:25carrément, pour l'atomisation
00:41:27du Bruxelles, enfin je parle du Bruxelles,
00:41:29non pas la ville, non pas la capitale
00:41:31belge, mais effectivement la capitale administrative
00:41:33de l'Europe, et vous,
00:41:35vous dites, Patrice Franceschi, vous rappelez,
00:41:37d'ailleurs c'est Victor Hugo qui l'a dit
00:41:39le premier, c'est une bonne référence,
00:41:41les Etats-Unis d'Europe.
00:41:43Alors, ces Etats-Unis d'Europe,
00:41:45on va ensuite
00:41:47parler du fait, est-ce que c'est utopique ou pas,
00:41:49mais pour le moment, je voudrais que vous expliquiez,
00:41:51vous dites, il y a un
00:41:53patriotisme
00:41:55européen à faire vivre,
00:41:57et vous dites, moi je me sens
00:41:59Corse, et j'assume total,
00:42:01je me sens français,
00:42:03et j'assume total, et je me sens européen,
00:42:05et aucune de ces dimensions ne doit
00:42:07disparaître au profit de l'autre.
00:42:09Il n'y a aucune raison.
00:42:11Alors, vous êtes allé à l'essentiel, en parlant d'Etats-Unis
00:42:13d'Europe,
00:42:15parce qu'il y a plusieurs problèmes dans le seul
00:42:17fait du fédéralisme. Aujourd'hui,
00:42:19quand on nous dit que l'Europe
00:42:21se fédéralise, l'Union Européenne se fédéralise,
00:42:23ça n'a aucun sens, ce n'est pas du tout le
00:42:25cas. Une fédération, ça n'est pas ça.
00:42:27Oui.
00:42:29C'est un Etat européen
00:42:31issu de l'Union Européenne,
00:42:33qui est une entité,
00:42:35et c'est son péché de jeunesse,
00:42:37économique.
00:42:39Ça n'a jamais été une Europe politique.
00:42:41Elle est surtout et purement économique.
00:42:43À partir de là, rien ne peut se faire
00:42:45politiquement. Par exemple,
00:42:47une Europe de la défense, ça fait 40 ans qu'on n'a pas,
00:42:49on n'est pas près de l'avoir.
00:42:51C'est impossible, il faut faire une Europe politique.
00:42:53Une Europe politique, c'est une Europe réellement fédérale,
00:42:55comme les Etats-Unis d'Amérique,
00:42:57comme l'Inde,
00:42:59qui, je le rappelle, est une fédération, l'Union Indienne,
00:43:01comme le Brésil, etc.
00:43:03Et quand on parle de fédéralisme,
00:43:05de tendance val fédéraliste de l'Union Européenne,
00:43:07c'est faux. C'est une tendance,
00:43:09plutôt, de concentration
00:43:11de pouvoir dans une Union Européenne
00:43:13économique, par des gens
00:43:15qui, pour la plupart, sauf au Parlement, n'ont pas été élus.
00:43:17Donc, en fait, ça n'a rien à voir...
00:43:19Conseil européen, Commission européenne.
00:43:21Ça n'a rien à voir avec un véritable fédéralisme.
00:43:23Donc, ça, c'est pour remettre les mots à leur juste place.
00:43:25Enfin, le point principal,
00:43:27c'est que si on veut bien
00:43:29ôter notre regard de notre seul nombril,
00:43:31dans le monde tel qu'il vient...
00:43:33Tout à l'heure, vous parliez de François Zardy,
00:43:35et il y avait de ses chansons,
00:43:37et je vous dis, c'était l'époque de l'insouciance.
00:43:39C'était l'époque où le monde,
00:43:41finalement, partageait entre deux blocs,
00:43:43était à peu près équilibré, et où tout allait
00:43:45à peu près bien. Aujourd'hui, ça n'a plus rien à voir.
00:43:47Le monde, et chacun le voit,
00:43:49est de plus en plus dangereux, de plus en plus
00:43:51violent. La montée
00:43:53des périls, comme dans les années 30
00:43:55en Europe, mais cette fois-ci,
00:43:57dans le monde entier, avec des Etats
00:43:59totalitaires, comme la Chine,
00:44:01ou comme la Corée du Nord, des Etats autoritaires
00:44:03ou dictatoriaux, comme l'Iran, la Syrie
00:44:05et la Turquie, et j'en passe,
00:44:07fait que ce monde a totalement changé.
00:44:09Et que les intégristes...
00:44:11Tout ce que l'on veut. Le monde devient vraiment
00:44:13volatile, dangereux, fugace et
00:44:15imprévisible. Et dans ce monde,
00:44:17extrêmement dangereux, et qui ne cessera
00:44:19de l'être, franchement, pour nous autres
00:44:21européens, occidentaux, les seuls derniers
00:44:23Etats démocratiques du monde,
00:44:25franchement, leur Etat, l'Union, est pas
00:44:27la désunion. Surtout pas. Ce serait faire
00:44:29le jeu vraiment de nos adversaires. Et l'Union,
00:44:31elle ne peut être que politique, donc de rebâtir
00:44:33un projet fédéral européen
00:44:35qui a fait, quand les Etats-Unis d'Amérique
00:44:37l'ont fait, leur puissance.
00:44:39Vous savez, individuellement
00:44:41ou collectivement, on n'existe que par
00:44:43rapport à sa puissance, et à rien d'autre.
00:44:45Rapport de force.
00:44:47C'est comme ça l'histoire.
00:44:49Je ne porte pas un jugement en disant ça.
00:44:51Je me borne à faire un état du lieu, à constater
00:44:53des faits.
00:44:55Et par conséquent, il devient
00:44:57de plus en plus urgent de corriger le péché d'origine
00:44:59de l'Europe, l'Union Européenne,
00:45:01en bâtissant une fédération
00:45:03politique, dans une même
00:45:05civilisation. Quand vous parliez de Victor Hugo avant,
00:45:07moi aussi de Steven Zweig et les autres,
00:45:09ils avaient compris longtemps avant, et même de De Gaulle,
00:45:11l'Europe de l'Atlantique à l'Oural.
00:45:13Tout ça est plus que jamais
00:45:15d'actualité. Sauf que,
00:45:17évidemment, dans la concurrence
00:45:19des pouvoirs, la pantomime dégueu de cette politique
00:45:21politicienne qu'on connaît en France et en Europe,
00:45:23ce qui compte c'est la prise de pouvoir et pas le reste.
00:45:25Donc on a entendu, pendant toute la
00:45:27période des élections, pour l'Union
00:45:29Européenne, contre l'Union Européenne, et aucun
00:45:31autre projet alternatif. Donc personne,
00:45:33franchement, n'a compris là-dedans les
00:45:35enjeux à venir. Et ça, simplement, peut-être parce que
00:45:37moi j'ai passé l'essentiel de mon
00:45:39existence dans des sociétés autres que la
00:45:41mienne, et dans toutes les guerres et toutes les révolutions
00:45:43depuis 40 ans. Y être engagé
00:45:45de l'Afghanistan à la Syrie, et je vois la
00:45:47montée des périls. Et je vois bien que la seule
00:45:49façon de s'en sortir, c'est qu'il faut
00:45:51plus d'Europe, en réalité, mais
00:45:53surtout pas de cette Europe-Union
00:45:55Européenne. Et d'en quoi réagir ?
00:45:57Franchement,
00:45:59j'essaie de corriger
00:46:01moi n'appartenant à aucun parti,
00:46:03à aucune entité,
00:46:05quelle qu'elle soit, ma parole étant totalement libre
00:46:07de bâtir un projet, comme philosophe politique,
00:46:09d'une fédération
00:46:11européenne, les Etats-Unis d'Europe. Il ne faut pas avoir
00:46:13peur des mots, il faut faire comme ceux qui ont réussi,
00:46:15et les doubler,
00:46:17et pour permettre d'affronter tous les périls
00:46:19à venir. Donc, dans ce livre,
00:46:21je fais d'abord un état des lieux,
00:46:23de ce qui existe actuellement,
00:46:25et des huit grands défis qui nous attendent.
00:46:27Alors, on va en parler, des huit grands défis,
00:46:29on va parler de l'état
00:46:31des lieux, mais justement, ce que vous dites,
00:46:33et c'est encore une fois un travail d'Hercule,
00:46:35parce que votre livre est plein, je dirais,
00:46:37de vœux pieux, mais on va voir si c'est possible
00:46:39de les acter. Alors, vous
00:46:41dites, effectivement, repassionner la politique,
00:46:43c'est très important, et on voit qu'aujourd'hui,
00:46:45c'est compliqué. Vous parlez de
00:46:47conviction, qu'est-ce qu'il faut ? Vous dites,
00:46:49et vous martelez ça, conviction,
00:46:51vision, courage.
00:46:53Ça, c'est l'état de l'homme politique normal.
00:46:55Oui, ce sont les vertus, oui, on les voit,
00:46:57je dirais que ce sont les vertus du monde,
00:46:59on peut pas dire que ce sont les mieux partagées, pour le
00:47:01moment, franchement.
00:47:03Vous savez, si l'éthique, c'est le gouvernement de soi,
00:47:05le politique, c'est le gouvernement
00:47:07de la cité. Et les deux
00:47:09doivent être, depuis Aristote, on le sait,
00:47:11entièrement mêlés, si on veut avoir de vrais résultats.
00:47:13Nous avons démêlé, refusant de mélanger
00:47:15tout ça. Par conséquent,
00:47:17on est arrivé là où nous sommes.
00:47:19Et il faut
00:47:21mettre de côté... Et c'est pas glorieux, pour le moment.
00:47:23C'est pas glorieux. Et ils sont tous responsables,
00:47:25depuis 40-50 ans. Les uns et les autres.
00:47:27Et il faut
00:47:29arrêter aussi avec la rhétorique de l'impossible.
00:47:31Les grandes difficultés,
00:47:33on ne veut voir que les obstacles pour mener
00:47:35au but, alors on renonce, comme un cheval
00:47:37qui, devant l'obstacle, le refuse.
00:47:39En réalité, l'heure est si grave.
00:47:41Et bâtir, tel qu'on peut
00:47:43le projeter, les Etats-Unis d'Europe,
00:47:45ça prendra au moins le temps
00:47:47d'une vie humaine, au moins 3 ou 4 générations.
00:47:49Ça ne va pas se faire en 5 minutes.
00:47:51La rhétorique de l'impossible...
00:47:53Il faut penser sur 10 ans, 20 ans, 30 ans
00:47:55et plus. Et même davantage. Et même 50 ans, oui.
00:47:57Or,
00:47:59nos adversaires, la Chine,
00:48:01la Turquie, etc., pensent sur ce temps long.
00:48:03Parce que ce sont des dictatures, des Etats autoritaires
00:48:05ou totalitaires, où les dirigeants sont là
00:48:07pour très longtemps. Nous, on change rapidement.
00:48:09Et au fond, ce qu'a fait le précédent,
00:48:11il faut l'éliminer pour montrer qu'on peut faire soi-même
00:48:13beaucoup mieux. Et il n'y a pas de politique
00:48:15réellement sur le temps long.
00:48:17C'est une des faiblesses de la démocratie bien connue.
00:48:19Mais il faut s'en séparer. Il faut des hommes politiques
00:48:21qui, ayant le courage, la vision
00:48:23et les convictions, se disent, au fond,
00:48:25ce que je veux engager, je n'enverrai peut-être pas le résultat
00:48:27mais j'aurai au moins marqué l'histoire et changé quelque chose.
00:48:29Or, aujourd'hui, tout le monde veut des résultats
00:48:31demain matin.
00:48:33Tous ces défauts,
00:48:35nous les connaissons tous.
00:48:37Oui, mais le problème, vous le dites très bien juste,
00:48:39Patrice Franceschi, vous savez, c'est
00:48:41Churchill qui disait, la différence entre
00:48:43un homme d'Etat et un politicien,
00:48:45c'est que l'homme d'Etat pense aux futures générations
00:48:47et le politicien à sa réélection.
00:48:49Or,
00:48:51où sont les hommes d'Etat ?
00:48:53Où sont les hommes d'Etat ?
00:48:55Ou les femmes d'Etat.
00:48:57Ce dont on n'a plus besoin
00:48:59disparaît. Dans une société comme la nôtre,
00:49:01nous habitons à la part protégée du monde
00:49:03pour encore quelques temps, je l'espère,
00:49:05nous n'avons plus rien eu à affronter
00:49:07de sérieux.
00:49:09Depuis à peu près De Gaulle.
00:49:11Et donc, le courage, par exemple,
00:49:13a disparu parce qu'on n'en avait plus besoin.
00:49:15La plupart des gens qui nous dirigent,
00:49:17et oui, la plupart des gens qui nous dirigent,
00:49:19et c'est pas de leur faute,
00:49:21sont trop jeunes pour avoir connu
00:49:23l'infortune et la diversité que leurs prédécesseurs
00:49:25avaient connues et les avaient forgées.
00:49:27Leur avenir est du caractère, une colonne vertébrale
00:49:29et des convictions et du courage.
00:49:31Ce par quoi ils étaient passés leur permettait
00:49:33d'affronter des difficultés immenses.
00:49:35C'est plus le cas aujourd'hui, c'est comme ça.
00:49:37La plupart de nos hommes politiques
00:49:39ne savent même pas ce que...
00:49:41ce que veut dire recevoir une baffe.
00:49:43Ils ont vécu dans la soie.
00:49:45Ils ne savent pas ce qu'est la faim, la souffrance et le reste.
00:49:47Que les autres connaissaient.
00:49:49C'est pas de leur faute.
00:49:51Mais ça leur permet pas de comprendre réellement
00:49:53le monde tel qu'il est et d'être trop coupé
00:49:55de la réalité des choses et de vivre souvent
00:49:57dans une falsification du réel.
00:49:59Parce qu'effectivement, les perspectives de réélection
00:50:01sont plus importantes qu'autre chose. On a vu quoi ?
00:50:03J'ai le pouvoir, je veux le garder, je l'ai pas, je veux le prendre.
00:50:05Et tous les coups sont bons.
00:50:07Franchement, pour un pays comme le nôtre,
00:50:09c'est pas ce qu'il faut. Mais chacun le sait.
00:50:11On va continuer à en parler.
00:50:13On va continuer à en parler.
00:50:15Après cette petite pause, à tout de suite.
00:50:27Le premier site d'articles français
00:50:29et patriotes présente...
00:50:51Croire et agir.
00:50:53Et oui, croire, c'est bien.
00:50:55Une fois qu'on a réfléchi,
00:50:57c'est peut-être mieux. En tout cas, c'est le titre du livre
00:50:59de Patrice Franceschi, paru chez Plon.
00:51:01Et par rapport à ce que vous disiez,
00:51:03l'expérience de la guerre, etc.,
00:51:05vous dites dans votre livre,
00:51:07c'est un paragraphe que je voudrais
00:51:09effectivement faire lire à nos éditeurs,
00:51:11à qui je conseille vraiment
00:51:13de lire ce livre. Vous savez que je ne reçois
00:51:15ici que les gens
00:51:17qui nous intéressent avec des livres
00:51:19qui amènent quelque chose.
00:51:21Sinon, c'est pas la peine de perdre son temps et son énergie
00:51:23à critiquer. Il y a autre chose à faire
00:51:25et il y a plus d'urgence à faire.
00:51:27Alors, dans votre livre, Patrice Franceschi,
00:51:29vous dites, si l'on veut un exemple
00:51:31largement symptomatique de cette
00:51:33mutation des sensibilités, en voici un.
00:51:35Dans la seule journée du 27 août
00:51:371914,
00:51:3927 000 soldats français sont
00:51:41tués pour contenir l'invasion allemande.
00:51:43Poincaré ne bouge pas
00:51:45de son bureau. En août 2008,
00:51:47une trentaine de nos soldats
00:51:49tombent dans l'Ambuscade d'Usbine en Afghanistan.
00:51:51Sarkozy se déplace
00:51:53en personne là-bas. Des hommages
00:51:55sont rendus à nos combattants dans la cour des Invalides.
00:51:57On dispose des bougies
00:51:59aux fenêtres, des discours à la nation
00:52:01blessée sont prononcés avec consternation.
00:52:03Tout est dit, effectivement.
00:52:05Parce qu'aujourd'hui, ces bougies,
00:52:07on comprend et
00:52:09on salue le courage des
00:52:11soldats ou d'autres qui
00:52:13ont fait leur devoir.
00:52:15Mais, effectivement, ce n'est plus
00:52:17du tout... En fait, c'est plus
00:52:19qu'une mutation, c'est vraiment un
00:52:21changement qualitatif, un saut qualitatif.
00:52:23Oui, un changement très anthropologique,
00:52:25mais qui est dû simplement à la parenthèse
00:52:27des 80 ans de paix et de prospérité qu'on a
00:52:29connues. Tant mieux.
00:52:31Mais ça a eu des conséquences dont il faut
00:52:33prendre conscience pour l'avenir.
00:52:35D'en croire et agir
00:52:37avant de passer à la partie pratique dans
00:52:39la deuxième partie du livre
00:52:41qui est comment bâtir les Etats-Unis d'Europe,
00:52:43c'est de retrouver une puissance qui nous permettra
00:52:45les trois choses importantes, un, vivre
00:52:47en liberté, deux, en paix
00:52:49et trois, en prospérité, car ça, c'est un objectif
00:52:51politique, métapolitique, que les hommes politiques
00:52:53devraient avoir avant de passer au programme politique
00:52:55lui-même. Ça, c'est un projet de société.
00:52:57Et donc, j'analyse un petit peu avant, au fond,
00:52:59ce qui nous est arrivé depuis 80 ans.
00:53:01Il y a, entre autres, cette
00:53:03mutation des sensibilités qui fait qu'aujourd'hui,
00:53:05les dangers de la guerre qui se rapprochent,
00:53:07et quand même, franchement, la guerre en Ukraine,
00:53:09c'est le dernier avertissement,
00:53:11le dernier avertissement,
00:53:13et il ne faut pas que ça arrive chez nous,
00:53:15mais il est déjà bien tard,
00:53:17et que la mutation des sensibilités
00:53:19que nous avons connues, dont je donnais cet exemple,
00:53:21qui est frappant, et qui ne veut pas dire
00:53:23qu'on a un mépris pour la vie humaine, simplement,
00:53:25on savait encaisser des choses
00:53:27quand ça valait la peine, rester
00:53:29libre contre les Allemands en 1914,
00:53:31permettaient de surmonter
00:53:33ces obstacles, de retrouver le sens du tragique de la vie
00:53:35qui permet justement de surmonter les obstacles
00:53:37et de faire face, et au final, de gagner.
00:53:39Aujourd'hui, on en est très loin,
00:53:41et c'est vrai que
00:53:43rien ne nous effraie,
00:53:45on a peur de tout, de ce qu'on mange, de ce qu'on boit, de ce qu'on respire,
00:53:47c'est devenu comme ça.
00:53:49Et on entretient la peur, j'ai vu les narratifs,
00:53:51que ce soit sur la santé, le climat,
00:53:53l'Ukraine, tout ça.
00:53:55L'infantilisation dans laquelle on nous pousse petit à petit,
00:53:57la bureaucratisation de nos vies dans laquelle
00:53:59on nous pousse petit à petit, la société de surveillance
00:54:01généralisée dans laquelle on entre petit à petit,
00:54:03jusqu'à ce qu'à la fin, les gens se disent
00:54:05c'est comme ça, et se résignent,
00:54:07ça fait partie de ces mutations.
00:54:09Oui, on ne peut rien faire d'autre, c'est comme ça.
00:54:11On retrouve à ce moment-là, la vieille idée
00:54:13que la servitude volontaire, on le sait depuis
00:54:15la Boétie, et ça date,
00:54:17est finalement une détendance naturelle des gens.
00:54:19Moi ce qui m'effraie le plus là-dedans, c'est que
00:54:21notre volonté de vivre libre,
00:54:23s'est beaucoup érodée,
00:54:25collectivement.
00:54:27Dire comme jadis, dans les grandes difficultés,
00:54:29la liberté ou la mort,
00:54:31manouchéant au Panthéon,
00:54:33c'est quelque chose qui n'est plus à l'ordre du jour,
00:54:35ce n'est même plus un discours audible.
00:54:37Tout pour la sécurité,
00:54:39et rien pour la liberté,
00:54:41c'est finalement la tendance générale.
00:54:43A partir de là, on ne sera pas à même,
00:54:45vu ces mutations de la sensibilité,
00:54:47et tout le reste dont je parlais avant, l'état des lieux,
00:54:49pas capable d'affronter les 8 grands défis qui nous attendent,
00:54:51qui est la deuxième partie de cet état des lieux,
00:54:53pour le futur.
00:54:55D'où le projet d'Etats-Unis d'Europe.
00:54:57Et au fond, je crois qu'aujourd'hui on n'a plus le choix.
00:54:59Que sommes-nous en Europe ?
00:55:01Nous sommes d'abord une grande civilisation,
00:55:03occidentale,
00:55:05il faut le rappeler, de l'Atlantique à l'Oral,
00:55:07c'est pas si mal, on a un bagage collectif,
00:55:09dont on peut faire quelque chose.
00:55:11Juste, je vous arrête là-dessus sur cette phrase,
00:55:13soyons clairs, Patrice Francesquise,
00:55:15vous vous dites, au fond,
00:55:17d'ailleurs, Poutine le voulait dans les années 2000,
00:55:19vous dites, la Russie devrait rejoindre l'Europe,
00:55:21quelque part.
00:55:23Dans les Etats-Unis d'Europe, c'est ça, oui.
00:55:25Evidemment que oui.
00:55:27Et Poutine nous a fait perdre en moins de 2 ou 3 générations,
00:55:29à cause de ça. Parce qu'on peut être,
00:55:31pour la Russie...
00:55:33Lui et les autres.
00:55:35En tout cas, c'est lui qui a fait la guerre.
00:55:37C'est lui qui est allé au final de ça, et il doit être condamné pour ça,
00:55:39parce qu'il retarde ce projet
00:55:41européen d'au moins plusieurs générations,
00:55:43ça ne va pas s'arranger avant très longtemps.
00:55:45Oui, mais personne ne voulait de la Russie au départ.
00:55:47Oui, mais c'était une erreur, sans doute.
00:55:49Il fallait profiter au moment de la chute de l'Union Européenne.
00:55:51Oui, parce qu'on pouvait le faire à ce moment-là.
00:55:53Mais on a perdu 25 ans, 30 ans, dans cette affaire.
00:55:55Donc cette Europe civilisationnelle,
00:55:57est un bagage dont on peut faire quelque chose.
00:55:59Face à des gens,
00:56:01les Turcs, les Iraniens, les Chinois,
00:56:03et j'en passe,
00:56:05qui nous haïssent pour ce que nous sommes.
00:56:07C'est-à-dire, une civilisation,
00:56:09très ancienne,
00:56:11qui a dominé le monde, c'est comme ça pendant des siècles,
00:56:13et qui surtout est démocratique.
00:56:15Les derniers espaces de démocratie sont
00:56:17dans ces états-là,
00:56:19auxquels il faut rajouter le Japon, la Corée du Sud,
00:56:21Taïwan, et quelques autres.
00:56:23Et puis les Etats-Unis, quand même.
00:56:25Bien sûr, ils font partie, ça. Etats-Unis, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande.
00:56:27Tout ça, c'est un même univers culturel,
00:56:29civilisationnel, dont on peut faire quelque chose,
00:56:31et dont on n'a rien fait,
00:56:33politiquement, si ce n'est des désunions
00:56:35constantes. Il faut absolument réunir tout ça.
00:56:37Donc, l'enjeu est important,
00:56:39il est même capital, et au fond,
00:56:41on n'a pas d'alternative. Et comme ça va prendre
00:56:43très très très très très très longtemps,
00:56:45on ne va pas faire les messages d'Euroma,
00:56:47il faut commencer tout de suite.
00:56:49Mais celui qui commencera, celui qui décidera
00:56:51d'orienter l'Europe vers cette
00:56:53autre Europe,
00:56:55il doit avoir le courage de se dire, je n'enverrai pas
00:56:57la résolution finale.
00:56:59Surtout, surtout, surtout, Patrice Franceschi, parlons-en,
00:57:01c'est que vous parlez des défis.
00:57:03Et ce ne sont pas des défis, ce sont des murailles de Chine.
00:57:05Enfin, en tout cas, il faut le savoir.
00:57:07Vous parlez du transhumanisme,
00:57:11vous parlez, effectivement, de l'islamisme,
00:57:13parce qu'il y a ça,
00:57:15vous dites d'ailleurs, très très très très justement,
00:57:17à un moment donné, vous dites, voilà,
00:57:19vous dites,
00:57:21à un moment donné, effectivement,
00:57:23il y a des civilisations,
00:57:25il y a des civilisations dont parle Huntington,
00:57:27il y a des gens qui ont des valeurs totalement différentes,
00:57:29et ils sont très sincèrement persuadés
00:57:31d'avoir des valeurs supérieures à la nôtre.
00:57:33Mais quand je parle du transhumanisme,
00:57:35beaucoup de gens vont nous dire, mais transhumanisme, ce n'est pas une affaire politique.
00:57:37Mais bien sûr, c'est une affaire politique
00:57:39au sens politique de la cité.
00:57:41Ce n'est pas une affaire politique au sens politicien.
00:57:43Mais ça nous menace tout autant,
00:57:45et là ça vient des Etats-Unis,
00:57:47de gens qui ont une culture, une vision du monde
00:57:49et de l'homme radicalement opposés
00:57:51à notre humanisme traditionnel,
00:57:53considérant que l'homme a fait son temps
00:57:55et qu'il faut en bâtir un autre, le transhumanisme,
00:57:57tout ça.
00:57:59Mais c'est comme l'islamisme, je veux dire,
00:58:01c'est un défi tout aussi important,
00:58:03de la même manière que le crime organisé
00:58:05qui est devenu un crime mondialisé,
00:58:07de la même manière que les guerres mondiales
00:58:09sont moins à craindre que la guerre mondialisée
00:58:11qui nous attend, et ainsi de suite.
00:58:13Il y en a huit, très importants.
00:58:15Si on ne les voit pas, si on ne les pose pas,
00:58:17on ne peut pas bâtir un projet politique pour y faire face.
00:58:19Or, moi j'ai constaté que nos hommes politiques
00:58:21n'en parlent jamais.
00:58:23La société de surveillance généralisée dans laquelle on est entré,
00:58:25et qui ne va pas...
00:58:27Le QR code pendant les Jeux Olympiques,
00:58:29le QR code qui avait été
00:58:31imaginé pour nous contrôler
00:58:33au moment du Covid, tout ça va nous faire entrer
00:58:35dans une nouvelle ère où les libertés
00:58:37seront d'apparence et non plus réelles.
00:58:39On n'aura pas le choix d'être contrôlé,
00:58:41surveillé, suivi, et tout ça.
00:58:43Et ce n'est pas du tout du complotisme
00:58:45que de dire ça, nous le vivons tous les jours.
00:58:47Et on n'a pas vu la fin.
00:58:49L'arrivée de l'intelligence artificielle
00:58:51générative, là aussi,
00:58:53c'est quelque chose qui, au niveau
00:58:55de la rupture anthropologique que nous allons connaître,
00:58:57va être colossale.
00:58:59Qui en parle pour le dire
00:59:01réellement entre avantage et inconvénient
00:59:03de manière très paisible ? Ça ne fait pas partie des choses
00:59:05politiques dont les hommes politiques parlent, alors que c'est
00:59:07fondamentalement politique.
00:59:09C'est ça la politique.
00:59:11C'est ça que devrait être la politique.
00:59:13Et pas la politique politicienne. Donc ces défis, il faut les relever.
00:59:15Il y a de l'islamisme aussi dedans.
00:59:17Franchement, pour l'avoir combattu
00:59:19sur le terrain pendant très longtemps,
00:59:21je sais de quoi je parle.
00:59:23Il fait partie des huit défis.
00:59:25Il faut déjà...
00:59:27Il fait partie des huit défis.
00:59:29Si vous voulez, on peut prendre celui-là.
00:59:31Mais les autres sont tout aussi importants.
00:59:33Les islamistes, c'est quoi ? Ce sont des gens
00:59:35qui considèrent
00:59:37que la démocratie,
00:59:39la plus grave insulte que l'on puisse
00:59:41faire à Dieu, puisque c'est la décision des hommes
00:59:43de se gouverner eux-mêmes et de ne pas obéir
00:59:45au gouvernement divin tel qu'il a été dit
00:59:47dans un livre, le Coran parle.
00:59:49La grande problématique des islamistes,
00:59:51c'est que nous avons laissé faire ces islamistes
00:59:53contre les musulmans pendant
00:59:55une quarantaine d'années.
00:59:57Alors que leur première reconquête, que ce soit en France,
00:59:59en Europe ou sur le terrain, en Égypte,
01:00:01en Syrie et tout, a été de reconquérir
01:00:03les musulmans qui, à leurs yeux, n'étaient pas
01:00:05assez musulmans. Et nous avons
01:00:07laissé ces musulmans entre les mains
01:00:09de ces islamistes.
01:00:11En France notamment. Il faut corriger le tir.
01:00:13Alors, de temps en temps, il y a un petit énervement,
01:00:15on fait quelque chose. Et puis surtout, il faut corriger le tir avec les
01:00:17sponsors, entre guillemets,
01:00:19de ces islamistes. Les turcs.
01:00:21Les menés turcs en France,
01:00:23dans la communauté turque, c'est incroyable
01:00:25qu'on laisse faire ça. Les
01:00:27Qataris. Les Qataris, oui.
01:00:29Les saoudiens. Il faut peut-être se rappeler que ce ne sont
01:00:31pas nos amis, quand ils agissent
01:00:33contre nos intérêts sur les populations
01:00:35musulmanes vivant en Europe.
01:00:37Et qui, jusqu'à présent,
01:00:39jusqu'à l'arrivée des islamistes, à partir 79,
01:00:41ne posaient aucun problème.
01:00:43On a vu le résultat.
01:00:45En Syrie, par exemple,
01:00:47avec les Kurdes, je rappelle que, par exemple,
01:00:49sur l'expérience, depuis 12 ans, de mon
01:00:51combat avec les Kurdes en Syrie,
01:00:53qu'est-ce qu'on voit ?
01:00:55D'un côté, les islamistes, c'était surtout
01:00:57Daesh. Et de l'autre côté, une coalition. De quoi ?
01:00:59De chrétiens, de Kurdes
01:01:01et de musulmans.
01:01:03À Raqqa, pendant la grande bataille de Raqqa,
01:01:05j'étais au milieu de musulmans,
01:01:07de chrétiens et de Kurdes, contre les islamistes.
01:01:09Là, on ne peut pas me raconter l'histoire.
01:01:11Il y a un tas de musulmans, là-bas comme ici,
01:01:13qui ne veulent pas des islamistes.
01:01:15Je les ai vus au combat.
01:01:17Donc, par conséquent, il faut soutenir ces musulmans.
01:01:19Voilà.
01:01:21Contre les intégristes
01:01:23et fanatiques, enfin, les islamistes.
01:01:25Dont ils sont les premières cibles. Le nombre de mosquées
01:01:27soufis, par exemple, que j'ai vues en Syrie, détruites
01:01:29par les islamistes, par Bahach
01:01:31ou Al-Qaïda ou Al-Nosra, était considérable.
01:01:33Donc,
01:01:35tout ça est assez complexe.
01:01:37Mais, pour gagner,
01:01:39il faut rentrer dans cette complexité.
01:01:41En tout cas, il faut, effectivement,
01:01:43s'attaquer à ces défis.
01:01:45Les 8 défis dont on parlait, et puis il y en a d'autres.
01:01:47Et on va en parler...
01:01:49Il faut pas oublier le défi climatique.
01:01:51On va en parler aussi, absolument.
01:01:53Mais, on va en parler après cette petite
01:01:55pause. Et puis,
01:01:57je crois que nous aurons des audits.
01:01:59Vous aurez la parole, évidemment, 0826-300-300
01:02:01pour poser toutes vos questions
01:02:03à Patrice Franceschi, qui est notre invité,
01:02:05jusqu'à 14h. A tout de suite sur Sud Radio.
01:02:35Sud Radio, Bercov, dans tous ses états.
01:02:37Patrice Franceschi,
01:02:39ces états...
01:02:41ces Etats-Unis d'Europe que vous appelez de vos vœux,
01:02:43il faut bien comprendre qu'ils n'impliquent pas
01:02:45la disparition de la France
01:02:47ou du sentiment français ou de la société française.
01:02:49Au contraire, c'est leur renforcement.
01:02:51Voilà, pourquoi je dis ça ? Parce que vous écrivez dans votre livre
01:02:53à un moment donné, notre code civil
01:02:55a ainsi été oublié, comme on laisse
01:02:57un champ en jachère.
01:02:59Il affirme pourtant, nul ne peut être
01:03:01naturalisé s'il ne justifie
01:03:03de son assimilation
01:03:05à la communauté française. Bon, on en est loin,
01:03:07dis donc.
01:03:09On n'applique pas les choses que nous avions
01:03:11appliquées à une époque et qui sont...
01:03:13Mais vous savez, de ce point de vue-là,
01:03:17être français
01:03:19dépend de plein d'autres choses.
01:03:21Je me sens beaucoup plus proche de Kurdes,
01:03:23d'Afghans, qui aiment la France,
01:03:25avec qui on a combattu, que de Français,
01:03:27comme on dirait de Souches,
01:03:29qui n'aiment pas la France et qui
01:03:31pourraient être exclus de cette
01:03:33assimilation.
01:03:35Donc là aussi, on est dans une affaire
01:03:37assez complexe. Il n'empêche
01:03:39que, quand je parle,
01:03:41et pour le rappeler, d'États-Unis d'Europe
01:03:43par rapport au fait d'être français,
01:03:45le seul moyen de continuer à demeurer français
01:03:47tel que nous le
01:03:49construisons, ou nous le souhaitons,
01:03:51c'est de nous allier
01:03:53avec nos alliés naturels, de la même
01:03:55civilisation européenne, en bâtissant une Europe politique
01:03:57et les États-Unis d'Europe.
01:03:59Prenons un exemple,
01:04:01très simple, parce que les gens souvent ne regardent pas ailleurs que
01:04:03chez eux. Prenons l'Inde,
01:04:05qui est une fédération, ça s'appelle l'Union Indienne.
01:04:07État fédéral,
01:04:09avec des peuples
01:04:11infiniment plus différents que ceux de l'Europe,
01:04:13entre quelqu'un de la Rounachal Pradesh
01:04:15à l'Est et
01:04:17je ne sais pas, les gens de
01:04:19Rajasthan, etc.
01:04:21Ni les mêmes langues, ni les mêmes... rien du tout.
01:04:23Et pourtant, ils appartiennent au même pays
01:04:25et ils ont pu conserver grâce à la puissance
01:04:27procurée par cet
01:04:29État fédéral, leur particularité,
01:04:31leur langue et tout ça. Et sur les billets de banque
01:04:33indiens, il y a 11 langues
01:04:35officielles.
01:04:37Et c'est comme ça qu'ils ont acquis
01:04:39leur puissance et qu'il ne cessera de grandir
01:04:41et ils vont devenir, demain,
01:04:43non seulement les rivaux des Chinois, mais peut-être au-dessus.
01:04:45Et donc, par conséquent, penser qu'un
01:04:47État fédéral, c'est la disparition de ses peuples,
01:04:49ça pourrait l'être pour ceux qui
01:04:51voudraient, mais ceux qui ne le veulent pas,
01:04:53au contraire, peuvent perdurer dans leur identité
01:04:55régionale, étatique,
01:04:57régionale ou locale. C'est le seul moyen de se défendre.
01:04:59Et de toute façon, dans l'État du monde,
01:05:01tel qu'il vient, il n'y aura pas le choix.
01:05:03On va très peu compter, nous, Français.
01:05:05Combien on est ? 67 millions ?
01:05:07Et le monde,
01:05:09bientôt à 10 milliards ? Franchement, il faut aussi
01:05:11regarder les rapports de force.
01:05:13Oui, mais alors, justement, Patrice Franceschi,
01:05:15encore faut-il s'aimer.
01:05:17Les hindous, je ne sais pas s'ils s'aiment,
01:05:19les américains, ils s'aiment,
01:05:21avec un S apostrophe, bien sûr, pas semer,
01:05:23mais les Français,
01:05:25on a l'impression, quelquefois,
01:05:27qu'il y a une espèce de haine
01:05:29ou de...
01:05:31Qu'il y ait, en France,
01:05:33et en gros, dans toute l'Europe,
01:05:35depuis déjà,
01:05:37de nombreuses générations,
01:05:39un désamour de soi,
01:05:41une mésestime de soi,
01:05:43individuelle et collective, oui, ça fait partie
01:05:45des choses absolument
01:05:47incroyables qui nous sont arrivées
01:05:49partout ailleurs dans le monde, je peux vous assurer,
01:05:51en Inde, au Chili, en Turquie,
01:05:53on s'aime, et même parfois
01:05:55trop. L'épaisseur du nationalisme
01:05:57turc, il faut le mesurer dans l'anatolie.
01:05:59Bon, nous on a fait exactement l'inverse,
01:06:01on a les fameuses théories de la déconstruction
01:06:03qui sont en fait des théories de la démolition,
01:06:05ça fait partie de nos maladies
01:06:07viscérales qu'il faudra bien un jour corriger.
01:06:09Infantiles. Il n'y a pas
01:06:11de peuple innocent, si on regarde,
01:06:13la France, c'est le colonialisme, l'esclavagisme,
01:06:15mais qui n'a pas été colonialiste à une époque ?
01:06:17Qui n'a pas été esclaviste à une époque ?
01:06:19On regarde l'histoire,
01:06:21il n'y a pas de peuple innocent, tout le monde a été
01:06:23un jour ou l'autre colonisé, et a été un jour
01:06:25ou l'autre colonisateur, et puis après
01:06:27le temps passe, et ainsi de suite. Nous, après tout,
01:06:29si je parle de la France, les Gaulois ont été
01:06:31colonisés quand même par les Romains,
01:06:33et nous sommes devenus ce que nous sommes devenus après cette colonisation.
01:06:35Est-ce que moi j'en veux aux Italiens d'aujourd'hui,
01:06:37de ce qu'il s'est passé il y a 2000 ans ?
01:06:39Ou est-ce que j'en veux aux Allemands d'aujourd'hui, du nombre de
01:06:41Franceschi sur le monument aux morts de mon village,
01:06:43qui ont été tués par les Allemands ? Le jeune Allemand
01:06:45de 20 ans, il n'est pas responsable de ça.
01:06:47La culpabilité dans ces cas-là, elle n'est ni
01:06:49héréditaire, ni collective.
01:06:51Si elle était héréditaire et collective, on retourne dans
01:06:53des pays où, voilà, la pensée magique
01:06:55Et vous parlez de la victime,
01:06:57voilà, on est devenu la concurrence
01:06:59victimaire, on a mis la victime au fronton.
01:07:01Tout ça, on le sait,
01:07:03mais c'est vrai que si on additionne ces maladies,
01:07:05on n'est pas prêts de s'en sortir.
01:07:07La concurrence, vous savez,
01:07:09à une époque, être victime, on le cachait.
01:07:11Mais dans d'autres peuples,
01:07:13si on a des Kurdes ou des femmes Kurdes combattantes,
01:07:15elles pourraient prétendre être les
01:07:17plus grandes victimes de la région.
01:07:19Elles refusent le statut de victime,
01:07:21elles combattent, et c'est la raison pour laquelle,
01:07:23comme elles refusent le statut de victime, mais celle de
01:07:25femmes combattantes pour la liberté, elles n'ont
01:07:27jamais été soutenues par les mouvements
01:07:29féministes en France. Ah bon, on ne va pas soutenir
01:07:31des gens qui combattent.
01:07:33Tout ça, c'est un renversement des valeurs
01:07:35assez incroyable, et si vous allez voir
01:07:37après la pantonisation de
01:07:39Manouchan au Panthéon,
01:07:41le petit exposé, l'exposition
01:07:43à l'entrée,
01:07:45avant le tombeau de Manouchan,
01:07:47elle dit tout de ce que nous avons
01:07:49su être, et que nous ne sommes plus.
01:07:51Et la réalité du monde
01:07:53en quelques années a changé.
01:07:55Il faut redevenir comme étaient les Manouchans et compagnie.
01:07:57Les Français par préférence, en plus.
01:07:59Et qu'ils savaient pourquoi ils se battaient,
01:08:01pourquoi ils vivaient.
01:08:03Et encore une fois, je ne fais pas de
01:08:05politique politicienne là-dedans,
01:08:07je ne juge pas Manouchan parce qu'il était
01:08:09communiste ou quoi, peu importe.
01:08:11C'est métapolitique, c'est-à-dire qu'à un moment donné,
01:08:13à l'époque qu'on soit communiste, gaulliste ou quoi,
01:08:15la liberté comptait davantage que la mort.
01:08:17Ce sont des gens qui ont payé.
01:08:19On savait ce que c'était le gain de la liberté à l'époque.
01:08:21C'était la liberté ou la mort. Et tout ça,
01:08:23si on ne le redevient pas, on n'affrontera pas
01:08:25les 8 grands défis qui nous attendent, et nos hommes politiques
01:08:27n'en parlent jamais de ces défis.
01:08:29On a entendu quoi sur l'Europe pendant cette campagne électorale ?
01:08:31Les disputes pour ou contre l'Union Européenne,
01:08:33bien sûr, mais après c'était quoi ?
01:08:35On va se disputer sur les normes
01:08:37de la taille des carottes et des navets,
01:08:39sur un taux de TVA de ceci ou de cela.
01:08:41Mais franchement, ce sont des broutilles par rapport à ce qui nous attend.
01:08:43Mais parce qu'on a fait, comme vous le dites, l'Europe de l'économie
01:08:45et pas l'Europe des civilisations.
01:08:47Et de la politique.
01:08:49Donc le chantier est à refaire
01:08:51entièrement, et comme il sera
01:08:53très long, il faut commencer
01:08:55très vite.
01:08:57On va commencer déjà par écouter nos auditeurs.
01:08:59C'est Richard qui nous appelle
01:09:01depuis Toulouse. Bonjour Richard.
01:09:03Bonjour Richard.
01:09:05En fait, je vous écoute
01:09:07et en fait, je suis assez surpris
01:09:09parce que l'Europe qu'on a
01:09:11aujourd'hui, elle ne nous a pas protégé
01:09:13d'une immigration, on va dire
01:09:15invasive, pour faire clair,
01:09:17pas du tout assimilée. Elle ne nous protège
01:09:19pas des risques de conflit
01:09:21puisqu'elle va se retrouver
01:09:23avec des pays qui sont
01:09:25en limite de l'Europe, qui n'ont pas
01:09:27du tout les mêmes contraintes, la même histoire
01:09:29conflictuelle vis-à-vis d'autres États.
01:09:31On voit qu'économiquement,
01:09:33on est dans le creux de la vague,
01:09:35on voit qu'on est aligné sur les US,
01:09:37on voit qu'on a un déni
01:09:39de démocratie, déjà
01:09:41au moment de la constitution européenne,
01:09:43avec le référendum, et aujourd'hui avec des
01:09:45commissaires qui sont indélogeables,
01:09:47même si c'est un changement
01:09:49de gouvernement dans le pays.
01:09:51Donc en fait, le cauchemar d'aujourd'hui
01:09:53qu'est l'Europe aujourd'hui,
01:09:55vous nous dites, si on en met plus,
01:09:57ça deviendra le rêve de demain.
01:09:59C'est un tour de passe-passe,
01:10:01je n'arrive pas à comprendre.
01:10:03Il ne s'agit pas d'en mettre plus
01:10:05dans l'Europe telle qu'elle est, l'Europe économique de l'Union Européenne,
01:10:07il faut changer d'Europe.
01:10:09Et construire
01:10:11une Europe politique, c'est ça le
01:10:13discours.
01:10:15Mais il faut détruire,
01:10:17il n'y aura plus d'Union Européenne
01:10:19telle qu'elle est, il faudra détruire.
01:10:21Dans la deuxième partie du livre,
01:10:23j'explique comment, sans forfenter
01:10:25on pourrait y arriver,
01:10:27petit à petit, pays par pays,
01:10:29un conglomérat de trois pays qui commence,
01:10:31puis quatre, et petit à petit on rentre dans
01:10:33les Etats-Unis d'Europe, tout en quittant petit à petit
01:10:35l'Union Européenne, et à la fin, quand le processus
01:10:37s'est achevé, il y a les Etats-Unis d'Europe
01:10:39et plus d'Union Européenne.
01:10:41C'est ce qui ne vous dit pas comment on se débarrasse de la structure actuelle.
01:10:43Vous n'en parlez pas de ça.
01:10:45Mais si, en commençant,
01:10:47vous savez, je propose à un moment donné,
01:10:49je suis un vrai chef d'Etat assez,
01:10:51comment dirais-je, différent de tous les autres,
01:10:53qu'il crée un ministère,
01:10:55le ministère des Etats-Unis d'Europe.
01:10:57Qui serait le numéro deux, protocolairement,
01:10:59et qui aurait pour charge de convaincre deux ou trois pays
01:11:01de rejoindre la France
01:11:03pour la construction des Etats-Unis d'Europe,
01:11:05en parallèle, au départ, de l'Union Européenne.
01:11:07Et une fois ce parallèle fait,
01:11:09une fois ce premier
01:11:11conglomérat d'Etats
01:11:13construisant les Etats-Unis d'Europe,
01:11:15se séparant, petit à petit,
01:11:17et à proportion exacte,
01:11:19de l'Union Européenne. Et puis un cinquième Etat, un sixième, etc.
01:11:21Ce processus étant très long.
01:11:23Donc, pour répondre à monsieur, il ne s'agit pas de rajouter quelque chose
01:11:25à l'Europe d'aujourd'hui.
01:11:27Tous les mots dont vous parlez, et qui sont réels,
01:11:29sont des mots dus à une Europe
01:11:31économique, qui est incapable de faire
01:11:33une politique, dans tous les sens
01:11:35où vous l'entendez.
01:11:37Richard, vous voulez réagir ?
01:11:39Non, il n'est plus là.
01:11:41Oui, Richard ?
01:11:43Oui, je vous écoute.
01:11:45Moi, je vois, on a l'Europe
01:11:47des Etats-Unis.
01:11:49Ce n'est pas des Etats-Unis d'Europe.
01:11:51Aujourd'hui, Van der Leyen est complètement aligné
01:11:53avec la politique des Etats-Unis. C'est ce qui nous vaut.
01:11:55Le positionnement qu'on a vu de l'Ukraine.
01:11:57Et je pense que, et j'espère
01:11:59qu'on vous prévoyait un référendum
01:12:01pour les peuples qui voudraient
01:12:03faire face à cette vision.
01:12:05Je pense que ce qui vous trouble, c'est le mot Etats-Unis.
01:12:07Et je l'ai choisi...
01:12:09Non, non, non, pas du tout.
01:12:11Il ne s'agit pas de faire les Etats-Unis d'Amérique.
01:12:13Non, non, ce n'est pas ce qu'il dit.
01:12:15Simplement, si vous avez un jour, imaginons,
01:12:17dans 100 ans, les Etats-Unis d'Europe,
01:12:19elles sauront faire face aux Etats-Unis
01:12:21d'Amérique sur un plan égal.
01:12:23Au moins. Et par conséquent, ne plus être à la traîne.
01:12:25Et effectivement, très soumis...
01:12:27Donc, il faut casser l'Europe d'aujourd'hui.
01:12:29Mais c'est ce que je dis depuis le départ.
01:12:31Oui, mais je pense que c'est important. Il faut qu'on revienne à des Etats qui existent.
01:12:33Non.
01:12:35On ne peut venir que des Etats qui se respectent.
01:12:37Sans une démocratie reniée.
01:12:39Non, vous ne m'avez pas compris. Il ne faut pas revenir à des Etats isolés.
01:12:41Il faut construire une autre
01:12:43Europe qui sera politique et qui s'appellera
01:12:45les Etats-Unis d'Europe en remplacement de l'Union Européenne.
01:12:47Voilà.
01:12:49C'est un long processus qui se fait en parallèle.
01:12:51On construit quelque chose tout en déconstruisant autre chose.
01:12:53Mais si vous redonnez
01:12:55à une Europe éclatée
01:12:57pays par pays, elle sera
01:12:59avalée, elle sera vassalisée
01:13:01très vite parce qu'elle ne fera pas le poids
01:13:03devant les grandes puissances montantes.
01:13:05Je suis d'accord.
01:13:07Mais l'Europe d'aujourd'hui vous desserre.
01:13:09Bien entendu.
01:13:11Elle va vous desservir dans votre projet.
01:13:13Mais l'Europe d'aujourd'hui n'est pas celle qu'il faut. C'est ce que je dis depuis le départ.
01:13:15Donc, il n'y a pas juste un mot
01:13:17pour aller un peu plus loin, pour approfondir.
01:13:19Et la question de Richard,
01:13:21est-ce qu'il n'y a pas un passage
01:13:23pour passer d'un à l'autre, en sachant
01:13:25et vous l'avez dit, vous l'avez répété
01:13:27Patrice Franceschi, que ça prend des décennies.
01:13:29Ce n'est pas...
01:13:31Mais est-ce qu'il ne faut pas
01:13:33repasser par l'Europe des nations
01:13:35et en vue de l'omnipotence,
01:13:37l'omnipotence absolue
01:13:39de l'Union Européenne telle qu'elle existe aujourd'hui ?
01:13:41C'est un choix qui pourrait être fait
01:13:43mais qui, dans une déconstruction
01:13:45à ce moment-là, sera
01:13:47une période de péril
01:13:49avant de faire les Etats-Unis de l'Europe, qui sera de plusieurs décennies
01:13:51et ce n'est vraiment pas le moment avec la montée
01:13:53en puissance de la Chine,
01:13:55de l'Inde,
01:13:57de l'Iran, de la Turquie,
01:13:59des BRICS, etc.
01:14:01Malheureusement, il est trop tard pour cette solution
01:14:03qui aurait pu être prise il y a 40 ans, par exemple.
01:14:05Mais, c'est trop tard.
01:14:07En fait, on est...
01:14:09La situation est grave.
01:14:11On va marquer une courte pause, André et Patrice
01:14:13et puis on va revenir dans un instant.
01:14:15Il y aura Lila qui sera avec nous au 0826-300-300
01:14:17et puis vous, vous aurez la parole,
01:14:19évidemment, 0826-300-300, tout de suite,
01:14:21sur Sud Radio.
01:14:43Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:14:45Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:14:47Sud Radio, Bercoff,
01:14:49dans tous ses Etats.
01:14:51Quoi réagir, pour en finir
01:14:53avec l'impuissance européenne aux éditions Plon ?
01:14:55C'est le livre que vient d'écrire Patrice Franceschi,
01:14:57qui est notre invité, jusqu'à 14h
01:14:59et ça fait réagir du côté de Lyon
01:15:01puisque c'est Lila qui est avec nous. Bonjour Lila.
01:15:03Bonjour. Bonjour, monsieur Bercoff.
01:15:05Merci pour avouer
01:15:07votre invité.
01:15:09Moi, j'ai des choses qui me
01:15:11qui me tuent le pin.
01:15:13Je disais, déjà,
01:15:15c'est bien beau de parler d'Europe, mais plus
01:15:17on avance, plus on se rend compte
01:15:19que c'est un peu le chacun pour soi.
01:15:21Il y a des années,
01:15:23je disais, mais il faudrait que l'Europe
01:15:25fasse très attention et s'occupe de l'Afrique
01:15:27pour ne pas laisser l'Afrique
01:15:29aux Etats-Unis, aux Chinois,
01:15:31bon bref.
01:15:33Et je disais,
01:15:35les Africains, par exemple, des pays africains,
01:15:37ont les ressources
01:15:39sous terre et
01:15:41la technologie, le matériel,
01:15:43c'est l'Europe et l'Europe aurait dû se dire
01:15:45on va se centrer là-dessus.
01:15:47Bon, ça c'est la première chose, mais surtout
01:15:49je prenais conscience, je disais, mais pourquoi
01:15:51au niveau européen,
01:15:53on ne regarde pas les forces et les qualités
01:15:55et tout ce que peut apporter chaque pays
01:15:57et au lieu d'aller chercher
01:15:59des choses dans un marché extérieur
01:16:01à l'Europe, se dire, qu'est-ce qu'on peut faire ?
01:16:03La France amène ses compétences
01:16:05à un pays européen, un pays
01:16:07européen, pareil, et en fait
01:16:09chacun, et en fait au départ c'est déjà
01:16:11se rendre fort, c'est comme dans une famille,
01:16:13chacun il a des compétences
01:16:15et des qualités, on essaye de se dire
01:16:17bon lui est en difficulté, on va
01:16:19tout se mettre et on va essayer,
01:16:21lui il peut nous vendre quelque chose
01:16:23dont on a, regardez ce que fait M. Macron,
01:16:25il dit nous, nous avons le truc nucléaire, nous avons
01:16:27l'armement, et bien qu'est-ce qu'il a dit ?
01:16:29C'est proposé pour dire aux Européens,
01:16:31en tout cas la France elle est là, à vos côtés,
01:16:33parce que quand je vois ce qu'il s'est passé notamment
01:16:35avec la Grèce, on a laissé dépouiller
01:16:37la Grèce, il aurait fallu que
01:16:39l'Europe se dise, on fait bloc pour voir
01:16:41tout ce qu'on peut faire, pour ne pas laisser les Chinois
01:16:43débarquer, pour ne pas laisser un pays
01:16:45être vendu à...
01:16:47Voilà, c'est ça, c'est ce qu'on comprend pas.
01:16:49Et ils l'ont pas fait, oui, c'est ce que dit Lila,
01:16:51c'est la puissance européenne.
01:16:53Pour répondre à Lila,
01:16:55par rapport à votre exemple
01:16:57de la famille, seule une Europe
01:16:59politique aurait pu engendrer
01:17:01ce que vous souhaitez, mais une Europe économique,
01:17:03ce sont en général, imaginez
01:17:05une famille qui soit que économique,
01:17:07chacun se fait les poches des autres, ça ne marche pas.
01:17:09Le péché fondamental
01:17:11de l'Europe, encore une fois, je le répète, c'est
01:17:13de ne pas avoir fait à l'origine,
01:17:15il y a déjà un certain temps, une Europe politique,
01:17:17mais d'avoir fait une Europe économique. A partir de là,
01:17:19tout était biaisé sur
01:17:21les souhaits que vous portez, et à aucun moment
01:17:23on ne les verra agir tant que l'Europe
01:17:25sera l'Union Européenne, c'est-à-dire une Europe
01:17:27économique.
01:17:29Pour répondre en résumé.
01:17:31Bruno, qui nous appelle depuis l'Essonne.
01:17:33Bonjour Bruno. Bonjour Bruno. Oui, bonjour.
01:17:35Oui, je voulais intervenir,
01:17:37parce que je ne suis pas du tout d'accord avec l'invité,
01:17:39parce que ça amène une structure
01:17:41centralisée,
01:17:43même politique,
01:17:45et finalement, on l'a bien vu,
01:17:47par exemple, pour le Covid,
01:17:49où tout le monde a été en coupe réglée,
01:17:51avec
01:17:53évidemment une propagande
01:17:55unique,
01:17:57sauf, justement,
01:17:59que quelques pays comme la Suède
01:18:01ont fait des choses différentes,
01:18:03parce que justement, ils n'étaient pas
01:18:05sous l'égide d'un pouvoir
01:18:07centralisé,
01:18:09et moi ça me paraît extrêmement
01:18:11dangereux, d'ailleurs on le voit, les grandes tendances
01:18:13comme l'OMS qui veulent
01:18:15se mondialiser et avoir
01:18:17un impact mondial sur la santé,
01:18:19etc. Donc je pense
01:18:21au contraire, il faut que
01:18:23les gens
01:18:25restent autonomes, et par exemple
01:18:27si tout le monde avait refusé, les gens avaient refusé
01:18:29simplement le pass sanitaire ou le vaccin,
01:18:31et bien ils tombaient comme un chapeau de carte
01:18:33leur système.
01:18:35Il me faudrait
01:18:37beaucoup de temps...
01:18:39C'est la centralisation.
01:18:41Il me faudrait beaucoup de temps pour expliquer à monsieur
01:18:43qu'un État fédéral n'est pas un État
01:18:45centralisé comme il le pense. L'Union Européenne
01:18:47devient un État, une Union
01:18:49de plus en plus centralisée, parce que justement,
01:18:51elle n'est pas fédérale.
01:18:53On peut parler des États-Unis d'Amérique, où chaque
01:18:55État a son autonomie.
01:18:57Pour le cas des États-Unis d'Amérique,
01:18:59c'est le cas au Brésil, c'est le cas en Inde,
01:19:01leur autonomie est renforcée
01:19:03justement par l'État fédéral,
01:19:05par le fait qu'il y a une fédération
01:19:07au-dessus. Donc en fait, je suis
01:19:09désolé, mais je n'ai pas le temps ici d'expliquer
01:19:11les détails de ce qu'est une fédération, ou une confédération
01:19:13si on voulait prendre l'exemple des Suisses,
01:19:15mais c'est justement la solution
01:19:17à une forme de décentralisation réelle
01:19:19et appliquée, État par État.
01:19:21Et en fait,
01:19:23justement, nous arrivons
01:19:25hélas, à la fin de cette émission,
01:19:27beaucoup, beaucoup de choses à te dire, on en reparlera
01:19:29d'ailleurs, mais je voudrais savoir
01:19:31en fait, vous avez déjà
01:19:33écrit votre livre, dimanche il y a eu les élections
01:19:35européennes, est-ce que pour vous,
01:19:37est-ce que c'est l'exemple,
01:19:39alors, je dirais, c'est pas
01:19:41qu'on est contre les élections,
01:19:43là, aujourd'hui, est-ce que c'est pas l'exemple du faux
01:19:45semblant, puisque tous les problèmes qu'on a abordés
01:19:47pendant cette conversation, n'ont absolument
01:19:49pas été ni abordés, ni traités
01:19:51pendant cette campagne ?
01:19:53Alors qu'ils sont fondamentaux, on est passé à côté
01:19:55une fois de plus, des enjeux
01:19:57de l'avenir qui nous attendent.
01:19:59Pourquoi ? Pas un seul
01:20:01parti, pas un seul homme politique
01:20:03n'a un projet de société
01:20:05duquel découle un programme politique.
01:20:07Ils ont des programmes politiques sans projet de société
01:20:09en amont, pour dire la direction
01:20:11qu'il faudra prendre, le programme politique étant
01:20:13uniquement la mise en œuvre technique du projet
01:20:15de société qui a été posé avant
01:20:17et qui tient compte des grands enjeux,
01:20:19des lieux où nous en sommes et des défis que nous avons
01:20:21à relever. C'est ça la politique, la vraie.
01:20:23Le gouvernement de la cité,
01:20:25et on est passé entièrement à côté
01:20:27cette campagne désolante.
01:20:29Franchement, je vais être très sévère
01:20:31dans ce cas-là, on n'a pas les hommes politiques
01:20:33à la hauteur des enjeux, c'est tout.
01:20:35Moi, je les regardais tous,
01:20:37mais vraiment d'un bout à l'autre
01:20:39du spectre, et je ne vois
01:20:41pas
01:20:43l'homme ou la femme politique
01:20:45qui a les épaules,
01:20:47la colonne vertébrale, le stock
01:20:49de convictions internes, et l'expérience
01:20:51du monde de la vie et des hommes
01:20:53lui permettant de relever les défis
01:20:55qui nous attendent. Donc, on n'a vu que des enjeux
01:20:57de qui a le pouvoir, je le garde,
01:20:59et qui n'a pas le pouvoir, je le conquière.
01:21:01C'est tout. Donc, vraiment, ce qu'on appelle de la politique
01:21:03politicienne, et c'était ça, pour moi, le plus dramatique.
01:21:05Aucun des vrais problèmes
01:21:07qui nous attendent, des vagues souterraines
01:21:09qui sont là et qui surgiront dans
01:21:11quelques temps, n'ont été abordées.
01:21:13Pour moi, non pas la grande
01:21:15surprise de ces élections, je m'y attendais
01:21:17quand même, mais la grande déception.
01:21:19Parce qu'on ne voit pas qui
01:21:21dans le monde troublé qui nous attend
01:21:23et le désarroi
01:21:25qui est dans les Français
01:21:27qui pourra relever ces défis. Et de l'autre côté,
01:21:29je prends Erdogan,
01:21:31les chefs d'État turcs, iraniens,
01:21:33chinois, russes,
01:21:35etc.
01:21:37Ils savent ce qu'ils veulent.
01:21:39Ils se lèchent les babines. Et d'ailleurs, quand on lit leurs discours,
01:21:41qui s'occupe de lire les discours réellement
01:21:43ou les projets de société de Xi Jinping,
01:21:45d'Erdogan, etc. Peu de monde
01:21:47est-ce que nos hommes politiques les lisent ? Mais tout y est écrit.
01:21:49Mein Kampf, c'était
01:21:51ce qu'avait écrit
01:21:53Hitler à l'époque.
01:21:55Il était cohérent.
01:21:57Il avait dit ce qu'il faisait et ces gens-là écrivent
01:21:59toujours ce qu'ils veulent faire. Il suffit de lire
01:22:01leur texte pour comprendre ce qui nous attend. Et pour eux,
01:22:03si on regarde leurs discours, surtout les discours
01:22:05pour leur population, pas les discours
01:22:07à extérieur. Ils disent en gros quoi ?
01:22:09Le monde maintenant est partagé entre les carnivores
01:22:11et les herbivores. Non les carnivores,
01:22:13les européens et les occidentaux sont
01:22:15les herbivores. Il n'y a plus qu'à aller à paix.
01:22:17C'est tout. A nous de redevenir des proies
01:22:19si difficiles à digérer que personne ne viendra
01:22:21tenter de nous digérer.
01:22:23Et c'est comme ça que la paix sera maintenue. Pas autrement.
01:22:25Donc une Europe de la défense,
01:22:27par exemple, si on regarde
01:22:29le réarmement mondial aujourd'hui,
01:22:31de ces pays-là par rapport à nous,
01:22:33c'est franchement
01:22:35extrêmement inquiétant.
01:22:37Patrice Francessy, si je vous écoute bien,
01:22:39nous devons devenir des raideurs indigestes.
01:22:41Nous devons redevenir
01:22:43ce que nous avons su être,
01:22:45c'est-à-dire dire
01:22:47la liberté ou la mort ce que l'on préfère,
01:22:49être capable encore de le dire, savoir se battre
01:22:51pour ce à quoi on croit, avoir des objectifs
01:22:53très précis, par exemple dans l'ordre,
01:22:55vivre en liberté, dans la paix
01:22:57et ensuite dans la prospérité.
01:22:59Ça c'est un projet de société qui est métapolitique,
01:23:01il n'est ni de droite ni de gauche, mais il dit
01:23:03la direction qu'on veut prendre et après, tout le programme
01:23:05politique, tout ce que l'on fera sera en direction
01:23:07de ces trois choses-là. C'est valable pour la France
01:23:09comme pour les Etats-Unis d'Europe à venir.
01:23:11On attend les gens qui nous en parleront, c'est la grande déception
01:23:13de ces élections.
01:23:15En attendant Godot, lisez le livre de Patrice Francessy,
01:23:17croire et agir.
01:23:19Pour en finir avec l'impuissance européenne,
01:23:21c'est aux décisions plomb, merci d'avoir été avec nous
01:23:23Patrice Francessy, André Bercoff, on se retrouve
01:23:25demain entre midi et 14h, tout de suite,
01:23:27c'est Brichelin, sur Sud Radio, à demain.
01:23:29Avec Terre de France.fr,
01:23:31le premier site d'articles français et patriote.