Avec Emmanuel Sallaberry, maire de Talence (Gironde), obligé de s’auto-assurer et Maître Xavier Lièvre, notaire et membre du bureau du Conseil supérieur du notariat
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00:00Les débats de l'été, 10h-13h, Thierry Guerrier.
00:04Autre débat cet été, malheureusement comme d'été en été, il revient sur le devant de la scène.
00:11Qui va payer la facture des catastrophes naturelles qui semblent s'aggraver avec le réchauffement climatique ?
00:20On va faire le point sur ce dossier avec deux éléments.
00:23On va voir la façon dont les assureurs, la façon dont ils sont confrontés à ce dossier,
00:28les causes évidemment de ces catastrophes.
00:30Et puis on va évoquer avec le maire de Talens, la ville près de Bordeaux,
00:36qui a dû se réassurer elle-même parce que c'est trop cher, les primes d'assurance sont devenues trop chères.
00:41On va en parler avec lui dans un instant.
00:43Mais pour l'instant en tout cas, tornades, inondations,
00:45vous voyez les feux de forêt en ce moment gravissime à nouveau aux Etats-Unis.
00:49Depuis six mois, dans le monde entier, les assureurs et les réassureurs ont dû payer
00:54des centaines de milliards d'indemnisations, de dollars ou d'euros comme on voudra.
00:59En tout cas, les primes d'assurance vont sans doute augmenter pour les entreprises,
01:03pour les particuliers, pour les collectivités.
01:05Et je vous le disais, certaines collectivités ne peuvent plus s'assurer, c'est trop cher pour elles.
01:09On commence par les faits, Jules Boscherini avec vous.
01:12Les chiffres, combien les assureurs ont-ils payé ?
01:15On est déjà à 111 milliards d'euros de dégâts causés par les catastrophes naturelles dans le monde
01:19à la fin juin, d'après le réassureur allemand Munich Re.
01:22Quelles conséquences pour les plus grands assureurs mondiaux, me direz-vous ?
01:25Le français AXA, l'allemand Allianz et l'américain State Farm
01:28viennent de communiquer officiellement la facture.
01:31La voilà, elle s'élève à 54 milliards d'euros à travers le monde.
01:34C'est deux milliards de plus que l'an passé.
01:36Oui, donc ce sont des chiffres assez considérables,
01:39puisque ces remboursements, ces indemnisations pour les assureurs
01:43sont de l'ordre d'à peu près 50%, un euro sur deux de dégâts.
01:47Pourquoi ces chiffres sont si élevés ?
01:49Quelques exemples pour l'année 2024.
01:51Le séisme du Nouvel An au Japon, qui a coûté 9 milliards d'euros.
01:54Bon, alors ça c'est un tremblement de terre.
01:56Ce n'est pas le réchauffement climatique, ça c'est sûr.
01:58Il y a aussi les inondations aux Émirats Arabes Unis et au Brésil.
02:0014 milliards d'euros à eux deux.
02:02Les crues en Europe ont engendré également plus de 4 milliards d'euros de dégâts.
02:05La France est l'un des pays les plus touchés.
02:07Le Nord en particulier, on l'a vu à plusieurs reprises.
02:10Il y a les États-Unis également qui ne sont pas épargnés.
02:12Il y a eu cette année une série de tornades et d'orages de grêle.
02:14Chaque épisode va coûter aux assurances environ 4 milliards d'euros.
02:18Alors, la question c'est peut-on s'attendre, doit-on s'attendre
02:22à une augmentation des primes pour les collectivités bien sûr,
02:25mais aussi pour nous les particuliers.
02:27Ce n'est pas encore tout à fait officiel et nous n'avons pas encore les chiffres,
02:30mais on pourrait s'y attendre.
02:31AXA va d'ailleurs communiquer dans les prochaines heures sur ce sujet.
02:34Mais les clients à travers le monde et les Français
02:36peuvent s'attendre à devoir payer plus cher pour s'assurer.
02:38Alors, on s'est tourné vers France Assureurs, le syndicat des assureurs,
02:41mais ils n'ont pas souhaité nous répondre avant la rentrée.
02:44Ils sont très prudents sur le sujet.
02:46Alors, je vous le disais, ces catastrophes naturelles,
02:48merci Gilles Boscherini,
02:50coûtent aux assureurs très cher.
02:52Mais les assureurs, l'assurance c'est la mutualisation des risques.
02:56C'est chacun d'entre nous à travers sa cotisation,
02:59parce qu'il n'est pas touché,
03:01permet d'indemniser à un moment donné celle ou celui qui est touché.
03:04Très bien, mais les assureurs, il faut bien qu'ils trouvent à un moment donné
03:07le moyen de financer l'indemnisation.
03:12Et ça renchérit, évidemment, les primes.
03:15Et ça pose un problème aux collectivités territoriales,
03:17les villes, les départements,
03:19qui ont aujourd'hui du mal à s'assurer
03:21parce que les primes sont à des prix déraisonnables.
03:24Bonjour Emmanuel Salaberry.
03:26Bonjour à vous.
03:27Monsieur le maire, merci d'avoir accepté d'être en direct sur Sud Radio.
03:30Vous êtes le maire de Talence en Géronde,
03:32pas très loin de Bordeaux.
03:34Vous êtes membre de l'association des maires de France
03:36et vous êtes un spécialiste de ces dossiers.
03:38Quelle est la situation à laquelle vous vous êtes confronté aujourd'hui ?
03:42Vous vous êtes réassuré ou assuré vous-même ?
03:46Expliquez-nous cette étonnante situation.
03:49Exactement.
03:50En fait, depuis maintenant un peu plus d'un an et demi,
03:52depuis le début de l'année 2023,
03:54il faut savoir grosso modo qu'une collectivité sur cinq,
03:56une mairie sur cinq,
03:57a vu son contrat résilier unilatéralement par rapport aux assureurs.
04:00Une sur cinq ?
04:01Une sur cinq, exactement.
04:03C'est considérable.
04:04C'est la raison pour laquelle mon collègue Alain Chrétien,
04:06qui est maire de Vezoul,
04:07a été chargé à l'époque par la ministre
04:09de remettre un rapport qui est là,
04:12imminent à sortir et qui fait état
04:15de primes qui sont devenues complètement déraisonnables.
04:17Pour parler de ma commune,
04:18on a des augmentations de l'ordre de 150 %,
04:20c'est-à-dire quasiment une multiplication par trois des primes.
04:23Et donc, le recours que l'on a pour certains,
04:25et ça va être notre cas,
04:26sur l'auto-assurance,
04:27c'est-à-dire pour les plus petits sinistres,
04:29se dire qu'on va essayer de ne pas avoir de sinistres
04:33parce que c'est devenu tellement cher
04:34qu'on ne peut plus s'offrir le luxe
04:36de pouvoir s'assurer,
04:37voire même, parfois,
04:38on ne trouve même plus d'assureurs
04:40capables de répondre à notre besoin.
04:41Mais on a l'impression, M. Hulbert,
04:43quand on vous entend,
04:44que c'est à peu près la même façon
04:46de gérer un dossier aussi considérable
04:48que celui des conducteurs un peu fous
04:52qui sont mal notés par les assureurs
04:54et que les assureurs refusent de réassurer.
04:56Le monde de l'assurance se comporte
04:58à l'égard des collectivités locales
05:00de la même façon ?
05:01On vous refuse de vous assurer
05:02parce que vous avez trop de risques ?
05:04Alors, c'était l'objectif de ce rapport.
05:06Il faut absolument refaire un peu du dialogue
05:08entre le monde des assurances.
05:09Et nous, on ne pèse, les communes,
05:11que 1% dans le marché global des assurances
05:13qui estime entre 150 et 200 milliards d'euros.
05:16Donc, il faut aussi savoir raison garder.
05:18La problématique que l'on a,
05:19c'est que les maires,
05:20il faut qu'on assure non plus nos biens,
05:22mais aussi, on est également employeurs.
05:24C'est-à-dire qu'on emploie des fonctionnaires
05:27et donc, c'est là où on a une difficulté
05:28parce que là, l'auto-assurance,
05:29elle n'est pas possible.
05:30Elle n'est pas possible.
05:31C'est toute la raison d'être de ce rapport
05:33et ce que nous,
05:34les pistes seront remises prochainement.
05:36Mais l'idée, c'est de pouvoir créer,
05:38pourquoi pas,
05:39de nouveaux dispositifs de solidarité.
05:40Vous l'avez dit tout à l'heure,
05:41l'assurance, ça fonctionne
05:42par la victualisation du risque
05:44pour permettre de mettre les collectivités,
05:46tout le monde autour de la table
05:48et de pouvoir faire jouer
05:49des dispositifs de solidarité
05:50comme celui qui existe
05:51pour les catastrophes naturelles
05:52pour qu'on puisse s'assurer parce qu'en fait...
05:54Donc, un fonds public d'assurance,
05:56en quelque sorte.
05:57Exactement.
05:58Donc là, le privé n'assurerait plus.
06:00Expliquez-nous le type de risque
06:03que vous assurez
06:04quand vous êtes le maire d'une commune
06:05comme Talens.
06:06Combien d'habitants à Talens
06:07et quelles sont les menaces sur la ville ?
06:09Qu'est-ce que vous assurez ?
06:10Qui peut être le même peut-être
06:11que dans le Jura,
06:12dans le Var peut-être,
06:15ou dans le nord de la France ?
06:17Alors, chacune des villes
06:18effectivement est différente.
06:19Moi, par exemple,
06:20je suis une ville qui a connu
06:21par exemple les dégâts.
06:22Il faut se souvenir également
06:23qu'on a eu des émeutes urbaines
06:24sur lesquelles on avait demandé
06:25la création d'un fonds particulier.
06:27Mais on n'a pas eu, malheureusement,
06:28de réponse positive.
06:30Pour répondre à votre question,
06:31on a ce qu'on appelle
06:32le dommage aux biens.
06:33C'est-à-dire, là où on est assuré
06:36pour tout ce qui est tempête de grêle
06:38et neige,
06:39les catastrophes naturelles,
06:40c'est celle-là.
06:41Sur vos bâtiments municipaux, par exemple ?
06:43Exactement.
06:44Par exemple, pour une ville comme Talens,
06:46cette année,
06:47on nous a fait une proposition.
06:48On était à 48 000 euros par an,
06:50hors taxe,
06:51et on passe à 100 000 euros
06:52de prix manuel.
06:53Donc, c'est ce que je vous disais.
06:54C'est-à-dire...
06:55Ah oui, ça vous doublait.
06:56On a doublé, exactement.
06:57On a également ce qu'on appelle
06:58la responsabilité civile.
06:59C'est-à-dire,
07:00c'est là où on assure
07:01notamment les dommages au tiers,
07:03ce qui se passe aussi
07:04sur nos fonctionnaires.
07:05Et là, on a, dans certains cas,
07:07exactement le problème,
07:09c'est qu'on n'a même plus
07:10la possibilité d'assurer ça.
07:11Et ça, évidemment,
07:12ce n'est pas possible.
07:13Je vais vous donner un exemple.
07:14Si demain,
07:15il se passe quelque chose
07:16dans une crèche
07:18avec une blessure d'un enfant
07:20et avec...
07:21où on doit pouvoir couvrir
07:22les frais d'hospitalisation,
07:23c'est là où, si on alerte
07:25depuis un an et demi,
07:26on a beaucoup de villes aujourd'hui
07:27qui ne...
07:28Ce n'est même pas une question
07:29de pouvoir payer.
07:30C'est une question,
07:31le fait de pouvoir
07:32te trouver un assureur.
07:33Un assureur, c'est ça.
07:34La problématique que l'on a,
07:35nous, sur les communes,
07:36c'est qu'on a quasiment plus
07:37d'interlocuteurs.
07:38Le Code des marchés publics
07:39s'est fui à Antibes.
07:40Est-ce que ce n'est pas à Bercy,
07:42à la fois d'alléger
07:43le Code des marchés publics
07:44pour que les exigences faites
07:47à ceux qui le signeront,
07:49les privés, les assureurs
07:50qui pourraient accepter
07:52de vous assurer,
07:54leurs règles, peut-être,
07:56leurs exigences soient un peu allégées
07:58pour qu'ils acceptent
07:59de revenir dans le jeu ?
08:00Mais est-ce que ce n'est pas aussi
08:01à Bercy d'obliger
08:02les assureurs à vous assurer ?
08:04Alors, je pense que
08:05l'allègement du Code
08:06de la commande publique
08:07est valable pour beaucoup de choses
08:08et on pourrait faire
08:09plusieurs milliards d'économies.
08:10Et des heures de discussion
08:11là-dessus, bien sûr.
08:12Ça, aucun problème.
08:14Mais le Code,
08:15là où vous avez raison,
08:16c'est d'abord,
08:17ce n'est pas Bercy
08:18de prendre les responsabilités,
08:19c'est la raison pour laquelle
08:20aujourd'hui, et pour beaucoup de choses,
08:21on est très inquiets
08:22de ne plus avoir
08:23l'interlocuteur au niveau
08:24de l'exécutif.
08:25Aujourd'hui, on a,
08:26effectivement,
08:27d'abord, l'État doit prendre
08:28ses responsabilités
08:29sur l'assurance
08:30des grandes catastrophes.
08:31Quand je vous ai parlé
08:32tout à l'heure
08:33des émeutes urbaines,
08:34quand il arrive des choses,
08:35c'est à l'État
08:36de prendre ses responsabilités.
08:37Et effectivement,
08:38c'est tout le sens
08:39de la mission
08:40qui a été confiée
08:41à Alain Chrétien,
08:42c'est le fait de pouvoir
08:43mettre en place
08:44des dispositifs immédiats,
08:45parce que là,
08:46on ne va pas pouvoir
08:47attendre plusieurs années
08:48pour pouvoir nous permettre
08:49effectivement,
08:50de nous assurer
08:51dans des conditions dignes.
08:52C'est pour ça qu'on a
08:53besoin de ce soutien-là.
08:54C'est tout le sens
08:55de la mission
08:56et on espère avoir
08:57des réponses concrètes
08:58dès la rentrée 2024.
08:59Encore un sujet
09:00dont on n'a pas fini
09:01de parler ici,
09:02notamment sur Sud Radio.
09:03Merci beaucoup
09:04de cet éclairage,
09:05monsieur le maire
09:06de Talence,
09:07en Gironde,
09:08Emmanuel Salaberry,
09:09sur cette question
09:10de la capacité
09:11des collectivités,
09:12des villes,
09:13des départements
09:14à s'assurer,
09:15alors même qu'aujourd'hui,
09:16ils ne trouvent plus
09:17d'assureurs.
09:18Merci à vous
09:19et à bientôt
09:20pour revenir
09:21sur ce sujet
09:22bien sûr,
09:23des conséquences
09:24sur nos primes
09:25d'assurance
09:26des catastrophes naturelles.
09:27Merci monsieur le maire.
09:28Sud Radio,
09:29les débats de l'été,
09:3010h-13h,
09:31Thierry Guerrier.
09:32Alors,
09:33on va parler maintenant
09:34d'un autre débat
09:35qui est lancé
09:36aujourd'hui
09:37par la publication
09:38des chiffres
09:39à la fois du ministère
09:40et des notaires.
09:41C'est la mauvaise santé
09:42de l'immobilier.
09:43Car en un an,
09:44entre juin-juillet 2023
09:45et 2024,
09:46le nombre
09:47de permis
09:48de construire en France
09:49a chuté,
09:50et là,
09:51tenez-vous bien,
09:52d'à peu près 15%,
09:53un petit peu plus de 15%.
09:54En fait,
09:55c'est considérable.
09:56Le chiffre le plus bas,
09:57c'est le chiffre le plus bas
09:58depuis 2015.
09:59Et cette chute
10:00la plus marquante,
10:01c'est celle
10:02des maisons
10:03ou des permis
10:04de construire,
10:05des demandes
10:06de permis
10:07de construire
10:08de maisons
10:09individuelles
10:10mises enchantées.
10:11Nous sommes avec
10:12maître Xavier Lièvre.
10:13Bonjour maître.
10:14Bonjour.
10:15Vous êtes notaire
10:16et un des porte-parole
10:17du conseil supérieur
10:18du notariat.
10:19Vous venez de publier
10:20des chiffres
10:21au même moment
10:22que le ministère
10:23de l'Industrie
10:24est chargé
10:25des questions liées
10:26à l'immobilier
10:27et aux bâtiments
10:28qui sont à peu près
10:29les mêmes.
10:30Évidemment,
10:31vous faites à peu près
10:32le même constat.
10:33Quel est ce choc
10:34aujourd'hui
10:35que vit le monde
10:36de l'immobilier ?
10:37Si vous voulez,
10:38le marché de l'immobilier
10:39est en berne
10:40sur tous les types
10:41de marché.
10:42Vous avez le marché
10:43du logement ancien,
10:44vous avez le marché
10:45du logement non,
10:46vous avez le marché
10:47de l'immobilier
10:48d'entreprises
10:49et commercial.
10:50Et en fait,
10:51tous ces marchés
10:52ont été complètement
10:53chamboulés
10:54par la hausse
10:55massive des taux
10:56qui n'a pas laissé
10:57de possibilité
10:58de gérer
10:59les transitions.
11:00Donc,
11:01les paramètres
11:02si vous voulez,
11:03les mathématiques,
11:04ne serait-ce que ça,
11:05de la fixation des prix
11:06sont complètement
11:07chamboulés
11:08et plus rien
11:09ne fonctionne.
11:10Donc,
11:11c'est lié vraiment
11:12à la hausse des taux
11:13par la BCE,
11:14ce qui était provoqué
11:15pour baisser
11:17l'inflation.
11:18Mais la conséquence,
11:19c'est que dans l'immobilier,
11:20ça a tellement renchéri
11:21les crédits
11:22que finalement,
11:23les gens n'ont plus
11:24les moyens
11:25ou les promoteurs
11:26n'ont plus la capacité
11:27de vendre,
11:28en particulier,
11:29leurs appartements.
11:30Ce qui a été aberrant,
11:31c'est ce qui s'est passé
11:32avant finalement.
11:33C'est-à-dire qu'on a eu
11:34des taux bas,
11:35quasiment nuls,
11:36voire négatifs
11:37pendant une période
11:38extrêmement longue,
11:39ce qui est totalement
11:40anormal.
11:41Relisez tout
11:42ce qui a pu être écrit
11:43lorsque les taux
11:44sont passés en négatifs
11:45au niveau des banques centrales
11:46à partir de 2008.
11:47Ça a créé
11:48une aberration.
11:49Évidemment,
11:50tous les marchés
11:51fortement capitalisés,
11:52donc l'immobilier
11:53et tout ce qui est
11:54investissement
11:55en entreprise,
11:56ont vu les prix exploser
11:57parce qu'il y a eu
11:58énormément de liquidités
11:59sur le marché.
12:00Sans que personne
12:01se rende trop compte
12:02du point de vue politique
12:03parce que ça n'a pas eu
12:04d'impact immédiat
12:05sur l'inflation.
12:06Et maintenant
12:07qu'il y a eu un impact
12:08sur l'inflation,
12:09on corrige avec les taux
12:10et donc tous ces marchés
12:11fortement capitalisés
12:12voient leurs prix
12:13complètement décalés
12:14par rapport
12:15à la capacité
12:16de la solvabilité,
12:17on appelle ça
12:18la solvabilité
12:19de la demande.
12:20Les acquéreurs
12:21ne peuvent plus payer
12:22des prix qui sont
12:23sur le marché aujourd'hui,
12:24d'où la baisse
12:25des volumes.
12:26Vous nous disiez
12:27Maître Lièvre
12:28que le choc
12:29est à la fois
12:30dans le monde
12:31des promoteurs
12:32immobiliers
12:33mais c'est aussi un choc
12:34dans le monde
12:35du logement individuel,
12:36des maisons individuelles.
12:37Il y a beaucoup
12:38d'entreprises
12:39qui construisent
12:40ces maisons individuelles
12:41qui ont déposé le bilan.
12:42Vous nous avez évoqué
12:43la cause
12:44de cet effondrement.
12:45Aujourd'hui,
12:46qu'est-ce qu'on peut faire
12:47selon vous
12:48pour essayer
12:49de...
12:50Quelles mesures d'urgence
12:51faudrait-il prendre
12:52pour revenir au moins
12:53à une moyenne
12:54à peu près normale
12:55de la mise en chantier
12:56de logements
12:57collectifs
12:58ou de maisons ?
12:59J'avoue
13:00que j'ai du mal
13:01à définir
13:02les mesures d'urgence.
13:03Les notaires
13:04comme beaucoup
13:05de professionnels
13:06ont fait
13:07tout un tas
13:08de propositions
13:09pour relancer la construction,
13:10simplifier les normes,
13:11resolvabiliser la demande
13:12en fait.
13:13Ce qui est compliqué
13:14c'est que
13:15sur le marché en cher,
13:16quand les logements existent déjà,
13:17la solvabilisation de la demande,
13:18donc la capacité pour la demande
13:19de pouvoir payer les prix,
13:20elle peut se régler
13:21ne serait-ce que
13:22par la baisse des prix.
13:23Donc les prix
13:24ont commencé à baisser
13:25de manière assez significative.
13:26Donc ça,
13:27ça donne un espoir ça.
13:28D'abord,
13:29la baisse des prix.
13:30Ça donne un peu d'espoir.
13:31Alors ça veut dire
13:32qu'il faut que les vendeurs
13:33acceptent de baisser leurs prix
13:34ce qui n'est pas toujours facile
13:35et ils n'ont pas forcément
13:36toujours les moyens
13:37de baisser leurs prix non plus
13:38donc c'est très compliqué
13:39pour tout le monde.
13:43de retrouver un peu
13:44de solvabilité.
13:45Ça se conjugue avec
13:46les banques qui reprêtent
13:47avec des taux
13:48qui n'augmentent plus
13:49à défaut de baisser
13:50significativement.
13:51Donc on va dire
13:52que les taux sont hauts
13:53et qu'on ne peut pas stabiliser.
13:54Donc ça recrée de l'espoir
13:55sur le stock existant.
13:56Sur ce qui n'existe pas
13:57c'est-à-dire
13:58la production en oeuvre,
13:59là c'est très compliqué
14:00parce qu'on ne peut pas
14:01ajuster avec les prix.
14:02Vous ne pouvez pas baisser
14:03vos prix
14:04quand vous avez
14:05beaucoup de constructions
14:06qui sont de plus en plus chères
14:07avec l'inflation.
14:08C'est très compliqué
14:09parce qu'on ne peut pas
14:11avec l'inflation.
14:12Quand vous avez le prix du terrain
14:13qui ne peut pas
14:14tellement baisser
14:15parce qu'en fait
14:16il ne représente pas toujours
14:17une part suffisante
14:18pour avoir un impact
14:19sur la baisse
14:20des prix finaux
14:21post-construction.
14:22Donc en fait aujourd'hui
14:23les promoteurs sont dans
14:24une situation
14:25où tout est bloqué.
14:26Ils n'ont plus
14:27de bilans d'opérations
14:28qui leur permettent
14:29de produire des logements
14:30à des prix abordables.
14:31Et comme le cycle
14:32de production en oeuvre
14:33est assez lent,
14:34vous savez qu'un permis
14:35de construire
14:36plus un chantier
14:37ça dure environ
14:3810 ans
14:39et plus un chantier
14:40ça dure entre
14:412 et 4 ans
14:42forcément il va y avoir
14:43un démarrage
14:44énorme.
14:45Vous nous aviez dit aussi
14:46que la dissolution
14:47a créé une incertitude
14:48politique
14:49qui n'est pas bonne
14:50parce que les investisseurs
14:51hésitent à pousser
14:52au redémarrage
14:53du secteur
14:54de l'immobilier
14:55en investissant
14:56dans ce secteur.
14:57En tout cas
14:58il y a un léger mieux
14:59vous nous dites au moins
15:00avec deux signaux
15:01qui sont la baisse
15:02des prix
15:03et une meilleure
15:04ou une stabilisation
15:05de l'accessibilité
15:06auprès.
15:07Merci infiniment
15:08Maître Lièvre
15:09d'avoir accepté
15:10je rappelle que
15:11vous êtes notaire
15:12et un des porte-parole
15:13du conseil supérieur
15:14du notariat
15:15de nous avoir éclairé
15:16ce matin sur cette situation
15:17dans l'immobilier
15:18et ces chiffres
15:19qui viennent d'être
15:20publiés.
15:21A tout de suite
15:22pour la suite
15:23des débats de l'été
15:24avec nos 4 débatteurs
15:25et là ce sera
15:26mettez-vous d'accord
15:27tout de suite.