Les Vraies Voix Citoyennes - Émission du 26 août

  • le mois dernier
Les Vraies Voix Citoyennes avec Mona Jafarian, cofondatrice de l'Association Femme Azadi ; Leila Amrouche, fondatrice et coprésidente de l'association Espoirs de Femmes ; Samuel Athlan, auteur et entrepreneur, fondateur du think tank d'actions Sur Ma Vie (Surmavie.com).


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##LES_VRAIES_VOIX_CITOYENNES-2024-08-26##

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Transcript
00:00Les Vraies Voix Sud Radio, 17h20, Frédéric Brindel, Judith Belair.
00:06Et vous êtes bien sur Sud Radio, merci de nous avoir choisis.
00:09On se retrouve pour le 19-20.
00:12Tout à fait. Alors ce soir, on va parler des Vraies Voix qui s'engagent.
00:16Évidemment, on parle aussi des associations qui s'engagent.
00:20Nous avons trois invités prestigieux.
00:22Si vous voulez parler de la première déjà, Frédéric Brindel.
00:26Bien sûr, nous recevons Mona Jaffaryan.
00:29Mona Jaffaryan qui est spécialiste de géopolitique du Moyen-Orient,
00:33la République islamique et ses proxys terroristes,
00:37la laïcité et le combat contre l'islamisme et l'expansionnisme.
00:41Elle est confondatrice du collectif Femmes Azadi.
00:46Nous sommes aussi avec Leïla Amrouch,
00:48qui est fondatrice et coprésidente de l'association Espoir de Femmes.
00:51C'est une association qui est basée au Mureau et qui se mobilise
00:54pour aider les familles défavorisées,
00:56les femmes en situation de précarité ou de violence.
00:59Une association très active sur le terrain.
01:02Et nous saluons également la présence de Samuel Atlan,
01:04auteur et entrepreneur, fondateur de Sur Ma Vie,
01:08qui est un think tank d'action.
01:10On vous invite d'ailleurs à aller sur surmavie.com.
01:14On va avoir l'occasion d'en parler,
01:16mais il y a du visuel et c'est impressionnant.
01:19Voilà, ça c'est évident.
01:21Pour commencer cet échange,
01:23j'avais envie de commencer sur un thème qui nous parle à tous.
01:27Que le droit des femmes ne va pas sans l'universalisme.
01:31Que le combat est blocable, est global plutôt.
01:34Et que l'universalisme est un levier pour les droits des femmes.
01:38On va commencer avec vous Mona Jafarian,
01:41puisque vous êtes spécialiste de ce qui se passe.
01:43Vous êtes iranienne d'origine.
01:44Vous êtes donc cofondatrice de ce collectif Femmes Azadi,
01:46dont on entend beaucoup parler en ce moment.
01:49Vous êtes vous-même extrêmement touchée par la situation des femmes iraniennes,
01:54qui, je le rappelle aux auditeurs,
01:56se font tabasser, tuer,
01:58parce qu'elles ne veulent pas porter le voile.
02:00Pour celles qui ne le font pas en tout cas.
02:02Oui, alors le combat va plus loin que juste ne pas porter le voile,
02:06puisque ce qu'on explique régulièrement aux gens,
02:09c'est que pourquoi est-ce qu'elles brûlent ce voile
02:11et qu'elles refusent de le porter ?
02:13C'est parce que le voile représente la colonne vertébrale de l'islamisme.
02:16C'est le porte-drapeau de toute une idéologie.
02:20Et elles savent bien que la représentation de ce voile,
02:23le but est d'invisibiliser la femme
02:25et de lui faire accepter la soumission à laquelle elle est censée adhérer.
02:31Donc c'est pour ça que les femmes iraniennes refusent de porter le voile.
02:35Et d'ailleurs les molas le disent eux-mêmes très souvent.
02:37Le jour où les femmes iraniennes feront tomber le voile,
02:39on tombera avec.
02:41Donc si vous voulez, ce non-port du voile obligatoire
02:44est la première étape pour mener à l'égalité des droits,
02:47à la démocratie, à la laïcité.
02:49C'est pour ça que je parle énormément de laïcité
02:51puisque ce qui sauve les démocraties
02:53et ce qui sauve nos valeurs républicaines,
02:55c'est justement ce socle laïque
02:57qui permet aux religieux de toujours rester en dehors de nos loins.
03:01Alors il y a un truc qui m'intéresse particulièrement dans votre lutte,
03:03c'est que vous avez ce slogan « Femmes, Vie, Liberté ».
03:06Mais c'est un slogan qui est partagé par les hommes
03:08et il est dit autrement pour les hommes,
03:10qui est un combat des femmes et des hommes ensemble en Iran.
03:13Oui, parce que moi je dis toujours que la révolution
03:16qui a suivi l'assassinat de Marcin Amini
03:18est la première révolution féministe de l'histoire,
03:21mais elle a été surtout portée par les hommes.
03:24Et c'est vrai que dans la rue,
03:26les hommes criaient « Femmes, Vie, Liberté »
03:29et les femmes répondaient « Hommes, Patrie, Prospérité ».
03:32Donc c'était finalement une manière de dire
03:34« On est tous ensemble ».
03:36Et tous les slogans qui étaient déployés dans les rues
03:38étaient toujours les femmes qui criaient quelque chose
03:40et les hommes qui répondent autre chose.
03:43Et c'est la première fois dans l'histoire
03:45qu'on voyait des hommes sortir, se faire massivement massacrer
03:48en criant « Femmes, Vie, Liberté ».
03:50Et de nombreux jeunes hommes en Iran
03:52ont dit peut-être que si c'était mes droits qui avaient été bafoués,
03:55peut-être que si ça avait été un jeune homme qui avait été tué,
03:57je ne serais peut-être pas sortie.
03:59Mais là ça devenait trop intolérable
04:01et on s'est dit ça suffit, il faut que nos sœurs, nos mères,
04:03nos filles, nos cousines, nos amis
04:05arrêtent de subir cette violence
04:07et cette aparthède sexuelle.
04:09Donc c'est vraiment ça qui a été le déclencheur
04:11de toute cette révolution.
04:13Avec des gestes forts notamment, rappelons celui
04:15de l'équipe de football d'Iran aussi
04:17qui avait été solidaire.
04:19Est-ce que le cas de l'Iran
04:21est central ?
04:23Est-ce que si par exemple
04:25votre fabuleux combat permet de faire évoluer
04:27les mentalités, ça ferait
04:29pardonnez-moi de l'expression,
04:31mais tâche d'huile ?
04:33Est-ce que, puisqu'on est dans l'universalisme
04:35finalement, chaque pays
04:37aura son propre combat ?
04:39Alors il faut savoir que la première république islamique
04:41est née en Iran. Donc si vous voulez, ça a été
04:43vraiment le déclencheur et la
04:45mise en place de ce qu'on appelle l'idéologie
04:47frérisse, donc des frères musulmans
04:49de laquelle s'est beaucoup inspiré
04:51Khomeini pour créer la république islamique.
04:53Donc si vous voulez, ça a été la première fois où des
04:55islamistes pouvaient prouver au monde qu'ils sont capables
04:57de tenir un pays. Le fait de
04:59faire tomber la république islamique, et on le voit
05:01très bien, moi je parlais avec un grand reporter qui me disait
05:03que j'étais de retour de Turquie
05:05et énormément de jeunes en Turquie ont les yeux
05:07rivés sur l'Iran, et d'ailleurs aux dernières
05:09élections législatives en Turquie
05:11des foules immenses criaient
05:13« Femme, vie, liberté » dans la rue. Donc il faut vous dire que finalement
05:15il y a un impact sur beaucoup d'autres pays
05:17et les iraniennes sont en train d'ouvrir
05:19la voie à énormément d'autres
05:21femmes, et il y a aussi beaucoup de saoudiennes
05:23qui luttent en ce moment pour leurs droits
05:25et les afghanes aussi
05:27qui ne peuvent pas lutter, hélas les pauvres
05:29C'est terrible parce que là elles sont en train d'être
05:31emmurées, vivantes, et c'est absolument
05:33hallucinant pour nous de voir ce
05:35silence assourdissant.
05:37Assourdissant de la presse, des médias, et puis des gens
05:39et surtout des institutions
05:41internationales, parce que
05:43quand on voit que l'ONU est toujours prompte
05:45à vouloir mettre des sanctions sur certains
05:47et qu'elle fait preuve d'un silence
05:49assourdissant sur d'autres,
05:51qu'on leur donne la commission des droits des femmes
05:53le forum social sur les droits de l'homme
05:55donc si vous voulez, il y a un moment où je pense qu'il va falloir
05:57un véritable éveil international
05:59sur la dangerosité de l'islamisme
06:01et son expansion. Faire tomber
06:03la République islamique, c'est aussi faire tomber tout leur
06:05réseau de propagande en Occident.
06:07Sur ce silence assourdissant
06:09de l'ONU dont parle
06:11Mona Jaffrayan, Samuel Atlan, vous allez pouvoir réagir
06:13parce qu'on a vu aussi l'exposition qui a eu lieu
06:15à l'ONU, où la souffrance des femmes
06:17israéliennes, suite aux
06:19exactions du 7 octobre, a été complètement
06:21même pas présentée ou mise de côté
06:23elle a été oubliée. Alors,
06:25effectivement, quand on pense à nos sœurs afghanes
06:27ou à nos sœurs iraniennes
06:29qui sont,
06:31pour le coup, les sœurs afghanes dont on n'entend absolument
06:33pas parler, il y a quand même
06:35un vrai problème de choix
06:37de la part de ces
06:39grosses organisations internationales.
06:41Oui, oui, dans la mesure où elles représentent
06:43il faut que j'appuie ?
06:45Non, non, approchez-vous du micro. Là c'est bon.
06:47Allez-y. Dans la mesure
06:49où ces associations
06:51et ces organisations internationales représentent
06:53la majeure partie
06:55des pays, effectivement, on se rend
06:57compte qu'il y a des choix éditoriaux qui sont faits
06:59et les femmes israéliennes,
07:01les israéliens en règle générale qui ont
07:03beaucoup souffert du terrorisme
07:05depuis maintenant 30-40 ans,
07:07notamment la grosse vague d'intifada
07:09à partir des années 2000,
07:11n'ont pas été représentées
07:13dans cette exposition.
07:15Ils ont raconté qu'effectivement c'est une exposition qui tourne depuis
07:17plusieurs années, ça fait quand même 40 ans
07:19qu'il y a du terrorisme, il y a eu Munich
07:21qui a été un événement quand même planétaire,
07:23il y avait quand même moyen depuis 1972
07:25d'intégrer quelque chose
07:27à cette exposition, mais on remarque que
07:29la plupart des résolutions sont tournées vers un seul
07:31pays qui représente
07:330,01% de la population
07:35mondiale. Donc voilà,
07:37on en tire les conséquences.
07:39Sur ce voile et ce combat
07:41féministe,
07:43Leïla Amrou, je le rappelle, vous êtes fondatrice
07:45et coprésidente de l'association Espoir
07:47de Femmes, ce combat
07:49des femmes iraniennes dont on a parlé,
07:51et dans plein de pays finalement,
07:53c'est un combat qui s'inverse, nous avons
07:55la pression, par exemple en France,
07:57où vous œuvrez aux mureaux,
07:59alors c'est dans les Yvelines, on le rappelle,
08:01et certaines femmes mettent
08:03en avant
08:05ce voile. On se bat pour le droit de le porter.
08:07Alors on ne parle pas évidemment du simple
08:09voile, mais du voile à caractère
08:11islamiste.
08:13Oui, effectivement, on est sur une ville
08:15sur les mureaux dans le 78
08:17où énormément de femmes
08:19portent le voile. Après,
08:21chacun sa conception
08:23et son droit
08:25de le porter ou pas.
08:27Après, est-ce qu'on
08:29a notre mot à dire, je pense, en tant que
08:31féministe ? Il faut
08:33défendre également
08:35ce port, on va dire,
08:37qui devient
08:39parfois obligatoire.
08:41C'est actif ou passif
08:43de leur part ? Parce que certaines ont aussi
08:45une démarche politique
08:47en le mettant.
08:49Est-ce que défendre le port du voile en France,
08:51c'est un acte féministe lié à Mouche ?
08:53Oui, d'accord.
08:55Il y a un vrai souci.
08:57Mais ce que
08:59je veux dire, c'est que toutes les femmes
09:01qui le portent, après, j'ai envie de dire que c'est un
09:03choix, mais
09:05par contre, toutes les femmes qui sont
09:07obligées,
09:09ça devient obligé dans
09:11leur sphère familiale de le porter
09:13et qu'il y a une obligation et que ça soit forcé.
09:15Là, on invite également
09:17toutes les femmes à frapper au port des
09:19associations et de se faire
09:21aider s'il y a une réelle violence.
09:23Est-ce que vous, vous arrivez à percevoir cette
09:25différence qui est fondamentale entre
09:27un choix volontaire et un choix
09:29qui n'en est pas un, une obligation ?
09:31Oui, on le voit. Sur
09:33certaines femmes, on l'a déjà vu.
09:35Mais est-ce que ce n'est pas toujours en réaction aux hommes,
09:37parce que vous dites que c'est un choix, même volontaire,
09:39mais quand on se voile, c'est qu'on se cache du regard de l'homme.
09:41Donc, il y a quand même un problème.
09:43Après, il y a énormément de femmes, on le sait.
09:45Il y a quand même des hommes, on est obligé de faire avec
09:47les hommes aussi. C'est cacher de leur regard.
09:49Oui, mais il y a un choix politique
09:51aussi, c'est ce que vous dites.
09:53Oui, après, on le sait très bien que la plupart des
09:55femmes le portent après le mariage.
09:57On le sait que c'est
09:59généralement une généralité où les femmes
10:01avant le mariage ne le portaient pas
10:03et qu'ensuite, ils le portent.
10:05Après, il ne faut pas généraliser.
10:07Après, c'est comme je dis,
10:09après, elles en font ce qu'elles veulent
10:11et je ne pense pas qu'elles soient attachées
10:13pieds, mains et liés et qu'elles soient
10:15forcées à le porter. Et c'est surtout,
10:17on va dire, les femmes qui sont
10:19forcées réellement,
10:21c'est celles-ci qu'on souhaite défendre
10:23et accompagner au maximum.
10:25Mona Jafarian, qu'est-ce que ça vous évoque,
10:27justement, le combat de vos soeurs iraniennes qui se battent
10:29pour le droit de ne pas le porter et le combat des
10:31féministes, dites féministes françaises
10:33qui se battent pour le droit de le porter.
10:35C'est un peu dichotomique, tout ça.
10:37Moi, je l'explique
10:39à chaque fois, c'est que
10:41on est dans un pays laïque,
10:43donc la liberté de culte existe et
10:45il est tout à fait normal qu'on ne persécute
10:47pas une femme qui porte le voile.
10:49Cependant, il y a une normalisation
10:51de l'idéologie qui pousse les femmes
10:53à se voiler. Et c'est là où, en fait,
10:55moi j'en veux aux féministes,
10:57c'est qu'elles sont les premières à
10:59descendre massivement dans les rues quand le
11:01christianisme va trop loin et qu'il veut
11:03toucher à l'avortement.
11:05Aux Etats-Unis, par exemple, on a vu des vagues
11:07de manifestations partout en Europe pour
11:09dénoncer ça, mais elles sont
11:11très silencieuses sur l'idéologie
11:13islamique qui pousse des femmes à penser
11:15qu'il faut être voilées
11:17pour être respectées,
11:19qu'il faut faire preuve de
11:21« pudeur ».
11:23Et c'est surtout que ce n'est pas
11:25qu'un voile, et c'est souvent ce que j'explique, c'est que
11:27on n'est pas face à une casquette portée en voile.
11:29Ça veut dire aussi intégrer
11:31le fait que votre témoignage vaut la moitié
11:33de celui d'un homme, que votre
11:35héritage aussi, que vous aurez
11:37toute votre vie un tuteur légal, qu'au-delà d'une
11:39certaine distance, vous n'êtes pas autorisé à voyager seul.
11:41Donc finalement,
11:43on ne doit pas lutter contre l'individu,
11:45donc la femme qui porte le voile,
11:47mais il faut lutter farouchement contre l'idéologie
11:49qui pousse de plus en plus
11:51de jeunes femmes à penser que pour exister,
11:53il faut valoir la moitié d'un homme.
11:55Merci pour ces précisions.
11:57Restez avec nous, chers auditeurs,
11:59ce débat passionnant continue
12:01juste dans un instant.
12:03On va parler aussi de résilience,
12:05de solidarité, et puis on va donner
12:07un exemple concret
12:09où l'universalisme permet de dépasser
12:11l'éclivage. A tout de suite.
12:13Sud Radio, parlons vrai.
12:15Sud Radio, parlons vrai.
12:17Les vraies voix Sud Radio,
12:1917h20, Frédéric Brindel,
12:21Judith Belair.
12:23Les vraies voix qui s'engagent sont avec vous, comme tous les lundis.
12:25On est avec Mona Jaffarian, qui est co-fondatrice
12:27du collectif Femme Azadi.
12:29Avec Leïla Amouch,
12:31qui est fondatrice et co-présidente de l'association
12:33Espoir de Femmes.
12:35Et Samuel Attelan, auteur et entrepreneur
12:37fondateur de Sur Ma Vie, qui est un think-tank
12:39d'action surmavie.com.
12:41Samuel Attelan, justement, vous êtes
12:43un exemple, vous, concret,
12:45d'un projet où l'universalisme permet de dépasser
12:47tout l'éclivage, puisque
12:49ce surmavie.com que vous avez monté,
12:51je rappelle aux auditeurs que vous avez
12:53co-créé au départ le collectif
12:55cet octobre, c'est ça ? Vous en faites encore partie
12:57en termes d'administration ?
12:59C'est l'association Tous 7 octobre.
13:01Tous 7 octobre, pardon, effectivement.
13:03Et donc, en fait,
13:05vous en êtes un petit peu écarté,
13:07alors, on peut le dire, pour la raison
13:09qu'en fait, pour vous, le combat contre
13:11l'antisémitisme est un combat républicain,
13:13puisque vous-même, vous vous dites juif
13:15et laïque et républicain, et que c'est très important
13:17pour vous. Alors, dans quel ordre
13:19ça vous regarde ?
13:21Mais vous vous êtes associé avec Marie-Laure Brossy,
13:23qui, elle, est une
13:25élue qui a fait des combats,
13:27qui a beaucoup combattu l'islamisme,
13:29etc., et qui n'est pas du tout juive,
13:31et qui considère elle-même que combattre
13:33l'antisémitisme, c'est
13:35sauver la République, en fait,
13:37autant que le racisme,
13:39ou quel que soit le sujet, en fait.
13:41Tout à fait, en fait,
13:43c'est exactement ça. Moi, j'ai grandi dans un
13:45universalisme pur,
13:47à l'école laïque,
13:49le judaïsme était une
13:51des parties de ma vie, il n'a jamais été
13:53le centre, et
13:55à une part importante
13:57dans ma vie, autant que la République,
13:59autant que les valeurs, finalement, des Lumières qui m'ont été
14:01transmises, pour moi,
14:03ce n'est même pas un sujet, en fait.
14:05Et, effectivement, quand on s'est
14:07rencontré avec Marie-Laure, ça a affité
14:09tout de suite. Elle, qui a une grande
14:11capacité, une grande histoire,
14:13finalement, de résistance,
14:15en ayant gagné
14:17notamment un procès contre un islamiste
14:19à Bagnolet, et en
14:21effectivement, fait gagner un autre.
14:23Bref, donc,
14:25c'était, effectivement,
14:27pour moi, une logique
14:29finalement, universaliste
14:31de mener un combat, finalement,
14:33identique que les
14:35iraniens, identique
14:37par rapport à l'antisémitisme,
14:39identique par rapport, finalement, aux luttes, même,
14:41féministes. C'est le même,
14:43ce sont des combats qui, finalement, sont
14:45humains. On est dans l'humanisme.
14:47Et Samuel Atlan, donc, Judith
14:49le rappelait, il y avait,
14:51il y a cette association, toujours,
14:53tous 7 octobre, le fait que vous
14:55vouliez vous en
14:57éloigner. Alors, je m'en éloigne,
14:59je reste l'un des
15:01administrateurs, et c'est important pour moi
15:03de continuer ce combat-là, qui est
15:05lié au 7 octobre et à toutes les victimes.
15:07D'accord. Mais, votre démarche
15:09aujourd'hui, elle est nécessairement
15:11en parallèle, et non pas liée, c'est ça ?
15:13Alors, la démarche sur ma vie,
15:15effectivement, elle est un petit peu différente.
15:17Elle met un
15:19pied, finalement,
15:21vers une convergence
15:23des humanistes.
15:25Une convergence des universalistes.
15:27Ceux qui croient en l'humain, en tant qu'humain.
15:29Pas en tant que confession, pas en tant que
15:31religion. Vous êtes dans la laïcité,
15:33déjà, on l'a dit. A 100%.
15:35Effectivement, c'est notre ADN,
15:37c'est cette laïcité qui a
15:39mis des siècles à poindre
15:41en France, après des débats difficiles
15:43par rapport au catholicisme.
15:45Aujourd'hui, on est des héritiers
15:47de ça, et on a cette chance-là,
15:49d'avoir cet outil-là, qui est unique au monde.
15:51Il n'y a pas d'autres nations qui ont ça. Et on doit
15:53le protéger, on doit le chérir, parce que c'est ce qui nous permet
15:55d'être libres, aujourd'hui, hommes, femmes, tous, en fait.
15:57Il faut aller sur le site,
15:59sur mavie.com.
16:01C'est très impressionnant.
16:03Alors, oui, il y a beaucoup de...
16:05On va y revenir tout à l'heure, mais vous faites
16:07notamment des stickers, pour reprendre
16:09la place sur l'espace
16:11public, qui sont des
16:13acteurs très engagés contre
16:15l'islamisme,
16:17et pour expliquer aussi que le Hamas
16:19est un mouvement terroriste. Mais on y reviendra tout à l'heure.
16:21Justement, quand on écoute
16:23Samuel Attelan,
16:25Leïla Amrouch et Mona Jaffarian,
16:27on se dit que, finalement,
16:29comme il le dit lui-même, que ce soit le combat
16:31contre l'antisémitisme, contre le racisme,
16:33ou pour le droit des femmes, on est au même endroit. Leïla Amrouch.
16:35Oui, on est au même endroit,
16:37parce qu'en fait, c'est un front commun.
16:39Et en fait, qu'on défende
16:41le droit des femmes, qu'on défende
16:43l'antisémitisme ou le racisme, c'est
16:45la même cause. En fait, on va
16:47voir au fur et à mesure que tout se rapproche.
16:49Donc c'est pour ça que tous les mouvements féminismes,
16:51maintenant, parlent pas uniquement
16:53du droit des femmes, mais parlent également
16:55de racisme et d'antisémitisme. En fait,
16:57tout se rapproche, et en fait, on est
16:59engagés sur les mêmes combats.
17:01Et c'est pour ça que
17:03toutes les associations, maintenant,
17:05on peut dire qu'on mène
17:07le même combat, que ce soit l'espoir de
17:09les femmes ou l'association de MOLA,
17:11que ce soit sur le droit des femmes, mais maintenant,
17:13en fait, on parle de tout, parce qu'on est arrivés,
17:15malheureusement, dans un monde
17:17où il y a, maintenant, du racisme
17:19chaque jour, on en rencontre.
17:21Dans votre quotidien, toujours, je rappelle que
17:23vous œuvrez au Mureau, dans
17:25les Yvelines.
17:27En fait, ça s'appelle le bon sens.
17:29C'est-à-dire qu'il y a des combats dont vous nous
17:31parlez, l'antisémitisme,
17:33l'antiracisme,
17:35etc.
17:37Qu'est-ce qui fait que le bon sens,
17:39à certains moments, empêche
17:41la globalisation de
17:43toutes ces actions qui sont
17:45valeureuses ? C'est la politique ?
17:47Oui, il n'y a pas assez de moyens.
17:49Que ça soit sur le droit des femmes
17:51ou sur l'antisémitisme ou le racisme, oui,
17:53il n'y a pas assez de moyens, aujourd'hui, en France, et on le sait.
17:55C'est une histoire de budget ?
17:57Ce n'est pas que budget, je pense.
17:59C'est les moyens, tous, les moyens humains.
18:01Que ça soit sur le droit des femmes, par exemple,
18:03sur l'accompagnement des violences
18:05faites aux femmes, on voit bien qu'il y a un
18:07réel besoin de moyens,
18:09que ça soit moyens financiers, mais moyens humains.
18:11L'accompagnement des femmes est à revoir.
18:13L'accompagnement des victimes,
18:15tout ça, on est en manque
18:17de tout ça, et ça, c'est à revoir.
18:19Mais vous n'êtes pas bridé par certains discours
18:21politiques qui, finalement, vous empêchent de
18:23globaliser toutes ces actions ? Non.
18:25Non, non, non. On avance.
18:27Chaque association, je pense, avance de son côté.
18:29Mona Jaffarian, sur cette
18:31convergence des combats, finalement,
18:33se rejoindre,
18:35ça renforcerait ?
18:37Qu'est-ce qu'il faudrait pour que, justement,
18:39ces luttes se rejoignent et arrêtent de se
18:41cliver et aillent ensemble vers une société
18:43meilleure, tout bêtement ? On a presque l'impression que
18:45c'est idéaliste.
18:47Malheureusement, parce qu'effectivement, il faudrait
18:49qu'il y ait cette convergence des luttes, il faudrait
18:51porter la voix de toutes les victimes,
18:53toutes les formes de racisme, toutes les
18:55discriminations, et aujourd'hui,
18:57on voit que, malheureusement,
18:59dans le débat public, il y a certaines causes
19:01qui sont complètement écartées
19:03par idéologie, et c'est là où,
19:05en fait, les choses deviennent dangereuses,
19:07puisque, typiquement, par exemple, il y a une
19:09heure,
19:11une des pages les plus suivies
19:13féministes en France
19:15a posté une photo
19:17d'une petite fille pour dénoncer le mariage
19:19des enfants aux Etats-Unis, et elle dit, vous voyez, c'est pire
19:21qu'en Iran. Donc, si vous voulez,
19:23moi, j'ai remonté un peu leur fil, et puis je me suis
19:25rendue compte qu'elles ne parlaient jamais, jamais, jamais
19:27ni des Iraniennes, ni des Afghanes,
19:29ni des Saoudiennes,
19:31et pourtant, on a une activiste saoudienne
19:33qui vient d'être condamnée à 18 ans de prison
19:35pour un tweet sur les droits des femmes,
19:37donc rien, silence radio sur la condition
19:39des femmes sous l'islamisme,
19:41et par contre, là, on vient
19:43se servir de l'Iran pour dire, vous voyez, finalement,
19:45ce n'est pas si mal que ça, aux Etats-Unis,
19:47c'est bien pire.
19:49Et du whitewashing, c'est-à-dire qu'on va venir
19:51utiliser la femme racisée,
19:53je déteste ce mot, mais malheureusement, il est devenu commun,
19:55à certains endroits
19:57pour, finalement, taper sur l'homme blanc,
19:59mais quand il s'agit d'aller dénoncer
20:01les vrais bourreaux des femmes
20:03au Proche et au Moyen-Orient, là, d'un coup, il n'y a plus personne.
20:05Et c'est ça qu'on reproche aujourd'hui,
20:07c'est que l'universalisme tend
20:09à s'éteindre, et qu'on est en train
20:11d'aller vers un mouvement intersectionnel
20:13qui, à la base, était noble,
20:15mais qui finit par étouffer
20:17la voix de celles qui ne veulent pas être essentialisées
20:19et réduites à leur statut de
20:21femmes victimaires.
20:23Samuel Atlan, vous aviez envie de réagir.
20:25Oui, j'avais envie de réagir, parce qu'il faut faire très attention
20:27ces dernières années, notamment
20:29la partie intersectionnelle
20:31dont Mona vient de parler,
20:33a été, finalement, gangrénée,
20:35et on l'a vu avec des mouvements comme Nous Toutes,
20:37qui ont écarté, typiquement, Nous Vivrons,
20:39qui est le collectif qui s'est
20:41mis en place contre l'antisémitisme,
20:43ils les ont écartés d'un, de l'autre.
20:45Et qui s'est fait taper dessus.
20:47Et le 8 mars, ils se sont fait, effectivement, taper dessus.
20:49Et qui nous ont bloqués.
20:51Non, mais elles nous ont bloqués, même, sur les réseaux sociaux.
20:53Et, en fait, ça,
20:55je mets en exergue
20:57deux livres qui sont très, très
20:59importants sur le sujet. Un qui permet
21:01d'éclairer cette intersectionnalité
21:03et qui montre que derrière, finalement, il y a
21:05de l'islamisme, il y a les frères musulmans,
21:07les nouveaux inquisiteurs de Nora Bussini,
21:09livre très, très intéressant sur le sujet,
21:11et, évidemment, le livre de Florence Bergeau-Blacklear,
21:13Le frérisme et ses réseaux, qui explique
21:15la stratégie frériste, pas à pas,
21:17calmement, et donc...
21:19C'est le cœur du problème, aujourd'hui,
21:21le mouvement frériste.
21:23Malheureusement, oui, et c'est, finalement, ce qui empêche
21:25toutes ces luttes-là, aussi. Pour moi, ce n'est pas qu'une question de moyens.
21:27Je pense qu'on a beaucoup de moyens en France, et on a de la chance.
21:29Mais c'est beaucoup ce genre de choses
21:31et l'incapacité de pouvoir
21:33le dire, de pouvoir dénoncer,
21:35et cette mainmise-là
21:37qui empêche n'importe qui de faire
21:39sous risque d'être traité d'islamophobe
21:41ou de raciste.
21:43Merci. Restez avec nous, chers auditeurs, chères auditrices,
21:45et vous aussi, chers invités, vous restez avec nous.
21:47On va parler, justement, des défis de cet universalisme
21:49dans un monde qui est de plus en plus, pour elle,
21:51polarisé. Voilà, je l'ai mal
21:53descendue, celle-là. Allez, à tout de suite.
21:55Oui, c'est le 19-20. Chaque soir, désormais,
21:57c'est revenu sur Sud Radio.
22:09Un spécial Droit des femmes,
22:11universalisme, ensemble, pour un monde
22:13meilleur, ce soir, sur Sud Radio.
22:15Rendez-vous, associations, du lundi.
22:17Les associations. Les vraies voix qui s'engagent.
22:19On est avec Mona Jaffarian,
22:21qui est co-fondatrice du collectif Femme Azadi.
22:23Elle nous accompagne également
22:25Leïla Amrouch, fondatrice et co-présidente
22:27de l'association Espoir de Femmes.
22:29Et Samuel Atlan, qui est
22:31auteur, entrepreneur et fondateur
22:33de surmavie.com.
22:35Alors, j'avais un peu envie de parler d'actualité,
22:37parce que... Et moi, du coup, je vous ai suivi.
22:39Ben oui, parce que vous le faites bien.
22:41J'adore.
22:43Vous êtes mignons. Merci, c'est très gentil
22:45et très valorisant. Il a rosi !
22:47Ben oui, c'est pour ça que c'est valorisant.
22:49Oui. Alors, on va parler d'un truc un peu
22:51moins sympa. Justement, les défis
22:53de cet universalisme dans un monde
22:55de plus en plus polarisé.
22:57Cette condamnation publique,
22:59forcément, on va s'attacher à un fait d'actualité.
23:01Il y a Ibrahim Malouf,
23:03le trompettiste, qui a été
23:05écarté du jury
23:07du Festival de Deauville par sa
23:09directrice, Aude Hébert,
23:11alors qu'il
23:13avait été relaxé
23:15de la condamnation.
23:17Accusé dans un premier temps, puis relaxé
23:19par la justice, il était question
23:21d'abus sexuels sur une mineure.
23:23Voilà. Clairement,
23:25la justice a pris position
23:27et là, depuis ce matin, vous avez pu
23:29le voir dans les médias, notamment sur les
23:31chaînes d'information, la parole a même
23:33été donnée à l'avocat d'Ibrahim
23:35Malouf, qui a repris
23:37finalement les arguments
23:39d'accusation contre Ibrahim
23:41Malouf. Alors, comment,
23:43dans ce cadre-là,
23:45et que faire
23:47de cette justice médiatique
23:49finalement ? Là, il a un mrouche.
23:51Alors, c'est vrai qu'on a vu qu'il avait
23:53été condamné dans un premier temps, puis
23:55relaxé par la suite,
23:57mais il ne faut pas oublier que dans un premier temps,
23:59il avait été condamné et que c'est sur une
24:01jeune fille mineure. Et moi,
24:03dans cette histoire, je pense à toutes
24:05les mamans qui ont des jeunes
24:07filles de 13-14 ans et
24:09vous pouvez penser au papa aussi,
24:11j'ai un papa d'une jeune fille et je serais aussi
24:13touché. Je pense
24:15qu'il faut penser à l'ensemble des parents
24:17qui ont des jeunes filles de 13-14 ans
24:19et au stage, notamment, de
24:21collège troisième, où c'est des petites
24:23jeunes filles qui arrivent dans de grandes entreprises
24:25parfois. Et là, on se dit,
24:27mince, qu'est-ce qui s'est passé ?
24:29On ne le saura, on ne va dire jamais.
24:31Qu'est-ce qui s'est passé ce jour-là ?
24:33Le baiser qui a été échangé, les sms
24:35qui ont été échangés.
24:37Il ne faut pas oublier que c'est une jeune fille à l'époque
24:39de 13-14 ans et que c'est un homme de
24:4140 ans qui pouvait s'abstenir.
24:43Il a été relaxé en appel.
24:45Il a été relaxé
24:47mais il a été une fois,
24:49la première fois, il a quand même été condamné.
24:51Donc, je pense que les faits...
24:53Donc, finalement, même s'il a été relaxé
24:55mais qu'il y a eu condamnation en amont, dans un cas précis
24:57comme celui-là, on peut
24:59assumer le fait que le tribunal
25:01populaire médiatique a raison.
25:03Mona Jaffarian ?
25:05Alors, c'est toujours difficile parce que si on veut être
25:07juste, il faut s'aligner
25:09avec les décisions de justice.
25:11Maintenant, forcément,
25:13la féministe qui sommeille en moi
25:15est plutôt d'accord. C'est-à-dire que je ne sais pas
25:17si j'aurais été spécialement à l'aise
25:19de devoir être à côté d'un
25:21homme, sachant par exemple les sms
25:23qu'il était en train d'échanger avec
25:25une enfant, parce que 13-14 ans
25:27c'est une enfant.
25:29Mais où est la limite ?
25:31Quand est-ce qu'on doit écouter
25:33la justice ou ne pas l'écouter ?
25:35C'est toujours très compliqué.
25:37A priori, on doit écouter la justice.
25:39Pour sa sensibilité personnelle,
25:41c'est vrai que là, il est écarté parce que c'est d'autres
25:43membres du jury qui étaient mal à l'aise à l'idée
25:45de devoir être à ses côtés.
25:47Donc, je ne sais pas. Si vraiment,
25:49il faut suivre
25:51la justice et la mettre
25:53au premier plan, dans ce cas-là,
25:55il a toute sa place. Si maintenant,
25:57il y a les consciences des uns et des autres
25:59et notre ressenti personnel,
26:01mais effectivement, c'est un sujet vaste.
26:03Après, dans le cas où il n'y a pas encore de condamnation,
26:05moi, je reviens
26:07toujours à mon féminisme et la première chose qu'on dit,
26:09c'est je vous crois,
26:11je te crois. Donc, c'est vrai que c'est
26:13toujours ce que je préfère privilégier.
26:15Mais voilà, c'est un sujet
26:17qui est compliqué.
26:19Mais sans cliver, parce que je
26:21suis un homme, donc je vais
26:23vous rappeler le fait que je ne suis
26:25pas forcément coupable et qu'il peut
26:27y avoir des coupables femmes aussi.
26:29Les hommes peuvent être féministes aussi.
26:31C'est mon cas, en plus.
26:33Samia Latlan,
26:35justement, sur
26:37ce rapport qu'il y a
26:39entre la condamnation,
26:41la non-condamnation juridique, même si
26:43effectivement, il a été condamné en première instance,
26:45il a été relaxé ensuite, et la condamnation
26:47populaire, qui est une condamnation
26:49de morale, presque, j'ai envie de dire.
26:51Est-ce que ce n'est pas aussi dangereux
26:53de laisser faire
26:55ce genre de choses, même si
26:57potentiellement, effectivement, moi-même qui suis
26:59maman, je n'aurais pas très envie que ma fille échange
27:01avec lui à 14 ans
27:03des SMS du type conseil.
27:05Mais est-ce que ce n'est pas quand même très dangereux
27:07tout ça, cette condamnation populaire ?
27:09Déjà, je suis 100% d'accord en tant que
27:11papa de faire attention
27:13et de faire en sorte de protéger nos enfants.
27:15C'est à nous, c'est nous les responsables
27:17et c'est à nous de faire très attention.
27:19Dans un second temps,
27:21me plaçant du côté
27:23de l'homme, depuis tout ce qui se passe avec
27:25MeToo,
27:27j'ai tendance à penser qu'on ne répare
27:29pas une injustice avec une autre injustice.
27:31Et qu'il y a
27:33un coup de barre complètement
27:35de l'autre côté qui est mis en place.
27:37Et pour moi, c'est très dangereux, on parle
27:39d'universalisme, mais c'est très dangereux de partir du principe
27:41que l'homme est un danger
27:43de base, il rentre dans une pièce, c'est un danger
27:45et ça amène, ça rentre vers
27:47la rhétorique de du coup, il faut voiler les femmes
27:49puisque tous les hommes sont dangereux.
27:51Et pour moi, il y a aussi cette rhétorique-là
27:53derrière ces mouvements-là.
27:55Ça, c'est le point.
27:57Et par rapport à sa situation personnelle,
27:59je ne saurais pas quoi dire
28:01vis-à-vis de ce qui s'est passé.
28:03Moi, je pense que si la justice a dit quelque chose une fois
28:05et autre chose
28:07une autre fois, ça veut dire que la balance
28:09est quand même là et que
28:11il faut respecter la justice.
28:13Vous auriez pris cette décision de l'enlever du jury ?
28:15Moi, je ne suis pas responsable
28:17du Festival du Cinéma de Deauville.
28:19On peut se poser la question d'ailleurs,
28:21pourquoi dans un premier temps, il a été choisi
28:23alors que les gens le savaient
28:25puisque c'est le jury qui l'a choisi.
28:27Moi, je vais juste vous dire,
28:29je connais ce trompettiste,
28:31j'ai un ami très proche qui est trompettiste qui a été le voir
28:33en spectacle, mais nous n'étions pas du tout au courant
28:35qu'il avait eu ce problème avec la justice.
28:37Aujourd'hui, nous le savons. Et peut-être que
28:39mon copain ne serait pas allé le voir justement
28:41en concert parce que c'est ça qui change tout aussi.
28:43Effectivement.
28:45Effectivement, c'est
28:47notre rapport avec la capacité
28:49aussi bien de réparation
28:51parce que les peines sont là aussi pour être
28:53effectuées et une fois que c'est le cas,
28:55on a réparé nos dettes par rapport à la société
28:57et après derrière, c'est nous
28:59et notre capacité d'avoir
29:01une certaine morale vis-à-vis de ce qui se passe ou pas.
29:03Moi, j'avoue que c'est compliqué sur ce sujet.
29:05Léila Amrouch, sur cette
29:07parole des femmes, justement, ou des jeunes filles
29:09ou des jeunes enfants, ou whatever
29:11qu'est-ce qu'on est en face de nous, qui sont en tout cas
29:13féminins, évidemment, on commence
29:15par écouter, on commence
29:17ensuite, on rentre dans l'action quand il y a eu
29:19quelque chose de très grave, j'imagine aussi.
29:21Maintenant, est-ce que ça vous
29:23est déjà arrivé, vous, que ça soit une parole qui soit
29:25erronée ? Et dans ce cas-là,
29:27comment on fait ? Comment on fait pour
29:29respecter quand même cette parole-là ? Parce que
29:31ça vient forcément d'un malaise. Une jeune fille qui
29:33dit quelque chose qui ne s'est pas passée,
29:35ça exprime peut-être quelque chose de plus profond.
29:37Donc vous qui êtes sur le terrain avec
29:39ces jeunes filles-là, qu'est-ce que vous faites
29:41dans ces cas-là ? On essaye de
29:43creuser. Alors oui, effectivement, ça m'est déjà
29:45arrivé de rencontrer une jeune fille
29:47victime
29:49d'agressions sexuelles
29:51très compliquées,
29:53qui ne souhaite pas parler à la police,
29:55des faits qui se sont passés
29:57antérieurs et qui
29:59avaient été, on va dire, jugés et puis
30:01relaxés également dans ce sens-là.
30:03Mais en fait, il faut chercher, il y a quelque chose
30:05de plus profond et que ça...
30:07Et en fait, ça venait depuis l'enfance.
30:09Mais en fait, je pense qu'il y a des professionnels,
30:11des psychologues, des psychiatres
30:13qui accompagnent ces jeunes femmes.
30:15Et justement, il ne faut pas les lâcher.
30:17Donc vous, en fait, elle exprimait autre chose par rapport
30:19à ce qu'elle avait vécu petit enfant, c'est ça ?
30:21Mais en fait, c'est pour ça qu'il faut...
30:23Alors c'est vrai qu'avec
30:25tout ce qui est MeToo, etc.,
30:27il y a des femmes. C'est faux, etc.
30:29Il y a, on va dire, 1% de la population
30:31qui mentent et
30:33il s'avère des propos qui étaient
30:35faux. Mais malheureusement,
30:37il y a des femmes qui
30:39font accompagner plus loin.
30:41Parce que c'est quelque chose qui est
30:43enfoui en eux et il faut chercher la cause
30:45du pourquoi, du comment.
30:47Et c'est un accompagnement social, c'est un accompagnement
30:49psychologique. Donc c'est vrai
30:51que ces femmes, il ne faut pas les laisser et chercher pourquoi.
30:53Sur cette...
30:55Finalement, cet accompagnement
30:57social dont vous parlez, il est
30:59percuté directement par les réseaux
31:01sociaux, par les médias.
31:03Là aussi, en fait, votre
31:05lutte, elle est devenue d'autant plus difficile
31:07que... Enfin, je
31:09parlais de ma fille. Moi, je l'ai
31:11interdit de réseaux sociaux. Bon, là, ça y est, elle a 15 ans.
31:13Mais il y a un danger
31:15immense aussi.
31:17Et que faire ? Alors,
31:19redoubler de vigilance ?
31:21C'est ça, redoubler de vigilance. Et c'est pareil sur les enfants.
31:23Essayer de mettre des filtres.
31:25C'est vrai pour les garçons aussi, on peut le dire.
31:27Oui, oui, tout à fait, que ce soit les garçons ou les filles.
31:29On parle des enfants en général,
31:31qui peuvent aussi être victimes de violences sexuelles quand ce sont des garçons.
31:33Des garçons, oui.
31:35Effectivement, il faut vraiment faire attention et pouvoir
31:37mettre des contrôles parentaux
31:39sur les téléphones ou même sur les abonnements.
31:41Ça existe. Essayer de contrôler
31:43est la meilleure des choses.
31:45C'est la discussion et le dialogue avec les enfants.
31:47Est-ce que finalement,
31:49justement, pour rebondir
31:51sur ce dialogue
31:53dont vous parliez là, est-ce que c'est pas le
31:55maître mot, le dialogue, l'entente,
31:57l'écoute, en fait, de l'autre,
31:59même quand on n'est pas d'accord, Mona ? Parce que ça doit vous arriver
32:01aussi de tomber sur des femmes
32:03d'origine iranienne qui ne sont peut-être pas d'accord
32:05avec tout ce que vous menez
32:07vous comme combat.
32:09Est-ce que ce dialogue, il est
32:11possible quand même ?
32:13Entre des femmes qui vivent
32:15le mouvement du Fahranian ?
32:17Si vous tombez sur une femme iranienne qui n'est pas d'accord avec ce que je lui dis,
32:19c'est qu'elle fait partie du régime.
32:21Donc comme ça, au moins, c'est clair.
32:23Mais il n'y a pas de nuance ?
32:25Il n'y avait pas vraiment de nuance, en fait.
32:27Il y a des principes sur lesquels on ne doit pas faire preuve
32:29de nuance. Quand on parle d'égalité des droits,
32:31de droits humains, de respect de l'autre,
32:33de lutte contre la pédocriminalité,
32:35parce que la République islamique, c'est aussi
32:37la pédocriminalité,
32:39je ne vois pas comment on pourrait
32:41ne pas être d'accord
32:43sur des principes fondamentaux
32:45des droits des femmes.
32:47Ça ne vous est jamais arrivé ?
32:49Les jeunes femmes peuvent être mariées à partir de quel âge ?
32:51C'était 9 ans.
32:53C'est passé à 13 ans, mais ça va beaucoup plus loin
32:55puisqu'elles peuvent être pendues dès l'âge de 9 ans.
32:57Elles sont
32:59voilées de force dès l'âge de 6 ans
33:01à l'entrée au CP.
33:03Très rapidement,
33:05elles n'auront pas le droit de faire du vélo, de la moto,
33:07de chanter en public,
33:09etc.
33:11C'est pour ça que j'étais d'autant plus énervée
33:13de voir une page Instagram en France
33:15comme les éclaireuses dire
33:17que les lois aux Etats-Unis sont pires que celles en Iran.
33:19C'est complètement hallucinant
33:21de lire de telles choses.
33:23Là, on est sur la notion d'universalisme.
33:25On en a beaucoup parlé à l'occasion des Jeux Olympiques
33:27parce que c'est une fête universelle
33:29qui ramène les peuples du monde.
33:31Est-ce qu'aujourd'hui, il y a une conscience mondiale
33:33possible sur le rôle
33:35de la femme ?
33:37Est-ce que sur certaines régions
33:39du monde, est-ce que culturellement,
33:41ce n'est pas possible ?
33:43Je ne parle pas uniquement des pays islamistes,
33:45d'une manière générale.
33:47J'aime à dire que
33:49l'oppression de la femme
33:51ne doit jamais être culturelle.
33:53Quoi qu'il arrive, il faut qu'elle soit combattue.
33:55Elle ne doit pas être tout simplement.
33:57Et si vous prenez le cas
33:59de l'Iran, par exemple, ce n'est absolument pas
34:01culturel puisque tout a changé
34:03à partir de 1979 et que c'est vraiment
34:05l'islam politique qui a instauré
34:07la charia et
34:09l'application à la lettre des lois islamiques
34:11puisque avant, l'Iran
34:13avait un régime qui était très proche de la laïcité française.
34:15Donc non,
34:17je pense qu'il faut que ce soit combattu et c'est justement
34:19l'erreur que font beaucoup de mouvements
34:21féministes aujourd'hui en France.
34:23Je pense que finalement, l'oppression
34:25des femmes ou de l'islamisme, il y a un peu
34:27quelque chose de culturel et que
34:29les femmes de l'autre côté du monde, elles ne méritent pas mieux
34:31parce qu'elles ont grandi là-dedans et puis ça fait partie
34:33un peu de leur culture et de ce qu'elles méritent.
34:35Donc c'est là où ça devient dangereux de
34:37penser que ça pourrait être culturel.
34:39Merci pour
34:41ces excellentes informations, très intéressantes
34:43ce débat. Vous restez avec nous, chers auditeurs.
34:45Il y a encore une petite partie intéressante.
34:47Justement sur les nouvelles
34:49frontières de la solidarité,
34:51les plateformes numériques, notamment comme
34:53surmavie.com. Restez avec nous.
35:21Samuel Attelan, fondatrice et coprésidente
35:23de l'association Espoir de Femmes.
35:25Alors justement, Samuel Attelan,
35:27j'avais envie de vous parler un peu
35:29de surmavie.com parce que c'est une plateforme
35:31numérique que vous avez créée
35:33pour reprendre
35:35un peu le pouvoir
35:37sur l'espace public. Alors,
35:39dites-nous en plus. Exactement.
35:41En fait, ça fait une trentaine d'années
35:43qu'une partie
35:45des banlieues françaises
35:47sont finalement placardées
35:49avec des images
35:51de Palestine,
35:53avec des images
35:55en rapport avec
35:57l'oppression, avec
35:59le fait que la police
36:01finalement est une mauvaise institution,
36:03pour dire ça proprement.
36:05Et effectivement,
36:07nous, on ne faisait rien. On était un petit peu tous
36:09passifs en se disant que de toute façon, c'était leur délire.
36:11Et en fait, ça, c'était une petite musique
36:13qui était jouée depuis toutes ces années
36:15par des associations avec derrière
36:17des financements assez opaques
36:19qui viennent de pays un peu comme l'Iran,
36:21comme le Qatar,
36:23et d'autres. Alors, ça se passe,
36:25ça commence par des écrits sur les murs,
36:27il y a des drapeaux, enfin,
36:29ça occupe l'espace
36:31public. Et visuellement, en fait, ça habitue
36:33notre œil à avoir finalement ces informations-là.
36:35En soi, la cause
36:37palestinienne, finalement,
36:39techniquement, on est tous
36:41pour les Palestiniens. On a envie qu'ils aient
36:43une autodétermination et on est pour eux.
36:45Maintenant, cette cause-là,
36:47elle est potentiellement
36:49politique et elle est utilisée pour finalement
36:51inciter
36:53les Français à se rebeller en France,
36:55inciter finalement à une certaine
36:57guerre civile, c'est pas là par hasard,
36:59et finalement, bordéliser notre espace public.
37:01Un petit peu comme LFI
37:03est en train de faire à l'Assemblée nationale,
37:05ça a été fait dans l'espace public depuis
37:07des années.
37:09On s'est rendu compte de ça et on s'est dit,
37:11est-ce que nous, on ne peut pas résister finalement
37:13à cette bordélisation
37:15et reprendre l'espace public avec des messages,
37:17finalement.
37:19Vous êtes en train de prendre l'un des documents...
37:21Il y en a qui vont passer aussi sur Youtube, parce que...
37:23Vous, les auditeurs,
37:25qui nous regardez.
37:27C'est très intéressant. Tout à l'heure, Judith
37:29montrait sur la chaîne Youtube.
37:31Vous pouvez, si vous êtes uniquement avec la radio,
37:33revoir également
37:35le podcast.
37:37Il y a un vrai travail de graphisme,
37:39c'est un travail artistique aussi.
37:41Oui, c'est un bien gros mot.
37:43Moi, je vous le confirme.
37:45Il y a à la fois l'aspect visuel
37:47et le message.
37:49On n'appelle pas de l'art.
37:51Très bien, je prends.
37:53Effectivement, l'objectif, j'en ai parlé tout à l'heure,
37:55mais la laïcité, c'est un trésor,
37:57c'est un joyau.
37:59Je parlais de ça avec Marie-Lou et elle me disait
38:01que les perles les plus précieuses,
38:03quand on ne les utilise pas, quand on ne les sort pas,
38:05elles flétrissent et sont plus jolies.
38:07La laïcité, c'est un petit peu
38:09cette perle-là qu'on n'a pas trop...
38:11On ne s'est pas rendu compte de la chance qu'on avait.
38:13Donc là, c'est laïcité avec un petit cœur
38:15personnalisé.
38:17Avec un bouclier qui explique
38:19que la laïcité, c'est notre bouclier et qu'on doit la protéger.
38:21Effectivement, c'est des messages
38:23simplement simples, percutants,
38:25qui nous permettent de nous rappeler
38:27qu'on doit se battre pour ces aquilas
38:29qui ne vont pas de soi.
38:31J'ai envie de citer une phrase que vous avez mise
38:33dans votre dossier de présentation de Frantz Manon,
38:35qui était un activiste pour les droits des Noirs,
38:37qui dit
38:39« Quand vous entendez dire du mal des Juifs, dressez l'oreille,
38:41on parle de vous ».
38:43C'est-à-dire que dire du mal des Juifs, c'est dire du mal de la société
38:45dans son intégralité, c'est ça que vous dites ?
38:47Exactement. En fait, les Juifs
38:49sont comme un thermomètre
38:51finalement
38:53de la société.
38:55Et quand les Juifs vont mal,
38:57la société ne va pas tarder à aller complètement mal.
38:59Mais on a remarqué qu'en fait, depuis
39:01l'analymie en 2006, il y a eu des répliques
39:03au fur et à mesure. En 2012, il y a eu Toulouse,
39:05et puis petit à petit, en 2015, c'était toute la France.
39:07Il y a eu aussi les Juifs
39:09avec l'Hypercacher, mais c'est toute la France
39:11qui a appris avec Charlie Hebdo,
39:13avec le Bataclan, avec Nice ensuite, etc.
39:15Et en fait,
39:17ça c'est une phrase qui est à la grande motte.
39:19Exactement.
39:21Et donc ça, c'est une phrase qui finalement est très universelle.
39:23Elle nous relie toutes et tous.
39:25Parce qu'elle nous permet de dire
39:27qu'en fait, les Juifs, c'est
39:29effectivement
39:31ce thermomètre. Les Juifs sont en train
39:33de partir. Et finalement, le thermomètre est en train
39:35de se casser, mais il y aura toujours la fièvre. On ne le saura juste plus.
39:37Donc, moi, quand j'ai vu le 7 octobre,
39:39je me suis dit, j'ai eu des émotions
39:41fortes. Je me suis dit, OK, maintenant, comment je peux agir ?
39:43Et donc, ça a été mon moyen de passer de l'émotion à l'action.
39:45C'est de créer sur mavie.com
39:47avec reprendre l'espace public
39:49physique, et reprendre
39:51l'espace public digital, avec la création
39:53d'un sac à dos virtuel qui nous permet
39:55de comprendre les notions de laïcité,
39:57de comprendre les notions d'islamisme.
39:59C'est ça, dans l'idée d'être gardien de la laïcité aussi.
40:01De protéger notre démocratie.
40:03Parce que ce qui est arrivé en Israël
40:05va arriver en France, si on ne fait rien.
40:07Et va arriver en France
40:09de façon permanente.
40:11Mona Jafarian, on vous a vu dans les
40:13manifestations,
40:15une en particulier, contre l'antisémitisme,
40:17une des premières, avec
40:19votre drapeau
40:21avant la République islamique d'Iran,
40:23avec votre drapeau du chat.
40:25Les deux drapeaux noués,
40:27celui d'Israël et le vôtre,
40:29pourquoi est-ce qu'il y a une telle convergence
40:31de votre engagement
40:33justement sur cette lutte là ?
40:35Alors parce que
40:37les Iraniens sont
40:39très très lucides sur ce qui est en train
40:41de se passer. Les Iraniens
40:43savent parfaitement qui agite
40:45quel drapeau et dans quel but.
40:49Comme vous le disiez précédemment,
40:51le but n'est pas de nier
40:53l'existence du peuple palestinien,
40:55le but n'est pas de nier la souffrance des civils
40:57actuellement à Gaza,
40:59mais c'est d'alerter
41:01sur le fait que des autocrates,
41:03des dictatures
41:05islamistes, utilisent aujourd'hui
41:07et le peuple palestinien et la cause
41:09palestinienne comme cheval de troie
41:11de l'islamisme dans notre pays.
41:13Ils ont trouvé le ressort pour attiser finalement.
41:15Et on n'est pas les seuls à le dire puisque même les services
41:17de renseignements américains ont alerté
41:19encore la semaine dernière
41:21pour dire que de nombreuses manifestations
41:23pro-palestiniennes étaient aujourd'hui gangrénées,
41:25financées et organisées par la république
41:27islamique d'Iran. Donc si vous voulez, à partir
41:29du moment où vous voyez le nez des molas dans quelque chose,
41:31il faut vous douter que la cause,
41:33que la réelle motivation
41:35n'est pas noble. Et nous, on le voit,
41:37ce danger-là. Après, concernant cette
41:39première manifestation qui a succédé
41:41les attaques du 7 octobre,
41:43nous, on s'est pas posé de questions en fait. Quand on a vu ce qui s'était
41:45passé en Israël, on est sorti spontanément.
41:47C'était fort, parce que vous étiez les seuls
41:49à ne pas être juifs, je tiens à le dire.
41:51C'est là où on s'est rendu compte
41:53qu'il y avait un problème. C'est que nous, on est venus
41:55spontanément. On s'est dit, mais c'est horrible ce qu'ils viennent
41:57de vivre. Il faut qu'on aille leur montrer,
41:59surtout qu'on savait qu'il y avait la main de la république
42:01islamique dans l'organisation, le financement.
42:03Ça faisait un an qu'on alertait sur le fait que ça allait
42:05arriver. Donc on n'a pas été surpris
42:07de ce qui s'est passé. Donc on y est allé spontanément
42:09et c'est vraiment quand on est arrivé là-bas et qu'on a vu
42:11les gens pleurer, nous applaudir,
42:13nous féliciter,
42:15qu'on s'est dit, c'est terrible
42:17à quel point ils sont seuls en fait,
42:19dans cette lutte. Et on s'est rappelé finalement
42:21de l'attaque de l'école à Toulouse.
42:23Il n'y avait personne dans la rue.
42:25Il n'y avait personne. C'est comme si on partait du
42:27principe finalement aujourd'hui, et depuis
42:29de trop nombreuses années en France, que
42:31quand on attaque les juifs en
42:33France, c'est un truc à part.
42:35Il y a toujours une petite raison.
42:37Bon, oui mais.
42:39Et c'est ça qui est dangereux aujourd'hui
42:41pour nos démocraties justement.
42:43Il y a un travail à faire
42:45au niveau de l'école. Alors bon,
42:47je connais bien le programme
42:49au collège notamment,
42:51en troisième, où il est question de la choix.
42:53Et là où en fait on a
42:55les jeunes femmes, les jeunes
42:57hommes, qui sont en premier
42:59contact avec ce
43:01moment
43:03crucial de l'histoire, et qui le
43:05refusent.
43:07Comment faire ? Comment dialoguer ?
43:09Comment remettre
43:11le rôle du professeur d'histoire
43:13géo à sa juste valeur ? Parce que c'est
43:15de ça dont il est question.
43:17Alors je pense qu'effectivement c'est une vraie problématique
43:19et je rejoins les propos de
43:21Mona sur le peuple palestinien,
43:23qu'on ne met pas de côté évidemment.
43:25Mais je pense qu'on rentre dans
43:27de plus
43:29en plus, et depuis le 7 octobre,
43:31dans une haine contre
43:33les israéliens et contre les juifs notamment.
43:35En France,
43:37qui s'accentue de plus en plus par le
43:39boycott, par
43:41plein de choses contre eux.
43:43Boycott pas tout, évidemment, les iPhones
43:45c'est sacré, on les garde.
43:47Dans ces cas-là, on boycotte
43:49la totalité des produits, et je l'ai déjà
43:51dit, je l'ai déjà abordé.
43:53Permissez-moi de vous couper. Ce qui est intéressant
43:55dans votre positionnement, vous Leïla, et on finira
43:57là-dessus justement, vous allez prendre le temps de le développer derrière,
43:59c'est que vous, vous avez toujours refusé,
44:01alors que vous êtes au mureau dans une ville
44:03qui est quand même une ville
44:05avec beaucoup de musulmans, et de femmes
44:07voilées, multiculturelles, etc.
44:09très mélangées. Vous avez toujours refusé
44:11d'aller prendre part, par exemple, aux
44:13manifestations pro-palestiniennes.
44:15Pourquoi ? Parce que pour vous, c'est
44:17clivant, quoi.
44:19Oui, et pour moi, je l'ai toujours dit,
44:21quand on m'invitait dans les marches pro-palestiniennes,
44:23et il y en a eu énormément, que ce soit
44:25dans les Yvelines ou en Ile-de-France,
44:27organiser une marche
44:29pour la paix, des deux peuples,
44:31pour la paix dans le monde,
44:33et là, évidemment, on sera en première ligne
44:35sans problème, mais
44:37je pense qu'on ne peut pas mettre de côté
44:39uniquement un peuple,
44:41pour soutenir l'autre. Et moi, je soutiens
44:43les deux peuples, je soutiens les femmes
44:45israéliennes. Il ne faut pas
44:47les oublier. Je pense que
44:49on ne peut pas...
44:51La misère,
44:53malheureusement, elle touche tout le monde.
44:55Elle touche l'ensemble du monde, donc on ne
44:57met pas les personnes de côté.
44:59Et moi, je suis
45:01pour accompagner l'ensemble
45:03des personnes et l'ensemble
45:05des peuples. Bon, il y a peut-être
45:07un travail... Alors, bien sûr, on parle
45:09des cours d'histoire,
45:11mais des cours, peut-être,
45:13d'histoire proche, et de rappeler
45:15que deux hommes, par exemple,
45:17se sont serrés la main, d'un côté
45:19Yitzhak Rabin, de l'autre Yasser Arafat,
45:21et que ces deux hommes,
45:23donc le palestinien et l'israélien,
45:25se sont fait assassiner
45:27par des gens de leur camp.
45:29Peut-être que ça dit
45:31beaucoup aussi, et que le symbole,
45:33peut-être Samuel Atlan aussi,
45:35il est de toujours informer, de
45:37ramener, je pense, il y a une très belle
45:39production sur Canal
45:41en ce moment, où c'est un documentaire là-dessus.
45:43Et finalement, il faut peut-être
45:45le redire, ça.
45:47Alors, je crois que c'est Anwar el-Sadat qui s'est fait assassiner
45:49et effectivement Yitzhak Rabin.
45:51Non, non, il y a Anwar el-Sadat
45:53et Menahem Begin, ça ce sont les accords
45:55de Camp David en 73,
45:57mais après... Rabin s'est fait assassiner.
45:59Rabin s'est fait assassiner. Mais pas Arafat
46:01par son camp, en tout cas.
46:03Arafat, justement, il est
46:05précisé qu'il a été
46:07rejeté par son camp
46:09à ce moment-là.
46:11En tout cas, pour répondre...
46:13Moi, je me fie à ce reportage.
46:15Pour répondre à ce que vous dites,
46:17je suis d'accord qu'il
46:19faut créer des représentations, et je crois
46:21que c'est Alain Damasio
46:23qui dit ça pour d'autres sujets, mais il dit
46:25que pour imaginer un...
46:27pour avoir un futur meilleur, il faut l'imaginer.
46:29Et en fait, effectivement, il faut qu'on crée les conditions
46:31pour que ce futur soit meilleur, et donc il faut potentiellement avoir
46:33des représentations graphiques
46:35dans l'espace public, de choses positives,
46:37de choses qui vont nous amener à
46:39avoir finalement ce qu'on veut, cette paix-là,
46:41qui arrivera à un moment donné.
46:43Maintenant, effectivement, après ce qui s'est passé,
46:45ça va prendre un petit peu de temps, je pense.
46:47Mais moi, je suis... Enfin, voilà,
46:49j'aime bien Churchill, et j'aime bien
46:51la notion de...
46:53Effectivement, qui...
46:55Bonne ref ! Ouais !
46:57Donc lui, il dit souvent
46:59se préparer au pire, espérer le meilleur.
47:01Je pense que ce qui est en train de se passer
47:03va nous amener à des choses très difficiles,
47:05mais aussi à des très bonnes choses à un moment donné.
47:07Et j'en parlais avec Mona Jafarian
47:09un petit peu avant, et je lui disais que je pense que l'Iran
47:11sera le pays le plus safe dans les prochaines années,
47:13au moment où ils se seront libérés.
47:15Dans combien de temps ?
47:17Puisque vous semblez convaincus !
47:19Puisque vous semblez convaincus !
47:21Une fourchette entre 0 et 20 ans ?
47:23Bon, ça va, il ne prend pas de risques.
47:25J'espère pas venir me débunker dans 20 ans en disant
47:27« Tu avais dit, c'est pareil, c'est ça ! »
47:29Si c'est 20 ans, vous nous redonnez le moral !
47:33Eh bien, merci à tous les trois d'être venus
47:35partager avec nous.
47:37Je rappelle qu'on était avec Samuel Atlan,
47:39auteur et entrepreneur, fondateur de Sur Ma Vie.
47:41Allez voir, chers auditeurs, surmavie.com
47:43Ça vaut le détour, et puis n'hésitez pas
47:45aussi à acheter des autocollants,
47:47à aller les coller, ils sont vachement beaux !
47:49Enfin, après, ça peut choquer certains,
47:51mais bon, ça c'est un autre problème.
47:53Voilà, c'est une question de points de vue.
47:55Leïla Amrouch est avec nous, fondatrice et coprésidente
47:57de l'association Espoir de Femmes.
47:59Et puis Mona Jaffaryan,
48:01cofondatrice du collectif Femmes Azadie.
48:03Merci à tous les trois.
48:05Nous, on se retrouve demain à 17h,
48:07jusqu'à vendredi, ça c'est tous les jours avec Frédéric Brindel.
48:09Je suis bien contente !
48:11Oui, ça y est, vous êtes revenus, et puis on est ensemble 3h.
48:13Ça fait pas trop long, ça va ?
48:15Ah ben, jamais, jamais, bien sûr !
48:17Allez, on vous embrasse, à demain !
48:19Merci !

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