Tous les soirs et pendant tout l'été, les chroniqueurs de #FacealinfoEte débattent de l'actualité du jour de 19h à 20h
Category
🗞
NewsTranscription
00:00:00Le journal de Barbara Durand, bonsoir Barbara.
00:00:02Bonsoir Elodie, bonsoir à tous.
00:00:04A la une de l'actualité, l'embrasement au Proche-Orient est-il imminent ?
00:00:09Le chef du Hezbollah au Liban a affirmé en fin d'après-midi que sa formation pro-iranienne était obligée de riposter à Israël, quelles qu'en soient les conséquences.
00:00:20Cela fait suite aux assassinats du chef politique du Hamas et du responsable militaire du Hezbollah.
00:00:27En France, une fusillade fait un mort à Mulhouse.
00:00:30Les faits se sont produits cet après-midi près du tribunal judiciaire.
00:00:33Deux personnes circulant à moto ont été visées par des tirs provenant d'un ou plusieurs occupants d'une voiture.
00:00:40D'après les premières constatations, aucun lien n'a été établi entre les faits et le tribunal.
00:00:45Enfin les fouilles pour tenter de retrouver Lina suspendue dans une forêt de Haute-Saône.
00:00:50Elles reprendront demain dans le même secteur à plus de 130 km du lieu de la disparition de l'adolescente.
00:00:56Après trois jours de pause, elles avaient repris très tôt ce matin impliquant 90 gendarmes accompagnés de chiens formés à la détection de restes humains.
00:01:05Merci beaucoup Barbara avec moi pendant cette heure pour vous accompagner.
00:01:09Alexandre Devecchio, bonsoir.
00:01:10Nathan Devers, bonsoir.
00:01:11Paul Sujit, bonsoir.
00:01:12Et Michel Taubes, bonsoir.
00:01:14Au sommaire de votre face à l'info avec vous d'abord Michel, on reviendra sur les manifestations, les émeutes au Royaume-Uni.
00:01:21Le point de départ, on le rappelle, c'est le meurtre de trois fillettes.
00:01:24Deux résultats, des attaques violentes entre communautés, contre les forces de l'ordre, des mosquées, des hôtels pour sans-abri.
00:01:29Alors comment doit-on interpréter ces protestations ? Est-ce que c'est l'échec du modèle multiculturaliste britannique ? On vous posera la question.
00:01:37On va parler des Jeux Olympiques d'abord avec vous Paul Sujit avec une polémique ou une tentative de polémique lancée par des associations de défense des animaux
00:01:45qui veulent interdire l'équitation pour les Jeux Olympiques avec une question qui se pose selon eux.
00:01:50Est-ce que le cheval est consentant pour ces épreuves ? Il est difficile, vous le reconnaîtrez, de lui poser directement la question et donc cela fait débat.
00:01:57Et autre sujet qui concerne les Jeux Olympiques avec vous Alexandre Devecquieu, on va parler de la trêve olympique et donc de la trêve politique.
00:02:04Alors quelque part on a l'impression que cette trêve a eu lieu mais est-ce vraiment le cas ? On vous posera la question.
00:02:10On pourrait citer Machiavel, tout n'est pas politique mais la politique s'intéresse à tout.
00:02:13Alors finalement qui en tire profit ? Vous allez nous faire aussi le tableau des gagnants et des perdants.
00:02:19On parlera intelligence artificielle avec Nathan Devers et plus précisément de Chajipiti.
00:02:23Elon Musk vient d'intenter une nouvelle action en justice contre OpenAI et sa direction.
00:02:28Il accuse notamment la société à l'origine de Chajipiti d'avoir dévoyé sa mission initiale.
00:02:33Alors qu'est-ce que cela veut dire ? Et puis il y a dimanche le Wall Street Journal révélait que OpenAI a créé un système qui permet de détecter les textes écrits avec Chajipiti.
00:02:42Et on terminera de nouveau avec vous Paul Sujit avec un conseil du pape qui incite notamment les futurs prêtres mais pas seulement les chrétiens plus globalement à lire.
00:02:50Un conseil ou un encouragement qui peut paraître étonnant de sa part.
00:02:53Alors pourquoi prend-il la peine de prodiguer ce conseil ? Et bien vous allez nous expliquer. Face à l'info c'est parti.
00:03:12Je le disais il y a quelques instants dans le sommaire Michel vous allez voulu revenir sur ce qui se passe au Royaume-Uni.
00:03:17Alors est-ce qu'il faut surinvestir en termes d'interprétation ces émeutes ou est-ce qu'elles sont une simple flambée si j'ose dire de violences urbaines dans un été déjà un peu trop chaud ?
00:03:26Non je pense effectivement que c'est un phénomène extrêmement porteur de sens. Je vais y revenir mais d'abord j'aimerais mettre deux remarques préliminaires.
00:03:36La première, on n'aurait pas vu un tel déchaînement de violences et un tel impact sur la société britannique et même bien au-delà si les faits ne consistaient pas à assassiner trois jeunes filles plus dix blessés.
00:03:50Je pense que c'est une onde de choc terrible dans la société britannique. C'est un véritable séisme, un traumatisme moral qui aura des effets durables.
00:03:59Comme d'ailleurs à chaque fois qu'il y a des assassinats très violents de jeunes et malheureusement ce n'est pas la première fois que ça se produit en Europe.
00:04:06Mais à chaque fois on sous-estime l'impact que cela a dans la société, dans les quartiers où cela se passe, dans les villes où cela se passe et au-delà dans les pays où cela se passe.
00:04:15La deuxième remarque, c'est concernant l'assassin de ces jeunes filles. Il faut quand même apporter une précision, il faut être précis. On ne sait pas grand chose sur ce jeune homme de 17 ans.
00:04:27On commence à avoir des informations et peut-être d'ailleurs qu'une des erreurs majeures des autorités britanniques c'est d'avoir tardé à donner des informations précises sur cet assassin.
00:04:37On sait qu'il est d'origine rwandaise, ça on en est certain. Et sur ce plan-là je veux quand même préciser, il faut le dire par honnêteté intellectuelle, que s'il se confirme qu'il est rwandais d'origine, au Rwanda les musulmans sont extrêmement archi minoritaires.
00:04:52La société rwandaise est une société à très large majorité chrétienne. Alors moi je ne sais pas quelle est la religion de cet assassin et de sa famille, mais s'il est d'origine rwandaise,
00:05:02la probabilité qu'il soit d'origine chrétienne est quand même assez élevée puisque dans la société rwandaise, la population musulmane est évaluée à environ 2% de la population rwandaise.
00:05:12Donc ça c'est une précision, je pense qu'il faut avoir l'honnêteté, qu'il faut avoir l'honnêteté de donner.
00:05:18Après ces remarques étant posées, ce qui se passe en fait en Angleterre, et c'est de façon tragique et violente une autre forme de cette combinaison d'éléments qui se passent,
00:05:30c'est qu'on a le télescopage entre d'une part le triomphe à l'excès du modèle multiculturaliste britannique, d'un égalitarisme des cultures également qui s'appelle en fait le discours diversitaire
00:05:46et dont la forme j'ai envie de dire exacerbée c'est le wokisme, premier phénomène, multiculturalisme totalement excessif. Deuxième élément, 60 années de pression migratoire sur la société britannique.
00:06:02L'Angleterre est certainement, à cause de ce modèle multiculturaliste parfaitement assumé, le pays qui a le plus été transformé démographiquement par la pression migratoire depuis 60 ans.
00:06:14Par des vagues d'immigration très importantes venant d'Afrique, venant d'Asie, venant d'Inde, du Pakistan et d'autres pays d'Asie et qui ont profondément changé, modifié la société britannique
00:06:28à tel point que les britanniques de souche, c'est-à-dire britanniques à de très nombreuses générations, 5, 10, 15 générations ou plus, se sentent minoritaires dans de nombreux territoires du Royaume-Uni.
00:06:42Et troisième élément, c'est le sentiment des classes populaires et moyennes, des classes moyennes britanniques dites de souche, qu'elles sont devenues minoritaires.
00:06:51Bref, que les minorités ont pris le pouvoir et sont devenues majoritaires alors que la majorité, elle, est devenue minoritaire.
00:06:58Et c'est l'agrégation de ce modèle culturel et de cette évolution très profonde dans la société démographique dont l'assassinat de South Park est le principal révélateur.
00:07:11Et est-ce que, selon vous, ces manifestations ont aussi une dimension culturelle ?
00:07:15Bah oui, forcément. Forcément parce qu'en fait l'Angleterre, c'est un peu la terre promise des minorités.
00:07:20De tous les pays européens, encore une fois, c'est très souvent le pays que d'abord les migrants illégaux, vers lequel ils veulent se rendre.
00:07:29Pour de très nombreuses raisons, mais notamment, encore une fois, il y a la langue qui est quand même une donnée majeure.
00:07:36L'anglais étant devenu évidemment la langue universelle, elle facilite évidemment les possibilités d'implantation dans ce pays.
00:07:43Mais bien au-delà, encore une fois, c'est un peu la terre promise des minorités.
00:07:47A tel point, d'ailleurs, que l'on peut se demander qu'est-ce qui fait unité dans la société britannique devenue aussi diverse en termes de population.
00:07:55Quand on pense, en France, on a soi-disant, et de moins en moins, la barrière ou la protection de la laïcité.
00:08:02Mais en Angleterre, tel n'est pas le cas.
00:08:04En Angleterre, vous avez de nombreux fonctionnaires de sa majesté le roi qui portent le voile islamique ou des vêtements sikhs ou hindous lorsqu'ils sont fonctionnaires de sa majesté.
00:08:19Vous avez en Grande-Bretagne des tribunaux islamiques, des tribunaux de la charrière qui tranchent des conflits de droits civils entre membres de la même communauté.
00:08:30Vous avez en Grande-Bretagne des villes entières qui sont communautarisées, où vous avez une seule population ethnique qui vit entre elles.
00:08:40Vous avez des très grandes populations pakistanaises, indiennes, nigériennes, et qui se regroupent, en fait, exclusivement par affinités culturelles et d'origine ethnique.
00:08:53Vous avez également, et ça, ça montre la tentative de limitation de cette prise de pouvoir du multiculturalisme en Grande-Bretagne, vous avez un début de réaction de la société britannique.
00:09:07Par exemple, les Britanniques se sont rendus compte que les mariages forcés s'étaient considérablement développés en Grande-Bretagne ces 20 dernières années.
00:09:17Difficile de savoir le nombre, il y avait environ 150 mariages forcés qui avaient été recensés par les autorités britanniques, mais elle convenait que beaucoup de mariages forcés n'avaient pas été recensés.
00:09:30Et donc, la loi a dû être changée pour interdire les mariages forcés pour les moins de 16 ans, parce qu'ils se multipliaient, ils devenaient de plus en plus nombreux en Grande-Bretagne.
00:09:41Donc, on voit bien que, en fait, la société britannique est travaillée et même, j'ai envie de dire, dépassée par ce multiculturalisme qui a pris le pouvoir en Grande-Bretagne et dont les Britanniques se réveillent.
00:09:52Alors, ils se sont déjà réveillés avec le Brexit, parce que moi, je suis de ceux qui pensent que le Brexit, ça n'a pas été qu'un règlement de compte entre les Britanniques et Bruxelles,
00:10:02ça a aussi été l'illusion qu'en quittant l'Union Européenne, les Britanniques reprendraient le pouvoir sur leurs frontières, la maîtrise de leurs frontières,
00:10:11et que c'était aussi de la part des Britanniques une forme de nationalisme exacerbé par rapport aux questions migratoires et démographiques.
00:10:20On a parlé de la dimension culturelle, est-ce qu'on peut aussi parler d'un mouvement politique, finalement ?
00:10:24Alors, je ne sais pas si on peut dire que c'est un mouvement politique, parce qu'on voit bien que c'est parti de façon extrêmement éclatée,
00:10:30et aucune organisation politique n'a à ce jour revendiqué les manifestations contre les mosquées, contre des lieux d'hébergement des migrants,
00:10:45mais tout de même, on ne peut pas s'empêcher de penser que le fait que les élections législatives aient eu lieu il y a un mois en Grande-Bretagne,
00:10:54et qu'elles aient vu une victoire écrasante des travaillistes, un échec historique des conservateurs,
00:11:03crée en fait une béance politique pour toute une partie de la société britannique qui ne se sent complètement abandonnée politiquement,
00:11:11et qui n'est plus représentée par les conservateurs qui étaient au pouvoir pendant 15 ans.
00:11:16D'ailleurs, je me permets d'ouvrir une toute petite parenthèse.
00:11:19Quel paradoxe de se dire que l'homme politique qui a finalement réussi à inverser la courbe migratoire en Grande-Bretagne en 2023,
00:11:30pour la première fois depuis longtemps, les chiffres de venus de migrants en Grande-Bretagne ont assez fortement baissé.
00:11:36Et l'homme qui est à l'origine de cette action décisive, c'est le premier ministre sortant, qui était lui-même d'origine indienne.
00:11:43C'est quand même une partie importante de la société britannique d'origine africaine ou asiatique qui se rebelle contre ce multiculturalisme.
00:11:52Mais, parenthèse refermée, non, ce n'est pas un mouvement politique.
00:11:56On dit que la ligue de défense anglaise, qui est une organisation plus ou moins difforme, qui n'est pas du tout structurée,
00:12:03essaierait de récupérer ou d'instrumentaliser, d'attiser les violences auxquelles on assiste.
00:12:11C'est une ligue, d'ailleurs, qui s'était créée au moment des plus grandes tensions dans le oligarisme britannique,
00:12:17où il y avait aussi des tensions communautaristes, religieuses au sein du football britannique.
00:12:25Et cette ligue s'était créée en réaction à d'autres groupes islamisés dans le football britannique.
00:12:32Donc, non. En revanche, ce qui me paraît très important, et moi ce que je sens arriver, c'est qu'il y a un homme politique qui est en train de pousser très fort.
00:12:40C'est Nigel Farage, du parti Reform UK, qui, lui, est un vrai parti politique,
00:12:46qui s'est fait connaître notamment dans la revendication du Brexit,
00:12:51qui, au Parlement européen pendant 10 ou 15 ou 20 ans, a été évidemment un adversaire farouche de l'Union européenne.
00:12:58Et Nigel Farage a fait 14% des voix aux élections législatives en Grande-Bretagne le mois dernier.
00:13:07Il a eu quelques élus.
00:13:09Et Nigel Farage a décidé d'amorcer un virage politique majeur en essayant de vouloir conquérir le pouvoir.
00:13:15Il a, cet après-midi même, diffusé un communiqué de presse, il était silencieux depuis une semaine,
00:13:21pour condamner la réaction du Premier ministre britannique qui s'est contenté d'appeler à des mesures policières et de justice pénale
00:13:30pour faire condamner les auteurs des exactions qui ont été consécutives à ces assassinats,
00:13:38mais qui s'est bien gardé de tout commentaire sur les faits initiaux.
00:13:42Et Nigel Farage, je pense qu'avec ce genre d'affaires extrêmement graves,
00:13:49va essayer de récupérer politiquement ces faits pour essayer de prendre la place à terme du Parti conservateur.
00:13:57Je pense qu'il y a une béance dans la société britannique sur laquelle Nigel Farage va certainement pousser au maximum.
00:14:04En conclusion, vous vouliez aussi évoquer les propos d'Elon Musk.
00:14:09En fait, Elon Musk est toujours excessif dans ses propos, même s'il est multimilliardaire et qu'il réussit à peu près tout ce qu'il touche au niveau business.
00:14:19Il a eu ces mots très forts, une guerre civile est inévitable en Grande-Bretagne.
00:14:23Ça a d'ailleurs suscité une réaction très très vive des autorités britanniques qui l'ont appelé à la responsabilité dans ces réactions.
00:14:35Je pense que ce tweet, une guerre civile est inévitable et évidemment excessif.
00:14:41Mais en même temps, il met le doigt sur cette grande fragilité de la société britannique.
00:14:45Au-delà de la société britannique, évidemment de l'Occident, qui à force de s'être ouvert à ce multiculturalisme dont l'Angleterre est peut-être la forme la plus exacerbée,
00:14:55met le doigt sur des divisions extrêmement profondes dans nos sociétés.
00:15:00On le voit en France, on le voit en Allemagne, on le voit aux États-Unis, on le voit en Australie.
00:15:04Et donc, bien au-delà de l'Angleterre, c'est un peu tout le modèle occidental qui est aujourd'hui réinterrogé.
00:15:11Merci beaucoup Michel Taub.
00:15:13Effectivement, Alexandre Devecquy, on parle beaucoup de ces émeutes, de ces protestations.
00:15:17Et on voit aussi à quel point il y a des interprétations différentes.
00:15:20Certains disent que c'est un mouvement qui réagit au meurtre de ces fillettes.
00:15:24D'autres disent que c'est quelque chose de beaucoup plus ancien.
00:15:26Certains disent qu'on est déçus de la politique, qu'on n'a jamais finalement lutté contre l'immigration.
00:15:30Il y a beaucoup de choses qui s'agrègent dans cette colère.
00:15:32Oui, le Premier ministre britannique, Kirsten Sturmer, a un peu résumé trop vite ça à des groupuscules d'extrême droite.
00:15:40Certes, ils existent, il y a les hooligans, mais si ça prend autant, effectivement ça prend sur un ras-le-bol général de l'immigration.
00:15:48Il y a un papier du Figaro qui est sorti, qui montre que c'est en plus dans l'Angleterre la plus ouvrière, la plus pauvre,
00:15:54celle qui est le plus exposée à ce type de violence.
00:15:58Parce qu'il y a un ras-le-bol aussi du lien finalement entre l'immigration et l'insécurité.
00:16:04Lien que les élites britanniques, qu'elles soient conservatrices ou travaillistes d'ailleurs, n'ont pas toujours voulu voir.
00:16:12Et je crois que le Premier ministre, s'il veut répondre à cette crise, il ne suffira pas qu'il attaque les partis d'extrême droite.
00:16:18Même s'il fait au faux le faire, les mouvements d'extrême droite, il faut qu'ils répondent aux causes profondes de tout cela.
00:16:24Parce qu'il semblera qu'il y a une partie de la population qui a été choquée et choquée aussi par ce triple meurtre de Fillette.
00:16:32Et là encore, je me mets à la place des britanniques, sans doute beaucoup auraient aimé la même fermeté, la même dureté, la même transparence, la même mise en accusation.
00:16:40Après, ces meurtres-là, certes, on n'a pas tous les éléments, mais il est probable qu'ils soient quand même liés à l'immigration, peut-être également à l'islam.
00:16:50Et on voit bien qu'il y a une très grande frilosité des politiques à appeler un chat à chat.
00:16:54Je suis absolument d'accord avec tout ce qu'a dit Michel.
00:16:57Peut-être deux points supplémentaires, c'est-à-dire qu'effectivement, moi aussi, je suis hostile au modèle communautariste, au modèle multiculturaliste.
00:17:06Mais on a trop tendance à penser qu'en France, on a un modèle républicain.
00:17:09En réalité, on a des résidus de ce modèle-là, la laïcité notamment, mais on voit que les élites françaises ont aussi plus ou moins abandonné ce modèle-là.
00:17:18Ça, c'est une digue, mais une digue qui est de plus en plus fragile puisqu'elle n'a pas été assez défendue par nos politiques.
00:17:23Et ensuite, moi, je pense que quel que soit le modèle, quand l'immigration de masse est trop importante, c'est très difficile d'intégrer.
00:17:30Quand on peut intégrer des individus, c'est beaucoup plus difficile d'intégrer des populations homogènes qui vivent entre elles.
00:17:39Dernier point, peut-être auquel je pensais, mais sinon, ce n'est pas grave.
00:17:45J'en ai sans doute trop dit déjà.
00:17:48Vous avez oublié le dernier point.
00:17:50J'ai oublié le dernier point.
00:17:52Je donne la parole à Nathan.
00:17:53Si vous retrouvez le dernier point avant que Nathan finisse, vous aurez le droit de le donner.
00:17:57Moi, je pense quand même que la dimension principale de ce qui se passe aujourd'hui au Royaume-Uni, c'est quand même l'absence de pudeur des élites.
00:18:06Vous savez, Platon, dans La République, a un texte très important où il dit que la démocratie, ça marche tant que les élites sont tenues par ce sentiment
00:18:14qui est la sophrosphonie, la modération, la pudeur, peu importe la traduction.
00:18:18Et qu'il y a là, dans cette manière, qu'ont certaines élites, en l'occurrence d'extrême droite,
00:18:24ça a été quand même largement documenté,
00:18:26d'instrumentaliser un fait tragique ou un fait divers, mais je n'aime pas l'expression de fait divers,
00:18:31un fait tragique et absolument sordide,
00:18:33de l'instrumentaliser à des motivations racistes, en poussant des gens à détruire des bosquets,
00:18:38à s'en prendre à des centres qui accueillent des demandeurs d'asile,
00:18:42à s'en prendre à frapper des personnes de couleur noire,
00:18:45avec des slogans qui sont absolument abominables,
00:18:48qu'il y a là quelque chose qui est comme un spectacle en temps réel de la dislocation du monde démocratique.
00:18:55La démocratie, ce n'est pas seulement un régime constitutionnel abstrait,
00:18:58c'est aussi un ethos, c'est aussi un état d'esprit.
00:19:01Et quand vous avez certaines parties des élites qui acceptent, si vous voulez, de se livrer à ce véritable ensauvagement,
00:19:08s'il faut employer le mot d'ensauvagement, je pense que c'est là-dessus,
00:19:11c'est la manière dont certaines élites se transforment en fascistes, c'est ça l'ensauvagement.
00:19:15D'ailleurs, quand Norbert Elias parle de décivilisation, c'est précisément pour décrire ça,
00:19:19la manière dont la bourgeoisie allemande se transforme en bourgeoisie totalitaire.
00:19:24Sauf que les bourgeoisies occidentales n'ont plus rien à voir avec la bourgeoisie allemande,
00:19:28elles sont pro-immigration la plupart d'entre elles, c'est plutôt le peuple qui est anti-immigration.
00:19:33Pour terminer rapidement, ce qu'il faut qu'on change.
00:19:35Je ne sais pas quelles élites vous parlez en Grande-Bretagne.
00:19:37En un segment de phrase.
00:19:38Qu'on ait un débat sur l'immigration, qu'on ait un débat sur l'insécurité,
00:19:42je ne suis absolument pas un censeur, ça me semble très important,
00:19:44et je pense d'ailleurs qu'on peut en avoir ici, et c'est très important.
00:19:47Il ne me viendrait pas à l'esprit de dire que quelqu'un qui est par exemple défavorable à l'immigration,
00:19:51ou l'immigration de masse, peu importe, que ce serait un fasciste en soi.
00:19:55Ce que je trouve problématique là, c'est la manière de s'en prendre violemment,
00:19:59si vous voulez, à des groupes religieux, à des groupes d'origine, à des groupes de couleur,
00:20:04en raison d'un fait tragique.
00:20:06Et là, quand on a en tête l'histoire de l'Europe, c'est évidemment un fait qui doit nous alerter,
00:20:11d'autant que ça se passe aussi un peu en France, on l'a vu avec l'enfer Lola, on l'a vu à Crépole, etc.
00:20:15En 10 secondes, Alexandre, désolé.
00:20:17J'ai retrouvé mon dernier point, je réponds aussi à Nathan en 10 secondes,
00:20:20parce qu'on a beaucoup indiqué que c'était un mouvement qui visait des mosquées,
00:20:24qui visait des minorités, en réalité, c'est assez peu le cas.
00:20:27Quand on se renseigne, c'est surtout un mouvement contre l'État.
00:20:30Le manque de fermeté de l'État, c'est pour ça que la police est un dommage collatéral.
00:20:34Là-dedans, c'est plutôt les policiers qui sont attaqués et pas les minorités.
00:20:37Non, mon dernier point, c'est qu'on parlait de la guerre civile,
00:20:39en France, on a eu des émeutes.
00:20:41Pour le coup, ce n'est pas des émeutes avec des hooligans d'extrême-droite,
00:20:44ni anti-immigration, c'est plutôt des émeutes anti-françaises.
00:20:48Il faut rappeler un chat là aussi.
00:20:50Et là aussi, c'est très inquiétant.
00:20:55Notre modèle ne nous préserve pas de tout et nous allons aussi assez mal.
00:21:00On va parler des Jeux Olympiques maintenant.
00:21:02Vous avez peut-être vu ces épreuves d'équitation à Versailles, devant le château.
00:21:06Elles ont conquis absolument le monde entier.
00:21:08Ce sont des sports magnifiques, dans un écrin, évidemment, de rêve.
00:21:11Mais pourtant, Paul, certains militent pour que ces épreuves soient abandonnées
00:21:15lors des prochains Jeux Olympiques.
00:21:16Oui, ça va être un peu plus joyeux, on ne va pas les déponer.
00:21:18Oui, c'est ça. Parfois, la transition est complexe.
00:21:21Je ne savais pas comment faire, donc je n'en ai pas fait.
00:21:23C'est difficile.
00:21:24Merci Elodie de me lancer sur ce sujet, parce qu'il est au moins aussi important.
00:21:28Les sports équestres se sont structurés avec les Jeux Olympiques,
00:21:32depuis plus d'un siècle, grâce à Pierre de Coubertin.
00:21:34En réalité, dès que les Jeux Olympiques sont créés, en 1892,
00:21:37on réfléchit à mettre en compétition des sports équestres.
00:21:40Ils arrivent, dès l'édition de 1900, c'est dire si leur histoire remonte
00:21:43quasiment au début des Jeux Olympiques modernes.
00:21:46Ils ont été présentés pour la première fois, c'est important de le dire aussi,
00:21:49aux Jeux paralympiques, en 1996, depuis que l'équitation s'est structurée
00:21:54beaucoup dans le handisport.
00:21:55Pour faire simple, il n'y a que quelques disciplines de sports équestres
00:21:59aux Jeux Olympiques.
00:22:00Il y a le saut d'obstacle, le dressage, le concours complet d'équitation
00:22:03qui reprend les deux premières et qui rajoute le cross-country.
00:22:06C'est la discipline reine, c'est magnifique.
00:22:08C'est un parcours d'obstacle sur un terrain varié qu'il faut franchir
00:22:10dans un temps limité.
00:22:11Une quatrième discipline, enfin, qui inclut de l'équitation,
00:22:14mais pas seulement, c'est le pentathlon.
00:22:16Le pentathlon, on résume, que je n'y perds pas, c'est de l'escrime,
00:22:20de la natation, du tir et de la course.
00:22:22On a résumé ça en une seule épreuve où on court et on tire à peu près
00:22:25en même temps, à peu près, rassurez-vous.
00:22:28Et enfin, de l'équitation.
00:22:30Cinq sports.
00:22:31Les épreuves se font en individuel ou par équipe.
00:22:33La France a plutôt brillé en équipe.
00:22:35Si vous avez bien suivi, c'est en équipe qu'on a décroché
00:22:38l'argent au concours complet et le bronze au saut d'obstacle.
00:22:41Cocorico.
00:22:42Ce n'est pas le bruit du cheval, vous aurez reconnu.
00:22:44Mais il y a une pression de plus en plus forte
00:22:48sur ces disciplines équestres pour qu'elles soient purement
00:22:51et simplement interdites, ces épreuves d'équitation,
00:22:54notamment parce que des associations animalistes,
00:22:56notamment l'une des plus connues d'entre elles, PETA,
00:22:59multiplient depuis des années et des années les lettres ouvertes,
00:23:02les pétitions pour saisir les autorités ou les comités olympiques
00:23:06de la question du bien-être animal en disant qu'il est impossible
00:23:09de traiter correctement les chevaux qui sont montés par les sportifs,
00:23:12par les athlètes, et que pour cette raison,
00:23:14cette discipline n'a pas sa place dans les Jeux olympiques.
00:23:17On comprend que l'intérêt n'est pas seulement le bien-être
00:23:19des quelques chevaux qui sont montés lors des Jeux,
00:23:21mais aussi la visibilité internationale très importante
00:23:24dont bénéficie l'équitation au moment des Jeux olympiques.
00:23:27Évidemment, des images spectaculaires comme celle du saut d'obstacle
00:23:30sur les pelouses de Versailles, forcément, ça donne un attrait
00:23:35pour la discipline qui peut encore nourrir des générations
00:23:38et des générations de futurs cavaliers,
00:23:40et c'est bien cela que les animalistes tentent d'éviter.
00:23:43Il y a même l'association Paris Animaux Zéopolis
00:23:45qui a partagé des images d'une monture qui a refusé de sauter l'obstacle.
00:23:49Ça arrive, c'est même ce qui fait la beauté du sport,
00:23:51c'est que précisément, le cavalier est amené à être évalué
00:23:55sur la capacité qu'il a à discipliner sa monture,
00:23:58et une monture, ce n'est pas comme un vélo,
00:24:00encore que des fois même le vélo ne réagit pas toujours très bien,
00:24:03ça a une volonté propre, donc parfois elle refuse l'obstacle.
00:24:06L'association Paris Animaux Zéopolis partage cette image,
00:24:10donc d'une déception olympique pour un cavalier,
00:24:13en disant que les chevaux ont une volonté,
00:24:15ils ne sont pas consentants pour exécuter ces épreuves.
00:24:17Les Jeux olympiques, disent les animalistes, sont une affaire d'humains,
00:24:20laissons donc les animaux tranquilles et apprenons à nous divertir
00:24:23sans les exploiter.
00:24:25La même association a aussi relayé sur Twitter,
00:24:27mais plutôt à l'humour des animalistes,
00:24:30une autre épreuve qui pourrait devenir olympique,
00:24:33où les mêmes cavaliers faisaient un parcours de saut d'obstacle
00:24:37avec un cheval en bois.
00:24:39C'est très à la mode.
00:24:40Entre les cuisses, un peu comme les balais magiques d'Harry Potter.
00:24:43Voilà, on a l'air encore plus ridicule.
00:24:45Il faut dire qu'à plusieurs reprises des Jeux olympiques,
00:24:47on a pu voir des scènes de maltraitance animale qui ont beaucoup tourné.
00:24:51Oui, et c'est ça qui a fait que la discipline est autant sur la scellette.
00:24:54En 2020, c'est probablement l'image la plus célèbre,
00:24:56et certainement beaucoup de ceux qui nous écoutent l'ont encore en tête.
00:24:59C'était aux Jeux olympiques de Tokyo.
00:25:01La cavalière allemande Annika Schlö
00:25:03a été vue plusieurs fois par la caméra frapper son cheval,
00:25:06que ça appelait Saint-Bois.
00:25:07C'était lors d'une épreuve de pentathlon.
00:25:09Et je vais y revenir parce que ça fait son importance.
00:25:11L'image a fait le tour du monde.
00:25:12Elle a finalement été disqualifiée de l'épreuve.
00:25:14C'était la moindre des choses.
00:25:15Mais d'autres cas, moins médiatisés,
00:25:17mais tout aussi marquants, d'images un peu choquantes,
00:25:20ont pu aussi émailler ces mêmes Jeux olympiques de Tokyo.
00:25:22Alors, on a vu un cheval qui a saigné abondamment du nez
00:25:24pendant une épreuve.
00:25:25Et un autre, ça arrive aussi, malheureusement,
00:25:27lors de ces épreuves, qui a dû être euthanasié
00:25:29après une grave blessure au crosse.
00:25:31Ça arrive, c'est malheureusement assez rare,
00:25:33mais c'est quand même le cas,
00:25:35que lors d'épreuves, par exemple, de course hippique aussi,
00:25:37le cheval qui se fait une fracture soit euthanasié immédiatement,
00:25:40c'est-à-dire sur le champ de course,
00:25:42parce que ce sont des blessures qui provoquent une douleur
00:25:44trop importante pour l'animal.
00:25:45Voilà.
00:25:46Ces faits ont eu raison au moins d'une discipline olympique,
00:25:48c'est le pentathlon.
00:25:49On va en voir encore dans quelques jours
00:25:51aux Jeux olympiques de Paris.
00:25:52On n'en verra pas en 2028 aux Etats-Unis,
00:25:55car la discipline...
00:25:56On en verra, mais différemment.
00:25:57La discipline a été revue, la course se fera à pied.
00:26:00Alors, rassurez-vous, ce ne sera toujours pas
00:26:01avec un dada de bois entre les cuisses,
00:26:02mais enfin, ce seront les athlètes eux-mêmes
00:26:04qui feront un parcours d'obstacles
00:26:06sans l'épreuve d'équitation.
00:26:07Alors, le pentathlon, c'est une discipline particulière,
00:26:10parce que c'est Pierre de Coubertin
00:26:11qui l'a inventé lui-même.
00:26:12L'idée, c'était qu'on voulait tester
00:26:14les capacités du cavalier à chevaucher
00:26:16n'importe quelle monture,
00:26:17sans qu'il y ait eu au préalable
00:26:18ce travail de connivence qui se fait
00:26:20entre l'homme et le cheval.
00:26:21Et donc, on tire au sort 20 minutes avant l'épreuve
00:26:23le cheval qui va être monté.
00:26:25C'est ce qui fait que, parfois,
00:26:26le cheval est plus rétif,
00:26:27ça rend la discipline plus exigeante.
00:26:29En un sens, ça augmente les qualités
00:26:31qu'on attend du cavalier,
00:26:32mais en même temps, forcément,
00:26:33ça atténue ce lien qui peut exister
00:26:35entre l'homme et sa monture
00:26:36et crée parfois les images
00:26:37auxquelles on a assisté, malheureusement,
00:26:39aux Jeux olympiques de Tokyo.
00:26:41Donc, on le voit bien,
00:26:42ce sont des disciplines qui sont sur la sellette.
00:26:45C'est le paradoxe aussi de la retransmission
00:26:47en mondo-vision.
00:26:48C'est un peu comme le soleil.
00:26:49A la fois, ça éclaire la discipline,
00:26:51c'est un coup de projecteur important
00:26:52qui lui est donné.
00:26:53En même temps, ça peut la brûler.
00:26:54Et lorsque des images qui bouleversent le public
00:26:57sont vues en direct par des millions
00:26:58et des millions de personnes en même temps,
00:27:00cela peut avoir un effet aussi délétère
00:27:03sur la perception, dans l'opinion,
00:27:05de la discipline équestre.
00:27:07Il y a des pressions aussi très importantes
00:27:08qui sont sur les sponsors.
00:27:10On a des militants de plus en plus maintenant
00:27:11près des champs de course aussi
00:27:13qui vont filmer au plus près les animaux
00:27:15pour essayer d'être à l'affût de la moindre image.
00:27:17Et donc, les athlètes et toute leur fédération le savent,
00:27:20ils n'ont pas le droit à l'erreur.
00:27:21Il faut qu'ils soient exemplaires.
00:27:23C'est d'ailleurs ce qui a entraîné aussi
00:27:24la suspension d'une autre cavalière,
00:27:27britannique celle-ci, Charlotte Dujardin,
00:27:29alors qui est soupçonnée,
00:27:30suite là encore à des images
00:27:31qui ont été filmées d'elle,
00:27:32qui est soupçonnée d'actes de maltraitance
00:27:34envers son cheval.
00:27:35L'enquête est en cours.
00:27:36Mais en attendant, elle a été suspendue.
00:27:37Elle n'a pas pu participer aux Jeux olympiques.
00:27:39Ce qui montre bien que les fédérations hippiques,
00:27:42les comités olympiques,
00:27:43ont conscience qu'ils ne doivent pas
00:27:45laisser passer la moindre faille.
00:27:46Ils doivent être extrêmement démonstratifs
00:27:48sur l'importance qu'ils accordent
00:27:49au bien-être animal.
00:27:50Mais donc, ces athlètes-là
00:27:51n'ont pas le droit à l'erreur.
00:27:52Ils doivent être irréprochables.
00:27:53Mais justement, s'ils sont irréprochables,
00:27:54ils n'ont pas de quoi s'inquiéter.
00:27:55Eh bien, je pense malgré tout que si.
00:27:57Parce que, quand bien même
00:27:58ils seraient irréprochables
00:27:59et qu'ils arriveraient à avoir raison
00:28:01de ces images encore déplorables
00:28:02pour les sports équestres
00:28:04d'actes de maltraitance
00:28:05à l'égard des animaux,
00:28:07quand bien même tout cela disparaitrait,
00:28:09je crois que c'est le principe même
00:28:10de la discipline qui choque
00:28:12un certain nombre de militants animalistes
00:28:13et qui peut émouvoir une partie
00:28:15non négligeable de l'opinion.
00:28:17Au fond, la question que je traitais
00:28:19depuis tout à l'heure était celle
00:28:20finalement du consentement de l'animal.
00:28:22Ça peut faire sourire,
00:28:23mais c'est vraiment en ces termes
00:28:24que parlent les militants animalistes.
00:28:25Ils se demandent si le cheval
00:28:27est véritablement libre
00:28:29lorsqu'il participe à une épreuve olympique.
00:28:31Et ils considèrent que,
00:28:32puisque, comme vous le disiez en rigolant,
00:28:34on ne peut pas lui demander vraiment la question...
00:28:37En tout cas, c'est difficile.
00:28:38Il n'est donc immoral
00:28:40de le faire participer à ces épreuves
00:28:42auxquelles l'athlète, lui,
00:28:44malgré les conséquences physiques
00:28:45et parfois la douleur importante
00:28:47qui peut être générée par les disciplines olympiques,
00:28:49auquel l'athlète, lui, se contraint
00:28:51parce que c'est son libre-arbitre.
00:28:53Et je crois qu'en se faisant,
00:28:55les militants animalistes, à mon avis,
00:28:56se font déjà une fausse idée de la liberté.
00:28:58Il y a une forme d'anthropomorphisme,
00:28:59c'est-à-dire qu'ils considèrent
00:29:00que la liberté de l'animal
00:29:01pourrait être calquée sur celle de l'humain.
00:29:03Ça me semble déjà une comparaison
00:29:04qui est déplorable.
00:29:05Ça ne veut pas dire que l'animal
00:29:06n'a pas une forme d'autonomie
00:29:07dans son mouvement, bien sûr.
00:29:08Ce n'est pas une simple plante,
00:29:09c'est encore moins une chose.
00:29:10Mais je crois qu'il y a, malgré tout,
00:29:13une incapacité à hiérarchiser
00:29:14les formes de liberté.
00:29:15Et c'est ça qui aboutit à une confusion
00:29:17qui conduit, dans ses formes les plus extrêmes,
00:29:20à l'antispécisme pur et dur,
00:29:21c'est-à-dire l'idée de considérer
00:29:22que les droits des animaux
00:29:23doivent être calqués uniquement
00:29:24sur ceux des humains
00:29:25et pas en dessous.
00:29:26Et par ailleurs, je crois qu'en fait,
00:29:28en passant à côté des sports d'équestre,
00:29:29parce qu'après tout,
00:29:35on perdrait quelque chose
00:29:36de très important
00:29:37qui fait aussi la beauté de ce sport
00:29:38et peut-être même
00:29:39qui lui confère une dimension artistique,
00:29:40on l'a vu à Versailles,
00:29:41plus encore que dans d'autres disciplines.
00:29:43C'est-à-dire qu'il y a justement
00:29:44dans cette alliance qui se crée
00:29:47entre le cavalier et sa monture,
00:29:49un geste artistique qui dit quelque chose aussi
00:29:52du rapport de l'homme à la nature,
00:29:54du rapport de l'homme à l'animal,
00:29:55qui n'est pas simplement
00:29:56un rapport de domination
00:29:57dans l'idée cartésienne,
00:29:59j'emploie des concepts philosophiques
00:30:00pour faire plaisir à Nathan,
00:30:01dans l'idée cartésienne de l'homme
00:30:02qui est maître et possesseur
00:30:03de la nature,
00:30:04mais il y a une forme
00:30:05de complicité entre les deux.
00:30:07Et c'est en ce sens aussi
00:30:08que je ne suis pas sûr
00:30:09que l'on puisse dire
00:30:10que l'animal ne consent pas du tout
00:30:12à ce que le cavalier cherche
00:30:13à faire avec lui.
00:30:14On voit bien par exemple
00:30:15que dans la discipline du dressage,
00:30:16où il y a en plus une chorégraphie
00:30:17qui est effectuée sur une musique,
00:30:19on a vu des vidéos
00:30:20qui sont époustouflantes,
00:30:21on voit qu'il y a quelque chose
00:30:22qui est malgré tout
00:30:23de l'ordre de la complicité.
00:30:24Et si l'animal n'y met pas
00:30:25toute sa liberté
00:30:26au sens où on l'entendrait
00:30:27pour décrire celle d'un humain
00:30:28qui se prête à une épreuve sportive,
00:30:30il y a malgré tout je crois
00:30:31dans leur danse,
00:30:32celle du cavalier,
00:30:33celle du cheval,
00:30:34quelque chose qui propose
00:30:35un autre rapport au monde
00:30:36qui n'est pas simplement
00:30:37l'homme qui écrase la nature,
00:30:38ce n'est pas non plus
00:30:39l'homme qui s'y soumet,
00:30:40ce n'est pas encore l'homme
00:30:41qui se sépare d'elle
00:30:42comme voudraient les animalistes
00:30:43qui disent les animaux d'un côté
00:30:44et les hommes de l'autre
00:30:45et on les laisse tranquilles.
00:30:46Mais c'est une communauté
00:30:47qui se crée entre les deux
00:30:48et qui, je crois,
00:30:49exprime de la façon
00:30:50peut-être la plus magnifique
00:30:51qui soit
00:30:52l'oeuvre de la civilisation
00:30:53qui ne se fait pas contre la nature
00:30:54mais qui se fait avec elle.
00:30:55Merci beaucoup Paul Sugi,
00:30:56on va marquer une pause
00:30:57et on revient évidemment
00:30:58pour la suite de Face à l'Info
00:30:59tout de suite.
00:31:04De retour pour la deuxième partie
00:31:05de Face à l'Info,
00:31:06on va continuer à parler
00:31:07des Jeux Olympiques
00:31:08avec un angle un peu différent
00:31:09avec vous Alexandre Devecchio
00:31:10puisque Emmanuel Macron
00:31:11avait déclaré
00:31:12qu'il avait voulu
00:31:13une trêve politique
00:31:14pendant les Jeux Olympiques
00:31:15mais selon vous,
00:31:16cette trêve serait un leurre
00:31:17parce que justement
00:31:18les JO par nature
00:31:19sont très politiques.
00:31:20Oui, évidemment,
00:31:22le sport est très politique
00:31:24j'allais dire.
00:31:25On se souvient tous
00:31:26de Jacques Chirac
00:31:27qui avait pris 15 points
00:31:28dans les sondages
00:31:29pendant la Coupe du Monde 98.
00:31:30Depuis, tout le monde
00:31:31rêve de les limiter.
00:31:32Ça n'a pas aussi bien marché
00:31:33parce que c'est sans doute
00:31:34fait avec moins de naturel.
00:31:36Il n'y avait pas que de la com'
00:31:38chez Jacques Chirac
00:31:39mais passons sur Jacques Chirac,
00:31:41revenons aux JO,
00:31:43au sport et à la politique.
00:31:45Ça date de bien avant Jacques Chirac.
00:31:47On pourrait remonter
00:31:48à l'Antiquité
00:31:49et à l'Empire Romain
00:31:50si on connaît l'expression
00:31:51du pain et du pain.
00:31:53Du pain et des jeux.
00:31:55Ce n'est pas un hasard.
00:31:57Ensuite,
00:31:58les régimes autoritaires
00:32:00se sont souvent servis
00:32:02du sport.
00:32:03On pense à Mussolini.
00:32:05En 1934,
00:32:06la Coupe du Monde de football
00:32:07c'était quasiment
00:32:08le Duce
00:32:09qui lui-même
00:32:10avait remporté
00:32:11la Coupe du Monde.
00:32:12Il s'en était servi
00:32:13pour asseoir
00:32:14son autorité
00:32:15de l'équipe d'Italie,
00:32:16la Squadra Azzurra.
00:32:17Toujours,
00:32:18durant cette période,
00:32:20pardon,
00:32:21c'était en 1934
00:32:22que Mussolini mettait en 36
00:32:24les Jeux Olympiques de Berlin
00:32:26où Adolf Hitler s'en sert
00:32:28pour faire une démonstration
00:32:30de puissance.
00:32:32Un peu plus près de nous,
00:32:34Vladimir Poutine
00:32:36avec les JO d'hiver
00:32:38de Sochi en 2004
00:32:40et la Coupe du Monde de football
00:32:42en 2018.
00:32:44La Russie,
00:32:45qui d'ailleurs,
00:32:46ses politiques aussi,
00:32:47exclut cette fois-ci
00:32:49des Jeux Olympiques
00:32:50pour qu'elles ne puissent pas
00:32:51afficher son drapeau
00:32:53et puis pour la sanctionner
00:32:55pour la guerre en Ukraine.
00:32:56Et d'ailleurs,
00:32:57Vladimir Poutine
00:32:58va même faire
00:32:59des contre-Jeux Olympiques.
00:33:00En septembre,
00:33:01il y aura les Jeux de l'amitié.
00:33:03Ça avait déjà été fait
00:33:05grand concept
00:33:06à l'époque
00:33:07de l'Union soviétique.
00:33:09Justement,
00:33:10l'Union soviétique
00:33:11avait boycotté
00:33:12les Jeux de 1984
00:33:14à Los Angeles.
00:33:15Et du coup,
00:33:16on avait fait
00:33:17des Jeux alternatifs
00:33:18qui s'appelaient
00:33:19les Jeux de l'amitié.
00:33:20Et les Jeux des BRICS,
00:33:22réunissant les pays des BRICS,
00:33:24ce sera en juin,
00:33:26notamment le Brésil,
00:33:28l'Inde, la Chine.
00:33:29Donc là aussi,
00:33:30il y a une dimension très politique
00:33:31puisque Vladimir Poutine
00:33:32prétend être en guerre
00:33:33contre l'Occident.
00:33:34Il l'est aussi
00:33:35à travers les disciplines sportives.
00:33:37Donc on voit que
00:33:38le sport est un enjeu politique,
00:33:40géopolitique.
00:33:41Il a souvent
00:33:42servi les régimes autoritaires
00:33:44justement pour
00:33:46exacerber la dimension nationale.
00:33:49Mais il n'y a pas que
00:33:50les régimes autoritaires
00:33:51ou dictatoriaux
00:33:52qui voient l'utilité du sport.
00:33:54Les démocraties aussi.
00:33:55Et alors justement,
00:33:56avec les Jeux de Paris,
00:33:57la politique,
00:33:58ça a commencé finalement
00:33:59dès la cérémonie d'ouverture.
00:34:00Évidemment.
00:34:01Évidemment,
00:34:02contrairement à tout ce qu'on nous dit,
00:34:03c'était une cérémonie politique.
00:34:05Un manifeste
00:34:07woke
00:34:08en mondiovision.
00:34:09Et d'ailleurs,
00:34:10le choix de Patrick Boucheron
00:34:12pour être un des créateurs
00:34:14de cette cérémonie,
00:34:15un choix
00:34:16qui ne doit rien au hasard.
00:34:18Mathieu Bocoté
00:34:19dit que c'est
00:34:20l'intellectuel organique
00:34:21du régime diversitaire.
00:34:23Patrick Boucheron,
00:34:24et c'est vrai que...
00:34:25C'est une jolie expression.
00:34:26C'est une jolie expression
00:34:27et son parcours le montre.
00:34:28Il avait fait
00:34:29une histoire mondiale
00:34:31de la France.
00:34:33Patrick Boucheron,
00:34:35c'était...
00:34:36J'ai oublié...
00:34:37En 2017,
00:34:38je cherchais l'année
00:34:40et c'était effectivement
00:34:41une histoire
00:34:42qui entendait
00:34:43réécrire le roman national
00:34:45parce qu'il jugeait
00:34:46que le roman national
00:34:47était nationaliste
00:34:49et il voulait une histoire,
00:34:51au contraire,
00:34:52mondialiste
00:34:53et diversitaire.
00:34:55Et il est depuis devenu
00:34:56un contempteur
00:34:58du rétrécissement identitaire
00:35:00de l'extrême droite.
00:35:01C'est quelqu'un qui a expliqué
00:35:02qu'il fallait faire le tri
00:35:03entre les migrants économiques
00:35:05et les demandeurs...
00:35:06Qu'il ne fallait pas faire le tri,
00:35:08justement,
00:35:09entre les migrants économiques
00:35:10et les demandeurs d'asile.
00:35:11Donc, on voit bien
00:35:12qu'il est...
00:35:13Voilà.
00:35:14Politiquement,
00:35:15c'est quelqu'un de construit
00:35:16qui a été un compagnon de route
00:35:18d'Emmanuel Macron
00:35:19puis qui s'est rapproché
00:35:20au moment de la dissolution
00:35:23du Nouveau Front populaire.
00:35:26Et dans la cérémonie d'ouverture,
00:35:29on voyait une vision du monde
00:35:31qui était justement
00:35:32une vision,
00:35:33je dirais,
00:35:34woke
00:35:35puisqu'elle voyait la France,
00:35:36justement,
00:35:37comme un alignement
00:35:38de tribus,
00:35:40si vous voulez,
00:35:41de communautés
00:35:42plutôt que comme une nation.
00:35:43Et puis,
00:35:44il y avait l'idée aussi
00:35:45de faire fi,
00:35:46finalement,
00:35:47du passé.
00:35:48Il y avait très peu de choses
00:35:49sur l'histoire de France
00:35:50à part la décapitation
00:35:51de Marie-Antoinette,
00:35:53la célébration des femmes,
00:35:54ça c'est une bonne chose,
00:35:56mais au détriment
00:35:57des grands hommes de l'histoire.
00:35:59Et d'ailleurs,
00:36:00les statues,
00:36:01il l'a dit lui-même,
00:36:02Patrick Boucheron,
00:36:03il faut le rappeler,
00:36:04il avait d'abord eu l'idée,
00:36:05il a renoncé,
00:36:06mais de mettre dans la cérémonie
00:36:07un déboulonnage de statues.
00:36:08Il voulait déboulonner
00:36:09la statue des grands hommes
00:36:10pour faire apparaître
00:36:11des statues de femmes.
00:36:12Finalement,
00:36:13il a retenu
00:36:14que la deuxième idée.
00:36:15Tout ça pour dire
00:36:16que oui,
00:36:17le sport est politique,
00:36:18les Jeux Olympiques
00:36:19sont politiques,
00:36:20sont l'occasion
00:36:21de faire passer des messages
00:36:22et là,
00:36:23on a bien compris
00:36:24que dans le contexte
00:36:25de la montée
00:36:26du Rassemblement National
00:36:27et après la dissolution,
00:36:28il y avait aussi
00:36:29un combat culturel
00:36:30contre ce que la gauche
00:36:31appelle l'extrême droite.
00:36:32Et au-delà
00:36:33de la cérémonie d'ouverture,
00:36:34est-ce qu'on peut dire
00:36:35qu'Emmanuel Macron
00:36:36entend tirer profit
00:36:37de ces Jeux Olympiques ?
00:36:38On voit justement
00:36:39les images du Président
00:36:40de la République
00:36:41avec Teddy Rivers.
00:36:42C'est pour illustrer
00:36:43que j'allais y venir.
00:36:44Effectivement,
00:36:45il espère en tirer profit
00:36:46puisqu'Emmanuel Macron
00:36:47sort d'une séquence politique
00:36:48quand même douloureuse
00:36:49pour lui
00:36:50avec une dissolution ratée
00:36:51et là,
00:36:52en réalité,
00:36:53il essaie de s'approprier
00:36:54d'une certaine manière
00:36:55le succès
00:36:56effectivement des sportifs.
00:36:57On le voyait
00:36:58avec Teddy Riener
00:36:59dans le style
00:37:00d'Emmanuel Macron,
00:37:01un style extrêmement tactile.
00:37:02Il serait bien
00:37:03de se méfier.
00:37:04Aujourd'hui,
00:37:05le moindre contact physique
00:37:06apparaît
00:37:07comme du harcèlement.
00:37:08Je ne suis pas sûr
00:37:09que Teddy Riener
00:37:10soit en train
00:37:12Je plaisante.
00:37:13Une tape dans le dos
00:37:14de Teddy Riener,
00:37:15ça peut faire très mal.
00:37:16En plus,
00:37:17ça peut faire très mal.
00:37:18Et s'il n'a pas de problème
00:37:19avec Teddy Riener
00:37:20parce que c'est
00:37:21un garçon sympathique,
00:37:22il peut en avoir
00:37:23avec Sandrine Rousseau.
00:37:24Blague à part,
00:37:25on voit l'idée
00:37:26d'Emmanuel Macron.
00:37:27Il avait fait la même chose
00:37:28pendant la Coupe du Monde.
00:37:29Il avait été sur la pelouse
00:37:30en train d'embrasser Mbappé.
00:37:31Là,
00:37:32il n'en avait pas envie
00:37:33et il n'y avait aucun doute.
00:37:34Voilà.
00:37:35Il n'en avait pas envie.
00:37:36Là,
00:37:37il n'y avait pas de doute.
00:37:38Et je ne pense pas
00:37:39que c'était
00:37:40le cas.
00:37:41Il n'y avait pas de doute.
00:37:42Pour parler de Jacques Chirac,
00:37:43au début,
00:37:44Emmanuel Macron
00:37:45a tendance à en faire un peu trop.
00:37:46Jacques Chirac aussi
00:37:47avait été dans les vestiaires
00:37:48mais j'ai retrouvé
00:37:49par exemple
00:37:50des déclarations
00:37:51de Robert Pires à l'époque
00:37:52qui disaient
00:37:53qu'on aurait dit
00:37:54à un garçon timide
00:37:55qui avait une joie enfantine
00:37:56que ce n'était plus
00:37:57le président de la République
00:37:58alors qu'Emmanuel Macron
00:37:59lui avait fait,
00:38:00souvenez-vous,
00:38:01un discours.
00:38:02Donc,
00:38:03il y a une absence
00:38:04de naturel justement,
00:38:05une volonté de communiquer
00:38:06pour dire finalement
00:38:07que quand les athlètes gagnent,
00:38:08c'est moi qui gagne.
00:38:09C'est l'idée
00:38:10et effectivement,
00:38:11Emmanuel Macron
00:38:12espère effectivement
00:38:13tirer profit
00:38:14de ces Jeux.
00:38:15Et la trêve olympique
00:38:16aussi lui profite.
00:38:17Il avait besoin
00:38:18d'un peu d'air.
00:38:19On sait que ça va être
00:38:20des tractations infinies.
00:38:21Il a déclaré une trêve.
00:38:22Ça l'arrangeait bien
00:38:23si vous voulez.
00:38:24Donc,
00:38:25oui,
00:38:26on est exactement
00:38:27dans cette dimension-là
00:38:28que je décrivais
00:38:29où on se sert du sport
00:38:30finalement
00:38:31pour valoriser
00:38:32ce que c'est
00:38:33qu'un sport.
00:38:34C'est-à-dire
00:38:35qu'on est dans
00:38:36cette dimension-là
00:38:37où on se sert du sport
00:38:38finalement
00:38:39pour valoriser
00:38:40son propre bilan politique
00:38:41et puis aussi
00:38:42de manière noble
00:38:43il faut le dire aussi
00:38:44pour créer une forme
00:38:45d'unité nationale
00:38:46et c'est aussi
00:38:47quelque chose
00:38:48qui est plutôt beau
00:38:49durant ces Jeux olympiques
00:38:50de voir un pays
00:38:51optimiste
00:38:52pendant deux semaines
00:38:53et qui a l'air rassemblé.
00:38:54Emmanuel Macron
00:38:55n'est pas le seul
00:38:56à faire de la politique
00:38:57avec ses Jeux.
00:38:58Oui et non.
00:38:59Voilà,
00:39:00il ne faudrait pas
00:39:01même s'il en fait beaucoup
00:39:02c'est ce que j'ai dit
00:39:03en réalité
00:39:04c'est ce qui est intéressant aussi.
00:39:05Tout le monde fait
00:39:06de la politique
00:39:07et tout le monde
00:39:08se positionne
00:39:09sur ses Jeux
00:39:10en fonction
00:39:11de son logiciel
00:39:12idéologique.
00:39:13En face d'Emmanuel Macron
00:39:14la gauche
00:39:15fait elle aussi
00:39:16de la politique.
00:39:17Alors elle a plutôt
00:39:18applaudi la cérémonie
00:39:19d'ouverture
00:39:20parce que ça allait
00:39:21dans son sens
00:39:22mais ensuite
00:39:23elle a été
00:39:24plus discrète
00:39:25notamment à LFI
00:39:26sur les résultats
00:39:28des athlètes.
00:39:29On les voit
00:39:30très peu tweeter.
00:39:31J'ai d'ailleurs vu passer
00:39:32quelqu'un qui disait
00:39:33que c'était
00:39:34la plus grande réussite
00:39:35de ses Jeux
00:39:36à la France insoumise
00:39:37d'arrêter de tweeter.
00:39:38Et puis quand il tweet
00:39:39c'est pour critiquer
00:39:40la couverture
00:39:41chauviniste
00:39:42des JO
00:39:43sur le service public
00:39:44audiovisuel.
00:39:45Trop axé
00:39:46selon eux
00:39:47sur la performance
00:39:48des Français
00:39:49et pour marteler
00:39:50un idéal
00:39:52si vous voulez
00:39:53nationaliste.
00:39:54En fait c'est toujours ça
00:39:55c'est l'accusation
00:39:56de nationaliste
00:39:57qui ne va à l'encontre
00:39:59finalement
00:40:00de la vision
00:40:01internationaliste
00:40:02mondialiste
00:40:03d'une certaine gauche.
00:40:04C'est pour ça
00:40:05qu'ils avaient plutôt
00:40:06applaudi la cérémonie
00:40:07d'ouverture
00:40:08et qu'ils ne se reconnaissent
00:40:09pas dans la suite.
00:40:10Sauf Jean-Luc Mélenchon
00:40:11qui lui avait critiqué
00:40:12plutôt cette cérémonie.
00:40:13Ça avait surpris
00:40:14tout le monde
00:40:15notamment le passage
00:40:16sur la Seine
00:40:17où il avait quasiment
00:40:18jugé que c'était
00:40:19un blasphème.
00:40:20Beaucoup
00:40:21se sont demandé
00:40:22pourquoi il faisait ça.
00:40:23Là aussi
00:40:24il y a une très grande
00:40:25cohérence politique
00:40:26puisqu'en réalité
00:40:27il est sur une ligne
00:40:28islamo-gauchiste
00:40:29il faut bien le dire
00:40:30Jean-Luc Mélenchon.
00:40:31Et donc pour draguer
00:40:32un électorat musulman
00:40:33qui l'estime
00:40:34radicalisé
00:40:35il est en fait
00:40:36contre toute caricature
00:40:37du prophète
00:40:38contre toute critique
00:40:39de l'islam
00:40:40toute critique
00:40:41qui est immédiatement
00:40:42assimilée à l'extrême droite.
00:40:43Et donc du coup
00:40:44il a saisi l'occasion
00:40:45pour montrer que
00:40:46ce n'était pas simplement
00:40:47l'islam
00:40:48mais que c'était
00:40:49finalement
00:40:50toutes les religions
00:40:51qu'il n'aimait pas
00:40:52qu'on insulte les religions.
00:40:53C'est un positionnement
00:40:54inattendu
00:40:55mais finalement
00:40:56là encore
00:40:57assez cohérent
00:40:58politiquement.
00:40:59Vous avez parlé de la gauche
00:41:00mais qu'en est-il
00:41:01du rassemblement national ?
00:41:02Oui c'est vrai
00:41:03qu'ils ont été
00:41:04plutôt discrets.
00:41:05Également
00:41:06on a vu des critiques
00:41:07qui au moment
00:41:08de la cérémonie d'ouverture
00:41:09qui sont devenues
00:41:10plutôt
00:41:11de reconquêtes
00:41:12d'Éric Zemmour
00:41:13de Marion Maréchal
00:41:14voire de la droite classique
00:41:15d'un certain nombre
00:41:16d'éditorialistes
00:41:17mais le rassemblement national
00:41:18s'est bien gardé
00:41:19de faire
00:41:20tout commentaire
00:41:21et là encore
00:41:22je pense que c'est
00:41:23une stratégie politique
00:41:24j'ai dit tout à l'heure
00:41:25qu'il y avait
00:41:26une dimension
00:41:27de combat cultural
00:41:28de la gauche
00:41:29contre le rassemblement national
00:41:30ils ont évité
00:41:31de tomber dans le piège
00:41:32je suis pas sûr
00:41:33que Marine Le Pen
00:41:34ait adoré
00:41:35le carnaval Wouk
00:41:36d'ailleurs
00:41:37on l'a vu
00:41:38tweeter
00:41:39pour féliciter
00:41:40les artistes
00:41:41mais pas au moment
00:41:42de la cérémonie d'ouverture
00:41:43mais elle s'est tout de même
00:41:44gardée de toute critique
00:41:45parce qu'elle veut apparaître
00:41:46tout simplement
00:41:47comme rassembleuse
00:41:48elle se met dans la peau
00:41:49d'un futur président
00:41:50de la République
00:41:51et elle a estimé
00:41:52que c'était un moment
00:41:53finalement heureux
00:41:54pour la France
00:41:55et que
00:41:56c'était pas le moment
00:41:57de déclencher
00:41:58je crois
00:41:59une polémique
00:42:00donc là aussi
00:42:01un positionnement
00:42:02assez malin
00:42:03et qui traduit
00:42:04effectivement
00:42:05que c'est un moment politique
00:42:06et que tous les partis politiques
00:42:07encore une fois
00:42:08se positionnent
00:42:09en fonction de leur intérêt
00:42:10du moment
00:42:11leur logiciel idéologique
00:42:12je parle de logiciel
00:42:13et idéologique
00:42:14le rassemblement national
00:42:15est un parti nationaliste
00:42:16donc finalement
00:42:17il est plus à l'aise aussi
00:42:18que la gauche
00:42:19avec ses Jeux Olympiques
00:42:20avec l'idée
00:42:21d'un affrontement
00:42:22même symbolique
00:42:23entre les nations
00:42:24d'une compétition
00:42:25entre les nations
00:42:26et c'est pour ça
00:42:27qu'ils accompagnent
00:42:28finalement
00:42:29plutôt le mouvement
00:42:30et puis la politique
00:42:31continue
00:42:32dans tous les domaines
00:42:33il n'y a pas que les partis politiques
00:42:34je dirais qu'il y a
00:42:35la métapolitique aussi
00:42:36il y a une émission
00:42:37qui est très critiquée
00:42:38c'est celle du service public
00:42:39Quel jeu de Léo Salamé
00:42:41là on a vu que Léon Marchand
00:42:43expliquait qu'il ne voulait pas y aller
00:42:44parce que c'était contraire
00:42:46à ses valeurs
00:42:47et peut-être parce qu'il a perçu
00:42:48justement que c'était une émission
00:42:49qui mélangeait les genres
00:42:50moi j'ai vu
00:42:51l'une des premières émissions
00:42:53il y avait une demi-heure
00:42:54de sketch
00:42:55avec un humoriste
00:42:56qui en réalité fait de la politique
00:42:57pour taper sur
00:42:58Marlon Maréchal
00:42:59on voit encore
00:43:00que la politique ne s'arrête pas
00:43:01y compris
00:43:02pour le service public
00:43:04et enfin
00:43:05dernière
00:43:06débat politique
00:43:08fut cité par Cézio
00:43:09il vient de David Douillet
00:43:10sur la fiscalité
00:43:13on ne serait pas à la France
00:43:15s'il n'y avait pas un débat
00:43:16sur les impôts
00:43:17ça fait longtemps que vous ne l'avez pas eu
00:43:18donc ça serait dommage
00:43:19exactement
00:43:20et effectivement
00:43:21les sportifs
00:43:22sont récompensés
00:43:23pour leurs médailles
00:43:24et David Douillet
00:43:25faisait remarquer
00:43:26que c'était injuste
00:43:27de les taxer
00:43:28peut-être pas pour les sportifs
00:43:29les plus riches
00:43:30mais il rappelait
00:43:31que beaucoup étaient des sportifs
00:43:32amateurs
00:43:33que c'était des années
00:43:34d'entraînement
00:43:35d'investissement
00:43:36pour faire briller la France
00:43:37que les sommes étaient
00:43:38somme toute assez dérisoires
00:43:39par rapport à certains sports
00:43:40comme le football
00:43:41et qu'après tout
00:43:42on pourrait ne pas les taxer
00:43:43donc là aussi
00:43:44c'est amusant
00:43:45et on voit que
00:43:46la politique
00:43:47ne s'arrête pas
00:43:48il n'y a pas de trêve
00:43:49oui effectivement
00:43:50et Olivier Marlex
00:43:51d'ailleurs qui dépose
00:43:52une proposition de loi
00:43:53parce qu'évidemment
00:43:54il était temps aussi
00:43:55de refaire un débat
00:43:56sur les impôts
00:43:57sur les gagnants
00:43:58et les perdants
00:43:59alors du coup en politique
00:44:00vous décernez les médailles
00:44:01oui si vous voulez
00:44:02je pense qu'Emmanuel Macron
00:44:03il a dit qu'il en faisait trop
00:44:04mais il est plutôt
00:44:05gagnant de la séquence
00:44:06il s'est acheté
00:44:07un peu de temps
00:44:08il a gagné
00:44:09un peu de temps
00:44:10si vous voulez
00:44:11attention tout de même
00:44:12à ne pas nourrir
00:44:13de l'amertume
00:44:14parce qu'on est dans
00:44:15une parenthèse
00:44:16enchantée
00:44:17une forme
00:44:18de rêve français
00:44:19et le retour
00:44:20à la réalité
00:44:21risque d'être
00:44:22brutal
00:44:23si vous voulez
00:44:24pour les français
00:44:25donc les gains politiques
00:44:26qu'ils pourraient obtenir là
00:44:27ils pourraient les perdre
00:44:28à la rentrée
00:44:29on peut imaginer
00:44:30qu'Anne Hidalgo
00:44:31qui est plutôt discrète
00:44:32elle qui je trouve
00:44:33d'une certaine manière
00:44:34joue mieux
00:44:35depuis sa baignade
00:44:36depuis sa baignade
00:44:37c'est ce que j'allais dire
00:44:38c'est ce que j'allais dire
00:44:39alors peut-être que
00:44:40peut-être que sa baignade
00:44:41elle est tombée malade
00:44:42elle aussi
00:44:43et qu'elle a
00:44:44et qu'elle a disparu
00:44:45c'est ce qu'on peut se demander
00:44:46je plaisante effectivement
00:44:47à part le couac
00:44:48de la Seine
00:44:49elle pourra se vanter
00:44:50du fait que Paris
00:44:51a été une belle ville
00:44:52pendant cette
00:44:53cette quinzaine
00:44:54des JO
00:44:55les perdants
00:44:56c'est peut-être
00:44:57la France insoumise
00:44:58parce qu'ils sont dans
00:44:59une stratégie
00:45:00de fracture du pays
00:45:01une stratégie
00:45:02insurrectionnelle
00:45:03et de voir le pays
00:45:04rassembler
00:45:05comme ça
00:45:06c'est pas une séquence
00:45:07positive pour eux
00:45:08sans doute
00:45:09en plus ils voulaient
00:45:10imposer leur candidat
00:45:11du nouveau
00:45:12Front Populaire
00:45:13Lucie Castex
00:45:14on voit bien que
00:45:15ça n'intéresse personne
00:45:16elle fait son propre
00:45:17tour de France
00:45:18pendant que les français
00:45:19regardent les Jeux Olympiques
00:45:20mais s'il y a des vainqueurs
00:45:21je crois là-dedans
00:45:22ce sont plutôt
00:45:23d'abord
00:45:24les français
00:45:25parce que malgré tout
00:45:26on a donné une belle image
00:45:27au monde
00:45:28de la France
00:45:29et ensuite je dirais
00:45:30les touristes
00:45:31qui ont découvert
00:45:32notre beau pays
00:45:33et surtout
00:45:34qui ont eu la chance
00:45:35de découvrir
00:45:36la belle ville de Paris
00:45:37sans les parisiens
00:45:38oui nous aussi
00:45:39on a découvert
00:45:40et nous aussi
00:45:41il y a quelques parisiens
00:45:42qui sont restés
00:45:43et là je peux dire
00:45:44que c'est un triomphe
00:45:45merci beaucoup
00:45:46Alexandre Devecu
00:45:47on va changer
00:45:48totalement de sujet
00:45:49avec vous
00:45:50Nathan Devers
00:45:51parce que vous voulez parler
00:45:52ce soir d'intelligence
00:45:53exactement
00:45:54il le dit
00:45:55alors tout le monde
00:45:56se souvient
00:45:57de la manière
00:45:58dont en 2022
00:45:59ChatGPT
00:46:00s'est déployé
00:46:01et a été révélé
00:46:02sur la scène du monde
00:46:03marquant
00:46:04la grande arrivée
00:46:05en tout cas
00:46:06dans le débat public
00:46:07et dans les usages quotidiens
00:46:08de l'intelligence artificielle
00:46:10générative
00:46:11alors ce qu'on appelle
00:46:12de cette manière
00:46:13c'est l'intelligence artificielle
00:46:14qui est capable
00:46:15de s'approprier
00:46:17des capacités cognitives
00:46:18qui seraient propres
00:46:19à l'être humain
00:46:20vous parliez tout à l'heure
00:46:21de la différence humain-animal
00:46:22de certains humains
00:46:23ou de certains animaux
00:46:24et puis de produire
00:46:25de générer
00:46:26des produits
00:46:27qui sont normalement
00:46:28spécifiquement humains
00:46:29à commencer
00:46:30par le texte
00:46:31ensuite par l'image
00:46:32ensuite par la vidéo
00:46:33alors évidemment
00:46:34ChatGPT
00:46:35depuis 2022
00:46:36a révolutionné
00:46:37notre usage
00:46:38du numérique
00:46:39pour le meilleur
00:46:40et pour le pire
00:46:41constat très simple
00:46:42ça nous a peut-être permis
00:46:43je ne sais pas
00:46:44si certains téléspectateurs
00:46:45sont dans ce cas
00:46:46de nous décharger
00:46:47un peu
00:46:48de certaines formalités
00:46:49administratives
00:46:50tous les messages
00:46:51qu'on peut écrire
00:46:52de manière mécanique
00:46:53peuvent être rédigés
00:46:54par l'intelligence artificielle
00:46:55constat plus péjoratif
00:46:56que je ferai déjà
00:46:57en tant qu'enseignant
00:46:58c'est que
00:46:59l'expérience intéressante
00:47:00de relever des copies
00:47:01de devoirs maison
00:47:02fait que
00:47:03vous n'arrivez pas tellement
00:47:04à distinguer
00:47:05un texte
00:47:06qui a été écrit
00:47:07par ChatGPT
00:47:08d'un texte
00:47:09qui aurait été écrit
00:47:10de manière un peu
00:47:11mécanique
00:47:12et que donc
00:47:13ça crée cette situation
00:47:14complexe
00:47:15où on a l'impression
00:47:16que ChatGPT
00:47:17donne la possibilité
00:47:18à chacun et à chacune
00:47:19de tricher
00:47:20et d'ailleurs
00:47:21qui sait peut-être
00:47:22que l'édito
00:47:23que je suis en train
00:47:24de vous citer
00:47:25peut-être
00:47:26C'est la question
00:47:27que je me pose
00:47:28depuis le début
00:47:29de cette édito
00:47:30avec ChatGPT
00:47:31oui alors
00:47:32vous pouvez essayer
00:47:33de vérifier
00:47:34je pense que
00:47:35ça ne ferait pas
00:47:36le même résultat
00:47:37parce que je vais
00:47:38être assez critique
00:47:39en effet
00:47:40derrière ChatGPT
00:47:41il y a une entreprise
00:47:42une association
00:47:43le mot est un peu
00:47:44ambigu
00:47:45qui s'appelle
00:47:46OpenAI
00:47:47Artificial Intelligence
00:47:48et qui précisément
00:47:49c'est Elon Musk
00:47:50qui a été déposé hier
00:47:51contre OpenAI
00:47:52cette entreprise
00:47:53et comme toujours
00:47:54chez Elon Musk
00:47:55vous en avez parlé
00:47:56tout à l'heure
00:47:57c'était une plainte
00:47:58qu'il avait déposée
00:47:59initialement il y a
00:48:00plusieurs mois
00:48:01qu'il avait retirée
00:48:02et qu'il a décidé
00:48:03finalement de redéposer
00:48:04et si je devais
00:48:05vous la résumer en un mot
00:48:06Elon Musk
00:48:07accuse cette entreprise
00:48:08d'avoir non seulement
00:48:09trahi ses idéaux
00:48:10mais plus généralement
00:48:11d'être une sorte
00:48:12d'arnaque absolue
00:48:13voire une menace
00:48:14contre l'humanité
00:48:15alors si je devais
00:48:16vous expliquer
00:48:17cette plainte en deux mots
00:48:18je vais revenir sur
00:48:19l'histoire de cette entreprise
00:48:20et c'est intéressant
00:48:21comme toujours avec
00:48:22les grandes entreprises
00:48:23de la révolution numérique
00:48:24ça se situe dans une sorte
00:48:25de zone indécidable
00:48:26entre l'idéalisme
00:48:27entre l'utopie
00:48:28entre le rêve
00:48:29des contre-cultures
00:48:30et évidemment
00:48:31le gain de l'avidité
00:48:32de l'argent
00:48:33du pouvoir
00:48:34et en l'occurrence
00:48:35OpenAI a été fondée
00:48:36en 2015
00:48:37en tant qu'association
00:48:38à but non lucratif
00:48:39et à l'époque
00:48:40elle était présidée
00:48:41par Elon Musk
00:48:42lui-même
00:48:43et par Sam Altman
00:48:44qui est aujourd'hui
00:48:45le grand personnage
00:48:46qui est resté
00:48:47à la tête de
00:48:48Chachipiti
00:48:49Association non lucrative
00:48:50parce que
00:48:51comme son nom l'indique
00:48:52le but était
00:48:53d'ouvrir
00:48:54l'intelligence artificielle
00:48:55c'est-à-dire de faire en sorte
00:48:56que ça puisse servir
00:48:57une certaine vision
00:48:58de l'humanité
00:48:59humanité délivrée
00:49:00de toutes les aliénations
00:49:01qui peuvent exister
00:49:02aujourd'hui
00:49:03dans les tâches
00:49:04intellectuelles
00:49:05l'idée est toute simple
00:49:06si par l'intelligence artificielle
00:49:07on arrive à mécaniser
00:49:08ce que fait l'esprit humain
00:49:09et bien on libérera
00:49:10de la même manière
00:49:11qu'on a libéré les humains
00:49:12pendant la révolution industrielle
00:49:13au 19ème siècle
00:49:14du travail manuel
00:49:15et alors ce qui est intéressant
00:49:16dans l'histoire
00:49:17de cette entreprise
00:49:18Association
00:49:19c'est que progressivement
00:49:20elle s'est en effet éloignée
00:49:21de sa fondation
00:49:22alors en 2018
00:49:23Elon Musk a quitté
00:49:24la direction
00:49:25de l'association
00:49:26évidemment c'est de là
00:49:27que vient son contentieux
00:49:28en 2019
00:49:29l'association est devenue
00:49:30une entreprise
00:49:31à but lucratif
00:49:32et très vite
00:49:33très rapidement
00:49:34Microsoft a investi
00:49:35massivement
00:49:36et c'est d'ailleurs
00:49:37dans cette logique
00:49:38que quand en 2023
00:49:39il y a eu un psychodrame
00:49:40où Sam Altman
00:49:41le patron
00:49:42de OpenAI
00:49:43a failli être viré
00:49:44il a été viré
00:49:45et Microsoft a dit
00:49:46j'accepte de le recruter
00:49:47j'accepte de recruter
00:49:48avec lui toutes ses équipes
00:49:49et finalement
00:49:50il est resté
00:49:51dans l'entreprise
00:49:52donc j'ai restitué
00:49:53l'historique de cette entreprise
00:49:54pour comprendre précisément
00:49:55ce que Musk reproche
00:49:57à OpenAI
00:49:58c'est en gros
00:49:59d'avoir trahi
00:50:00son idéal
00:50:01de start-up
00:50:02bénévole
00:50:03de start-up
00:50:04si vous voulez
00:50:05servant
00:50:06à une forme
00:50:07d'humanisme
00:50:08ou de transhumanisme
00:50:09diront certains
00:50:10pour devenir
00:50:11je vous cite la plainte
00:50:12une arnaque
00:50:14qui a arnaqué
00:50:15aussi bien
00:50:16les fondateurs initials
00:50:17que le public
00:50:18c'est à dire
00:50:19nous-mêmes
00:50:20mais alors une entreprise
00:50:21qui veut gagner de l'argent
00:50:22est-ce que ce n'est pas
00:50:23normal
00:50:24le contraire est un peu étonnant ?
00:50:25mais évidemment
00:50:26mais la question n'est pas là
00:50:27la question est de savoir
00:50:28dans quelle mesure
00:50:29le gain
00:50:30enfin le désir du gain
00:50:31rentre en contradiction
00:50:32avec une éthique
00:50:33ou une déontologie
00:50:34et c'est là
00:50:35qu'intervient
00:50:36la deuxième révélation
00:50:37et donc la deuxième épreuve
00:50:38que traverse
00:50:39cette entreprise
00:50:40révélation
00:50:41qui a été faite dimanche dernier
00:50:42par le Wall Street Journal
00:50:44le Wall Street Journal
00:50:45nous a appris
00:50:46que depuis un an
00:50:47OpenAI
00:50:49a réussi
00:50:50à créer un système
00:50:51qui permet
00:50:52de détecter
00:50:53les textes écrits
00:50:54avec ChatGPT
00:50:55donc je reviens
00:50:56à ma situation initiale
00:50:57que je mentionnais
00:50:58en tant qu'enseignant
00:51:00qui corrige des copies
00:51:01je me retrouve face à un texte
00:51:02dont je ne sais pas
00:51:03s'il a été écrit
00:51:04par l'étudiant ou l'étudiante
00:51:05ou si ça a été écrit
00:51:06par ChatGPT
00:51:07manifestement
00:51:08cela fait un an
00:51:09que OpenAI
00:51:10a réussi à créer
00:51:11un outil
00:51:12qui en quelque sorte
00:51:13s'appuie
00:51:14sur la patte numérique
00:51:15de ChatGPT
00:51:16cela veut dire
00:51:17qu'il arrive à comprendre
00:51:18comment ChatGPT
00:51:19choisit chaque mot
00:51:20pour générer un texte
00:51:21et qui à partir de là
00:51:22quand on lui montre un texte
00:51:23parvient à 99%
00:51:24enfin avec 99%
00:51:25de fiabilité
00:51:26à pouvoir nous dire
00:51:27ce texte a été écrit
00:51:28par ChatGPT
00:51:29ou par un être humain
00:51:30or
00:51:31et tel est l'objet
00:51:32de la révélation
00:51:33OpenAI
00:51:34a refusé
00:51:35de diffuser
00:51:36cet outil
00:51:37et même de rendre public
00:51:38son existence
00:51:39qui a fait l'objet
00:51:40d'une véritable
00:51:41dissimulation
00:51:42et la raison
00:51:43en fait est extrêmement simple
00:51:44malgré les explications
00:51:45officielles
00:51:46la raison est très simple
00:51:47c'est qu'il y a
00:51:48évidemment un risque
00:51:49de perdre des utilisateurs
00:51:50d'ailleurs
00:51:51d'autant plus
00:51:52qu'il existe désormais
00:51:53une version payante
00:51:54de ChatGPT
00:51:55une étude
00:51:56qui a été faite
00:51:57par OpenAI
00:51:58montre que
00:51:59un utilisateur
00:52:00pour 3
00:52:01de ChatGPT
00:52:02a déclaré
00:52:03qu'il utiliserait
00:52:04beaucoup moins
00:52:05cet outil
00:52:06s'il était détectable
00:52:07autrement dit
00:52:08on peut traduire la chose
00:52:09à peu près
00:52:10qu'on utilise
00:52:11ChatGPT
00:52:12pour tricher
00:52:13pour faire un examen
00:52:14pour faire un édito
00:52:15ce qui n'est pas mon cas
00:52:16je le répète
00:52:17je le rappelle
00:52:18parce que
00:52:19il faudrait voir
00:52:20vous pourrez comparer
00:52:21donc évidemment
00:52:22c'est là
00:52:23que ça pose
00:52:24un problème
00:52:25est-ce que fondamentalement
00:52:26ChatGPT
00:52:27est
00:52:28comme ses fondateurs
00:52:29l'ont annoncé
00:52:30un outil
00:52:31qui permet de simplifier
00:52:32la vie intellectuelle
00:52:33ou est-ce que c'est tout simplement
00:52:34un vecteur
00:52:35de fraude
00:52:36un outil
00:52:37de triche
00:52:38c'est-à-dire
00:52:39un outil
00:52:40d'arnaque
00:52:41voire de mensonge
00:52:42Mais du coup
00:52:43la question plus globale
00:52:44c'est finalement
00:52:45est-ce que l'intelligence artificielle
00:52:46c'est un progrès
00:52:47ou une menace
00:52:48et est-ce qu'on doit en avoir peur ?
00:52:49Alors évidemment
00:52:50c'est une question majeure
00:52:51je vous donnerai
00:52:52un seul exemple
00:52:53qui permet de prendre
00:52:54la mesure de la peur
00:52:55que suscite l'intelligence artificielle
00:52:56vous savez qu'il y a eu
00:52:57l'an dernier
00:52:58à Hollywood
00:52:59un mouvement social
00:53:00sans précédent
00:53:01depuis les années
00:53:0260
00:53:03des scénaristes
00:53:04du cinéma américain
00:53:05et des séries américaines
00:53:06la revendication majeure
00:53:07qu'avaient les scénaristes
00:53:08c'est qu'ils avaient peur
00:53:09tout simplement
00:53:10d'un grand remplacement
00:53:11en quelque sorte
00:53:12de l'être humain
00:53:13par la machine
00:53:14ils avaient peur
00:53:15que les sociétés de production
00:53:16de séries télévisuelles
00:53:17au lieu de faire appel
00:53:18à des êtres humains
00:53:19qui passent
00:53:20quand vous demandez un scénario
00:53:21ça prend entre 3 et 6 mois
00:53:22de commander un scénario
00:53:23d'un film ou d'une série
00:53:24et bien qu'ils feraient appel
00:53:25immédiatement
00:53:26à de l'intelligence artificielle
00:53:27qui pourrait rédiger
00:53:28comme ça
00:53:29mécaniquement
00:53:30un scénario
00:53:31en calculant
00:53:32les attentes
00:53:33les sujets
00:53:34qui intéressent le public
00:53:35etc.
00:53:36Alors face
00:53:37à ce mouvement
00:53:38parce que ça permet
00:53:39de nous renseigner
00:53:40à mon avis
00:53:41sur la grande erreur
00:53:42de la manière
00:53:43dont était traité ce sujet
00:53:44dans le débat public
00:53:45c'est à dire avec
00:53:46sensationnalisme
00:53:47on a l'impression
00:53:48là d'ailleurs
00:53:49c'est un peu comme ça
00:53:50que je vous ai présenté la chose
00:53:51qu'on est dans une logique
00:53:52complètement futuriste
00:53:53où l'être humain
00:53:54l'esprit humain
00:53:55pourrait être remplacé
00:53:56par des logiciels
00:53:57sans âme
00:53:58de mensonges de triche
00:53:59or
00:54:00et c'est le grand mensonge
00:54:01de tout le discours
00:54:02sur l'intelligence artificielle
00:54:03générative
00:54:04c'est qu'on n'est pas du tout
00:54:05dans un moment futuriste
00:54:06parce que l'intelligence artificielle
00:54:07n'a absolument pas été inventée
00:54:08ni par Elon Musk
00:54:09ni par Sam Altman
00:54:10ni au 21ème siècle
00:54:11elle a été inventée
00:54:12l'année
00:54:13c'est en 1943
00:54:14pendant la seconde guerre mondiale
00:54:15avec un mouvement
00:54:16qui était un mouvement majeur
00:54:17même je dirais philosophique
00:54:18qui s'appelait la cybernétique
00:54:19qui à mon avis
00:54:20est aussi important
00:54:21dans l'histoire de l'humanité
00:54:22que les humanistes
00:54:23de la renaissance
00:54:24un mouvement
00:54:25qui a réuni
00:54:26des scientifiques
00:54:27de tous les domaines
00:54:28qui existaient
00:54:29des physiciens
00:54:30des ingénieurs
00:54:31des mathématiciens
00:54:32des neuroscientifiques
00:54:33des philosophes
00:54:34pour essayer
00:54:35de faire en sorte
00:54:36de mécaniser
00:54:37l'esprit humain
00:54:38dans une logique
00:54:39de recherche scientifique
00:54:40pendant la seconde guerre mondiale
00:54:41et en effet
00:54:42dans les sciences cognitives
00:54:43et en philosophie de l'esprit
00:54:44il a existé
00:54:45toute une grande période
00:54:46où on pensait
00:54:47que le rêve de Elon Musk
00:54:48et le rêve de Sam Altman
00:54:49à savoir
00:54:50mécaniser l'esprit
00:54:51par une intelligence artificielle
00:54:52qui pourrait
00:54:53s'approprier
00:54:54comme ça
00:54:55les capacités cognitives humaines
00:54:56était possible
00:54:57mais ce rêve a existé
00:54:58en gros
00:54:59jusque dans les années 80
00:55:00ça fait à peu près
00:55:0140 à 50 ans
00:55:02que
00:55:03tous les spécialistes
00:55:04des sciences cognitives
00:55:05tous les chercheurs
00:55:06en philosophie de l'esprit
00:55:07savent bien
00:55:08que ce rêve
00:55:09est un rêve absurde
00:55:10pour une raison
00:55:11très simple
00:55:12je peux la résumer en une phrase
00:55:13c'est que l'esprit
00:55:14humain
00:55:15comme animal
00:55:16se décompose
00:55:17en deux types de conscience
00:55:18une conscience
00:55:19qu'on appellera relationnelle
00:55:20ou fonctionnelle
00:55:21qu'en effet
00:55:22une intelligence artificielle
00:55:23peut répliquer
00:55:24à savoir
00:55:25vous recevez des données
00:55:26et vous les restituez
00:55:27sur le mode
00:55:28de la note de synthèse
00:55:29intelligence
00:55:30qu'on retrouve
00:55:31parfaitement
00:55:32dans Chadjipiti
00:55:33la conscience
00:55:34phénoménale
00:55:35c'est ce qu'on appelle en anglais
00:55:36what is like to be
00:55:37qu'est-ce que vous ressentez
00:55:38quand vous êtes
00:55:39face à quelque chose
00:55:40face à du réel
00:55:41est-ce que mon édito vous ennuie
00:55:42est-ce qu'il vous intéresse
00:55:43est-ce qu'il vous agace
00:55:44etc etc
00:55:45ça
00:55:46Chadjipiti ne peut pas le ressentir
00:55:47et évidemment
00:55:48que
00:55:49dans un travail intellectuel
00:55:50dans le fait d'écrire un scénario
00:55:52quand on est un scénariste hollywoodien
00:55:53dans le fait
00:55:54je pense aussi d'ailleurs
00:55:55et ça nous fait réfléchir
00:55:56à notre métier
00:55:57de faire un édito
00:55:58on n'est pas dans une note de synthèse
00:55:59on n'est pas simplement
00:56:00de faire une revue de presse
00:56:01de voir ce qu'ont écrit
00:56:02tel ou tel média
00:56:03de restituer
00:56:04et de faire
00:56:05ça sinon Chadjipiti
00:56:06pourrait le faire à notre place
00:56:07mais il y a une dimension
00:56:08qui est très complexe
00:56:09où l'être humain
00:56:10se situe à mi-chemin
00:56:11du traitement de données
00:56:12évidemment qu'on apprend des choses
00:56:14et qu'on essaye de faire les choses
00:56:15avec une certaine forme de rigueur
00:56:16et d'un enrichissement
00:56:18par la conscience phénoménale
00:56:19autrement dit
00:56:20par ce qu'il y a
00:56:21d'irréductiblement
00:56:22sentimental
00:56:23chez nous
00:56:24et c'est la raison pour laquelle
00:56:25je n'ai pas utilisé Chadjipiti
00:56:27pour écrire mon édito
00:56:28mais c'est plus profondément
00:56:29la raison pour laquelle
00:56:30Chadjipiti
00:56:31ne pourra jamais
00:56:32représenter
00:56:33un véritable danger
00:56:35envers les oeuvres
00:56:37de l'esprit humain
00:56:39merci beaucoup Nathan Devey
00:56:41oui Paul Sujit
00:56:42il y a beaucoup de choses passionnantes
00:56:44dans tout ce que dit Nathan
00:56:45on en revient presque toujours
00:56:46à cette même question
00:56:47face à un dilemme moral
00:56:48au sujet d'une technologie
00:56:49c'est faut-il s'en inquiéter
00:56:51c'est-à-dire au fond
00:56:52faut-il regretter qu'elle existe
00:56:53ou qu'elle soit rendue possible
00:56:54ou faut-il au contraire
00:56:56s'ébaudir
00:56:57la saluer
00:56:58et l'encourager
00:56:59de toutes ses forces
00:57:00moi j'ai
00:57:01peut-être par tempérament personnel
00:57:02ou par mon penchant conservateur
00:57:04j'ai toujours un peu de tendresse
00:57:06à l'égard des penseurs technocritiques
00:57:08de Bernanos
00:57:10à Jacques Ellul
00:57:11ou qui vous voulez
00:57:12ce sont toujours des gens
00:57:13mais en même temps
00:57:14je crois qu'ils sont toujours passés
00:57:15au fond à côté d'une question essentielle
00:57:16c'est-à-dire
00:57:17comment est-ce que l'humanité
00:57:18pourrait s'accommoder de l'idée
00:57:19d'avoir à sa portée un outil
00:57:21parce qu'au fond
00:57:22chaque portée technologique nouvelle
00:57:24ça reste toujours un outil
00:57:27aussi sophistiqué soit-il
00:57:28comment est-ce qu'elle pourrait
00:57:29se satisfaire de l'existence
00:57:30d'un outil qui lui permet
00:57:31de gagner du temps
00:57:32de gagner de la productivité
00:57:33et en même temps
00:57:34décider par un commun accord moral
00:57:36de ne pas s'en servir
00:57:37ça me paraît fou
00:57:38et je ne crois pas que ça ait
00:57:40vraiment d'existence
00:57:41on voit bien même la difficulté
00:57:42qu'on a
00:57:43à bannir de nos arsenaux
00:57:44les pires des outils qu'ils soient
00:57:46à savoir les armes de destruction massive
00:57:47et on ne sait rien que c'est une gageur
00:57:48alors que parler d'un outil
00:57:49aussi inoffensif
00:57:50qu'un simple petit générateur
00:57:51de texte et d'image
00:57:52mais donc
00:57:53maintenant que l'intelligence
00:57:54artificielle générative est là
00:57:55il est à peu près évident
00:57:56que de toute façon
00:57:57puisqu'elle a une rentabilité
00:57:58phénoménale
00:57:59elle va être intégrée
00:58:00à de plus en plus de process
00:58:01c'est déjà le cas
00:58:02qu'est-ce qu'elle va changer
00:58:04dans les processus de travaux
00:58:05et comment est-ce que finalement
00:58:07elle va permettre
00:58:08à l'intelligence humaine
00:58:10de se différencier
00:58:11de toute évidence
00:58:12je parle du domaine
00:58:13que je connais le moins mal
00:58:14qui est le journalisme
00:58:15il y a des tâches
00:58:16qui vont être automatisées
00:58:17par l'intelligence artificielle
00:58:18dans les années à venir
00:58:19aujourd'hui
00:58:20c'est ce qui se passe
00:58:21par exemple au Figaro
00:58:22on a pris une charte
00:58:23par rapport à nos lecteurs
00:58:24il n'y a aucun contenu
00:58:25généré par de l'intelligence
00:58:26artificielle
00:58:27ni dans les images
00:58:28ni dans les textes
00:58:29je pense qu'un jour ou l'autre
00:58:30il faudra y venir
00:58:31parce qu'en réalité
00:58:32assumons-le
00:58:33il y a bien de bons nombres
00:58:34de tâches journalistiques
00:58:35qui peuvent tout à fait
00:58:36être faites par une
00:58:37intelligence artificielle
00:58:38et on en fait tous l'expérience
00:58:40résumer une information
00:58:42parce que Nathan a beaucoup
00:58:43insisté par exemple
00:58:44sur le formidable esprit
00:58:45de synthèse
00:58:46de l'intelligence artificielle
00:58:47c'est à la portée
00:58:48de la machine
00:58:49et c'est en plus une tâche
00:58:50qui n'est pas la plus passionnante
00:58:51de celle qu'on peut faire
00:58:52en revanche
00:58:53réciter un édito
00:58:54comme Nathan le fait
00:58:55avec Rio
00:58:56et comme je m'apprête
00:58:57à le faire
00:58:58si je ne parle pas trop vite
00:58:59c'est effectivement
00:59:00quelque chose
00:59:01qui fera la différence
00:59:02et ça je crois
00:59:03qu'il faut le saluer
00:59:04ce qui m'inquiète
00:59:05je termine juste
00:59:06par ce mot
00:59:07c'est que quand on essaie
00:59:08de réfléchir au fond
00:59:09aux tâches
00:59:10qui sont finalement
00:59:11les plus intelligentes
00:59:12ou celles qui demandent
00:59:13le plus de compétences
00:59:14dans une société
00:59:15comme la nôtre
00:59:16j'essaie de me demander
00:59:17si un certain nombre
00:59:18d'entre elles
00:59:19ne seraient pas malgré tout
00:59:20mieux effectuées
00:59:21dans les mains
00:59:22de ChatJPT
00:59:23je pense à ça
00:59:24parce que
00:59:25quand on fait des parcours
00:59:26parfois même exigeants
00:59:27avec de nombreuses années d'études
00:59:28on se rend compte
00:59:29qu'il y a y compris
00:59:30dans les formations supérieures
00:59:31les plus exigeantes
00:59:32beaucoup de choses
00:59:33qui retombent finalement
00:59:34toujours sur
00:59:35l'esprit de synthèse
00:59:36la capacité à accumuler
00:59:37des informations
00:59:38et c'est pas toujours ça
00:59:39qui flatte le plus
00:59:40d'intelligence des étudiants
00:59:41donc peut-être même
00:59:42que ChatJPT
00:59:43va nous aider
00:59:44à former de manière
00:59:45plus intelligente
00:59:46les élites de demain
00:59:47en faisant moins appel
00:59:48au fond à des connaissances
00:59:49mécaniques
00:59:50ou à des compétences mécaniques
00:59:51avec ce qu'on demande au fond
00:59:52à des esprits bien faits
00:59:53c'est-à-dire
00:59:54une vue de l'esprit
00:59:55et peut-être même
00:59:56un peu de génie
00:59:57Alors il vous reste
00:59:58un peu moins de temps
00:59:59du coup pour votre édito
01:00:00Paul
01:00:01mais on va évidemment
01:00:02quand même en parler
01:00:03parce que vous allez partir
01:00:04d'un conseil
01:00:05il faut lire
01:00:06de la littérature
01:00:07alors ça pourrait être
01:00:08le conseil d'un professeur
01:00:09à son élève
01:00:10d'un parent à ses enfants
01:00:11mais c'est une personnalité
01:00:12un peu plus étonnante
01:00:13qui prodigue ce conseil
01:00:14dans une lettre Paul
01:00:15Bon je vois qu'il me reste
01:00:16quelques minutes
01:00:17mais je vais vous le résumer
01:00:18effectivement rapidement
01:00:19c'est une lettre
01:00:21en réalité le pape
01:00:22s'exprime régulièrement
01:00:23sous cette forme
01:00:24de lettres à l'égard des fidèles
01:00:25et là c'est une lettre
01:00:26qui est destinée d'abord
01:00:27et je crois que c'est important
01:00:28aux candidats, aux sacerdotes
01:00:29donc les séminaristes
01:00:30qui se préparent à la prêtrise
01:00:31et elle est très étonnante
01:00:32un peu pédagogique même
01:00:33puisque le pape
01:00:34s'adresse donc
01:00:35presque à ses élèves
01:00:36à travers les séminaristes
01:00:37du monde entier
01:00:38en leur parlant
01:00:39un peu à la façon
01:00:40d'un maître d'école
01:00:41il leur dit
01:00:42qu'il faut regarder
01:00:43moins souvent la télé
01:00:44parce qu'on y raconte
01:00:45beaucoup de bêtises
01:00:46et qu'il faut prendre
01:00:47plus de temps pour lire
01:00:51avec son imagination
01:00:52je le cite là dans la lettre
01:00:53il dit
01:00:54on crée un monde
01:00:55on utilise ses capacités
01:00:56sa mémoire, ses rêves
01:00:57sa propre histoire
01:00:58pleine de drames et de symboles
01:00:59on a bien compris
01:01:00on est dans le prolongement absolu
01:01:01de ce que disait Nathan
01:01:02le pape ne s'adresse pas
01:01:03à Chagipiti
01:01:04il s'adresse à des esprits humains
01:01:05avec encore une fois
01:01:06leur propre sensibilité
01:01:07leur propre capacité
01:01:08à comprendre
01:01:09et analyser les phénomènes
01:01:11et donc c'est en cela
01:01:12que le pape recommande
01:01:13la lecture
01:01:14il va même confier
01:01:15à ses séminaristes
01:01:16peut-être en parlant
01:01:17de son expérience personnelle
01:01:18que ça n'est pas grave
01:01:19de s'ennuyer en lisant
01:01:20et que certains textes
01:01:21ne sont pas toujours passionnants
01:01:22il cite même
01:01:23Ignace de Loyola
01:01:24pour dire qu'on a le droit
01:01:25de s'ennuyer en lisant
01:01:26mais qu'il faut lire quand même
01:01:27vous voyez c'est très touchant
01:01:28c'est l'image un peu
01:01:29d'ailleurs de ce pape
01:01:30qui souvent parle
01:01:31d'une façon qui est très proche
01:01:32des gens
01:01:33on l'a déjà beaucoup dit
01:01:34depuis le début
01:01:35de son pontificat
01:01:36et là ici
01:01:37ce sont des conseils
01:01:38vraiment qui touchent
01:01:39à ce qui est de plus humain
01:01:40chez les fidèles
01:01:41et chez les séminaristes
01:01:42alors tout cela
01:01:43est fort joli
01:01:44mais on ne comprend pas bien
01:01:45pourquoi finalement
01:01:46le pape prend la peine
01:01:47et le temps
01:01:48de produire ce conseil
01:01:49on est assez loin
01:01:50en fait de sa mission initiale
01:01:51ben oui c'est vrai
01:01:52normalement le pape
01:01:53il est là pour conseiller
01:01:54d'aller à la messe
01:01:55déjà on ne l'écoute pas beaucoup
01:01:56parfois il conseille
01:01:57de ne pas prendre la pilule
01:01:58là on l'écoute encore moins
01:01:59mais alors bon
01:02:00pourquoi est-ce qu'il va
01:02:01nous conseiller de lire
01:02:02là on se demande vraiment
01:02:03s'il n'est pas en dehors
01:02:04de son exercice
01:02:05non mais en fait
01:02:06tout dépend de la façon
01:02:07dont on se représente l'église
01:02:08et c'est là que je veux en venir
01:02:09c'est à dire qu'en fait
01:02:10ce pape
01:02:11par cet aspect étonnamment
01:02:12moderne aussi
01:02:13nous montre bien que
01:02:14l'église a d'abord
01:02:18mais pas seulement de l'église
01:02:19parce que je ne me place
01:02:20pas ici d'un point de vue
01:02:21seulement religieux
01:02:22mais civilisationnel
01:02:23la civilisation façonnée
01:02:24par le christianisme
01:02:25s'estime liée
01:02:26non pas à l'homme seulement
01:02:27en tant qu'être religieux
01:02:28mais à l'homme tout entier
01:02:29avec toute sa chair
01:02:30le christianisme
01:02:31la religion de l'incarnation
01:02:32c'est à dire ce dieu
01:02:33qui devient un homme
01:02:34et c'est tout le coeur
01:02:35du message du pape
01:02:36puisqu'il dit que au fond
01:02:37par la littérature
01:02:38on accède à l'universel
01:02:39de la condition humaine
01:02:40il explique que au fond
01:02:41la littérature
01:02:42est ce qui nous relie
01:02:43nous individus
01:02:44à l'ensemble de l'humanité
01:02:45la littérature
01:02:46est ce qui nous relie
01:02:47nous individus
01:02:48à l'ensemble des autres individus
01:02:49qui composent
01:02:50le corps social
01:02:51là je le cite de nouveau
01:02:52il dit la lecture
01:02:53d'un texte littéraire
01:02:54nous met en position
01:02:55de voir à travers
01:02:56les yeux des autres
01:02:57en acquérant une largeur
01:02:58de perspective
01:02:59qui élargit notre humanité
01:03:00et qui active en nous
01:03:01le pouvoir empathique
01:03:02de l'imagination
01:03:03qui est un véhicule fondamental
01:03:04pour s'identifier
01:03:05à d'autres points de vue
01:03:06pour se rapprocher
01:03:07de la condition
01:03:08des sentiments des autres
01:03:09sans lesquels
01:03:10il n'y a ni solidarité
01:03:11ni partage
01:03:12ni compassion
01:03:13ni miséricorde
01:03:14c'est ça François
01:03:15que vous connaissez tous
01:03:16et est-ce que ça dit quelque chose
01:03:17justement du christianisme
01:03:18cette importance accordée
01:03:19à la lecture
01:03:20mais ça dit aussi
01:03:21quelque chose
01:03:22de la civilisation européenne
01:03:23fondée sur les racines chrétiennes
01:03:24oui je pense que ce message
01:03:25est important
01:03:26parce qu'à l'heure
01:03:27des censures
01:03:28ou des autodafés
01:03:29on voit bien
01:03:30qu'il y a un raidissement
01:03:31de la capacité justement
01:03:32à accepter le pluralisme
01:03:33des cultures
01:03:34un double raidissement
01:03:35qui nous est importé
01:03:36à la fois par des fondamentalismes
01:03:37religieux venus d'ailleurs
01:03:38et puis aussi
01:03:39par une incapacité
01:03:40dans laquelle notre civilisation
01:03:41se retrouve parfois
01:03:42à accepter la diversité
01:03:43des points de vue
01:03:44et donc un rétrécissement
01:03:45de la liberté
01:03:46face auquel le rappel
01:03:47justement de la nécessité
01:03:48de la littérature
01:03:49est aussi une réponse salutaire
01:03:50ça me fait un peu sourire
01:03:51de vous dire ça
01:03:52parce qu'en vous citant
01:03:53ce texte du pape
01:03:54j'ai en tête des exemples
01:03:55qu'on m'a rapporté
01:03:56vous voyez
01:03:57d'écoles de jeunes filles
01:03:58tenues par des bonnes sœurs
01:03:59où l'on découpait à l'avance
01:04:00où les bonnes sœurs
01:04:01découpaient à l'avance
01:04:02certaines pages
01:04:03par exemple
01:04:04je me souviens d'une amie
01:04:05qui m'avait confié ça
01:04:06lorsqu'elle étudiait en cours
01:04:07les liaisons dangereuses
01:04:08de Chauderlot et de Laclos
01:04:10il fallait étudier le texte
01:04:11mais à condition
01:04:12d'avoir pris quelques précautions
01:04:13avant lorsqu'il fallait
01:04:14enseigner tout ça
01:04:15à des jeunes filles
01:04:16de 16 ans
01:04:17donc on voit bien au fond
01:04:18et c'est un peu volontaire
01:04:19de ma part
01:04:20ce paradoxe
01:04:21qu'il peut y avoir
01:04:22entre l'idée parfois
01:04:23de la religion
01:04:24comme finalement véhicule
01:04:25d'une conception
01:04:26un peu étroite
01:04:27de la culture
01:04:28et finalement aussi
01:04:29de la liberté artistique
01:04:30et puis en même temps
01:04:31ce message profondément humain
01:04:32et universaliste du pape
01:04:33qui nous dit bien
01:04:34que le christianisme
01:04:35au fond dans son essence
01:04:36est un pied de nez
01:04:37à tous les intégrismes
01:04:38et au fond
01:04:39et là j'insiste vraiment
01:04:40sur un point
01:04:41ce qui fait sa spécificité aussi
01:04:42c'est la capacité
01:04:43qu'ont tous ceux
01:04:44qui ont voulu perpétuer
01:04:45le message du Christ
01:04:46depuis les apôtres contemporains
01:04:47de la vie de Jésus
01:04:48jusqu'à aujourd'hui
01:04:49de s'appuyer d'abord
01:04:50sur la culture
01:04:51qui préexiste au christianisme
01:04:52et notamment on le voit
01:04:53les premiers apôtres l'ont fait
01:04:54Saint Paul le faisait par exemple
01:04:55en apprenant les poètes
01:04:56et les auteurs grecs
01:04:57lorsqu'il allait ensuite
01:04:58parler aux païens
01:04:59de l'évangile
01:05:00on le voit aussi
01:05:01avec le monde latin
01:05:02et c'est ce qui fait aussi
01:05:03que le christianisme
01:05:04tout au long de son histoire
01:05:05était le porteur
01:05:06et le véhicule de culture
01:05:07qui lui préexistait
01:05:08et qu'il est en ce sens
01:05:09fondateur d'une civilisation
01:05:10merci beaucoup Paul Sujit
01:05:11merci à tous les quatre
01:05:12d'avoir été en face à l'info
01:05:13tout de suite vous retrouvez
01:05:14Thierry Cabane
01:05:15pour l'heure des pro 2
01:05:16je vous retrouve demain
01:05:17à 11h pour Medinews