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EARL Les Champs de Bray (76)

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Transcription
00:00Ici c'est une ferme de 200 hectares, il y a 80 vaches laitières, 30 mères allaitantes en blonde d'Aquitaine.
00:06Il y a une centaine d'hectares de culture de vente.
00:10Et donc on est trois associés, donc Charleine, Thomas, mon mari et Jean-François, mon beau-père.
00:21Du coup quand on a démarré, on a commencé par faire une transition au niveau du troupeau laitier.
00:27On a été vers un système herbagé.
00:29Donc on a mis en place différents aménagements pour que les vaches puissent pâturer plus longtemps.
00:34Et puis valoriser au maximum le pâturage dans la ration des vaches laitières.
00:43On a commencé par découper, redécouper le parcellaire.
00:46Aujourd'hui on a une vingtaine de padocs de deux hectares.
00:50On a mis des abreuvoirs dans tous ces padocs et puis après on a mis en place progressivement les chemins.
00:56Aujourd'hui c'est des petits chemins bétonnés qui permettent d'accéder à peu près aux 38 hectares de surface accessible qu'on a aujourd'hui sur la ferme.
01:12Ça a commencé à diminuer assez rapidement.
01:15Ça n'a pas été évident au départ.
01:17Déjà les vaches elles gueulaient parce qu'elles avaient faim, elles ne voulaient pas manger de l'herbe.
01:21Donc il y avait déjà une pression un peu psychologique.
01:25Et en plus de ça la pression économique liée au fait que le tank ne se remplissait pas comme avant.
01:32On venait de s'installer aussi.
01:34Et en plus entre les associés on n'était pas tous complètement d'accord par rapport à la direction qu'on était en train de prendre.
01:41Et puis au bout de 4 ans à peu près le système avait fait ses preuves, les aménagements étaient terminés.
01:49Et du coup c'est comme ça qu'on a envisagé la conversion bio du troupeau laitier.
01:55Puisqu'il ne restait plus grand chose à faire.
01:58Nous on a souhaité arrêter d'acheter du colza qui était le dernier concentré qu'on achetait à l'extérieur.
02:06Et puis après ça nous permettait une meilleure valorisation du lait derrière.
02:11Puisque là notre lait à l'herbe n'était pas valorisé différemment que le lait conventionnel.
02:19Sur l'année 2020 on a fait 460 000 litres avec 86 vaches en moyenne sur l'année.
02:29A partir du 1er mai 2022 on sera commercialisé en bio.
02:39Je pense que ça a été un stress au début par rapport aux vaches qui ne voulaient pas manger d'herbe.
02:44Et puis nous on ne leur offrait sans doute pas une herbe de super qualité puisqu'on ne savait pas faire non plus au début.
02:49Après ça pour la conversion bio il n'y a pas eu de soucis par rapport au pâturage.
02:54Les vaches n'ont pas vu de changement.
02:56Après globalement que ce soit au moment de la transition à l'herbe ou de la transition bio,
03:01je pense qu'on a eu un amégrissement du troupeau quand même.
03:04Alors on n'a pas eu de soucis sanitaires liés à l'amégrissement du troupeau.
03:09Puisque les résultats de repros se sont quand même maintenus.
03:13On a maintenu nos deux périodes de vélage sur l'année.
03:18Par contre c'est vrai qu'à l'oeil ce n'est pas forcément tous les jours plaisant.
03:23Et puis après globalement au niveau santé ça s'est quand même amélioré.
03:27Ça s'est quand même amélioré sur tous les problèmes de diarrhée, de maîtrise etc.
03:31C'est des choses avec lesquelles on n'a plus de problème aujourd'hui.
03:34Je pense que ce qui reste quand même c'est tout ce qui est autour de la santé mamelle chez nous.
03:39Qui est encore à travailler, qui est notamment lié au fait qu'on raisonne le traitement antibio au moment du tarissement.
03:47Et du coup là-dessus il faut qu'on acquiert un peu d'expérience pour améliorer nos résultats.
03:57Je pense qu'on a intégré des nouvelles races dans le schéma de sélection.
04:03Avec du frison et du gerzier notamment de Nouvelle-Zélande.
04:07Je pense qu'on le ferait plus tôt.
04:09On a un peu hésité au début parce que c'était un changement sur le moyen à long terme.
04:13Du coup on a été un peu frileux.
04:15Donc on commence que à voir les premières génies sont veillées cette année.
04:20Donc on aurait pu commencer un peu plus tôt.
04:28Aujourd'hui pas plus que ça.
04:30Je ne suis pas impliquée dans la commercialisation donc je me dis que je ne vais faire que subir.
04:35Je ne vais pas me stresser avec ça.
04:37En plus de ça on a quand même les aides bio nous encore pendant quelques années.
04:40Et du coup ça permet de stabiliser quand même les résultats économiques.
04:44Et puis sur le moyen à long terme on a connu des baisses aussi dans le prix du conventionnel.
04:50Donc c'est un peu cyclique.
04:52Une dernière chose aussi c'est que notre système est quand même basé sur l'économie d'intrants.
04:56Et de toute façon on essaye de faire un lait bio qui ne coûtera pas trop cher.
05:01Donc je pense qu'on peut supporter la baisse du prix du lait en bio sur quelques années peut-être.
05:09Mais il ne faut pas que ça dure non plus trop longtemps.
05:14Je pense qu'un des points importants c'est de ne pas faire la transition seule.
05:18Notamment quand il y a eu une transition au niveau du système herbagé quand même.
05:23Et ça ça a été hyper important de la partager avec des groupes d'agriculteurs, avec des collègues.
05:28Nous on l'a fait par l'intermédiaire du réseau des Civams Normands.
05:32Et via aussi les formations qu'ils nous ont proposées.
05:36Et via cet accompagnement de groupe, l'accompagnement collectif.
05:40Où les collègues sont là aussi pour rassurer en disant tu passes par là, c'est normal je suis passé par là.
05:45Mais c'est qu'une étape et ça va bientôt évoluer.
05:49Ne lâche pas quoi !
05:51Ne pas rester seule dans son système.

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