Tous les soirs et pendant tout l'été, les chroniqueurs de #FacealinfoEte débattent de l'actualité du jour de 19h à 20h
Category
🗞
NewsTranscription
00:00:00Bonsoir, Michel Taube, bonsoir, Arthur Devat-Trigan, bonsoir, Paul Sujit, bonsoir, et Françoise Laborde, bonsoir, merci d'être avec nous, c'est une première pour vous.
00:00:09On va commencer les éditos évidemment dans un instant, mais d'abord on fait le point sur le reste de l'actualité avec vous, Simon Guillin, bonsoir Simon.
00:00:16Bonsoir, chère Elodie, bonsoir à tous, chers téléspectateurs, à trois jours maintenant de la série Minutes d'ouverture des JO, Emmanuel Macron s'exprime ce soir à 20h à la télévision.
00:00:25Le chef de l'État qui va rompre le silence et définir la trêve olympique et politique qu'il a évoquée ces derniers jours, une prise de parole au moment où la gauche réclame toujours de gouverner.
00:00:35Georges Clooney annonce soutenir la candidature de Kamala Harris aux États-Unis, la star d'Hollywood et l'un des premiers grands soutiens des démocrates à avoir appelé Joe Biden à se retirer de la course à la Maison Blanche.
00:00:45« J'aime Joe Biden, mais il nous faut un autre candidat », avait écrit Georges Clooney dans le New York Times.
00:00:52Et puis la légende du tennis et Andy Murray prendra sa retraite après les Jeux olympiques.
00:00:57Le jour l'a confirmé aujourd'hui sur son compte X, à 37 ans, le Britannique, vainqueur de trois titres du grand chelem, va disputer ses cinquièmes Jeux.
00:01:04Andy Murray est le seul homme double champion olympique à Londres et à Rio, chère Elodie.
00:01:10Merci à vous, Simon, au sommaire de votre Face à l'info ce soir, on va commencer avec vous.
00:01:15Michel Taubes, vous allez nous parler du blocage institutionnel dans lequel la France se trouve, mais vous y voyez un point plutôt positif, c'est-à-dire la fin de l'inflation législative.
00:01:25Bref, la fin de trop de lois pour rien.
00:01:27Vous nous montrerez d'ailleurs que depuis que Gabriel Attal est devenu Premier ministre, on a finalement assez peu voté de lois.
00:01:33Peut-être que cette situation inédite sera l'occasion de se recentrer sur l'essentiel.
00:01:38Avec vous, Paul Sujit, on va parler de Kamala Harris.
00:01:41Elle n'est pas encore officiellement investie, mais sa candidature fait peu de doute.
00:01:44Elle va devoir mener une campagne express avec une sorte de boulet au pied.
00:01:48Sa gestion de la question migratoire, quel jeu d'équilibriste va-t-elle devoir jouer pour récupérer des voix dans les deux camps ?
00:01:55On vous posera la question.
00:01:57Un sujet important au sein de la vie politique, le tabou de la santé physique et mentale de nos chefs d'État.
00:02:03Sujet tabou, on l'a vu encore évidemment avec Joe Biden, parce qu'entouragé chef d'État en étranger, tout le monde l'assurait, il allait très bien jusqu'à son retrait de la course à la Maison Blanche.
00:02:12Ce sera avec vous qu'on en parlera, Françoise Laborde.
00:02:14Vous allez aussi nous rappeler certains exemples célèbres, et puis on parlera aussi de l'importance de la communication avec ces chefs d'État qui mettent en scène leur bonne santé.
00:02:22Et on va terminer avec vous, Arthur de Vatrigan.
00:02:24Vendredi dernier a eu lieu la messe d'ouverture de la trêve olympique à la Madeleine, à Paris.
00:02:30Une tradition, oui, mais qui a fait bondir la gauche.
00:02:32Alors, comment lier laïcité et tradition ? Vous nous répondrez.
00:02:36Face à l'info, c'est tout de suite.
00:02:42Michel Taubes, je le disais, vous voulez mettre le doigt sur une situation assez paradoxale de l'impasse politique dans laquelle la France se trouve actuellement.
00:02:58Et sur un aspect positif, selon vous, du blocage institutionnel.
00:03:02Vous parlez de la fin de l'inflation législative.
00:03:04Qu'est-ce que cela veut dire ?
00:03:06Peut-être qu'effectivement cet attache populaire à quelque chose, malheur et bon, va peut-être se produire et on est peut-être en train de le vivre.
00:03:14Tout le monde est d'accord pour dire qu'on est dans une impasse politique, une assemblée nationale ingouvernable, introuvable, complosée de blocs irréconciliables
00:03:22et qui vont peut-être éclater aussi rapidement qu'ils se sont constitués.
00:03:26On le voit déjà avec le nouveau front populaire qui n'arrive pas à trouver un candidat Premier ministre.
00:03:32Il y a certainement des missionnaires qui expédient les affaires courantes mais qu'on voit beaucoup quand même à la télévision avec de nombreux reministres qui sont pourtant pour certains députés.
00:03:42Non, par exemple ce soir Emmanuel Macron va prendre la parole.
00:03:46Quand bien même il annoncerait, mais bon je n'y crois pas du tout, il est peut-être capable de certaines surprises comme il l'avait fait le 9 juin.
00:03:52Ce ne serait pas la première surprise après tout.
00:03:54Ce ne serait pas la première.
00:03:56Après ce soir le nom d'un prochain Premier ministre, certainement que celui-ci ne tiendrait pas longtemps parce que les blocs qui en seraient insatisfaits pourraient se coaliser rapidement pour voter une motion de censure.
00:04:08Donc en fait, qu'est-ce qui se passe ?
00:04:10On est dans une situation qui n'est finalement pas inintéressante parce que ce que l'on constate c'est qu'en fait très peu de lois vont être votées dans cette période de grande incertitude.
00:04:21Et finalement ce n'est peut-être pas une mauvaise chose parce que la France, on le dit très souvent, souffre d'un millefeuille normatif complètement gigantesque, d'un surcroît de normes qui épuisent et qui étouffent les Français, les acteurs économiques, les citoyens par nos lois.
00:04:40Et finalement le fait d'avoir très peu de lois qui vont être votées, faute de majorité absolue, faute de stabilité politique, ce n'est finalement peut-être pas une si mauvaise chose.
00:04:51Et finalement on se rappelle cette phrase célèbre de Georges Pompidou qui avait dit à Jacques Chirac, mais arrêtez donc d'emmerder les Français.
00:05:00J'aime pas abuser et même j'aime pas employer des gros mots, mais c'était la phrase de Georges Pompidou.
00:05:05Dans une citation on a le droit, sinon attention.
00:05:08Donc arrêtez d'emmerder les Français, il y a trop de lois, trop de textes, trop de règlements dans ce pays, on en crève.
00:05:14Et bien finalement on va en avoir très peu.
00:05:17Alors des lois, on en a bon sang, énormément.
00:05:20Dans leur livre « Normes, réglementations, mais laissez-nous vivre », Marie de Greff, Madeleine et Frédéric Paillat, des nombres, 400 000 normes, 11 500 lois, avec 320 000 articles auxquels il convient d'ajouter 130 000 décrets.
00:05:36Et donc cet empilement législatif qui explique en partie cet excès de normes qui étouffe notre pays, on le doit beaucoup à ces lois.
00:05:44On le doit aussi évidemment aux transpositions des directives et des règlements européens qui sont souvent d'une extrême complexité et qui appellent justement de très très nombreuses lois.
00:05:53Et aussi, il faut le dire, une jurisprudence, des jurisprudences de nos différentes cours judiciaires qui font qu'on a un état de droit extrêmement complexe.
00:06:04Mais en tous les cas, une chose est sûre, c'est qu'on est parti pour avoir très peu de lois votées dans les mois qui viennent.
00:06:10Alors je vous coupe 30 secondes Michel, parce que nous avons un miracle.
00:06:13Alors non, nous n'avons pas encore le nom du ou de la future première ministre, mais la gauche, ça y est, s'est entendu sur le nom de la personne qu'il voulait proposer à Matignon.
00:06:21Il s'agit de Lucie Castex, une haute fonctionnaire engagée pour la défense des services publics.
00:06:26Ils avaient promis de donner un nom avant 20h, personne n'y croyait.
00:06:30Et bien finalement, c'est chose faite. Pardon Michel, je ne vous interromps plus, mais comme c'était aussi le sujet...
00:06:34Elle est directrice des finances de la ville de Paris, je crois, et c'est une ancienne de l'ENA, d'après ce que j'ai vu.
00:06:40Et elle est évidemment ancienne de l'équipe Hidalgo aussi, et elle est plutôt marquée évidemment à gauche, sinon elle ne serait pas proposée par le nouveau front populaire.
00:06:49Donc le nouveau front populaire qui proposerait une technicienne en fait.
00:06:53Très engagée sur la question des droits des minorités, et notamment avec un discours sur la fonction publique d'inclusivité des minorités.
00:07:01Donc ça avait parti des sujets très sociétaux, un peu éloignés finalement des préoccupations économiques qui étaient au premier plan,
00:07:07notamment dans la tendance la plus radicale du nouveau front populaire.
00:07:11On a vu que la première chose qu'ils voulaient faire, c'était de déposer une proposition de loi pour abroger la réforme des retraites.
00:07:15Là, on s'éloigne un peu du champ économique et social pour revenir vraiment sur les fondamentaux idéologiques de la gauche progressiste,
00:07:21dans l'inclusion des minorités, l'accessibilité du service public pour ça.
00:07:24Et donc en fait, l'enrégimentement finalement de l'administration dans une dynamique progressiste.
00:07:30Voilà, c'était pour l'information. Pardon Michel, vous étiez en pleine démonstration.
00:07:33Vous parliez de Mathilde Panot d'ailleurs, qui a déposé, on pourrait dire qu'elle aurait été la première de cette législature à déposer une proposition de loi.
00:07:40Ah, il y en avait déjà eu deux.
00:07:41Ah, pardon, alors la troisième.
00:07:42Oui, certes, oui, OUF à Lorny et Stéphane Peux sur le logement.
00:07:45Oui, tout à fait, absolument. Toutes mes excuses.
00:07:47Mais justement, sa proposition de loi d'abrogation de la loi sur les retraites aurait-il pu être rapidement adoptée ?
00:07:53Certes non, parce qu'en absence d'un gouvernement qui maîtrise plus de la moitié de l'ordre du jour de l'Assemblée nationale
00:07:59et pour le reste, la conférence des présidents, je voyais mal la conférence des présidents adopter une loi.
00:08:04Et donc ceci pour dire qu'effectivement, on va avoir très peu de lois dans les mois qui viennent.
00:08:08Tant mieux.
00:08:09On va reprendre effectivement ce que vous disiez, c'est parce qu'il va y avoir peu de lois dans les mois qui viennent.
00:08:13Mais vous avez aussi remarqué que ça ne date pas de la période de la dissolution.
00:08:18C'est-à-dire que déjà en amont, on a eu un ralentissement du nombre de lois votées.
00:08:22En fait, pour moi, l'idée essentielle, c'est que plus la macronie est affaiblie et moins il y a de lois qui sont adoptées.
00:08:28Et on l'a déjà vu. Alors, lorsqu'Elisabeth Borne était Première ministre, elle a fait adopter 41 lois.
00:08:34Parfois au forceps avec de nombreux 49 droits.
00:08:39Mais sous Gabriel Attal, alors certes, il n'a été Premier ministre que 5 mois, jour pour jour, jusqu'au jour de la dissolution.
00:08:46Donc être en mesure de faire passer des lois à l'Assemblée nationale.
00:08:49Quasiment très peu de lois ont été adoptées.
00:08:52Il y a même des lois qui devaient être emblématiques qui n'ont pas pu être adoptées du tout.
00:08:57On se rappelle qu'il est devenu Premier ministre au pire moment de la crise agricole, lorsque la France agricole était très en colère.
00:09:04Et il avait promis une grande loi agricole très très rapidement.
00:09:09Et celle-ci n'a pas vu le jour.
00:09:11Le 28 mai, le projet de loi du gouvernement Attal est arrivé sur le bureau du Sénat.
00:09:17Et ensuite, le 9 juin, dissolution de l'Assemblée nationale.
00:09:20Donc, de nouveau, pas de loi adoptée sous Gabriel Attal.
00:09:24Donc ce processus avait effectivement commencé avec Gabriel Attal.
00:09:27Mais alors, j'ai pas envie d'être désagréable, mais du coup, qu'est-ce que vont faire les députés et les sénateurs s'ils ne travaillent pas sur des lois ?
00:09:33Alors, je pense que...
00:09:35Ne répondez pas rien, c'est avec sourire.
00:09:36Non, j'ai même une proposition à leur faire.
00:09:38Ah bah allez-y, ils vous écoutent, peut-être.
00:09:40D'abord, ils vont devoir quand même, j'imagine, voter la loi de finances, sinon on va se retrouver...
00:09:45Ah oui, sinon c'est compliqué.
00:09:47Mais la loi de finances, elle ne mobilise pas tous les parlementaires.
00:09:49Et de loin, il y a une commission des finances et tous les députés ne participent pas à l'élaboration de la loi de finances.
00:09:56Non, il y a peut-être une bonne chose à faire.
00:09:58C'est que je parlais tout à l'heure, effectivement, d'une inflation législative.
00:10:04La France se meurt d'avoir trop de lois.
00:10:07Et bah peut-être que nos chers députés et sénateurs pourraient se convenir qu'en absence d'un gouvernement, en absence de majorité suffisamment solide pour faire passer de nouvelles lois,
00:10:18ils pourraient peut-être s'entendre pour dégrossir le mammouth législatif.
00:10:22Pour essayer de rafraîchir, de réduire le nombre de lois qui se sont empilées.
00:10:29Je rappelais le chiffre, 11 000 lois, 11 500 lois dans notre système législatif.
00:10:36Et dégrossir le mammouth législatif, ça pourrait d'une part donner beaucoup de travail à nos députés.
00:10:42Et ça pourrait aider, très concrètement, à tenir une des promesses qu'ont faites la plupart des candidats au législatif, sauf, je crois, le pseudo Nouveau Front Populaire.
00:10:53C'est d'alléger les normes, d'alléger l'État qui est beaucoup trop présent.
00:10:59Et ce chantier, il est très intéressant.
00:11:01D'ailleurs, on pourrait donner beaucoup d'exemples, mais il y a un célèbre homme politique, trop rapidement disparu il y a peu de temps,
00:11:08Robert Bannater, qui avait publié un livre en 2015 avec l'avocat Antoine Lyoncan, Le Travail et la Loi, chez Fayard,
00:11:16qui proposait de réduire le code du travail de plus de 3000 pages à 100 pages.
00:11:22Et donc, c'est une idée qui est dans l'air depuis des décennies, c'est d'alléger tout le corpus législatif de notre pays.
00:11:29A l'époque, son livre n'avait pas eu beaucoup de succès, mais je pense que cette idée d'alléger tout le corpus législatif de notre pays rendrait un grand service à tous les Français.
00:11:40Et peut-être qu'une super commission de parlementaires qui s'ennuient pourrait y travailler pour essayer, effectivement, d'alléger le mammouth législatif.
00:11:48Alors bon, honnêtement, peut-être que la deuxième chose qu'il pourrait faire, c'est de travailler davantage sur le contrôle de l'exécutif.
00:11:54Parce que, contrairement à ce qu'on nous dit, on nous parle d'un gouvernement qui se contente de gérer les affaires courantes.
00:12:01Méfions-nous des décrets, des circulaires qui pourraient être adoptés ici et là.
00:12:05Et là aussi, nos députés pourraient se concentrer davantage sur le contrôle de l'exécutif.
00:12:10En tous les cas, ce remède d'alléger le mammouth législatif, c'est peut-être une bonne idée pour les prochains mois,
00:12:15parce que je pense que nos députés n'auront pas beaucoup de travail législatif devant eux.
00:12:20Merci beaucoup Michel Taubes.
00:12:22Trop de loi tue la loi, Françoise Laborde.
00:12:24Est-ce que Michel Taubes a raison sur le côté peut-être que de ralentir un peu le rythme et d'aller sur des sujets un peu plus essentiels, de fond,
00:12:30pour être une nouvelle manière de faire fonctionner le parlement ?
00:12:33Oui, mais j'allais dire, la loi c'est une folie française.
00:12:36Moi qui fréquentais un peu quand j'étais membre du conseil supérieur de l'audiovisuel,
00:12:41tous les députés, tous les énarques, tous les énarques rêvent d'écrire une loi.
00:12:47C'est leur folie, c'est leur dinguerie, avec leur nom, la loi, machin, ils veulent avoir une loi.
00:12:51Donc si on leur dit peut-être qu'on pourrait avoir une gestion contractuelle,
00:12:54ou peut-être qu'on pourrait avoir quelque chose, une co-gestion, peut-être qu'on peut avoir un système plus léger.
00:12:58Non, non, non, non, non, il faut une loi.
00:13:00Donc en effet, on a aujourd'hui un code du travail qui est devenu, alors même pas obèse, mais qui est en surpoids absolu,
00:13:06la gestion, alors je ne vais pas rentrer dans la gestion de l'audiovisuel privé ou public parce que c'est un sujet sensible,
00:13:12enfin c'est pareil, ça obéit à une quantité de lois qui n'existent dans un an, que notre pays ou au monde,
00:13:18je tiens à le rappeler quand même, et c'est une folie française.
00:13:21Et il y a eu à nouveau des tentatives, alors je parle de ce que je connais bien,
00:13:24c'est-à-dire la gestion des lois sur l'audiovisuel et le cinéma, d'alléger,
00:13:28que ce soit par exemple sur le financement du film, etc., ça ne s'est jamais produit, ça n'arrive jamais.
00:13:34On est absolument incapable de faire le ménage et on est fait de dégraisser le mammouth pour employer la formule célèbre.
00:13:41Arthur de Vatrigan, effectivement, on a vu aussi avec, déjà vous le disiez,
00:13:45Gabriel Attal, Premier ministre, un petit peu moins de lois.
00:13:47Certains, par exemple, dans leur campagne à la présidentielle, disaient, il faut un comité de lâche,
00:13:50c'est-à-dire qu'il faut déjà reprendre tout ce qui est existant, voir ce qui ne fonctionne pas,
00:13:53et supprimer en fait toutes les normes qui s'empilent et qui deviennent inutiles.
00:13:56Il y a eu souvent cette promesse, en revanche, une fois au pouvoir, personne ne s'y attaque vraiment.
00:14:00Puis voir aussi ce qu'il y a des lois qui ne sont pas appliquées.
00:14:02Oui, aussi.
00:14:03Il y en a comme beaucoup, notamment d'un point de vue sécuritaire, qui est quand même un des gros sujets,
00:14:06on découvre que malheureusement, empiler des lois ne sert à rien, parce qu'elles sont rarement appliquées.
00:14:10Mais là, au vu du profil de la potentielle future Premier ministre, si elle passe tout,
00:14:16on va quand même, je pense, avoir droit à quelques lois, notamment sociétales.
00:14:20Pour une raison, c'est que ça rassemble la gauche, et ça fait peur à la droite.
00:14:23Aux droites, qui passent leur temps à se coucher, parce que, à force de vouloir ressembler à la gauche,
00:14:28elles ont oublié leur conviction, et d'autres n'ont carrément pas.
00:14:30Et donc, se fiche éperdument de ce sujet-là.
00:14:32Vu le profil décrit par Paul Sujit, ça ne m'étonnerait pas qu'on ait quelques belles lois comme ça.
00:14:36Ça ne coûte pas cher, ça calme la gauche, et la droite se couche.
00:14:39On va passer à votre édito, Paul, juste avant de reparler de cette enfin nouvelle du Nouveau Front Populaire,
00:14:46qui a sorti de son chapeau un nom pour une future Première ministre à Matignon.
00:14:49Mais avec vous, d'abord, on va parler de politique américaine,
00:14:52puisque Kamala Harris est presque assurée d'être la candidate démocrate à la présidentielle.
00:14:57Et comme on pouvait s'y attendre à partir du moment où elle a été désignée par Joe Biden,
00:15:01eh bien, évidemment, elle a reçu aussi les critiques du camp de Donald Trump.
00:15:05Et il y en a une critique qui revient assez régulièrement,
00:15:08c'est son rôle dans la crise migratoire ces dernières années.
00:15:11Est-ce que ça peut être un obstacle pour elle dans cette course ?
00:15:14Oui, alors Kamala Harris, qui d'ailleurs est au passage d'autant plus assurée, à priori,
00:15:18d'être la candidate démocrate, qu'on apprend à l'instant que les deux chefs démocrates du Congrès
00:15:22lui ont apporté leur soutien.
00:15:24Donc effectivement, Kamala Harris concentre un certain nombre de critiques de la part des républicains
00:15:29sur la politique migratoire qui a été conduite sous le mandat de Joe Biden,
00:15:33mais elle les attise encore davantage.
00:15:35Alors, c'est peu dire, évidemment, parce qu'on sait déjà la virulence des propos qu'avait Donald Trump
00:15:39à l'égard de la politique migratoire de Joe Biden.
00:15:41C'était probablement de ça dont il était en train de parler au moment, d'ailleurs, où il s'est fait tirer dessus.
00:15:45Vous savez, au moment où il tourne la tête vers ses diapositives,
00:15:47et c'est probablement ce qui lui a sauvé la vie.
00:15:49Kamala Harris, elle a été surnommée par le gouverneur du Texas, le très républicain Greg Abbott,
00:15:54bordeur tsar.
00:15:56Tsar, c'est le terme anglais pour dire tsar.
00:15:58C'est en fait un dérivé des tsars russes.
00:16:00Mais pour dire, c'était la chef, au fond, la chef de file de la politique migratoire sous Joe Biden.
00:16:05C'est le nom qu'on donne à certains hauts fonctionnaires.
00:16:07Evidemment, elle n'était pas haut fonctionnaire, elle était vice-présidente.
00:16:09Mais à certains hauts fonctionnaires, aux personnalités politiques importantes aux États-Unis,
00:16:12à qui on confie un mandat, une mission.
00:16:15Et donc, ce que défend Greg Abbott et avec lui tout le camp républicain,
00:16:19c'était que Kamala Harris avait reçu du président des États-Unis
00:16:22le mandat de prendre en charge la politique migratoire.
00:16:25Et donc, on sait bien que les dernières années, en l'occurrence surtout les trois dernières années,
00:16:29aux États-Unis, ont été émaillées par une crise migratoire importante,
00:16:32si ce n'est sans précédent, notamment à la frontière mexicaine.
00:16:34Et donc, ce serait non pas seulement l'échec de tous les démocrates,
00:16:38mais particulièrement, singulièrement, l'échec de Kamala Harris.
00:16:41Ce serait un très lourd handicap pour elle.
00:16:43En tous les cas, elle va avoir maintenant les quelques mois qui lui restent de campagne
00:16:46pour s'en expliquer ou s'en défendre.
00:16:48Alors, qu'est-ce que réellement Kamala Harris a fait ou n'a pas fait ?
00:16:51C'est évidemment un peu exagéré de dire qu'elle était seule en charge de la politique migratoire.
00:16:55Et on ne peut bien sûr pas exonérer ni Joe Biden ni l'ensemble de son administration
00:16:58des décisions qui ont été prises.
00:17:00Il y a une forme de mythologie, bien sûr.
00:17:02Plus vous allez pouvoir concentrer la faute sur elle et plus le tir sera nourri.
00:17:04Néanmoins, ce qui est vrai, c'est qu'elle s'est très vite engagée dans une politique diplomatique
00:17:08qu'elle a tenté de mettre en place, donc entre les États-Unis d'une part,
00:17:11et les pays qui étaient les principaux pourvoyeurs d'immigration,
00:17:14et notamment les pays qui fournissaient les personnes les plus susceptibles
00:17:17de traverser la frontière mexicaine.
00:17:19Ces pays étaient à l'époque, c'est-à-dire il y a quatre ans,
00:17:21lorsqu'elle est arrivée au pouvoir avec Joe Biden, concentrés dans l'Amérique centrale,
00:17:25principalement le Guatemala, l'Honduras, le Salvador par exemple.
00:17:28Et ce sont des pays avec lesquels Kamala Harris a voulu nouer des partenariats stratégiques
00:17:33par la voie diplomatique, mais aussi en encourageant les entreprises américaines
00:17:37à créer de la valeur et à créer de l'emploi là-bas en faisant des investissements massifs.
00:17:41Elle a annoncé il y a quelques mois qu'elle avait réussi à trouver une enveloppe
00:17:45de 5 milliards de dollars d'investissement par des entreprises américaines
00:17:48dans les pays que je vous ai cités en Amérique centrale.
00:17:50Et l'idée bien sûr est logique, si vous créez des raisons là-bas
00:17:54de rendre la vie meilleure, vous faites des candidats en moins pour l'immigration,
00:17:58et donc potentiellement vous réduisez l'immigration clandestine,
00:18:01qui met évidemment à très rude épreuve les États, notamment l'Imitrof des États-Unis.
00:18:06Sauf que c'est une politique de long terme, et que le tort de Kamala Harris
00:18:09a probablement été de penser que la politique diplomatique suffisait.
00:18:13Évidemment, il n'y a rien de faux dans son calcul, si vous prenez strictement ce qu'elle a fait,
00:18:18mais c'est un lourd péché par omission si vous omettez de notamment renforcer
00:18:22les contrôles sécuritaires à la frontière.
00:18:24Parce que Donald Trump a gîté, vous savez, avec son fameux Build the Wall,
00:18:27construisez le mur à la frontière.
00:18:29Et donc ça, c'est une politique que Kamala Harris a passée sous silence,
00:18:32et pire, elle aggrave son cas en faisant croire qu'au fond,
00:18:35avoir un discours très répressif sur l'immigration, c'est être un dangereux républicain,
00:18:39un trumpiste invétéré, et donc que ça serait finalement le discours de l'Amérique furieuse,
00:18:44celle des fous qui votent Donald Trump.
00:18:47Alors qu'en réalité, c'est une préoccupation qui va bien au-delà de l'électorat républicain,
00:18:51et même les récents sondages ont montré aux États-Unis, comme c'est le cas,
00:18:55on le voit aussi en Europe, mais aux États-Unis singulièrement,
00:18:57que l'immigration est devenue la priorité des électeurs.
00:19:00Tout camp confondu, elle est passée notamment devant l'inflation,
00:19:04ou devant les préoccupations économiques ou sociales, notamment en matière de santé.
00:19:09Donc on voit bien que dans une Amérique qui, pendant ces années Biden, s'est enrichie,
00:19:14la préoccupation est devenue sécuritaire, est devenue migratoire,
00:19:17et Kamala Harris n'a pas eu les résultats à y compter.
00:19:19Et ça, pour une raison assez simple, c'est que l'immigration venue d'Amérique centrale,
00:19:23qu'elle a essayé de tarir, a certes reflué, on est passé de 40% à peu près
00:19:27de ceux qui passaient la frontière à seulement 20%,
00:19:29mais il y a eu une autre immigration de substitution qui, elle, s'est ajoutée
00:19:33et qui est arrivée beaucoup plus massive que ce que la vice-présidente avait anticipé,
00:19:37venue de Cuba, de la Colombie, de l'Équateur, du Venezuela, même de la Chine.
00:19:40Et cette immigration-là, faute de l'avoir suffisamment anticipée,
00:19:45Kamala Harris n'a pas su l'endiguer.
00:19:47Donc effectivement, elle perd sur tous les tableaux.
00:19:49Les Républicains sont impitoyables avec elle en lui affublant au fond la responsabilité
00:19:52de toute la politique migratoire conduite au cours du mandat de Joe Biden.
00:19:56Et puis Joe Biden, lui, s'est débarrassé à bon compte d'un sujet qui lui collait à la main
00:20:00comme le sparadrap du capitaine Haddock.
00:20:02Et donc, elle va maintenant devoir assumer quasiment seule ce bilan
00:20:05qui va peser lourd dans les choix électoraux des Américains.
00:20:07Mais ce qui est surprenant, c'est qu'on ne sait pas en fait qu'elle doit être
00:20:10ou qu'elle va être sa stratégie.
00:20:11C'est-à-dire, est-ce qu'elle doit être sur une ligne plutôt soft pour séduire les démocrates
00:20:14ou, au contraire, est-ce qu'elle doit aller chercher l'électorat qui est séduit par Donald Trump ?
00:20:17C'est toute la difficulté.
00:20:18Et il y a des gens dans le camp de Kamala Harris qui lui ont reproché aussi
00:20:21d'avoir une politique trop répressive ou, en tous les cas, trop orientée
00:20:25vers le fait d'empêcher les candidats à l'immigration de venir aux États-Unis.
00:20:28C'était son fameux « do not come » qu'elle a adressé aux habitants du Honduras
00:20:32lorsqu'elle y avait fait un déplacement.
00:20:33Eh bien, ça, ça n'a pas plu à des démocrates, no-border,
00:20:35qui, eux, considéraient que l'immigration était quelque chose de naturel
00:20:38et que vouloir l'entraver, c'était aller au fond contre la libre circulation des personnes.
00:20:41Donc, vous voyez, elle était finalement tiraillée sur sa droite comme sur sa gauche.
00:20:44Et elle avait intérêt, en tant que championne démocrate,
00:20:47et singulièrement maintenant qu'elle doit obtenir l'investiture de son parti,
00:20:50à se réconcilier avec sa base militante, donc très à gauche,
00:20:53qui la pousse à une politique plus généreuse sur l'immigration,
00:20:56et puis, en même temps, à ne pas se fâcher durablement
00:20:58avec les électeurs qui vont devoir trancher au moment du vote.
00:21:00Ce qui va, quand même, arranger son cas, c'est qu'en principe,
00:21:02elle devrait échapper à la primaire.
00:21:03Et on le sait bien, les primaires dans un parti,
00:21:05c'est le moment où les candidats les plus mainstreams
00:21:07sont obligés de se radicaliser pour convenir, finalement,
00:21:10le plus possible à leur base militante.
00:21:12Et, en même temps, ils vont prendre des positions
00:21:14qu'ils auront du mal à tenir devant un électorat
00:21:16beaucoup plus nuancé sur ces questions,
00:21:18si vous considérez la population générale.
00:21:20Donc, en principe, elle devrait échapper à cette course à l'échalote
00:21:22sur les propositions les plus affolantes
00:21:24en matière de laxisme migratoire,
00:21:26pour se confronter directement au vrai sujet pour elle,
00:21:28qui est que l'opinion américaine attend,
00:21:30et ça, tout bord politique confondu,
00:21:32attend une politique réaliste en matière migratoire.
00:21:35Pas idéologique, mais réaliste.
00:21:37Et donc, c'est maintenant là-dessus qu'elle va devoir faire campagne.
00:21:39Cela dit, les démocrates ont beaucoup évolué sur la question,
00:21:42et cela tout au long des dernières années
00:21:44qu'on a vu passer sous le mandat de Joe Biden.
00:21:46L'exemple le plus typique, et Dieu sait
00:21:48si on l'a abondamment commenté en France,
00:21:50parce qu'il correspondait aussi à une manière
00:21:52dont on voyait la gauche évoluer en Europe.
00:21:54Mais c'est celui du maire de New York,
00:21:56Eric Adams, qui était un démocrate convaincu,
00:21:59qui avait toujours été plutôt très largement favorable
00:22:01à l'immigration pour des raisons de valeur,
00:22:03des raisons morales, et qui s'est retrouvé
00:22:05confronté à New York, à une crise migratoire,
00:22:07dont il a fini par dire qu'elle menaçait
00:22:09la survie même de New York.
00:22:11Et il l'a fait, en fait, sous la contrainte
00:22:13ou sous le piège d'élus républicains,
00:22:15notamment les gouverneurs des États
00:22:17les plus directement concernés.
00:22:19On retrouve encore Greg Abbott, le fameux
00:22:21gouverneur du Texas, qui ont fait venir
00:22:23par car entier des migrants qui venaient
00:22:25de récupérer dans les services sociaux de leurs États
00:22:27pour les emmener à New York en disant
00:22:29vous êtes bien dans les grandes villes de la côte Est,
00:22:31vous êtes très éloigné de la frontière mexicaine
00:22:33et vous avez un discours très facile, très moral.
00:22:35On va vous montrer, on va la mettre sous vos fenêtres
00:22:37la réalité de cette immigration que l'on n'arrive pas
00:22:39à endiguer. Ça a marché, les républicains
00:22:41ont gagné, ils ont réussi à obtenir une inflexion majeure
00:22:43du discours des démocrates sur la question migratoire.
00:22:45Et ça s'est conclu avec un certain nombre
00:22:47de décisions courageuses, il faut bien le dire,
00:22:49prises par Joe Biden, parfois à l'encontre de son propre
00:22:51camp, peut-être, et ça c'est le secret
00:22:53de l'alcove, si j'ose dire, peut-être à l'encontre
00:22:55même des recommandations de sa vice-présidente
00:22:57Kamala Harris, mais des décisions qui sont allées vers une plus
00:22:59grande fermeté migratoire.
00:23:00Est-ce que l'élection américaine va se jouer d'abord
00:23:02sur l'immigration selon vous ?
00:23:04Pas seulement, il n'y a jamais un seul sujet. On a vu aussi
00:23:06comment est-ce que Kamala Harris essaye de faire campagne
00:23:08au contraire sur la question des droits, et en particulier
00:23:10les droits des femmes, singulièrement l'accès à l'avortement.
00:23:12Ça va être un des sujets majeurs, je vous disais qu'il s'impose
00:23:14comme la priorité absolue
00:23:16des Américains au moment de voter, mais
00:23:18il en va des Etats-Unis comme il en va de la plupart des
00:23:20pays développés, et on le voit bien en Europe.
00:23:22Ce qui me fascine, moi, c'est que la France
00:23:24reste seule sur son îlot, seule
00:23:26dans le vaste océan, alors qu'à côté de ça
00:23:28tous les autres pays qui ont une gauche
00:23:30qui prétend accéder aux responsabilités, on le voit
00:23:32avec les Etats-Unis, mais on l'a vu il y a quelques
00:23:34semaines avec la victoire de Keir Starmer,
00:23:36chef de file des travaillistes, qui a obtenu
00:23:38donc le poste de Premier ministre, grâce à un discours
00:23:40beaucoup plus pragmatique que
00:23:42ce à quoi la gauche britannique nous avait habitués
00:23:44en matière migratoire. Keir Starmer,
00:23:46il a fait campagne sur la priorité nationale
00:23:48pour les travailleurs de nationalité britannique
00:23:50et le refoulement de tous
00:23:52les immigrés clandestins arrivés au Royaume-Uni.
00:23:54On l'a vu aussi au Danemark, là où des politiques
00:23:56d'alliance se sont faites, alors que c'est un gouvernement social-démocrate
00:23:58qui tient les rênes du pays, mais
00:24:00d'alliance avec des partis qui ont un discours beaucoup plus
00:24:02au contraire ferme sur la question migratoire.
00:24:04La France est le seul pays où la gauche,
00:24:06plutôt que d'aller vers une politique raisonnable,
00:24:08défend au contraire une politique de plus
00:24:10en plus idéologique avec le Nouveau Front Populaire
00:24:12qui propose dans son programme de créer
00:24:14de nouvelles voies légales d'immigration
00:24:16comme s'il n'y en avait pas suffisamment. Donc on contemple
00:24:18dans tous les autres pays développés, encore une fois, ce mouvement
00:24:20qui veut que la gauche, si elle veut
00:24:22gouverner, et c'est de toute évidence le souhait le plus cher
00:24:24de Kamala Harris en campagne pour
00:24:26succéder à Joe Biden, eh bien, se doit
00:24:28de suivre son électorat qui, lui, lui
00:24:30demande une politique, non pas de faire métaphore
00:24:32mais du moins de pragmatisme sur ces questions.
00:24:34Merci beaucoup Paul Sujit. Avant la pause,
00:24:36on va revenir justement sur l'information qu'on vous
00:24:38donnait, puisque ça y est, le Nouveau Front Populaire
00:24:40s'est enfin entendu. On va voir
00:24:42je pense le communiqué qui a
00:24:44été émis par les formations politiques
00:24:46qui le composent, la France insoumise, les écologistes,
00:24:48le Parti communiste et les
00:24:50socialistes. Il propose donc le nom de
00:24:52Lucie Castex, animatrice de lutte
00:24:54associative pour la défense et la promotion
00:24:56des services publics, activement engagée
00:24:58dans le combat d'idées contre la
00:25:00retraite à 64 ans, dit ce communiqué.
00:25:02Prêt au travail commun, le Nouveau Front
00:25:04Populaire appelle notre peuple à s'impliquer
00:25:06par son action dans la réussite de la
00:25:08mise en oeuvre de son programme pour satisfaire
00:25:10ses aspirations à une vie digne et répondre
00:25:12à la crise environnementale.
00:25:14Une nouvelle qui arrive donc à peu près
00:25:16une heure avant que le président de la République
00:25:18participe à une interview.
00:25:20On voit qu'elle est issue de Sciences Po,
00:25:22de l'ENA finalement. Michel Thaube, c'est aussi
00:25:24un petit coup de pression quand même au chef de l'État
00:25:26qui, une heure avant de parler Jeux Olympiques
00:25:28et un peu politique, se retrouve
00:25:30enfin avec une proposition. Ça faisait
00:25:32plus de deux semaines maintenant qu'on l'attendait.
00:25:34Je pense que la fumée blanche qu'attendait
00:25:36toute la gauche, elle n'est pas encore totalement
00:25:38blanche, parce que c'est le chef de l'État
00:25:40qui aura le dernier mot.
00:25:42Ils soumettent un nom.
00:25:44Après, je pense que depuis
00:25:46le soir même
00:25:48du résultat du deuxième tour
00:25:50de la législative, le pseudo,
00:25:52je l'appelle toujours le pseudo Nouveau Front Populaire,
00:25:54veut nous faire croire que c'est lui qui est légitime,
00:25:56pleinement légitime, à gouverner
00:25:58la France et à déterminer
00:26:00la politique de la nation, comme le dit l'article 20
00:26:02de la Constitution. Je pense que c'est beaucoup
00:26:04plus compliqué, parce qu'encore une fois,
00:26:06quand bien même le président de la République
00:26:08écouterait la demande du Nouveau Front Populaire,
00:26:10les risques, encore une fois, d'un échec
00:26:12devant l'Assemblée Nationale,
00:26:14avec un accord entre
00:26:16la Macronie et
00:26:18l'extrême droite pour faire tomber un tel gouvernement
00:26:20seraient... Après,
00:26:22moi ce que je vois aussi surtout, c'est que
00:26:24sur le fond, quel va être le programme du Nouveau Front Populaire ?
00:26:26C'est difficile pour le chef de l'État de ne pas nommer.
00:26:28Quel que soit le nom du Premier Ministre, ça sera difficile
00:26:30de mettre en œuvre une politique.
00:26:32Il me semble que, sur le plan purement constitutionnel,
00:26:34c'est difficile pour le chef de l'État de ne pas nommer
00:26:36Lucie Castex, qui est le nom qu'on lui soumet
00:26:38et qui a été mis par
00:26:40le groupe, en tout cas
00:26:42par le Nouveau Front Populaire, le plus important
00:26:44de l'Assemblée. Par ailleurs, Lucie Castex,
00:26:46elle s'était illustrée
00:26:48sur France 5, face à Stan Guérini,
00:26:50quand il y avait eu tout un dossier
00:26:52sur, vous savez, les cabinets de conseil.
00:26:54Oui, bien sûr.
00:26:56Elle n'a pas été bonne, d'ailleurs,
00:26:58sur cette affaire.
00:27:00Donc, ça va être compliqué pour Macron
00:27:02de ne pas l'installer à Matignon.
00:27:04Ça ne veut pas dire qu'elle aura la majorité.
00:27:06Ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de motion de censure,
00:27:08mais c'est le jour républicain.
00:27:10Paul Sujit, on entendait aussi une petite musique
00:27:12qui disait qu'Emmanuel Macron était totalement prêt
00:27:14à nommer un ou une Première Ministre de gauche
00:27:16parce que, justement, ça lui permettait de dire
00:27:18« Je vous ai entendu, je le nomme, première motion de censure,
00:27:20le gouvernement est renversé » et que, finalement,
00:27:22le vrai, si j'ose dire, gouvernement arriverait
00:27:24parce que c'est quelque chose qui peut se faire.
00:27:26Il y a une ligne rouge, semble-t-il.
00:27:28Est-ce que des ministères régaliens seraient confiés
00:27:30à la France Insoumise ? On ne sait pas exactement
00:27:32ce dont Lucie Castex a été investie.
00:27:34Pour l'instant, ils ont un poste. Ils n'ont pas encore
00:27:36tout un gouvernement. Ça reprendra peut-être un mois ou deux.
00:27:38Si à un moment, elle est proposée de manière unanime
00:27:40par tous les députés du Nouveau Front Populaire,
00:27:42il y aura probablement une clause qui aura été fixée
00:27:44notamment par les Insoumis, qui sont le plus
00:27:46sur la sellette, qui est de dire
00:27:48« Cher Lucie Castex, vous ne pouvez pas accepter
00:27:50Matignon à n'importe quel prix des mains d'Emmanuel Macron
00:27:52et en particulier, vous ne pouvez pas
00:27:54obtenir le siège de Premier ministre si vous n'avez
00:27:56pas l'engagement du chef de l'État à confier un certain
00:27:58nombre de ministères de manière équitablement répartie
00:28:00entre les différentes mouvances du Nouveau Front
00:28:02Populaire, y compris des ministères régaliens
00:28:04pour les Insoumis, qui reste l'un
00:28:06des cœurs de cette
00:28:08Alliance des Gauches. Ça va faire partie des sujets.
00:28:10Je vois difficilement Emmanuel Macron
00:28:14topper pour un Premier ministre qui dit par contre
00:28:16« Ma condition sine qua non, c'est
00:28:18Bercy à la France Insoumise. »
00:28:20Ça fera probablement partie du coup
00:28:22de pression que la France Insoumise
00:28:24de son côté va vouloir imposer.
00:28:26Mais je répète, ils ont déjà la Commission des Finances à l'Assemblée.
00:28:28Ils sont gourmands.
00:28:30Oui, bien sûr.
00:28:32Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas impossible.
00:28:34Je pense qu'Emmanuel Macron
00:28:36sera en tous les cas pas prêt à prendre politiquement
00:28:38ce risque, qui voudrait dire quand même qu'il
00:28:40démantèlerait lui-même
00:28:42toute la politique qu'il a conduite jusqu'ici.
00:28:44Arthur de Vatrigan, en tout cas, on voit que
00:28:46finalement, la gauche a fini par s'entendre
00:28:48parce qu'hier, quand ils annonçaient
00:28:50qu'on aurait enfin un nom avant
00:28:52aujourd'hui 20h, en réalité, un certain
00:28:54nombre d'entre nous ont un peu rigolé en se disant « ça fait 15 jours
00:28:56qu'on attend, il n'y a pas de raison que maintenant, on est enfin
00:28:58quelqu'un qui sorte du chapeau comme ça. »
00:29:00S'ils l'ont annoncé hier, c'est qu'ils avaient quand même une
00:29:02piste à 92 %.
00:29:03Mais ce n'est pas la première fois qu'ils faisaient le coup de « on va y arriver ».
00:29:05Les autres fois, c'était
00:29:07LFI, comme d'habitude, a fait capoter le truc à la fin.
00:29:09Mais là, je pense qu'on est au début du feuilleton.
00:29:11Ils ont un nom pour être
00:29:13Premier ministre. Maintenant, il faut composer le gouvernement.
00:29:15Imaginez déjà pour trouver un nom
00:29:17pour la ministre dont on sait qu'elle a
00:29:19négocié plein d'accords, donc qu'elle n'a pas les rênes.
00:29:21Imaginez ce que ça va être pour nommer
00:29:23rien que les postes principaux, l'éducation, Bercy,
00:29:25la sécurité, le garde des Sceaux.
00:29:27Ça va être assez amusant. Je pense qu'on est au début du feuilleton.
00:29:29Et en effet, comme Paul, je pense que
00:29:31la France Insoumise,
00:29:33si la France Insoumise a signé l'accord,
00:29:35c'est qu'elle a des garanties derrière.
00:29:37On sait que les garanties, c'est une ligne rouge pour tout le monde.
00:29:39Il y a quand même quelque chose
00:29:41qu'il faut le dire aussi. Il y a quand même quelque chose d'intéressant
00:29:43dans la démarche, c'est que je crois, la première fois
00:29:45depuis les résultats des élections législatives,
00:29:47que la gauche tente
00:29:49de formuler une esquisse de réponse
00:29:51à la montée du vote Rassemblement National.
00:29:53Jusqu'à maintenant, elle s'était contentée
00:29:55de criminaliser ce vote ou en tous les cas
00:29:57de le juger en fonction de critères moraux.
00:29:59Lucie Cassez, c'est quelqu'un qui s'est notamment
00:30:01fait connaître récemment par le collectif Nos Services Publics,
00:30:03dont elle était, je ne sais pas si c'était cofondatrice,
00:30:05ou en tous les cas, elle était porte-parole,
00:30:07et qui était un collectif qui, pour le coup,
00:30:09menait un combat évidemment très légitime,
00:30:11à l'idée de dire qu'une grande partie de la France se sent dépossédée
00:30:13au fond de son appartenance
00:30:15à la nation, par l'absence de services
00:30:17publics de proximité. Ça fait partie des sujets
00:30:19qu'Emmanuel Macron et ses gouvernements successifs
00:30:21n'ont pas su prendre
00:30:23suffisamment au sérieux, malgré des tentatives
00:30:25de mettre des bureaux de postes mobiles, etc.
00:30:27Ça n'a pas suffi, et encore
00:30:29une fois, la France qui vote Rassemblement National,
00:30:31on l'a vu, qui est une France très rurale, éloignée
00:30:33des centres-villes, des métropoles, et donc finalement
00:30:35des foyers de vie publique
00:30:37en France, est une France qui se sent
00:30:39dépossédée, notamment des services publics.
00:30:41Donc ça fait partie des éléments qui peuvent être intéressants
00:30:43dans cette déclaration
00:30:45de candidature appuyée par le Nouveau Front Populaire.
00:30:47– Je voudrais qu'on regarde un certain nombre de réactions
00:30:49notamment de la gauche et de ses composants
00:30:51du Nouveau Front Populaire, qui se réjouissent bien entendu
00:30:53de cette réussite.
00:30:55Marine Tondelier pour Les Verts
00:30:57qui dit « fumée blanche », on le dit, on le fait.
00:30:59Le Nouveau Front Populaire
00:31:01à sa première ministre, validé au consensus
00:31:03de nos quatre formations politiques.
00:31:05Prochaine étape, Macron doit reconnaître
00:31:07le résultat des élections et la nommer.
00:31:09À noter également une autre
00:31:11réaction, celle de
00:31:13Yannick Jadot. On l'a fait,
00:31:15très fier de soutenir Lucie Castex. – On a l'air très soulagé
00:31:17d'y être parvenu quand même.
00:31:19– Au bout de quinze jours, même eux je pense
00:31:21sont peut-être surpris, comme première
00:31:23ministre du Nouveau Front Populaire, son engagement pour les
00:31:25services publics, la justice sociale et la transformation
00:31:27écologique et sa disponibilité pour
00:31:29servir le pays nous font honneur.
00:31:31Il n'y aurait eu ni Nouveau Front Populaire,
00:31:33ni Front Républicain sans la société civile.
00:31:35Elle est ici très bien représentée,
00:31:37dit Yannick Jadot. La réaction aussi
00:31:39de Olivier Faure, premier secrétaire du Parti Socialiste.
00:31:41Le Nouveau Front Populaire a désormais
00:31:43une candidate pour Matignon, promesse tenue.
00:31:45Efficace, Olivier Faure.
00:31:47Et Fabien Roussel pour les
00:31:49communistes, monsieur Emmanuel Macron.
00:31:51Nous vous proposons, Lucie Castex, comme première
00:31:53ministre pour diriger un gouvernement capable
00:31:55de répondre aux urgences sociales et écologiques
00:31:57exprimées par nos concitoyens aux dernières
00:31:59élections. Thomas Bonnet du service politique
00:32:01nous a rejoint. Bonsoir Thomas. – Bonsoir Nadine.
00:32:03Effectivement, c'est aussi la fin d'un feuilleton
00:32:05de 15 jours à gauche, de drame
00:32:07dans un sens, dans l'autre. On ne parvenait
00:32:09même à se poser la question, est-ce qu'un jour
00:32:11ils vont sortir un nom ? Ça y est, c'est fait.
00:32:13– Oui, parce que la date du 23 juillet avait
00:32:15été arrêtée par le Parti Socialiste et on a
00:32:17compris dans les propos de Mathilde Panot ce
00:32:19matin que finalement, il ne fallait plus se fixer
00:32:21de délai. Bon, visiblement, s'il fallait
00:32:23se fixer un délai, et ce délai c'était surtout
00:32:25de pouvoir proposer un nom
00:32:27avant que le président de la République ne s'exprime
00:32:29ce soir à la télévision, parce qu'on imagine
00:32:31que ça va être l'une des premières questions qui va lui être
00:32:33posée. Désormais, il y a un nom
00:32:35pour le Nouveau Front Populaire. Est-ce que vous comptez
00:32:37Monsieur le Président nommer
00:32:39Madame Lucie Castex comme Première Ministre ?
00:32:41On aura une réponse de la part d'Emmanuel Macron. C'est ce qui
00:32:43aurait dû se produire, en fait, dès le lundi
00:32:45qui a suivi le second tour des élections
00:32:47législatives. On imagine que si le Nouveau Front Populaire
00:32:49avait eu, dès le dimanche soir ou le lundi matin
00:32:51un nom à proposer au chef de l'État,
00:32:53il y aurait eu une certaine pression pour lui
00:32:55à reconnaître en tout cas
00:32:57qu'il y avait une candidature qui se dessinait de la part
00:32:59de ce Nouveau Front Populaire. Il n'en a pas été le cas
00:33:01et finalement, il n'en a rien été. Et finalement,
00:33:03Emmanuel Macron a eu tout le loisir de laisser
00:33:05se fracturer cette alliance de
00:33:07gauche pour ensuite, on l'imagine aussi,
00:33:09pouvoir se tourner vers d'autres formations politiques.
00:33:11Désormais, il a un nom. Est-ce qu'il va la nommer
00:33:13à Matignon ? C'est encore une autre question. On aura
00:33:15le temps de se la poser. Mais en tout cas,
00:33:17le Nouveau Front Populaire, visiblement, a réussi à se mettre d'accord
00:33:19sur une personnalité qui, disons-le,
00:33:21personne ne la connaissait il y a encore peu de temps.
00:33:23Elle n'est pas très connue du grand public. Alors d'autres me répondront
00:33:25que certains premiers ministres récents
00:33:27n'étaient pas très connus non plus avant leur nomination.
00:33:29Jean Castex, pour citer un nom qui ressemble, n'était pas non plus très connu.
00:33:31On s'y habitue. Par exemple, donc, peut-être
00:33:33qu'elle pourra faire consensus, quand même, au-delà de son
00:33:35camp politique. C'est vrai, Arthur de Vatrigan,
00:33:37que le timing est bien joué,
00:33:39entre guillemets, pour le Nouveau Front Populaire parce qu'on a eu
00:33:41hier Emmanuel Macron qui nous parlait
00:33:43de trêve politique
00:33:45aussi, comprenant qu'il fallait laisser passer les Jeux
00:33:47Olympiques. Un petit moment de calme
00:33:49à l'international, certes, mais aussi sur la scène
00:33:51nationale. Et finalement, à une
00:33:53heure et quelques de son interview, le Nouveau Front
00:33:55Populaire qui met la pression, alors que le chef
00:33:57de l'État se sentait sans doute
00:33:59tranquille et ne se disait sans doute pas que le nom allait finir
00:34:01par sortir. C'est évident que ce n'est pas
00:34:03un cadeau qu'ils lui font. Ensuite,
00:34:05de toute façon, le problème d'Emmanuel Macron,
00:34:07même s'il disait, il laissait
00:34:09entendre qu'il avait un ministre dans sa poche,
00:34:11la vérité, c'est que personne,
00:34:13aucun parti politique,
00:34:15sauf le Nouveau Front Populaire, ne souhaitait
00:34:17prendre la tête du gouvernement, parce qu'ils pensent tous
00:34:19à 2025, s'il y a une nouvelle solution,
00:34:21mais surtout à 2027. C'est ça, la règle.
00:34:23Donc, on a vu, par exemple, les Républicains...
00:34:25Non, mais même les Républicains.
00:34:27Les Républicains qui ont présenté un programme, d'ailleurs, ça va être assez amusant,
00:34:29en disant, il y a plein de lignes rouges hyper importantes,
00:34:31on va voir si ça va être raccord avec le nouveau
00:34:33gouvernement. Parmi les ministres démissionnaires eux-mêmes,
00:34:35ils ont tous les yeux sur 2027. Tous,
00:34:37tous les partis, que ce soit du Rassemblement
00:34:39national, qui expliquait que si il n'y avait pas la majorité absolue, ils ne gouverneraient pas.
00:34:41Les Républicains qui disent, on va fixer
00:34:43un programme, pas de coalition, mais
00:34:45un projet, un package législatif.
00:34:47Mais dans ces cas-là, pourquoi vous n'êtes pas
00:34:49présenter un candidat ?
00:34:51Je crois que c'est Xavier Bertrand qui voulait, parce que c'était peut-être
00:34:53une opportunité pour lui d'avoir un poste,
00:34:55mais globalement, personne ne voulait être Premier ministre.
00:34:57Donc là, Emmanuel Macron,
00:34:59c'est quoi le choix qu'il a ? Trouver un technicien inconnu
00:35:01à la Castex, ou prendre,
00:35:03laisser donner ce cadeau-ci empoisonné
00:35:05à la gauche, parce que gouverner avec
00:35:07une assemblée pareille, ça peut être une sinicure.
00:35:09Françoise Labordelizzi.
00:35:11Je vais poser une question, et en même temps,
00:35:13en la posant, j'avoue que je n'ai pas la réponse, et j'avoue mon incompétence
00:35:15totale, mais c'est un peu quand même
00:35:17un caillou dans la chaussure, parce que Lucie Castex,
00:35:19elle est là. C'est quoi
00:35:21l'agenda, maintenant ? Parce que jusqu'à présent,
00:35:23on a un Premier ministre démissionnaire,
00:35:25mais qui est toujours en fonction. Le Président a appelé
00:35:27à la trêve des Jeux Olympiques, en se disant
00:35:29bon, on passe les Jeux Olympiques, on garde
00:35:31tout le monde sur la photo, Darmanin est aux manettes,
00:35:33tout va très bien, Madame la Marquise, et puis
00:35:35on verra après. On peut peut-être tenir jusqu'à la fin des vacances,
00:35:37en poussant un peu le bouchon. Là,
00:35:39on a Lucie Castex qui sort du chapeau.
00:35:41Qu'est-ce qu'il fait ? S'il la nomme maintenant,
00:35:43qu'est-ce qu'il se passe ? Alors j'avoue, j'ai pas la réponse.
00:35:45Mais je ne sais pas.
00:35:49Voilà. Emmanuel Macron. Quelqu'un m'a dit qu'il fallait dire
00:35:51Monsieur le Président de la République.
00:35:53Monsieur le Président de la République a en effet
00:35:55toute liberté maintenant de décider
00:35:57à nouveau d'être le maître des horloges
00:35:59et décider ce qu'il fait, ce qu'il adore
00:36:01faire d'ailleurs, d'être maître des horloges.
00:36:03C'est vrai, Paul Sujik, à deux jours
00:36:05de la cérémonie, trois jours de la cérémonie d'ouverture
00:36:07des Jeux Olympiques, on voit mal là
00:36:09comment Emmanuel Macron déciderait
00:36:11de se dire finalement c'est bon,
00:36:13je la nomme maintenant. On savait que le gouvernement
00:36:15démissionnaire avait quand même dans l'idée
00:36:17de rester au moins jusqu'à la fin des Jeux Olympiques
00:36:19parce que changer de gouvernement là
00:36:21en si peu de temps, un, c'est compliqué, et deux,
00:36:23un nouveau ministre de l'Intérieur qui arrive jeudi
00:36:25à Beauvau et qui fait la cérémonie d'ouverture
00:36:27le lendemain, déjà qu'on se dit qu'on n'est pas vraiment
00:36:29prêt là, c'est compliqué. Au lendemain des élections
00:36:31législatives, s'il y avait effectivement une majorité absolue claire
00:36:33qui s'était dégagée, ça n'aurait pas été très compliqué.
00:36:35On aurait eu le temps de faire en sorte que la passation se fasse
00:36:37et les Jeux Olympiques seraient arrivés ensuite pour calmer
00:36:39les esprits. Là effectivement, la gauche
00:36:41a passé son heure, on l'a bien vu.
00:36:43François Ruffin l'a dit lui-même, parce qu'elle n'a pas su proposer
00:36:45à temps un nom qui fasse consensus.
00:36:47Pendant ce temps-là, Emmanuel Macron a eu beau jeu
00:36:49de montrer, jusqu'à l'élection de Yael Brown-Pivet
00:36:51au perchoir, que finalement, aucune majorité
00:36:53claire ne sortant clairement
00:36:55de cette assemblée, il y avait tout lieu de penser
00:36:57qu'au fond, la minorité présidentielle
00:36:59était juste un peu plus petite qu'avant, mais enfin
00:37:01c'était pas une rupture totale
00:37:03dans les équilibres et les rapports de force.
00:37:05Bon, effectivement, là la situation est différente, c'est qu'on est
00:37:07vraiment au pied du mur, les Jeux Olympiques c'est quasiment
00:37:09demain, et même pour la gauche.
00:37:11Si elle devait commencer à gouverner aujourd'hui
00:37:13ça serait un véritable casse-tête, c'est-à-dire qu'elle ne saurait pas
00:37:15non plus quelles seraient ses priorités,
00:37:17quand est-ce qu'elle commencerait à installer ses ministres,
00:37:19etc. Donc tout le monde, au fond, a intérêt
00:37:21à ce que la situation se fige. Maintenant
00:37:23la gauche a au moins réussi ce dernier coup
00:37:25d'éclat avant qu'on entre plus ou moins
00:37:27dans une trêve olympique,
00:37:29c'est de continuer de mettre Emmanuel
00:37:31Macron sous pression. Au fond, c'était le seul objectif.
00:37:33Je ne suis même pas certain
00:37:35que les stratèges du Nouveau Front Populaire ambitionnent
00:37:37réellement d'installer demain un gouvernement
00:37:39casse-tête. C'est-à-dire que le but est en tous les cas
00:37:41de montrer que, selon eux, le verdict
00:37:43des urnes est clair, la France est à gauche,
00:37:45le pouvoir devrait leur revenir, tôt ou tard ça le sera
00:37:47le cas, et qu'ils ne lâcheront pas
00:37:49Emmanuel Macron tant qu'il n'aura pas déroulé
00:37:51pour eux le tapis rouge. On va regarder deux autres
00:37:53réactions qui viennent de la France Insoumise.
00:37:55D'abord celle de Manon Aubry
00:37:57qui avait mené la liste aux Européennes.
00:37:59On l'a fait au nom des quatre organisations
00:38:01du Nouveau Front Populaire. Nous vous proposons
00:38:03la nomination de Lucie Casse-Tête comme
00:38:05Première Ministre ayant bataillé avec elle contre
00:38:07la fraude fiscale. Je peux vous garantir
00:38:09qu'elle saura aller chercher l'argent là où il est
00:38:11pour financer nos services publics. Emmanuel
00:38:13Macron nommait-la immédiatement
00:38:15pour respecter le verdict des urnes.
00:38:17Manon Aubry qui donne tranquillement des ordres au chef
00:38:19de l'État et Mathilde Panot, la patronne des
00:38:21Insoumis à l'Assemblée qui
00:38:23explique que cette réunion s'est conclue positivement
00:38:2516 jours après le résultat
00:38:27des élections qui ont fait de la coalition
00:38:29la première force à l'Assemblée nationale.
00:38:31Elle rappelle donc cette proposition de nomination
00:38:33et l'en dit un peu plus justement sur
00:38:35le profil de Lucie Casse-Tête, animatrice
00:38:37de lutte associative pour la défense et la promotion
00:38:39des services publics, activement engagée
00:38:41dans le combat d'idées contre la retraite à 64 ans,
00:38:43haute fonctionnaire ayant travaillé
00:38:45à la répression de la fraude fiscale
00:38:47et la criminalité financière issue de la société
00:38:49civile. Elle sera forte de notre
00:38:51engagement complet à ses côtés dans le gouvernement
00:38:53qu'elle dirigera. Alors
00:38:55effectivement comme on le disait, Thomas Bonnet pour l'instant n'est pas forcément
00:38:57connu du grand public mais on voit en tout cas à travers
00:38:59les tweets des uns et des autres et à travers le communiqué
00:39:01d'ailleurs du Nouveau Front Populaire qu'elle soit un petit peu
00:39:03assez marode si j'ose dire
00:39:05et à quoi pourrait ressembler un début de programme
00:39:07en tout cas pour Lucie Casse-Tête.
00:39:09Oui c'est assez intéressant
00:39:11les éléments qui sont mis en avant d'ailleurs par
00:39:13les partis de gauche, son attachement au service
00:39:15public, le fait qu'elle soit issue de la société
00:39:17civile, on voit que ça donne des
00:39:19orientations politiques et jusqu'à présent
00:39:21on voit qu'il y a une unanimité autour
00:39:23de son nom, c'est-à-dire que là où d'autres...
00:39:25A gauche, bien sûr.
00:39:27C'est déjà pas mal.
00:39:29C'est déjà pas mal. Lorsque le nom de
00:39:31Guedbelot ou de Laurence Tubiana
00:39:33avait été avancé, dans la seconde vous aviez
00:39:35toutes les autres formations politiques de gauche qui allaient chercher
00:39:37le moindre détail qui pourrait la discréditer.
00:39:39Là, de toutes les réactions
00:39:41que l'on a, on a l'impression qu'il y a une forme d'unanimité
00:39:43ce qui est quand même à souligner de la part
00:39:45du Nouveau Front Populaire. En ce qui
00:39:47concerne l'agenda d'Emmanuel Macron, vous disiez
00:39:49tout à l'heure, vous avez raison, qu'il aime être le maître des horloges
00:39:51désormais il doit maintenant répondre
00:39:53à cette proposition et ça change un peu
00:39:55la donne parce qu'on peut imaginer qu'il voulait
00:39:57laisser passer les Jeux Olympiques et voir après
00:39:59ce qui pourrait advenir. Désormais
00:40:01il va avoir une pression de la gauche
00:40:03et une pression un peu populaire aussi avec
00:40:05des responsables politiques de gauche qui vont
00:40:07se succéder. Ce qu'on peut imaginer, effectivement
00:40:09on imagine mal un nouveau ministre de l'Intérieur
00:40:11pour la cérémonie d'ouverture vendredi. On peut
00:40:13imaginer, on aura peut-être un élément de réponse dès ce soir
00:40:15qu'Emmanuel Macron puisse
00:40:17contacter Lucie Castex en lui disant
00:40:19voilà, je vous laisse 15 jours pour
00:40:21former un gouvernement et puis
00:40:23d'ici la fin des Jeux Olympiques, on voit ce qu'il est
00:40:25possible de faire. C'est une éventualité qu'il ne faut pas
00:40:27totalement écarter. En tout cas,
00:40:29elle était en charge des affaires budgétaires et des
00:40:31achats à la mairie de Paris et
00:40:33voyant la progression
00:40:35abyssale de la dette de la mairie
00:40:37de Paris, je pense que
00:40:39et sachant qu'à la Commission des Finances de
00:40:41l'Assemblée, c'est aussi un député France Insoumise
00:40:43qui est à la tête, je pense que
00:40:45Monsieur Migaud de la
00:40:47Cour des Comptes, il surveille
00:40:49le budget de la France, a quelques soucis à se faire
00:40:51la rigueur budgétaire n'est
00:40:53manifestement pas... Elle a été nommée en 2023
00:40:55donc elle n'est pas tributaire de toute la dette
00:40:57mais vous avez raison de souligner que ce n'est pas
00:40:59les finances les mieux gardées.
00:41:01Je vous lis aussi cette dernière alerte parce que
00:41:03on le disait, enfin, la gauche s'est décidée
00:41:05sur un non et pour une fois,
00:41:07cette fois on a une réponse positive de la principale
00:41:09intéressée. On avait vu Guy de Vélo et
00:41:11Laurence Toubiana dire merci mais non merci.
00:41:13Elle indique à l'agence France Presse
00:41:15qu'elle l'accepte en toute humilité mais avec
00:41:17beaucoup de conviction. Paul
00:41:19Tugy, on est près du but là.
00:41:21On espérait qu'au moins cette fois-ci, effectivement,
00:41:23les partis de gauche s'étaient intéressés
00:41:25à l'avis de la principale concernée.
00:41:27Maintenant, ce qu'il va falloir scruter avec attention
00:41:29ça va être les réactions à droite
00:41:31chez les républicains et au rassemblement
00:41:33final. Ce qu'on en reste toujours là, c'est que
00:41:35dans cette assemblée introuvable,
00:41:37au fond, ceux qui ont le plus de pouvoir sont ceux qui ont le moins de sièges
00:41:39ou ceux qui sont les plus éloignés
00:41:41de l'endroit où se joue le pouvoir.
00:41:43Les républicains, de toute
00:41:45évidence, n'accepteront jamais qu'un
00:41:47gouvernement soit nommé qui est
00:41:49pour première et principale mission
00:41:51d'abroger la réforme des retraites
00:41:53et notamment le totem
00:41:55des 64 ans. Alors, les
00:41:57républicains, eux seuls, ne peuvent pas renverser un gouvernement
00:41:59mais enfin, il suffit de peu pour qu'une
00:42:01coalition des mécontentements, on en revient toujours là,
00:42:03suffise à agréger une motion de censure.
00:42:05Donc, il va falloir voir comment est-ce que le
00:42:07rassemblement national, imagine,
00:42:09composé avec un gouvernement
00:42:11qui aurait été laissé entièrement
00:42:13à la gauche, c'est-à-dire, pour l'instant,
00:42:15ce que semble proposer le Nouveau Front
00:42:17Populaire avec une première ministre qui soit
00:42:19celle que les parties de gauche ont désignées
00:42:21et qui puissent nommer comme ministre
00:42:23les personnalités qui ont été désignées par la gauche.
00:42:25Donc, comment est-ce que le rassemblement national va se
00:42:27positionner par rapport à ça ? Il avait déjà
00:42:29la gâchette assez facile sur la motion de censure
00:42:31face à une majorité centriste,
00:42:33macroniste. On peut quand même imaginer
00:42:35qu'il l'aura d'autant plus avec un
00:42:37gouvernement au Nouveau Front Populaire
00:42:39qui, quand même, alors, hormis sur quelques sujets
00:42:41étonnants, comme notamment la réforme
00:42:43des retraites sur lesquelles il y avait un
00:42:45accord social précaire
00:42:47mais néanmoins réel, il y aura évidemment
00:42:49des désaccords massifs sur pratiquement tout le reste.
00:42:51Notamment, on parle évidemment de la question de la sécurité
00:42:53et de l'immigration, notamment sur l'écologie.
00:42:55On a manqué peut-être ce rapprochement
00:42:57entre les Républicains et la Ration nationale
00:42:59sur la défense de la paysannerie,
00:43:01sur la sortie
00:43:03du millefeuille administratif dont d'ailleurs
00:43:05Michel Taupe nous soufflait un mot tout à l'heure, et des normes
00:43:07qui pèsent sans fin sur ceux qui veulent créer de la valeur
00:43:09en France à cause de cette écologie punitive.
00:43:11Ça fait partie des sujets aussi
00:43:13sur lesquels non seulement la personnalité désignée
00:43:15par la gauche veut se positionner très vite et très fort
00:43:17et en plus sur lesquels la droite sera très attentive.
00:43:19Donc encore une fois, rien n'est joué
00:43:21et ça fait partie de l'équation, parce qu'Emmanuel Macron le sait,
00:43:23s'il nomme un gouvernement qui ne peut pas tenir plus d'une semaine,
00:43:25c'est des calculs politiques qui ont peu d'intérêt
00:43:27et qui ne vont pas déterminer les trois prochaines années.
00:43:29Je voudrais qu'on regarde deux nouvelles réactions.
00:43:31Celle d'Alexis Corbière,
00:43:33le député qui dit ceci
00:43:35à propos de cette proposition.
00:43:37La direction des partis politiques qui compose le NFP
00:43:39propose le nom de Madame Lucie Castex
00:43:41au poste de Premier ministre.
00:43:43Le rôle du Président Macron est d'accepter cette proposition
00:43:45et de la nommer.
00:43:47Toute autre attitude serait une manœuvre antidémocratique.
00:43:49Et la réaction également de François Ruffin,
00:43:51le député de la Somme.
00:43:53Fumée blanche, Lucie Castex en nom pour Matignon.
00:43:55L'hôpital pilier
00:43:57de l'état social va mal.
00:43:59L'école pilier de la République vacie.
00:44:01Vive vite Lucie Castex au boulot.
00:44:03En tout cas, elle a du pain sur la planche, effectivement.
00:44:05C'est un aspect très intéressant que souligne François Ruffin
00:44:07parce qu'effectivement, on attend les réactions
00:44:09des autres partis politiques qui vont sans doute trouver des choses
00:44:11à reprocher à Lucie Castex.
00:44:13C'est pour ça qu'on ne les a peut-être pas encore, les réactions.
00:44:15Pour l'instant, c'est assez calme. On parle déjà un peu des finances de Paris.
00:44:17Mais si vous allez sur le volet
00:44:19des services publics à proprement parler,
00:44:21je pense que vous allez trouver une majorité de Français
00:44:23qui sont favorables à ce que les services publics soient renforcés
00:44:25dans ce pays.
00:44:27Si la gauche va dans cette direction-là
00:44:29avec la personnalité de Lucie Castex,
00:44:31je pense qu'ils peuvent avoir là
00:44:33une forme de consensus sur cet aspect-là.
00:44:35Je ne parle pas du reste, évidemment, parce qu'il y aura d'autres sujets
00:44:37où il y aura beaucoup d'opposition.
00:44:39Mais quand on parle sur les services publics en particulier,
00:44:41c'est assez malin de la gauche d'aller sur ce terrain-là
00:44:43parce qu'on imagine bien que là,
00:44:45il y a une majorité de Français qui se disent
00:44:47que l'hôpital va mal, l'école va mal.
00:44:49Donc il faut peut-être faire quelque chose pour ça.
00:44:51Donc ça, c'est intéressant.
00:44:53– Et je vous livre deux autres réactions
00:44:55parce que la peut-être future première ministre,
00:44:57je ne sais pas comment il faut l'appeler, Lucie Castex,
00:44:59s'est confiée à nos confrères de l'agence France Presse.
00:45:01Elle estime d'abord être une candidate crédible et sérieuse,
00:45:03dit-elle, pour le poste de première ministre.
00:45:05Et elle précise tout de suite
00:45:07qu'elle veut porter l'abrogation de la réforme des retraites
00:45:09si elle arrive à Matignon.
00:45:11Paul Suzy, on voit les choses qui commencent à se dessiner un peu.
00:45:13Parce qu'évidemment, maintenant, il faut aussi aller vite.
00:45:15Ils ont mis beaucoup de temps.
00:45:17Maintenant, il y a un non.
00:45:19Il va falloir trouver ensuite potentiellement un gouvernement.
00:45:21Et puis surtout, déjà mettre en avant des marqueurs forts
00:45:23pour se dire, Lucie Castex à Matignon, ça serait quoi ?
00:45:25– Il y a une attitude d'arrogance quand même.
00:45:27Je rebondis sur le tweet à l'instant que vous avez montré
00:45:29d'Alexis Corbière qui disait
00:45:31« tout autre manœuvre serait antidémocratique ».
00:45:33C'est quasiment du Léon Gambetta dans le texte.
00:45:35– On revoit ce tweet.
00:45:37– Vous savez, lors de cette crise politique majeure dans les années 1870
00:45:39et quand Gambetta a cette phrase devenue célèbre
00:45:41« le pays a parlé, il faudra maintenant se soumettre ou se démettre ».
00:45:43C'est le mot de Gambetta
00:45:45à l'intention du Président de la République
00:45:47qui veut nommer un gouvernement
00:45:49qui ne correspond pas à ce qui a été exprimé par la Chambre.
00:45:51Le problème, on en revient toujours là,
00:45:53mais ce n'est quand même pas faute de le dire,
00:45:55on va se répéter, tant pis.
00:45:57C'est que, encore une fois, la Chambre n'a pas été composée
00:45:59d'une manière suffisamment explicite
00:46:01pour qu'une direction puisse s'imposer sur toutes les autres.
00:46:03– Je suis un peu moins catégorique que vous,
00:46:05même si je conçois que le Nouveau Front Populaire
00:46:07puisse se targuer d'avoir remporté
00:46:09la plupart des sièges par rapport aux autres formations.
00:46:11– Oui, c'est la coalition la plus nombreuse.
00:46:13– Je suis un peu moins catégorique que vous sur le fait que
00:46:15l'urgence démocratique, c'est de leur donner raison.
00:46:17Non, la Ve République n'est pas faite
00:46:19pour qu'un parti qui se retrouve
00:46:21comme le Nouveau Front Populaire
00:46:23à avoir un peu plus de sièges que les blocs antagonistes
00:46:25mais enfin à faire figure de repoussoir
00:46:27par rapport à toutes les autres formations politiques
00:46:29qui se retrouvent opposées à lui.
00:46:31La Ve République n'est pas faite pour que ce parti-là
00:46:33puisse prétendre gouverner seul.
00:46:35– Bien sûr, bien sûr.
00:46:37– C'était vrai que le bloc macroniste était minoritaire,
00:46:39certes, mais qu'il avait malgré tout la possibilité
00:46:41de gouverner parce qu'il était le moins zurticant
00:46:43de tous les blocs.
00:46:45– C'est vrai, mais je pense que, et on le voit
00:46:47avec le tweet de Corbière,
00:46:49il va y avoir une pression absolument énorme
00:46:51dans toute la gauche
00:46:53pour que le président Macron
00:46:55avance sur ce dossier.
00:46:57Il va falloir,
00:46:59peut-être la nommer,
00:47:01qu'elle forme un gouvernement,
00:47:03que le gouvernement se présente.
00:47:05Il y a une série d'échéances comme ça très précises
00:47:07et même si en effet
00:47:09il y a une motion de censure qui se prépare en même temps,
00:47:11ça reste quand même le jeu républicain
00:47:13à un moment donné.
00:47:15Vous allez me dire, la Belgique a vécu
00:47:17220 jours sans gouvernement,
00:47:19ils se sont emportés très bien, d'ailleurs les finances publiques
00:47:21allaient beaucoup mieux parce qu'ils dépensaient moins d'argent.
00:47:23Certes, mais on n'est pas dans ce cas de figure
00:47:25et aujourd'hui je pense que
00:47:27le fait qu'en effet la gauche
00:47:29soit mise d'accord, comme par hasard aujourd'hui,
00:47:31comme par hasard avant les JO, comme par hasard
00:47:33le jour où le président de la République doit parler,
00:47:35c'est un signe fort, il va y avoir une pression énorme
00:47:37pour qu'il la nomme et qu'il lui dise sans doute
00:47:39de former un gouvernement sur lequel
00:47:41après il peut y avoir
00:47:43négociations à l'Élysée,
00:47:45que sais-je.
00:47:47Ça fait partie, j'allais dire,
00:47:49du jeu politique
00:47:51habituel quand il s'agit de former un gouvernement.
00:47:53Mais je vois mal comment le président de la République
00:47:55pourrait faire comme si ça n'existait pas
00:47:57et dire, c'est pas grave, d'accord, ok,
00:47:59très bien, Lucie Castex, je note,
00:48:01je le mets sur un coin de mon bureau, allons-y
00:48:03les JO, on s'en reparle à la rentrée.
00:48:05Je vois pas bien comment ça peut se passer comme ça.
00:48:07Et je pense que la situation
00:48:09va être extrêmement compliquée pour le Premier ministre
00:48:11et la gauche ne va pas manquer de dire
00:48:13vous voyez, il est d'ailleurs
00:48:15président du groupe parlementaire,
00:48:17donc on est déjà dans une situation complètement
00:48:19baroque sur le plan constitutionnel,
00:48:21comment est-ce qu'il peut à la fois
00:48:23rester Premier ministre, certes,
00:48:25et expédier les affaires courantes
00:48:27et en même temps être à la tête du groupe parlementaire.
00:48:29Donc il y a une pression qui va
00:48:31s'exercer de façon extrêmement forte
00:48:33et c'est compliqué pour le président Macron
00:48:35de juste dire, écoutez, on va attendre un peu
00:48:37parce que priorité à la trêve
00:48:39à la trêve olympique.
00:48:41Et à une unité peut-être de façade, parce qu'on voit déjà
00:48:43sur les boucles internes notamment des écologistes
00:48:45et de ceux qui ont mené les négociations et qui
00:48:47rendaient des comptes évidemment au cadre du parti
00:48:49que certains disent déjà avoir un peu de mal
00:48:51à comprendre pourquoi ce choix, parce qu'elle a trop peu
00:48:53de surface politique et qu'en plus elle est fonctionnaire
00:48:55à la mairie de Paris,
00:48:57c'est ce qu'on voit notamment sur la boucle des écologistes,
00:48:59bonne ambiance effectivement Thomas,
00:49:01parce que certes il y a enfin un nom
00:49:03mais quand on voit à quel point ça a pris du temps,
00:49:05quand on voit à quel point les profils qu'il sortait
00:49:07étaient extrêmement différents, soit on se dit
00:49:09c'est un peu le lord du miracle, soit on se dit il fallait sortir
00:49:11un nom vite pour le calendrier,
00:49:13maintenant il va falloir voir la suite et c'est pas si simple.
00:49:15Oui l'unanimité est de façade parce que
00:49:17effectivement j'ai des échos un peu similaires dans d'autres
00:49:19informations politiques de gauche où le nom de Lucie Castex
00:49:21n'est pas forcément le nom qui était
00:49:23plébiscité jusque-là,
00:49:25mais toujours est-il qu'en tout cas il y a un nom
00:49:27qui va être soumis au président de la République
00:49:29et l'une des conséquences que cela peut avoir,
00:49:31parce qu'Emmanuel Macron, on l'avait bien compris,
00:49:33peut aussi décider de se tourner plutôt vers sa droite
00:49:35pour former une coalition,
00:49:37peut-être que ça va accélérer les choses, de fait,
00:49:39c'est-à-dire que désormais vous n'avez plus le temps de laisser traîner
00:49:41vos discussions avec Laurent Wauquiez, le pacte législatif,
00:49:43là maintenant il va falloir y aller sérieusement
00:49:45et savoir si une alliance entre
00:49:47le camp présidentiel et la droite
00:49:49républicaine permet de doubler en
00:49:51nombre de sièges à l'Assemblée le nouveau
00:49:53fonds populaire. Dans ce cas-là, vous avez une justification toute
00:49:55trouvée au fait de ne pas nommer Lucie Castex
00:49:57Premier ministre et de trouver quelqu'un de droite
00:49:59par exemple pour appliquer un programme
00:50:01issu des propositions
00:50:03de la droite républicaine, mais c'est sûr que
00:50:05alors l'argument, je pense, qui va être utilisé
00:50:07on peut déjà l'imaginer
00:50:09de la part du président de la République, c'est-à-dire qu'il y a les Jeux Olympiques
00:50:11et qu'il n'est pas propice,
00:50:13il n'est pas préférable de nommer dès maintenant
00:50:15un nouveau gouvernement et donc ça va sans doute
00:50:17lui permettre de gagner du temps, mais effectivement
00:50:19il va être mis sous pression le président de la République
00:50:21tous les jours vous allez avoir des candidats,
00:50:23des représentants de la gauche qui vont
00:50:25lui dire qu'il faut absolument nommer Lucie Castex
00:50:27donc il va falloir qu'il prenne une décision
00:50:29la fameuse clarification, les Français
00:50:31l'ont exprimée dans les urnes, désormais c'est au
00:50:33président de la République de l'exprimer cette clarification.
00:50:35Un peu plus de précision justement dans les
00:50:37confidences qu'a fait Lucie Castex à nos
00:50:39confrères de l'agence France Presse
00:50:41parce que je vous le disais, donc elle veut parmi
00:50:43ses grandes priorités abroger
00:50:45la réforme des retraites, je vous le disais mais elle en
00:50:47dit un peu plus, elle veut aussi une grande réforme fiscale
00:50:49pour que chacun individu et multinational
00:50:51paye sa juste part, ce sont ses mots
00:50:53elle veut aussi une amélioration du pouvoir d'achat
00:50:55par la revalorisation des salaires et le
00:50:57relèvement des minima sociaux ainsi que la
00:50:59fin de la régression des services
00:51:01publics, voici pour les nouvelles déclarations
00:51:03c'est vrai qu'Arthur de Vatrigon, la droite
00:51:05qui sentait que la gauche prenait un peu trop de temps
00:51:07s'était dit on va tenter quelque chose
00:51:09un pacte législatif, mais en fait la droite
00:51:11aussi a trop traîné puisque finalement maintenant
00:51:13que la gauche a véritablement proposé un
00:51:15non, demain Laurent Wauquiez s'il arrive avec
00:51:17quelqu'un dans son chapeau, c'est un peu trop tard
00:51:19la question c'est la crédibilité
00:51:21la gauche devait sortir un candidat pour
00:51:23être crédible, la droite
00:51:25devait exister en disant
00:51:27même si elle prétend en faisant 6% être encore une droite
00:51:29le gouvernement existait, c'est pour ça qu'ils ont proposé
00:51:31leur pacte, bon
00:51:33maintenant on sait que la gauche arrive à s'ensembler une fois que c'est
00:51:35acté, après c'est la nuit des longs couteaux à chaque
00:51:37fois donc on va voir ce qu'il va se passer, la question
00:51:39c'est l'intérêt général, si Emmanuel Macron
00:51:41pense à l'intérêt général, évidemment qu'il ne doit
00:51:43pas nommer un gouvernement dans les deux prochaines semaines
00:51:45parce que les JO sont là
00:51:47sauf qu'Emmanuel Macron c'est la dernière fois qu'il a pensé
00:51:49à l'intérêt général, si la droite pense
00:51:51à l'intérêt général, c'est à dire à ce qu'elle
00:51:53imagine, là
00:51:55les premiers éléments de langage
00:51:57la sémantique utilisée, la gauche
00:51:59a toujours été créative pour dépenser, un peu moins
00:52:01pour récolter, là on a compris que c'était
00:52:03on va mettre tout sur les services publics qui manquent, c'est très bien
00:52:05on va mettre le
00:52:07paquet sur l'environnement, mais on sait que l'environnement
00:52:09quand c'est les verts qui gèrent c'est plus de normes
00:52:11et on va taper dans les riches
00:52:13donc tout ce que la droite déteste
00:52:15donc s'ils pensent à l'intérêt général, ils ont intérêt
00:52:17à contrer ça assez rapidement, sachant
00:52:19que sur le côté social
00:52:21l'Assemblée peut être majoritaire
00:52:23le RN a dit qu'il voterait
00:52:25la réforme des retraites
00:52:27donc là déjà on sait qu'en termes de nombre
00:52:29la réforme peut passer, on sait
00:52:31que sur d'autres sujets sociaux
00:52:33le RN peut s'allier avec la gauche et le RN
00:52:35ne se bouge pas le nez quand il s'agit de voter
00:52:37que ce soit pour Macron, que ce soit pour
00:52:39les filles, que ce soit
00:52:41le parti socialiste, c'est pas un problème
00:52:43pour eux, la droite c'est compliqué
00:52:45le centre c'est compliqué, donc
00:52:47voilà la question c'est qui va penser à
00:52:49intérêt général et qui va penser à intérêt particulier
00:52:51Oui c'est vrai Françoise, d'abord que
00:52:53on se rend bien compte qu'il y a dans chaque partie
00:52:55des complications entre ceux qui se disent
00:52:57il faut tirer notre épingle du jeu, ceux qui
00:52:59disent je pense à 2027 et le peu
00:53:01en tout cas sans doute les moindreux qui se disent
00:53:03essayons quand même de construire quelque chose
00:53:05encore hier on voyait un sondage au Doxa qui disait que
00:53:0761% des français regrettaient
00:53:09que les partis n'arrivent pas à construire
00:53:11des coalitions et avancer ensemble
00:53:13Oui et on peut dire que
00:53:15l'astuce de l'affaire c'est
00:53:17de sortir un nom, Lucie Castex
00:53:19qui est une haute fonctionnaire
00:53:21qui a un peu la bourgeoisie d'Etat
00:53:23alors à la fois que l'on vit l'y pendre
00:53:25mais qu'on adore aussi en France
00:53:27et une technicienne, c'est pas lui faire
00:53:29injure que dire que
00:53:31ça n'a pas une carrière politique marquée
00:53:33donc c'est une fondabilité quand même
00:53:35de la part du
00:53:37Nouveau Front Populaire que d'avoir
00:53:39trouvé un accord autour de
00:53:41cette personnalité
00:53:43et en effet elle peut si elle est
00:53:45alors on la connait pas assez pour savoir
00:53:47si elle est habile manœuvrière
00:53:49mais elle peut en effet
00:53:51susciter et créer des
00:53:53coalitions de circonstance
00:53:55sur certains dossiers
00:53:57que ce soit en effet les dossiers sociaux
00:53:59la nécessité du service public
00:54:01l'environnement que sais-je
00:54:03toutes questions sur lesquelles en effet
00:54:05les français sont
00:54:07mécontents et frustrés
00:54:09donc il faut
00:54:11en tout cas saluer l'habilité du choix
00:54:13me semble-t-il à ce stade
00:54:15après on verra si elle est résistante
00:54:17on verra plus avant
00:54:19après il faudra que la réponse soit à la hauteur
00:54:21de la personnalité
00:54:23on ne s'attendait pas, ce que je veux dire c'est qu'on ne s'attendait pas
00:54:25à une personnalité comme ça, une femme
00:54:27jeune, haute fonctionnaire
00:54:29énarque, on pensait pas que ce serait
00:54:31parce que dans les noms qui revenaient récemment c'était plutôt
00:54:33des hommes, des gens politiques
00:54:35on pensait pas que ce serait le choix
00:54:37tu avais cette illusion de la société civile moi qui me fait toujours un peu doucement
00:54:39ricaner quand on parle d'un énarque parce qu'en réalité
00:54:41beaucoup d'énarques d'une manière détournée ici
00:54:43en étant dans l'exécutif de la ville de Paris
00:54:45ont malgré tout des mandats politiques
00:54:47et cette idée de la société civile vous savez c'est comme si on allait sortir
00:54:49le start-upper qui a créé une boîte dans son garage
00:54:51c'est pour ça que je parlais de haute bourgeoisie d'état
00:54:53on parle pas de société civile
00:54:55ça correspond mieux à la description qu'on peut en faire
00:54:57cela dit, la droite a déjà trouvé
00:54:59son angle d'attaque, c'est que
00:55:01cette Lucie Castex qui était donc
00:55:03en charge des finances de la mairie de Paris
00:55:05aura très vite à répondre du bilan désastreux
00:55:07de la gestion financière de la ville de Paris
00:55:09qui a vu sa dette doubler depuis que
00:55:11Anne Hidalgo est aux affaires et en particulier
00:55:13qui a dû augmenter de manière drastique
00:55:15la fiscalité sur les parisiens avec la hausse de la taxe d'habitation
00:55:17qui
00:55:19annonce déjà la couleur en matière
00:55:21de gestion aussi envisagée par une éventuelle
00:55:23future première ministre en matière de
00:55:25création d'impôts et
00:55:27encore une fois de possibilité de recourir à la dette
00:55:29ce qui a fait partir, rappelons-le
00:55:31des rares lignes rouges posées
00:55:33par les républicains déjà à l'égard
00:55:35du camp présidentiel en disant
00:55:37qu'ils étaient prêts à censurer le budget à la rentrée
00:55:39de septembre s'ils n'étaient pas plus réalistes
00:55:41compte tenu de l'endettement de la France
00:55:43donc ça va faire partie des sujets sur lesquels les coups vont pleuvoir
00:55:45ils ont déjà commencé, j'ai vu, sur les premières réactions
00:55:47à chaud. Thomas Bonnet. Oui c'est intéressant de voir aussi
00:55:49les premiers mots de Lucie
00:55:51quand je crois qu'on dit Castex, finalement on va peut-être se faire
00:55:53à la prononciation de son nom de famille. Là forcément on a envie
00:55:55de dire Castex un peu déjà, c'est compliqué
00:55:57Lucie Castex, les
00:55:59trois mesures qu'elle propose
00:56:01d'entrée de jeu sont des mesures qui font
00:56:03assez unanimité, là aussi au sein du Nouveau Front Populaire
00:56:05les services publics, la justice fiscale
00:56:07la taxation des
00:56:09multimilliardaires, ce sont des mesures qui font
00:56:11assez consensus dans les quatre parties
00:56:13qui composent le Nouveau Front Populaire. Mais que pensent
00:56:15Lucie Castex sur les autres sujets ? On n'en sait rien
00:56:17finalement. Là on a trouvé
00:56:19un sujet consensuel. C'est ça, parce que sur l'orientation
00:56:21par exemple diplomatique
00:56:23qu'elle voudrait mener de son gouvernement,
00:56:25quelle est son approche ? Est-ce qu'elle est plutôt
00:56:27Raphaël Glucksmann compatible ou
00:56:29Jean-Luc Mélenchon compatible ?
00:56:31Sur la sécurité, est-ce qu'elle est sur la même
00:56:33ligne que la France Insoumise à vouloir désarmer
00:56:35la police ? Tout cela on n'en sait rien finalement.
00:56:37Donc au-delà de sa
00:56:39personnalité à elle, de son bilan
00:56:41des sujets auxquels elle a l'habitude de s'attaquer
00:56:43première ministre, vous êtes en charge
00:56:45de tous les sujets qui vont être
00:56:47à la société française.
00:56:49Ce serait bien aussi de savoir un peu ce qu'elle pense sur
00:56:51d'autres thématiques et de quelle
00:56:53orientation elle se situe.
00:56:55Est-ce qu'elle est plutôt LFI ou
00:56:57PS compatible ?
00:56:59Merci beaucoup en tout cas Thomas Bonnet d'être venu.
00:57:01On vous retrouve j'imagine chez Eliott Deval dans un instant.
00:57:03Longue soirée pour vous Thomas, bon courage.
00:57:05Merci.
00:57:07Effectivement, Paul Sujit, c'est vrai que là dans les
00:57:09premières déclarations, c'est très simple, on veut montrer
00:57:11sa unité de façade, on prend
00:57:13des thèmes très consensuels. Comme le
00:57:15disait finalement Thomas Bonnet, personne ne va vous dire
00:57:17au sein de l'hémicycle, je veux des services publics qui fonctionnent
00:57:19moins et donc c'est assez logique.
00:57:21Par contre, dans le vif du sujet, il va
00:57:23falloir trouver des accords et quand on voit à quel point
00:57:25le Nouveau Front Populaire a été
00:57:27une alliance pour des postes, on se dit, qu'est-ce qu'ils ont en fait
00:57:29vraiment en commun s'il s'agit d'aller jusqu'au pouvoir ?
00:57:31Non mais en tous les cas, il y a des sujets
00:57:33qui font consensus au sein du Nouveau Front Populaire
00:57:35qui ne feront jamais consensus en dehors de ces rangs.
00:57:37La question, on a vu
00:57:39par exemple de l'abrogation de la référendum d'Ayrtrail,
00:57:41je crois, est plus décisive qu'il n'y paraît.
00:57:43C'est-à-dire, qui peut imaginer Emmanuel Macron
00:57:45accepter demain de nommer
00:57:47à Matignon un Premier Ministre qui lui dit
00:57:49la première chose que je vais faire, c'est que je vais détricoter
00:57:51au fond la seule réforme d'ampleur que tu as
00:57:53fait dans ton second mandat ?
00:57:55Ça me paraît quand même délicat.
00:57:57Donc encore une fois, fumée blanche,
00:57:59oui à gauche, mais je crois qu'il y a encore
00:58:01d'âpres négociations avant
00:58:03d'imaginer pouvoir installer à Matignon
00:58:05le choix qui aurait été formulé par la gauche.
00:58:07Emmanuel Macron, semble-t-il,
00:58:09a plutôt laissé entendre depuis
00:58:11le résultat des élections législatives
00:58:13que l'incertitude du pays
00:58:15à laquelle il est confronté, tout en
00:58:17ayant misé sur elle, parce que c'est au fond
00:58:19son assurance-vie, c'est-à-dire la façon dont les
00:58:21différents blocs antagonistes aux siens se neutralisent
00:58:23les uns et les autres, mais que l'incertitude
00:58:25lui permet de garder les mains libres.
00:58:27Il voulait une clarification, il n'y en a pas eu,
00:58:29mais dans ces
00:58:31méandres brumeux qui ont émergé des urnes,
00:58:33il est resté au fond à même de pouvoir
00:58:35continuer de dire, écoutez, tant que personne ne se met
00:58:37d'accord, c'est moi qui reste le chef.
00:58:39Et aujourd'hui, le fait que
00:58:41le bloc de gauche ait réussi à
00:58:43renforcer un peu plus son unité
00:58:45qu'on avait vu fissurer au lendemain des élections,
00:58:47eh bien, encore une fois, ne crée pas
00:58:49une unité ailleurs dans l'hémicycle.
00:58:51Michel Thau, pardon, parce que du coup, vous aviez
00:58:53interverti vos chaises avec Thomas Bonnet, pardon,
00:58:55vous étiez hors du plateau.
00:58:57Mais comme vous me le disiez,
00:58:59finalement, la trêve politique
00:59:01voulue par Emmanuel Macron, souhaitée
00:59:03hier publiquement devant la presse, n'aura
00:59:05pas lieu. Absolument, je pense que
00:59:07le pseudo Nouveau Front Populaire ne
00:59:09voulait surtout pas que
00:59:11les Jeux Olympiques soient un prétexte
00:59:13pour reporter à la rentrée,
00:59:15j'ai envie de dire, un peu le dénouement
00:59:17politique des élections législatives.
00:59:19Et là, effectivement, le chef d'État est sous
00:59:21pression. Après, j'aimerais quand même dire un ou deux
00:59:23mots sur Lucie Castex, parce que
00:59:25il y a l'effet surprise,
00:59:27il y a l'effet rajeunissement, c'est très bien,
00:59:29quoiqu'avec Gabriella Tal, on avait
00:59:31déjà quelqu'un de très jeune. Elle est
00:59:33plus vieille que Gabriella Tal, elle a 37 ans.
00:59:35Mais plus jeune que Mélenchon.
00:59:37Du coup, plus jeune que Mélenchon.
00:59:39D'ailleurs, elle n'a même pas de page Wikipédia.
00:59:41On a fait les mêmes vérifications,
00:59:43Michel, je vois. Je pense que dans
00:59:45les heures, les minutes qui viennent,
00:59:47elle aura sa page Wikipédia. Mais
00:59:49très sérieusement, et Françoise Laborde
00:59:51l'a évoquée tout à l'heure, et ça me paraît très
00:59:53important, elle est quand même largement
00:59:55co-responsable
00:59:57de l'explosion de la dette
00:59:59de la ville de Paris,
01:00:01qui est dramatique.
01:00:03Je crois que c'est plusieurs milliards
01:00:05d'euros. Et donc, ça nous donne
01:00:07un avant-goût de ce que le programme
01:00:09du Nouveau Fonds Populaire,
01:00:11dirigé par Lucie Castexi,
01:00:13le président de la République, par
01:00:15esprit républicain, donne suite
01:00:17à leur demande de ce que seront
01:00:19les finances publiques de l'État français.
01:00:21Alors que nos finances publiques sont déjà
01:00:23dans un état lamentable. Et le deuxième point,
01:00:25c'est qu'effectivement, elle l'a déjà dit
01:00:27à l'AFP, elle veut abroger
01:00:29la loi sur les retraites. Et ça, c'est,
01:00:31j'ai envie de dire, un casus belli
01:00:33entre le pseudo Nouveau Fonds
01:00:35Populaire et
01:00:37les autres, en tous les cas,
01:00:39une bonne partie des Français, et encore une fois,
01:00:41ça engage l'ensemble
01:00:43de la vie politique française. Donc là, on est à un moment
01:00:45un petit peu décisif, et oui, effectivement,
01:00:47la trêve politique n'aura pas lieu,
01:00:49mais les Jeux Olympiques vont quand même commencer
01:00:51vendredi, je l'espère. Dernier petit point,
01:00:53la question clé, aussi, c'est
01:00:55qui, dans l'hypothèse où elle sera nommée
01:00:57Premier Ministre, qui sera nommé
01:00:59Ministre de l'Intérieur ? Dans une période
01:01:01aussi sensible, aussi délicate,
01:01:03où il y a des enjeux de sécurité,
01:01:05où le Nouveau Fonds Populaire n'arrête
01:01:07pas de vouloir désarmer
01:01:09les policiers, en tous les cas, pour
01:01:11la France Insoumise, là, ça va aussi poser
01:01:13d'énormes problèmes de gestion avec
01:01:15nos forces de l'ordre, qui ont besoin d'être
01:01:17sécurisées et renforcées, plus que d'être désarmées.
01:01:19C'est assez amusant d'avoir un
01:01:21truc le fiché Est, nommé Ministre de l'Intérieur.
01:01:23Ne leur donnez pas l'idée, merci.
01:01:25Je note qu'au passage, on n'a pas
01:01:27parlé de la messe avec Arthur de Vatrigan, et que la
01:01:29première mesure de Lucie Castex est d'invisibiliser
01:01:31les valeurs chrétiennes de ce pays.
01:01:33Et oui, je suis confuse pour Françoise Laborde
01:01:35et pour Arthur de Vatrigan, parce que du coup, on n'est pas
01:01:37malheureusement...
01:01:39Avec le nombre de fromages, de villes qu'on a,
01:01:41des pharmacies qui crient...
01:01:43Mais on pourra garder ces éditos pour demain, ou pour d'autres jours.
01:01:45Je voudrais qu'on regarde, justement, la réaction de Jean-Luc Mélenchon.
01:01:47Il vient de s'exprimer sur les réseaux sociaux.
01:01:49Il dit ceci.
01:01:51La proposition de Lucie Castex pour le mandat de Premier
01:01:53ministre est une confirmation de la capacité
01:01:55du nouveau Front Populaire de se porter
01:01:57à la hauteur des circonstances, dans le respect
01:01:59des engagements pris auprès des femmes et des hommes
01:02:01qui l'ont placé en tête des votes.
01:02:03Je crois qu'il y a une suite à ce tweet.
01:02:05Le Président de la République ne doit plus tergiverser.
01:02:07Il doit la nommer et respecter les règles de la démocratie.
01:02:09Le pays est impatient de voir sa décision
01:02:11s'appliquer. Alors Arthur de Vatrigan,
01:02:13c'est-à-dire qu'il ne doit pas tergiverser. Emmanuel Macron,
01:02:15en revanche, la gauche a eu tout loisir de tergiverser
01:02:17pendant 15 jours.
01:02:19C'est un coup de pression, mais c'est toujours amusant de voir
01:02:21Jean-Luc Mélenchon parler de démocratie,
01:02:23de respecter les règles de la démocratie.
01:02:25En même temps, la République, c'est lui.
01:02:27La République, c'est lui, mais ça, tu le sauras bien.
01:02:29La République de 93, il l'assume.
01:02:31Encore une fois, il fait des références à Robespierre
01:02:33toute la journée. Si la République de Robespierre,
01:02:35c'est lui, on connaît le programme.
01:02:37Quand on voit le fonctionnement de son parti,
01:02:39où c'est lui qui décide de tout,
01:02:41de sa propre nomination, de sa propre candidature
01:02:43et de la nomination des candidats aux élections,
01:02:45c'est lui également. C'est toujours amusant
01:02:47et baroque de voir Jean-Luc Mélenchon parler de démocratie.
01:02:49Là, c'est ce qui est prévu.
01:02:51Toute la gauche va mettre un coup de pression
01:02:53à Emmanuel Macron en disant
01:02:55que les Français ont décidé parce que c'est le roman national.
01:02:57Le récit, c'est la gauche à gagner.
01:02:59D'autant plus qu'on n'a pas
01:03:01de candidat Premier ministre
01:03:03qui est margeré
01:03:05d'une coalition
01:03:07centrale,
01:03:09libérale, etc.
01:03:11Là, pour l'instant,
01:03:13c'est la seule engagée.
01:03:15On peut faire beaucoup de reproches
01:03:17au pseudo Front Populaire,
01:03:19mais on ne peut pas le reprocher
01:03:21de ne pas travailler.
01:03:23C'est vrai, ils ont déposé
01:03:25des propositions de loi,
01:03:27ils ont trouvé un candidat.
01:03:29Pourquoi la Macronie et l'air
01:03:31ne l'ont pas fait ?
01:03:33Pourquoi ne l'ont-ils pas fait ?
01:03:35Pour le coup, il aurait été assez
01:03:37baroque que les Républicains arrivent avec un candidat
01:03:39pour Matignon.
01:03:41Je pense que certains n'ont pas osé s'auto-proposer,
01:03:43mais ils auraient pu le faire.
01:03:45Le caractère un peu inédit
01:03:47et surprenant de la situation, c'est qu'encore une fois,
01:03:49un parti ou une alliance de partis de gauche
01:03:51qui savent qu'ils n'ont pas la possibilité
01:03:53de s'imposer d'eux-mêmes,
01:03:55aimeraient faire reconnaître comme si c'était
01:03:57une évidence démocratique ou constitutionnelle
01:03:59que c'est à eux de désigner le Premier ministre.
01:04:01C'est quand même une situation baroque.
01:04:03Oui, mais en termes de sièges,
01:04:05c'est le premier groupe qui arrive à l'Assemblée nationale.
01:04:07En termes de sièges, c'est comme ça.
01:04:09C'est le premier bloc.
01:04:11Déjà, on est quand même
01:04:13sur des manoeuvres
01:04:15qui ne vont pas d'elles-mêmes dans l'esprit des institutions.
01:04:17Certes, mais...
01:04:19Le premier groupe, c'est l'Assemblée nationale.
01:04:21En l'occurrence, ça peut aller
01:04:23de soi un peu dans l'esprit des Français.
01:04:25Encore une fois,
01:04:27je trouve que c'est un coup politique
01:04:29qu'on peut saluer, parce qu'en effet,
01:04:31c'est une femme, elle est jeune,
01:04:33c'est une inconnue, elle arrive de nulle part,
01:04:35donc on peut lui faire le crédit de tout
01:04:37ou de rien, certes.
01:04:39En tout cas, il y a ça.
01:04:41Et en effet,
01:04:43elle l'est sur des thèmes
01:04:45qui sont extrêmement populaires dans l'opinion publique.
01:04:47Donc voilà, ça va être
01:04:49très compliqué, encore une fois, de dire
01:04:51c'est intéressant, je vais réfléchir à votre proposition,
01:04:53revenez dans trois mois. Ça me semble largement impossible.
01:04:55Merci en tout cas à vous de nous avoir
01:04:57reçus pour ce Face à l'Info un peu spécial.
01:04:59Merci Michel Thaube, Arthur de Vatrigon,
01:05:01Françoise Laborde et Paul Sujit.
01:05:03Arthur et Françoise, vous reviendrez faire l'édito
01:05:05qui était prévue tout de suite.
01:05:07Vous retrouvez Eliott Deval et ses invités pour l'heure des pros.
01:05:09Moi je vous retrouve demain pour 180 minutes d'info.