• l’année dernière
Tous les soirs et pendant tout l'été, les chroniqueurs de #FacealinfoEte débattent de l'actualité du jour de 19h à 20h

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Bonsoir et bienvenue à vous qui nous rejoignez dans Face à l'Info.
00:03 Je suis ravie de vous retrouver en cette presque fin d'été avec nos chroniqueurs.
00:06 Une équipe resserrée aujourd'hui que je vous présente dans un instant.
00:09 Ce sera juste après le rappel des principaux titres de l'actualité en compagnie d'Adrien Spiteri.
00:13 Bonsoir Adrien.
00:14 Bonsoir Néli et bonsoir à tous.
00:16 À la ligne de l'actualité, la France touchée par une vague de chaleur sans précédent cet été.
00:20 Aujourd'hui, 50 départements étaient à placer en vigilance orange par Météo France.
00:25 Quatre d'entre eux devraient passer en vigilance rouge.
00:28 Il s'agit du Rhône, de la Drôme, de l'Ardèche et de la Haute-Loire.
00:32 Le pic de chaleur est attendu demain.
00:35 Agarch, un garçon de 12 ans, a été violemment agressé ce samedi.
00:39 Il a été raquetté roué de coups puis mis à nu en pleine rue.
00:43 La victime assure aux policiers que son agression a été diffusée sur les réseaux sociaux.
00:47 Une enquête a été ouverte par le parc aînantaire.
00:50 Un suspect a été placé en garde à vue.
00:53 La CRS 8 a été déployée à Marseille en fin de semaine dernière.
00:57 Dans la cité phocéenne, les assassinats liés au trafic de drogue se multiplient.
01:01 Mais la ville est loin d'être la seule concernée par le fléau.
01:04 Mais la CRS 8, cette unité d'élite, est-elle vraiment efficace sur le long terme ?
01:08 Aya Hatia, élue à des 13e et 14e arrondissements de la ville, s'est exprimée sur le sujet.
01:14 Ça ne suffira pas.
01:16 Il faudra peut-être penser à avoir une brigade spécialisée du type DEA.
01:22 Nous en sommes là.
01:23 Donc oui, c'est une bonne chose.
01:25 Tous les moyens apportés à Marseille sont une bonne chose.
01:27 Mais pour le moment, ça me paraît insuffisant.
01:30 Même si, à l'aise santé, le fait qu'il soit là et qu'il quadrille les quartiers
01:35 sécurise un petit peu plus les habitants.
01:37 C'est ce qu'il demande et son attente de cela, mais de façon plus longue sur la durée.
01:44 C'est un phénomène qui inquiète de plus en plus les pédiatres.
01:47 Les intoxications au cannabis chez les enfants de moins de 3 ans.
01:51 La semaine dernière, à Nice, un nourrisson de 18 mois a été admis en réanimation.
01:55 Des accidents fréquents qui ont parfois de lourdes conséquences.
01:59 Dunia Tengour.
02:00 Un phénomène inquiétant et de plus en plus fréquent.
02:05 Les intoxications au cannabis chez les enfants ne cessent d'augmenter en France.
02:09 Des accidents liés très souvent à la négligence des adultes.
02:12 Conséquence, les hospitalisations d'urgence se multiplient.
02:16 Nous constatons une augmentation des accidents, parce que c'est un accident très grave.
02:20 Que ce soit dans des aliments, des gâteaux que les parents ont préparés pour eux
02:25 et l'enfant en a mangé, ou de petites boulettes de cannabis qui traînent sur les tables.
02:31 Bien sûr, il y en a de plus en plus parce que les parents en consomment de plus en plus.
02:36 Et dans ce cas-là, c'est toujours l'hospitalisation immédiate,
02:39 l'avage de l'estomac et surveillance de l'enfant.
02:42 Des intoxications sévères qui inquiètent donc grandement les pédiatres.
02:46 Et pour cause, les effets sur la santé des tout-petits,
02:48 mais aussi les séquelles peuvent être tout à fait dramatiques.
02:51 Le danger est d'autant plus grand qu'il s'agit d'un jeune enfant
02:55 qui peut avoir des troubles très graves, comme par exemple,
02:59 bien sûr des nausées, des troubles de la marche, une hyperexcitation ou une somnolence.
03:04 Mais ça peut être même des convulsions et aller jusqu'au coma.
03:08 Selon la fondation Lanval à Nice, depuis le début de l'année,
03:11 10 cas d'intoxication au cannabis chez des nourrissons ont déjà été répertoriés.
03:17 Dans le reste de l'actualité en Charente, Marie Thim,
03:20 le maire de la commune de Loumeaux, a été violemment agressé.
03:23 Il a été pris pour si par des gens du voyage,
03:26 après avoir tenté d'empêcher leur installation sur le stade municipal de sa commune.
03:30 Les faits ont eu lieu ce samedi.
03:32 Encore sous le choc, le maire s'est exprimé à notre micro.
03:34 Il nous raconte cette agression.
03:37 Un peu mieux.
03:39 Mais bon, il faut avancer.
03:41 Je me sentais comme une proie.
03:43 J'étais sorti d'un repas de famille, je pensais à mon petit-fils,
03:46 je pensais à plein de choses.
03:48 Quand c'est que ça va s'arrêter ?
03:52 Si j'allais sortir de cette situation ?
03:54 Endem.
03:54 J'étais en état de choc, je n'arrivais plus à parler, je tremblais de partout.
03:57 J'ai eu peur de ne pas retrouver mon petit-fils.
04:02 C'est plein de choses.
04:04 Voilà, c'est la fin de votre journal.
04:06 La suite de Face à l'Info, c'est avec vous, Nelly Denac.
04:08 Merci beaucoup, cher Adrien.
04:10 Et à plus tard sur l'antenne.
04:12 Allez, c'est parti pour Face à l'Info,
04:13 votre émission pour un regard différent sur l'actualité,
04:16 prendre un peu de hauteur, comme dirait Christine Kelly,
04:19 que vous retrouverez, je vous le rappelle, la semaine prochaine.
04:22 Pour m'accompagner ce soir, j'ai plaisir à accueillir Céline Pina.
04:25 Bonsoir, Céline.
04:26 Bonsoir.
04:26 J'espère que vous avez passé un bel été.
04:27 Je suis ravie d'être à nouveau en votre compagnie.
04:30 À vos côtés, Alexandre Devecchio.
04:31 Je rappelle que vous êtes rédacteur en chef au Figaro.
04:34 Merci d'être là également.
04:35 Et Jonathan Cixous, journaliste chez Causeur.
04:37 Merci à tous les trois.
04:38 On va partir avec le programme de ce soir.
04:40 Allez, sans plus tarder.
04:41 Voici les thèmes que nous aborderons.
04:42 Nous reparlerons du campement de migrants installé devant l'hôtel de ville.
04:46 À vrai dire, ils ne sont jamais partis de ces lieux symboliques
04:50 avec l'aide active d'associations.
04:52 Mais cet étrange spectacle de misère humaine
04:54 offre une vitrine qui interloque les touristes
04:56 à moins d'un an maintenant des Jeux olympiques.
04:59 La chronique de Jonathan Cixous à suivre.
05:03 Pas sûr qu'on ait passé de bonnes vacances à la NUPS.
05:05 Les esprits sont plus échaudés que jamais.
05:07 Sur les réseaux, sa flingue à tout va.
05:09 Sur fond, des chéances électorales qui se rapprochent.
05:11 C'est ce que nous dira sans doute Céline Pina dans un instant également.
05:15 Nous serions donc les champions des baisses d'impôts en France.
05:19 Que nenni !
05:20 Les besoins budgétaires sont grands.
05:22 Emmanuel Macron songe maintenant à aller chercher l'argent où il le peut.
05:25 Mais officiellement, pas question de les augmenter.
05:28 On joue peut-être un peu sur les mots, Alexandre de Vecchio.
05:31 Alors comment ce virage fiscal se matérialisera-t-il ?
05:35 La réponse à suivre également.
05:38 Prions que la vague de chaleur qui secoue à nouveau la France
05:40 n'engorge pas un peu plus des hôpitaux déjà exsangues.
05:43 680 services d'urgence, 40 totalement fermés.
05:47 Mais le nouveau ministre l'assure, nous ferons face.
05:50 Lui qui a présidé, on s'en souvient, au destiné de l'ARS de l'Île-de-France
05:54 mais qui a donc fait l'exécutif depuis les alertes multiples de ces dernières années.
05:59 Analyse de ce cynisme par Céline Pina.
06:03 Enfin, la joconde volée, rassurez-vous, je parle du mois d'août de 1911.
06:08 Quel lapsus !
06:09 Peu le savent, mais ce vol a changé à la fois l'image du tableau du maître de Vinci
06:14 et même la fréquentation des musées.
06:17 Jonathan Cixous nous racontera à la fin de l'émission cette fabuleuse histoire.
06:21 Allez, c'est parti !
06:36 C'est à nouveau avec vous que je propose de démarrer l'émission, cher Jonathan.
06:40 C'est donc un nouveau campement en plein Paris depuis près de trois semaines maintenant.
06:45 Une cinquantaine de migrants, essentiellement des femmes et des enfants d'ailleurs,
06:48 arrivés d'Afrique, toujours par la Méditerranée, dorment sur le parvis de l'hôtel de ville.
06:54 Qu'est-ce qui a donc changé ?
06:55 Rien.
06:57 Difficile de faire plus centrale.
06:59 Ils dorment vraiment sur le parvis de l'hôtel de ville, sous les fenêtres de l'hôtel de ville.
07:03 Vous le disiez Nelly, ils sont une cinquantaine, beaucoup de femmes et d'enfants,
07:06 mais il y a aussi des hommes parmi eux.
07:08 Tous viennent d'arriver récemment en France, depuis l'Afrique,
07:12 après avoir traversé la Méditerranée.
07:14 Ils sont originaires du Mali, du Sénégal, de la Côte d'Ivoire, de Guinée, d'Algérie,
07:19 également de Tunisie.
07:21 Pas franchement des périls en guerre, me direz-vous,
07:23 mais ces gens-là fuient, comme des milliers d'autres,
07:26 des conditions de vie difficiles et viennent en Europe.
07:30 Que font-ils depuis trois semaines sur ce parvis de l'hôtel de ville ?
07:32 Eh bien, rien ou pas grand-chose.
07:34 En fait, ils sont là et ils attendent.
07:36 Ils sont assis, ils sont allongés sur des cartons.
07:39 Les passants viennent leur donner à manger
07:43 quand ils achètent des choses dans les restaurants ou supermarchés à côté.
07:47 Et ils sont évidemment, vous l'imaginez en plus avec le temps qu'il fait en ce moment,
07:51 dans des conditions sanitaires déplorables.
07:54 Et ils attendent quoi donc ? Ils attendent un logement.
07:57 Ils attendent que la ville, ils attendent que la région,
08:00 que l'État leur donne un toit pour vivre parce que c'est le droit à la France.
08:06 Alors, on le rappelle, ça n'est pas la première fois qu'ils investissent ce même lieu.
08:10 On rappelle peut-être, on se rafraîchit la mémoire.
08:11 Eh bien, c'est ce que je vais faire Nelly,
08:13 puisque en juin 2021, c'était 560 migrants qui s'étaient déjà installés
08:19 avec leur tente cette fois-ci sur le parvis de l'hôtel de ville.
08:22 Donc, l'opération avait été rendue possible
08:24 grâce aux militants de l'association Promigrant Utopia 56.
08:30 Et puis, en octobre dernier, donc il y a quelques mois,
08:32 c'était le collectif La Chapelle Debout,
08:34 la chapelle du nom du quartier du nord de Paris,
08:38 qui milite pour également l'accueil des migrants et leur trouver des logements.
08:44 Eux, ils avaient carrément organisé, je ne sais pas si vous vous en souvenez,
08:46 l'invasion, l'occupation de l'hôtel de ville.
08:50 Je me souviens des images, on voyait des dizaines de migrants
08:52 qui enjambaient les grilles de l'hôtel de ville pour les ouvrir
08:55 et qui sont ensuite entrés dans le bâtiment
08:58 face à des agents de sécurité qui étaient d'une passivité
09:01 qui était assez déconcertante pour ne pas dire franchement complice.
09:06 Alors Utopia 56, qui en outre avait déjà fait parler d'elle ces derniers mois,
09:09 on s'en souvient.
09:10 Et on entend souvent parler d'Utopia 56.
09:13 Cette assoc, elle sait faire parler d'elle en fait,
09:15 parce qu'elle fait des actions coup de poing,
09:18 hyper bien médiatisée, hyper bien relayée sur les réseaux sociaux.
09:23 Je vais vous rappeler encore une chose.
09:24 En juin dernier, c'était encore dans le plein centre de Paris,
09:27 c'était déjà les beaux jours, il y avait déjà plein de touristes.
09:30 Elle avait occupé la place du Palais Royal.
09:31 450, quasiment que des hommes, originaire d'Afrique,
09:36 personnes originaire d'Afrique, là aussi,
09:38 présentés comme étant exclusivement des mineurs non accompagnés.
09:44 Aucun ne s'est plié un test osseux pour le déterminer.
09:47 Et puis, c'est toujours Utopia 56 qui a permis à d'autres migrants,
09:51 ils ont été même jusqu'à 600, d'occuper.
09:54 La situation n'est pas très claire encore aujourd'hui,
09:56 mais depuis des mois, ils occupent une école désaffectée,
09:59 rue Erlanger, dans le 16e arrondissement de Paris.
10:03 Ce sont des méthodes à la limite de la légalité,
10:05 quand elles ne sont pas clairement hors la loi.
10:08 Et puis, pour moi, ce sont des méthodes, je dois dire, répugnantes,
10:11 parce que ces associations instrumentalisent la misère humaine.
10:15 Et ça, ça doit être intolérable.
10:17 Elles l'instrumentalisent, cette misère humaine,
10:19 au prétexte de lui venir en aide.
10:21 C'est terrible. Et cela fait quoi ?
10:24 Cela, notamment, fait la fortune des passeurs.
10:26 Rappelons que les passeurs font de la traite humaine.
10:29 C'est comme ça que l'ONU le reconnaît.
10:32 Puis, la conséquence, c'est quoi ?
10:34 La conséquence, c'est aussi que ces associations envoient un message terrible
10:37 à ces hommes et à ces femmes.
10:39 Le message, c'est "Venez chez nous, nous, on va bien s'occuper de vous.
10:42 On va vous trouver un toit, etc."
10:44 C'est le fameux droit à la France, où, si vous venez en France,
10:47 vous pouvez automatiquement avoir un appartement pour vous et votre famille.
10:50 Or, le problème, c'est bien ça.
10:53 Nous n'avons pas les moyens, et financiers et matériels,
10:56 d'accueillir d'une part tout le monde,
10:57 et puis surtout d'accueillir les gens dignement.
11:00 Une femme qui campe actuellement devant l'hôtel de ville
11:04 est interrogée dans le Figaro.
11:06 Et que dit-elle ? Elle dit "On n'était pas au courant que c'était compliqué.
11:09 On a vu la réalité."
11:11 Malheureusement pour ces pauvres gens,
11:12 ils voient la réalité une fois arrivée sur notre toit.
11:15 Et maintenant, c'est à nous de bricoler pour les accueillir,
11:18 pour les loger, pour les soigner aussi,
11:19 parce qu'ils ne sont pas souvent en bonne santé.
11:20 - Et s'en suit donc une forme de désenchantement.
11:22 Alors, parallèlement au drame humain,
11:24 il y a aussi, évidemment, on ne peut pas l'occulter complètement,
11:26 les conséquences sur l'image de Paris.
11:28 Effectivement, à moins d'un an maintenant,
11:31 le compte à rebours a commencé,
11:32 à moins d'un an de l'échéance des Jeux olympiques,
11:34 ça fait un peu désordre.
11:35 - Ah bon, vous trouvez ?
11:37 Je trouve que des milliers de sans-abri,
11:39 des détritus qui attirent des rats par milliers,
11:42 des embouteillages en plein mois d'août,
11:44 les vols à la tire qui augmentent, etc.
11:46 Je trouve que c'est une belle carte postale,
11:48 mais plus sérieusement, Nelly, c'est triste et c'est lamentable.
11:54 C'est un spectacle indigne pour nous, pour Paris,
11:57 pour les Parisiens, pour la France dans son ensemble.
12:00 Les étrangers qui sont à Paris cet été, ils sont atterrés.
12:03 Ils sont atterrés de voir l'état de saleté,
12:05 l'état voire d'insécurité qui règne dans des lieux
12:08 pourtant absolument importants pour la vie touristique.
12:13 Je pense notamment au Champ de Mars,
12:14 évidemment, au pied de la Tour Eiffel.
12:17 Je ne sais pas si Anne Hidalgo est d'ores et déjà rentrée de vacances.
12:20 En tout cas, on peut être certain que quand elle va rentrer,
12:22 Plasnet sera fait sous ses fenêtres.
12:25 Ça lui permettra de continuer de penser qu'elle vit dans un monde magique
12:28 et qu'elle pourra continuer de réenchanter Paris
12:31 pour le plus grand bonheur de la planète entière.
12:33 Pendant ce temps-là, elle a les mains libres.
12:35 Les Parisiens font le doron.
12:37 Donc, il n'y a aucune raison qu'elle s'arrête en si bon chemin.
12:40 Pour conclure, pour ce qui concerne ces milliers de femmes, d'enfants et d'hommes,
12:45 on sait qu'on les envoie depuis des mois déjà,
12:47 justement pour faire de la place et de la propreté dans Paris.
12:50 On les envoie en province.
12:52 On ne fait que déplacer le problème, évidemment.
12:55 Et puis, le problème, là aussi, c'est qu'on n'est pas prêts de le résoudre, ce problème.
12:58 Parce qu'Emmanuel Macron, il nous a dit quoi cet été ?
13:00 Il a dit qu'on ne changerait pas cette politique d'immigration
13:03 et d'accueil dans les années qui viennent.
13:05 Merci beaucoup, Jonathan.
13:06 On se donne deux, trois petites minutes peut-être pour réagir.
13:08 Je suis sûre que vous avez des choses à dire également.
13:11 Peut-être vous, Alexandre de Vécuiau.
13:14 Ça soulève évidemment un certain nombre de questions.
13:16 Il y a évidemment l'instrumentalisation et le gain,
13:20 enfin le rôle actif que jouent ces associations qui agitent en sous-main
13:24 et qui font miroiter un rêve.
13:26 Et puis, on se sert d'une certaine manière de ces gens
13:30 à qui on fait croire que tout va bien se passer.
13:32 Oui, effectivement, ça a été très bien dit par Jonathan,
13:35 qui a employé, je trouve, le bon adjectif, répugnant.
13:39 Puisqu'effectivement, ces associations se donnent bonne conscience,
13:43 mais sur la misère humaine.
13:44 Et il faut rappeler qu'elles perçoivent des subventions
13:47 et que les dirigeants de ces associations vivent,
13:49 et pour certains, confortablement, de tout cela.
13:52 Donc, il y a des questions à se poser.
13:54 Il y a des questions à se poser sur aussi pourquoi on finance
13:57 ce type d'associations.
14:00 Est-ce qu'il ne faut pas leur imposer des règles plus strictes
14:03 pour les mettre hors la loi ?
14:05 Mais ensuite, elles ne sont pas les seules responsables.
14:07 Jonathan a pointé un responsable, c'est quand même l'État aussi,
14:11 qui ne met pas en œuvre tout ce qui est nécessaire
14:13 pour mettre une politique de contrôle des flux efficace,
14:16 pour renvoyer les gens immédiatement,
14:18 puisqu'on sait qu'ils sont en situation illégale.
14:20 Et puis, il y a effectivement la mairie de Paris.
14:23 Alors là, c'est l'arroseur arrosé, en quelque sorte,
14:26 puisqu'on a vu que la mairie de Paris finançait.
14:29 Alors, peut-être pas Utopia, mais elle en finance...
14:31 SOS Méditerranée avait...
14:32 Voilà, SOS Méditerranée au moment de l'Ocean Viking.
14:36 Donc, Bossuet disait "Dieu se rit de ceux qui déplorent
14:41 les conséquences dont ils chérissent les causes".
14:43 On en est exactement là.
14:45 En réalité, effectivement, la mairie de Paris finance
14:49 effectivement la dégradation de sa propre ville.
14:51 Là aussi, sans doute pour se donner bonne conscience.
14:54 Et en réalité, il n'y a pas de gagnant dans cette histoire,
14:57 puisqu'effectivement, comme ça a été très bien dit,
14:59 on vend du rêve aux gens qui viennent et qui sont finalement,
15:03 je crois, qui ne sont effectivement pas très heureux chez eux,
15:05 mais pas beaucoup plus heureux.
15:07 Ici, il y avait un reportage dans Le Figaro où, effectivement,
15:11 ils expliquaient qu'ils ne s'attendaient pas à ce que la situation soit comme ça.
15:15 Ils réclamaient un logement, mais enfin, voilà,
15:18 on ne peut pas arriver dans un pays et réclamer un logement.
15:22 Et ils disaient qu'on était en été, l'hiver arrive,
15:26 et là, la situation va être encore plus dramatique pour eux.
15:29 Alors, je vous propose d'enchaîner avec vous, Céline.
15:31 J'aurais bien aimé, j'étais tentée de vous faire réagir,
15:33 mais il se trouve que la preuve n'est pas là.
15:34 J'étais à Belmont, pardon.
15:35 C'est pas ça.
15:36 C'est que voilà, il y aura deux thèmes qui vont se faire suite.
15:40 Alors, on va y aller mezzo tempo.
15:44 Vous vouliez nous parler, vous, de la rentrée politique qui s'annonce agitée.
15:48 Je le disais dans le sommaire pour la NUPS, la NUPS,
15:51 enfin, chacun dira un peu comme il le souhaite,
15:53 puisque cette coalition de partis n'en finit pas de régler ses comptes,
15:59 laver son large salle, peut-être, en public, sur les réseaux sociaux,
16:05 mais également parfois de presse interposée.
16:08 Et oui, en effet, si certains à la NUPS rêvent de révolution permanente,
16:11 c'est plutôt la crise perpétuelle qui les définit.
16:14 Cette fois-ci, tout a commencé, ou plutôt recommencé,
16:17 puisque la crise perpétuelle, elle ne s'arrête jamais par définition,
16:21 avec la sortie du deuxième tome des mémoires de Nicolas Sarkozy,
16:24 lequel vient de faire exploser un énorme pétard à droite,
16:28 avec en adoubant Gérard Dermanin,
16:30 ce qui nous promet une foire d'emploi inabsolument délectable.
16:35 Du coup, Olivier Faure voit l'occasion de faire exister le PS,
16:38 autrement qu'en paillasson, de LFI.
16:40 Et donc, pour cela, il va être le premier à en appeler à l'union de la gauche.
16:45 Cette martingale politique qui est de plus en plus dénuée de contenu,
16:49 autre qu'électorale.
16:50 Mais à gauche, en effet, l'appel à l'union, ça vous pose son homme.
16:55 C'est apprécier des militants,
16:56 et en plus, on n'a même pas besoin de lui donner un contenu.
16:59 Sincèrement, un truc pareil, ça ne se lâche pas.
17:02 Donc, Olivier Faure publie sur X un tweet qui invite la gauche
17:06 à ne pas tomber dans la spirale de la division mortifère.
17:09 C'est vrai qu'unis ensemble, c'est mieux que désunis séparément.
17:13 Là-dessus, on ne peut pas lui donner entièrement tort,
17:15 mais ça reste quand même très convenu comme appel.
17:18 Oui, mais voilà.
17:20 Jean-Luc Mélenchon, qui adore laver le linge sale de la nupèce en public,
17:25 n'a pas reculé devant le énième tacle à donner à son petit camarade.
17:30 Donc, il est sorti de ses gonds,
17:32 si tant est qu'il y arrive d'y rentrer de temps en temps.
17:34 Et donc, le leader insoumis lui a répondu avec acidité,
17:38 incorrigible double langage.
17:39 Faire l'union en se divisant aux élections sénatoriales et européennes ?
17:44 Au fond, est-ce que ce n'est pas un tantinet mérité quand même ?
17:47 Eh bien si, ça l'est, mais...
17:49 Il se trouve que l'accord entre le PS, le PC et les Verts
17:52 pour les sénatoriales a délibérément mis de côté LFI.
17:57 Les trois parties qui ont sombré à la présidentielle
18:00 ont été bien contentes de trouver les 22% de Jean-Luc Mélenchon
18:04 et sa stratégie au moment des législatives
18:07 pour ne pas perdre complètement tous leurs sièges et tous leurs postes.
18:10 Néanmoins, les insoumis, en bons patrons,
18:14 ont fait en sorte de rafler la majeure partie des sièges,
18:17 ce qui a laissé un souvenir cuisant, disons-nous.
18:21 Les choses, ouais.
18:22 Est-ce qu'ils peuvent se permettre de le faire sans danger quand même ?
18:26 Est-ce qu'il y a des conséquences au passage ?
18:28 Alors, sur les sénatoriales, pas tellement.
18:30 En fait, LFI est un parti qui est très peu enraciné sur les territoires
18:34 et il se trouve qu'il ne pèse pas dans les collectivités territoriales
18:38 et au moment des sénatoriales, ce sont les élus locaux qui votent.
18:42 Donc, ce passé de l'apport LFI ne présente guère de risques,
18:45 voire ça peut même être un plus.
18:48 Pourquoi ? Parce que les prises de parole du leader des insoumis
18:51 et des insoumis en général pendant les émeutes ont énormément choqué
18:55 quand ils ont son prix aux policiers
18:57 et quand ils ont donné l'impression de soutenir et d'excuser la violence
19:02 et le pillage en appelant ça une forme de quête de justice sociale.
19:06 Ça a choqué, ça a notamment choqué les élus locaux
19:08 parce qu'eux, ils sont en face de ces personnes-là
19:11 et ils doivent payer les dégâts générés.
19:13 Alors, il y a un autre point de discorde qui peut être encore plus majeur,
19:16 ce sont évidemment à venir les élections européennes.
19:20 En effet, en fait, les élections européennes sont vues par les partis
19:23 comme très peu déterminantes.
19:24 Ils savent très bien que la politique, elle se fait au niveau des États
19:27 et que finalement, le Parlement est un peu un Parlement croupion.
19:30 Mais il a quelque chose de très intéressant, notamment à gauche,
19:33 c'est qu'il a toujours permis de rebattre les cartes
19:36 et de générer différents équilibres dans une gauche plurielle
19:39 qui passe son temps à se demander qui va être le prédateur,
19:42 le mieux armé de gros pour pouvoir bouffer les autres.
19:45 Donc l'hégémonie de l'EFI, aujourd'hui,
19:47 elle s'appuie essentiellement sur les 22% de Mélenchon aux présidentielles.
19:53 Mais il se trouve qu'aux dernières européennes,
19:56 l'EFI et l'EPS faisaient quasiment jeu égal.
19:58 Ils avaient un score à peu près de 6% tous les deux
20:01 et ceux qui étaient en pointe, c'était EELV qui eux, faisait 13,5%.
20:06 Donc se compter au moment des européennes,
20:09 c'est le meilleur moyen de rééquilibrer le rapport de force
20:12 à l'intérieur de la NUPES, de rabattre peut-être un peu le caquet
20:16 de l'ombrageux leader de l'EFI et de son commissaire politique,
20:19 Manuel Bompard.
20:20 Ce qui explique aussi la passe d'armes entre Marine Tendulier
20:24 et Manuel Bompard par journoi interposé.
20:26 C'est exactement ça.
20:27 Dans Le Parisien, la chef de file des Verts
20:30 nous a mis en avant son attachement pour l'Europe
20:32 pour justifier son refus des listes communes,
20:35 notamment avec l'EFI.
20:37 Mais dans le même temps, il ne donne absolument aucun contenu
20:39 à ce que pourrait être une Europe désirée par les Verts
20:42 ou l'Europe tout court.
20:43 En revanche, quand elle aborde la question de la mise sous tension
20:47 et de la brutalisation au sein des rapports de la NUPES,
20:50 tout le monde voit à quoi il fait allusion,
20:52 tellement la violence de langage des Insoumis
20:55 choque profondément dans les couloirs du Parlement.
20:58 Manuel Bompard, lui, va lui répondre dans Libération.
21:00 Qu'est-ce qu'il va faire ?
21:02 Au vu de l'indigence, voire de l'absence de proposition concrète
21:05 de Manuel Bompard, qui se contente du mantra
21:08 "il faut chasser d'un côté Macron et combattre l'extrême droite",
21:13 qui est même débitée avec une absence totale de conviction,
21:16 on comprend vite que le but seul de cette interview,
21:19 c'est de faire porter la responsabilité de la division
21:22 aux seuls PS, PC et Verts.
21:25 Donc, la LFI se victimise pour pouvoir accuser ses partenaires
21:29 d'être les seuls responsables de la montée du RN
21:32 et de la stabilité du vote centriste.
21:35 En effet, on a eu des sondages suite aux émotes de juillet
21:38 qui montrent une forte poussée du bloc de droite
21:40 qui passe de 42% à 48%.
21:44 Le parti Renaissance se maintient autour de 20%
21:47 et les listes PS et LLV seraient à peu près à 9% et LFI à 8%.
21:52 Le problème, c'est que ça donne quand même un peu le sentiment
21:54 que seule la petite cuisine électorale intéresse réellement
21:58 les leaders de ces formations politiques que vous évoquez.
22:01 Ils n'ont pas grand-chose à dire au monde.
22:03 Ils ne comptent plus que sur la diabolisation de leur adversaire
22:06 pour se faire élire et ils utilisent tellement la réduction
22:09 à Hitler et Rome dès que vous n'êtes pas dans leur rang
22:12 que finalement tout cela n'a plus aucun sens.
22:14 La Macronie est devenue une dittature,
22:16 la droite sont des crypto-fascistes,
22:18 le RN des fascistes tout court.
22:20 Et tout cela n'a tellement pas de rapport avec la réalité
22:24 que les Français finissent par s'en détourner complètement.
22:27 Le problème, c'est que cet été, on a quand même pris
22:30 tout ce bel ensemble en flagrant délit d'antisémitisme
22:34 et d'alliance avec l'islamisme et qu'on a assisté à la porter
22:37 sur les fonds baptismaux de la gauche Médine.
22:40 Celle qui, chez ELV, dit que si on est antisémite,
22:44 mais ce n'est pas juste parce qu'on est con,
22:46 en fait ça marche, ce n'est pas grave,
22:48 ça veut dire que dans le fond c'est acceptable.
22:51 Mais de l'autre côté, LFI dit, mais pas du tout.
22:54 Médine, c'est le cercle de la Terre, pensez-vous.
22:57 Le fait qu'il soit proche des frères musulmans,
22:59 qu'il ait été un adepte de...
23:03 Ah zut !
23:04 -Sorale.
23:05 -Oui, Sorale, mais Ramadan, surtout, qu'il a beaucoup aimé.
23:08 Il était aussi proche de Kémi Séba,
23:10 qui est un suprémaciste noir bien gratiné,
23:14 je vous conseille d'aller regarder un petit peu ce qu'il écrit.
23:17 Le fait qu'il pratique la quenelle d'une façon assez spontanée,
23:20 il faut le reconnaître.
23:21 Le fait que, de temps en temps,
23:23 quand il va parler des homosexuels,
23:25 il utilise le charmant mot de Tarlouz.
23:27 Mais tout ça, finalement, ce n'est pas très dérangeant.
23:30 -Ça ne permet pas le doute.
23:31 -Non, alors, voir un proche des islamistes mis à l'honneur
23:34 tant aux universités d'été d'Europe Écologie-Les Verts,
23:37 mais également à celle de LFI,
23:40 et qui va participer à la fête de l'humanité,
23:44 visiblement, ça ne dérange personne à gauche.
23:46 Quant au PS, lui, il est tellement dépourvu du moindre courage
23:50 qu'il fait semblant de n'avoir rien vu.
23:52 C'est une polémique sur laquelle tout le monde s'engueule.
23:55 -Olivier Faure, lui, il est en vacances,
23:58 il n'a rien à dire, finalement, l'antisémitisme.
24:00 -C'est sûr qu'on s'adresse à Jean-Luc Mélenchon.
24:02 Ça dépend, il choisit ses combats.
24:04 -C'est ça, mais en fait, il le fait quand même un peu en décalé,
24:07 de façon pas très maligne,
24:08 et ça a quand même tendance à lui revenir en boomerang,
24:10 mais il a quand même réussi à garder toutes ses dents.
24:12 Le seul problème, c'est que tout cela
24:16 fait régresser énormément la gauche dans les sondages.
24:19 Ce qu'on a du mal à expliquer,
24:20 c'est parce que la crise sociale qu'on est en train de vivre,
24:23 avec l'inflation, avec la crise de l'énergie,
24:25 devrait leur donner un énorme boulevard.
24:28 Eh bien, en fait, pas du tout,
24:29 voire même aujourd'hui, dans tous les sondages,
24:32 les Français disent qu'ils trouvent Jean-Luc Mélenchon
24:35 bien plus dangereux que Marine Le Pen,
24:38 ce qui est quand même un résultat assez navrant
24:40 quand on essaie de se poser en chantre de la reconquête sociale.
24:45 -Merci beaucoup.
24:46 Allez, vous avez pratiquement fini à la seconde.
24:48 C'est parfait, on dirait que vous avez vraiment
24:50 calibré votre chronique.
24:52 Félicitations.
24:53 Dans un instant, on reviendra,
24:54 on verra avec vous, Alexandre de Vécu,
24:56 à quelle sauce nous risquerons d'être mangés.
24:59 Je parle bien sûr des impôts.
25:01 En tout cas, le budget, le vote du budget 2024,
25:04 il promet de devoir s'affronter,
25:06 de devoir ferrailler les formations politiques au Parlement.
25:08 Ce sera l'un des gros dossiers chauds.
25:11 Mais déjà, il y a des pistes qui se dégagent.
25:13 Ce n'est pas très positif, tout ça, pour nous.
25:15 En gros, contribuable, en tout cas.
25:16 À tout à l'heure.
25:17 Nous sommes de retour pour la deuxième partie de Face à l'info.
25:23 Ravie d'être en votre compagnie, si vous nous rejoignez à l'instant.
25:26 Et on va enchaîner avec ce que je vous disais juste avant la pause.
25:29 On va parler des impôts avec vous, Alexandre de Vécu.
25:31 Enfin, je ne sais pas si on devrait dire impôts.
25:33 Mais bon, on sait que d'ores et déjà qu'avec l'immigration,
25:35 ça devrait être l'un des sujets les plus brûlants de la rentrée,
25:37 c'est-à-dire le fameux budget.
25:40 Alors, le gouvernement fait sa rentrée ce mercredi.
25:42 On en saura un petit peu plus à cette occasion,
25:44 mais on a déjà compris qu'il allait déjà s'attaquer de front
25:47 à ce budget 2024.
25:49 Et donc, cette question, est-ce qu'il faut s'attendre réellement
25:52 à ce qu'on peut considérer comme des hausses d'impôts ?
25:54 Vous avez raison de dire "est-ce qu'il faut parler d'impôts"
25:57 puisque c'est le mot que le gouvernement n'ose pas prononcer.
26:00 Évidemment, ils vont jouer sur les mots.
26:02 En tout cas, l'exercice budgétaire s'annonce compliqué pour le gouvernement.
26:06 Après plusieurs années de quoi qu'il en coûte,
26:08 l'État est dans le viseur des marchés financiers.
26:10 C'était d'ailleurs la vraie raison de la réforme des retraites.
26:14 Et alors que la dette française a officiellement dépassé les 3 000 milliards,
26:18 Bercy s'est engagé auprès de l'agence de notation Standard & Poor's
26:22 à éviter à économiser 15 milliards d'euros
26:29 par rapport à la trajectoire naturelle budgétaire,
26:32 qui est indexée sur l'inflation.
26:34 Donc, s'est engagé un sérieux budgétaire,
26:37 sous peine de voir sa note dégrader et donc les taux d'intérêt augmenter.
26:42 Le problème, c'est qu'effectivement, Emmanuel Macron martèle
26:45 qu'il n'augmentera pas les impôts,
26:47 car c'est vrai qu'on détient déjà le record du monde de prélèvement obligatoire.
26:51 Une promesse qu'il ne pourra sans doute pas tenir
26:53 s'il veut respecter sa promesse au marché financier
26:58 ou en tout cas à l'agence de notation Standard & Poor's.
27:01 Mais il pourra compter à mon avis sur l'imagination fiscale
27:04 des fonctionnaires de Bercy,
27:06 pour que ça ne se voit pas trop justement ces augmentations d'impôts.
27:10 Du coup, comment peut-il faire pour s'y prendre à peu près discrètement ?
27:14 Quels sont les leviers dont il dispose ?
27:16 Je vous ai dit, dans ces cas-là, on joue sur les mots.
27:19 Alors le gouvernement, c'est interdit d'actionner les leviers de la TVA,
27:22 de l'impôt sur les sociétés ou de l'impôt sur le revenu,
27:25 parce que c'est trop voyant.
27:27 Mais le gouvernement ne s'interdit pas, par exemple, de hausser les taxes.
27:30 On n'appelle pas ça des impôts, mais ce sont des taxes,
27:32 ou de supprimer les niches fiscales,
27:34 ce qui en fait revient à augmenter les impôts.
27:39 Alors il y a différentes pistes.
27:41 Souvent, quand on veut augmenter les impôts,
27:43 maintenant, l'écologie est un bon prétexte.
27:45 Je ne sais pas si vous avez remarqué.
27:48 C'est l'argument massif.
27:49 Voilà, on chiffre rarement ce que ça permet d'économiser en termes de carbone,
27:55 mais l'écologie, ça permet d'augmenter les impôts en toute bonne conscience.
28:01 Et très logiquement, c'est sous prétexte d'écologie
28:05 que le gouvernement va alourdir certaines taxes.
28:08 Le malus automobile, pour commencer,
28:12 celui-ci va déplafonner ses critères d'émission durcie,
28:16 où il devrait également remonter les taxes sur le CO2
28:21 et sur l'ancienneté pour tout ce qui est véhicule d'entreprise.
28:24 Vous voyez que ça va se nicher dans des détails,
28:26 mais des détails, petit à petit, ça commence à faire beaucoup.
28:29 Clément Beaune a aussi annoncé qu'il souhaitait alourdir la taxe
28:32 sur les billets d'avion afin de financer des investissements dans le ferroviaire.
28:36 Pourquoi pas, mais il faudra nous dire quels sont les investissements précisément.
28:39 Le gouvernement réfléchirait, de surcroît,
28:42 à créer une taxe spéciale sur les consections du secteur des transports,
28:46 les autoroutes notamment.
28:47 Et donc, il explique que ça va viser les concessionnaires,
28:51 mais pas les automobilistes.
28:52 On imagine que les concessionnaires vont le reporter sur le prix des autoroutes,
28:56 que par ailleurs, on a dû payer 36 fois.
29:00 C'est un peu le même syndrome que le supermarché.
29:02 Je vous disais que Bercy avait de l'imagination budgétaire.
29:05 Les agriculteurs devraient être également dans le viseur,
29:10 encore sous prétexte d'écologie.
29:12 C'est vrai qu'ils bénéficient davantage fiscaux sur le gazole non routier.
29:16 C'est quand même une profession, pour les petits du moins, qui souffre beaucoup.
29:20 Et donc, ces avantages fiscaux devraient être supprimés.
29:25 Ça, c'était pour l'écologie.
29:27 Le gouvernement planchait également sur la remise en cause du PINEL.
29:31 C'était un avantage fiscal pour ceux qui achetaient pour louer,
29:35 ce qui permettait de mettre plus de logements en location
29:39 en période de crise du logement, d'augmentation des taux.
29:42 Je ne suis pas sûr que ça permette…
29:45 Le marché est en difficulté.
29:47 À mon avis, ça risque d'accentuer les difficultés.
29:51 Il planche également sur une franchise sur les médicaments.
29:54 Elle passerait de 50 centimes à 1 euro.
29:57 Les entreprises ne sont pas non plus épargnées.
30:00 Suppression de l'exonération de cotisation sur les salaires de 2,5 à 3,5 fois le SMIC.
30:06 Là aussi, ça pourrait avoir des conséquences sur l'emploi.
30:10 Peut-être sur la SMICardisation des salariés.
30:14 Ces exonérations permettaient aussi aux entreprises d'augmenter un peu leurs salariés.
30:18 Si on les supprime, on risque de rester proche du SMIC,
30:22 ce qui est déjà un problème français.
30:24 Des reports de baisse d'impôt de production prévus.
30:28 On nous avait beaucoup dit que c'était le moment de réindustrialiser.
30:31 Il faut retrouver la souveraineté française.
30:33 Ça passait effectivement par la réindustrialisation
30:36 et des impôts de production en moins par rapport à nos concurrents.
30:39 L'impôt européen apparemment s'est reporté à la fin du quinquennat.
30:44 Ce serait reporté à la fin du quinquennat.
30:46 Et enfin, les mécanismes d'indexation des prestations sociales.
30:50 Quand je parle de prestations sociales, ça peut être tout simplement les retraites
30:53 qui normalement sont indexées sur l'inflation.
30:55 On supprimera les mécanismes d'indexation,
30:58 ce qui reviendrait à faire baisser les retraites sur certaines grosses retraites.
31:03 Vu que les retraités sont parfois plus riches en France que les actifs,
31:07 ça peut se justifier, mais on pense aux petites retraites, ça aura également un coût.
31:12 Ça commence à faire beaucoup quand même.
31:14 Ça commence à faire pas mal.
31:15 Effectivement, ce n'est pas aussi visible sur la fiche de paix.
31:18 Ça ne se voit pas comme ça.
31:20 Mais en parallèle, on peut quand même aussi se poser logiquement la question,
31:24 est-ce qu'il a l'intention de s'attaquer à ce qu'on appelle les dépenses sociales ?
31:26 Oui, alors je vous disais, effectivement,
31:30 la France est recordman des prélèvements sociaux.
31:34 Elle est recordman également de la dépense publique.
31:38 Et dans cette dépense publique, en réalité, l'argent, et ça se voit,
31:42 ne va pas nécessairement à l'hôpital, à l'école, dans la police, dans la justice,
31:47 dans les transports en commun.
31:49 Je pense que tout ça, les Français le constatent tous les jours.
31:50 Mais il va en grande majorité dans les dépenses sociales.
31:53 C'est 40 % du PIB et 700 milliards de dépenses par an.
31:59 Nous représentons 1 % de la population mondiale,
32:01 mais nous dépensons 10 % des dépenses sociales du monde entier.
32:05 Alors dans ces dépenses, il y a les dépenses de retraite.
32:08 Là, pour le coup, le gouvernement a réformé les retraites.
32:11 Mais en même temps, c'est ce qui est le plus difficile à faire accepter
32:13 parce que les Français cotisent beaucoup pour les retraites.
32:15 Il y a également les dépenses de santé qui paraissent utiles à tout le monde.
32:19 Et là, pareil, il y a des cotisations.
32:21 Mais il y a aussi tout ce qui est allocations,
32:24 notamment les dépenses liées au chômage.
32:27 Rien que ça, c'est 72,4 milliards d'euros de dépenses chômage.
32:31 Alors pour les faire baisser, il ne s'agit pas forcément
32:34 de revoir à la baisse les allocations chômage,
32:36 même si on pourrait en discuter,
32:37 ou le temps pendant lequel on peut percevoir le chômage,
32:40 mais tout simplement de mettre les Français au travail.
32:42 Ce serait une bonne solution finalement pour mettre les Français au travail
32:47 ou en tout cas créer de l'emploi.
32:49 Je parlais tout à l'heure de la désindustrialisation.
32:51 Ce serait une bonne solution pour faire baisser la dépense publique.
32:53 Il y a aussi l'allocation pauvreté, le RSA.
32:55 C'est 15 milliards d'euros chaque année.
32:57 Il bénéficie à près de 2 millions de foyers.
33:00 Il y a très peu de contrôles.
33:01 Le gouvernement avait évoqué cette piste de mieux contrôler,
33:04 de mieux encadrer le RSA.
33:05 On n'en reparle pas du tout.
33:06 On sait qu'il y a un milliard de fraudes par an environ.
33:10 Là encore, on pourrait s'interroger sur la logique.
33:13 Si on veut baisser la dépense publique,
33:16 ça passe aussi par un retour des Français au travail.
33:19 Donc il faut créer du travail,
33:20 faire en sorte que ceux qui peuvent parfois profiter du système arrêtent.
33:24 Tout ça, c'est une impensée pour le moment du gouvernement.
33:28 - D'autant considérer que les classes moyennes seront principalement visées
33:31 parce que nous, on va considérer comme des hausses d'impôts.
33:34 Parlons vrai.
33:35 - Exactement.
33:36 Oui, effectivement, on peut les considérer comme des hausses d'impôts.
33:38 Et oui, les classes moyennes vont se sentir encore une fois visées.
33:42 Je disais qu'on ne s'attaque pas du tout à la dépense sociale.
33:45 Qu'est-ce que les classes moyennes ?
33:46 Ce sont ceux qui travaillent, mais avec un revenu modeste,
33:49 qui payent des impôts.
33:50 A priori, c'est eux qui vont être visés.
33:54 Quelqu'un qui a une voiture,
33:56 mais une vieille voiture qui n'a pas les moyens d'acheter une voiture neuve,
33:59 reste à se faire imposer de manière supplémentaire.
34:03 Quelqu'un qui avait peut-être un peu d'économie
34:06 et qui décidait d'acheter pour louer,
34:09 ce sera plus compliqué.
34:11 Donc effectivement, les classes moyennes vont être visées.
34:15 Elles vont être doublement visées
34:16 puisque Emmanuel Macron avait promis 2 milliards d'économies d'impôts
34:22 spécifiquement pour les classes moyennes.
34:24 Là aussi, on parle de les reporter à la fin du quinquennat.
34:28 Y a-t-il d'autres solutions que de les ponctionner, ces classes moyennes ?
34:31 À votre sens ?
34:32 Il y aura sans doute plein de solutions.
34:35 Je ne suis pas économiste, il faudrait interroger différents économistes.
34:39 Mais là, on peut s'intéresser à ce que font nos voisins.
34:42 Par exemple, c'est une annonce qui a été faite cet été.
34:45 Il se trouve qu'on n'en a pas beaucoup parlé dans la presse française.
34:48 C'est l'Italie.
34:49 L'Italie de Giorgia Meloni,
34:51 qui pour faire face à la hausse des taux de la BCE,
34:55 a décidé de taxer à 40% les super profits des banques
35:00 liés à cette augmentation des taux.
35:01 Ça se chiffre en plusieurs milliards d'euros.
35:04 Évidemment, Meloni se fait taper sur les doigts par la BCE.
35:08 Mais on se demande parfois ce que vient faire la BCE
35:10 dans les décisions d'un pays souverain.
35:12 Alors si on parle justement d'Europe,
35:14 cette année, en bonus, le contribuable pourrait avoir à financer
35:18 la dette, non pas française, mais européenne.
35:20 Oui, 3 000 milliards de dettes françaises, je vous le disais,
35:23 mais comme si ça ne suffisait pas, on va avoir sans doute des dettes européennes.
35:26 Alors là, c'est très intéressant.
35:27 On n'en parle pas beaucoup.
35:28 Il y a une tribune de Michel Barnier dans le Figaro aujourd'hui
35:31 qui nous alerte là-dessus.
35:32 Je ne sais pas si vous vous souvenez du plan d'investissement
35:35 annoncé urbi et orbi par Emmanuel Macron après le Covid,
35:39 le plan d'investissement européen, 40 milliards d'euros
35:42 pour investir dans les infrastructures, créer de l'emploi,
35:45 relancer la machine européenne après la crise du Covid.
35:51 Et Emmanuel Macron avait dit d'ailleurs que ça ne coûterait rien
35:53 aux contribuables français, un peu comme si c'était de l'argent magique.
35:56 C'est vrai que ça devait être financé à l'origine par une taxe carbone
36:00 aux frontières européennes, avec de l'argent perçu aux frontières
36:04 pour les produits qu'on importerait, qui ne seraient pas écologiques.
36:08 Par exemple, simplement, l'Union européenne n'a pas réussi
36:11 à se mettre d'accord.
36:12 À 27, il y a des pays qui sont pro-libre-échange.
36:15 Et effectivement, les recettes perçues vont être très largement insuffisantes,
36:19 d'autant plus que les taux ont augmenté.
36:21 Donc, les remboursements avaient été calculés d'une certaine manière.
36:25 Et il se rend compte que les remboursements de cette empreinte
36:28 de 40 milliards vont être beaucoup plus importants.
36:29 Donc, qui va payer ?
36:31 Ce ne sera pas l'Union européenne ni la Commission,
36:33 qui n'a pas d'idée pour financer ce plan d'investissement,
36:35 mais ce sera sans doute les États membres.
36:37 Donc, les Français, par exemple.
36:39 Et comme si ça ne suffisait pas,
36:41 vos augmentations d'impôts devraient s'ajouter
36:43 à ce qu'on appelle le détricotage du bouclier tarifaire,
36:48 enfin budgétaire, sur l'énergie.
36:50 Oui, l'augmentation de 10% des prix de l'énergie au mois d'août,
36:56 de l'électricité, pour être précis.
36:59 Et là, on est aussi peut-être dans une forme de scandale.
37:03 Et là, il y aura des économies budgétaires simples à faire,
37:06 puisque nous produisons l'énergie la moins chère du monde
37:11 grâce à nos centrales nucléaires.
37:13 C'est vrai qu'elles ont été mal entretenues,
37:14 qu'on a un peu abandonné le nucléaire.
37:17 Mais malgré tout, on arrive à produire
37:20 beaucoup d'énergie bon marché.
37:22 Simplement, on est dans le marché européen de l'électricité,
37:26 ce qui fait que le prix de l'électricité produite par le nucléaire
37:30 est indexé sur le prix du gaz,
37:32 ce qui a flambé notamment à cause de la guerre en Ukraine.
37:36 Et donc, le contribuable paye l'électricité
37:40 beaucoup plus cher qu'il ne devrait.
37:41 Il suffirait de sortir du marché européen de l'énergie
37:43 comme l'ont fait le Portugal et l'Espagne.
37:46 Mais même Bruno Le Maire, d'ailleurs, en convenait.
37:48 Il avait dit qu'il allait renégocier tout ça.
37:50 On n'en entend plus parler.
37:51 Merci beaucoup.
37:52 Bon, ce qu'on a compris en deux mots,
37:54 Jonathan, c'est que notre pouvoir d'achat n'est pas trop...
37:56 Oui, la facture, ce que vous avez compris,
37:58 c'est qu'après les vacances, la fête est finie.
38:00 Elle était déjà un peu, mais bon...
38:03 Il va falloir encore promener sur quelques dépenses
38:05 et sur quelques achats plaisir pour beaucoup de Français.
38:07 Sûrement. Moi, ce qui m'étonne, c'est qu'année après année,
38:10 il y a surtout de moins en moins de Français
38:12 qui paient l'impôt sur le revenu.
38:14 Il y a cette année 44% de Français
38:17 qui paient l'impôt sur le revenu pour tous les autres Français.
38:20 Il y a quelque chose d'ahurissant
38:23 qui montre que le système ne va pas bien du tout.
38:26 Allez, on enchaîne et on va voir, Céline,
38:27 à travers votre deuxième chronique de la soirée,
38:30 que finalement, il y a un lien avec ce que nous expliquait
38:32 Alexandre Devecchio, parce qu'il y a des conséquences.
38:34 Il parlait beaucoup de la situation de l'hôpital.
38:36 Peut-être qu'on n'a pas investi assez massivement.
38:39 On va en voir les ramifications avec votre démonstration.
38:42 En tout cas, il y a des propos qui ont été tenus
38:45 par le tout nouveau ministre de la Santé,
38:47 Aurélien Rousseau, qui vous ont choqué aujourd'hui.
38:50 Oui, parce que alors que le Covid se réveille
38:54 et que la canicule s'annonce,
38:55 la seule déclaration que fait le ministre de la Santé,
38:58 c'est en gros, il le dit même tel quel,
39:00 l'hôpital fera face.
39:01 Ce qui signifie tout simplement,
39:03 c'est la vieille politique en mode,
39:05 l'intendance suivra, démerdons-y, je ne fais rien pour l'hôpital.
39:09 Ça fait des années que l'hôpital est en crise,
39:11 que tous les soignants sont suspendus à la sonnette d'alarme.
39:14 Et finalement, la seule chose que va dire Aurélien Rousseau,
39:18 notre nouveau ministre, c'est, il se félicite
39:21 d'avoir des hôpitaux ouverts la journée
39:24 ou fermés uniquement dans la nuit profonde.
39:27 Donc on se dit, mais qu'un hôpital soit ouvert en journée,
39:30 c'est quand même un peu le minimum.
39:32 Je ne pense pas qu'on puisse s'en féliciter,
39:35 s'en réjouir peut-être, s'en féliciter sans doute pas.
39:38 Mais la touche de poésie, de l'allusion à la nuit profonde,
39:42 elle est quand même vite effacée quand on se rend compte
39:44 que cela signifie qu'il vaut mieux faire son AVC
39:47 ou sa crise cardiaque plus tôt le matin,
39:50 avant une certaine heure,
39:51 parce que sinon la nuit profonde,
39:53 en fait, c'est synonyme de solitude face à la douleur
39:56 et d'abandon face à la mort.
39:57 Donc, c'est quand même pas quelque chose
39:59 qu'on a tellement envie de goûter.
40:01 Mais finalement, cela ne semble faire ni chaud ni froid
40:04 à notre nouveau ministre,
40:05 puisqu'il nous explique benoîtement
40:06 qu'on n'a pas à s'inquiéter.
40:08 À la fin, finalement, il n'y a pas plus de fermeture qu'en 2022.
40:12 Sauf qu'en 2022, les soignants avaient déjà tiré la sonnette d'alarme
40:15 en indiquant qu'on était à un niveau record.
40:18 Donc, ça signifie que pour le gouvernement,
40:20 l'objectif de continuité des soins,
40:23 qui est quand même à la base de l'hôpital public,
40:25 ne peut plus être assuré partout.
40:28 Que des services d'urgence sont fermés
40:30 et que faute de lits, il y a peu de temps,
40:33 il n'y avait plus de réanimation pédiatrique en Ile-de-France
40:35 et on a dû envoyer un nourrisson à Rouen.
40:38 Le problème, c'est que la situation va encore s'aggraver
40:44 si le gouvernement ne fait rien.
40:45 Or, la réponse qu'il donne à tous ces soignants,
40:48 c'est une façon de dire "je reste dans le déni
40:49 et je continue à ne pas agir".
40:52 Et le pire, c'est qu'on demande donc,
40:53 au sens du devoir des médecins,
40:56 d'assurer ce que les politiques ont abandonné.
40:59 Le problème, c'est que tant que ceux-ci
41:01 acceptent des conditions de travail invivables,
41:04 une organisation défaillante,
41:06 tout simplement parce qu'ils ne veulent pas
41:07 abandonner leurs patients,
41:08 parce que c'est parfois des questions de vie ou de mort,
41:11 l'État continue d'ignorer les souffrances
41:13 et les difficultés et mineure ce que crée
41:18 ce type de fonctionnement sur le bien-être,
41:20 la santé et l'avenir des patients.
41:23 Alors, précisément, a-t-on déjà des réactions
41:25 de la part de ces soignants ?
41:26 C'est peut-être un peu tôt,
41:27 puisqu'il a parlé, je crois, aujourd'hui, Aurélie Rousseau.
41:30 En fait, les soignants n'ont jamais arrêté
41:33 de réagir et d'interpeller le ministre.
41:36 Ce qu'ils disent, eux, c'est que la situation
41:37 ne cesse de s'aggraver.
41:39 Par exemple, si vous prenez Agnès Ricard-Hibon,
41:41 qui est la part-parole de la Société française
41:44 de la médecine d'urgence,
41:45 elle dit qu'on n'a jamais vécu une telle ampleur
41:48 de fermeture des structures d'urgence.
41:50 Et face aux pénuries d'urgentistes et d'intérimaires,
41:53 non seulement les hôpitaux ferment leurs urgences la nuit,
41:57 mais parfois ce sont des services entiers
41:59 qui sont aussi fermés pendant un ou deux jours en journée.
42:02 Donc, ce fonctionnement dégradé est quand même soutenu
42:05 par le ministre de la Santé,
42:07 parce qu'il explique tout benoîtement
42:09 que ce sont ces fermetures d'urgence qui leur permettent,
42:11 en reportant les médecins sur l'activité de jour,
42:14 de maintenir des services ouverts.
42:17 Le pire, c'est que même dans les départements
42:19 où la situation est plus favorable,
42:21 par exemple comme la Mayenne,
42:22 vous avez Christian Prudhomme,
42:24 qui est le porte-parole de l'Association
42:26 des médecins urgentistes de France.
42:28 Il nous dit tout simplement,
42:29 le problème, c'est qu'aujourd'hui,
42:31 nous n'arrivons pas à prendre correctement en charge
42:34 des patients alors que l'activité reste modérée.
42:37 Ce qui indique une forte dégradation de la situation,
42:40 c'est que la crise de l'hôpital,
42:41 elle touche aujourd'hui tous les départements.
42:44 L'accueil des urgences de Saint-Tropez, par exemple,
42:46 qui est quand même un coin excessivement touristique en été,
42:49 a été fermé pendant trois jours, en plein mois d'août.
42:52 Et selon les syndicats,
42:53 les alertes remontent d'à peu près partout.
42:56 Du coup, qu'est-ce qu'on fait ?
42:57 Eh bien, on trie les patients à la porte des urgences.
43:00 Et certains hôpitaux ont même dû faire appel
43:03 au volontariat des médecins de ville
43:05 et ont installé des algécos à côté des urgences
43:08 où ils envoient les cas qui leur semblent les moins graves.
43:11 Et aujourd'hui, ces médecins de ville
43:12 se disent eux aussi débordés et épuisés.
43:14 Alors, on peut évidemment s'étonner
43:16 que rien n'ait été mis en place cet été,
43:18 d'autant que la résurgence du Covid,
43:20 ce n'est pas franchement une surprise,
43:23 la canicule non plus,
43:24 d'autant qu'on a déjà eu une première vague au tout début de l'été.
43:27 Donc, on a eu peut-être le temps de mettre des choses en place.
43:29 Non, rien n'a été fait ?
43:30 Alors, si.
43:30 En fait, ce qu'a mis le ministère en place,
43:32 c'est ce qu'il appelle la régulation.
43:34 La régulation, c'est le mot gentil pour éviter d'utiliser la notion de tri
43:38 qui rappelle quand même des choses assez désagréables.
43:41 Alors, ce n'est pas que ce ne soit pas utile, la régulation.
43:43 De fait, ça l'est.
43:44 Mais le problème, c'est que les difficultés de l'hôpital
43:47 ne seront pas résolues par le recours tout azimut au SAMU,
43:51 d'autant qu'aujourd'hui, les délais d'attente pour joindre le 15 explosent.
43:56 Or, un temps extrêmement long,
43:58 ce n'est pas grave si vous avez un simple rhume.
44:00 Si vous êtes en train de faire un AVC ou un arrêt cardiaque,
44:03 ça peut être la différence entre une personne sauvée et une personne qui meurt.
44:07 Voilà pourquoi les médecins exhortent vraiment le ministre à sortir du déni.
44:11 Ils ont un argument imparable qui est la hausse de la mortalité des patients.
44:15 Ainsi, l'hiver dernier, le syndicat SAMU avait indiqué
44:19 que 150 morts auraient pu être évitées
44:22 et que ces morts étaient dues à l'engorgement des hôpitaux.
44:25 De surcroît, si on reste sur la régulation, il y a un problème énorme.
44:29 C'est d'abord un manque de personnel.
44:32 Ce personnel, en plus, n'est pas bien formé.
44:35 Ils ont des conditions de travail extrêmement difficiles.
44:38 Résultat, aujourd'hui, les assistants de régulation des AMU
44:41 sont en grève sur 100 centres.
44:43 Il y en a 69 qui sont touchés et fonctionnent très très mal.
44:47 Donc, mettre en avant cette solution,
44:49 c'est se moquer autant des soignants que des patients.
44:52 Et enfin, autre point nié par le ministre, la fermeture des SMUR.
44:57 Ça, personne n'en parle.
44:59 Qu'est-ce que c'est le SMUR ?
45:00 C'est les services mobiles, c'est les gens qui vont intervenir en urgence
45:03 s'il y a un accident sur la voie république
45:05 ou si chez vous, vous êtes dans une situation dramatique.
45:08 C'est la part de l'hôpital qui se déplace à domicile
45:11 et sur la voie publique.
45:12 Eh bien, certains sont fermés, toujours pourquoi ?
45:15 Pour permettre, justement, à l'hôpital de rester ouvert le jour.
45:18 Le chef d'urgence du CHU d'Angers, qui s'appelle Dominique Savary,
45:22 raconte que pour le pont du 15 août,
45:24 il y avait quatre services de l'hôpital qui étaient fermés,
45:27 six lignes de SMUR qui ne fonctionnaient pas
45:30 et qu'un des hélicoptères était à l'arrêt également.
45:33 Donc, il y a plein de monde qui incrimine aujourd'hui
45:37 la question de l'absence de recours aux intérimaires.
45:39 Mais le problème, c'est que c'est surtout l'organisation générale
45:42 de l'hôpital qui est en train de se casser la figure.
45:44 Alors, on rappelle quand même qu'il y a eu un ségur de la santé
45:49 il n'y a pas si longtemps, un grand renfort de communication.
45:51 Ça a accouché d'une souris, en fait ?
45:54 Oui, enfin, et puis d'une souris pas bien grasse, si on peut dire.
45:57 Parce que celle-ci n'a remédié ni à la pénurie de médecins,
46:00 que ce soit à l'hôpital ou en ville,
46:02 ni à la question des déserts médicaux, par exemple,
46:06 ni à la désorganisation de l'hôpital,
46:08 ni à l'exploitation honteuse du personnel hospitalier,
46:11 ni aux horaires délirants,
46:13 ni au burn-out des médecins qui atteint des degrés absolument indécents.
46:19 Bref, le résultat est terrifiant.
46:21 Et si vous prenez un des indicateurs de santé d'une population,
46:24 c'est la mortalité enfant-infantile, figurez-vous.
46:27 Eh bien, celle-ci augmente depuis plus de 10 ans en France
46:30 et surtout en Ile-de-France.
46:33 On va regarder chez nos voisins européens,
46:34 peut-être qu'après tout, c'est quelque chose de général.
46:38 Non, pas du tout.
46:39 Le problème, c'est qu'elle tend plutôt à continuer à baisser
46:41 chez nos voisins européens.
46:43 Donc, ce signal est on ne peut plus inquiétant
46:45 et il est on ne peut plus ignorer.
46:47 Alors, selon vous, les difficultés de l'hôpital,
46:49 donc de la bonne prise en charge des citoyens,
46:51 c'est une forme de coup de canif dans notre contrat social à la française ?
46:56 Oui, parce que la sécurité sociale,
46:58 c'est vraiment la traduction en actes de la solidarité
47:02 que contient l'idée même de nation.
47:04 En tant que citoyen, on est lié par une histoire,
47:06 le choix d'un destin commun et ces liens qui nous unissent
47:10 nous rendent solidaires les uns avec les autres.
47:13 Et ça nous impose d'ailleurs de demander à l'État
47:16 de ne pas simplement assurer notre sécurité,
47:19 mais on lui demande de nous donner les moyens finalement
47:22 de notre liberté, de notre santé, etc.
47:25 Donc, c'est un outil d'émancipation des individus.
47:29 On a l'école d'un côté, on a la protection contre la maladie.
47:32 Et cet hôpital, c'est le patrimoine de tous
47:35 et surtout le patrimoine de ceux qui n'en ont pas d'autre.
47:38 Et aujourd'hui, cette mise à disposition d'un patrimoine immatériel
47:43 se réduit comme peau de chagrin.
47:45 Et en plus, on nous ment et on nous balade.
47:47 Je vais vous prendre deux exemples
47:49 parce que vous allez vraiment les comprendre.
47:52 Vous vous souvenez par exemple de la question du numerus clausus ?
47:55 On nous a expliqué qu'un des problèmes justement du manque de médecins
47:59 était lié au numerus clausus.
48:00 Et on nous a expliqué que celui-ci allait sauter.
48:02 Ce n'est pas vrai.
48:03 En fait, on l'a simplement relevé de 15 %,
48:05 ce qui nous permet de former autant de médecins que dans les années 70,
48:09 où la population française était de 15 millions plus réduite.
48:12 Donc franchement, c'est du foutage de gueule.
48:15 Autre conséquence, on a décidé de prolonger d'un an
48:19 la formation des médecins généralistes à l'hôpital,
48:21 donc leur internat.
48:22 Le seul problème, c'est qu'en fait,
48:25 pour expliquer que ce n'est pas un moyen de se proturer des esclaves à bon compte,
48:28 on dit "non, non, c'est très bien, ça va permettre de parfaire leur formation".
48:32 Sauf qu'étant donné le manque de médecins à l'hôpital,
48:35 il n'y a personne pour encadrer ces gens qu'on est censé amener
48:39 à une forme d'acmé de formation.
48:41 Voilà, le ségur de la santé n'a pas permis de mettre à plat
48:45 le fonctionnement de l'hôpital.
48:47 Et le ministre continue de nous dire que finalement,
48:50 tout ne va pas si mal,
48:51 alors que le sol est quand même en train de se rapprocher dangereusement.
48:55 On est encore loin de la catastrophe,
48:57 enfin loin de la catastrophe,
48:58 on n'est pas encore dans la catastrophe,
49:00 on s'en rapproche dangereusement
49:02 et on le payera très cher individuellement.
49:05 Eh bien dis donc, avec tout ça,
49:07 vous nous promettez une belle rentrée, les oreilles !
49:08 Oui, mais voilà, c'est nous après le 21 août.
49:11 Prends-y-vous, gaiement !
49:12 On va tenter de remiser nos problèmes au placard quelques jours
49:15 pour ceux qui ont eu la chance, l'opportunité de prendre des vacances,
49:18 mais ça va juste...
49:19 Et encore, vous n'avez pas parlé des espadettes ?
49:20 Pas encore, mais je suis sûre que ça fera la journée de nos chroniques.
49:23 Alors, eh bien, parlons d'une nouvelle...
49:26 Non, mais d'une nouvelle peut-être un peu plus, disons,
49:29 pas réjouissante, mais disons divertissante.
49:32 C'est le fameux vol de la Joconde.
49:34 Moi, j'en avais aucun, enfin, j'ai dû le lire un jour dans ma vie,
49:37 mais je n'en avais pas à se souvenir.
49:39 La Joconde qui a été volée de manière assez retentissante en 1911.
49:45 C'était le 21 août et c'est donc la date que vous avez choisie.
49:47 C'est cet anniversaire.
49:49 Exactement, 112 ans jour pour jour,
49:51 parce qu'en plus, le 21 août 1911 tombait à lundi comme aujourd'hui.
49:56 Et c'est ce jour là qu'un homme d'origine italienne,
49:58 Vicenzo Perugia, dérobe le tableau de Léonard de Vinci.
50:02 Et cela sans aucune difficulté.
50:05 Pourquoi ? Parce que le lundi, à l'époque,
50:07 c'était le jour de fermeture du Louvre.
50:09 Depuis, c'est le mardi et il y travaille au Louvre.
50:11 Il est encadreur verrier.
50:13 Il arrive au petit matin avec sa grande blouse de travail.
50:17 Il rentre dans le salon carré,
50:18 salle à l'époque où est exposée la Joconde.
50:22 Il profite d'un moment d'être seul dans la salle.
50:26 Il dérobe Mona Lisa, pas parce que c'est Mona Lisa,
50:28 ça n'a aucune espèce d'importance à l'époque,
50:31 mais tout simplement parce que c'est un petit panneau
50:34 et qu'il rentre facilement sous son tablier.
50:35 Donc, il le décadre, il le met sous son tablier
50:38 et il reprend le chemin qu'il avait pris à l'aller
50:40 pour sortir la grande porte.
50:41 Et c'est-à-dire qu'à l'époque, la Joconde n'intéresse absolument personne.
50:45 C'est-à-dire que c'est un tableau qu'on trouve beau.
50:48 C'est un beau portrait de Léonard de Vinci, bien sûr,
50:50 mais il y en a tellement de beaux portraits Renaissance au Louvre.
50:53 C'est un beau tableau parmi d'autres beaux tableaux
50:56 qui sont accrochés au Louvre.
50:58 D'ailleurs, il y a une photo d'époque qui est amusante de voir après le vol.
51:01 On voit l'emplacement de Mona Lisa et il y a un vide
51:04 entre les deux tableaux qui l'encadrent.
51:08 Mais c'est quand même le Louvre, c'est quand même un tableau de Léonard de Vinci.
51:11 Donc, la police mène une enquête très sérieusement.
51:15 Ça fait la une des journaux et là, ça s'emballe.
51:18 Le monde entier s'y intéresse.
51:20 C'est la renaissance de Mona Lisa, si je puis dire.
51:23 C'est en tout cas la naissance du mythe.
51:25 C'est à partir de ce moment-là, vous savez, qu'on va commencer
51:27 à lui trouver un regard si mystérieux, un sourire si particulier, etc.
51:33 Et puis, ce qui défrait la chronique aussi,
51:36 c'est que le tableau a une aura nouvelle
51:39 parce que les enquêteurs soupçonnent des personnalités.
51:41 Il y a par exemple Picasso, qu'on soupçonne d'avoir piqué le tableau.
51:46 Guillaume Apollinaire, le poète qu'on pense qu'il a commandité le vol.
51:52 Évidemment, ils sont vite lavés de tout soupçon,
51:54 mais ça suffit pour faire de Mona Lisa une vraie star.
51:56 Alors, en attendant, il est où ce tableau à ce moment-là ?
51:59 Eh bien, à ce moment-là, il est à Paris, le tableau.
52:00 Il est en plein Paris, chez Vicenzo Perugia, dans sa chambre de bonne.
52:05 Il l'a mis dans le double fond d'une valise qui est sous son lit.
52:08 Ce qui est très cocasse, c'est que la police va venir chez lui pour l'interroger
52:12 en tant que personne qui travaille au Louvre.
52:14 Mais ils ne vont pas du tout avoir l'idée de fouiller le domicile de Perugia.
52:18 Ça doit donner quelques sueurs froides, je pense.
52:21 Ensuite, néanmoins, Perugia retraverse les Alpes
52:25 parce que son idée est un geste nationaliste en quelque sorte.
52:28 Il veut restituer le tableau à son pays, à l'Italie.
52:32 Restitution étrange parce que le tableau est un cadeau pour mémoire.
52:35 C'est Léonard qui l'offre à François Ier.
52:38 Et depuis le règne de François Ier,
52:41 ce tableau de Léonard de Vinci est dans les collections publiques.
52:43 C'est-à-dire d'abord les collections royales et puis nationales.
52:47 Perugia va finalement attendre deux ans.
52:48 Et en 1913, il va voir un marchand à Florence.
52:53 Et là, le galeriste ne perd pas de temps et prévient tout de suite la police.
52:57 Ce qui est amusant, ce qui est amusant, c'est qu'il n'a quand même pas oublié la joconde.
53:00 Pas vraiment, mais il y a un conservateur du musée des offices
53:05 qui vient pour l'authentifier, etc.
53:07 Mais ce qui est amusant et fort sympathique,
53:09 c'est que les Italiens, avec l'accord de Paris,
53:12 ne vont pas rendre le tableau tout de suite.
53:13 Et pendant quelques semaines, il va y avoir une exposition itinérante
53:16 à travers tout le pays pour que tous les Italiens puissent voir la joconde
53:19 avant qu'elle rentre à Paris et elle est accrochée.
53:22 Elle retrouve son clou sur son mur au musée du Louvre, début 1914.
53:26 Alors cette affaire, finalement, elle a aussi d'une certaine manière changé
53:30 le statut des musées. Pourquoi ?
53:32 Oui, c'est un point que je trouve intéressant,
53:34 parce qu'à partir de cette histoire plutôt rocambolesque, finalement,
53:38 les musées vont commencer à devenir, pour le grand public du moins, bien sûr,
53:42 autre chose qu'un lieu qui héberge des œuvres d'art.
53:45 Parce que ce sont des œuvres d'art qui, en plus, ont des histoires palpitantes.
53:49 Et on le voit avec Mona Lisa quand elle revient au Louvre.
53:52 Eh bien, elle a...
53:53 J'exagère un peu, mais c'est une égérie quasi glamour, finalement.
53:57 Elle a une valeur ajoutée telle qu'à partir de là,
54:00 on va l'exposer derrière un vitrage blindé.
54:02 Le Louvre possède plusieurs autres chefs d'œuvres absolus de Léonard de Vinci.
54:06 Vous passez devant, ils sont accrochés dans la grande galerie comme tous les autres.
54:09 Voilà les prémices que sont malheureusement aussi devenus les grands musées nationaux.
54:13 Ils regorgent de trésors, mais depuis plusieurs années maintenant,
54:17 par nécessité financière, les musées, ces institutions,
54:20 sont gérés comme des entreprises lucratives,
54:23 comme des boîtes qui doivent rapporter de l'argent pour faire simple.
54:26 Et pour ça, il n'y a pas de secret.
54:27 Il faut faire venir du monde, beaucoup de monde, toujours plus de monde.
54:31 Le Louvre accueille 12 millions de visiteurs par an.
54:34 C'est colossal.
54:36 Et une écrasante majorité de ces visiteurs ne viennent voir qu'un tableau.
54:39 Là, je compte.
54:41 Essayez d'aller au Louvre aujourd'hui, là, par les temps qui courent,
54:43 pour aller voir un autre tableau, pour aller voir les statues antiques.
54:47 C'est l'enfer total.
54:49 Vous pourrez entrer, certes, après avoir fait une queue interminable,
54:52 mais à l'intérieur, c'est le métro aux heures de pointe.
54:53 Vous ne verrez que des cheveux et des sacs à dos.
54:55 Et puis en plus, il y a un bruit assourdissant dans les galeries.
54:59 Cela n'est pas le cas uniquement du Louvre.
55:02 Le château de Versailles, qui a un écran si fragile,
55:05 accueille plus de 7 millions de visiteurs par an.
55:08 Chambord, plus d'un million.
55:09 Le musée d'Orsay, 3 millions de visiteurs par an.
55:11 C'est une véritable course à l'échalote qui se fait, je pense,
55:14 qui n'est pas sans conséquence pour les œuvres exposées
55:17 et pour les bâtiments qui les abritent.
55:20 Juste pour rappel, à la différence de la nature,
55:22 les chefs-d'œuvre ne se reproduisent pas.
55:24 Mais vous ne pouvez quand même pas empêcher les gens d'aller au musée,
55:26 parce qu'ils n'y vont pas.
55:27 Vous finirez par dire, finalement, la culture se perd.
55:30 Il y a un appauvrissement, une acculturation.
55:33 Si seulement ça suffisait pour ne pas faire perdre la culture.
55:36 Écoutez, il y a un phénomène.
55:38 Ce phénomène, il est directement lié au tourisme de masse.
55:41 On parle d'ailleurs, je vous ai remarqué, depuis cet été,
55:43 on ne parle même plus de tourisme de masse.
55:45 On parle de surtourisme, comme on parle de surpopulation.
55:48 Ça veut bien dire qu'il y a un problème quelque part.
55:50 - Des surmulots, bien été.
55:51 - Des surmulots aussi, pourrait être un vrai problème.
55:54 Mais pas pour tout le monde.
55:55 On pourrait instaurer des jauges.
55:56 On pourrait instaurer aussi des paris différents.
55:59 Les Indiens font ça.
56:00 Otage-Mâle, qui reçoit lui aussi des millions de visiteurs.
56:03 Mais les Indiens, quand vous avez la nationalité indienne,
56:05 vous payez moins cher que si vous êtes un visiteur étranger.
56:08 Et puis, parce que aussi, ce qui pose problème,
56:10 et cette fréquentation, le surfréquentation le prouve,
56:14 c'est que finalement, la majorité de ces millions de visiteurs,
56:17 pour eux, le musée est devenu un bien de consommation comme un autre.
56:20 Et vous pouvez voir, vous pouvez entendre,
56:22 surtout désormais, les gens ne vous disent plus souvent,
56:25 plus fréquemment, je vais visiter une expo.
56:26 Ils disent, je vais faire une expo, comme je vais faire les courses, par exemple.
56:31 Concernant le Louvre, et je vais conclure là-dessus,
56:33 il existe une solution.
56:34 Elle est sérieuse, mais elle n'a jamais été étudiée sérieusement
56:37 par les différentes directions du musée.
56:39 C'est bien dommage, parce qu'elle est vraiment réalisable.
56:42 C'est exposer la joconde dans les sous-sols du musée.
56:45 Vous avez là des milliers de mètres carrés
56:47 qui accueillaient les réserves du musée du Louvre.
56:49 Il y a plusieurs années, toutes ces réserves ont été évacuées
56:52 en prévision des grandes rues de la Seine.
56:55 Et donc là, au sous-sol du Louvre,
56:57 vous avez des milliers de mètres carrés vides.
56:59 Il serait très facile de mettre le coffre blindé de la joconde à cet endroit.
57:03 Vous avez une place infinie pour mettre tous les marchands de souvenirs,
57:06 de mugs, etc. avec Mona Lisa.
57:08 Et vous avez aussi de longs couloirs pour faire un envie.
57:12 Mais si elle est inondée elle-même, qu'est-ce qu'on fait ?
57:15 Je lui apprends à nager.
57:17 En un coup, la Seine n'envahit pas les lieux.
57:20 Et là, vous n'auriez qu'un tableau à sauver.
57:22 C'est tout à fait faisable.
57:24 Enfin, et pour conclure, cette solution serait formidable aussi,
57:28 parce que ça permettrait aux amateurs,
57:29 et il y a des amateurs qui viennent du monde entier aussi,
57:32 au Musée du Louvre,
57:34 ça leur permettrait de pouvoir admirer tranquillement
57:37 et confortablement tous nos chefs-d'œuvre.
57:39 Ah c'est vrai, c'est vrai.
57:40 Et il y a les surmuleaux aussi qui sont un risque dans les salles.
57:42 Alors il n'y en a pas beaucoup dans les salles du Louvre.
57:44 Peut-être qu'on pourrait leur préparer une salle.
57:47 Sous façade blindée, ça devrait aller.
57:49 Oui, Mona Lisa a peur des souris, elle est très bien protégée.
57:53 Bravo, c'est très intéressant.
57:54 Moi ça m'a passionné.
57:55 J'espère que vous avez pris autant de plaisir que moi
57:57 à suivre cette émission.
57:59 Merci.
57:59 Peut-être que certains d'entre vous reviendront demain.
58:03 Oui, je vous fais faux bon demain, mais je reviens mercredi.
58:05 Vous me faites faux bon, mais ce n'est pas grave.
58:06 On se reverra à partir de la semaine prochaine également,
58:07 j'en suis sûre, cher Céline.
58:09 Excellente soirée à vous.
58:11 Si vous nous quittez, et pour la plupart d'entre vous,
58:14 je l'espère, vous rejoignez dans un instant
58:16 Élodie Huchard qui sera aux manettes de l'heure des pros 2.
58:20 Quant à moi, je remets ça avec vous
58:22 pour Soir Info d'ici une petite heure.
58:24 À tout à l'heure.
58:25 - Ah !