• il y a 3 mois
Tous les soirs et pendant tout l'été, les chroniqueurs de #FacealinfoEte débattent de l'actualité du jour de 19h à 20h

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00:00:00Bonsoir à tous et bienvenue dans Face à l'Info. Nous sommes ensemble pendant une heure comme à chaque soir et à mes côtés François Slabourd, bonsoir.
00:00:08Bonsoir.
00:00:09Michel Thau, bonsoir.
00:00:10Bonsoir Élodie.
00:00:11Vincent Roy, bonsoir.
00:00:12Bonsoir Élodie.
00:00:13Et je crois entendre Céline Pina qui va nous rejoindre dans un instant, effectivement, mais tout de suite on fait le point sur l'actualité avec Félicité Kindoki. Bonsoir Félicité.
00:00:21Bonsoir Élodie, bonsoir à tous.
00:00:24Après une réunion sanitaire, Gabriel Attal a tweeté sur le réseau social X en annonçant le déclenchement du plus haut niveau d'alerte sanitaire déclenché par l'OMS à la suite d'une menace, une épidémie de variole du singe.
00:00:39Emmanuel Macron souhaite réaliser un don de vaccins aux pays les plus touchés.
00:00:43Un fouga à Magister Civil s'est abîmé en mer au large du Lavandou dans le sud de la France au moment de la chute de l'appareil.
00:00:48Le pilote est resté coincé dans l'habitacle de l'avion mythique dépourvu de sièges éjectables.
00:00:52Des opérations de secours ont été lancées pour tenter de retrouver le pilote.
00:00:56L'accident s'est produit en marge d'un meeting aérien avec la Patrouille de France.
00:00:59L'armée de l'air et de l'espace ont témoigné leur soutien et leur solidarité sur le réseau social X.
00:01:05Et puis à Doha, au Qatar, après 48 heures de négociations constructives pour éviter une guerre à grande échelle au Moyen-Orient,
00:01:10une nouvelle proposition américaine intervient pour une reprise des discussions la semaine prochaine au Caire, en Égypte,
00:01:16sur un cessez-re-le-feu et sur la libération des otages à Gaza.
00:01:20Bien que les États-Unis ont demandé des compromis refusés par le Hamas, Joe Biden assure n'avoir jamais été aussi proche d'un accord.
00:01:27Merci beaucoup Félicité pour ce résumé de l'actualité.
00:01:31Au sommaire de votre face à l'info ce soir, un nouvel acte antisémite a eu lieu dans le métro à Paris ce mercredi.
00:01:38Un homme s'en est pris à une famille de confessions juives en les insultant à plusieurs reprises,
00:01:43multipliant les propos antisémites devant de nombreux passagers.
00:01:46Seule l'une des passagères a réagi en prenant à partie l'homme tout en le filmant.
00:01:51Alors à quand le sursaut ? On en parlera avec vous.
00:01:53Françoise Laborde, on continuera à parler justement de l'antisémitisme avec Vincent Roy,
00:01:58plus spécifiquement en Belgique avec la ville de Ghent qui a décidé d'interdire de championnat européen de frisbee
00:02:04la délégation israélienne composée de jeunes de 13 à 17 ans en raison de l'antisémitisme local.
00:02:10Avec des sondages, vous le verrez, édifiants, près d'un Bruxellois sur 4 exprime de l'antipathie pour les Juifs.
00:02:1622% vous nous explique comment on en est arrivé là.
00:02:20La guerre entre Elon Musk et Thierry Breton, c'est le thème de votre édito.
00:02:24Céline Pina, Elon Musk n'a rien trouvé de mieux lundi 12 août que d'insulter le commissaire européen au numérique Thierry Breton
00:02:31qui venait de lui rappeler justement ses obligations en matière de transparence et de modération du contenu en ligne en Europe.
00:02:38Avec vous Michel Thaube, on va parler du classement de Shanghai qui classe les universités.
00:02:4325 établissements français sont dans les 1000 premières places dont 18 sont dans le top 500.
00:02:48Classé dans le top 20 depuis quelques années, l'université de Paris-Saclay gagne 3 places dans cette édition 2024 pour se positionner en 12ème position.
00:02:57Alors on peut se féliciter certes de ce résultat mais on verra aussi pourquoi on ne fait pas mieux et ce qui freine l'excellence française.
00:03:04Et puis on parlera de nouveau politique avec vous Françoise Laborde.
00:03:07On sait maintenant que le président de la République va rencontrer les représentants des groupes et partis politiques
00:03:12en vue de trouver enfin un ou une première ministre.
00:03:15On va parler justement du caractère d'Emmanuel Macron et puis aussi d'un sujet important au sein de la vie politique,
00:03:21pas uniquement en France évidemment, le tabou de la santé physique et mentale de nos chefs d'État.
00:03:26Un sujet tabou, on l'a vu par exemple avec Joe Biden.
00:03:29Entourage, chef d'État étranger, tout le monde assurait qu'il allait très bien, oui, jusqu'à ce qu'il se retire de la Maison Blanche.
00:03:34Face à l'info, c'est parti !
00:03:45On commence avec vous, je le disais, Françoise Laborde, parce que depuis le 7 octobre, l'antisémitisme s'est libéré.
00:03:55Et je le disais tout récemment, dans un métro, une famille juive a été injuriée, agressée par un passager.
00:04:00Malheureusement, ça n'est qu'un épisode supplémentaire.
00:04:03Et ce qui a marqué en revanche, c'est qu'une jeune fille s'est levée, a filmé et a dit stop.
00:04:07Quelle leçon on peut tirer de cet épisode, Françoise ?
00:04:10J'allais dire, la réponse par rapport à cet épisode, elle est obligatoirement ambivalente.
00:04:17C'est-à-dire que d'un côté, on est consterné par ce énième épisode, hélas, ça n'est qu'un épisode.
00:04:23Et puis d'un autre côté, on peut y voir une lueur d'espoir, une sorte de sursaut républicain,
00:04:27qui peut-être pourrait susciter d'autres vocations, c'est ce qu'on peut souhaiter.
00:04:31Ce qui est sûr, c'est que depuis le 7 octobre, nos compatriotes français de confession juive
00:04:37sont tellement inquiets, anxieux, désespérés, que les demandes de départ vers Israël ont absolument explosé.
00:04:45Je vais vous donner le chiffre que je me suis procuré et qui est fourni par le ministère israélien de l'ALIA et de l'intégration.
00:04:51Le nombre de dossiers déposés en France a augmenté, tenez-vous bien, de 430% depuis l'attaque du 7 octobre,
00:05:01faut-il le rappeler, depuis le crime d'agression du Hamas contre des juifs de villages paisibles israéliens,
00:05:07et les agressions en tout genre.
00:05:10Donc depuis le 7 octobre, les demandes d'ALIA ont augmenté de 430%,
00:05:15alors qu'avant le 7 octobre, les demandes étaient en baisse de 60%.
00:05:20Ça donne donc la mesure et l'angoisse de ce que vivent nos compatriotes juifs.
00:05:24Et puis, il y a aussi un autre phénomène, depuis le 7 octobre,
00:05:28on a remarqué qu'un certain nombre de Français de confession juive,
00:05:33qui étaient parfaitement laïcs et assez éloignés de la religion,
00:05:36se tournent de nouveau vers des pratiques religieuses qu'ils avaient un peu abandonnées,
00:05:40comme une sorte de retour vers une judaïté plus forte,
00:05:44comme si, au fond, l'effet de sidération du 7 octobre incitait des familles entières à revenir vers leur identité juive,
00:05:52à se ressourcer, se retrouver, se reconnecter, tout en se méfiant par ailleurs,
00:05:58et en dissimulant les signes extérieurs religieux.
00:06:02On sait que beaucoup de familles ont enlevé la mezzouza,
00:06:04ce qu'on pose à l'entrée des maisons, que beaucoup évitent de porter la kippa dans la rue.
00:06:10En fait, on peut dire que le 7 octobre a eu un effet de double, voire de triple sidération.
00:06:17La sidération du pogrom, d'abord, il faut quand même rappeler qu'il y a eu 1200 massacrés, dont 37 enfants,
00:06:237500 blessés, des jeunes assassinés dans une fête de musique,
00:06:27des familles paisibles brûlées vives chez elles,
00:06:30qui étaient pour la plupart des citoyens plutôt de gauche,
00:06:34tous militants pour la paix, et tous se sentant plutôt proches de la cause palestinienne.
00:06:40Ça a été le plus grand massacre de civils juifs depuis la Seconde Guerre mondiale.
00:06:44Et puis après ce premier effet, il y a eu l'effet de sidération, si je puis dire, des applaudissements.
00:06:50Ici, en France, vous l'avez bien cherché, les victimes étaient devenues complices, coupables,
00:06:56et les massacreurs étaient devenus des victimes.
00:06:58On a même vu Israël comparer à un État nazi.
00:07:01Et on a vu aussi en France les responsables politiques applaudir cette horreur
00:07:05en expliquant qu'il s'agissait d'un mouvement de libération et même de résistance.
00:07:09On a vu ressortir dans notre pays l'apologie du terrorisme sur le dos des juifs.
00:07:15Et puis, il y a eu aussi, il faut le dire, la sidération d'entendre certains appeler aussi un cessez-de-feu
00:07:22avant même la libération des otages.
00:07:24Alors, il faut quand même le rappeler, tous les jours et toutes les heures,
00:07:28ils sont retenus depuis maintenant plus de 300 jours.
00:07:30Ils sont toujours 134 otages, dont deux enfants.
00:07:34Vous nous dites François, s'il y a une inversion des responsabilités, d'où vient cette haine finalement ?
00:07:38Alors, l'inversion de la responsabilité, oui, c'est ce qui désespère nos citoyens, nos concitoyens.
00:07:44Et il faut regarder les chiffres.
00:07:46La communauté juive, c'est la plus petite.
00:07:49C'est 1%.
00:07:50Et c'est celle qui est l'objet de 60% des agressions.
00:07:53Donc, on voit bien les cas.
00:07:54Selon les dernières statistiques connues, il y a eu 887 actes antisémites au premier trimestre 2024.
00:08:02Il y en avait 300 pour la même période l'an dernier.
00:08:05Vous vous rendez compte de la progression, de l'insécurité, de la peur dans laquelle vivent nos compatriotes juifs ?
00:08:12Alors, bien sûr, on peut faire remonter l'antisémitisme au fondement de la chrétienté.
00:08:17C'est le peuple déicide, le peuple qui a crucifié Jésus, etc.
00:08:22Et c'est vrai que les rois catholiques, de tout temps, ont pourchassé les juifs.
00:08:25On se rappelle qu'on n'y était pas.
00:08:28A priori pas, en tout cas.
00:08:29Voilà, on a lu les livres quand même.
00:08:31Ils ont été expulsés en Espagne.
00:08:32Ils ont été forcés à se convertir au Portugal.
00:08:34Et cette rhétorique a été très longtemps reprise par la droite catholique traditionnelle.
00:08:39Mais aujourd'hui, on peut dire que l'antisémitisme, petit à petit, a migré de la droite vers la gauche.
00:08:45A commencer d'ailleurs par le Parti communiste.
00:08:47Au PC, ce qui est marquant, c'est qu'en dépit du fait que beaucoup des premiers résistants engagés dans la Seconde Guerre mondiale étaient juifs,
00:08:55beaucoup des premiers militants, beaucoup des fondateurs du Parti communiste étaient juifs,
00:08:59eh bien en dépit de tout ça, le stalinisme a balayé tout.
00:09:04Et l'antisionisme et l'antisémitisme a balayé tout ça.
00:09:11Dans les années 70, le MRAP a même enlevé le mot antisémitisme de son nom.
00:09:15C'est tout dire.
00:09:16On voit bien donc aujourd'hui que l'antisémitisme continue à progresser à gauche,
00:09:19notamment à la France Insoumise, qui a des pudeurs de gazelle pour le condamner.
00:09:23Et même affiche des indulgences coupables vis-à-vis de toute la communauté arabo-musulmane.
00:09:30On se rappelle à cet égard le tollé qu'avait suscité, et pourtant il y a un certain temps déjà, le livre de Georges Bensoussan,
00:09:37qui est le premier à avoir dénoncé en 2002 dans son livre Les Territoires perdus de la République,
00:09:41la résurgence de l'antisémitisme dans les banlieues françaises, particulièrement chez les jeunes arabos-musulmans.
00:09:48Il y a aussi un autre livre que je ne saurais trop vous recommander pour comprendre l'antisémitisme,
00:09:52qui s'appelle L'histoire politique de l'antisémitisme, qui est un ouvrage collectif publié sous la direction de Rudi Rechler.
00:09:58Et quelles sont les particularités justement de l'antisémitisme ?
00:10:01Les particularités de l'antisémitisme, et c'est ça qui est difficile à comprendre pour un esprit cartésien,
00:10:07c'est que tout est prétexte à l'antisémitisme.
00:10:09D'abord, on l'a vu, c'est le peuple déicide.
00:10:12Et puis après, ça a été le peuple apatride.
00:10:14En gros, c'était des vanupiés sans territoire qui vivaient au crochet de sociétés riches.
00:10:20Après, c'était l'inverse.
00:10:22C'est le complot mondial de la gouvernance juive qui veut contrôler les consciences, les finances internationales.
00:10:27Bref, le complot juif mondial, la richesse des Juifs.
00:10:30En fait, on reproche tout aux Juifs.
00:10:32Et c'est ça qui est stupéfiant.
00:10:34C'est qu'au fond, c'est la seule forme de racisme qui relève et qui est associée très directement au complotisme.
00:10:41On le reproche en même temps d'être inadapté et trop malin, tout le temps.
00:10:44Et il y a une dimension très particulière à l'antisémitisme à cause de tout ça.
00:10:48C'est pour ça que l'idée que le conflit israélo-palestinien aujourd'hui alimente l'antisémitisme plus qu'hier
00:10:54est à la fois vraie et fausse.
00:10:55Parce que de toute façon, l'antisémitisme n'a pas attendu le conflit israélo-palestinien
00:10:59pour se manifester de la façon la plus immonde et violente.
00:11:02Je n'ai pas besoin de vous rappeler le sort des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
00:11:05Et la France, comment justement, notre pays qui défend en théorie la laïcité, pourrait mieux défendre la communauté juive ?
00:11:12Alors vous avez raison de le dire.
00:11:13La laïcité, c'est vraiment le meilleur rempart contre tous les obscurantismes, tous les racismes et évidemment l'antisémitisme.
00:11:20Mais il faut dire aussi que nous avons mis en place des outils en France
00:11:24qui permettent quand même de contrôler un peu les officines qui propageraient des idées antisémites.
00:11:28Par exemple, c'est la loi Schiappa, du nom de Marlène Schiappa,
00:11:32qui a contrôlé davantage le financement par les Etats ou par des groupes étrangers d'associations françaises
00:11:37qui pourraient être amenés à faire du prosélytisme antisémite.
00:11:40Et puis il y a aussi évidemment toutes les lois qui condamnent les propos antisémites et négationnistes.
00:11:45Et puis on l'a vu, il y a le réveil citoyen, cette jeune femme qui est vraiment l'honneur de la France
00:11:51et qui s'est levée pour dire stop à un homme qui injurait et agressait une famille juive dans le métro.
00:11:55Mais je voudrais dire qu'il faudrait qu'il y ait aussi un réveil politique.
00:11:59Je ne parle pas seulement de ces partis qui encouragent l'antisémitisme,
00:12:03mais on pense évidemment de façon directe ou indirecte à la France insoumise.
00:12:07Je pense aussi qu'il faudrait qu'au plus haut niveau de l'Etat, notamment à l'Elysée,
00:12:11il serait bon que le président de la République fasse un geste, prenne la parole,
00:12:15pour dire lui aussi c'est inadmissible et ça suffit.
00:12:19Je déplore d'ailleurs, et je ne suis pas la seule, que le président de la République
00:12:22n'ait pas jugé utile de participer à la marche contre l'antisémitisme
00:12:26qui a rassemblé en France près de 190 000 personnes, c'était en novembre dernier.
00:12:30C'est formidable que les citoyens se lèvent pour dire non à l'antisémitisme.
00:12:34Ce serait encore plus formidable que le président de la République se lève
00:12:38et se réveille pour dire non à l'antisémitisme.
00:12:40Dans ce domaine, il n'y a pas de « en même temps possible ».
00:12:44Et j'ajoute que toute l'âme de notre République rejette l'antisémitisme
00:12:49et que la France sans les Juifs ne serait pas la France.
00:12:53Merci Françoise Laborde-Vincent Roy, je vous entendais acquiescer
00:12:56notamment sur la fin de l'édito de Françoise quand il était question
00:13:00de le sursaut de cette jeune femme dans le métro, mais cuide de la parole du chef de l'État
00:13:05qui n'a pas participé à la manifestation.
00:13:08Et même son ministre Éric Dupond-Moretti, ministre des Missionnaires de la Justice,
00:13:11reconnaît que l'État fait beaucoup mais se demande s'il fait assez.
00:13:15Ça en dit long quand même sur l'état d'esprit.
00:13:17Symboliquement, Emmanuel Macron a commis une erreur.
00:13:20Il fallait qu'il participe à la marche contre l'antisémitisme.
00:13:25J'ai entendu ses arguments, mais là, comme le disait très justement François,
00:13:31sur cette question, il n'y a pas d'« en même temps ».
00:13:33Et je pense que cette erreur-là lui a coûté et lui coûtera, et c'est bien normal.
00:13:43Et c'est vrai que Céline Pinard, je voudrais qu'on revienne aussi sur ce fait
00:13:46dont parlait Françoise, parce que malheureusement, rien que dans cette semaine,
00:13:49on vous a parlé à deux reprises de personnalités, de personnes agressées
00:13:52dans les transports en commun, d'abord à Montpellier, puis à Paris,
00:13:55en raison de leur judéité, ou supposée d'ailleurs, comme c'était le cas à Montpellier.
00:13:59Et on voit quand même que dans ce métro parisien, c'est une jeune femme
00:14:02qui s'interpose, en tout cas qui prend la parole,
00:14:05qui est allée ensuite porter plainte et qui filme.
00:14:07Mais on se dit, autour, il n'y a pas grand monde qui réagit.
00:14:10C'est ça, c'est le silence finalement qui est extrêmement dérangeant.
00:14:14Il y a quelque chose que j'avais entendu et qui m'avait marqué
00:14:17sur la particularité de l'antisémitisme.
00:14:20Ce n'est pas une explication, parce qu'il n'y en a pas,
00:14:22ce n'est pas même un délire complètement irrationnel,
00:14:24mais pour expliquer pourquoi ce racisme particulier
00:14:28générait des massacres et des massacres de masse.
00:14:32Et en fait, ce qu'expliquait le sociologue, dont je regrette de ne pas avoir retenu le nom,
00:14:36c'est que dans le cas du racisme, on rabaisse l'objet de la détention.
00:14:42Par exemple, on a expliqué, on a obtenu tout un discours
00:14:46pour expliquer que les Noirs étaient plus proches des animaux que des humains.
00:14:49C'est pour ça qu'on pouvait les exploiter et les mettre en esclavage.
00:14:53Dans le rapport aux Juifs, c'est l'inverse.
00:14:57Ils sont présentés comme étant souvent plus intelligents, plus malins, mieux organisés.
00:15:01Et quand vous avez des gens qui vous sont supérieurs, vous ne pouvez pas les exploiter,
00:15:05parce qu'ils vous mettent en danger puisqu'ils sont plus intelligents que vous.
00:15:08Donc la seule chose qui vous reste, c'est de les massacrer.
00:15:11Et ça a expliqué pourquoi, dans le cas de l'antisémitisme,
00:15:15la violence était toujours au cœur du rapport.
00:15:18Là où, dans d'autres racismes, c'est plutôt l'exploitation et l'esclavage
00:15:23qui va nouer le lien tordu.
00:15:26Michel, il y a aussi effectivement, comme le disait Françoise,
00:15:29cet antisémitisme d'une partie de la classe politique.
00:15:32On se rappelle notamment l'agresseur à Montpellier qui parle d'antisémitisme politique
00:15:38et lui-même que c'est en lien avec les attentats, sans visiblement trop bien comprendre ce qu'il dit.
00:15:43Et puis on voit aujourd'hui la gauche qui pousse des cris d'orfraie
00:15:46quand il s'agit de faire des compromis politiques sur leur programme.
00:15:49On ne les a pas beaucoup entendus, en revanche, quand il s'agissait de dénoncer la France insoumise,
00:15:52les mêmes qui s'excitent sur le SMIC à 1600 euros.
00:15:55D'ailleurs, deux jours après ce crime contre l'humanité du 7 octobre,
00:15:59très très peu, à ma connaissance, il y en a eu un, seulement un membre de la France insoumise,
00:16:04avait participé aux premières manifestations de condamnation du 7 octobre.
00:16:10Moi je voudrais rappeler, il fut un temps où le président de la République était aux côtés des Juifs,
00:16:16c'était François Mitterrand, en 1990, lors de la profanation du cimetière de Carpentras.
00:16:23Il s'était déplacé, son déplacement en tant que président de la République
00:16:27avait été un message symbolique extrêmement fort
00:16:31et c'est vrai qu'on a tous regretté l'absence du président de la République,
00:16:34je crois que c'était le 12 novembre dernier.
00:16:37En plus, il y avait beaucoup de manières de le faire,
00:16:39ça aurait pu être aussi une prise de parole en amont, après il y avait plein de formes, il le sait.
00:16:43Après, je voudrais surtout retenir du très bon édito, si je peux me permettre de Mme Laborde,
00:16:48la dernière phrase, la France sans les Juifs n'est plus la France.
00:16:51Et en fait, moi je dis souvent à des coréligionnaires de confession juive
00:16:55qui sont tentés d'aller en Israël, et je le respecte évidemment à chacun
00:16:59de faire ses propres choix personnels,
00:17:01l'avenir des Juifs, il est en France.
00:17:04L'avenir des Juifs, il est en France.
00:17:06Et ceux qui seraient tentés de quitter la France,
00:17:08parce qu'il y a effectivement une vague d'antisémitisme
00:17:12qui malheureusement bouscule et mobilise une bonne partie de la communauté musulmane de France
00:17:18et également dans le monde arabe,
00:17:20parce que quand même, moi je rappelle un livre, par exemple,
00:17:23Benjamin Stora a co-dirigé un livre sur l'histoire des relations
00:17:27entre les Juifs et les musulmans, un livre de 1500 pages,
00:17:30un livre extraordinaire qui montrait qu'il fut un temps
00:17:33où les relations entre les Juifs et les musulmans étaient bonnes,
00:17:36riches, empreintes de toute une histoire commune.
00:17:38Et malheureusement, ce temps, malheureusement...
00:17:40À condition que chacun reste à sa place et que les Juifs acceptent
00:17:43d'être dédimis, donc des soumis.
00:17:45C'était peut-être qu'il y avait des liens, mais il n'y avait zéro égalité.
00:17:48On va continuer à en parler justement,
00:17:50on va continuer à en parler avec Vincent Roy de ce sujet.
00:17:52C'était pas qu'une vision mythique.
00:17:53Non, c'était pas qu'une vision mythique, c'était aussi une réalité historique,
00:17:56culturelle, etc.
00:17:57Mais la réalité, c'est que ce temps est révolu,
00:18:00parce que la plupart des Juifs du monde arabo-musulman
00:18:03ont quitté ces pays-là et restent très minoritaires,
00:18:07en Tunisie, en Algérie, au Maroc.
00:18:09Ils sont peu nombreux au Maroc,
00:18:10ils sont très protégés par le roi du Maroc.
00:18:12Mais en France, c'est un peu ce que voudraient
00:18:15beaucoup d'antisémites, c'est que les Français quittent la France.
00:18:18Oui, mais Michel, je suis d'accord,
00:18:20mais ce qu'on a vu aussi nous dans des reportages,
00:18:22on a vu des reportages où on a suivi des familles françaises
00:18:24qui étaient installées en Israël,
00:18:25qui après le 7 octobre ont fait le choix de se dire
00:18:27on va aller en France.
00:18:28Et quand on les a rencontrées une fois en France,
00:18:30elles ont toutes dit on va repartir,
00:18:32parce que paradoxalement,
00:18:33évidemment qu'Israël est un pays en guerre,
00:18:35où l'insécurité est totale,
00:18:36mais elles se sentaient, nous disaient-elles,
00:18:38c'était leur mot,
00:18:39plus en sécurité en Israël qu'en France.
00:18:41Bien entendu, et c'est tragique, c'est terrible.
00:18:44Je pense que pour nous Français,
00:18:46ça doit être un appel à se ressaisir
00:18:48et à protéger les Juifs de France,
00:18:50à réaffirmer leur droit, évidemment,
00:18:52à rester français, ils sont français.
00:18:55La France sans les Juifs, comme le disait Mme Laborde,
00:18:58n'est plus la France.
00:18:59Et je pense que c'est ça le message important.
00:19:01On va continuer de parler de ce thème avec vous, Vincent Roy,
00:19:04parce que vous avez choisi ce soir de nous parler
00:19:06de l'antisémitisme belge, plus précisément,
00:19:09et de ses composantes.
00:19:10Qu'en est-il, cher Vincent ?
00:19:11Oui, vous allez voir qu'il y a de nombreux points communs
00:19:13avec ce que vient de dire, hélas, Mme Laborde.
00:19:19Alors, après la ville de Bruxelles qui commençait
00:19:22à refuser d'organiser un match de foot
00:19:24avec l'équipe israélienne,
00:19:25c'est une jeune équipe de frisbee,
00:19:28toujours israélienne, évidemment,
00:19:29qui ne peut pas se présenter sur le terrain à gants.
00:19:32Alors, les raisons, comme pour le foot,
00:19:35les raisons de sécurité sont invoquées,
00:19:37mais là, ce n'est pas le problème de fond.
00:19:40Il y a, si c'est le cas de le dire,
00:19:42un vieux fond larvé d'antisémitisme
00:19:45au royaume de Belgique, il est indéniable.
00:19:48Alors, les juifs en Belgique, c'est 25 à 30 000 personnes
00:19:53et le royaume, lui, compte 12 millions d'habitants,
00:19:57c'est-à-dire s'ils ne sont qu'une poignée.
00:19:59Et pourtant, il dérange,
00:20:01et c'est un euphémisme que de le dire,
00:20:02l'antisionisme règne en Belgique
00:20:05et il libère des bas instincts anti-juifs,
00:20:08il alimente ce qu'il faut bien appeler une haine.
00:20:12Avant le début des vacances scolaires,
00:20:14les écoles juives interdisaient aux élèves
00:20:16de ne sortir que pour acheter un sandwich.
00:20:19Les lieux culturels et religieux juifs
00:20:22sont protégés en permanence depuis l'attentat
00:20:24du musée juif de Bruxelles en 2014.
00:20:26Les juifs mettent leur pendentif,
00:20:29l'étoile juive dans leur t-shirt
00:20:31et certains rangent le chandelier à sept branches
00:20:33dans le tiroir lors de tous les panages,
00:20:35quand on appelle quelqu'un pour le gaz,
00:20:38pour la chaudière ou pour le téléphone.
00:20:40C'est au cas où le technicien serait un musulman radical.
00:20:45Si vous commandez un Uber Eats,
00:20:47le mieux c'est de masquer votre patronyme
00:20:51ou de le tourner en un patronyme chrétien
00:20:53et cacher la kippa sous la casquette.
00:20:55Devient en Belgique absolument indispensable,
00:20:58que ce soit dans les gares ou même dans les aéroports.
00:21:01Le 4 août dernier,
00:21:03le magazine humoristique flamand Humo,
00:21:06je vous laisse seul juge de l'humour de ce magazine,
00:21:09a laissé passer un appel au meurtre des juifs
00:21:12signé d'un de ses éditorialistes
00:21:14dont la prose ne laisse pas de faire penser
00:21:16à celle de monsieur Drummond.
00:21:17Il s'agit de l'écrivain Hermann Brusselmans
00:21:20qui écrit face à la détresse des Gazaouis,
00:21:23le Moyen-Orient va exploser avec des conséquences désastreuses
00:21:30pour le reste du globe
00:21:32et tout cela à cause d'un petit juif gros et chauve
00:21:36qui porte le nom inquiétant de Bibi Netanyahou
00:21:39et qui, pour une raison quelconque,
00:21:41veut s'assurer que le monde arabe tout entier soit anéanti.
00:21:43Je suis tellement en colère
00:21:45que j'ai envie d'enfoncer un couteau pointu
00:21:48dans la gorge de chaque juif que je rencontre.
00:21:50Vous ne rêvez pas, ça s'écrit, ça se signe à Bruxelles.
00:21:55C'est un appel au meurtre en totale décontraction,
00:21:58donc dans un quotidien.
00:21:59Totalement décomplexé.
00:22:00Le CCOJB, le Comité de coordination
00:22:03des organisations juives de Belgique,
00:22:05s'émeut et parle d'idées dignes des années 30.
00:22:08L'association juive européenne,
00:22:10l'association juive européenne,
00:22:12le JA, annonce poursuivre en justice
00:22:16le magazine HUMO et l'écrivain Herman Brusselmans.
00:22:19L'UNIA, l'institution publique indépendante
00:22:22qui lutte contre la discrimination,
00:22:23introduit une plainte au tribunal correctionnel,
00:22:25c'est bien le moins,
00:22:26contre l'écrivain considéré comme un des innovateurs
00:22:29de la littérature flamande.
00:22:31La ligue belge contre l'antisémitisme,
00:22:33également, y va de sa critique.
00:22:35L'intéressé trouve ses réactions absolument débiles,
00:22:38dit-il.
00:22:39En décembre, il écrivait déjà
00:22:40« Israël utilise les mêmes méthodes pour détruire
00:22:46une race entière que les Allemands.
00:22:49Il n'est pas inconcevable que quelqu'un,
00:22:51n'importe qui, devienne antisémite contre sa nature. »
00:22:55C'est dans ce contexte extrêmement lourd
00:22:57que la ville de Gans a donc décidé d'interdire
00:23:00le championnat européen de frisbee
00:23:02à la délégation israélienne,
00:23:04composée de jeunes de 13 à 17 ans,
00:23:06en raison de l'antisémitisme local.
00:23:10En juin dernier, donc, la ville de Bruxelles
00:23:13avait refusé d'organiser cette rencontre de football
00:23:15entre la Belgique et l'équipe israélienne
00:23:17sur son territoire,
00:23:18invoquant, encore une fois, des raisons de sécurité.
00:23:21Alors, deux choses.
00:23:22L'une, nous dit un excellent article de Causeur,
00:23:24« ou bien Israël n'est pas le bienvenu en Belgique
00:23:27ou bien la Belgique est absolument incapable
00:23:30d'assurer la sécurité d'Israélien
00:23:32tellement qu'il y aurait de radicaux musulmans
00:23:34dans le pays. »
00:23:35Dans le premier cas,
00:23:36eh bien, c'est purement et simplement de la discrimination.
00:23:39Dans le second, c'est un terrible aveu de faiblesse
00:23:42qui a ému, notamment, Georges-Louis Boucher,
00:23:45président du mouvement réformateur,
00:23:47l'équivalent de la droite républicaine belge,
00:23:49qui a fait 30% des voix
00:23:51aux dernières élections législatives de juin 2024.
00:23:54Et il écrivait sur Facebook,
00:23:56« on peut penser ce que l'on veut du conflit au Proche-Orient,
00:23:59mon point n'est pas là,
00:24:00mais on parle simplement de la Belgique,
00:24:02de notre démocratie libérale,
00:24:04dans laquelle des enfants ne peuvent pas participer
00:24:06à une compétition sportive
00:24:08à cause d'excité de gauche
00:24:10et surtout d'une classe politique lâche et soumise. »
00:24:14C'est très fort, quand même, ce qu'il dit.
00:24:15« Gant, qui se veut une ville-lumière,
00:24:17est devenue la ville du déshonneur.
00:24:18Je n'ai plus de mots assez forts
00:24:20pour exprimer mon dégoût face à tant d'injustice. »
00:24:22Mesdames et messieurs,
00:24:23en Belgique, au XXIe siècle,
00:24:25des êtres humains ne sont pas traités comme les autres
00:24:28uniquement parce qu'ils sont juifs ou israéliens.
00:24:30Et le pire est que cela ne semble choquer personne.
00:24:33Cette bonne presse,
00:24:34toujours pronte à nous expliquer le bien et le mal,
00:24:37semble être en vacances
00:24:38dès lors que l'on parle des juifs.
00:24:40Mais alors, est-ce qu'on peut dire, Vincent,
00:24:41que l'antisémitisme belge
00:24:43est totalement enquisté dans la société ?
00:24:46À bon droit.
00:24:47Les préjugés antisémites
00:24:48sont très enracinés dans la société belge,
00:24:51en particulier à Bruxelles,
00:24:52selon un sondage qui est glaçant,
00:24:55réalisé par Ipsos et relayé par le journal L'Echo,
00:24:58lequel sondage est commandé par l'institut Jonatas
00:25:01à la veille des élections.
00:25:0280 ans après la Shoah,
00:25:05après qu'une guerre a éclaté au Moyen-Orient,
00:25:08la société belge reste très marquée
00:25:10par des préjugés antisémites
00:25:12stigmatisant la communauté juive.
00:25:14Bruxelles est la ville la plus touchée,
00:25:16près d'un bruxellois sur quatre,
00:25:18exprimant de l'antipathie pour les juifs, 22%.
00:25:23Cette aversion se nourrit de préjugés antisémites
00:25:25bien enracinés,
00:25:26tels que les juifs contrôlent les médias
00:25:29et les institutions politiques.
00:25:31Et on retrouve ce que nous a dit Françoise tout à l'heure,
00:25:36une méconnaissance de la judaïté.
00:25:37C'est ce qui ressort de ce sondage,
00:25:39réalisé entre 8 et 12 mai dernier
00:25:41auprès d'un échantillon représentatif de la société
00:25:43par Ipsos pour ce fameux institut.
00:25:46Depuis le massacre commis le 7 octobre
00:25:49par le Hamas en Israël,
00:25:50et le déclenchement de la guerre,
00:25:52les juifs de Belgique
00:25:54vivent une période éprouvante
00:25:56caractérisée par une recrudescence des actes antisémites.
00:26:00Exactement comme chez nous, c'est symétrique.
00:26:02Le sentiment d'abandon des juifs est absolu.
00:26:04Beaucoup veulent quitter la Belgique,
00:26:06dit Joël Kotek, historien et président de l'institut Jonathas,
00:26:09un organisme ayant pour mission
00:26:11d'objectiver l'antisémitisme sous toutes ses formes
00:26:13et de maintenir, autant que faire se peut,
00:26:16les juifs en Belgique.
00:26:18Il s'agit du premier sondage d'une telle ampleur sur ce sujet,
00:26:21précise-t-il, et ça c'est important de le noter.
00:26:23Et justement, qu'en est-il de cette enquête, Vincent ?
00:26:25Premier constat de l'enquête,
00:26:2714% des Belges expriment une aversion pour les juifs.
00:26:31C'est nettement plus qu'en France,
00:26:33où ce sentiment est de 6% selon un sondage IFOP.
00:26:37L'antipathie pour les juifs monte à 22% à Bruxelles,
00:26:41elle est de 16% en Flandre,
00:26:43et de 9% en Wallonie.
00:26:45Côté positif, 22% des Belges affichent tout de même
00:26:51de la sympathie pour les juifs.
00:26:52Ce n'est pas un chiffre non plus qui est très réjouissant.
00:26:54Ce n'est pas très réjouissant, non.
00:26:55Mais là, au moins, on a un signe positif pour 22%.
00:26:58Oui, c'est le seul, je vous l'accorde.
00:26:59À ces données s'ajoute un deuxième constat plus révélateur,
00:27:02le niveau élevé des préjugés antisémites.
00:27:05Depuis la Shoah, les gens n'osent plus se dire antisémites,
00:27:08mais si on les interroge sur les préjugés antisémites,
00:27:11on se rend compte que les marqueurs sont très élevés,
00:27:14poursuit toujours Joël Kotek.
00:27:17Sur 15 préjugés proposés par Ipsos,
00:27:198 sont considérés comme vrais par 35% des répondants.
00:27:23Pas moins de 19% des Belges affirment que les juifs
00:27:28sont responsables de la mort du Christ.
00:27:3028% pensent que les juifs ne sont pas des gens comme les autres.
00:27:3438% pensent que les juifs sont trop présents dans les finances.
00:27:38Et 39% pensent que les juifs ont des lobbies très puissants
00:27:41au plus haut niveau de la société.
00:27:44Enfin, 74% estiment que les juifs sont très soudés entre eux.
00:27:51Est-ce qu'on peut dire que ce sont des préjugés raciaux
00:27:54qui sont à l'œuvre ?
00:27:56Le racisme envers les juifs est patent.
00:27:58Près d'un Belge sur 4 estime que les juifs forment une race
00:28:01qui ne veut pas s'assimiler en Belgique.
00:28:03Ce préjugé racial monte à 28% à l'extrême gauche,
00:28:0826% à l'extrême droite et 39% auprès des musulmans.
00:28:14En Belgique, l'adhésion au préjugé antisémite
00:28:17est de façon significative plus élevée à l'extrême gauche,
00:28:21à l'extrême droite, chez les musulmans et à Bruxelles.
00:28:25La méconnaissance est à l'œuvre.
00:28:26L'ignorance fait ici comme ailleurs, mais ici particulièrement,
00:28:30toujours autant de dégâts.
00:28:32Car en effet, ces préjugés s'accompagnent d'une méconnaissance
00:28:35de la communauté juive même.
00:28:36Plus de 80% des Belges ignorent
00:28:38combien il y a de juifs dans le monde, 15 millions.
00:28:41Un répondant sur 10 les évalue à 500 millions.
00:28:45Environ 75% des Belges ignorent combien de juifs vivent en Belgique,
00:28:49entre 25 et 30 000, ce que je disais tout à l'heure,
00:28:51mais paradoxe étrange, pas moins de 11% pensent
00:28:54qu'il y a trop de juifs en Belgique.
00:28:56Plus de 60% des Belges ignorent que la religion juive
00:29:00est apparue en premier avant la chrétienté et l'islam.
00:29:04Et quel est l'impact de la guerre à Gaza ?
00:29:06L'hostilité envers Israël et l'islamisme radical
00:29:09exacerbe l'antisémitisme, en particulier depuis le 7 octobre.
00:29:12L'enquête IPSOS révèle toutefois un intérêt limité pour la guerre à Gaza.
00:29:15A peine 9% des Belges estiment que le positionnement politique
00:29:19des partis influencera beaucoup leur vote le 9 juin,
00:29:22tandis que 22% y accorderont une certaine importance
00:29:25pour effectuer leur choix électoral.
00:29:27La moitié des gens qui ont été sondés éprouvent de la sympathie
00:29:30pour les victimes, qu'il s'agisse de celles du massacre du 7 octobre,
00:29:3350%, des bombardements à Gaza, 52%,
00:29:36ou des otages détenus par le Hamas, 47%.
00:29:40La grande majorité des personnes interrogées rejettent le Hamas
00:29:43et le gouvernement israélien. Néanmoins, 5% des Belges
00:29:46ont de la sympathie pour le Hamas, 5% quand même,
00:29:49cette affinité étant surreprésentée chez les Bruxellois
00:29:52qui, eux, sont 11% à avoir de la sympathie pour le Hamas.
00:29:56Par ailleurs, 6% des Belges ont de la sympathie
00:29:59pour le gouvernement israélien.
00:30:01Mais pas moins de 45% de tous les Belges
00:30:04sont en faveur de la solution à deux États.
00:30:0711% souhaitent un État binational juif et arabe,
00:30:118% un État palestinien de la Méditerranée au Jourdain
00:30:15dominé par les Arabes, un chiffre montant à 44%,
00:30:19évidemment, dès lors qu'on interroge les musulmans.
00:30:22Mon souhait est que ce sondage contribue
00:30:25à des actions plus efficaces contre l'antisémitisme,
00:30:28notamment contre les groupes minoritaires
00:30:30qui importent le conflit du Moyen-Orient à nos portes.
00:30:33Halte au pyromane, nous dit toujours Joël Kotech,
00:30:36qui interpelle à toute force les autorités
00:30:39sur l'efficacité des politiques en place
00:30:41et sur le type de société voulue par les Belges.
00:30:44Si vous voulez, on peut targuer que le progrès
00:30:47de l'islamisme radical, son hégémonie,
00:30:50sont à la racine du mal.
00:30:52Mais vous voyez que le problème est d'une certaine façon,
00:30:55en Belgique plus profond, des préjugés antisémites,
00:30:57antistés, sont une conséquence de l'ignorance
00:31:01et le problème, c'est qu'ils libèrent tous les bas instincts.
00:31:04Merci beaucoup Vincent Roy.
00:31:06Françoise Laborde, quand on voit les chiffres
00:31:08et tous les exemples qu'a cités Vincent Roy,
00:31:11on se dit quand même qu'il faut se rappeler qu'on est en 2024
00:31:13et qu'en 2024, on a ce genre de sondage,
00:31:15ce genre de propos, cet antisémitisme maintenant
00:31:18qui est désinhibé.
00:31:19On n'aurait pas pensé revivre ce genre de préjugés
00:31:23et de paroles dans la sphère publique ?
00:31:25Bien sûr, mais il faut aussi se rappeler que la Belgique
00:31:29et singulièrement le parti socialiste belge
00:31:32a eu un comportement absolument détestable
00:31:35et a livré le pays aux radicaux musulmans les plus énervés.
00:31:40Il faut quand même rappeler que l'auteur de tous les attentats en France
00:31:43sont venus de Belgique.
00:31:44Et quand vous parlez de Bruxelles,
00:31:47Bruxelles, il y a des quartiers,
00:31:49je ne suis pas sûre que les chiffres soient les mêmes
00:31:52dans tous les quartiers de Bruxelles.
00:31:54Pour le coup, ce sont vraiment des territoires perdus.
00:31:57Ce sont vraiment des lieux où on a renoncé à tout.
00:32:01Je voudrais rendre hommage à cette jeune femme
00:32:05qui s'appelle Fadila Maroufi
00:32:07et qui a créé à Bruxelles le café laïque
00:32:09qu'elle a été obligée de fermer
00:32:10parce qu'il y a eu tellement de violences.
00:32:15Mais c'est vrai que la classe politique belge
00:32:19a baissé son pantalon,
00:32:21et pardon d'être un peu vulgaire,
00:32:23et a incité et a vendu son âme à l'islam radical.
00:32:29Et je pense que ceci explique cela.
00:32:32Je voudrais aussi citer,
00:32:33parce que c'est un mot que j'ai trouvé assez drôle
00:32:36de notre camarade Alain Jakubowicz
00:32:38qui est toujours à la tête de l'ALICRA
00:32:40ou quelque chose comme ça, je crois.
00:32:41Je peux le dire parce que c'est un mot public
00:32:43qui disait
00:32:44« Nombre de juifs 15 millions, ressentis 15 milliards ».
00:32:48C'est ça l'absurdité de la chose.
00:32:52Mais c'est vrai que la Belgique est un exemple
00:32:54effarant et inquiétant.
00:32:56Et inquiétant d'abord parce que nos frontières…
00:32:59Et j'ajoute qu'il y a une concordance
00:33:02d'après quelqu'un qui m'en avait parlé
00:33:04et qui s'occupait du service secret
00:33:06entre la Belgique et la Catalogne.
00:33:08Parce qu'on a aussi en Catalogne
00:33:10des noyaux d'islam radical très enquistés
00:33:15parce que les Catalans ne veulent pas
00:33:17accueillir des hispanophones
00:33:19et préfèrent faire venir des arabophones
00:33:21pour la reprendre de Catalan
00:33:23pour qu'il n'y ait pas de personnes
00:33:25qui parlent espagnol
00:33:26puisque c'est le but d'éradiquer l'espagnol en Catalogne.
00:33:28Et vous remarquerez d'ailleurs
00:33:30que quand Puigdemont, l'ex-président,
00:33:32a fui la Catalogne,
00:33:34où est-ce qu'il est allé se réfugier ?
00:33:35En Belgique.
00:33:36Parce que c'est là où il y avait les réseaux
00:33:38qui le soutenaient.
00:33:39C'est vrai que c'est l'épinasse
00:33:40et c'est un des chiffres…
00:33:41Enfin d'ailleurs tous,
00:33:42tous les chiffres de Vincent Roy
00:33:43font froid dans l'eau.
00:33:44Il y a eu ces lois sur 4
00:33:45qui déclarent avoir une aversion pour les Juifs.
00:33:4714% des Belges qui disent la même chose.
00:33:49C'est hallucinant, pardon,
00:33:51de découvrir un peu l'évidence.
00:33:53Mais on se dit,
00:33:54ces gens-là assument
00:33:55de dire dans un sondage
00:33:56qu'ils ont une aversion pour les Juifs.
00:33:57Oui, parce qu'à Bruxelles,
00:33:59la population arabo-musulmane
00:34:01est extrêmement importante.
00:34:02Donc elle est d'à peu près 30%.
00:34:04Ce qui ne se voit
00:34:05dans aucune autre capitale européenne.
00:34:07Par ailleurs,
00:34:08vous avez effectivement des quartiers
00:34:10comme Anderlecht, comme Molenbeek.
00:34:12Ils sont, à ce moment-là,
00:34:13on est quasiment à une majorité
00:34:16de personnes de culture musulmane.
00:34:18Et ensuite,
00:34:19pourquoi est-ce qu'il y a autant
00:34:21ces personnes à Bruxelles ?
00:34:23Ce n'est pas tant le nombre
00:34:24que l'organisation qui compte.
00:34:26C'est-à-dire que Bruxelles
00:34:27est aussi l'endroit
00:34:28où se sont installés
00:34:29énormément de frères musulmans,
00:34:31parmi les plus capés
00:34:33et les plus éduqués.
00:34:34Pourquoi ?
00:34:35Parce qu'en fait,
00:34:36ils ont réussi à tisser des liens
00:34:37avec la Commission européenne.
00:34:39Et ce n'est pas un hasard
00:34:40si la Commission européenne
00:34:41promeut le voile,
00:34:42si elle subventionne de façon
00:34:44très importante des organismes.
00:34:46Alors, à chaque fois,
00:34:47les organismes sont des organismes
00:34:49de lutte contre la discrimination.
00:34:51La réalité, c'est que derrière,
00:34:52ils ne combattent que pour répandre
00:34:55en fait les mots d'ordre
00:34:56des frères musulmans.
00:34:57Il y a beaucoup d'études là-dessus.
00:34:59Tu parlais de Fadila Maharoufi.
00:35:01Effectivement,
00:35:02elle a énormément travaillé là-dessus.
00:35:04Elle est menacée de mort.
00:35:05Et par exemple, en France,
00:35:06si vous êtes menacée de mort,
00:35:07j'ai connu ça,
00:35:08vous êtes protégée.
00:35:09En Belgique,
00:35:10vous êtes menacée
00:35:11de mort par des islamistes.
00:35:13C'est votre problème.
00:35:14Ça veut dire que vous n'allez pas
00:35:15tenir votre langue
00:35:16et personne ne vous protège.
00:35:17Et j'ajoute...
00:35:18Un dernier mot, Françoise,
00:35:19avant la pause.
00:35:20Allez-y.
00:35:21Le CCIF,
00:35:22qui a été interdit en France,
00:35:24a trouvé refuge,
00:35:25si je puis dire,
00:35:26en Belgique,
00:35:27où il coule les jours heureux
00:35:28sans aucune espèce de difficulté.
00:35:29Et en s'appelant CCIE,
00:35:30avec la barre du E en bas,
00:35:32vous savez,
00:35:33très estompée.
00:35:34Comme ça,
00:35:35on peut lire quand même CCIF.
00:35:36On va marquer une pause
00:35:37dans Face à l'info
00:35:38et on se retrouve avec mes invités
00:35:39pour la suite
00:35:40de nos éditos.
00:35:41A tout de suite,
00:35:42restez avec nous
00:35:43sur CNews.
00:35:47De retour pour Face à l'info
00:35:48et on reprend l'émission
00:35:49avec vous,
00:35:50Céline Pina.
00:35:51Vous voulez revenir
00:35:52sur la passe d'armes
00:35:53qui a opposé d'un côté
00:35:54Elon Musk,
00:35:55de l'autre Thierry Breton.
00:35:56Alors, au-delà de l'exhibition
00:35:57de muscles assez malvenus
00:35:58que l'échange a généré,
00:35:59se pose surtout
00:36:00la question, en fait,
00:36:01de la régulation
00:36:02des réseaux sociaux
00:36:03au nom de la lutte
00:36:04contre la haine
00:36:05et les discriminations.
00:36:06Est-ce qu'on n'est pas
00:36:07en train, finalement,
00:36:08de réarmer
00:36:09la censure
00:36:10la plus brutale ?
00:36:11Eh bien, décidément,
00:36:12Elon Musk ne fait rien
00:36:13comme tout le monde.
00:36:14Rappelez-vous,
00:36:15l'année dernière,
00:36:16il avait proposé
00:36:17à Mark Zuckerberg
00:36:18un combat de MMA
00:36:19à l'intérieur d'une cage
00:36:20pour régler
00:36:21leurs différents commerciaux.
00:36:22Pourquoi pas ?
00:36:23En Europe,
00:36:24ce genre de provocation
00:36:25est plutôt du registre
00:36:26d'un carisse
00:36:27ou d'un boubin.
00:36:28Bref,
00:36:29on n'attend pas ça
00:36:30de deux génies
00:36:31sourdoués de la tech,
00:36:32mais il faut croire
00:36:33qu'aujourd'hui,
00:36:34leur ambition
00:36:35est moins de révolutionner
00:36:36la technique
00:36:37que de maîtriser
00:36:38en parlant de baston.
00:36:39Le patron de Tesla
00:36:40et de X
00:36:41vient d'envoyer
00:36:42Peter Thierry Breton,
00:36:43le commissaire européen
00:36:44du numérique,
00:36:45de fort cavalier façon,
00:36:46alors que celui-ci
00:36:47lui avait rappelé
00:36:48de façon,
00:36:49certes agressive,
00:36:50mais nettement plus feutrée,
00:36:51ses obligations
00:36:52en matière de réglementation
00:36:53européenne
00:36:54liées notamment
00:36:55à l'adoption
00:36:56du Digital Service Act
00:36:57dont je vous reparlerai
00:36:58sur le nom de DSA.
00:36:59Le contraste
00:37:00entre les deux modes
00:37:01d'expression
00:37:02et le fait
00:37:03qu'il n'y ait pas
00:37:04d'explication
00:37:05sur le sujet,
00:37:06le contraste
00:37:07entre les deux modes
00:37:08d'expression
00:37:09est frappant.
00:37:10Alors que le commissaire
00:37:11européen
00:37:12est tout en circonlocution,
00:37:13en poulet
00:37:14et autres contorsions
00:37:15verbales,
00:37:16le tout aboutissant
00:37:17quand même
00:37:18à des menaces réelles,
00:37:19planquées sous des phrases
00:37:20telles que,
00:37:21là j'ai besoin de la lire,
00:37:22vous devez veiller
00:37:23à ce que toutes les mesures
00:37:24d'atténuation
00:37:25proportionnées
00:37:26et efficaces
00:37:27soient mises en place
00:37:28en ce qui concerne
00:37:29l'amplification
00:37:30de contenus préjudiciables
00:37:31en rapport avec
00:37:32des événements pertinents.
00:37:33Moi personnellement
00:37:34je ne comprends
00:37:35absolument rien.
00:37:36Non mais on comprend
00:37:37qu'on a mal fait quelque chose
00:37:38quand même.
00:37:39Mais on ne comprend pas quoi.
00:37:40C'est pampan-cucu
00:37:41mais en être
00:37:42plus compliqué.
00:37:43L'américain lui répond
00:37:44simplement d'un fuck
00:37:45par le biais
00:37:46d'un récine
00:37:47tonnerre
00:37:48sous les tropiques.
00:37:49La réponse gagne
00:37:50en brièveté
00:37:51et en clarté
00:37:52ce qu'elle perd
00:37:53en courtoisie
00:37:54mais elle parle aussi
00:37:55quand même
00:37:56du bras de fer
00:37:57que peut provoquer
00:37:58la mise en place
00:37:59de la modération
00:38:00des réseaux sociaux
00:38:01quand elle l'est utilisée
00:38:02comme outil
00:38:03de censure
00:38:05Et comment a réagi
00:38:06la Commission européenne ?
00:38:07Alors le Collège des commissaires
00:38:09a désavoué
00:38:10Thierry Breton
00:38:11et Ursula van der Leyen
00:38:12a même déploré
00:38:13que la lettre
00:38:14ne lui ait pas été soumise.
00:38:15Pourquoi ?
00:38:16Parce que le commissaire
00:38:17européen au numérique
00:38:18a un peu manqué
00:38:19de discernement
00:38:20dans cette affaire.
00:38:21Il a oublié
00:38:22que nous étions
00:38:23en pleine campagne électorale
00:38:24aux Etats-Unis
00:38:25et que cela pouvait être vu
00:38:26comme une façon
00:38:27pour l'Union européenne
00:38:28de s'immiscer
00:38:29dans les affaires américaines
00:38:30et comme vous pouvez
00:38:31vous en douter
00:38:32les Américains
00:38:33sont très très peu
00:38:34ouverts
00:38:35à ce genre d'intervention.
00:38:36Donc celle-ci
00:38:37a immédiatement pris
00:38:38ses distances
00:38:39en critiquant
00:38:40à la fois
00:38:41le choix du moment
00:38:42comme la formulation
00:38:43du courrier.
00:38:44Donc finalement
00:38:45la désinvolture
00:38:46d'Elon Musk
00:38:47s'est révélée payante.
00:38:48En tout cas
00:38:49elle n'a pas suscité
00:38:50de scandale institutionnel
00:38:51mais ça parle
00:38:52de la puissance économique
00:38:53et politique
00:38:54d'Elon Musk.
00:38:55Mais il n'en reste pas moins
00:38:56que le courrier
00:38:57de Thierry Breton
00:38:58ne peut pas être
00:38:59j'allais dire
00:39:00balayé d'un coup
00:39:01d'un revers de main.
00:39:02Pas plus que les exemples
00:39:03cités dans ce courrier
00:39:04ou dans les analyses
00:39:05des juristes
00:39:06au sujet de la DSA.
00:39:07Parce que
00:39:08si certains objectifs
00:39:09sont parfaitement louables
00:39:10dans cette réglementation
00:39:11d'autres exemples cités
00:39:12font craindre
00:39:13qu'au nom
00:39:14des bons sentiments
00:39:15on ne réinstalle
00:39:16une reprise en main
00:39:17qui puisse être aussi
00:39:18idéologique
00:39:19que liberticide.
00:39:20Le discours
00:39:21de l'Union Européenne
00:39:22justement
00:39:23pour promouvoir
00:39:24le DSA
00:39:25s'appuie sur la nécessité
00:39:26notamment
00:39:27de lutter contre
00:39:28le terrorisme
00:39:29la pédopornographie
00:39:30le trafic d'enfants
00:39:31on a l'impression
00:39:32vu comme ça
00:39:33en tout cas
00:39:34que les objectifs
00:39:35sont tout à fait louables
00:39:36Céline.
00:39:37Mais tout à fait
00:39:38et d'ailleurs
00:39:39ces objectifs-là
00:39:40ne sont contestés
00:39:41par personne.
00:39:42Ce n'est pas
00:39:43là que le bas blesse.
00:39:44Le réseau TikTok
00:39:45par exemple
00:39:46a été suspendu
00:39:47en Nouvelle-Calédonie
00:39:48rappelez-vous
00:39:49durant les émeutes
00:39:50car il diffusait
00:39:51des informations
00:39:52qui insistaient
00:39:53notamment
00:39:54à la violence
00:39:55et au meurtre.
00:39:56Et pour le suspendre
00:39:57on n'a pas eu besoin
00:39:58de cet acte-là.
00:39:59Il a suffi
00:40:00pour que la personne
00:40:01aille hurler à la censure.
00:40:02Donc sanctionner
00:40:03un appel au meurtre
00:40:04ne pose pas de question
00:40:05et ne peut être
00:40:06assimilé
00:40:07à un acte illégitime.
00:40:08Mais
00:40:09qu'est-ce qu'on fait
00:40:10par exemple
00:40:11face à la question
00:40:12des émeutes en Angleterre ?
00:40:13Est-ce que
00:40:14vraiment
00:40:15leur ampleur
00:40:16est liée
00:40:17à une fausse information
00:40:18diffusée sur X ?
00:40:19Et qu'est-ce qu'on fait
00:40:20quand en face
00:40:21de cette fausse information
00:40:22diffusée sur X
00:40:23le gouvernement anglais
00:40:24par exemple
00:40:25essaie d'empêcher
00:40:26la diffusion
00:40:27de la réplique
00:40:28notamment
00:40:29de milices
00:40:30liées
00:40:31à l'extrême droite
00:40:32musulmane
00:40:33dans le même pays ?
00:40:34C'est compliqué
00:40:35c'est-à-dire
00:40:36que
00:40:37quand vous censurez
00:40:38la façon
00:40:39dont vont réagir
00:40:40ceux que vous censurez
00:40:41peut aussi
00:40:42dépendre
00:40:43de leur puissance.
00:40:44Mais qu'est-ce
00:40:45qui se passe
00:40:46par exemple
00:40:47quand Le Monde
00:40:48fait passer
00:40:49Yaya Sinwar
00:40:50dans une infographie
00:40:51pour un personnage
00:40:52modéré et respectable ?
00:40:53
00:40:54est-ce qu'on doit
00:40:55le censurer
00:40:56en disant
00:40:57c'est un deepfake ?
00:40:58C'est-à-dire
00:40:59qu'il faut
00:41:00avoir une opinion
00:41:01et dire après tout
00:41:02pourquoi pas ?
00:41:03Et surtout
00:41:04si les réseaux sont sûrs
00:41:05et qu'ils sont sûrs
00:41:06de ce qui est de l'ordre
00:41:07du journal
00:41:08pourquoi se demander
00:41:09au réseau
00:41:10de faire cette régulation
00:41:11et laisser les journaux
00:41:12publier tout et n'importe quoi
00:41:13sans contrôle derrière ?
00:41:14Ça va commencer
00:41:15à être un peu compliqué.
00:41:16Quand la propagande
00:41:17du Hamas
00:41:18est retranscrite
00:41:19dans les journaux
00:41:20mot pour mot
00:41:21et par exemple
00:41:22quand on parle
00:41:23du bombardement
00:41:24d'une école
00:41:25on oublie de dire
00:41:26qu'en dessous
00:41:27du Hamas
00:41:28on fait quoi ?
00:41:29On censure ?
00:41:30Voilà
00:41:31on se retrouve
00:41:32quand même
00:41:33dans des situations
00:41:34dans lesquelles
00:41:35tout se mélange.
00:41:36Donc pourquoi
00:41:37est-ce qu'on devrait
00:41:38contrôler à ce point-là
00:41:39des plateformes
00:41:40dont tout le monde
00:41:41connaît les défauts
00:41:42et qui sont souvent
00:41:43présentées
00:41:44comme des diffuseurs
00:41:45de fausses informations
00:41:46quand on ne contrôle
00:41:47personne à l'extérieur
00:41:48et quand une personne
00:41:49comme Rima Hassan
00:41:50par exemple
00:41:51députée européenne
00:41:52peut faire un tweet
00:41:53en expliquant
00:41:54que les Israéliens
00:41:55étudient
00:41:56que les Israéliens
00:41:57utilisent des chiens
00:41:58pour violer
00:41:59des prisonniers palestiniens
00:42:00et qu'aucune institution
00:42:01ne réagit.
00:42:02Apparemment
00:42:03certaines choses
00:42:04sont très dérangeantes
00:42:05d'autres en revanche
00:42:06c'est vraiment
00:42:07la fête du slip
00:42:08comme on dit.
00:42:09Encore une fois
00:42:10Céline Pina
00:42:11l'enfer finalement
00:42:12est pavé de bonnes intentions.
00:42:13C'est souvent le cas
00:42:14avec les structures
00:42:15qui sont plus technocratiques
00:42:16que démocratiques
00:42:17comme l'Union européenne.
00:42:18En effet
00:42:19les choses sont toujours
00:42:20compliquées
00:42:21quand elles sont confinées
00:42:22aux délits d'opinion
00:42:23ou quand les critères
00:42:24auxquels la sanction
00:42:25possible est adossée
00:42:26sont flous.
00:42:27Prenons par exemple
00:42:28une notion
00:42:29aussi subjective
00:42:30et mal définie
00:42:31que
00:42:32discrimination.
00:42:33Aujourd'hui
00:42:34cette notion
00:42:35tente d'être utilisée
00:42:36pour fermer la bouche
00:42:37à tous ceux
00:42:38qui expliquent
00:42:39par exemple
00:42:40qu'on ne peut pas
00:42:41changer son sexe biologique
00:42:42et qu'un homme
00:42:43ne peut pas devenir
00:42:44une femme.
00:42:45Il peut peut-être
00:42:46en avoir l'apparence
00:42:47mais ça s'arrête là.
00:42:48Cette vérité biologique
00:42:49elle pourrait être
00:42:50assimilée
00:42:51à de la transphobie
00:42:52par exemple
00:42:53selon le DSA
00:42:54et donc être interdite
00:42:55sur les réseaux.
00:42:56Vous voyez bien
00:42:57les problèmes
00:42:58que cela pourrait poser.
00:42:59Dans Le Monde
00:43:00Francis Donat
00:43:01qui est un avocat
00:43:02a donné une interview
00:43:03sur la mise en place
00:43:04du DSA.
00:43:05Il explique qu'il a fallu
00:43:06trouver un équilibre
00:43:07entre la liberté
00:43:08d'expression
00:43:09et une vision raisonnée
00:43:10respectueuse
00:43:11des droits d'autrui
00:43:12qui limiterait
00:43:13la diffusion
00:43:14de certains propos
00:43:15de nature
00:43:16à blesser
00:43:17un grand nombre
00:43:18d'utilisateurs.
00:43:19La phrase est
00:43:20très intéressante.
00:43:21Le problème c'est que
00:43:22la notion de blessure
00:43:23n'a aucun objectif
00:43:24ni d'évaluable.
00:43:25Ça c'est le premier problème.
00:43:26Et par ailleurs
00:43:27la référence
00:43:28au grand nombre
00:43:29d'utilisateurs
00:43:30lie la capacité
00:43:31de censure
00:43:32finalement au nombre.
00:43:33Il n'y a plus de travail
00:43:34sur la vérité
00:43:35ni sur l'objectivité
00:43:36d'un propos.
00:43:37Si celui-ci est vu
00:43:38comme vexatoire
00:43:39il peut être juste
00:43:40mais finalement
00:43:41être censuré
00:43:42au nom de l'offense
00:43:43produite
00:43:44sur un groupe particulier.
00:43:45Finalement
00:43:46c'est le politiquement
00:43:47correct élevé
00:43:48au rang de loi.
00:43:49Ainsi
00:43:50cette représentation
00:43:51serait informée
00:43:52cheval de Troie
00:43:53par exemple
00:43:54pour censurer
00:43:55la critique
00:43:56des religions.
00:43:57Parce que
00:43:58ce qu'évoque
00:43:59cet avocat
00:44:00le chemin
00:44:01qu'il nous désigne
00:44:02est un chemin
00:44:03qui servirait
00:44:04à rétablir
00:44:05le blasphème
00:44:06au nom du respect
00:44:07des sentiments
00:44:08d'autrui.
00:44:09Or
00:44:10nul n'a besoin
00:44:11d'une réglementation
00:44:12aussi dangereuse.
00:44:13Car dans aucun
00:44:14pays d'Europe
00:44:15la liberté d'expression
00:44:16n'est absolue.
00:44:17Il y a toujours
00:44:18des limites
00:44:19et ceux qui nous ont précédés
00:44:20ont réfléchi
00:44:21plus de profondeur
00:44:22que nos juristes actuels
00:44:23qui paraissent
00:44:24plus pressés
00:44:25de témoigner
00:44:26de leur vertu
00:44:27que de leur subtilité.
00:44:28Et comment justement
00:44:29ces régulations
00:44:30fonctionnent-elles ?
00:44:31Et bien
00:44:32je vais me répéter
00:44:33mais en distinguant
00:44:34la peau de la chemise
00:44:35le danger physique
00:44:36véritable
00:44:37de la susceptibilité
00:44:38exacerbée.
00:44:39Autrement dit
00:44:40vous avez le droit
00:44:41de critiquer
00:44:42toutes les opinions
00:44:43toutes les religions
00:44:44toutes les œuvres intellectuelles
00:44:45de mettre
00:44:46métaphoriquement
00:44:47le droit
00:44:48dans tous les fondements
00:44:49de personnages
00:44:50politiques
00:44:51légendaires
00:44:52ou historiques
00:44:53possibles
00:44:54sans que vous n'ayez
00:44:55rien à craindre
00:44:56ni aucun compte
00:44:57à rendre.
00:44:58Dans l'espace public
00:44:59la sensibilité
00:45:00peut être blessée
00:45:01ça s'appelle
00:45:02la vie en société.
00:45:03Mais
00:45:04la parole de l'autre
00:45:05ne doit jamais
00:45:06vous mettre en danger.
00:45:07La limite
00:45:08c'est donc
00:45:09l'appel à la violence
00:45:10ou au meurtre
00:45:11c'est le fait
00:45:12d'accrocher une cible
00:45:13dans le dos de quelqu'un.
00:45:14Je peux donc détester
00:45:15les religions
00:45:16je n'ai en revanche
00:45:17pas le droit
00:45:18d'appeler à la persécution
00:45:19quelqu'un qui n'a pas raison
00:45:20de sa religion.
00:45:21Pour ce qui concerne
00:45:22le mensonge
00:45:23ou l'insulte
00:45:24il y a l'outil
00:45:25de la diffamation
00:45:26et de l'insulte publique.
00:45:27Alors le souci
00:45:28c'est que cela demande
00:45:29l'intervention
00:45:30d'un tribunal
00:45:31et ne de repose
00:45:32donc pas
00:45:33sur une autocensure
00:45:34ou sur une pression
00:45:35étatique.
00:45:36Or
00:45:37avec le DSA
00:45:38c'est le retour
00:45:39de la censure
00:45:40liée soit
00:45:41au pouvoir privé
00:45:42les choix personnels
00:45:43du propriétaire
00:45:44du réseau en question
00:45:45soit finalement
00:45:46aux injonctions étatiques.
00:45:47Bref
00:45:48le pire
00:45:49de ce que l'on peut faire
00:45:50en matière
00:45:51de déni démocratique.
00:45:52Merci beaucoup
00:45:53Céline Pinard
00:45:54Vincent Roy.
00:45:55On voit effectivement
00:45:56les limites
00:45:57de cette régulation
00:45:58à la fois
00:45:59premièrement
00:46:00la complexité
00:46:01de s'en prendre
00:46:02aux grandes plateformes.
00:46:03On dit souvent
00:46:04que la raison
00:46:05pour laquelle
00:46:06les Etats n'y arrivent pas
00:46:07c'est parce que
00:46:08ces plateformes
00:46:09sont devenues
00:46:10plus puissantes
00:46:11que les Etats
00:46:12et de savoir
00:46:13où est-ce qu'on met
00:46:14le curseur
00:46:15de liberté d'expression.
00:46:16Si on doit essayer
00:46:17de les contrer
00:46:18c'est difficile
00:46:19de trouver
00:46:20un juste équilibre.
00:46:21Mais c'est extrêmement
00:46:22de toute façon
00:46:23les nouvelles technologies
00:46:25et notamment
00:46:26les réseaux sociaux
00:46:27ont rebattu absolument
00:46:28toutes les cartes
00:46:29et on voit
00:46:30puisque Céline vient
00:46:31d'en parler
00:46:32on voit des formes
00:46:33de censure
00:46:34qui sont nouvelles
00:46:35qui sont neuves.
00:46:36C'est-à-dire qu'il y a
00:46:37beaucoup d'imagination
00:46:38dès qu'il s'agit
00:46:39de censurer
00:46:40ou de ne pas censurer
00:46:41plutôt de censurer.
00:46:42Il y a énormément
00:46:43d'imagination
00:46:44et on voit
00:46:45ces nouvelles manières
00:46:46de censurer.
00:46:47Il faut être très prudent.
00:46:48Il faut regarder ça
00:46:49avec un peu de hauteur
00:46:50et ne pas laisser
00:46:51se prendre
00:46:52au piège
00:46:53de ces grosses machines
00:46:54comme celle
00:46:55que gère
00:46:56notamment
00:46:57M.Musk.
00:46:58Michel Taubes
00:46:59vous vouliez réagir.
00:47:00Oui juste pour dire
00:47:01que Donald Trump
00:47:02Elon Musk
00:47:03Ne les confondez pas.
00:47:04Pas encore.
00:47:05Parce qu'ils ont fait
00:47:06une interview.
00:47:07Elon Musk
00:47:08a invité Kamala Harris
00:47:09à débattre avec lui.
00:47:10C'est-à-dire
00:47:11qu'il a invité
00:47:12Kamala Harris
00:47:13à débattre avec lui.
00:47:14D'ici l'élection
00:47:15présidentielle.
00:47:16Donc je pense
00:47:17qu'effectivement
00:47:18j'imagine
00:47:19que le commissaire européen
00:47:20se fendra d'un tweet
00:47:21pour s'en féliciter
00:47:22au nom
00:47:23de sa conception
00:47:24de la démocratie américaine.
00:47:25Non je pense que
00:47:26en fait
00:47:27lorsque quelqu'un
00:47:28commet
00:47:29sur une plateforme
00:47:30des propos
00:47:31antisémites
00:47:32ou racistes
00:47:33quelle est la responsabilité
00:47:34de la plateforme ?
00:47:35C'est ça
00:47:36pour moi le problème.
00:47:37Oui.
00:47:38Quelle est la responsabilité
00:47:39de la plateforme ?
00:47:40Il y a la responsabilité
00:47:41de la personne émettrice
00:47:42par exemple
00:47:43quand vous prenez
00:47:44le fameux Mohammed
00:47:45Abdallah Kunta
00:47:46cet athlète
00:47:47qui a commis
00:47:48des dizaines
00:47:49de tweets
00:47:50anti-France
00:47:51antisémite
00:47:52anti-israélien
00:47:53quelle est
00:47:54la responsabilité
00:47:55de X
00:47:56dans la diffusion
00:47:57de ces messages ?
00:47:58C'est plutôt
00:47:59dans la modération.
00:48:00Et dans la loi
00:48:011881
00:48:02sur la liberté
00:48:03de la presse
00:48:04il y a une clause
00:48:05qui n'a
00:48:06heureusement jamais
00:48:07presque jamais
00:48:08je deviens
00:48:09un peu
00:48:10un peu
00:48:12heureusement
00:48:13presque jamais
00:48:14été appliquée
00:48:15c'est que
00:48:16lorsque un journal papier
00:48:17diffuse
00:48:18un propos
00:48:19antisémite
00:48:20ou raciste
00:48:21qui n'est pas une opinion
00:48:22qui est un délit
00:48:23on peut s'attaquer
00:48:24à l'auteur
00:48:25de l'article
00:48:26on peut s'attaquer
00:48:27à l'éditeur
00:48:28mais on peut aussi
00:48:29s'attaquer
00:48:30à l'imprimeur
00:48:31et pour moi
00:48:32les plateformes
00:48:33sont un peu
00:48:34comme les imprimeurs
00:48:35c'est-à-dire
00:48:36elles sont
00:48:37la structure
00:48:38qui héberge
00:48:39et qui permet
00:48:40la diffusion
00:48:41et moi je pose
00:48:42toujours la question
00:48:43quelle est la responsabilité
00:48:44des plateformes
00:48:45qui hébergent
00:48:46des marchands
00:48:47de haine
00:48:48et qui
00:48:49en fait
00:48:50sans lesquels
00:48:51ils ne pourraient pas le faire
00:48:52et donc je ne m'appelle pas
00:48:53à la censure
00:48:54à la fermeture
00:48:55de X etc
00:48:56mais je dis que
00:48:57il y a quand même
00:48:58une responsabilité
00:48:59et que le jour
00:49:00où on verra
00:49:01des propriétaires
00:49:02de ces plateformes
00:49:03incriminés
00:49:04pénalement
00:49:05et lourdement
00:49:06condamnés
00:49:07parce qu'ils ont laissé
00:49:08se diffuser
00:49:09un niveau de haine
00:49:10là les choses
00:49:11vont peut-être changer
00:49:12parce que
00:49:13effectivement
00:49:14ils font partie
00:49:15de cette chaîne
00:49:16de diffusion
00:49:17de discours raciste
00:49:18juste un petit détail
00:49:19courrez après
00:49:20la question
00:49:21vous pouvez poursuivre
00:49:22qui vous voulez
00:49:23devant un tribunal
00:49:24là la question particulière
00:49:25c'est un acte
00:49:26émis
00:49:27un acte réglementaire
00:49:28qui vous amènerait
00:49:29à auto-censurer
00:49:30pour justement
00:49:31qu'il n'y ait pas
00:49:32de contradictoire
00:49:33et qu'il n'y ait pas
00:49:34de procès
00:49:35c'est la tentative
00:49:36d'échapper au contradictoire
00:49:37qui pose problème
00:49:38par ailleurs
00:49:39la plateforme est soumise
00:49:40à la loi
00:49:41et donc s'il y a une attaque
00:49:42devant les tribunaux
00:49:43elle sera jugée
00:49:44là en fait
00:49:45on essaie d'éviter
00:49:46cette étape
00:49:47François Delaborde
00:49:48je ne vous voyais pas
00:49:49totalement d'accord
00:49:50avec ce que disait
00:49:51Michel Thaume
00:49:52ce que je veux dire
00:49:53c'est que déjà
00:49:54qu'on n'arrive pas
00:49:55à faire payer
00:49:56les impôts
00:49:57aux plateformes
00:49:58qui sont logées
00:49:59dans tous les pays du monde
00:50:00je ne vois pas bien
00:50:01comment on va arriver
00:50:02à attaquer
00:50:03X qui sont en effet
00:50:04réfugiés
00:50:05avec des réglementations
00:50:06internationales
00:50:07ce projet de texte
00:50:08européen
00:50:09qui en effet
00:50:10est un peu préoccupant
00:50:11en plus de quoi je me mêle
00:50:12franchement
00:50:13on leur demande
00:50:14la liberté de commerce
00:50:15l'échange
00:50:16qu'est-ce que c'est
00:50:17maintenant ça va être
00:50:18la liberté de conscience
00:50:19dirigée
00:50:20décidée par Mme Von der Leyen
00:50:21on fait en marche sur la tête
00:50:22bon bref
00:50:23c'est un autre débat
00:50:24mais moi ce que je vois
00:50:25c'est que c'est surtout
00:50:26cette idée
00:50:27qu'aujourd'hui
00:50:28on va avoir une génération
00:50:29la fameuse génération
00:50:30en français
00:50:31ah mon dieu
00:50:32tu m'as mal parlé
00:50:33ah mon dieu
00:50:34tu dis du mal de mes ancêtres
00:50:35ah mon dieu
00:50:36je réfléchis
00:50:37ça me blesse
00:50:38donc
00:50:39on a cette génération
00:50:40qui va être influencée
00:50:41partout et par rien
00:50:42et on a
00:50:43une vraie difficulté
00:50:44à un moment donné
00:50:45à trouver des moyens
00:50:46ou bien alors
00:50:47on va tout interdire
00:50:48ce qui est une absurdité
00:50:49moi il me semble
00:50:50pour avoir essayé
00:50:51vaguement dans une autre vie
00:50:52de contrôler
00:50:53un peu
00:50:54ce qui se passait
00:50:55à la télévision
00:50:56en sachant
00:50:57qu'il y avait
00:50:58bien pire sur internet
00:50:59la seule chose
00:51:00qui permet
00:51:01en effet
00:51:02aux individus
00:51:03sur cette terre
00:51:04c'est le savoir
00:51:05ce qui peut contrer
00:51:06en effet
00:51:07l'absurdité
00:51:08des réseaux sociaux
00:51:09c'est le savoir
00:51:10l'esprit critique
00:51:11et la capacité
00:51:13à analyser les textes
00:51:14alors bon
00:51:15c'est une ambition
00:51:16extrêmement haute
00:51:17on n'y arrivera pas
00:51:18forcément
00:51:19et je ne pense pas
00:51:20notamment
00:51:21puisque vous avez évoqué
00:51:22l'exemple britannique
00:51:23que ça ne soit
00:51:24que les réseaux sociaux
00:51:25qui suscitent
00:51:26tellement de britanniques
00:51:27à aller manifester
00:51:28dans les rues
00:51:29contre une population
00:51:32immigrée
00:51:33qu'ils jugent trop importante
00:51:34et avec des difficultés
00:51:35d'intégration
00:51:36les réseaux sociaux
00:51:37parfois ont bon dos
00:51:38et justement
00:51:39on va parler de savoir
00:51:40et de connaissance
00:51:41avec vous
00:51:42Michel Thaub
00:51:43vous voulez revenir
00:51:44sur le dernier classement
00:51:45de Shanghai
00:51:46qui classe les meilleures
00:51:47universités dans le monde
00:51:48on le rappelle
00:51:49et la France
00:51:50est plutôt bien placée
00:51:51mais je voulais vous demander
00:51:52justement
00:51:53comment la France
00:51:54pourrait améliorer
00:51:55encore sa position
00:51:56en effet
00:51:57chère Élodie Huchard
00:51:58je commencerai peut-être
00:51:59par souligner
00:52:00un point un peu anachronique
00:52:01je trouve toujours amusant
00:52:02chaque année
00:52:03que le classement de Shanghai
00:52:04de l'excellence académique
00:52:05soit publié
00:52:06un 15 août
00:52:07c'est à dire
00:52:08en plein milieu de l'été
00:52:09au moment où les étudiants
00:52:10les chercheurs
00:52:11et un peu tout le monde
00:52:12est en vacances
00:52:13sauf peut-être nous
00:52:14ici présents ce soir
00:52:15et donc effectivement
00:52:16je trouve ça un peu anachronique
00:52:17et ça me permet peut-être
00:52:18de souligner
00:52:19qu'en France
00:52:20on aime bien les vacances
00:52:21et nos chers étudiants
00:52:22et chercheurs
00:52:23sont un peu à bonne école
00:52:24dans le pays
00:52:25des 35 heures
00:52:26des débats sanguinaires
00:52:27sur la retraite
00:52:28et du droit
00:52:29voire du devoir
00:52:30à la paresse
00:52:31pour lequel peut-être
00:52:32un jour
00:52:33l'EFI proposera
00:52:34qu'on soit payé
00:52:35pour pouvoir
00:52:36en bénéficier
00:52:37et donc effectivement
00:52:38un 15 août
00:52:39d'avoir
00:52:40l'université de Shanghai
00:52:41qui publie
00:52:42le classement
00:52:43des meilleures universités
00:52:44du monde
00:52:45c'est peut-être
00:52:46un appel
00:52:47à écourter
00:52:48nos vacances scolaires
00:52:49pour aller un peu plus vite
00:52:50sur les bancs
00:52:51de l'université
00:52:52c'est un peu tard
00:52:53voilà
00:52:54oui effectivement
00:52:55mais peut-être
00:52:56pour l'année prochaine
00:52:57et donc le deuxième point
00:52:58que je trouve également
00:52:59amusant
00:53:00c'est que
00:53:01c'est quand même
00:53:02rarissime
00:53:03de voir des Chinois
00:53:04encenser les universités
00:53:05enfin les Américains
00:53:06c'est
00:53:07l'université de Shanghai
00:53:08avec en fait
00:53:09une de ces entreprises
00:53:10satellites
00:53:11qui s'appelle
00:53:12Shanghai Ranking
00:53:13qui est en fait
00:53:14tout sauf une entreprise
00:53:15parce que je pense
00:53:16qu'en Chine
00:53:17les entreprises
00:53:18sont propriétés
00:53:19de l'état chinois
00:53:20et du parti communiste chinois
00:53:21mais je trouve
00:53:22quand même
00:53:23assez anachronique
00:53:24de voir
00:53:25que les
00:53:26que
00:53:27un organisme chinois
00:53:28mette en tête
00:53:29des classes
00:53:30des classements mondiaux
00:53:31et accorde
00:53:32des Césars
00:53:33et des Oscars
00:53:34à des universités américaines
00:53:35qui arrivent quand même
00:53:36très très largement
00:53:37en tête
00:53:38du classement de Shanghai
00:53:39c'est assez
00:53:40symptomatique
00:53:41pour être
00:53:42souligné
00:53:43dernier point
00:53:44en introduction
00:53:45la France
00:53:46c'est un des pays au monde
00:53:47qui accorde
00:53:48le plus d'importance
00:53:49à ce classement
00:53:50de Shanghai
00:53:51aux Etats-Unis
00:53:52en Angleterre
00:53:53la publication
00:53:54des résultats
00:53:55de l'université de Shanghai
00:53:56ne suscite pas
00:53:57autant de débats
00:53:58et d'attention
00:53:59et le classement
00:54:00de Shanghai
00:54:01depuis 2003
00:54:02a suscité
00:54:03de la part
00:54:04des pouvoirs publics
00:54:05des vraies évolutions
00:54:06dans la politique
00:54:07de gestion
00:54:08des universités
00:54:09et a eu
00:54:10un impact
00:54:11direct sur la décision
00:54:12notamment prise
00:54:13depuis maintenant
00:54:14de nombreuses années
00:54:15de voir se regrouper
00:54:16les universités
00:54:17françaises
00:54:18en super universités
00:54:19pour pouvoir
00:54:20être mieux placés
00:54:21dans le classement
00:54:22de Shanghai
00:54:23donc en France
00:54:24quoi qu'on dise
00:54:25on est extrêmement sensible
00:54:26à ce classement
00:54:27et il est attendu
00:54:28avec énormément
00:54:29d'attention
00:54:30par les universités
00:54:31françaises
00:54:32peut-être plus
00:54:33que dans d'autres pays
00:54:34et Michel
00:54:35qu'est-ce qui freine
00:54:36selon vous
00:54:37justement
00:54:38l'excellence
00:54:39académique française ?
00:54:40alors d'abord
00:54:41il faut dire
00:54:42les universités françaises
00:54:43sont brillantes
00:54:44elles sont plutôt
00:54:45très bien classées
00:54:46dans le classement
00:54:47de Shanghai
00:54:48on est parmi
00:54:49les meilleures
00:54:50universités
00:54:51européennes
00:54:52et de loin
00:54:53alors certes
00:54:54on est assez loin
00:54:55derrière les Etats-Unis
00:54:56et le Royaume-Uni
00:54:57c'est la première
00:54:58des universités françaises
00:54:59permettez-moi de citer
00:55:00l'université de Strasbourg
00:55:01en banlieue chrétienne
00:55:02que je suis
00:55:03mais nous avons
00:55:04beaucoup d'universités
00:55:05françaises
00:55:06qui sont dans ce classement
00:55:07ceci dit
00:55:08considérant que
00:55:09les prix Nobel
00:55:10de demain
00:55:11parce que dans
00:55:12les critères
00:55:13de l'université de Shanghai
00:55:14il y a les anciens
00:55:15prix Nobel
00:55:16des universités
00:55:17et les plus récents
00:55:18considérant que
00:55:20les prix Nobel
00:55:21de demain
00:55:22sont dans les collèges
00:55:23les lycées
00:55:24et les universités
00:55:25d'aujourd'hui
00:55:26ce qui a freiné
00:55:27les universités françaises
00:55:28c'est qu'on leur a
00:55:29adjoint
00:55:30un premier objectif
00:55:31depuis toujours
00:55:32qui est celui
00:55:33de l'excellence
00:55:34de la recherche
00:55:35de l'excellence académique
00:55:36mais depuis les années
00:55:371980
00:55:38on leur a donné
00:55:39sans vraiment l'avouer
00:55:40un deuxième rôle
00:55:41qui est d'être
00:55:42un petit peu
00:55:43une voie de garage
00:55:44pour des élèves
00:55:45et des étudiants
00:55:46en quête
00:55:47d'orientation professionnelle
00:55:48et moi je voudrais
00:55:49ici dénoncer
00:55:50alors c'est fait régulièrement
00:55:51mais je pense
00:55:52qu'on n'a pas été au bout
00:55:53de la logique
00:55:54et de très très loin
00:55:55c'est que ce domme
00:55:56qui a été instauré
00:55:57dans les années 80
00:55:58par Jean-Pierre Chevènement
00:55:59de 80%
00:56:00d'une classe d'âge
00:56:01au bac
00:56:02d'enseignement général
00:56:03c'est-à-dire
00:56:04pour aller
00:56:05l'année suivante
00:56:06à l'université
00:56:07a eu des effets
00:56:08de frein
00:56:09à l'excellence
00:56:10des universités
00:56:11parce que tout simplement
00:56:12on a vu
00:56:13arriver
00:56:14sur les bancs
00:56:15de l'université
00:56:16des centaines
00:56:17de milliers de jeunes
00:56:18qui ne voulaient pas
00:56:19au départ
00:56:20aller vers l'université
00:56:21mais que l'on a poussé
00:56:22les parents
00:56:23à aller
00:56:25le système éducatif
00:56:26à un système
00:56:27d'orientation scolaire
00:56:28qui est très mal fait
00:56:29dans notre pays
00:56:30et qui peine
00:56:31à s'adapter
00:56:32notamment
00:56:33aux nouvelles technologies
00:56:34aux nouvelles compétences
00:56:35qui émergent
00:56:36dans notre société
00:56:37et qui fait
00:56:38qu'on a retrouvé
00:56:39sur les bancs
00:56:40des premières
00:56:41et deuxièmes années
00:56:42de l'université
00:56:43des élèves
00:56:44qui étaient encore une fois
00:56:45en quête d'un avenir
00:56:46et d'une réorientation
00:56:47vers un autre parcours
00:56:48et donc
00:56:49le collège unique
00:56:50le lycée
00:56:51d'enseignement général
00:56:52le fait qu'on n'a pas
00:56:53valorisé suffisamment
00:56:54la détection
00:56:55des jeunes talents
00:56:56manuels
00:56:57de ceux qui ont
00:56:58des compétences
00:56:59notamment
00:57:00dans les nouvelles technologies
00:57:01on les a
00:57:02finalement
00:57:03amenés vers l'université
00:57:04ce qui a
00:57:05posé
00:57:06d'énormes problèmes
00:57:07de gestion
00:57:08des universités
00:57:09et peut-être
00:57:10freiner
00:57:11leur vocation
00:57:12initiale
00:57:13qui est de
00:57:14pousser les jeunes
00:57:15qui ont du talent
00:57:16vers l'excellence
00:57:17académique
00:57:18et puis il y a
00:57:19un deuxième facteur
00:57:20qui à mon avis
00:57:21freinait
00:57:22cette excellence
00:57:23de nos universités
00:57:24c'est la difficile
00:57:25relation
00:57:26entre
00:57:27le privé
00:57:28et le public
00:57:29entre l'université
00:57:30et les entreprises
00:57:31à tel point que
00:57:32depuis l'attribution
00:57:33de ce prix hier
00:57:34on entend
00:57:35des présidents
00:57:36d'universités dire
00:57:37mais contrairement
00:57:38à ce que croient
00:57:39les français
00:57:40vous avez aujourd'hui
00:57:41dans les universités
00:57:42françaises
00:57:43de l'apprentissage
00:57:44des étudiants
00:57:45qui sont en alternance
00:57:46vous avez des start-up
00:57:47qui sont hébergés
00:57:48dans les universités
00:57:49et je pense que
00:57:50beaucoup de français
00:57:51sont en alternance
00:57:52c'est-à-dire qu'en fait
00:57:53à l'abri
00:57:54du discours politique
00:57:55qui est plutôt
00:57:56à la séparation
00:57:57entre le public
00:57:58et le privé
00:57:59entre l'université
00:58:00et les entreprises
00:58:01la réalité c'est que
00:58:02les universités
00:58:03françaises ont fait
00:58:04leur place
00:58:05dans une relation
00:58:06avec les entreprises
00:58:07et des formes
00:58:08d'apprentissage
00:58:09alternatives
00:58:10aux études
00:58:11purement académiques
00:58:12avec l'apprentissage
00:58:13avec les contrats
00:58:14en alternance
00:58:15et je pense que
00:58:16il faut que cette
00:58:17relation
00:58:18certes complexe
00:58:19à établir
00:58:20mais nécessaire
00:58:21entre
00:58:22l'université
00:58:23et l'entreprise
00:58:24ou pour dire
00:58:25les choses autrement
00:58:26entre le savoir
00:58:27les sciences exactes
00:58:28la recherche fondamentale
00:58:29et ces modes
00:58:30d'application
00:58:31qui sont
00:58:32les technologies
00:58:33
00:58:34ce couple-là
00:58:35n'a pas été suffisamment
00:58:36valorisé
00:58:37et assumé
00:58:38notamment
00:58:39par le politique
00:58:40et il a une conséquence
00:58:41très concrète
00:58:42c'est dans la rémunération
00:58:43des chercheurs
00:58:44beaucoup de chercheurs
00:58:45quittent la France
00:58:46parce qu'en fait
00:58:47tout simplement
00:58:48ils sont en alternance
00:58:49tout simplement
00:58:50ils sont moins bien payés
00:58:51en France
00:58:52qu'aux Etats-Unis
00:58:53et c'est une réalité
00:58:54et pourquoi ?
00:58:55Parce qu'aux Etats-Unis
00:58:56on pourrait citer aussi
00:58:57d'autres Etats comme Israël
00:58:58et d'autres qui sont
00:58:59dans l'excellence académique
00:59:00c'est parce que
00:59:01la relation entre le privé
00:59:02et le public
00:59:03elle est pleinement assumée
00:59:04et notamment
00:59:05dans la rémunération
00:59:06des chercheurs
00:59:07c'est-à-dire que
00:59:08les chercheurs
00:59:09notamment dans
00:59:10les sciences fondamentales
00:59:11trouvent aisément
00:59:12des entreprises
00:59:13pour financer
00:59:14leurs études
00:59:15pour les associer financièrement
00:59:16aux résultats
00:59:17de leurs recherches
00:59:18notamment en matière
00:59:19de dépôt de brevets
00:59:20et cette relation-là
00:59:21elle n'est pas suffisamment
00:59:22développée en France
00:59:23elle l'a été
00:59:24ces dernières années
00:59:25mais un petit peu
00:59:26mais pas de façon
00:59:27assumée
00:59:28par les pouvoirs publics
00:59:29et puis
00:59:30dernier point
00:59:31que je voudrais dire
00:59:32c'est plus un symbole
00:59:33mais qui peut-être
00:59:34en dit long
00:59:35sur l'Etat également
00:59:36et la transmission
00:59:37des savoirs
00:59:38des sachants
00:59:39aux jeunes
00:59:40moi j'aimerais citer
00:59:41un prix Nobel français
00:59:42qui pour moi
00:59:43est un exemple
00:59:44de cette relation
00:59:45qu'il faudrait dire
00:59:46entre le savoir
00:59:47et les jeunes
00:59:48c'est le défunt
00:59:49Pierre-Gilles de Gênes
00:59:50qui a été
00:59:51prix Nobel de physique
00:59:52en 1991
00:59:53et qui était
00:59:54une sorte de professeur
00:59:55tournesol
00:59:56et qui lorsqu'il a eu
00:59:57le prix Nobel de physique
00:59:58a passé une bonne partie
00:59:59de sa vie
01:00:00à aller dans les écoles
01:00:01primaires
01:00:02et dans les collèges
01:00:03pour essayer
01:00:04de susciter
01:00:05des vocations
01:00:06d'apprentis physiciens
01:00:07parmi les jeunes
01:00:08avec un mode
01:00:09de transmission
01:00:10des savoirs
01:00:11très original
01:00:12très vivant
01:00:13très expérimental
01:00:14et je pense
01:00:15que c'était
01:00:16un excellent exemple
01:00:17qui a été
01:00:18insuffisamment subi
01:00:19ensuite
01:00:20de ce souci
01:00:21de la transmission
01:00:22des savoirs vivants
01:00:23pour pouvoir pousser
01:00:24la recherche
01:00:25dans notre pays
01:00:26Merci beaucoup
01:00:27Michel Taubé
01:00:28pour terminer
01:00:29on va parler de politique
01:00:30avec vous
01:00:31Françoise Laborde
01:00:32puisque ça y est
01:00:33on sait que le Président
01:00:34de la République
01:00:35recevra les chefs
01:00:36de groupes parlementaires
01:00:37et les partis représentés
01:00:38au Parlement
01:00:39la semaine prochaine
01:00:40le but toujours
01:00:41de trouver
01:00:42enfin peut-être
01:00:43que le président
01:00:44de la République
01:00:45laisse le choix
01:00:46lui revient
01:00:47on sait qu'Emmanuel Macron
01:00:48veut rester
01:00:49le maître du temps
01:00:50et des horloges
01:00:51il avait aussi parlé
01:00:52d'une présidence
01:00:53jupitérienne
01:00:54et finalement
01:00:55maintenant même
01:00:56ses plus proches
01:00:57commencent à lui reprocher
01:00:58un peu cette attitude
01:00:59Oui tout à fait
01:01:00on les a entendus
01:01:01de Alain Minc
01:01:02à Jacques Attali
01:01:03les macronistes
01:01:04de la première heure
01:01:05considèrent que
01:01:06le maître des horloges
01:01:07n'est peut-être pas
01:01:08le maître des boussoles
01:01:09si vous permettez
01:01:10cette formule
01:01:11un peu hasardeuse
01:01:12mais il faut écouter
01:01:13l'assemblée nationale
01:01:14avant les Jeux Olympiques
01:01:15cette brutalité de décision
01:01:16a fait d'énormes dégâts
01:01:17et les blessures
01:01:18se noient d'être refermées
01:01:19alors je ne vais pas
01:01:20me lancer dans la politique fiction
01:01:21vous dire quels sont
01:01:22les noms qui circulent
01:01:23sous le manteau à Paris
01:01:24de toute façon
01:01:25on est sûr de se tromper
01:01:26dans ces cas
01:01:27donc je vais m'éviter
01:01:28ce ridicule
01:01:29ce qui est sûr
01:01:30c'est que c'est le président
01:01:31de la République
01:01:32qui a bien l'intention
01:01:33de continuer à décider
01:01:34de tout
01:01:35et depuis que Emmanuel Macron
01:01:36est à l'Elysée
01:01:37on a vu émerger
01:01:38une nouvelle expression
01:01:39pour désigner ce type
01:01:40de comportement
01:01:41c'est le hubris
01:01:42alors qu'est-ce que veut dire
01:01:43ce thème
01:01:44ce terme scientifique
01:01:45Françoise ?
01:01:46alors le hubris
01:01:47c'est très chic
01:01:48en plus de dire
01:01:49il est frappé par le hubris
01:01:50le hubris c'est un mot grec
01:01:51que l'on retrouve
01:01:52chez Platon et Aristote
01:01:53en fait c'est un comportement
01:01:54qui est considéré
01:01:55par les dieux
01:01:56comme démesuré
01:01:57et donc les dieux
01:01:58s'agacent
01:01:59et appellent à la vengeance
01:02:00alors au théâtre
01:02:01on le voit
01:02:02le héros
01:02:03se prend en effet pour Dieu
01:02:04et il est remis à sa place
01:02:05par Némésis
01:02:06la déesse de la vengeance
01:02:07on l'a compris
01:02:08le hubris c'est donc
01:02:09comment dire
01:02:10il y a des mesures
01:02:11le narcissisme
01:02:12l'arrogance
01:02:13la prétention
01:02:14l'égoïsme
01:02:15voire la manipulation
01:02:16le mensonge
01:02:17le mépris
01:02:18c'est moins sympathique
01:02:19que le terme lui-même
01:02:20oui
01:02:21mais
01:02:22mais
01:02:23dans la philosophie grecque
01:02:24il y a aussi des conséquences
01:02:25funestes
01:02:26à l'hubris
01:02:27donc attention
01:02:28en tout cas
01:02:29ce qui est nouveau
01:02:30c'est que récemment
01:02:31un homme politique
01:02:32et médecin
01:02:33britannique
01:02:34un monsieur
01:02:35qui s'appelle
01:02:36David Owen
01:02:37a décrit ce comportement
01:02:38comme une forme
01:02:39d'hubris
01:02:40ce syndrome est défini
01:02:41comme un trouble
01:02:42de la personnalité
01:02:43contracté
01:02:44à l'exercice du pouvoir
01:02:45et qui disparaîtrait
01:02:46lorsque le sujet
01:02:47cesse
01:02:48d'exercer le pouvoir
01:02:49alors dans le monde
01:02:50il y a ce nombre
01:02:51de responsables politiques
01:02:52qui sont frappés
01:02:53par le sentiment
01:02:54de toute puissance
01:02:55et d'impunité
01:02:56ça n'est pas nouveau
01:02:57je vais vous épargner la liste
01:02:58mais justement
01:02:59quelque soit
01:03:00le syndrome
01:03:01ou la pathologie
01:03:02on cache toujours
01:03:03la vérité
01:03:04pourtant en France
01:03:05on a la tradition
01:03:06des maladies
01:03:07certes cachées
01:03:08c'est le cas de
01:03:09Jean-Luc Pidou
01:03:10qui est mort à l'Elysée
01:03:11dans l'exercice même
01:03:12du pouvoir
01:03:13quand on y repense
01:03:14c'est stupéfiant
01:03:15surtout qu'à l'époque
01:03:16personne n'a rien dit
01:03:17en effet le cas
01:03:18le plus célèbre
01:03:19parce qu'il était apparu
01:03:20notamment en 1973
01:03:21au sommet de Reykjavik
01:03:22à côté de Richard Nixon
01:03:23dans un état
01:03:24absolument épouvantable
01:03:25il était bouffi
01:03:26il était énorme
01:03:27il était enmitouflé
01:03:28dans un énorme manteau
01:03:29alors on ne sait pas
01:03:30si c'est parce qu'il avait froid
01:03:31ou c'est parce qu'il fallait
01:03:32qu'on cache
01:03:33son délabrement physique
01:03:34et la presse française
01:03:35n'a jamais employé
01:03:36ni le mot cancer
01:03:37ni maladie
01:03:38l'ORTF
01:03:39en 1974
01:03:40au journal télévisé
01:03:41de la deuxième chaîne
01:03:42évoque une nouvelle infection grippale
01:03:43comme c'est gentil
01:03:44et puis donc
01:03:45quelques mois plus tard
01:03:46ou quelques semaines plus tard
01:03:47stupeur générale
01:03:48les programmes sont interrompus
01:03:49on apprend la mort
01:03:50du Président de la République
01:03:51en direct dans les journaux
01:03:52et c'est justement
01:03:53pour éviter ces mensonges
01:03:54que Valéry Giscard d'Estaing
01:03:55puis François Hollande
01:03:56avaient décidé
01:03:57de publier
01:03:58oui pardon
01:03:59François Mitterrand
01:04:00vous avez raison
01:04:01avaient décidé
01:04:02de publier régulièrement
01:04:03leur bilan de santé
01:04:04tout à fait
01:04:05et avec le succès
01:04:06que l'on sait d'ailleurs
01:04:07avec François Mitterrand
01:04:08oui bien sûr
01:04:09justement
01:04:10puisqu'il avait promis
01:04:11la transparence
01:04:12et qu'il a oublié
01:04:13cet engagement
01:04:14aussitôt éleu
01:04:15puisqu'il avait été diagnostiqué
01:04:16très tôt
01:04:17de son cancer de la prostate
01:04:18avec un pronostic
01:04:19très sombre d'ailleurs
01:04:20et il l'a délibérément caché
01:04:21jusqu'en 1992
01:04:22les bulletins de santé
01:04:23falsifiés
01:04:24vont se succéder
01:04:25pendant les deux mandats
01:04:26du Président
01:04:27sans que jamais
01:04:28la presse
01:04:29ne remette sérieusement
01:04:30en question
01:04:31et la maladie
01:04:32n'est finalement dévoilée
01:04:33au grand public
01:04:34que 12 ans plus tard
01:04:35et surtout
01:04:36avec le consentement
01:04:37du Président de la République
01:04:38mais même secret
01:04:39même tabou
01:04:40si on peut dire
01:04:41avec Jacques Chirac
01:04:42en septembre 2005
01:04:43il a un accident
01:04:44cardiovasculaire
01:04:45qui a été soigneusement
01:04:46stimulé
01:04:47au moment de sa sortie
01:04:48de l'hôpital
01:04:49on se rappelle de l'image
01:04:50il sort fringant
01:04:51en bonne santé
01:04:52on le montre
01:04:53souriant
01:04:54les journaux
01:04:55disent que tout va bien
01:04:56et dans les deux années
01:04:57qui ont suivi
01:04:58on s'est rendu compte
01:04:59même s'il paraissait
01:05:00fatigué et affaibli
01:05:01mais on s'est rendu compte
01:05:02bien après
01:05:03qu'en effet
01:05:04il avait quand même pris
01:05:05un petit coup
01:05:06et on l'a vu aussi
01:05:07avec les Etats-Unis
01:05:08oui c'est dit de manière
01:05:09diplomate
01:05:10on l'a vu avec
01:05:11les Etats-Unis
01:05:12c'est un tabou
01:05:13qui n'épargne aucune démocratie
01:05:14oui alors c'est ça
01:05:15si je peux dire
01:05:16formidable
01:05:17c'est-à-dire que
01:05:18nos amis américains
01:05:19qui sont les champions
01:05:20de la liberté de la presse
01:05:21de la transparence
01:05:22de l'expression
01:05:23qui nous donnent
01:05:24des leçons tous les jours
01:05:25et bien ils ont fait
01:05:26comme les autres
01:05:27c'est-à-dire que
01:05:28quand il y a des choses
01:05:29qu'on ne doit pas dire
01:05:30et bien on ne les dit pas
01:05:31il est frais comme un gardon
01:05:32il est dans une forme olympique
01:05:33on le voyait se fracasser
01:05:34en montant les marches
01:05:35de la passerelle
01:05:36de son avion
01:05:37il disait bonjour
01:05:38à quelqu'un
01:05:39qui était décédé
01:05:40et tout
01:05:41il partait dans le mauvais sens
01:05:42mais ce n'était pas grave
01:05:43tout va très bien
01:05:44madame Lamartine
01:05:45donc tout ça a tenu
01:05:46jusqu'à ce que quand même
01:05:47l'évidence s'impose
01:05:48quand il s'est fracassé
01:05:49alors pour le coup
01:05:50en direct devant
01:05:51Ronald Trump
01:05:52au cours d'un débat télévisé
01:05:53où franchement
01:05:54on a vu qu'il était
01:05:55dans un état pitoyable
01:05:56je rappelle quand même
01:05:57que la constitution américaine
01:05:58prévoit dans son
01:05:5925ème anniversaire
01:06:00prévoit dans son
01:06:0125ème amendement
01:06:02qu'un président
01:06:03peut être destitué
01:06:04s'il est dans l'incapacité
01:06:05physique ou intellectuelle
01:06:06d'exercer le pouvoir
01:06:07mais enfin
01:06:08manifestement
01:06:09ils l'ont oublié
01:06:10et puis avant Biden
01:06:11il faut quand même rappeler
01:06:12le président
01:06:13Franck Laroussevel
01:06:14qui était paralysé
01:06:15mais là encore
01:06:16on ne l'a jamais vu nier
01:06:17en fauteuil roulant
01:06:18parce que c'était pas bien
01:06:19il était debout
01:06:20ou assis
01:06:21on ne l'a jamais vu marcher
01:06:22pauvre garçon
01:06:23et John Kennedy
01:06:24lui aussi
01:06:25qui est quand même arrivé
01:06:26à la Maison Blanche
01:06:27un peu fatigué
01:06:28il avait ostéoporose
01:06:29un peu épouvantable
01:06:30je pense que le quotidien
01:06:31de cet homme
01:06:32devait quand même être
01:06:33l'enfer
01:06:34et puis récemment
01:06:35enfin plus récemment
01:06:36Hillary Clinton
01:06:37le 11 septembre 2016
01:06:38en pleine campagne
01:06:39elle est prise d'un malaise
01:06:40on voit que son entourage
01:06:41l'attrape sous les bras
01:06:42pouf
01:06:43la met dans la voiture
01:06:44on dit
01:06:45qu'est-ce qui s'est passé ?
01:06:46qu'est-ce qui s'est passé ?
01:06:47bah rien
01:06:48elle va très bien
01:06:49bon elle a refusé
01:06:50de donner des informations
01:06:51sur son état de pensée
01:06:52de santé
01:06:53ce qui a donné lieu
01:06:54pendant tout le reste de la campagne
01:06:55il y a des sketchs
01:06:56assez désobligeants
01:06:57de la part de son adversaire
01:06:58beaucoup moqué
01:06:59des errements
01:07:00de la candidate démocrate
01:07:01en paroliant ses malaises
01:07:02et finalement
01:07:03on sait que c'est Trump
01:07:04qui avait gagné ces élections
01:07:05mais tout le monde ment
01:07:06Françoise
01:07:07absolument
01:07:08tout le monde ment
01:07:09alors même notre regretté
01:07:10Elisabeth II
01:07:11on nous a dit
01:07:12la pauvre petite chérie
01:07:13qu'elle était morte de vieillesse
01:07:14on sait aujourd'hui
01:07:15qu'elle est sans doute
01:07:16morte aussi d'un cancer
01:07:17on ne sait pas lequel
01:07:18de toute façon
01:07:19franchement
01:07:20elle n'avait pas non plus
01:07:21une expérience de vie
01:07:22extravagante
01:07:23mais euh
01:07:24Vincent vous interdit de rire
01:07:25sur la reine d'Angleterre
01:07:26et vous le savez très bien
01:07:27on ne sait pas de la reine d'Angleterre
01:07:28simplement qu'elle avait un âge
01:07:29respectable
01:07:30on ne sait pas de quoi souffre
01:07:31le roi du Maroc
01:07:32on ne sait pas quel état de santé
01:07:33les présidents nord-coréens
01:07:34chinois
01:07:35on n'a rien su
01:07:36de l'état de santé de Mao
01:07:37de Staline et les autres
01:07:38alors
01:07:39on a tous d'ailleurs
01:07:40aussi en tête
01:07:41les images du président Bouteflika
01:07:42chassé du pouvoir
01:07:43en 2019
01:07:44après des manifestations spectaculaires
01:07:45mais il avait eu un AVC
01:07:46en 2013
01:07:47oui
01:07:48et depuis 2013
01:07:49il n'était pas
01:07:50comment dire
01:07:51lucide
01:07:52flambant
01:07:53il était un peu
01:07:54voilà
01:07:55ratatiné sur son fauteuil roulant
01:07:56je pense que si on regardait
01:07:57les archives de l'hôpital
01:07:58de Georges Pompidou
01:07:59où beaucoup de dirigeants
01:08:01viennent se faire soigner
01:08:02on aurait quelques informations
01:08:03supplémentaires
01:08:04sur ces petits secrets
01:08:05mais à l'inverse
01:08:06on voit que nos dirigeants
01:08:07aiment se montrer
01:08:08et communiquer
01:08:09sur leur bonne forme
01:08:10évidemment
01:08:11voilà
01:08:12on est fort
01:08:13on est beau
01:08:14on est puissant
01:08:15on a tous en tête
01:08:16l'image de Poutine
01:08:17torse nu
01:08:18à cheval
01:08:19en Sibérie
01:08:20alors chassé
01:08:21je ne sais quelle bête sauvage
01:08:22donc ça c'est vraiment
01:08:23pas moins qu'un an
01:08:24voilà
01:08:26on a le leader coréen
01:08:27qui pourtant
01:08:28est légèrement en surpoids
01:08:29alors lui c'est
01:08:30le tennis de table
01:08:31c'est légèrement sportif
01:08:32enfin bon
01:08:33pourquoi pas
01:08:34c'est très sportif
01:08:35le tennis de table
01:08:36excusez-moi
01:08:37ah ben non
01:08:38mais c'est très sportif
01:08:39encore un impair
01:08:40on se rappelle de Giscard
01:08:41sur les pistes de ski
01:08:42dans les Alpes
01:08:43on a tous les présidents
01:08:44qui ont fait du jogging
01:08:45de Obama à Sarkozy
01:08:46course à pied vélo
01:08:47on a vu Emmanuel Macron
01:08:48en scooter des mers
01:08:49alors bon
01:08:50il faut dire que c'est vrai
01:08:51que c'est normal
01:08:52nos dirigeants ont besoin
01:08:53de faire du sport
01:08:54les dirigeants ça peut pas
01:08:55faire de mal
01:08:56un petit peu de communication
01:08:57le président à scooter
01:08:58le président à vélo
01:08:59le président à la mer
01:09:00le président à l'amontage
01:09:01le président en pleine forme
01:09:02c'est comme ça que ça marche
01:09:03à Com'
01:09:04ça peut même faire une BD
01:09:05merci beaucoup
01:09:06Françoise Laborde
01:09:07merci à tous les 4
01:09:08d'avoir été les invités
01:09:09de Face à l'Info
01:09:10moi je vous retrouve tout de suite
01:09:11avec de nouveaux invités
01:09:12pour l'heure des pros 2
01:09:13à tout de suite

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