Avec le Pr Didier Raoult, microbiologiste ; Eric Dénécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement ; Béatrice Brugère, secrétaire générale d'Unité magistrats et auteure de "Justice : la colère qui monte" publié aux éditions de l'Observatoire.
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00:00:00 [Musique]
00:00:01 Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:00:04 [Musique]
00:00:05 Nous sommes en guerre.
00:00:06 [Musique]
00:00:09 Ah, il est le premier entre libéraux et européens qui a directement évoqué l'envoi des soldats au sol en Ukraine.
00:00:18 [Musique]
00:00:29 Nous sommes en guerre.
00:00:30 Nous sommes en guerre.
00:00:32 Et oui, oui, nous sommes en guerre.
00:00:34 Ça fait pratiquement quatre ans que le président de la République avait prononcé cette phrase.
00:00:38 C'était à l'occasion de la gestion du Covid-19.
00:00:41 Et justement, on va en parler de cette gestion du Covid-19.
00:00:45 Parce qu'il y a un film, un documentaire tout à fait étonnant.
00:00:51 Étonnant, il faut le dire.
00:00:52 Un documentaire de deux heures fabriqué par un grand producteur, réalisateur américain
00:00:57 qui s'appelle "Epidémie the fraud", "Epidémie la fraude" ou "L'épidémie des fraudes"
00:01:03 ou "La fraude de l'épidémie", on peut le traduire comme on veut.
00:01:06 En tout cas, il y a énormément de révélations et de rapprochements dans ce film,
00:01:16 de ce film que je vous conseille de voir, c'est dans tous les réseaux sociaux aujourd'hui.
00:01:20 Et nous allons en parler avec le professeur Didier Raoult notamment,
00:01:23 parce qu'on parle aussi beaucoup d'une certaine quinine, d'une écorce de quinquina
00:01:29 qu'on a appelée un peu plus tard hydroxychloroquine.
00:01:32 Mais il n'y a pas que ça, loin de là.
00:01:34 Ensuite, nous allons parler évidemment des bruits de bottes,
00:01:37 des bruits de bottes qui se multiplient du côté des Pays-Baltes, dans les Balkans et ailleurs.
00:01:42 Alors allons-nous envoyer des troupes françaises en Ukraine ?
00:01:47 La question est posée.
00:01:48 "Fake news" dit les uns, entièrement provoqué par les désinformateurs russes.
00:01:53 "Non", disent les autres, "il faut répliquer à Poutine et ne pas lui laisser croire qu'il peut faire ce qu'il veut".
00:01:59 On va en parler avec Eric Dénessé, le directeur du Centre français du renseignement.
00:02:03 Nous allons aussi recevoir évidemment, comme vous le savez, les Pères Léhué et les Bravo,
00:02:08 et les enregistrer, et vous les donner, et puis, et puis, et puis la justice.
00:02:13 Où en est-on ? Peut-on encore avoir confiance dans la justice de notre pays ?
00:02:19 Nous allons en discuter en seconde partie de l'émission avec la magistrate Béatrice Brugère,
00:02:24 qui vient d'écrire un livre, un livre pamflé, "Justice, la colère qui monte".
00:02:28 Elle monte ou elle est déjà exposée ? On en parle.
00:02:31 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:02:35 Vous nous faites vivre les matchs de la façon que vous les commentez,
00:02:37 que ce soit la Prod2 ou le Top 14, c'est que du bonheur.
00:02:39 Voyons, il n'y a pas besoin d'y voir avec vous, c'est comme si on y était.
00:02:42 Sud Radio, parlons vrai.
00:02:45 Ici Sud Radio.
00:02:48 Les Français parlent au français.
00:02:53 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:02:56 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:02:59 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:03:02 Il était une fois une plante, une écorce de quinquennat,
00:03:07 qui pendant très longtemps a servi très efficacement à combattre,
00:03:12 notamment, notamment, la malaria, le paludisme et autres maux,
00:03:17 maux M.A.U.X. bien sûr, du même genre.
00:03:20 Et ça s'est appelé la quinine, ça s'est appelé,
00:03:24 et puis ça s'est appelé aussi l'hydroxychloroquine.
00:03:28 Enfer et damnation, l'hydroxychloroquine.
00:03:32 On va parler de ce document étonnant qui vient de sortir
00:03:37 sur les réseaux sociaux, fait par un producteur américain,
00:03:41 avec le professeur Didier Raoult.
00:03:43 A tout de suite.
00:03:44 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:03:47 Le fait du jour.
00:03:48 - Professeur Didier Raoult. - Bonjour.
00:03:51 Alors, c'est intéressant parce que,
00:03:53 vous n'avez pas suivi la polémique, on va en parler 30 secondes.
00:03:56 C'est intéressant de savoir,
00:03:58 aux yeux de certains journalistes, si on interview Didier Raoult,
00:04:03 on n'est pas vraiment journaliste.
00:04:05 C'est intéressant, il y a eu cette petite polémique
00:04:07 concernant Sonia Babrouk et puis d'autres.
00:04:09 Bon, heureusement, personne n'a le droit de qualifier
00:04:14 quoi que ce soit et qui que ce soit.
00:04:16 Ce sont des querelles d'étiquettes ridicules.
00:04:19 Mais alors, parlons de ce document.
00:04:23 Le "Fraud Epidémie".
00:04:25 Je l'ai regardé hier, il dure 2 heures.
00:04:30 Il est en sous-titre français, vous pouvez le trouver,
00:04:33 je dis ça pour les auditeurs,
00:04:35 en sous-titre français, chez plusieurs réseaux sociaux,
00:04:38 il est là et c'est très intéressant parce que ça retrace en fait,
00:04:42 non pas seulement l'histoire,
00:04:44 évidemment il y a l'histoire qui commence au 16ème, au 17ème, au 19ème siècle,
00:04:48 mais 4 ans de gestion du virus.
00:04:51 Et là, il consacre un très très très très grand moment,
00:04:54 et quand même, là-dedans, Didier Raoult,
00:04:56 ce qui est absolument frappant,
00:04:58 c'est que quand même, il y a une question d'ingénierie sociale,
00:05:02 de conditionnement à la Pavlov,
00:05:05 de conflits d'intérêts portant sur des milliards et des milliards,
00:05:08 de Bill Gates, de la fondation Bill Gates,
00:05:12 de Fauci, de Big Pharma, etc.,
00:05:15 sur comment on fabrique quelque chose qui existe depuis des siècles
00:05:20 et qui devient le produit, galet, le produit absolument d'où nous vient tout le mal.
00:05:27 C'est quand même très intéressant, en tout cas comme survol de l'histoire,
00:05:31 et de 4 ans d'histoire.
00:05:33 - Oui, c'est très très intéressant, et votre introduction est très intéressante aussi.
00:05:39 Vous savez, une des raisons pour lesquelles je gêne un certain nombre de vos confrères,
00:05:44 et pour lesquelles d'autres ne les gênent pas,
00:05:47 ça sert à faire d'autres amis,
00:05:49 c'est que c'est les ignorants parlent aux ignorants.
00:05:52 Je ne parle que de choses que je connais.
00:05:57 Et c'est très très intéressant dans ce film,
00:06:00 c'est que l'on voit que la situation aux Etats-Unis,
00:06:02 je veux rassurer les journalistes français et les hommes politiques français,
00:06:06 aux Etats-Unis ils sont aussi nuls.
00:06:08 C'est-à-dire que le type qui était responsable de la thérapeutique du Covid,
00:06:16 quand il est interviewé, il dit qu'il est responsable du pôle maladie émergente,
00:06:22 malaria, c'est-à-dire le paludisme.
00:06:25 Le traitement de référence du paludisme pendant centaines d'années,
00:06:29 ça a été les dérivés de la quinine, la chloroquine, etc.
00:06:32 Et bien il dit, la première fois que j'ai entendu parler de l'hydroxychloroquine,
00:06:37 c'est en 2019.
00:06:40 Et ce type est le responsable, c'est une ligne de tout ce secteur.
00:06:44 À un moment, ils interviewent des médecins,
00:06:47 alors deux ou trois médecins, et puis enfin un médecin qui prend un air très docte,
00:06:51 qui dit "voilà, moi ce que je pense",
00:06:54 et l'intervieweur qui est un malicieux,
00:06:57 ce n'est pas un malicieux comme on est à nous,
00:07:00 il est un intervieweur un peu plus malin que d'autres,
00:07:02 lui dit "mais combien de patients avec le Covid vous avez soignés ?
00:07:07 Est-ce que vous en avez vu ?"
00:07:09 Et le médecin répond "non".
00:07:11 Et il devient le médecin responsable de Biden pour tout le Covid.
00:07:16 - Qui n'a pas vu un patient, qui n'a pas vu un malade.
00:07:21 - Et une troisième chose qui me fascine, parce que je la connais très bien celle-là,
00:07:26 c'est qu'il demande plusieurs fois à la responsable du Center for Disease Control
00:07:31 de lui parler de la fièvre cul, parce que la fièvre cul donne une pneumonie.
00:07:36 Et ça m'intéresse beaucoup parce que j'ai été spécialiste mondial de cette maladie,
00:07:41 et depuis 30 ans je traite cette maladie avec de l'hydroxychloroquine,
00:07:45 avec une posologie qui est de 600 mg par jour,
00:07:48 qu'on traite pendant un an ou deux ans.
00:07:51 J'ai dû traiter 4 à 5 000 malades comme ça.
00:07:55 Tout le monde le sait, c'est publié depuis 90.
00:07:58 Donc si bien entendu vous ne regardez pas ce qui se passe,
00:08:02 vous pouvez faire n'importe quoi, comme les Anglais,
00:08:04 c'est-à-dire donner une dose mortelle, 4 fois la dose.
00:08:08 C'est incroyable que ces gens ne soient pas poursuivis.
00:08:11 Ou vous pouvez donner, comme en France, les deux tiers de la dose,
00:08:14 et ça ne marche pas non plus.
00:08:16 Donc ces gens sont des ignorants, mais bien sûr,
00:08:19 ils peuvent discuter avec vos collègues parce qu'ils sont du même niveau.
00:08:24 - Mais attendez Didier, tu es excusé moi quand même.
00:08:27 Est-ce que ce sont des ignorants simplement, ou ce sont des gens qui manipulent,
00:08:31 parce qu'ils doivent le savoir quand même,
00:08:34 même si vous dites vous, ça fait 30 ans que vous regardez la fièvre cul
00:08:37 et les doses d'hydroxychloroquine,
00:08:39 mais ils savent que si on donne des doses trop fortes,
00:08:42 effectivement, c'est mortel, ou en tout cas, ça n'arrange rien,
00:08:47 et des doses trop faibles aussi.
00:08:48 Ils ne le savent pas ça ?
00:08:49 Est-ce qu'il n'y a pas quand même une volonté de manipulation
00:08:53 ou d'ingénierie sociale dans cette histoire ?
00:08:56 - Écoutez, dedans, je n'arrive jamais moi à faire la part de ce qui est de la bêtise,
00:09:03 ce qui est de l'ignorance, ce qui est de la mauvaise voie,
00:09:06 ce qui est de la corruption.
00:09:07 Je ne sais pas le faire.
00:09:08 Un de vos collègues a poussé des hauts cris quand je lui ai dit,
00:09:11 mais vous savez quand même, l'OMS c'est Bill Gates,
00:09:14 en disant, mais c'est du complotisme.
00:09:17 - Mais on le sait, enfin, les chiffres sont là.
00:09:19 - Est-ce que vous savez s'il était ignorant ?
00:09:22 Parce que quand même, vous regardez, ce n'est pas compliqué,
00:09:24 le financement de l'OMS, c'est un, Bill Gates Fondation,
00:09:28 deux, les États-Unis, trois, le Gary qui est aussi Bill Gates,
00:09:34 et quatre, c'est une association de l'industrie pharmaceutique.
00:09:36 - Oui, c'est en toute lettre.
00:09:38 - Quand Bruce Toussaint me dit ça, est-ce qu'il est idiot ?
00:09:42 Est-ce qu'il est ignorant ? Est-ce qu'il est de mauvaise foi ?
00:09:45 Quand il me dit, à propos de notre article, vous savez,
00:09:49 il y a maintenant une association des gens qui se plaignent
00:09:52 de l'hydroxychloroquine à l'IHU, qui est une association
00:09:55 qui n'existe pas, qui n'a jamais existé,
00:09:58 et qui est faite par une fille qui est encore un des sommets
00:10:02 de la réussite médicale française, ça l'est pantois.
00:10:06 Donc, dedans, si vous les remettiez d'ailleurs devant
00:10:11 les mêmes interviews, vous ne croyez pas qu'ils seraient désarçonnés.
00:10:14 Ils diraient, non mais c'est ce qu'on a pensé ou c'est ce qu'on a dit.
00:10:16 - À l'époque, oui.
00:10:18 - Ce manque de travail, ce manque de connaissances
00:10:21 fait que, chez une grande partie de vos collègues,
00:10:25 il est beaucoup plus facile de parler avec quelqu'un
00:10:29 qu'ils auraient rencontré au bistrot et qui dit,
00:10:32 mais moi je suis un sachant, même s'il ne sait pas
00:10:35 de quoi il parle vraiment, c'est plus facile que de parler
00:10:38 avec moi quand je parle des sujets, moi je ne vous parlerai pas
00:10:41 de la guerre en Ukraine, je ne vais rien dire.
00:10:43 - Vous parlez des sujets que vous connaissez.
00:10:45 - Mais quand je parle des sujets que je connais,
00:10:48 on ne peut pas me raconter de Ballyvern.
00:10:50 - Alors ce film justement, je voudrais revenir à ça
00:10:54 parce que c'est très intéressant de voir ça,
00:10:58 de voir en fait que, à un moment donné,
00:11:01 on ne va pas rentrer dans le détail, ça nous prendrait des heures,
00:11:04 mais c'est très passionnant quand on voit qu'un certain nombre
00:11:06 d'études qui avaient été présentées au début, en 2020, etc.,
00:11:10 sont systématiquement écartées, soit par l'institution, le CDC,
00:11:15 soit par la FDA, la Food and Drug Administration,
00:11:18 soit par telle ou telle, et surtout le rôle central,
00:11:21 quand même, il faut le rappeler, d'Anthony Fauci,
00:11:24 qui fut le conseiller de Trump, le conseiller santé,
00:11:27 le monsieur santé de Trump, avant d'être le monsieur santé de Biden.
00:11:31 Quand même, il a un rôle très très fort ce Fauci.
00:11:35 - Oui, c'est un des problèmes qu'il y a eu avec les pays occidentaux,
00:11:42 dont les États-Unis et la France, c'est que, si vous voulez,
00:11:45 ces 20 dernières années, les gens qui se sont spécialisés
00:11:48 dans les maladies infectieuses, en général, étaient plus spécialisés
00:11:52 dans la prise en charge des patients atteints de SIDA
00:11:55 ou d'hépatite chronique, et ces maladies étaient des maladies
00:12:01 pour lesquelles vous n'aviez pas d'autre issue que d'utiliser
00:12:05 des molécules nouvelles de l'industrie pharmaceutique,
00:12:07 ce qui fait qu'il s'est créé, c'est ce que j'ai expliqué,
00:12:10 un microcosme avec des habitudes qui sont des habitudes anormales,
00:12:14 et vous savez, il y a des produits nouveaux pour lesquels
00:12:19 les collègues qui prescrivaient ce produit nouveau
00:12:22 touchaient 1000 euros par patient.
00:12:24 - Il faut le rappeler. Ils ont créé un écosystème de profit,
00:12:29 il faut le dire quelque part.
00:12:31 - Oui, et puis, pas seulement ça, parce que j'essaie de ne pas être paranoïaque,
00:12:37 ce n'est pas trop ma nature, des habitudes, si vous voulez,
00:12:41 de dire qu'il n'y avait qu'une solution qui ne viendrait que
00:12:45 de l'industrie pharmaceutique, comme si on n'avait jamais soigné
00:12:49 les malades avant, et vous voyez bien qu'après les recommandations,
00:12:53 comme aux États-Unis, c'était de ne pas voir les malades.
00:12:56 Vous voyez bien, il y a des centaines de gens qui sont morts
00:13:00 du fait qu'on n'a pas mesuré leur oxygène parce qu'on leur a dit
00:13:02 de ne pas venir, et donc ils sont venus quand ils étaient
00:13:05 en insuffisance respiratoire, on les a intubés alors qu'il ne fallait pas
00:13:09 les intuber, vous voyez, tout ça c'est derrière l'histoire
00:13:12 des médicaments, derrière l'histoire de l'industrie pharmaceutique,
00:13:15 il y a l'idée que les politiques peuvent remplacer les médecins,
00:13:19 et les médecins de ministères qui ne font plus de médecine
00:13:23 ou qui n'en ont jamais fait ou qui vont faire de la chirurgie esthétique,
00:13:26 si vous voulez, peuvent remplacer les vrais docteurs.
00:13:29 Ce n'est pas vrai, la médecine c'est un métier,
00:13:32 et donc ça continue d'être un métier, il faut observer les malades,
00:13:36 en particulier avec une maladie nouvelle, il faut savoir
00:13:39 quels sont les problèmes, les problèmes d'hypercoagulation,
00:13:42 les problèmes d'hypoxie sans manifestation clinique,
00:13:45 ce sont des choses qu'on ne pouvait pas deviner,
00:13:48 il fallait examiner les malades, il fallait les voir,
00:13:51 et je vous dis, j'ai discuté avec les Marocains,
00:13:55 et les Marocains ont dit "on a tout de suite compris quand vous disiez ça,
00:13:58 nous quand on mettait les cathéters, ça coagulait dans les cathéters".
00:14:02 La médecine, ça ne l'arrivait pas dans d'autres maladies,
00:14:06 c'est spécifique de cette mastyne.
00:14:09 Vous voulez dire qu'au moment où il fallait examiner, on leur a dit
00:14:12 "surtout ne vous occupez pas de ça, prenez du Doliprane et restez chez vous,
00:14:15 et surtout le médecin n'allait pas voir votre médecin".
00:14:18 C'est un déni de la médecine, ce qui s'est passé c'est un déni de la médecine,
00:14:21 parce qu'on a demandé à des gens qui ne pratiquent plus la médecine
00:14:25 ou qui ne s'intéressent pas à la médecine, ou qui croient que les médecins
00:14:28 sont des oseaux qu'on peut remplacer par des algorithmes faits
00:14:32 par des biostatisticiens pour soigner les malades, et ce n'est pas vrai.
00:14:36 La médecine c'est compliqué, la prescription et la qualité de la prescription changent.
00:14:42 Moi je peux vous dire, parce que depuis des années,
00:14:45 j'ai traité des infections chroniques, si vous voulez,
00:14:50 en prévenant les malades, quand vous dosez les médicaments chez les malades,
00:14:57 vous savez, il y en a 10 à 15% qui ne les prennent jamais.
00:15:00 Et le pourcentage de ceux qui prennent les médicaments,
00:15:05 ils dépendent du médecin.
00:15:07 Il y a des médecins qui arrivent à convaincre leurs malades
00:15:10 qu'il faut le prendre parce que c'est bon,
00:15:12 et d'autres qui ne sont pas convaincus du tout.
00:15:14 Et donc ça, vous le mettez dans quel algorithme ?
00:15:17 Ça, quand vous mettez ça, vous faites une étude multicentrique
00:15:20 qui est traitée à Indianapolis par Elilili.
00:15:23 Qu'est-ce que ça donne ça ?
00:15:25 Quand vous vous rendez compte...
00:15:28 Le rapport humain, oui.
00:15:30 Et puis la grosse étude anglaise qui a servi vraiment de référence,
00:15:34 ils donnent des doses toxiques.
00:15:36 C'est des doses dont M. Brandt, vous savez, a fait sa thèse
00:15:39 sur la toxicité de l'hydroxychloroquine,
00:15:42 et il écrit dans sa thèse que les doses qui ont été données à Rockhavry
00:15:46 sont des doses pour lesquelles on meurt.
00:15:49 Donc c'est Oxford qui a décidé ça.
00:15:53 Je ne sais pas si vous voyez l'état de la médecine.
00:15:55 Et ils ont inclus dans cette énorme étude
00:15:57 qui est la référence pour l'OMS, pour tous vos collègues,
00:16:00 mais enfin, ils ont inclus dans cette étude
00:16:03 des gens qui n'avaient pas de test biologique.
00:16:05 C'est le type qui disait "moi je crois qu'il a un Covid, donc on l'inclut".
00:16:09 Donc la médecine est retournée à un état préhistorique.
00:16:13 C'est des gens, je ne sais pas, ils ne lisent pas.
00:16:16 Vous savez, moi, le traitement que j'ai sur l'hydroxychloroquine,
00:16:20 il n'y a pas un livre de médecine au monde
00:16:23 qui ne mette pas le traitement que j'utilise depuis 30 ans
00:16:27 sur l'hydroxychloroquine dans le traitement à la fièvre cul.
00:16:29 Donc il suffit d'ouvrir n'importe quel livre de médecine,
00:16:32 y compris les livres français de ceux qui m'ont craché le cul après.
00:16:36 Il suffit de lire "la fièvre cul, comment ça se traite"
00:16:39 et on voit l'hydroxychloroquine et la posologie.
00:16:41 C'est des choses simples.
00:16:43 Alors justement, on va continuer à en parler après cette petite pause, Didier Raoult,
00:16:47 parce qu'il faut aussi en parler, ce n'est pas une question ni de conspirationnisme,
00:16:51 ni de paranoïa, des conflits d'intérêts,
00:16:54 et surtout, comment on a conditionné quand même la population.
00:16:58 Parce qu'il y a eu quand même un conditionnement extraordinaire sur cette histoire.
00:17:02 Sur comment on a convaincu qu'attention, il ne fallait rien faire,
00:17:06 en attendant effectivement le sain, j'allais dire le vaccin.
00:17:11 A tout de suite.
00:17:12 Et puis vous aurez la parole 0826 300 300 pour témoigner, pour réagir ou pour poser vos questions.
00:17:17 A tout de suite sur Sud Radio.
00:17:19 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:17:21 Appelez maintenant pour réagir 0826 300 300.
00:17:26 Ici Sud Radio.
00:17:29 Les Français parlent au français.
00:17:34 Les carottes sont cuites.
00:17:37 Les carottes sont cuites.
00:17:39 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:17:42 Et nous continuons à parler de ce documentaire remarquable,
00:17:46 très intéressant, de deux heures, "Epidémie of Fraud", l'épidémie de la fraude.
00:17:51 Et justement, professeur Didier Raoult, on est ensemble,
00:17:55 et par rapport à ce qu'on vient de se dire,
00:17:57 intéressant quelque chose qui s'est passé hier soir,
00:18:00 un vote à l'Assemblée Nationale,
00:18:02 il y avait 171 députés sur 577,
00:18:06 on a adopté l'article 4 de la loi sur les dérives sectaires.
00:18:11 Vous allez me dire, qu'est-ce que ça va faire avec la médecine ?
00:18:14 Et bien vous allez voir, ça va faire.
00:18:15 Je vous le lis rapidement, parce que c'est intéressant.
00:18:18 Il dit ceci, "Épunis d'un an d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende,
00:18:23 la provocation au moyen de pression ou de manœuvre réitérée
00:18:27 de toute personne atteinte d'une pathologie
00:18:29 à abandonner ou à s'abstenir de suivre un traitement médical, thérapeutique ou prophylactique,
00:18:35 lorsque cet abandon ou cette abstention est présentée comme bénéfique
00:18:39 pour la santé de la personne visée,
00:18:41 alors qu'il est en état des connaissances médicales,
00:18:44 je répète, en état des connaissances médicales,
00:18:46 manifestement susceptible d'entraîner pour elle,
00:18:49 compte tenu de la pathologie dont elle est atteinte,
00:18:51 des conséquences particulièrement graves pour sa santé physique ou psychique."
00:18:57 Voilà.
00:18:58 Est-ce que ça ne signifie pas qu'en France, comme en Amérique, comme ailleurs,
00:19:02 un certain nombre de personnes devraient se sentir visées ?
00:19:06 Elle a été adoptée par l'Assemblée nationale et pas encore par le Sénat, cette amendement.
00:19:13 Je ne sais pas trop à qui vous pensez.
00:19:15 C'est un texte extraordinairement confus.
00:19:18 Je ne sais pas très bien qui est concerné.
00:19:22 Ce que je sais, et ce qui est pas mal analysé dans ce documentaire,
00:19:28 c'est que vous ne pouviez pas…
00:19:32 Un vrai problème qui suscite d'énormes réactions.
00:19:37 Un, il y a déjà deux parlementaires qui ont demandé…
00:19:44 Vous savez qu'on a fait une série où on a rapporté tout ce qu'on a fait
00:19:48 pendant que j'étais directeur de l'IHU pour traiter les malades avec de l'hydroxychloroquine,
00:19:52 ou non, c'est la plus grande série mondiale,
00:19:55 et on a fait valider par un huissier de justice
00:19:58 pour éviter que les collègues qui viennent sur les plateaux disent qu'on ment,
00:20:02 ou qu'on cache les morts, ou qu'on va…
00:20:05 Pourquoi le gouvernement ne vient pas vérifier ça ?
00:20:10 Pourquoi les journalistes ne viennent pas vérifier ça ?
00:20:14 Ça c'est la réalité.
00:20:16 Donc il y a un vrai problème entre la réalité et la propagande,
00:20:22 ou la diffusion de… Je n'ose pas appeler ça de l'information.
00:20:26 La diffusion de… La propagande, il y a une vraie différence.
00:20:31 Quand est-ce que ça va se rencontrer ?
00:20:33 J'en sais rien.
00:20:35 Pour ce qui concerne ce dont nous parlons, ça pose deux problèmes.
00:20:39 D'une part, si on calcule… Je ne fais pas…
00:20:43 Moi, je n'aime pas trop les calculs de projections,
00:20:47 mais si on calcule le nombre de morts qu'on a évité,
00:20:51 nous, on a évité 58% de morts chez ceux qui ont pris l'hydroxychloroquine
00:20:55 par rapport à ceux qui ne l'ont pas pris.
00:20:57 Si vous faites ça, à l'échelle de la France, ça fait 100 000 morts de moins.
00:21:00 C'est pas mal.
00:21:02 Et surtout, vous ne pouviez pas faire le vaccin.
00:21:05 Parce que vous ne pouviez pas faire un vaccin sans l'avoir évalué suffisamment longtemps
00:21:10 en ayant une ressource thérapeutique alternative.
00:21:12 C'est illégal.
00:21:14 Et donc, ça met en jeu un torrent d'une puissance qui est hallucinante.
00:21:20 Réfléchissez simplement que Pfizer a fait 100 milliards de chiffre d'affaires en 2022.
00:21:26 En 2022.
00:21:28 Je ne sais pas si vous voyez la taille des entités qui se posent là.
00:21:33 C'est une question que devraient se poser les politiques d'une manière très puissante.
00:21:38 Une question que devraient se poser tout le monde.
00:21:40 Mais le documentaire répond à ça.
00:21:43 Il répond quand il dit qu'un certain nombre d'études ont été écartées.
00:21:47 Ne rappelons pas, on en a parlé ensemble, l'Ancet ou le New English Medical Journal
00:21:51 avec l'étude bidon sur l'hydroxychloroquine notamment.
00:21:56 Mais il y a une réponse très simple qu'a donné deux témoins.
00:22:00 Il dit comment vous faites quand vous avez,
00:22:02 et quand un certain nombre de gens pensent à un certain profit.
00:22:05 Vous ne voulez pas en parler, mais il faut en parler.
00:22:08 Quand vous avez une molécule qui coûte 20 dollars
00:22:11 et une autre, notamment le remdesivir, qui coûte 3000 dollars,
00:22:15 qu'est-ce que je fais entre celles qui écoutent, si je ne suis pas consommateur,
00:22:19 mais industriel ou fabricant ou intéressé, etc.
00:22:22 Qu'est-ce que je fais entre 20 dollars et 3000 dollars ?
00:22:25 Mon cœur balance ou pas ?
00:22:28 Je sais bien que c'est un des éléments.
00:22:32 Encore une fois, c'est un élément qui dépasse beaucoup,
00:22:37 qui concerne la médecine, mais qui dépasse beaucoup la médecine.
00:22:40 Vous savez, BlackRock, c'est le troisième budget mondial après les États-Unis et la Chine.
00:22:46 Vanguard, c'est le septième.
00:22:48 Je ne sais pas si vous voyez très bien,
00:22:50 la prise de direction et la prise de décision,
00:22:55 où est-ce qu'elle se fait ? C'est celui qui paye qui a raison.
00:22:58 Moi, je suis un tout petit soldat qui fait mon métier.
00:23:03 Je veux dire, c'est une question qu'ont posé plusieurs fois les journalistes,
00:23:08 comme je ne tiens pas à être populaire ni même à être céhèbre,
00:23:11 je m'en fiche, je ne vois pas ce que je pouvais faire d'autre
00:23:15 que faire mon métier connaissant ceux que je connaissais,
00:23:18 parce que l'hydroxychloroquine, c'est même quelque chose que je presque connaissais,
00:23:22 à des milliers de patients depuis 30 ans.
00:23:25 Et que donc, dans mon laboratoire, on avait fait déjà 10 000 dosages d'hydroxychloroquine.
00:23:30 Et donc, quand vous avez un pantin qui vient vous dire,
00:23:33 avec cette dose-là, ça ne marchera pas,
00:23:35 nous, on a testé une vingtaine de souches de Covid-19.
00:23:39 On a isolé plus de souches que n'importe qui au monde.
00:23:42 On a testé une vingtaine pour la sensibilité à l'hydroxychloroquine.
00:23:46 Donc, c'est des choses qu'on fait nous, ça.
00:23:49 Donc, moi, je ne vois pas comment, sachant ça, je pourrais faire autrement.
00:23:56 Je ne vais pas dire, écoutez, finalement, je ne connais pas l'hydroxychloroquine,
00:23:59 faites ce que vous voulez, on va attendre, vous allez acheter du Sivir.
00:24:02 Vous vous rendez compte que le Remdesivir, c'est tellement mal supporté
00:24:06 que l'essai thérapeutique du Remdesivir a été interrompu.
00:24:10 Ils avaient essayé de le vendre pour le sida, ça n'a pas marché.
00:24:14 Ils ont essayé de le vendre pour Ebola.
00:24:16 C'était tellement toxique que l'essai thérapeutique a été interrompu pour Ebola,
00:24:22 qui n'est quand même pas... ce n'est pas la grippe.
00:24:25 Donc, ils ont réussi à le fourguer, si vous voulez, notre...
00:24:29 - Avec le Covid.
00:24:32 - On l'a acheté pour un milliard la veille du jour où l'OMS disait que ça ne servait à rien.
00:24:36 Donc, je me doute bien qu'il y ait quand même un peu d'intérêt financier derrière tout ça.
00:24:41 C'est raisonnable, voyez-vous.
00:24:43 - Mais est-ce que c'est normal ?
00:24:45 Quand même quelque chose... Je parle aux médecins et on sait très bien ce que vous avez fait.
00:24:50 Mais comment il se fait qu'aujourd'hui encore, dans le consentement le plus total,
00:24:54 l'OMS, dont on sait effectivement qui la finance, etc., continue à dire
00:24:59 "Écoutez, préparez-vous pour la prochaine épidémie."
00:25:03 C'est quand même cette déconnexion totale, abyssale,
00:25:07 entre la science, l'expérience, entre les gens qui travaillent sur le terrain
00:25:12 et des gens qui décident.
00:25:15 Vous allez me dire "C'est pas nouveau, ça."
00:25:17 Mais enfin, quand même, ça a atteint, avec le Covid, des proportions tout à fait extraordinaires.
00:25:22 - Je sais pas. Moi, je retrouve, si vous voulez, dans l'agriculture,
00:25:26 les agriculteurs sont très... Je ne vais pas parler de l'agriculture en général.
00:25:30 Comme j'aime le vin, je connais des viticulteurs, je vais voir des viticulteurs.
00:25:33 Et ce qui me compte et ce que je vis, c'est exactement pareil.
00:25:36 C'est-à-dire qu'on est un pays qui est complètement envahi de gens
00:25:39 qui viennent inspecter ce que vous faites.
00:25:42 Savoir si vous ne faites pas trois bouteilles de plus que ce que vous avez déclaré,
00:25:46 si vous voulez.
00:25:48 Qui est une des dernières rares productions de ce pays,
00:25:51 dans laquelle on produit plus que des inspecteurs.
00:25:54 Dans ce pays, il n'y a plus que des gens qui contrôlent.
00:25:57 C'est les inspecteurs de travaux finis.
00:25:59 On est devenu le premier du pays des inspecteurs de travaux finis
00:26:02 et de la conversation.
00:26:04 On a fermé les bistrots pour les mettre à la télévision.
00:26:07 Donc, qu'est-ce que vous voulez ?
00:26:09 Vous ne croyez quand même pas que c'est unique, la médecine ?
00:26:12 La médecine, ça énerve terriblement le tertiaire qui a purir cette puissance
00:26:16 parce que les médecins avaient jusqu'à présent une liberté hypothétique.
00:26:23 Tant que le médecin, tant que les malades sont contents,
00:26:26 tant qu'ils ne portent pas plainte, il n'y a rien à dire.
00:26:29 Vous voyez, c'est un rapport entre le médecin et le malade.
00:26:33 Et là, il y a un problème qui s'est rentré, qui est un problème d'éthique.
00:26:36 C'est que les médecins ont cessé même de dire à leurs malades,
00:26:40 quand ils gagnaient de l'argent en les faisant rentrer dans un protocole thérapeutique,
00:26:45 qu'ils ne leur disent plus, ce qui est illégal.
00:26:48 Ce qui est illégal.
00:26:51 Et donc, il y a un vrai problème là, qui est, il faut revenir,
00:26:55 les médecins sont là pour soigner les gens.
00:26:57 Ils sont là ni pour obéir à des gouvernements de passage.
00:27:00 Je ne pensais même pas qu'ils allaient défiler à cette vitesse.
00:27:03 Vous savez ce qu'ils sont devenus, les ministres de la Santé.
00:27:06 C'est ridicule.
00:27:08 On a un casting qui est absolument hallucinant.
00:27:11 Mais j'étais content de voir ce documentaire,
00:27:13 parce que j'ai vu le casting des Américains, il était aussi nul que le nôtre.
00:27:17 C'est des gens qui ne savent rien faire d'autre.
00:27:20 Ils ne savent plus, ils n'ont plus de métier ces gens.
00:27:24 Et donc, c'est très intéressant de voir ça, c'est rassurant.
00:27:27 On est tout, on est des cas de...
00:27:29 Rassurant, oui, si on peut appeler ça rassurant.
00:27:32 On n'est pas tout seul.
00:27:35 Merci Didier Raoult, on va reparler de tout cela.
00:27:38 Merci de votre analyse, comme toujours.
00:27:42 Et surtout, encore une fois, je vous le dis,
00:27:44 allez regarder ce document "Epidémie of Fraud".
00:27:47 Il est sous-titré en français.
00:27:49 Il est vraiment très, très, très, très instructif.
00:27:53 Merci Didier Raoult d'avoir été avec nous.
00:27:55 Et nous avons Nathalie, qui nous appelle depuis le Gard pour réagir.
00:27:58 Bonjour Nathalie.
00:27:59 Oui, bonjour. Bonjour M. Bercov.
00:28:01 Bonjour Nathalie.
00:28:02 Je tenais à témoigner, j'ai eu un très gros Covid.
00:28:06 Et si vous voulez, déjà au départ, toute petite, je vivais en Afrique.
00:28:10 Donc je prenais de l'anivacine.
00:28:12 J'en ai pris de l'âge de 5 ans à 9 ans.
00:28:15 Et c'est vrai qu'on nous donnait ça un petit peu le matin,
00:28:17 comme si on prenait un bonbon.
00:28:19 Et puis donc, si vous voulez,
00:28:21 quand j'ai eu un très gros Covid,
00:28:23 j'ai désaturé à 92, je suis allée dans le milieu médical.
00:28:27 Et donc, je suis allée me faire soigner chez M. Raoult.
00:28:30 Parce que bien évidemment, mon médecin n'avait pas de solution.
00:28:34 Qu'est-ce qu'il vous a dit votre médecin ?
00:28:36 Le parle du médecin traitant.
00:28:38 Il vous a dit, je ne sais pas, restez chez vous ?
00:28:40 Voilà, voilà.
00:28:41 Restez chez vous et prenez une Doliprane, c'est ça ?
00:28:44 Voilà, voilà.
00:28:45 Donc, moi en étant dans le milieu médical et connaissant déjà la drogue,
00:28:50 donc l'anivacine et l'hydroxychloroquine, si vous voulez,
00:28:53 je savais que j'en avais pris toute petite.
00:28:56 Et ça a fonctionné pour vous ?
00:28:59 Ça a très bien fonctionné.
00:29:01 En réalité, j'étais en train de faire déjà une embolie pulmonaire.
00:29:04 Ça a très bien fonctionné.
00:29:06 Donc, je pense que voilà, je remercie vraiment le professeur Raoult et l'IHU, bien évidemment.
00:29:12 Merci Nathalie, merci de votre témoignage.
00:29:14 Merci beaucoup, merci beaucoup.
00:29:16 Merci Nathalie.
00:29:17 Sud Radio, André Bercoff.
00:29:19 Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:29:25 Alors, je ne sais pas si vous êtes comme Georges Brassens, vous préférez la guerre de 14-18,
00:29:31 mais alors les bruits de bottes, vous avez vu, en ce moment, ça se multiplie,
00:29:35 de part et d'autre, de tous les côtés, on raconte vraiment des choses très fortes.
00:29:41 Alors, nous allons aller prendre notre linge sur la ligne Poutine.
00:29:44 Qu'est-ce qui se passe ?
00:29:45 Nous sommes avec Éric Dénessé, directeur du Centre français de recherche sur l'enseignement.
00:29:49 Bonjour Éric Dénessé.
00:29:50 Bonjour André Bercoff.
00:29:52 Alors, Éric Dénessé, d'abord je voudrais vous faire entendre,
00:29:55 on va prendre le temps de parler de tout ça,
00:29:57 mais je vais vous faire entendre d'abord, effectivement,
00:30:00 on n'entend même pas des bruits de bottes sur certaines chaînes de télévision,
00:30:03 on voit les manœuvres, les manœuvres sont là.
00:30:06 Par exemple, sur l'LCI, il y avait le lieutenant-colonel Arbaretier,
00:30:10 qui était sur LCI, et on décrivait déjà dans la perspective,
00:30:15 il y aurait des troupes françaises ou autoniennes en Ukraine.
00:30:20 On donnait déjà, on tracait la carte. Écoutez.
00:30:24 Alors, il y a deux scénarios majeurs qui sont envisagés.
00:30:28 Le premier, c'est de masser des troupes le long du Nièvre.
00:30:32 Colonel, quel intérêt ? Et pourquoi le long du Nièvre ?
00:30:35 En fait, le long du Nièvre, c'est une séparation importante
00:30:39 entre l'Ukraine occidentale et l'Ukraine orientale.
00:30:42 Donc, historiquement, ça a un rôle,
00:30:44 et notamment, c'est sur le terrain facile à reconnaître,
00:30:47 ce qui est important pour des soldats.
00:30:49 Donc, si la France disait à la Russie
00:30:53 que tout franchissement serait interdit sous peine de...
00:30:59 - De répliquer ? - Voilà, de répliquer.
00:31:02 C'est immédiatement identifiable.
00:31:06 C'est une zone qui est identifiable sur le terrain.
00:31:08 Et justement, colonel, le seul fait de masser des troupes au sol le long du Nièvre,
00:31:13 même si on dit "on ne tire pas les premiers",
00:31:15 est-ce que ça ne serait pas considéré comme une provocation par la Russie ?
00:31:19 Absolument pas, parce que c'est forcer la Russie à des discussions
00:31:24 en étant sur une position d'égalité.
00:31:27 C'est-à-dire qu'on a des soldats, nous sommes une puissance nucléaire,
00:31:30 nos soldats peuvent être déployés rapidement,
00:31:32 c'est l'une des qualités principales de l'armée française,
00:31:34 comparée à d'autres armées, notamment de l'armée allemande.
00:31:37 Et ce n'est pas simplement la question de la qualité de nos soldats qui est en...
00:31:42 mais aussi parce que le président a ce pouvoir de déployer des forces immédiatement.
00:31:46 Ce qui n'est pas le cas du chancelier Scholz,
00:31:48 qui doit en référer au Bundestag, qui doit avoir l'accord du Bundestag.
00:31:51 Alors voilà, est-ce que le président chez nous, donc puissance nucléaire, la France,
00:31:56 a le pouvoir de se disider tout seul, d'envoyer des troupes
00:31:59 et de les déployer, ce qui n'est pas le cas du Bundestag ?
00:32:02 Juste un mot, Eric Délessé, c'est intéressant.
00:32:05 Alors évidemment, il y a la guerre des informations ou des désinformations.
00:32:09 Par exemple, le ministère des armées français a qualifié les remarques
00:32:12 du chef du service russe du renseignement extérieur, Sergeï Naryshkin, de désinformation.
00:32:17 Il a suggéré, donc, ce Sergeï Naryshkin,
00:32:20 que Paris se préparait à envoyer 2000 soldats en Ukraine.
00:32:23 C'est faux, dit le ministère français des armées.
00:32:26 Nous l'appelons à la plus grande vigilance, afin d'éviter toute instrumentalisation
00:32:30 par ce type de manœuvres.
00:32:32 Et enfin, et enfin, on a posé la question sur BFM, c'est BFM qui a posé la question,
00:32:36 à Piotr Tolstoy, qui est le vice-président de la Duma du Parlement russe.
00:32:41 Écoutez la réponse de Piotr Tolstoy.
00:32:44 Qu'est-ce qui, dans les mots d'Emmanuel Macron, aujourd'hui,
00:32:47 hérisse le poil du pouvoir russe ?
00:32:50 Il est le premier, entre les leaders européens,
00:32:56 qui a directement évoqué l'envoi des soldats au sol en Ukraine.
00:33:02 Et ça, c'est une déclaration qui est pour nous très inquiétante,
00:33:07 parce que ça nous rapproche à la 3ème guerre mondiale.
00:33:11 Carrément, parce que...
00:33:13 Et c'est vous qui parlez de cette 3ème guerre mondiale, pas nous les français.
00:33:16 Bien sûr, vous les français qui voulez venir avec les soldats à Odessa, une ville russe,
00:33:23 vous les français êtes en train de provoquer la 3ème guerre mondiale.
00:33:28 Parce qu'après, je ne sais pas, 300-400 français tués,
00:33:33 votre président, il sera dans la piège.
00:33:36 Alors le ton monte, Éric Déné, c'est le ton monte.
00:33:39 Vous voyez, quand vous aurez 300 et 400 français morts...
00:33:43 On en avait parlé de tout ça il n'y a pas si longtemps, avec vous.
00:33:48 Visiblement, il y a en tout cas une hausse de la tension,
00:33:51 et pour vous, c'est du... Je ne dirais pas "c'est du cinéma",
00:33:54 c'est passé le temps du cinéma.
00:33:56 C'est de la posture, ou c'est autre chose ?
00:33:59 Oui, il y a à la fois de la posture, avec un fondement quand même réel et un peu inquiétant,
00:34:04 et puis il y a aussi de la mise en scène.
00:34:06 Je dois avouer que la vidéo dont vous avez passé un extrait,
00:34:11 que j'ai pris le temps de regarder, est absolument scandaleuse.
00:34:14 On joue à se faire peur sur des scénarios qui n'ont aucun fondement,
00:34:17 et je dirais que la responsabilité à la fois du journaliste et de l'officier présent
00:34:21 sont quand même énormes dans le fait de faire peur aux Français et de raconter n'importe quoi.
00:34:27 Vous voulez dire que c'est immoral d'avoir fait ça, en quelque sorte ?
00:34:32 C'est immoral parce qu'aujourd'hui, non seulement ça fait peur à la population,
00:34:36 ça contribue à, comment dire, là aussi, un peu plus à dresser les Russes
00:34:42 et à faire monter la tension internationale.
00:34:44 Nos principaux salariés voient aussi que nous nous livrons à des scénarios catastrophes de ce type-là.
00:34:49 C'est vraiment tout sauf du bon sens et de la mesure dans une situation qui est déjà extrêmement tendue.
00:34:55 Alors on disait effectivement, c'est une posture, mais il faut quand même rappeler qu'il y a des bruits qui courent.
00:35:01 Le président a annoncé à plusieurs reprises, je dirais à la fois en direct,
00:35:06 mais aussi dans un certain nombre de ses interventions off,
00:35:09 que peut-être il allait envoyer des éléments d'Essa,
00:35:12 alors ça n'a bien sûr pas été confirmé par l'Élysée,
00:35:14 mais quand on laisse circuler ce genre de rumeurs,
00:35:16 il ne faut pas s'étonner que nos adversaires les prennent pour argent comptant.
00:35:20 Il y a un certain nombre de chiffres qui circulent aujourd'hui dans Paris et en France
00:35:25 sur les battlegroups qui pourraient se voir envoyés là-bas.
00:35:28 Alors pour l'instant, rien n'est arrêté,
00:35:30 et même si nous n'avons pas confirmation de cette information,
00:35:33 ça fait quand même des bruits qui courent en France.
00:35:36 Vous parlez, c'est quoi les battlegroups, Éric Dénécé ?
00:35:39 Aujourd'hui, on n'en voit plus un régiment ou un bataillon constitué sur un champ de bataille,
00:35:44 on en voit ce qu'on appelle en France un groupe en tactique inter-armes
00:35:48 ou un battlegroup, comme l'utilise l'anglais,
00:35:51 qui se compose à la fois d'éléments d'infanterie, de cavalerie, de génie, d'artillerie
00:35:54 et de moyens logistiques pour créer finalement une petite brigade de combat
00:35:59 avec des effectifs un petit peu moins.
00:36:02 Donc quand on déploie des unités en France,
00:36:04 on les déploie généralement au niveau du battlegroup.
00:36:07 Mais les Russes, voyant par leurs informateurs, c'est bien évident,
00:36:10 ces éléments-là circulés en France ne peuvent pas faire autrement que de s'en inquiéter.
00:36:15 Encore une fois, qu'on soit d'accord ou pas d'accord avec eux, ça c'est autre chose.
00:36:19 Et donc on ne contribue qu'à faire monter les tensions.
00:36:21 Eux rebondissent sur cette annonce avec des annonces aussi extrêmement dures
00:36:25 puisqu'ils considèrent que si ça devait advenir,
00:36:31 Naryshkin l'a dit, ils considéreront tous soldats français
00:36:35 comme un adversaire légitime et prioritaire
00:36:37 parce que ça relève pour eux d'une provocation.
00:36:39 Alors nous considérons que nous ne sommes pas dans la provocation, eux aussi.
00:36:42 Donc si on continue à jeter de l'huile sur le feu,
00:36:44 on ne va jamais sortir de cette logique complètement perverse.
00:36:47 Oui, les uns qui parlent de Troisième Guerre mondiale,
00:36:49 les autres qui parlent d'invasion.
00:36:52 On en parle tout de suite, on continue à parler avec Eric Dénessé
00:36:56 après cette petite pause parce qu'effectivement il y a de quoi s'inquiéter.
00:37:00 Restez avec nous Eric Dénessé, on marque une courte pause
00:37:02 et puis vous aurez la parole 0826-300-300, à tout de suite.
00:37:05 [Musique]
00:37:07 Sud Radio Bercov dans tous ses états, midi 14h.
00:37:11 André Bercov.
00:37:13 Ici Sud Radio, les français parlent au français.
00:37:20 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:37:26 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:37:29 Au point de la rue La Guerre, on est en trois seuls à demander
00:37:33 et nous sommes toujours avec Eric Dénessé, avec plaisir bien sûr,
00:37:36 directeur du Centre français de recherche sur l'enseignement.
00:37:39 Eric Dénessé, en fait, on a commencé à parler de cette montée de la tension.
00:37:43 Mais quand même, il n'y a pas un peu de responsabilité chez ces gens
00:37:47 alors qu'ils vous envoient Troisième Guerre mondiale,
00:37:50 qu'ils vous envoient "oui je vais envoyer mes hommes à Odessa"
00:37:54 et je rappelle quand même ce qu'a dit au point le général Vincent Desportes.
00:38:01 Le général Vincent Desportes a déclaré ceci,
00:38:04 je vais vous le retrouver, c'était dans les papiers,
00:38:07 où il dit effectivement, on peut se poser des questions,
00:38:12 voilà, je l'ai, je l'ai.
00:38:14 C'est une interview qu'a donnée le général Vincent Desportes au point.
00:38:19 Et il dit ceci, Eric Dénessé, j'aimerais avoir votre réaction.
00:38:24 Il dit "la seule façon de montrer", il l'a écrit,
00:38:27 "la seule façon de montrer à Poutine que nous ne céderons pas,
00:38:30 c'est de faire appel au sein des fils et des filles de France".
00:38:34 Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:38:37 Je suis totalement atterré, ce général a perdu tout sens de la mesure,
00:38:41 il tenait un discours à peu près neutre jusqu'à présent,
00:38:45 et là il est complètement parti,
00:38:48 je me demande quelle est la marque des cigarettes qu'il fume très honnêtement.
00:38:53 Non, c'est extrêmement dangereux, parce qu'encore une fois,
00:38:55 je crois qu'il faut rappeler que l'Ukraine n'est ni membre de l'OTAN,
00:38:58 ni membre de l'Union Européenne, que ce n'est pas un allié de la France,
00:39:01 que même s'il y a eu une agression sans juridique de la part de la Russie,
00:39:05 la Russie n'occupe aujourd'hui que 20% du territoire ukrainien,
00:39:09 c'est-à-dire qu'en deux ans, ils n'ont pas avancé au-delà de 200 km de leur frontière ou de l'Ukraine.
00:39:15 Donc nous sommes en train de créer une menace totalement démesurée,
00:39:18 il n'y a aucune menace sur la sécurité de la France à l'heure actuelle,
00:39:21 tout ça est du mensonge, il y a bien sûr une stratégie de l'OTAN
00:39:24 pour affaiblir la Russie et qui est de faire monter le danger russe,
00:39:28 mais tous ces discours que nous entendons dans les pays de l'Union en disant
00:39:31 "si nous ne réagissons pas maintenant, notre sécurité, si ce n'est notre pouvoir d'achat,
00:39:36 sont mis en danger", tout ça est une vaste fumisterie qui est extrêmement dangereuse
00:39:42 parce qu'elle pousse aux extrêmes, et je dirais que de toute façon,
00:39:45 nous ne pouvons à l'état actuel des choses, rien faire,
00:39:48 parce que d'une certaine manière, si la France devait envoyer des hommes sur place,
00:39:53 nous arriverions peut-être à envoyer 15-20 000 hommes comme nous l'avons fait en 1991
00:39:58 pendant la première guerre du Golfe, on n'a pas les moyens d'en envoyer plus,
00:40:02 ils ne sont pas, aujourd'hui, quelle que soit leur qualité,
00:40:04 ils ne sont pas préparés pour ce type de combat,
00:40:07 donc ils seraient de toute façon, en termes de combat conventionnel,
00:40:09 très désavantagés face à une armée russe qui est maintenant sur le terrain depuis plus de deux ans,
00:40:13 et puis si Vladimir Poutine décidait de cibler nos troupes avec des missiles balistiques classiques
00:40:20 et qu'il fasse un millier de morts parmi les soldats français,
00:40:23 que pourrait faire Emmanuel Macron ? Il serait pris au piège,
00:40:26 parce que bien sûr, ce serait une agression contre la France,
00:40:29 mais ce ne serait pas une agression au sens propre contre le territoire français,
00:40:32 et il ne pourrait pas utiliser l'arme nucléaire,
00:40:34 donc c'est envoyer d'une certaine manière des troupes qui ne serviront à rien dans le rapport de force,
00:40:38 et qui en plus risquent tout simplement d'être détruites par l'armée russe,
00:40:42 et de jeter encore une fois de l'huile sur le feu et de faire monter les tensions,
00:40:45 donc ça n'a absolument aucun sens,
00:40:47 et les commentaires que nous avons vu se multiplier ces derniers jours,
00:40:51 y compris de la part d'anciens officiers généraux, sont totalement pathétiques.
00:40:55 Merci Eric Dénessé, merci.
00:40:57 Voilà, vous mettez les pendules à l'heure, en tout cas c'est votre opinion,
00:41:00 et en tout cas on doit et on peut l'écouter.
00:41:03 Merci.
00:41:04 Merci Eric Dénessé d'avoir été avec nous,
00:41:05 je vous rappelle que vous êtes directeur du Centre français de recherche sur le renseignement.
00:41:09 On marque une courte pause, on se retrouve juste après les infos de 13h pour le face-à-face,
00:41:13 où on parlera de justice. A tout de suite.
00:41:16 Sud Radio, parlons vrai, parlons vrai.
00:41:20 Sud Radio, Bercov, dans tous ses états, le face-à-face.
00:41:25 13h05 sur Sud Radio, l'heure pour nous de vous présenter ce face-à-face.
00:41:29 Aujourd'hui André Bercov, vous recevez, quelqu'un qu'on connaît bien sur Sud Radio,
00:41:32 Béatrice Brugère, secrétaire générale, unité magistrale, et surtout,
00:41:35 auteure de ce nouveau livre "Justice, la colère qui monte" aux éditions de l'Observatoire.
00:41:40 Alors Béatrice Brugère, "La colère qui monte",
00:41:43 "La colère qui monte", j'ai lu ce livre, qui est effectivement,
00:41:46 vous avez fait un travail d'inventaire et de solution, mais d'inventaire,
00:41:51 et vous-même, je ne dirais pas que vous êtes dans tous vos états comme moi,
00:41:55 mais quand même, ça vous fait réagir en tant que magistrate.
00:41:58 Je rappelle que vous êtes magistrale depuis 20 ans, c'est bien ça,
00:42:01 et que vous êtes à la tête du syndicat unité magistrat SNM Info,
00:42:05 et en fait, l'impression qu'on a quand vous dites "la colère qui monte",
00:42:10 alors, je ne sais pas si la colère monte chez les magistrats,
00:42:13 vous la connaissez beaucoup mieux que moi cette colère,
00:42:16 mais la colère monte effectivement dans le public,
00:42:18 on voit vraiment les coups de téléphone, les mails, les appels que l'on reçoit ici.
00:42:24 C'est-à-dire que les gens ne comprennent plus,
00:42:26 et la chose, je voudrais peut-être qu'on aborde ce livre par cela,
00:42:31 ils se disent "mais qu'est-ce qui se passe ? On parle d'insécurité,
00:42:35 on parle de justice, et on a l'impression qu'on vit quelque chose de complètement de près de mesure.
00:42:45 On ne va pas refaire la fontaine selon que vous serez puissant ou misérable,
00:42:48 et jugement de cour, mais en attendant, on parlait de Marseille, la horrentaine,
00:42:54 mais on constate quelque chose, c'est que plus ça va mal,
00:42:59 plus on a l'impression qu'il y a deux mondes ou trois mondes qui se côtoient,
00:43:05 mais les trois pouvoirs, je reviens à ça, vous savez,
00:43:08 exécutif, législatif, judiciaire, sans parler du soi-disant quatrième pouvoir
00:43:13 qui est la presse ou les médias,
00:43:15 mais au fond, pourquoi ça va aussi mal, et pourquoi les gens sont aussi frustrés,
00:43:20 on a l'impression que justice, je ne peux plus avoir confiance dans la justice de mon pays,
00:43:24 en tout cas beaucoup le disent.
00:43:26 - Merci d'abord de votre invitation.
00:43:29 Oui, pourquoi ce livre finalement, puisque ça fait des années que je suis à la tête de ce syndicat,
00:43:37 et donc je suis une magistrate de terrain, mais qui a pris la bonne distance,
00:43:41 ou la distance nécessaire pour voir comment fonctionne le système de l'intérieur.
00:43:47 De toute façon, je suis passée des couloirs du palais aux coulisses de la fabrique de la justice,
00:43:54 et ce qui m'a frappée d'abord, c'est qu'on a vraiment une déconnexion de plus en plus importante
00:44:04 entre à la fois les attentes des justiciables et ce que l'on produit, ce que les magistrats font,
00:44:12 avec une injustice qui est folle, c'est que les magistrats travaillent beaucoup quand même,
00:44:16 et finalement, on se dit, et on a souvent, j'allais dire, des jugements un peu simplistes
00:44:23 sur un monde qui est complexe et qui ne devrait pas l'être.
00:44:28 La justice, c'est l'affaire de tous.
00:44:30 D'abord, elle concerne tout le monde, tout le monde peut être confronté dans sa vie,
00:44:34 et en général l'est, d'une manière ou d'une autre, que ce soit au civil ou au pénal, à la justice.
00:44:39 Et cet éloignement à la fois des citoyens et du monde de la justice,
00:44:46 et parfois à qui on dit "mais vous ne comprenez rien, circulez, c'est complexe, etc."
00:44:51 me semble extrêmement pervers, d'abord pour la cohésion nationale,
00:44:56 mais aussi être le symptôme de plusieurs crises et même de plusieurs dérèglements.
00:45:01 On parle beaucoup, et on adore parler du dérèglement climatique,
00:45:05 moi je crois qu'on a aujourd'hui en France malheureusement un dérèglement institutionnel.
00:45:10 Qui peut être beaucoup plus grave encore que l'autre.
00:45:12 Oui, on a un dérèglement institutionnel, mais aussi on a un problème,
00:45:15 c'est qu'on s'aperçoit que le ministère de la justice est un des ministères les plus réformés.
00:45:21 On passe son temps à réformer ce ministère, tout le temps.
00:45:24 Les lois sont incessantes, à chaque fois qu'on a un nouveau garde des Sceaux,
00:45:29 on a un nouveau plan de réforme, et plus on réforme ce ministère, moins il avance.
00:45:35 Donc à un moment il faut se poser les bonnes questions.
00:45:38 Et les bonnes questions c'est un peu poser le diagnostic de l'intérieur,
00:45:42 si on veut y répondre à un moment donné.
00:45:45 C'est-à-dire qu'on ne peut pas simplement être sur des mesures de circonstances,
00:45:48 ou des mesures faciles, et peut-être même qu'il faut s'interroger sur le modèle lui-même qui ne fonctionne plus.
00:45:54 Justement, parlons-en du modèle lui-même, Béatrice Brugère.
00:45:58 Est-ce qu'il n'y a pas déjà quelque chose qui est là ?
00:46:01 On en parle de temps en temps, on dit "oui, il faudrait changer ça".
00:46:04 Entre la magistrature assise, la magistrature debout, entre le parquet, les juges d'instruction,
00:46:08 on revient à l'heure, certains le traitent de petit pois, Sarkozy ça ne lui a pas très très réussi,
00:46:14 d'autres disent autre chose, mais on a en tout cas l'impression,
00:46:18 quand je parle du point de vue public, que c'est très éloigné.
00:46:22 C'est-à-dire que la justice, quel beau mot, on ne dit pas qu'elle est injuste,
00:46:27 mais on dit qu'elle est très éloignée, on voit des décisions qui sont prises.
00:46:30 Vous savez, c'est ça qui frappe le plus les gens.
00:46:32 Par exemple, par rapport aux sanctions pour tel ou tel cas de délinquance,
00:46:37 ça frappe les gens, par exemple les 10 pois à 10 mesures,
00:46:41 par rapport à tel qui a volé un oeuf et tel qui a tué un bœuf.
00:46:46 C'est ça le problème aussi.
00:46:48 Oui, mais ça, ça fait partie des conséquences de tous ces dérèglements.
00:46:52 Vous avez commencé par parler du parquet, du siège, des relations entre le politique,
00:46:58 les magistrats, et de la politique pénale d'une certaine façon,
00:47:03 et de l'injustice qu'on peut avoir dans le traitement de cette politique pénale.
00:47:07 Tous ces sujets-là, qui sont traités au fil de l'eau, et de l'actualité, ou d'effets divers,
00:47:12 en réalité procèdent de la même problématique et de la même crise systémique,
00:47:19 qui est celle de l'absence, finalement, d'une évaluation de ce que l'on produit,
00:47:24 et des décisions qu'il faudrait prendre.
00:47:27 Aujourd'hui, on est quasiment sur une crise institutionnelle,
00:47:31 c'est-à-dire qu'on ne règle jamais, par exemple, dans l'équilibre de la séparation des pouvoirs,
00:47:37 le statut du parquet, les pouvoirs du parquet, par exemple, vous parlez, oui,
00:47:41 pourquoi certains sont poursuivis, pas d'autres sont poursuivis.
00:47:44 Il faut savoir qu'en France, on a par exemple le système de l'opportunité des poursuites.
00:47:47 Il faut réinterroger nos modèles, il faut voir s'ils sont pertinents,
00:47:51 il faut voir s'ils sont déréglés, comment ils sont déréglés.
00:47:54 Et en fait, dans la première partie, on s'aperçoit que là où on voit parfois un peu de politique,
00:47:58 ou d'autres choses, c'est un système, en fait, c'est tout un système qui fonctionne.
00:48:03 Comment ? Eh bien, en fait, le modèle, la manière dont on produit aujourd'hui la justice
00:48:09 est très particulier, très singulier à la France.
00:48:11 Il y a notre histoire, mais il y a ce que j'ai démontré, c'est-à-dire
00:48:14 une idéologie qui s'appelle le "New Public Management".
00:48:17 C'est quoi le "New Public Management" ? C'est exactement ce qu'on a trouvé, par exemple,
00:48:20 dans la crise des hôpitaux, par exemple, qui est la même chose,
00:48:24 c'est qu'on s'attache davantage sur les chiffres, sur les statistiques,
00:48:28 sur une production, on va dire, de régulation, décontentieux ou budgétaire,
00:48:35 là où on devrait s'attacher à l'humain et à la qualité.
00:48:38 Car soigner ou juger a une fonction autre que simplement appliquer la norme
00:48:46 ou donner des médicaments, vous le savez très bien.
00:48:49 Donc en fait, on s'aperçoit, et c'est la première crise, que le modèle,
00:48:53 le modèle étant en crise, il ne correspond plus du tout à ce que, d'abord,
00:48:56 la société attend, et ça, il faut l'écouter, c'est la colère qui monte,
00:49:00 il faut être en capacité d'écouter, mais on s'aperçoit surtout
00:49:03 qu'aujourd'hui, rajouter des moyens, ou même rajouter des moyens financiers
00:49:08 ne va pas améliorer le système. Parfois même, il va accélérer,
00:49:12 s'ajoute pourquoi ? Parce que c'est le système qui est contre-productif.
00:49:16 Et le système, il est contre-productif parce qu'il y a une mauvaise organisation
00:49:20 du travail, une mauvaise RH, qu'il y a de l'idéologie, qu'on manque
00:49:24 de pragmatisme, qu'on manque de retour sur expérience, d'évaluation,
00:49:29 et que surtout, et surtout parce que ça, c'est notre domaine principal,
00:49:33 la norme, la norme est obèse, elle est confuse aujourd'hui.
00:49:37 Or, la norme, c'est quoi ? C'est ce qui dessine les contours d'une société,
00:49:41 c'est ce qui permet de dire ce qui est bien, ce qui est mal,
00:49:43 ce qui est légal, ce qui est illégal. Elle est pléthorique, et on le sait,
00:49:47 c'est pas moi qui le dis. - Il faut dégraisser le mammouth de la norme.
00:49:50 - En réalité, il faut défaire, il faut déconstruire aujourd'hui,
00:49:55 et il faut arrêter de réformer sur un système qui est déjà à bout de souffle,
00:49:58 parce que si vous continuez à rajouter des couches... - Donc il faut le détruire, ceci ?
00:50:01 - Non, non, non, il faut pas le détruire. Il faut défaire ce qui sont des obstacles,
00:50:06 ce qui neutralise l'action. C'est pas tout à fait pareil.
00:50:09 - Alors on va en parler, on va faire l'inventaire de cela,
00:50:12 et à Tripleger, c'est très important, ça concerne absolument tout le monde,
00:50:15 après cette petite pause. - Et avec vous, au 0826 300 300,
00:50:19 pour poser toutes vos questions, et pour réagir sur Sud Radio, à tout de suite.
00:50:22 - Sud Radio, votre avis fait la différence. - Je tenais à vous remercier pour votre émission,
00:50:27 parce qu'elle permet à des citoyens comme moi de pouvoir s'exprimer,
00:50:30 et d'avoir des voix un peu dissonantes.
00:50:33 - Sud Radio, parlons vrai.
00:50:36 Ici Sud Radio.
00:50:39 Les Français parlent au français.
00:50:43 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:50:47 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:50:50 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:50:53 - Et Béatrice Brugère, "La justice", "Justice", "La colère qui monte",
00:50:57 livre qui vient de paraître aux éditions de l'Observatoire,
00:51:00 et livre qui fait l'inventaire très aigu et juste
00:51:06 de ce qui se passe effectivement, dans ce qu'on considère encore,
00:51:10 et j'espère pour longtemps, pour un troisième pouvoir,
00:51:13 pour le troisième pouvoir, mais qui comme les autres,
00:51:17 aujourd'hui, est balayé par un certain nombre de bourrasques.
00:51:21 Et en fait, là-dessus, Béatrice Brugère,
00:51:24 on parlait au Rantel, on disait, par rapport au système,
00:51:28 mais on dit au fond que tout ce système,
00:51:32 vous disiez le management, etc.,
00:51:35 au fond, vous dites, vous avez dit au Rantel,
00:51:38 et c'est intéressant, vous dites, mais nous,
00:51:40 ce n'est pas nous qui décidons de changer et de faire les réformes,
00:51:43 c'est au pouvoir politique qui peut faire les réformes.
00:51:46 Ce n'est pas à vous.
00:51:47 - Bien sûr, et d'ailleurs, heureusement, parce que les magistrats,
00:51:50 d'abord, ne font pas de politique, ils ne devraient pas faire de politique.
00:51:54 - La politique est partout.
00:51:56 - Oui, non, mais quand je parle de politique...
00:51:58 - Non, je vous prie, pas politique au sens politicien, bien sûr.
00:52:00 - Voilà, tout à fait, ça ne les empêche pas de réfléchir et de penser.
00:52:02 - Bien sûr.
00:52:03 - Et comme vous dites, d'avoir une action politique,
00:52:05 évidemment, et ils en ont une, d'une certaine manière,
00:52:08 si en tout cas, ils ne garantissent pas les libertés,
00:52:11 la sécurité et la prospérité d'une société,
00:52:14 ils ont une responsabilité politique.
00:52:16 Mais quand je parle de politique, c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:52:19 ce qu'il faudrait, enfin, ce qu'il faut,
00:52:21 c'est des réformes en profondeur,
00:52:23 des réformes institutionnelles, constitutionnelles...
00:52:26 - Alors lesquelles ? Soyons concrets, lesquelles, par exemple ?
00:52:29 Qu'est-ce qui vous paraît le plus...
00:52:31 Enfin, plus urgent, il n'y a pas de question d'urgence,
00:52:33 mais qu'est-ce qui vous paraît, par exemple, quelque chose,
00:52:35 une réforme en profondeur, à au moins entamer, sinon à l'avoir ?
00:52:39 - La réforme en profondeur, elle est déjà intellectuelle,
00:52:41 si je puis me permettre.
00:52:43 C'est déjà de considérer que la justice doit être au centre
00:52:46 des réflexions institutionnelles, c'est-à-dire au cœur d'une société
00:52:49 et la clé de voûte d'une démocratie.
00:52:51 Pourquoi ? Parce que la justice est ce qui garantit le lien social,
00:52:54 protège les plus faibles et évite le chaos.
00:52:57 Donc c'est quand même, j'allais dire, les contours
00:53:00 de ce qui permet de vivre ensemble.
00:53:02 Pour cela, faut-il encore que la justice
00:53:06 soit au cœur de cette réflexion institutionnelle,
00:53:09 non pas à la marge, un pouvoir à la botte du pouvoir politique,
00:53:12 ou en tout cas, traité de façon très marginale.
00:53:16 Donc on sait que pendant des années,
00:53:18 on a eu une maltraitance budgétaire, par exemple,
00:53:20 et qu'on n'avait pas les moyens.
00:53:22 Ça, c'est la première chose, c'est très important,
00:53:24 mais ce n'est pas le plus important.
00:53:26 Le plus important, c'est qu'en fait,
00:53:28 dans une société démocratique qui est la nôtre,
00:53:31 c'est qu'on ait un équilibre des pouvoirs.
00:53:33 L'équilibre des pouvoirs, c'est la séparation des pouvoirs,
00:53:36 évidemment, mais c'est aussi la capacité d'avoir des contre-pouvoirs
00:53:39 pour éviter l'abus de pouvoir.
00:53:41 Or, la justice, là, pour le coup,
00:53:43 elle a un enjeu capital,
00:53:45 puisqu'elle est censée garantir les libertés,
00:53:47 et vous savez que tous les jours, c'est un enjeu de démocratie,
00:53:50 les libertés publiques, mais les libertés individuelles,
00:53:53 on est aussi garantis de la liberté individuelle,
00:53:55 et on est là pour aussi garantir la justice,
00:53:59 ce qui implique aussi une forme de sécurité de chacun
00:54:01 à vivre dans un pays, et la prospérité.
00:54:04 Donc, pour avoir cette indépendance,
00:54:07 il faudrait par exemple déjà commencer
00:54:09 par faire la réforme du parquet
00:54:11 que tout le monde attend, mais que personne ne fait.
00:54:14 Mais aussi, il faut réfléchir...
00:54:16 - Attendez, attendez, soyons très précis,
00:54:18 c'est intéressant pour nos auditeurs,
00:54:19 ce serait quoi, la réforme du parquet ?
00:54:21 - Le parquet, c'est le ministère public,
00:54:23 c'est-à-dire qu'aujourd'hui, le ministère public
00:54:25 n'est pas considéré comme...
00:54:28 Alors, ce sont des magistrats, pourtant,
00:54:30 mais, au vu, déjà, de la jurisprudence européenne,
00:54:34 on n'est pas considéré totalement comme des magistrats,
00:54:37 pourquoi ? Parce qu'on est sous la hiérarchie
00:54:39 du pouvoir politique, quand on est au parquet,
00:54:41 on est nommé par le pouvoir politique,
00:54:44 et on n'a pas les mêmes garanties,
00:54:47 or, aujourd'hui, les magistrats du ministère public
00:54:50 ont un rôle extrêmement important,
00:54:52 c'est eux qui décident des enquêtes,
00:54:54 c'est eux qui décident des poursuites,
00:54:55 c'est eux qui requièrent,
00:54:56 c'est eux qui font l'exécution des peines.
00:54:58 Donc, il faut déjà sécuriser,
00:55:00 y compris dans l'opinion publique,
00:55:02 mais sécuriser le fait que la justice
00:55:04 soit indépendante.
00:55:06 Et ça, c'est très important,
00:55:08 parce que quand on regarde les sondages,
00:55:10 c'est souvent ce qu'on nous reproche.
00:55:12 - Mme Brugère, on est d'accord là-dessus,
00:55:14 mais une fois que vous avez dit ça,
00:55:15 ce sont des veupieux.
00:55:16 Moi, ce que je voudrais savoir,
00:55:17 vous avez dit vous-même,
00:55:19 à la botte du pouvoir politique.
00:55:20 - Je n'ai pas dit à la botte,
00:55:21 nous ne sommes pas à la botte.
00:55:22 - Si, si, vous avez parlé à la botte.
00:55:23 - Non, non, je dis que c'est une question
00:55:25 d'indépendance, c'est-à-dire que...
00:55:26 - Comment on le fait ?
00:55:28 Vous me dites indépendance, etc.
00:55:30 Moi, je me... Non, mais...
00:55:31 - Alors, c'est très simple, comment...
00:55:33 - Je me permets de vous poser une question précise.
00:55:34 - Oui, je vais vous répondre.
00:55:35 - Un marqué peut se détacher du pouvoir politique ?
00:55:38 - Alors...
00:55:39 - Pas être contre, bien sûr, mais se détacher.
00:55:40 - Bien sûr que non, il n'est même pas question
00:55:42 d'être en autonomie ou en autogestion.
00:55:44 - Alors, comment ?
00:55:45 - Parce qu'on a des comptes à rendre, évidemment.
00:55:47 Déjà, ça passe par un changement
00:55:49 sur le mode de nomination,
00:55:51 sur la manière dont on fait carrière,
00:55:53 sur la manière dont on évolue dans sa carrière,
00:55:55 sur ses notations, sur son évaluation.
00:55:58 Évidemment, ça passe également par des garanties
00:56:01 d'inamovibilité, nous, on l'a proposé.
00:56:03 Donc, c'est une réforme constitutionnelle...
00:56:05 - Qui nomme, vous voulez dire ?
00:56:06 - Qui nomme, par exemple ?
00:56:07 - Voilà, qui implique...
00:56:08 - Alors, qui nomme, à votre avis ?
00:56:09 Comment devraient être nommés les magistrats ?
00:56:11 Mais si, vous voulez être dans la précision, sinon...
00:56:13 - Oui, je vais vous expliquer, je vais vous répondre.
00:56:15 - Allez-y.
00:56:16 - Aujourd'hui, les magistrats du parquet
00:56:18 sont proposés par le ministre de la Justice.
00:56:22 Et puis, il y a tout un processus
00:56:25 qui fait que le Conseil supérieur de la magistrature,
00:56:28 aujourd'hui, rend un avis.
00:56:30 Donc, en fait, nous, ce que l'on souhaite, déjà,
00:56:36 c'est changer tout le système de nomination,
00:56:38 avoir de la transparence.
00:56:40 Nous avons fait...
00:56:41 Alors, quand je dis "nous", c'est mon syndicat, évidemment.
00:56:43 - Changer comment ?
00:56:44 Qui devrait nommer les magistrats ?
00:56:46 Mais oui !
00:56:47 Si vous me dites "changer le système",
00:56:49 il faut être précis.
00:56:50 Ce ne devrait plus être le ministre de la Justice ?
00:56:53 - Alors, le ministre de la Justice peut avoir,
00:56:55 évidemment, un droit de regard.
00:56:57 Moi, je ne suis pas sur l'autogestion.
00:56:59 La question, c'est sur la transparence,
00:57:01 sur la compétence,
00:57:03 et sur la manière dont on choisit.
00:57:05 Et là, il n'y a ni transparence,
00:57:07 et d'ailleurs, c'est ce que les magistrats disent,
00:57:09 quand je parle de la colère qui monte,
00:57:10 c'est aussi une colère en interne.
00:57:12 Il y a cette volonté en interne
00:57:15 d'avoir des modes de sélection beaucoup plus transparents.
00:57:18 Il y a la problématique du rôle des syndicats,
00:57:20 aussi, dans les carrières.
00:57:22 Il y a la problématique de la composition,
00:57:24 et ça, c'est la réforme constitutionnelle,
00:57:26 je le dis tout de suite,
00:57:27 du Conseil supérieur de la magistrature,
00:57:28 qui valide ou invalide ces carrières,
00:57:32 où certains syndicats siègent.
00:57:34 Il y a d'autres pays où ça ne se passe pas du tout comme ça.
00:57:37 Il y a des pays où vous avez des postes qui sont libres,
00:57:39 ils sont publiés,
00:57:40 les magistrats peuvent tous,
00:57:42 par exemple, je pense à la Belgique,
00:57:44 postuler, ils sont tous reçus,
00:57:46 c'est transparent,
00:57:47 il y a des auditions, etc.
00:57:49 - En France, c'est l'opacité sur la nomination.
00:57:51 - En partie, il y a une forme d'opacité, tout à fait,
00:57:54 puisqu'en fait, c'est à la main, à 80% de la chancellerie,
00:57:59 qui décide ou non si vous pouvez déjà être proposé,
00:58:03 et le Conseil supérieur de la magistrature,
00:58:05 dont il faudrait revoir peut-être aussi
00:58:07 les formes de nomination et de composition,
00:58:10 valide ou invalide, mais c'est la fin de l'histoire.
00:58:12 Bon, et pour les postes de premier président ou de président,
00:58:17 c'est le Conseil supérieur de la magistrature
00:58:19 qui a la main sur ces quelques postes,
00:58:21 c'est pareil, il n'y a pas beaucoup de transparence,
00:58:23 et pour les postes de procureurs généraux ou de procureurs,
00:58:27 qui sont des postes extrêmement importants,
00:58:29 puisque c'est eux qui décident des politiques pénales aussi locales,
00:58:31 et qui ont la main sur les enquêtes,
00:58:34 là, c'est encore à la main du pouvoir politique.
00:58:37 Moi, je ne suis pas pour le fait de dire
00:58:40 que le politique n'a pas un droit de regard.
00:58:42 La question, c'est qu'il faut un équilibre
00:58:44 et de la transparence, et de la compétence.
00:58:46 Nous sommes loin du compte,
00:58:48 il y a des pays comme la Belgique,
00:58:50 qui ont fait d'ailleurs, après l'affaire Dutroux,
00:58:52 une énorme réforme là-dessus,
00:58:54 sauf que ces réformes, elles sont constitutionnelles.
00:58:58 Donc, ça veut dire qu'à un moment donné,
00:59:00 il faut faire des...
00:59:02 Et pareil pour le parquet,
00:59:04 si aujourd'hui, pourquoi, par exemple,
00:59:06 il y a beaucoup de complexité dans la procédure ?
00:59:08 Tout le monde dit "la procédure pénale, elle est complexe, elle est complexe".
00:59:10 Parce qu'en fait, aujourd'hui,
00:59:12 nous sommes obligés, en permanence,
00:59:14 de rajouter des juges du siège
00:59:16 dans toutes les procédures,
00:59:18 parce que la Cour européenne des droits de l'homme
00:59:20 nous dit "mais les magistrats du parquet,
00:59:22 vu leur nomination, et vu leur
00:59:24 peu d'indépendance,
00:59:26 ne sont pas des magistrats.
00:59:28 Donc on double tout avec des magistrats du siège.
00:59:30 Oui, mais vous voyez ?
00:59:32 C'est un impact direct sur la complexité.
00:59:34 - On va en continuer d'en parler,
00:59:36 on va évoquer d'autres exemples,
00:59:38 avec Béatrice Brugère, mais oui, c'est très très compliqué.
00:59:40 Mais justement, il faut savoir
00:59:42 s'il faut trancher le noeud gordien ou pas,
00:59:44 je sais que c'est
00:59:46 vraiment l'enjeu,
00:59:48 on va en parler juste après cette petite pause.
00:59:50 - Et puis vous aurez la parole 0826 300 300
00:59:52 pour réagir, pour poser toutes vos questions
00:59:54 à Béatrice Brugère, qui est notre invitée du jour.
00:59:56 A tout de suite sur Sud Radio.
00:59:58 - Sud Radio Bercov
01:00:00 dans tous ses états, midi 14h.
01:00:02 André Bercov.
01:00:04 - Ici Sud Radio.
01:00:06 Les français
01:00:10 parlent au français.
01:00:12 Les carottes sont cuites.
01:00:14 Les carottes sont cuites.
01:00:16 Sud Radio Bercov
01:00:18 dans tous ses états.
01:00:20 - Justice, la colère
01:00:22 qui monte, oui elle monte depuis assez
01:00:24 longtemps effectivement, et pas seulement
01:00:26 dans l'univers de la justice, mais
01:00:28 chez les justiciables aussi.
01:00:30 Béatrice Brugère, donc ce livre
01:00:32 qui vient de sortir aux éditions de l'Observatoire.
01:00:34 Et au fond,
01:00:36 on se dit,
01:00:38 mais cet espace d'autonomie,
01:00:40 alors comment créer l'autonomie,
01:00:42 comment faire à se désengager,
01:00:44 peut-être pas se désengager, mais
01:00:46 cette histoire, encore une fois, je reviens là-dessus,
01:00:48 parce que ça me paraît fondamental, et à vous aussi d'ailleurs.
01:00:50 Cette histoire du
01:00:52 parquet qui est quand même,
01:00:54 je veux dire, dont la carrière,
01:00:56 les nominations, etc.
01:00:58 Vous avez dit vous-même justement,
01:01:00 le conseil supérieur de la magistrature, le ministre,
01:01:02 le gouvernement, etc.
01:01:04 Vous n'empêcherez jamais un gouvernement et un ministère
01:01:06 d'être des politiques, qu'ils soient de gauche, de droite,
01:01:08 du centre ou d'ailleurs, ça n'a rien à faire.
01:01:10 Oui, justement. Mais,
01:01:12 encore une fois, je repose ma question,
01:01:14 quand un magistrat,
01:01:16 un haut magistrat surtout, et je pense que c'est
01:01:18 aussi comme ça pour les hôpitaux,
01:01:20 en tout cas certains,
01:01:22 devra sa carrière
01:01:24 à telle ou telle
01:01:26 amabilité gouvernementale,
01:01:28 politique et autre,
01:01:30 et encore une fois, pas politique au sens politicien,
01:01:32 et bien vous savez, l'institut humaine étant ce qu'elle est,
01:01:34 comment peut-on faire pour avoir
01:01:36 en tout cas plus d'indépendance,
01:01:38 plus de transparence, comme
01:01:40 vous le réclamez ? Concrètement,
01:01:42 moi je reviens à ça, comment peut-on faire ?
01:01:44 Alors, vous avez raison, parce que c'est
01:01:46 la question majeure que tout le monde,
01:01:48 c'est celle de la confiance dans nos institutions,
01:01:50 ce que vous posez. C'est-à-dire, comment retrouver
01:01:52 la confiance dans nos institutions
01:01:54 après des critiques assez
01:01:56 fortes, sur une forme de politisation,
01:01:58 d'impartialité,
01:02:00 etc. Donc,
01:02:02 moi ce que je propose, c'est un choc
01:02:04 de culture, on va dire, dans ce livre,
01:02:06 et c'est même le sujet majeur,
01:02:08 d'avoir une vision sur ce qu'on peut appeler
01:02:10 les ressources humaines,
01:02:12 c'est un peu large, mais c'est la
01:02:14 manière dont on recrute, dont on forme,
01:02:16 et dont on fait carrière, d'ailleurs,
01:02:18 on peut se poser la question, doit-on faire carrière
01:02:20 dans la magistrature ? Il y a des pays
01:02:22 - Vraie question - Oui, que je pose - On peut, pendant
01:02:24 10 ans, passer ailleurs - Oui, oui, tout à fait
01:02:26 La question de passer du siège
01:02:28 au parquet, qui est parfois une confusion,
01:02:30 comment on peut être magistrat du
01:02:32 parquet, puis après devenir un magistrat du siège
01:02:34 indépendant, etc. Il y a d'autres pays
01:02:36 qui ont fait d'autres choix que le nôtre
01:02:38 et que j'interroge, et sur lequel
01:02:40 je me dis, mais là, il y a des choses qui sont intéressantes
01:02:42 à prendre, notamment par exemple - Alors,
01:02:44 la Belgique, vous parlez de l'exemple belge, par exemple
01:02:46 - Oui, les Belges sont très inspirants, d'une certaine
01:02:48 façon, parce qu'ils ont connu une crise énorme
01:02:50 de confiance - L'affaire du Trou
01:02:52 - L'affaire du Trou a été un effondrement
01:02:54 on s'est aperçu qu'il y avait de la corruption, de la
01:02:56 politisation, de l'incompétence,
01:02:58 enfin, tout ce qu'on connaît, et ils ont décidé
01:03:00 de faire une grande réforme, ils ont créé
01:03:02 le Conseil supérieur de la justice
01:03:04 et ils ont nommé des gens
01:03:06 de manière extrêmement
01:03:08 transparente, compétent
01:03:10 ils ont mis beaucoup de monde pour
01:03:12 éviter le côté de concentration, de clan
01:03:14 si vous voulez, aussi dans les nominations
01:03:16 et ils ont fait un système transparent
01:03:18 alors, il n'y a pas de système parfait, mais il y a
01:03:20 des systèmes meilleurs que d'autres, et en tout cas, il y a des systèmes
01:03:22 qui peuvent au moins
01:03:24 réfléchir à des contre-pouvoirs
01:03:26 ou empêcher au maximum
01:03:28 ce qui ne serait pas transparent
01:03:30 donc, moi, je demande
01:03:32 qu'on fasse un peu comme la Belgique
01:03:34 je demande également, enfin, en tout cas, je propose
01:03:36 parce que, nous, on est un syndicat
01:03:38 réformiste et on ne fait pas de politique
01:03:40 mais, par contre, on est intéressé
01:03:42 à ce que le système fonctionne
01:03:44 et le système fonctionnerait bien
01:03:46 si on clarifiait notre position
01:03:48 sur la place du parquet, aujourd'hui
01:03:50 qui n'est pas clair, donc, à un moment, il faut
01:03:52 trancher, c'est pas à moi de trancher, c'est aux politiques
01:03:54 mais tant qu'on reste au milieu du guet
01:03:56 et bien, en fait, on est dans la confusion
01:03:58 - Parce que pour les gens, je veux dire, le parquet
01:04:00 est soumis aux politiques, c'est clair
01:04:02 - Oui, ce qui est vrai est faux, d'ailleurs, mais ce qui n'est pas faux
01:04:04 voilà, mais si vous voulez
01:04:06 la politique pénale, c'est pas un vilain mot
01:04:08 c'est pas un gros mot, la politique pénale
01:04:10 en réalité, donc
01:04:12 après, on peut interroger aussi la politique pénale
01:04:14 et la politique pénale, elle est déterminée par le
01:04:16 gouvernement, et c'est vrai que
01:04:18 les magistrats du parquet doivent
01:04:20 appliquer la politique pénale, mais
01:04:22 sur le terrain, on s'aperçoit
01:04:24 que, tout d'abord, on a un système qui sature
01:04:26 et qui crée d'une forme
01:04:28 d'injustice, c'est-à-dire que vous n'avez pas le même traitement
01:04:30 si vous êtes à Molluson
01:04:32 ou si vous êtes dans la petite couronne de Paris
01:04:34 donc ça, c'est déjà la première chose qu'on oublie
01:04:36 souvent. On a un système
01:04:38 d'opportunité des poursuites, ça veut dire quoi ?
01:04:40 C'est-à-dire que le parquet peut classer ou ne pas classer
01:04:42 EDA est justifiable, il dit "mais pourquoi
01:04:44 là, on est poursuivi, pourquoi là, on n'est pas poursuivi ?"
01:04:46 - On revient aux deux poids, deux mesures - Par exemple, les
01:04:48 Italiens ont pris un autre système, puisqu'ils voulaient
01:04:50 des choses concrètes, de dire "on va faire de la
01:04:52 légalité des poursuites", ça veut dire quoi ?
01:04:54 Ça veut dire que tout le monde est poursuivi de la même manière
01:04:56 quelle que soit l'infraction. Je pose
01:04:58 la question, faut-il changer notre système
01:05:00 d'opportunité ? Comme on a un système
01:05:02 qui sature, on s'aperçoit
01:05:04 qu'on fait énormément
01:05:06 de régulations, d'alternatives
01:05:08 aux poursuites, et qu'en fait
01:05:10 c'est la masse, ce que j'appelle le "new public management"
01:05:12 c'est le chiffre qu'il emporte
01:05:14 souvent, et malheureusement
01:05:16 sur la réalité criminelle.
01:05:18 Donc, j'interroge tout notre système
01:05:20 qui en fait, sature
01:05:22 on sait, tout le monde le sait
01:05:24 il y a des articles qui le disent, et il n'y a pas que des articles
01:05:26 c'est une vérité, qu'il y a des millions de procédures
01:05:28 qui ne sont pas traitées, - Ou qui mettent
01:05:30 des années et des années - Qu'on laisse parfois malheureusement
01:05:32 prescrire, la police ne suit pas
01:05:34 la justice n'a pas les moyens,
01:05:36 donc derrière c'est qui ? Ce sont les victimes
01:05:38 c'est des gens qui attendent un jugement, c'est
01:05:40 parfois des faits extrêmement graves,
01:05:42 ça c'est de l'injustice, or, vous voyez bien
01:05:44 c'est pas de la politique, c'est de l'organisation ça
01:05:46 c'est-à-dire que c'est là-dessus qu'il faut travailler
01:05:48 est-ce qu'on peut continuer comme ça
01:05:50 à dire qu'on va répondre à tout le monde
01:05:52 et ne pas répondre à tout le monde ?
01:05:54 Moi je propose par exemple
01:05:56 des modes différents de jugement
01:05:58 sur tous ces petits délits
01:06:00 qui ne sont pas traités, ou parfois
01:06:02 pas bien traités ou laissés prescrits
01:06:04 je propose le système à l'anglo-saxonne
01:06:06 ce qui devrait vous plaire
01:06:08 de mettre ce que j'appelle
01:06:10 des magistrates, c'est-à-dire des juges
01:06:12 de paix, et c'est des citoyens
01:06:14 d'ailleurs, c'est des citoyens, donc c'est très intéressant
01:06:16 parce que c'est aussi une façon de redonner
01:06:18 le pouvoir aux citoyens
01:06:20 sur la manière dont on rend justice, on dit toujours
01:06:22 "ah mais il y a une distorsion, un éloignement"
01:06:24 c'est très intéressant, d'abord
01:06:26 c'est sur tout le territoire
01:06:28 alors aujourd'hui, qu'est-ce qu'on reproche ?
01:06:30 c'est le fait d'avoir pas accès à son juge
01:06:32 que les délais sont très longs
01:06:34 qu'on attend des jugements qui n'arrivent pas
01:06:36 - et que surtout il y a des choses où il ne se passe rien
01:06:38 où il y a des longs lieux - et tous ces petits délits
01:06:40 là, qui ne sont pas toujours traités ou classés
01:06:42 - et qui empoisonnent la vie des gens
01:06:44 - exactement, et qui peuvent même
01:06:46 empirer parfois, parce qu'en fait
01:06:48 quand on laisse traîner, et bien là, ils seraient jugés
01:06:50 en équité et pas en droit
01:06:52 ce qui permettrait d'aller vite, et on a proposé
01:06:54 la même chose, notre syndicat aux civils
01:06:56 et c'est en train de se faire
01:06:58 c'est à dire de la médiation
01:07:00 des modes alternatifs de règlement
01:07:02 des litiges, sous évidemment
01:07:04 le contrôle d'un juge, parce que
01:07:06 autrement c'est le plus fort qui l'emporte
01:07:08 sur le plus faible, et qui fait que
01:07:10 on va essayer d'enlever
01:07:12 tous ces contentieux, tous ces
01:07:14 litiges qui attendent des années
01:07:16 d'être jugés aux civils
01:07:18 et ça pourrait être la même chose aux pénales
01:07:20 donc vous voyez bien, là c'est des réformes
01:07:22 extrêmement concrètes, mais c'est des changements
01:07:24 radicaux de modèle
01:07:26 on change de modèle
01:07:28 - ce qui est intéressant dans tout ce que vous dites, Béatrice
01:07:30 mais on va en parler aussi avec nos auditeurs
01:07:32 c'est que effectivement, ça se dit
01:07:34 ça se fait, vous en parlez
01:07:36 très bien dans votre livre, le problème
01:07:38 c'est qu'on a l'impression qu'il y a ce que j'appelle
01:07:40 une force d'inertie agissante
01:07:42 et qui dit
01:07:44 oui, d'accord, oui, c'est vrai, vous avez raison
01:07:46 bien sûr, on va vous dire que vous avez tout à fait raison
01:07:48 mais bon, c'est peut-être pas l'urgence
01:07:50 il y a d'autres priorités
01:07:52 donc on attendra, je crois que nous avons
01:07:54 - Jean-Philippe qui nous appelle
01:07:56 depuis Paris, bonjour Jean-Philippe
01:07:58 - Bonjour Jean-Philippe - Bonjour à tous
01:08:00 bonjour M. Bercoff et bonjour Mme Brugère
01:08:02 - Bonjour - On vous écoute Jean-Philippe
01:08:04 - Ben voilà, moi je n'ai
01:08:06 ni la carrière de Mme Brugère
01:08:08 ni l'expérience de M. Bercoff
01:08:10 mais je voudrais juste dire quelque chose
01:08:12 de tout simple, c'est que
01:08:14 je voulais revenir sur l'indépendance
01:08:16 de la justice par rapport à la
01:08:18 nomination de certains postes
01:08:20 par les politiques
01:08:22 ça reste des êtres humains, c'est-à-dire que l'indépendance
01:08:24 vous l'aurez jamais, peu importe ce que vous
01:08:26 nomniez via
01:08:28 un politique ou
01:08:30 pas, si vous voulez une indépendance totale
01:08:32 de la justice, vous aurez quand même des êtres humains qui ont
01:08:34 des avis politiques
01:08:36 - Des intérêts, des avis - Des intérêts
01:08:38 - Pas nécessairement, pardon, allez-y madame
01:08:40 - Non, non, pardon, je vous laisse - Allez-y, finissez
01:08:42 finissez Jean-Philippe - Non, ce que je voulais vous dire
01:08:44 c'est que voilà, moi je suis pas grand chose
01:08:46 je suis qu'un petit comédien
01:08:48 je suis pas du tout dans
01:08:50 votre connaissance, je connais pas bien
01:08:52 - Ce n'est pas le problème
01:08:54 vous avez votre avis - Par mon métier
01:08:56 ce que je veux dire, c'est que je croise beaucoup
01:08:58 d'humains, je croise beaucoup de gens
01:09:00 et chacun a ses idées, et si vous nommez
01:09:02 des humains, quoi qu'il arrive, l'indépendance de la justice
01:09:04 je pense, je suis peut-être naïf, mais
01:09:06 j'ai l'impression que vous ne pouvez pas l'avoir
01:09:08 et d'avoir une nomination
01:09:10 de certains postes par
01:09:12 des politiques, permet quand même
01:09:14 si vous voulez, d'avoir
01:09:16 si c'est transparent, évidemment
01:09:18 d'avoir une forme de
01:09:20 continuité et une forme
01:09:22 de
01:09:24 de lien tout de même, l'indépendance de la justice
01:09:26 c'est, on voit pas la privilégie
01:09:28 - Ah oui, oui, ce que dit le juge Jean-Philippe
01:09:30 c'est que vous, vous êtes pour la nomination
01:09:32 enfin des, en tout cas
01:09:34 la continuation de la nomination des magistrats
01:09:36 en tout cas du parquet par les politiques, quels qu'ils soient
01:09:38 - Donc une forme de transparence et que ça reste
01:09:40 quoi qu'il arrive, un bien public, parce que
01:09:42 si on veut une indépendance totale, qu'est-ce qui va se passer
01:09:44 à terme ? Une privatisation ?
01:09:46 - Non, non, alors, alors, merci
01:09:48 pour cette question, ça me permet de clarifier
01:09:50 c'est pas du tout ça, en fait, que nous
01:09:52 on propose, c'est pas du tout une indépendance
01:09:54 de style autogestion, les magistrats
01:09:56 sont indépendants, font ce qu'ils veulent, absolument pas
01:09:58 parce que nous, ce que l'on veut, c'est éviter
01:10:00 d'avoir des nominations
01:10:02 politiques dans le mauvais sens du terme
01:10:04 c'est-à-dire que moi j'ai aucun problème à être nommé
01:10:06 par le président de la République
01:10:08 ce qui compte c'est que dans l'exercice
01:10:10 de sa fonction, on n'est pas d'influence
01:10:12 ou de pression politique
01:10:14 c'est ça l'indépendance surtout
01:10:16 ou qu'on ait les moyens budgétaires, ce qui est une autre
01:10:18 forme d'indépendance, pour pouvoir travailler
01:10:20 correctement. Mais l'enjeu numéro un
01:10:22 c'est pas tellement l'indépendance, monsieur
01:10:24 a pas tort, c'est surtout l'impartialité
01:10:26 c'est-à-dire que ce qu'on attend
01:10:28 des magistrats, c'est surtout
01:10:30 qu'il soit impartial
01:10:32 et bien sûr qu'il a ses idées
01:10:34 qu'il a sa façon d'être
01:10:36 etc. Mais il faut
01:10:38 en tout cas essayer de faire en sorte
01:10:40 que le système ait
01:10:42 toutes les garanties maximales
01:10:44 pour éviter
01:10:46 les abus de pouvoir ou la partialité
01:10:48 - Vous avez dit "mais le problème
01:10:50 il est posé" et c'est posé dans tous les secteurs
01:10:52 - Mais évidemment - Pas sur la justice, société
01:10:54 Si je suis nommé par quelqu'un
01:10:56 je suis redevable à ce quelqu'un
01:10:58 - Pas nécessairement, en fait
01:11:00 oui, non mais sur le papier vous avez raison
01:11:02 mais ce que je veux dire par là
01:11:04 c'est mon
01:11:06 par exemple, mon décret c'est le président
01:11:08 de la république qui me nomme
01:11:10 ça n'empêche que j'ai jamais eu de pression et que
01:11:12 j'ai toujours fait ce que j'ai pensé
01:11:14 pu faire. Donc c'est plus compliqué
01:11:16 que ça - Vous voulez dire que vous n'êtes pas
01:11:18 dans une pression - Redevable, non pas du tout
01:11:20 mais ce qui est intéressant c'est
01:11:22 plutôt la transparence, la compétence
01:11:24 l'impartialité et les garanties
01:11:26 au maximum
01:11:28 évidemment pour éviter les abus
01:11:30 c'est ça qui est intéressant et là
01:11:32 vous êtes dans un système qui est sain
01:11:34 aujourd'hui on n'a pas encore
01:11:36 atteint cette maturité et ça passe aussi
01:11:38 par une RH
01:11:40 qui puisse être
01:11:42 j'allais dire juste en interne
01:11:44 pour que les magistrats qui ont des compétences
01:11:46 et qui ont besoin
01:11:48 d'avoir une carrière
01:11:50 ne soient pas bloqués parce que
01:11:52 ils ne sont pas dans un bon syndicat
01:11:54 parce qu'ils n'ont pas
01:11:56 le bon profil, on va dire des choses comme ça
01:11:58 donc en fait c'est très important
01:12:00 c'est pas de dire qu'on est en autogestion
01:12:02 c'est de dire qu'il y a des garanties
01:12:04 pour éviter les pressions, c'est pas tout à fait la même chose
01:12:06 - Mais les garanties doivent être à mon avis
01:12:08 beaucoup plus fortes que les RH
01:12:10 ne suffiront pas à...
01:12:12 - Non mais c'est un ensemble
01:12:14 - On va continuer d'en parler après cette
01:12:16 petite pause et la dernière sur Sud Radio
01:12:18 on est ensemble jusqu'à 14h avec Béatrice Brugère
01:12:20 et avec vous au 0826 300 300
01:12:22 à tout de suite
01:12:24 Sud Radio Bercov dans tous ses états
01:12:26 Appelez maintenant pour réagir
01:12:28 0826 300 300
01:12:30 Ici Sud Radio
01:12:32 Les français parlent au français
01:12:34 Je n'aime pas la blanquette de veau
01:12:36 Je n'aime pas la blanquette de veau
01:12:38 Je n'aime pas la blanquette de veau
01:12:40 Je n'aime pas la blanquette de veau
01:12:42 Je n'aime pas la blanquette de veau
01:12:44 Sud Radio Bercov dans tous ses états
01:12:46 De retour sur Sud Radio
01:12:48 nous sommes toujours avec Béatrice Brugère
01:12:50 qui vient nous voir pour son livre aux éditions de l'Observatoire
01:12:52 "Justice, la colère qui monte"
01:12:54 et nous avons Claude qui nous appelle depuis Perpignan
01:12:56 Bonjour Claude
01:12:58 - Bonjour Claude
01:13:00 - Bonjour Béatrice Brugère, bonjour André Bercov
01:13:02 et surtout merci pour les sujets que vous abordez
01:13:04 - Merci
01:13:06 - Moi j'ai une question qui rejoint peut-être un peu
01:13:08 l'intervenant précédent
01:13:10 j'ai du mal à concevoir
01:13:12 et vous pouvez sans doute
01:13:14 m'aider Béatrice Brugère
01:13:16 comment on peut rendre
01:13:18 la justice
01:13:20 indépendante
01:13:22 c'est à dire indépendante des pressions
01:13:24 politiques ou des lobbies
01:13:26 et en même temps elle est rendue au nom du peuple français
01:13:28 donc
01:13:30 le magistrat par principe
01:13:32 il est responsable
01:13:34 et moi je compare
01:13:36 à d'autres éléments de responsabilité
01:13:38 quand on est responsable on doit rendre des comptes
01:13:40 et je me demandais
01:13:42 comment en fait la justice
01:13:44 peut être indépendante
01:13:46 responsable et rendre ses comptes
01:13:48 au peuple français
01:13:50 - Et acquis
01:13:52 - Je pense il n'y a pas que
01:13:54 les cas terribles comme
01:13:56 l'affaire Doutreau et autres
01:13:58 moi je me souviens
01:14:00 pour une de mes filles
01:14:02 qui s'est séparée de son
01:14:04 conjoint, la justice aux affaires
01:14:06 familiales c'était l'époque où la mode
01:14:08 était à la garde alternée
01:14:10 quels que soient les cas, quels que soient les éléments
01:14:12 et les circonstances, c'était donc à la limite
01:14:14 c'était une justice je dirais
01:14:16 non pas militante
01:14:18 mais dans l'air du temps il fallait
01:14:20 promouvoir des choses, voilà
01:14:22 et moi je n'arrive pas à trouver
01:14:24 le point central de tous ces équilibres
01:14:26 - Béatrice Boucher
01:14:28 en fait en quelques mots
01:14:30 - Alors déjà
01:14:32 bon déjà tout
01:14:34 évidemment tous les magistrats
01:14:36 la plupart des magistrats travaillent très bien
01:14:38 et ne sont pas du tout
01:14:40 moi même je n'ai jamais
01:14:42 rencontré de pression politique
01:14:44 ou très peu, enfin je ne crois pas
01:14:46 que ce soit le cas de la majorité et heureusement
01:14:48 ce que monsieur soulève est un autre
01:14:50 point, qui est celui de la qualité
01:14:52 de la justice en réalité
01:14:54 - Non de la responsabilité - Oui mais ça va avec
01:14:56 c'est à dire que si vous posez une
01:14:58 mauvaise décision
01:15:00 est-ce qu'on est responsable ? Donc c'est bien
01:15:02 la question de la qualité entre guillemets
01:15:04 en tout cas de l'attente
01:15:06 alors d'abord ce qui est sûr c'est que les magistrats
01:15:08 ne sont pas irresponsables
01:15:10 ils ont évidemment une responsabilité civile
01:15:12 pénale et disciplinaire
01:15:14 d'ailleurs qui s'exerce
01:15:16 mais la question est celle
01:15:18 plutôt du contenu des décisions
01:15:20 puisqu'en fait on peut avoir
01:15:22 des approches très différentes et c'est ce que
01:15:24 j'évoque dans mon livre, c'est à dire
01:15:26 qu'aujourd'hui on souffre de deux mots
01:15:28 l'hyper-normativité ou l'hyper-technicité
01:15:30 ou l'hyper-procédure
01:15:32 comme vous voulez
01:15:34 qui fait que souvent si on est conforme
01:15:36 à la loi, à la technique, au process
01:15:38 finalement on a rendu justice
01:15:40 moi je ne crois pas, et l'hyper-subjectivité
01:15:42 qui est rendue possible
01:15:44 puisqu'en fait les magistrats
01:15:46 ont quand même un pouvoir
01:15:48 d'appréciation très important
01:15:50 et surtout des normes qui leur permettent
01:15:52 parfois d'apprécier différemment
01:15:54 c'est ça le sujet, et le sujet
01:15:56 il faut y répondre très franchement
01:15:58 donc moi je suggère
01:16:00 d'y répondre
01:16:02 c'est de répondre
01:16:04 à la crise des valeurs, quelles sont nos priorités
01:16:06 et qu'est-ce que l'on veut aujourd'hui
01:16:08 par exemple, une des valeurs
01:16:10 qui me semble importante
01:16:12 c'est de ne pas faire de politique
01:16:14 de ne pas faire d'idéologie
01:16:16 justement d'avoir
01:16:18 là-dessus
01:16:20 de sanctionner la déloyauté
01:16:22 ce qui est extrêmement important
01:16:24 et également d'avoir
01:16:26 des processus
01:16:28 qui soient
01:16:30 performants
01:16:32 non pas sur la quantité mais sur la qualité
01:16:34 - Attendez, moi là-dessus
01:16:36 on n'est pas d'accord du tout
01:16:38 quand vous dites de ne pas faire politique, de ne pas faire d'idéologie
01:16:40 ne me dites pas, on est un être humain
01:16:42 tout être humain a ses convictions
01:16:44 le vrai problème, pardon, qui juge
01:16:46 les juges ? - Je viens de vous répondre
01:16:48 - Il n'y a pas, non - Le conseil supérieur de la magistrature
01:16:50 - Oui enfin écoutez, quand on regarde
01:16:52 quand on s'est passé pour l'affaire Doutreau
01:16:54 regardez ce qu'on a fait, regardez tel juge
01:16:56 je vais vous donner un exemple très précis
01:16:58 ce juge qui, je prends un exemple
01:17:00 extrême mais ça ne fait rien
01:17:02 ce juge qui proposait sa fille de 12 ans
01:17:04 dans des orgies pour les gens
01:17:08 ok ? Il a été sanctionné ?
01:17:10 - Oui il a été sanctionné - Oui il a été déplacé
01:17:12 sanctionné alors que n'importe qui
01:17:14 ce qui serait dans l'affaire de Pédophilie
01:17:16 il sera en prison, lui il a été déplacé
01:17:18 - Alors moi, vous avez la réponse
01:17:20 dans mon livre, cher André Bercoff
01:17:22 - Oui - Si vous
01:17:24 vous regardez bien, moi je demande justement
01:17:26 une réforme
01:17:28 majeure du conseil supérieur de la justice
01:17:30 donc du conseil supérieur
01:17:32 actuellement de la magistrature
01:17:34 en un conseil supérieur de la justice
01:17:36 j'entends tout à fait ce que vous dites
01:17:38 et moi même - ça je l'assure, ça frappe
01:17:40 - Mais j'entends la critique
01:17:42 et je dis justement
01:17:44 le système tel qu'il fonctionne aujourd'hui
01:17:46 n'est pas adapté aux attentes
01:17:48 et n'est pas adapté à ce que j'appelle un ordre juste
01:17:50 interne et externe
01:17:52 d'où cette idée d'arrêter de réformer
01:17:54 sur le système mais de le refonder
01:17:56 et la question de monsieur elle est extrêmement
01:17:58 importante parce qu'elle est au coeur de la réflexion
01:18:00 c'est à dire comment on va responsabiliser
01:18:02 comment on va refonder
01:18:04 un système qui puisse proposer
01:18:06 un ordre juste où justement
01:18:08 on n'est pas sur la quantité, sur le nombre
01:18:10 de décisions qui est rendue mais on est sur
01:18:12 les attentes et la qualité donc c'est ça
01:18:14 l'enjeu - Et la responsabilité - Mais évidemment
01:18:16 - Bien sûr - Évidemment et d'où d'ailleurs
01:18:18 une réflexion assez forte
01:18:20 sur les valeurs
01:18:22 sur l'éthique
01:18:24 et sur les sanctions qui vont avec
01:18:26 - On remercie Claude et on accueille
01:18:28 Cédric qui nous appelle depuis Béziers
01:18:30 Bonjour Cédric - Bonjour Cédric
01:18:32 - Bonjour André Bercoff, bonjour madame
01:18:34 je suis très content de vous avoir
01:18:36 effectivement je fais partie
01:18:38 des personnes qui a finalement baissé
01:18:40 les bras et je n'ai plus du tout confiance
01:18:42 en la justice parce que la justice n'est pas juste
01:18:44 trois exemples
01:18:46 l'assassinat de mon père, les juges ont été
01:18:48 cléments, j'ai fait partie
01:18:50 des premiers qui a été
01:18:52 condamné à Béziers
01:18:54 en tant que gilet jaune mais comme en fait
01:18:56 c'est très long, ça a été mis fin février
01:18:58 donc en fait
01:19:00 les débuts des problèmes
01:19:02 ont été engendrés à partir de
01:19:04 décembre donc en fait c'est moi qui m'enflé
01:19:06 et j'ai pris 5 ans de prison avec sursis
01:19:08 et puis là
01:19:10 ça vient de tomber il y a une semaine et demie
01:19:12 je suis débouté de ma demande en fait
01:19:14 au tribunal
01:19:16 des prud'hommes qui est passé finalement au tribunal d'instance
01:19:18 parce que les prud'hommes n'ont pas pu juger
01:19:20 et finalement la juge était pro patron
01:19:22 pro patron et elle l'a dit ouvertement
01:19:24 et du coup résultat des courses avec tous les documents
01:19:26 que j'avais, j'ai été débouté
01:19:28 de près de 40 000 euros que mon patron me devait
01:19:30 je trouve ça donc indécent et je fais
01:19:32 partie donc des 67% de personnes
01:19:34 qui ne font pas confiance en la justice
01:19:36 ou qui trouvent qu'elle est laxiste ou qui trouvent
01:19:38 qu'elle est inefficace et effectivement
01:19:40 je suis très triste parce que
01:19:42 au début j'étais très confiant là dessus
01:19:44 et maintenant je trouve que
01:19:46 il n'y a plus rien
01:19:48 il n'y a plus rien, on ne fait plus confiance à la police
01:19:50 parce que des fois on trouve la police avec de la drogue
01:19:52 on ne fait plus confiance à la justice parce que la justice
01:19:54 est injuste alors que normalement dans le mot justice
01:19:56 il y a justice
01:19:58 et elle est injuste
01:20:00 donc je trouve ça aberrant
01:20:02 - Béatrice, vous ne connaissez pas ce cas
01:20:04 - Non, non, je ne connais pas le cas mais moi
01:20:06 j'entends la colère et j'entends les critiques
01:20:08 elles ne me font pas peur au contraire parce que
01:20:10 je travaille depuis
01:20:12 des années justement à réfléchir
01:20:14 comment améliorer le système donc au contraire
01:20:16 je trouve que toutes ces critiques
01:20:18 sont les bienvenues
01:20:20 ce qui est sûr c'est que sur l'exécution des peines
01:20:22 et aujourd'hui sur notre système
01:20:24 d'exécution des peines
01:20:26 je crois qu'on est très loin du compte et des attentes
01:20:28 et d'ailleurs on est tellement loin
01:20:30 qu'aujourd'hui on est dans une impasse
01:20:32 on a une insécurité qui augmente
01:20:34 on a des prisons
01:20:36 qui sont pleines à craquer
01:20:38 qui sont saturées
01:20:40 et on a tout un système, et là je l'explique
01:20:42 très bien, qui est propre à la France
01:20:44 et à l'Italie cette fois-ci
01:20:46 d'un juge d'application des peines qui aujourd'hui
01:20:48 est quasiment à troisième tour
01:20:50 pour défaire, refaire, etc.
01:20:52 Donc la question fondamentale
01:20:54 de la punition
01:20:56 de la place
01:20:58 de la prison, du rôle du magistrat
01:21:00 par rapport à la sanction
01:21:02 des moyens pour qu'elle soit efficace
01:21:04 et pas simplement symbolique
01:21:06 est essentiel
01:21:08 ce sujet, alors évidemment je ne vais pas le développer
01:21:10 je n'ai pas le temps, est traité
01:21:12 et je donne des réponses justement
01:21:14 comment sortir de cette impasse
01:21:16 et ce n'est pas une vision répressive
01:21:18 ou laxiste en réalité
01:21:20 c'est une vision assez simple
01:21:22 de remettre tout le monde au bon niveau
01:21:24 les victimes, d'entendre
01:21:26 donc là on reprend aussi la question
01:21:28 de l'impartialité et de la garantie
01:21:30 et de la confiance, mais c'est aussi
01:21:32 l'efficacité, la rapidité
01:21:34 et la réalité d'une sanction. - Donc vous êtes optimiste
01:21:36 quant à la refondation possible
01:21:38 de la justice, Béatrice Brugère ?
01:21:40 La colère monte, vous dites d'un côté
01:21:42 mais est-ce qu'on va l'endiguer ou pas ?
01:21:44 De façon responsable
01:21:46 et efficace ?
01:21:48 - Moi je pense qu'aujourd'hui
01:21:50 on a une crise des élites, très clairement
01:21:52 et une crise politique. La justice n'est qu'une
01:21:54 déclinaison parmi d'autres
01:21:56 de la crise de l'Etat
01:21:58 de l'effondrement de plein de secteurs
01:22:00 de la fonction publique. Donc oui
01:22:02 je suis pleine d'espérance
01:22:04 si derrière on a
01:22:06 les bonnes personnes qui prennent
01:22:08 les bonnes décisions. Elles sont possibles
01:22:10 ces décisions, d'autres l'ont fait, pourquoi
01:22:12 pas nous ? Donc il faut que chacun
01:22:14 prenne ses responsabilités, les magistrats,
01:22:16 les politiques, mais tout le monde.
01:22:18 C'est une co-responsabilité. - Chacun d'entre nous.
01:22:20 - Chacun à sa place et rien qu'à sa place.
01:22:22 - Merci Béatrice Brugère,
01:22:24 la colère monte, on verra si elle sera
01:22:26 endiguée ou pas, en tout cas on peut l'espérer bien sûr
01:22:28 mais ce sont
01:22:30 les travaux d'Hercule, il y a du boulot
01:22:32 et du pain sur la planche. - Merci d'avoir été avec nous
01:22:34 Béatrice Brugère et on rappelle votre livre "Justice
01:22:36 la colère qui monte" aux éditions
01:22:38 de l'Observatoire. Merci beaucoup André Vercoff d'avoir été
01:22:40 avec nous, on vous retrouve demain pour "La culture
01:22:42 dans tous ses états" avec Céline Alonso
01:22:44 de 13h à 14h. - Sur la corrida
01:22:46 s'il te plaît, sur la corrida, ça va barder
01:22:48 là. - Ah bon, on va s'en y aller à l'écoute.
01:22:50 Et puis tout de suite c'est Brigitte Lehi sur Sud Radio
01:22:52 à demain.
01:22:54 Parlons vrai.