Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari reçoit Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, pour réagir à l'actualité.
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00:0018h39, on se retrouve dans Punchline sur CNews et sur Europe 1, notre invité c'est Jean-Pierre Raffarin. Bonsoir Jean-Pierre Raffarin, merci d'être avec nous.
00:08Bonsoir à tout le monde.
00:09Votre ancien Premier ministre bien sûr, Emmanuel Macron, a adressé une lettre aux Français dans laquelle il demande, en fait c'est pas une lettre aux Français, c'est plutôt une lettre aux élus politiques,
00:16il demande aux forces politiques, se reconnaissant dans les institutions républicaines, de bâtir une majorité solide.
00:23Quel est son message ce soir Jean-Pierre Raffarin au Président Macron ? Que vous soutenez ?
00:28Je ne veux pas soutenir la dissolution, je trouve que cette décision était complètement inadaptée à notre situation à la veille des Jeux Olympiques,
00:36et dans cette situation politique où c'était la première fois qu'on voyait des élections européennes avoir un impact sur notre vie nationale.
00:42Toutefois, je pense que ces élections ont fait qu'il n'y a pas de vainqueur et qu'il faut essayer d'éviter le désordre.
00:49Le désordre politique, on va le voir, il n'y a pas de majorité, il n'y a pas de majorité absolue,
00:54certains revendiquent le pouvoir, ils ont fait à peine 25% des votes des Français,
00:58donc on voit bien que les choses sont assez difficiles.
01:00Donc on a des difficultés politiques, on va avoir après des difficultés économiques,
01:04donc on a le désordre devant nous, et donc le Président dit que les gens responsables passent au-dessus des égoïstes
01:10et qu'ils essaient de constituer une majorité pour qu'on mette les gens, et notamment le Parlement, au travail.
01:16Les Français ont demandé un certain nombre d'actions, notamment sur le pouvoir d'achat, sur la sécurité, sur l'ordre en général,
01:23et il faut pouvoir travailler pour ça.
01:25Et le risque, c'est que cette Assemblée ne travaille pas.
01:28Et ça, il y en a pour un an, parce qu'on ne peut pas changer l'Assemblée avant un an.
01:31Et donc le désordre risque de s'installer, et le Président dit « Mesdames, Messieurs, les députés, au travail ! ».
01:36Tout le monde n'est pas d'accord, Jean-Luc Mélenchon le premier, Jean-Pierre Raffarin, il vient de réagir,
01:40il dit « Unique dans le monde démocratique, le Président refuse de reconnaître le résultat des urnes
01:45qui a placé le nouveau Front populaire en tête des votes et des sièges à l'Assemblée,
01:49c'est le retour du droit de veto royal sur le suffrage universel ».
01:54Qu'est-ce que vous répondez à Jean-Luc Mélenchon ?
01:56Il confirme son extrémisme, c'est ce qu'il a en partie éloigné du pouvoir,
02:01et donc je vois bien que dans cette attitude, il y a vraiment une stratégie,
02:06qui est une stratégie d'une certaine manière anti-républicaine, une stratégie de manipulation.
02:11Pourquoi ? Parce que d'abord, la République, c'est une Assemblée élue par les Français,
02:16et une fois que les gens sont élus, ils doivent s'inscrire dans un parti politique.
02:20Et ce parti politique doit faire une déclaration.
02:22Donc l'Assemblée nationale va se réunir, et on va voir qui s'inscrit où.
02:27Et là, on va voir les coalitions en fonction des débats,
02:30et on va voir s'il y a des accords, des accords techniques, des accords politiques,
02:34et s'il y a un groupe, un bloc qui est majoritaire.
02:37Alors naturellement, l'habitude et le bon comportement de l'esprit républicain
02:41est de donner le pouvoir, c'est-à-dire le Premier ministre notamment,
02:45au bloc le plus important.
02:48Donc nous verrons si M. Mélenchon est avec un groupe,
02:53je ne peux pas dire à la tête, puisqu'il ne sera pas au Parlement,
02:55est avec un groupe qui sera le plus important.
02:57Ce n'est pas parce qu'il a été, au fond, dans un vote avec une étiquette politique
03:03qui a le plus de candidats élus, qu'il sera à l'Assemblée majoritaire,
03:08parce qu'ils vont être dans trois groupes, si je comprends bien.
03:10Donc ça veut dire que des groupes peuvent s'associer.
03:12Peut-être qu'ailleurs, d'autres groupes vont s'associer.
03:14Donc le 18 juillet, on va voter le président,
03:18on va bien voir d'ailleurs qui est le président,
03:20s'il y a une coalition qui apparaît, s'il y a un accord politique qui apparaît,
03:24et ensuite le président verra s'il y a un groupe, un accord,
03:28qui peut constituer une majorité relative probablement,
03:32et si possible absolument, mais il ne faut pas y croire,
03:34une majorité relative, et là on aura le Premier ministre.
03:36Mais on ne revendique pas au lendemain d'une élection,
03:39simplement comme ça, la responsabilité.
03:41Donc rien ne se passera avant le 18 juillet ?
03:43Bien sûr que non.
03:44Rien ?
03:45Bien sûr que non.
03:46Il faut que les députés siègent, élisent leur président,
03:49que le président enregistre les groupes,
03:51que les groupes fassent leurs déclarations,
03:53et qu'ensuite on puisse voir comment on peut travailler ensemble.
03:55Et la question de savoir, c'est est-ce qu'on va travailler ensemble ?
03:58Ou est-ce que ce n'est pas possible ?
03:59Et la droite notamment, parce qu'évidemment vous êtes issu de la famille de la droite.
04:02Ça, ça ne nous a pas échappé.
04:03Laurent Wauquiez nous dit pas de coalition gouvernementale,
04:06mais un possible pacte législatif à l'Assemblée.
04:09C'est un pas en avant ou pas ?
04:11Je pense que c'est un pacte nécessaire.
04:14Quelle que soit la formule, on n'est pas obligé de faire une coalition,
04:16on n'est pas obligé de s'engager pour trois ans.
04:18On peut s'engager sur trois textes, sur quatre textes,
04:20on peut avoir un accord technique,
04:21on peut se mettre d'accord pour gouverner, pour travailler.
04:24Le fond de l'affaire, c'est que 1.
04:26Nous avons de grandes difficultés avec cette Assemblée,
04:29parce qu'il n'y a pas de majorité issue de cette Assemblée.
04:322. Ces difficultés vont sans doute s'aggraver si elles durent.
04:35Donc, il faut se mettre au travail.
04:37Et au fond, les députés qui sont élus aujourd'hui,
04:40naturellement, ils peuvent accuser M. Macron.
04:42Ils l'ont fait, ils vont le faire.
04:44Mais plus il va y avoir de désordre,
04:46plus les Français s'en prendront aux députés.
04:49Et ce sont les députés qui vont être responsables
04:51des capacités de travailler ou non.
04:53Donc, il y en a qui disent
04:54je ne veux pas aller dans ce Titanic parce qu'il y a des difficultés.
04:57Justement, la responsabilité, c'est quand il y a des difficultés,
05:00de retrousser les manches, de sortir les mains des poches
05:03et d'aller travailler.
05:04Et c'est ça, aujourd'hui, la question pour les députés.
05:07Est-ce qu'ils peuvent travailler ensemble ?
05:08Aujourd'hui, c'est Macron qui apparaît responsable.
05:11Dans 3 mois, dans 4 mois.
05:13C'est le Parlement qui sera responsable du désordre
05:15s'ils ne sont pas capables de travailler.
05:17Et c'est pour ça que ceux qui réfléchissent
05:19pensent qu'il faut essayer de trouver des moyens
05:22d'avoir des façons de travailler en commun.
05:24Une question de Thomas Bonin.
05:25Jean-Pierre Raffarin, vous dites que pour inciter les Républicains
05:29à rejoindre Emmanuel Macron, ils porteraient la responsabilité
05:31si la France insoumise arrivait demain...
05:33Non mais rejoindre, je n'ai jamais dit qu'il fallait rejoindre Emmanuel Macron.
05:35En tout cas, peut-être nouer une coalition,
05:36nouer un accord politique.
05:38Vous dites qu'ils porteraient la responsabilité
05:40de l'éventuelle accession du nouveau Fonds populaire au pouvoir.
05:42Mais Bruno Retailleau, par exemple, vous répond en disant
05:44qu'il ne veut pas participer à une coalition ou à un accord politique
05:48avec les héritiers de François Mitterrand.
05:49C'est comme ça qu'il les appelle.
05:50Est-ce que vous comprenez qu'aujourd'hui, ça puisse rebuter la droite
05:53de s'allier avec une partie de la gauche ?
05:55Bien sûr que je le comprends.
05:56Bruno Retailleau est quelqu'un de très respectable.
05:58C'est quelqu'un qui est un président de groupe au Sénat
06:02tout à fait respectable, qui a des convictions.
06:04Je souhaiterais qu'il y ait beaucoup de gens qui aient des convictions
06:06comme Bruno Retailleau.
06:07Mais dans cette question-là, je lui dis attention.
06:10Il voit ça avec l'œil sénatorial.
06:12Mais dites-vous bien que les Français, ceux qui veulent,
06:15c'est que le pouvoir d'achat, c'est que la sécurité,
06:17c'est que la décentralisation, c'est que les maires puissent
06:19revenir au Parlement pour participer à la fabrique de la loi.
06:22C'est un certain nombre de sujets importants comme ça.
06:24Et si les députés se bagarrent, mais se croisent les bras,
06:27ne sortent pas de texte, donc il ne s'agit pas de rejoindre
06:30M. Macron, il ne s'agit pas de rejoindre une majorité,
06:32il s'agit de se mettre d'accord sur 3, 4, 5 textes.
06:35Est-ce que vous êtes d'accord pour qu'on fasse un texte
06:37sur l'immigration ?
06:38Est-ce que vous êtes d'accord pour qu'on fasse un texte
06:39sur le pouvoir d'achat ?
06:40Alors, on fait un groupe et on va travailler ensemble.
06:43Qui veut voter à un certain nombre de décisions
06:46qui vont concerner les préoccupations des Français ?
06:49On n'est pas dans la situation d'un début de quinquennat
06:52avec cinq ans devant nous et un grand discours
06:55de politique générale qui va traiter tous les problèmes.
06:57Non.
06:58La seule solution aujourd'hui, c'est d'être extraordinairement
07:01pragmatique, de se dire quels sont les 3, 4 problèmes
07:04que les Français veulent traiter et mettons-nous au travail
07:07pour régler ces problèmes.
07:08Alexandre Devecchio.
07:09Une question à Jean-Pierre Raffarin.
07:11Vous avez pointé la responsabilité des députés
07:15ou leur éventuelle responsabilité future
07:18en évacuant celle du Président de la République.
07:20Je ne l'évacue pas.
07:21Dans l'esprit des institutions, on imagine mal, par exemple,
07:25le général de Gaulle susciter une dissolution, la perdre.
07:29Alors, vous allez me dire que personne n'a gagné
07:31et personne n'a perdu.
07:32Mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que le Président
07:33de la République ne l'a pas gagné et est resté en place.
07:37Est-ce que ce n'est pas lui, finalement, le problème,
07:39plus que la mauvaise volonté des partis ?
07:42Avec l'âge que vous avez, regardez pas le passé.
07:46Très jeune.
07:47Avec les centristes, c'est pas trop leur phase de vie.
07:49Je ne suis pas centriste.
07:51Je suis sûr que vous l'êtes.
07:53Non, ça vous tire à côté.
07:54Vous ne connaissez pas suffisamment votre histoire,
07:56malgré votre goût pour du passé.
07:57Mais cela dit, ce qui est important aujourd'hui,
07:59c'est de l'avenir.
08:00Le Président a sa responsabilité.
08:01Je suis prêt à en parler avec vous.
08:03Il est clair que cette dissolution n'était pas opportune.
08:06On peut en parler.
08:07Mais là, la question aujourd'hui,
08:08ce n'est plus le Président de la République.
08:09C'est est-ce que le Parlement travaille ?
08:11Alors, on peut se retourner vers le Président de la République.
08:12Ça veut dire quoi ?
08:13Ça veut dire qu'on ne fait rien.
08:14On met la responsabilité à l'extérieur du Parlement.
08:16La responsabilité, elle est dans le Parlement.
08:18Alors aujourd'hui,
08:19on peut vous tenir le discours que vous tenez.
08:21Je comprends que vous le faites.
08:22Et je vois là votre habileté.
08:24Mais je peux vous dire que dans trois mois,
08:26dans six mois,
08:27si les choses vont de désordre en désordre,
08:29et quand les taux d'intérêt vont augmenter,
08:31un point, 30 milliards qu'il va falloir trouver,
08:34qui sera responsable de tout ça ?
08:36C'est le désordre.
08:37Et où sera le désordre ?
08:38Il sera au Parlement.
08:39La question aujourd'hui,
08:40c'est debout contre le désordre.
08:42Juste un dernier mot,
08:44on a eu une campagne finalement tronquée
08:46dans ces élections législatives.
08:48Oui, c'est passé, tout ça.
08:50Oui, c'est passé.
08:51Mais est-ce qu'on n'a pas juste besoin
08:52d'une bonne campagne présidentielle
08:53pour avoir un projet clair ?
08:55On a besoin de défendre la République
08:56et ses institutions.
08:57Je comprends que...
08:58L'esprit des institutions,
09:00c'est de démissionner quand on dissout.
09:02On a compris.
09:04La démission, ça le regarde le Président.
09:06Ça ne le regarde pas vous ni moi.
09:07C'est lui qui est démissionné.
09:08Nous, on doit respecter la République.
09:10Et pour respecter la République,
09:11il faut respecter la Constitution.
09:12Donc je respecte la Constitution.
09:13Donc jamais je ne parlerai
09:14de démission du Président.
09:15S'il veut démissionner, ça le regarde.
09:16Mais pour moi, je respecte la Constitution
09:19parce que c'est là la clé de la République.
09:21Et Républicain,
09:22celui qui respecte la Constitution.
09:23Avec qui faire cette coalition,
09:25Jean-Pierre Raffarin ?
09:26Je vais juste vous faire écouter
09:27Gérald Darmanin,
09:28qui était ce matin mon invité
09:29sur CNews et Europe,
09:30qui excluait déjà certaines formations politiques
09:32de cet arc républicain.
09:33Écoutez-le.
09:34Je suis député.
09:35Je ne voterai pas un seul texte
09:37du nouveau Front Populaire.
09:39Je serai sans doute le premier signataire
09:41d'une motion de censure
09:42sur si la France insoumise était responsabilité.
09:44Mais pas que la France insoumise.
09:45Moi, je ne peux pas accepter
09:47que Mme Rousseau, par exemple, des Verts,
09:49puisse participer à un gouvernement.
09:52Ou que Mme Tondelier,
09:54qui a invité M. Médine aux universités d'été,
09:57qui a des discours extrêmement ambigus
10:00sur la laïcité,
10:01qui, là aussi, était du côté
10:03de ceux qui envoyaient des pavés
10:05sur la tête des gendarmes à Saint-Saëline,
10:08puisse avoir ma voix.
10:10Vous êtes d'accord avec Gérald Darmanin.
10:12Oui, globalement.
10:13On exclut les filles, les Verts ?
10:15Prenez les écologistes.
10:16Vous avez des écologistes très responsables,
10:18qui sont des gens d'avenir.
10:19Et puis prenez ceux qui contestent,
10:21par exemple, les bassines
10:22avec une extrême violence,
10:23comme ça s'est passé dans les Deux-Sèvres,
10:24dans une région que je connais bien,
10:26avec, après des instances,
10:28après des procédures judiciaires,
10:29après des décisions de l'État,
10:30et d'un seul coup,
10:31ne plus respecter l'État de droit,
10:32ne plus respecter les règles de la République.
10:34Eh bien, quand on est en dehors de la République,
10:35on n'est pas républicain.
10:36Donc, je crois qu'on peut aller partout
10:39en coalition quand on est républicain,
10:41quand on conteste les lois de la République,
10:43et notamment l'État de droit,
10:44on se met soi-même en marge de la République.
10:46Et est-ce qu'on peut constituer
10:47une coalition gouvernementale
10:48sans tendre la main aux 10 millions d'électeurs
10:50qui ont mis un bulletin de vote RN dans l'urne ?
10:52Je pense qu'on peut toujours
10:54tendre la main à tous les électeurs.
10:56Je crois que les électeurs, par définition,
10:58ont la liberté de leur choix,
10:59donc ils sont respectables.
11:00On peut avoir des désaccords.
11:02Une chose est de parler avec les électeurs,
11:04une autre est de choisir des responsables.
11:05Surtout quand on voit qu'au Front National,
11:07visiblement, dans la sélection des candidats,
11:08on n'a pas été très exigeants.
11:10Donc, il y a un problème d'alliance
11:11avec des partis qui ne sont pas républicains publiquement,
11:14et de faire en sorte qu'il y ait,
11:16à gauche comme à droite,
11:18un écart, mettre à l'écart les extrêmes.
11:20Pour le reste,
11:21tous ceux qui acceptent les règles de la République,
11:23l'État de droit,
11:24je crois qu'il peut y avoir des coopérations,
11:26et en tout cas, voter des textes
11:28dans l'intérêt des Français.
11:29Moi, ce que je dis,
11:30c'est que le désordre va nous conduire
11:32vers de grands ennuis.
11:33Nous avons un désordre politique,
11:35il faut y remédier très vite,
11:36par la seule solution que nous avons,
11:38c'est d'avoir une vision pragmatique
11:40pour sortir quelques textes
11:41sur des sujets importants,
11:43qui font des consensus.
11:45On a évidemment,
11:46pour que la rentrée scolaire se passe bien,
11:48je suis sûr qu'il y a des textes
11:49qui peuvent être votés
11:50par une très large majorité.
11:52Je pense qu'il y a des responsabilités,
11:54aujourd'hui, dans la société,
11:56qu'il faut pouvoir assumer
11:57pour éviter le désordre
11:58dont il n'y aura pas de vainqueur.
12:00Thomas Bonnet, une question à Jean-Pierre Rapport.
12:01Parmi les sujets importants
12:02sur lesquels il faut avancer,
12:03vous avez cité, il y a quelques instants,
12:05le sujet de l'immigration.
12:06Sur quoi, concrètement, peut-on avancer
12:08en formant une coalition
12:09qui irait de la droite à la gauche
12:11quand on voit que le simple camp présidentiel
12:13n'a pas voulu aller très loin
12:16sur le dossier de l'immigration ?
12:18On imagine mal la gauche, aujourd'hui,
12:19voter un texte
12:20qui durcirait les conditions
12:21d'entrée en France, par exemple.
12:22Ça, je pense que c'est sans doute...
12:24Vous mettez le point sur un des sujets
12:25qui est sans doute le plus difficile
12:26pour avoir un accord,
12:28mais je crois qu'il faut quand même
12:29tenter l'accord.
12:30Il peut y avoir un texte
12:32sur les conditions d'admission,
12:35sur l'AME,
12:36sur un certain nombre de sujets
12:38qui ont déjà été en débat,
12:39sur lesquels on peut peut-être
12:40trouver un certain nombre d'accords.
12:41Donc, en tout cas,
12:42il faut pouvoir en parler.
12:43Dans la République, au Parlement,
12:45on doit parlementer.
12:46Et donc, il faut pouvoir parlementer
12:48sur tous les sujets.
12:49Et donc, je ne suis pas sûr
12:50que ce soit là qu'on trouvera
12:51le premier accord,
12:52mais qu'on commence par les accords
12:53les plus faciles.
12:54Si c'est sur le pouvoir d'achat
12:55que c'est le plus facile,
12:56commençons par le pouvoir d'achat.
12:57Allons pas forcément chercher
12:58ce qu'il y a de plus difficile tout de suite.
12:59Il faut enclencher
13:00une mécanique d'action.
13:01Ne pas s'enfermer dans le désordre
13:03dont tout le monde sera victime,
13:04y compris les parlementaires.
13:05Alexandre de Vecchio ?
13:06Moi, je vous entends.
13:07Je vous en remercie.
13:09Enfin, je vous entends.
13:10Vous voulez des majorités
13:11texte par texte,
13:12mais il faudra quand même
13:13à un moment donné
13:14un gouvernement
13:15pour donner une direction,
13:17un cap.
13:18Vous avez l'air de dire
13:19qu'il y a des objets
13:21peut-être de consensus,
13:23mais pour le moment,
13:24il n'y a pas de programme,
13:25il n'y a pas de vision
13:26et il n'y a personne
13:27pour les incarner.
13:28Donc, on va se mettre d'accord
13:29sur quoi ?
13:30Je pense que, par exemple,
13:32en matière de défense
13:33de l'environnement,
13:34pour tout ce qui est
13:36les économies d'énergie,
13:38il y a un grand nombre de sujets
13:39sur lesquels on peut être d'accord.
13:40La protection de la planète,
13:42il y a un grand nombre de sujets
13:43sur lesquels on peut être d'accord.
13:44Mais très souvent,
13:45les différents groupes politiques
13:46font de l'idéologie
13:47à partir d'un certain nombre d'actions.
13:49Si on fait du pragmatisme
13:50et si on se dit
13:51qu'il faut aider les gens...
13:52Mais concrètement,
13:53comment vous choisissez
13:54le Premier ministre
13:55et les membres du gouvernement ?
13:57Ça, je l'ai choisi
13:58très concrètement
13:59par la seule règle qui vaut.
14:00C'est quel est
14:01l'accord politique le plus large ?
14:02On va comparer
14:03les accords politiques.
14:04On a un accord politique
14:05avec, actuellement,
14:07le Front Populaire.
14:08S'il y a un accord politique,
14:10technique, politique,
14:11coalition,
14:12groupement technique, etc.
14:13Donc, on ajoute ensemble
14:14LR, divers droits...
14:16Mais si le groupe Renaissance
14:18et le groupe LR
14:19se mettent d'accord
14:20sur trois textes
14:21et rassemblent 220 députés,
14:22ils seront les plus nombreux
14:23pour faire ces trois textes.
14:24Et donc, le gouvernement
14:25aura la mission
14:26d'assumer ces trois textes-là,
14:28ou ces quatre textes-là,
14:29mais d'être extraordinairement pragmé.
14:30Ce qu'il faut éviter,
14:32c'est qu'on soit un an
14:33dans un désordre
14:34sans texte,
14:35sans budget,
14:36parce que vous croyez
14:37que ceux qui s'occupent
14:39de nos taux d'intérêt
14:40vont nous laisser tranquilles,
14:41avoir une Assemblée agitée,
14:43aucune action...
14:44Mais qui a provoqué
14:45ce désordre, Jean-Pierre Raffard ?
14:46Vous le savez bien
14:47qui a provoqué le désordre.
14:48Mais bien sûr,
14:49mais c'est pas...
14:50La question, aujourd'hui,
14:51c'est pas...
14:52Elle est dépassée,
14:53on est d'accord.
14:54L'attitude responsable,
14:55on peut régler des comptes,
14:56mais bien sûr,
14:57moi, je suis capable
14:58de faire des débats
14:59avec n'importe qui,
15:00sur n'importe quoi,
15:01pendant des heures et des heures.
15:02La question, aujourd'hui,
15:03c'est est-ce que le pays...
15:04J'entends dire
15:05« Ah, c'est le Titanic,
15:06c'est le Titanic ! »
15:07Oui, mais moi,
15:08je serai à bord du Titanic,
15:09je me battrai jusqu'au bout
15:10pour essayer d'éviter la catastrophe.
15:11Et parce que s'il y a catastrophe,
15:12ça va être pour tout le monde.
15:13Donc, il y a de l'espoir
15:14que ce que vous dites
15:15à nos téléspectateurs
15:16et nos auditeurs
15:17qui sont extrêmement inquiets
15:18de la situation.
15:24Il y a un certain nombre
15:25de responsables,
15:26Olivier Marlex,
15:27un certain nombre.
15:28J'ai entendu Xavier Bertrand,
15:29j'ai entendu Jean-François Copé,
15:30j'entends les uns et les autres,
15:31et je connais bien Édouard Philippe.
15:32Je vois que se dégagent,
15:34quand même,
15:35des idées de responsabilité,
15:36éthique de responsabilité.
15:38Les élections,
15:39ça a été l'éthique de conviction,
15:40maintenant,
15:41nous sommes dans l'éthique
15:42de responsabilité.
15:43Les responsables,
15:44qu'ils se lèvent,
15:45qu'ils assument,
15:46et s'ils ne sont pas capables
15:47de construire un projet
15:48pour 18 mois,
15:49qu'ils construisent un projet
15:50pour 6 mois,
15:51et qu'au moins,
15:52nous allons s'habituer
15:53progressivement
15:54à travailler ensemble.
15:55Mais refusons la logique
15:56du désordre quotidien
15:57pour animer nos débats
15:58sans action
15:59en faveur des Français.
16:00Merci beaucoup,
16:01Jean-Pierre Raffarin,
16:02d'être venu ce soir
16:03dans le Pôle-Chac.
16:04Demain matin.