Face à l'Info Été (Émission du 02/08/2024)

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Tous les soirs et pendant tout l'été, les chroniqueurs de #FacealinfoEte débattent de l'actualité du jour de 19h à 20h

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00:00:00Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver comme chaque soir à la même heure, c'est l'heure
00:00:04de Face à l'Info, en direct sur CNews. Pendant une heure, mes invités font se succéder pour
00:00:09décrypter avec leurs plumes acérées l'actualité, à commencer par l'excellente Rachel Khan qui est
00:00:15avec nous ce soir. Bonsoir chère Rachel, plaisir de vous retrouver. Bonsoir. Essayiste, juriste,
00:00:18plateau de rêve, Dream Team Olympique quasiment avec Pierre-Marie Sèvres, directeur de l'Institut
00:00:23pour la Justice. Bonsoir chère Pierre-Marie, bonsoir à Nathan Devers, écrivain, médaille d'or de
00:00:28philosophie. Merci d'être présent. Michel Taubes qui est avec nous également, médaille d'or de la
00:00:33cravate, enfin pour les Jeux Olympiques d'il y a quelques années. Cher Michel, plaisir de vous
00:00:38retrouver. Je vous propose le sommaire dans une poignée de secondes, mais d'abord comme chaque
00:00:42soir à la même heure, 19h pile. Bonsoir Simon Guillin, l'essentiel je sens que vous allez me
00:00:46parler de judo. Absolument chère Julien et bonsoir à tous. C'est donc la grande nouvelle de cette
00:00:50soirée. Teddy Riner a décroché la médaille d'or dans la catégorie des plus de 100 kilos. Il a
00:00:55dominé le champion du monde en titre, le coréen Kim Min-jung. C'est le troisième titre olympique
00:00:59en individuel pour Teddy Riner, la quatrième médaille de la journée pour la délégation
00:01:03française. Alors que la situation est extrêmement tendue au Proche-Orient, Paris appelle les
00:01:08Français de passage en Iran à quitter le pays le plus rapidement possible. Les autorités
00:01:13françaises évoquent un risque aggravé d'escalade militaire après l'élimination d'un chef du Hamas
00:01:17en Iran. Et puis Gérald Darmanin demande le renforcement immédiat de la sécurité de la
00:01:22communauté juive en France. Le ministre de l'Intérieur craint un passage à l'acte alors que
00:01:27le Hamas a décrété un jour de colère après la mort de son chef Ismail Agné. Le risque de passage
00:01:32à l'acte est réel, d'autant que de nombreux ressortissants israéliens sont présents sur le
00:01:36sol national, a donc indiqué Gérald Darmanin aujourd'hui, Julien. Merci beaucoup cher Simon
00:01:43Guillain. Au sommaire de Face à l'info, en ce 2 août 2024, la France est-elle au bord de la crise
00:01:49démographique ? L'INSEE a dévoilé hier les chiffres de natalité dans notre pays au premier
00:01:54semestre 2024. On observe une diminution de 8140 naissances par rapport à l'année passée sur la
00:02:01même période. Sur le long terme, cette chute des naissances pourrait fragiliser notre modèle social.
00:02:06Quelles sont les raisons de ce déclin ? Comment inverser la tendance ? Ce sera l'objet du premier
00:02:11édito de Rachel Khan. Les Jeux Olympiques sont incontestablement un moment de fierté française
00:02:16retrouvée, de communion nationale, une trêve olympique dont profitent beaucoup de français,
00:02:20une joie nationale qui revêt pour Nathan Devers une dimension politique. Justement,
00:02:25à qui profite cette trêve voulue par le président de la République alors que la
00:02:29bataille pour Matignon se poursuit ? Chaque camp afflue de ses armes. Emmanuel Macron peut-il
00:02:33seul profiter de la lumière des Jeux pour relancer le quinquennat ? Édito à suivre
00:02:37donc avec Nathan Devers. Michel Taubes, lui, est inquiet ce soir. La parenthèse enchantée des Jeux
00:02:42va-t-elle faire déchanter les Parisiens pour la rentrée scolaire ? Si les JO seront terminées
00:02:47depuis trois semaines, cette rentrée se déroulera au milieu des Jeux Paralympiques. Ceux-ci sont de
00:02:52plus en plus populaires, attirent de nombreux spectateurs, journalistes. Les infrastructures,
00:02:55les transports risquent d'être fortement sollicités en région parisienne. Le retour
00:02:59au travail de la majorité des salariés et la rentrée scolaire pourraient largement empâtir.
00:03:04Les autorités ont-elles prévu des pistes pour éviter la crise de nerfs ? Michel nous dira tout.
00:03:08Avec Pierre-Marie Sève, on évoquera la délinquance, quasiment ramenée à zéro dans la capitale grâce
00:03:13au dispositif JO. Comme le rappelait il y a quelques jours encore Gérald Darmanin, il faut dire que le
00:03:18déploiement massif de bleu dans les rues de Paris a des vertus dissuasives. Mais le ministre
00:03:22démissionnaire n'a pas tout dit. La violence fait de la résistance partout sur le territoire. Les
00:03:26chiffres le prouvent, on le verra. Malgré toute la force de frappe sécuritaire lâchée pour les
00:03:30Jeux, les coups et blessures volontaires par exemple se stabilisent à des niveaux élevés
00:03:34aux quatre coins du pays. Le sentiment de sécurité expérimenté dans Paris ne serait-il
00:03:39qu'un mirage ? On va en parler dans cette émission. Enfin, on retrouvera Rachel Khan pour un deuxième
00:03:43édito. Après la mort du chef du Hamas, Ismail Haniyeh, tué mercredi dans le nord de Téhéran,
00:03:49l'Iran et ses alliés ont promis une riposte inéluctable. Téhéran aurait l'intention de mener
00:03:54une nouvelle attaque directe contre Israël. La diplomatie française, à l'instar de toute la
00:03:58classe politique, est évidemment très préoccupée par le risque d'une nouvelle escalade. Toute la
00:04:02classe politique ? Non ! Un parti d'irréductibles incendiaires à gauche de la gauche continue
00:04:07d'être en guerre contre le réel, contre la vérité. C'est ce que nous expliquera Rachel
00:04:11en fin d'émission. C'est parti pour Face à l'info.
00:04:14Mais comment résister, chers amis, à vibrer ensemble, à faire monter également cette fièvre
00:04:33olympique qui nous tient en haleine, notamment grâce à Teddy Riner, le roi du judo français.
00:04:38On voulait absolument vous montrer ces images. Prophète en son pays, Teddy sur le toit de l'Olympe
00:04:43avec ce nouveau titre olympique en judo dans la catégorie poids lourd tout à l'heure à l'issue
00:04:47d'une journée de rêve. Teddy Riner s'est imposé sur ce magnifique hippon il y a une heure en finale
00:04:52contre le sud coréen Kim Min Jong. Il s'agit de la cinquième médaille olympique de la carrière
00:04:56de Teddy Riner en individuel aux JO. Il avait eu le bronze à Pékin en 2008 et en 2020 à Tokyo.
00:05:03Et puis l'or donc Londres 2012, Rio 2016 et Paris 2024. Rachel, je voulais absolument qu'on fasse
00:05:10un petit tour de table. Je voudrais vous entendre les uns et les autres. Quinze années au top niveau,
00:05:14onze fois champion du monde, trois fois champion olympique en individuel, sans parler de tous ces
00:05:19autres titres. Teddy Riner, salué bien sûr par le chef de l'état tout à l'heure dans cette magnifique
00:05:24aréna. C'est plus qu'une légende vivante, c'est un modèle français. C'est un vrai modèle et c'est
00:05:29surtout le modèle d'un héros en fait national, le roi Teddy. Fierté française, tweet le chef de
00:05:37l'état il y a quelques instants. C'est des frissons et vous l'avez rappelé en fait. S'inscrire
00:05:41comme ça dans le temps, c'est-à-dire que là il est véritablement dans le dépassement de ses
00:05:46propres limites. Son principal ennemi c'est lui-même. C'est absolument merveilleux et c'est
00:05:52vraiment un modèle en fait pour tous, pour les jeunes comme pour les moins jeunes. C'est-à-dire
00:05:56ce mental-là, parce qu'il a été beaucoup blessé Teddy. Sa préparation mentale aussi et de se dire
00:06:02qu'il va y aller, il va le décrocher. Et ce qui est fou dans son physique, c'est qu'on le sait
00:06:07qu'il va gagner. C'est-à-dire qu'il est tellement affûté, tellement beau. En réalité, il y a
00:06:11l'esthétique et le sport qui se conjuguent pour aller vers cette victoire. C'est magnifique.
00:06:15Aussi bien d'un point de vue technique que d'un point de vue physique en effet, il impressionne
00:06:19tout le monde. Tout le monde depuis 15 ans veut faire tomber Teddy Riner. Quand vous vivez 15 ans
00:06:25de carrière avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête, avec tous les plus grands judokas de
00:06:29la planète qui veulent vous mettre à terre, vous faire poser les deux épaules au sol et que vous
00:06:33résistez pendant toutes ces années en touchant le Graal encore une fois. Aujourd'hui, oui, c'est un
00:06:38modèle, c'est une légende. Je ne sais pas quel superlatif utiliser, mais c'est une référence.
00:06:42Oui, moi j'avoue que je suis déjà impressionné par le fait que les sportifs de haut niveau,
00:06:47tout court, ils ont des préparations mentales. C'est un sacrifice. C'est extrêmement impressionnant.
00:06:51Et moi-même, à ma toute petite échelle, j'ai trouvé que le sport m'avait donné vraiment.
00:06:57Oui, local, dans mon quartier, j'avais six ans. Mais je trouve qu'à l'échelle individuelle,
00:07:03ça apporte déjà tellement de choses de se mettre dans un sport, de se mettre dans une discipline,
00:07:06etc. Un sportif de haut niveau, c'est évidemment le niveau au-dessus et Teddy Riner, c'est le niveau
00:07:12encore au-dessus. Et j'ajoute en plus que le deuxième prénom de Teddy Riner, c'est Pierre-Marie.
00:07:16Pour ça, il y a vraiment plein de qualités. Il y a une filiation directe entre vous et Teddy Riner.
00:07:23Nathan, Michel, un mot, Nathan d'abord peut-être.
00:07:25J'ai été très sport. Je n'ai pas participé aux Jeux Olympiques en judo.
00:07:28C'est vrai, parce que vous étiez peut-être le seul sur la planète judo capable de déstabiliser.
00:07:34Sans aucun doute, je l'aurais détrôné. Je ne veux pas le défier.
00:07:36Je ne sais pas si vous avez déjà rencontré personnellement Teddy Riner.
00:07:40C'est lui qui ne m'a pas rencontré.
00:07:41Oui, allez, on continue. Mais ne serait-ce que de se retrouver face à lui. J'ai eu cette chance à
00:07:47quelques reprises. Serrer la main de Teddy Riner, c'est sans souvenir toute sa vie. Je vous le dis tout
00:07:52de suite, Nathan.
00:07:53Je vous crois sur parole. En dehors de l'humour, oui, c'est une victoire magnifique, comme toutes les
00:07:59victoires qu'on a eu l'occasion de voir depuis le début de ces Jeux Olympiques, celle de Léon Marchand,
00:08:02dont je parlerai tout à l'heure aussi. Et je pense que ça témoigne. Il y a l'aspect sportif des choses.
00:08:07À la limite, je ne commente pas, je n'ai pas tellement les compétences. Mais en revanche, il y a l'aspect,
00:08:12ça s'inscrit dans le contexte d'un optimisme retrouvé. Et que ces médailles-là, ce n'est pas seulement
00:08:17que de manière un peu sportive, classique, les supporters français sont fiers d'avoir leur pays qui
00:08:22remporte beaucoup de médailles. C'est que ça s'inscrit dans un contexte, et c'est central, où la France
00:08:27rayonne à l'international. Et donc, tout ça se cumule.
00:08:31Pourquoi c'est un modèle français ? Parce que c'est vrai qu'on aime bien, et c'est très français là aussi,
00:08:36d'être grincheux, de ne jamais être content. D'ailleurs, il y a un papier assez intéressant et assez
00:08:40amusant du Wall Street Journal, je ne sais pas si vous avez vu passer ça sur les réseaux, qui dit
00:08:44la nouvelle la plus folle peut-être de ces Jeux Olympiques, c'est que tous les Français sont enthousiastes.
00:08:48Et c'est vrai qu'à travers cet enthousiasme et ce modèle, Teddy Riner, cette médaille, et on l'a vue
00:08:56dans l'aréna, et on voit d'ailleurs les sourires sur les visages un petit peu partout, même dans la rédaction,
00:09:00tout le monde était devant la télé tout à l'heure. C'est tout le monde qui remporte cette médaille avec
00:09:05Teddy Riner, c'est l'impression que ça donne aussi.
00:09:07Complètement, et je pense que tous les Français... Vous savez, il y a plein de petites choses.
00:09:10Le judo, c'est un des sports les plus populaires en France.
00:09:13L'image au Club France tout à l'heure, je me permets de préciser, pendant la médaille de Teddy Riner, pardon.
00:09:18Le judo, c'est un sport que de très nombreux jeunes ont pratiqué, parce que tout le processus de sélection
00:09:25des jeunes judocats en France fonctionne très très bien. Donc c'est un sport qui est extrêmement populaire.
00:09:29Pendant la retransmission de la finale sur une chaîne concurrente, il y avait un commentateur sportif
00:09:35qui a dit une chose très intéressante, il fut une époque... Enfin, les Anglais ont inventé le football,
00:09:40mais il fut une époque où les Allemands gagnaient toujours. Et là, avec le judo, les Japonais ont inventé le judo,
00:09:47mais c'était Teddy Riner qui gagnait tout le temps. Et c'est vrai que c'est une fierté française.
00:09:52C'est une personne ici d'ailleurs, de laquelle on peut faire une projection. Nathan, vous m'en voudrez pas,
00:09:58parce que ce n'est pas vous. C'est Rachel Kahn, parce que Rachel, vous avez été championne sportive en sprint.
00:10:05Et j'étais en équipe de France.
00:10:07On ne le rappelle pas, c'est souvent une carrière sportive pour Rachel.
00:10:10J'ai toujours beaucoup de respect pour les champions qui se dépassent, qui sont un exemple de persévérance, de travail, d'effort.
00:10:19J'ai toujours à ma fille, le talent c'est une chose, mais le travail, on ne peut rien faire sans le travail.
00:10:24Et évidemment, toutes ces vies de champion, c'est des sacrifices considérables.
00:10:29Teddy Riner est sur le toit du monde, et il est français, et avec Léon Marchand et quelques autres, le nombre de médailles.
00:10:35On est en train de battre tous les records de médailles pour la France.
00:10:38On est troisième, presque à égalité avec les Américains en nombre de médailles.
00:10:44Il y aura une autre médaille d'or, à n'en pas douter. En tout cas, on croise les doigts ce soir avec Léon Marchand.
00:10:52Teddy Riner, lui, va profiter, mais pas jusqu'au bout de la nuit, parce que demain, il y a les épreuves par équipe.
00:10:56Il pourrait remporter avec l'équipe de France une autre médaille d'or, ce qui ferait dix médailles en tout pour le judo français.
00:11:02Ce qui, là aussi, est loin d'être négligeable.
00:11:05La dernière chose, c'est que Teddy, je pensais qu'il allait arrêter après les Jeux de Paris, que c'était l'accomplissement final de sa carrière.
00:11:12Il laisse planer le doute sur Los Angeles 2024.
00:11:14S'il le sent, il a toujours cet amour du judo.
00:11:16Et si le corps suit, parce que c'est ça le plus important à partir d'un certain niveau et d'un certain seuil de maturité, pourquoi pas aller à Los Angeles ?
00:11:24J'ai noté qu'il aura 39 ans à Los Angeles pour les prochains Jeux olympiques.
00:11:28Pourquoi pas remporter un quatrième titre individuel de 2028, exactement.
00:11:32Bon, voilà ce qu'on pouvait dire sur Teddy Riner.
00:11:34Bravo encore et merci à Teddy Riner de nous avoir fait vibrer pendant cette belle journée pour les poids lourds et le judo français.
00:11:41Retour à nos éditos. La chute de la natalité, ça n'a rien à voir.
00:11:45Rachel Kaln, je me tourne vers vous pour ce premier éditorial.
00:11:48Vous allez nous parler de cette natalité avec en France donc un nombre de naissances qui a reculé de 2,4% sur les six premiers mois de l'année par rapport à l'année précédente.
00:11:56326 000 naissances, c'est des chiffres qui sont catastrophiques, on peut le dire.
00:12:00Ce qui avait poussé d'ailleurs, on s'en souvient, il y a plusieurs mois déjà, alors que la baisse était déjà signifiée, le président a parlé de réarmement démographique.
00:12:10Oui, alors c'est assez paradoxal parce qu'effectivement, nous sommes 8,1 milliards dans le monde et par ailleurs, on a une augmentation globale qui est de 1%.
00:12:20Mais on a une disparité finalement selon les continents.
00:12:26Alors le podium des naissances, c'est toujours l'Afrique, le Soudan du Sud, le Niger, l'Angola.
00:12:33Mais en Europe, c'est vrai qu'il y a certains pays d'Europe et notamment l'Italie et l'Espagne qui sont en phase de décroissance.
00:12:39C'est une situation de vieillissement littéralement qui inquiète effectivement pour notre futur.
00:12:45Parce qu'effectivement, cette inversion finalement de la courbe, elle a des répercussions dans la manière dont on va conduire nos sociétés.
00:12:55Et surtout, elle s'inscrit suite à la décroissance de 2023.
00:12:59Quelles sont les raisons de ce déclin ?
00:13:02Alors, il y en a des connues qu'on n'a peut-être pas besoin de rappeler ou alors rapidement, mais il faut aller plus loin peut-être dans ce raisonnement, dans ce questionnement.
00:13:10Oui, Julien, parce qu'à chaque fois, c'est vrai qu'on parle du contexte économique, on parle du logement, on parle des crèches, on parle des aspirations professionnelles.
00:13:19Mais là, cette situation aujourd'hui, 2023-2024, c'est surtout l'effet guerre en Ukraine, mais aussi contexte international, le 7 octobre, les bouleversements du monde.
00:13:30Et puis, il y a eu un autre effet dont on parle très peu, c'est qu'il y a eu un déclin aussi au moment de la crise Covid, avec une parentalité qui était un peu remise en question.
00:13:41Effectivement, les gardes d'enfants, etc. Mais j'ai lu un papier de David Lissnard dans Le Figaro, très intéressant parce que justement...
00:13:49Maire de Cannes et président de l'Association des maires de France.
00:13:52Président de l'Association des maires de France est très intéressant parce que justement, il allait un peu plus loin et lui parle véritablement d'un déclinisme.
00:13:59Pour lui, cette chute de la démographie fait partie du déclin français avec une ambiance malthusienne.
00:14:08Donc, pour lui, effectivement, il souligne comme tout le monde l'aspect sociologique, économique des choses, mais il pointe du doigt une véritable crise de la famille.
00:14:20Une crise presque idéologique, qui a été confortée d'ailleurs avec l'altération du principe des allocations familiales, qui est plus universelle, et du quotient familial.
00:14:33Il remarque aussi une autre chose, c'est que l'histoire du congé parental, qui est une bonne chose, il est beaucoup plus utilisé aujourd'hui par les hommes que par les femmes.
00:14:44Et puis, il souligne l'aspect idéologique, notamment, et ça m'a fait sourire, mais en réalité, c'est pas véritablement drôle,
00:14:53une certaine frange de la classe politique estime finalement qu'un enfant, c'est un producteur de CO2, et qu'il ne faut pas faire d'enfant, justement, par rapport à la responsabilité environnementale et écologique.
00:15:11Et enfin, pour finir, il souligne un dernier point intéressant aussi, c'est que certains parents partent de la France pour faire les enfants ailleurs.
00:15:26Voilà, donc c'est un facteur économique, mais en fait, ils vont faire leur petit nid ailleurs.
00:15:32Et dans les faits, cette baisse, bien sûr, forcément, a un impact, Rachel.
00:15:36Oui, elle a un impact. Alors, une société plus vieillissante, c'est économiquement une société qui prend moins de risques économiques.
00:15:44Et puis, on connaît les incidences à la fois sur les caisses de retraite et à la fois sur les fonds publics et sur la santé.
00:15:52Quelles sont, quelles seraient les solutions pour inverser cette tendance ?
00:15:56Alors, pour inverser cette tendance, sur les remarques que l'on connaît déjà, évidemment, permettre un accès plus facile au logement,
00:16:03permettre des conditions de travail plus adéquates avec une situation de parentalité,
00:16:10permettre des aides financières aux jeunes parents et surtout permettre l'ouverture de plus de places en crèche.
00:16:17Mais David Lysnard, toujours dans son papier, lui rétablirait l'occasion familiale,
00:16:22rétablirait aussi les allocations familiales sans conditions de ressources et axerait un effort sur le deuxième et le troisième enfant.
00:16:30Et plutôt que de se tourner vers l'immigration concernant l'économie, l'attractivité économique et notre productivité,
00:16:39il met le focus sur notre jeunesse en disant que notre jeunesse devrait être mieux formée, plus adaptée à nos besoins.
00:16:47Vous vouliez aussi parler, Rachel, d'un auteur sur le sujet qui ouvre peut-être un petit peu plus cette réflexion ?
00:16:53Oui, ça m'a beaucoup intéressée. Effectivement, c'est Hervé Lebrun qui, finalement, analyse la démographie,
00:17:03pas simplement en termes de chiffres, mais en termes...
00:17:06C'est un spécialiste de la démographie ?
00:17:08Oui, spécialiste de la démographie, qui n'analyse pas la situation en termes de chiffres, justement,
00:17:12mais en posant des questions sur les aspirations individuelles, personnelles.
00:17:17Et surtout, il souligne, lui, la question du changement de valeur pour avoir des enfants aujourd'hui.
00:17:23Donc, effectivement, cette question pose la question de qu'est-ce que la vie aujourd'hui ?
00:17:28Qu'est-ce que la qualité de vie ? Qu'est-ce que la transmission ?
00:17:31Et puis, voir notre jeunesse aussi. On le voit en perte de repère.
00:17:36Une jeunesse qui souffre beaucoup, une jeunesse dans une violence.
00:17:39Est-ce que, forcément, on a envie d'avoir un enfant plus tard qui soit dans une situation, finalement,
00:17:44de... je ne sais pas comment dire, mais fragile, de fragilité dans sa construction ?
00:17:51On aborde aussi la question de manière un peu différente de l'Afrique, justement,
00:17:56où en Afrique, pour faire grandir un enfant, il faut tout un village.
00:18:00L'individualisme de nos sociétés est quand même assez déroutant pour avoir un enfant
00:18:07qui, finalement, grandit entouré de tous ces adultes.
00:18:11Donc, il y a un autre point aussi qui m'étonne dans toutes les analyses,
00:18:16c'est qu'on ne parle pas assez, à mon goût, ni de désir, ni d'amour, ni de relation.
00:18:21Et c'est vrai qu'une société aujourd'hui, ou même dans notre démocratie,
00:18:25où le dialogue est difficile, la relation est difficile,
00:18:30je me demande comment on peut décréter une politique de naissance.
00:18:35Merci beaucoup, Achelle.
00:18:37Peut-être une note d'espoir, quand même, parce que sur un sujet comme celui-là,
00:18:41on a envie de finir avec quelque chose de positif. Est-ce que c'est possible ?
00:18:44Alors, je ne sais pas trop, mais peut-être puisqu'il fait chaud, puisque c'est l'été,
00:18:48il y a peut-être une espoir pour la natalité.
00:18:52Il fait chaud, Nathan. Ça va, moi, en ce moment ?
00:18:55Très bien.
00:18:56Bon, Michel.
00:18:57L'espoir, effectivement, c'est de dire…
00:18:59Vous avez eu chaud, déjà, par le passé.
00:19:01Oui, oui.
00:19:02Très bien.
00:19:03L'espoir, c'est d'ailleurs en faisant des enfants, parce que ce qui est vrai,
00:19:06c'est que, prenant un peu d'âge, je suis toujours effaré de rencontrer
00:19:10beaucoup de jeunes dire ce que vous avez dit, Achelle, dans votre édito,
00:19:13à savoir qu'ils ne veulent pas avoir d'enfants.
00:19:15Et ça, c'est quelque chose que, moi, étant plus jeune, je n'entendais pas
00:19:19parmi les jeunes il y a 20 ans, 30 ans.
00:19:21C'était beaucoup plus rare, en tout cas.
00:19:22C'était beaucoup, beaucoup plus rare.
00:19:23Et là, c'est devenu assez, assez fréquent.
00:19:25J'ai envie de dire qu'il faut réagir, il faut se dire, effectivement,
00:19:28en faisant des enfants.
00:19:29Mais moi, je voudrais te donner, quand même, partager…
00:19:32Il y a un sociologue, un chercheur associé à l'INED,
00:19:36à l'Association Nationale d'Études Démographiques,
00:19:38qui a donné, aujourd'hui, une interview à l'AFP,
00:19:41et qui dit que… Parce qu'en fait, il y a un décrochage très important
00:19:45de la natalité en juin dernier.
00:19:48Et il dit, c'est lui qui le dit, que c'est neuf mois après le 7 octobre
00:19:54et le crime contre l'humanité commis par le Hamas.
00:19:58Et il se demande, lui, dans une interview à l'AFP,
00:20:02il se demande si ce décrochage très brusque, qui est beaucoup plus important
00:20:07que la tendance déjà observée depuis quelques années,
00:20:10et qui n'est pas propre à la France, évidemment,
00:20:13si elle n'est pas liée à cet émeu.
00:20:15Il s'interroge.
00:20:16Et j'étais très atomique qu'il s'interroge ainsi.
00:20:18Je pense que ça prête à réfléchir.
00:20:20Mais souvent, les événements politiques ont des impacts également sur la natalité.
00:20:24– Et puis, peut-être juste un dernier mot rapidement, Pierre-Marie Sèvres.
00:20:26C'est vrai que c'est intéressant, et notamment ce que proposent
00:20:28David Lissnard et d'autres politiques.
00:20:30Le chef de l'État s'est emparé du sujet, on le disait aussi il y a quelques mois.
00:20:34Moi, ce que je remarque, c'est que tous nos gouvernants,
00:20:37tous nos leaders politiques proposent des mesures de santé publique,
00:20:40alors que, je me dis que sur le long terme, en fait,
00:20:42et à travers cette jeunesse de plus en plus réticente à faire des enfants,
00:20:45en fait, c'est un projet de société qu'il faut revoir
00:20:48si on veut vraiment relancer durablement la natalité et la démographie dans ce pays.
00:20:52– Moi, je crois à 100% que c'est une question que vous avez dit
00:20:55sur le déclin civilisationnel.
00:20:57Je pense que la natalité, c'est à la base de la base des valeurs
00:21:00d'une civilisation elle-même.
00:21:02Et à partir du moment où on ne fait plus d'enfants collectivement,
00:21:04je ne parle pas de choix individuels,
00:21:05à partir du moment où on ne fait plus d'enfants collectivement,
00:21:07c'est qu'on n'a pas envie de survivre.
00:21:08Et si je peux ajouter une petite note d'espoir,
00:21:10elle s'appelle Marie, c'est une note d'espoir.
00:21:12J'ai une petite fille au mois de janvier.
00:21:14– Félicitations, on embrasse la petite Marie.
00:21:17Petite Marie qui nous regarde.
00:21:19– Elle est verso, non ?
00:21:20– Absolument, elle nous regarde.
00:21:21– Vous m'avez dit janvier ?
00:21:22– Janvier, elle est capricorne.
00:21:23– Elle fait partie du chiffre.
00:21:24– Capricorne ou verso ?
00:21:25– Je ne sais pas.
00:21:26– Vous ne savez pas le signe astrologique de votre fille ?
00:21:28C'est amusant ça, c'est quelle date ?
00:21:29– C'est peut-être, moi je ne sais pas.
00:21:30– On peut savoir la date ?
00:21:31– Le 24 janvier.
00:21:32– Ah non, c'est après les capricornes, donc ça doit être verso.
00:21:34Écoutez, je vais vous faire votre petit thème astral.
00:21:37Alors, on va faire le petit cercle ascendant.
00:21:39Quelle heure est née ?
00:21:40Bon, merci beaucoup Rachel.
00:21:41En tout cas, on vous retrouve d'ici la fin de l'émission
00:21:43pour votre deuxième édito.
00:21:45Je me tourne vers Nathan Devers avant la pause.
00:21:47Nathan, alors vous vous parliez ce soir,
00:21:49vous vouliez parler ce soir, pardon Nathan,
00:21:51de la dimension politique des Jeux Olympiques.
00:21:54C'est vrai qu'elle était forcément extrêmement présente.
00:21:56Elle plane au-dessus de ces Jeux.
00:21:58– Exactement.
00:21:59Alors moi qui suis sagittaire, qui n'ai pas un signe très joyeux,
00:22:01je voulais vous parler de joie.
00:22:03On dit souvent que les médias parlent des pleins
00:22:05qui partent en retard ou qui arrivent en retard.
00:22:07On dit souvent, comme le dit le philosophe Jean-Claude Milner,
00:22:10que le peuple français est un peuple
00:22:12qui associe la politique au fait de parler politique
00:22:14et donc de se plaindre de ce qui ne va pas.
00:22:16Incontestablement, le moment que nous vivons
00:22:19est un moment de joie collective,
00:22:21je pense que nous le voyons toutes et tous,
00:22:23et de joie collective imprévue.
00:22:25Vous avez cité cet article du Wall Street Journal
00:22:27qui disait que la plus grande surprise des Jeux Olympiques,
00:22:29c'est que les Français ne se plaignent pas.
00:22:31– C'est très bien vu.
00:22:32– Mais c'est doublement vrai.
00:22:33Vrai par rapport au caractère du peuple français,
00:22:35mais vrai par rapport aux derniers mois que nous avons vécu.
00:22:38Mois d'angoisse.
00:22:39Angoisse liée aux Jeux Olympiques.
00:22:41On se souvient de tous les cas cendres qui prédisaient,
00:22:44une cérémonie criminelle,
00:22:46certains disaient que ça allait être
00:22:49un moment extrêmement difficile,
00:22:51dépassement des budgets,
00:22:52moment d'humiliation de la France, etc.
00:22:54Et puis angoisse plus conjoncturelle
00:22:57liée au fait que juste avant les Jeux Olympiques,
00:22:59nous avons un président de la République
00:23:01qui a décidé par une dissolution
00:23:03de plonger la France dans l'inconnu,
00:23:05de faire peser le risque de l'accession
00:23:07du Rassemblement National au pouvoir,
00:23:09en tout cas gouvernemental,
00:23:11ce qui était une première dans l'histoire de la Vème République,
00:23:13et en tout cas de nous plonger tout le monde dans l'inconnu
00:23:15puisque jusqu'alors nous ne savons pas
00:23:17quelle va être notre figure politique.
00:23:19Et derrière, dernière angoisse que nous avons traversée
00:23:23collectivement, ça a été une angoisse je dirais
00:23:25d'une sorte de division qui a grandi
00:23:27avant même le début des Jeux Olympiques
00:23:29sur le fait de savoir
00:23:31quelle allait être cette cérémonie d'ouverture,
00:23:33et je pense vraiment que ça a été un débat central.
00:23:35Quand on a appris que c'était Patrick Boucheron
00:23:37qui faisait partie des personnes qui avaient inspiré
00:23:39cette cérémonie-là, certains ont dit que
00:23:41justement, le fait Patrick Boucheron,
00:23:43historien, professeur au Collège de France
00:23:45qui a dirigé le livre
00:23:47de l'histoire mondiale de la France,
00:23:49certains disaient, ça va poser problème
00:23:51de ne pas justement promouvoir
00:23:53la culture, l'identité française, etc.
00:23:55Or incontestablement, nous sommes passés
00:23:57presque du jour au lendemain
00:23:59de l'angoisse à la joie.
00:24:01Double transition. Première transition
00:24:03liée à cette cérémonie d'ouverture.
00:24:05Je ne vais pas revenir dessus, tout le monde
00:24:07s'en souvient. D'abord incontestablement,
00:24:09ça a été une réussite.
00:24:1185% des Français dans une étude
00:24:13ont dit qu'ils trouvaient que c'était une cérémonie
00:24:15qui nous rendait fiers.
00:24:19À l'international, à peu près les médias
00:24:21du monde entier, un, ont dit
00:24:23qu'ils étaient impressionnés. Certains ont salué
00:24:25le fait que c'était la plus belle cérémonie d'ouverture
00:24:27de toute l'histoire des Jeux. Et puis, de manière
00:24:29plus globale, depuis le début de ces Jeux olympiques,
00:24:31c'est un carton d'audience, non seulement en France,
00:24:33mais dans le monde entier.
00:24:3555% d'audience, je crois, de moyenne
00:24:37pour France Télévisions.
00:24:39Mais on ne parle pas assez du succès, notamment en Amérique.
00:24:41Malgré le décalage de rêve,
00:24:43ce sont des records d'audience absolument hallucinants.
00:24:45Et au-delà de cela, on pourrait dire
00:24:47que cette cérémonie d'ouverture nous a placés
00:24:49un peu sous le signe
00:24:51de ce que disait Ernest Renan dans son fameux texte
00:24:53« Qu'est-ce qu'une nation ? », où il disait
00:24:55« Une nation, ce n'est pas tellement une langue,
00:24:57ce n'est pas tellement une histoire, ce n'est pas tellement un territoire,
00:24:59c'est le plébiscite de tous les jours.
00:25:01C'est le désir pour les Français et les Françaises
00:25:03de construire un projet dirigé vers l'avenir.
00:25:05Et précisément, une politique,
00:25:07une émotion politique, et cette joie que nous vivons,
00:25:09elle doit passer par une incarnation.
00:25:11Et l'incarnation, nous en avons parlé
00:25:13tout à l'heure, c'est ce miracle presque
00:25:15qui a continué, à travers d'abord
00:25:17les victoires formidables de Léon Marchand,
00:25:19on a découvert ce nageur
00:25:21extraordinaire, ces ondulations
00:25:23dans ses coulées, etc.
00:25:25Aussi, ces ondulations
00:25:27dans ses coulées, vous voyez, j'ai appris le vocabulaire
00:25:29technique du sport.
00:25:31Et puis, vous parliez de Teddy Riner.
00:25:33Alors, la question qu'on peut se poser
00:25:35face à John, c'est est-ce que
00:25:37nous sommes dans un moment de joie
00:25:39qui relève de ce qu'on appelle en philosophie politique
00:25:41le politique, c'est-à-dire au masculin
00:25:43le désir de construire une nation,
00:25:45de construire un peuple, de construire une société,
00:25:47ou est-ce qu'on est aussi dans un moment qui relève de la politique,
00:25:49c'est-à-dire la conquête du pouvoir ?
00:25:51Eh oui, parce que comme le Président de l'ADI,
00:25:53cher Nathan, nous vivons donc un moment
00:25:55de trèfle politique avec un gouvernement
00:25:57démissionnaire. Le gouvernement
00:25:59ne profite-t-il pas de la situation pour
00:26:01surfer aussi un peu sur ce
00:26:03succès des JO ?
00:26:05Incontestablement. Nous avons vu, depuis
00:26:07le début de ces Jeux Olympiques, des
00:26:09ministres, des ministres démissionnaires
00:26:11évidemment faire de la communication
00:26:13autour de ce succès, et je ne le reproche pas, c'est normal,
00:26:15il n'y a pas eu d'incident sécuritaire majeur, mais
00:26:17enfin, ils en profitent et c'est tout naturel. On a vu
00:26:19M. Attal faire un conseil des
00:26:21ministres, en quelque sorte, en direct, faire
00:26:23plusieurs déclarations, en saluant
00:26:25non seulement la réussite des JO,
00:26:27mais à travers cela, la réussite
00:26:29d'un certain modèle de société.
00:26:31Je pense que la formule la plus
00:26:33significative qu'on a pu voir, c'est celle de Mme
00:26:35Oudéa Kastera, qui a parlé
00:26:37du PIB du bonheur, et évidemment que
00:26:39quand elle parle de cela, ce n'est pas, sans connotation
00:26:41politique, sur l'orientation
00:26:43idéologique de la cérémonie d'ouverture, qui
00:26:45est de promouvoir, en quelque sorte, une vision
00:26:47progressive, progressiste
00:26:49de la société française.
00:26:51A travers cela, ce qu'il faut peut-être voir,
00:26:53c'est que ce que vit le gouvernement
00:26:55est une sorte de miracle politique,
00:26:57analogue à celui de la
00:26:59joie que nous avons toutes et tous vécues. Je m'explique.
00:27:01De la même manière que nous sommes, du jour
00:27:03au lendemain, passés de l'angoisse à la
00:27:05fierté, eh bien, la majorité présidentielle
00:27:07est passée également, du
00:27:09jour au lendemain, d'une sorte d'angoisse,
00:27:11de suicide politique incomparable
00:27:13dans l'histoire de la Vème République. Ça veut dire que
00:27:15nous avons, si on prend les députés et les
00:27:17ministres, des individus qui, pour
00:27:19la première fois dans l'histoire de la Vème République,
00:27:21ont été mis en dissolution
00:27:23par un président qui était prêt à acter
00:27:25leur mort politique, et qui,
00:27:27à la surprise générale, ont réussi
00:27:29non seulement à survivre, mais à former
00:27:31ce qui pourrait être, en quelque sorte, un
00:27:33bloc gagnant. Parce que, et c'est à mon
00:27:35avis, la plus grande nouvelle
00:27:37que nous sommes en train de traverser,
00:27:39c'est que, malgré le caractère
00:27:41presque contre-intuitif de la soirée du
00:27:43deuxième tour des élections législatives,
00:27:45où on a vu le Nouveau Front Populaire arriver en tête,
00:27:47eh bien, pour l'instant, ce qui est en train de se passer,
00:27:49c'est que le Bloc Central
00:27:51a tenu, qu'il a conservé un nombre
00:27:53important de sièges, et qu'il sera peut-être
00:27:55en mesure de former un gouvernement demain.
00:27:57Et la grande question que j'ai envie de vous poser,
00:27:59bien sûr, Nathan, c'est quid de la gauche,
00:28:01quid de la droite ? Quelle est la stratégie
00:28:03dans cette période ? Attendez
00:28:05un instant. On marque une pause, et vous
00:28:07nous répondez à cette question cruciale.
00:28:09Face à l'Info revient dans un instant.
00:28:15Nous sommes de retour sur le plateau de
00:28:17Face à l'Info avec Rachel Khan,
00:28:19Pierre-Marie Sèvres, Michel Taubes et
00:28:21Nathan Devers. Nathan, je vous ai coupé
00:28:23la chic. Avant la pause,
00:28:25on était en pleine discussion autour de ces
00:28:27Jeux Olympiques, ce profit politique
00:28:29évident pour le gouvernement
00:28:31des missionnaires, pour le chef de l'État.
00:28:33On est à 15 jours d'une promesse,
00:28:35tenue ou pas, ça on le verra,
00:28:37celle de l'annonce d'un gouvernement.
00:28:39La gauche, la droite, forcément fourbissent
00:28:41leurs armes, préparent une stratégie
00:28:43en cette période. Quelle est-elle selon vous ?
00:28:45C'est une stratégie très étrange.
00:28:47Parce que, le moins qu'on puisse dire,
00:28:49c'est qu'au moment des élections
00:28:51législatives, évidemment qu'il y a eu une surprise
00:28:53de l'élection, enfin en tout cas de
00:28:55ce score important du Nouveau Front Populaire
00:28:57qui est arrivé comme première force politique.
00:28:59Et tout le monde se souvient qu'un peu avant 20h,
00:29:01on était tous surpris de voir les résultats
00:29:03et les partisans du Nouveau Front Populaire
00:29:05le premier. Mais ce qui est étonnant,
00:29:07c'est de remarquer que précisément, ils n'ont
00:29:09tiré aucun profit de la situation.
00:29:11Il y a eu une enquête qui a été récemment faite, un sondage
00:29:13qui a montré qu'à peu près tous les leaders du Nouveau Front Populaire
00:29:15avaient baissé
00:29:17en matière de bonnes opinions
00:29:19auprès des Français.
00:29:21Pourquoi ? Précisément parce que
00:29:23depuis le soir des élections,
00:29:25ils n'ont pas changé de logique.
00:29:27Ils n'ont pas été dans la capacité de
00:29:29s'adapter au contexte.
00:29:3120h05, le soir du deuxième tour, on se souvient
00:29:33tous que Jean-Luc Mélenchon a été
00:29:35la première personnalité politique à prendre la parole,
00:29:37qu'il a pris une
00:29:39position qui consistait à dire
00:29:41« nous avons gagné, nous appliquerons
00:29:43rien que le programme, tout le programme
00:29:45du Nouveau Front Populaire, et nous ne bougerons
00:29:47pas d'un iota ». Forcé de constater
00:29:49que depuis cette situation,
00:29:51ils n'ont pas changé de position.
00:29:53Alors il y a eu toutes les divisions dont on se souvient
00:29:55autour de Huguette Bellot, autour de Laurence
00:29:57Toubiana, autour aujourd'hui, alors c'est pas
00:29:59encore des divisions, mais de Lucie Casté,
00:30:01c'est-à-dire de la désignation
00:30:03du candidat ou de la candidate,
00:30:05en l'occurrence, potentielle pour être
00:30:07Premier ministre de la part du Nouveau Front Populaire,
00:30:09mais ce qui est frappant de la part de la gauche,
00:30:11c'est deux choses. Premièrement,
00:30:13qu'ils sont dans une forme de déni
00:30:15absolu de la situation. En fait,
00:30:17ils font non seulement comme s'ils avaient une majorité,
00:30:19ça c'est une chose, ils ont une majorité relative,
00:30:21mais ils n'ont absolument pas de majorité absolue,
00:30:23mais ils font surtout comme si
00:30:25le Nouveau Front Populaire existait encore.
00:30:27Or, le Nouveau Front Populaire n'existe plus
00:30:29depuis le deuxième tour des élections
00:30:31législatives. La preuve en est, c'est que
00:30:33Mme Lucie Casté, elle a beau, évidemment,
00:30:35faire une tournée de la France, elle a beau
00:30:37être allée visiter l'usine Duralex
00:30:39et célébrer la victoire des salariés
00:30:41qui ont réussi à se maintenir,
00:30:43il n'en demeure pas moins que si demain matin,
00:30:45Emmanuel Macron l'a nommé à Matignon,
00:30:47et pour ma part, je pense que ça ferait partie
00:30:49des usages de la Ve République
00:30:51que de nommer le ou la candidate
00:30:53issu de la force politique majoritaire
00:30:55à la suite des élections législatives. Il n'en demeure pas moins
00:30:57que si elle le faisait, et si elle nommait
00:30:59comme elle l'a promis, un ministre,
00:31:01deux ministres ou trois ministres issus
00:31:03de la France Insoumise, il y aurait immédiatement
00:31:05une motion de censure,
00:31:07votée à la fois par le Rassemblement National
00:31:09et par un nombre conséquent
00:31:11de macronistes ou de centristes, faisant que
00:31:13immédiatement, son gouvernement tomberait
00:31:15du jour au lendemain. De la même manière,
00:31:17la droite est dans une position
00:31:19où on sait qu'il y a en coulisses
00:31:21d'abord, il y a eu cette proposition
00:31:23de faire un programme, en quelque sorte,
00:31:25animal, où les républicains
00:31:27non-siotistes ont proposé
00:31:29un certain nombre de mesures qui pourraient
00:31:31constituer un potentiel gouvernement
00:31:33si Emmanuel Macron le souhaitait. Mais de la même manière,
00:31:35Xavier Bertrand, s'il était nommé
00:31:37à Matignon demain, comme certains le suggèrent,
00:31:39il y a fort à parier
00:31:41qu'il y aurait de la même manière
00:31:43une motion de censure, et qu'elle serait votée
00:31:45tout à la fois par la gauche, ça c'est une évidence,
00:31:47mais aussi par les députés
00:31:49du Rassemblement National qui n'ont pas apprécié
00:31:51la campagne que Xavier Bertrand a faite dans les Hauts-de-France
00:31:53où il s'est positionné
00:31:55très clairement, très frontalement, contre
00:31:57le Rassemblement National. Ce que je veux dire
00:31:59par là, c'est que nous sommes dans une situation
00:32:01où si on revient sur le panorama que j'ai un peu
00:32:03esquissé, les trois forces politiques en place
00:32:05que ce soit le gouvernement, qui profite
00:32:07de la réussite des Jeux Olympiques,
00:32:09que ce soit la gauche, qui est dans un déni absolu,
00:32:11que ce soit la droite, qui est dans une position
00:32:13je dirais stratégique, mais qui
00:32:15à long terme, à la fin des fins, reviendra
00:32:17aussi à une forme de déni,
00:32:19nous mettent face à un mur, nous mettent
00:32:21face à une situation où, quel que soit
00:32:23le gouvernement qui existera demain, je ne suis pas devin.
00:32:25Je ne peux pas vous dire qui sera nommé à Matignon.
00:32:27Ce que je peux vous dire, c'est que si les choses n'évoluent pas,
00:32:29la personne qui sera nommée à Matignon,
00:32:31son gouvernement s'écroulera du jour au lendemain.
00:32:33Donc je pense qu'il y a une irresponsabilité
00:32:35de la classe politique
00:32:37qui n'est pas à la hauteur, ni
00:32:39des angoisses exprimées par le peuple français
00:32:41au moment des élections européennes, puis des élections législatives,
00:32:43ni même, et c'est beaucoup plus grave,
00:32:45de la joie exprimée par le peuple français
00:32:47depuis le début des Jeux Olympiques.
00:32:49Je pense que la joie oblige tout autant
00:32:51que les angoisses.
00:32:53Merci beaucoup, cher Nathan. Un petit commentaire ?
00:32:55Pierre-Marie ?
00:32:57Alors Pierre-Marie et Michel, l'un et l'autre.
00:32:59Très très vite, c'est vrai, je pense
00:33:01à l'effet qu'il peut avoir
00:33:03le sport sur la politique
00:33:05et sur la popularité des gouvernants,
00:33:07et je repense toujours à un pays que je connais bien, puisque j'y habitais,
00:33:09qui est l'Argentine. Vous vous souvenez ? En décembre 2022,
00:33:11l'Argentine gagnait la Coupe du Monde
00:33:13contre la France. Très mauvais souvenir.
00:33:15L'année d'après,
00:33:17le gouvernement, en tout cas, n'en a pas du tout tiré profit,
00:33:19puisque l'année d'après, Javier Milei,
00:33:21qui était un sorti de nulle part
00:33:23dégagiste, qui voulait dégager
00:33:25les politiciens au pouvoir, a été élu.
00:33:27Donc je me questionne
00:33:29sur la réalité,
00:33:31finalement, à quel point,
00:33:33surtout que l'Argentine, vous savez qu'ils sont vraiment
00:33:35mordus de foot. Il y a l'effet Coupe du Monde
00:33:3798 qu'on a connu chez nous
00:33:39pour le président Chirac,
00:33:41qui n'avait pas fait un score incroyable non plus.
00:33:43Je ne suis même pas sûr que ça lui ait tant profité que ça.
00:33:45Donc je me questionne juste sur
00:33:47l'effet réel, après, dans le fond,
00:33:49des capacités des politiciens à utiliser.
00:33:51Mais c'est vrai que si
00:33:53ces Jeux peuvent profiter au pouvoir en place,
00:33:55quand bien même il est fragilisé,
00:33:57c'est difficile pour les oppositions
00:33:59de tirer parti d'un événement qui a été monté
00:34:01de toutes pièces, d'ailleurs, par le pouvoir en place.
00:34:03Donc que le bénéfice
00:34:05arrive directement à la Macronie,
00:34:07il y a une forme de logique.
00:34:09Monté par le pouvoir en place,
00:34:11mais moi je rappelle toujours, celui
00:34:13si il y a un homme politique français à qui on doit
00:34:15le plaisir et la joie des Jeux Olympiques
00:34:17aujourd'hui, c'est François Hollande.
00:34:19C'est lui le premier, avant même
00:34:21Anne Hidalgo, qui avait lancé la candidature
00:34:23de Paris et de la France
00:34:25à l'organisation des Jeux Olympiques.
00:34:27Emmanuel Macron, qu'on a vu dans les minutes
00:34:29qui ont suivi la victoire de Teddy Riener,
00:34:31se précipiter vers lui, avant même
00:34:33Marie-Jo Pérec, avant même...
00:34:35C'est l'enjeu, Michel. Bien entendu, mais quand même,
00:34:37il faut rendre à César, c'est à César, etc.
00:34:39Moi, si je vous ajoute, comme Nathan
00:34:41à parler d'une valeur à laquelle je crois beaucoup
00:34:43qui est la joie, je voulais en profiter
00:34:45pour dire que j'ai trouvé
00:34:47excusez-moi, je vais faire
00:34:49mentir le Wall Street Journal qui disait
00:34:51que tous les Français sont heureux, joyeux, etc.
00:34:53La caricature qu'a faite
00:34:55la cérémonie d'ouverture de Dionysos,
00:34:57qui est le dieu de la joie,
00:34:59de la danse et
00:35:01de la joie, principalement,
00:35:03j'ai trouvé ça fort dommage pour Dionysos.
00:35:05Vous l'avez encore en faveur de la joie.
00:35:07Mais la joie...
00:35:09La joie, on passe à autre chose.
00:35:11Et dernier point...
00:35:13Malgré ça,
00:35:15c'est 5 minutes sur 3 heures de...
00:35:17Philippe Catherine est formidable.
00:35:19J'irai pas jusque-là.
00:35:21Et dernier point,
00:35:23c'est que l'effet du sport,
00:35:25parce que le sport
00:35:27a un effet d'entraînement, de joie, effectivement,
00:35:29mais d'habitude, l'effet s'arrête
00:35:31le soir même ou le lendemain
00:35:33des événements sportifs. Donc je pense que
00:35:35très très rapidement, la réalité
00:35:37va nous rattraper.
00:35:39Michel, vous gardez la main. Votre édito,
00:35:41à présent, bien que nous soyons en plein été
00:35:43à la veille d'un chassé-croisé
00:35:45des Juilletistes et des Aoussiens,
00:35:47vous avez voulu nous parler de la rentrée scolaire.
00:35:49Ça va arriver, malheureusement, très vite.
00:35:51Un angle dont nous
00:35:53parlons beaucoup, les Jeux Olympiques
00:35:55et les Paralympiques. Sous un angle
00:35:57dont nous parlons beaucoup, les Jeux Olympiques et Paralympiques.
00:35:59Pourquoi ?
00:36:01En ce jour de joie
00:36:03et de gloire nationale,
00:36:05je vais être un peu à contre-emploi, effectivement,
00:36:07mais ça fait plusieurs semaines que
00:36:09j'en parle et je trouve que c'est
00:36:11important.
00:36:13D'abord, j'aimerais commencer par deux petites
00:36:15remarques liminaires.
00:36:17D'abord, à tous les téléspectateurs qui ne sont pas
00:36:19parisiens ou franciliens, je présente mes excuses
00:36:21parce que je vais surtout parler de
00:36:23Paris, quoique les désagréments
00:36:25dont je vais parler, les habitants
00:36:27de Marseille, de Lille,
00:36:29de Saint-Quentin-en-Yvelines, de Versailles
00:36:31et des quelques autres villes où
00:36:33se déroulent les Jeux Olympiques,
00:36:35sont également concernés par ce que je vais dire.
00:36:37Et le deuxième point,
00:36:39évidemment, je ne veux pas jouer
00:36:41les rabat-joies, encore une fois, en ce jour de gloire
00:36:43nationale, avec la victoire de Thierry Riner,
00:36:45je suis sûr également... Et la prochaine victoire
00:36:47de Léon Marchand dans quelques heures. Léon Marchand qui
00:36:49marche sur l'eau, c'est un peu facile à faire,
00:36:51mais je pense que
00:36:53effectivement, on est
00:36:55dans un jour vraiment un petit peu particulier,
00:36:57mais quand même, ce n'est pas une raison pour être
00:36:59des bisounours et pour
00:37:01ne s'autocensurer quand on
00:37:03a envie de faire passer certains messages. Donc je me permets
00:37:05d'en profiter et si vous me permettez
00:37:07de dire que
00:37:09les désagréments
00:37:11d'organisation, de circulation
00:37:13et de mobilité qu'on a pu connaître
00:37:15jusqu'à présent, c'est quelque part
00:37:17un hors-d'oeuvre avec ce qui
00:37:19se prépare pour la prochaine rentrée.
00:37:21Alors, la
00:37:23mémoire est de plus en plus courte dans ce monde
00:37:25de l'immédiateté, mais les désagréments
00:37:27qu'on a connus pendant deux mois
00:37:29dans certains quartiers de Paris qui étaient
00:37:31complètement bloqués, où il y avait des travaux
00:37:33considérables, ces barrières
00:37:35n'ont plus fait adminir les 40 000
00:37:37barrières, tout cela finalement
00:37:39c'est peut-être encore
00:37:41une fois un avant-goût de ce
00:37:43qui va se passer à la rentrée. Pourquoi ?
00:37:45Parce que contrairement aux Jeux Olympiques
00:37:47qui se déroulent en ce moment, c'est-à-dire
00:37:49en plein cœur de l'été,
00:37:51les Jeux Paralympiques se dérouleront du
00:37:5328 août au 8 septembre
00:37:55au moment même où se fait
00:37:57la rentrée scolaire et le retour
00:37:59des vacances. La pré-rentrée
00:38:01des enseignants, notamment à Paris
00:38:03et en Ile-de-France, c'est le vendredi 30 août
00:38:05et la rentrée des enfants
00:38:07et des élèves, c'est le
00:38:092 septembre. Mais qu'est-ce qui pose
00:38:11concrètement problème selon vous, Michel ?
00:38:13Ce qui pose problème,
00:38:15c'est que les centaines
00:38:17de milliers, voire plus,
00:38:19un million, deux millions de
00:38:21Franciliens qui ne sont pas
00:38:23présents à Paris ces jours-ci
00:38:25parce que c'est les vacances,
00:38:27seront de retour à Paris
00:38:29en région parisienne le jour des
00:38:31Jeux Paralympiques. Or, les Jeux
00:38:33Paralympiques imposent presque
00:38:35les mêmes contraintes d'organisation
00:38:37et de mobilité que ce que l'on
00:38:39connaît pour les Jeux Olympiques.
00:38:41Il y aura toujours
00:38:43début septembre les voies réservées
00:38:45aux acteurs de Paris 2024,
00:38:47notamment sur le périphérique. Il y a une voie du périphérique
00:38:49qui est interdite aux voitures
00:38:51pour laisser aux organisateurs
00:38:53la voie de gauche
00:38:55de Paris 2024. Les zones rouges et grises
00:38:57seront maintenues. Les blocages de certaines
00:38:59places stratégiques, la place
00:39:01à Concorde, les Invalides,
00:39:03à Versailles également, il y a de
00:39:05grosses contraintes de transport,
00:39:07le quartier évidemment de la
00:39:09Tour Eiffel et ces fameuses barrières
00:39:11devant de nombreuses brasseries.
00:39:13Toutes ces contraintes seront
00:39:15présentes à la rentrée. Le jour où
00:39:17nous avons, il y aura notamment
00:39:19pour les Jeux Paralympiques, comme il y a pour
00:39:21les Jeux Olympiques, des journées avec encore
00:39:23plus de contraintes, notamment pour les courses,
00:39:25le marathon, il y aura
00:39:27un marathon paralympique.
00:39:29Les courses sur route, ce week-end,
00:39:31si demain, samedi et dimanche,
00:39:33il y a les courses cyclistes
00:39:35qui vont se dérouler, mais il y aura également les courses
00:39:37paralympiques du 4 au 7 septembre,
00:39:39au moment même où sont de retour
00:39:41les Parisiens et les Franciliens. Et d'ailleurs,
00:39:43ça m'a permis de me poser
00:39:45la question de savoir finalement
00:39:47combien de Parisiens,
00:39:49combien de Franciliens ont
00:39:51quitté la capitale et la région parisienne
00:39:53pendant ce mois de juillet
00:39:55d'août, et seront de retour à la rentrée.
00:39:57Et c'est très difficile de répondre à cette
00:39:59question, parce qu'on constate tous en même temps
00:40:01que Paris 2024
00:40:03est un événement extrêmement populaire,
00:40:05les fan zones sont pleines, les stades
00:40:07sont pleins, et en même temps, Paris
00:40:09est la proche couronne
00:40:11dans laquelle j'ai pu beaucoup déambuler
00:40:13depuis 10 jours, et
00:40:15désert. Donc beaucoup de Parisiens sont partis.
00:40:17Je pense que la circulation
00:40:19est très fluide, parce qu'il y a tellement de forces de l'ordre,
00:40:21notamment au carrefour,
00:40:23qui facilite la circulation.
00:40:25Peut-être l'impression que Paris
00:40:27est largement vidée est due au
00:40:29fait que la circulation est très bien
00:40:31fluidifiée par les forces de l'ordre,
00:40:33peut-être aussi.
00:40:35Sur certains indices, notamment le périphérique,
00:40:37il y a moins de bouchons.
00:40:39Je pense que beaucoup de gens sont partis,
00:40:41et difficile à dire, il y a 2 millions d'habitants
00:40:43dans Paris,
00:40:45et ayant discuté avec plusieurs experts
00:40:47des questions de mobilité, il y aurait peut-être
00:40:49entre 300 000 et 500 000 Parisiens
00:40:51qui seraient partis pour juillet-août,
00:40:53et qui, donc, seront de retour
00:40:55à Paris à la fin du mois d'août.
00:40:57Et pour ce qui est des Franciliens,
00:40:59il y a 12,4 millions d'habitants
00:41:01en Ile-de-France. Au dernier
00:41:03chiffrage de l'INSEE,
00:41:05au 1er janvier 2023, il y avait 12,4 millions
00:41:07de Franciliens. Il y en a probablement
00:41:091 million ou plus qui ont quitté
00:41:11la région parisienne. Et tout ce beau monde
00:41:13sera de retour à la fin du mois d'août,
00:41:15parce que c'est la reprise du travail,
00:41:17c'est la reprise de l'activité économique,
00:41:19et c'est surtout la rentrée scolaire.
00:41:21Et donc, je pense que le gouvernement,
00:41:23qui évidemment ne gère que
00:41:25les affaires courantes, mais qui vient à,
00:41:27j'imagine, tout bien préparer, peut-être
00:41:29d'ailleurs un peu trop, je vais donner un exemple tout à l'heure,
00:41:31a
00:41:33du fil à retordre pour la rentrée,
00:41:35parce que là, il va y avoir
00:41:37énormément de bouchons, il va y avoir des quartiers bloqués.
00:41:39Je vous donne 2 faits très concrets.
00:41:41La cérémonie d'ouverture
00:41:43des Jeux paralympiques, qui aura lieu
00:41:45le 28 août,
00:41:47c'est donc un jour où les
00:41:49Franciliens seront de retour,
00:41:51aura lieu place à Concorde et sur l'ensemble
00:41:53des Champs-Elysées. Donc l'ensemble
00:41:55du quartier des Champs-Elysées sera certainement
00:41:57considérablement bloqué
00:41:59avec une surcharge de population
00:42:01qui sera de retour.
00:42:03Et 2e élément que je voudrais dire,
00:42:05les fameuses barrières devant les brasseries,
00:42:07qui ont beaucoup choqué les
00:42:09parisiens, qui ont coûté énormément
00:42:11d'argent à tous les commerces
00:42:13et des brasseries qui se sont retrouvées
00:42:15avec un paysage totalement
00:42:17impossible à gérer et donc
00:42:19beaucoup de clients en moins, figurez-vous que
00:42:21une semaine après la cérémonie d'ouverture
00:42:23des Jeux olympiques, ces barrières, beaucoup d'entre
00:42:25elles sont encore en place. Tout à l'heure
00:42:27j'ai vu des barrières devant
00:42:29certaines brasseries dont le patron,
00:42:31j'en ai discuté avec l'un d'entre eux,
00:42:33se plaignait qu'une semaine après la
00:42:35fin de la cérémonie d'ouverture,
00:42:37ces barrières sont toujours présentes.
00:42:39Le seront-elles à la rentrée ?
00:42:41Lorsque nous aurons 1 ou 2 millions
00:42:43de Franciliens de retour dans la région
00:42:45parisienne ? J'espère que non.
00:42:47J'espère que non, mais vous savez, il y a un excès de zèle
00:42:49parfois de nos pouvoirs publics
00:42:51qui peut poser problème. Donc voilà,
00:42:53je voulais profiter de cette parole pour
00:42:55alerter nos pouvoirs publics, mais je suis sûr encore une fois
00:42:57qu'elles ont tout anticipé,
00:42:59en se disant attention aux dangers sur la rentrée scolaire.
00:43:01Il y a peut-être un risque que la rentrée soit décalée,
00:43:03que la rentrée scolaire soit décalée, c'est quelque chose
00:43:05qui n'est pas forcément envisagé, mais qui est
00:43:07déjà peut-être pensé.
00:43:09Moi, je me suis vraiment posé la question, je pense que ça aurait été
00:43:11peut-être une bonne idée pour certains quartiers
00:43:13qui seront encore une fois engorgés.
00:43:15Après, priorité quand même au travail de nos enfants.
00:43:17Les vacances scolaires sont déjà extrêmement
00:43:19longues, et j'ose le dire, beaucoup trop longues.
00:43:21Donc voilà, il faut
00:43:23le faire, mais je pense qu'en termes d'organisation,
00:43:25la rentrée va être chaude. Un appel à nos confrères du
00:43:27Wall Street Journal, vous pouvez interviewer Michel Thaube,
00:43:29qui apportera donc
00:43:31une contre-argumentation à ce papier
00:43:33sur l'enthousiasme. Franchement, Michel,
00:43:35je vous adore, Michel.
00:43:37C'est une fois par siècle.
00:43:39Une fois par siècle, on a 15
00:43:41jours de désagréments dans la capitale.
00:43:43On peut s'en sortir, peut-être ?
00:43:45Ça va aller ? On a quand même le droit de dire,
00:43:47comme je l'ai dit depuis des mois,
00:43:49contrairement à d'autres chroniqueurs,
00:43:51que Paris 2004 était une fantastique
00:43:53chance pour la France de rayonner
00:43:55dans le monde, et de rayonner auprès
00:43:57des Français, donc bien sûr, mais on a le droit
00:43:59en même temps d'exprimer
00:44:01certaines alertes.
00:44:03Juste une phrase, il faut quand même se dire
00:44:05qu'à la fin des Jeux Paralympiques,
00:44:07on aura l'illusion que Paris est une ville où on circule
00:44:09bien. Après avoir vécu
00:44:113 mois d'embouteillage permanent, ce sera
00:44:13une première depuis 20 ans quasiment.
00:44:15Voilà comment on voit le verre
00:44:17à moitié plein dans cette
00:44:19séquence de joie nationale.
00:44:21Une petite requête
00:44:23sur les Jeux Paralympiques.
00:44:25C'est vrai que je préférerais peut-être
00:44:27qu'ils soient avant
00:44:29les Jeux. En fait, d'avoir toujours
00:44:31les Jeux Paralympiques après,
00:44:33je trouve que c'est...
00:44:35C'est une façon de les reléguer aussi.
00:44:37Je suis d'accord avec vous.
00:44:39Ce ne sera pas pour 2024, parce que le planning
00:44:41vous l'avez bien compris,
00:44:43est déjà établi et un peu serré,
00:44:45mais c'est vrai que c'est une suggestion
00:44:47qui a le mérite d'être posée
00:44:49et mettre en avant
00:44:51le paralympisme, je ne sais pas si le mot existe,
00:44:53en tout cas mettre en avant les Paralympiques.
00:44:55Et que tout le monde soit disponible pour aller les voir.
00:44:57Ce serait une très bonne chose, en effet.
00:44:59Et s'il n'y a plus de places, ou quasiment plus,
00:45:01pour les Jeux Olympiques, il reste des places
00:45:03pour les Jeux Paralympiques.
00:45:05Il reste des places pour la cérémonie d'ouverture des Paralympiques.
00:45:07Merci beaucoup
00:45:09Michel Taube pour cet édito
00:45:11plein d'optimisme et de joie nationale.
00:45:13Pierre-Marie Sèvres,
00:45:15là encore on va sur un édito très optimiste
00:45:17et vraiment positif sur ces Jeux Olympiques.
00:45:19Mais c'est la réalité
00:45:21et sur ces news, on dit le réel
00:45:23et on le raconte à travers vous,
00:45:25notamment ce soir Pierre-Marie, la délinquance
00:45:27quasiment ramenée à zéro dans la capitale
00:45:29grâce au dispositif JO.
00:45:31C'est évidemment Gérald Darmanin qui nous l'a confié
00:45:33il y a quelques jours au début de ces Jeux.
00:45:35Il faut dire que le déploiement massif de bleu
00:45:37dans les rues de Paris a des vertus particulièrement
00:45:39dissuasives.
00:45:41Mais le ministre démissionnaire, Pierre-Marie,
00:45:43n'a peut-être pas tout dit.
00:45:45Alors des enfants qui peuvent jouer
00:45:47jusque tard le soir dehors dans les rues
00:45:49et sans surveillance, des vélos laissés
00:45:51sans cadenas dans les rues, des magasins
00:45:53qui ne surveillent plus leurs étals
00:45:55et de manière générale une immense charge mentale
00:45:57qui semble s'être évaporée dans la chaleur
00:45:59estivale. Non, je ne vous parle pas
00:46:01de Singapour ou d'une capitale d'Europe de l'Est.
00:46:03Aussi incroyable que ça puisse vous paraître,
00:46:05je vous parle de Paris.
00:46:07Même si je vous avoue que l'info sur les vélos
00:46:09sans cadenas n'est pas contractuelle, je ne conseille
00:46:11pas forcément de le faire.
00:46:13Mais cette atmosphère d'insouciance,
00:46:15c'est effectivement ce que plusieurs internautes ont remarqué.
00:46:17Il y a des jeux pour enfants, des fanzones
00:46:19comme à la Villette, des clôtures
00:46:21qui avaient tant fait grincer les dents ont quand même essentiellement
00:46:23disparu, même si pas toutes mais quand même la grande
00:46:25majorité. Et puis,
00:46:27ce sentiment d'apaisement
00:46:29a été remarqué par un journaliste du Figaro aussi
00:46:31qui a écrit
00:46:33dans le Figaro ce matin sur le champ de Mars.
00:46:35Alors, il est question du champ de Mars où les riverains
00:46:37respirent enfin. Il faut dire qu'au champ de Mars,
00:46:39ça fait plusieurs années qu'il y a des problèmes de sécurité
00:46:41parfois très graves. Et la cause en serait
00:46:43simple selon cet article, c'est qu'on a remplacé
00:46:45les vendeurs à la sauvette et de bonne taux
00:46:47les pickpockets et les violeurs en puissance,
00:46:49qu'il faut le dire, il y a eu beaucoup de viols sur le champ de Mars,
00:46:51par des hommes et des femmes en bleu.
00:46:53Alors, qu'est-ce qui a changé à Paris
00:46:55véritablement pour atteindre ce résultat ?
00:46:57Alors, c'est vrai que la présence policière
00:46:59à Paris est massive. On parle actuellement
00:47:01de 30 000 policiers et gendarmes. On était
00:47:03jusqu'à 45 000 pendant la cérémonie d'ouverture
00:47:05qui sont mobilisés dans la capitale alors
00:47:07qu'en temps normal, c'est difficile d'avoir des chiffres
00:47:09mais on peut estimer à la moitié.
00:47:11Donc, ça c'est
00:47:13beaucoup beaucoup moins. Et puis indéniablement,
00:47:15l'autre point, c'est que cette présence de policiers
00:47:17a tendance, effectivement, c'est vérifié, à faire
00:47:19baisser le crime. C'est une évidence
00:47:21à qui que ce soit qui est
00:47:23normalement constituée. On est plutôt
00:47:25rassuré par la présence de la police
00:47:27mais ça a été prouvé par de nombreuses études
00:47:29et expériences. Alors, malgré ce qu'en dit
00:47:31le mouvement Black Lives Matter ou Defund
00:47:33the Police, qui est couper les vivres
00:47:35à la police, couper le financement à la police,
00:47:37plus il y a de policiers, moins il y a
00:47:39de délits. Alors, aux Etats-Unis,
00:47:41par exemple, il y a une expérience grandeur nature qui a été
00:47:43faite. L'État fédéral américain avait
00:47:45lancé un grand plan de financement
00:47:47de la sécurité dans les années 2000,
00:47:49dans la deuxième moitié des années 2000. Et suite
00:47:51à ce plan, plusieurs études avaient remarqué que
00:47:53chaque policier additionnel qui avait été
00:47:55embauché pendant cette période-là avait permis
00:47:57d'éviter en moyenne 4 crimes et délits
00:47:59violents et 15 atteintes au bien.
00:48:01Un autre exemple grandeur nature,
00:48:03alors vous vous en souvenez certainement,
00:48:05le 7 juillet 2005, à Londres, il y avait
00:48:07une série d'attentats. Ça avait
00:48:09été gravissime avec 4 explosions
00:48:11entre 8h50 et 9h50 à
00:48:13divers endroits de la ville, dans le métro et
00:48:15dans les autobus, il y avait eu 52 victimes.
00:48:17Ça avait été gravissime et naturellement,
00:48:19dans les mois qui l'ont suivi, il y avait eu une présence policière
00:48:21qui avait drastiquement augmentée.
00:48:23Donc cette peur très justifiée des attentats
00:48:25avait fait en sorte qu'on mettait
00:48:27un Bobby, vous savez, c'est ce surnom qu'on donne
00:48:29aux policiers britanniques, à chaque coin de rue.
00:48:31Et qu'est-ce qui s'est passé ? La criminalité a baissé.
00:48:33Alors que ce n'était pas l'objectif poursuivi, qu'il devait lutter
00:48:35contre le terrorisme. Une dernière expérience
00:48:37que je vous cite, qui était à Washington DC, suite
00:48:39aux attentats du 11 septembre 2001,
00:48:41avait permis de
00:48:43vérifier que pour chaque tranche de 10%
00:48:45du nombre de policiers
00:48:47qui étaient embauchés
00:48:49par rapport aux chiffres initiaux,
00:48:51engendrait une baisse de
00:48:533% du nombre de viols et de
00:48:55vols et agressions. Et à l'inverse,
00:48:57si je prends, pour aller dans l'excès inverse,
00:48:59pour vous prouver mon point, les
00:49:01villes qui ont été les plus touchées par les mouvements
00:49:03d'IPhone de police, coupé le financement
00:49:05de la police dont je vous ai parlé, ont vu une forte
00:49:07hausse de la violence. Je vous donne un seul exemple,
00:49:09à Portland, dans l'Oregon, qui avait été vraiment
00:49:11une des villes symboles de ce mouvement-là,
00:49:13le nombre de meurtres par mois
00:49:15est passé de 1,2 avant les
00:49:17manifestations, à 7,5
00:49:19après. Donc c'est vraiment considérable.
00:49:21Et puis encore un exemple qui nous ramène
00:49:23un peu plus loin dans l'histoire, mais toujours un exemple
00:49:25inverse pour vous dire quand il n'y a pas de police,
00:49:27il y a plus de crimes. C'était une
00:49:29expérience qui arrive très rarement, mais il y a eu
00:49:31une grève totale de la police, c'est très intéressant
00:49:33criminologiquement, ça l'est beaucoup moins pour la sécurité,
00:49:35mais une grève totale de la police de Montréal
00:49:37en 1969, et évidemment
00:49:39la criminalité avait explosé, il y avait des magasins
00:49:41pillés, 7 bancs qui avaient été braqués
00:49:43sur l'espace de 16 heures seulement, ça avait été
00:49:45très réduit, et deux bandes mafieuses
00:49:47rivales s'étaient battues, avaient
00:49:49été arrivées dans un terrain vague et avaient
00:49:51fait une bataille rangée tout simplement, il y avait eu un mort
00:49:53pour la petite histoire, c'était pour du contrôle
00:49:55de compagnie de taxi.
00:49:57Donc la leçon à tirer de tout ça, c'est que
00:49:59la police, indéniablement, elle fait
00:50:01peur aux délinquants et criminels, et quand on
00:50:03quadrille une ville de policiers et qu'on
00:50:05retire en même temps ces éléments les plus criminogènes
00:50:07comme les migrants toxicomanes
00:50:09ce qu'avait dénoncé le maire d'Orléans il y a quelques mois
00:50:11naturellement, la vie semble plus paisible
00:50:13à ceux qui respectent la loi.
00:50:15Gérald Darmanin est-il en passe ou pas d'atteindre
00:50:17cet objectif de zéro délinquance
00:50:19qu'il nous a annoncé à tous ?
00:50:21Pour autant, la situation
00:50:23est loin d'être parfaite, à Paris et ailleurs
00:50:25et surtout, elle ne devrait pas
00:50:27durer. D'abord parce que tout n'est pas rose
00:50:29à Paris, je vous le disais, il y a plusieurs affaires qui
00:50:31concernaient des visiteurs parfois célèbres à Paris
00:50:33qui ont fait la lune des journaux ces derniers jours
00:50:35vous avez peut-être vu passer le vol de la légende
00:50:37du football brésilien Zico qui s'est fait voler une
00:50:39valise avec 500 000 euros de bijoux
00:50:41on se demandait quand même pourquoi il se baladait avec ça
00:50:43mais visiblement c'était sa valise
00:50:45il était mécontent de son hôtel, il a décidé
00:50:47d'aller dans un taxi et le taxi s'est fait
00:50:49embrouiller, je pense qu'il n'y avait pas d'autre mot
00:50:51par deux passants dont un a subtilisé
00:50:53les bagages dont il y avait une rivière
00:50:55de diamants et sa montre Rolex
00:50:57enfin bref, donc c'était Zico
00:50:59plus grave, il y a une femme de 71 ans qui a été violée
00:51:01hier ou avant-hier, ces derniers jours
00:51:03par le propriétaire de son logement Airbnb
00:51:05vous avez dû le voir passer, une autre femme a été violée
00:51:07pareil il y a deux ou trois jours en rentrant
00:51:09des Jeux Olympiques par un chauffeur Uber
00:51:11il y a eu un athlète japonais à l'intérieur du village
00:51:13olympique qui s'est fait voler aussi 3000 euros
00:51:15d'affaires, etc
00:51:17donc tout n'est pas rose
00:51:19et puis à Paris je note aussi que les outrages et violences
00:51:21contre les forces de l'ordre, là je vous sors une statistique
00:51:23ont augmenté de 20% entre la première
00:51:25semaine de juillet et la dernière semaine de juillet
00:51:27c'est-à-dire au moment où les Jeux Olympiques
00:51:29ont été en place, mais depuis plusieurs mois
00:51:31c'est la situation à l'extérieur
00:51:33de Paris qui inquiète le plus
00:51:35parce que les policiers réquisitionnés
00:51:37qui font toute cette présence bleue dans Paris
00:51:39en ce moment, ils viennent essentiellement de
00:51:41provinces, bon il y a 2000 policiers
00:51:43étrangers, mais les policiers et
00:51:45gendarmes viennent essentiellement de provinces, est-ce qu'ils créent
00:51:47un trou dans la raquette ? On ne sait pas
00:51:49Mathématiquement, forcément
00:51:51Mathématiquement oui, alors normalement il est supposé
00:51:53cet effet de décompression
00:51:55est supposé être contrebalancé
00:51:57par l'absence de vacances, vous savez que les forces de l'ordre
00:51:59ont interdiction de prendre des vacances sur les mois de
00:52:01juin, juillet, août, donc on dit
00:52:03que c'est grâce à cette absence
00:52:05de vacances qu'on va permettre de résorber
00:52:07cette décompression, mais c'est assez difficile
00:52:09de savoir à quel point ce mécanisme est vraiment
00:52:11huilé, et c'est Jean-Marc Leclerc
00:52:13journaliste du Figaro, grande figure
00:52:15du journalisme police-justice, qui nous a donné
00:52:17quelques éléments de réponse à cette question, à savoir
00:52:19est-ce que ces vacances-là
00:52:21annulées permettaient de
00:52:23maintenir le calme en province
00:52:25et donc il commande ce matin
00:52:27les chiffres de la délinquance, semaine par semaine
00:52:29que publie exceptionnellement d'ailleurs le service
00:52:31statistique du ministère de l'Intérieur, pendant les JO
00:52:33il publie semaine par semaine, et donc parmi ces chiffres
00:52:35on voit plusieurs choses qui peuvent nous
00:52:37poser question, les usages
00:52:39stupéfiants ont baissé de 12% en Ile-de-France
00:52:41ce qui est assez logique, c'est assez cohérent avec ce que je vous disais
00:52:43entre la première et la dernière semaine
00:52:45de juillet encore une fois, mais en revanche il a augmenté
00:52:47de 2% dans l'ensemble du pays, même
00:52:49les vols ont stagné à Paris mais ils ont augmenté de
00:52:5110% dans le reste du pays, donc c'est difficile
00:52:53de tirer des conclusions à ce stade, c'est encore très tôt
00:52:55il va falloir comparer les chiffres de juillet 2024
00:52:57aux années précédentes, mais tout de même on peut se poser
00:52:59des questions. Et puis même s'il n'y avait
00:53:01pas de surmobilisation de la police
00:53:03même si cette surmobilisation ne créait pas de
00:53:05surdélinquance à Paris, on pourrait se demander
00:53:07ce qui va se passer au mois de septembre, octobre, novembre
00:53:09quand la police va partir. Et d'un point de vue
00:53:11sécuritaire, restera-t-il
00:53:13quelque chose de cette expérience JO
00:53:15à Paris ? Eh bien malheureusement
00:53:17cette situation exceptionnelle a toutes les chances de ne pas
00:53:19durer, la France organise son événement le plus important
00:53:21depuis la Coupe du Monde 98, il n'y a pas grand-chose
00:53:23à en dire, c'est un dispositif exceptionnel
00:53:25dans tous les sens du terme. Donc ça ne sera
00:53:27pas le principe de la sécurité à Paris.
00:53:29C'est l'avis d'ailleurs d'un policier dans le Figaro qui dit
00:53:31que les joueurs de bonne taux et les pickpockets reviendront
00:53:33après les JO. Parenthèse enchantée.
00:53:35Voilà, parenthèse enchantée, mais je pense qu'il y a
00:53:37deux leçons qui doivent être conservées et
00:53:39entendues, c'est d'abord l'impact positif de la présence
00:53:41des policiers, ça on ne le dit pas assez, j'irai même plus
00:53:43loin, c'est l'impact de la présence
00:53:45des policiers dans nos rues, des patrouilles
00:53:47On ne le sait pas vraiment, mais depuis
00:53:49plusieurs années, les policiers patrouillent de moins en moins
00:53:51ils sont moins sur le terrain. En 2021
00:53:53la Cour des Comptes avait fait un rapport très intéressant là-dessus
00:53:55assez critique, qui critiquait l'augmentation
00:53:57de la masse salariale des policiers, mais qui disait que
00:53:59paradoxalement, ils étaient moins sur le terrain, ça baisse tous les ans.
00:54:01Alors certes, ils ont des cibles,
00:54:03certes ils ont des horaires et des calendriers difficiles,
00:54:05certes ils ont beaucoup de paperas,
00:54:07vous connaissez la phrase de Gérard Collomb,
00:54:09une heure sur le terrain c'est 7 heures de paperas.
00:54:11C'est peut-être un peu exagéré, mais il y a quand même du vrai.
00:54:13Mais il va falloir régler ces problèmes pour inverser la tendance.
00:54:15Et l'autre leçon basique de la criminologie
00:54:17qui nous rappelle cette expérience, c'est que lorsqu'il n'y a pas
00:54:19de délinquants, il n'y a pas de délinquances.
00:54:21Depuis des mois, des populations considérées
00:54:23criminogènes par l'Etat ont été
00:54:25virées. Vous savez qu'on ne libère plus
00:54:27les déséquilibrés mentaux
00:54:29qui ont été mis sous contrainte,
00:54:31il y a eu des instructions des préfectures pour ne plus
00:54:33les libérer. La surpopulation,
00:54:35la suroccupation carcérale qui atteint des records,
00:54:37c'est aussi une conséquence de ça, c'est qu'on
00:54:39fait en sorte que les délinquants restent
00:54:41en prison, neutralisés.
00:54:43Et beaucoup de maires avaient dénoncé ça.
00:54:45La sécurité momentanément retrouvée à Paris, pour moi,
00:54:47n'est pas une victoire contre la délinquance.
00:54:49Elle peut avoir des effets bénéfiques si on en tire des leçons,
00:54:51pour en faire notamment un objectif futur.
00:54:53Mais si on n'en tire pas de leçons,
00:54:55alors ça ne sera qu'une trêve obtenue d'ailleurs
00:54:57au prix fort. C'est une trêve qui fait du bien,
00:54:59mais autant de bien qu'avaler du sable dans le désert
00:55:01quand on est assoiffé, ça ne dure que le temps
00:55:03que le mirage ne se dissolve.
00:55:05Merci beaucoup Pierre-Marie Stéphane. C'est vrai que ce que l'on voit
00:55:07à travers ces Jeux et la sécurité, c'est que
00:55:09quand on veut, on peut. Et de
00:55:11voir que l'on a pu, et que peut-être
00:55:13après les Jeux, on retrouvera
00:55:15ce que les Français connaissent et dénoncent depuis des années,
00:55:17ça rendra peut-être la frustration
00:55:19encore plus grande autour de la
00:55:21sécurité des Français, qui est
00:55:23bien sûr primordiale.
00:55:25On avance vite parce qu'il nous reste
00:55:27peu de temps, et Rachel, votre dernier édito
00:55:29est évidemment crucial.
00:55:31Nous abordons un sujet, là aussi,
00:55:33crucial et extrêmement préoccupant.
00:55:35La situation au Moyen-Orient
00:55:37et notamment dans la période.
00:55:39Et c'est ça qu'on voulait mettre en avant
00:55:41ensemble ce soir, Rachel, ce sont les silences
00:55:43de la gauche française.
00:55:45Oui, alors, en plus, là, c'est vraiment
00:55:47ce vendredi une situation très particulière
00:55:49pour Israël,
00:55:51qui s'attend en fait à
00:55:53une attaque
00:55:55dans ce week-end, très clairement.
00:55:57Et c'est vrai qu'il y a les silences
00:55:59et dans le même mouvement,
00:56:01lorsqu'il y a des prises de parole de l'extrême-gauche,
00:56:03elles sont catastrophiques.
00:56:05C'est vrai que depuis
00:56:07le 7 octobre, les prises de parole ont rajouté
00:56:09un climat détestable sur une situation
00:56:11qui est déjà catastrophique.
00:56:13Le 7 octobre a été,
00:56:15on en a parlé tout à l'heure,
00:56:17un crime contre l'humanité.
00:56:19En réalité, c'est le pire pogrom
00:56:21de ce siècle. Il y a en équivalence
00:56:23en termes de choc au niveau mondial,
00:56:25il y a eu le 11 septembre
00:56:27et le 7 octobre.
00:56:29Et après ce 7 octobre,
00:56:31on a tout de suite eu une guerre contre la vérité,
00:56:33une guerre contre le réel,
00:56:35un antisémitisme notoire et surtout
00:56:37une haine de l'Occident notoire
00:56:39de la part de l'extrême-gauche en France.
00:56:41– C'est vrai que les exemples sont légions.
00:56:43– Les exemples sont nombreux,
00:56:45je ne vais pas dresser tout l'inventaire.
00:56:47– On n'aura pas le temps.
00:56:49– Entre Obono, Panot,
00:56:51Guirault, Portes
00:56:53et j'en passe.
00:56:55Et puis les cibles dans le dos de nos concitoyens
00:56:57aussi ici.
00:56:59Je pense à Routel-Krieff,
00:57:01je pense aussi à Yael Brown-Pivet
00:57:03qui ont été attaqués.
00:57:05– Je pense à vous aussi.
00:57:07– Oui aussi, moi c'est un petit peu particulier
00:57:09parce que comme ils sont dans une ethnicisation
00:57:11et un clientélisme,
00:57:13le fait que j'ai cette couleur de peau-là,
00:57:15ils ne le supportent pas que je sois noire et juive
00:57:17mais bon, en réalité,
00:57:19justement, ils sont dans l'ethnicisation
00:57:21pour finalement
00:57:23faire des catégories de citoyens
00:57:25entre ceux qui ne peuvent pas s'exprimer
00:57:27leur couleur de peau par le deux-mêmes
00:57:29et cet antisémitisme notoire.
00:57:31Mais avec ce climat-là
00:57:33qui s'installe et c'est Muriel Melki
00:57:35qui en parlait,
00:57:37c'est qu'ils ont laissé traîner quelque chose
00:57:39et insuffler en fait
00:57:41et notamment à l'endroit de nos jeunes
00:57:43cette haine
00:57:45du juif qui est
00:57:47mise en œuvre
00:57:49et qui a été mise en œuvre à courbe voie
00:57:51avec cet enfant violé.
00:57:53Et puis alors,
00:57:55Mélenchon qui parle aussi d'antisémitisme résiduel,
00:57:57en fait ils ont
00:57:59martelé pendant toute la campagne des européennes
00:58:01la campagne des législatives
00:58:03avec uniquement ce prisme-là.
00:58:05Mais cette semaine a été chargée
00:58:07avec la question des éliminations
00:58:09ciblées des numéro 1 et numéro 2
00:58:11du Hamas et du Hezbollah.
00:58:13Exactement, alors
00:58:15ces deux éliminations
00:58:17c'est finalement
00:58:19ce droit légitime d'Israël
00:58:21à se défendre,
00:58:23c'est l'application de l'article 51
00:58:25de la Charte des Nations Unies
00:58:27paradoxalement
00:58:29on ne les a pas entendus
00:58:31c'est-à-dire que cette extrême gauche
00:58:33est restée silencieuse
00:58:37ou pire, lorsque Sandrine Rousseau
00:58:39fait une sortie, elle parle des
00:58:41otages, que finalement
00:58:43ce qu'a fait Israël serait un
00:58:45problème pour les otages.
00:58:47Donc il faut véritablement rappeler haut et fort
00:58:49que
00:58:51ceux qui causent des problèmes aux otages
00:58:53depuis plus de 300 jours
00:58:55aujourd'hui avec nos deux français
00:58:57c'est véritablement le Hamas
00:58:59et ses organisations terroristes.
00:59:01Même si évidemment que les otages
00:59:03c'est une tragédie humaine qui est en train de se jouer.
00:59:05Bien sûr que c'est une tragédie humaine
00:59:07mais le dire comme ça
00:59:09frontalement sans prendre la précaution
00:59:11de reparler de ce qu'a pu faire
00:59:13le Hamas, c'est quand même
00:59:15un peu
00:59:17cavalier je trouve.
00:59:19Et puis après on a eu
00:59:21aussi l'intervention d'un député
00:59:23le député Léaument
00:59:25qui lui en fait a estimé
00:59:27que c'est pas parce
00:59:29qu'on est en désaccord
00:59:31avec les terroristes qu'il faut les
00:59:33tuer. C'est-à-dire que
00:59:35là on passe dans une
00:59:37dimension totalement
00:59:39lunaire.
00:59:41Vous parliez des silences tout à l'heure
00:59:43on a quand même un silence
00:59:45très étonnant, c'est celui
00:59:47de Lucie Castex sur ces histoires
00:59:49qui est partout, qui est
00:59:51la première ministre autour du programme.
00:59:53Après à sa décharge, je ne sais pas si elle a déjà été interrogée
00:59:55dans les interviews qu'elle a faites, alors je n'ai pas vu
00:59:57toutes les interviews, est-ce qu'elle a été interrogée
00:59:59sur...
01:00:01Et alors quelle est sa réponse quand elle est interrogée ?
01:00:03Elle vote en touche.
01:00:05Alors que nous avons, je le répète...
01:00:07Parce qu'elle ne veut pas froisser ses amis de la France Insoumise.
01:00:09Exactement, mais c'est-à-dire que là le niveau
01:00:11d'irresponsabilité pour moi
01:00:13est délétère dans la période
01:00:15il va falloir
01:00:17véritablement que tous
01:00:19prennent sa politique, parce que normalement la situation
01:00:21internationale telle qu'elle est, c'est pas une question
01:00:23de droite ou de gauche, c'est une question de droit
01:00:25international et d'humanité.
01:00:27Voilà, c'était mon principal
01:00:29message, Julien, ce soir.
01:00:31Et je voudrais juste rappeler également
01:00:33parce qu'on parle de ces otages et que ça reste
01:00:35évidemment la chose la plus importante
01:00:37aujourd'hui dans ce contexte, après
01:00:39les attaques du 7 octobre, que vous avez rencontré
01:00:41des familles d'otages, que vous avez
01:00:43regardé dans les yeux directement
01:00:45cette jeune fille, Mia
01:00:47notamment, et que
01:00:49c'est vrai que quand on approche de si près
01:00:51l'horreur
01:00:53ça met encore plus
01:00:55en écho ce silence
01:00:57coupable d'une certaine gauche.
01:00:59J'imagine, je parle pas à votre place, évidemment.
01:01:01Non, non, mais la vie de Mia
01:01:03c'est une vie brisée
01:01:05et c'est vrai que lorsque
01:01:07j'ai pu
01:01:09échanger avec elle pendant plusieurs jours
01:01:11de suite, parce que c'était quand même délicat
01:01:13j'ai retrouvé dans ses yeux
01:01:15ce qu'il y a dans les yeux
01:01:17des déportés, et puis aussi
01:01:19il y a cette maman
01:01:21la maman de Nahama, donc
01:01:23Ayelet, et Nahama on la connait
01:01:25parce que c'est cette vidéo de cette
01:01:27jeune fille avec son jogging
01:01:29en sang, et lorsque on a
01:01:31cette LFI, enfin ces personnes
01:01:33qui ne connaissent rien à rien,
01:01:35Mathilde Panot qui nous fait des leçons de droit international
01:01:37alors même qu'elle ne s'est pas
01:01:39placée le Jourdain sur la carte
01:01:41et que l'on est en contact avec ces personnes
01:01:43qui vivent une
01:01:45tragédie à laquelle
01:01:47normalement on doit tous être en
01:01:49empathie profonde, c'est absolument
01:01:51détestable, ce silence comme les
01:01:53prises de position aujourd'hui sont
01:01:55irresponsables d'un point de vue humain.
01:01:57Merci beaucoup Rachel Khan pour ce
01:01:59dernier édito, merci Michel Thaube,
01:02:01Pierre-Marie Sèvres, Nathan Devers d'avoir participé
01:02:03à ce Face à l'Info et de nous
01:02:05avoir enrichi de
01:02:07vos analyses et décryptages autour de ces
01:02:09grands sujets d'actualité. Dans un instant vous allez
01:02:11vous retrouver avec L'Horde et Pros 2, bien sûr, comme
01:02:13tous les soirs avec Hélo Ducharge. Je remercie
01:02:15Céline Géneau d'avoir préparé cette émission.
01:02:17Personne ne m'a souhaité la Saint-Julien, c'était aujourd'hui.
01:02:19Ah c'est vrai ? Bon pétunien !
01:02:21Merci à tous de nous avoir suivis
01:02:23tout de suite. L'Horde et Pros 2. Bonne soirée sur CNews.

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