• il y a 3 mois
Avec Bruno Bartocetti, responsable de LA zone Sud du syndicat de police Unité et Camille Pouponneau, maire (DVG) de Pibrac

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##C_EST_DANS_LACTU_1-2024-08-27##

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Transcription
00:00On revient sur ce drame, le choc après la mort d'un gendarme dans les Alpes-Maritimes.
00:04Hier soir, il a été percuté par un conducteur à la suite d'un refus d'aube tempérée.
00:08C'était à la sortie de l'autoroute A8 du côté de Mougins.
00:10Le suspect a été finalement arrêté dans la nuit du côté de Cannes.
00:14Bonjour Bruno Bartocetti.
00:16Bonjour, merci de m'avoir invité.
00:18Merci à vous en tout cas d'être présent avec nous pour revenir sur ce drame.
00:22Vous êtes le responsable de la zone sud du syndicat de police Unité.
00:26Avant d'évoquer le profil du suspect et les circonstances de ce drame,
00:31j'imagine que vos pensées vont d'abord vers ce gendarme et ses proches
00:35et que l'émotion est très grande au sein des forces de l'ordre,
00:38que ce soit les gendarmes ou les policiers.
00:40Complètement, évidemment.
00:42On connaît le travail de nos amis gendarmes et bien sûr des policiers.
00:46On sait que tout peut arriver à tout moment.
00:48Lorsqu'un tel drame arrive, c'est beaucoup d'émotions d'un orange.
00:53J'imagine dans quel état psychologique doivent se trouver ses collègues proches
00:57qui étaient avec lui sur le lieu de cet homicide.
01:02Je pense bien sûr à ses enfants, 12 et 16 ans, à sa femme.
01:05C'est affreux. C'est vraiment beaucoup, beaucoup d'émotions.
01:08Ça c'est la première.
01:09Et la deuxième émotion, c'est la colère, bien évidemment,
01:12comme vous vous en doutez, à l'endroit de ce chauffard
01:15et de tous ces chauffards qui ne sont pas dans des refus d'obtempérer,
01:18qui sont tout simplement des criminels.
01:20Quand on force un barrage, c'est qu'on est capable de tuer
01:23parce que la voiture devient une arme par destination.
01:25Et voilà ce qui se passe aujourd'hui.
01:27Ces 25 000 refus d'obtempérer en France, tous les ans,
01:31c'est insupportable.
01:33On doit requalifier ces refus d'obtempérer,
01:35ne plus parler de refus d'obtempérer,
01:37mais d'homicide, tentative d'homicide volontaire.
01:40Et ça s'est traduit par la mort d'un gendarme hier,
01:42dans les circonstances qu'on connaît.
01:43On va revenir là-dessus, sur cette question du refus d'obtempérer,
01:46et de comment le punir.
01:48Parce que la législation aujourd'hui est suffisamment dure.
01:52Juste, revenons, précisons un petit peu le profil du suspect
01:56qui a été arrêté du côté de Cannes.
01:58C'est un Cap-Verdien de 39 ans, je crois,
02:01qui est en situation régulière en France.
02:03Son profil, il l'interroge, Bruno Barthezetti.
02:06Il l'interroge parce qu'il était déjà connu pour de nombreux faits
02:09de délits routiers, de refus d'obtempérer.
02:12Et puis, on l'a appris également il y a quelques minutes,
02:16il a été contrôlé positif à l'alcool.
02:18J'imagine que ça vous met en colère.
02:19C'est un véritable scandale que cet individu-là ait pu rouler hier ?
02:24C'est plus qu'un scandale, bien sûr, c'est insoutenable.
02:29Comment aujourd'hui, tel individu
02:32puisse évoluer avec sa voiture
02:36alors qu'il est connu pour des violences,
02:38il est connu pour des refus d'obtempérer.
02:40Alors bien sûr, on ne peut pas retirer un permis à vie,
02:42mais comment est-ce possible aujourd'hui
02:45que les sanctions ne l'ont pas dissuadé ?
02:49Tout simplement parce qu'elles n'étaient pas assez hautes.
02:51Tout simplement parce qu'un refus d'obtempérer,
02:53c'est deux ans maximum ?
02:54Non, un refus d'obtempérer, ça doit être requalifié,
02:57on doit y revenir dessus.
02:58Et c'est vrai que nous sommes très en colère.
03:00Si on lui avait fait comprendre avec une sanction plus lourde
03:03qu'il n'avait pas à circuler, alcooliser,
03:07ou s'il n'avait pas à foncer sur des policiers ou des gendarmes
03:10lors d'un contrôle, on n'en serait pas là.
03:13Et malheureusement, la sanction, il faut qu'elle soit aussi dissuasive.
03:17Bien sûr qu'il doit y avoir une sanction...
03:19Elle a épaugmenté cette sanction,
03:21c'est important de le préciser,
03:23pour un refus d'obtempérer, je parle d'un refus d'obtempérer simple,
03:25on est passé de trois mois à deux ans de prison,
03:29on a eu quand même une certaine prise de conscience
03:31tout de même de la part des autorités, non ?
03:36Vous me dites que vous me parlez,
03:39ne m'inveuyez pas, je vous reprends,
03:40des refus d'obtempérer simples,
03:42je ne sais pas ce que ça veut dire moi.
03:44Je ne sais pas ce que ça veut dire un refus d'obtempérer simple.
03:46Moi, je dis qu'un refus d'obtempérer, c'est mettre la vie des gens en péril,
03:50des policiers, des gendarmes et des passants.
03:52Et bien sûr qu'il y a peut-être une prise de conscience
03:54de la part des autorités, mais il va falloir aller plus loin.
03:56En 15 ans, vous avez deux fois et demi plus
03:58de refus d'obtempérer qui sont pour moi
04:00des homicides, tentatives d'homicide volontaire.
04:03Donc il faut aller beaucoup plus loin,
04:05la sanction doit être beaucoup plus lourde,
04:07il doit y avoir un autre travail là-dessus.
04:09Puis en France, aujourd'hui, c'est le policier
04:11qui a une pression juridique sur les épaules
04:13et qui vient travailler avec la pression.
04:15Et puis les criminels ne l'ont pas, cette pression.
04:17On a quand même un problème.
04:19Alors là, on parle de ces violences,
04:21de ces criminels de la route,
04:23mais c'est malheureusement sur beaucoup de sujets
04:25comme ça, où on se rend compte
04:27que la sanction, si on voulait,
04:29qu'il y ait moins de sanctions en France,
04:31eh bien lorsqu'elles doivent être prononcées,
04:33elles doivent être, à mon sens, beaucoup plus lourdes.
04:35C'est-à-dire qu'aujourd'hui, si on n'arrive pas à endiguer
04:37ce fléau, c'est parce qu'on ne met pas suffisamment
04:40les moyens, on n'a pas assez de volonté
04:42finalement, de vouloir
04:44les endiguer.
04:46Disons que ça manque d'une volonté politique
04:48comme sur beaucoup de sujets. Je ne vais pas, voyez,
04:50pointer du toit
04:52systématiquement la justice en me disant, elle ne fait pas son travail.
04:54La justice, elle fait le travail, elle a les moyens
04:56qu'elle a, et donc si on lui donnait plus de moyens
04:58pour sanctionner, s'il y avait plus de
05:00possibilités pour faire comprendre
05:02à ces criminels qu'ils ne doivent pas recommencer,
05:04je crois qu'on pourrait peut-être
05:06freiner. Évidemment, il y aura
05:08toujours des criminels sur le territoire,
05:10mais je pense qu'on pourrait freiner cette
05:12évolution. Quand je parle du refus
05:14d'obtempérer, où on en a deux fois et demi plus
05:16qu'en 15 ans, c'est qu'il y a quand même
05:18un gros malaise, un gros problème dans notre société.
05:20Toutes les 20 minutes, vous avez
05:22un refus d'obtempérer en France.
05:24C'est incroyable, c'est insupportable.
05:26Pour revenir à ce qui s'est passé
05:28cette nuit, le suspect a finalement
05:30été arrêté. J'imagine qu'il est entendu
05:32en ce moment même par les forces
05:34de l'ordre. Juste en
05:36quelques mots, revenir sur la manière
05:38dont il a été interpellé cette nuit,
05:40parce qu'il avait pris la fuite.
05:42Voilà, il avait pris la fuite.
05:44Il savait que de toute façon, il ne pourrait pas échapper
05:46à la pression des policiers
05:48et des gendarmes.
05:50Il ne pouvait pas
05:52circuler sans être interpellé.
05:54Donc, à ma connaissance,
05:56sauf erreur de ma part,
05:58il a compris qu'il fallait
06:00qu'il se rende
06:02vers un service de police ou de gendarmerie.
06:04Il a été interpellé devant
06:06un service où il venait
06:08se constituer prisonnier.
06:10Mais c'est la moindre des choses.
06:12Ce qu'on va retenir
06:14surtout, c'est cette fuite
06:16lâche,
06:18cette action très lâche de sa part
06:20en fonçant sur un policier.
06:22Et là, il va
06:24répondre de son acte et puis, bien sûr,
06:26traduit devant la justice. J'espère qu'il va être
06:28très, très, très lourdement
06:30sanctionné. Je précise que le
06:32gendarme qui a été abattu, qui a été tué
06:34hier, était un gendarme
06:36expérimenté du peloton autoroutier
06:38de Mont-de-Lieu-Lanapoule. C'était un
06:40homme âgé de 54 ans, marié et père
06:42de deux enfants âgés de 12 et
06:4416 ans. Merci à vous, Bruno,
06:46d'avoir été avec nous ce matin
06:48sur Sud Radio. Je rappelle que vous êtes
06:50le responsable de la zone sud du syndicat de
06:52Police Unité.
06:54Sud Radio. Les débats de l'été.
06:5610h-13h.
06:58Benjamin Gleize.
07:00Sur Sud Radio. Un tout autre sujet.
07:02Maintenant, le coup de gueule d'un
07:04maire, d'une mère. Celle de
07:06Pibrac, commune de moins de
07:0810 000 habitants, située en Haute-Garonne, près de
07:10Toulouse. Bonjour, Camille Pouponnoa.
07:12Bonjour. Bonjour à tous.
07:14Soyez là. Bienvenue sur Sud Radio. Merci
07:16d'être avec nous ce matin, madame la maire.
07:18C'est une élue en colère, j'ai envie de dire,
07:20que je reçois. Vous vous insurgez, en l'occurrence,
07:22contre les dépenses imprévues
07:24engendrées par les élections
07:26législatives anticipées, mois de juin,
07:28mois de juillet. Vous avez décidé
07:30d'interpeller directement le président
07:32de la République, en lui envoyant
07:34une lettre, un courrier. Racontez-nous
07:36qu'est-ce qui vous a décidé,
07:38Camille Pouponnoa, écrire aux
07:40chefs de l'État.
07:42Je ne suis pas en colère. Je n'aimerais juste
07:44participer à la prise de conscience
07:46des uns et des autres. La première
07:48de ces prises de conscience, c'est que
07:50quand on lance une grenade
07:52dégoupillée dans les pieds de quelques-uns,
07:54il y en a qui prennent les éclats.
07:56En l'occurrence, c'est nous, les communes,
07:58puisqu'on a dû, de manière très opérationnelle,
08:00organiser en trois semaines ces élections.
08:02On sait faire. On n'a aucune difficulté
08:04à participer
08:06à la vie démocratique. Simplement,
08:08la démocratie n'a pas de prix,
08:10mais elle a un coût. En l'occurrence, c'est les communes
08:12qui payent, alors que la loi dit
08:14que c'est l'État qui devrait payer ses frais.
08:16Comment vous expliquez cela ?
08:18Là, sur les dépenses engagées par la commune
08:20pour ces élections-là, l'État
08:22ne vous aide pas du tout ?
08:24L'État va me rembourser,
08:26selon nos calculs,
08:28à peu près 1070 euros,
08:30quand l'organisation
08:32de ces élections nous a coûté
08:34plus de 18 000 euros.
08:36L'État va rembourser un dix-huitième
08:38de la somme que nous avons dépensée.
08:40En soi,
08:42ce n'est pas tant un problème
08:44si ce même État ne nous répétait pas
08:46à longueur de journée que nous dépensons
08:48beaucoup trop d'argent, que nous sommes
08:50des gros dépensiers qui ne savons pas gérer
08:52l'argent public, alors que nous sommes
08:54responsables seulement de 9%
08:56de la dette publique.
08:58Ce n'est pas tant les dépenses,
09:00c'est les mettre en parallèle
09:02avec ce qu'on nous reproche
09:04de mauvaise gestion des collectivités
09:06territoriales, alors qu'on supporte
09:08plein de charges qui ne sont pas
09:10normalement de notre fait.
09:12C'est-à-dire qu'on dit un petit peu que c'est les communes,
09:14les petites communes, qui sont responsables
09:16de ce déficit, de ces déficits.
09:18On vous demande toujours, toujours plus,
09:20Exactement.
09:22On nous demande de faire des économies,
09:24on nous demande de maîtriser notre budget de fonctionnement,
09:26alors que c'est l'État, par ses décisions,
09:28qui aggrave
09:30notre budget de fonctionnement.
09:32Je pourrais vous donner un seul exemple.
09:34Quand le ministre décide
09:36d'augmenter le point d'indice des fonctionnaires,
09:38on y était favorable pour, évidemment,
09:40le pouvoir d'achat et la qualité de vie de nos agents,
09:42mais en attendant, c'est une décision qui est prise depuis Paris
09:44et qui a coûté 100 000 euros à la commune.
09:46Et à la fin, on va m'expliquer
09:48que mes dépenses de fonctionnement explosent,
09:50or elles augmentent,
09:52de fait, de décisions nationales.
09:54C'est-à-dire que, selon vous,
09:56Paris n'a pas conscience, finalement, du quotidien
09:58d'une petite commune, d'une commune
10:00comme la vôtre ?
10:02C'est ça le sentiment que vous avez ?
10:04Que vous n'êtes pas écoutée,
10:06pas sondée, qu'on se fiche un petit peu de vous,
10:08pour le dire franco ?
10:10On a l'impression, oui,
10:12d'avoir des élites un petit peu déconnectées
10:14sur un certain nombre de sujets.
10:16Et je pense que ça se traduit, d'ailleurs,
10:18dans les urnes. Et donc, tout à l'heure,
10:20vous avez dit, en rigolant, que vous ne m'appeliez pas
10:22pour avoir
10:24un nom pour l'Elysée.
10:26Mais si je peux faire une petite suggestion,
10:28quand ? Ce serait bien
10:30que nous ayons quelqu'un qui connaît
10:32la réalité des collectivités
10:34territoriales et de ce que vivent nos concitoyens
10:36au quotidien, et ce que
10:38permettent les collectivités territoriales,
10:40parce que je pense, en effet, que depuis quelques années,
10:42on a eu, quand même, des ministres
10:44un petit peu déconnectés.
10:46C'est-à-dire que vous souhaitez avoir des ministres,
10:48voire un Premier ministre, qui soit issu
10:50des élus locaux,
10:52d'une certaine manière ?
10:54En tout cas, qui connaissent le quotidien des élus locaux
10:56et des collectivités.
10:58Pour revenir au courrier, à la lettre que vous avez envoyée
11:00à Emmanuel Macron,
11:02qu'est-ce que vous lui demandez, symboliquement ?
11:04C'est finalement que l'État prenne en charge
11:06s'il y a un peu plus de 18 000 euros
11:08dépensés par la Commune pour organiser
11:10ces législatives anticipées ?
11:12Alors, je pense, en effet,
11:14je rappelle que l'article 70 du col électoral
11:16stipule bien que
11:18l'État doit prendre en charge
11:20les frais
11:22qui sont liés à l'organisation des élections.
11:24Donc l'État ne respecte pas la loi.
11:26Or, l'État sait nous rappeler,
11:28vous, moi, les concitoyens,
11:30quand on ne respecte pas la loi, donc ce serait bien
11:32que lui-même la respecte. Mais au-delà de ça,
11:34parce que ça, c'est symbolique,
11:36je pense que nous n'aurons pas beaucoup d'argent
11:38en plus, je voudrais
11:40simplement dire aux gouvernements qui arrivent
11:42voilà, travaillons ensemble,
11:44les communes, c'est l'intendance
11:46quand il y a des décisions qui sont prises,
11:48quand il y a eu le Covid, on a été
11:50aux côtés des concitoyens pour un certain
11:52nombre de choses, pour maintenir
11:54le lien social, trouver des solutions,
11:56on est dans le concret, on est l'intendance,
11:58on développe des politiques publiques,
12:00alors on est des partenaires
12:02et arrêtez de nous voir seulement comme une
12:04charge
12:06pour le budget de l'État, parce qu'on voit bien
12:08qu'en fait, c'est un petit peu l'inverse qui se passe.
12:10En termes de dotations,
12:12les fameuses dotations de l'État,
12:14c'est quoi la réalité du côté de
12:16Pibrac, de votre commune ?
12:18La réalité, c'est qu'elles augmentent un petit peu,
12:20mais elles sont liées à l'augmentation de la population.
12:22Donc quand la dotation augmente
12:24parce que la population augmente, ça veut dire
12:26aussi que vous avez besoin de plus
12:28de places dans les écoles, plus de places en crèche,
12:30donc en fait, concrètement,
12:32à service constant,
12:34nous n'avons pas eu d'augmentation
12:36des dotations et même,
12:38c'est ça qui m'inquiète, il est annoncé
12:40là, un nouveau
12:42serrage de vis.
12:44Merci à vous, merci beaucoup Camille Pouponneau
12:46d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.
12:48Je vous souhaite une très belle journée.
12:50Vous êtes la maire de Pibrac, près de
12:52Toulouse, et je rappelle que vous avez écrit
12:54Emmanuel Macron pour l'interpeller sur
12:56les dépenses imprévues liées
12:58aux élections législatives anticipées.
13:00Allez Sud Radio à 10h16.

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