L'État a-t-il les moyens de reconquérir les quartiers gangrenés par le trafic de drogue ?

  • le mois dernier
Les Vraies Voix avec Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance Police.

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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2024-08-22##

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Transcript
00:00Les Vraies Voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:05Marseille n'est plus le seul vilain petit canard dans la mare à cocaïne.
00:10Nos grandes et petites villes, nos banlieues, nos campagnes parfois pataugent également dans le trafic.
00:16Les forces de l'ordre croulent sous les appels au secours.
00:19Le gouvernement mène des opérations coup de poing, mais inlassablement.
00:23Les vilains petits canards cancanent dans l'actualité.
00:26Grenoble, Nîmes déplorent de nouveaux actes violents.
00:29Ces dernières heures, aussi pour ce coup de projecteur, nous vous posons la question sur le compte X de Sud Radio.
00:35L'État a-t-il les moyens de reconquérir les quartiers gangrénés par les trafics de drogue ?
00:42Nous avons la chance d'avoir Rudy Mana, le porte-parole du syndicat Alliance Police.
00:45Bonsoir Rudy.
00:47Bonsoir à vous, bonsoir à tous.
00:48Merci, merci d'être avec nous.
00:51Rudy, déjà, peut-être un rappel, je donnais l'explication de l'actualité au quartier Pise 20 de Nîmes.
00:59C'est assez fou, parce qu'on avait une auditrice qui nous avait appelé en disant
01:03« ça y est, c'est bien, de nouveau il y a des commissariats de quartier, mais on sait très bien que ça va exploser ».
01:08Et le soir même, ça a explosé, alors pas le commissariat, mais à côté.
01:12Qu'est-ce qu'on peut dire encore ? Est-ce que c'est vraiment une pression à Nîmes sur le commissariat ? Oui.
01:18Alors, on ne sait pas encore, l'enquête est en cours, la police technique et scientifique a fait un travail remarquable.
01:24Il va y avoir des auditions de témoins.
01:26On va vite savoir déjà si c'est un incendie criminel, parce qu'on n'a pas encore identifié si c'était accidentel ou criminel.
01:33Si c'est un incendie criminel, il faut déterminer si c'est le premier commerce, à savoir la boucherie qui est visée,
01:38ou alors si c'est le poste de police qui est visé.
01:42Ça, c'est les enquêteurs qui vont le déterminer, mais vous savez, moi j'habite Marseille,
01:47et malheureusement, à Marseille, on en a eu aussi des commissariats de quartier, des postes de police,
01:51qui ont brûlé, malheureusement, je pense au quartier de la Cayolle, je pense au quartier de Frévalon, il y a plusieurs années,
01:56et il y a une actualité beaucoup plus récente, où au quartier Félix-Piatt,
01:59qui est l'un des quartiers les plus pauvres d'Europe dans le troisième arrondissement de Marseille,
02:03il y a eu trois véhicules de police sérigraphiés qui ont été brûlés,
02:06parce que les trafiquants ne supportaient plus que nous fassions des interpellations sur les opérations de police.
02:13Donc, c'est très difficile de maintenir ces bureaux de police, mais je crois vraiment,
02:18et je le dis de manière très claire, je crois que quand on amène de l'Etat et du service public dans un quartier difficile,
02:23ça veut dire que l'Etat progresse, et si on brûle ça, ça veut dire qu'on n'est pas assez fort.
02:29Rudi Mana, bon, vous restez avec nous, on installe le débat, je vais solliciter nos trois vrais voix, et puis aussi nos auditeurs.
02:35Alors déjà, sur la consultation, je voulais juste un peu expliquer aussi la question que moi je vous proposais,
02:40c'est-à-dire, selon vous, l'Etat a-t-il les moyens de reconquérir les quartiers gangrénés par le trafic de drogue ?
02:45Vous êtes très nombreux à répondre, et vous nous dites non à 68% et oui à 32%.
02:51Mais dans cette question, les deux choses qui sont importantes, c'est, si on pense oui que l'Etat a les moyens de reconquérir ses quartiers,
03:01c'est aussi l'occasion de dire, si l'Etat faisait son travail, peut-être qu'il pourrait.
03:05Et si on pense non, c'est qu'effectivement, dans l'état actuel des choses, on ne peut pas.
03:09Alors, tour de table, Anne-Lauren Rousseau, est-ce que c'est une situation désespérée, si on se place de point de vue politique ?
03:19Désespérée, j'aime pas dire ça. Je pense qu'il y a toujours une solution, on le voit, typiquement, encore une fois avec l'IGEO,
03:28quand on veut mettre des moyens quelque part, on peut le faire. Si on veut mettre de la sécurité, si on veut trouver des policiers supplémentaires,
03:35si on veut mettre des moyens dans la justice pour que ça fonctionne, si on veut que nos prisons soient fiables et que les peines soient appliquées,
03:44en fait, ces moyens, la politique, malheureusement, sait très bien ce qu'il faut faire, mais il ne le met pas forcément toujours en place.
03:51C'est très long, parfois aussi, je le raccorde, il y a des mesures qui mettent beaucoup de temps, mais je pense que les moyens, on peut les trouver.
03:57Et surtout, là, maintenant, ça devient un peu de la survie, on n'a plus trop le choix que de les trouver maintenant.
04:01Alors, installons un petit jeu de ping-pong entre Rudy Mana, notre expert, et puis nos trois vrais voix.
04:06Alors, sur ce que dit Anne-Lauren Rousseau, OK, on met des moyens supplémentaires, mais Rudy Mana, ça ne va surprendre personne.
04:12En face, on n'a pas un petit délinquant, on a des gros trafiquants de drogue.
04:16Ça veut dire que, pardon, excusez-moi, mais ça ressemble un peu à la guerre.
04:20Donc, qu'on ait des moyens de police, vous confirmez que les moyens de police, il faut que ce soit aussi open bar pour vraiment mener le combat, c'est ça ?
04:29Moi, je suis assez d'accord avec ce qui a été dit.
04:32Je crois qu'en plus d'une question de moyens, c'est une question de courage.
04:36C'est une question de courage politique, tout simplement, parce que vous savez, et ça a été bien dit, ils savent aujourd'hui ce qu'il faut faire.
04:42C'est-à-dire qu'avec Gérard Darmanin, on a essayé de faire des grosses opérations, les fameuses opérations XXL, qui ont pu marcher.
04:49Mais si derrière, vous n'avez pas une justice qui condamne sévèrement, et parfois, elle ne condamne pas, vous l'avez dit vous-même,
04:54parce qu'il y a des problèmes avec les places de prison, on ne construit pas assez de prisons, on n'a pas assez de places pour les mettre en prison.
05:01Il est évident que c'est compliqué, on ne peut pas attaquer d'un côté et tout laisser faire de l'autre côté.
05:06C'est ça la vraie difficulté, il faut qu'on ait une approche globale, il faut qu'on ait une attaque forte.
05:11Mais je crois vraiment que c'est plus une question de courage que de moyens, parce que les moyens, quand on veut les mettre,
05:16et on en a parlé également pour les Jeux Olympiques de Paris, il y avait des gros moyens de policier.
05:20On a vécu une parenthèse enchantée absolument incroyable, moi je vous le dis, j'ai été sur plein de sites à Paris et beaucoup à Marseille,
05:28où j'ai vu des gens heureux, des gens heureux de voir des policiers en tenue, sur la voie publique, en nombre,
05:33ils venaient nous voir, ils nous le disaient en disant, nous on veut vivre en sécurité en France, on est content de vous voir.
05:38Avec de belles séquences, notamment certains de vos collègues qui n'ont pas hésité aussi à prendre des photos à la demande des supporters.
05:47J'ai vu aussi un jour d'un France-Espagne, je crois, c'était le jour de la finale du foot, un France-Espagne, un policier espagnol et un policier français côte à côte.
05:55C'était sympa. Bon, passons maintenant à Joseph Touvenel.
05:58Joseph, on entend les moyens, etc., mais on est dans un état de droit, on ne peut pas non plus faire n'importe quoi.
06:05Oui, un état de droit, ça veut dire que c'est un état qui rend la justice. C'est ça le droit, c'est la justice, c'est ce qui est juste.
06:13L'État a les moyens, mais n'a pas les volontés. Alors l'État a les moyens, sans doute qu'il faudrait une inflexion législative sur un certain nombre de points,
06:20mais si on cible les zones dites de non-droits, peut-être qu'on n'a pas les moyens de les cibler toutes en même temps, mais on en prend Grenoble, on prend Nîmes, enfin bon, ça c'est la décision politique.
06:32On définit le périmètre de la zone comme ça a été fait pour les Jeux olympiques. Vous faites un contrôle systématique, entrée et sortie.
06:39Quand je dis contrôle systématique, avec fouille systématique. Vous regardez, vous faîtes une fouille systématique des espaces publics et des espaces privés.
06:50Ça veut dire qu'il faut sans doute un changement législatif, mais à situation et à lieu exceptionnel, je vise les lieux où la police ne peut pas rentrer si c'est en force.
06:58Ça s'appelle l'état d'urgence, ça s'appelle l'état d'urgence.
07:01Si la législation le permet, vous passez au crible la situation financière et professionnelle des gens qui sont à l'intérieur de la zone, et vous faites une comparaison notamment entre le train de ville et revenu déclaré.
07:14Vous avez une justice présente qui peut prendre des décisions rapides et fermes, alors avec ces moyens-là, dans la durée, pas trois jours, ça peut durer trois mois, six mois, un an, deux ans, vous faites le nettoyage.
07:26Mais vraiment, c'est ce qu'a dit Rémi Manin, c'est un problème de volonté, c'est-à-dire de courage.
07:31Parce qu'on a les vierges et farouchés qui viendront nous dire, oui, mais les atteintes associent.
07:35Mais les atteintes aux droits de l'homme, quand les gens reçoivent des balles chez eux, c'est pas une atteinte aux droits de l'homme.
07:41Quand des policiers se font attaquer, c'est pas des atteintes aux droits de l'homme.
07:44Quand des jeunes meurent du trafic de drogue, c'est pas des atteintes aux droits de l'homme.
07:48C'est ça qu'il faut mettre en face de mesures exceptionnelles.
07:51Mais Naïma M. Fadel, je le rappelle, vous êtes une spécialiste de la politique de la ville.
07:55Souvent, le problème, c'est que ces gros réseaux, ils ne sont pas gérés depuis l'intérieur, ils sont aussi gérés depuis l'extérieur.
08:02Oui, enfin, moi, ce que je vois depuis la politique de la ville, et notamment ces quartiers qui ont commencé à poser problème, si je puis dire,
08:10ça a commencé d'ailleurs avec la délinquance des adolescents, des mineurs déjà.
08:15C'est des quartiers qui ont été traités d'une manière, j'allais dire, très laxiste et très misérabiliste.
08:22C'est-à-dire qu'on a vu les problèmes de délinquance qui ont commencé fin des années 70, on les a vus par le prisme du social.
08:30Et on s'est dit, eh bien, il faut plus d'activités, de loisirs, d'activités sociales, etc.
08:36Et le tout, même, je dirais, le tout gratuit.
08:39Le problème de la politique de la ville, de ces quartiers-là, c'est qu'on a mis beaucoup, beaucoup d'argent.
08:43C'est pour ça qu'il m'est insupportable d'entendre qu'on n'a pas mis les moyens.
08:47On a mis énormément de moyens.
08:48C'est plus de 150 milliards avec la rénovation urbaine qui ont été mis dans ces quartiers.
08:53Oui, mais certains ont été retirés parce que, par exemple, les commissariats de quartier, par exemple.
08:58Alors, je vais vous dire, aujourd'hui, par exemple, vous savez, la politique de la ville hors rénovation urbaine,
09:03ça englobe tout, l'action sociale, le financement des personnes qui y travaillent, etc.
09:07C'est 11 milliards. Vous vous rendez compte ?
09:10Donc, effectivement, ce qui s'est passé sur les commissariats,
09:13moi, je les ai connus aussi dans les différentes villes où j'ai travaillé.
09:16C'est simple.
09:17Souvent, on a rénové, on a mis un commissariat de police, une annexe, disons, une annexe de police.
09:22Ça a été incendié.
09:24C'est ça, la triste réalité.
09:26L'année dernière, en juin 2023, qu'est-ce qui s'est passé ?
09:28Vous avez eu des commissariats qui ont été incendiés.
09:30Vous avez eu aussi des commissariats annexes qui ont été incendiés.
09:34Aujourd'hui, on fait face, en fait, à une politique publique qui a favorisé l'entre-soi,
09:39le communautarisme, et qui l'a même renforcé.
09:42Vous savez, je dis souvent que notre pays se défend d'un communautarisme,
09:46mais en réalité, il l'est dans ses politiques publiques.
09:48Donc, on a créé, effectivement, un entre-soi,
09:51une espèce d'écosystème où les habitants souffrent de cet écosystème,
09:56mais il y a aussi nos vertins et nos policiers, effectivement,
09:59ils ne sachent pas ce que le contrôle de rue dit,
10:01ont du mal à rentrer dans ces quartiers,
10:03et ce n'est pas possible parce qu'on a du mal à mettre en place une autorité.
10:07Et moi, je rappelle que Samia Ghali, sénatrice de Marseille,
10:10avait dit qu'il faut un moment qu'il y ait des militaires dans ces quartiers.
10:14Il faut gagner la guerre, parce que cette guerre,
10:16ce trafic de drogue gangrène la vie de tous les jours de ces habitants,
10:22et ils enrôlent des petits, des enfants qui sont enrôlés pour faire le chouf,
10:27pour faire l'alerte, etc.
10:29Alors, la question, reposons là, puisque vous êtes marseillais aussi, Rudi Mana,
10:36et cette question de l'armée, est-ce que finalement, c'est un aveu de faiblesse ?
10:42C'est-à-dire qu'est-ce que, en fait, une petite question provoque,
10:45vous me pardonnerez, Rudi Mana,
10:47mais qu'est-ce qu'ils ont de plus que vous, les militaires, c'est ça ?
10:50Oui, vous savez que Samia Ghali a lancé cette idée, bien sûr,
10:54mais Samia Ghali a lancé cette idée il y a 12 ans,
10:56parce qu'elle n'était pas au pouvoir,
10:58et maintenant qu'elle est à la ville de Marseille,
11:00elle ne veut plus du tout voir l'armée,
11:01encore des fois, elle ne veut pas voir les policiers.
11:03Aujourd'hui, je ne suis pas très favorable à l'armée dans les cités,
11:06pourquoi je vous dis ça ?
11:07Parce que, vous savez, si vous donnez les moyens aux policiers,
11:09et on a pu le voir pour la cité de la Castella de Marseille,
11:12qui est une cité extrêmement connue,
11:14où, c'est Joseph Toubdel qui le disait,
11:16on a fait une opération pendant 3 mois, 4 mois,
11:18où on contrôlait tous les gens qui rentraient, tous les gens qui sortaient,
11:21et on a visité tous les endroits où on était susceptibles
11:25de pouvoir trouver des produits stupéfiants.
11:27Vous savez quoi, dans cette cité, on a réussi à remettre de l'ordre,
11:30on a des habitants qui sont venus nous voir et qui nous ont dit
11:32qu'est-ce qu'on est heureux de vivre comme ça.
11:34Donc, je crois que, vraiment, la police en elle-même suffit.
11:37Mais effectivement, aujourd'hui, la difficulté,
11:39c'est que quand vous avez un bureau de police qui est incendié,
11:42normalement, c'est jusqu'à 10 ans de prison.
11:45Quand vous interpellez les auteurs, en général, ils sont mineurs,
11:48s'ils prennent un an de prison ou deux ans de prison,
11:50c'est le bout du monde.
11:51Et du coup, comme ils ont pris moins de deux ans de prison,
11:53ils ne vont même pas en prison.
11:54Donc, en fait, c'est la réponse pénale qu'on apporte.
11:57Il faut donner de l'exemplarité, il faut donner de l'exemple,
12:01de manière à ce qu'ils arrêtent ça.
12:03D'accord, on comprend bien le message.
12:04C'est le fameux échange entre la police et la justice.
12:09Il est question de ça.
12:11Voilà, mais quand même, en admettant que sur un quartier,
12:15vous venez de le dire, Rudimana, il y ait une mise en place,
12:18un dispositif que vous évoquiez avec vos idées, Joseph Touvenel.
12:23Mais c'est pas déplacer le problème vers un autre lieu, Anne-Lauren Rousseau ?
12:27Oui, il faut bien sûr aller, à mon avis,
12:29parce que le trafic de drogue, c'est quand même pas de la petite délinquance.
12:34Il y a vraiment des gros réseaux en France.
12:36Il y a des chiffres exorbitants sur la cocaïne qu'on trouve,
12:41toutes celles qu'on ne trouve pas, on ne le connaît pas.
12:43Donc, je pense qu'on ne se rend pas compte.
12:44Et c'est vraiment comme dans les films, il y a des cartels,
12:47il y a vraiment des réseaux.
12:48Les jeunes des quartiers sont la dernière roue du carrosse là-dessus.
12:53Ah non, c'est les chevilles ouvrières ?
12:55Et donc, je pense que ce qu'il faut faire surtout,
12:58c'est plus de l'ordre de la justice, certes, pour les peines,
13:00mais aussi, par exemple, avec le statut du repenti,
13:03pour protéger les jeunes, par exemple, qui donneraient des informations
13:08en leur promettant, ça demande un temps et un courage aussi justement,
13:13on en parlait tout à l'heure, pour leur proposer une nouvelle identité,
13:16pour qu'ils puissent refaire leur vie et potentiellement participer
13:19avec la police aux recherches et au démantèlement des réseaux.
13:22Parce qu'en fait, c'est ça.
13:22Mais je reste persuadée, malheureusement, on parlait d'espoir tout à l'heure,
13:26qu'on ne démantèlera pas tout.
13:27Mais si on peut quand même éviter que des jeunes comme ça
13:31se retrouvent dans ce genre de situation
13:32et que les riverains puissent vivre un peu plus paisiblement,
13:34on aura toujours des trafics, de toute façon, quand on ferme un trou,
13:37il y en a un autre qui sort.
13:39Justement, et c'est la raison pour laquelle, encore une fois,
13:41vous, les auditeurs de Sud Radio, vous êtes très très très nombreux
13:44sur la consultation X, la question, je le rappelle,
13:47l'État a-t-il les moyens de reconquérir les quartiers gangrénés
13:50par les trafics de drogue ?
13:52Vous dites non à 67 %, non à 67 %.
13:56Ça veut dire qu'il y a effectivement ces trafics, on vient d'en parler,
14:00il y a toutes ces organisations,
14:02mais il y a aussi, pardonnez-moi Joseph Touvnel,
14:05mais les consommateurs.
14:06Moi, je croise un voisin dans ma résidence,
14:09c'est une belle résidence, j'ai de la chance,
14:11voilà, on sent, on a tout de suite compris ce qu'il fumait.
14:16Je me dis que, oui mon coco, t'es gentil,
14:18je viens de te dire bonjour,
14:19mais toi, t'es en train d'alimenter un réseau.
14:21Il y a aussi les consommateurs, Joseph.
14:23Oui, mais c'est un tout, quand on dit contrôle systématique
14:27aux entrées et les sorties,
14:28vous faites un contrôle systématique,
14:30vous imaginez que les consommateurs vont venir ?
14:32Non ?
14:33Alors, vous me dites, oui, mais ça va aller ailleurs.
14:35Non, non, mais quand on regagne un terrain et qu'on le conserve,
14:38ça permet de s'intéresser à un autre terrain,
14:40et on fait reculer le mal.
14:42Alors, peut-être qu'on ne va pas l'éradiquer à 100 %.
14:45Mais au bout d'un moment, on va être obligés de contrôler toute la France
14:47et donc toute la communauté européenne.
14:49Non, non, parce qu'il ne faut pas croire ça,
14:51parce que nos délinquants qui font ça,
14:54quand ils sortent de leur quartier, ils ne sont plus chez eux,
14:58et ils vont tomber sur les autres qui ne vont pas les accepter
15:00en disant bienvenue les camarades.
15:02Ce n'est pas comme ça que ça marche.
15:04Et à un moment donné, on a un flux qui augmente,
15:07eh bien, il faut stopper au maximum ce flux et le faire régresser,
15:10même si on ne le fera pas disparaître à 100 %, le faire reculer.
15:15C'est ce que vient de dire Rudy, les habitants du quartier,
15:17eux, ils ne se posaient pas ces questions d'intellectuels parisiens.
15:19Ils étaient très contents d'avoir retrouvé la sécurité.
15:22Eh bien, c'est ça qu'il faut mettre en place pour l'ensemble des Français.
15:25Et pour conclure, peut-être Naïma M. Fadel,
15:28parce que je l'ai dit, on vous a présenté,
15:29vous êtes une spécialiste de la politique de la ville.
15:32Bon, vous, à cette question, vous répondez quoi ?
15:34Oui, on peut lutter contre ces quartiers,
15:38enfin, contre le trafic qui gangrène ces quartiers ?
15:41Oui, moi, j'y crois fortement.
15:43Je suis d'accord avec ce qu'a dit Rudy,
15:45c'est-à-dire de mailler ces territoires-là avec plus de police,
15:48c'est-à-dire qu'on ne doit pas se dire que la police n'est pas la bienvenue.
15:52La police, elle doit être là, elle doit être ferme.
15:54Et effectivement, la justice doit être le couple vraiment idéal avec la police,
15:59mais aussi la responsabilité des parents.
16:01Parce qu'aujourd'hui, les petites mains, c'est des mineurs.
16:04C'est des mineurs, vous vous rendez compte qu'aujourd'hui,
16:06on a des 10-11 ans qui font le chouffe.
16:08C'est scandaleux, ça.
16:10Et à chaque fois qu'on parle de la responsabilité des parents,
16:12c'est pareil, vous avez des cris d'orfraie.
16:14Moi, je dis que ceux qui ne veulent pas de cette justice des mineurs,
16:18enfin, de la responsabilité des parents,
16:20eh bien, il y a non-assistance à personne en danger.
16:22Bon, merci, merci les vrais voix.
16:24Il y a aussi les mineurs isolés étrangers qui sont...
16:26Il y a l'utricide d'êtres humains derrière.
16:28On en parlerait des heures. Merci, Rudy Mana.
16:31Bon, vous savez ce qu'il vous reste à faire ?
16:32Vous devez apprendre à faire des photos depuis les JO.
16:35Merci, merci et bon courage à vous et bien sûr à tous vos collègues,
16:40et notamment à Marseille, cher Rudy Mana, merci beaucoup.
16:42Les trois vrais voix, vous avez été exceptionnels.
16:45Anne-Lauren Rousseau, Naïma M. Fadel, Joseph Touvenel.
16:48Merci à Maxime Sénat, la réalisation.
16:51Dans un instant, vos infos sur Sud Radio.

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