• il y a 10 mois
Les Vraies Voix avec Gérald Kierzek, médecin urgentiste, directeur médical de Doctissimo. Auteur de “Leçon d’anatomie” chez Albin Michel

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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2024-02-02##

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Transcription
00:00 Le coup de projecteur des vraies voix.
00:02 Le 30 septembre dernier, Lucas se décide à appeler les pompiers
00:05 après une nuit de souffrance terrible à l'abdomen.
00:07 Vous pouvez imaginer Lucas en chien de fusil sur son bancard,
00:11 complètement plié en deux.
00:13 Il a été abandonné dans une première phase où il ne se passe rien.
00:17 Il voit une fois le médecin et puis c'est tout.
00:19 Étant donné qu'ils ont laissé le temps filer comme ça pendant des heures,
00:23 ils ont condamné Lucas à mort, c'est certain.
00:25 Il faut l'équivalent d'un plan Marshall si on veut sauver l'hôpital.
00:30 Et donc suite au tragique décès de Lucas, âgé de 25 ans,
00:32 après une attente de 8 heures aux urgences de hier dans le Var,
00:36 le Parisien, aujourd'hui en France, rapporte aussi un témoignage effroyable.
00:39 Une femme a perdu la vie suite à une morsure de chien.
00:41 Pendant 36 heures d'angoisse, sa famille a lutté en vain
00:44 pour alerter le personnel médical de Cannes et de Grasse
00:46 sur l'aggravation et l'infection de sa blessure.
00:49 Oui, alors parlons vrai.
00:50 Le problème des urgences est-il le principal problème de nos hôpitaux ?
00:53 Y a-t-il un problème de compétence au sein des urgences ?
00:56 Au sein des personnels, quand on voit les deux drames dans le Var ou les Alpes-Maritimes ?
00:59 Ou est-ce plutôt un problème d'organisation, de manque de personnel ?
01:02 Faut-il un plan Marshall pour les urgences ?
01:04 Vous dites oui à 89%, vous voulez réagir le 0826 300 300.
01:08 Et nous avons fait venir Gérald Kersiak qui est avec nous,
01:11 médecin urgentiste, directeur médical de Dr Simo,
01:13 et auteur de "Leçons d'anatomie" chez Albain Michel.
01:16 Bonsoir, en tout cas merci d'être avec nous.
01:18 Philippe Ilger, vous avez évoqué la mort de Lucas.
01:22 Absolument, hier la mort de Lucas, mais je pourrais reprendre ce que j'ai dit aujourd'hui
01:30 sur, je crois, cette tragédie à grâce.
01:33 Moi je vois trois niveaux.
01:36 D'une part, la compassion humaine pour ces morts qu'on aurait pu éviter.
01:41 Et Lucas, je connais moins bien l'autre affaire,
01:44 mais Lucas c'est très clair, les SMS déchirant sa mère.
01:48 Deuxième élément, hier en tout cas, une incompétence d'un médecin
01:55 qui parle d'indigestion alors qu'en réalité,
01:58 si Lucas avait eu tout de suite un antibiotique, il échappait à le septicémie.
02:04 Ensuite, j'ose dire, une responsabilité hospitalière sur l'organisation défaillante.
02:11 Mais je ne voudrais pas oublier, et j'y tiens, je l'ai dit hier,
02:14 la responsabilité politique suprême.
02:17 On ne peut pas tout faire peser sur les hôpitaux
02:21 quand depuis tant d'années, on nous promet quelque chose au niveau politique
02:26 et que ça n'arrive pas.
02:27 - Catherine Evra ?
02:28 - Oui, alors écoutez, moi je pense qu'il faut...
02:31 Alors, je vais plus loin.
02:33 Vous avez vu que la loi immigration va faire entrer en France,
02:36 et tant mieux parce qu'on en a besoin,
02:38 énormément de médecins qui n'ont pas du tout les mêmes études que les médecins français.
02:43 Et moi, je vais vous choquer tous, tant pis.
02:46 Je pense qu'il faut faire très attention
02:48 et qu'il faut laisser aux médecins français les pleins pouvoirs.
02:51 Et tous ces médecins qui vont arriver,
02:53 on ne sait pas très bien ce qu'ils auront fait comme études,
02:55 de tous les pays du monde,
02:57 il faut les mettre en backup vis-à-vis de ces médecins.
02:59 Alors, je vais vous choquer.
03:01 Et en prendre plein, alors là, pour le coup, parce qu'il en manque.
03:04 Et puis le jour où on paiera bien nos médecins,
03:06 parce qu'on oublie toujours la base,
03:08 le jour où on les paiera bien,
03:09 le jour où on les obligera d'aller faire des stages
03:14 un peu longs dans des petites villes, etc.
03:17 Faire du terrain, ça s'appelle faire du terrain,
03:19 ça ira déjà un peu mieux,
03:21 parce que plus personne ne veut déménager.
03:23 - René Chiche.
03:24 - Alors moi, je sais très bien que le docteur soit là,
03:26 parce que moi, je m'interroge,
03:28 est-ce que c'est l'absence...
03:29 - C'est pas une consultation, hein.
03:30 - Non, non, pas du tout.
03:31 Profitons qu'il soit là, justement.
03:33 Après, je lui poserai une question.
03:35 Moi, je ne comprends pas,
03:37 si c'est l'absence de moyens dans les hôpitaux, dans les urgences,
03:40 si c'est les gens qui ne sont pas bien formés,
03:42 si c'est le personnel qui n'est pas assez rémunéré,
03:45 je sais qu'il y a à peu près maintenant 30% de postes vacants
03:48 dans les urgences ou les médecins,
03:49 donc c'est quand même quelque chose d'incroyable.
03:51 Tout ça fait un ensemble de choses.
03:53 Effectivement, c'est le pouvoir politique
03:54 qui doit un petit peu prévoir à l'avance tout ça,
03:56 mais vu la situation dans laquelle on se trouve,
03:58 est-ce que c'est encore possible de résoudre ce problème ?
04:01 Et je ne sais pas si on peut poser une question.
04:03 - Oui, bien sûr.
04:04 - J'espère qu'on pourra le résoudre.
04:05 J'entends beaucoup de choses,
04:06 et je vous laisse développer,
04:07 mais d'abord, une pensée pour les familles.
04:09 C'est dramatique.
04:10 Les familles de Lucas et de Thérèse,
04:12 le témoignage de sa sœur aujourd'hui dans Le Parisien,
04:15 ça n'aurait pas dû arriver.
04:16 Malheureusement, les erreurs médicales, ça arrive,
04:18 là où c'est scandaleux.
04:19 Et là où je rejoins Philippe,
04:20 c'est qu'il y a une responsabilité médicale.
04:23 Malheureusement, les équipes vont être...
04:26 Et je pense que quand il nous arrive un drame comme ça
04:28 dans une équipe de soins,
04:29 c'est vraiment extrêmement difficile à supporter,
04:32 et c'est les collègues qui vont se retrouver
04:34 face à leur responsabilité médicale.
04:36 Mais ce qu'il ne faut pas oublier,
04:37 c'est la responsabilité hospitalière,
04:39 de donner de moins en moins de moyens,
04:41 de mettre des infirmières ou des infirmiers intérimaires
04:44 qui ne connaissent pas le service.
04:45 Donc on va les mettre dans des situations de difficulté.
04:48 J'étais au téléphone avec un collègue chirurgien
04:50 qui, tous les jours quasiment,
04:52 a des infirmières de bloc opératoire
04:54 qui sont très compétentes,
04:57 mais qui sont des intérimaires,
04:58 elles ne connaissent pas la spécialité.
04:59 Et puis ne pas oublier le niveau au-dessus,
05:01 c'est-à-dire qu'on nous met,
05:02 et c'est ça qui est scandaleux depuis des années,
05:04 c'est qu'on nous met dans des situations
05:06 de commettre des erreurs.
05:08 Quand vous fermez des petits services,
05:10 que vous regroupez tout sur des usines à malades,
05:12 ou des usines à bébés,
05:14 c'est-à-dire des endroits où il y a énormément de monde,
05:16 il y a un flux de patients pour faire des économies d'échelle,
05:19 et on nous parle comme ça,
05:20 il faut faire des économies d'échelle,
05:21 c'est du lean management,
05:23 sauf qu'une remontée mécanique
05:25 avec gérer un nombre de skieurs,
05:26 ce n'est pas gérer un nombre de malades.
05:28 On nous met dans des situations à risque.
05:30 Quand vous avez des équipes qui ne sont pas fixes,
05:32 ça met dans des situations à risque,
05:33 parce qu'elles ne connaissent pas les infirmières,
05:35 mais ça peut être les médecins,
05:36 ce sont des gens qui ne connaissent pas le service,
05:38 qui ne connaissent pas les procédures.
05:40 Quand vous fermez des lits d'aval,
05:42 quand vous n'avez pas de scanner disponible,
05:44 et dans l'affaire de Lucas,
05:45 ce dont ce jeune homme aurait eu besoin,
05:47 c'est un scanner.
05:48 Sauf que quand vous n'avez pas de scanner disponible,
05:50 le médecin urgentiste,
05:52 il limite le nombre de scanners qu'il va prescrire.
05:55 Moi j'ai la chance d'être à l'Hôtel Dieu,
05:56 dans un hôpital de proximité,
05:57 on se connaît très bien avec les radiologues,
05:59 dès qu'il y a besoin d'un scanner,
06:00 on prescrit tout de suite le scanner.
06:02 Et on a droit à ce scanner très vite.
06:04 Mais ce n'est pas le cas dans beaucoup d'endroits.
06:06 Thérèse, cette femme qui est décédée
06:08 suite à la morsure de chien d'un septicémie,
06:11 elle était devant la porte des urgences.
06:13 Sauf que les urgences étaient "filtrées",
06:16 comme on dit, vous savez,
06:17 ça a été la grande trouvaille ces derniers mois,
06:19 de dire "il faut, avant d'aller aux urgences,
06:21 il faut appeler le SAMU".
06:22 Sauf que le SAMU est débordé,
06:23 le temps de réponse au téléphone est grandissant,
06:26 et vous avez des gens au téléphone
06:27 qui n'ont pas le malade d'en face.
06:29 Mais vous vous rendez compte,
06:30 en 2024, en France,
06:31 dans un pays censé être la 5ème puissance du monde,
06:33 vous avez une femme au téléphone
06:35 avec sa sœur qui est devant l'entrée des urgences
06:37 et dont l'accès a été interdit,
06:39 je reprends le mot dans le parisien,
06:42 interdit d'accès aux urgences,
06:44 mais ça met tout le monde dans une situation qui est intenable.
06:46 Et en particulier, malheureusement,
06:48 les soignants qui se retrouvent dans des situations
06:50 où ils n'ont pas le choix,
06:51 ils sont obligés d'exécuter.
06:52 Vous savez, les blouses blanches,
06:53 elles sont soumises ou elles sont démises.
06:55 Et c'est là où on est sur un scandale d'État quasiment.
06:58 Allez, 0826, 300, 300,
07:00 Cyril qui est avec nous,
07:01 bonsoir Cyril.
07:02 - Bonsoir Cyril.
07:03 - Bonsoir, bonsoir à vous,
07:05 je suis un de vos auditeurs les plus fidèles.
07:07 Dès que je prends ma voiture,
07:09 tous les matins pour aller à l'hôpital,
07:11 à 6h40, je suis avec vous sur Sud Radio.
07:14 - Ah génial. - Merci beaucoup.
07:15 - Donc voilà, oui, j'ai voulu effectivement
07:17 prendre la parole
07:19 parce que moi, je suis brocardier
07:21 dans un des hôpitaux des Yvelines.
07:24 Et je peux vous dire que quand je prends mon service,
07:28 effectivement, je m'occupe des urgences,
07:31 je m'occupe des étages.
07:32 Et c'est pareil, c'est des lits sous tension qui sont pris,
07:35 donc des lits qui devaient être gardés qui sont pris.
07:38 Les urgences s'est blindées à chaque fois.
07:41 C'est-à-dire qu'en gros, je peux prendre mon service
07:43 à 6h45, terminer ma journée vers 19h.
07:46 Et puis le lendemain matin,
07:47 je me retrouve avec les mêmes patients
07:48 qui n'ont pas bougé,
07:49 et ça des fois pendant deux jours, deux à trois jours.
07:51 Et on a même des fois,
07:54 des fois même, en fait, le souci que l'on a,
07:56 c'est qu'on a énormément de patients psy aussi
07:59 qui causent énormément de problèmes dans nos services,
08:02 notamment de violence.
08:04 Ça devient insupportable.
08:07 C'est un phénomène que le collègue Brancardier vit,
08:11 c'est ce qu'on vit tous au quotidien,
08:13 à Paris, en banlieue, en province.
08:15 Et l'agressivité, c'est important,
08:17 parce qu'on dit souvent il y a de la violence,
08:18 il y a de l'agressivité des patients.
08:20 Alors, OK, il y a de la violence gratuite,
08:21 mais ça c'est 1% de la violence.
08:23 99%, c'est de l'incivilité,
08:26 parce que les gens,
08:27 quand vous amenez votre grand-père qui a mal,
08:29 quand vous êtes dans le stress,
08:31 et quand vous voyez qu'en face,
08:32 il n'y a pas de réponse,
08:33 que votre grand-père attend deux jours
08:35 sur un brancard inconfortable,
08:37 il y a de quoi péter un câble, pardon.
08:39 Donc là, cette agressivité,
08:41 même si rien ne justifie la violence,
08:43 mais on voit bien qu'on est dans un cercle vicieux
08:45 qui met tout le monde sous tension,
08:47 qui met les infirmiers, les aides-soignants,
08:49 les Brancardiers, les médecins sous tension aussi,
08:51 quand vous n'avez pas de réponse.
08:52 On nous met dans des situations,
08:53 on sait les psychiatres,
08:54 ils parlent d'injonction paradoxale.
08:56 C'est de faire plus, de faire mieux,
08:57 mais avec de moins en moins le moyen.
08:59 Et vous avez l'impression de faire un boulot
09:01 qui est un boulot,
09:02 vous arrivez la peur au ventre le matin au boulot.
09:04 De peur de faire une erreur.
09:06 Et c'est pour ça qu'il y a tant de démissions,
09:07 c'est pour ça qu'il y a des burn-out aussi.
09:09 Je parlais de psychiatre,
09:10 mais on pourrait revenir aussi sur la psychiatrie,
09:12 c'est un sujet majeur.
09:13 De moins en moins de lits,
09:14 on leur demande de faire une rentabilité,
09:16 alors que la psychiatrie, par définition,
09:18 c'est du temps avec les malades.
09:19 Ça pose aussi,
09:20 on voit que ça rejaillit sur tous les ponts de la société,
09:22 ça pose un problème de sécurité publique.
09:24 Des gens qui avant étaient dans des services hospitalisés
09:27 se retrouvent maintenant dans la nature,
09:28 sans aucune prise en charge psychiatrique.
09:30 Et là, on peut en parler de la violence,
09:32 on peut en parler de la récupération aussi,
09:33 probablement avec des gens qui sont repris
09:35 par des réseaux terroristes ou autres,
09:37 qui sont en réalité des gens qui sont malades.
09:39 Et on voit bien que le problème de l'hôpital,
09:41 c'est pas que le problème de l'hôpital ou des urgences,
09:43 mais c'est un problème sociétal.
09:44 Il faut réinvestir sur le système de santé,
09:46 mais pour ça,
09:47 il ne faut pas juste faire des annonces,
09:49 il ne faut pas juste faire des punchlines de communication
09:51 avec des petites mesurettes,
09:52 d'aller chercher un émissaire,
09:54 pour aller chercher les médecins à l'étranger, etc.
09:56 Mais il faut vraiment une vision
09:57 et remettre à plat l'ensemble du système de santé.
09:59 Les urgences, c'est juste la partie émergée de l'iceberg.
10:01 - Allez, Philippe Villiard.
10:02 - Justement, Gérald,
10:04 dans la mesure où il n'est pas possible,
10:06 pour un pouvoir quel qu'il soit,
10:08 de remettre tout en cause,
10:10 sur le plan pragmatique,
10:12 quelle serait, pour les urgences en tout cas,
10:15 la première mesure que vous mettriez en œuvre ?
10:18 - Le politique, s'il avait une vision,
10:20 il pourrait tout mettre en cause.
10:21 Sauf que depuis 20 ou 30 ans,
10:23 cette vision est technocratique, administrative,
10:25 avec uniquement une logique de
10:27 "je fais des gains de productivité,
10:29 je ferme les hôpitaux,
10:30 il faut diminuer les coûts".
10:32 Dans ce pays, la santé, mais comme l'éducation,
10:34 il faut une vision de long terme,
10:35 et pas une vision à court terme sur un an.
10:37 Deuxièmement, ceux qui font doivent être ceux qui décident.
10:40 Or, depuis 20 ou 30 ans,
10:41 on a des gens qui ne sont pas des soignants,
10:43 un directeur d'hôpital,
10:44 et son boulot, je ne le connais pas,
10:46 mais il ne connaît pas mon boulot non plus.
10:48 Sauf que c'est lui qui décide,
10:49 et ce sont les mêmes qui sont aux manettes.
10:50 Et vous savez, Einstein disait,
10:52 "on ne résout pas les problèmes avec ceux qui les ont créés".
10:54 Et on est de plus en plus avec des gens
10:56 qui ont tout pouvoir,
10:57 et le pouvoir médical, il n'y en a plus.
10:58 Pendant le Covid, ça a tourné.
10:59 Pourquoi ?
11:00 Ben ça a tourné parce que les soignants avaient les manettes.
11:02 - On reprit les clés du camion.
11:03 - Exactement.
11:04 - On a pris le bras.
11:05 - Non mais on oublie peut-être,
11:06 sur le problème des urgences,
11:07 on oublie un point de base.
11:09 Aujourd'hui, les mères de famille,
11:10 dès que leur enfant a un tout petit peu de fièvre,
11:12 ils les amènent en urgence.
11:14 Pourquoi ?
11:15 Parce qu'il n'y a pas assez de généralistes.
11:17 Il n'y en a plus.
11:18 Donc on va dire à tous les gens,
11:19 si on en gorge.
11:20 - Un généraliste à 26,50 euros,
11:22 qui fait 50 heures dans sa semaine,
11:25 il n'a pas envie de se retaper des gardes en plus.
11:28 Et je le comprends.
11:29 Donc ce qu'il faut faire,
11:30 c'est non pas obliger les médecins à s'installer,
11:32 parce qu'on ne soigne pas bien
11:33 quand on a un pistolet sur la tempe
11:34 ou quand on a un couteau sous la gorge.
11:35 On soigne bien quand on est heureux de soigner,
11:38 quand on en vit.
11:39 Et c'est pour ça qu'aller revenir sur l'obligation de garde,
11:42 puisque le Premier ministre a parlé
11:43 de revenir sur l'obligation de garde.
11:45 C'est méconnaître complètement le problème
11:47 et la motivation des gens.
11:49 C'est méconnaître aussi la sociologie des médecins.
11:51 Ça change beaucoup.
11:52 80% des futurs médecins sont des jeunes femmes
11:54 qui auront des enfants,
11:55 qui ont envie d'avoir une vie de famille aussi.
11:57 Mais il faut à tout prix réinsister sur l'attractivité.
11:59 Rendre attractifs ces métiers-là.
12:01 C'est comme ça qu'on arrivera à attirer du monde
12:03 et à les garder.
12:04 - Avant c'était quand même une vocation la médecine.
12:06 Ça allait de moins en moins.
12:07 Il faut quand même avouer les choses.
12:09 Avant c'était une vocation.
12:11 - C'est une vocation,
12:12 mais les jeunes ils raisonnent aussi
12:13 avec leur vie privée.
12:14 Ils ont raison de le faire.
12:15 - En tout cas, merci beaucoup Gérald Kirzak
12:17 d'avoir été avec nous.
12:18 Médecin urgentiste et directeur médical de DoctoSimo
12:20 et auteur de livres.
12:21 - Doctissimo.
12:22 - J'ai quoi ? Je dis quoi Docto ?
12:23 - Doctissimo.
12:24 - Non, j'avais aucune preuve.
12:25 - J'ai des preuves.
12:26 (rires)

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